Un journal, un lycée - Lycée Jacques Feyder

Transcription

Un journal, un lycée - Lycée Jacques Feyder
Feyder_JournalN°1_ok
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P. 3
La prépa,
ça se tente
P. 4/5
N°1 / Février 2007
La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine
Examens:
la saison
du blanc
P. 8
> Les élèves de terminale STG1
Jacques
Feyder,
l’homme
cinéma
// Un journal, un lycée
es fondateurs de la IIIe République savaient que
la liberté de la presse (1881) et une école gratuite
(1881), laïque et obligatoire (1882) sont les bases à
la fois de la liberté individuelle et d’une vie démocratique.
Ce premier numéro de Feyder, le journal du lycée, c’est
aussi le dernier éditorial du proviseur. D’autres écriront
les éditoriaux des 5 numéros annuels de notre journal :
parent, élève, personnel ou partenaire. Car Feyder,
c’est le lien entre tous ceux qui sont attachés au lycée
et veulent connaître son actualité.
Des infos pratiques, des points de vue sur les actions
menées et à venir dans le lycée, une page orientation,
formeront le contenu du journal. L’engagement de tous,
L
la diversité des projets rendent indispensable une
information régulière pour tous et d’abord pour les
parents, toujours soucieux de la réussite de leurs enfants.
Notre fierté, notre ligne de conduite, notre action
quotidienne, c’est d’offrir des voies d’excellence pour
tous les élèves, l’excellence reconnue comme l’entrée
en classe préparatoire, mais surtout l’excellence pour
chacun, élève et étudiant en fonction de son projet
d’études, de son projet professionnel, de son projet de vie.
Ici, nous n’avons qu’un but : faire que chaque élève
s’empare, le premier comme le dernier, des moyens
mis à sa disposition pour réussir.
> J.F. Bourdon, proviseur
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À l’Opéra depuis 3 ans
Les élèves de première L2 musique sont allés le 2 février avec MM. Mathey
et Fontaine à l’Opéra Bastille pour assister à une représentation de
Don Giovanni. Feyder trouve depuis trois années le chemin des deux Opéras,
Garnier et Bastille. « Nous avons eu envie, explique M.Mathey, d’accompagner
des élèves d’une zone dite sensible vers une musique dite classique. »
Et ça marche : « l’opéra les passionne, poursuit l’enseignant. Ils se chamaillent
presque pour y aller ! »
Conférence sur la Chine
Les élèves de seconde 11 ont pu s’essayer aux techniques de la peinture chinoise,
le 1er février. Plusieurs intervenants, comme Yu Shuo-Bossières, docteur(e)
en ethno sociologie ou François Bossières artiste et professeur vivant à Pékin
ont familiarisé cette classe à la civilisation chinoise et à l’histoire du signe.
Sorties d’hiver
Le 23 janvier, les premières SMS se sont rendues au théâtre du Rond-Point
pour la pièce « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » de Rémi de Vos.
Le 1er février, c’était au tour des secondes d’aller au Muséum d’Histoire
naturelle, à Paris, avec Mme Desmenil et M. Darphin. Le 2 février,
Mmes Broux et Garbin ont emmené leurs élèves de seconde « Histoire
des arts » en visite au musée Carnavalet. Le 1er février, les terminales L1
visitaient le musée du Quai Branly avec Mme Amaro-Lopez.
LE MOT DES PARENTS
Permettre l’échange
L’
association de parents d’élèves FCPE du lycée Jacques Feyder
représente les parents au sein du conseil d’administration, des
conseils de classe, du conseil de vie lycéenne, de la commission
des fonds sociaux lycéens, du comité d’hygiène et de sécurité et du
conseil de discipline. Notre rôle est d’être à l’écoute des parents, des
élèves, mais aussi du corps enseignant, du personnel médico-social et
technique, du chef d’établissement et de son administration ; d’agir
dans l’intérêt de chaque lycéen afin de lui permettre de trouver sa
place et d’avoir un parcours éducatif adapté à ses aspirations. Les
revendications de la FCPE sont une école plus juste, une école pour
tous, une école qui ne sélectionne pas mais qui éduque nos enfants
qui seront les citoyens de demain. Ce journal doit nous permettre
d’échanger et de s’informer entre les parents et l’association FCPE.
Pour le bureau, Le Président F. Saidani. [email protected]
// Page 2
AGENDA
16 FÉVRIER, PUIS DU 5 AU 9 MARS
épreuves des examens blancs.
17 FÉVRIER AU 5 MARS
vacances d’hiver.
12 AU 23 MARS
conseils de classe du deuxième
trimestre.
14 MARS
évaluation des TPE pour les
classes de première.
19 AU 23 MARS
semaine contre l’hétérosexisme.
Les classes de première sont
conviées à des débats autour de
la condition des homosexuels et
notamment des discriminations
qu’ils subissent. Dans ce cadre,
des étudiants regroupés dans le
mouvement d’affirmation gay et
lesbien (le MAG) témoigneront
des difficultés qu’ils ont pu
rencontrer et s’appuieront sur
des films d’une dizaine de
minutes pour expliquer ce qu’est
l’homophobie.
22 MARS
chorale du lycée au pôle
d’Orgemont avec M. Mathey.
24 MARS
réunion parents-professeurs
de 9h à 12h. Les bulletins
trimestriels seront remis après
un entretien individuel.
31 MARS
rencontres de l’orientation
numéro 3, de 9h à 12h, consacrées
aux métiers de l’environnement
et du cadre de vie.
3 AVRIL
de 14h à 17h, forum orientation
pour les classes de première
sur le thème « les études après
le bac ».
PRATIQUE
Pour joindre le lycée Feyder
• par courrier : 10 rue Henri Wallon
93806 Epinay-sur-Seine cedex
• par téléphone : 01 49 71 72 00
• par fax : 01 48 21 36 40
• par mail : [email protected]
À propos du
blocus
Interdit
de fumer
Depuis le 1er février, sur tout
le territoire national, il est
interdit de fumer dans les lieux
publics (les cafés, les restaurants
et les discothèques ont une
dérogation jusqu’au 1er janvier
2008). Cet interdit vaut
évidemment pour les
établissements scolaires :
fumer est par conséquent
prohibé dans l’enceinte du lycée,
à l’intérieur des bâtiments
comme à l’extérieur.
Pour joindre l’assistante sociale
Mme Delmas : 01 49 71 72 16
Feyder.fr
// La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine
• Directeur de la publication : J.F. Bourdon
• Conception/réalisation : Agence Acte Là !
01 46 96 75 00 • Coordonnateur de la
rédaction : D. Sanchez • Photographie :
W. Vainqueur • Imprimé à 2 000
exemplaires sur papier recyclé.
>
La marche à suivre
Les vendredi 2 et lundi 5 février
2007, des élèves et d’autres jeunes
extérieurs au lycée ont bloqué
l’entrée et lancé des projectiles
contre le lycée. Le retard dans le
versement des bourses, du à
l’utilisation de nouveaux logiciels
informatiques, est à l’origine de
ces incidents. L’argent des bourses,
pour essentiel qu’ il soit à
l’équilibre du budget de
nombreuses familles, ne justifie
en aucun cas ces actes de violence.
L’ensemble du personnel et des
parents d’élèves présents ont été
profondément choqués par cette
remise en cause du travail et de
l’investissement de tous pour la
réussite des élèves du lycée
Jacques Feyder. Le lycée a été
fermé pour les élèves jusqu’au
jeudi 8 février inclus pour
permettre à tous les professeurs,surveillants, personnels de
l’administration et de l’’intendance
de réfléchir aux conditions du
rétablissement d’un climat de
confiance. Le renouvellement de
leur engagement était à ce prix.
Précédé du fameux www.feyder.fr
est depuis le 26 janvier
l’appellation du site du lycée.
Il est toujours actualisé
quotidiennement et contient une
multitude de renseignements et
d’informations utiles aux élèves,
aux professeurs et aux parents.
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
Pour l’inscription, se rendre sur
www.admission-postbac.org/cpes.
Procédure nationale d’admission en
« prépa » classique ouverte à tous les
bacheliers jusqu’au 25 mars.
Les étudiants peuvent bénéficier d’une
bourse de l’enseignement supérieur
(CROUS) et ont accès à une chambre
d’étudiant à la résidence « Guynemer »,
6 avenue de la République à Epinay-surSeine (à 300 mètres du lycée).
Pour tout renseignement complémentaire,
contacter le secrétariat de l’enseignement
supérieur du lycée au 01 49 71 72 00
(poste 228).
> M. Sébastien Dubernet au tableau. La classe préparatoire,
c’est aussi une façon de se battre contre les idées reçues comme
celle qui affirme qu’une classe d’ingénieurs n’a pas sa place
en Seine-Saint-Denis.
La prépa, ça se tente
INNOVATION. Le lycée, partenaire de l’institut Galilée et de l’école Supméca, a ouvert
cette année une classe préparatoire scientifique. Explications.
P
réparer son entrée dans
une grande école d’ingénieurs n’est pas un
rêve ou une utopie réservée aux élèves des lycées favorisés. Tels sont le pari et
l’objectif que s’est fixé le lycée en
inaugurant cette année sa classe
préparatoire aux études supérieures (CPES). Une « prépa » scientifique, première du genre donc, avec
un programme de type PCSI, qui
pendant deux ans se propose de
préparer les élèves aux concours
des écoles d’ingénieur. « Il s’agit
avant tout d’offrir la possibilité à des
élèves qui n’osaient pas présenter de
tels concours de le faire dans le cadre du lycée », explique Thomas
Jourdan, professeur de mathémaN°1 • FÉVRIER 2007 •
tiques qui a contribué à la création
« prépa » dans le cadre d’un partede la CPES. Une classe préparanariat signé avec l’ISPG, l’Institut
toire née de la volonté commune
Scientifique et Polytechnique
de démocratiser les « prépas » et
Galilée de l’Université Paris 13de permettre aux étudiants de lyVilletaneuse et de Supméca, l’inscées classés en ZEP (zone d’édutitut supérieur de mécanique de
cation prioritaire) d’oser les
Paris, situé à Saint-Ouen. « Les élèconcours des grandes écoles.
ves de la prépa pourront en effet renL’objectif est clair :
trer dans l’une de
se battre contre les
ces deux écoles sur
« Il s’agit de
idées
reçues,
dossier sans passer
permettre aux élèves
qui n’osaient pas
comme celle qui
par le concours »,
passer de tels
affirme qu’une
explique Thomas
concours de le faire. »
classe d’ingénieurs
Jourdan. Dans ce
n’a pas sa place
cadre, une partie
dans le département. Pour arriver
des cours (20 % en première anà ses fins, installer durablement le
née) est donnée dans les deux étaprojet et donner un maximum de
blissements. Enfin, chaque élève
chances aux étudiants de CPES, le
bénéficie du tutorat d’un élève inlycée a inscrit la création de sa
génieur des écoles partenaires.
Ils sont quinze (dont la moitié bacheliers à Feyder) à avoir essuyé les
plâtres cette année. Une première
promotion qui suit 34 heures de
cours par semaine (mathématiques
10 heures, physique 8, chimie 3,
sciences de l’ingénieur 4, informatique 3, français et philosophie 2,
anglais 2, éducation physique 2) et
s’astreint à 4 heures de devoirs hebdomadaires, chaque samedi matin. « Il y a beaucoup de travail au
quotidien, c’est le principe d’une
prépa, explique Thomas Jourdan,
mais les professeurs sont aussi là pour
permettre aux élèves d’acquérir la
rigueur et l’organisation nécessaires. » Qui peut postuler à cette
Prépa ? « Il n’est pas nécessaire
d’avoir eu une mention au bac, nous
ciblons également les élèves à 11 ou
12 de moyenne, travailleurs et désireux de réussir », répond T. Jourdan.
Avis aux amateurs, 24 places en
première année sont disponibles
à partir de septembre prochain.
François Valner
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d’évaluer ainsi le niveau d’une
classe. Ces examens permettent
ainsi aux enseignants de réorienter leur programme si besoin est,
en fonction des résultats obtenus.
Une journée type
Généralement les épreuves du bac
blanc sont organisées par demi-journée. Les classes de seconde « planchent » sur cinq devoirs commun.
Les premières passent également
une épreuve par demi-journée, à laquelle s’ajoutent les oraux de français. Les classes de terminale ont,
elles, une organisation différente :
l’objectif est de commencer par les
écrits et d’aller progressivement vers
les oraux. Ainsi, selon les filières,
les élèves de terminale passent
jusqu’à deux épreuves écrites dans
la journée puis, à mesure que la semaine s’écoule, ils sont assujettis à
un écrit le matin et un oral l’aprèsmidi. Il existe une véritable volonté
de la direction et des professeurs de
l’établissement de recréer au mieux
les conditions de l’examen.
Siham Bounaïm
C’est la saison du blanc
En mars, les traditionnelles épreuves du BAC BLANC vont mobiliser
l’ensemble de l’établissement et rythmer sa vie. Comment
se préparent et s’organisent de tels examens ? Quelle est
leur véritable utilité ? Comment se déroule une journée type ?
L
es épreuves du bac blanc
sont ancrées dans l’histoire
des établissements. Au lycée Feyder, des secondes
aux terminales en passant
par les BTS, aucune classe
n’échappe à une semaine d’évaluation. Les élèves de seconde participent à ces « festivités » depuis
trois ans seulement, comme l’explique Philippe Alchourroun, proviseur adjoint. « Nous avons mis en
place ce système de devoirs en commun car auparavant, nos classes de
seconde étaient libérées une semaine
avant les vacances de février, ce qui
faisait plus de trois semaines d’interruption en plein milieu de l’année scolaire. Il était ensuite difficile
pour certains élèves de se remettre
convenablement au travail. »
// Page 4
S’évaluer avant le bac
Les examens blancs sont pour les
élèves de première et de terminale
un bon moyen, à mi-chemin du
baccalauréat, de s’évaluer et faire
le bilan. Ils sont soumis aux conditions réelles de l’examen. C’est un
entraînement qui permet à certains
de démystifier le baccalauréat. Ces
évaluations peuvent avoir un effet
stimulant sur les élèves. « Comme
un électrochoc qui booste certains et
leur permet de mesurer l’écart
entre leur niveau personnel et le
niveau nécessaire pour réussir l’examen. C’est une photographie qui
indique le chemin à parcourir »,
affirme Philippe Alchourroun.
Indicateur de réussite ?
Même si ces examens sont un bon
moyen de préparation, il convient
de garder en tête que ce ne sont
que des entraînements. Il ne faut
donc pas, en cas de réussite, se reposer sur ses lauriers. À l’inverse,
une mauvaise note au bac blanc
ne prédit pas un échec. Il existe de
nombreux exemples d’élèves qui,
malgré un raté à cette épreuve, ont
réussi à décrocher leur diplôme.
Utile pour les enseignants
Pour les professeurs, ces évaluations représentent un réel état des
lieux… et une charge de travail supplémentaire. Cela leur permet de
savoir si les connaissances transmises ont bien été intégrées et
> La préparation des copies est effectuée au secrétariat par Mme Le Dévoré.
>
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
QUESTIONS À
Philippe Alchourroun, proviseur adjoint des secondes
Comment s’organise
un examen blanc ?
Il faut dans un premier
temps choisir l’ensemble
des sujets qui vont être
proposés, cela implique
qu’en amont les
enseignants se
concertent. Ensuite,
il faut gérer la
reproduction des sujets choisis. Et également
organiser les salles pour pouvoir accueillir les
élèves dans les différents niveaux. Il faut par la
suite aménager les surveillances en fonction du
service des professeurs pour que tout se passe
dans les meilleures conditions. Enfin, nous
organisons la restitution des copies aux
correcteurs… et des notes aux élèves.
Combien de bacs blancs sont organisés
dans l’année ?
Un seul car l’organisation est trop complexe pour
pouvoir en faire plus. En revanche, depuis cette
année, nous avons développé les devoirs du samedi
matin. J’ai le sentiment que ces évaluations
permettent à l’élève de mieux se situer
régulièrement. Cela permet également
de s’entraîner fréquemment et de mettre
en application les acquis supposés.
Est-il vrai que les sujets proposés lors
des devoirs sur table sont plus difficiles
que ceux du véritable bac ?
Quelquefois, c’est un peu plus dur. Je préfère que
les élèves aient des notes un peu faibles en milieu
d’année afin d’avoir au final une bonne note plutôt
que le contraire. Il vaut mieux qu’ils manifestent
leur joie une fois bachelier plutôt qu’ils partent trop
confiants parce qu’ils auraient réussi leur bac blanc.
Pourquoi ne pas avoir accordé aux élèves
quelques jours pour pouvoir réviser ?
On part du principe que passer cet examen blanc
doit les pousser à avoir un travail régulier
d’apprentissage. On veut leur faire comprendre
que c’est cette régularité dans le travail qui va payer
et que ce n’est pas un choix judicieux de tout
apprendre au dernier moment.
« Ça nous met dans les conditions du bac »
À proximité du bac blanc, Jessica, Laetitia, Jennifer et
Maroua, quatre élèves de terminale L1, livrent leurs
impressions.
«S
i tu ne réussis pas ton bac
blanc, ça veut dire que tu
n’auras pas ton bac » lance
Laetitia. C’est dit sur le ton de l’humour,
mais ce scénario cauchemardesque hante
l’esprit de la jeune fille et des trois autres
camarades qui l’accompagnent. À quinze
jours du bac blanc, elles ne se sentent
pas réellement prêtes. « Pour beaucoup,
on se dit que cela aurait été mieux de
le passer après les vacances de février
ou alors d’avoir quelques jours pour réviser correctement. Là, on finit les cours
le vendredi à 17h », déplore Jessica. Elle
poursuit en expliquant qu’il n’est pas évident de suivre les cours et en parallèle
d’apprendre au fur et à mesure tout ce
qui a déjà été « vu en cours depuis le début de l’année. » Nombre de lycéens ont
du mal à apprendre l’autonomie. « Cela
n’est pas donné à tout le monde d’avoir
la capacité de se prendre en main seul »,
confie Fadoua. Laetitia, sa camarade,
renchérit en affirmant que c’est pour cette
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> Si le bac blanc permet à chacun de s’évaluer,
il permet aussi à certains élèves d’acquérir davantage
d’autonomie.
raison qu’elle n’ira pas à la faculté car
pour étudier elle a besoin d’être encadrée et poussée par ses professeurs.
Si ces examens blancs s’avèrent être la
préoccupation actuelle, ils n’ont cependant pas la même importance aux yeux
de toutes. Pour Laetitia par exemple,
l’évaluation n’est pas en soit une finalité,
ce qui compte c’est d’avoir son bac en
juillet. Pour Jessica, c’est différent : « la
note du bac blanc aura un fort coefficient
dans la moyenne du trimestre et vu que
je veux faire une prépa l’année prochaine
et que l’entrée se fait sur dossier, il est important d’avoir une bonne note ». Toutes
sont unanimement d’accord sur l’intérêt
de cette épreuve. « À mi-parcours du bac,
ça nous permet d’évaluer notre niveau et
d’être sûre qu’on a fait d’assez bonnes ré-
visions. Et surtout, ça nous met dans les
conditions réelles du bac… », explique
Jennifer, la redoublante du groupe. Elle
tient néanmoins à relativiser en précisant que l’an dernier certains n’avaient
pas eu leur bac blanc mais avaient au final décroché leur baccalauréat. Une note
d’espoir qui va rassurer ses copines. S.B
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« On s’ouvre à d’autres horizons »
Le pari de la réussite
Depuis la rentrée, le lycée Feyder en PARTENARIAT avec « Sciences Po » a lancé quatre
classes de seconde expérimentales. Le principal objectif est de renouveler les approches
pédagogiques de la communauté scolaire dans son ensemble, afin de répondre
au mieux aux besoins des élèves. Explications.
L
orsque, début 2006,
l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, la grande
école parisienne Sciences
Po, a proposé au lycée de
mettre en place quatre classes « expérimentales » de seconde afin
d’améliorer les approches pédagogiques auprès des jeunes, les professeurs de Feyder ont relevé le défi.
Car, avant d’être une nouvelle expérience pour les élèves, le projet
est d’abord un formidable moyen
pour les professeurs, l’administration et l’ensemble de la communauté éducative de questionner
leurs propres habitudes professionnelles. Ainsi, Régis Gallerand, professeur de sciences économiques
et sociales (SES), précise d’emblée :
« À travers ce projet, on permet aux
équipes pédagogiques de produire de
la réforme par le terrain. En y participant, on est désireux de changer
nos pratiques pour voir si on obtient
de meilleurs résultats. Notre objectif est d’abord de susciter l’épanouissement, la motivation et l’implication des élèves. » Soucieux d’apporter
le meilleur encadrement, les professeurs du lycée participant au projet ont donc bûché durant de nombreuses heures avant la rentrée sur
une nouvelle organisation des
> À l’image de la seconde 12, ici en cours avec M. Nicolas Galfard, les quatres classes expérimentales bénéficient d’une nouvelle organisation des enseignements.
enseignements, laquelle « ne devait pas se faire au détriment des proet le jeudi) sont consacrés aux
des classes expérimentales ont régrammes », rappelle Nathalie Broux,
nouveaux dispositifs : cours plurifléchi aux questions du « masculinprofesseur de français.
disciplinaires, cours méthodologiféminin » ; puis, jusqu’à noël, ils
Après plusieurs réunions, des
ques, heures consacrées à l’orienont abordé « l’homme dans son
principes ont été adoptés : assutation professionnelle, rencontres
environnement » ; en ce moment,
rer une meilleure cohérence des
avec des acteurs universitaires et
ils travaillent sur les élections préprogrammes en traprofessionnels, desidentielles et aborderont par la
vaillant sur l’intervoirs
sur
table.
Au
fil
suite la thématique « science et
« Notre objectif
disciplinarité, abordes mois, plusieurs
croyance ». Bien sûr, si au final, ces
est de susciter
der l’orientation
grandes
thématidispositifs se révèlent positifs pour
l’épanouissement,
la motivation
professionnelle
ques sont abordées,
les élèves, les équipes pédagogiet
l’implication
dans la scolarité de
permettant aux enques dans leur ensemble réfléchides élèves. »
l’élève, et multiplier
seignants de mettre
ront à les adapter à davantage de
les passerelles noen commun tous
classes. En attendant, c’est tout
tamment avec l’extérieur de l’étaleurs savoir-faire habituellement
Feyder qui profite de l’aide apporblissement. Dans la pratique, deux
isolés entre disciplines. Ainsi, detée par Sciences Po.
Olivier Giro
après-midi par semaine (le mardi
puis le début de l’année, les élèves
// Page 6
>
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
RENCONTRE avec des élèves de la seconde 12. Un premier bilan positif du projet
des classes expérimentales.
la rentrée, c’était l’étonnement :
« Quand on est arrivé au début de l’année en seconde expérimentale, on pensait qu’on était plus bête », raconte Élodie.
Mais suite aux explications données par les
professeurs impliqués dans le projet (voir
article p. 6), les premières craintes des élèves et des parents furent très vite dissipées.
Et aujourd’hui, c’est l’enthousiasme. Tous
les élèves reconnaissent leur « chance ».
L’ouverture à l’extérieur est plébiscitée : « le
projet nous permet de nous ouvrir à d’autres
horizons », remarque Élodie. À travers les
rencontres organisées avec des professionnels, des journalistes, des chercheurs, « on
aborde des questions de la vie d’une manière
très concrète », ajoute la jeune fille. Pour son
camarade Koloko, les thématiques abordées d’une manière pluridisciplinaire « permettent de faire naître des questions ». Par
exemple, Koloko se souvient que « lors d’un
cours, on a comparé la définition d’un mot
dans deux matières différentes. Et l’on a bien
vu qu’entre la biologie et l’histoire, il y avait
des différences ». Au final, ce bouillonnement
de questions « permet de nous donner des
À
idées pour notre vie future », explique Élodie.
Son camarade approuve : « Désormais j’ai
une idée de ce que je veux faire plus tard, alors
qu’avant je ne réfléchissais pas à mon avenir.
Et comme il n’y a pas d’examens à la fin de
l’année, on peut réfléchir sereinement ». Et le
plus important peut-être, Élodie a désormais l’impression qu’elle a toute sa place
dans la société : « On est si jeune et l’on s’intéresse à nous, c’est cela qui est étonnant ».
> Les classes
expérimentales (ici
avec leur professeur
Stéphane Bardelli)
ont pour principes
d’assurer une
meilleure cohérence
des programmes,
de travailler sur
l’orientation
professionnelle des
élèves et de multiplier
les passerelles avec
l’extérieur.
Recueilli par O.G.
Embarquement immédiat pour « l’EPPL »
Le centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine a créé un programme
ambitieux : l’Exploration d’un Projet Personnel Lycéen.
D’
abord, un nom étrange, bizarre même : « l’EPPL ». Mais
pas de panique, ni de crainte :
derrière ce sigle mystérieux se cache un
vaste programme d’orientation concocté
par le centre d’information et d’orientation (CIO) d’Épinay-sur-Seine. À l’origine,
ce programme avait été engagé auprès
d’étudiants de la faculté de Villetaneuse.
Dans le cadre de l’expérimentation, les
équipes pédagogiques ont souhaité
adapter le dispositif au lycée.
Pour les enseignants et les conseillères
d’orientation, il s’agit avant tout d’amener les élèves à découvrir par eux-mêmes le monde professionnel. Un maître
mot : l’autonomie. Concrètement, les
élèves, encadrés par un professeur référent ou une conseillère d’orientation, se
réunissent tous les quinze jours par demigroupe de 15, et entament des recherches documentaires sur les métiers qui
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les intéressent. Après avoir suffisamment
rassemblé d’informations, chaque élève
est alors invité à contacter un profession-
> Ce nouveau dispositif doit aider les lycéens
à réfléchir à leur avenir.
nel de son choix pour réaliser une interview. Par la suite, les élèves rédigent un
document écrit rassemblant toutes leurs
démarches pour mieux connaître l’univers professionnel qu’ils ont décidé de
découvrir. Enfin, sous forme de bilan,
une soutenance orale est organisée.
Tout au long du travail, les élèves auront appris de nombreuses techniques
nécessaires et utilisables dans leur vie
professionnelle future : comme savoir
écrire à un professionnel, évaluer une
situation (inconvénients / avantages),
travailler en équipe, s’exprimer à l’oral…
Pour Suzel Prestaux, directrice du CIO,
l’esprit du projet est de donner « aux élèves le temps et l’espace pour0 s’interroger sur eux et leurs envies, on ne leur demande pas de choisir une fois pour toutes
un métier, mais simplement de commencer à réfléchir à leur avenir ».
O.G.
Le prix France
télévisions
Q
uel honneur ! Pour la troisième
année consécutive, un groupe
d’élèves de Feyder aparticipé à
l’automne dernier au prix roman France
télévisions, au même titre que les 24 autres membres du jury littéraire sélectionnés parmi les téléspectateurs des chaînes
publiques. Au lycée, c’est Étienne Buraud,
professeur de français, qui s’est chargé
entre janvier et mai de l’année dernière
de présélectionner « les meilleurs lecteurs
de Feyder », des élèves suffisamment motivés pour lire avec attention plusieurs
œuvres littéraires en quelques semaines,
comme n’importe quel critique professionnel. C’est finalement six lycéennes qui
ont eu la lourde tâche, dès la rentrée, de
lire les six romans sélectionnés à l’occasion par les journalistes et les animateurs
d’émissions culturelles de France télévisions. Laetitia Sagnier (17 ans, terminale
ES), Amelia Wepler (17 ans, terminale ES),
Marine Bienassis (17 ans, terminale L),
Priscillia Pamphille (16 ans, première ES),
Tarina Friot (17 ans, première ES), et
Kadicha Brunot (17 ans, seconde) ont disposé de seulement six semaines pour décider quel livre elles allaient défendre.
Leur choix s’est finalement porté sur
« Lignes de faille » de Nancy Huston. Et le
24 novembre, suite aux délibérations du
jury, c’est cet ouvrage qui reçut le prix
2006. C’est ce qui s’appelle avoir du flair…
O.G.
RAVEL
Depuis 1990, les élèves de terminale
doivent obligatoirement s’inscrire sur le
service RAVEL (Recensement Automatisé
des Vœux des Elèves) pour obtenir une
inscription en première année de
l’enseignement supérieur dans une des
quatre grandes filières, à savoir l’université,
l’IUT, les classes prépa ou encore une
section de technicien supérieur. À compter
du 13 mars et jusqu’au 5 avril, ils devront
recenser avec soin leurs vœux sur le site
www.ravel-multimedia.fr. Les élèves sont
tenus de formuler, dans un ordre
hiérarchisé, les filières et les établissements
dans lesquels ils souhaitent être inscrits.
Le système RAVEL a été élaboré par les
recteurs de Créteil, Paris et Versailles afin
d’anticiper les inscriptions des 130 000
candidats au bac et leur trouver une place
dans un établissement supérieur.
Pour tout savoir sur la procédure Ravel,
consulter le site www.ravel-info.fr ouvert
depuis le 15 janvier.
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Feyder_JournalN°1_ok
8/02/07
15:43
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Jacques Feyder, l’homme cinéma
QUI EST-IL ?
Notre établissement porte
son nom. Voici quelques
épisodes de la vie d’un
boulimique de la pellicule.
Feyder express
Etat civil : Jacques Frédérix
Nationalité : belge
Né le 21 juillet 1885 à Ixelles (Belgique)
Mort le 24 mai 1948 à Prangins (Suisse)
Liens familiaux
L
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Marié à Françoise Rosay. Deux de
leurs enfants sont réalisateurs, Paul
Feyder et Bernard Farrel. Le troisième,
Marc Frédérix, est décorateur.
Pour en savoir plus
« Le Cinéma notre métier » par Jacques
Feyder, 1946, Editions d’art Albert Skira
http://cinema.encyclopedie.
personnalites.bifi.fr/index
http://www.iletaitunefoislecinema.
com/artiste/63
http://www.atlantide-films.net
/filmo/feyder
Certains de ses films sont disponibles
en DVD.
ARCHIVES MUNICIPALES D’ÉPINAY-SUR-SEINE
e regard clair, le front haut,
la silhouette efflanquée
dans un costume trois pièces impeccable. L’homme
a une incontestable prestance, un charisme rare et une allure de jeune premier. Logique,
Jacques Feyder est d’abord un acteur. Un interprète qui, après avoir
brûlé les planches, tente la grande
aventure du cinéma muet. Deux
films en 1915 : Autour d’une bague de Gaston Ravel et Quand minuit sonna de Charles Burguet. Il
enchaîne l’année suivante avec La
faute de Pierre Vaisy de Jacques de
Baroncelli et surtout Les Vampires :
Satanas de Louis Feuillade, une comédie dans laquelle il joue le client
d’un cabaret aux côtés de Françoise
Rosay. Une rencontre cruciale puisque cette dernière deviendra son
épouse et sa muse.
Grâce à Louis Feuillade, dont il devient l’assistant, Jacques Frédérix
(de son vrai nom) trouve sa voie : la
mise en scène. Débute alors une incroyable carrière ponctuée par pas
moins de 39 films de 1916 à 1941,
dont onze pour la seule année
1916. De 1915 à 1917, il tourne
15 films pour la Gaumont, généralement comiques, dont trois à partir de scénarios de Tristan Bernard.
Dans quatre d’entre eux, Françoise
deux ans plus tard L’Atlantide,
Rosay occupe le premier rôle.
adapté d’un roman de Pierre Benoît
Une cadence infernale qui semble
sorti en 1919 et qui vient d’obtenir
convenir à ce natif d’Ixelles en
le Grand Prix du roman de
Belgique. L’homme est en effet inl’Académie Française.
satiable. Un boulimiFeyder en rachète les
que du septième art
« Une carrière
droits et va s’installer
qui trouve même le
ponctuée par
en Algérie pour tourtemps de s’essayer
39 films réalisés
ner l’histoire de ces
également aux méentre 1916
et 1941. »
deux hommes perdus
tiers de monteur,
dans le désert. Le film
adaptateur, conseilest une superproduction record
ler artistique, directeur artistique,
pour l’époque. Et cette fois, le sucdécorateur, conseiller technique et
cès est au rendez-vous, malgré une
scénariste. Il écrit son premier film,
longueur exceptionnelle (3h15) :
La Faute d’orthographe, en 1919,
L’Atlantide tient plus d’un an à l’afune comédie qui passe inaperçue.
fiche. La carrière du cinéaste est
Peu importe, il persévère et signe
définitivement lancée. En 1922, il
réalise Crainquebille, d’après le roman d’Anatole France, là encore un
grand succès. Par la suite, on retiendra Carmen (1926) ou son
adaptation de Thérèse Raquin
d’Émile Zola en 1928. Sa réputation est faite. Son talent et sa renommée franchissent bientôt
l’Atlantique. La célèbre et gigantesque Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)
lui propose de diriger l’immense et
sublime Greta Garbo dans The Kiss
(Le Baiser, 1929), l’un des derniers
films muets réalisés à Hollywood.
Le résultat est convaincant puisque la MGM lui propose d’autres
>
films. C’est notamment en 1930
Si l’empereur savait ça, où Françoise
Rosay tient le premier rôle. Ils ne
se quittent plus, Françoise Rosay
passant de la femme fatale (Le
grand jeu, 1933) à la mère de famille (Pension mimosas, 1934), puis
à l’épouse du bourgmestre d’un
petit village de Flandre (La kermesse
héroïque, 1935). Un dernier film
très controversé sur l’occupation
espagnole en Belgique au XVIIe siècle, mal accueilli dans les milieux
flamands mais qui est souvent présenté comme son œuvre la plus
aboutie. Il lui vaut en tout cas le
prix international de la mise en
scène en 1936 lors de la Mostra
de Venise.
Jacques Feyder tourne encore trois
films avant guerre dont, en 1937,
Le Chevalier sans armure avec
Marlene Dietrich. Il réalise sa dernière composition Une femme disparaît en 1941 en Suisse où il a
trouvé refuge. Le film sort en
1946, deux ans avant sa mort le
24 mai 1948. « Il est l’homme-cinéma. Il voit cinéma, pense cinéma,
vit pour le cinéma », disait de lui
Marcel Carné, qui fut longtemps
son assistant.
François Valner
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE

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