Un bras de fer sur la décroissance urbano

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Un bras de fer sur la décroissance urbano
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Les crises du capitalisme répondent à sa dynamique
interne, ce qui veut dire qu’elles lui sont inhérentes. Les
crises sont “les occasions que le capital met à profit pour se
restructurer et se rationaliser afin de restaurer sa capacité
d’exploitation de travail et d’accumulation” (O’Connor,
1988:18). C’est-à-dire qu’elles sont “non seulement
inévitables mais nécessaires, étant donné que c’est la seule
manière de retrouver un équilibre et de faire que les
contradictions internes de l’accumulation de capital
puissent être tout au moins temporairement résolues”
(Harvey, 2010 : 71). Le tourisme contribue aussi à créer et à
résoudre les crises du système économique, pour maintenir
ainsi le capitalisme. Un exemple est la création d’une fiction
autour de la neutralité, voire la vertu du tourisme, qui
occulte ses effets négatifs, sociaux et environnementaux
(Blázquez-Salom, 2013).
Un bras de fer sur la décroissance
urbano-touristique
Macià Blázquez Salom
• Contradictions du capitalisme touristique
Le tourisme de masse se développe selon les diktats du
capital et les principes de base du capitalisme, que sont
l’accélération du retour sur capital et l’expansion
géographique par assimilation d’espaces et de ressources.
David Harvey (Harvey, 2004) définit ce processus
d’accumulation de capital par la dépossession et la
marchandisation de domaines jusqu’alors étrangers au
marché. Par conséquent, la production sociale de l’espace
résulte de cette assimilation territoriale au système
capitaliste. Ces principes intrinsèques déterminent
l’existence de contradictions que le capitalisme déplace
mais ne résout pas (Harvey, 2014). En premier lieu, la
suraccumulation de capital du fait des crises de
surproduction, qui se déplace et se fixe dans l’espace en
fonction de l’impératif de croissance. Et en deuxième lieu,
la limitation qu’impose au capitalisme le caractère limité de
l’environnement et des ressources naturelles. Les
mécanismes de déplacement, qui ne résolvent rien de ces
contradictions du capitalisme, incluent le capitalisme vert
en vue de combattre la détérioration environnementale
(Magdoff et Foster, 2010), l’écotourisme (Fletcher et Neves,
2012; Fletcher, 2011) ou la conservation elle-même de la
nature afin de différer l’accumulation de capital (Büscher et
Fletcher, 2015).
Le capitalisme néolibéral affronte la crise systémique –
environnementale, sociale et financière – avec plus de
marchandisation, pour tirer profit – mais en faisant comme
si il le résolvait – du problème des limites
environnementales à la croissance économique (Castree,
2008 : 146). C’est ainsi que le dernier Sommet de la Terre,
Rio+20, s’est fondé sur la proposition d’une “économie
verte” comme solution à la crise du capitalisme (UNEP,
2011). Cette instrumentalisation démontre comment le
bloc historique du développement durable (Sklair, 2001)
manipule le consentement afin de maintenir l’hégémonie
de l’élite dirigeante (Igoe, Neves et Brockington, 2010). Et
de la même façon que le capitalisme vert offre le
commerce les droits d’émissions de gaz à effet de serre
comme solution au problème environnemental du
chauffage global, le tourisme s’attribue des contributions à
la durabilité d’une véracité douteuse : il vend la solution
romantique selon lquelle celui qui consomme sauve la
planète (Igoe, Neves et Brockington, 2010 : 503), qu’une
économie de services peut générer une croissance avec la
moindre consommation de biens et d’énergie (WCED,
1987) – parce qu’il délocalise non seulement la production
mais aussi la consommation, en délocalisant aussi plusieurs
de ses externalités négatives -, ou qui fournit un
enrichissement personnel illimité d’expériences – en
manière de succédané d’une l’accumulation illimitée du
capital – (Fletcher et Neves, 2012). Évidemment, il s’agit de
solutions pour le capitalisme et non pour les problèmes
environnementaux. Des accords pour les crises de
suraccumulation de capital, au moyen desquelles “le
capitalisme change les problèmes environnementaux que
lui même croit en opportunités de plus grandes
marchandisations de biens et d’expansion du marché”
(Igoe, Neves et Brockington, 2010 : 489).
• Les crises comme bras de fer entre le capital et la
démocratie
Le développement du libre marché autorégulé,
caractéristique du capitalisme, repose sur l’accumulation
de bénéfices aux dépens de l’exploitation de travail et des
ressources naturelles. En allant plus loin dans la définition
de sa relation avec l’ individualisme compétitif et la société
dans son ensemble, le capitalisme se caractérise par
l’application du “principe de l’individualisation du gain et de
la socialisation du risque” (Wallerstein, 1988 : 44). Ces
mêmes définitions sont applicables au tourisme, du fait de
la démonstration de sa marchantisation du loisir (Fletcher
et Neves, 2012, p. 61) et de l’espace (Britton, 1991, p. 462)
au moyen de l’investissement du capital dans des biens
immobiliers et les infrastructures (Harvey, 1989) ou sa
contribution au réchauffement global, avec un
développement des émissions dues au tourisme de 200 %
pour 2030, rattachée à l’ « effet rebond » (paradoxe de
Jevons1) de l’augmentation de l’efficacité énergétique
(Hall, Scott et Gössling, 2013 : 118).
Karl Polanyi (2001) a caractérisé cette déconnexion,
disembedding, entre l’économie et la société comme la plus
grande menace qui pèse sur le marché autorégulé.
L’accumulation primitive inhérente au capitalisme fait
pression pour convertir en marchandises échangeables le
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territoire, les ressources naturelles et le travail, “en
réduisant l’humain et le non humain à de simples “choses”,
des objets et des instruments d’échange” au moyen de
“fermeture, déplacement et aliénation tendant à vider les
relations socio-naturelles de leur contenu substantiel”
(Prudham, de 2013, p. 1579). La domination des intérêts
mercantiles sur les intérêts généraux de la société ouvre
une brèche institutionnelle c’est-à-dire politique. La société
répond – au moyen de ce qu’il a nommé un “contremouvement” – essayant de se protéger des excès
mentionnés par l’exercice de la démocratie qui crée de la
stabilité. Le schéma établi par Karl Polanyi éclaire cette
analyse des tensions entre les institutions économiques et
politiques.
Dans le cas qui nous occupe, les excès du capitalisme ont
leur expression territoriale dans ce qu’on nomme la
“baléarisation”, dénomination péjorative adoptée par la
propre société baléare pour dénoncer la détérioration
environnementale et sociale provoquée par le tourisme.
L’acceptation sociale de cette disqualification du modèle
économique peut être entendue comme un mouvement de
protection de la société contre la marchandisation
touristique d’une grande diversité de biens et de valeurs
communes : la côte, le paysage, l’espace urbain, la prise de
décisions politiques dans une démocratie ou la qualité des
emplois. Les tensions entre les abus du capital touristique
et les dénonciations et demandes de la société ont été
résolues, entre d’autres réactions sociales, au moyen des
campagnes écologiques de défense du territoire et un vaet-vient dense de mesures légales de planification
territoriale et touristique. Les alliances sociales en vue de la
défense du territoire ont disposé des appuis tant des
secteurs patronaux touristiques (du commerce et de
l’hôtellerie) que des institutions conservatrices (la Société
de la Promotion du Tourisme de Majorque ou l’évêques des
Baléares) (Barceló, 2002; Deig, Ubeda et Ureña, 1990). Mais
la défense du territoire a reçu l’essentiel de son appui social
des classes moyennes propriétaires qui, en tant
qu’héritières de petits patrimoines contribuant à leur
fournir travail ou rente, combattent la concurrence future
due à une plus forte croissance urbaine et touristique. Une
large alliance sociale articule et répand des discours
critiques sur la “baléarisation”, de l’écologisme au
conservatisme parce que la conservation caractérise l’ADN
baléare (Rullan, 2010). Coïncidant avec le modèle défini par
Karl Polanyi, la défense territoriale et environnementale ne
consiste pas, par conséquent, en propositions pour
résoudre la tension entre le capital et le travail, provoquée
par l’exploitation de travail et la réduction salariale. Un
mouvement de protection “autour des intérêts sociaux
menacés par le marché et non autour des intérêts de
classe” (Polanyi, 2001, p. 169) répond à cette dépossession
de biens communs. A cette dépossession de biens
communs répond un mouvement de protection “autour
des intérêts sociaux menacés par le marché et non autour
des intérêts de classe” (Polanyi, 2001, p. 169).
• La spécialisation touristique des Iles Baléares
Les Îles Baléares concentrent les sièges sociaux des
principales entreprises touristiques espagnoles. Les facteurs
qui contribuent à leur configuration comme haut-lieu
touristique s’expliquent par la connivence de ce grand
entreprenariat avec l’État – depuis la dictature franquiste
jusqu’aux gouvernements de la monarchie -, ses alliances
avec des opérateurs touristiques non européens et la
primauté de ces îles comme destination touristique fortifiée
par l’appartenance espagnole à l’Union Européenne et à
l’OTAN (Rullan, 2012; Yrigoy, 2013).
84% du produit intérieur brut des Iles baléares proviennent
du secteur des services ; les Baléares ont reçu 12 992 745
touristes en 2013, avec une augmentation de la
fréquentation de 14,5% depuis 2010 (http://ibestat.caib.es;
ATB, 2014). Ces dernières années, l’instabilité des
destinations touristiques d’Afrique du Nord a favorisé cette
destination choisie par les Allemands (31,5% des arrivées
en 2013), des Britanniques (25,7%) et des Espagnols
(15,1%).
Leur capacité d’accueil a évolué à la hausse, avec une
croissance de 13,3 % entre 2001 et 2008, en passant de 2,2
millions de lits à 2,5 ; majoritairement concentrée dans les
logements théoriquement résidentiels (qui ont crû de 15,9
%, en passant de 1,8 à 2,1 millions de lits), plus que dans
des hébergements touristiques marchands (qui ont
seulement crû de 2,2 %, en passant de 414 000 lits à 423
000) (Murray, 2010). Cette discordance si accentuée est
due à la perte d’intérêt du développement des
hébergements touristiques marchands durant la “bulle
immobilière” et l’internationalisation du capital hôtelier
baléare. L’intérêt du capital allait vers la construction
résidentielle, mais pour profiter de la valeur d’échange
spéculatif de ces logements ou de leur potentiel touristique
plutôt que pour leur usage spécifique (Hof et Blázquez,
2013).
• La protection du territoire
L’histoire de la planification territoriale et touristique des
Iles baléares s’est caractérisée par l’application de mesures
de limitation de la croissance. Il en a été ainsi depuis les
débuts de la démocratie, avec la première loi autonomique
baléare en 1984, jusqu’au commencement de l’actuelle
crise, avec la dernière loi autonomique protectionniste en
2008 (Rullan, 2010). On a appliqué des mesures de
protection d’espaces naturels et de la frange côtière non
urbanisée, l’interdiction de constituer de nouveaux noyaux
urbains, la limitation de la croissance de la surface
urbanisée, le déclassement de secteurs de sol urbanisable,
l’établissement de quotas pour la concession de permis de
• Le consensus social contre la baléarisation
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construire dans des zones urbano-touristiques (Rullan,
2005), la résorption d’enclaves touristiques obsolètes, la
nécessité de réduire le nombre des lits touristiques pour
pouvoir en construire de nouveaux, etc. (Salom, 2011). Le
consensus social sur les “moratoires sur la croissance”
(Bianchi, 2004) a amené à caractériser ce processus comme
une “véritable course pour le déclassement de sols
urbanisables” (Blasco, 2002, p. 234). Ces réductions du
potentiel de croissance ont été interprétées comme des
exemples de forte durabilité, fondées sur des décisions
démocratiques de grande qualité (Bauzá, 2007, p. 17).
Le capitalisme globalisé impose la compétitivité territoriale
et urbaine, qui suppose une plus grande “flexibilité
spatiale” (Jessop, 1992) en concordance avec le régime
d’accumulation post-Fordiste (Harvey, 1989). La flexibilité
spatiale se matérialise dans le fait que l’espace superpose
divers usages et significations (Mayhew, 2009), pour mieux
s’adapter aux circuits globaux du capital.
La déréglementation signifie, en termes généraux, la
réduction normative des obligations et responsabilités de
toutes sortes – de travail, fiscales, environnementales …-,
pour favoriser la libre initiative patronale, sous couvert de
créer un milieu favorable à l’investissement (et à la
croissance), à la concurrence et l’innovation. Cette
déréglementation – “roll back” (refoulement) de l’État –
constitue l’un des outils du capitalisme néolibéral,
compatible avec de nouvelles formes de régulation
favorables à de nouvelles voies d’accumulation du capital –
“roll forward” (redéploiement) – (Brenner et Theodore,
2002 : 369) ou re-régulation (Castree, 2008 : 142).
D’un autre côté, Alícia Bauzá a aussi attiré notre attention
sur le développement des infrastructures, moins apparent
que le développement urbain, et qui ne s’est pas arrêté
pendant toute la période des “moratoires sur la
croissance”. Tant est si bien que les mouvements sociaux,
qui se sont mobilisés pour exiger le freinage de la
croissance urbaine, négligèrent de s’opposer à ces
développements qui augmentent substantiellement la
capacité d’accueil de croissances futures de la
consommation d’espace et de ressources naturelles (Bauzá,
2013). Son étude a porté en particulier sur l’extension de
l’aéroport de Palma (Bauzá, 2013), qui a doublé sa capacité
grâce à un agrandissement en 1997 avec pour conséquence
la prise en charge de fonctions de redistribution d’un hub,
en particulier pour les compagnies aériennes low cost. A
cette infrastructure qui fonctionne comme l’entrée
principale de l’île, s’ajoute le transport intérieur, comme les
autoroutes (Blázquez-Salom, 2006) ou les réseaux de
fourniture d’eau par dessalement (Hof, Blázquez-Salom,
Comas et Baron, 2014), l’alimentation électrique, le
traitement de l’incinération des déchets solides, etc.
(Murray-Mas, 2012, p. 1298-1303). Ces développements se
sont produits dans un contexte de fortes entrées de
capitaux et de fonds européens. Par exemple,
l’agrandissement de l’aéroport en 1997 (investissement de
240 000 000 €) a été financé à 75% par des fonds de l’Union
européenne (Bauzá, 2013). Le développement de ces méga
projets de transport et d’approvisionnement urbain a
supposé la fixation spatio-temporelle du capital, comme
une solution à leur crise de suraccumulation (Harvey, 2003).
De la sorte, le capital accroît le retour sur bénéfice tout en
se fixant spatialement. Cette fixation spatio-temporelle
caractérise la mondialisation néolibérale, définie par la
flexibilité financière des mécanismes d’accumulation du
capital (Coq-Huelva, 2013).
Stephen Britton nous donne le mode d’emploi pour relier la
fixation de capitaux au marché touristico-immobilier :
“Avec les énormes réserves de capitaux qui circulent dans
le monde à la recherche d’investissements à haut
rendement et sans risque, il y a eu une forte augmentation
de la spéculation internationale” (1991, p. 471). Le
relâchement des normes de planification urbaine et
régionale aux Baléares attire des flux de capitaux vers les
nouveaux marchés de biens fonciers, davantage pour un
usage spéculatif que un usage de logement (Hof et
Blázquez, 2013). On a ainsi obtenu qu’aux Îles Baléares, “les
hôtels, centres touristiques, résidences secondaires pour
retraités et ports de plaisance soient reconnus par les
investisseurs institutionnels et les petits investisseurs
comme un segment attractif du marché immobilier”
(Britton, 1991, p. 472). Pour attirer et accueillir ces
capitaux, on légifère et on développe la planification
territoriale qui supprime la protection du territoire et
favorise l’urbanisation. A la faveur de la crise, on en profite
pour relancer les projets urbains ratés, devenus des actifs
toxiques pour leurs promoteurs et les entités financières
qui les appuient. La régulation revitalisante de ces “zombis
urbainistiques” – définis comme “des projets qui avaient
provoqué un fort rejet social et qui semblaient le propre
d’époques révolues” (Murray, 2013a, p. 274) – sert à
assainir les comptes financiers de ces actifs toxiques.
• La trahison de la trajectoire protectionniste
La crise a permis que l’intérêt du lobby urbano-touristique
triomphe dans son opposition à la limitation, en imposant
son critère de maximisation de l’accumulation du capital à
la faveur d’un cadre légal favorable à la croissance
(Artigues-Bonet et Blázquez-Salom, 2012; Yrigoy, Artigues
et Blázquez-Salom, 2013). On peut donc appeler ce
moment une “course à l’amnistie des illégalités”. Cette
instrumentalisation de l’État traduit une détérioration de la
Dès 2008, la tradition normative baléare de protection du
territoire s’est inversée avec l’excuse de la crise. La
monnaie ne pouvant pas dévaluer du fait de l’unification
monétaire de l’euro, c’est le territoire qui a été dévalué,
comme cela s’est fait pour les salaires, les pensions ou les
dotations publiques d’éducation ou de santé (De Castro y
Pedreño, 2012).
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démocratie, selon les termes utilisées par Karl Polanyi
(2001).
capitalisme baléare, pour être la promotrice de la
globalisation néolibérale. L’activité de ces entreprises
touristiques repose sur la satisfaction de la minorité
habitant le “Nord Global”, déplaçant continuellement son
activité vers de nouvelles destinations émergentes (Britton,
1982) en y développant de nouvelles enclaves touristicoimmobilières. Le capitalisme néolibéral a favorisé le
renforcement des entreprises transnationales, avec, dans le
cas du tourisme, les modalités suivantes : des stratégies
d’intégration horizontale et verticale au moyen de
l’absorption d’autres entreprises, les modalités de gestion
des établissements en commercialisant la propriété de
l’immeuble, spécialement aux fonds de placement (Real
Estate Investment Trusts) et d’un capital-risque, ou
l’évasion fiscale en localisant des filiales dans des paradis
fiscaux pour réaliser des opérations financières (Raymond,
2002; Murray, 2012). Au XXIe siècle survient la fin de la
“globalisation heureuse” du capitalisme hégémonique
après la chute du bloc de l’Est (Fernández Durán, 2003) qui
favorise les destinations touristiques sûres, comme les îles
les Baléares ou les Caraïbes, celles-là mêmes dans
lesquelles se sont spécialisées les chaînes touristiques
baléares. Mais l’instauration de la monnaie unique
européenne rend encore plus rentables les destinations
touristiques hors de l’Espagne, étant donné que “avec
l’entrée en vigueur de l’euro *le 1er janvier 2001+, l’Espagne
devient un espace cher, particulièrement pour les touristes
qui jusqu’alors étaient attirés par un différentiel notable
dans les taux de change entre les monnaies des pays
émetteurs et la peseta espagnole” (Murray, 2012, p. 771).
Karl Polanyi a identifié la sortie de la crise de 1929 à travers
trois mécanismes de réponse politique et d’éloignement de
la doctrine du libre marché, qu’il a appelés la “Grande
Transformation” : le New Deal américain, le socialisme
autoritaire et le fascisme. Carlos de Castro et Andrés
Pedreño (2012) ont transposé cette même analyse aux
crises du capitalisme régulé des années 1970 et du
capitalisme néolibéral initié en 2008, en mettant l’accent
sur la solution « dé-démocratisante » de la vie sociale.
Cette « dé-démocratisation » peut se comparer aux trois
réponses politiques à la crise systémique du capitalisme de
1929 de la première moitié du XXe siècle identifiées par
Polanyi, qui se caractérise par la subordination du pouvoir
des États et l’érosion du pouvoir organisationnel des
travailleurs, en faveur des intérêts des corporations
patronales et financières.
Nous en avons la preuve dans de nombreuses réformes
législatives permettant au capitalisme de se doter de
nouvelles structures favorables de régulation à
l’accumulation de capital. Pour le dire plus prosaïquement,
la régulation étatique se laisse guider par le marché
néolibéral, « roulant de conserve », roll with it, par exemple
grâce à la dérégulation territoriale. De même que Castro et
Pedreño (2012) analysent les modifications législatives
relatives au domaine financier et de travail, nous
envisagerons les traits communs des nouvelles politiques
de (dé)planification touristique aux Baléares, ainsi que les
tensions résultant de la résistance de la société générées
par la dépossession néolibérale et la « dé-démocratisation
» concernant les biens communs. Nous entendons par
biens communs « les résultats de la production sociale, qui
sont nécessaires pour l’interaction sociale et la production
postérieure comme les savoirs, langages, codes,
informations, affects » (Hard et Negri, 2011 : 10). Etant
donné que la qualité de l’environnement est le support de
l’activité économique touristique aux Baléares, sa durabilité
a suscité l’intérêt de nombreux agents sociaux qui s’allient
pour la préserver ou pour l’utiliser pour leur propre
compte. Le cas le plus emblématique est celui des hôteliers.
Et on comprend que leur expression populaire a consisté en
une dénonciation de la baléarisation.
L’implantation des hôteliers baléares dans des pays pauvres
a permis la mise au point de son know how patronal,
expérimenté et perfectionné aux Îles Baléares, y compris
l’instrumentalisation de l’État (Blázquez, Murray et
Artigues, 2011a) pour “dé-démocratiser” les sociétés (De
Castro et Pedreño, 2012). Le capital touristique baléare
domine l’environnement social pour soumettre le cadre
règlementaire à son intérêt. C’est ce qui se produisit avec
sa campagne réussie d’élimination de l’”écotaxe » baléare
(2002-2003). L’écotaxe visait à fournir au bout du compte
des recettes aux administrations publiques pour qu’elles
puissent
investir
dans
des
améliorations
de
l’environnement; mais aussi à contrôler l’offre de logement
touristique en stagnation du fait de l’application de
moratoires sur la croissance, la délocalisation des
opérations touristico-immobilières des hôteliers et
l’attraction du capital par le développement immobilier
touristico-résidentiel non régulé (Blázquez et Murray, 2010;
Binimelis, 2002). Le même gouvernement marionnette qui
a éliminé l’éco-taxe, a aussi levé la protection d’environ 22
400 hectares de parcs naturels, ce qui donne une idée de
son orientation politique et du pouvoir du caciquisme
touristique (Murray, 2005).
• La domination politique des hôteliers baléares
Joan Amer (2006) a analysé l’action politique des hôteliers
baléares, arrivant à la conclusion qu’elle modèle la
règlementation législative de ces îles dès avant
l’instauration de l’actuelle monarchie parlementaire. Joan
Buades (2014) analyse l’internationalisation de ces mêmes
hôteliers, qui ont amplifié leur activité en devenant des
entreprises transnationales. Ivan Murray (2012) attribue un
rôle de premier plan à cette classe capitaliste globale au
centre de son analyse de l’évolution géohistorique du
Mais comme on dit en catalan, volta al món i torna al Born.
La capacité hégémonique de cette classe capitaliste
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internationale imprègne idéologiquement la société
baléare, qui assume son modèle de développement,
perfectionné
après
son
aventure
américaine
d’accumulation par dépossession et gentrification
touristique (Blazquez-Salom, Vallon et Murray, 2011). Les
hôteliers baléares reprennent leurs aises dans leur lieu
d’origine. La crise globale, le renchérissement des
combustibles et l’augmentation des tensions sociales leur
font redéfinir leurs intérêts, en donnant un tour de vis
supplémentaire à leur exploitation touristique des Îles
Baléares.
Graphique 1. Nombre de lits touristiques gérés par les chaînes hôtelières
aux Iles Baléares. Source : Murray, 2012
• La croissance du contrôle du tourisme baléare par les
entreprises
L’actualité nous donne des exemples du changement de
modèles d’investissements par les entreprises hôtelières
aux Baléares (Artigues, Blázquez et Yrigoyen, 2014).
Iberostar choisit un nouvel emplacement près de
l’autoroute de ceinture de Palma (Majorque) pour son
nouveau siège social, construit entre 2008 et 2011. Barceló
Hotels International achète en 2006 l’hôtel Formentor,
établissement doyen de l’offre touristique baléare et
célèbre son 75e anniversaire, « comme un témoignage de
gratitude envers l’île qui l’a vu naître » (www.barcelo.com,
consulté le 8/10/2013). Meliá Hotels International obtient
une “déclaration d’intérêt autonomique” (30/09/2011) lui
permettant de remodeler et “gentrifier” les enclaves
hôtelières qui ont été à l’origine de la chaîne à Magaluf,
avec en outre, dans l’arrière-pays de la même zone, le
projet de quatre nouveaux hôtels et d’un centre
commercial de la chaîne Viva Hoteles. Le projet Meliá
Hotels International adopte le format beach club et, sous le
nom de Calviá Beach Resort, offre un usage préférentiel de
la plage publique. Matutes fait un pari similaire en
transformant son établissement Fiesta Hotel Playa, à En
Bossa (Ibiza) en un beach club nommé Ushuaïa Ibiza Club
Hotel (Aversa, 11/12/2013). Le remodelage de la plage de
Palma renvoie aussi à de nombreux intérêts (Artigues,
Blázquez, 2012) favorables à la « machine de croissance »
urbano-touristique (Logan et Molotch, 1987) avec, comme
nouveauté, l’approbation initiale d’une nouvelle version du
Plan de Reconversion Intégral qui permettrait davantage de
sol urbanisé, au préjudice des espaces libres et naturels, en
fournissant un supplément de 111,67 ha de sols
urbanisables (Yrigoyen et al. 2013). La présence des chaînes
hôtelières n’a cessé de croître, montrant leur hégémonie en
matière de capacité de logement touristique. (voir le
graphique 1 et le tableau 1).
Tableau 1. Pourcentage de lits gérés par les chaînes hôtelières aux Iles
Baléares. Source : Murray, 2012
La crise a justifié des changements des règles pour favoriser
le retour au bercail du capital baléare, désireux
d’augmenter la rentabilité des capitaux spéculatifs dans le
contexte de la crise et tenté par une plus grande
intégration du tourisme au secteur immobilier. Les
administrations publiques ont favorisé cet investissement
urbano-touristique de différentes façons : par l’intervention
keynésienne qui tenta, pendant les premières années de la
crise, de réactiver le secteur de la construction, par
exemple grâce à des méga-projets urbains (Artigues et al.,
2013) ; par des sauvetages financiers d’entités bancaires
(Commission nationale des marchés et de la concurrence,
2014) ; par la légalisation de parcelles illégales, pour
revaloriser des actifs financiers (Hof et Blázquez, 2013) ; par
la revitalisation de projets urbanistiques paralysés, pour
revaloriser les actifs toxiques (Murray, 2013b) ; et enfin, par
la flexibilisation des zones touristiques (Artigues-Bonet; et
al., 2013; Yrigoy et al., 2013). Les hôteliers ont été les
principaux acteurs des changements d’attitude des
administrations publiques, en ce qui concerne le dernier
point.
• Flexibilisation socio-environnementale négative
Les interventions pour la reconversion des enclaves
touristiques génèrent en corollaire d’importantes
conséquences. Les plus graves sont la gentrification de
l’espace, l’instrumentalisation de la durabilité et la
flexibilité négative de la force de travail.
Les projets de restructuration de ces zones renforcent la
ségrégation des classes sociales, en accusant le tourisme de
masse, à faible pouvoir d’achat, de détériorer
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l’environnement. Avec ces restructurations des centres
touristiques, on met l’accent sur la différenciation spatiale
des aires choisies pour la reconversion, en donnant lieu à
un processus de gentrification (Smith, 2002) en soumettant
les espaces publics à l’exploitation des établissements
touristiques privés. L’argument de l’environnement ou du
durable est l’alibi pour favoriser la privatisation des zones
côtières par la construction de beach clubs, en application
de la modification, mentionnée plus haut, de la Loi sur les
littoraux qui, du reste, prend le nom de « Loi 2/13 du 29
mai, de protection et usage durable du littoral ». Ce nom
est un bon exemple de la rhétorique utilisée pour ce
changement normatif néolibéral.
(Preferente, 24/04/2013; Hosteltur, 30/04/2013). Ils
expliquent aussi les chantages exercés par les hôteliers sur
le gouvernement pour lui assurer un appui politique en
échange de régulations à la carte en cas de reconversion
des zones de reconversion à l’étude, indiquant, non sans
une certaine ironie, que les grands groupes hôteliers des
familles Matutes, Barceló et Escarrer « ont des intérêts
concrets qui dépendent des décisions politiques des
institutions gouvernées par le PP2 » (Diari de Balears,
9/10/2013).
Avec la crise on en profite pour flexibiliser la force de
travail. L’emploi dans le secteur touristique est déjà par
essence de mauvaise qualité : faible rémunération, faible
qualification, peu de sécurité d’emploi (Britton, 1991). En
l’absence de possibilité de dévaluation de la monnaie
unique dans les pays de l’UE, la baisse salariale est une
alternative, un moyen pour attirer davantage
d’investissements et de demande touristique. Les salaires
des travailleurs de l’hôtellerie baléare ont été les plus bas
de tous les secteurs économiques en 2011, d’après
l’Enquête Annuelle sur la Structure Salariale (INE, 2013a ;
Diario de Mallorca et EFE, 28/06/2013). Selon la
Comptabilité Nationale d’Espagne, la part des salaires dans
le PIB (au total 44,24%) est tombée sous le niveau des
revenus du capital ou excédent brut d’exploitation (46,16%)
en 2012 (INE, 2013b, Bolaños, 28/02/2013). De plus,
l’embauche illégale est monnaie courante. Sur ce sujet,
l’Inspection du Travail enquête sur les entreprises Nikki
Beach de Magaluf (partie prenante du projet de
reconversion de Meliá Hotels International) et Hotel
Formentor, de la chaîne Barceló (Manso, 09/12/2012).
Même après une année record en matière touristique, le
syndicat patronal hôtelier réclame le gel des salaires
(Hosteltur, 10/12/2013). Les grandes entreprises hôtelières
transfèrent leur know how –dans ce cas, la flexibilité
négative des conditions de travail– depuis les nouvelles
périphéries touristiques vers les régions d’origine, dans ce
cas les Iles Baléares (Blázquez, Cañada y Murray, 2011).
L’hégémonie de l’élite liée au tourisme aux Baléares peut se
démontrer aussi par la légitimation et la propagation de sa
manière de comprendre le développement durable (Igoe,
Neves et Brockington, 2010) comme un capitalisme vert
(Magdoff et Foster, 2011) illustrant le concept de « bloc
historique de développement durable » (SKLAIR, 2000). Son
adaptation au problème environnemental à son bénéfice
implique la mise en place d’alliances avec d’autres
institutions sociales. Par exemple, avec l’Université des Iles
Baléares dont les entreprises patronnent certaines chaires :
la chaire Sol Meliá sur les Études Touristiques, patronnée
par la chaîne hôtelière Meliá Hotels International, et qui
travaille sur le discours sur la durabilité et la responsabilité
sociale des entreprises ; et la Fundación Cátedra
Latinoamericana présidée par Barceló Hotels and Resorts.
Les chaînes hôtelières baléares ont joué un rôle leader dans
la société, à l’intérieur comme à l’extérieur des Iles, une fois
réalisé leur projet de prise de pouvoir comme classe
capitaliste ; et ce, malgré les graves conséquences du
développement urbano-touristique sur la dégradation
sociale, démocratique et environnementale aux Baléares
(Blázquez, Artigues y Murray, 2011a; Murray, 2011 ;
Murray, Blázquez y Amer, 2010). La formation de l’empire
touristique baléar implique donc le caciquisme de la classe
hôtelière, qui aujourd’hui fait partie de la « marque baléare
» (Buades, 2009). La réhabilitation de destinations
touristiques anciennes se fait sous le drapeau de la
durabilité, masquant ainsi une plus grande croissance
urbanistique (Artigues-Bonet, Blázquez-Salom y Yrigoy,
2014) et l’augmentation du domaine corporatif : Iberostar,
Riu, Barceló, Hipotels, Aqua Magica, Grupotel, Hoteles HM,
Mac, etc. à Platja de Palma (Ruiz y Mateis, 06/06/2013 ;
Preferente, 24/04/2013 ; Hosteltur, 30/04/2013) ; Meliá
Hotels International à Magaluf ; Matutes à Platja d’en
Bossa.
• Résistances citoyennes et contre-mouvements pour créer
de la stabilité
Le mouvement écologique a dénoncé les formes les plus
agressives d’urbanisation liées au tourisme et au
développement d’infrastructures – par exemple par l’usage
de la dénomination méprisante de “baléarisation” -, avec
des résultats appréciables en termes de consensus social
(Carte 1). De ce consensus a dérivé la promulgation des
normes de protection du territoire.
La domination sociale des hôteliers est telle qu’ils en
arrivent même à s’en vanter. Leurs propres sources
d’information évoquent leur lobbying pour changer la
législation, en connivence avec le pouvoir politique : ils
prennent l’initiative de projets d’investissements qu’ils
déclarent « en attente de l’approbation du Décret-Loi sur
les Mesures Urgentes » qui « garantirait » ceux-ci
Une explication plus complexe serait que, comme cela s’est
aussi produit aux Îles Canaries, les restrictions à l’expansion
urbano-touristique favorisent l’accumulation du capital au
bénéfice de ” coteries régionales de pouvoir qui ont pu
consolider leur monopole sur les moyens de production du
tourisme au travers de ses groupes de pression, en
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Via@ - revue internationale interdisciplinaire de tourisme
soutenant un modèle de durabilité fondé sur le ‘ tourisme
de qualité ‘ ” (Bianchi, 2004, p. 517). Ainsi il arrive que la
manipulation rhétorique du défi de la durabilité résolve le
problème de l’accumulation de capital fondée sur
l’investissement immobilier, des principales entreprises
touristiques et du secteur de la construction. Les
entreprises dominantes manipulent le mécontentement
populaire, qui s’exprime au moyen de la critique de
“baléarisation”, en utilisant l’appât du “développement du
tourisme durable et de qualité” pour continuer de croître et
favoriser l’accumulation de capital (Hof et Blázquez-Salom,
n.d.); ce faisant, “tout change pour que rien ne change”,
selon le célèbre adage de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.
Le système se vaccine de ses propres contradictions, par
exemple par des alliances entre classes, qui éviteraient
l’effondrement; en reprenant l’analyse de Karl Polanyi : “le
contre-mouvement de protection devait arriver pour
prévenir le désastre d’une économie désintégrée. Polanyi
suggère qu’un mouvement orienté à promouvoir
l’économie du laissez faire nécessite un contre-mouvement
pour créer une stabilité” (Block, 2001, p. xxviii).
29/9/2013, à l’initiative de l’Assemblée des Enseignants
(http: // assembleadocentsib.blogspot.com.es/).
•
Décroissance
démocratique
urbano-touristique
et
radicalité
Il a été prouvé qu’il existe une relation directe entre le
tourisme de masse, l’épuisement des ressources
énergétiques fossiles et le changement climatique (Hall,
Scott y Gössling, 2013). Le tourisme de masse, avec ses
déplacements fréquents et de longue distance, est le type
de tourisme le plus préjudiciable à l’environnement. C’est
aussi la plus contrôlée par le capital corporatif, qui
s’approprie la majorité des bénéfices en les expatriant –
fuite des capitaux ou leakeage– du lieu d’accueil des
touristes (Britton, 1992). Le contrôle de la corporation au
niveau international s’appuie sur les Etats qui, ainsi,
mettent en avant le maintien du crédo du développement,
le maintien de l’échange inégal et, finalement, du système
capitaliste. Le tourisme en soi n’est pas discutable, à l’instar
d’autres activités humaines. Ce qui est discutable c’est le
capitalisme, du fait qu’il dépend d’une croissance
composée, qui n’est pas possible à long terme, car elle
provoque des crises environnementales et sociales non
soutenables, consubstantielles à l’accumulation de capital
par la classe sociale dominante.
Par conséquent, on peut plaider pour que la durabilité
arrive par le biais de la décroissance (Georgescu-Roegen,
1971). Dans ce sens, certaines des mesures proposées pour
faire face à ces menaces et rendre le tourisme plus durable
concernent sa fréquence, les distances parcourues et les
moyens de transport utilisés ; c’est-à-dire, si on applique au
moins ces mesures palliatives : moins voyager, aller plus
près, avec des séjours plus longs, en utilisant des moyens
de transport plus efficaces et recommandés (Hall, 2009).
D’autres propositions ont davantage d’impact sur les
limitations de la croissance urbano-touristique, en
particulier dans les espaces insulaires où la population
montre son mécontentement devant l’excès de pression
touristique (Bianchi, 2004). Tout cela sans oublier que
l’insularité même ou le caractère saisonnier dû au climat
impliquent des limites à la croissance urbano-touristique
dans les petites îles, d’autant plus si elles sont éloignées du
continent (Rullan, 2010).
Carte 1. Carte interactive dénonçant les conflits territoriaux et
environnementaux à Majorque. Source : Fuente: GOB Mallorca (consultée
le 8 novembre 2013).
– See more at: http://www.gobmallorca.com/lacampanya/mapa-de-conflictes.html#sthash.AnIa1Ty5.dpuf
Conclusions
Le conflit social pour la défense du territoire n’est pas
l’unique brûlot aux Baléares. L’endettement hypothécaire
et le sauvetage bancaire se sont soldés par des expulsions,
dénoncées par la Plate-forme de Victimes d’Hypothèque
(http: // afectadosporlahipoteca.com/), et par la
détérioration de la dotation publique de santé et
d’éducation, à la suite des coupes budgétaires. La défense
d’une éducation publique et de qualité a donné lieu à la
plus grande manifestation de l’histoire des Îles Baléares, le
Le capital d’entreprise marque le devenir la société
capitaliste. Dans le cas des Baléares, il s’agit principalement
des hôteliers qui ont renforcé et étendu leur activité à la
faveur de la globalisation néolibérale, en inspirant des
publiques politiques conformes à leurs intérêts, tant aux
Baléares que dans les nouvelles destinations qu’ils
colonisent. Le bras de fer entre leurs intérêts et la société
se manifeste à l’évidence dans le fait de négocier ou de
n°2 – 2014 Varia
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Via@ - revue internationale interdisciplinaire de tourisme
supprimer les “moratoires” à la croissance aux Baléares. Les
changements de règles qu’ils suscitent dans le contexte de
la crise actuelle démontrent leur influence dédémocratisante qui instrumentalise les résistances en tant
que contre-mouvements faits pour favoriser la stabilité du
système. Le bras de fer illustre la domination des
entreprises, face à l’exigence de radicalité démocratique de
la société.
Aversa, L., 11/02/2013, “Cuatro proyectos privados ya han
logrado del Govern el interés autonómico que pide
Matutes”.
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Turismo, 29, pp.11-34.
Comme avec la flexibilité touristico-territoriale analysée ici
– que Ivan Murray compare à un “shock territorial” (2013a,
p. 274) -, les mesures néolibérales qui s’appliquent mettent
en place un marché autorégulé au détriment du bien-être
et de la durabilité. Comme on l’a démontré, plutôt qu’un
marché autorégulé il s’agit d’une instrumentalisation de
l’Etat pour réguler le marché au bénéfice du capital. Tout
cela ajouté à la répression des contre-mouvements de la
société, par des mécanismes de contrôle et de répression
sociale, aboutit à un recul de la liberté, véritable dédémocratisation de la société. Il est évident qu’il faut faire
avancer les contre-mouvements démocratiques au-delà de
l’assainissement et du maintien du système, au-delà des
solutions – plutôt des rafistolages – aux contradictions du
capitalisme. De nouvelles approches anticapitalistes “corévolutionnaires” (Harvey, 2011, p. 20) de l’action sociale,
favorables à la décroissance, y compris du tourisme,
deviennent urgentes et seront indispensables.
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REMERCIEMENTS
Nous remercions pour leur aide les professeurs Rémy
Knafou et Alfonso Fernández Tabales, ainsi que le réviseur
anonyme pour ses corrections et ses remarques.
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November 2007; Volume I, pp. 4-20.
La recherche qui a donné lieu à cet article a été financée
dans le cadre du projet intitulé “Géographies des crises:
analyses des territoires urbano-touristiques des Iles
Balécares, de la Costa del sol et des principales destinations
touristiques des Caraïbes” (CSO2012-30840) du ministère
de l’Economie et de la Compétitivité.
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Grup d’Investigació en Sostenibilitat i Territori, Universitat
de les Illes Balears y LUCID, Centre d’Excellència per a la
Integració de les Dimensions Natural i Social de la
Sostenibilitat, Universitat de Lund.
NOTES
1 Ajout du traducteur.
2 Partido popular, Parti populaire, parti conservateur et
libéral, à nouveau au pouvoir (à Madrid comme à Palma de
Majorque) depuis 2011 (Ndt)..
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n°2 – 2014 Varia
11
Via@ - revue internationale interdisciplinaire de tourisme
POUR CITER CET ARTICLE
Référence électronique :
Macià Blázquez Salom, Un bras de fer sur la décroissance
urbano-touristique, Via@, Varia, n°2, 2014, mis en ligne le
23 janvier 2015.
URL : http://www.viatourismreview.net/Article35.php
AUTEUR
Macià Blázquez Salom
Grupo de Investigación sobre Sostenibilidad y Territorio,
GIST, Departamento de Ciencias de la Tierra, Universidad
de las Islas Baleares
[email protected]
TRADUCTION
Rémy et Hélène Knafou
n°2 – 2014 Varia
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