Un journal, un lycée - Lycée Jacques Feyder
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Un journal, un lycée - Lycée Jacques Feyder
Feyder_JournalN°1_ok 8/02/07 15:43 Page 1 P. 3 La prépa, ça se tente P. 4/5 N°1 / Février 2007 La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine Examens: la saison du blanc P. 8 > Les élèves de terminale STG1 Jacques Feyder, l’homme cinéma // Un journal, un lycée es fondateurs de la IIIe République savaient que la liberté de la presse (1881) et une école gratuite (1881), laïque et obligatoire (1882) sont les bases à la fois de la liberté individuelle et d’une vie démocratique. Ce premier numéro de Feyder, le journal du lycée, c’est aussi le dernier éditorial du proviseur. D’autres écriront les éditoriaux des 5 numéros annuels de notre journal : parent, élève, personnel ou partenaire. Car Feyder, c’est le lien entre tous ceux qui sont attachés au lycée et veulent connaître son actualité. Des infos pratiques, des points de vue sur les actions menées et à venir dans le lycée, une page orientation, formeront le contenu du journal. L’engagement de tous, L la diversité des projets rendent indispensable une information régulière pour tous et d’abord pour les parents, toujours soucieux de la réussite de leurs enfants. Notre fierté, notre ligne de conduite, notre action quotidienne, c’est d’offrir des voies d’excellence pour tous les élèves, l’excellence reconnue comme l’entrée en classe préparatoire, mais surtout l’excellence pour chacun, élève et étudiant en fonction de son projet d’études, de son projet professionnel, de son projet de vie. Ici, nous n’avons qu’un but : faire que chaque élève s’empare, le premier comme le dernier, des moyens mis à sa disposition pour réussir. > J.F. Bourdon, proviseur Feyder_JournalN°1_ok 8/02/07 15:43 Page 2 À l’Opéra depuis 3 ans Les élèves de première L2 musique sont allés le 2 février avec MM. Mathey et Fontaine à l’Opéra Bastille pour assister à une représentation de Don Giovanni. Feyder trouve depuis trois années le chemin des deux Opéras, Garnier et Bastille. « Nous avons eu envie, explique M.Mathey, d’accompagner des élèves d’une zone dite sensible vers une musique dite classique. » Et ça marche : « l’opéra les passionne, poursuit l’enseignant. Ils se chamaillent presque pour y aller ! » Conférence sur la Chine Les élèves de seconde 11 ont pu s’essayer aux techniques de la peinture chinoise, le 1er février. Plusieurs intervenants, comme Yu Shuo-Bossières, docteur(e) en ethno sociologie ou François Bossières artiste et professeur vivant à Pékin ont familiarisé cette classe à la civilisation chinoise et à l’histoire du signe. Sorties d’hiver Le 23 janvier, les premières SMS se sont rendues au théâtre du Rond-Point pour la pièce « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » de Rémi de Vos. Le 1er février, c’était au tour des secondes d’aller au Muséum d’Histoire naturelle, à Paris, avec Mme Desmenil et M. Darphin. Le 2 février, Mmes Broux et Garbin ont emmené leurs élèves de seconde « Histoire des arts » en visite au musée Carnavalet. Le 1er février, les terminales L1 visitaient le musée du Quai Branly avec Mme Amaro-Lopez. LE MOT DES PARENTS Permettre l’échange L’ association de parents d’élèves FCPE du lycée Jacques Feyder représente les parents au sein du conseil d’administration, des conseils de classe, du conseil de vie lycéenne, de la commission des fonds sociaux lycéens, du comité d’hygiène et de sécurité et du conseil de discipline. Notre rôle est d’être à l’écoute des parents, des élèves, mais aussi du corps enseignant, du personnel médico-social et technique, du chef d’établissement et de son administration ; d’agir dans l’intérêt de chaque lycéen afin de lui permettre de trouver sa place et d’avoir un parcours éducatif adapté à ses aspirations. Les revendications de la FCPE sont une école plus juste, une école pour tous, une école qui ne sélectionne pas mais qui éduque nos enfants qui seront les citoyens de demain. Ce journal doit nous permettre d’échanger et de s’informer entre les parents et l’association FCPE. Pour le bureau, Le Président F. Saidani. [email protected] // Page 2 AGENDA 16 FÉVRIER, PUIS DU 5 AU 9 MARS épreuves des examens blancs. 17 FÉVRIER AU 5 MARS vacances d’hiver. 12 AU 23 MARS conseils de classe du deuxième trimestre. 14 MARS évaluation des TPE pour les classes de première. 19 AU 23 MARS semaine contre l’hétérosexisme. Les classes de première sont conviées à des débats autour de la condition des homosexuels et notamment des discriminations qu’ils subissent. Dans ce cadre, des étudiants regroupés dans le mouvement d’affirmation gay et lesbien (le MAG) témoigneront des difficultés qu’ils ont pu rencontrer et s’appuieront sur des films d’une dizaine de minutes pour expliquer ce qu’est l’homophobie. 22 MARS chorale du lycée au pôle d’Orgemont avec M. Mathey. 24 MARS réunion parents-professeurs de 9h à 12h. Les bulletins trimestriels seront remis après un entretien individuel. 31 MARS rencontres de l’orientation numéro 3, de 9h à 12h, consacrées aux métiers de l’environnement et du cadre de vie. 3 AVRIL de 14h à 17h, forum orientation pour les classes de première sur le thème « les études après le bac ». PRATIQUE Pour joindre le lycée Feyder • par courrier : 10 rue Henri Wallon 93806 Epinay-sur-Seine cedex • par téléphone : 01 49 71 72 00 • par fax : 01 48 21 36 40 • par mail : [email protected] À propos du blocus Interdit de fumer Depuis le 1er février, sur tout le territoire national, il est interdit de fumer dans les lieux publics (les cafés, les restaurants et les discothèques ont une dérogation jusqu’au 1er janvier 2008). Cet interdit vaut évidemment pour les établissements scolaires : fumer est par conséquent prohibé dans l’enceinte du lycée, à l’intérieur des bâtiments comme à l’extérieur. Pour joindre l’assistante sociale Mme Delmas : 01 49 71 72 16 Feyder.fr // La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine • Directeur de la publication : J.F. Bourdon • Conception/réalisation : Agence Acte Là ! 01 46 96 75 00 • Coordonnateur de la rédaction : D. Sanchez • Photographie : W. Vainqueur • Imprimé à 2 000 exemplaires sur papier recyclé. > La marche à suivre Les vendredi 2 et lundi 5 février 2007, des élèves et d’autres jeunes extérieurs au lycée ont bloqué l’entrée et lancé des projectiles contre le lycée. Le retard dans le versement des bourses, du à l’utilisation de nouveaux logiciels informatiques, est à l’origine de ces incidents. L’argent des bourses, pour essentiel qu’ il soit à l’équilibre du budget de nombreuses familles, ne justifie en aucun cas ces actes de violence. L’ensemble du personnel et des parents d’élèves présents ont été profondément choqués par cette remise en cause du travail et de l’investissement de tous pour la réussite des élèves du lycée Jacques Feyder. Le lycée a été fermé pour les élèves jusqu’au jeudi 8 février inclus pour permettre à tous les professeurs,surveillants, personnels de l’administration et de l’’intendance de réfléchir aux conditions du rétablissement d’un climat de confiance. Le renouvellement de leur engagement était à ce prix. Précédé du fameux www.feyder.fr est depuis le 26 janvier l’appellation du site du lycée. Il est toujours actualisé quotidiennement et contient une multitude de renseignements et d’informations utiles aux élèves, aux professeurs et aux parents. • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE Pour l’inscription, se rendre sur www.admission-postbac.org/cpes. Procédure nationale d’admission en « prépa » classique ouverte à tous les bacheliers jusqu’au 25 mars. Les étudiants peuvent bénéficier d’une bourse de l’enseignement supérieur (CROUS) et ont accès à une chambre d’étudiant à la résidence « Guynemer », 6 avenue de la République à Epinay-surSeine (à 300 mètres du lycée). Pour tout renseignement complémentaire, contacter le secrétariat de l’enseignement supérieur du lycée au 01 49 71 72 00 (poste 228). > M. Sébastien Dubernet au tableau. La classe préparatoire, c’est aussi une façon de se battre contre les idées reçues comme celle qui affirme qu’une classe d’ingénieurs n’a pas sa place en Seine-Saint-Denis. La prépa, ça se tente INNOVATION. Le lycée, partenaire de l’institut Galilée et de l’école Supméca, a ouvert cette année une classe préparatoire scientifique. Explications. P réparer son entrée dans une grande école d’ingénieurs n’est pas un rêve ou une utopie réservée aux élèves des lycées favorisés. Tels sont le pari et l’objectif que s’est fixé le lycée en inaugurant cette année sa classe préparatoire aux études supérieures (CPES). Une « prépa » scientifique, première du genre donc, avec un programme de type PCSI, qui pendant deux ans se propose de préparer les élèves aux concours des écoles d’ingénieur. « Il s’agit avant tout d’offrir la possibilité à des élèves qui n’osaient pas présenter de tels concours de le faire dans le cadre du lycée », explique Thomas Jourdan, professeur de mathémaN°1 • FÉVRIER 2007 • tiques qui a contribué à la création « prépa » dans le cadre d’un partede la CPES. Une classe préparanariat signé avec l’ISPG, l’Institut toire née de la volonté commune Scientifique et Polytechnique de démocratiser les « prépas » et Galilée de l’Université Paris 13de permettre aux étudiants de lyVilletaneuse et de Supméca, l’inscées classés en ZEP (zone d’édutitut supérieur de mécanique de cation prioritaire) d’oser les Paris, situé à Saint-Ouen. « Les élèconcours des grandes écoles. ves de la prépa pourront en effet renL’objectif est clair : trer dans l’une de se battre contre les ces deux écoles sur « Il s’agit de idées reçues, dossier sans passer permettre aux élèves qui n’osaient pas comme celle qui par le concours », passer de tels affirme qu’une explique Thomas concours de le faire. » classe d’ingénieurs Jourdan. Dans ce n’a pas sa place cadre, une partie dans le département. Pour arriver des cours (20 % en première anà ses fins, installer durablement le née) est donnée dans les deux étaprojet et donner un maximum de blissements. Enfin, chaque élève chances aux étudiants de CPES, le bénéficie du tutorat d’un élève inlycée a inscrit la création de sa génieur des écoles partenaires. Ils sont quinze (dont la moitié bacheliers à Feyder) à avoir essuyé les plâtres cette année. Une première promotion qui suit 34 heures de cours par semaine (mathématiques 10 heures, physique 8, chimie 3, sciences de l’ingénieur 4, informatique 3, français et philosophie 2, anglais 2, éducation physique 2) et s’astreint à 4 heures de devoirs hebdomadaires, chaque samedi matin. « Il y a beaucoup de travail au quotidien, c’est le principe d’une prépa, explique Thomas Jourdan, mais les professeurs sont aussi là pour permettre aux élèves d’acquérir la rigueur et l’organisation nécessaires. » Qui peut postuler à cette Prépa ? « Il n’est pas nécessaire d’avoir eu une mention au bac, nous ciblons également les élèves à 11 ou 12 de moyenne, travailleurs et désireux de réussir », répond T. Jourdan. Avis aux amateurs, 24 places en première année sont disponibles à partir de septembre prochain. François Valner Page 3 // Feyder_JournalN°1_ok 8/02/07 15:43 Page 4 d’évaluer ainsi le niveau d’une classe. Ces examens permettent ainsi aux enseignants de réorienter leur programme si besoin est, en fonction des résultats obtenus. Une journée type Généralement les épreuves du bac blanc sont organisées par demi-journée. Les classes de seconde « planchent » sur cinq devoirs commun. Les premières passent également une épreuve par demi-journée, à laquelle s’ajoutent les oraux de français. Les classes de terminale ont, elles, une organisation différente : l’objectif est de commencer par les écrits et d’aller progressivement vers les oraux. Ainsi, selon les filières, les élèves de terminale passent jusqu’à deux épreuves écrites dans la journée puis, à mesure que la semaine s’écoule, ils sont assujettis à un écrit le matin et un oral l’aprèsmidi. Il existe une véritable volonté de la direction et des professeurs de l’établissement de recréer au mieux les conditions de l’examen. Siham Bounaïm C’est la saison du blanc En mars, les traditionnelles épreuves du BAC BLANC vont mobiliser l’ensemble de l’établissement et rythmer sa vie. Comment se préparent et s’organisent de tels examens ? Quelle est leur véritable utilité ? Comment se déroule une journée type ? L es épreuves du bac blanc sont ancrées dans l’histoire des établissements. Au lycée Feyder, des secondes aux terminales en passant par les BTS, aucune classe n’échappe à une semaine d’évaluation. Les élèves de seconde participent à ces « festivités » depuis trois ans seulement, comme l’explique Philippe Alchourroun, proviseur adjoint. « Nous avons mis en place ce système de devoirs en commun car auparavant, nos classes de seconde étaient libérées une semaine avant les vacances de février, ce qui faisait plus de trois semaines d’interruption en plein milieu de l’année scolaire. Il était ensuite difficile pour certains élèves de se remettre convenablement au travail. » // Page 4 S’évaluer avant le bac Les examens blancs sont pour les élèves de première et de terminale un bon moyen, à mi-chemin du baccalauréat, de s’évaluer et faire le bilan. Ils sont soumis aux conditions réelles de l’examen. C’est un entraînement qui permet à certains de démystifier le baccalauréat. Ces évaluations peuvent avoir un effet stimulant sur les élèves. « Comme un électrochoc qui booste certains et leur permet de mesurer l’écart entre leur niveau personnel et le niveau nécessaire pour réussir l’examen. C’est une photographie qui indique le chemin à parcourir », affirme Philippe Alchourroun. Indicateur de réussite ? Même si ces examens sont un bon moyen de préparation, il convient de garder en tête que ce ne sont que des entraînements. Il ne faut donc pas, en cas de réussite, se reposer sur ses lauriers. À l’inverse, une mauvaise note au bac blanc ne prédit pas un échec. Il existe de nombreux exemples d’élèves qui, malgré un raté à cette épreuve, ont réussi à décrocher leur diplôme. Utile pour les enseignants Pour les professeurs, ces évaluations représentent un réel état des lieux… et une charge de travail supplémentaire. Cela leur permet de savoir si les connaissances transmises ont bien été intégrées et > La préparation des copies est effectuée au secrétariat par Mme Le Dévoré. > • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE QUESTIONS À Philippe Alchourroun, proviseur adjoint des secondes Comment s’organise un examen blanc ? Il faut dans un premier temps choisir l’ensemble des sujets qui vont être proposés, cela implique qu’en amont les enseignants se concertent. Ensuite, il faut gérer la reproduction des sujets choisis. Et également organiser les salles pour pouvoir accueillir les élèves dans les différents niveaux. Il faut par la suite aménager les surveillances en fonction du service des professeurs pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Enfin, nous organisons la restitution des copies aux correcteurs… et des notes aux élèves. Combien de bacs blancs sont organisés dans l’année ? Un seul car l’organisation est trop complexe pour pouvoir en faire plus. En revanche, depuis cette année, nous avons développé les devoirs du samedi matin. J’ai le sentiment que ces évaluations permettent à l’élève de mieux se situer régulièrement. Cela permet également de s’entraîner fréquemment et de mettre en application les acquis supposés. Est-il vrai que les sujets proposés lors des devoirs sur table sont plus difficiles que ceux du véritable bac ? Quelquefois, c’est un peu plus dur. Je préfère que les élèves aient des notes un peu faibles en milieu d’année afin d’avoir au final une bonne note plutôt que le contraire. Il vaut mieux qu’ils manifestent leur joie une fois bachelier plutôt qu’ils partent trop confiants parce qu’ils auraient réussi leur bac blanc. Pourquoi ne pas avoir accordé aux élèves quelques jours pour pouvoir réviser ? On part du principe que passer cet examen blanc doit les pousser à avoir un travail régulier d’apprentissage. On veut leur faire comprendre que c’est cette régularité dans le travail qui va payer et que ce n’est pas un choix judicieux de tout apprendre au dernier moment. « Ça nous met dans les conditions du bac » À proximité du bac blanc, Jessica, Laetitia, Jennifer et Maroua, quatre élèves de terminale L1, livrent leurs impressions. «S i tu ne réussis pas ton bac blanc, ça veut dire que tu n’auras pas ton bac » lance Laetitia. C’est dit sur le ton de l’humour, mais ce scénario cauchemardesque hante l’esprit de la jeune fille et des trois autres camarades qui l’accompagnent. À quinze jours du bac blanc, elles ne se sentent pas réellement prêtes. « Pour beaucoup, on se dit que cela aurait été mieux de le passer après les vacances de février ou alors d’avoir quelques jours pour réviser correctement. Là, on finit les cours le vendredi à 17h », déplore Jessica. Elle poursuit en expliquant qu’il n’est pas évident de suivre les cours et en parallèle d’apprendre au fur et à mesure tout ce qui a déjà été « vu en cours depuis le début de l’année. » Nombre de lycéens ont du mal à apprendre l’autonomie. « Cela n’est pas donné à tout le monde d’avoir la capacité de se prendre en main seul », confie Fadoua. Laetitia, sa camarade, renchérit en affirmant que c’est pour cette N°1 • FÉVRIER 2007 • > Si le bac blanc permet à chacun de s’évaluer, il permet aussi à certains élèves d’acquérir davantage d’autonomie. raison qu’elle n’ira pas à la faculté car pour étudier elle a besoin d’être encadrée et poussée par ses professeurs. Si ces examens blancs s’avèrent être la préoccupation actuelle, ils n’ont cependant pas la même importance aux yeux de toutes. Pour Laetitia par exemple, l’évaluation n’est pas en soit une finalité, ce qui compte c’est d’avoir son bac en juillet. Pour Jessica, c’est différent : « la note du bac blanc aura un fort coefficient dans la moyenne du trimestre et vu que je veux faire une prépa l’année prochaine et que l’entrée se fait sur dossier, il est important d’avoir une bonne note ». Toutes sont unanimement d’accord sur l’intérêt de cette épreuve. « À mi-parcours du bac, ça nous permet d’évaluer notre niveau et d’être sûre qu’on a fait d’assez bonnes ré- visions. Et surtout, ça nous met dans les conditions réelles du bac… », explique Jennifer, la redoublante du groupe. Elle tient néanmoins à relativiser en précisant que l’an dernier certains n’avaient pas eu leur bac blanc mais avaient au final décroché leur baccalauréat. Une note d’espoir qui va rassurer ses copines. S.B Page 5 // Feyder_JournalN°1_ok 8/02/07 15:43 Page 6 « On s’ouvre à d’autres horizons » Le pari de la réussite Depuis la rentrée, le lycée Feyder en PARTENARIAT avec « Sciences Po » a lancé quatre classes de seconde expérimentales. Le principal objectif est de renouveler les approches pédagogiques de la communauté scolaire dans son ensemble, afin de répondre au mieux aux besoins des élèves. Explications. L orsque, début 2006, l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, la grande école parisienne Sciences Po, a proposé au lycée de mettre en place quatre classes « expérimentales » de seconde afin d’améliorer les approches pédagogiques auprès des jeunes, les professeurs de Feyder ont relevé le défi. Car, avant d’être une nouvelle expérience pour les élèves, le projet est d’abord un formidable moyen pour les professeurs, l’administration et l’ensemble de la communauté éducative de questionner leurs propres habitudes professionnelles. Ainsi, Régis Gallerand, professeur de sciences économiques et sociales (SES), précise d’emblée : « À travers ce projet, on permet aux équipes pédagogiques de produire de la réforme par le terrain. En y participant, on est désireux de changer nos pratiques pour voir si on obtient de meilleurs résultats. Notre objectif est d’abord de susciter l’épanouissement, la motivation et l’implication des élèves. » Soucieux d’apporter le meilleur encadrement, les professeurs du lycée participant au projet ont donc bûché durant de nombreuses heures avant la rentrée sur une nouvelle organisation des > À l’image de la seconde 12, ici en cours avec M. Nicolas Galfard, les quatres classes expérimentales bénéficient d’une nouvelle organisation des enseignements. enseignements, laquelle « ne devait pas se faire au détriment des proet le jeudi) sont consacrés aux des classes expérimentales ont régrammes », rappelle Nathalie Broux, nouveaux dispositifs : cours plurifléchi aux questions du « masculinprofesseur de français. disciplinaires, cours méthodologiféminin » ; puis, jusqu’à noël, ils Après plusieurs réunions, des ques, heures consacrées à l’orienont abordé « l’homme dans son principes ont été adoptés : assutation professionnelle, rencontres environnement » ; en ce moment, rer une meilleure cohérence des avec des acteurs universitaires et ils travaillent sur les élections préprogrammes en traprofessionnels, desidentielles et aborderont par la vaillant sur l’intervoirs sur table. Au fil suite la thématique « science et « Notre objectif disciplinarité, abordes mois, plusieurs croyance ». Bien sûr, si au final, ces est de susciter der l’orientation grandes thématidispositifs se révèlent positifs pour l’épanouissement, la motivation professionnelle ques sont abordées, les élèves, les équipes pédagogiet l’implication dans la scolarité de permettant aux enques dans leur ensemble réfléchides élèves. » l’élève, et multiplier seignants de mettre ront à les adapter à davantage de les passerelles noen commun tous classes. En attendant, c’est tout tamment avec l’extérieur de l’étaleurs savoir-faire habituellement Feyder qui profite de l’aide apporblissement. Dans la pratique, deux isolés entre disciplines. Ainsi, detée par Sciences Po. Olivier Giro après-midi par semaine (le mardi puis le début de l’année, les élèves // Page 6 > • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE RENCONTRE avec des élèves de la seconde 12. Un premier bilan positif du projet des classes expérimentales. la rentrée, c’était l’étonnement : « Quand on est arrivé au début de l’année en seconde expérimentale, on pensait qu’on était plus bête », raconte Élodie. Mais suite aux explications données par les professeurs impliqués dans le projet (voir article p. 6), les premières craintes des élèves et des parents furent très vite dissipées. Et aujourd’hui, c’est l’enthousiasme. Tous les élèves reconnaissent leur « chance ». L’ouverture à l’extérieur est plébiscitée : « le projet nous permet de nous ouvrir à d’autres horizons », remarque Élodie. À travers les rencontres organisées avec des professionnels, des journalistes, des chercheurs, « on aborde des questions de la vie d’une manière très concrète », ajoute la jeune fille. Pour son camarade Koloko, les thématiques abordées d’une manière pluridisciplinaire « permettent de faire naître des questions ». Par exemple, Koloko se souvient que « lors d’un cours, on a comparé la définition d’un mot dans deux matières différentes. Et l’on a bien vu qu’entre la biologie et l’histoire, il y avait des différences ». Au final, ce bouillonnement de questions « permet de nous donner des À idées pour notre vie future », explique Élodie. Son camarade approuve : « Désormais j’ai une idée de ce que je veux faire plus tard, alors qu’avant je ne réfléchissais pas à mon avenir. Et comme il n’y a pas d’examens à la fin de l’année, on peut réfléchir sereinement ». Et le plus important peut-être, Élodie a désormais l’impression qu’elle a toute sa place dans la société : « On est si jeune et l’on s’intéresse à nous, c’est cela qui est étonnant ». > Les classes expérimentales (ici avec leur professeur Stéphane Bardelli) ont pour principes d’assurer une meilleure cohérence des programmes, de travailler sur l’orientation professionnelle des élèves et de multiplier les passerelles avec l’extérieur. Recueilli par O.G. Embarquement immédiat pour « l’EPPL » Le centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine a créé un programme ambitieux : l’Exploration d’un Projet Personnel Lycéen. D’ abord, un nom étrange, bizarre même : « l’EPPL ». Mais pas de panique, ni de crainte : derrière ce sigle mystérieux se cache un vaste programme d’orientation concocté par le centre d’information et d’orientation (CIO) d’Épinay-sur-Seine. À l’origine, ce programme avait été engagé auprès d’étudiants de la faculté de Villetaneuse. Dans le cadre de l’expérimentation, les équipes pédagogiques ont souhaité adapter le dispositif au lycée. Pour les enseignants et les conseillères d’orientation, il s’agit avant tout d’amener les élèves à découvrir par eux-mêmes le monde professionnel. Un maître mot : l’autonomie. Concrètement, les élèves, encadrés par un professeur référent ou une conseillère d’orientation, se réunissent tous les quinze jours par demigroupe de 15, et entament des recherches documentaires sur les métiers qui N°1 • FÉVRIER 2007 • les intéressent. Après avoir suffisamment rassemblé d’informations, chaque élève est alors invité à contacter un profession- > Ce nouveau dispositif doit aider les lycéens à réfléchir à leur avenir. nel de son choix pour réaliser une interview. Par la suite, les élèves rédigent un document écrit rassemblant toutes leurs démarches pour mieux connaître l’univers professionnel qu’ils ont décidé de découvrir. Enfin, sous forme de bilan, une soutenance orale est organisée. Tout au long du travail, les élèves auront appris de nombreuses techniques nécessaires et utilisables dans leur vie professionnelle future : comme savoir écrire à un professionnel, évaluer une situation (inconvénients / avantages), travailler en équipe, s’exprimer à l’oral… Pour Suzel Prestaux, directrice du CIO, l’esprit du projet est de donner « aux élèves le temps et l’espace pour0 s’interroger sur eux et leurs envies, on ne leur demande pas de choisir une fois pour toutes un métier, mais simplement de commencer à réfléchir à leur avenir ». O.G. Le prix France télévisions Q uel honneur ! Pour la troisième année consécutive, un groupe d’élèves de Feyder aparticipé à l’automne dernier au prix roman France télévisions, au même titre que les 24 autres membres du jury littéraire sélectionnés parmi les téléspectateurs des chaînes publiques. Au lycée, c’est Étienne Buraud, professeur de français, qui s’est chargé entre janvier et mai de l’année dernière de présélectionner « les meilleurs lecteurs de Feyder », des élèves suffisamment motivés pour lire avec attention plusieurs œuvres littéraires en quelques semaines, comme n’importe quel critique professionnel. C’est finalement six lycéennes qui ont eu la lourde tâche, dès la rentrée, de lire les six romans sélectionnés à l’occasion par les journalistes et les animateurs d’émissions culturelles de France télévisions. Laetitia Sagnier (17 ans, terminale ES), Amelia Wepler (17 ans, terminale ES), Marine Bienassis (17 ans, terminale L), Priscillia Pamphille (16 ans, première ES), Tarina Friot (17 ans, première ES), et Kadicha Brunot (17 ans, seconde) ont disposé de seulement six semaines pour décider quel livre elles allaient défendre. Leur choix s’est finalement porté sur « Lignes de faille » de Nancy Huston. Et le 24 novembre, suite aux délibérations du jury, c’est cet ouvrage qui reçut le prix 2006. C’est ce qui s’appelle avoir du flair… O.G. RAVEL Depuis 1990, les élèves de terminale doivent obligatoirement s’inscrire sur le service RAVEL (Recensement Automatisé des Vœux des Elèves) pour obtenir une inscription en première année de l’enseignement supérieur dans une des quatre grandes filières, à savoir l’université, l’IUT, les classes prépa ou encore une section de technicien supérieur. À compter du 13 mars et jusqu’au 5 avril, ils devront recenser avec soin leurs vœux sur le site www.ravel-multimedia.fr. Les élèves sont tenus de formuler, dans un ordre hiérarchisé, les filières et les établissements dans lesquels ils souhaitent être inscrits. Le système RAVEL a été élaboré par les recteurs de Créteil, Paris et Versailles afin d’anticiper les inscriptions des 130 000 candidats au bac et leur trouver une place dans un établissement supérieur. Pour tout savoir sur la procédure Ravel, consulter le site www.ravel-info.fr ouvert depuis le 15 janvier. Page 7 // Feyder_JournalN°1_ok 8/02/07 15:43 Page 8 Jacques Feyder, l’homme cinéma QUI EST-IL ? Notre établissement porte son nom. Voici quelques épisodes de la vie d’un boulimique de la pellicule. Feyder express Etat civil : Jacques Frédérix Nationalité : belge Né le 21 juillet 1885 à Ixelles (Belgique) Mort le 24 mai 1948 à Prangins (Suisse) Liens familiaux L // Page 8 Marié à Françoise Rosay. Deux de leurs enfants sont réalisateurs, Paul Feyder et Bernard Farrel. Le troisième, Marc Frédérix, est décorateur. Pour en savoir plus « Le Cinéma notre métier » par Jacques Feyder, 1946, Editions d’art Albert Skira http://cinema.encyclopedie. personnalites.bifi.fr/index http://www.iletaitunefoislecinema. com/artiste/63 http://www.atlantide-films.net /filmo/feyder Certains de ses films sont disponibles en DVD. ARCHIVES MUNICIPALES D’ÉPINAY-SUR-SEINE e regard clair, le front haut, la silhouette efflanquée dans un costume trois pièces impeccable. L’homme a une incontestable prestance, un charisme rare et une allure de jeune premier. Logique, Jacques Feyder est d’abord un acteur. Un interprète qui, après avoir brûlé les planches, tente la grande aventure du cinéma muet. Deux films en 1915 : Autour d’une bague de Gaston Ravel et Quand minuit sonna de Charles Burguet. Il enchaîne l’année suivante avec La faute de Pierre Vaisy de Jacques de Baroncelli et surtout Les Vampires : Satanas de Louis Feuillade, une comédie dans laquelle il joue le client d’un cabaret aux côtés de Françoise Rosay. Une rencontre cruciale puisque cette dernière deviendra son épouse et sa muse. Grâce à Louis Feuillade, dont il devient l’assistant, Jacques Frédérix (de son vrai nom) trouve sa voie : la mise en scène. Débute alors une incroyable carrière ponctuée par pas moins de 39 films de 1916 à 1941, dont onze pour la seule année 1916. De 1915 à 1917, il tourne 15 films pour la Gaumont, généralement comiques, dont trois à partir de scénarios de Tristan Bernard. Dans quatre d’entre eux, Françoise deux ans plus tard L’Atlantide, Rosay occupe le premier rôle. adapté d’un roman de Pierre Benoît Une cadence infernale qui semble sorti en 1919 et qui vient d’obtenir convenir à ce natif d’Ixelles en le Grand Prix du roman de Belgique. L’homme est en effet inl’Académie Française. satiable. Un boulimiFeyder en rachète les que du septième art « Une carrière droits et va s’installer qui trouve même le ponctuée par en Algérie pour tourtemps de s’essayer 39 films réalisés ner l’histoire de ces également aux méentre 1916 et 1941. » deux hommes perdus tiers de monteur, dans le désert. Le film adaptateur, conseilest une superproduction record ler artistique, directeur artistique, pour l’époque. Et cette fois, le sucdécorateur, conseiller technique et cès est au rendez-vous, malgré une scénariste. Il écrit son premier film, longueur exceptionnelle (3h15) : La Faute d’orthographe, en 1919, L’Atlantide tient plus d’un an à l’afune comédie qui passe inaperçue. fiche. La carrière du cinéaste est Peu importe, il persévère et signe définitivement lancée. En 1922, il réalise Crainquebille, d’après le roman d’Anatole France, là encore un grand succès. Par la suite, on retiendra Carmen (1926) ou son adaptation de Thérèse Raquin d’Émile Zola en 1928. Sa réputation est faite. Son talent et sa renommée franchissent bientôt l’Atlantique. La célèbre et gigantesque Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) lui propose de diriger l’immense et sublime Greta Garbo dans The Kiss (Le Baiser, 1929), l’un des derniers films muets réalisés à Hollywood. Le résultat est convaincant puisque la MGM lui propose d’autres > films. C’est notamment en 1930 Si l’empereur savait ça, où Françoise Rosay tient le premier rôle. Ils ne se quittent plus, Françoise Rosay passant de la femme fatale (Le grand jeu, 1933) à la mère de famille (Pension mimosas, 1934), puis à l’épouse du bourgmestre d’un petit village de Flandre (La kermesse héroïque, 1935). Un dernier film très controversé sur l’occupation espagnole en Belgique au XVIIe siècle, mal accueilli dans les milieux flamands mais qui est souvent présenté comme son œuvre la plus aboutie. Il lui vaut en tout cas le prix international de la mise en scène en 1936 lors de la Mostra de Venise. Jacques Feyder tourne encore trois films avant guerre dont, en 1937, Le Chevalier sans armure avec Marlene Dietrich. Il réalise sa dernière composition Une femme disparaît en 1941 en Suisse où il a trouvé refuge. Le film sort en 1946, deux ans avant sa mort le 24 mai 1948. « Il est l’homme-cinéma. Il voit cinéma, pense cinéma, vit pour le cinéma », disait de lui Marcel Carné, qui fut longtemps son assistant. François Valner • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE