Le Bottin Gourmand
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Le Bottin Gourmand
Nos 100 meilleurs artisans boulangers de France © Luc Biecq coordonné par Ysabelle Silly, avec Jean-Pierre Acquaviva, Sonia De Araujo, Pascal Baudoin, Gérard Bernar, Luc Biecq, Guy Echegoinberry, Anne Garabedian, Pépée Le Mat. Minimalisme et authenticité tant dans la déco que côté fournil à la boulangerie Liberté dans le Xe à Paris, où l’on se presse pour goûter toutes les trouvailles de Benoît Castel car c’est le top du top, notamment son « pain du coin » aux trois farines. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 81 OUEST PAYS-DE-LOIRE LE POULIGUEN Pascal Airaud LES SABLES-D’OLONNE Stéphane Fradet La Fournée d’Arundel Vous livrez tous les matins les hôtels et les centres de thalassothérapie de la région. Quelles sont les contraintes diététiques ? La tradition d’abord ! Stéphane Fradet défend les brioches vendéennes (la gâche), les meringues à l’ancienne dans sa belle boulangerie, face au chenal et la tour éponyme. Le savoir-faire conjugue authenticité et créativité. Ici le pain est complet, aux éclats de céréales (épeautre, maïs, millet, avoine), de campagne ou festif (flûte chèvre tomates, chorizo, lardons fromage, aux noix, aux raisins noisettes). Les tartes aux fruits de saison sont tout simplement délicieuses. Il n’y en a pas vraiment. Les établissements de thalassothérapie travaillent avec des diététiciennes soucieuses de la notion de « bien manger ». En fait, nous avons en Loire-Atlantique un pain typiquement local, le Bonébel, qui a reçu un prix Goût et Santé. Le levain naturel avec lequel nous le fabriquons dégrade le blé, de sorte que le pain est beaucoup plus digeste. Il est aussi peu salé. Nous avions le savoir-faire, l’exigence du client a été naturellement satisfaite. On vend d’ailleurs ce pain à la boutique. Vous avez eu votre période concours (Meilleur Ouvrier de France, championnat d’Europe). Pour vous situer ou stimuler votre créativité ? © DR Pour l’un et l’autre. J’ai tenté le concours du Meilleur Ouvrier de France. La finale était en août et notre commerce est saisonnier. J’ai préféré privilégier l’entreprise plutôt qu’une formidable aventure. On en revient plus riche de l’expérience des autres. Ici, je forme beaucoup de jeunes et les pousse à faire des concours. Ces remises en cause sont très stimulantes pour l’équipe. La finale du championnat d’Europe se déroule à Nantes tous les deux ans. J’y suis donc allé en voisin, en quelque sorte, avec l’équipe de France… Et on a gagné ! PRÉPARATION : 40 MIN • CUISSON : 1 H 15 • REPOS : 12 H 15 • 400 g de farine • 97,5 g de sucre • 7,75 g de sel • 100 g d’œufs • 35 g de rhum • Fleur d’oranger • 170 g de beurre • 50 g de crème épaisse Levain gâche • 60 g de farine • 15 g de levure • 35 g d'eau © DR Pétrissez le levain gâche pendant 5 min (puissance 2 sur un robot ménager). Réservez au frais. Mélangez le beurre, le sel et le sucre. Puis On y va pour ? Les éclairs, l’Armoricain (biscuit meringué aux amandes avec une crème au praliné), la baguette à bouts carrés (mie très alvéolée), la Pascalette (au levain naturel avec une mie grise), le Bonébel (pain complet très riche en fibres, peu salé). 82 incorporez les liquides (œufs, rhum, fleur d’oranger) et la crème épaisse en pétrissant 5 min à puissance 2. Incorporez la farine tout en pétrissant (5 min à puissance 2, puis 10 min à puissance 3). Incorporez le levain (5 min à puissance 2). Formez une boule et laissez reposer 15 min. Réservez au frais pendant 12 h. Façonnez selon la taille voulue. Dorez, rayez d’un seul coup de lame sur toute la longueur. Faites cuire 1 h 15 (surveillez au bout d'une heure) à 155/160 °C. On y va pour ? La gâche à l’ancienne, la spécialité vendéenne et celle de Stéphane Fradet, inspirée par la recette de sa grand-mère, Madeleine : farine, œufs, beurre de sucre, crème fraîche et rhum. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 NANTES Franck Dépériers La Petite Boulangerie Aussi bon pâtissier que boulanger. Franck Déperiers a été Meilleur Ouvrier de France à… 26 ans ! C’était en 1994. Si sa boulangerie est une échoppe de quartier (c’est sa volonté), sa zone de challandise est beaucoup plus large. Cet orfèvre élabore ses pains à partir de levain naturel et de farines artisanales locales. Cet ex-pédagogue (il a enseigné à l’Institut national de la boulangerie) fait mentir l’adage selon lequel un excellent boulanger n’est pas un bon pâtissier. Et réciproquement. Car sa pâtisserie de tradition tient admirablement la marée. PRÉPARATION : 30 MIN • CUISSON : 5 MIN • REPOS : 12 H Le Seigliton (seigle au nez de pain d’épices), ses viennoiseries, sa flammekueche, son pain 100 % bio (graines de lin, de millet, de tournesol, de sésame), son pain au café et au chocolat. Mélangez les ingrédients dans l’ordre suivant : farine, sucre, levure, sel, œufs, lait, rhum. Avec un robot ménager, pétrissez 10 min en © DR On y va pour ? • 1 kg de farine T55 • 120 g de sucre • 15 g de sel • 25 g de levure • 50 g de rhum • 150 g de pâte fermentée • 250 g d’œufs • 300 g de lait • 150 g de beurre puissance 2 puis 4 min en puissance 3 jusqu’à l’obtention d’une pâte assez épaisse. Ajoutez le beurre. Déposez sur une plaque, puis filmez. Laissez reposer pendant 12 h. Étalez puis détaillez. Faites chauffer de l’huile à 180 °C dans une friteuse et plongez-y les bottereaux. Laissez-les dorer et gonfler un instant. Retirez, égouttez les beignets en les posant sur du papier absorbant. Saupoudrez de sucre. NANTES Éric Marche Pains, Beurre et Chocolat De l’imprimerie à la création. Après avoir travaillé 19 ans dans l’imprimerie, Éric a décidé de se reconvertir dans la boulangerie. Sa femme le suit et passe un CAP de pâtisserie. Éric n’utilise que des produits de grande qualité et travaille dans deux labos : un labo bio et un labo conventionnel, ce qui lui permet de proposer deux gammes de produits à ses clients. Très créatif, il passe du temps dans ses labos pour pouvoir créer au moins un pain tous les mois. Pains, Beurre et Chocolat à Nantes a été élue Meilleure Boulangerie de l’Ouest et quatrième Meilleure Boulangerie de France (concours M6, 2013). PRÉPARATION : 55 MIN • CUISSON : 23 MIN • REPOS : 50 MIN Le sirop de rhum • 185 g d’eau • 250 g de sucre • 435 g de rhum ambré à 54 ° Mettez dans une casserole l’eau, le sucre et portez à ébullition. Laissez refroidir puis ajoutez le rhum. Transvasez dans un récipient et conservez au frais. Préchauffez votre four à 180 °C. Faites cuire 18 à 20 min environ. Le gâteau doit être légèrement doré à l’extérieur. Vérifiez la cuisson avec la pointe d’un couteau qui doit ressortir propre. Sortez les gâteaux et imbibez-les d’une à deux c. à c. de sirop de rhum (plus ou moins généreusement selon votre goût). Laissez bien refroidir. Démoulez. L’appareil du nantais Glaçage à l’eau et au rhum © DR • 130 g de sucre • 105 g de beurre • 85 g de poudre d’amande • 35 g de farine T45 • 130 g d’œufs • 3 g de sel fin • 30 g de rhum ambré à 54 ° On y va pour ? Le gâteau nantais (mangue et rhum), le croissant (version très originale à la framboise), la fouace nantaise (entre la brioche et le biscuit, typique de la région). Sortez le beurre la veille, pour qu’il ait une consistance pommade. Mélangez-le à la main ou avec votre robot en vitesse lente avec le sucre et la poudre d’amande. Ajoutez graduellement les œufs. Mélangez bien mais ne le montez pas trop. Tamisez la farine et ajoutez-la en une fois au mélange précédent. Ajoutez le rhum à la fin. Mélangez bien. Préparez des moules à tartelettes (ou des petits moules alu) de 10 cm de diam. et d’une hauteur de 2 cm. Beurrez-les avec du beurre liquéfié au pinceau. Garnissez les moules de 100 g d’appareil, à la poche ou avec une cuillère. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 • 20 g de rhum ambré à 54 ° • 40 g d’eau chaude (50 °C) • 360 g de sucre glace Tamisez votre sucre glace. Ajoutez l’eau chaude et le rhum. Mélangez bien à la cuillère. N’hésitez pas à laisser vos gâteaux 1 à 2 h au frais. Le gâteau sera moins friable et le glaçage en sera facilité. Sortez vos gâteaux démoulés. Munissez-vous d’une c. à s. et déposez l’équivalent d’une ou deux c. de votre glaçage sur le fond de votre gâteau nantais retourné. À l’aide d’une palette fine, lissez votre glaçage en effectuant des cercles concentriques du centre vers les bords. Les petits défauts devraient disparaître lorsque le sucre cristallisera. Remettez vos gâteaux au frais. Sortez-les 1 à 2 h avant la dégustation mais le meilleur gâteau nantais se déguste un à deux jours après sa fabrication. 83 OUEST BRETAGNE DOUARNENEZ Thierry Lucas © DR Secrets de famille. Né dans la boulangerie familiale, Thierry Lucas a toujours voulu faire le même métier que son père, qui lui a transmis ses secrets. Avec le bon pain, il a découvert le kouign amann. Sa boutique est le siège de l’association des artisans fabriquant « le véritable kouign amman de Douarnenez » qui compte onze membres. Pas plus. Le sien est particulièrement fondant, légèrement caramélisé en surface et onctueux au cœur. Il se déguste tiède ou – à défaut – à température ambiante. Et ce, jusqu’à dix jours après sa fabrication. DINAN Stéphane Royer On y va pour ? Le croquant au citron, tartelette sur une base de kouign amann, né d’une erreur. Le petit galy, une pâte façonnée en petits pains, avec une saveur sucrée apportée par un ingrédient mystère. © DR Tout fait maison. C’était un magasin de vêtements et c’est devenu depuis seize ans une boulangerie-pâtisserie. Personne ne s’en plaint. Car Stéphane Royer – adepte du « tout-maison » – n’utilise que des matières premières de grande qualité et aucun produit transformé. Pour la carte sucrée (renouvelée régulièrement), toute l’équipe peut tester et proposer de nouvelles recettes. On y va pour ? Le kouign amann, le far breton aux pruneaux et la breizhiflette (tartiflette revisitée avec des pommes-amandines, de la tomme du Névet et du lard rôti). LANNILIS Michel Izard La Maison du Boulanger © DR Le plus cuisinier des boulangers. Il a été cuisinier dans des maisons plutôt très prestigieuses. Il a même gagné le prix Taittinger avant de se reconvertir. Et quelle reconversion ! Car Michel Izard est devenu LE boulanger de son village, au cœur des Abers. Il est également présent sur le marché de Brest. On y va pour ? La boule de campagne façon poilâne, le kouign amann, le gâteau breton, le far, le grenoblois au chocolat. 84 PRÉPARATION : 50 MIN • CUISSON : 40 MIN • REPOS : 180 MIN • 750 g de farine de gruau (ou de type 45) bien « emmailloté », étalez sur la longueur (60 x 30), • 200 g d’eau • 200 g de lait • 150 g de levain pliez le pâton en trois. Laissez reposer au réfrigérateur • 10 g de sel • 25 g de levure • 750 g de beurre environ 45 min à 1 h. Abaissez à nouveau dans la londe baratte ½ sel • 250 g de sucre gueur, (même dimension), pliez en trois, en prenant soin d’intercaler la moitié du sucre sous chaque pli. Pétrissez la détrempe (au mélangeur) 3 à 4 min à vitesse Abaissez à nouveau à 1 cm d’épaisseur, détaillez selon lente, puis 5 min à vitesse rapide. Faites une boule. besoin ou envie. Les moules doivent être préalablement Couvrez la pâte d’un torchon et laissez reposer 20 min. beurrés et sucrés. Déposez la pâte, laissez reposer environ Abaissez la pâte (rectangle de 30 x 40), déposez le beurre 45 à 60 min à l’extérieur, faites cuire au four ventilé à (préalablement amené à la consistance d’une pom175 °C environ 30 à 40 min selon la taille des moules. made) en forme rectangle (20 x 30). Une fois le beurre Démoulez encore tiède pour que le caramel reste brillant. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 © DR RENNES Boris Calle RENNES Hugues et Élisabeth Giteau Augustin Boulangerie Hoche Pourquoi et comment le cavalier professionnel est devenu boulanger, puis franchiseur avec des projets à l’étranger ? Enfant, votre petite madeleine était la boulangerie voisine. Votre vocation est-elle olfactive ? Il y a un préalable essentiel, je crois, l’amour du bon pain. C’est aussi une réflexion sur une manière de se positionner sur un marché qui n’est pas très organisé. En faisant différemment. C’est une réponse un peu prétentieuse si on se focalise sur le produit, j’en conviens, mais c’est une approche plus globale : des boutiques généralistes, une démarche esthétique, une ouverture « urbaine », soit quatorze heures par jour, sept jours par semaine, jusqu’à 21 h le soir. Pas vraiment. C’est l’environnement dans sa globalité qui m’a séduit. Aussi curieux que cela puisse paraître, j’aimais la nuit et la solitude qui l’accompagne. Le plaisir olfactif est venu un peu plus tard et de manière secondaire. Et nous avons six projets de nouvelles ouvertures dans les six prochains mois ! Si un artisan interprète des recettes artisanales avec des méthodes artisanales, alors oui, Augustin est une somme de petites unités artisanales qui travaillent à l’ancienne – entièrement à la main – avec des procédés d’antan. On fait notre propre levain, par exemple. Vous fabriquez la pâte dans un laboratoire, livrez vos boutiques qui travaillent et cuisent la matière première. C’est, dites-vous, du confort pour les salariés… Le recrutement chez nous est très éclairant sur le volet social du métier. Il y a une petite évolution mais elle n’est pas majeure. Un boulanger se lève dès potron-minet, travaille six jours sur sept, au moins dix heures par jour. Le confort de travail, c’est la garantie d’un service de qualité, d’une ouverture sur le monde, d’une vie sociale. Bref, de préserver sa capacité à créer. On y va pour ? La diversité (40 variétés de pains chauds, salés et sucrés). Les pains apéritifs originaux (edam et cumin, tomate et basilic…), les pains dédiés aux fromages (épeautre, noix, figues, abricots, canneberge, raisins…) Avec 80 recettes, les pains du monde vous inspirent. Cette source est-elle inépuisable ? © Portier Six boulangeries en six ans, Augustin est-il encore un artisan ? C’est une bonne question. La réponse est vaste parce que le registre est vaste. Il faut être sans arrêt à la recherche de nouveautés, ne pas se laisser gagner par la lassitude, se renouveler. J’aime beaucoup les pains du Moyen-Orient, par exemple, parce que le système de panification est très différent. Cela chamboule les certitudes. Vos brioches sont alsaciennes, belges, russes, britanniques. Pas bretonnes ? Ah si, il y en a une, le kateven breton. C’est une pâte à pain mélangée avec du beurre et du sucre. C’est entre la brioche et le pain. On y va pour ? Quelques 80 sortes de pains des plus traditionnels aux plus exotiques, dont les pains certifiés bio, faits avec de la farine de sarrasin écrasée sur meule de pierre. SAINT-ARMEL Éric Le Joubioux et Yann Saintilan Le Moulin à Café © Frédéric Ducout Les maîtres du gochtial. Éric Le Joubioux et Yann Saintilan fabriquent cette délicieuse combinaison entre la brioche et le pain de campagne et spécialité gastronomique de la presqu’île de Rhuys. S’ils maîtrisent le gochtial à la perfection, ces boulangers préparent aussi de délicieuses spécialités bretonnes : kouign amann, évidemment, far aux pruneaux ou aux raisins, galette au beurre et autres gâteaux bretons pur beurre... On y va pour ? Le gochtial, combinaison entre la brioche et le pain de campagne et spécialité gastronomique de la presqu'île de Rhuys. ET AUSSI… Le pain miro, une spécialité façonnée en boule et mise en forme de deux coups de lame pour créer un petit et un grand pain, chez Murielle et Olivier Le Provost, au Serbon, à Plouguernével. La Paris-Vannes, une douceur de crème mousseline au chocolat à 72 %, feuillantine pralinée tendrement entourée de pâte à choux au chocolat, chez Irène et Guy Orjubin, à La Huche à Pain, à Vannes. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 85 OUEST HAUTE-NORMANDIE ROUEN Christophe Cressent Ma Boulangerie © DR Le boulanger multitâche. Christophe Cressent, Meilleur Ouvrier de France (boulangerie, 2000) a été formateur en boulangerie puis responsable technique aux Grands Moulins de Paris. Jusqu’en 2010, année où il a ouvert sa boulangerie à Rouen. Avec, bien sûr, la complicité des minotiers locaux pour travailler les pains spéciaux au levain naturel, à la farine biologique. Ses gâteaux jouent sur les formes et les couleurs en restant… de grands classiques. Son rêve ? Travailler des farines issues de blés anciens (le rouge de Bordeaux, le barbu du Roussillon) pour ne pas oublier que le pain a aussi le goût du terroir. ROUEN Yves Le Pape, Brigitte Hédou, Anaïs Gousset et Clémentine Harel Boulangerie Osmont © DR Une nouvelle vie. La Boulangerie Osmont est une véritable institution à Rouen, même si elle a failli mettre les clés sous la porte définitivement en 2013. L’enseigne Osmont, qui avait vu le jour en 1920, reprend donc vie et, avec elle, un savoir-faire qu’une nouvelle équipe entend mettre à l’honneur. Sélection des farines, pétrissage lent des pâtes, respect rigoureux des temps de fermentation et cuisson au bois : rien n’a changé. Les samedis et dimanches, on peut trouver ces pains savoureux sur le marché Saint-Marc, le mercredi sur celui d’Yvetot et le jeudi place Lelieur, à Rouen. On y va pour ? On y va pour ? La tarte au chocolat carrée, la tarte au citron, la forêt noire… blanche et le pain, bien entendu. Leurs énormes pains de tradition parés d’une mie brune. Et leur tarte au citron, absolument délicieuse… CENTRE © Thierry Bougot FLEURY-LES-AUBRAIS Christophe Nadal Un boulanger high-tech. Le couple d’artisans Christophe et Nina Nadal, présents à Fleury-les-Aubrais et à Orléans, sont passionnés par les bons produits de boulangerie. Et grâce à une grande visibilité, ils tiennent à montrer à leur clientèle que leurs créations sont fabriquées artisanalement. Ils aiment aussi se prendre au jeu des concours, comme celui du Meilleur Croissant, de la Meilleure Galette des rois ou de la Meilleure Boulangerie (M6). On y va pour ? © DR Le pain de Jeanne, un pain au levain plutôt rustique dont la particularité est de contenir 20 % de sel en moins. 86 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 ÎLE-DE-FRANCE PARIS Michel Galloyer Le Grenier à Pain Le terroir revisité. Fils d’agriculteurs, Michel Galloyer a d’abord connu le succès à Angers. Depuis 1986, il a ouvert 25 boulangeries et cumulé les récompenses, sans oublier de mettre en avant les artisans de chaque boulangerie. Chacune de ses adresses propose 10 variétés de pains (noix, abricots) ainsi que de goûteuses fougasses. On y va pour ? © DR Ses éclairs traditionnels, toujours au top et ses viennoiseries pur beurre. PRÉPARATION : 60 MIN • REPOS : 12 H 30 • CUISSON : 35 MIN • 200 g de farine • 4 g de sel fin • 30 g de sucre semoule • 8 g de levure boulangère • 5 cl de crème fraîche • 6 cl d’eau froide • 120 g de beurre • 1 œuf entier pour la dorure Pour la garniture • 25 g de poudre d’amande • 15 g de cassonade • 20 oreillons d’abricots Dans un bol, délayez l’eau froide et la levure. Versez la farine dans un saladier. Réalisez un puits. Versez-y le sel, le sucre, la crème fraîche et délayez progressivement avec l’eau mélangée à la levure. Travaillez la pâte avec les mains (ou à l’aide d’un batteur) jusqu’à ce qu’elle devienne élastique et qu’elle se décolle du saladier. Sa texture finale doit être homogène et lisse. Couvrez-la d’un linge et placez-la au réfrigérateur toute la nuit. Le lendemain, aplatissez la pâte de façon à former un carré d’environ 1 cm d’épaisseur. Avec le beurre, réalisez un carré de taille inférieure et posez-le au centre de la pâte en le décalant de 45 °. Repliez chaque coin du carré de pâte sur le beurre. Au rouleau, allongez ensuite progressivement la pâte pour former cette fois un rectangle de 50 cm de longueur et de 20 cm de largeur environ. Farinez pour éviter qu’elle ne colle au plan de travail. Pliez le rectangle en trois parties dans le sens de la longueur de façon à réaliser une enveloppe : le premier tour est réalisé. Tournez la pâte d’un quart de tour et aplatissez-la à nouveau en rectangle. Renouvelez l’opération de pliage comme précédemment : le deuxième tour est réalisé. Couvrez la préparation et réservez-la 1 h au réfrigérateur. Étalez une dernière fois la pâte toujours au rectangle, en prenant soin de la tourner d’un quart de tour et pliez-la en deux. Votre pâte est maintenant prête à être étalée. Au rouleau, étalez le pâton en un rectangle. La pâte doit être étalée à environ 4 mm d’épaisseur. À l’aide d’un couteau et d’un cercle de 22 cm de diamètre, détaillez la tarte. Placez le disque de pâte sur une plaque de cuisson recouverte d’une feuille de papier sulfurisé. À l’aide d’un pinceau, dorez le bord de la tarte avec l’œuf battu. Sur le centre, parsemez 25 g de poudre d’amande. Garnissez le milieu de la tarte avec environ 20 oreillons d’abricots. Laissez gonfler la pâte 1 h 30 environ à température ambiante. Parsemez de cassonade. Faites cuire au four à 170 °C pendant 35 min environ. Décorez avec des amandes effilées et du sucre glace sur les bords de la tarte. Éric Kayser La classe ! Avec 22 adresses à Paris et plus de 100 dans le monde, Éric Kayser ne cesse de grandir, depuis l’ouverture de sa première adresse, rue Monge, en 1996, un vendredi 13 ! L’auteur du Larousse du pain, avec 88 recettes, est l’un des rares à proposer des créations sans gluten (pains, cakes, cookies et mini financiers) dans sa boulangerie du 1er arrondissement, parce que le sans-gluten reste du pain. POUR ENVIRON 40 FINANCIERS • PRÉPARATION : 15 MIN REPOS : 1 H • CUISSON : 15 MIN • 125 g de beurre • 4 blancs d’œufs • 1 pincée de sel • 100 g de sucre • 100 g de cassonade • 30 g de poudre d’amande • 65 g de farine • ½ sachet de levure chimique • 75 g de pâte de pistache • 20 g de pistaches concassées nature © David Grimbert © Thai Toutain Dans une casserole, chauffez le beurre pour réaliser un beurre noisette, puis laissez refroidir. Faites monter les blancs d’œufs en neige avec le sel jusqu’à l’obtention de petites pointes. Incorporez le sucre et la cassonade. Ajoutez progressivement la poudre d’amande, la farine mélangée à la levure et la pâte de pistache. Versez le beurre noisette refroidi, puis malaxez délicatement pour obtenir une préparation homogène. Réservez au frais pendant 1 h. Préchauffez le four à 180 °C (th. 6). Remplissez vos moules à financiers à l’aide d’une cuillère à soupe, parsemez de pistaches concassées et enfournez 15 min. Éric Kayser : « C’est mon financier fétiche pour son goût et sa couleur… » On y va pour ? Le pain signature de chaque boulangerie et notamment le pain de Scapain, en exclusivité à la boulangerie rue de l’Échelle, dans le 1er arrondissement. Hommage aux ragoûts et aux plats mijotés, ce pain à la farine de froment est vendu au poids. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 87 ÎLE-DE-FRANCE PARIS PARIS IIe Guillaume Julien © Frédéric Ducout Papilles en folie. Une boulangerie dans le quartier de l’Opéra qui vous promet de belles surprises ! De la qualité, du goût, du choix, de l’inventivité et des pâtisseries à vous faire remuer les papilles… Guillaume Julien se démarque en proposant une grande variété de produits à bas prix. À ses côtés, son frère Antoine l’aide en pâtisserie avec des petits et des gros gâteaux, des entremets, ainsi que des tartes qui vous régaleront. On y va pour ? Le Chapata, un bon gros pain d’antan (aux céréales, figues ou noix) et les autres sortes de pains (une vingtaine). PARIS IVe Richard Legay Legay Choc © Xavier Martino - Ihar Ulashchyk L’originalité d’abord ! Ouvrir une boulangerie à Paris, son arrière-grandpère en rêvait, et l’a réalisé deux fois dans la capitale ! Richard Legay s’est installé en 2001 dans le Marais où il a décidé de développer des produits quelque peu originaux. Un endroit insolite, donc, avec des baguettes, chocolats, meringues, brioches ou sablés aux formes plutôt inattendues… Outre ces étonnantes créations, l’ensemble de la gamme proposée par cet artisan reste traditionnel. On y va pour ? Les fameuses baguettes magiques et autres créations aux formes originales. On ne vous dit rien… ce sera la surprise ! ET AUSSI… Pascal et Marie-Noël Barillon, au Levain d’Antan, dans le XVIIIe à Paris, proposent la baguette qui a remporté le prix de la Meilleure de Paris en 2011. Un concours qui a valu à cet artiste du pétrin d’être le fournisseur de l’Élysée pendant un an ! Du classique bien exécuté. Outre la baguette, on se laisse tenter par la tarte aux fruits, le fraisier ou le macaron noisette. 88 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 PARIS VIIIe Romuald Royer © Guillaume Murat Boulangerie Mani Un Corse à Paris. Chef du restaurant le Lido à Propriano (1 étoile Michelin depuis 2012), Romuald Royer est chef et petit-fils de boulanger. Il travaille la farine corse bio et a développé un concept-store gastronomique qui vaut le détour, où sandwichs et pains spéciaux croquent sous la dent. PARIS IXe Arnaud Delmontel Tradi chic. Meilleure Baguette, Meilleur Millefeuille… Le boulanger-pâtissier accumule les récompenses et dispense ses leçons de bon goût. L’ex-pâtissier de Matignon excelle dans les pains et les pâtisseries boulangères, avec notamment la création régulière de macarons. C’est une idole, et ce statut est mérité. PRÉPARATION : 50 MIN • REPOS : 15 MIN • CUISSON : 10 MIN La béarnaise muscat Savora • 20 cl de muscat • 1 petite échalote • 3 jaunes d’œufs • 200 g de beurre • 1 c. à c. de Savora • Sel • Poivre Dans une petite casserole, versez le muscat ainsi qu’une échalote ciselée et faites réduire sur le feu. Lorsque la réduction est presque terminée, retirez du feu et incorporez 3 jaunes d’œufs en fouettant tout doucement à feu doux. Lorsque l’appareil épaissit et que vous voyez le fond de la casserole, versez tout doucement en fouettant 200 g de beurre clarifié afin de monter la sauce comme une mayonnaise. Salez, poivrez et mélangez avec une c. à c. de Savora. Le concassé de tomates • 1 kg de tomates • 1 échalote • 1 c. à c. d’harissa • huile d’olive • Sel • Poivre Réalisez un concassé de tomates fraîches avec une échalote. Salez, poivrez, versez un filet d’huile d’olive et une cuillère d’harissa. La préparation des steaks • 800 g de veau corse hâché • Sel • Poivre • Menthe • Basilic • Persil • Coriandre • Cumin • Cannelle • Curry • Sauce soja Salez, poivrez, ajoutez de la menthe, du basilic, du persil et de la coriandre hâchés à la viande de veau. Ajoutez du cumin, de la cannelle et du curry en poudre ainsi qu’un trait de sauce soja. Façonnez en 4 steaks de 180 à 200 g. Faites cuire les steaks selon la cuisson souhaitée. Coupez les pains en deux, disposez le concassé de tomates, le steak, quelques feuilles de roquette. Ajoutez la béarnaise sur le pain du dessus et refermez les burgers. On y va pour ? Tout ! Pain au levain, baguette Renaissance, entremet léger au chocolat et aux fruits, kougelhopf et religieuse, c’est du grand art, de la maîtrise sans esbroufe. L’astuce du chef Fumez l’ensemble sous cloche avec de la fumée de lavande sauvage pour un effet barbecue très sympa ! © Studio J adore ce que vous faites Faites une pâte à pain et façonnez de petites boules de 120 g. Étalez-les en disques de 2 cm d’épaisseur, laissez-les pousser 15 min et enfournez-les à 220 °C pendant 10 min. PARIS Xe Benoît Castel Boulangerie Liberté © Victor Picon Le minimaliste. S’il était peintre, il serait Mondrian ! Chez lui tout est clair, net, parfaitement disposé et délicieux, comme ses petits sablés dont la forme, composée comme un tableau, aiguise l’appétit. Fournisseurs de choix, inspiration et volonté de casser les codes, tout est là pour le placer au top niveau. Le créateur, outre deux adresses, est entré au Lafayette Gourmet. On y va pour ? On y va pour ? Ses vrais sandwichs gastronomiques, confectionnés sous nos yeux pour une pause « rapido-gourmande » comme il la définit, et notamment son hamburger, savoureux. Tout aussi ! Sa tarte à la crème d’Isigny (sur commande) et son pain signature, le « pain du coin » avec trois farines : farine de tradition, de meule, de seigle, dopées au levain naturel de coing, au miel de forêt et au sel salish. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 89 ÎLE-DE-FRANCE PARIS PARIS XIe Denis Durand POUR 15-20 ROCHERS PRÉPARATION : 15 MIN CUISSON : 20 MIN L’Autre Boulange • 100 g de blanc d’œuf • 150 g de sucre semoule • 200 g de noix de coco râpée Du bio et du bon. Vrai boulanger, formé par son prédécesseur – son beau-père –, Denis Durand ne propose que des pains réalisés à partir de farines issues de l’agriculture biologique et respecte des méthodes de fabrication artisanales. Au fond de la boutique, on remarque le fournil et son impressionnant four à bois. L’ensemble des pains y sont cuits et c’est ce qui leur procure une belle croûte dorée. Mélangez à vitesse lente pendant 5 min les blancs et le sucre semoule. Incorporez la noix de coco et mélangez. Faites des portions avec une cuillère à glace (80 g par portion environ). Cuire 20 min environ à 180 °C. PARIS XIe Thomas Teffri-Chambelland © DR L’atout sans gluten. Associé à Nathaniel Doboin, Thomas Teffri-Chambelland, biologiste et boulanger, a étudié et relevé le défi du sans-gluten. Et c’est délicieux ! Pains, biscuits, pâtisseries sont confectionnés avec des farines de sarrasin, de quinoa, de tapioca, de millet ou de riz (notamment Indica ou Japonica, deux variétés bio) écrasés dans sa meunerie des Alpes-de-Haute-Provence. C’est subtil, gourmand et léger. Bravo ! On y va pour ? PARIS XIVe Dominique Saibron Découvrir ce que tout le monde espionne, et on fond de bonheur devant le rocher coco, dont il nous livre, en exclusivité, la recette. Merci ! Quels sont vos pains préférés, parmi vos créations ? La baguette alésiane (en hommage au quartier Alésia) et le pain bio au levain de miel et épices. Cet orfèvre du levain, fournisseur de grandes tables, a d’abord été pâtissier avant de se passionner pour le pain. Boule bio, pain aux 13 desserts, pain au cranberry, il est créatif et calé en chimie des levains. C’est l’un des boulangers préférés de Joël Robuchon. © DR On y va pour ? © Aldo Sperber Les longs pains de campagne (plus d’un mètre), vendus au poids. Outre les classiques tourte au levain, baguette de tradition, pain complet, etc., on trouve un pain riche en céréales, réalisé à partir de farine complète, un pain gâteau aux fruits secs et un pain à la châtaigne en automne. Quel levain utilisez-vous ? Je le crée moi-même, j’écrase de la farine T80 blé-froment et j’y ajoute du jus de pommes, du miel et des épices : cannelle, gingembre, vanille, anis étoilé. Je porte à ébullition, je laisse reposer puis je rafraîchis (à la farine et à l’eau) au fur et à mesure des usages. Quel usage pour ce pain ? On y va pour ? La tourte au sarrasin, à la farine et à la semoule de sarrasin, inattendue et équilibrée. Son bouquet d’arômes va avec tout, il est assez fruité, sa croûte est très légèrement sucrée. ET AUSSI… Chez Christophe Vasseur, venez déguster son « pain des amis » et ses viennoiseries comme les escargots aux mille saveurs, les chaussons à la pomme fraîche, faits avec du beurre de motte provenant de la coopérative de Pamplie ou de la laiterie Montaigu, Du Pain et des Idées, dans le Xe à Paris. 90 La flûte de Gana, marque de fabrique de la famille Ganachaud, élaborée à partir d’un mélange eau-farine-levure préparé six heures avant le pétrissage. Un pain enchanteur décliné dans une vingtaine de produits issus de la même pâte, chez Olivier Santrot, au Comptoir Gana, dans le XIe à Paris. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 PARIS XIVe Anthony Teixeira PRÉPARATION : 1 H 20 • CUISSON : 20 MIN • REPOS : 26 H Aux Délices du Palais Le poolish Pour 400 g de poolish (levain) • 200 g d’eau • 200 g de farine • 1g de levure © DR De père en fils. Antonio, le papa, avait reçu le Grand Prix de la Baguette en 1998 en utilisant une farine de seigle. Le fils, Anthony, préfère la farine de blé et a reçu la même récompense en 2014 en se servant de ferments naturels de fruits. Outre la baguette, qu’il livre à l’Élysée, il mitonne une brioche suisse (pâte viennoise, crème pâtissière et pépites de chocolat) de tout premier choix. Mélangez les ingrédients et stockez entre 20 et 25 °C. La baguette • 800 g de farine tradition • 480 g d’eau • 18 g de sel • 10 g de levure • 3 g de miel À l’aide d’un robot ménager, mélangez la farine et l’eau pendant 2 min puissance 1. Laissez reposer pendant 30 min et ajoutez le poolish, le sel, la levure et le miel. Pétrissez pendant 10 min en puissance 1, puis 2 min en puissance 2, donnez un tour au bout de 30 min puis un autre 30 min plus tard. Laissez reposer pendant 24 h au froid (6 °C). Divisez la pâte (300 g équivaut à 6 baguettes). Laissez la pâte se détendre pendant 30 min. Mettez en forme et laissez 30 min à 25 °C environ. Faites cuire pendant 20 min à 250 °C avec buée. On y va pour ? La baguette et la brioche suisse (pâte viennoise, crème pâtissière et pépites de chocolat). PARIS XVe Frédéric et Geoffrey Pichard © Portrait : DR. Françoise Dorelli Boulangers militants. Dans la famille Pichard on est boulanger de père en fils. Frédéric hier, Geoffrey aujourd’hui, les Pichard défendent l’authentique baguette française, celle née d’une farine 100 % blé (de la Beauce idéalement, berceau historique de la boulange). Ces gars-là sont si rigoureux qu’ils louent les silos qui garantiront leur ressource en blé (la céréale pas l’oseille !). Cuisson à l’ancienne (au bois de charme, le must pour le four à bois), la fameuse baguette Pichard est devenu un label à Paris. Pour le reste, de la mythique galette des rois aux viennoiseries, en passant même par les macarons (Geoffrey a travaillé chez Hermé), chaque production en ces lieux est le fruit de la passion. Incontournable parmi nos 100 boulangers. PARIS XVIe Frédéric Lalos Le Quartier du Pain © DR Ce designer d’arômes, fournisseur de restaurants étoilés et de palaces parisiens, s’exporte même à Taïwan ! Viennoiseries et pâtisseries boulangères surfent sur l’excellence. Son envie d’avancer hors des sentiers battus l’a amené à créer des pains aromatiques (à base de farine de froment et de seigle) et des pains spéciaux (les classiques revisités). On y va pour ? On y va pour ? La baguette évidemment, mais aussi pour les pains spéciaux au levain et les brioches au beurre AOC Poitou. Sa création, le Longuet (levain de froment et sarrasin séché) à la mie alvéolée et à la croûte craquante. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 91 ÎLE-DE-FRANCE PARIS PARIS XVIIe Raoul Maeder L’Alsace à Paris ! Incontournable boulangerie à Paris où l’on peut déguster bretzels, kouglopfs, manneles et autres pâtisseries comme en Alsace. Chez Raoul Maeder, on vous accueille avec le sourire de la gourmandise et le respect de la tradition. Grand choix de pains (au levain, aux graines de courges, au sarrasin…) et une baguette success story : la Rétrodor. On y va pour ? © DR Ses baguettes dont la Rétrodor, le must de cette boulangerie qui a gagné deux fois le prix de la Meilleure Baguette de Paris. PARIS XVIIIe Gontran Cherrier L’ambassadeur du pain créatif. Gontran Cherrier, le hipster de la boulange, propriétaire de 4 boulangeries en France. Votre première création ? C’était un pain de seigle à la pâte de miso rouge pour l’ouverture de ma première boulangerie, en décembre 2010, je pensais le proposer une saison. Est-il devenu un classique ? Oui, mes clients réclament toujours ce pain typé, ils aiment la croûte, la mie colorée, les arômes mesurés du miso. Votre envie pour 2015 ? © Florence Arnaud Je rêve de mettre à la carte une tarte au sucre aussi bonne que celle de mon arrièregrand-mère ch’ti ! PARIS XVIIIe Anis Bouabsa Au Duc de la Chapelle Tout pour la baguette. Meilleur Ouvrier de France depuis en 2004, Anis Bouabsa vénère la baguette, LE plaisir de dégustation quotidien. Avez-vous un secret ? © Marie Taillefer Je travaille les farines de froment que je mélange. Ma baguette est vendue 90 centimes, je la pétris la veille pour le lendemain. Pourquoi cette longue fermentation ? Parce qu’avec une fermentation de 15 à 20 h, une bonne baguette reste croustillante le lendemain de son achat. On y va pour ? La brioche feuilletée et la tarte au sucre proposées chaque vendredi. Le kouglof aussi. 92 On y va pour ? Son pain au seigle et au miso rouge. Une spécialité addictive qui mêle les accords boisés avec le seigle et sucrés avec la pâte de miso rouge. Génial. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 PARIS XXe Laurent Demoncy Au 140 Chercheur de goût. Meilleure Baguette, Meilleur Croissant, Meilleure Chouquette, l’échoppe croule sous les distinctions ! Le choix des pains spéciaux est immense et l’adresse est connue de tous les initiés du pain qui a du goût. Comment gagne-t-on autant de concours ? En présentant des produits que nous faisons chaque jour et en les améliorant. Au départ, j’ai beaucoup fouillé dans de vieux livres de recettes, je voulais un pain comme autrefois. Faites-vous des essais ? Sans arrêt ! Le levain nous a fait sortir du lot et nous cherchons sans cesse pour éviter le goût commun que l’on trouve partout. Quelle farine utilisez-vous ? En général, de la T45 pour la brioche et de la T55 (plus fine que la T65) pour le croissant, avec du beurre. Chaque année, on teste de nouveau les farines et on cherche les meilleures. © DR On y va pour ? Le choix ! Et le fameux croissant qui amène des touristes du monde entier à Belleville. BUSSY-SAINT-GEORGES Franck et Corinne Marteau Pour le plaisir des papilles. À Bussy-Saint-Georges, juste devant la gare, cette famille de boulangers-pâtissiers depuis 1890 se démarque grâce à l’excellence de ses produits. Avec leurs baguettes, pâtisseries ou super macarons, ces artisans n’ont rien à envier à leurs concurrents. De plus, Aux Délices de la Gare a le mérite d’avoir un personnel souriant et chaleureux. Des personnes simples, sans prétention et qui prennent le temps d’écouter vos besoins et de vous renseigner correctement. Boutique ouverte le dimanche. © DR Aux Délices de la Gare COLOMBES Loïc Beunaiche Tout simplement excellent ! À Colombes, aucune boulangerie n’égale cet établissement. Le pain y est divin. Les bouchées à la reine ou aux fruits de mer sont d’une finesse incomparable. Quant à la pâtisserie, elle est tout aussi raffinée. L’ensemble de leurs produits ont un point commun : l’association finesse-légèreté. La meilleure boulangerie-pâtisserie de Colombes ! On y va pour ? La baguette sarmentine, au goût inimitable. Mais aussi leur énorme macaron vanille, le baba au rhum, le palmier, ainsi que toutes les autres pâtisseries, pains et gâteaux… MELUN Pascal Pineau © DR Derrière une apparente simplicité, la boulangerie de Pascal Pineau regorge de merveilles, avec des baguettes au levain de grande qualité, de vrais et délicieux pains de mie et une succession de desserts délicieux. N’hésitez pas à demander conseil si vous souhaitez déguster un fromage, ici, on saura vous répondre ! On y va pour ? On y va pour ? Un dessert à la meringue qui est aérienne et sucrée comme il faut. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 © DR Leurs belles pâtisseries tels le Carachoc, coque macaron, alliant un croustillant caramel au beurre salé et une ganache au chocolat au lait, la tartelette noix-caramel, le jupiter, belle pièce mettant en scène une génoise et une mousse chocolat, des noisettes concassées et une coque chocolat-lait-noisette. 93 ÎLE-DE-FRANCE ÎLE-DE-FRANCE MONTMORENCY Frédéric Lault NEUILLY-SUR-SEINE Éric Delagarde et Pierre André Ségura La Poterne Graine de créateurs © Frédéric Brollo L’originalité avant tout. Ici, l’important choix des produits compose avec l’originalité. Comme le montre une de leur création : le Pavé de Montmorency, un biscuit fin aux amandes concassées fourré avec une compote de cerises ou de framboises, le tout enveloppé d’une pâte d’amande puis doré au four. Un lieu incontournable dans la région. © Frédéric Lault Le goût du vrai chez ces deux-là, est issu de la volonté d’un retour à la tradition artisanale. Depuis 2009, c'est en mêlant leur savoir-faire qu’Éric Delagarde et Pierre André Ségura composent des créations authentiques. PRÉPARATION : 2 H 30 • CUISSON : 40 MIN • 500 g de farine grau • 10 g de sel • 125 g de mélasse • 20 g de levure • 1,5 œuf • 23 cl de lait • 100 g de pâte fermentée • Les zestes d’un citron • 200 g de beurre froid • 200 g de raisins macérés la veille • 25 g de rhum et d’eau On y va pour ? La sarmentine, une baguette à quatre croûtons et au subtil goût de noisette. Il faut absolument la goûter encore un peu chaude, une expérience unique. SAINT-CLOUD Grégory Pailliette © DR © Frédéric Brollo Fils de boulangers-pâtissiers, Grégory Pailliette n’a pas tardé à prendre le même chemin. À 16 ans, il se lance et aujourd’hui, il est au sommet avec de nombreux prix à son actif. Dans sa boulangerie au design moderne, il œuvre avec ses employés pour proposer plus d’une dizaine de types de pains, autant de pâtisseries, gâteaux, chocolats et plats salés. Pas de produit phare chez Grégory mais le meilleur dans chaque fabrication. Laissez macérer les raisins, le rhum et l’eau la veille. Mélangez la levure à 10 cl de lait et un peu de farine pour en faire une pâte à laisser reposer jusqu’à doublement de son volume. Mélangez la farine restante, le sel, la mélasse, l’œuf et demi et le lait restants. Pétrissez pendant 15 min pour bien aérer la pâte. Ajoutez le beurre ramolli et mélangez bien. Ajoutez ensuite la pâte fermentée et pétrissez 3 min à première vitesse puis 10 min à deuxième vitesse jusqu’à ce que la pâte se détache des bords du récipient. Couvrez d’un linge et laissez reposer pendant 20 min dans un endroit tempéré. Faites reprendre à la pâte son volume initial en la tapotant. Ajoutez les raisins et mélangez. Beurrez un moule avec des amandes effilées et entières. Percez la pâte et disposez-la dedans. Faites cuire 40 min à thermostat 7 (180 °C). Démoulez sur une grille, passez au beurre fondu et saupoudrez généreusement de sucre glace. Emballez bien froid. On y va pour ? Sa tarte aux pommes parce qu’il a quand même gagné le 1er prix Tarte aux Pommes en 2008 ! 94 On y va pour ? La tourte de seigle, une tuerie, et leurs excellents pains de mie et briochés. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 NORD & EST PICARDIE BEAUVAIS Benoît Savary Tout en longueur ! L’entreprise ne cesse d’offrir des nouveautés dans un souci de qualité, et les clients n’hésitent pas à faire des dizaines de kilomètres pour acheter, par exemple, la spécialité historique de la maison, le roulé à la banane, un biscuit génoise roulé avec une crème légère et des bananes flambées. Benoît transforme aussi profiteroles, paris-brest, millefeuille, saint-honoré, forêt noire, en les travaillant en longueur et déclenche la surprise des clients qui les découvrent sous cette forme. Ce pâtissier, très doué, a été élu Talents Gourmands 2015, dans la catégorie artisan. On y va pour ? © DR Le flan beauvaisien à l’ancienne cuit autour d’un cercle de bois, selon une recette secrète de Benoît qui le rend crémeux et léger. NORD-PAS-DE-CALAIS BOIS-GRENIER Benjamin Vienne L’Atelier des Saveurs © DR Le fils prodige ! Après Robert son père et sa maman, c’est le fils, Benjamin Vienne qui reprend les rênes de cette boulangerie familiale. Tout est remis à neuf et le voilà qui excelle dans son métier de boulanger-pâtissier. Une fabrication artisanale pour ce passionné de vrais pains et viennoiseries pur beurre, cakes aux multiples goûts, galettes et gâteaux délicieux et chic ! Déjà soucieux de l’avenir, Benjamin aime transmettre aux jeunes enfants son métier en invitant des classes visiter son fournil. LANDAS François et Benoît Bernhard Le Pain de nos Ancêtres © DR Boulangers heureux. Depuis 2000 les frères Bernhard sont des boulangers heureux. Malgré leur discrétion, le bouche à oreille du village a donné de l’écho et c’est par milliers que leurs pains au feu de bois font le bonheur de la clientèle. Les quatre-vingt heures de boulange ne leur font pas peur et c’est avec humour et passion qu’ils racontent la fabrication de leur « vrai pain » : stères de bois de chêne, quintaux de bonne farine, odeur de levain, de la mie brune – marque de fabrique artisanale –, une croûte bien dorée, ou noircie comme certains clients l’aiment. Leur boulangerie fait partie des meilleures de France. On y va pour ? On y va pour ? Son pain fabriqué dans le respect de la tradition, ses cakes et ses gâteaux. Le pain d’épices et la très grande gamme de pains cuits au feu de bois. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 95 NORD & EST NORD-PAS-DE-CALAIS LILLE Éric Maes MAUBEUGE Catherine et Jean-François Dereume Boulanger en or. À Lille, la boulangerie Maes est une institution. Car il y en a pour tous les goûts : pains aux céréales, aux noix, aux lardons, complet, au seigle, à l’ail et à la tomate… Toutes les saveurs des pains d’Éric Maes font transparaître un vrai amour du métier, et ça n’est pas un hasard si la boulangerie a obtenu le titre Saveur en Or. Une passion nommée le pain. Au centre-ville de Maubeuge, 10, rue Albert 1er, Catherine et Jean-François Dereume sont amoureux de leur métier depuis vingt ans et cela se voit dans leurs réalisations. La boulangerie a même été élue par l’émission de M6 la Meilleure du Nord. PRÉPARATION : 45 MIN • CUISSON : 40 MIN • REPOS : 24 H + 2 H La pâte à brioche • 165 g de farine pâtissière T45 • 18 g de sucre semoule • 3 g de sel • 1 œuf • 5 g de levure fraîche • 42 g d’eau froide • 50 g de beurre • 1 jaune d’œuf © DR La veille, dans la cuve du batteur, versez la farine, le sucre, le sel, la levure, les œufs et l’eau froide. Pétrissez 15 min à vitesse 1, puis 5 min à vitesse 2. Ajoutez le beurre et poursuivez le pétrissage 5 min à vitesse 1 puis 3 min à vitesse 2. La température de la pâte doit être de 24 °C. Réservez 24 h au réfrigérateur en filmant. Le lendemain, détaillez 2 pâtons de 160 g. Étalez-en 1 dans une tourtière à bords droits de 25 cm de diamètre. Dorez les bords. Réalisez 1 couvercle avec le pâton restant d’un diamètre légèrement plus grand que celui de la tourtière. On y va pour ? L’appareil • 100 g de sucre • 100 g de crème fraîche • 4 jaunes d’œufs Mélangez le sucre, la crème fraîche et les jaunes d’œufs, puis versez le mélange sur le fond de tarte. Déposez délicatement le couvercle sur l’appareil liquide et scellez les bords. Laissez pousser pendant 2 h à température ambiante. La présentation • 1 œuf • 8 cl de crème liquide • 13 g de sucre semoule • 17 g de beurre Dorez la tarte avec de la crème liquide et l’œuf battu, puis saupoudrez de sucre semoule et déposez 4 à 5 noisettes de beurre. Faites des entailles à l’aide d’une paire de ciseaux. Préchauffez le four à 180 °C (th. 6). Enfournez 40 min. La tarte est cuite quand l’appareil n’est plus liquide. On y va pour ? La spécialité de la maison : les célèbres macarons qui se déclinent en une dizaine de parfums à un prix plus que compétitif. La tarte maubeugeoise, bien sûr ! © DR SAINT-AMAND-LES-EAUX Philippe Boucher D’où vous est venue la passion du métier de boulangerpâtissier ? J’ai commencé ce métier assez tard, puisque ma formation initiale s’est faite dans la restauration. Au cours de ces quelques années, j’y ai appris la cuisine sous tous ses aspects, mais un stage au Bristol à Paris est à l’origine de ma passion pour la pâtisserie. Puis en 1995, par le plus grand des hasards, l’opportunité de reprendre ce commerce à Saint-Amand-les-Eaux s’est présentée. Cette aventure, je la partage avec Sylvie mon épouse, et notre équipe. Nous travaillons de concert au quotidien pour faire évoluer notre établissement. De sept personnes il y a presque vingt ans, nous sommes passés aujourd’hui à quinze, et nous avons plein de projets en stock ! Une attention particulière dans votre travail ? On y va pour ? Les brioches et les pâtisseries fabriquées maison. Mais aussi pour leur gamme de pains : pains traditionnels (boulots, baguettes…), pains spéciaux (campagne, complet, Multicroq, pavé guérandais…) baguettes tradition, tradi-céréales, Campasine, et Guérandaise. Nous portons tout particulièrement notre attention sur la qualité des matières premières que nous utilisons, que ce soit la farine de tradition pour la fabrication de notre pain ou la sélection de grands chocolats pour l’élaboration de notre pâtisserie. Quand cela est possible nous privilégions la filière locale (lait, fraise…). ET AUSSI… À Lomme, la boulangerie-pâtisserie de Pierre Thorez vous régale de craquelins, brioches surfines au lait de ferme, au beurre de Normandie et aux gros morceaux de sucre, d’un pavé d’enfer, d’un cake à l’orange et d’une dacquoise à la chicorée créée en l’honneur des cyclistes participant au Paris-Roubaix. 96 La faluche à la cassonade et la Roquestorienne, un friand à la fricadelle et à l’émincé de chicons et de pommes, chez Betty et Pascal Marquis, à Roquetoire. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 LORRAINE METZ Dominique Mellinger D’où vient votre amour pour ce métier ? Je suis un fils d’agriculteurs. J’ai toujours voulu transformer la matière première du blé que cultivaient mes parents. Quelle en est votre conception ? C’est une recherche et une remise en question permanente. Même au bout de vingt-cinq années de travail, on peut créer, innover chaque jour, s’adapter sans cesse aux besoins et à la demande de nos clients. Vous consacrez beaucoup de temps à la formation… METZ Gérard Mougel © DR C’est le plaisir de bâtir. J’aime former les chefs de demain. Une dizaine de jeunes qui sont passés chez moi ont déjà ouvert leur boutique. C’est une belle récompense. Mougel Bio Pourquoi la boulangerie ? Je suis pâtissier de formation. Mais je suis tombé amoureux du pain. J’ai voulu chercher de vieilles recettes au levain, façonner des pains qui ont du goût et qui se conservent. C’est un challenge pour moi et j’aime me renouveler sans cesse. Comment travaillez-vous ? Tous nos ingrédients sont issus de l’agriculture biologique et toutes nos farines proviennent de graines cultivées en Lorraine. Nous travaillons avec le moulin d’Heucheloup, situé entre Épinal et Vittel. La maison est bien plus qu’une boulangerie ? © DR Il y a cinq ans, nous avons développé une épicerie afin de proposer à nos clients une gamme plus importante de produits biologiques : des fromages, des céréales, des légumes, des pâtes, du riz, etc. Et nous proposons aussi de bons petits plats, bio également, que je cuisine moi-même. On y va pour ? On y va pour ? L’Alsacienne, une baguette torsadée à la farine de seigle, la tarte au fromage blanc 0 % et le stollen, une brioche lorraine aux noix, noisettes et aux fruits confits. Le pain bio au levain au potimarron et celui aux algues. Les plus gourmands n’oublieront pas d’embarquer dans leur panier de croquants palmiers. NANCY Fabrice Gwizdak PRÉPARATION : 60 MIN • CUISSON : 30 MIN • REPOS : 1 H 15 La pâte à pain au lait • 500 g de farine • 10 g de sel • 50 g de sucre • 300 g de lait • 100 g de beurre • 10 g de levure de boulanger Pétrissez l’ensemble des ingrédients pendant 10 min. Laissez reposer cette pâte pendant 1 h avec un linge sur le dessus, à température ambiante. La pâte doit doubler de volume. Détaillez des boules de 100 g, boulez et mettez au frigo aussitôt. Le fruit du terroir. Après s’être essayé à la pâtisserie, Fabrice Gwizdak a finalement préféré la boulangerie, un métier qu’il avait appris lorsqu’il était haut comme trois pommes aux côtés de ses parents. Cet artisan sait travailler comme nul autre le produit phare du terroir lorrain : la mirabelle. La brioche de Saint-Genix, le gâteau lorrain aromatisé à l’eau de vie de mirabelle et la tourte de seigle auvergnate. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 © DR On y va pour ? La garniture mirabelle • 1 boîte 4/4 de mirabelles au sirop (850 ml) • 100 g de sucre semoule • Une c. à c. de cannelle en poudre • 50 g de miel • 1 œuf Égouttez une boîte de mirabelles au sirop, versez dans une casserole avec 100 g de sucre semoule, une cuillère à café de cannelle en poudre et 50 g de miel. Laissez cuire environ 10 à 12 min en remuant de temps en temps. Laissez refroidir avant de garnir les chaussons. Étalez la pâte à pain au lait, suffisamment ovale pour pouvoir mettre une bonne cuillère à soupe de garniture mirabelle sur le haut et fermez votre chausson en dorant avec 1 œuf pour souder les bords. Laissez reposer 10 à 15 min et faites cuire au four à température 160-170 °C pendant 15 min. 97 NORD & EST ALSACE COLMAR Olivier Nasti Côté Four Au four et au moulin. Chef au génie incontesté et businessman gourmand, Olivier Nasti, Meilleur Ouvrier de France et chef 2 étoiles du Chambard à Kaysersberg, a acquis avec son frère Emmanuel cette boulangerie du centre de Colmar. Les deux frères ont donné carte blanche à Laurent Sanchez. Le résultat ? La tradition relevée de pointes d’originalité, dans un écrin design. Inventif et perfectionniste, Laurent Sanchez s’inspire des saisons pour créer un pain à la tomate, au curcuma et se plaît à infuser des graines, des épices ou des fleurs… On y va pour ? © DR La baguette de tradition, Baguette d’Or régionale lors du Master de la baguette de tradition française mais aussi le Danois, un pain noir parfumé au malt de seigle et au sirop d’orge avec ses graines torréfiées. © Thierry Schwartz OBERNAI Thierry Schwartz Saveurs bretzel ORBEY Luc Reuiller PRÉPARATION : 40 MIN • CUISSON : 12 MIN • REPOS : 1 H 15 Turlupain • 3 kg de farine de blé T65 • 300 g de beurre • 55 g de sel fin • 150 g de levure de boulanger • 1,5 l d’eau Pourquoi avoir choisi ce métier ? J’avais envie de travailler avec mes mains. Après des études de droit, je suis revenu chez mes parents, viticulteurs en Anjou, pour les aider. Chez ma grand-mère, il y a avait un vieux four à bois… C’est là que tout a commencé. Mélangez doucement pendant environ 15 min tous les ingrédients au pétrin, puis lissez la pâte 8 min en vitesse 2. Laissez reposer 1 h. Détaillez en pâton de 120 g et formez le bretzel. Stockez au congélateur et au moment de servir trempez quelques secondes dans une solution saline. Disposez sur une plaque, saupoudrez de fleur de sel et laissez reposer 15 min. Faites cuire à 160 °C pendant 12 min. Pourquoi du bio ? Je ne me voyais pas faire autre chose. Si on veut améliorer notre environnement, il faut se changer soi-même et commencer par bien se nourrir. D’où provient votre matière première ? Je travaille avec un levain naturel, sans adjonction de levure de boulanger. Pour les farines, je suis associé à Pascale et Thomas Krust, agriculteurs en biodynamie à Berrwiller, qui travaillent à la meule de pierre. Mon pain est cuit au four à bois. On y va pour ? On y va pour ? Le fameux bretzel salé et le fleur de sel, un pain feuilleté au sel noir, pour un maximum de gourmandise. Le pain raisins-noisettes et le pain au petit épeautre, contenant très peu de gluten et donc peu allergisant. 98 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 © Jeremie Reuiller Schwartz, le roi des bretzels. Avec Saveurs Bretzel, ouvert en 2011, le chef étoilé du restaurant le Bistro des Saveurs revient à ses premiers amours : la boulangerie. Impossible pour Thierry Schwartz de concevoir un repas sans un bon pain. Sont confectionnés ici parmi les meilleurs bretzels d’Alsace, pur beurre et façonnées à la main. Au sucre ou au lardons-fromage, on lui préfère le traditionnel salé. SOULTZMATT Jean-Yves Kitzinger L’artisan du kougelhopf. La réputation de la boulangerie des Kitzinger dépasse largement les frontières de la petite commune où elle est installée. On vient de toute l’Alsace pour goûter au fameux kougelhopf, moult fois primé, de Jean-Yves. La simplicité et la tradition sont en effet élevées ici au rang de grand art. On y va pour ? © DR Le kougelhopf renversé à la frangipane ou bien encore le kougelhopf à l’ancienne ultra-mœlleux et son sucre coulé, et pour l’Amourette, une baguette de pain au levain préparée la veille. STRASBOURG Fabian Bouché Les Mains dans la Farine © DR Le goût du savoir-faire. Abat-jour en kelsch, bois apparent, laboratoire ouvert sur le magasin… Aguerri aux concours de Meilleure Baguette ou de Meilleur Kougelhopf, Fabian Bouché a ouvert sa troisième boulangerie dans la rue d’Austerlitz à Strasbourg, un subtil mélange de tradition alsacienne et de modernité. Impossible de résister à ses étals gourmands où bredele, viennoiseries pur beurre et pains au levain naturel s’offrent aux regards des gourmands. Seul regret, l’accueil n’est pas toujours aussi souriant qu’on l’espère. STRASBOURG Patrick Dinel Au Pain de mon Grand-Père © DR De père en fils... En 2002, Patrick Dinel a, pour le plaisir de nos papilles, décidé de quitter la finance pour la boulange, avant d’être rapidement rejoint par son fiston Bruno. Ensemble, ils forment un duo de choc énergique, inventif et respectueux des savoir-faire ancestraux. Père et fils travaillent 17 types de farines différentes et réalisent plus de 60 variétés de pains. Et des viennoiseries au beurre AOC, de pures tentations. On vient de tout Strasbourg pour goûter leurs spécialités et il n’est pas rare de voir une file d’attente se former devant leur boulangerie. On y va pour ? On y va pour ? Le croissant pur beurre et les magnifiques meringues. Le streusel, la spécialité alsacienne, ou encore la cramique, une brioche au sucre perlé. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 99 NORD & EST ALSACE STRASBOURG Jean Westermann Pourquoi avoir créé cette boulangerie en 2012 ? Avec mon frère Éric, nous avions déjà nos propres fournils. Lui au restaurant étoilé Le Buerehiesel et moi pour mes restaurants rapides Secrets de Table. Nous avons décidé de mutualiser nos savoir-faire. Le pain est une histoire de famille chez les Westermann… © DR C’est vrai. Notre grand-père était boulanger à Wissembourg. Ce lieu est un bel hommage que nous lui rendons. On y va pour ? Quelle est la signature Westermann ? La fameuse baguette Buerehiesel avec de la pomme de terre vapeur écrasée et les pains spéciaux, plus de 25 variétés différentes le week-end, dont le délicieux pain à la châtaigne. L’exigence de qualité et des farines locales provenant principalement du moulin BurggrafBecker à Dossenheim-sur-Zinsel. ET AUSSI… Les jolies créations d’Antoine Robillard, à la boulangerie Paul Weiss à Niederroedern, qui lui ont valu le titre de Champion du monde dans la catégorie Pièce artistique en 2014. Incontournables également, ses viennoiseries croustillantes. BOURGOGNE CHALON-SUR-SAÔNE Achim Schulzbongert Boulangerie La Meulière © Studio Piffaut Photographes Un leitmotiv : le bio. Baguette campagnarde, pain parisien, boule au pavot, aux graines de courge, la brique aux graines de tournesol, aux 7 céréales… La boulangerie propose une vaste gamme de pains avec des céréales issues de l’agriculture biologique. Viennoiseries, pâtisseries et biscuits… Ici, on privilégie l’harmonie entre les intérêts nutritionnels et gustatifs. On y va pour ? Tout ! La farine de leurs pains est fabriquée par leurs soins ce qui confère à leurs produits un goût inimitable et une qualité incontestable. 100 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 SUD-EST RHÔNE-ALPES LYON Philippe-Marc Jocteur Quel style ! Tourte de seigle noir, boule de campagne, baguette, viennoiseries et merveilleuses pâtisseries… font le bonheur du quidam qui se rend dans une des boulangeries de Philippe-Marc Jocteur. Ce dernier exerce ses talents depuis 1992 près de l’Île-Barbe et, sa réputation grandissant, il a ouvert d’autres boutiques dans les Halles Paul Bocuse et à Tassin-la-Demi-Lune, près de Lyon. Prêts à voir la vie en rose ? Allez-y, vous comprendrez ! On y va pour ? © Kawa Chan © DR Les produits à base de praline dont la tarte, fabriquée avec une pâte très fine et une belle couche rose de pralines. Un trésor ! LYON IVe Hervé Connay-Stofft LYON IVe Philippe Goisneau Le Moulin de Léa L’Atelier du Boulanger Belle reconversion. Pétri de passion, Hervé Connay-Stofft a décidé, à la naissance de sa fille, de recommencer sa carrière à zéro pour devenir boulanger. Il est même allé peaufiner sa formation avec un grand maître de la discipline, l’orfèvre en chocolat Jacques Génin. La boulangerie d'antan. L’échoppe a le petit côté intemporel d’une véritable boulangerie. Les produits sont alléchants, variés et bien maîtrisés, de la baguette aux desserts élaborés. Les prix sont honorables, un peu plus chers qu’ailleurs, mais de ces ailleurs où les « pains » sortent de fours à néons… Une file d’attente se prolonge jusque dans la rue mais la qualité des produits nous montre bien pourquoi. Pétrissez la pâte fermentée pendant 10 min en vitesse 1 puis 3 min en vitesse 2 jusqu’à obtention d’une pâte ferme. Laissez reposer dans un récipient au frais pendant 48 h. Le pain • 550 g de farine de meule de pierre T80 • 430 ml d’eau • 2 g de levure naturelle • 110 g de pâte fermentée (voir ci-dessus) • 150 g de potimarron • 5 g d’huile d’olive • 10 abricots moelleux • 1 g de coriandre en poudre • Herbes de Provence selon votre goût Disposez la pâte fermentée au centre d’un cul-de-poule, ajoutez la farine, la levure, l’eau et mélangez. Laissez reposer 24 h. Videz le potimarron et découpez-le avec la peau en cubes d’environ 1 cm. Faites-les rôtir au four, arrosés d’huile d’olive et saupoudrés d’herbes de Provence et de coriandre jusqu’à obtention d’une texture tendre. Versez la moitié du potimarron dans la pâte et pétrissez en vitesse 2 jusqu’à ce que la pâte prenne la couleur du potimarron. Coupez les abricots moelleux en 2. Versez le reste du potimarron et les abricots dans la pâte. Mélangez doucement pour que les morceaux se répartissent dans la pâte de façon homogène, sans se désagréger. Laissez reposer 24 h en bac, en chambre froide. Façonnez, laissez pousser à 20 °C jusqu’à obtention d’une texture moelleuse et souple du pâton. Puis faites cuire 25 min environ dans un four à 240 °C. On y va pour ? La brioche moelleuse à la fleur d’oranger et aux fruits confits, un délice ! Et le pain au potimarron rôti, abricots moelleux et coriandre… Sublime. © DR PRÉPARATION : 35 MIN • CUISSON : 25 MIN • REPOS : 48 H + 48 H La pâte fermentée • 63 g de farine blanche T65 • 47 g d’eau • 1 g de levure • 1 g sel On y va pour ? Les bouchons lyonnais, les cannelés, la brioche aux pralines et les tartes carrées. ET AUSSI… À Lyon, dans le VIe, la maison Machado vous propose : le pain au muesli, une véritable brioche à déguster au petit-déjeuner ou au goûter, la ficelle au Beaujolais parsemée de copeaux de saucissons, la ciabatta aux olives, les macarons et toute la panoplie de biscuits et compotées. Le plus de la maison : la gentillesse du service, avec aux commandes, Madame Machado pleine de prévenance. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 101 SUD-EST RHÔNE-ALPES LYON IXe Famille Pozzoli L’excellence. Une pâtisserie de quartier exaltante. Corentin Taffin fabrique avec ingéniosité des créations plus tentantes les unes que les autres. Rien n’est trop sucré, tout est raffiné, élégant. Précisons qu’à la boulangerie-pâtisserie Taffin, on travaille en famille : papa et maman à la vente et les fils à la fabrication des pains, pâtisseries, viennoiseries et autres trésors. Incontournable en Presqu’”le ! Pozzoli, c’est un peu une institution lyonnaise, rue Ferrandière ! Voici un Meilleur Ouvrier de France (2004) qui travaille des farines bio et qui sait faire du bon pain. Pain aux figues et au miel, pain au seigle, kamut bio, pain complet agrémenté de noix, raisins secs, de noisettes et d’amandes (RNNA)... Et le pain est vraiment bon, avec une mie aérée et une croûte craquante. En bref : du choix et de la qualité depuis 40 ans. © DR LYON VIe Corentin Taffin © Maurice Rougemont On y va pour ? La très large gamme de pains ! On y va pour ? Les éclairs, merveilleux… Mais aussi les macarons, le dôme de mousse à la mangue, la tarte Ô Cara, doux mélange de mousse au chocolat et caramel, la tarte au chocolat cœur de citron vert… MEXIMIEUX Roland Giroud Avec la bonne humeur ! Roland, boulanger depuis 34 ans, représente la 3e génération de sa famille. Dans la boutique qui se transmet de père en fils depuis 1931, le travail se réalise en famille et notre artisan fait prospérer cette tradition avec ses propres enfants, sa femme et une équipe de quinze personnes environ. Attaché aux valeurs traditionnelles, le boulanger se tourne malgré tout vers des créations design, modernes. Et ça lui va bien ! © DR On y va pour ? Tout ! Le pain, les jolies tartes et les très beaux gâteaux. 102 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR AIX-EN-PROVENCE Benoît Fradette Farinoman Le poète canadien. Si l’homme est très discret, son pain est vite devenu incontournable. Benoît Fradette, le Farinoman fou venu du Canada, met beaucoup de poésie dans le nom de ses pains, (l’Effarouchée, l’Alchimiche, le Nuage, ou le Maître Goji et ses Deux Épeautres…), jusque dans ses emballages de papier qui racontent en prose l’esprit de la Maison. La production est presque confidentielle, on ne fait pas 12 fournées par jour, alors ne tardez pas… © Antoine Morin On y va pour ? Les pains du jour, dont le calendrier est visible sur le site, par exemple la Ficelle Matcha (farine de blé – amande du grain – et thé matcha), ou le Grand Blond (farine de blé, kamut et lait de chèvre). Maison Violette Comment passe-t-on de cuisinier à boulanger ? Par passion ! Depuis vingt ans, je m’applique à créer des pains de qualité pour les Halles et les restaurants d’Avignon. On travaille avec des farines bio, on joue sur l’hydratation en remplaçant l’eau par des infusions, et les brioches sont cuites dans des pots de terre cuite et décorées comme des fleurs. Un raffinement presque féminin. BRIGNOLES Jean-Charles Lafitau Tout pour la prune ! Depuis Rose et Eugène en 1950, la Maison Lafitau se transmet en famille et fabrique le pain des brignolais. Il y a vingt ans a été créée la Faïssine, le pain signature de Lafitau : une baguette à la croûte croustillante et un léger goût acidulé grâce au levain de blé. Idéal avec un petit chèvre frais… © DR AVIGNON Sébastien Beaupère Le best-seller du moment ? On y va pour ? Le pain Bien-Être, sans gluten, à la farine de lupin, pour lequel nous avons su compenser le manque d’élasticité par d’autres astuces naturelles. La fournée nature, froment et seigle, croûte craquante et mie alvéolée, à la saveur un peu rustique. Un petit préféré ? Le Tourton, une baguette fendue en deux et façonnée en forme de cœur, parce qu’ici on travaille avec amour… FIGANIÈRES Julien Oudard © DR © Filipe da Rocha Créateur passionné... Depuis son ouverture en 2010, la boulangerie de Julien Oudard connaît un succès incroyable ! Entouré d’une équipe jeune, dynamique et optimiste, le jeune boulanger use de son fournil équipé d’un fabuleux four à bois pour proposer des pains bio et de nombreuses pâtisseries et viennoiseries. On y va pour ? Le pain à l’huile de truffes et brisures de Tuber melanosporum, ou le pain noir au grué de cacao, servi avec un foie gras à l’Hôtel de l’Europe. On y va pour ? Ses pains bio et ses divines créations. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 103 SUD-EST PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR LA MÔLE Charly Loisel Boulangerie de la Môle © DR Le boulanger aux grosses cuisses ! Cet ancien athlète de triathlon s’est reconverti par passion dans l’excellence du pain. On vient de loin pour ses croissants, parfumés avec une pointe de miel, dont il nous confie la recette. © DR LE CANNET Jean-Luc Pelé Retour aux sources. Jean-Luc Pelé est revenu à son premier métier, la boulangerie. Il propose des créations boulangères artisanales ainsi que des pâtisseries, macarons et chocolats, qu’il sert dans les ateliers cannois et antibois. Il s’est approprié un espace de 600 m² au Cannet pour mettre en avant un concept novateur dont la description est simple : observer, goûter… fabrication, cuisson du pain... La production est visible par tous ! POUR 24 PIÈCES • PRÉPARATION : 24 H • CUISSON : 18 MIN • 1 kg de farine • 20 g de sel • 120 g de sucre • 30 g de miel • 10 g de levure • 150 g de levain de pâte fermentée • 450 ml d’eau • 500 g de beurre d’incorporation quand la pâte est prête La veille, réalisez la « détrempe » en incorporant tous les ingrédients (sauf le beurre) et en pétrissant pendant 12 min. Déposez la pâte dans un bac au réfrigérateur jusqu’au lendemain (comptez 6 à 12 h au frais) pour aller chercher les saveurs. Le lendemain, préparez le feuilletage : ramollissez le beurre afin d’obtenir la même texture de pâte et de beurre. Étalez la détrempe en forme de trèfle à 4 feuilles, puis déposez le carré de beurre au centre. Refermez les pétales au centre sans laisser de jour afin que le beurre ne s’échappe pas. Réalisez 3 tours de feuilletage (un tour double au départ, puis deux tours simples) en ayant soin de laisser reposer la pâte au frais pendant 15 min entre chaque tour. Détaillez en triangles puis roulez les croissants. Laissez-les gonfler pendant 1 h 30 à température ambiante, puis enfournez pendant 18 min à 185 °C. On y va pour ? La tarte au chocolat et pulpe de framboises, sa spécialité. ET AUSSI… La Campaillette, une des excellentes baguettes de Monsieur Bondoni à la Ronde des Pains, dans le IXe arrondissement de Marseille. Le bon pain de Pierre-Louis Bernardi à Nice, fabriqué à partir d’une farine de qualité Label Rouge, ses pâtisseries traditionnelles comme la tartelette au citron meringué ou le macaron framboise-fraise tagada et ses minis pains bagnats. On y va pour ? Ses croissants, tout simplement ! MAILLANE Jean-Pascal Fassy 104 • 500 g de farine T45 • 100 g de sucre • 200 g d’eau • 50 g d’huile d’olive • 40 g de beurre • 10 g de levure fraîche de boulanger • 2 c. à s. d’eau de fleur d’oranger • 1 pincée de sel Préparez un pré-levain avec 250 g de farine, 150 g d’eau et la levure émiettée. Pétrissez rapidement, mettez en boule et laissez gonfler dans un saladier pendant une heure environ. Pendant ce temps, mélangez le reste des ingrédients au robot. Ajoutez le pré-levain et pétrissez jusqu’à ce que la pâte se décolle des bords. Laissez pousser « en masse » dans un saladier pendant 3 h. Placez la pâte au frais pendant une nuit, recouverte d’un film alimentaire. Le lendemain, formez la fougasse sur la plaque. Laissez-la gonfler à nouveau pendant 2 h (c’est la 2e pousse, « en forme »). Préchauffez votre four à 180°C puis mettez à cuire pendant 15 min environ. On y va pour ? © DR Le chant des cigales. La Maison familiale Fassy est spécialiste des pompes et fougasses provençales depuis six générations. Jean-Pascal Fassy nous confie sa recette de fougasse sucrée, dans laquelle il ajoute un peu de beurre pour lui donner une meilleure souplesse, contrairement à la pompe, réalisée exclusivement à l’huile d’olive. Les variantes ont évolué de père en fils, on trouve aujourd’hui des fougasses orange-chocolat, figues-miel, pommes-cannelle et même menthegingembre ! POUR 8 PERSONNES • PRÉPARATION ET LEVÉE : 24 H • CUISSON : 15 MIN Les Brioches des Rois, garnies de fruits confits de la Maison artisanale Lilamand (Saint-Rémy-de-Provence). Jean-Pascal en met dessus, mais également dans la pâte, généreusement. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 MARSEILLE Marie-Christine Aractingi Farinowoman. D’une passion dévorante pour le pain est née une vraie vocation chez cette jeune boulangère qui, après des études de lettres, est allée se former chez les meilleurs (Fred Lalos à Paris, Farinoman à Aix) avant de s’établir à Marseille. Aucune concession dans la qualité, la production est entièrement réalisée au levain. MARSEILLE Pierre Ragot Maison St-Honoré Provençal d’adoption ? © Jean-Philippe Garabedian Dame Farine Je suis devenu marseillais il y a quatre ans, pour suivre mon épouse. Après le Fournil des Auffes, la Maison Saint-Honoré vient d’ouvrir dans le quartier d’Endoume. Quel est votre dada ? © www.farine-mc.com J’adore imaginer avec les chefs les pains spéciaux qui seront servis à leur table, travailler ensemble à créer des recettes inédites, faire des essais, et recommencer jusqu’à ce que nous soyons satisfaits. Quels sont ceux que l’on peut goûter en boutique ? On y va pour ? Le petit pain à la rouille servi à la table de Lionel Lévy (Alcyone, Intercontinental Hôtel-Dieu), le pain noir au charbon végétal créé avec Alexandre Mazzia (restaurant AM à Marseille), ou la baguette du Poulpe (chez Michel Portos), avec une pointe de seigle. Soleil Levain, la grosse miche de blé complet, ou le Petit Poucet, baguette de mie blanche, courte et bien moelleuse. On y va pour ? Le pain de mie feuilleté, à la croûte caramélisée croustillante et le cœur moelleux comme un croissant… POUR UNE DIZAINE DE PIÈCES • PRÉPARATION ET REPOS : 2 H 30 • CUISSON : 15 MIN • 1 kg de farine • 600 g d’eau • 20 g de sel • 15 g de levure fraîche de boulanger • 700 g d’oignons • Huile d’olive • 1 tube de crème d’anchois • Anchois au sel Dans la cuve du batteur, émiettez la levure dans la farine, ajoutez l’eau puis le sel. Mélangez 5 min à vitesse moyenne puis pétrissez pendant 7 min en vitesse plus rapide. Laissez pousser la pâte à température ambiante pendant 30 à 40 min puis réservez au réfrigérateur jusqu’à utilisation. Faites suer à la casserole 700 g d’oignons émincés avec 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, sel et poivre, pendant 20 min environ (ou à four vif). Incorporez à chaud 2 c. à c. de crème d’anchois. Pour des pissaladières individuelles, comptez 150 g de pâte. Abaissez sur 15 cm de diamètre environ, puis disposez les oignons (environ 40 g d’oignons par pièce). Décorez de 2 filets d’anchois et de petites olives. Laissez reposer à température ambiante pendant 45 min puis enfournez à four très vif (240 à 250 °C) pendant 15 min. ROBION Jean Honorat La magie de la tradition. Il y a huit ans, Jean Honorat et son épouse Chantal ont remis en route le vieux four à bois de la boulangerie de Robion, qui n’a pas bougé depuis plus d’un siècle. Le levain a été transmis par les derniers boulangers, et le pin des Landes permet d’activer le feu dès 22 h 30. Ici tout est raccord avec le four : la pelle est en bois, et les pâtons sont levés sur les étagères recouvertes de lin. Maître Julien © DR SAINTE-MAXIME Julien Pietravalle On y va pour ? La baguette du chef, façonnée à la main, à l’alvéolage généreux et irrégulier. Geoffrey Poésson (La Badiane à Sainte-Maxime) et Thierry Thiercelin (La Villa Belrose à Gassin) ont été conquis. © Picasa Tout doucement. Après une première vie de commercial en meunerie, Julien Pietravalle sait aujourd’hui choisir ses ingrédients ! Cet adepte de la fermentation lente, en pointage de masse, s’est fait remarquer par sa recette de pissaladière. On y va pour ? Les fougasses aux olives et aux anchois, et leurs variantes au fromage de chèvre ou aux lardons. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 105 SUD-EST CORSE AJACCIO Marie et Paul Galeani AJACCIO Cédric Dumont Boulangerie U Furnarellu L’aiglon prend son envol… Cédric Dumont, artisan de 40 ans surnommé « l’aiglon », travaille à Ajaccio, en utilisant de la farine corse, chose rare dans la profession. Le boulanger est la fierté de la ville impériale pour la qualité et l’amour qu’il met dans la réalisation de ses pains. En 2014, il a remporté le prix de la Meilleure Baguette de Tradition de Corse du Sud ! Un vrai artisan. Les visiteurs sont unanimes : cette boulangerie typique est excellente ! À emporter ou sur place, on peut y déguster fritella au brocciu, canistrelli au citron, à l’anis, à la noix de coco, au chocolat ou aux raisins, pains rustiques, baguette Label Rouge ou boule de campagne. À ne pas manquer donc cette échoppe chaleureuse où on a envie de tout goûter. On y va pour ? Les spécialités locales comme les canistrelli, des biscuits sablés, les falcullelle, de délicieuses galettes au brocciu en feuille de châtaigner ou encore la canestra, une pâte briochée sucrée ou salée, farcie ou non. On y va pour ? La baguette ! BASTIA Dominique et Jean-Marie Ghisoni PIETRALBA Yvon Peron Boulangerie Les Portes de la Balagne Le paradis est en Haute-Corse. Aux Portes de la Balagne, ce boulanger breton est le roi de la baguette. L’homme est discret, et déclare que la magie du bon pain c’est le temps. Et lorsque l’on rompt sa baguette, qui vient d’être sacrée meilleure de Corse, on comprend mieux l’amour et le temps qu’il faut pour produire de manière artisanale ce petit bonheur quotidien… © www.concoursmeilleurebaguettecorse.com « Les barons » du pain de Bastia. Dominique et Jean-Marie Ghisoni, 36 et 34 ans, sont boulangers depuis dix-huit ans. Les deux frères, originaires de Bastia, représentent la 4e génération de boulangers de la famille. Dans leur boutique La Baronnie, implantée en plein cœur de la capitale du nord de la Corse, ils proposent toute la gamme traditionnelle de boulangerie mais aussi des produits et des spécialités corses. Fiers d’avoir réussi à perpétuer le nom Ghisoni en boulangerie, ils ont toujours tout fait ensemble avec la même vision des choses. Pour eux, la boulangerie est un jeu : ils voient cette activité comme quelque chose de très ludique. On y va pour ? Sa baguette ! Craquante, bien dorée, aux alvéoles irrégulières, cette merveille n’a besoin de rien d’autre, elle se suffit à elle-même, bien qu’avec une tranche de prisuttu de Pietralba et deux fèves, le paradis n’est pas très loin. RUTALI Famille Graziani Boulangerie de Rutali © Ghisoni L’art du pain… Chez les Graziani, dans le Haut-Nebbio en Haute-Corse, le pain est d’abord l’histoire d’une passion transmise de génération en génération. Après le grand-père et le papa Antoine, c’est à présent au fils Lucien et à la fille Marie-Pierre de reprendre le flambeau, avec tout autant de passion et de respect du savoir-faire ancestral. On y va pour ? On y va pour ? Le pain, leur trésor à partager. Et on y revient ! La Baronnie a de beaux jours devant elle. 106 Leur pain de campagne cuit au feu de bois, dont les particularités sont la qualité de l'eau de ce village situé a 600 mètres d’altitude, son façonnage à la main, et le respect de la tradition à l’ancienne. La Princesse de Rutali régale les amateurs de bon pain sorti du fournil, avec un goût incomparable. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 SUD-OUEST LANGUEDOC-ROUSSILLON ILLE-SUR-TÊT Henri Poch MAUGUIO Jean-François Graff Boulangerie-École Le Couvent L’Atelier des blés Boulanger superstar ! Héritier du savoir-faire de trois générations de boulangers, Henri Poch, MOF, membre de l’Équipe de France de Boulangerie, a investi un ancien couvent en famille. Boutique, atelier de formation et de démonstrations, ce lieu qui dispose aussi de chambres d’hôtes vous permettra de découvrir, au petit matin, ses excellentes douceurs boulangères. Pour tous les goûts. Jean-François Graff, artisan boulanger, travaille dans le respect des traditions boulangères. Il propose une quinzaine de variétés de pains : blé, seigle, sans gluten sarrasin et châtaigne, au pur levain naturel et cuits au feu de bois dans un four à gueulard. Il les commercialise en réseau de magasins bio autour de Montpellier, en points de vente à la ferme, par distribution de paniers bio (commandes par téléphone, ou mail 48 h à l’avance, ou achats sur lieux de commercialisation). PRÉPARATION : 20 MIN • CUISSON : 40 MIN • REPOS : 4 H 30 © DR Procédez comme pour des pâtes à brioche. Pointage (après mélange, frasage et pétrissage de la pâte levée fermentée)1 h 30 Détaillez (divisez la masse). Boulez. Repos. Façonnez. Apprêt (levage) 1 h 30 à 2 h Cuisson 180-200 °C en surface, 100 °C à cœur. Ressuez en sortie sur grille 30 min à 1 h © Ed and Jerome © loquefem.fr • 1 kg de farine type 55 • 80 g de sucre • 20 g de sel • 120 g de levure • 120 g d’anis en grains • 500 g d’eau • 3 œufs • 250 g de beurre On y va pour ? Goûter les productions d’un Meilleur Ouvrier de France, se reposer et prendre un petit déjeuner gourmand, apprendre le métier de boulanger. On y va pour ? Ses pains au graines (500 g et 1 kg), son sarrasin sans gluten, ses pains de campagne. MIDI-PYRÉNÉES © Etchegoinberry LAVAUR ET GIROUSSENS François Janin On y va pour ? Les viennoiseries au feu de bois, la renommée télévisuelle, le cadre de la boutique sur fournil. On peut devenir boulanger par tradition familiale, par hasard ou par nécessité mais vous pourquoi l’êtesvous resté ? Je suis ici pour retrouver mon rêve initial : figurer au menu des meilleurs repas en apportant à chacun l’amour des belles choses bien faites. C’est très valorisant de savoir que ma seule intervention permet d’élaborer un produit noble, goûteux, complément indispensable des meilleurs repas. Pouvez-vous nous donner trois secrets de fabrication ? Vous avez ouvert votre boulangerie en Bretagne. Comment expliquer votre départ vers Lavaur ? Emporté par le succès commercial, j’avais un peu perdu mon âme. J’étais plus chef d’entreprise qu’artisan. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 Utiliser de belles farines sans additifs et du sel gris breton, mon pays d’origine. Pétrir seul et lentement. Permettre une fermentation longue qui apporte un pain gouteux et digeste et qui ne rassira pas vite. Cuire mon pain du feu de bois « à chaleur tombante » qui est très différente de la convection directe des fours industriels. 107 SUD-OUEST MIDI-PYRÉNÉES LEGUEVIN Jean-Luc Beauhaire L’UNION Riccardo et Annie Arnoult En famille. Meilleur Ouvrier de France Boulangerie (MOF), vice-champion d’Europe et Maître Artisan, Jean-Luc Beauhaire poursuit sa route avec sa fille Barbara pour le bonheur d’une large clientèle dans un beau magasin où vous trouverez une grande variété d’excellents pains. Fort de son expérience, il partage maintenant son savoir-faire gourmand au travers de sa structure de formation JLB Conseil. Comment définiriez-vous votre passion du métier ? C'est effectivement passionnant de pouvoir partir d’une matière brute et noble pour créer des variétés de pains et de viennoiseries originales. Pour moi, cette création et cette maîtrise des produits sont l’essence même du travail artisanal. Naturellement, vient ensuite toute la notion de générosité et de partage qui est intimement et fondamentalement reliée au pain. D'ailleurs, Annie, mon épouse d'origine québécoise, se plaît souvent à dire que « le bon pain, ça rend toujours tout le monde heureux ! » Que retenez-vous de vos allers-retours France-Québec ? J'ai pu observer l'universalité d’un certain comportement, voire d’une presque compulsion. Ici ou là-bas, j’ai toujours autant de plaisir à constater que les clients ne peuvent pas résister à la tentation de rompre avec envie le quignon bien caramélisé de leur baguette à la sortie même de mon fournil. Ça, c’est très satisfaisant ! Quel est le secret de votre notoriété ? © Etchegoinberry Dans notre fournil nous marions savoir-faire, petits secrets et grandes passions. Par exemple, celle d’un magnifique croissant bien doré, dodu, feuilleté et fondant. L’exquis mariage entre le beurre de La Viette AOP Charentes-Poitou et sa juste dose de sucre et de savoir-faire. On y va pour ? © Etchegoinberry Ses pains tradition de belle cuisson, ses viennoiseries, ses pastis gascons. MONTSÉGUR Cyril Delmas On y va pour ? Ses nombreuses créations originales, ses pains spéciaux et gribouilles, ses brioches maison longue conservation. Le Four à pain Bientôt un an que vous êtes installé, que doit-on vous souhaiter ? Continuer dans mon petit fournil de montagne à œuvrer pour un pain d’amour et de passion… et produire pour Montségur, ma commune d’accueil et ses alentours, un bon pain à l’ancienne. Quel est le secret d’un bon pain ? Les ingrédients : du levain naturel, des farines écrasées à la meule de pierre, de l’eau de source minérale de Montcalm. Le matériel : un four à gueulard alimenté en bois de hêtre sec de deux ans pour la suavité du parfum qu’il donne au pain. N’oubliez-vous pas le savoir-faire du boulanger ? Pas seulement, c’est aussi la volonté de ce village qui m’encourage à pétrir la pâte où à donner du bonheur en enfournant sur demande un plat familial. © DR On y va pour ? Ses créations, le Montségur, la Catharette et les fougasses, les croustades aux pruneaux. 108 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 MUR-DE-BARREZ Michèle et Alain Bos Maison des Délices © Michel Monceau Simples et passionnés. Aux confins du nord de la région Midi-Pyrénées, cette boulangerie a participé au concours télévisé de « la meilleure boulangerie de France ». Avec passion, Alain Bos et son accueillante équipe, vous proposent une variété d’excellents pains et viennoiseries cuites dans un four à bois à gueulard qui permet de diriger la flamme. © DR SAVIGNAC-LES-ORMEAUX Laurent Schmitt La Table du Boulanger PRÉPARATION : 15 MIN • CUISSON : 50 MIN • 1 pâte sablée • 500 g de lait de vache bio caillé • 5 œufs • 5 à 6 c. de sucre en poudre • Vanille ou un sachet de sucre vanillé Faites tiédir le lait avec la présure, laissez cailler puis égouttez. Mélangez le caillé aux œufs et ajoutez le sucre. Garnissez le fond de tarte. Faites cuire à four doux pendant 50 min. Du Fournil à Table. Après le succès du « Fournil de la Forge » à Ascou, Laurent Schmitt et son associé Joël Defives, MOF Boulanger et formateur à l’INBP de Rouen, ont ouvert ce nouvel établissement. Vous trouverez ici un pain aux grandes qualités gustatives et de longue conservation contenant un maximum de fibres et un minimum de sel. On y va pour ? On y va pour ? Ses pains au levain, ses pains noirs, sa tarte à la tome. Ses pains de tradition, ses croustades, ses viennoiseries. TOULOUSE Christine et François Le Galo Boulangerie Saint-Georges François Le Galo, quand êtes-vous « tombé dans le pétrin » ? À 35 ans, avec Christine mon épouse, nous avons voulu nous investir ensemble autour d’un métier manuel noble : artisan boulanger. Pourquoi avoir choisi Toulouse et le quartier Saint-Georges ? Toulouse, c’est la ville en rouge et noir, la capitale du rugby, mon autre passion. C’est aussi la chance de travailler au cœur historique d’une ville magnifique. Saint-Georges est un lieu de vie à l’image de la ville avec des habitants bien ancrés dans leur quartier qui adorent le pain. Toulouse, c’est aussi un haut lieu du tourisme et une ville d’activités internationales de hautes technologies. Comment conciliez-vous alors tradition et modernité ? © DR Nous respectons les méthodes traditionnelles de fabrication. Nous transmettons notre savoir-faire par l’apprentissage. Nous adaptons sans cesse les recettes de pain, pâtisseries et sandwichs aux tendances du moment avec de plus en plus de créativité et toujours des ingrédients de qualité. On y va pour ? Ses pains création et tradition, ses sandwichs, ses viennoiseries. L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 109 SUD-OUEST AQUITAINE BAYONNE Iker Lascaray BORDEAUX Emmanuel Bouchet La Fabrique, pains et bricoles Comment ressentez-vous votre sélection parmi les 100 boulangeries ? Voici trois générations que nous sommes boulangers, c’est donc avec bonheur que nous portons cette tradition familiale de productions artisanales quotidiennes de qualité. Comment s’exprime ce bonheur ? En équipe, nous sommes sept à œuvrer en semaine dans notre boulangerie-pâtisseriesalon de thé du centre-ville avec une fidèle clientèle de quartier. Celle de bureaux ou de passage est très axée sur le « snacking » et nous nous efforçons d’apporter un accueil chaleureux et soigné à tous. Royaume de la gourmandise. Cette boulangerie d’Emmanuel Bouchet (Manu) vous accueille dans un cadre atypique où tradition et modernité du décor entrent en contraste : ainsi de la présence d’un fût métal proche d’un meuble bois à tiroir d’où déborde une grande variété de pains au choix des clients. Ici tout est gourmandise, comme le réputé Mortel aux pommes. De passage à Bayonne, que me conseilleriez-vous ? © DR © GP Un gâteau basque à la crème, comme autrefois, selon notre recette familiale et nos pains à belle croûte. On y va pour ? On y va pour ? Ses pains tradition Label Rouge sans additifs, sa pâtisserie sèche : sablés, amandines, chouquettes, cannelés… et ses sandwichs. La baguette traditionnelle, les chocolatines salées, les pains fourrés aux olives ou au chorizo. SAINT-PAUL-LÈS-DAX Stéphane Cazenave Une passion, un métier. Voici un fier boulanger-pâtissier, puisque sa baguette Tradition de France a été élue Meilleure Baguette de France 2014. Stéphane Cazenave fabrique artisanalement, de A à Z et 7/7 j, un grand choix de pains, viennoiseries, canapés salés et sandwichs. Tradition et innovation se conjuguent dans l’étonnant drive-boulangerie de Saint-Paul-lès-Dax, où est aussi proposé un nouveau concept « tartes et pains ». © DR On y va pour ? Les ficelles gourmandes, les pains viennois, les « pains des copains ». 110 L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 SAINT-PÉE-SUR-NIVELLE Beñat Darrigues PRÉPARATION : 20 MIN • REPOS : 24 H • CUISSON : 50 MIN Fier de son métier. L’année 2007, où il subit un dévastateur débordement de la Nivelle, Beñat Darrigues obtient sa sélection aux épreuves finales du concours Un des Meilleurs Ouvriers de France : un exploit remarqué, signe d’une grande maîtrise et d’un profond respect pour la fierté du métier. La variété des pains, les formes, les contrastes et les couleurs illustrent l’excellence du lieu et réveillent notre appétit. • 1 kg de farine pâtissière • 200 g de sucre • 20 g de sel • 100 g de trémoline • 350 g de lait • 20 g de levure • 300 g de jaunes d’œufs • 400 g de beurre • 500 g de noix Dans un moule à manquer, disposez une première abaisse de pâte aux noix. Étalez un peu de pâte de coing dessus et remettez une abaisse de pâte de coing. Laissez pousser pendant environ 2 h. Mettez le beurre en pommade (il faut qu’il soit mou pas liquide). Réservez. Délayez la levure dans le lait Dans un robot, mettez tous les ingrédients sauf le beurre et les noix. Mélangez 10 min en petite vitesse puis en vitesse rapide jusqu’à l’obtention d'une pâte homogène. Repassez en petite vitesse et incorporez le beurre petit à petit. Quand le beurre est bien mélangé, que la pâte est bien lisse, incorporez les noix. Sortez la pâte du robot et faites une jolie boule. Couvrez la pâte d’un torchon ou d’un film plastique et mettez la pâte au frigo pendant 24 h. Finitions Macaronade • 100 g poudre d’amande • 100 g sucre glace • 70 g blancs d’œufs Mettez tous les ingrédients ensemble et mélangez. Appliquez cette macaronade sur la brioche avant de la mettre au four et saupoudrez le tout de sucre glace avec un petit tamis ou une petite passoire très fine. Mettre la brioche au four a 180 °C de 20 à 40 min selon la taille de la brioche. © DR On y va pour ? La brioche de Saint-Pée, la gamme de pains tradition et bio, ses gâteaux basques. POITOU-CHARENTES LA-FLOTTE-EN-RÉ Christian et Marie-Pierre Turcot LA ROCHELLE Fabienne Moreau L’a mie des flots La Ferme de Nine Objectif : la perfection ! Installés depuis 2010 sur l’Île de Ré, Christian et sa femme Marie-Pierre ont déjà fait du chemin. Inondée deux jours après son ouverture à cause de la tempête Xynthia, leur boulangerie fait peau neuve en 2011. Et depuis, le Meilleur Apprenti de France 1985 a reçu le prix de la Meilleure Galette frangipane AOP de Poitou-Charentes en 2011 et 2013, ainsi que le premier de la Meilleure Baguette de Tradition. Trouvez la rareté sur le marché ! Sur le marché de La Rochelle, Fabienne Moreau propose de délicieux pains bio. Elle travaille ses produits à l’ancienne et réalise pain aux céréales, pain à l'épeautre, pain raisins et noisettes ou aux graines de sésame… Mais aussi des douceurs telles les galettes sablées à la framboise ou au chocolat, les tartes salées et sucrées, les brioches au beurre. Une adresse gourmande à découvrir. On y va pour ? On y va pour ? Les paludiers et la douceur océane. Ses délicieux sablés au cumin, au paprika ou au parmesan et aux graines de courges. DOM-TOM : GUADELOUPE ANSE-BERTRAND Laurent Bernard Boulangerie du Sportif © Cédric Kabile Le pain filial. À la tête de la Boulangerie du Sportif depuis 2013, Laurent Bernard s’évertue à pérenniser et à faire évoluer l’entreprise familiale qui existe depuis 1958. À cette époque, un cousin avait donné un sac de farine à son père, Richard, et lui avait conseillé de devenir boulanger pour subvenir aux besoins de sa famille. Près de 57 ans plus tard, l’histoire vit toujours à travers le fils qui perpétue la tradition, tout apportant une pointe de modernité. On y va pour ? Les spécialités de la maison : le pain viennois mangue-papaye-ananas, le pain au piment végétarien et le pain du sportif (complet, céréales et 5 fruits séchés). L e B o t t i n G o u r m a n d m a g a z i n e • j a n v i e r f é v r i e r m a r s 2 0 1 5 • n° 3 111