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VAUCLUSE Dimanche 13 Mars 2011 www.laprovence.com 5 Festival andalou: c’est parti! Dix jours de fête et de spectacles en Vaucluse, lancés officiellement hier au magasin "Cultura" à Sorgues PEINTURES EN ROUGE ET NOIR Par Fabien BONNIEUX J [email protected] usqu’au 20 mars, c’est tout le Vaucluse qui parle la langue de Cervantès. Pour sa dixième édition, le Festival andalou, toujours porté par l’association Alhambra, anime Avignon, Orange, Sorgues, Le Thor et Sarrians. Une occasion rêvée pour mieux découvrir la ou plutôt les cultures flamencas, aussi riches que variées. Un bal caliente ? Un spectacle de danse ? Un concert endiablé ? Une expo hors sentiers battus ? Un stage de chant ? A vous de jouer. Olé ! Du rouge qui s’imbrique dans le noir avec fougue. Des visages encastrés avec volupté. Un torero qui tente de surnager dans les couleurs. Une danseuse fière et ombrageuse. Jusqu’au 20 mars, ce sont quinze œuvres de la Carpentrasienne Corinne Misiri qui s’exposent à l’entrée de "Cultura" (Sorgues). www.corinnemisiri.com "Mais c’est andalou le thé la menthe ?" Mine de rien, la question candide de ce monsieur hier après-midi au magasin "Cultura" de Sorgues, démontre, sans le vouloir, la force synergique du Festival andalou made in Vaucluse. C’est-à-dire raconter les passerelles arabo-andalouses, la passion et la rencontre, l’intra et l’extra-muros, Avignon et le département. Loin des carcans quel qu’ils soient. Pour sa dixième édition, l’expression pluri-disciplinaire porte mieux que jamais son nom : danses sévillanes, concert de guitare flamenca, exposition en rouge et noir, hier, c’est un aperçu express de ces dix jours festifs qui a pris vie sur la scène de "Cultura". "Nous sommes une vingtaine de bénévoles pour un budget de 45 000 ¤" explique Béatrice Valero, présidente de l’association Alhambra, qui porte l’événement depuis sa création, en 2002, dans le quartier de Saint-Chamand (Avignon). Corinne Misiri, peintre carpentrasienne, souligne : "L’an dernier, j’ai travaillé pour l’association Alhambra alors que je ne connaissais rien à la culture andalouse. Cette expérience a été un vrai déclic dans mes tableaux" indique cette artiste dont les pétillantes oeuvres sont désormais ornées de toreros et autres danseuses aux mains levées. Le sculpteur marocain Simo Aagadi a, pour sa part, réalisé sept sculptures sur tissu et amidon inspirées de la musique gnawa et de ces mélopées transe. Une conception de la paix intérieure qui retient l’attention. "Il y a un lien entre le flamenco et le gnawa, c’est l’état second dans lequel se retrouvent les artistes" note ce poète de l’espace, basé à Avignon, et qui devrait rapidement faire parler de lui. In fine, ce festival est devenu un rituel immuable, qui fait des émules. Le Festival andalou de Toulouse s’est beaucoup inspiré de son cousin vauclusien. Plus fort, encore, dans quelques jours, Issam Ighhallal, directeur du centre social "La fenêtre" (Saint-Chamand), partenaire privilégié de la manifestation, s’envolera pour le Maroc. "La ville de Tetouan, près de Tanger, veut aussi faire un festival arabo-andalou, nous allons les faire profiter de notre réseau". Qui dit mieux ? F.B. Béatrice Valero présidente de l’association Alhambra "Tout a commencé en 2002 à Saint-Chamand, grâce à "La Provence". Votre journal avait fait un article sur notre association, la directrice du centre social l’a lu et a voulu nous rencontrer. La première édition du Festival a eu lieu sur trois jours. Déjà, la rencontre était au centre". Stéphanie Saglietto, danseuse de l’association Beledi Hier après-midi, quelques jours après avoir foulé la scène de l’opéra, elle a fait une démonstration enlevée sur u n m o r c e a u électro-world de Orange Blossom. "À l’association Beledi, nous faisons de la danse traditionnelle égyptienne que nous chorégraphions de manière contemporaine". LE PROGRAMME Saint-Chamand chante et danse mardi à 20h à la Maison pour Tous de Saint-Chamand : présentation des ateliers de danse de Natalia Del Palacio et Lydia Pena, de l’atelier chant de Luis de la Carrasca, de l’atelier guitare d’Antonio Negro et de l’atelier flamenco par Cécile Barra ● Le groupe Solea au Sonograf’ mercredi à 20h30 au Sonograf’du Thor : "Madre y hija" avec le groupe Solea (flamenco actuel). Maria et Ana Perez parlent de la transmission à travers la musique. ● AMBIANCE DE FOLIE À LA SALLE POLYVALENTE DE MONTFAVET Stromae, notre maître d’orchestre déjanté d’une soirée Premier passage à Avignon réussi, vendredi, pour le maestro électro belge. / PHOTOS ANGE ESPOSITO Stromae à Avignon, c’était une grande première. Un inédit qui n’a pourtant pas rameuté le tout Avignon (une moitié de salle, qui peut accueillir plus de 1300 personnes). Peu importe, l’ambiance, elle, était bien au rendez-vous. Un coup de chapeau, d’ailleurs, au trio belge Puggy, qui a fait des étincelles avant le feu d’artifice. 22h30 dans la salle polyvalente de Montfavet. Les lumières s’éteignent, le public piaffe. Des faisceaux de laser inondent la scène. "Bienvenue chez moi... Dans mes quatre murs, y’a des tas de choses. Peu de livres mais des tas de proses". Dans un décor ultra moderne (solitude ?), fait de panneaux drapés sur lesquels sont projetés des images presque psychédéliques, le concert commence. Derrière son ordinateur, transformé en instrument de musique, Stromae s’amuse et amuse. Sa prose lancinante, ses compositions hip hop et électro (revival house music) envoûtantes, un rien de peps dans l’interprétation et le tour est joué. Stromae fait chanter et danser son public. Il le surprend aussi. Juste avant de partir, au bout d’1h10, il reprend son tube "Alors on danse", accompagné d’un orchestre symphonique virtuellement présent par l’entremise de la vidéo. Un grand moment. Stéphanie MARIN