la bastille, toulouse, … marseille
Transcription
la bastille, toulouse, … marseille
P-O L’hebdo communiste des Paroles citoyennes Christiane Hesnard P.3 N A L A T A C R U E L L I A V A R T LE 1,80 C - N°3457 - Semaine du 13 au 19 avril 2012 LA BASTILLE, TOULOUSE, … MARSEILLE Prenez le pouvoir ! s Mémoire L’histoire sacrifiée P.6 s Cabestany Un succès ! P.8 s Grèce P.4 Un témoin de la crise P.11 2 l’édito politique de René Granmont LU - VU - ENTENDU N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Gare aux gorilles ! Mille et une raisons Parce que nous voulons en finir avec les années Sarkozy, parce que nous ne voulons plus de ce président des riches, affichant sa morgue et son mépris souverain du peuple, piétinant les choix de la majorité des citoyens que ce soit sur la constitution européenne ou sur la réforme des retraites. Parce que, à la lecture du projet du président sortant, nous savons qu’il veut encore plus accabler l’immense majorité de notre peuple au profit de ses amis du Fouquet’s, de ses copains du CAC 40. Parce que nous voulons battre le parti de la haine, de la division, parce que le Front de gauche a été bien seul pour combattre résolument le racisme et la xénophobie, pour démasquer l’imposture de la fille Le Pen et de son programme ultra-réactionnaire. Parce que nous savons qu’en essayant de ménager la chèvre et le chou, c’est toujours le chou qui est mangé et qu’à défaut de prendre le taureau par les cornes et de refuser tout concession au monde de la finance et des banques, aucun changement durable ne pourra se construire en France. Parce que nous sommes persuadés que si nous ne reprenons pas le pouvoir sur les marchés, si nous ne reprenons pas des dizaines de milliards d’euros à ceux qui pillent le travail, qui pillent la planète, nous serons condamnés à n’améliorer notre vie comme celle de la plupart de nos concitoyens qu’à dose homéopathique et que rien ne changera vraiment pour nous et pour eux. Parce que nous voulons que la gauche gagne et qu’on constate chaque jour, contrairement à ce que disent tous ceux qui veulent tout sauf un vrai changement, que la montée inexorable de Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote renforce les chances de victoire de la gauche, quel qu’en soit le porte-drapeau au second tour. Parce que nous voulons en finir avec la monarchie présidentielle et que nous voulons rendre ses titres de noblesse à la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité », parce que nous voulons une VIe République. Parce que nous voulons plus de pouvoirs réels pour les citoyens, pour les salariés et parce que le candidat du Front de gauche ne dit pas « je » mais « nous » et qu’il nous fixe comme objectif « Prenez le pouvoir ». Parce que nous voulons le Smic à 1700 euros, la retraite à 60 ans pour tous, la fin de la précarité, l’égalité des salaires pour les hommes et les femmes, une école émancipatrice pour tous les enfants, la fin de la loi Bachelot, un pôle public financier, un pôle public de l’énergie, la planification écologique, une politique de paix et de coopération, … Pour toutes ces raison et pour beaucoup d’autres encore, le seul bulletin qui convienne, c’est celui du Front de gauche, celui de Jean-Luc Mélenchon. L’effet « Affiche rouge » Samedi, sale temps sur Perpignan. Restez chez vous ou partez en balade. Alors que notre président candidat daignera quitter sa tour d’argent pour venir user ses talonnettes sur la douce terre catalane de Rivesaltes, les molosses du Front National seront également de sortie. Sous la houlette de Louis Aliot, numéro 2 du parti, sera organisé le dépôt d’une gerbe « aux morts de l’ex-Empire français » devant le monument aux morts du square Bir-Hakeim, en compagnie de Gilbert Collard. L’empereur Napoléon III n’ayant pu répondre à l’invitation par la positive, Marine Le Pen n’a pas jugé utile de faire le déplacement… C’est toujours ça. Depuis quelque temps maintenant, la presse se lâche sur le candidat du Front de gauche. Après l’incroyable éditorial de Christophe Barbier dans l’Express, « Pour en finir avec Mélenchon », voilà que la très droitière revue « Valeurs Actuelles » fait sa une sur le candidat rouge. En portrait pleine page, un Jean-Luc Mélenchon à l’index pointé menaçant, la bouche déformée et les sourcils froncés, souligné par une accroche toute en nuances : « L’enragé ». Le maquettiste devait manquer de temps pour ajouter au tableau le couteau entre les dents. Allez, encore un effort les gars, et vous nous refaites le coup de l’Affiche rouge ! Quand en 1944, la France pétainiste placardait dans tout Paris les visages de son « armée du crime », ces résistants étrangers des FTP-MOI présentés comme des criminels, elle en faisait auprès de toute la population des héros de la résistance. Mille sabords ! Mythomanie. Effrayés ! Littéralement effrayés les éditorialistes de l’Express, du Nouvel Obs, du Point et confrères après l’étude menée par l’Institut de l’entreprise qui évalue à plus de 100 milliards le coût du programme du Front de gauche. Comment ! Autant d’argent ? Inadmissible ! Persuadés d’avoir mis le doigt là où ça fait mal, chacun donne les chiffres : retraite à 60 ans, 27 milliards, remboursement à 100% des dépenses de santé, entre 23 et 76 milliards, pôle public de l’énergie, 142 à 152 milliards,… Bouh, tremblez ! Sauf qu’avant cette incroyable révélation de l’Institut de l’entreprise pilotée par le Medef, le programme était déjà chiffré depuis septembre. Pourquoi une telle surprise ? Oui, le Front de gauche met « l’humain d’abord » avant la finance. Oui, il s’en donne les moyens. Serait-on en pleine épidémie de trouillotite aiguë dans les directions ? En tout cas, merci pour la pub ! Le 6 avril dernier, Nicolas Sarkozy est en meeting à Caen. Voulant lancer une pique à François Hollande concernant son intention de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, le pauvre homme est soudain atteint de mythomanie aiguë. « Avec Nathalie Kosciusko-Morizet, nous avons été à Fukushima. Apparemment François Hollande, non ! ». En réalité aucune de ces trois personnes ne s’y est rendue. Nicolas Sarkozy a dû confondre Tokyo et Fukushima lors de son passage éclair de 3 heures dans le pays le 31 mars 2011. L’effet des radiations sans doute... Pied de nez Sur l’application Facebook intitulée « Vos idées pour la France forte », les sympathisants UMP peuvent proposer une idée qui, par la suite, est soumise aux votes des internautes. Les auteurs des idées les plus populaires seront reçus au siège de campagne par Nathalie Kosciusko-Morizet. Au bout de quelques jours, une idée s’est bien plus démarquée que les autres : « l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe »... Voilà un beau pied de nez fait à Nicolas Sarkozy toujours réfractaire sur la question. Le Travailleur Catalan 44 av. de Prades - 66000 Perpignan Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14 Courriel : [email protected] Site internet : www.letc.fr Commission Paritaire N° 0414 C 84 621 N° ISSN 1279-2039 Gérant : Christian Diéguez Impression : Imprimerie Salvador Directeur de publication : 33 bd.d’Archimède - 66200 Elne (France) René Granmont Webmaster : Christian Diéguez Publicité : Richard Siméon politique N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 3 « Soyons vigilants, ne nous endormons pas après le 6 mai ! » Christiane Hesnard, une « ancienne » des Bella. Une vie bien remplie, une histoire, des histoires. Christiane nous les confie, avec enthousiasme et pudeur. Pour convaincre, et pour que les plus jeunes se lèvent, agissent, pour un monde meilleur. T.C. : Qui êtes-vous, Christiane ? Christiane Hesnard : J’ai 84 ans. Je suis retraitée. Originaire de Créteil, en banlieue parisienne, avec un oncle commandant dans la « résistance à l’ennemi », et, adolescente, mon école occupée par les Allemands. Forcée, j’ai appris l’allemand, et cela m’a permis d’aider les résistants. J’ai épousé un résistant, le bras droit de mon oncle. C’est pourquoi je suis si sensible au « résister » de Jean-Luc Mélenchon. En 2013, cela fera 40 ans que je suis dans le département. En 1973, quand je suis arrivée, il y avait 2 députés de gauche dans les Pyrénées-Orientales. Paul Alduy, pour le PS et André Tourné, pour le PC, jusqu’en 1986. Maintenant, il y en a 4 de l’UMP. Que de changements, en quarante ans ! Quand je suis arrivée, donc, je n’avais pas de travail et, par nécessité, j’avais besoin d’en trouver un. Ancienne secrétaire, je n’ai rien trouvé d’équivalent. Des petits boulots dans le maraîchage, les vendanges, puis, j’ai été ouvrière à domicile pour Bella. Je faisais des vêtements de poupée à la machine à coudre. Nous étions drôlement exploitées car il fallait acheter son propre fil, ses propres fournitures et nous étions mal payées. Jusqu’en 1981, au total, nous étions plus de 1 000 salariés. T.C. : Et les problèmes commencent ? C. H. : Oui. En 81, c’est le premier dépôt de bilan. La gauche vient d’arriver au pouvoir. En quelque sorte, elle a soutenu la reconversion de dizaines d’ouvriers en aidant à l’ouverture de l’hypermarché à Claira, devenu Carrefour aujourd’hui. Il ne restait plus que 315 ouvriers à l’usine et de moins en moins d’ouvrières à domicile. L’entreprise, rachetée par Berchet, avec l’aide de l’Etat, dépose à nouveau le bilan en 1984, tout en prévoyant la réouverture à l’étranger, où la main-d’œuvre était moins « chère ». Je me suis, à ce momentlà, sentie vraiment concernée. T.C. : Et là, ce sont les luttes. Pouvez-vous nous en parler ? C. H. : Bien sûr. Avec l’intersyndicale, un comité de soutien avec tous les syndicats et les partis de gauche a été créé. C’était un véritable désastre économique. Qui, dans les P.O., n’avait pas eu un frère, une tante, une connaissance ayant travaillé chez Bella ? Nous avons donc occupé l’usine de septembre 84 à décembre 85. Nous avons multiplié les actions pour obtenir l’aide des pouvoirs publics, fait des manifs monstres, même avec les agriculteurs qui ouvraient la manif avec leurs tracteurs ! Nous avons remis les machines en route, vendu des poupées partout en France, monté une radio, qui diffusait des nouvelles de la lutte mais aussi d’autres rubriques, des chants de lutte. Nous avons tout tenté, remis le « dossier » en main propre à Mitterrand, mené une campagne « électorale » aux cantonales de 1985, pour expliquer encore notre lutte. Mais, malgré tous nos efforts et toutes les solidarités, nous n’avons pas réussi à gagner. A la veille de Noël, peu nombreux dans l’usine, les forces de l’ordre nous ont évacués et ont mis les scellés sur l’usine. T.C. : Que s’est-il passé, ensuite. C. H. : Il fallait rechercher du travail. Ce fut très difficile car les patrons du département craignaient l’embauche d’un « Bella ». Nous avions l’impression d’être lâchés, par les institutions et les partis politiques. La période était difficile. Pourtant, je garde un souvenir émotionnel très « Espérons que cette fois nous allons nous débarrasser de Sarkozy. » fort. Nous nous étions battus pour un but commun. J’ai vraiment découvert à ce moment-là ce que pouvait être la solidarité ouvrière. T.C. : Aujourd’hui, vous soutenez la candidature de Mélenchon. C. H. : Oui. Je n’ai jamais renoncé. J’ai participé à tous les grands mouvements sociaux, sur tous les grands sujets, les retraites, la sécurité sociale, les libertés, le droit d’asile… Totalement investie au moment du référendum sur le traité européen, qui, finalement, nous a été imposé (avec l’abstention des socialistes). Je me tiens informée, j’écoute, je parle avec ma fille qui est responsable syndicale, je lis la presse, le « Canard enchaîné » et, chaque semaine, le TC qui est le seul journal à parler des mouvements sociaux dans le département ! Je participe à des réunions d’information (ATTAC, collectif du droit des femmes,…) et ne manque aucune soirée pour soutenir les familles sans-papiers avec l’association Bougetoit. Aujourd’hui, le programme du Front de gauche et Jean-Luc Mélenchon représentent un grand espoir. Ce ne sont pas des promesses, c’est un appel à la mobilisation. Espérons que cette fois, nous allons nous débarrasser de Sarkozy, qui, en 5 ans, a tenté de défaire tous les acquis sociaux de la Libération. Aujourd’hui, tout est à prendre et à refaire. Mais soyons vigilants, ne nous endormons pas après le 6 mai. Propos recueillis par Michel Marc Place au peuple Meeting de Jean-Luc Mélenchon à Marseille le 14 avril Le Front de gauche des Pyrénées-Orientales organise un transport en bus pour la manifestation et le meeting de Jean-Luc Mélenchon qui aura lieu au Prado à Marseille. Les bus partiront le 14 avril à 8 heures de Perpignan (parc des expositions) avec un retour à 19 heures de la plage du Prado. Il reste une cinquantaine de places disponibles, les inscriptions sont prises au 04 68 35 63 64. Une participation de 25 ` sera demandée à l’inscription pour le voyage. 4 politique N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Assemblées citoyennes A Sainte-Marie-la-Mer, le vendredi 13 avril à 18h. Salle Omega. Vous êtes déçus, en colère et en même temps pleins d’espoir avec une belle soif de changement. En présence des candidats du Front de gauche, Françoise Fiter et Patrick Cases. A Corbères-les-Cabanes, le vendredi 13 avril à 18h30. Salle des fêtes. Pour construire ensemble une alternative politique qui réponde aux attentes populaires… En présence des candidats du Front de gauche, Daniel Borreill et Dany Benquet. A Vinça, le vendredi 13 avril à 20h30. Salle Lussato. Pour construire ensemble une alternative politique qui réponde aux attentes populaires… En présence des candidats du Front de gauche, Daniel Borreill et Dany Benquet. A Saint-Laurent de la Salanque, le samedi 14 avril à 11h. Salle Tramontane. Une rencontre-apéritif-débat, en présence des candidats du Front de gauche, Françoise Fiter, Patrick Cases et de Jean Vilert, conseiller municipal. Au Soler, le samedi 14 avril de 10h à 12h. Au centre ville. Une rencontre citoyenne avec Daniel Borreill et Dany Benquet, candidats du Front de gauche. A Perpignan Saint-Martin, le lundi 16 avril à 18h30. Mairie de quartier, rue des Romarins. En présence des candidats du Front de gauche, Jean Vila et Nicole Gaspon. A Canet-en-Roussillon, le mardi 17 avril à 18h. salle des mariages en face de la place de Saint-Jacques. En présence des candidats du Front de gauche, Françoise Fiter et Patrick Cases. A Arles-sur-Tech, le mercredi 18 avril à 18h30. Salle des fêtes. En présence des candidats du Front de gauche, Nicolas Garcia et Chantal Dubon. A Prades, vendredi 20 avril à 20h30. Halle des sports, plaine Saint-Martin. Comme en 2005, non à l’Europe de la finance, oui à l’Europe des peuples ! Une autre Europe au service des peuples est possible ! Nous, ensemble, on peut ! Avec Raoul-Marc Jennar. Annulation L’initiative du 21 avril sur la place de la République est annulée. Cette initiative qui avait été prévue dans le cadre des élections présidentielles pour rebaptiser la place « Place de la 6e République » ne pourra pas avoir lieu. Les règles qui régissent les élections présidentielles l’interdisent, la clôture de la campagne électorale étant fixée au samedi 0 heure. « Nicolas Sarkozy perd les pédales » Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a réagi aux propos du candidat de l’UMP, qui s’en est pris au secrétaire général de la CGT, l’accusant de mener campagne contre lui parce qu’il serait « membre du Bureau politique du Parti communiste comme chacun le sait ». « C elui qui se présente comme « le candidat de la vérité » vient de lâcher un triple mensonge: le Bureau politique du PCF est une instance qui n’existe plus depuis 15 ans ; Bernard Thibault n’a jamais été membre de l’instance qui l’a remplacé, le Bureau national. Il a participé, entre 1997 et 2001, aux réunions du Conseil national, organe qu’il a quitté peu après être devenu secrétaire général de la CGT, précisément pour marquer l’indépendance de son syndicat vis-à-vis des partis politiques et du Parti communiste. L’attaque est d’autant plus injuste, que la redéfinition des liens entre le syndicat et les partis politiques est un des chantiers les plus sûrement menés par Bernard Thibault depuis qu’il est à la tête de la centrale syndicale. Le 17 juillet 2001, lors d’une rencontre avec le PCF, il avait présenté à Robert Hue, secrétaire national du PCF, un texte de six pages, invitant à « réévaluer » leurs rapports. Il invite à redéfinir des relations basées « sur le respect mutuel et la franchise », affirme que le syndicat exclut « toute attitude de soutien ou de co-élaboration d’un projet politique » mais que cette orientation ne signifie pas neutralité. Il est normal, explique Bernard Thibault, que « se manifestent des convergences et aussi des divergences entre organisations qui n’ont pas la même vocation ». Des divergences, il semblerait qu’il n’y en ait pas qu’un peu entre la CGT et le bilan économique et social du président sortant. Dans un communiqué, le secrétaire général de la CGT ironise : « la seule citation de son nom provoque des réactions hostiles dans diverses manifestations publiques et pas seulement dans les meetings de la CGT ». Il juge aussi que l’attitude du président Nicolas Sarkozy « à l’égard du premier syndicat du pays n’est pas digne du président de la République d’un pays démocratique. » Le candidat de l’UMP tombe bien bas. » Banquet communard le 1er mai Fête du Travail. Le Front de gauche prendra une part active dans le défilé du 1er mai et organise un banquet communard au Bocal du Tech. L e 1er mai, le Front de gauche sera présent dans le défilé organisé par les syndicats interprofessionnels des Pyrénées-Orientales. CGT, FSU, CFDT, Solidaire, CFTC et FO défileront côte à côte. Mais pour le Front de gauche, être présent dans cette manifestation, va bien audelà du symbole. Plus que de la solidarité, c’est une continuité qui s’opère dans la pratique politique de ce rassemblement anticapitaliste. Au moment crucial où, 5 jours plus tard, les Français auront à décider de leur destin, le Front de gauche s’affiche du côté des salariés, de la bataille idéologique, dans la continuité du rassemblement qui s’est construit avec eux et pour un projet « L’Humain d’abord ». Le 1er mai sera la première occasion, pour le Front de gauche et ses militants, de rappeler partout en France que cette « histoire » ne se terminera pas avec les élections présidentielle et législatives, mais, bien au contraire, que tout commence et doit s’amplifier ! « Le SMIC à 1700 `, la retraite à 60 ans pour tous et à taux plein, seront les premiers dossiers brûlants qui seront mis sur la table des sommets sociaux que nous exigerons dès la rentrée » ont répété Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Le 1er mai, le Front de gauche compte bien rappeler au Medef qu’il vit ses derniers jours de tranquillité et à Sarkozy ses derniers instants au Pourvoir. Fort de l’adhésion de centaines de milliers de personnes, le Front de gauche tend à incarner la continuité politique qui a cruellement fait défaut au mouvement social. Un sentiment qui a renforcé l’idée que l’alternative proposée par le Front de gauche était crédible bien au-delà des forces politiques anticapitalistes et des militants politisés. Ce souffle d’espoir pourrait bien balayer tous les pronostics établis et les plans pré-vendus par « l’intelligentsia ». Le Front de gauche n’est plus seul, il est porté en France mais aussi en Europe. Alors attention, nous pourrions vivre un Premier Mai historique, le pire cauchemar du Medef ! Le Front de Gauche organise, à la suite de la manifestation du 1er mai, un méchoui au Bocal du Tech (Parc de la Fête du Travailleur Catalan), banquet communard à partir de 13h. Plus de 500 signatures dans les Pyrénées-Orientales Voici une quatrième liste de 72 signataires qui porte le total général à ce jour à 507 Liste de 72 noms supplémentaires (soit un total de 507) ARENAS Anne (éducatrice), ARENAS Pierre (étudiant), BELUCH Jean-François (retraité Education nationale), BERLAND Marianne (infirmière), BERLIAT Danielle, BERNARD Claude (La Poste), BES Lucie (intervenante sociale), BIRBAUM Gilles (enseignant SNES), BOSC Gilbert (conseiller municipal), BOYER Albert (retraité ville de Lyon), CALA Claude (retraitée), CARLE Hervé (conseiller municipal Millas), CARRIO Jean (retraité RATP), CASELLAS Robert (retraité banque), CHIVALIER Guy (retraité), CONSTANT Joseph (retraité, PCF), CONSTANT Marie (retraitée, PCF), DELORT Isabelle (employée), DENIS Pier- re (retraité), DUPUY Jeannine (retraitée), ERLANGER Magalie, FORTO Françoise (retraitée), FRERY Gérald (reconversion), FLIPPE Danièle (cadre sup de santé), GAUVIN Benoît, GINESTES Robert (conseiller municipal Elne), GRANDO Gilbert (enseignant retraité), GUDIN Jean-Jacques (retraité), GUERLIN Francis (conseiller municipal Fillols), GUERRERO Aurélie (étudiante), HAMEDANI Farida, HUGON Jean-Paul (retraité), HUGON Marie-Thérèse (retraitée), HUGON Nicolas (sans emploi), JUMEL Bernard (psychologue scolaire), LABUCHE Mélanie (ouvrière), LANGLAIS Claire (enseignante), LANGLAIS Loïc (citoyen humaniste, enseignant, CGT), LANTERMINO Nicole (militante pacifiste), LOPES Micheline (retraitée), MANDINE Jacques (militant associatif), MANDINE DUROURE Anita, MENNY Jean-François (syndicaliste), MONIER René (retraité), MONIER Roselyne (retraitée), MONTAGNE Jean-Michel (retraité), MORVAN Thomas (retraité), MOULIN André (retraité SNCF), NAVARRO José (agent social), NORMAND Rose-Marie (retraitée), OBERMEYER Bernard (maçon), OLIVE Christophe (DS CGT), PALAU Ernest (menuisier, adjoint au maire d’Arles-sur-Tech), PARROT Gérard (agriculteur retraité), PARROT Simone (maire honoraire d’Alenya, PCF) , PONS Hélène (PCF), PUIG Jean-Baptiste (agent territorial), RAULT Chantal (professeur des écoles), RAWLINS Antony, RAYMOND Jean-Claude (retraité, PCF), SEBYRE Nathalie (infirmière), SIMON Daniel (retraité), TARRASO Andrée (retraitée), TUBOEUF Lionel (retraité Renault), TORRES Sylvie (conseillère municipale d’Alenya), VILACEQUE Jacqueline (infirmière), WACQUIEZ Dominique (enseignante), WOLFF Suzanne (retraitée), YVON Charlène, YVON Françoise, ZAPARTY Jolan (étudiant journaliste), ZEYTANDU Alain. Pour signer cet appel, écrire à [email protected] en précisant nom, prénom et intitulé souhaité (par exemple : syndicaliste, salarié SNCF, militant associatif, …) politique N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 5 Radiographie des circonscriptions Elections législatives. Nous poursuivons le tour d’horizon sur les enjeux des élections dans notre département. Aujourd’hui, Daniel Borreill, catalan « jusqu’au bout de la baratina », de grands parents paysans et ouvriers communistes, a grandi entre nature et résistance, sur les flancs du Canigou. Très tôt syndiqué à la CGT, à la SNCF, puis élu à la mairie d’Enveigt, maire adjoint, président du SIVOM de la vallée du Carol (1989-1995), actuellement conseiller municipal à Serralongue. A bientôt 53 ans, toujours en activité à la SNCF, formateur depuis 1995, « l’attrait pour la nature ne l’a jamais quitté », il a fondé avec d’autres une association de minéralogie et de paléontologie, organisant chaque année une grande exposition. Candidat présenté par le Front de gauche, dont il apprécie la dimension plurielle et volontaire, il est membre du Parti de Gauche. plaine du Roussillon, ses vergers et son agriculture, le piémont, le Conflent, les Garrotxes, le Capcir et la Cerdagne, jusqu’à Porté. « Dans nos montagnes, de nombreuses activités sont mises à mal par un recul régulier de l’emploi et des services publics (santé, école, douanes, poste, …) . Le tourisme, activité aléatoire, ne suffit pas à couvrir les besoins de l’ensemble en termes d’emploi et de salaires ». La recherche et les études scientifiques, l’industrie (filière bois, solaire, hydraulique, …) ne sont pas au niveau où elles devraient être. Dans l’ensemble, l’emploi, rare et souvent précaire, le faible pouvoir d’achat, le manque de logements sociaux, comme ailleurs, nous conduisent à avancer les propositions alternatives, celles de « l’humain d’abord », celles du développement et de la planification écologique. En face, Jean Castex, UMP, conseiller de Sarkozy depuis de longues années, devra répondre des mesures du gouvernement depuis 5 ans, des suppressions d’emplois publics, de la perte d’emplois privés, de la TVA sociale… et tentera de faire oublier le bilan. Ségolène Neuville, présentée par le PS, portera le projet minimaliste de François Hollande, et négligera, sans aucun doute, d’évoquer la position des siens au Sénat, s’abstenant lors du vote sur le MES, Mécanisme européen de stabilité financière, condamnant les peuples d’Europe à l’austérité obligatoire. Il y aura un candidat du FN. Dans la quatrième, Nicolas Garcia et Chantal Dubon La 4e. « Une circonscription plutôt rurale, petites villes et villages, qui, malgré son énorme potentiel, connaît beaucoup de difficultés et sa population avec elle. La mer (plages et ports), la montagne, la frontière avec la Catalogne, de grosses possibilités pour le thermalisme et la balnéothérapie, Nicolas Garcia, 51 ans, père et grand-père, plusieurs fois, est le maire d’Elne. Paysagiste de formation, rédacteur de presse aujourd’hui, il est le président du syndicat intercommunal de production d’eau potable qui englobe le canton de la côte Vermeille, celui d’Argelès-Les Albères et une partie importante du canton d’Elne. Il est aussi membre de la commission nationale des gens du voyage, chargée de propositions au gouvernement sur cette question. Il est responsable départemental du PCF. sans oublier l’agriculture, la filière bois, l’élevage et un réel potentiel ferroviaire. Pourtant, aujourd’hui, rien de tout cela n’est exploité comme un atout. L’aménagement du territoire est à la dérive, le rail en déliquescence, les lycées en concurrence, la viticulture et le reste de l’agriculture à la rue, les bateaux de pêche déchirés, les établissements de santé déménagés, le tourisme sous-utilisé ». Il y a ici, comme ailleurs, de plus en plus de chômeurs, de pauvres, de précaires. Les politiques nationales et européennes, libérales ou social démocrates, ont plongé ce magnifique espace dans une situation catastrophique. Les Aspres, le Vallespir, la plaine autour du Tech et la côte méritent mieux. En face, Jacqueline IRLES, UMP, qui n’a rien fait, hormis les parades dans les cérémonies et les fêtes locales, devant les objec- © Jean Quillio Les circonscriptions des P.-O. Dany Benquet, co-secrétaire départementale du Parti de Gauche, a grandi à Perpignan. Son activité professionnelle à l’Education nationale l’a conduite un temps hors du département et s’est terminée au collège de Céret. Elue « gauche plurielle » à Hyères, dans le Var, elle a quitté le PS en même temps que Jean-Luc Mélenchon. Pour elle , « le programme, porté par l’Humain d’abord, correspond tout à fait à la conviction qui est la mienne depuis longtemps ». tifs photographiques. Elle devra s’expliquer sur le « bilan », sur ses votes à l’Assemblée, sur la politique qu’elle soutient. Le candidat du PS, Pierre Aylagas, brigue son premier mandat de député. Il est déjà maire, conseiller général et président de la communauté de communes. « Il représente une politique qui ne répond pas aux attentes, ni sur les salaires, ni sur l’Europe, ni sur la retraite, ni sur l’austérité ». La campagne est déjà largement commencée, sur les marchés, en réunions publiques, en assemblées citoyennes. « Il vous faut un élu, un député du front de Gauche, pugnace, qui résiste, qui défend les gens et ses convictions, un élu qui aime aussi bâtir en s’appuyant sur les populations, sur leurs luttes et leurs exigences ». Les choses avancent. Michel Marc © Jean Quillio © Jean Quillio La circonscription du « Train » et de la Têt. Une grande circonscription, très longue, empreinte de culture et d’histoire catalane. Très diverse. En « montant », d’est en ouest, de la ville à l’Andorre, de la plaine aux sommets, elle comprend 3 cantons urbains (Perpignan 2, 6 et 8), populaires et « bourgeois », Saint-Jacques, gare et Saint- © Jean Quillio nous terminons ce survol par les 3e et 4e circonscriptions. Assiscle, entre habitat ancien et nouveau, Dans la troisième avec la gare au centre, déjà. Puis, ce sont Daniel Borreill et Dany Benquet les cantons de Saint-Estève, le Soler, Thuir, la Chantal Dubon, du Parti de Gauche, est psychologue scolaire dans le RASED de Port-Vendres. Elle a d’abord été enseignante spécialisée auprès des élèves en difficulté dans le secteur d’Arles et du Haut Vallespir. Militante syndicale, très engagée contre les dégradations infligées à l’école publique, dont la suppression des RASED, elle conteste la part belle faite aux officines privées de soutien scolaire, elle défend « une école laïque et indépendante de toute pression idéologique ou marchande… ». dans le département 6 N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Modernisation de la Mémoire : attention danger ! Conférence. Mercredi 4 avril une soixantaine de personnes étaient au rendez-vous de la conférence-débat sur les dangers de la modernisation de la Mémoire, organisée au Conseil général. Un thème délicat mais pourtant souvent traité avec mépris par les responsables gouvernementaux. Histoire. Aleth Briat, chargée de mission mémoire, anciens combattants, résistants, Shoah, guerre d’Algérie à l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) est intervenue sur le contenu des programmes d’histoire au collège et au lycée. C ’est la IIIe République qui a instauré une obligation pour toute la scolarité d’enseigner l’histoire et la géographie. Nous avons aujourd’hui une altération de cette obligation, car, pour la première fois depuis la IIIe République, on n’enseignera plus l’histoire dans la classe de terminales S. Jusqu’en 1940, il n’y avait pas trop de problème avec les programmes. Puis il y a eu de plus en plus d’élèves dans les lycées, de nouvelles visions des annales sont apparues du côté des historiens. » Le premier grand changement s’opère avec la mise en place d’un collège unique en 1975 par le ministre Haby. « Il fallait faire tout le programme pour que ceux qui partent en enseignement professionnel puissent y accéder. On a donc fait tout le programme de la 6e à la 3e, pour le recommencer de la seconde à la terminale. Cela a alors été le triomphe de la non chronologie et donc de l’histoire thématique. Mais ce programme étant mal fait, il a été vite abandonné. Depuis, de 1980 à aujourd’hui, on ne fait que modifier, c’est devenu de plus en plus complexe. Aujourd’hui, nous n’avons plus de conseil national des programmes, mais un haut conseil de l’éducation avec des groupes d’experts qui, généralement, n’ont jamais mis le pied dans une classe. Ceci est couplé avec la précipitation du gouvernement afin de finir de réformer avant les élections présidentielles. » « On est également accablé par toutes les commémorations que nous demandent le gouvernement, comme, par exemple, François Bayrou, à l’époque ministre de l’Education nationale, qui nous demandait de commémorer l’armistice du 8 mai « 1945 comme fin de la guerre. » Il ne s’agissait bien évidemment pas d’un armistice, mais d’une capitulation allemande et, de plus, les combats continuèrent jusqu’à la capitulation japonaise le 2 septembre 1945... « On en arrive donc à des gens qui ne connaissent rien, qui envoient des textes d’une désolation absolue. Tel que le président Sarkozy qui voulait que chaque enfant prenne en responsabilité un enfant mort lors de la Shoah, que soit effectué la lecture de la lettre de Guy Moquet... Alors qu’en parallèle, il n’y a rien eu pour le 19 mars et la fin de la guerre d’Algérie... » Les programmes d’histoire mis en place depuis la rentrée de 2011 imposent l’étude de 5 thèmes, dont le deuxième s’intitule « Les guerres au XXe siècle ». On y étudie à la suite la première guerre mondiale, la deuxième, la guerre froide puis, tous azimuts, Sarajevo, la guerre du golfe, le conflit israélo-palestinien. La partie suivante s’intitule « les totalitarismes ». Comment voulez-vous expliquer les guerres sans avoir expliquer les totalitarismes ? Les noms d’Hitler, Churchill ou de Gaulle sont à peine cités, quant à ceux des résistants, ils sont totalement absents. Les professeurs ne savent plus où ils en sont et lorsqu’ils questionnent les inspecteurs, ceux-ci leur répondent de faire comme ils le souhaitent. » La situation est donc alarmante, mais faut-il pour autant céder au fatalisme ? Si les programmes ont été aussi rapidement et facilement modifiés dans ce sens, un retour à un enseignement de l’histoire de qualité pourrait être effectué de la même manière. Tout dépendra donc des volontés des politiques dans les prochaines années. « Nous allons vers une relativisation de l’histoire » Nicole Rey. En feuilletant un manuel scolaire, la présidente de l’AFMD montre que la dernière décision concernant le 11 novembre vise à laisser dans l’oubli certaines vérités historiques. C ’est d’abord Nicole Rey, présidente des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, qui a pris la parole. « Il existe une inquiétude sur le traitement réservé à la Mémoire portée et défendue qui s’inscrit dans l’histoire de la seconde guerre mondiale et aux évolutions dont elle fait l’objet, tant au niveau national qu’au niveau européen. Il est de bon ton de parler ces derniers temps de réformes, le domaine mémoriel n’y échappe pas, il est question au plus au niveau de l’Etat de moderniser la Mémoire. » Cette modernisation peut être effectuée à deux niveaux, le premier étant la modification des formes de sa représentation : « Dans ce cas, nous avons été les premiers à militer pour de nouveaux modes de transmission, notamment avec l’expression artistique ». Ou bien d’en modifier le sens, le contenu : « On considérerait donc que les valeurs dont est porteuse la Mémoire ne correspondent plus aux réalités du jour et aux nouvelles valeurs de l’Europe actuelle. En quoi les valeurs de la Résistance et de la Déportation ne seraient pas adaptées à l’Europe actuelle ? ». De la longue liste des changements impliqués par cette modernisation, le plus visible est la loi proclamant le 11 novembre « journée dédiée aux morts de toutes les guerres ». « Ce Memorial Day à l’Américaine n’est-il pas le premier pas vers la suppression de certaines commémorations nationales telles que le 8 mai, ou encore la journée nationale de la Déportation. Soyez tous conscients que cet amalgame commémoratif fait peser sur les Mémoires qui nous sont propres l’abandon de leur spécificité. Car c’est le sens de l’événement commémoré qui confère toute sa valeur à l’acte commémoratif. » Cette modernisation a commencé en 2004, proposée sous le thème de réconciliation franco-allemande. Sur les lieux mêmes du débarquement, le président Chirac déclarait devant le chancelier Schröder : « Dans le respect de l’Histoire des combattants et du sang versé, sachons rester fidèle à l’héritage, aux sacrifices, aux messages de nos pères, sachons donner corps aux valeurs humanistes de respect, de dialogue et de tolérance pour lesquels ils ont donné leur sang ». Nicole Rey souligne : « Il honore donc en bloc le sang versé en commun des victimes et des bourreaux en rendant hommage à leur valeur humaniste et de tolérance commune et cela sur les lieux mêmes où la coalition antifasciste se confrontaient aux combattants de l’Allemagne nazie. » L’exemple d’un manuel Pour appuyer ses dires, Nicole Rey a ensuite passé en revue les 30 pages introductives d’un manuel scolaire d’histoire édité chez Nathan et réalisé par des Français et des Allemands. « C’est un symbole de cette logique de récon- © Roger Hillel Des programmes décidés par des gens qui n’y connaissent rien ciliation, proposé aux enseignants des terminales sous le titre : L’Europe et le monde depuis 1945 ». Le contenu y est une décision politique entre les deux gouvernements, et, malgré son titre, il a exclu tous les autres pays concernés. Les belligérants n’y sont pas explicitement nommés, on parle de « camp des vainqueurs », de « puissance de l’axe ». Au chapitre 1, les auteurs surprennent par la première phrase : « On ne peut fixer la fin de la guerre à une date précise. » Certes les combats n’ont pas cessé en un jour, mais il est très surprenant de ne pas voir apparaître la date du 8 mai 1945 car celle-ci doit être emblématique pour les élèves. Sur le plan humain, on peut lire : « En libérant les camps, les alliés découvrent des crimes d’une barbarie effroyable ». Mais pas un mot sur les responsables de cette barbarie, notamment sur la SS. En ce qui concerne le chapitre 2, « La mémoire de la Shoah » : « il aurait mieux valu utiliser les termes extermination, génocide, termes neutres au niveau de la religion, car le terme Shoah évoque la tradition des catastrophes punitives de la Thora et exclut les autres victimes des génocides. Les auteurs du livre y désignent toutes les victimes juives comme victimes passives ! Ils font totalement abstraction des victimes juives organisées dans la Résistance ! » Ce livre s’inscrit dans la volonté non pas de moderniser l’histoire, mais de la relativiser. « Pourquoi le 26 janvier dernier, le ministère de la Culture et de la Communication via le Centre de Mémoire de la cinématographie a rejeté une demande d’aide à l’écriture pour un long métrage intitulé « L’école de la liberté » qui traite du rôle des instituteurs dans la Résistance ? Nous avons peur que la jeunesse soit orientée vers la relativisation des crimes nazis, la réconciliation n’implique pas l’oubli. Tout notre travail de Mémoire est mené en prenant pour postulat la pensée de Condorcet « Il n’y a pas de liberté pour l’ignorant » car une jeunesse qui ne connaît pas son passé est condamnée à le revivre. » Page réalisée par J.F. dans le département N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 La Maternité suisse sous haute protection Elne. La Maternité suisse est inscrite à l’inventaire des monuments historiques. Une nouvelle dont s’est réjoui le premier magistrat de la commune. D epuis l’été 2008, Nicolas Garcia, maire d’Elne et Annie Pezin, adjointe au maire déléguée à la culture, épaulée techniquement par Sylvaine Candille, directrice du pôle culture de la ville, cheminaient pas à pas vers une reconnaissance historique de l’un de ses joyaux patrimoniaux. Une très bonne nouvelle ’inscription de la Maternité au titre des monuments historiques, non pour l’édifice mais pour l’histoire qui s’y est déroulée, est une excellente nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui ont vécu cette histoire, mais aussi pour la ville d’Elne, le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon. Cette inscription inespérée est le fruit de trois années de travail de toute une équipe qui a su faire passer sa confiance, qui a su convaincre et se battre pour cette noble cause. Apprendre, à l’issue de la réunion de la Commission régionale du patrimoine et des sites, que le Directeur Régional des Affaires Culturelles (DRAC) a en personne proposé à cette commission, qui l’a largement acceptée, le classement de la Maternité d’Elne comme monument historique, constitue la cerise sur le gâteau dont les plus optimistes d’entre nous n’osaient même pas rêver. Désormais cette inscription décuple les possibilités de ce merveilleux site en bien des matières, c’est une reconnaissance nationale et internationale porteuse d’espoir et de possibilités. C’est un formidable tremplin qui nous pousse à envisager un classement au patrimoine mondial de l’humanité et, en quelque sorte, un pas de plus vers l’appropriation collective du dramatique parcours des Républicains espagnols et de centaines de milliers de familles juives. L Nicolas Garcia historique du bâtiment. Le classement reste l’un des moyens le plus intraitable pour protéger un site d’intérêt public tel que la Maternité suisse. Elne, ville d’art et de culture La ville d’Elne pouvait s’enorgueillir d’avoir un monument classé depuis le XIXe siècle qu’est l’ensemble cathédrale et cloître. Cinq autres sites sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques : Porte de Perpignan, XVe, Porte de Collioure, XVe , pilier en marbre, XIVe , Porte de Balagué et rempart contigü, XIVe, Arc, 2e moitié du XVIe) La toute récente inscription de la Maternité, et peut-être, dans un avenir proche, son classement, est une reconnaissance de l’importance de son passé, même récent. Une fierté pour la commune N’en déplaise aux grincheux qui récusent l’histoire, en émettant un avis favorable, la DRAC (Direction Régionale de l’Action Culturelle) « protège la Maternité et son histoire », et ratifie « une augmentation du patrimoine culturel, architectural et historique de la ville d’Elne » précise l’adjointe au maire. « C’est une fierté pour les Illibériennes et Illibériens » ajoutet-elle non sans émotion. Elle précise : « dorénavant, le ministère des Affaires culturelles a son mot à dire sur tous les travaux de restaurations, réparations ou modifications ». Mais à ces contraintes se substituent des apports pécuniaires de tous horizons, malice de l’histoire qui nous conte que le bon fonctionnement de cette maternité reposait au départ sur les dons affluant de toute l’Europe. Ray Cathala * Siègent à cette commission des représentants de l’État, d’associations patrimoniales et des personnes qualifiées. Villeneuve-de-la-Raho. © Roger Hillel n supposait que la ville de Prades avait pris naissance près de la voie reliant, pendant l’Antiquité, le Roussillon au Conflent, la Via Confluentana, encore appelée ainsi par des documents médiévaux. Mais aucune preuve archéologique ne venait étayer cette hypothèse jusqu’à une récente fouille préventive. En effet, les archéologues ont mis au jour dans le cœur de la ville médiévale de Prades les ruines d’un bâtiment antique desservi par une voie orientée nord-sud. Sur cette découverte scientifique importante est venu se greffer un sérieux motif d’inquiétude pour la poursuite des recherches. (…) De quoi s’agit-il ? Ces vestiges antiques ont été découverts dans le cadre d’un projet immobilier mené conjointement par la commune et une société d’aménagement liée à l’entreprise Fondeville (AGIR Promotion). Conformément à la loi, des travaux d’archéologie préventive (d’abord un diagnostic d’évaluation des vestiges conservés, puis une fouille complète) ont été réalisés sur l’îlot de vieilles maisons de la rue des Marchands qui devait être détruit. A l’origine, le projet prévoyait aussi le creusement d’un parking souterrain mitoyen de ces maisons sur l’actuelle place de l’Appel du 18 juin 1940 (rebaptisée Place de Catalogne). L’aménageur, pour éviter les coûts liés à la fouille archéologique, a informé les archéologues que le parking souterrain était supprimé. Et voilà qu’aujourd’hui ce projet de parking resurgit, menaçant de destruction la suite potentielle du site découvert à l’emplacement des maisons, sans qu’aucun diagnostic archéologique n’ait été réalisé, la prescription des services de l’Etat ayant été annulée. L’Association archéologique des P.-O. a été contactée par ses adhérents de Prades. Elle attend une réponse à la lettre qu’elle a adressée au Préfet de Région et aux autorités compétentes en la matière. L’archéologie préventive est nécessaire pour enregistrer les archives du sous-sol, les témoignages du passé, quand leur destruction est inévitable. Faire disparaître la preuve archéologique sans autre forme de procès, c’est se condamner à l’ignorance sur nos racines : les sites archéologiques ne repoussent pas ! (…) C’est vrai, tout cela coûte, mais la connaissance n’a pas de prix, et nous ne désespérons pas d’obtenir un nouvel examen de ce dossier que nous suivrons avec beaucoup d’attention, y compris si la réalisation de ces travaux devait se faire. (…) Détruire de tels vestiges sans signaler leur présence et sans les étudier serait une atteinte à la loi et un dommage irréparable au patrimoine archéologique pradéen. contacts : [email protected] [email protected] [email protected] O La grue ne passera pas ! La présence des gendarmes n’a pas suffit… Parking souterrain contre site romain à Prades : annulation des travaux archéologiques prévus ! Communiqué de l’Association Archéologique des P.-O. La Maternité qualifiée De retour de Montpellier, Annie Pezin, réjouie, proclame : « la commission plénière régionale* a statué : la Maternité suisse d’Elne obtient, à l’unanimité, son inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques au titre de lieu de mémoire ! » L’intérêt de ce site exceptionnel et de son histoire, étroitement liée à la guerre d’Espagne, est désormais reconnu officiellement. Et, « cerise sur le gâteau » annonce le maire, « un classement aux monuments historiques est sollicité avec réponse promise à l’automne ». Pour l’adjointe à la culture, « c’est déjà une reconnaissance mémorielle qui permettra la protection du bâtiment et la préservation de son intégrité ». En effet, l’inscription, procédure plus simple que celle du classement, n’enlève en rien la qualité remarquable et la valeur 7 Sur le château d’eau hérissé de 25 antennesrelais, trois d’entre elles appartenant à SFR sont en panne. L’opérateur diligente une entreprise spécialisée avec la charge de remettre en état son matériel. L’association UMPLO, qui se bat pour l’évacuation de ces émetteurs d’ondes, alerte ses adhérents. Et, jeudi 5 avril au matin, ils étaient une cinquantaine à faire le pied de grue pour empêcher, on ne peut plus pacifiquement, celle transportée par camion depuis Marseille d’accéder à la placette du château d’eau. Malgré la présence des gendarmes, l’engin muni d’une nacelle a dû rebrousser chemin. Le chauffeur a fait contre mauvaise for- tune bon cœur. Les techniciens chargés de réparer les antennes, de même. Leurs mines donnaient à penser que, ma foi, ils n’étaient pas plus chagrinés que cela de n’avoir pu accomplir le travail qui leur avait été commandé par SFR. Après plus de deux heures d’attente, tous s’en sont allés. Même si la guerre n’est pas finie, UMPLO a gagné une bataille. Il reste que cette mobilisation a prouvé que désormais à Villeneuve-de-la-Raho, les citoyennes et les citoyens, conscients du danger que représentent les ondes émises par les antennes, n’ont pas l’intention de s’en laisser compter. RH 8 politique N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 On ne lâche rien ! Meeting départemental de Cabestany. Il y avait une ambiance formidable l’autre soir à Cabestany. Près d’un millier de personnes était présent pour entendre Pierre Laurent et Alexis Corbière. Démystification, battre la droite, les enjeux à gauche, … le Front de gauche a éveillé les consciences. ela faisait bien longtemps que « C’est leur crise, nous n’avions pas assisté à ce n’est pas la nôtre ! tant d’engouement pour des élections présidentielles », nous confiaient des militants du Parti communiste. « Beaucoup de gens s’adressent à nous et s’interrogent vraiment sur les idées que nous émettons dans cette campagne ». D’autres les relayent, souhaitent s’investir spontanément et faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon. Des jeunes, des vieux, le Front de gauche est sur un petit nuage, un peu comme dans ces moments qui précèdent une victoire, de ces victoires que l’on sent à portée de main. Décidément, cette campagne ne ressemble à aucune autre. Qui aurait pensé, il y a seulement quelques mois, que la gauche anticapitaliste aurait une telle écoute, une telle adhésion de la population ? L’autre soir, à Cabestany, l’ambiance était à la mobilisation générale. La pensée de Jaurès Et c’est Alexis Corbière qui, en ouvrant le feu sur le Front National, mit les choses au point sur les intérêts défendus par le parti d’extrême droite de Le Pen. Evoquant le détournement, par le FN, de la pensée de Jaurès, au moment des élections européennes de 2009, « Non, Jaurès n’aurait pas pu voter Front National » affirmait-il en citant les derniers écrits de Jaurès dans l’Humanité. Des écrits qui, à la veille de la première guerre mondiale, mettaient © Jean Quillio C L’heure est à la mobilisation en garde la société contre les politiques racistes et xénophobes qui s’abattaient alors sur les travailleurs immigrés et la division qu’elles engendraient, favorisant ainsi le patronat. Là où Jaurès faisait de l’ouvrier immigré l’égal « de classe » d’un ouvrier français, Le Pen en fait l’ennemi. « Une ordure, voilà tout ce qu’il est » ajoutait Alexis Corbière à l’adresse du second du Front national. Jaurès, assassiné par Raoul Villain en juillet 1914, un adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, proches de l’Action Française. Une école de pensée, xénophobe et nationaliste, dont le programme est quasi totalement repris par le Front National. Pierre Laurent n’a d’ailleurs pas été non plus en reste sur le sujet. Pour le leader du PCF, « le Front National n’est là que pour donner corps au bipartisme. La banalisation des idées d’extrême droite pour détourner le vote ouvrier a, semblet-il, échoué ». Un constat confirmé par les sondages, mais aussi par la progression quasi constante du Front de gauche durant cette campagne. « Notre programme va coûter des dizaines de milliards d’euros. Eh bien, oui, disons-le clairement, cela va coûter des dizaines de milliards à ceux qui, pendant des années, ont pris dans la poche des ouvriers. » Avec Pierre Laurent, on est entré dans le vif du sujet. S’exprimant dans un silence de cathédrale, il a, petit à petit, fait monter en puissance la salle comble de Cabestany, provoquant applaudissements et clameurs. La crise, la dette publique, la mobilisation citoyenne, … un discours qui contraste réellement avec tous les autres, des thèmes qui mordent réellement sur le ronron que pensaient imprimer les « ténors » de l’UMP et du PS. La démocratie s’est invitée dans cette campagne, elle est au centre des enjeux. « Le monde ouvrier est en train de reprendre la parole pour reprendre le pouvoir » affirme Pierre Laurent pour qui cette irruption citoyenne est tout l’enjeu de la campagne. Un temps, l’UMP a joué avec la montée de Front de gauche pensant faire tomber le PS, mais le scénario est tout autre, le Front de gauche est en train de prendre la main. Et Pierre Laurent de conclure : « Nous devons mener cette bataille avec conviction et la poursuivre après les élections ! ». Dans les PyrénéesOrientales, le message a été bien reçu, c’est le moins que l’on puisse dire ! Philippe Galano « Confiants, offensifs et plus rassembleurs que jamais » Conférence de presse. Vendreid 6 avril, Pierre Laurent et Alexis Corbière, responsables nationaux respectifs du PCF et du Parti de Gauche, ont répondu aux questions de la presse. Une occasion pour eux d’affirmer les ambitions du Front de gauche pour les élections présidentielle et législatives. vant de rejoindre le meeting de Cabestany, faite de Nicolas Sarkozy et l’on note que la droite s’in- Nous construisons une nouvelle gauche A les responsables du Front de gauche avaient tenu une conférence de presse qui rassemblait, outre Pierre Laurent et Alexis Corbière, Nicolas Garcia, Jean Vila, Françoise Fiter, Daniel Borreill et Dany Bencquet, candidats du Front de gauche aux élections législatives. Trois objectifs atteints Pierre Laurent a d’abord affirmer « nous sommes dans une période de dynamique spectaculaire. C’est une lame de fond qui se met en branle et qui permet au Front de gauche d’aborder les jours qui restent dans un esprit conquérant. Nous ne nous fixons pas de limite et quel que soit le résultat de la présidentielle, nous allons travailler à l’amplifier aux élections législatives ». Affirmation à laquelle Alexis Corbière faisait écho en ajoutant : « il n’y a pas de plafond à notre progression ». Le secrétaire national du PCF est ensuite revenu de manière plus détaillée sur la campagne politique en cours en déclinant les « trois objectifs que nous avions et que l’on est en passe d’atteindre ». « Premier objectif, créer les conditions d’une large dé- quiète de la montée du Front de gauche car nos choix s’opposent frontalement à sa politique. Second objectif, faire fortement reculer le Front national qui, utilisé comme un épouvantail, empoisonnait la vie politique. Nous avons mené une entreprise de démystification de ce parti et son naturel raciste est revenu à la surface. Troisième objectif, créer, avec un Front de gauche à un très haut niveau, les conditions qu’une vraie politique de gauche soit mise en œuvre demain dans notre pays. Et cela se met en place grâce à la clarté des propositions du Front de gauche. » Pierre Laurent a ensuite expliqué : « nous sommes confiants, offensifs et plus rassembleurs que jamais, bien décidés à faire gagner la gauche. Avec de grandes ambitions de conquête aux élections législatives. » Alexis Corbière, en précisant que de plus en plus de jeunes entraient dans la campagne pour Jean-Luc Mélenchon, a souligné que « la force du Front de gauche, c’est d’être rassemblé » avant de lancer : « le bulletin Front de gauche, c’est le bulletin deux en un, un pour battre la droite et deux pour réussir à gauche ». Car pour lui, « notre objectif, c’est de prendre la tête de la gauche ». Pierre Laurent est revenu sur le choix de Jean-Luc Mélenchon par le PCF : « Il a été le choix de l’immense majorité des adhérents et nous sommes très satisfaits de ce qui se passe. Car la construction qui s’est engagée va bien au-delà l’élection présidentielle, nous remettons en branle les forces sociales qui veulent le changement. Cette campagne permet de renforcer le Front de gauche et, comme nous le souhaitions, de transformer le Parti communiste. Nous ne nous diluons pas dans le Front de gauche, au contraire. Ce que fait le Front de gauche, c’est additionner les énergies en respectant la spécificité de chacun. Nous construisons une nouvelle gauche. » Les jours qui restent avant le premier tour vont permettre de poursuivre une campagne « sérieuse, argumentée, pédagogique, campagne d’explications sur le terrain, campagne d’éducation populaire ». Comme l’a souligné Nicolas Garcia, « avec le slogan Prenez le pouvoir, nous avons redonné le goût de la politique aux citoyens. Les gens ne supportent plus l’arrogance et relèvent la tête. » René Granmont politique N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 9 Pierre Laurent : « Avec nous, l’espoir renaît » Le vote de la raison et le vote du cœur Avec l’irruption du Front de gauche, la donne de cette élection est changée : « Si pendant des années, dans l’élection présidentielle, beaucoup d’électeurs ont voté par défaut, aujourd’hui, avec le bulletin Front de gauche, on réconcilie le vote de la raison et le vote du cœur. » Faisant allusion aux appels du candidat socialiste en direction du centre, Pierre Laurent explique : « Certains disent qu’une élection se gagne au centre. Mais ce scénario a été inventé © Jean Quillio L Enthousiastes et réfléchis © Jean Quillio e secrétaire national du parti communiste a, durant près d’une heure, avec calme et détermination, exploré toutes les facettes du vote pour le Front de gauche. Abordant les raisons du succès que rencontre la campagne menée par Jean-Luc Mélenchon, il explique : « L’écrasante majorité des gens ne supporte plus le mépris dans lequel on les tient. Ce qui fait la force du Front de gauche, c’est que nous leur rendons leur dignité. Ils entendent enfin le discours politique qui leur permet de relever la tête parce que le candidat du Front de gauche dit haut et fort ce qu’ils pensent profondément. » A ceux qui disent que si nous prenions une autre voie, nous serions isolés en Europe, il répond : « Il y a des dizaines de millions de gens qui attendent qu’un pays d’Europe ait le courage de dire stop. Si, au lendemain de la défaite de Sarkozy, la France dit qu’elle refuse la logique actuelle et qu’elle veut rediscuter les traités européens, c’est un immense espoir qui se lèvera dans toute l’Europe. » A ceux qui crient que le programme du Front de gauche coûterait des milliards d’euros, il répond : « Si nous voulons changer la situation, il faut effectivement reprendre des dizaines de milliards d’euros qui ont été pris au travail pour les donner à la finance. Il faut avoir ce courage.» « Le bulletin Jean-Luc Mélenchon, le 22 avril, n’est pas la fin de l’histoire » par la droite pour faire perdre la gauche. C’est comme cela que Lionel Jospin a perdu en 2002 et que Ségolène Royale a échoué en 2007. C’est nous, le Front de gauche, qui, avec une campagne résolument à gauche, allons faire gagner la gauche. » Et pas question d’en rester là : « Ce que nous construisons va bien au-delà de la seule élection présidentielle. Ce que nous construisons, c’est la remise en route du peuple de gauche, du monde du travail, pour mener la bataille pour de grandes conquêtes sociales et politiques. » Et Pierre Laurent d’ajouter : « Le bulletin Jean-Luc Mélenchon, le 22 avril, n’est pas la fin de l’histoire, mais le début. Nous continuerons pour construire une grande victoire législative. Car pour avoir des lois qui changent la vie, il faut, sur les bancs de l’Assemblée nationale, des députés qui ne tremblent pas, qui sachent où est l’intérêt du peuple. » RG Alexis Corbière : « Nous sommes la gauche, massive, joyeuse, dynamique et unitaire » A © Jean Quillio lexis Corbière, le jeune secrétaire national du Parti de Gauche travaille depuis longtemps au sein de l’équipe rapprochée de Jean-Luc Mélenchon. Il est à bonne école. Cela se voit et s’entend. A l’aide de quelques notes, il alterne le propos pédagogique, la formule qui va droit au but, l’analyse pointue, l’invective salutaire. Ici à Perpignan, il se devait de clouer au pilori Louis Alliot, celui qui, à l’époque des élections européennes de 2009 avait osé émettre une affiche sur laquelle était écrit « Jean Jaurès aurait voté pour nous ». « C’est un gredin ! », s’est exclamé l’orateur. Avec les dirigeants du FN, Alexis Corbière n’y va pas par quatre chemins : « ces gens-là sont dangereux ». Il explique : « Il ne faut pas confondre cette bande de voyous avec ceux qui ont pu voter FN par le passé et qui, aujourd’hui, nous disent que nous les avons convaincus et qu’ils vont voter pour nous. A ceux-là, je tends la main ». Il parle de cette colère populaire « C’est le Front de gauche qui est le meilleur » que le FN tente de capter pour la mener dans une direction inverse à celle que le Front de gauche veut lui faire prendre : « cette colère qui monte et dont nous voulons faire une force positive et républicaine ». Mais pour qu’il en soit ainsi, il aura fallu que le Front de gauche et son candidat, Jean-Luc Mélenchon, n’hésitent pas à faire le « boulot » : « Nous avons cassé la diabolisation, nous avons ridiculisé Marine Le Pen, nous avons fait reculer le FN ». A gauche, tout le monde n’en a pas fait autant. Alexis Corbière ne cache pas sa colère : « On s’attendait à ce que tout le monde, particulièrement le PS, nous félicite et observe le moment où l’on est ». Au lieu de mégoter, il aurait dû se dire: « enfin, il va y avoir deux forces de gauche devant l’extrême droite, enfin la gauche va pouvoir se confronter politiquement, de façon fraternelle». Pour l’orateur, c’est le moment d’affirmer haut et fort que « c’est le Front de gauche qui est le meilleur ». Avec lui, « la gauche est de retour. Une gauche massive, joyeuse, dynamique et unitaire. Une gauche qui est en train de renouer tous les maillons de la chaîne du combat politique qui s’était rompue, car le doute s’était installé ». C’est en menant une campagne d’éducation populaire, dont « Mélenchon est l’instituteur de talent et nous tous, les émetteurs d’idées » que le Front de gauche a recréé « une conscience politique, une conscience de classe ». L’orateur évoquera avec fougue bien d’autres aspects de cette campagne dont la dynamique donne à penser qu’aujourd’hui: « il n’y a pas de plafond à notre progression ». Et de conclure : « si en France, c’est le Front de gauche qui prend la tête de la gauche, si, à tout le moins, il se trouve avant le FN et qu’il fasse un score significatif, cela aura des conséquences dans toute l’Europe et dans le monde entier ». EH Témoignages. Recueillis au vol à la sortie du meeting du Front de gauche, vendredi 6 avril à Cabestany, les sentiments des uns et des autres montrent que le Front de gauche élargit son audience de jour en jour. V isiblement, comme le répète Jean-Luc Mélenchon, « la rivière est sortie de son lit ». Car, vendredi dernier, les mille participants au meeting du Front de gauche n’étaient pas que des militants chevronnés. Loin de là… Un couple d’une quarantaine d’années sort en discutant. Ils sont restés très calmes alors qu’une grande partie des participants chantaient. « Nous n’allons pas dans les réunions politiques d’habitude. Nous sommes venus pour nous informer. Et il faut avouer que les arguments se tiennent. Nous allons réfléchir. » Un jeune homme sort de la salle, jette son obole dans un des drapeaux tendus à la sortie et lance « c’est une grande vague qui se lève ». Si Paul, 49 ans, qui était présent à l’énorme rassemblement de Toulouse (« c’était vraiment très bien »), est à Cabestany ce vendredi, c’est qu’il « aime bien avoir des explications détaillées ». Et il est donc venu pour affuté ses convictions. Mais il est, cette foisci, accompagné de Marc, 43 ans, qui n’a pas encore totalement fait son choix pour le 22 avril : « Je trouve que les idées du Front de gauche sont justes. Elles sont partagées par un grand nombre de personnes… y compris des gens qui vont voter pour François Hollande ». Martin, technicien agricole de 24 ans, a déjà tranché : « J’étais convaincu. Mais maintenant, je vais discuter autour de moi, je vais mener la campagne ». « Et, ce qui se passe ne s’arrêtera pas à l’élection présidentielle… » ajoute-t-il tandis qu’autour de lui on chante « On lâche rien ». Elles sont deux jeunes filles au regard brillant de joie : « On ne savait pas qu’il y avait cette réunion et on le regrette… On venait pour la séance de cinéma et on n’a assisté qu’à la fin du discours. Mais c’était bien. On sent que les gens veulent que ça change. Il y a de la joie, de l’envie, de la force et aussi beaucoup de réflexion». Là, c’est un groupe de militants de Canohès qui, en sortant, ne peut cacher son enthousiasme et sa joie : « A Canohès, on n’avait jamais vu autant de gens dans une assemblée citoyenne. Et ce soir, il y avait du monde. La mayonnaise est en train de prendre et il ne faut pas la laisser retomber ». Visiblement, ce meeting a marqué les esprits et donné encore plus de punch à ceux qui mènent la campagne du Front de gauche. RG 10 environnement N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 « Ce n’est pas un rapport pour faire joli » Développement durable. Le rapport d’évaluation du Conseil de suivi et d’évaluation (CSE) sur la démarche de la communauté d’Agglomération Perpignan-Méditerranée en vue du Grenelle 2015 a été présenté à la presse. Il formule 116 préconisations d’un intérêt certain pour la plupart. L a création du CSE et la mission qui lui a été fixée ne laissent pas de nous interroger. En juin 2010, l’Agglomération Perpignan-Méditerranée charge Chantal Gombert de présider une commission qui aura pour tâche de « suivre et d’évaluer l’avancée de la politique de développement durable mise en place par l’Agglo et la Ville de Perpignan, suite à la signature avec l’Etat en 2008 d’une convention Grenelle 2015 ». Comme pour donner des gages de sa toute récente indépendance politique, Chantal Gombert, que l’on connaissait surtout pour avoir été un temps la présidente du Modem (elle en a démissionné en février 2011), a lourdement insisté sur le fait que les 30 membres de la commission sont issus de la société civile : « ce sont des experts, des bénévoles, des citoyens engagés dans leur domaine de compétence ». Et une couche encore : « le CSE n’est ni une chambre d’enregistrement, ni une variable d’ajustement ». Puis une autre :« nous allons demander à tous les élus communautaires, de répondre dans les deux mois. Ce n’est qu’à cette condition que nous accepterons de continuer à travailler sur l’Agenda 21. Ce rapport, ce n’est pas pour faire joli ». De toute façon, il existe et, quel que soit le sort qui lui est promis, il restera une référence dans les divers domaines analysés par les six commissions du CSE : Ville à énergie positive, Ville Archipel, Ville écocitoyenne, Mobilité durable, Agriculture et alimentation, Espaces et ressources naturelles sensibles. Des préconisations d’un réel intérêt Ce travail de 18 mois se solde par 116 préconisations qualifiées de « citoyen- ness » (attention ! Nous ne faisons pas de la politique), à charge pour les élus de les prendre ou non en compte. Les plus importantes ont été commentées par les 5 animateurs et l’unique animatrice (allez ! encore un petit effort, citoyens) des six commissions. Ville à Energie positive (Nathalie Mazet) Relevant les avancées, « champion de France » (sic!) pour le photovoltaïque, et les blocages, projet de zone de développement éolien ralenti, nouvelles tarifications pour le rachat de l’énergie produite par le photovoltaïque, le rapport constate que le slogan « Ville à énergie positive » constitue un moteur pour la production d’énergies renouvelables. Les suggestions du CSE portent sur le soutien à la rénovation énergétique des bâtiments, qui doit être amplifiée et à l’apport du solaire thermique qui pourrait être estimé afin de compléter la production d’énergies renouvelables. Ville Archipel (Eric Vila) Le schéma de Cohérence Territorial (SCOT) Plaine du Roussillon va permettre d’établir de nouvelles règles d’urbanisme et de cohésion sociale. Le CSE appelle cependant à la vigilance car, sans cohérence entre les pouvoirs publics, le SCOT ne pourra pas s’appliquer pleinement et efficacement. En complément des projets d’éco-quartiers en cours (« Pou de Les Colobres » à l’entrée Sud de Perpignan, «Les Faïchettes » à Peyrestortes), la réalisation d’éco-lotissements, projets moins complexes permettant des retours d’expériences rapides, est préconisée. © Roger Hillel Le CSE présente son rapport d’évaluation Ville éco-citoyenne et éco-responsable (Gérard Hugues) La population est un acteur incontournable dans le développement durable. Pour convaincre chacun que le moindre geste compte, les actions de sensibilisation ne doivent pas être diluées et éphémères mais pérennes, destinées à tous et diffusées à travers tous les moyens disponibles. L’Agglo doit donner l’exemple en relayant les actions exemplaires conduites à son niveau ou au sein de son territoire et en facilitant le retour d’expériences positives auprès des communes et de la population. Mobilité durable (Serge Pioli) L’accélération des effets du réchauffement climatique dans notre quotidien, la pollution et son impact grandissant sur notre santé ne permettent plus de tergiverser. Le « tout automobile est fini ». Il faut vouloir le changement, rapidement. Pour prolonger l’action des collectivités (BusTram, réseaux cyclables, plans de déplacements), le CSE a élaboré 21 propositions. L’avenir se joue aujourd’hui. Agriculture et alimentation (Claude Rolland) © Roger Hillel Chantal Gombert et Henri Got Depuis les années 80, le monde agricole « s’est responsabilisé » pour réduire l’utilisation des intrants et pesticides dans son activité. Cette démarche doit être poursuivie et mieux communiquée au grand public afin de faire changer l’image négative de l’agriculture en la matière. Sur le plan de l’autonomie énergétique, le CSE préconise également la mise en place d’incitations financières afin de développer cette politique. Par ailleurs, les actions pédagogiques conduites dans les écoles devraient être amplifiées pour que les jeunes générations apprennent et intègrent dans leur quotidien de bonnes habitudes alimentaires. Espaces et ressources naturelles sensibles (Henri Got) Pour garantir à tous une qualité de l’eau dans la durée, enjeu fondamental pour l’avenir, la révision de la politique de l’eau s’impose, en particulier vis-à-vis de l’incontournable changement climatique. Gestion de la ressource, économies d’eau, protection de sa qualité, mais aussi biodiversité, préservations des espaces naturels, du littoral... Vingt-sept suggestions ont été élaborées par le CSE sur ces thèmes. Il n’est jamais trop tôt pour agir face à l’inéluctable, même si les décisions politiques sont parfois difficiles à prendre. Que voilà un bel euphémisme. Mais les décisions politiques sont d’autant plus difficiles à prendre que la volonté politique est déficiente. Convenons que c’est ce qui manque le plus à l’écrasante majorité des élus communautaires. Que ferontils des 116 préconisations ? Se contenteront-ils de ne mettre en œuvre que celles qui coûtent peu ou qui ne viennent pas empiéter sur leur pré-carré politicien ? Le scepticisme nous gagne lorsque l’on constate ce qui se passe dans la plupart des communes gérées par la droite. Roger Hillel international N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Mots de Grèce Crise grecque. Une étudiante, installée à Athènes pour ses études, témoigne de la vie quotidienne. Il faut vivre en Grèce pour comprendre cette violence et ce désespoir La « crise » touche toutes les catégories sociales, mais les fonctionnaires sont les plus touchés. Une infirmière de l’hôpital d’Athènes n’a pas perçu son salaire depuis 4 mois. Les enseignants idem. L’Etat, qui plus est, leur dit cyniquement, « si vous ne voulez pas venir travailler, ne venez pas ». Une professeur du Conservatoire, considérée comme faisant partie des privilégiés, a vu passer son salaire de 1 200 ` à 800 ` en quelques mois, puis à 700 ` depuis le mois dernier. Les retraites et les allocations type COTOREP sont versées avec un mois et demi de retard. Les frais médicaux sont en partie remboursés (80 ` sur 200 ` pour une paire de lunettes par exemple) entre 8 à 12 mois plus tard. Conclusion, soit les gens ne se soignent plus, soit ils ne se nourrissent plus pour pouvoir payer. Le SMIC quant à lui est désormais de 495 `, les retraites de 600 `. Comment continuer à payer un loyer de 550 ` avec de tels revenus ? Donc les gens négocient le montant de leur loyer. Les propriétaires, qui se croyaient à l’abri, sont contraints de baisser le loyer, sachant que plus personne ne peut payer. Un loyer de 550 ` peut très bien être négocié à 250 `. On trouve même des studios à 50 `. Le gaz et l’électricité sont très chers, environ 150 `/ mois. Bien des gens ne peuvent payer une telle somme. Si dans un immeuble, quelqu’un ne paye pas, on coupe le chauffage collectif à tout l’immeuble. La plupart des gens ont donc passé l’hiver sans chauffage. Mais le budget le plus touché, c’est la nourriture. Prendre sa voiture ou manger. Se soigner ou manger. Aller au bistrot pour chanter et danser (chose qui reste essentielle pour ne pas sombrer) ou manger. Tels sont les choix quotidiens des Grecs. Solidarité Malgré tout, la solidarité s’organise. Il est fréquent que les petits commerçants, pourtant durement touchés, laissent partir les gens sans payer. Ils savent que l’argent reviendra vers celui qui a aidé. Et il revient effectivement, dès que les gens le peuvent. Les paysans viennent de très loin vendre directement leurs pommes de terre à prix coûtant. Des groupes s’organisent. A Thessalonique, par exemple, un supermarché a été réquisitionné et la nourriture redistribuée gratuitement à la population. Même chose pour les médicaments. Le peuple s’organise donc autour de la solidarité. Mais ce qui manque cruellement, c’est une initiative politique, même si l’« ennemi » est clairement identifié : le couple Merkozy. Ici, tous les yeux sont rivés sur Mélenchon et le Front de gauche. On met beaucoup d’espoir dans sa réussite en France. Propos recueillis par A-M Delcamp La charia indésirable Tunisie. Les progressistes ont engagé une course de vitesse contre les forces les plus rétrogrades de la société. Les islamistes ont renoncé à imposer la charia comme source principale de la législation tunisienne. a riposte citoyenne et républicaine aux tentatives des islamistes d’imposer leurs lois écrites et morales à la société tunisienne s’est brusquement amplifiée. Les étudiants progressistes en ont donné le signal. Le 15 mars, se sont tenues les élections universitaires. Elles concernaient 400 000 étudiants répartis dans 13 universités et 178 instituts. Sur les 284 sièges en jeu, le syndicat de gauche, l’Uget (Union générale des étudiants de Tunisie), en remporte 280 alors que son rival, l’Ugte (Union générale tunisienne des étudiants), proche de Ennahdha, n’en gagne que quatre. C’est un véritable camouflet pour le parti islamiste qui était devenu la première force politique du pays à l’occasion des élections du 23 octobre 2011. La victoire de l’Uget est d’autant plus remarquable que les groupes salafistes, peu nombreux mais très violents, avaient multiplié les incidents dans les universités. Dans celle de la Manouba (8 000 étudiants), où ils étaient les plus actifs, les quatre sièges en jeu ont aussi été gagnés par l’Uget. Ce raz-de-marée sonne comme un coup de tonnerre. Il n’est pas resté isolé. Le 20 mars, jour de la fête de l’Indépendance, plusieurs dizaines de milliers de démocrates ont défilé aux cris de « le peuple veut un État civil, nous ne laisserons pas voler notre révolution par les esprits obscurantistes ». Ils réagissaient au rassemblement islamiste du 16 mars devant le Parlement, à l’appel d’un Front d’associations religieuses réclamant l’application de la charia. L Vers un pôle progressiste moderniste © Jack Zalium J e n’étais pas sur la place Syntagma, devant le Parlement, quand cet homme de 77 ans s’est suicidé d’une balle dans la tête. Mais sa lettre, son bout de papier laissé à ses côtés, paru dans Le Monde, ne laisse aucun doute sur les raisons de son suicide : « Puisque mon âge avancé ne me permet pas d’être dans l’action, je ne vois pas d’autres solutions que cette fin digne de ma vie. Ainsi, je n’aurai pas à fouiller les poubelles pour assurer ma subsistance. » Il a ajouté : « Je crois que les jeunes sans avenir prendront un jour les armes et pendront les traîtres de ce pays sur la place Syntagma, comme les Italiens l’ont fait avec Mussolini en 1945. » Les messages accrochés sur le cyprès auprès duquel il s’était suicidé étaient on ne peut plus clairs et très violents, assimilant le FMI à la dictature des colonels, la troïka à l’occupation nazie. « Ce n’est pas un suicide, c’est un assassinat politique. » 11 Les Grecs sont venus rendre hommage à l’homme qui s’est suicidé Mais, ce n’est pas tout. Le 24 mars, plus de 50 partis politiques et 500 associations de la société civile se sont réunis à Monastir, dans le centre-est tunisien, pour resserrer les rangs de l’opposition avant les prochaines échéances électorales. La manifestation a mobilisé une foule de plusieurs milliers de personnes. Il s’agissait de mettre fin à l’atomisation de la scène politique, marquée par l’émergence de plus de 120 partis après la chute de Ben Ali. Tirant les leçons de leur échec lors des élections du 23 octobre dernier, les formations participantes projettent de se rassembler autour de l’initiative de l’ancien Premier ministre, Beji Caïd Essebssi, qui prône la constitution d’un front centriste et républicain. De nombreux partis centristes, dont le parti démocratique progressiste (PDP) et le parti républicain, d’un côté, et d’un autre, le mouvement Ettajdid, le parti du travail tunisien et des personnalités indépendantes, ont déjà engagé un processus de réunification et envisagent à terme, de former un pôle progressiste moderniste. Cet ensemble de faits n’est pas sans rapport avec l’annonce faite le 25 mars par Ennahdha, de renoncer d’inscrire la charia comme source de la législation dans le projet de Constitution en cours de rédaction. RH 12 sports N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Flash du XIII USAP : JIFF, mais que es aixo ? Super League En quatre jours, les clubs se sont rencontré deux fois. Les 4 et 5 avril, trois victoires à l’extérieur : Castelford à Wakefield 34 à 16, Wigan à St Helens, 28 à 10, et les Drags à Londres 36 à 18, alors que, devant un public record, le derby a vu la large victoire du second Hull FC face à Hull KR, 36 à 6. Pour le week-end pascal, la norme a été respectée et seuls, Bradford à Widnes, 38 à 4, St Helens à Castelford, 18 à 12 et Hull KR à Salford, 18 à 10, ont tiré leur épingle du jeu. Huddersfield conserve la tête devant Wigan à égalité de points avec les Dragons, mais ceux-ci ont un match de retard. Pas de super league le week-end prochain mais la cup. Challenge Cup, dimanche 15 avril à 16h : Hull KR – Dragons. La venue de Warrington y est pour quelque chose, mais jamais on n’avait connu une telle affluence à Brutus, avec un temps merveilleux. Le spectacle fut de qualité, non pas pour la victoire incontestable des locaux, mais on aime voir ces Anglais basés sur l’offensive et possédant des individualités incontestables ; cependant, la défense intraitable et continuelle des Dragons a mis sous l’éteignoir les tactiques adverses que le meneur Briers et l’avant Westwood ont su mettre en valeur. Car le score de 22 à 12 à la pause n’était pas une sécurité. Mais ensuite, sous la houlette du meneur Dureau bien en phase avec ses copains, on a mis à plat les intentions adverses avec des essais superbes qui firent lever le stade. Vraiment, quel beau spectacle ! Après la rencontre, un match amical à XV et à XIII, pour Mucovie, association de lutte contre ma muciviscidose, a permis de voir des anciens usapistes et treizistes, à la joie du public présent ; dommage que pendant le passage du XV, on n’ait pas invité pour soutenir le pack, le président Goze. Revenons à nos moutons, avec, ce dimanche, le match éliminatoire en Angleterre, chez ce club qui est allé gagner à Salford. Occupant une 9e place, l’ambition de Hull sera forte. S’ils ont quelque peu perturbé les Dragons qui ont succombé à Brutus 20 à 12, depuis, les données ne sont plus les mêmes et malgré quelques blessés, les Dragons prépareront sereinement ce match. Leur intention qui est de briller en Cup et les moyens sont là pour y arriver, nous le pensons. Coupe Lord Derby ASC et Pia iront en finale. La première demi-finale disputée samedi dernier a été conforme à la logique et l’ASC a bien gagné face à Limoux 36 à 22 après un match offensif. Par contre, dimanche, le match Lezignan-Pia était indécis avec des équipes complètes et là, il a fallu déchanter côté audois, car Pia eut la maitrise du match dans tous les domaines. Ce 24 à 6 à la pause semblait désigner le vainqueur et ce fut fait en deux temps trois mouvements. Encore une fois Maxime Gresseque fut la plaque tournante. Ces 2 équipes se retrouveront donc pour la finale, le 20 mai à Narbonne. R. Escaro Non « Mémé », il ne s’agit pas de la dernière marque de lessive sortie, quoique, « rugbystiquement » parlant, elle nettoie… ! P rofitant d’un nouveau samedi de repos pour l’USAP, nous abordons un sujet d’actualité dans le monde du rugby et celui des transferts en particulier, puisque leur saison officielle ouvre le 20 avril. La saison officieuse, elle, court depuis plus d’un an, mais gare au président de club qui déclare tel ou tel transfert avant le 20 avril, ça peut lui en coûter une amende de 50 000 euros. A l’USAP, aucun risque car le président est un homme plus que discret ! Qu’est-ce qu’un JIFF ? Un joueur JIFF, joueur issu des filières de formation, est un joueur qui a passé au moins trois saisons dans le centre de formation d’un club de rugby français ou bien qui a eu une licence de la Fédération Française de Rugby durant au moins cinq saisons avant ses 21 ans, et qui, dans ce dernier cas, peut être étranger, Pourquoi des JIFF ? Devant la pénurie de joueurs français à certains postes, et surtout capables de jouer en équipe de France, la Ligue Nationale de Rugby a décidé d’appliquer actuellement un quota de 50% de JIFF par club. Sur un effectif de 35 joueurs professionnels dans un club, un maximum de 17 « non JIFF » est donc toléré (18 sur 36 pour les clubs promus). Ce quota passera à 60% en 2013-2014 et limitera donc les clubs à 14 « non JIFF » sur 35 (15 sur 36 pour les clubs promus). Il ne s’agit pas pour autant de « préférence nationale » car, pour être en conformité avec les directives européennes sur la libre circulation des travailleurs, la définition de JIFF n’a aucun rapport avec la nationalité du joueur. En effet, tel joueur de nationalité française, ayant débuté le rugby relativement tard, ne sera pas considéré comme JIFF (Jérôme Thion est non JIFF car il était basketteur dans sa jeunesse). Tandis que, par exemple, un jeune Fidjien sera JIFF à l’issue de sa formation dans un club français. Les clubs français contournent la loi Les clubs français, avertis depuis quelques années, font entrer dans leurs équipes de jeunes (juniors en général, mais parfois cadets) des joueurs venus souvent des îles (Tonga, Samoa, Fidji en particulier) et ces jeunes seront, dans trois ans, considérés comme JIFF à part entière : le S.U.Agen fait rentrer des Iliens par pirogues entières, Clermont a sa filière de Géorgiens et de Fidjiens. La riposte de la Ligue Nationale de Rugby Si le modèle qui prévaut désormais au volley est généralisé aux autres sports et au rugby en particulier, cela signifie qu’il faudra qu’à chaque match, 50% des 23 joueurs de la feuille de match soient des JIFF. Les quotas JIFF devraient alors être calculés chaque semaine en vue de former l’équipe du week-end et non plus seulement en début de saison au moment de boucler le recrutement. Une réforme qui ne serait pas sans poser de nombreux problèmes dans le dossier déjà très épineux des JIFF, car un tel système ne prend pas en compte les blessures des joueurs et les éventuels doublons (équipe de France) qui privent certains clubs d’une partie de leurs joueurs français. En Italie, dans les équipes engagées en Ligue Celte, 18 des 23 joueurs doivent être de formation transalpine et ce, afin de protéger les intérêts de l’équipe nationale Italienne. Alors qu’en France et au R.C. Toulon en particulier, il arrive qu’actuellement il n’y ait que 2 JIFF sur la feuille de match ! D’ailleurs, avec le système actuel, et en extrapolant un peu, © USAP JIFF, non-JIFF, un problème de plus pour l’USAP on pourrait imaginer l’équipe de France championne du Monde en 2019 ou 2023, avec 15 joueurs fidjiens (ou 23 sur la feuille de match), à partir de l’instant où ils seraient tous JIFF. A vous de leur trouver un nom : les Fidjiff par exemple ! Que vaut alors un joueur français ? A l’heure actuelle, effectuer un recrutement pour les saisons suivantes relève d’un véritable casse-tête et d’un énorme parcours du combattant. En effet, la cote financière des JIFF commence à grimper très sérieusement pour les raisons invoquées précédemment, Tel agent de joueur le présentera comme JIFF avant de préciser s’il est bon ou pas et réclamera le salaire d’un joueur ayant plusieurs sélections en équipe nationale. De fait, la cote des joueurs français augmente très fortement et les Français internationaux et JIFF sont à des prix inabordables pour un club moyen comme l’USAP entre autres. Le nettoyage se fait donc dans certains clubs qui libèrent des « non JIFF » en fin de contrat, même s’ils ont fait leur preuve comme Rudy Coetzee ou encore Ovidiu Tonita à l’USAP, car en les gardant le club s’expose à dépasser les quotas requis. En conclusion, JIFF bonne ou mauvaise idée ? Dans le rugby professionnel actuel, existe une gigantesque course à l’armement. Les clubs très fortunés, en plus de s’attacher les services de joueurs étrangers très cotés, « achètent » des JIFF qu’ils ne prennent que pour les quotas, qu’ils paient plus cher, quitte à les laisser sur le banc de touche une grande partie de la saison (peut-être Nicolas Durand au R.C.Toulon !). De ce fait, des clubs aux finances beaucoup plus modestes, comme Bordeaux ou encore l’USAP, se retrouvent coincés au niveau de leur recrutement : les joueurs français coûtent plus cher et ils ne peuvent recruter autant de « non JIFF » qu’ils le souhaiteraient. C’est peutêtre pour eux le début d’une longue agonie ! Le JIFF est une très bonne idée, mais, si la Ligue Nationale de Rugby veut rester une pépinière de jeunes talents français pour l’équipe de France, elle se doit de mettre en place une réglementation plus stricte encore pour éviter que les clubs ne contournent les règles. L’avenir des clubs et les succès du XV de France en dépendent en particulier ! Jo Solatges communiqués N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Victoire pour le repos dominical de tous les salariés ! Condamnation confirmée pour Auchan Perpignan. G râce à la mobilisation intersyndicale des salariés du commerce le 31 juillet 2011, et au référé porté par la CGT66, Auchan Perpignan avait été condamné, en août dernier, pour ouverture illégale. La cour d’Appel de Montpellier a confirmé jeudi 5 avril 2012 « dans toutes ses dispositions » ce jugement et a condamné Auchan à payer des dommages et intérêts aux organisations syndicales. C’est indiscutablement une victoire pour tous les salariés du commerce dans la défense Victoire en appel dans le dossier Auchan Habitat et Humanisme P.-O. se mobilise contre la mal-logement Samedi 14 avril 2012 de 14h00 à 18h30 sur la Place de la République à Perpignan ’association Habitat et Humanisme, en partenariat avec la compagnie Le Fil en Aiguilles, organise une journée d’action contre le mal logement. Elle réunira des intervenants sociaux, des artistes (plasticiens, musiciens, comédiens), sur une place publique afin d’interpeller et d’impliquer directement les citoyens perpignanais. L’objectif est de sensibiliser la population sur ce phénomène social et de faire émerger des interrogations afin d’initier un débat participatif. Contact : Gwenaëlle Le Gac - gwen. [email protected] - 06 24 30 05 43 L de leur droit au repos dominical. La CGT66 appelle néanmoins tous les salariés de toutes les branches à rester vigilants et à se mobiliser pour préserver leur droit au repos dominical, attaqué en ce moment même par le gouvernement pour les salariés du secteur du bricolage. Elle appelle Monsieur le Préfet des P.O. à faire respecter le droit du travail partout dans le département et à refuser le chantage des lobbies de la grande distribution. UD CGT 66 D ans son arrêt du 5 avril 2012, la Cour d’appel de Montpellier confirme en toutes ses dispositions l’ordonnance de référé du 5 août 2011. La société AuchanPerpignan reste condamnée à maintenir fermée son enseigne le dimanche dès lors qu’elle ne renonce pas à une ouverture le lundi suivant. Le dernier rempart que constitue l’arrêté préfectoral du 23 septembre 1965 a tenu bon et a été jugé comme respectant la légalité malgré les tentatives du groupe Auchan. Cette deuxième victoire conforte notre action légitime du 31 juillet dernier. Elle renforce le droit au repos dominical pour tous les salariés de notre département. (…) Ce jugement clarifie encore un peu plus la situation de notre département et doit porter un coup d’arrêt au lobbying de la grande distribution qui prône une libéralisation du travail le dimanche. (…) Plus que jamais, nous restons mobilisés sur la défense du droit au repos hebdomadaire le dimanche. Les consommateurs ne dépenseront pas l’argent qui leur manque en semaine, les dimanches ! La grande distribution doit pouvoir se contenter des 6 jours sur 7 et 13 heures par jour d’ouverture ! Seule une véritable augmentation de nos salaires renforcera notre pouvoir d’achat et relancera ainsi la consommation ! Le Secrétaire Général de l’UDFO66 Jérôme Capdevielle 13 Kermesse de l’UNRPA Comme chaque année l’Union Nationale des Retraités et Personnes âgées (U.N.R.P.A.) section de Ponteilla, organise sa kermesse le dimanche 15 avril 2012 à partir de 9 h 30 au foyer rural. Stands : pâtisserie, fleurs, enveloppes, tombola, stand information U.N.R.P.A. Apéritif : 12 h. Tirage tombola : 16 h 30. Pour toute information vous pouvez appeler Annie : 04 68 21 82 03 - Brigitte: 04 68 53 32 81. Quel avenir pour la protection sociale ? Table ronde le 16 avril à 18h30. Auditorium du Centre hospitalier de Perpignan. Animée par Dominique Sistach, maître de conférence, juriste, vec la participation de Daniel Billard, secrétaire général de la MGET, Jean-Claude Rousson, administrateur national de la MGEN, Alain Gianazza, vice-président national de la MNT, Daniel Besson, président du conseil de la Caisse primaire des P.-O. A annonces légales - annonces légales - annonces légales VILLE DE CABESTANY SERVICE URBANISME SCP « Xavier CASSOU et Laurence PICART, Notaires associés » Titulaire d’un Office Notarial en la résidence de NANTES, 9, rue du Chapeau Rouge FERREIRA ANTONIO APPROBATION DE LA MODIFICATION SIMPLIFIEE DU PLAN LOCAL D’URBANISME Acte de Me Catherine LE ROUX, notaire au sein de la SCP en date du 29/03/2012, enregistré au SIE de NANTES SUD-EST, le 05/04/2012, Bord. N° 20128/992 Case n°3, contenant CESSION : SARL au capital de 10000 Euros 6 carrer d’en cavailles, 66160 Le Boulou 530700657 R.C.S. Perpignan Par délibération en date du 28 mars 2012, le Conseil Municipal de Cabestany a décidé d’approuver la modification simplifiée du Plan Local d’Urbanisme. Par : la Snc PARMACIE BARBEROUSSE MAHOUX GABAUDE au capital de 2.591.640,00 `, ayant son siège social à LE BARCARES (66420) 66 avenue du Grau Saint Ange, SIREN 437 727 746 RCS PERPIGNAN Par décision de I’Assemblée Générale Extraordinaire en date du 5 avril 2012 il a été pris acte de changer la dénomination de la société, et de modifier corrélativement l’article Article 3 des statuts. Au profit de : La SELARL PHARMACIE SAINT ANGE, au capital de 400.000,00 ` ayant son siège social à LE BARCARES (66420) 66 boulevard du Grau Saint-Ange, SIREN 750 356 651 RCS PERPIGNAN. Ainsi, à compter du 5 avril 2012, la dénomination sociale de la société est désormais : Le dossier de modification simplifiée approuvé est à la disposition du public, à la mairie – Direction des Services Techniques et Urbanisme, aux heures et jours d’ouverture et à la Préfecture. Rectificatif à l’annonce parue dans Le Travailleur Catalan, le 30 mars 2012, concernant la société ELECTRICITE ESCACH, lire siège social: 2 rue El Carrero en lieu et place de siège social: 2 rue EL Carrerou D’UN FONDS DE COMMERCE : OFFICINE DE PHARMACIE, PARAPHARMACIE ET PLUS GENERALEMENT TOUTES ACTIVITES AUTORISEES POUR LES PHARMACIENS PAR LE CODE DE LA SANTE PUBLIQUE, connu sous l’enseigne et le nom commercial : « PHARMACIE SAINT ANGE » SCI MARACUTAIA Au capital de 1000 ` 24, rue François Coppée 66000PERPIGNAN RCS 503 848 178 00011 Située et exploitée à LE BARCARES (66420), 66, Avenue du Grau Saint Ange,, Prix : QUATRE MILLIONS TROIS CENT MILLE EUROS (4.300.000,00 `) Entrée en jouissance : Oppositions : au siège de la S.C.P. SOLER GAUBIL BOYER FOURCADE, huissiers de justice associés, 567 Felix Trombe (66100) PERPIGNAN, dans les 10 jours suivant la dernière en date de la présente insertion et de la publicité au BODACC. Pour insertion Par décision de l’assemblée générale extraordinaire en date du 4 Avril 2012 il a été décidé de transférer le siège social de la société au : 1, Impasse de la Bardère à Pézilla la Rivière 66370. Le Notaire Paysallées Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan Le Travailleur Catalan est habilité à publier les annonces légales et judiciaires. Renseignements au 04 68 67 00 88 ou au journal, 44 avenue de Prades - Perpignan Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h Fax 04 68 67 56 14 14 culture N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 A l afFiche Perpignan Librairie Torcatis. Vendredi 13 avril à 18h. Dans le cadre des 30 ans sur la loi du prix unique du livre, rencontre avec Patrick Bard. Entrée libre. Théâtre Primavera. Samedi 14 avril à 20h30. Spectacle Contes burlesques de la Renaissance par Cédric Debarbieux. Tarif : 5 `. Maison de la Catalanité. Dimanche 15 avril à 17h. Spectacle « Edith, la fille au père Gassion », écrit et réalisé par Hélène Darche et Linda Chaïb. Renseignements : 06 50 10 37 12. Arsenal, salle Marcel Oms. Mardi 17 avril à 19h. Projection du film Eve de Joseph L. Mankiewicz, oscar du meilleur scénario et du meilleur réalisateur. Renseignements et tarif : 04 68 34 09 39. Bibliothèque Bernard Nicolau. Du 18 au 28 avril. Exposition des réalisations artistiques et littéraires des écoles maternelles et élémentaires. Entrée libre. Edgar Morin étrillé Les Lettres Françaises. Le supplément à l’Humanité du 5 avril a consacré un article élogieux au dernier livre de Jean Jacob*, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Perpignan. À tous ceux qu’agacent la présence envahissante d’Edgar Morin dans les médias et ses nombreuses sentences prophétiques sur le monde tel qu’il va, il faut conseiller la lecture du livre que Jean Jacob a consacré à l’inventeur de la « pensée complexe ». Ils y trouveront matière à se réjouir en lisant le portrait au vitriol que l’auteur fait d’Edgar Morin, un portrait qui insiste tant sur le narcissisme satisfait de Morin que sur la vacuité de ses théorisations. Dans un monde intellectuel bien trop sage et normé, retrouver un peu de la verve pamphlétaire qu’on pouvait affectionner dans l’entre-deux-guerres s’avère réjouissant. Surtout quand l’objet du pamphlet mérite une telle attention. En effet, derrière les formules hyper- Bages Cabestany Centre culturel Jean Ferrat. Du 10 au 23 avril. Exposition « Languedoc Roussillon, carrefour des suds, 18902010 ». Gratuit. Centre culturel Jean Ferrat, Salle Abet. Vendredi 20 avril à 21h. Spectacle « Emma » par Lato Sensu, mise en scène de Dominique Bréda. Tarif : 6-10 `. Canohès Théâtre du Réflexe. Samedi 14 avril à 15h. Concert lyrique « Mélodies, opérette, opéra » présenté par l’ensemble Claude Debussy. Tarif : 10-12 `. Ortaffa Dimanche 15 avril à 15h30. Théâtre en catalan. La troupe Tres Estelles présente « Dues pomes i un pinyol », une comédie burlesque en cinq tableaux. Entrée libre. Saint-Michel-de-Llotes Dimanche 15 avril à 15h. Découverte du village, de son habitat traditionnel et de son musée de l’agriculture catalane. Tarif : 3 ` Confrontation. Les Amis du Travailleur Catalan ont, selon une tradition bien établie, organisé le pot de l’amitié mercredi dernier au Palais des Congrès. S elon une habitude établie depuis de nombreuses années, le Festival Confrontation a accueilli le Travailleur Catalan et ses amis pour un pot de l’amitié. Une trentaine de participants ont écouté les mots d’accueil du président de l’Institut Jean Vigo, Michel Cadé, du directeur du Festival, Alain Loussouarn et du rédacteur en chef du T.C., René Granmont. Michel Cadé a rappelé le long compagnonnage existant entre un festival qui vit depuis 48 ans et le journal qui existe depuis 1936. Alain Loussouarn s’est félicité de la réussite de cette édition de Confrontation. René Granmont devait ensuite déclarer : « Cette année, le thème choisi est celui de « la ville au cinéma », thème ô combien actuel. (…) La ville, lieu de travail, lieu de la transgression aussi, lieu de la modernité et lieu d’espoir pour ces millions d’êtres humains qui la rejoignent chaque année, la ville, donc, est ainsi devenue le lieu où se cristallisent plus qu’ailleurs, passions et folies, déviances et exubérances, outrances et innovations. Aussi est-il plus facile de capter et sentir en son sein, battre le cœur d’une nation, ressentir les aspirations de son peuple. Toulouges El Mil.lenari. Vendredi 20 avril à 17h. Projection du film « Bons baisers de Guangzhou : Race of love » Renseignements : 04 68 56 51 11. rence de telles affinités : la complexité du monde tel que le théorise la pensée complexe d’Edgar Morin tend à obscurcir le réel plus qu’à en explorer tous les contours. Et face à une telle complexité obscure, le modérantisme politique et social s’avère au final justifié. Dans le paysage politique et intellectuel dominant, Edgar Morin a tout à fait sa place… pour le pire. *Edgar Morin. La fabrique d’une pensée et ses réseaux influents. Éditions Golias, 2011, 14 euros. La ville… cœur des nations © Jean Quillio Casa Carrère. Vendredi 20 avril, 18h30. Vernissage de l’exposition du peintre catalan Michel Arnaudiès. Entrée libre. boliques de Morin, son langage aussi alarmiste que lénifiant qui invoque tour à tour la « Terre-Patrie », la « post-humanité », « l’auto-éco-organisation », on trouve une « philosophie de salle d’attente », dont Jean Jacob pointe l’absence de rigueur conceptuelle et les effets de manche intellectuels. Mais les lecteurs auront aussi beaucoup d’éléments pour comprendre la fascination qu’un certain nombre de médias français, dont le Monde, et d’hommes politiques, de Jean-Pierre Raffarin à Ségolène Royal, entretient pour le sociologue. Cette fascination s’explique par la construction méthodique de « réseaux influents », allant de la gauche rocardienne jusqu’aux rivages de la droite conservatrice. Jean Jacob pointe avec clarté la cohé- Michel Cadé, René Granmont et Alain Loussouarn La ville est aussi le lieu du pouvoir, celui des oppressions mais aussi des révolutions. J’en veux pour preuve le rôle joué par les villes, en particulier par les places des grandes villes dans les mouvements politiques de la dernière période : place Tahrir au Caire, place des Indignados à Madrid ou Barcelone, place de la Bastille ou du Capitol dans la campagne présidentielle française… Le fait urbain est donc un phénomène structurant de notre époque et le cinéma ne pouvait naturellement qu’y faire le plus large écho en tant qu’art de la modernité. C’est la ville, ou plus exactement l’urbanité, qui réunit dans le même creuset Métropolis et Playtime, Gangs of New-York et Tchao Pantin, Manhattan et Persépolis. La ville au cinéma, vue et vécue comme lieu des possibles, lieu des rêves et de l’utopie. Lieu idéal du décor aussi. Que serait Taxi driver sans Manhattan, Little Odessa sans Brooklyn, Marius et Jeannette sans Marseille? Mais la plupart des films ne se servent pas de la ville uniquement comme d’un décor, mais aussi comme d’un élément constitutif de l’intrigue. C’est par leur présence que ces territoires urbains procurent l’émotion, suscitent les réflexions recherchées par le réalisateur. Le Travailleur Catalan qui veut être toujours mieux à l’écoute des évolutions de la société, des aspirations populaires, ne pouvait donc que se réjouir du choix qui a été fait pour ce festival Confrontation. Confrontation… quel beau nom d’ailleurs qui, me semblet-il, résonne bien en cette période de débats économiques et politiques. Débats dans lesquels la culture, l’art et le cinéma en particulier ont un rôle important à jouer. Car dans cette relation de dialogue entre l’individu et son semblable, d’offrande réciproque, de création de pensées et de rêves, de poésie et de beauté, d’harmonie et de disharmonie, d’observation, de conscience, de transformation, de jouissance du temps, d’introspection et d’expression que représente, comme tout œuvre d’art, un film, il y a risque de bonheur certes, mais aussi risque d’affrontement avec la doctrine culturelle que veulent nous imposer les sectateurs de la concurrence et des marchés. » culture N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 15 « De Marx, on a surtout retenu la notion de capital… » Fêlés du bocal. Où l’on a parlé de moutons morts, de garage punk et de crépi qui s’effondre sous les riffs de guitare énervés de The Mythics. Q uand on leur demande « Pourquoi ? », Shaul met ça sur le compte d’une enfance difficile, un rapport compliqué à l’autorité. Groupe de punk-garage-rock tout droit émergé des entrailles de la scène underground perpignanaise, les gars de The Mythics sont principalement intéressés par la bouffe et le bon vin, en plus d’être excessivement doués pour le rock’n roll. The Mythics sont quatre garçons dans le vent : « Francklemagnifiqueplusbeauquepaulnewman » à la batterie, (ayant déjà sévi au cours de la dernière décennie au sein des Beach-Bitches, Ugly Things, ou autres Gardiens du Canigou), « Awesome Wom » à la basse et au chœur (ex. Hippy Killer, B-sights, Tireurs d’elitres), « Shlomo aka The Amazing Jew », guitariste et chanteur (ex. Red Ramona) et Shaul, guitariste et choriste (ex. Mighty Go-Go players, Fenecs). Formé fin 2010, d’abord sous le joli nom des Crate and the dead sheeps (« Crate » pour la marque de l’ampli que le groupe a un jour bousillé, « dead sheeps » à chercher en français dans le texte), le groupe décide d’abandonner son label de groupe-punk-alternatif-avecun-nom-trop-dur-à-retenir-qui-parle-d-animaux-morts pour offrir au public un présentoir plus sobre, accrochant mieux aux neurones. Délaissant leurs petites laines pour des cuirs classieux, les quatre rockers sortent de leur caisson et deviennent « The Mythics ». Un nom bien prétentieux, qui sied si bien à leur nouvelle image de « love song makers ». Côté musique, leurs influences sont principalement anglophones : The New Bomb Turks, The Cramps, The Ramones. Mais aussi Les garçons bouchers, Blues projet, … Trust et Nino Ferrer pourquoi pas. Kiss et Joe Cocker dans un mixer. Bref, du rock’n roll et du « keupon » jusqu’à plus soif, et plus si affinités… A côté de leurs compositions originales, on trouve aussi quelques reprises : « Baby Jane » (Dr Feelgood) , « Gay bar » ( Electric Six ), … Après un prêt contracté à la banque postale, le groupe est parti à l’assaut des mille-et-une tavernes perpignanaises et autres enfers musicaux catalans. Du Elmediator au restaurant Cuisine Indépendante, en passant par le bar de La Divine Comédie, ils jouent de la grosse caisse et de riffs de guitare groovy pour faire danser les filles sous les néons violets et chauffer les loubards sur le capot de vieilles R5. Définitivement taillé pour la scène, le groupe se vante déjà d’avoir fait craquer le crépi du « Tinc Set », lors de son dernier passage remarqué dans le caveau perpignanais. Et la fête du Travailleur Catalan ? Pour The Mythics, avant le rendez-vous politique, ce sera surtout l’occasion de participer à une belle fiesta. « On n’a pas de message politique. De Marx, on a surtout retenu la notion de capital » se moque Shaul en piquant la fameuse réplique de Jacques Brel dans le film de Claude Lelouch, « L ‘aventure, c’est l’aventure ». En attendant leur grande aventure à eux, le groupe continue d’enregistrer de nouveaux morceaux. D’ores et déjà en projet, la réalisation d’un quarante-cinq tours, un clip avec de jolies filles dedans et une nouvelle formation de rythm and blues pour Frank, Shaul et Shlomo. A noter : The Mythics seront en concert au bar « La Divine comédie » lors de la prochaine fête de la musique. Un tour de chauffe à ne pas manquer avant leur passage sur la fête du TC, le 29 et 30 juin prochain. J.Z. La musique, facteur de dialogue entre peuples et continents Festival de musique sacrée 2012. Illustration du rôle de lien de la musique avec le final du festival, un film et des musiques autour de la Palestine T out au long de la semaine passée, le festival a déroulé une programmation mêlant avec bonheur musiques d’Orient, d’Occident et des Amériques. Une édition 2012 qui est celle des adieux pour Marie-Françoise Barbera qui a porté la manifestation 18 années durant. C’est Elizabeth Dooms qui, désormais, en tiendra les rênes. Autre caractéristique de cette édition, la diversité des lieux de concert, théâtre, église Saint-Matthieu, la Réal, à chaque soirée, un écrin adapté. On a ainsi savouré des duos de Bach depuis les hauteurs de l’orgue de la Réal avec voix (soprano et haute-contre) et violon, belle prestation de l’Ensemble Céladon. Quant au concert Scarlatti à Saint-Matthieu, il restera dans les mémoires, nous a-t-on rapporté. Le final se passait au Théâtre, dans la sobre salle du Carré, avec la Palestine au centre. Un film, d’abord, « My land » de Nabil Ayouch, réalisateur aux origines juive et arabe, touché au plus profond par le conflit israélo-palestinien. Pour ce film, il a dépassé son refus de mettre les pieds en Israël, est allé au-devant de jeunes Israéliens nés et vivant dans ce pays, les a fait parler. Il a fait de même avec des Arabes de Palestine exilés au Liban depuis 1948, connaissant une vie précaire dans des camps de réfugiés. La mise en regard des propos est saisissante : d’un côté, la douleur toujours vive de la perte et de la spoliation, l’espoir tenace du retour, de l’autre, tout un éventail de sentiments, du déni à une forme de culpabilité, en passant par l’affirmation de son bon droit (« je suis ici chez moi, je défends ma maison ») ou à la volonté du vivre ensemble (cette chaleureuse jeune femme qui souhaite le retour des réfugiés). L’immensité de la tragédie prend à la gorge, surtout quand le réalisateur fait écouter aux jeunes les témoignages des Palestiniens. Pour la plupart, c’est la découverte d’une histoire tue, « jeunes sans mémoire » entend-on dans le film. Et quel contraste entre ces visages de jeunes gens heureux de vivre, tournés vers l’avenir et ces autres, ravinés, usés, qui s’animent au souvenir des oliviers sous lesquels ils aimaient dor- mir, des pièces de leur maison, de cette terre toujours leur. Autres couleurs de la Palestine avec le concert du soir : « Vertiges du sacré de la Venise du seicento aux rives de la Palestine » par le Concerto Soave, beau et envoûtant poème musical aux accents d’Italie et de Palestine. On y entendait, notamment Moneim Adwan, Gazaoui exilé, au chant et à l’oud, entouré de la fabuleuse soprano argentine, Maria Cristina Kiehr, du luthiste Matthias Spaeter et de la gambiste Christine Plubeau. Jean-Marc Aymes, claveciniste et organiste, a fondé l’ensemble il y a 20 ans . Un homme du sud, Audois d’origine, il vit à Marseille, et se passionne pour « les croisements musicaux », notamment le répertoire italien de XVIIe siècle, quand Venise était la porte de l’Orient. Soave ? « Le concept de suavité est prégnant dans ces musiques, on cherche à convaincre par la suavité ». Le hasard lui a fait rencontrer Moneim Adwan qui a mis en musique les poèmes de Mahmoud Darwich, « les affinités entre ces textes et les textes sacrés du Cantique des Cantiques sont frappantes ». « Il y a notamment une berceuse sur le thème de la mère qui voit dans son enfant celui qui va être sacrifié, on retrouve la même chose chez Mahmoud Darwich, la mère représentant la Palestine. » JeanMarc Aymes est heureux d’avoir joué ces programmes au Liban, à Rome... Toujours à la recherche d’expériences et d’innovation, il fait également de la musique contemporaine, des concerts en soliste, revenant régulièrement au Concerto Soave, cette « belle aventure humaine et musicale ». NG Languedoc-Roussillon, carrefour des Suds, 1890-2010 Coup de soleil des Pyrénées-orientales, Aefti-LR et la Maison des quartiers de la ville de Cabestany vous convient au vernissage de l’exposition : « Languedoc-Roussillon, carrefour des Suds, 1890-2010 ». Rendez-vous le vendredi 13 avril de 18h30 à 19h30 au centre culturel Jean Ferrat à Cabestany. Le vernissage sera suivi d’une projection-débat, de 19h30 à 20h30, du film: « Zoo humain ». La soirée se clôturera par le partage d’un apéritif. Cette exposition, conçue par le groupe de recherche Achac, a été prêtée gracieusement par la direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale du Languedoc-Roussillon. Exposition ouverte au public du 10 au 23 avril. 16 humeur N°3457 Semaine du 13 au 19 avril 2012 Dans la république des enfants ... D ans la république des enfants, ça s’agite beaucoup à l’approche des présidentielles. Les discussions sont très animées dans les cours de récréation. - Sarko, il est nul ! il ment comme il respire : il veut rien changer, mais il dit qu’avec lui ça va changer. Il est bête : il a pas compris que c’est lui qu’on veut changer. A la maison, dès qu’il est à la télé, avec ma sœur, on tire la langue et on tourne le dos. Ma sœur même, elle dit que sa petite Giulia est à plaindre parce que, dans son palais de l’Elysée, elle a pas de copines, et qu’entre une grande duduche et un petit agité, nerveux et plein de tics, elle s’ennuie. Son frère aussi, il s’ennuie tellement à l’Elysée qu’il tire des fléchettes sur les gendarmes qui sont devant la porte. Moi, si je tirais des fléchettes sur la voisine, mon père, il m’en mettrait une trempe. Ouais ! Mais mon père, il a des principes. Et il est pas président bling-bling. Mon père, il est de gauche, même qu’il dit « plus à gauche que moi y a pas ». Ma mère aussi, elle est de gauche, mais elle gronde souvent mon L’actu père, parce que quand il fait des choses pour le ménage, elle le trouve trop gauche. On se marre à la maison, même si l’on a pas beaucoup de sous. Ma grande sœur, elle aimerait qu’on en ait davantage, ma mère aussi d’ailleurs. Un bateau ou un pédalo ? - C’est pour ça que vous êtes de gauche chez vous, c’est parce que vous n’avez pas de sous. Pour en avoir il faut être de droite ! Moi, mon père et ma mère, ils sont riches. Ils ont plein de voitures et de bijoux en or. Mon père il a même une Rolex comme le président. Ils m’ont dit qu’avec Sarkozy, ils étaient devenus encore plus riches et qu’ils ont envie de continuer à s’enrichir encore un peu pour nous mettre, mes frères et moi, dans l’enseignement privé et pour se payer un bateau… - Un bateau ! Même pas vrai… ta mère, elle a dit à ma mère que ton père, il sait pas nager et que ses affaires, c’est pas brillant-brillant. Si tu crois que Sarko, il va te payer un bateau… - Hollande, à toi, il pourra te payer qu’un vue par Delgé pédalo, parce que lui, c’est le roi des pédalos. C’est Mélenchon qui l’a dit. - Moi, ma mère, mon père, mon grand frère, c’est pas un bateau qu’ils veulent. Ils disent que les galères, ils les connaissent toutes. Ils veulent un vrai boulot. Ils disent qu’avec un vrai boulot, on peut s’acheter autre chose que des patates, des nouilles ou des conserves. Même que mon grand frère, il m’a dit que la nuit, il fait des rêves d’une chambre où il aurait plein de téléphones portables et d’ordinateurs, alignés comme dans les grands magasins… Il faut bien travailler à l’école ! - Moi, ma mère elle dit que pour avoir tout ça, il faut bien travailler à l’école…. - Ouais, mais pourquoi qu’avec Sarkozy, il y en a plein qui travaillent bien à l’école et qui n’ont rien… - Même qu’il y en a qui travaillent bien, qui n’ont rien, même pas des papiers, et qu’il veut les renvoyer en Afrique ou ailleurs… - Moi, je suis petit, je comprends pas bien toute la politique, mais à la télé, il y a ceux que j’écoute, qui m’intéressent, parce que je sens que je peux avoir confiance, et les autres, ceux qui veulent nous embrouiller, nous rouler dans la farine. A droite, ils ont beaucoup trop de farine. Et puis la farine, il faudrait pas la gaspiller comme ça parce qu’il y en a qui n’en ont pas assez. Même qu’ils vont aux restos du cœur. Ma mémé, elle dit que c’est une honte et elle a raison. Ma mémé, elle est bonne comme le bon pain que l’on fait avec la bonne farine, et elle ne supporte pas que l’on manque de pain. Elle est généreuse, ma mémé, c’est elle qui me garde, qui me protège, qui m’élève comme ils disent les grands. Je crois qu’elle m’élève bien, comme ça je vais grandir-grandir… Et ma mémé, je sais que vous avez deviné pour qui elle va voter… Pour celui qui, comme elle, est généreux et pas égoïste pour deux sous. Pour celui qui veut que ça change pour de vrai ! Pour celui qui ne veut plus que l’on gaspille la farine, mais qui veut qu’on la partage. Jean-Marie Philibert