Vestiaire 38 - Templiers
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Vestiaire 38 - Templiers
Mai 2012 - n°38 www.vestiaires-magazine.com P r e m i e r m a g a z i n e c o n s a c r é a u x é d u c a t e u r s d e f o o t b a l l ENTRETIEN Christian DAMIANO : "L'ÉDUCATEUR, C'EST LE SOUFFLEUR DU THÉÂTRE !" SPECIAL FIN DE SAISON VITESSE-VIVACITE UNE SEANCE AVEC : LES U17 DE L'OGC NICE l ENTRAINEMENT : DÉFENDRE EN INFÉRIORITÉ NUMÉRIQUE l MANAGEMENT : PRÉPAREZ LE MATCH DÉCISIF l TABLEAU NOIR : JOUER LE HORS-JEU l FOOT ANIMATION : RENDEZ VOTRE TOURNOI PLUS LUDIQUE Abonnement 12 numéros : 54 € Prix au numéro : 6 € 16 exercices pour toute catégorie Sommaire P6 ACTUALITE 14 page Les dernières infos du monde de l'éducateur. P10 LA STAT Le taux de passes réussies au haut niveau. P12 QUESTION DU MOIS Faut-il bannir les termes de "défenseurs" et d'"attaquants" ? P14 ENTRETIEN DU MOIS Christian Damiano P20 DOSSIER 16 exercices de vitesse-vivacité P54 TABLEAU NOIR Jouer le hors-jeu P56 UNE SEANCE AVEC Les U17 de l'OGC Nice P60 FOOTBALL ANIMATION 20 Tournois : sortez des sentiers battus ! page P62 FUTSAL 54 Le travail des principes défensifs page P64 FOOTBALL FRANCOPHONE L'actu football des pays francophones. P33-50 LE CAHIER DU COACH P34 : ENTRAINEMENT (par Richard POGGI) Défendre en infériorité numérique P36 : PREPARATION PHYSIQUE (par Alexis LOREILLE) Le travail de rythmicité P38 : MANAGEMENT (par Denis TROCH) Préparez LE match décisif ! 56 page P40 : GARDIEN (par Albert RUST) LA SEANCE DU MOIS Comment encourager son gardien à "sortir" ? P42 : FÉMININE (par Stéphane ALIEZ) Football des princesses : témoignage P44 : STRATÉGIE (par Bruno VALENCONY) (par Richard POGGI) Défendre en infériorité numérique Le placement du mur sur CPA. P46 : SANTÉ (par Jean-Jacques MENUET) Comment aider vos joueurs à lutter contre les allergies ? P48 : TECHNIQUE (par Nicolas MAYER) Le dribble P50 : JURIDIQUE (par Tatiana VASSINE) Tournois : pas de musique sans déclaration à la SACEM ! 3 Edito Soyez un éducateur libre 'est la fin de saison. Comme chaque année dans nos clubs, les mêmes scénarios se jouent avec les mêmes acteurs, les éducateurs : Qui reste la saison prochaine ? Qui arrête ? Qui prend telle ou telle catégorie ? Dans quelles conditions ? Etc,… On prépare le nouvel organigramme. Vous en serez. Oui mais voilà, il arrive que votre projet, vos convictions, ou tout simplement votre manière de concevoir votre rôle se heurte à un responsable du club. Pour diverses raisons. Un responsable (directeur technique, responsable de catégorie, salarié…) qui ne fait pas forcément l'unanimité, mais dont la fonction le rend incontournable au sein de l'association. Que faire ? La premier réflexe à avoir, nous semble-t-il, est de se rappeler que - en dépit de notre passion qui nous pousse en cette période de l'année à nous projeter avec gourmandise sur la saison prochaine (nouvelle équipe, nouveaux joueurs, nouvelles ambitions !) - le premier moteur d'un éducateur, c'est le plaisir. Pas celui, éphémère, d'échafauder en juin ses plans pour 2012-2013. Non, le plaisir d'entraîner, pendant dix mois. Un plaisir qui n'est durable qu'à partir du moment où votre mission d'encadrement ne vous oblige pas à vous asseoir sur certaines C Ne vous résignez pas à collaborer avec ceux qui dénigrent vos idées parce qu'ils n'en ont pas Vestiaires Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Premier magazine consacré aux éducateurs de football Administrateur des ventes : Mensuel édité par RC MEDIA, SARL au capital de 5000 euros SIRET : 507 848 257 RCS Lyon Adresse : 25, rue Victor Basch BP 25010, 69 602 Villeurbanne Cedex TEL : 04 72 77 69 04 Julien Gourbeyre Pascal Muller Responsable Marketing : valeurs, sportives ou humaines, auxquelles vous tenez. En d'autres termes, poursuivre sa mission dans un club où l'on sait que l'on sera confronté inévitablement à des tensions internes, est le meilleur moyen de se préparer à un chemin de croix. Ne l'acceptez pas. De la même manière que l'on ne doit pas se résigner à collaborer avec ceux qui dénigrent nos idées parce qu'ils n'en ont pas, ou que notre compétence renvoie à leurs propres insuffisances. Préférez changer de crémerie ! Il y a tellement de clubs qui peuvent avoir besoin de vous et qui n'attendent peut-être que VOUS pour optimiser leur politique technique. Allez là où l'on vous témoigne de l'intérêt, ne restez pas prisonnier de votre nostalgie ou de vos ambitions, soyez un éducateur libre ! Être bénévole, c'est donner. Le minimum que l'on soit en droit d'attendre en retour est de sentir la reconnaissance de ses dirigeants. C'est elle qui donnera du sens à votre action, et renforcera votre légitimité. Sans cette bienveillance de la part du club, il arrivera un jour où seul subsistera le plaisir de gagner ou de ne pas perdre le dimanche. C'est bien peu à l'aune d'une passion d'entraîner. ■ Julien Gourbeyre, Directeur de la rédaction Rédaction : Impression Xavier Cerf, Antoine Armand, Julien Gourbeyre, Serge Bianchi, Olivier Goutard et Pierre Benoît. Imprimerie Chirat 744 rue de Sainte -Colombe, 42540 Saint-Just-La-Pendue. Photos : Bernard Veronico Christian Roy (pages 14 à 19) Secrétariat : Ont collaboré à ce numéro : Claudia Gioscia Nicolas Mayer, Denis Troch, Richard Poggi, Alexis Loreille, Bruno Valencony, Tatiana Vassine, Jacky Bonnevay, Jean-Jacques Menuet, Albert Rust et Clément Galien. Comptabilité : Sylvie Pavie Maquette/infographie : Xavier Boglione N° Commission paritaire : 0211 T 89754 N° ISSN : 2101-4566 Crédits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24, 25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média est strictement interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA. 5 Actualité Plateaux : chaque éducateur responsable de son but gonflable F inis les plateaux débutants du samedi matin avec des constri-foot. Les U6-U7 et U8-U9 haut marnais peuvent enfin faire trembler les filets ! Et pour cause, plus de 50 paires de buts gonflables ont été achetées par le district local et distribuées dans les clubs. Chaque éducateur se rend désormais de plateaux en plateaux avec son propre but gonflable.Et ce, "pour le plus grand bonheur des enfants dont les visages ont vraiment changé depuis cette initiative", a expliqué récemment Jérôme Beaulande, le CTD. Une belle initiative.■ À voir au cinéma : Futsal : 6 fois moins d'accidents qu'en foot à 11 ne étude anglaise effectuée dans les highschools a conclu à six fois moins d'accidents dans un match de futsal par rapport à une rencontre de foot à 11. Des statistiques assez proches des chiffres avancés par la Ligue d'Alsace, se basant sur la saison 2004-2005 : 2800 blessés pour 54 000 matches en foot à 11, contre seulement 36 blessés en 10 000 matches de futsal.■ Les Seigneurs L e 26 septembre sortira en salle une comédie ayant pour thème principal, une fois n'est pas coutume, le ballon rond ! Distribuée par un casting renversant (José Garcia, Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Joey Starr, Ramzy Bedia, Omar Sy…), cette comédie réalisée par Olivier Dahan raconte l'histoire d'une ancienne gloire du football (José Garcia) ayant totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il accepte un petit boulot d'entraîneur d'une équipe bretonne. Avec un objectif précis : gagner les trois prochains matches afin de réunir suffisamment d'argent pour sauver la conserverie locale, placée en redressement judiciaire, et qui emploie la moitié des habitants ! Son pari : transformer des pêcheurs en footballeurs quasi-professionnels... ■ Journée nationale des débutants les 5 et 6 juin L es 5 et 6 juin prochains aura lieu la journée nationale des débutants. Tous les départements sont concernés. Cette opération, qui fête ses 25 ans, a pour objectif de fidéliser les jeunes joueurs à l'activité, de promouvoir les qualités pédagogiques du football d'éveil, et de démontrer aux éducateurs, parents et dirigeants, les vertus éducatives du football à 5 chez les petits.■ 6 U S A VOIR FR, en partenariat avec la Fédération Française de Football, lance "Les Bleus dans l’espace ", une Web série dans laquelle les joueurs de l’équipe de France font l’expérience "Vis ma vie" de Conseiller en espace SFR ! Tous les épisodes de la série sont disponibles sur www.sfr.fr/bleusespace.■ Gourcuff et Janot : un choix par défaut ? E n engageant Jérémy Janot jusqu'à la fin de saison pour pallier les absences de Fabien Audard et Benjamin Lecomte, Christian Gourcuff en a surpris plus d'un. Non pas que le portier stéphanois ne soit pas une valeur sûre, bien au contraire ! Mais son profil est bien loin de correspondre au portrait robot du poste de gardien de but réalisé par le technicien breton dans notre édition de juillet dernier (voir VESTIAIRES n°28). Dans un article intitulé "Choix des joueurs : quel profil au poste dans un 4-4-2 ?", Christian Gourcuff déclarait : "je ne fais pas de fixation sur la taille du gardien de but. Ceci étant, avec un gardien de taille moyenne, il arrive toujours un moment où l'on se demande si l'on ne va pas être mis en difficulté défensivement dans le jeu aérien. Pour une formation ayant des petits gabarits, comme c'est le cas chez nous à Lorient, il est essentiel d'avoir un gardien de but dont le gabarit permet de compenser ce déficit athlétique...". Reconnaissons cependant qu'en dépit de sa taille modeste (1m76), Jérémy Janot affiche une détente bien au-dessus de la moyenne. ■ LA PHRASE DU MOIS ené GIRARD : "je suis assez ouvert sur les systèmes de jeu et m'adapte en fonction des joueurs à disposition. En Espoirs, j'ai évolué en 3-5-2, à Strasbourg en 4-4-2, et à Montpellier aujourd'hui, en 4-3-3… Il faut savoir rectifier le schéma de jeu en cours de saison quand ça ne fonctionne pas". ■ R DEPF 2012-2014 L es dossiers d'inscription pour la formation 2012-2014 du Diplôme d'Entraîneur Professionnel de Football (DEPF) sont en ligne sur le site officiel de la FFF jusqu'au 24 mai, date de retour des dossiers. Les tests de sélection se dérouleront au CTNFS du lundi 4 au mercredi 6 juin. ■ POUR OU CONTRE ? Laisser les joueurs faire les équipes à l'entraînement J ohan BOSKAMP, ancien entraîneur de Anderlecht, Genk, Standard de Liège… : "L'avantage du football de rue est que les enfants appr ennent à décider par euxmêmes, étant donné qu'il n'y a pas d'arbitre, ni d'entraîneur. Il en va de même quand les joueurs font les équipes à l'entraînement. Alors que le coach essaye toujours d'équilibrer le rapport de force, les enfants, eux, raisonnent de manière bien plus simple : ils pensent seulement à avoir les meilleurs dans leur équipe ! Ainsi, il est logique que les moins bons soient les derniers choisis. Il faut laisser faire. C'est dur, certes, mais ce sera la même chose, plus tard, dans le football. Cette sélection naturelle s'opère donc dès le plus jeune âge. Je pense qu'il n'y a rien de mal à ça, bien au contraire". ■ Vos réactions sur : [email protected] C'est le nombre d'éducateurs que compte le FC RueilMalmaison, dans les Hautsde-Seine (92) ! Un encadrement important qui s'explique par le nombre de licenciés au sein du club : 1196 (35 équipes) ! Soit 1 éducateur pour 15 joueurs. Notez que le club présidé par Daniel Vinette affiche un budget annuel de 460 000 euros. ■ 80 Sur la toile Tout savoir sur le football de base P our tout savoir sur le football d'animation (mission de l'éducateur, profil de l'enfant, objectifs de la catégorie, organisation et animation de la séance, méthode pédagogique, etc…) la FIFA a mis en ligne un portail Internet spécialement dédié aux encadrants du football réduit. Rendez-vous sur www.grassroots.fifa.com 7 Actualité A LIRE A VOS CARNETS Strappings et taping : 70 montages de la tête au pied ! A vec cet ouvrage intitulé "Guide pratique des contentions", Christophe Geoffroy apporte un outil on ne peut plus utile à tous les éducateurs de football n'ayant pas la chance d'être secondé par un médecin ou kiné sur le banc de touche. À travers deux techniques bien distinctes, le strapping et le taping, l'auteur nous montre pas moins de 70 montages (400 illustrations) à réaliser, et ce de la tête au pied ! Chargé d'enseignement universitaire, spécialiste en formation et conseil, Christophe Geoffroy est masseur kinésithérapeute dans le sport de haut niveau. Renseignements : www.editiongeoffroy.fr■ Pression des attaquants Voici un jeu qui doit permettre à l'entraîneur, à force de répétitions, d'optimiser les déplacements de ses attaquants (dans un 4-3-3) sur relance de l'adversaire. Ici, on joue à 5 (dont 1 gardien) contre 5. Les bleus doivent marquer dans un des deux petits buts. Les rouges doivent marquer dans le grand but. Objectif : à chaque relance du gardien sur un des latéraux, demander à l'attaquant excentré le plus proche (ici le n°8) de venir cadrer le latéral tandis que l'attaquant axial (n°9) vient "interdire" la transmission du latéral vers son défenseur central. L'attaquant opposé (n°11) resserre dans l'axe. ■ Les stages Foot Passion ont 10 ans D epuis 2002, les stages Foot Passion proposent aux filles et garçons âgés de 7 à 15 ans, de partager leur passion du ballon rond dans un état d'esprit de convivialité et de fair-play. Les stages se déroulent au complexe sportif de la Souvine, à Avignon, sur 6 terrains gazonnés. Les stagiaires sont logés en chambre de 2 à 5 lits selon leurs souhaits. L'encadrement quant à lui est assuré par des éducateurs diplômés d'état. Au programme : séances et ateliers techniques, futsal, foot à 2, foot tennis, foot volley, jeux réduits, tournois, etc… Sans oublier les entraînements spécifiques gardiens et attaquants ! Notez qu'après chaque repas, des animations diverses sont proposées (salle vidéo, Playstation, salle de jeux…). Enfin, lors de la remise des récompenses, chaque participant se verra remettre une fiche technique individualisée détaillant ses performances. Formules demi-pension ou pension complète. Renseignements au 06 13 43 78 83. ■ 8 QUESTIONS A… "En matière de formation des entraîneurs, il n'y avait rien" Jean-Pierre MORLANS. L'ancien bras droit d'Aimé Jacquet à la Direction Technique Nationale où il a passé 25 ans - occupant même le poste de DTN en 2007 avant la nomination de Gérard Houllier - assume depuis 4 ans la même fonction à la Fédération Royale Marocaine de Football. 1 Vous êtes DTN au Maroc depuis juillet 2008. Que ferez-vous la saison prochaine ? J'ai signé au départ un contrat de 2 ans, renouvelable chaque année. Je devrais normalement poursuivre l'aventure encore au moins un an, ce qui me permettrait de terminer ce que j'ai commencé. 2 Justement, quelle était votre mission à votre arrivée ? Le plus gros chantier, c'était la formation des entraîneurs. Il n'y avait rien.Aucun stage n'avait été organisé ici depuis des années ! 3 Il n'y avait pas d'entraîneur formé au Maroc ? Si, mais beaucoup avaient suivi des stages à l'étranger, d'autres étaient trop vieux pour en suivre de nouveaux… Bref, il y a eu un gros travail de remise à niveau, de régularisation, d'uniformisation. 4000 kilomètres séparent les frontières nord et sud du pays. Il est très difficile dans ces conditions de sortir un jeune joueur de chez lui, sachant qu'ils sont tous très attachés à leur famille, et qu'il n'existe pas d'aménagement de la scolarité. 7 Parvenez-vous à avancer dans un tel contexte ? Bien-sûr, mais il faut du temps. Ces deux dernières années, on a formé plus d'un millier d'entraîneurs, y compris des spécialistes de l'entraînement du gardien de but et des préparateurs physiques. Ils étaient tous très demandeurs. Nous avons également engagé pour la première fois une équipe au tournoi de Montaigu, où elle a d'ailleurs fait bonne figure. Notre sélection olympique va participer au prochain Festival Espoirs de Toulon. Enfin, nous avons mis des choses en place au niveau du futsal, du football féminin… 4 Vous avez eu les mains libres pour travailler ? Le 8 Suivez-vous encore ce qui se passe en France, en contexte n'était pas évident. Six mois après mon arrivée, il y a eu particulier à la DTN ? Au début, oui. Pour être franc, j'ai mal un changement de président.Puis c'est Roger Lemerre qui a été vécu les conditions de mon départ, car je souhaitais aller jusqu'à la démis de ses fonctions de sélectionneur. La fédération a donc fin du mandat. Et puis ça faisait quand-même 25 ans que j'étais làtraversé une période trouble. Et comme c'est souvent le cas ici, bas. J'ai travaillé avec Boulogne, Hidalgo, Houllier, Jacquet… Alors tous les efforts ont été portés sur l'équipe natiooui, j'ai été déçu par certaines personnes dont j'ai nale, aux détriments de la base. Les gens ne "Il n'est pas possible de contribué à la place qu'ils occupent aujourd'hui… savaient même pas à quoi servait un DTN ! Il a calquer ici ce qui se fait Mais bon, le temps a passé. Je me suis détaché. donc fallu que je fasse entendre mon message qui en France" 9 Que pensez-vous de la FFF aujourd'hui consistait à dire que le football marocain ne pourrait progresser sur le long terme que si l'on s'attaquait aux dos- ? Je n'ai rien à dire de spécial, si ce n'est que je constate qu'il y a eu beaucoup de changements ces 4 dernières années, notamment sur siers de fond. le plan de la gouvernance.A ce titre, je suis convaincu que Noël Le 5 La formation des entraîneurs, donc... Oui, mais aussi Graët est la personne qu'il fallait. la création d'un championnat national de jeunes, la mise en place d'une véritable politique de détection, et l'optimisation du 10 Les changements survenus sont une bonne chose fonctionnement des centres de formation, qui nécessite cepen- selon vous ? Oui, il fallait du sang neuf, et ce à tous les niveaux. dant de s'appuyer sur un encadrement compétent… Tout est Au lendemain des succès en 1998 et 2000, je mettais souvent en lié. garde sur les dangers de la routine. On me répétait souvent qu'on était "en avance". Seulement, avec Aimé, je me souviens avoir 6 Vous êtes-vous inspiré du modèle tricolore ? Il accueilli pas moins de 15 nations du football en un an à n'est pas possible de calquer ici ce qui se fait en France. Le Maroc Clairefontaine ! Tout le monde voulait nous copier, c'est normal. a sa propre culture, ses propres caractéristiques. Pas moins de Et ils ont fini par rattraper leur retard… ■ 9 La STAT 18% vec 18% de passes longues, les Dijonnais de Patrice Carteron utilisent cette spécificité du jeu plus que n'importe quelle autre équipe de Ligue 1 cette saison (statistiques arrêtées au soir de la 32e journée). Conséquence logique, ils affichent aussi le taux de réussite dans les transmissions le plus bas des cinq grands championnats européens (64,1%) ! Des chiffres qui semblent en dire "long" sur les caractéristiques du DFCO, comme le souligne Dider Ollé-Nicolle, ancien coach de l'OGC Nice : "le jeu de passe, c’est la carte d’identité d’une équipe. Et pour cause, c'est l’élément constituant du projet de jeu (…) De la même manière que l'on utilise des mots pour communiquer dans la vie de tous les jours, le footballeur dispose de la passe pour exprimer ce qu’il est et ce qu’il porte".A la lumière de ces statistiques, un premier élément demande néanmoins confirmation : la multiplication des passes de plus de 30 mètres implique-t'elle inévitablement un pourcentage d’erreurs plus important ? "Il est effectivement plus difficile sur le plan tech- A nique de trouver un partenaire à 40 mètres plutôt qu’à 5 mètres", explique le technicien. "Mais il faut aussi tenir compte d'une notion tactique.Souvent, les équipes qui utilisent ce type de passe évoluent assez bas, a fi n d ’ u t i l i s e r l e s c o n t re attaques. Dès la récupération du ballon, le joueur en charge de la passe longue doit la réaliser très vite, donc sans une grande marge de sécurité, afin de profiter à plein de la désorganisation temporaire adverse lors de la phase de transition". Multiplier les passes longues est donc la manifestation d'un parti pris. Celui de passer les lignes adverses rapidement, quitte à perdre quelques munitions dans la bataille… >"Passer les lignes adverses rapidement, quitte à perdre quelques munitions dans la bataille… " "En fait, ce qui prime, ce sont les animations de jeu qui vont être associées au jeu long", poursuit Didier Ollé-Nicolle. "C'est-à-dire les comportements c o n j u g u é s d u p a s s e u r, d u Fond de jeu "Multiplier les passes, les redoubler, c’est peut-être multiplier les risques d’erreur, mais c’est surtout l’assurance d’installer un fond de jeu. Le nouveau Paris St Germain est un cas à part, mais en ce qui concerne Lille et Montpellier, leurs excellentes performances sont, selon moi, la conséquence directe de la stabilité de leurs effectifs. Lorsque les joueurs ont une idée claire du projet de jeu, lorsqu’ils ont le temps de l’installer et de le peaufiner au fil des saisons, la confiance s’installe et les résultats suivent". 10 L'analyse de Didier OLLE-NICOLLE. Dijon est l’équipe qui totalise le plus de passes longues cette saison en Ligue 1. Il s’agit aussi de la formation qui a le plus faible pourcentage de passes réussies parmi les grands championnats européens… demandeur puis de ses partenaires qui vont jouer le 2ème ballon sur la déviation, sur une remise ou bien encore qui vont anticiper un ballon perdu sur le duel, mais récupérable dans des zones hautes, proches de la cage adverse". Faut-il en déduire que les passes de plus de 30 mètres sont réservées essentiellement aux phases de contre-attaque ? Notre interlocuteur approfondit le propos : "il y a deux grandes approches. Une approche longitudinale visant à trouver la profondeur, e t u n e a p p ro c h e v i s a n t l a recherche d'un décalage sur la largeur du terrain. L’action type étant alors une phase de fixation de l’adversaire sur un côté pour renverser de l’autre sur un joueur libre. L'objectif ici est de contourner une défense qui coulisse côté ballon et ainsi de trouver de l’esp a c e p o u r u n p a r t e n a i re lancé". Profondeur ou largeur, attaques placées ou rapides… Toujours est-il que lorsqu’il s’agit d’évaluer la pertinence d’un système ou d’une animation, la question de l’efficacité et se pose en juge de paix. >En 2011-2012, les équipes qui affichent le plus haut pourcentage de jeu long sont aussi celles qui ont lutté pour le maintien Les admirateurs des trajectoires tendues et des passes frappées coup de pied s’attristeront donc du constat suivant : à l’excep- tion notable d’Evian Thonon Gaillard, les équipes trustant les premières places au classement des passes longues, sont aussi celles qui luttent pour le maintien (voir tableau). Doit-on pour autant en conclure que le jeu long est le fossoyeur des ambitions sportives ? Didier Olé Nicolle nuance : "évitons tout raccourci simpliste. Un coach peut très bien demander à ses joueurs de jouer plus directement que d’habitude par vo l o n t é d e s ' a d a p t e r à u n adversaire en particulier. C’est alors le plan de jeu décidé qui d i c t e ra l e p o u r c e n t a ge d e passes longues dans le courant de cette rencontre. Mais pour en revenir à Dijon, cette équipe aurait-elle eu plus de facilité à se maintenir si elle avait essayé de rivaliser toute l'année, sur le plan technique, avec les autres formations de Ligue 1 ? Rien n’est moins sûr… Non, le plus intéressant, c'est de constater que les équipes du haut de tableau sont celles qui privilégient les passes courtes dans la durée". Un état de fait qui nécessite cependant d'être replacé dans un contexte de jeu plus global : "on évoque le style et l’identité d’équipe, mais, il est bien certain qu’une bonne équipe doit forcément être capable d’utiliser le jeu court et le jeu long.Souvent, le jeu court pour préparer, et le jeu long pour déstabiliser. Dans tous les cas de figure, il n’y pas opposition, mais bien plutôt complémentarité".A méditer. ■ Olivier Goutard Avec notre partenaire 1 2 3 4 5 6 7 LIGUE 1 2011/2012 Dijon Evian-Thonon-Gaillard Sochaux Valenciennes Nice Caen Auxerre 16 Montpellier 17 Marseille 18 Lorient 19 Lille 20 Paris St Germain Leader paneuropéen des statistiques de football avec plus de 17 ligues et compétitions couvertes pour l’analyse des matchs, l’étude des adversaires et l’aide au recrutement des clubs professionnels. www.optasportspro.com % PASSES COURTES 82% 83.4% 84.1% 84.5% 84.8% 85.3% 85.4 % % PASSES LONGUES 18% 16,6% 15.9% 15.5% 15.2% 14.7% 14.6% TOP Barcelone Bayern Manchester City Swansea Manchester United Réal Madrid 5 GRANDS CHAMPIONNATS 2011/2012 87,9% 88,8% 88.9% 89.8% 89.9% 12.1% 11.2% 11,1% 10.2% 10.1% FLOP Levante Stoke city Racing Santander Osasuna Dijon % DE PASSES RÉUSSIES 86.6% 86.3% 85.9% 85.7% 85.4% 85.2% 70.6% 69.5% 69.1% 66.7% 64.1 % % de passes longues en Ligue 1 cette saison 2 exercices pour travailler les passes longues EXERCICE 1 : TECHNIQUE SOUS FORME ANALYTIQUE EXERCICE 2 : MATCH À THÈME Organisation : 1 ballon pour 4 joueurs – 2 binômes distants Organisation : Match à 7c7, 8c8, 9c9…. Sur la totalité du de 30 à 40 mètres Règles : A joue un 1-2 avec B . A joue long sur C . C réceptionne et remise sur D qui lui remet. C joue long sur B qui a pris la place de A etc… Critères de réalisation : Passes aériennes et /ou au sol coup de pied. Trajectoires tendues (pour éviter les interceptions…). Assurer un nombre important de répétitions sur des ballons toujours en mouvement. terrain avec une zone délimitée en forme de papillon. Le ballon peut passer dans la zone, les joueurs également, mais pas les deux en même temps. 11 ? n du Mois La Questio s e m r e t s e l r i n n Faut-il ba ? " s t n a u q a t t a " "défenseurs" et ret aux ôter tout sens conc à re tu na de t es haut niveau ontre de ion du football de par ailleurs à l'enc ut nt ol vo év i L' qu e. es u q rm ti te Séman nts". Deux eur U18 à urs" et d'"attaqua lien Henry, éducat se Ju en de éf s "d vi l'a de s ns ca tio ut appella C'est en to n analyse. jeune footballeur. us fait partager so la progression du no i qu , 8) (0 de n zo l'AS Mou tio n du jo ue ur, et Une son potentiel. l'e nà va i ap proche qu t e tie ns , à tra ve rs ce tio n lu vo l'é co nt re de rt ar tic le , à fa ire pa pa r ée ct di ll, ba du fo ot r su on xi fle ré e un d' se rce qu e l'o n pe ut ob 'ag am i qu es rm te au. ux de ver au plus haut nive s la ar p , cent, tant dan n Est-il opportu eurs de rd bouche des éducat ga ex em pl e, au re eurs nais que des commentat l'activité du Barcelo : les fidé ou journalistes le de s, Da ni el Al ve ur s" en éf te rm es de "d éfen se "d un e ni r co m m . Ce s ne is et d' "a tt aq ua nt s" pu Et ? al ér seur" lat se nt at ta te r m es ap pa ra is di t-o n pa s qu e "le s Ils s. et su dé i hu d' ur re jo p au quants sont les une ou " symbolisent rs m ie rs dé fe ns eu iv ité re u e ap pr oc he de l'a ct l l i que "la me ent ta ' l fo o t b a l l t o t a l e m t s e ' défense, c ur s, é s n dépassée ! De nos jo o c r Pa taque" ? éc ise rivé l'é du ca te ur qu i pr le t es el qu en t, qu qu 'il es à un je un e jo ue ur ta bl e se ns de s te rm nl'e ", ur se en éf a"d tt t es "d éf en se ur s" et "a in it o v fe r m e da ns de s pr quant" ?! On le ty e qu ci pe s de je u st ér éo an m bi en , to ut ce la ue ur i qu pé s. Ce m êm e jo Ce e. de co hé re nc une y gb ru aura d'emblée au s ca n'est pas le née de représentation er ro ni d' "a tta qu an t" ni n rtio te es où il n' es t qu ou e d' i de sa fonction sur le qu s em or "d al " de ", ts e "a tta qu an ais d'"avant d' êm m ", et m ur s" de se ur va en se éf en en "d s Il éf . le "d r ra in ca eu r" , et c. .. De s rô êt re co nc er né pa En em pl oyan t ce vo ve rt ur e" , de "ta lo nn chaque joueur, qui aq ue jo ue ur do it ch po ur l'" at ta qu an t". é gr al m d en és à ur so us -e nt dynamiques attribu ch aq ue ac tio n ? bu la ire , l'é du ca te 'il qu rs limitatives de lo e qu tif n' es t ac t aux conceptions en os pp s'o lu i qu e l'a tta qu an t isun fe nd ) ou "d 'at ta quer, tandis que la m eur qui précise à se ur " (c el ui qu i dé at en uc éf éd "d L' > a le ballon, pour atta cu ré éfen e) . De la m êm e est cantonnée à la joueur qu'il est "d nferme t" (c el ui qu i at ta qu e an un qu je sion du "défenseur" rs eu at d'hui, à travers Ces mêmes éduc ou "attaquant", l'e stéréo- manière, il convient aujour ue r d' ab ord " ur se pération du ballon. en pr m u je ste , de sit ta rd à fa ire co ns des principes de l'a pp el lat io n du po da se fa tig ue ro nt pl us i et no n pl "re de ts les concep da ns le bl oc -éq ui pe ur ts" an lle ba qu ot s. tta fo "a pé x le ty au e dr so n rô le ba lr un e dé fin iti on à ss in g à la pe rte du rte po ap d' s pa s n dé fe ns if" ou de "p re de en t re str ic aré da on t po ur ce rt ai ns ain qu i se ra fo rc ém enoueix a décl rr D te d l le a r n y su e R d lo n" , et dé se sp èr er an s lté êt e qu es d'"arrière" ur s" avoir des difficu qu e "l' at ta qu e s'a rr i, préférons les term ES ns IR Ai e. IA tiv ST VE lie voir leurs "défense à 'il qu ou "défenseur s", à-dire lu tio ns en so ut ie n l ou latéral à ceux de péré le ballon", c'estra cu nt ré ce a on ià prop os er de s so an Je et s… fensive "a ili er s" à ce ux ives su r le s cô té nt s-c en tre s" ou d' ement animation dé va air "a nt d' lo vo du pren dre de s in iti at nt l'é ie t, ra en ces lacunes pour nsive. Malheureusem qu an ts" . suis convaincu que foot, mation of fe les deux. d' "a tta r de ■ Julien Henry re le pa co sé l'é à s ce dé si, an e nd teur a trop te ca nc être évitées en parti fo ue la tiq de an e m rti sé problème t, on oc cu lte un e pa on résolvait enfin ce pa rle r de Ré su lta oi qu ur po : ue iq et ph ilo so ph J 12 Qu’en pensent -ils ? Témoignage s. Quatre conse illers techniques nous ont donné leur Sé bastien IMB avis sur la questi ERT, DTR de la on. Ligue du Centr e. "J "D'autres prio rités…" e ne serais pas au te ur de l’ ar ti cl ssi définitif que l’au- te rrai n. e, Il m e se m bl e da ns le se ns time qu’il est im portant de gard où j’ es - m en t le travai l de tr p lu s op p or tu n d’ ab orde r ré gu er d’appellation qu an liè and on travaille ce type sorte que celui-ci fa si ti on à l’e nt ra în em en t, de fa re nement ou que sse par tie intégr à l’entraî- gogi ire en en match, notam l’on donne des consignes nu que de l’éducateur. D’ailleurs ante du messa ge péda, dans les nouvea ment vis à vis de s de formation de tiquants. ux s jeunes pragement question s éducateurs définis par la DTN contedé re r qu e le fa A mon avis, il y a d’autres priori du , il est it de ba nn ir ce té jeu s à consi- et de s de ux te rm es . uniquement en récupération de sans ballon dans les phases de larC e n’ es t p as changeant la te perte balle. Chaque capa rm rer" les joueur s du rôle pr iorita inologie que l’on va "libé- ti ble de faire la part des choses joueur est à mon avis on ire qui leur est as et signé sur le qu qui lui est attr ibuée, sans acco d’outrepasser la foncrd ’il n’en faut aux Pascal LAFL mots "attaquant er plus d’impor tance EURIEL, resp " et "défenseur". onsable du foo " tball à 5 et à 8 à la Ligue du C entre "Il n'est pas fa it référence au x termes de "d et "attaquant éfenseur" " dans les con tenus des form ations d’éducateurs" ous savons tous "Nen foot que la terminologie au ba ll p x joue si on . D an s le ca rê te so uven t à di sc us - attrib ur s à attaquer qu’à défendre , pe sp ué qu ’il n’ es t nu lle ré se nt , je ti en s à di re Barç . Prenons l’exemple de Dani A u importe le poste a... Bien qu’occ lv m en t fa it ré fé re upant un rôle de es, le latéral droit du termes de "défen nc e au x au ss dé i se co fens ur ns " et "attaquant" les contenus de dans retienne id ér é co m m e un jo ue ur of fe eur, celui-ci est fo rm ns if. Si le s en at nt ions de ca cela, ils à l’é co le de fo ot ba ll, on ap p re nd dres.Ainsi, quelconque stér ne risquent pas de s’enfermer fa nt s éotype. Et c’est au ss i bi en bien là l’essenti dans un el...". Bruno PLUM ECOCQ, CTR de la Ligue No rd Pas de Calai s l me parait un pe u dérer que seule réducteur de consi- match of ficiel pour la la terminologie so n n e le s dé fe Casa Blanca - à se n se u rs co m m e empr i- m oi s - es t le p ar fa it ulement 18 an ex em p le du "d le s at ta - imp q u an ts d an s le éfen se ur of fe ns s et 5 or te les systèm u r s rô le s re sp if ". Pe u es de jeu ou les Raphaël Varane ec ti fs . c’est ap , l’a toire du Real M qui est entré dans l’his- notr nimation qui fait la différen pellations de poste, jeune joueur ét adrid en devenant le plus dé e spor t : que les joueur s s’entr ce. Là est la richesse de ranger à marqu aide fe ns ivem en t, et er un but en se re sp on sa bi lis nt of fensivement et choix d’entrep rendre et de crée en t, en le ur la is sa nt le r." Gilles THIEB LEMONT, CTD du District de Côte d’Or "C’est l’anima tion qui fait la différence" "I "A l’éducateu r de veiller à c protégés aien e que ses t envie d’aller au-delà des ca ractéristiques qui définissen t le "Llae tep rme défenseur sous entend que ur poste" ri o ri té es qui, à la perte de balle, es défensif. Or, à m t d o n n ée à l’ as p ec t de so n éq ui p e. A l’é du t amené à être le premier défe on sens, cela ne nseur doit pas p ro té ca te ur do nc de empêcher l’édu gé ca ve ra ux ou se s ce teur à amener ses laté- qui dé s ai en t en vi e d’ al le r au -d el à de ill er à ce qu e se s nt finissent théoriqu s of fensive dès lo ra ux à un e ré fl ex io n p eu ement (sommai ca ra ct ér is ti qu es im rs re p qu ment ?) or e te le le ballon est récu p ér é. Il en va de - telle af fectat no m qu e l’o n ve ut bi en do nn leur poste, m êm e p ou r un io er à te lle ou n. " at ta qu an t 13 L’entretien "L'éducateur, c'est le souffleur du théâtre !" 35 années d'entraînement. Christian Damiano affiche un CV à faire pâlir tout passionné de football, quel que soit le niveau. Fulham, Southampton, Liverpool, Parme, Juventus de Turin, AS Roma, Inter de Milan, il a entraîné dans les plus grands clubs, en qualité d'adjoint ou de "numéro un bis" comme il aime à se définir. Ancien entraîneur national, membre de la DTN, il a participé à l'éclosion des futurs champions du monde à Clairefontaine. Sans club depuis son départ de l'Inter, en mars dernier, où il travaillait aux côtés de Claudio Ranieri, le technicien a accepté de s'arrêter une heure sur la case VESTIAIRES, histoire de nous, de VOUS faire partager un peu de son immense vécu. Que du bonheur. VESTIAIRES : L'entraînement dans nos clubs vise encore souvent à développer les qualités individuelles, au détriment parfois de l'apprentissage des vertus collectives. Comment l'expliquer ? Christian DAMIANO : L'évolution de notre football depuis Georges Boulogne s'est traduite, à juste titre d'ailleurs, par une grande importance accordée au travail technique, surtout entre 10 et 16 ans. À tel point qu'on a, il est vrai, un peu dissocié ce travail des aspects tactiques et collectifs. Ceci étant, l'essentiel à mes yeux reste de bien savoir manier le ballon, de maîtriser les fondamentaux. C'est ce qui permet ensuite au joueur de s'exprimer tactiquement et donc collectivement. Une approche qui diffère de ce que vous avez pu constater en Angleterre et en Italie ? tement là-bas qu'ils ont franchi un cap avec le résultat que l'on connaît. En France, on est convaincu que les mises au vert ne servent à rien. En Italie, les joueurs les réclament ! Ils sont quatre jours sur sept à l'hôtel. L'investissement est total. Et si l'entraîneur décide de faire une séance physique sans ballon, pas de problème. Alors que nous, on a besoin de ce côté sympa à l'entraînement… Outre le joueur, l'éducateur français semble avoir aussi des caractéristiques qui lui sont propres. À travers les différents reportages que nous avons réalisés à l'étranger, nous avons pu constater que son image était souvent celle d'un technicien "brailleur"… C. D. : Oui, peut-être… L'interventionnisme d'un entraîneur, en France comme ailleurs, est le signe que son message n'est pas bien passé en amont.Téléguider ses joueurs du bord du terrain est un aveu d'échec. Cela prouve qu'on n'a pas donné au joueur toutes "En France, le joueur a envie les clés lui permettant de s'exprimer de manière autonome dans le respect du plan de jeu. C. D. : Complètement. L'Italie met davantage l'accent sur la tactique, l'Angleterre sur le physique et l'état d'esprit. Au final, je pense que la France a fait des choix justes. Ce n'est pas un hasard si nos joueurs sont recherchés partout. Ils s'adaptent bien et savent se montrer performants dans les grandes formations d'Europe. sans avoir envie, il aime sans trop aimer… Il n'a pas cette notion de sacrifice, cette acceptation profonde de l'entraînement" Pour mettre davantage l'accent sur le développement collectif et activer de suite la notion de plaisir, la DTN préconise aujourd'hui de démarrer la séance de jeunes par le jeu. Y êtes-vous favorable ? C. D. : En France, oui, en Angleterre et en Italie, non. C'est une question de culture. Chez nous, le jeune joueur est "franchouillard", il a envie sans avoir envie, il aime sans trop aimer… Il n'a pas cette notion de sacrifice, cette acceptation profonde de l'entraînement. D'où la nécessité de devoir enjouer, mettre les formes, trouver des subterfuges qui le poussent à faire plus d'efforts. Et ça passe par le jeu. Cette différence culturelle est-elle visible y compris au plus haut niveau ? C. D. : Bien-sûr ! J'ai travaillé cinq ans auprès de la génération championne du monde 1998 (entre 1995 et 1999, NDLR). À chaque fois que je ramenais les expatriés d'Italie, ils me disaient "c'est dur". Des stades pleins, une pression pas possible, un travail deux fois plus exigeant… Mais c'est jus14 Comment lutter contre ça ? C. D. : Cesser de croire qu'il suffit d'imposer les choses à ses joueurs pour qu'ils les fassent, et bien. C'est tout l'inverse ! L'éducateur doit amener le joueur à réfléchir sur les réponses à apporter à un problème donné, et non pas lui imposer les solutions au risque qu'il les répète machinalement, sans comprendre. Il doit apprendre à faire ses choix par lui-même. L'éducateur est là pour l'orienter, le mettre sur la bonne piste. C'est le souffleur du théâtre ! Au Barça, par exemple, les éducateurs arrêtent un jeu toutes les 3-4 minutes pour rassembler ls joueurs et délivrer leurs consignes, collectives et individuelles. Puis le jeu reprend, et personne ou presque n'intervient. Qu'est-ce que cela vous inspire ? C. D. : Cela correspond davantage à ma philosophie. Il s'agit de montrer aux joueurs qu'on est là pour les aider, les faire progresser, pas pour les engueuler au premier contrôle raté ! Et puis si on intervient constamment, le joueur entend mais fini par ne plus écouter. Sans compter qu'il s'agit là d'un conditionnement qui participe à modifier sa personnalité, le forçant à évoluer contre-nature. Suite page suivante Christian DAMIANO "Téléguider ses joueurs du bord du terrain est un aveu d'échec" 15 L’entretien Ce qui sous-entend que l'éducateur agit comme un frein à l'épanouissement du joueur, c'est un comble ! C. D. : N'oublions pas que c'est le joueur qui est le maître du jeu. C'est lui qui est sur le terrain, pas vous ! Vous aurez beau hurler vos consignes, c'est lui qui fera les choix. Or, ceux-ci sont beaucoup mieux admis, beaucoup plus ancrés, dès lors que le joueur a trouvé la solution par lui-même. nique, je ne vois que ça, à condition d'en être capable. À Fulham, je peux vous dire que Tigana, à 42 ans, faisait encore la différence dans les jeux de par sa vision du jeu ! C'est le seul intérêt d'après vous ? C. D. : Oui, car sinon je suis contre. Je vais vous raconter une anecdote : lorsque j'étais jeune entraîneur à Nice, j'ai travaillé aux côtés d'Albert Batteux (en 1979, NDLR). Il avait 60 ans et venait de subir une opération sur C. D. : Et l'expérimentation. "Tu penses qu'il faut faire ça dans cette chaque jambe. Malgré tout, il s'était mis dans la tête de participer de temps situation ? OK, essaye, on va voir…". L'idée, c'est que le joueur s'approprie en temps aux entraînements... Un jour, je le vois revenir au vestiaire, la solution qu'il a découverte, et finisse par orienter lui-même son copain furieux.Alors qu'il avait demandé à Robert Barraja, qui jouait latéral, de reveavec lequel il a fait le 2 contre 1 : "tu me l'as donné trop tôt, trop tard, nir défendre, ce dernier lui avait répondu : "vous ne revenez pas, vous, je t'étais trop loin…". Là, c'est gagné. Encore une fois, l'éducateur doit être un ne vais pas revenir, moi" ! Il avait dit ça de façon spontanée, comme s'il stimulateur, un inspirateur, en aucun cas un donneur de leçon. Crier, c'est s'agissait d'un coéquipier. Or, ce coéquipier qui ne revenait pas, ne faisait être dépassé. Quand on crie, il est déjà trop tard. En pas les efforts, c'était le coach ! Avec le recul, je "Par rapport au professeur, comprends le joueur. Il s'est dit : "on va perdre le match, c'est pareil. C'est avant qu'il faut agir, pas pendant. Ferguson, Lippi, Wenger… on ne les l'éducateur a un gros avan- jeu à cause de lui, et c'est encore moi qu'il entend pas. tage : à travers le plaisir de engueule parce que je ne reviens pas ?!". Pour moi, ça résume tout. C'est la pédagogie active, le questionnement… On entend un peu plus Mourinho… C. D. : Lui c'est de la comédie. Il fait ça pour le jouer, il peut faire passer beaucoup de choses" public, pour les médias, il se la joue… (sic). Sans parler d'interventionnisme, certains entraîneurs sont très présents dans la séance, tandis que d'autres prennent davantage de recul, laissant faire leur adjoint. Un cas de figure que l'on retrouve surtout au haut niveau. Quelle est la meilleure méthode d'après vous ? Hormis l'aspect technique, n'y a-til pas aussi un problème d'autorité dès lors qu'on se met au "niveau" de ses joueurs ? C. D. : Le rapport hiérarchique est faussé, c'est clair. Et puis on est dévalorisé. Un contrôle raté, on n'arrive pas à revenir… Ça rime à quoi ? Moi je dis qu'il ne faut rien faire avec ses joueurs, pas même un tennis ballon ! On peut éventuellement servir de source de balle pour faire des centres, c'est tout. Chacun doit rester à sa place. Et c'est valable en pro comme en amateur. Le joueur joue, l'entraîneur entraîne. Point. C. D. : Celle qui convient le mieux à chacun. Et l'entraîneur joueur ? C'est-à-dire ? C. D. :Tant qu'il apporte un plus, ça va encore. C. D. : C'est une question de personnalité. Jean Mais le jour où il ne fait plus la différence, il est ridicule (sic). Il n'est pas bon et décide en match de sortir un autre gars ? C'est ingérable. Tigana, par exemple, est resté joueur dans l'âme. L'entraînement, ça ne le passionne pas. Son truc lorsqu'il prépare un jeu, c'est de se débrouiller pour qu'il y ait un effectif impair afin de se mettre dedans (rires). À l'inverse de Gérard Houillier que j'ai également côtoyé et qui reste plus en retrait, intervenant sur deux, trois détails. C'est une autre forme de management. Et avec Ranieri, comment fonctionnez-vous ? C. D. : C'est moi qui prépare les exercices. Ensuite, on a chacun notre partie à diriger. L'un anime l'atelier dans sa globalité pendant que l'autre intervient plus sur l'aspect individuel. Vous avez cité Tigana, on pourrait aussi parler de Claude Puel qui évoluait très souvent à Lyon au milieu de ses joueurs… Quel est l'intérêt ? C. D. : Montrer l'exemple sur le plan tech16 Revenons à l'entraînement. On parle beaucoup actuellement de climat d'apprentissage. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? C. D. : Cela renvoie au comportement du technicien. Celui-ci doit être entraînant, enjoué, dynamique, positif… J'ai connu des entraîneurs aigris, qui reprochaient beaucoup de choses à beaucoup de gens. Ce n'est jamais bon signe. Un entraîneur doit savoir faire abstraction de plein de choses, être un peu détaché, serein, et ne pas avoir d'état d'âme. Sinon, il ne durera pas. Il paraît qu'une des grandes forces de Gérard Houllier est de savoir propager la bonne humeur au lendemain d'une défaite, pour mieux Christian DAMIANO remettre ses joueurs au travail. Vous confirmez, vous qui l'avez secondé à Liverpool ? tiens une heure et demi sans problème ! Et je peux vous dire qu'à la fin, le gars me serre la main. C. D. : C'est exact. Il avait compris que l'entraîneur ne devait pas subir les résultats, mais les accepter tout en ayant cette capacité à rebondir Quel est le meilleur moyen, pour un éducateur, d'évipour se projeter de suite sur le prochain match. Le coach, ce n'est pas ter de rater sa séance ? celui qui joue. C'est celui qui prend du recul, qui analyse, qui a une philo- C. D. : Déjà, de bien la préparer. Les joueurs sentent quand c'est improvisé. Ensuite, mieux vaut s'appuyer sur des exercices sophie de travail à respecter, et qui a l'expérience… joueur. "Bien maîtriser un exercice que l'on maîtrise plutôt que de chercher constamà innover, ce qui peut nous mettre en diffipermet de s'en détacher, et ment Beaucoup sont tentés, après un culté. Moi, aujourd'hui, je travaille seulement avec échec, de ruer dans les brancards… ainsi d'être pédagogiquement une dizaine de situations que je modifie ou fais C. D. : C'est une erreur. Et puis le mode autorilibre. C'est cette liberté qui évoluer en fonction du profil et du niveau de mes taire ne fonctionne plus. Il faut de la compréhenjoueurs.Tout ce que je propose à l'entraînement, vous rend efficace dans l'ani- je l'ai expérimenté maintes fois. Cela me permet sion, de l'échange, de l'ouverture, de la disponibimation et la correction" lité.Avant, je n'allais pas serrer la main aux jeunes. d'être dissocié de l'exercice, de m'en détacher, et Je me disais : "c'est à eux de venir". J'avais tort. La ainsi d'être pédagogiquement libre. C'est cette population n'est plus la même, c'est un fait. À nous de nous adapter, de ne liberté qui vous rend efficace dans l'animation et la correction. pas forcer les choses. Un jeune aujourd'hui, si vous ne lui parlez pas, il ne vous parlera jamais. Si vous n'allez pas vers lui, il n'ira jamais vers vous. Mais si, malgré ses efforts, l'éducateur se rend compte N'est-ce pas là une forme de "démission" en termes de valeur éducative à faire respecter ? C. D. : Pas du tout. C'est savoir évoluer avec son temps. Le public a changé ? On doit changer nous aussi pour être en phase avec lui et ainsi en tirer le meilleur. À quoi bon jouer les anciens combattants ? Moi, j'ai tout appris des joueurs. Je n'ai pas étudié la psychologie, mais j'ai fait 35 années de terrain et animé 15 à 20 000 séances, en pensant à chaque fois que la prochaine serait la meilleure. C'est ça qui vous permet d'avancer : observer et se remettre en question. Sur le terrain, c'est pareil. Quand un exercice ne fonctionne pas, ce n'est pas obligatoirement à cause du joueur. C'est souvent l'entraîneur qui s'est mal exprimé ou n'a pas eu la bonne approche pédagogique. C'est quoi, pour vous, une séance ratée ? C . D . : C'est une séance à laquelle les joueurs participent sans être concentrés ni engagés. Ils ne s'investissent pas. C'est une séance pour la séance. Or, l'éducateur doit toujours chercher l'excellence. Qu'il ait 16 ou 6 joueurs, il doit proposer un contenu de qualité. Moi, avec un seul joueur, je que sa séance ne prend pas, que les joueurs "n'y sont pas", quelle est la meilleure attitude à adopter ? C. D. : On arrête et on fait un jeu, sans pression. On laisse faire. Dans tous les cas, il faut réagir vite, ne pas laisser la situation se détériorer. Parfois, c'est le coach qui est dans un jour sans… C. D. : Oui, cela arrive. Dans ce cas, si vous avez quelqu'un à côté de vous pour animer la séance et apporter un message plus dynamique, vous devez vous appuyer sur lui. Sinon, vous faites comme le joueur, vous vous accrochez… Frédéric Hantz a déclaré dans nos colonnes que le défaut du jeune entraîneur est qu'il veut souvent aller coûte que coûte au bout d'un exercice même si, de toute évidence, il ne fonctionne pas… C. D. : Il a raison. Il faut être capable d'arrêter quand ça ne marche pas, de s'adapter. De la même manière qu'il faut savoir dire stop quand ça marche bien, ne pas trop déborder. Sinon, on va vers l'inutile. En revanche, cet exercice qui m a rch e b i e n , i l n e fa u d ra p a s oublier de le changer, de le faire évoluer. Le baromètre, c'est le ventre mou de l'effectif. Suite page suivante 17 L’entretien Le ventre mou ? C. D. : Sur un groupe de 20 joueurs, par exemple, vous avez vos 3-4 meil- Au haut niveau, jusqu'à quel point les joueurs peuvent-ils influencer l'entraîneur dans l'élaboration de ses séances ? leurs éléments qui réussiront toujours, quel que soit l'exercice, et les 3-4 moins bons qui seront toujours plus ou moins en difficulté. Le ventre mou C. D. : On ne leur demande pas leur avis, mais on tient compte de leurs remarques.D'autant que celles-ci proviennent génése situe entre le 5e et le 15e de votre effectif. Ce sont ces joueurs-là à qui il faut porter la plus grande "Tant que le "ventre mou" de ralement de joueurs réfléchis ou expérimentés. attention.Tant qu'ils n'obtiennent pas 70% de réusvotre effectif n'obtient pas entend souvent parler de ces site sur un exercice, il faut rester dessus, semaine 70% de réussite sur un exer- On joueurs d'expérience qui savent se après semaine.Au-delà de 70%, il faut en changer, cice, il faut rester dessus, "gérer"la semaine. Comment appréquand bien même certains sont à 90% et d'autres à hendez-vous cela ? 40%. semaine après semaine" C. D. : Tout doit être en relation avec le staff. Soit La progression, c'est la répétition... le joueur est à 100%, soit il est en dessous et il l'annonce avant la séance. C. D. : Dans la qualité ! À La Roma,Totti restait parfois en fin de séance pour Sinon, il ne joue pas. "Ne jouent que ceux qui s'entraînent". C'est la devise. frapper des coups francs avec ou sans gardien, avec ou sans mur… Deux En pro toujours, le contenu de la ballons sur trois étaient hors-cadre. Un jour, je séance est-il lié inévitablement au m'approche et je lui dis : "tu ne marqueras jamais match passé ou à venir ? en travaillant comme ça ! Il faut que tu y mettes C. D. : Oui. Dans les premières séances, le plus de discipline, de rigueur". Et je lui ai raconté contenu peut être en lien avec le match passé en comment Del Piero travaillait à la Juve. À chaque fin cherchant à rectifier des situations qui se sont avéde séance, 20 ballons l'attendaient sur un terrain rées défavorables, mais on bascule très vite sur la annexe, avec des mannequins à 8 mètres, et Buffon préparation du match à venir. La séance la plus dans la cage ! Chaque jour la même chose, toute forte est toujours axée sur les moyens de mettre en l'année. Et bien régulièrement, il en mettait 11 ou danger le prochain adversaire. 12.Vous vous rendez-compte ? 11 ou 12 buts sur 20 coups francs frappés ! Buffon, ça le rendait fou… Vous arrive-t-il de prépar er une séance avant d'en changer le contenu au dernier moment ? C. D. : Bien-sûr ! S'adapter au contexte fait partie de la préparation. Je conseille d'ailleurs aux entraîneurs, s'ils le peuvent, d'arriver tôt à l'entraînement pour observer les joueurs qui arrivent, échanger avec eux… Très vite, il y a une atmosphère qui se dégage, un climat… On peut par exemple ressentir de la tension avant un grand match ou au contraire un certain relâchement au lendemain d'un autre.Tout cela doit être pris en compte et inciter éventuellement le coach à changer son fusil d'épaule. C'est l'évaluation de la charge mentale de la séance, au même titre qu'il existe une charge physique… C. D. : Complètement. On est un peu dans l'état d'esprit d'un chef cuisinier qui choisit ses ingrédients en fonction des goûts et de l'appétit de ses convives. À l'Inter, par exemple, on est tombé sur un groupe de joueurs qui adoraient faire des "toros". Ils les réclamaient, en avaient besoin. On aurait eu tort de s'y opposer. Résultat, on en a fait pratiquement à chaque séance. Il faut savoir être à l'écoute des joueurs. 18 Etes-vous partisan des entraîneurs qui, dès le début de lsemaine, donnent des indications clair es sur l'équipe qui va disputer le prochain match ? C. D. : Non.Avec les entraîneurs que j'ai côtoyés, on a toujours caché le onze de départ jusqu'au dernier moment, parfois jusqu'à une heure du match. Pas de mise en place la veille ? C. D. : Si, mais masquée. L'idée est de maintenir tout le monde sous pression, que tous se sentent concernés et évitent ainsi de s'installer dans un certain confort. Quand l'équipe est en difficulté, doiton proposer des choses simples à l'entraînement pour redonner confiance ou tenter de la faire progresser par la recherche d'un contenu optimisé ? C. D. : Il faut repartir sur les fondamentaux, sur des choses simples, retrouver la confiance. Avec Milito cette année, j'ai fait des exercices d'école de foot (sic). Et quand, au contrair e, l'équipe marche bien ? Christian DAMIANO C. D. : C'est là qu'il faut être plus pointu à l'entraînement pour continuer à faire progresser, ne pas se reposer sur ses lauriers. Si un joueur montre des signes de relâchement, il faut le recadrer de suite. pas été réellement éduqués par leurs parents. Et comme les enseignants ont lâché prise… Il reste donc l'éducateur de club. Mais l'éducateur ne peut pas tout régler… Vous est-il déjà arrivé qu'un joueur vous manque de respect dans une séance ? C. D. : Oui, à Rome. Dans un jeu, Ranieri faisait C. D. : Evidemment. Mais c'est beaucoup plus "A chaque fin de séance, 20 ballons attendaient Del Piero sur un terrain annexe. Je l'ai raconté à Totti…" l'arbitre de centre et moi la touche avec un autre adjoint. Je signale un hors-jeu et un joueur proteste en des termes peu convenables. J'ai attendu la mi-temps et je l'ai attrapé devant tout le monde : "je te le dis, à toi, mais c'est valable pour tous les autres. Ce qui s'est passé, c'est la première et la dernière fois.Comment tu te permets d'insulter des gens ? Tu as vu ça où ? De quel droit ? Tu n'as que des devoirs ici, comme moi. Je ne suis pas ton copain ni ton père, je suis une personne que tu dois respecter comme toutes celles qui sont là". Je peux vous dire qu'il n'a jamais recommencé… Avec un jeune, en formation ou préformation, vous seriez intervenu de la même manière ? facile pour lui que pour l'enseignant. Plus facile ? C. D. : Parce que le joueur vient au foot par plaisir. Ça change tout ! À travers le plaisir de jouer, on peut faire passer beaucoup de choses. À condition d'instaurer parallèlement des règles sur lesquelles on reste implacables. Des principes éducatifs tels que : "fais tes lacets, sors du vestiaire à l'heure, remplis ta gourde, mets ta tenue…". Ce sont des détails qui sont des éléments polluants à la qualité de la séance. Il faut donc les régler, en les martelant auprès des joueurs. En quinze jours, avec un groupe de qualité, on n'y revient plus. Le groupe tordu (sic), il lui faudra trois mois pour prendre le pli. Et après ça, si dans le lot il y en a encore qui sortent du cadre, on les met dehors. C. D. : Bien-sûr, même s'il faut d'abord être capable de déterminer si Gallas a eu chaud manifestement… vous avez affaire à un récidiviste ou pas. Il convient de faire la part des choses. Après, la règle c'est : "tu t'excuses tout de suite, ou dehors". Demandez à William Gallas… C. D. : Oui (rires). Mais à force de ne rien lâché, on y est arrivé. Et le joueur, Pourquoi lui ? C. D. : A Clairefontaine, je ne lui ai rien laissé passer. Il a même raconté des anecdotes dans son livre que je ne me serais jamais permis de dévoiler moi-même (rires) ! Ce fut très difficile, mais aujourd'hui il sait… Que voulez-vous dire ? C . D . : Un jour, je le croise à Londres. J'entraînais à Fulham tandis que lui jouait à Chelsea. Cela faisait des années que nous ne nous étions pas revus. Il m'a dit : "je vous remercie pour ce que vous avez fait pour moi.Vous êtes mon père spirituel". Cela vous a fait chaud au cœur ? C. D. : Cela m'a surtout rappelé le rôle essentiel de l'éducateur. Le problème de nos jours, c'est que la cellule familiale a explosé. Pas forcément parce que le père et la mère sont séparés, mais parce que les deux travaillent. En banlieue parisienne, avec la circulation, les transports en commun, les parents sont bien souvent obligés de partir à 5h30 et de revenir pas avant 20h. La nourrice, elle arrive à 6 heures du matin ! Résultat, ces gamins n'ont "Si vous aimez travailler avec les jeunes, vous aurez envie de donner. Mais n'attendez surtout pas de recevoir, sinon vous serez déçu". ça le marque à vie. Il n'y a pas que lui.Tenez, un jour je suis invité par Arsène Wenger à Ar senal. On déjeune ensemble.Thierry Henry passe et me lance en se marrant : "coach, il faut finir votre assiette, hein ?". Il a dit ça parce qu'à Clairefontaine, je passais souvent à la fin du repas et me mettais en bout de table pour regarder les assiettes... Gare à celui qui avait gaspillé ! "Vous finissez tout ou alors vous ne prenez rien". Henry, 12 ans après, il me l'a sorti spontanément ! En définitive, quel conseil donneriez-vous à un éducateur en formation ou préformation ? C. D. : Le faire que si vous aimez travailler avec les jeunes. Si c'est le cas,vous aurez envie de donner.Mais n'attendez surtout pas de recevoir, sinon vous serez déçu ! Après, qu'un William Gallas vous arrête demain dans la rue et vous dise merci, c'est du bonus. Pour le reste… C'est d'ailleurs ce qu'ont oublié à mon sens les professeurs de nos jours. Ils veulent enseigner des matières, mais n'aiment pas les jeunes.Alors ils n'y arrivent pas, se rendent compte que le message ne passe pas, et font des chemins de croix… En foot, le risque est le même. ■ Propos recueillis par Julien Gourbeyre 19 Dossier VITESSE-VIVACITE 16 exercices pour toute catégorie Fin de saison. Alors que les vacances approchent et qu'il reste pour certains quelques matches ou tournois à disputer, l'heure n'est plus au développement des qualités d'endurance ou de puissance. C'est le travail de vitesse-vivacité qui doit être privilégié afin de maintenir les organismes "mobilisés", et d'ajouter un soupçon de ludique dans les séances en cette fin de saison pour beaucoup éprouvante tant physiquement que mentalement. VESTIAIRES vous propose ici 16 situations adaptables à n'importe quelle catégorie ou niveau de pratique. 20 VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES FRAPPER AVANT LA LIGNE La passe de l'éducateur déclenche le sprint du joueur qui doit frapper avant la ligne (3 points). Sinon, il passe la ligne en conduite, passe dans la petite porte, et doit marquer du plat du pied au ras du poteau (le gardien n'intervient pas) : 1 point. Variante - Placer des obstacles sur le parcours (exemple : piquet à contourner). - Modifier la position du passeur (l'éducateur) : de l'autre côté, de face. - Donner des ballons "main-pied" et demander au joueur de frapper avant ou pendant le deuxième rebond (volée ou demi-volée). VITESSE DE REACTION ET FINITION Sur un demi-terrain, 2 joueurs sont face à face dans un carré de 2 x 2 mètres. 1 ballon de chaque côté, distant de 5 à 10 mètres. Un joueur attaque, l'autre défend. Celui qui attaque doit partir d'un côté (il a droit à 1 feinte), effectuer sa prise de balle et frapper (2 touches de balle mini et maxi). Le défenseur le suit dès le départ pour le contrer. Pas de tacle par derrière ! Au tour suivant, on inverse les rôles. Variante - Afin que les 2 joueurs travaillent en vitesse de réaction à chaque passage, le départ peut s'effectuer sur stimuli visuel (montrer la direction de la course en se mettant face à l'attaquant, le défenseur étant de dos) ou auditif ("droite" ou "gauche"). Vivacité : rappel physiologique Le travail de vivacité met en jeu une filière énergétique appelée "anaérobie alactique". Cela signifie que notre organisme n'utilise pas d'oxygène pour réaliser ce type d'effort (anaérobie) et qu'il ne produit pas de déchets métaboliques consécutivement à ce même effort (alactique = absence d'acide lactique). Ce sont des efforts très courts (de 0 à 3 secondes), à intensité maximale, qui nécessitent de l'énergie rapidement disponible. Aussi, cette énergie qui est essentiellement liée à la dégradation de molécules d'ATP (Adénosine Tri Phosphate) et de CP (Créatine Phosphate), se trouve dans des quantités plutôt faibles, certes, mais directement dans le muscle ! Cela permet de comprendre pourquoi la vivacité reste un effort court (car stock de "carburant" faible) et intense (car stock de "carburant" directement dans le muscle et immédiatement utilisable). Suite page suivante 21 Dossier VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES VIVACITE/VITESSE DE REACTION 5 plots, chacun distant de 5 mètres. Les joueurs partent 2 par 2 en trottinant. Une fois arrivés au plot central, l'éducateur leur montre une coupelle blanche, jaune ou bleue (signal visuel) qui indique la direction du sprint (à droite, à gauche ou devant). Le premier arrivé marque 1 point pour son équipe. Variantes - Signal auditif : L'éducateur annonce : "droit", "gauche" ou "face". - Idem, mais les joueurs doivent faire l'inverse de ce qui est annoncé. Si l'éducateur annonce "face", les joueurs doivent retourner au plot de départ. - L'éducateur annonce le nom d'un objet (ou autre) ayant la même couleur que l'une des coupelles (exemple : le "soleil", "la mer", la "neige"). L'EPERVIER (VITESSE-VIVACITE) L'objectif pour les jaunes est de traverser le terrain sans se faire toucher par les 2 rouges, ni sortir des limites du terrain. Ces derniers marquent 1 point dès qu'ils touchent un jaune. Effectuer 3 passages, puis changer de binôme "chasseur". À chaque passage, les deux "éperviers" se positionnent au départ dans la moitié basse de l'aire de jeu. À la fin de la partie, c'est le binôme ayant marqué le plus de point qui a gagné. Variantes - Obligation pour les jaunes de passer dans 1 porte avant de regagner le camp opposé. - Idem, mais 2 portes. - Faire le jeu avec ballon (les chasseurs doivent toucher le porteur ou sortir le ballon des limites du terrain). Quelques chiffres •Un footballeur de haut niveau parcourt 9 à 12 km par match, dont 10% à haute intensité et 3% avec ballon. • En match, le joueur effectue une action de haute intensité toutes les 50 à 90 secondes. La distance et la durée de ces courses rapides dépassent rarement 20 mètres et 4 secondes. Ce sont ces actions qui sont le plus souvent décisives dans un match. •Un joueur de haut niveau effectue en moyenne 60 décélérations brutales par match. •Les défenseurs centraux et les attaquants axiaux sont les joueurs qui effectuent le plus d'accélérations brutales avec départ arrêté. •Sur les 4700 mètres parcourus en moyenne par un gardien de but dans un match de haut niveau, 0,1% de la distance est effectuée en sprint, soit 5 mètres (10 mètres à vitesse haute et 37 mètres en course rapide). 22 VITESSE ET CONDUITE DE BALLE 2 ateliers identiques de 5 à 6 joueurs. Au signal, 2 joueurs sont en compétition pour réaliser le circuit le plus vite possible en conduite de balle. Il s'agit de faire le tour du plot de couleur annoncé par l'éducateur, de stopper le ballon avec la semelle à hauteur du plot central, puis de finir sans ballon, en sprint, dans la porte. Le premier joueur arrivé marque 1 point pour son équipe. Variantes - Signal auditif, visuel (lever la main ou la coupelle de couleur, aller à la coupelle inverse de la couleur annoncée). - Départ de dos, de côté, assis, à genoux, après une passe d'un partenaire… - Changer la disposition du parcours. - Après avoir stoppé le ballon, courir sans ballon vers le plot central de l'atelier d'à côté, prendre possession du ballon et finir en conduite de balle. VITESSE DUEL EN FACE A FACE Plusieurs types de parcours (avec et sans ballon) avec à leur extrémité, un joueur de chaque équipe. Au signal, ce sont les deux joueurs du parcours 1 qui partent. Au deuxième signal, les deux joueurs du parcours 2, etc… Après chaque passage, les joueurs changent de parcours. Variante - Agrandir ou réduire la distance à parcourir sur chaque atelier. Suite page suivante 23 Dossier VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES SLALOM AVEC ET SANS BALLON (VIVACITE) Former deux équipes. Les deux premiers passages s'effectuent sans ballon. Au signal de l'éducateur, les joueurs doivent slalomer entre les plots (passer par l'extérieur) puis entre les piquets qui sont plus resserrés. Le premier arrivé marque 1 point pour son équipe. Lors des deux passages suivants, les joueurs effectuent le même parcours mais en conduite de balle. Le ballon doit être stoppé avec la semelle dans la porte d'arrivée. Toute erreur technique est éliminatoire ! Variante - Effectuer le slalom avec son mauvais pied. VITESSE ET FRAPPE DE BALLE 2 équipes. 1 ballon par joueur. Au signal d e l ' é d u c a t e u r, u n j o u e u r d e c h a q u e équipe part le plus vite possible en conduite de balle et enchaîne par une frappe après avoir franchi la ligne. Le premier qui marque = 1 point pour son équipe. Variantes - Départ du joueur : de côté, de dos, saut par-dessus une petite haie (force de démarrage)… - Nature du signal de l'éducateur (visuel, auditif). - Ajouter une porte sur le parcours (parallèle à la ligne médiane du terrain à 11) afin d'éviter que le joueur pousse loin son ballon et court derrière… Veille de match et surcompensation L'objectif recherché dans le travail de vitesse à 24 heures du match est le suivant : vider les stocks d'énergie disponibles dans le muscle, puis récupérer suffisamment pour qu'une grande partie du stock se reconstitue, et recommencer. Le fait de vider puis reconstituer les stocks d'énergie met en jeu un phénomène de "surcompensation". En clair, durant un effort intense, on vide les réserves d'énergie du muscle et, en réaction, le corps resynthétise des stocks d'énergie supérieurs à l'état initial (dans les 12 à 24 heures suivant l'effort de type vitesse-vivacité). 24 VITESSE/VIVACITE ET ENCHAINEMENT Constituer 2 équipes. On démarre sans ballon. Au signal de l'éducateur, les joueurs A et B doivent contourner les plots (slalom) selon la directive donnée (de profil, de face, de dos, en pas chassés) puis sprinter jusqu'à la ligne d'arrivée. Premier arrivé = 1 point pour son équipe. Variantes - Placer un ballon à 1 mètre du dernier plot. Le joueur le récupère et le conduit le plus rapidement possible avant de le stopper sur la ligne des 16m50 avec la semelle. - Idem, mais les joueurs, une fois arrivés à la ligne avec le ballon, frappent au but. Le premier qui a marqué marque 2 points (si pas de but, le premier qui a cadré marque 1 point). CONDUITE RELAIS (VITESSE AVEC BALLON) Deux parcours identiques côte à côte. Au signal de l'éducateur, 1 joueur de chaque équipe part en conduite de balle, passe dans la porte et stoppe le ballon avec la semelle dans le carré. Son partenaire récupère le ballon et fait de même. La première équipe arrivée a gagné. Variantes - Faire croiser les deux équipes. - Ajouter une seconde porte. Suite page suivante 25 Dossier VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES VITESSE DE REACTION A LA COULEUR Les deux équipes sont en colonne l'une à côté de l'autre. L'éducateur annonce une couleur (une coupelle rouge et une coupelle jaunes sont placées sur les piquets). Les deux joueurs doivent alors toucher le piquet correspondant avant de rejoindre leur cerceau. Le premier arrivé marque 1 point. Variantes - Toucher les 2 piquets de même couleur. - Jouer au pied (avec ballon) en contournant par l'extérieur le piquet indiqué. VITESSE DE REACTION AU PETIT PONT Un joueur face à la cage (à 20 mètres environ de l'entrée de la surface de réparation) et un adversaire face à lui (dos à la cage donc), les jambes écartées. Le porteur de balle doit faire un petit pont à son adversaire, récupérer le ballon et marquer (interdit de tirer avant la ligne des 16m50). Le défenseur se retourne le plus vite possible et doit l'empêcher de marquer. Tacle interdit. Variante - Ajouter une porte sur le parcours (le porteur de balle devra la franchir balle au pied). - Faire un grand pont. Quels étirements avant la vitesse ? Les étirements actifs sont particulièrement recommandés avant un travail de vitesse. Ils préparent le corps à l'effort et participent à l'activation du tonus musculaire. Ce sont des exercices qui associent un allongement du muscle et des contractions musculaires, couplés à des mouvements dynamiques. Ce procédé permet d'activer les différents récepteurs nerveux, articulaires et musculo-tendineux. En pratique : demandez à vos joueurs, depuis la position de départ, d'allonger lentement et sans à-coup le groupe musculaire, jusqu'à la sensation d'un "tiraillement" (l'allongement maximal n'est pas utile). Ensuite, contracter le groupe musculaire en position statique puis légèrement excentrique (en étirant) pendant 8 secondes afin d'augmenter la tension du muscle (sensation de 26 VITESSE EN DUEL AVEC ET SANS BALLON Deux joueurs trottinent l'un vers l'autre. Le joueur qui commande décide d'aller à droite ou a gauche. Son adversaire doit réagir (= 1 point). Le joueur qui commande n'a droit qu'à une seule feinte. Après 2 passages, le "suiveur" devient le joueur qui commande. Variante - Possibilité de faire l'exercice avec ballon. Le ballon est récupéré au milieu par le joueur qui commande, lequel doit aller jusqu'à l'un des deux plots en conduite. VITESSE/COURSE PERPENDICULAIRE Les attaquants sont au centre du terrain avec un ballon Dans les pieds. Les défenseurs sont à mi-parcours entre la ligne médiane et l'entrée de la surface de réparation, au niveau des lignes de touche. Au signal de l'éducateur, l'attaquant part en sprint balle au pied. L'éducateur montre du bras le défenseur qui va le "courser". L'attaquant doit réagir et aller marquer. Interdit de frapper avant la ligne des 16,50 mètres. Interdit de tacler. 1 ballon frappé (depuis la surface de réparation) = 1 point. 1 ballon frappé et cadré = 2 points. But = 3 points. Deux passages chacun, puis on inverse les rôles. Compétition par équipe. Variante - Mettre une porte sur le parcours (parallèle aux lignes de touche) que l'attaquant devra passer balle au pied en prenant soin de protéger son ballon dans le cas où le défenseur arriverait à sa hauteur. chaleur). Enfin, demandez-leur de relâcher et d'enchaîner de suite par la phase dynamique (on replace le groupe musculaire dans sa fonction). Répéter l'exercice 3 fois. 2 exemples : Pour les ischios : debout, une jambe tendue, l'autre pliée. On enfonce le talon dans le sol. Au bout de 8 secondes, on relâche et l'on effectue des talons-fesse rapides. Pour les quadris : un pied dans une main, jambe pliée, on rapproche le talon de la fesse pour étirer. Puis on pousse avec le pied sur la main qui résiste. Au bout de 8 secondes, effectuer des battements de jambe (type frappe de balle). Suite page suivante 27 Dossier VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES LE CARRE 2 buts à attaquer, 2 buts à défendre. C'est la rentrée de l'attaquant (bleu) dans le carré qui donne le départ. Ce dernier doit passer dans un des deux buts sans se faire toucher par le défenseur (rouge). S'il y parvient = 1 point. La séquence suivante, c'est un rouge qui attaque et un bleu qui défend. Comptabiliser les points par équipe. Variantes - Même règle, mais sans ballon. - Jouer à 2 contre 2 (agrandir l'espace de jeu). CONDUITE ET SPRINT PAR EQUIPE Placer deux équipes de 6-8 joueurs face à face et distante de 20 mètres maximum. Au signal de l'éducateur, les joueurs des deux équipes doivent aller le plus vite possible stopper le ballon sur la ligne adverse. Le dernier joueur arrivé fait perdre le point à son équipe ! Variantes - Le dernier (ou les 2 derniers selon le nombre de joueurs) arrivé est éliminé (principe des chaises musicales). Quel temps de récupération ? Après chaque course, le joueur doit récupérer totalement sous peine de basculer dans une autre filière énergétique (travail lactique). Le calcul traditionnel veut que l'on multiplie par 10 le temps de travail (effort de 5 secondes = 50 secondes de récupération).Notez que la récupération peut être incomplète entre les répétitions, mais doit être impérativement complète entre les séries (exemple : 3 séries de 4 répétitions). 28 Vitesse en football : ce qu'il faut retenir >Pourquoi le travail de vitesse est-il si important en football ? En compétition, la plupart des actions décisives mettent en jeu des sprints de 5 à 10-15 mètres. Favoriser la progression de ses joueurs dans ce domaine apparaît donc comme étant un des facteurs de la réussite. D'où la nécessité de travailler cette qualité tout au long de l'année, sous des formes variées. >Un lent peut-il devenir rapide ? Oui et non. D'abord, il convient de rappeler que tous les joueurs ne sont pas égaux face à la qualité de vitesse, qui tient pour une large part dans le patrimoine génétique. Ce qui ne veut pas dire que les plus lents n'ont aucune chance de percer ! La vitesse en football ne se limite pas à la simple vitesse de course. Des facteurs nerveux interviennent plus généralement dans la "vitesse de jeu" (temps de prise d'information, de réaction, de prise de décision...). L ' e n t ra î n e m e n t d e c e t t e "vitesse de jeu" peut donc avoir une influence certaine sur l'optimisation de la vitesse en football au sens large. De même que l'expérience du joueur favorise l'anticipation donc la prise de décision, participant là encore à la "vitesse" de jeu. >À quel âge travailler la vitesse ? À tous les âges, mais en priorité entre 7 et 13 ans. C'est en effet la période la plus favorable au développement de la vitesse gestuelle, de la vitesse de réaction, etc... Plus tard, à l'adolescence, le développement de la force, notamment des membres inférieurs, interviendra pour améliorer l'explosivité et la vitesse. Mais la marge de progression rétrécit avec les années. Il apparaît donc inutile (voire dangereux) de travailler la vitesse pure avec des adultes. >Comment travailler la vitesse ? Chez les plus jeunes, le travail de coordination est dans un premier temps indissociable du travail de vitesse. Et pour cause, la qualité de pose des appuis, l'équilibre, la dissociation segmentaire, les placements et intentions pour l'accélération, la technique de course… sont autant d'éléments qui participent à la qualité de vitesse du joueur. Parallèlement à ce travail de coordination, la vitesse-vivacité doit être travaillée essentiellement sous forme de jeu, avec duel, jusqu'à 13-14 ans. D'une manière générale, ayez toujours à l'esprit que la spécificité de la course en football tient dans le fait qu'il y a un ballon à maîtriser ! D'où l'importance d'introduire très souvent le ballon. Et puis les joueurs feront de la course tout en ayant l'impression de ne faire que du foot ! Enfin, n'oubliez pas d'ajouter dans vos exercices des changements de direction (courses brisées, chaloupées, en navette…) des variations dans les formes de départ (assis, couché, de dos…) et dans les signaux de départ (visuel, auditif, kinesthésique). Ces derniers vont obliger le joueur à réagir à différents stimuli, ce qui va créer chez lui une constante désadaptation. >Quand placer le travail de vitesse ? Un travail de vitesse-vivacité peut être proposé aux joueurs à n'importe quel moment de la semaine. Il est toutefois particulièrement recommandé au cours de la dernière séance avant le match, car c'est un travail qui laisse peu de traces dans l'organisme (à condition de respecter le volume total de course, qui ne doit pas excéder 200 mètres, et les temps de récupération entre chaque passage : 10 fois le temps de travail) et permet une surcompensation (voir par ailleur s). Enfin, il est conseillé de placer les exercices de vitesse en début de séance, après un bon échauffement. Et pour cause, une sollicitation efficace du système nerveux et des fibres rapides ne peut se faire que lorsque l'organisme est (encore) frais. >Peut-on travailler la vitesse pure avec ballon ? Théoriquement non. Et puis un travail de vitesse pure nécessite de toute façon de faire une course de 40 mètres minimum. Or, l'analyse de l'activité football nous impose de travailler sur des distances de 20 mètres maximum. Par conséquent, la capacité à accélérer est probablement plus importante à exercer pour un footballeur que sa vitesse maximale… En résumé, on peut dire que le travail de vitesse en football part de la vitesse-vivacité (vitesse de réaction) à la vitesse-vélocité (course supérieur à 10 mètres). Pas de vitesse pure, donc.Tout juste doit-on rappeler que pour obtenir, à travers un exercice, un maximum de vitesse avec ballon, il convient de respecter les deux critères suivants : simplifier au maximum le geste technique à effectuer dans le cadre de la course, et le faire sous forme de duel un contre un. ■ 29 LE CAHIER DU COACH • • ENTRAINEMENT p. 34 • PREPARATION PHYSIQUE p. 36 MANAGEMENT p. 38 • GARDIEN p. 40 • • • • • FEMININES p. 42 STRATÉGIE p. 44 SANTÉ p. 46 TECHNIQUE JURIDIQUE p. 48 p. 50 33 ENTRAINEMENT Apprendre à défendre ■ Par Richard POGGI, titulaire du BEES 2 et DEF. Déséquilibre. Comme son nom l’indique, la défense en infériorité numérique concerne des situations de match où le rapport numérique est défavorable aux défenseurs. Ces phases de déséquilibre, difficiles à appréhender pour l'équipe sur le reculoir, tant d'un point de vue individuel que collectif, méritent que l'on s'y penche à l'entraînement. travers ce thème, il convient d'abord de distinguer les situations où la supériorité numérique des attaquants va donner lieu à un centre (1 milieu de terrain et 1 attaquant sur un côté face à 1 arrière latéral, par exemple), des situations où l’infériorité numérique se joue dans l’axe du terrain. Dans le premier cas, il reste généralement des défenseurs entre les attaquants et la ligne de but. Dans le second, la mauvaise gestion défensive du sous-nombre se traduit bien souvent par un but… Globalement, il s’agit donc d’actions peu fréquentes dans le cours d'un match, mais potentiellement décisives. Une bonne raison pour se pencher sérieusement sur la question. En commençant par celle-ci : quelles sont les actions de jeu qui débouchent sur des situations d’infériorité numérique ? Naturellement, elles peuvent tout simplement être le fait de joueurs qui "oublient" de se replacer défensivement. Auquel cas, un retour sur le banc est de nature à rafraîchir la mémoire ! Mais surtout, et paradoxalement, ce sont des actions qui succèdent subitement à une situation où l’équipe était en possession du ballon. En d’autres termes, ce sont toutes les pertes de balle, en phase offensive, débouchant sur des contre-attaques adverses. A Replacements défectueux, contre-attaques, CPA offensifs, plan de jeu… Autres situations concernées : nos propres coups-de-pieds arrêtés. Je pense notamment aux coups-francs excentrés ou corners tirés au troisième poteau... La relative désorganisation qui s’en suit peut amener des positions de défense en infériorité. On peut aussi évoquer la mise en place d’un plan de jeu visant à remonter au score dans les dernières minutes de la partie. L'équipe part à l'abordage, livrant les derniers défenseurs à un potentiel déséquilibre 34 numérique. Bref, quel type de comportement les défenseurs doivent-ils adopter dans pareilles situations, et comment l’entraîneur peut-il délivrer ses consignes ? Une ligne méthodologique se dégage : développer l’intelligence individuelle et collective (analyse tactique dans le courant de l'action) en aménageant à l'entraînement des situations amenant les joueurs à défendre en infériorité numérique. La répétition de ces phases de jeu permettra aux joueurs d'acquérir les réflexes défensifs appropriés. Toutes les situations de match (gestion des contres, coups de pied arrêtés mal tirés, positions des partenaires au-delà de la ligne du ballon…) peuvent donc être utilisées pour développer les savoirfaire nécessaires à la gestion de ces instants. Alterner dans la séance entre des situations globales et des situations plus spécifiques Quant à l’approche pédagogique, il me parait que la plus efficace consiste à alterner des situations globales et des situations plus spécifiques. A savoir, mixer au sein de la même séance des exercices englobant un nombre conséquent de joueurs à l’image de ce qui peut se passer en match (exemple : 6 attaquants face à 4 défenseurs), et des positions plus basiques et plus référentielles (exemple : un défenseur face à deux attaquants). En conclusion, précisons que le simple rapport numérique, fut-il défavorable, n’est sans doute pas l’aspect le plus problématique. L’essentiel tient dans les notions de temps et d'espace. Le temps dont dispose les défenseurs pour s’organiser efficacement, et le temps qu’ils parviennent à "voler" aux attaquants en "figeant" leur action, permettant ainsi le retour des partenaires. Autre paramètre essentiel : la réduction des espaces disponibles pour les attaquants. ■ Retrouvez LA SÉANCE DU MOIS de Richard POGGI sur ce même thème en infériorité numérique 2 SITUATIONS D'ENTRAÎNEMENT Pour chacun de ces exercices, les points importants sont les suivants : coopération entre les deux défenseurs (ralentir l’attaque, couverture mutuelle, espace entre les deux joueurs, protection du but, déplacements coordonnés des deux joueurs); ne pas se livrer (sauf récupération certaine du ballon). EXERCICE 1 : LE 1 CONTRE 2 La passe du premier attaquant fait office de starter de l’action. Dès celle-ci, le défenseur 2 va faire le tour de la quille et revient jouer le 2 contre 2. Pour le défenseur 1 : - Recul frein pour ne pas être éliminé sur le contrôle ou sur une passe en une touche de balle. - "Flotter" entre les deux attaquants pour "casser la vitesse". - Obliger (ou au moins inciter, orienter) la passe sur le côté. Une fois celle-ci faite, interdire le retour dans l’axe (réduction des espaces et des angles de passes). - Toujours rester dans l’axe ballon-but - Agir en fonction du retour du deuxième défenseur et de la présence du gardien. EXERCICE 2 : LE 2 CONTRE 3 Les deux défenseurs sortent sur la passe de l'entraîneur vers l'un des attaquants. Varier les positions de départ du ballon (axe-côté) et la hauteur des sources en prenant garde à conserver la réalité du jeu. Premier temps : le défenseur B sort pour empêcher que l’attaque ne prenne de la vitesse. Le déplacement de B doit être adapté à la situation afin de ne pas se faire éliminer sur un contrôle ou un jeu en 1 touche de balle. Le défenseur A va se positionner en couverture de B. Plus que de chercher à récupérer immédiatement le ballon, l’objectif de A et B est de freiner l’attaque adverse afin d’autoriser le retour des coéquipiers : ici le défenseur C qui entame son replacement défensif dès la première passe effectuée.. Deuxième temps : l’attaquant 1 cadré transmet à l'attaquant 2 (si l’attaquant 1 choisit le dribble sur B, il rentre alors dans une logique de 1 contre 1). B recule et vient se replacer dans l’axe presque à hauteur de A. C poursuit son replacement. Troisième temps : L’attaquant en possession du ballon se retrouve donc face à deux défenseurs compacts pouvant s’appuyer éventuellement sur le hors-jeu et compter sur le gardien en cas de passe profonde. L’attaquant 2 choisit la passe à l’attaquant 3. C’est au tour de A de sortir pour cadrer le porteur. Le temps gagné par A et B a permis à C de regagner le bloc défensif. Les trois défenseurs reconstituent ainsi une ligne défensive avec couvertures mutuelles. A présent, ils vont chercher à excentrer le porteur de balle pour mieux la récupérer. 35 PRÉPARATION PHYSIQUE Le travail de rythmicité ■ Par Alexis LOREILLE, entraîneur U17 nationaux chargé de la préparation physique en préformation l'US Boulogne Côte d'Opale. Vite/lent/vite. Changer de rythme pour cadrer, dribbler, se signaler au porteur du ballon, se démarquer…, la "rythmicité" fait partie inttégrante de l'activité football. Il n'est donc pas illogique d'y consacrer un travail à l'entraînement. D'autant qu'elle est une notion "oubliée" par l'éducateur, qui ne peut souvent que constater la difficulté de ses joueurs à faire la différence. Or, changer de rythme, c'est manier l'espace et le temps afin de se mettre en position favorable, pour attaquer comme pour défendre. 'une manière génér a l e, l a r y t h m i c i t é peut se définir comme l'alternance de différents tempos. En football, on va parler de "vite/lent/ vite", et l'on va employer le therme de changement de rythme. Les enjeux d'un travail sur le rythmicité à l'entraînement sont multiples. Il suffit d'observer un match de football pour s'en convaincre, tant les situations réclamant un changement de rythme sont nombreuses ! En effet, le joueur va passer d'un rythme lent à un rythme rapide (il va accélérer) pour : cadrer le porteur, dribbler (notion de double accélération), solliciter une passe d'un partenaire (se signaler au porteur), et se démarquer de son adversaire direct. A noter que le travail de rythmicité ne doit pas se développer qu'à sens unique puisque - et vous pouvez vous en rendre compte avec les plus jeunes - il est également très important de savoir freiner sa course (passer d'un rythme rapide à un rythme lent : décélérer) afin, par exemple, de solliciter un centre en retrait alors que tous les défenseurs manière plus spécifique en lien avec une situation de terrain. Plus on avance dans la formation du footballeur, dans les catégories, plus le travail de rythmicité spécifique prendra le pas sur la rythmicité générale. D Critères de réalisation Pour un changement de rythme efficace, le joueur doit placer un appui réactif (temps de contact très court, appui sur la pointe des pieds). Le pied d'appui doit être opposé au sens de direction (droite pour aller à gauche et inversement). 36 QUAND DANS LA SAISON ? plongent vers leur but, ou d'éviter de se faire éliminer sur un cadrage ("ne te jettes pas !"). Encore faut-il être capable de freiner efficacement sa course… Enfin, sachez que les exercices de rythmicité peuvent être intégrés dans le cadre d'un travail sur la prévention des blessures, les quadriceps étant sollicités pour accélérer, et les ischios pour décélérer. POUR QUI ? Le travail de rythmicité peut être abordé dès le plus jeune âge, en le couplant avec un travail de vitesse de réaction par exemple. Cette qualité doit être entretenue par la suite en préformation, formation et postformation. COMMENT ? Le travail de rythmicité peut être abordé soit de manière générale (différencier les tempos sur un parcours varié) soit de Le développement de la capacité du joueur à changer de rythme peut s'inscrire dans un cycle de travail de coordination. Pour ma part, il intervient une fois tout le travail d'appui acquis, dans la mesure où celui-ci utilise les variantes vues dans les cycles précédents. - Cycle 1 : les appuis avants (début de saison – vacances de la Toussaint). - Cycle 2 : les appuis latéraux (vacances de la Toussaint – vacances de Noël). - Cycle 3 : les appuis arrières (vacances de Noël – vacances d'hiver). - Cycle 4 : rythmicité (vacances d'hiver – vacances de printemps). A QUEL MOMENT DE LA SEANCE ? En guise d'échauffement (préparation à la vivacité par exemple) ou en tant que partie intégrante de la séance. Notez qu'il est tout à fait possible de travailler la rythmicité au cours d'une séance de vitesse. Il suffit tout simplement de demander aux joueurs un départ après une course lente, plutôt qu'un départ arrêté comme on a l'habitude de le faire…■ en football 3 exercices d'application EXERCICE 1 Les joueurs répètent les gammes athlétiques imposées entre deux coupelles (tempo "lent"), puis changent de rythme pour avancer d'une coupelle (tempo "rapide"), etc… Les joueurs se suivent avec une coupelle d'écart. Effectuer plusieurs passages (changer de gamme athlétique à chaque passage). Les gammes athlétiques : talons fesse – montée de genoux – ouverture/fermeture de hanche – bondissements… Variantes - Inverser le tempo (lent pour avancer et gammes athlétiques en fréquence rapide jusqu'à la coupelle suivante). - Inclure des appuis latéraux (vite pour avancer, lent pour changer de colonne, puis inversement). - Inclure des appuis arrières en changeant l'orientation des épaules (on avance de deux coupelles, on recule d'une, etc…). - Inclure des changements de direction (voir schéma 2). EXERCICE 2 Le parcours se compose de 8 parties. À l'aller : le joueur doit changer de rythme à chaque partie grâce aux variantes données. Au retour : le joueur alterne les différents tempos sous forme de course. - Vite/lent/vite - Les joueurs changent de rythme à chaque signal sonore. - Les joueurs sont libres (possibilité d'enchaîner 2 parties sur le même tempo). - Ajouter des obstacles sur le retour (haies, slalom…). Variantes - Lent/vite/lent Parties 1 2 3 4 5 6 7 8 Matériel Cerceaux Échelle de rythme Lattes Cerceaux Constris Lattes Haies basses Corde à sauter (couloir) Tempo vite 1 appui 1 appui 2 appuis latéraux (fréquence) 1 appui Slalom intérieur 2 appuis latéraux (fréquence) 1 appui 1 appui ext./2 appuis int. (sans blocage) Tempo lent 2 appuis minimum 2 appuis ext. simultanés/1 appui int. 2 appuis latéraux (amplitude) 2 appuis minimum Slalom extérieur 2 appuis latéraux (amplitude) 2 appuis minimum 1 appui ext./2 appuis int. (avec blocage) EXERCICE 3 Objectif : effectuer un changement de rythme pour se démarquer. Former 3 équipes de 6 joueurs (1 est en appui avec 1 ballon; 2 sont dans le rond central). Les attaquants rouges se déplacent librement dans le rond central (rythme lent) avec 1 défenseur jaune au marquage. Quand il le souhaite, le joueur rouge change de rythme pour solliciter un ballon de l'appui et effectuer une remise. 1 point pour chaque remise dans les pieds du partenaire. Compter le nombre de points sur 5 tentatives, puis on inverse les rôles. Chaque équipe passera "attaquant" (compétition par équipe). Variantes - Supprimer le marquage individuel (le joueur ne peut pas défendre deux fois de suite sur le même joueur). - Si l'attaquant est touché par le défen- seur avant la remise, le point n'est pas validé. - Mettre 3 ballons pour 6 appuis (1 point si remise à l'appui en 1 touche, 2 points si recherche de l'appui libre en 2 touches). - Ballons aériens (type touche). - Finir devant le but après avoir réceptionné la passe de l'appui. Corrections à apporter : - Utiliser les partenaires et adversaires pour semer le défenseur (cf CPA offensifs). - Prise d'information (appui avec ballon ? prêt à jouer ?), changer de rythme au bon moment. - Feinter, changer de direction. - Utiliser son bras pour écarter le défenseur au moment du changement de rythme. 37 MANAGEMENT Des conseils pour vous aider ■ Par Denis TROCH, consultant et formateur en management. Ancien entraineur professionnel (PSG, le Montée/maintien. Vous faites peut-être partie de ces entraîneurs qui, dans la quinzaine à venir, s'apprêtent à disputer un match déterminant pour la montée ou le maintien de leur équipe. Une sorte de finale qui n'en est pas une, certes, mais dont la préparation nécessite cependant une approche singulière… Havre, Amiens…). e dénouement d’un championnat se joue souvent lors de l'ultime journée. C'est au terme de celle-ci que l'on connaît le nom de "toutes" les équipes condamnées à descendre ou promises à là montée. Pour ceux n'ayant pas encore obtenu officiellement leur maintien ou leur accession, ce dernier match tombe comme un couperet. Il valide ou infirme les efforts de toute une saison ! Ce qui est vrai pour les joueurs l’est plus encore pour les entraîneurs dont on sait comment ils sont jugés et jaugés à l’aune de leurs résultats. La question se pose donc de savoir comment préparer au mieux une telle "finale". Et la première réponse à apporter est de rappeler que la gestion de l’évènement va être conditionnée par la définition des objectifs fixés en amont. Lorsque le déroulement de la saison est en phase avec les attentes, L 38 l’échéance du dernier match décisif fait partie en quelque sorte de la "programmation" de l’équipe : toute l’année, elle aura préparé cette rencontre. Une adéquation entre prédiction et réalité qui s'avère primordiale puisqu’elle installe le groupe dans la posture mentale adéquate. "Gérer ses émotions et ne pas se laisser emporter par celles des autres" Sur le plan mental toujours, l’entraîneur, lui, doit chercher à adopter une position "méta", qui consiste à se situer en tant qu’observateur de soi même et de l’instant (prise de recul) afin de s'orienter vers les décisions les plus justes, les plus pertinentes, et surtout les plus efficaces. Il faut bien admettre que ce n’est pas toujours évi- dent dans la mesure où, en plus de gérer ses propres émotions, il convient de ne pas se laisser emporter par celles des autres ! Toutefois, cette approche est de loin la plus appropriée dans ce genre de situation. Et la plus susceptible d’amener l’équipe vers la victoire ! Oui mais voilà, il existe des différences significatives entre le fait de jouer pour une montée ou un maintien. Dans un cas, il y a une possibilité d’évolution au bout des 90 minutes. Dans l'autre, avant même le coup d'envoi, il y a une "nécessité de changement". Ce qui n’est pas exactement la même chose en termes de confort ! C'est pourquoi j'ai choisi de bien distinguer ces deux contextes (voir page de droite). Attention cependant, car les recettes miracles ou prêtes à l’emploi n’existent pas. Chaque entraîneur doit conserver son unicité. A vous de jouer ! ■ LA SEMAINE QUI PRÉCÉDE LE MATCH LA CAUSERIE D'AVANT MATCH OBJECTIF MAINTIEN Ce match "couperet" n’est pas pour autant synonyme d’échec. Il est essentiel pour vous de rallier l’ensemble du club à ce point de vue. Durant la semaine précédant la rencontre, vous devez vous atteler à confectionner un "matelas de confiance". Pour ce faire, revenez sur l’ensemble de la saison et cherchez à en tirer tous les points positifs, tout ce qui a marché. Une nouvelle fois, le repositionnement par rapport à l’objectif initial est ici primordial. Si celui-ci était de se maintenir, le discours va prendre sensiblement cette forme : "Bon, les gars, nous avons atteint 80 % de l’objectif qui était le nôtre en début de saison, et nous avons la possibilité de valider les 20% restants ce week-end". En d’autres termes, l’entraîneur doit capitaliser sur la confiance et donner des signes de reconnaissances positifs et sensés. C’est cette attitude qui va permettre à l’équipe d’avancer et d’être présente dans les moments délicats. A mon sens, l’écueil principal serait donc de marteler toute la semaine : "on doit gagner, on doit gagner, sinon on est mort…". En fait, plus on pense à un problème et plus on le renforce. Ne changez pas la "structure" de la causerie pour ce match. Gardez vos habitudes. Les joueurs ont besoin de repères. Et plus encore lorsque la situation est génératrice de stress, lequel est une manifestation de la rupture de la norme. Le plus sécurisant est donc de conserver le processus d’intervention habituel afin de ne pas occasionner de déséquilibre sur le plan mental. En revanche, le "contenu" de la causerie peut être différent. Vous devez chercher les mots, les images, les propos les plus susceptibles de fédérer les énergies positives et donc de créer les conditions de la motivation. L'objectif suprême étant, à l’issue de la causerie, d’avoir le sentiment d’avoir touché et sensibilisé chacun des individus du groupe au travers du discours collégial. Cela demande une certaine gymnastique intellectuelle et une bonne dose de préparation, mais le jeu en vaut incontestablement la chandelle. OBJECTIF MONTEE à appréhender LE match décisif ! Le maître mot ici, c'est relativiser. On en revient à cette notion de position "méta" consistant à demeurer dans le rationnel, l’efficace et le cohérent. Le danger réside dans le fait que portés par une dynamique positive, le coach, les dirigeants et les joueurs flottent sur un nuage en ayant le sentiment d’être intouchables. Or, dans le sport en général et dans le football en particulier, personne n’est intouchable ! Un dérivatif peut consister à se projeter non pas sur le match mais sur les conséquences pour le club et les joueurs d’une possible victoire. On peut donc chercher à insuffler une "vision post match" pour ne pas se focaliser exagérément sur l’échéance du match en elle-même. L’objectif étant de désamorcer le risque classique de jouer 20 fois la rencontre dans sa tête avant le coup d’envoi et ainsi d’avoir d’épuisé son "stock d’énergie mentale" au moment opportun. En tant qu'entraîneur, vous devez donc verrouiller le maximum de paramètres ayant trait au jeu et à la préparation de la rencontre afin qu’à l’instant T, les joueurs soient dans une juste émotion. La juste émotion étant celle qui se focalise sur l’action et les moyens d’obtenir la victoire plutôt que sur l’enjeu. A l’identique de ce qui se passe pour un match de maintien, il convient de ne pas en faire trop. L’instant est suffisamment chargé d’émotion pour ne pas en surajouter. Il n’est rien de plus sécurisant pour une équipe que de voir son entraîneur conforme à ce qu’elle en sait et ce qu’elle en attend. Vous devez donc vous recentrer sur vous-même, être l’observateur de vous-même et de votre groupe afin d’adopter une attitude tranquille et assurée. Cela demande bien souvent un effort très conséquent. Mais lorsque vous y parviendrez, tous ceux qui gravitent autour de vous s’aligneront sur ce modèle. Dès lors, puisque la qualité est présente, puisque la dynamique interne est positive, les conditions de la victoire sont pleinement réunies. 39 GARDIEN Comment inciter ■ Par Albert RUST, entraîneur des gardiens de but de l’ASSE (L1). Scotché sur sa ligne. Appréhension du duel physique, peur de mal faire, manque de confiance en soi… bon nombre de gardiens, surtout chez les jeunes, hésitent à "sortir" sur un ballon aérien ou au devant d'un attaquant lancé dans la profondeur. Restés "scotchés" sur leur ligne de but, ils ne font pas ce que le jeu commande, au grand dam de leur entraîneur. Comment y remédier ? e jeter dans les pieds d’un attaquant, s’imposer dans les airs ou s’emparer d’un ballon lancé dans le dos de la défense, sont autant de situations que les gardiens retrouvent fréquemment en match (foot à 11). Des phases de jeu qu'ils doivent savoir gérer efficacement pour être performants et rassurer leurs partenaires. Mais cela est bien entendu plus facile à dire qu'à faire ! Chez certains gardiens, ces types d'actions apparaissent comme insurmontables. Et le mot n’est pas trop fort ! Par crainte de l’adversaire, peur du contact, peur de mal faire, le portier, peu sûr de lui ou, pire, totalement immobile, campe sur sa ligne lorsque de tels faits de jeu réclament une sortie déterminée à l’intérieur de la surface de réparation, voire au-delà. tion de jeu. Au cours de la semaine, nous avons donc centré notre travail sur cet aspect de façon simple et analytique pour qu’il puisse être en capacité de réussir ses sorties et ses prises de balles. La répétition des gammes lui a ainsi permis de prendre confiance en lui et de ne plus craindre ces situations avant d’entrer sur le terrain. Sans les confidences que m’avait à l’époque rapportées Jérémy, nous n’aurions pu inverser la tendance. S Un manque de confiance en soi Résultat, le placement de l’intéressé - qui n’a pas anticipé l’action - s'avère rarement judicieux, et peut par conséquent coûter cher au tableau d’affichage ! Bien souvent, pour ne pas dire la plupart du temps, un tel comportement s’explique par un manque de confiance en soi, une défaillance au niveau mental, bien qu’une sortie digne de ce nom réclame par ailleurs d’avoir une bonne gestuelle, des appuis solides, une vitesse de bras importante, de la puissance, de la tonicité, ainsi qu’une lecture du jeu appropriée. Toujours est-il que sans courage ni détermination, le gardien ne s’engagera jamais totalement au devant de l’adversaire, et n’aura pas l’esprit de sacrifice nécessaire à intervenir efficacement dans ces moments "chauds". Plus qu’un problème d’ordre technico-tactique donc, tout 40 Aborder chaque séquence de travail spécifique comme une opportunité de progression personnelle est une question de mental ! Or, comment le travailler ? Discutez avec lui pour déceler ses craintes et ainsi pouvoir agir concrètement à l’entraînement Il s’agit prioritairement de développer cette qualité à travers la réussite de la gestuelle à l’entraînement, ce qui impose déjà d'adapter les contenus au niveau de votre gardien. Le fait, dans un premier temps, de travailler avec une opposition "passive" va lui permettre de ressentir une présence, sans craindre les contacts, tout en s’occupant uniquement du ballon et du déplacement à effectuer. Je vais prendre un exemple précis : la saison passée, Jérémy Janot m’avait confié sa hantise de devoir intervenir en match sur un grand nombre de centres. Il appréhendait particulièrement cette situa- D’où l’importance de discuter régulièrement avec votre gardien pour déceler ses craintes, et pouvoir travailler dessus à l’entraînement. Le dialogue doit être permanent. Le but est d’agir, ne plus subir, et aborder chaque séquence du travail spécifique proposé comme une opportunité de progression personnelle, qui permettra "d’apprivoiser" son point faible à court terme. Car en match, il est important que le gardien n’ait pas peur de se tromper... A chaque sortie, il s’expose à une faute d’appréciation ou à une erreur technique. Si tel est le cas, il est important pour l'entraîneur de ne pas l’accabler, mais de l’encourager, le déculpabiliser et lui faire comprendre très clairement que pour un but malencontreusement encaissé, il a sauvé maintes situations dangereuses, voire désespérées ! Enfin, en ce qui concerne la causerie d’avant match, rien ne sert de bombarder votre protégé de conseils et autres objectifs précis. Il n’y a pas mieux pour paralyser un gardien, lui donnant le sentiment de passer un examen ! ■ votre gardien à sortir ? QUEL PLACEMENT POUR RÉUSSIR SA SORTIE ? Corner rentrant : Le gardien doit être à 1 mètre de la ligne de but, à distance égale des deux poteaux. Coup franc rentrant : Le gardien doit être aligné sur le deuxième homme du mur, à un mètre de sa ligne de but. Sa position est liée à sa première intention : une frappe au but. Corner sortant : Le gardien se situe peu avant la ligne des six mètres puisque les trajectoires sortantes arrivent le plus souvent entre 3 et 9 mètres de la ligne de but. Coup franc sortant : Le gardien place deux hommes pour empêcher une frappe directe au but. Sa position est liée à sa première intention : un centre. Il se décolle de sa ligne de but en fonction de la distante du coup franc. L’équipe joue en bloc bas : Le gardien peut se placer à 3 mètres devant sa ligne de but. L’équipe joue en bloc médian : Le gardien peut se placer entre les 5,50 mètres et le point de penalty. L’équipe joue en bloc haut : Le gardien peut se placer entre le point de penalty et les 16,50 mètres. 41 FÉMININES Football des Princesses : le témoignage d'un directeur d'école Réticents et puis... Depuis mars, pas moins de 700 classes élémentaires, en France, permettent aux jeunes filles de découvrir l’activité football dans le cadre d'une action initiée par la FFF et intitulée "Le Football des Princesses", qui vise à développer la pratique sur le territoire (voir VESTIAIRES N°36). Deux mois après le lancement de l'opération, nous avons demandé à Stéphane Laniez, directeur de l'école primaire Maxence Van der Meersch, à Warhem (59), de nous faire un petit état des lieux pour ce qui concerne son établissement. dre du plaisir à la pratique de ce sport. Alors certes, les premiers entraînements n’ont pas vraiment répondu à leurs attentes. Elles étaient plutôt en retrait. Mais passée cette période d’adaptation, elles se sont totalement investies. P o u r c o m m e n c e r, c o m m e n t avez-vous eu connaissance du projet ? Par le biais d’une de nos collègues enseignantes qui fait partie de la commission du football féminin au sein du District Maritime Nord. Parallèlement, nous avons directement été contactés par la FFF via internet. Le football féminin reste encore une activité écornée par certains préjugés. Avez-vous hésité avant d'inscrire vos élèves à ce programme ? Non, pas du tout. Le football est certes peu enseigné à l’école, mais nous voulions justement casser les habitudes en quelque sorte. Et puis, très honnêtement, je pense que l’image renvoyée par le foot féminin est bien meilleure depuis la dernière coupe du monde et le parcours des bleues (demi-finalistes en 2011, ndlr). On sent désormais un certain engouement. Quel est le contenu des entraînements que vous proposez ? Ils sont avant tout ludiques. La FFF nous a adressé douze séances types, et nous avons reçu la visite de deux intervenants du district qui ont animé certaines séances, et donné quelques conseils aux enseignants. autant des filles ! Et pour cause, elles craignaient de ne pas être à la hauteur, ou de se faire mal en recevant le ballon dans le visage par exemple... Elles pensaient par ailleurs que les garçons ne leur feraient pas la passe… Aujourd’hui, fort heureusement, cela va nettement mieux. Après deux mois d’expérience, l’initiative vous semble-t-elle être une réussite ? Dans l’ensemble, oui... On sent une véritable adhésion, une envie d’apprendre et de progresser. Deux filles qui n’avaient encore jamais tapé dans un bal"Deux filles qui n’avaient encore jamais lon vont d’ailleurs s’inscrire dans Vous voulez dire que votre tapé dans un ballon vont s’inscrire dans u n c l u b l a s a i s o n p r o c h a i n e. Aujourd’hui, je peux affirmer claidécision de souscrire au un club la saison prochaine" rement que nos féminines appré"Football des Princesses" a cient le football au moins autant été influencée par les derniers sucque les autres activités sportives inculcès des Bleues ? Oui, en partie. Mais c e t t e e m b e l l i e n ’ a p a s e m p ê c h é d e Comment vous y êtes-vous pris quées au sein de notre établissement. constater une certaine réticence de la part pour inverser la tendance ? des filles à l’idée de jouer au foot, quand Nous leur avons présenté l’activité en En définitive, êtes-vous convaincu nous leur avons annoncé la nouvelle. Les détail, à commencer par ses régles, en par cette opération, par le fait que insistant sur le fait que le football pou- le développement du foot féminin préjugés ont la peau dure... vait très bien se jouer au féminin. C'est passe nécessair ement par une Vous avez rencontré des difficultés là que nous avons évoqué le parcours des phase d’initiation à l’école ? Bleues et de clubs tels que l’Olympique Oui, à condition que le projet actuel ne à susciter leur intérêt ? Effectivement. Si les garçons n’atten- Lyonnais. Il a fallu les rassurer et les soit pas qu’un feu de paille, et qu’il soit daient que ça, on ne peut pas en dire convaincre qu’elles pouvaient aussi pren- reconduit tous les ans. ■ 42 "Aussi bien pour l'entraîneur débutant que très expérimenté" Éducateur de football spécialisé dans la formation des jeunes, Cyril Vanlerberghe est titulaire d'une maîtrise de Management du Sport. Passé par les Etats-Unis, il a également dirigé des stages de football en France. Il est aussi l'auteur du livre "Football - 360 exercices et jeux pour tous, des débutants aux séniors" (AMPHORA). En 2004, Cyril Vanlerberghe fut à l'origine de la création des premiers logiciels d'entraînement… Cyril, vous êtes un acteur majeur dans le milieu des logiciels d'entraînement de football en France depuis 2004, pouvez-vous vous présenter ? Oui, je suis joueur et éducateur de football. Avec mon frère Yann, ingénieur en informatique, nous avons mis nos compétences en commun pour créer des logiciels d'entraînement de football. Nous proposons trois outils destinés aux entraîneurs qui sont, Soccer-Trainer, Soccer-Animation et notre tout nouvel outil : Soccer-Test ! Trois logiciels dont la particularité est qu'ils vont à l'essentiel, et de ce fait sont très faciles à utiliser et à prendre en main. À qui sont destinés ces trois logiciels ? Les différents programmes ont été conçus aussi bien pour les entraîneurs débutants que pour les plus expérimentés. Ils sont reconnus et utilisés par de nombreux éducateurs de clubs amateurs ainsi que par des centres de formation, districts et entraîneurs professionnels. "Soccer-Trainer" est reconnu et revendu par la Fédération Française de Football… Nous sommes qui plus est très à l'écoute de nos utilisateurs et avons bâti également notre réputation sur notre réactivité. Un moment maintenant sur "Soccer Animation" ? C'est pour répondre à la demande de nos utilisateurs que nous l'avons créé. Un logiciel qui est le parfait complément de "Soccer-Trainer", car il permet de c ré e r facilement ses propres exercices animés. Pour ce faire, il suffit de déposer des joueurs, ballons, cônes, piquets, etc… sur le terrain et, en quelques clics, l'animation est créée ! L'éducateur peut ainsi présenter les exercices ou étudier des phases de jeu reconstituées. Plus de 140 vidéos de tests à réaliser par les joueurs ! "La particularité de nos logiciels est qu'ils vont à l'essentiel et, de ce fait, sont très faciles à utiliser et à prendre en main" Là encore, où peut-on se procurer Soccer-Animation ? Sur le site internet http://www.soccer-animation.fr (disponible en CD-ROM ou en téléchargement) Quelles distinctions faire, concrètement, entre ces trois logiciels ? "Soccer-Trainer" permet, à l'aide de nombreux exercices proposés, la création de séances et programmes d’entraînement destinés à être imprimés pour les emmener au bord du terrain. Il contient également des séances et des programmes d’entraînement pré-réalisés complets pour toutes les catégories d'âge. Le logiciel contient plus de 350 exercices animés, créés et testés par des professionnels et parfaitement adaptés à la formation des footballeurs. Son interface, conviviale, agréable et très simple d’utilisation, permet une maîtrise rapide de l'outil. Enfin, "Soccer-Trainer" contient un "éditeur" d'exercices permettant de créer ses propres exercices pouvant être utilisés dans les séances et programmes d'entraînement. Enfin, en quoi consiste votre nouveau logiciel, "Soccer-Test" ? Sous la forme d'un site internet et accessible sur tout support (ordinateur, smartphone, tablette), ce nouvel outil permet d'évaluer et d'analyser le niveau technique, tactique, physique et mental de ses joueurs. Plus de 140 vidéos et descriptifs de tests à réaliser par les joueurs sont proposées ! Après saisie des résultats de tests et d'évaluations, les données sont ensuite disponibles sous formes de graphiques et tableaux pour analyser l'évolution de ses joueurs, déterminer les lacunes et points forts de son équipe afin de la faire progresser au mieux. Où peut-on se procurer Soccer-Trainer ? Sur le site internet http://www.soccer-trainer.fr (disponible en CD-ROM ou en téléchargement). Comment accéder à Soccer-Test ? Sur le site internet http://www.soccer-test.fr STRATÉGIE Comment placer ■ Par Bruno VALENCONY, entraîneur spécifique des gardiens à l’OGC Nice. Avant-dernier rempart. Loin de n'être qu'une simple formalité, la mise en place d'un mur s'avère plus complexe qu'il n'y paraît. Sa nature et sa position varient selon plusieurs facteurs qu'il convient, pour le gardien, de déterminer en un minimum de temps. u haut niveau, beaucoup de joueurs sont capab l e s, s u r c o u p d e p i e d arrêté, de mettre le ballon là où ils veulent. Chaque effectif compte au moins un spécialiste dans ses rangs. Dès qu'un coup franc est sifflé à proximité du but, le gardien sait qu'il y a danger, d'autant que les ballons "nouvelle génération" brouillent l'appréciation des trajectoires. Je pense que le public ne se rend pas bien compte de la difficulté à anticiper sur un ballon qui monte avant de plonger subitement ou de prendre COUP FRANC À 40 MÈTRES COUP FRANC À 30 MÈTRES une courbe à laquelle rien A cette distance précisément, le gardien ne demande A cette distance, le gardien demande généralement 3 ne le prédestinait ! La généralement qu’un seul joueur, mais le joueurs, parfois 4. Dans ce cas, il s’agit plus exactement confection d’un mur tient raisonnement peut changer en fonction du profil du d’un 3+1 : 3 joueurs fixes associés à un "voltigeur" compte naturellement de tireur. chargé d’annihiler les combinaisons adverses. cette réalité. Mais surtout, elle est fonction de l'endroit d'où est frappé joueurs dans le mur : généralement un seul de voir le tireur frapper directement est plus le ballon. Une évidence, certes, qui néces- joueur entre 0 et 5 mètres de la ligne de sor- grande, la confection du mur va tenir site cependant quelques éclaircissements. tie, puis 2, 3… au fur et à mesure que l’angle compte surtout de la distance par rapport à Ainsi, sur coup franc excentré, la difficulté s’ouvre. Quant aux joueurs désignés pour la cage. réside dans le fait que, en fonction de l'an- "aller dans le mur", il s’agit bien souvent gle et de la distance, le tireur peut choisir de des éléments offensifs latéraux. Ce choix Je préconise de placer un mur à frapper directement ou de centrer. Pour le permet d'économiser les joueurs d’axe que partir du moment où la distance de gardien, l’objectif consiste à placer des l'on préfèrera voir à la retombée du ballon frappe est inférieure à 40 mètres. joueurs sur l'axe ballon-but afin d'empê- (la probabilité de centre est grande sur coup cher les trajectoires les plus dangereuses. franc excentré). Enfin, outre le nombre et Je préconise de placer un mur à partir du la nature des joueurs qui doivent compo- moment où la distance de frappe est inféSur coup franc excentré, plus le ballon ser le mur, le gardien doit aussi rappeler à rieure à 40 mètres. A cette distance préciséest proche de la ligne de sortie, moins ses partenaires de rester attentifs à d'éven- ment, le gardien ne demande généralement tuelles combinaisons, principalement qu’un seul joueur, mais le raisonnement on mettra de joueurs dans le mur. lorsque plusieurs adversaires se retrouvent peut changer en fonction du profil du tireur. Dans les faits, plus on se rapproche de la à proximité du ballon. En ce qui concerne Il y a quelques années, lorsque Juninho plaligne de sortie, moins l'on va mettre de les coups-francs axiaux où la probabilité çait son ballon à 40 mètres de la ligne de A 44 son mur ? but, tous les gardiens exigeaient 2, voire 3 joueurs dans le mur ! Le Parisien Alex inspire un peu la même crainte actuellement. Lorsque le coup franc est à 30 mètres du but, le gardien demande généralement 3 joueurs, parfois 4. Dans ce cas, il s’agit plus exactement d’un 3+1 : 3 joueurs fixes associés à un "voltigeur" chargé d’annihiler les combinaisons adverses. Enfin, à 20 mètres, là où les coups francs sont les plus dangereux, le gardien va demander 6 joueurs en poussant au maximum l’homme de base, quitte à lui faire dépasser la ligne de son poteau (voir par ailleurs). Parfois même, il va exiger 7 partenaires dans le mur (5 joueurs + 1 voltigeur + 1 homme libre). Notez que ces indications n'ont pas valeur de vérité absolue. Certains gardiens préfèrent par exemple sortir des joueurs du mur pour mieux voir le départ du ballon. Dans tous les cas, l'objectif est que le portier puisse avoir une confiance totale dans son mur afin de se concentrer pleinement sur le reste... ■ SUR UN COUP FRANC AXIAL À 20 MÈTRES L’homme de base (A) : sitôt le coup franc sifflé, l’homme de base doit se mettre à disposition du gardien. Celuici va le positionner par rapport à une ligne ballonpoteau. Sur l’exemple et pour coller aux propos de Bruno Valencony, l’homme de base "dépasse" légèrement cette ligne pour éviter que le gardien ne soit pris sur une balle frappée avec de l’effet (ici, le risque étant que l’adversaire 2 contourne le mur avec son pied gauche). Les renforts (D et E) : il leur est essentiellement demandé de ne pas s’écarter. Ils réduisent l’angle ouvert sur le 2ème poteau. Ici, sur l’exemple, leur utilité est donc de limiter l’espace pour un tireur droitier (adversaire 1). Le voltigeur (F) : Positionné souvent à l’extrémité du mur, mais détaché de celui-ci, il s’agit souvent d’un joueur vif, de petite taille (les plus grands étant affectés au mur), avec de bons appuis et capable de sortir très rapidement sur une passe de décalage (exemple : passe sur l’adversaire 3). Les grands (B et C) : Traditionnellement, ces positions de 2 et 3 dans le mur sont occupés par les joueurs de plus grande taille. C’est en effet en plaçant le ballon au dessus de ces joueurs que le tireur a le plus de chance de convertir le coup-franc en but. Le gardien couvrant généralement l’espace ouvert sur l’autre poteau. L'homme libre (G) : Souvent situé à l’autre extrémité du mur, il doit par sa seule présence "décourager" un certain nombre de combinaisons. Il a un rôle de dissuasion. SAUTE OU SAUTE PAS ? Une tendance actuelle du football européen veut que les murs sautent de plus en plus fréquemment sur les coups francs adverses. Et c'est bien logique. A 20 mètres de la ligne de but, des joueurs de grande taille qui sautent de surcroît, rendent inévitablement la tâche du tireur encore plus difficile. Toutefois, les parades entraînant leur lot de contre-parades, certains tireurs anticipent en choisissant de frapper sous le mur ! On se souvient par exemple du but de Ronaldinho en 2006 face au Werder de Brême en match de poule de Ligue des Champions. Le Brésilien avait en effet remarqué à l'aller que les joueurs composant le mur sautaient systématiquement… Bruno Valencony précise : "chez nous, le mur ne saute pas. Il se grandit. Les joueurs se mettent sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres". Avant d'ajouter : "l'idéal serait peut être de sauter pour gagner quelques centimètres, mais de telle manière qu’il n’y ait pas la place suffisante pour la circonférence du ballon entre la pointe des pieds des joueurs et le sol…". Une nouvelle tendance ? Affaire à suivre. 45 SANTÉ Comment aider vos joueurs à lutter contre les allergies ? ■ Par Jean-Jacques MENUET, médecin du sport (www.medecinedusport conseils.com/) Pollens et graminées. Certains de vos joueurs souffrent d’allergies aux pollens et aux graminées ? Il est encore temps de prendre les mesures nécessaires pour que celles-ci entravent le moins possible leurs performances en cette fin d’exercice. hinite, asthme, conjonctivite, sinusite, fatigue, maux de tête, nez bouché la nuit, éternuements…, les méfaits causés par les allergies aux pollens et aux graminées, particulièrement vives en cette fin de saison, affaiblissent les organismes de celles et ceux qui en sont victimes. Or, certains de vos joueurs sont peut-être concernés et risquent par conséquent de se montrer moins performants qu'à l'accoutumée. Rappelez-vous qu'au maximum de l’effort, un footballeur est amené à ventiler 10 à 15 fois plus d’air que d’habitude, et donc une proportion de pollens et autres graminées similaire ! Ainsi, le joueur allergique est perturbé par des complications respiratoires, peu en adéquation avec la pratique d’une activité physique comme le football. De plus, la récupération est moins bonne puisque le déficit en oxygène est autrement plus difficile à combler. Pas question cependant de céder à la fatalité. Il existe en effet plusieurs moyens de lutter contre ces pathologies, et ainsi faire en sorte que votre effectif réalise la meilleure fin de saison possible. R Privilégier les footings à allure modéré au travail fractionné à haute intensité A l'entraînement d’abord, il apparait nécessaire d’alléger les charges physiques, de privilégier les footings à allure modérée, par exemple, au travail fractionné à haute intensité. Accordez également plus de plages de récupération aux joueurs dits "à risques". Par ailleurs, adaptez si possible la planification de vos séances à la météo. Et pour cause, il est plus sage de s’entraîner après une journée pluvieuse, quand les pollens ne décollent pas du sol, que par temps sec et venteux. Dans ce der46 nier cas, il est préférable de reporter la séance pour vos joueurs en proie aux allergies. Il est, en outre, peu recommandé de s’entraîner dans les heures qui suivent une tonte de pelouse. A l'inverse, si vous en avez la chance, les entraînements en altitude, à partir de 1000 mètres, ou en bord de mer, sont vivement conseillés, car les pollens n’y sont pas présents. S’hydrater plus pour éviter l’inflammation croissante des muqueuses des voies respiratoires En dehors des entraînements, les joueurs allergiques peuvent aussi appliquer les conseils suivants pour ne pas altérer leur rendement : • Aérer sa chambre tôt le matin et tard le soir, en aucun cas dans la journée pour éviter que les pollens ne viennent remplir la pièce. • S’hydrater plus que d’habitude pour éviter l’inflammation croissante des muqueuses des voies respiratoires. • Se laver les cheveux juste avant le coucher, car ils constituent un important réservoir de pollens. • Laver la taie d’oreiller chaque jour pour la même raison que précédemment. • Porter des lunettes de soleil en dehors des entraînements afin de limiter les risques de conjonctivite. • Ne pas laisser des habits portés dans la journée dans la chambre. • Ne pas placer son lit à proximité d’une fenêtre. • Ne pas rouler en voiture les vitres ouvertes, surtout à la campagne. • Se reporter régulièrement sur le site internet http://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletinallergo-pollinique.php pour se tenir au courant des prévisions de pollinisation au quotidien et agir en conséquence. ■ Attention aux corticoïdes ! Si les médicaments, collyres et autres gouttes nasales antiallergiques sont évidemment recommandés en cas de gêne trop importante, attention au haut niveau à ce que le médecin traitant ne prescrive pas des corticoïdes par voie orale (comme par exemple le "Solupred®" et ses génériques) ou par voie injectable (comme le "Kénacort®"). Et pour cause, tout joueur se verrait largement sanctionné si des traces de ces médicaments étaient décelées suite à un contrôle urinaire. Néanmoins, si le médecin le juge nécessaire, il est possible de prescrire un corticoïde par voie nasale (pulvérisations). En cas de doute, se reporter sur le site internet de l’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage, www.afld.fr), qui répertorie l’ensemble des médicaments que le sportif peut consommer sans danger. TECHNIQUE Le dribble ■ Par Nicolas MAYER, Entraîneur des U17 au RC Strasbourg. Efficacité. Le dribble est une arme individuelle redoutable. A condition d'apprendre au joueur à la mettre au service du collectif. Titulaire du DEF, du BE2, et du Certificat d'Entraîneur Préparateur Physique. Juin 1986, quart de finale de Coupe du Monde contre l’Angleterre… Suite à une course de 60 à 70 mètres, 6 dribbles et 11 touches de balle, Maradona marque un but inscrit à jamais dans l’histoire du football. Elu par la suite comme le plus grand but de l’histoire de la Coupe du Monde par la FIFA, cet exploit individuel illustre la capacité de ce joueur d’exception à éliminer à haute vitesse ses adversaires directs ; et cela au service de l’efficacité du jeu. Nombre de joueurs doués pour éliminer leurs adversaires directs affirment avoir développé cette capacité de dribble dans la rue, dans la pratique du futsal, dans des situations de jeu réduit ou encore par inspiration et modélisation de ce qui se 22 faisait au plus haut niveau (Christiano Ronaldo, Ribéry, etc...). Plus complexe qu’il n’y paraît, le dribble est une motricité spécifique qu’il s’agit de valoriser à l’entraînement, surtout chez le jeune joueur. Car le dribble renvoie à une problématique complexe du football : choisir entre jouer seul ou avec un partenaire en fonction de la situation de jeu, de ce qu'elle commande. Le dribble renvoie à une problématique complexe du football : choisir entre jouer seul ou avec un partenaire en fonction de la situation de jeu, de ce qu'elle commande. Trop souvent dans les petites catégories, l’édu- Différentes formes de dribble Le dribble est une qualité essentielle visant à sortir de la pression (espace / temps) ou encore créer un décalage face à des défenses en place. Plusieurs dribbles peuvent être mis en évidence : • Le dribble d’attente pour protéger le ballon (marquer la conservation). • Le dribble de préparation (manœuvrer l’adversaire). • Le dribble de réalisation pour concrétiser une action. 48 Différentes formes existent comme le crochet, le râteau, le double contact, le grand pont ou encore la roulette. Mais, la richesse de ce thème provient avant tout de la créativité du joueur à tenter et inventer sans cesse de nouveaux gestes. Pour cela, il convient de mettre en évidence à l'entraînement différentes surfaces de contact (intérieur, extérieur, semelle) en y adjoignant les feintes (de corps, de frappe, du regard, passements de jambe, variation du rythme et changement de directions). cateur insiste pour que le joueur "donne", "lâche le ballon", et ce en toutes circonstances ou presque. Bien-sûr, mettre l'accent sur le développement du jeu collectif est essentiel. Mais cela ne doit pas se faire aux détriments du développement créatif de chaque joueur, pour qui la capacité à dribbler peut apparaître comme un point fort qu'il convient de préserver, d'encourager, et donc d'entretenir… De plus, certaines situations exigent que le joueur prennent l’initiative du 1 contre 1 pour créer le déséquilibre. En résumé, toute la problématique du dribble se situe dans l’enseignement et la valorisation de ce geste difficile souvent relié à un acte individuel, mais qui constitue aussi, ne l'oublions pas, une arme collective. ■ Corrections à apporter • Des foulées courtes et rythmées en lien avec un contact avec le ballon rapide, varié et orienté. • Une position des bras qui jouent un rôle primordial dans l’équilibre sans cesse modifié du joueur. • Une jambe d’appui souple, très souvent fléchie. • Un corps penché, au-dessus de la balle. • La capacité du joueur à bien fixer son adversaire (distance et moment). 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Le contrôle orienté Le jeu de volée Le jeu de tête Le dribble La conduite de balle La frappe (sur enchaînement) Les feintes La frappe (coup de pied arrêté) L’amorti La passe 3 exercices SITUATION 1 : SITUATION 2 : SITUATION 3 : CHANGER DE RYTHME POUR ÉLIMINER SON ADVERSAIRE. ASSOCIER LECTURE DU JEU, TRAJECTOIRE ET CHOIX DU DRIBBLE DRIBBLE, CHOIX ET JEU EN CONTINUITÉ Départ en miroir. Chacun des 2 joueurs enchaîne conduite et dribble sur les mannequins (ou piquets), avant de bloquer son ballon dans le carré. L'éducateur donne alors un signal (visuel ou auditif) à l'un des deux joueurs (exemple : "coupelles bleues" !). Le joueur en question se dirige vers le carré concerné, prend un ballon et essaye de franchir la zone adverse défendue par le deuxième joueur. Utiliser sa vitesse et utiliser la feinte ! Sur un terrain plus large que long avec 4 portes. 2 joueurs en attente, dos à la situation, prêts à disputer le duel. Au "top", les joueurs se retournent, passent dans la première porte, et jouent le duel (l'éducateur donne le ballon au premier qui passe la porte). Pour marquer le point : passer l'une des 2 portes adverses en conduite de balle. Tacle interdit. Sur un terrain plus long que large, avec gardiens. Au signal, le joueur bleu (1) part en condute de balle et dispute le duel avec le joueur rouge (2). Une fois l'action terminée (frappe, but, récupération du ballon par le joueur bleu), le joueur bleu (1) reste et devient immédiatement défenseur (changement de statut) face à un nouveau rouge qui part (3)… Passer la ligne du milieu pour frapper. Remarque : si la transition de l'attaquant (qui doit passer défenseur) est trop longue, imposer une contrainte au joueur qui part en conduite (ex : contourner un plot placé sur le côté). Variante : - Le premier joueur qui bloque son ballon (à condition que les 2 dribbles sur mannequins ont été effectués correctement, avec feinte et changement de rythme) est attaquant. Variante : - Nature du départ des joueurs (de face, assis, couché…). - Jouer à 1 contre 2 et donner le ballon au joueur qui est seul. - Jouer à 2 contre 2 (le porteur du ballon devra, en fonction de la situation, choisir entre "y aller seul" ou servir de son partenaire). Variante : - 2 attaquants contre 1 défenseur (1 des 2 attaquants devient défenseur à la transition). - 2 contre 2; 3 contre 2; 3 contre 3 (agrandir l'espace de jeu). Maîtrise de ses émotions et enjeux moteurs Recommandations pour l'entraînement En amont des enjeux moteurs, situons la place des composantes mentales dans la juste réalisation d’un dribble. Toute prise d’initiative exige une bonne maîtrise de ses émotions (pression de l’adversaire, temps disponible court), mais aussi une confiance en soi pour oser ! Ensuite, plusieurs problématiques motrices se posent au joueur : Le dribble se travaille au travers de tous les jeux. Il est possible de mettre des thèmes en place pour le travailler de manière plus spécifique (marquage individuel, jouer obligatoirement vers l’avant, multitouche libre / 1 touche, etc..). Ce travail du dribble est à lier avec celui des feintes (richesse motrice) pour renforcer le déséquilibre de l’adversaire. La progressivité dans l'entraînement du dribble est la suivante : • Changer de rythme et ajuster ses appuis en maintenant un équilibre dynamique. • Dissociation : regard / jambe, bras / jambe. • Orientation : distance et moment de déclenchement du dribble. • Anticiper et lire dans l’action la situation, le placement de l’adversaire. • Sans opposition en insistant sur la vitesse, la vivacité du geste. • Ajouter des obstacles à franchir. • Présence d’un adversaire. • Présence d’un adversaire et d’un partenaire (choix entre jouer seul ou à deux). 49 JURIDIQUE Tournois : pas de musique sans déclaration ! ■ Par Tatiana VASSINE (cabinet RMS Avocats, spécialisé en droit du sport), sous la direction de Redouane MAHRACH (www.avocat-sport.fr). SACEM. On a tendance à l'oublier, mais diffuser de la musique durant les tournois de fin de saison répond à une réglementation stricte, dépendante de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). l’approche du mois de juin, nombreux sont les clubs à organiser des tournois pour clôturer la saison dans une ambiance conviviale et terminer sur une note positive. Pour rajouter de la bonne humeur, un fond musical, tout au long de la journée, est souvent de rigueur. Seulement voilà, rappelez-vous que la diffusion de musique, chansons et autres œuvres musicales ne peut se faire à la légère. Si elle ne pose pas de problème lorsqu’elle se fait dans un cadre privé, elle est en revanche soumise à certaines règles lorsqu’elle intervient à l’occasion d’une manifestation publique, ce qui est le cas d'un tournoi. En effet, il s'agit ici d'œuvres soumises au droit de la propriété intellectuelle, ce qui signifie que leurs auteurs (et plus globalement toute personne ayant participé à leur création et à leur production) sont rémunérés en fonction du nombre de diffusions réalisé ! L’organisme principalement collecteur de ces droits est la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique) qui, ensuite, les reverse à qui de droit. En d’autres termes, aucune chanson, musique ou extrait musical ne peut être diffusé sans donner lieu à rétribution aux personnes ayant permis leur réalisation et diffusion. annuels (forfait sport amateur) qui varient de 120 €à 462 €. A Des forfaits annuels qui varient de 120 à 462 euros Les clubs de football disposent d’un processus de collecte simplifiée en raison du partenariat qui existe entre la SACEM et la FFF. 50 Risque de 300 000 euros d'amende ! Pour les clubs qui auraient oublié de procéder à ces formalités, il est toujours possible d’en faire la déclaration a posteriori, après le déroulement du tournoi, mais ils devront payer un forfait majoré. Sans déclaration, et en cas de constatation de l'infraction, le club risque de voir sa responsabilité civile et pénale engagée pour le chef de contrefaçon, et d’être condamné à réparer le préjudice subi, soit une amende pouvant aller jusqu’à 300.000 €et 3 ans d’emprisonnement(2). Il est donc préférable que les clubs se mettent en conformité avec ces obligations afin de pouvoir librement agrémenter le fond musical de leur tournoi, passant de Claude François au dernier tube de Lady Gaga… ■ Un formulaire de déclaration a justement été mis en ligne à cet effet sur le site de la SACEM pour permettre à tout club qui souhaite animer une rencontre, un tournoi, ou une autre manifestation sportive avec de la musique, de procéder aux déclarations nécessaires (http://www. sacem.fr/clipo/ index.do?id= menu.pmmfo). A la suite de cette déclaration, le club sera contacté par la SACEM qui lui fera parvenir un devis chiffré et lui demandera la liste des œuvres diffusées. Les tarifs varient en fonction du caractère payant ou non de la manifestation. Les premiers forfaits s’élèvent à environ 50 €TTC (1). Il existe également des forfaits (1) Pour bénéficier de ce forfait, l’entrée à la manifestation doit être gratuite ou payante mais jusqu’à huit euros, et dans ce cas se dérouler sur une seule journée dans une enceinte délimitée ne pouvant accueillir plus de trois mille spectateurs. (2) L 335-1 à L 335-10 du Code de Propriété Intellectuelle (CPI): "Les infractions aux droits d’auteur sont sanctionnées pénalement" ; L 3352 CPI : "Outre des sanctions civiles, la violation des droits d’auteurs est également constitutive du délit de contrefaçon punie d’une peine de 300 000 €d’amende et de 3 ans d’emprisonnement". TABLEAU NOIR Jouer le hors-jeu ou le hors-jeu ? ■ Par Jacky BONNEVAY, entraîneur professionnel. Hors-jeu ou pas hors-jeu ? Tous niveaux confondus, la loi 11, celle du hors-jeu, est celle qui inspire le plus de commentaires… et de contestations. Cependant, sous l’œil expert de Jacky Bonnevay, (élu meilleur entraîneur de Ligue 2 par ses pairs en 2002), elle prend une dimension technico-tactique qui dépasse de loin la simple règle d’arbitrage. Explications. our les entraîneurs de ma génération, il est impossible de parler de la mise hors-jeu de l’adversaire sans évoquer le Milan AC d’Arrigo Sacchi. A la fin des années 80, la défense milanaise orchestrée par Franco Baresi prenait les attaquants adverses au piège du hors-jeu avec une régularité de métronome. Un peu plus tôt, dans le courant des années 70, les Hollandais de l’Ajax d’Amsterdam avait révolutionné le football en s’appuyant sur le fameux "football total" dont le hors-jeu était une pierre angulaire. De nos jours, je ne vois pas vraiment d’équipes de haut niveau cherchant à mettre les attaquants hors-jeu. L’immense majorité des formations privilégie désormais la défense à plat. P >"Défense à plat et remontée en ligne : bien saisir la nuance…" Dans les deux cas, il s’agit de tirer profit de la loi XI, mais selon des modalités bien différentes. L’usage de la défense à plat "raccourcit" l’équipe, réduit les espaces entre les lignes et favorise donc indirectement la récupération du ballon alors que la mise hors-jeu de l’adversaire vise à récupérer directement le ballon par l’obtention d’un coup-franc. Il convient de bien noter la nuance dans la mesure où elle induit des comportements défensifs bien différents. Jouer le hors jeu signifie que l’on piège l’adversaire en remontant soudainement et de façon coordonnée tandis que la défense à plat vise à empêcher l’adversaire d’effectuer des appels dans la profondeur avec l’aide du hors-jeu. En d’autres termes encore, la défense à plat est une animation défensive du jeu à part entière tandis que la mise hors-jeu s’apparente plus à une spécificité du jeu. Aujourd’hui, la tendance peut se résumer de la façon suivante : "on ne joue pas le hors-jeu, mais on s’appuie sur le hors-jeu". >"La recherche de la mise hors jeu ne peut s’envisager que sur des périodes courtes et ciblées dans le cadre d’un plan de jeu déterminé" Doit-on pour autant en conclure que la mise hors-jeu de l’adversaire est tombée aux oubliettes ? Vraisemblablement non, mais son usage se limite aujourd’hui à des conditions bien particu54 lières dans le cours du match : lorsque l’équipe ne dispose plus que de 10 minutes pour remonter un but par exemple ou bien encore lorsque la défense se trouve en infériorité numérique dans certaines situations de jeu. Dans tous les cas de figure, il m'apparait que la recherche de la mise hors jeu des attaquants ne peut s’envisager que sur des périodes courtes et ciblées dans le cadre d’un plan de jeu déterminé. Mais où va-t-on essayer de piéger l’adversaire ? Il existe en effet des zones plus ou moins sensibles. La définition même de la loi du hors jeu réduit en effet le champ d’application à sa propre moitié de terrain. Encore faut-il bien appréhender que plus la mise hors jeu de l’adversaire est proche de la ligne médiane et plus il demeure du temps et de l’espace pour le retour du défenseur au cas où le juge de touche ne lève pas son drapeau… Une équipe jouant le hors jeu aux abords des 30 mètres s’expose ainsi à l’irrémédiable pour peu que la remontée des défenseurs soit mal coordonnée. >"Le profil des défenseurs centraux influence les options tactiques" A ce titre, le profil des défenseurs influence directement les options tactiques. Je pense notamment aux joueurs défensifs de l’axe. Une charnière centrale constituée de joueurs rapides sera plus encline à s’aligner à hauteur de la ligne médiane tandis qu’une paire de défenseurs centraux plus lents privilégieront des options défensives plus basses afin de ne pas être pris par la vitesse des attaquants sur des ballons joués dans leur dos. Il convient de souligner également le rôle du gardien qui sera chargé d’endosser le rôle de libéro en gérant la profondeur. Un point me semble essentiel à soulever : lorsqu’une équipe décide de jouer le hors-jeu, l’ensemble des joueurs mais plus encore les défenseurs doivent avoir une connaissance claire des starters et des anti-starters. Autrement dit, sous quelles conditions l’équipe va remonter et dans quelles autres elle doit rester en place. La première concerne le cadrage du porteur du ballon. >"Starters et anti starters" En effet, la remontée défensive est pleinement conditionnée par s’appuyer sur la mise sous pression des milieux de terrain adverses par nos propres milieux de terrain. Le porteur du ballon ne doit absolument pas avoir le loisir de distiller un ballon tranquillement dans le dos des défenseurs tandis que ceux-là remontent. Lorsque c’est le cas, les attaquants se retrouvent alors lancés en pleine vitesse dans le sens du jeu face au gardien. Déconvenues garanties ! Si l’on résume sommairement, l’adversaire cadré peut constituer un starter de remontée tandis que l’adversaire bénéficiant de temps pour s’organiser avec le jeu face à lui est l’anti-starter par excellence (voir schéma 1 et 2). Comme on le voit, la volonté de mettre l’adversaire hors-jeu est une tactique à risques. D’une part parce Comme évoqué, la mise hors-jeu de l’adversaire est conditionnée par des starters. Le premier de ceux-ci étant le cadrage du porteur du ballon. Ici, sur le schéma, le porteur du ballon est mis sous pression par les milieux de terrain. La défense peut donc remonter au moment de la passe pour mettre l’attaquant hors-jeu. A noter la position avancée du gardien prêt à intervenir au cas où le hors jeu ne soit pas signalé. qu’elle oblige tous les défenseurs à agir de manière parfaitement synchrone mais aussi, pour une autre part, parce qu’elle délègue la responsabilité de l’action aux arbitres du centre et de touches, dont on sait qu'ils ne sont pas toujours au point, surtout à un niveau amateur… Par ailleurs, elle nécessite du discernement tactique et bien souvent la présence d’un chef charismatique de défense afin d’organiser l’ensemble. Elle permet cependant une récupération immédiate et sans effort du ballon. Elle doit à mon sens faire partie des options de jeu envisageables et donc, à ce titre, être évoquée et travaillée de temps à autre dans le cadre de la planification et de l’acquisition des savoirs collectifs. ■ Anti-starter. A l’inverse, sur une passe en retrait (A pour B), le milieu de terrain dispose de tout le jeu devant lui et du temps nécessaire pour adresser une passe dans la profondeur. La remontée dans le mauvais tempo de la défense occasionnera un 1c1 face au gardien. 55 UNE SÉANCE AVEC… Philosophie. Quelques jours avant que les U19 de l'OGC Nice ne remportent la Coupe Gambardella aux dépens de l'AS Saint-Etienne, VESTIAIRES était sur la Côte d'Azur pour assister à une séance des U17, dirigés par Manu PIRES, le Directeur du centre de formation. anu Pires, c'est d'abord une rencontre. Celle d'un homme posé, affable, loin des clichés de l'entraîneur bourru, aigri parfois. Le technicien aime les gens, et ça se voit. Lorsqu'il parle de ses U17, il le fait toujours avec un ton paternel, le regard bienveillant. "Mon obsession en tant que formateur, c'est de comprendre le joueur en essayant de me mettre à sa place. De quoi a-t-il besoin ? Que peutil ressentir face à telle ou telle situation ? Qu'aurai-je fait à son âge ? Que puis-je faire aujourd'hui pour lui ? Ma vocation n'est pas d'imposer, de faire preuve d'autoritarisme, mais de répondre aux attentes en tenant compte du caractère, de la personnalité, et de la culture de chacun.On est là pour accompagner le joueur, l'orienter, l'aider… On ne le forme pas". Le ton est donné. Manu Pires fait partie de ces entraîneurs qui ne peuvent pas concevoir de "travailler" sur le footballeur en faisant fi de l'humain. Récemment, il déclarait dans un média local :"ma fierté, ce ne sont pas les joueurs qui réussissent.Car après tout, c’est mon M job. Ma fierté, c’est de recevoir des messages d’adultes qui n’ont pas percé mais qui, des années plus tard, me remercient pour ce que j’ai pu leur apporter dans leur vie d’homme et dans leur vie professionnelle, en termes de rigueur, de discipline, de respect". >"Ici, pas de planification. On ne veut pas être prisonnier de cycles de travail" Depuis le 28 avril, il y en a une autre, qui concerne le rectangle vert cette 2011-2012 : le parcours des Aiglons en Gambardella 64e de finale : Nice – Ajaccio 32e de finale : Gignac – Nice 16e de finale : Louhans-C. – Nice 8e de finale : Nice – Monaco Quart de finale : Nice – Troyes Demi-finale : Nice – Nantes Finale : Saint-Etienne – Nice 56 0-0 (8 tab à 7) 1-4 0-4 2-1 3-1 1-0 1-2 fois. Les U19 de l'OGC Nice ont remporté la Coupe Gambardella aux dépens de l'AS Saint-Etienne. La première "Gambarde" des Aiglons ! Historique. Forcément, Manu Pires y est pour quelque chose. Ces joueurs qui ont brandis le prestigieux trophée au Stade de France, il les a tous eu sous ses ordres. Quelques jours avant la finale, il nous confiait : "depuis que je suis là, c'est la première fois qu'on la (la Coupe Gambardella, NDLR) joue vraiment. Les années précédantes, on avait dû faire monter des jeunes pour renforcer l'équipe réserve… Cette saison, comme la CFA2 va mieux, on dispute la compétition à fond. On verra bien". On a vu. Le succès vient récompenser toute une politique de formation dont Manu Pires est le garant depuis son arrivée sur la Côte d'Azur, il y a cinq ans. Une approche du travail de formation qui diffère de celle d'autres clubs tels que Sochaux ou Bastia, par exemple, que l'on a déjà visité par le passé. Ici, pas de planification d'entraînement. Les semaines se suivent e t n e s e re s s e m bl e n t pas. "On ne veut pas être prisonnier de cycles de travail. Nous individualisons au maximum l'entraînement en nous référant au match, et en particulier aux manques constatés". LES U17 DE L'OGC NICE >"La semaine, on fait des focus sur les joueurs, on individualise beaucoup" En d'autres termes, les éducateurs travaillent et corrigent inlassablement les carences de chaque individualité, en s'appuyant sur la compétition. "Au début, j'ai fait comme tout le monde, j'archivais mes séances. Désormais, je travaille toute la saison avec seulement quelques exercices, essentiellement du jeu, à l'intérieur desquels on travaillle la technique, la tactique, le physique, le mental, en prenant soin, toujours, d'intervenir sur l'individu, ce qui nécessite évidemment de bien le connaître". L'éducateur doit donc être capable, après chaque match, de lister ce qui n'a pas été chez le joueur. Si un attaquant excentré ne percute pas suffisamment par exemple, toutes les corrections et encouragements tourneront autour de cet aspect durant la semaine. "On fait des focus sur le joueur, lequel sait sur quoi on va travailler en ce qui le concerne. Il est donc plus attentif, cela a du sens pour lui". Une recette qui a déjà fait ses preuves. Et ce n'est sans doute pas fini, car les 67 joueurs actuellement en formation à l'OGC Nice, tous issus ou presque du bassin méditerranée, bénéficieront d'un nouveau camp d'entraînement à l'horizon 2014. "Nice est à l'aube d'une politique de formation très forte" . ■ "Une expérience qui m'a transformé…" Ancien défenseur ayant porté, entre autre, les couleurs d'Amiens (Ligue 2), Manu Pires a entraîné les U17 nationaux du club picard lorsqu'il a raccroché les crampons. C'est là que le natif de Saint-Quentin (02), influencé par le jeu du FC Nantes et "très respectueux du travail effectué à l'AJ Auxerre, qui avait un projet de jeu cohérent dans toutes les catégories", y a vécu sa première expérience d'entraîneur/formateur. "J'ai notamment un souvenir qui a marqué. Une saison, à Amiens, nous avons connu quatre à cinq mois d'intempéries ! La ville avait fermé l'accès aux terrains. Nous nous sommes donc réfugié dans un gymnase où nous avons pu effectuer essentiellement un travail technique, hormis le jeu long, à travers des jeux principalement. En quelques mois, j'ai constaté une progression extraordinaire de mes joueurs ! Cette expérience a transformé mes convictions d'entraîneur. Aujourd'hui, je ne conçois le travail technique, tactique, physique, mental, qu'à travers des formes jouées". Après avoir pris la direction du centre, Manu Pires rejoint l'OGC Nice en 2007 en qualité, là encore, de patron de la formation. On connaît la suite… Suite page suivante 57 UNE SÉANCE AVEC… SITUATION 1 : ANTICIPATION DES DÉPLACEMENTS 25 minutes 5 joueurs (dont 3 au milieu) sur un espace de jeu de 35 x 25 mètres. Plusieurs ateliers identiques sur le terrain. La situation part du joueur A, lequel donne à un milieu qui sollicite le ballon. Les deux autres milieux de terrain s'adaptent aux mouvements de leurs partenaires (déformation du milieu) pour finir avec E dans l'espace ou dans les pieds. Faire 4 thèmes (4 circuits de passe différents) de 6 minutes. Critères de réalisation : - Passes claquées/ appuyées; mouvement/disponibilité; prise d'information (voir avant de recevoir); déplacements coordonnées… SITUATION 2 : RECHERCHE DE LA POINTE/DISPONIBILITÉ 2 équipes de 10 joueurs (à leur poste, dans un système en 4-2-3-1) sur un terrain de 35 x 25m. Jeu de conservation en zone. Les joueurs sont fixes dans leur zone. Progression de la base défensive jusqu'à l'attaquant. Un aller-retour = 1 pt. Séquence de 6 minutes. 58 25 minutes VARIANTE (3 fois 6 minutes) : - Supprimer la ligne du milieu (donc 2 contre 2 en zone centrale) - Supprimer les 3 lignes intérieures (voir schéma). Les joueurs extérieurs peuvent défendre entre eux. - Ajouter 2 buts. Travail de finition. LES U17 DE L'OGC NICE SITUATION 3 : JEU D’APPLICATION À 8 CONTRE 8 25 minutes Jeu à 11 contre 11 sur un demi-terrain. Jeu libre. Travailler les automatismes par ligne. Faire 2 périodes de 12 minutes. Pour l'éducateur : valoriser le jeu vers l'avant, encourager la percussion des excentrés. Etirements 12 minutes 59 FOOT D'ANIMATION TOURNOIS : Et si on sortait un peu N écessité de se renouveler. Les mois de mai-juin et leur cortège de tournois… Parmi tous ceux auxquels participent les équipes de votre catégorie, il y a le votre, celui organisé par le club. Celui auquel on vous a demandé de mettre la main à la pâte. Une manifestation synonyme d'amusement pour les jeunes qui doivent se faire une joie d'y participer. "D'où la nécessité de ne pas considérer ces instants sous le seul angle technique ou celui de la compétition pure", souligne Véronique Bernard, la CDFA du district Rhône Durance. Le message est clair : "Ces journées sont toujours plus intéressantes dès lors qu’elles sont placées sous le signe de la convivialité et que les organisateurs font un effort d’imagination pour sortir des sentiers battus". Et puis tous les éducateurs, joueurs et… parents vous le diront : le plus difficile dans les tournois, c'est le temps d'attente entre deux matches, parfois très (trop) long. Alors pourquoi ne pas le combler ? Pourquoi ne pas organiser des ateliers ludiques en marge de l'épreuve ? Conduite de balle, tirs de précision… Il revient simplement aux organisateurs d'opérer un roulement par équipe dans l’organigramme même du tournoi. Exemple : à 10h15, après leur match contre Y, l’équipe X se rend à l’atelier. Cette manière de procéder maintiendra une animation annexe permettant aux joueurs (sans trop se fatiguer) de ne pas trouver le temps trop long, et évitant qu'ils se dispersent… Voici quelques exemples d'ateliers : • LES TIRS DE PRÉCISION L’idéal est bien sûr de posséder les bâches quadrillées à cet usage et une cage mobile solidement arrimée dans un coin du stade. Dans le cas contraire, des cerceaux et des piquets feront l’affaire (voir schéma). Chaque joueur dispose de 3 à 5 ballons pour marquer le plus de points possibles pour son équipe. Veiller simplement à assurer du r ythme afin que la file d’attente ne s’allonge pas. Un dirigeant (ou un parent) est en charge de l’atelier.Totaliser le nombre de points. A l’issue du tournoi, l’équipe dont les joueurs ont été les plus habiles remporte le "challenge de la précision". celle-ci - Finir par un tir de précision donnant lieu à un bonus de temps dans un cerceau positionné dans la lucarne. - Etc… • LE FOOT PÉTANQUE Le principe est on ne peut plus simple : on joue à la pétanque, mais au pied, et avec des ballons de foot ! Utiliser une balle de tennis ou un petit ballon coloré pour faire le "cochonnet". Puis formez des doublettes ou triplettes selon le nombre de joueurs. Chaque club s'affronte, sur 4 mini-terrains côté à côte (4 triplettes, par exemple, par équipe, soit 12 joueurs). 1 ou 2 ballons par joueur (selon le nombre). Utiliser des ballons différents entre les deux équipes qui s'affrontent. On peut tirer, pointer… Amusement garanti. • LE PARCOURS "FOU" CHRONOMÉTRÉ Et si l’imagination prenait le pouvoir ? Sur le même principe que l’atelier précédent, on peut imaginer un parcours de conduite de balle sortant de l’ordinaire, à l’image des parcours des minigolfs. Les joueurs réalisent le parcours à titre individuel et les meilleurs temps à la fin de la journée remportent une coupe, un T-Shirt ou une place pour le prochain match du club professionnel du coin. Quelques idées entre autres : - Utiliser des tables couchées, servant de "renvois ballon" dans le tracé du parcours. - Le joueur en conduite doit faire un petit pont à des chaises. - Utiliser des tuyaux sur le parcours. Le joueur envoie le ballon d’un côté et le récupère de l’autre. - Faire passer le ballon au dessus d’une haie puis ramper sous 60 • LE QUIZZ FOOT L'idée de cet atelier est de faire travailler un peu les méninges. Chaque équipe doit nommer un capitaine qui sera chargé de faire la synthèse des avis de tous ses coéquipiers, avant de donner la réponse à l'animateur. Ce dernier doit poser une série de 10 à 20 questions portant sur l'actualité du football de haut niveau, les lois du jeu, les caractéristiques de telle ou telle star du ballon rond, etc… L'équipe vainqueur sera naturellement celle qui aura obtenu le plus de réponses justes. ■ des sentiers battus ? Une alternative aux penalties C’est une tradition. Pour ne pas dire une institution. A l’issue de la rencontre (hors matches de poule), en cas de match nul, les équipes tirent les penalties. Cependant, les coups de pied au but ne sont pas les seules possibilités pour départager deux équipes. Véronique Bernard propose une alternative originale (voir schéma). Un spectacle à part entière ! "Le tout est de pouvoir disposer de l’espace nécessaire pour installer deux parcours absolument identiques. Les deux camps désignent de 3 à 5 participants pour défendre les couleurs de leurs équipes à l’instar d’une série classique de penalties. Veiller à bien expliquer les règles pour ne pas donner lieu à des contestations. Les premiers relayeurs de deux formations partent en conduite de balle au signal du responsable de l’atelier. Ils doivent réaliser le parcours le plus rapidement possible, puis stopper le ballon dans le cerceau. Lorsque le ballon est arrêté, le deuxième joueur s’élance. L’équipe gagnante est celle dont le dernier relayeur est parvenu à immobiliser le ballon en premier". Et si on s’occupait un peu des parents… ? La réussite d’un tournoi tient bien souvent à quelques paramètres bien connus. Parmi ceux-ci nous pouvons citer la météo, l’esprit et l’organisation générale, la qualité et la clarté de la communication des informations ayant trait au déroulement, la bonne humeur et la serviabilité des dirigeants. Par ailleurs, il est d’usage de dire que lorsque les enfants s’amusent bien, les parents sont contents. Mais on oublie trop souvent de réaliser que l’inverse est tout aussi vrai. Et si on donnait l’occasion aux parents de se bouger un peu ? Le seul risque étant que cette animation risque quelques minutes durant de voler la vedette aux enfants ! - Le "concours poubelle" Facile à mettre en place, cet atelier destiné aux adultes ne manquera pas d’élever le niveau sonore du tournoi avec les enfants trop contents de voir leurs parents "s’affronter". Le positionner par exemple au moment de la pause repas et l’annoncer à plusieurs reprises au micro. Bref, en un mot, le faire mousser. Définir un nombre de parents représentant le club (5 au minimum). Dans l’ab- solu, chaque club doit être représenté. Dans un temps donné (exemple 3 minutes), les parents doivent frapper le ballon (main-pied) et viser une poubelle située contre un mur. Soit directement, soit avec l’aide du mur. Chaque participant de l’équipe a droit à 5 essais. A la fin du temps imparti, ou après un certain nombre d’essai déterminé, comptabiliser le nombre de "paniers" réalisés. En cas d’égalité, le meilleur temps l’emporte. Commenter le concours au micro et ne pas oublier de récompenser l’équipe des parents vainqueurs ! 61 FUTSAL Comment travailler l’aspect défensif ? ■ Par Clément GALIEN, Ancien entraîneur du Kremlin Bicêtre United (championnat de Principes individuels et collectifs. Quel est le contenu du travail défensif proposé en futsal ? Les réponses avec Clément Galien, exentraîneur du Kremlin Bicêtre United, champion de France en 2010. France). u’il soit traité sur tout ou une partie de la séance, il m'apparaît nécessaire que le travail défensif soit abordé à chaque entraînement, individuellement et/ou collectivement. Et pour cause, en futsal, les principes défensifs sont au moins aussi importants que les principes offensifs, si ce n’est davantage, car une bonne assise favorise la récupération de balle et donc le jeu de contre attaque, dont on connait l’importance au sein de la discipline. Si chaque Q joueur doit être capable de marquer et par conséquent travailler devant le but à l’entraînement, chacun doit aussi savoir défendre ! Dans ce domaine, le joueur de futsal doit d’abord être au point sur le plan tactique. Il lui faut avoir intégré l’ensemble des schémas de jeu et des combinaisons défensives qui sont nombreux en futsal - et savoir appréhender le déplacement de ses adversaires et de ses partenaires afin d'effectuer les bons choix. >Comme dans le domaine offensif, où chaque joueur doit être capable de marquer, chaque individualité doit savoir défendre Il est demandé par ailleurs au joueur de futsal d'afficher de véritables qualités mentales, nourries par la volonté de livrer un combat dans le un contre un notamment - avec un engagement total, tout en faisant preuve de sérénité et de calme face aux coups qu’il est 4 exercices de travail SITUATION 1 : un contre un Objectifs. Apprendre à défendre. Organisation/règles. Sur un demi-terrain divisé en deux parties égales dans la longueur, placer un attaquant (jaune) et un défenseur (bleu) dans chacune des deux parties. Le passeur, situé derrière la ligne médiane, doit trouver l’attaquant (alterner partie gauche et partie droite). Au défenseur de s’adapter ensuite à la situation, dès la passe vers l’attaquant, pour tenter de récupérer le ballon. S’il y parvient, il doit marquer dans l’un des deux buts. 62 SITUATION 2 : défendre en infériorité numérique Organisation/règles. Sur demi-terrain, un des 2 défenseurs (bleu) doit aller toucher la ligne médiane avant de revenir dans le champ où son partenaire est face à 2 attaquants ! Le défenseur doit gagner du temps (recul frein) pour permettre le retour de son coéquipier. Si les défenseurs récupèrent le ballon, à eux de marquer dans l’un des trois buts. Variante. Ajouter un attaquant pour compliquer la tache. hors de portée ! Par ailleurs, techniquement parlant, la maîtrise défensive du geste, à savoir rester debout, utiliser son corps et ses épaules pour entraîner son vis à vis dans une zone où il ne sera pas dangereux, l’utilisation du recul frein…, sont autant d’éléments à travaillerrégulièrement, sachant que tout tacle est proscrit. Ce dernier n'est toléré qu’en dernier recours pour éviter qu’un ballon ne sorte des limites du terrain par exemple, ou qu’il n’entre dans le but. Des situations très rares en futsal, ce qui explique que le tacle n’est jamais abordé durant les séances. >On insiste beaucoup sur les relances qui susceptible de recevoir de la part de l’adversaire. Dans le domaine athlétique maintenant, il est impératif que le joueur de futsal, nécessairement réactif à la perte de balle, soit en mesure de répéter les sprints sur distancescourte. En effet, une demi-seconde d’égarement suffit à ce que l’adversaire vous mette permettent d’aller vite vers l’avant et de mettre ainsi l’adversaire en danger. Enfin, nous insistons beaucoup sur les relances qui permettent d’aller vite vers l’avant et de mettre ainsi l’adversaire en danger. Sur le plan collectif, maintenant, il est indispensable d’ac- corder une part non négligeable à la mise en place défensive dans le cadre du match à venir, en fonction notamment du système de jeu prôné par l’adversaire. Va-t-on jouer en marquage individuel, de zone ou mixte ? Chacun de ces systèmes a ses propres avantages et inconvénients.Tout dépend du projet de jeu que le coach entend privilégier. Le marquage individuel est facile à mettre en place, mais s'avère contraignant sur le plan physique. Par ailleurs, quand un joueur se fait éliminer, l’adversaire se trouve vite en position favorable. La zone, elle, nécessite un certain sens tactique, mais développe l’entraide, la solidarité, etc... En général, plus on a de densité autour du porteur du ballon, plus on a de chances de le récupérer et se mettre en situation favorable de contre-attaque. La notion de prise à deux ou trois du porteur de balle, la communication avec le gardien de but, font aussi partie des caractéristiques défensives collectives qu’il convient de maîtriser. . ■ défensif SITUATION 3 : récupération collective du ballon Objectifs. Mise en place d’un schéma tactique. Règles/organisation. Sur ¾ de terrain, les jaunes font tourner le ballon dans la largeur (conservation). A la récupération, les bleus, placés en fonction de ce que le coach souhaite mettre en place sur le plan défensif, se projettent vite vers l’avant pour aller marquer dans l’un des deux buts. SITUATION 4 : opposition Objectifs. Mise en application dans le jeu. Règles/organisation. L’équipe qui défend (bleu) doit être en bloc bas. A la récupération du ballon, les jaunes doivent rapidement se positionner en configuration défensive. Variante. Varier la hauteur du bloc défensif. Variantes. Les jaunes jouent dans la largeur et la profondeur. Faire varier la hauteur du bloc. 63 Football francophone QUEBEC Séance pour 64 joueurs Les entraîneurs au Québec sont habitués à devoir composer avec des joueurs en nombre à l'entraînement. Pas toujours facile dans ces conditions de trouver l'organisation.Aussi, la Fédération de Soccer du Québec (FSQ) a publié le mois dernier à l'attention de ses éducateurs, un exemple de séance pour un effectif de 64 joueurs en football d'animation. Sur un terrain à 11 découpé en 8 zones identiques, 8 groupes de 4 joueurs pour un total de 8 encadrants/accompagnateurs (1 par zone) dirigés par 1 éducateur.Travail de 10 minutes par atelier. Atelier A1 (et B1) : jeu à 4 contre 4 avec gardiens (libre). Atelier A2 (et B2) : circuit de coordination (cerceaux, piquets, petites haies, lattes…). Atelier A3 (et B3) : travail technique de passe et va. Atelier A4 (et B4) : Jeu multibuts à 4 contre 4 sans gardien. Jeandupeux en visite as moins de 80 entraîneurs québécois ont assisté à la formation donnée par le conseiller du président Henri Legarda (Mans FC), Daniel Jeandupeux, à l'occasion du carrefour des entraîneurs qui a eu lieu le 5 avril dernier. P Code de l'esprit sportif québécois a Fédération de Soccer du Québec (FSQ) a publié récemment un "code de l'esprit sportif québecois" destiné aux parents et joueurs de football. Une charte de laquelle nous pourrions bien tous nous inspirer, notamment celle à l'attention des parents. La voici : L - Je ne forcerai pas mon enfants à prendre part à des activités sportives. - Je me rappellerai que mon enfant fait du sport pour son propre plaisir, et non pour le mien. - J'encouragerai mon enfant à respecter les règles et à résoudre les conflits sans agressivité ni violence. - J'enseignerai à mon enfant qu'il est aussi important de donner le meilleur de soi-même que de gagner, de sorte qu'il ne sera jamais déçu par le résultat d'un match ou d'une manifestation sportive. - Je donnerai chaque fois à mon enfant le sentiment qu'il est un gagnant, le félicitant pour sa BELGIQUE Trouver la profondeur oici un exercice régulièrement utilisé par Hugo Broos,ancien entraîneur à Bruges,Anderlecht, Genk, ou encore Trabzonspor. Le principe : jeu à 8 contre 8 avec gardiens. L'équipe qui attaque doit trouver un partenaire dans la profondeur en effectuant une passe dans une des trois portes pour pouvoir franchir la ligne médiane et aller marquer (attention au hors-jeu). L'autre équipe doit défendre en bloc pour éviter toute passe dans l'une des trois portes.A la récupération du ballon, elle doit marquer. V Un nouveau site pour l'URBSF 'Union Royale Belge des Sociétés de Football s'est offert un lifting de son site Internet. L'information y apparaît désormais plus claire et mieux hiérarchisée. Un coup d'œil ? Rendez-vous sur : www.belgianfootball.be L Le saviez-vous ? e regretté Raymond Goethals est reconnu en Belgique pour une situation d'entraînement qu'il a répété maintes fois avec ses différentes équipes : une attaque/défense à 11 contre 10, par vagues (ballon récupéré par l'équipe qui défend = rendu à l'équipe qui attaque pour une nouvelle séquence ou "vague") dans laquelle l'équipe à 10 jouait comme si elle devait s'adapter à une expulsion.Ainsi, pendant 5 ou 10 minutes, le technicien enlevait un joueur-clé en défense ou un au milieu ou en attaque… et demandait aux partenaires de s'adapter pour défendre le but. Un exercice à priori simpliste mais qui, à force de répétitions, était paraît-il très efficace en cas d'expulsion ou voire d'absence d'un joueur majeur. L 64 sportivité et sa persévérance. - Je ne ridiculiserai jamais ni n'agresserai jamais verbalement mon enfant parce qu'il a commis une erreur ou perdu une compétition. - Je ne mettrai jamais en doute le jugement ou l'honnêteté des officiels (arbitres) en public. - J'appuierai tout effort visant à supprimer la violence verbale et physique dans les activités sportives destinées aux enfants. - Je respecterai les entraîneurs bénévoles qui donnent de leur temps pour offrir des activités sportives à mon enfant, et je leur témoignerai de la gratitude. SUISSE "La Suisse, c'est le paradis pour un éducateur" Interview. Instructeur à l'Association Suisse de Football, Eric SEVERAC est responsable de la préformation au Team Meyrin Genève. Habitant à Saint-Julien-en-Genevois (74), il entraînait la saison dernière à Evian Thonon Gaillard (U15). compris chez les petits. Vous avez donc les mêmes problèmes en Suisse ? Oui, l'évolution de la société amène aussi des débordements en Suisse. Pour contrer ces phénomènes, deux pistes sont suivies : d'une part le développement de programmes encourageants le fair-play, le respect, la lutte contre la violence, avec des manifestations tout au long de la saison; et d'autre part un mode de compétition où les résultats ont peu de conséquences sur la saison suivante : pas de relégation dans le football d'élite, inscription par les clubs de leurs équipes aux niveaux choisis tous les 6 mois dans le football de base... Si vous deviez comparer le football des jeunes en suisse à celui en France, que diriez-vous ? Je vois deux différences fondamentales : les structures et le public. Sur le plan des structures, la Suisse c'est le paradis pour un éducateur ! Des terrains synthétiques, des salles pour l'hiver, des compétitions bien orchestrées… En France, l'organisation est parfois "olé-olé", et les équipements pas toujours à la hauteur. En ce qui concerne le public, je dirais que le football est une institution en France, alors qu'en Suisse il est un sport parmi d'autres. Par conséquent, les jeunes ne viennent pas avec les mêmes motivations. Pour résumer, la Suisse détient à mon sens la bonne recette, mais il manque parfois les ingrédients… Et au niveau des contenus d'entraînement ? Les méthodes sont sensiblement les mêmes, même si en Suisse nous privilégions davantage la polysportivité chez les plus jeunes. La DTN, en France, milite pour une déstructuration de la séance visant à se rapprocher du football de rue et donner ainsi la priorité au jeu. Qu'en est-il de l'autre côté de la frontière? L'ASF a mis en place la méthode GlobalAnalytique-Global, il y a 20 ans : des jeux ou formes jouées entouraient des exercices analytiques. Mais de nos jours, les jeunes n'ont plus suffisamment d'activités physiques, alors il faut réinventer la rue et les stimulations motrices diverses et variées ! C'est pourquoi les dernières évolutions rejoignent cette même volonté de laisser plus de place au jeu libre et sans contrainte apparente.Ainsi, la volonté de déve- tions récentes tentent de bien leur lopper les capacités cognitives et faire admettre qu'ils doivent avant de coordination des enfants est une tout être des "animateurs" (U7 à des priorités des cours actuels de U9), des "éducateurs" (U11 à U13) formation pour entraîneurs. En puis des "formateurs" (U15 à U19). Suisse, les analyses ont en effet Le terme "entraîneur" ne devrait être utilisé qu'en démontré que nous "Les analyses ont seniors. Ensuite, avions trop de démontré que nous avions sur le fond, la phijoueurs stéréotytrop de joueurs losophie de l'ASF pés et que le footstéréotypés, que le préconise de laisball manquait de joueurs atypiques. football suisse manquait s e r j o u e r l e s L e t a l e n t é t a i t de joueurs atypiques". jeunes, mais l'inbrimé. La place est faite désormais à terventionnisme est encore trop présent ! L'entraîneur cherche trop l'audace et à la prise de risque. souvent à faire gagner son équipe L'éducateur de jeunes en France au détriment de la progression et reste trop interventionniste. En de l'épanouissement individuel. comparaison, quel est le profil de l'éducateur suisse ? Déjà, en La DTN cherche par ailleurs à Suisse, la dénomination "éducateur" dédramatiser justement la comn'existe pas. Ce sont tous des entraî- pétition, responsable en France neurs ... C'est pourquoi les forma- de beaucoup de débordements y Comment est considérée la formation française en Suisse, aujourd'hui ? Les af faires ayant secoué la FFF ces dernières années ont-elles eu un impact ? La formation française reste toujours un exemple pour nous, les romands. Mais nous envions désormais avant tout les structures sportives dont vous disposez, centres de formations, sections sportives, etc... Pour le reste, les résultats de nos sélections nationales de jeunes (U17 champion du Monde, M21 vice champion d'Europe et qualifié pour les JO) prouvent que la Suisse a fourni un énorme travail de détection et de formation. On le ressent dans les échanges avec les "collègues" français, ils sont devenus plus respectueux... Concernant les "affaires", la Suisse regarde le grand voisin avec un léger sourire, mais personne n'est à l'abri et nous nous gardons bien de tout commentaire : la neutralité suisse sans doute. ■ 65 LE MOIS PROCHAIN DANS VESTIAIRES Tout savoir sur les changements de joueurs en cours de match : • À quel moment ? • Dans quelles circonstances ? • Changer deux joueurs à la fois, pour ou contre ? • Quel temps de jeu minimum en jeunes ? • C'est quoi un "joker" ? • Le remplacement sanction, quel impact ? • Quelle attitude face au joueur déçu de sortir ? • Haut niveau : pourquoi Sir Alex ne change jamais de joueur le premier ? • Etc…