Un stade pour Lille : Les sources d`un choix
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Un stade pour Lille : Les sources d`un choix
Renaissance du Lille ancien Mars 2005 - Un stade pour Lille : Les sources d'un choix Soumis par Didier JOSEPH-FRANCOIS 22-05-2011 Dernière mise à jour : 22-05-2011 Un stade pour Lille : Les sources d'un choix Par Didier Joseph-François, président de la RLA. En septembre 1999, l'Agence d'Urbanisme et de Développement de Lille Métropole remet à Pierre Mauroy un dossier sous le titre : "stade de football de Lille Métropole : une étude d'urbanisme". Cette étude (consultable à l'Agence) présente une analyse multicritère entre cinq sites potentiels : Grimonprez-Jooris, le Stadium Nord, Fives-Cail, le Grand But à Lomme (derrière le Kinépolis) et le parc olympique de Villeneuve-d'Ascq Lezennes, site initialement retenu lors de la programmation des jeux olympiques. Un sixième site viendra compléter la liste initiale : Lille Saint-Sauveur. Pourquoi, dès cette date, des sites potentiellement intéressants et névralgiques tels Lille-Sud ou le triangle des ferrailleurs à Saint-André sont écartés, l'étude ne le dit pas. Sous la direction de Bernard Roman, l'étude multicritère a pour ambition de croiser les divers aspects économiques, sociaux, environnementaux, urbanistiques, sportifs, financiers... et les délais de réalisation afin de proposer aux élus un choix hiérarchisé de solutions. L'étude recherche les meilleures conditions de réalisation « d'un projet exemplaire en terme de développement durable-matériaux, bruit, économie d'énergie, qualité environnementale et sociale, préservation des sites sensible et du patrimoine, concertation avec les habitants (!!!) dans l'esprit des préconisations faites par le schéma directeur de développement et d'urbanisme ». Il y est affirmé que "l'environnement du stade est un enjeu essentiel - cette préoccupation nécessitera de penser l'insertion urbaine de l'équipement en termes de sécurité et de nuisances pour les riverains" (!!!). Après de multiples tableaux croisés et étoilés, la conclusion détache trois solutions : - réhabilitation de l'actuel stade Grimonprez-Jooris avec une configuration maximale à terme de 30.000 places (pour un investissement de 250 à 310 millions de francs plus 80 millions pour les abords - on remarquera que l'étude ne chiffre pas le coût de l'installation temporaire du LOSC au Stadium-Nord) - réalisation d'un nouveau stade urbain dans le site Saint-Sauveur, avec une configuration de 30.000 places évolutive à 40.000 places à plus long terme - la réalisation d'un nouveau stade dans le parc olympique avec une configuration à 30.000 places pouvant évoluer à 40.000 à plus long terme (pour 420 à 540 millions de francs plus 10 à 15 millions de francs pour les abords). À cette date, l'étude considère avec envie la proximité de la Citadelle de Lille, l'armée ayant affiché en cette année 1999 son intention à court terme de quitter les lieux, après plus de trois siècles d'occupation, pour la laisser libre à de nouveaux usages : "en termes de possibilité d'organisation de congrès, les deux sites les mieux placés sont Grimonprez-Jooris dans l'hypothèse d'une rénovation et de la récupération des terrains de l'armée, dont la Citadelle elle-même - et Saint-Sauveur, grâce à complémentarité avec Lille Grand palais". Grimonprez-Jooris est bien présenté comme l'opportunité de repenser la qualité urbaine aux abords de la Citadelle, mais l'étude affirme également "que l'hypothèse d'un déménagement du stade actuel constituerait une opportunité d'amélioration paysagère du site de la Citadelle, au capital symbolique extrêmement important" (page 13 du rapport de synthèse). Cette phrase est la seule trace d'un soupçon d'hésitation. L'interrogation patrimoniale n'est pas poussée plus avant. L'idée de mettre un stade de 30.000 places dans une zone définie comme espace vert protégé, dans un site inscrit et sur un monument classé n'est pas remise en cause une ligne de plus ; porter à 30 m la hauteur de toiture du stade au nez des reliefs historiques de la fortification de Vauban, culminant à environ 9 m, n'est pas une considération de nature à poser question aux rédacteurs. Et l'étude d'ajouter : "la réhabilitation de Grimonprez-Jooris est jugée comme la solution présentant la meilleure acceptabilité par l'opinion publique (!!!) et le public du LOSC... bien qu'elle ne semble pas la plus satisfaisante au niveau de la gestion des flux de personnes". L'étude considère également "au plan du calendrier, l'objectif de livrer un nouvel équipement à court terme (avant 2003) (!!!) conduirait à proposer la réhabilitation de Grimonprez-Jooris". C'est ce que Martine Aubry entendra, sans doute à travers une lecture trop rapide du dossier. Le meilleur choix devient simplement la solution la plus rapide et la moins chère. L'échéance de 2003 n'a pu être respectée par méconnaissance des oppositions engendrées par le projet, tout d'abord au sein du Ministère de la Culture, puis de l'opinion publique. Affirmer que cette solution était la moins chère fut également aux yeux des acteurs économiques une grossière erreur (dont les dirigeants du LOSC qui affichèrent jusqu'en 2003 leur opposition à ce projet) . Limiter la réflexion au seul investissement public sans regarder leur capacité à engendrer des effets productifs en terme de développement économique ou de ville renouvelée est un non-sens. En effet, dès 2002, le site de Grimonprez-Jooris ne peut plus profiter de sa proximité avec la Citadelle lorsque l'armée décide d'y rester pour installer un état-major européen dont la sécurité se passerait bien, comme Vauban l'avait prescrit, d'une telle fortification adverse à ses intérêts. De politique, le choix de Grimonprez-Jooris devient politicien lorsqu'il se réduit à la dimension d'un cadeau aux amateurs de football, sans plus accorder de considération aux manifestations d'oppositions que soulève de plus en plus ce projet dans d'autres couches de la société. Un stade pour Lille - de nouvelles réflexions. Depuis cette étude, la situation des sites potentiels a évolué. Le site de LilleFives a été affecté en 2004 à la programmation d'un lycée hôtelier, une Bourse du Travail et une maison de syndicats. Le terrain situé sur le site de Lille-Sud, superbement doté d'infrastructures routières et ferroviaires, http://lille-ancien.com/dynamic Propulsé par Joomla! Généré: 29 September, 2016, 21:02 Renaissance du Lille ancien entre le faubourg d'Arras et le faubourg des Postes, large de 300 m et long de 1.200 m, a été "bouché" en 2003 par le projet d'un hôtel de police et d'un parc des nouveaux sports, complété par une zone d'activités économiques à vocation de bureaux, commerces et services. Pourquoi avoir occulté ce site ? Pourquoi se priver dans ce secteur enclavé et déshérité du formidable moteur de renouvellement urbain qu'est un stade contemporain? Pourquoi faire perdurer Grimonprez-Jooris dans le parc de la Citadelle, en secteur boisé protégé, alors que ses activités pourraient bénéficier de la fiscalité avantageuse de la zone franche urbaine de Lille-Sud ? Ces questions sont toujours restées sans réponse, hormis l'évocation de la nécessité de couvrir le périphériq qui ne semble en rien une obligation au regard des dimensions généreuses du terrain. Les hasards et aléas de l'économie européenne ont "libéré" le site Altadis, ancienne SEITA, installée depuis les années cinquante petit Maroc, le long de l'autoroute et à l'entrée de Lille. Le site est évidemment superbe et emblématique. Pendant la période difficile de la fermeture de l'usine, il nous a été suggéré de ne pas porter le débat sur ce site, pa respect pour les personnes engagées dans un difficile combat pour le maintien de leur outil de travail. Aujourd'hui, après cette échéance malheureuse, on peut parler de ce site dans le cadre de nouvelles réflexions. A l'instar du Stade de France, c'est un lieu hautement emblématique pour l'image métropolitaine. Large de 250 m et long de 1.000 m, bénéficiant d'une large desserte autoroutière et ferroviaire, rapidement accessible au projet de tramtrain, il offre tous les potentiels requis pour s'ouvrir à un remodelage urbain de qualité. Si les tribunaux, en Cour d'appel puis Conseil d'Etat, confirment l'erreur du maintien de Grimonprez-Jooris, alors il sera temps de reprendre le débat avec (presque) toutes les questions posées au début de l'étude de l'agence d'urbanisme, en 1999 : « a - Souhaite -t- on réaliser d'emblée un investissement neuf ou est-il préférable de s'appuyer sur l'une de deux infrastructures existantes, Grimonprez-Jooris ou le Stadium - Nord ? b- Souhaite-t-on réaliser un équipement conçu pour une durée de vie supérieure à 50 ans, ou est-il préférable d'envisager une stratégie à l'horizon d'une quinzaine d'années, avec une progressivité dans la réalisation des investissements ? c - Envisage-ton un stade avec une configuration à terme de 30.000 places, ou se donne-t-on des marges de manoeuvre, dès la conception du stade, pour accueillir des possibilités d'extension plus large (40.000 places) d - S'appuie-t-on sur des sites présentant des disponibilités foncières rapidement mobilisables ou recherche-t-on à inscrire l'investissement dans une stratégie de développement urbain à plus long terme ? e - Privilégie-t-on une implantation en site urbain, s'inscrivant dans la stratégie de ville renouvelée, ou souhaite-t-on s'appuyer sur le stade pour créer une nouvelle polarité sportive de loisirs ? f - Doit-on rechercher à tout prix une accessibilité par l'automobile ou privilégie-t-on un accès par les transports en commun et à pied ? gRecherche-t-on une complémentarité entre le stade avec de nouvelles activités économiques et touristiques ou souhaite-t-on que le site soit essentiellement destiné à l'activité sportive ? » Voici énoncées les questions qu'il conviendrait à nouv de se poser prochainement, s'il y a lieu. Les élus locaux devraient trouver utile aujourd'hui de les proposer enfin à la concertation, par exemple à travers les 120 représentants de la société civile et du monde économique assemblés au sein du Conseil de Développement de Lille Métropole Communauté urbaine.  Projet de rénovation du stadium-Nord pour l’accueil des Jeux Olympiques., Henri Gaudin– architecte, 1996. Pierre Mauroy avait affirmé, à défaut des Jeux Olympiques à Lille, que ces projets serviraient à assurer les développements sportifs de la Métropole. Projet de rénovation du stadium-Nord pour l’accueil des Jeux Olympiques.. Henri Gaudin, architecte 1996. Henri Gaudin - architecte - 1996 http://lille-ancien.com/dynamic Propulsé par Joomla! Généré: 29 September, 2016, 21:02