Vestiaire 38 - Templiers

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Vestiaire 38 - Templiers
Mai 2012 - n°38
www.vestiaires-magazine.com
P r e m i e r
m a g a z i n e
c o n s a c r é
a u x
é d u c a t e u r s
d e
f o o t b a l l
ENTRETIEN
Christian DAMIANO :
"L'ÉDUCATEUR, C'EST
LE SOUFFLEUR DU THÉÂTRE !"
SPECIAL FIN DE SAISON
VITESSE-VIVACITE
UNE SEANCE AVEC : LES U17 DE L'OGC NICE l ENTRAINEMENT : DÉFENDRE EN INFÉRIORITÉ NUMÉRIQUE l
MANAGEMENT : PRÉPAREZ LE MATCH DÉCISIF l TABLEAU NOIR : JOUER LE HORS-JEU l
FOOT ANIMATION : RENDEZ VOTRE TOURNOI PLUS LUDIQUE
Abonnement
12 numéros : 54 €
Prix au numéro : 6 €
16 exercices pour toute catégorie
Sommaire
P6 ACTUALITE
14
page
Les dernières infos du monde de l'éducateur.
P10 LA STAT
Le taux de passes réussies au haut niveau.
P12 QUESTION DU MOIS
Faut-il bannir les termes de "défenseurs" et d'"attaquants" ?
P14 ENTRETIEN DU MOIS
Christian Damiano
P20 DOSSIER
16 exercices de vitesse-vivacité
P54 TABLEAU NOIR
Jouer le hors-jeu
P56 UNE SEANCE AVEC
Les U17 de l'OGC Nice
P60 FOOTBALL ANIMATION
20
Tournois : sortez des sentiers battus !
page
P62 FUTSAL
54
Le travail des principes défensifs
page
P64 FOOTBALL FRANCOPHONE
L'actu football des pays francophones.
P33-50 LE CAHIER DU COACH
P34 : ENTRAINEMENT (par Richard POGGI)
Défendre en infériorité numérique
P36 : PREPARATION PHYSIQUE (par Alexis LOREILLE)
Le travail de rythmicité
P38 : MANAGEMENT (par Denis TROCH)
Préparez LE match décisif !
56
page
P40 : GARDIEN (par Albert RUST)
LA SEANCE
DU MOIS
Comment encourager son gardien à "sortir" ?
P42 : FÉMININE (par Stéphane ALIEZ)
Football des princesses : témoignage
P44 : STRATÉGIE (par Bruno VALENCONY)
(par Richard POGGI)
Défendre en infériorité
numérique
Le placement du mur sur CPA.
P46 : SANTÉ (par Jean-Jacques MENUET)
Comment aider vos joueurs à lutter contre les allergies ?
P48 : TECHNIQUE (par Nicolas MAYER)
Le dribble
P50 : JURIDIQUE (par Tatiana VASSINE)
Tournois : pas de musique sans déclaration à la SACEM !
3
Edito
Soyez un éducateur libre
'est la fin de saison. Comme
chaque année dans nos clubs, les
mêmes scénarios se jouent avec
les mêmes acteurs, les éducateurs : Qui
reste la saison prochaine ? Qui arrête ? Qui
prend telle ou telle catégorie ? Dans
quelles conditions ? Etc,… On prépare le
nouvel organigramme. Vous en serez. Oui
mais voilà, il arrive que votre projet, vos
convictions, ou tout simplement votre
manière de concevoir votre rôle se heurte
à un responsable du club. Pour diverses raisons. Un responsable (directeur technique,
responsable de catégorie, salarié…) qui ne
fait pas forcément l'unanimité, mais dont la
fonction le rend incontournable au sein de
l'association. Que faire ? La premier réflexe
à avoir, nous semble-t-il, est de se rappeler
que - en dépit de notre passion qui nous
pousse en cette période de l'année à nous
projeter avec gourmandise sur la saison
prochaine (nouvelle équipe, nouveaux
joueurs, nouvelles ambitions !) - le premier
moteur d'un éducateur, c'est le plaisir. Pas
celui, éphémère, d'échafauder en juin ses
plans pour 2012-2013. Non, le plaisir d'entraîner, pendant dix mois. Un plaisir qui
n'est durable qu'à partir du moment où
votre mission d'encadrement ne vous
oblige pas à vous asseoir sur certaines
C
Ne vous résignez
pas à collaborer
avec ceux qui
dénigrent vos
idées parce qu'ils
n'en ont pas
Vestiaires
Directeur de la publication/
Rédacteur en chef :
Premier magazine consacré
aux éducateurs de football
Administrateur des ventes :
Mensuel édité par RC MEDIA,
SARL au capital de 5000 euros
SIRET : 507 848 257 RCS Lyon
Adresse : 25, rue Victor Basch BP 25010,
69 602 Villeurbanne Cedex
TEL : 04 72 77 69 04
Julien Gourbeyre
Pascal Muller
Responsable Marketing :
valeurs, sportives ou humaines, auxquelles
vous tenez. En d'autres termes, poursuivre
sa mission dans un club où l'on sait que
l'on sera confronté inévitablement à des
tensions internes, est le meilleur moyen
de se préparer à un chemin de croix. Ne
l'acceptez pas. De la même manière que
l'on ne doit pas se résigner à collaborer
avec ceux qui dénigrent nos idées parce
qu'ils n'en ont pas, ou que notre compétence renvoie à leurs propres insuffisances. Préférez changer de crémerie ! Il y
a tellement de clubs qui peuvent avoir
besoin de vous et qui n'attendent peut-être
que VOUS pour optimiser leur politique
technique. Allez là où l'on vous témoigne
de l'intérêt, ne restez pas prisonnier de
votre nostalgie ou de vos ambitions, soyez
un éducateur libre ! Être bénévole, c'est
donner. Le minimum que l'on soit en droit
d'attendre en retour est de sentir la reconnaissance de ses dirigeants. C'est elle qui
donnera du sens à votre action, et renforcera votre légitimité. Sans cette bienveillance de la part du club, il arrivera un jour
où seul subsistera le plaisir de gagner ou
de ne pas perdre le dimanche. C'est bien
peu à l'aune d'une passion d'entraîner.
■ Julien Gourbeyre, Directeur de la rédaction
Rédaction :
Impression
Xavier Cerf, Antoine Armand,
Julien Gourbeyre, Serge Bianchi,
Olivier Goutard et Pierre Benoît.
Imprimerie Chirat
744 rue de Sainte -Colombe,
42540 Saint-Just-La-Pendue.
Photos :
Bernard Veronico
Christian Roy (pages 14 à 19)
Secrétariat :
Ont collaboré à ce numéro :
Claudia Gioscia
Nicolas Mayer, Denis Troch, Richard
Poggi, Alexis Loreille, Bruno Valencony,
Tatiana Vassine, Jacky Bonnevay,
Jean-Jacques Menuet, Albert Rust et
Clément Galien.
Comptabilité :
Sylvie Pavie
Maquette/infographie :
Xavier Boglione
N° Commission paritaire :
0211 T 89754
N° ISSN : 2101-4566
Crédits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24,
25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60.
Toute reproduction, représentation, traduction ou
adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en
soit le procédé, le support ou le média est strictement
interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA.
5
Actualité
Plateaux : chaque éducateur
responsable de son but gonflable
F
inis les plateaux débutants du samedi matin avec des
constri-foot. Les U6-U7 et U8-U9 haut marnais peuvent
enfin faire trembler les filets ! Et pour cause, plus de 50 paires
de buts gonflables ont été achetées par le district local et distribuées dans les clubs. Chaque éducateur se rend désormais
de plateaux en plateaux avec son propre but gonflable.Et ce,
"pour le plus grand bonheur des enfants dont les visages ont
vraiment changé depuis cette initiative", a expliqué récemment Jérôme Beaulande, le CTD. Une belle initiative.■
À voir au cinéma :
Futsal :
6 fois moins d'accidents qu'en foot à 11
ne étude anglaise effectuée
dans les highschools a conclu à
six fois moins d'accidents dans un
match de futsal par rapport à une
rencontre de foot à 11. Des statistiques assez proches des chiffres
avancés par la Ligue d'Alsace, se basant sur la saison 2004-2005 :
2800 blessés pour 54 000 matches en foot à 11, contre seulement 36 blessés en 10 000 matches de futsal.■
Les Seigneurs
L
e 26 septembre sortira en salle une comédie ayant pour thème principal, une fois n'est
pas coutume, le ballon rond ! Distribuée par un casting renversant (José Garcia, Gad
Elmaleh, Franck Dubosc, Joey Starr, Ramzy Bedia, Omar Sy…), cette comédie réalisée par
Olivier Dahan raconte l'histoire d'une ancienne gloire du football (José Garcia) ayant totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il
accepte un petit boulot d'entraîneur d'une équipe bretonne.
Avec un objectif précis : gagner les trois prochains matches afin
de réunir suffisamment d'argent pour sauver la conserverie
locale, placée en redressement judiciaire, et qui emploie la moitié des habitants ! Son pari : transformer des pêcheurs en footballeurs quasi-professionnels... ■
Journée nationale des débutants les 5 et 6 juin
L
es 5 et 6 juin prochains aura lieu la journée nationale des débutants. Tous les
départements sont concernés. Cette opération, qui fête ses 25 ans, a pour
objectif de fidéliser les jeunes joueurs à l'activité, de promouvoir les qualités
pédagogiques du football d'éveil, et de démontrer aux éducateurs, parents et
dirigeants, les vertus éducatives du football à 5 chez les petits.■
6
U
S
A VOIR
FR, en partenariat avec la
Fédération Française de
Football, lance "Les Bleus
dans l’espace ", une Web
série dans laquelle les
joueurs de l’équipe de
France font l’expérience "Vis
ma vie" de Conseiller en
espace SFR ! Tous les épisodes de la série sont disponibles sur www.sfr.fr/bleusespace.■
Gourcuff et Janot : un choix par défaut ?
E
n engageant Jérémy Janot jusqu'à la fin de saison pour
pallier les absences de Fabien Audard et Benjamin
Lecomte, Christian Gourcuff en a surpris plus d'un. Non pas
que le portier stéphanois ne soit pas une valeur sûre, bien
au contraire ! Mais son profil est bien loin de correspondre au
portrait robot du poste de gardien de but réalisé par le technicien breton dans notre édition de juillet dernier (voir VESTIAIRES n°28). Dans un article intitulé "Choix des joueurs :
quel profil au poste dans un 4-4-2 ?", Christian Gourcuff déclarait : "je ne fais pas de fixation sur la taille du gardien de but.
Ceci étant, avec un gardien de taille moyenne, il arrive toujours un moment où l'on se demande si l'on ne va pas être mis
en difficulté défensivement dans le jeu aérien. Pour une formation ayant des petits gabarits, comme c'est le cas chez nous à
Lorient, il est essentiel d'avoir un gardien de but dont le gabarit permet de compenser ce déficit athlétique...". Reconnaissons
cependant qu'en dépit de sa taille modeste (1m76), Jérémy
Janot affiche une détente bien au-dessus de la moyenne. ■
LA PHRASE DU
MOIS
ené GIRARD : "je suis
assez ouvert sur les systèmes de jeu et m'adapte en
fonction des joueurs à disposition. En Espoirs, j'ai
évolué en 3-5-2, à
Strasbourg en 4-4-2, et à
Montpellier aujourd'hui, en
4-3-3… Il faut savoir rectifier le schéma de jeu en
cours de saison quand ça
ne fonctionne pas". ■
R
DEPF
2012-2014
L
es dossiers d'inscription
pour la formation
2012-2014 du Diplôme
d'Entraîneur Professionnel
de Football (DEPF) sont en
ligne sur le site officiel de la
FFF jusqu'au 24 mai, date de
retour des dossiers. Les tests
de sélection se dérouleront
au CTNFS du lundi 4 au mercredi 6 juin. ■
POUR OU CONTRE ?
Laisser les joueurs faire les
équipes à l'entraînement
J
ohan BOSKAMP, ancien entraîneur de
Anderlecht, Genk, Standard de Liège… :
"L'avantage du football de rue est que les
enfants appr ennent à décider par euxmêmes, étant donné qu'il n'y a pas d'arbitre, ni d'entraîneur. Il en va de même quand
les joueurs font les équipes à l'entraînement.
Alors que le coach essaye toujours d'équilibrer le rapport de force, les enfants, eux, raisonnent de
manière bien plus simple : ils pensent seulement à avoir les
meilleurs dans leur équipe ! Ainsi, il est logique que les moins
bons soient les derniers choisis. Il faut laisser faire. C'est dur,
certes, mais ce sera la même chose, plus tard, dans le football.
Cette sélection naturelle s'opère donc dès le plus jeune âge. Je
pense qu'il n'y a rien de mal à ça, bien au contraire". ■
Vos réactions sur : [email protected]
C'est le nombre d'éducateurs
que compte le FC RueilMalmaison, dans les Hautsde-Seine (92) ! Un encadrement important qui s'explique par le nombre de licenciés au sein du
club : 1196 (35 équipes) ! Soit 1 éducateur pour 15
joueurs. Notez que le club présidé par Daniel Vinette affiche un
budget annuel de 460 000 euros. ■
80
Sur la toile
Tout savoir sur
le football de base
P
our tout savoir sur le football d'animation
(mission de l'éducateur, profil de l'enfant,
objectifs de la catégorie, organisation et animation de la séance, méthode pédagogique, etc…)
la FIFA a mis en ligne un portail Internet spécialement dédié aux encadrants du football réduit.
Rendez-vous sur www.grassroots.fifa.com
7
Actualité
A LIRE
A VOS CARNETS
Strappings et taping :
70 montages de la tête au pied !
A
vec cet ouvrage intitulé "Guide pratique des contentions",
Christophe Geoffroy apporte un outil on ne peut plus
utile à tous les
éducateurs de
football n'ayant
pas la chance
d'être secondé
par un médecin
ou kiné sur le
banc de touche.
À travers deux
techniques bien
distinctes, le
strapping et le
taping, l'auteur
nous montre pas
moins de 70 montages (400 illustrations) à réaliser, et
ce de la tête au
pied ! Chargé d'enseignement universitaire, spécialiste en formation et conseil, Christophe Geoffroy est masseur kinésithérapeute dans le sport de haut niveau.
Renseignements : www.editiongeoffroy.fr■
Pression des attaquants
Voici un jeu qui doit permettre à l'entraîneur, à force de répétitions,
d'optimiser les déplacements de ses attaquants (dans un 4-3-3) sur
relance de l'adversaire. Ici, on joue à 5 (dont 1 gardien) contre 5.
Les bleus doivent marquer dans un des deux petits buts. Les
rouges doivent marquer dans le grand but.
Objectif : à chaque relance du gardien sur un des latéraux,
demander à l'attaquant excentré le plus proche (ici le n°8) de
venir cadrer le latéral tandis que l'attaquant axial (n°9) vient
"interdire" la transmission du latéral vers son défenseur central.
L'attaquant opposé (n°11) resserre dans l'axe. ■
Les stages Foot Passion ont 10 ans
D
epuis 2002, les stages Foot Passion proposent aux filles et garçons âgés de 7 à 15 ans, de partager leur passion du ballon rond
dans un état d'esprit de convivialité et de fair-play. Les stages se
déroulent au complexe sportif de la Souvine, à Avignon, sur 6 terrains gazonnés. Les stagiaires sont logés en chambre de 2 à 5 lits
selon leurs souhaits. L'encadrement quant à lui est assuré par des
éducateurs diplômés d'état. Au programme : séances et ateliers
techniques, futsal, foot à 2, foot tennis, foot volley, jeux réduits,
tournois, etc… Sans oublier les entraînements spécifiques gardiens et attaquants ! Notez qu'après chaque repas, des animations
diverses sont proposées (salle vidéo, Playstation, salle de jeux…).
Enfin, lors de la remise des récompenses, chaque participant se
verra remettre une fiche technique individualisée détaillant ses
performances. Formules demi-pension ou pension complète.
Renseignements au 06 13 43 78 83. ■
8
QUESTIONS A…
"En matière de formation des entraîneurs,
il n'y avait rien"
Jean-Pierre MORLANS. L'ancien bras droit d'Aimé Jacquet à la Direction Technique Nationale où il a passé
25 ans - occupant même le poste de DTN en 2007 avant la nomination de Gérard Houllier - assume
depuis 4 ans la même fonction à la Fédération Royale Marocaine de Football.
1 Vous êtes DTN au Maroc depuis juillet
2008. Que ferez-vous la saison prochaine ? J'ai signé au départ un contrat de 2
ans, renouvelable chaque année. Je devrais normalement poursuivre l'aventure encore au
moins un an, ce qui me permettrait de terminer
ce que j'ai commencé.
2
Justement, quelle était votre mission à votre arrivée ? Le plus gros chantier,
c'était la formation des entraîneurs. Il n'y avait
rien.Aucun stage n'avait été organisé ici depuis des années !
3
Il n'y avait pas d'entraîneur formé au Maroc ? Si,
mais beaucoup avaient suivi des stages à l'étranger, d'autres
étaient trop vieux pour en suivre de nouveaux… Bref, il y a eu un
gros travail de remise à niveau, de régularisation, d'uniformisation.
4000 kilomètres séparent les frontières nord et
sud du pays. Il est très difficile dans ces conditions de sortir un jeune joueur de chez lui,
sachant qu'ils sont tous très attachés à leur
famille, et qu'il n'existe pas d'aménagement de la
scolarité.
7 Parvenez-vous à avancer dans un tel
contexte ? Bien-sûr, mais il faut du temps. Ces
deux dernières années, on a formé plus d'un millier d'entraîneurs, y compris des spécialistes de
l'entraînement du gardien de but et des préparateurs physiques.
Ils étaient tous très demandeurs. Nous avons également engagé
pour la première fois une équipe au tournoi de Montaigu, où
elle a d'ailleurs fait bonne figure. Notre sélection olympique va
participer au prochain Festival Espoirs de Toulon. Enfin, nous
avons mis des choses en place au niveau du futsal, du football
féminin…
4
Vous avez eu les mains libres pour travailler ? Le 8 Suivez-vous encore ce qui se passe en France, en
contexte n'était pas évident. Six mois après mon arrivée, il y a eu particulier à la DTN ? Au début, oui. Pour être franc, j'ai mal
un changement de président.Puis c'est Roger Lemerre qui a été vécu les conditions de mon départ, car je souhaitais aller jusqu'à la
démis de ses fonctions de sélectionneur. La fédération a donc fin du mandat. Et puis ça faisait quand-même 25 ans que j'étais làtraversé une période trouble. Et comme c'est souvent le cas ici, bas. J'ai travaillé avec Boulogne, Hidalgo, Houllier, Jacquet… Alors
tous les efforts ont été portés sur l'équipe natiooui, j'ai été déçu par certaines personnes dont j'ai
nale, aux détriments de la base. Les gens ne "Il n'est pas possible de contribué à la place qu'ils occupent aujourd'hui…
savaient même pas à quoi servait un DTN ! Il a calquer ici ce qui se fait Mais bon, le temps a passé. Je me suis détaché.
donc fallu que je fasse entendre mon message qui
en France"
9 Que pensez-vous de la FFF aujourd'hui
consistait à dire que le football marocain ne pourrait progresser sur le long terme que si l'on s'attaquait aux dos- ? Je n'ai rien à dire de spécial, si ce n'est que je constate qu'il y a eu
beaucoup de changements ces 4 dernières années, notamment sur
siers de fond.
le plan de la gouvernance.A ce titre, je suis convaincu que Noël Le
5 La formation des entraîneurs, donc... Oui, mais aussi Graët est la personne qu'il fallait.
la création d'un championnat national de jeunes, la mise en
place d'une véritable politique de détection, et l'optimisation du 10 Les changements survenus sont une bonne chose
fonctionnement des centres de formation, qui nécessite cepen- selon vous ? Oui, il fallait du sang neuf, et ce à tous les niveaux.
dant de s'appuyer sur un encadrement compétent… Tout est Au lendemain des succès en 1998 et 2000, je mettais souvent en
lié.
garde sur les dangers de la routine. On me répétait souvent qu'on
était "en avance". Seulement, avec Aimé, je me souviens avoir
6 Vous êtes-vous inspiré du modèle tricolore ? Il accueilli pas moins de 15 nations du football en un an à
n'est pas possible de calquer ici ce qui se fait en France. Le Maroc Clairefontaine ! Tout le monde voulait nous copier, c'est normal.
a sa propre culture, ses propres caractéristiques. Pas moins de Et ils ont fini par rattraper leur retard… ■
9
La STAT
18%
vec 18% de passes
longues, les Dijonnais de
Patrice Carteron utilisent
cette spécificité du jeu plus que
n'importe quelle autre équipe
de Ligue 1 cette saison (statistiques arrêtées au soir de la 32e
journée). Conséquence logique,
ils affichent aussi le taux de réussite dans les transmissions le
plus bas des cinq grands championnats européens (64,1%) !
Des chiffres qui semblent en
dire "long" sur les caractéristiques du DFCO, comme le souligne Dider Ollé-Nicolle, ancien
coach de l'OGC Nice : "le jeu de
passe, c’est la carte d’identité
d’une équipe. Et pour cause,
c'est l’élément constituant du
projet de jeu (…) De la même
manière que l'on utilise des
mots pour communiquer dans
la vie de tous les jours, le footballeur dispose de la passe
pour exprimer ce qu’il est et ce
qu’il porte".A la lumière de ces
statistiques, un premier élément
demande néanmoins confirmation : la multiplication des
passes de plus de 30 mètres
implique-t'elle inévitablement
un pourcentage d’erreurs plus
important ? "Il est effectivement
plus difficile sur le plan tech-
A
nique de trouver un partenaire à 40 mètres plutôt qu’à 5
mètres", explique le technicien.
"Mais il faut aussi tenir compte
d'une notion tactique.Souvent,
les équipes qui utilisent ce type
de passe évoluent assez bas,
a fi n d ’ u t i l i s e r l e s c o n t re attaques. Dès la récupération
du ballon, le joueur en charge
de la passe longue doit la réaliser très vite, donc sans une
grande marge de sécurité, afin
de profiter à plein de la désorganisation temporaire adverse
lors de la phase de transition".
Multiplier les passes longues est
donc la manifestation d'un parti
pris. Celui de passer les lignes
adverses rapidement, quitte à
perdre quelques munitions dans
la bataille…
>"Passer les lignes
adverses rapidement,
quitte à perdre quelques
munitions dans la
bataille… "
"En fait, ce qui prime, ce sont
les animations de jeu qui vont
être associées au jeu long",
poursuit Didier Ollé-Nicolle.
"C'est-à-dire les comportements
c o n j u g u é s d u p a s s e u r, d u
Fond de jeu
"Multiplier les passes, les redoubler, c’est peut-être multiplier les
risques d’erreur, mais c’est surtout l’assurance d’installer un fond
de jeu. Le nouveau Paris St Germain est un cas à part, mais en ce qui
concerne Lille et Montpellier, leurs excellentes performances sont,
selon moi, la conséquence directe de la stabilité de leurs effectifs.
Lorsque les joueurs ont une idée claire du projet de jeu, lorsqu’ils
ont le temps de l’installer et de le peaufiner au fil des saisons, la
confiance s’installe et les résultats suivent".
10
L'analyse de Didier OLLE-NICOLLE.
Dijon est l’équipe qui totalise le plus de passes
longues cette saison en Ligue 1. Il s’agit aussi de
la formation qui a le plus faible pourcentage de
passes réussies parmi les grands championnats
européens…
demandeur puis de ses partenaires qui vont jouer le 2ème
ballon sur la déviation, sur
une remise ou bien encore qui
vont anticiper un ballon perdu
sur le duel, mais récupérable
dans des zones hautes, proches
de la cage adverse". Faut-il en
déduire que les passes de plus
de 30 mètres sont réservées
essentiellement aux phases de
contre-attaque ? Notre interlocuteur approfondit le propos :
"il y a deux grandes approches.
Une approche longitudinale
visant à trouver la profondeur,
e t u n e a p p ro c h e v i s a n t l a
recherche d'un décalage sur la
largeur du terrain. L’action
type étant alors une phase de
fixation de l’adversaire sur un
côté pour renverser de l’autre
sur un joueur libre. L'objectif
ici est de contourner une
défense qui coulisse côté ballon et ainsi de trouver de l’esp a c e p o u r u n p a r t e n a i re
lancé". Profondeur ou largeur,
attaques placées ou rapides…
Toujours est-il que lorsqu’il
s’agit d’évaluer la pertinence
d’un système ou d’une animation, la question de l’efficacité et
se pose en juge de paix.
>En 2011-2012, les
équipes qui affichent le
plus haut pourcentage
de jeu long sont aussi
celles qui ont lutté pour
le maintien
Les admirateurs des trajectoires
tendues et des passes frappées
coup de pied s’attristeront donc
du constat suivant : à l’excep-
tion notable d’Evian Thonon
Gaillard, les équipes trustant les
premières places au classement
des passes longues, sont aussi
celles qui luttent pour le maintien (voir tableau). Doit-on pour
autant en conclure que le jeu
long est le fossoyeur des ambitions sportives ? Didier Olé
Nicolle nuance : "évitons tout
raccourci simpliste. Un coach
peut très bien demander à ses
joueurs de jouer plus directement que d’habitude par
vo l o n t é d e s ' a d a p t e r à u n
adversaire en particulier. C’est
alors le plan de jeu décidé qui
d i c t e ra l e p o u r c e n t a ge d e
passes longues dans le courant
de cette rencontre. Mais pour
en revenir à Dijon, cette équipe
aurait-elle eu plus de facilité à
se maintenir si elle avait essayé
de rivaliser toute l'année, sur le
plan technique, avec les autres
formations de Ligue 1 ? Rien
n’est moins sûr… Non, le plus
intéressant, c'est de constater
que les équipes du haut de
tableau sont celles qui privilégient les passes courtes dans la
durée". Un état de fait qui nécessite cependant d'être replacé
dans un contexte de jeu plus
global : "on évoque le style et
l’identité d’équipe, mais, il est
bien certain qu’une bonne
équipe doit forcément être
capable d’utiliser le jeu court et
le jeu long.Souvent, le jeu court
pour préparer, et le jeu long
pour déstabiliser. Dans tous les
cas de figure, il n’y pas opposition, mais bien plutôt complémentarité".A méditer.
■ Olivier Goutard
Avec notre partenaire
1
2
3
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7
LIGUE 1 2011/2012
Dijon
Evian-Thonon-Gaillard
Sochaux
Valenciennes
Nice
Caen
Auxerre
16 Montpellier
17 Marseille
18 Lorient
19 Lille
20 Paris St Germain
Leader paneuropéen des statistiques de football avec plus de 17 ligues
et compétitions couvertes pour l’analyse des matchs, l’étude
des adversaires et l’aide au recrutement des clubs professionnels.
www.optasportspro.com
% PASSES COURTES
82%
83.4%
84.1%
84.5%
84.8%
85.3%
85.4 %
% PASSES LONGUES
18%
16,6%
15.9%
15.5%
15.2%
14.7%
14.6%
TOP
Barcelone
Bayern
Manchester City
Swansea
Manchester United
Réal Madrid
5 GRANDS CHAMPIONNATS 2011/2012
87,9%
88,8%
88.9%
89.8%
89.9%
12.1%
11.2%
11,1%
10.2%
10.1%
FLOP
Levante
Stoke city
Racing Santander
Osasuna
Dijon
% DE PASSES RÉUSSIES
86.6%
86.3%
85.9%
85.7%
85.4%
85.2%
70.6%
69.5%
69.1%
66.7%
64.1 %
% de passes longues en Ligue 1 cette saison
2 exercices pour travailler les passes longues
EXERCICE 1 :
TECHNIQUE SOUS FORME ANALYTIQUE
EXERCICE 2 :
MATCH À THÈME
Organisation : 1 ballon pour 4 joueurs – 2 binômes distants
Organisation : Match à 7c7, 8c8, 9c9…. Sur la totalité du
de 30 à 40 mètres
Règles : A joue un 1-2 avec B . A joue long sur C . C réceptionne et remise sur D qui lui remet. C joue long sur B qui a
pris la place de A etc…
Critères de réalisation : Passes aériennes et /ou au sol coup
de pied. Trajectoires tendues (pour éviter les interceptions…). Assurer un nombre important de répétitions sur
des ballons toujours en mouvement.
terrain avec une zone délimitée en forme de papillon. Le
ballon peut passer dans la zone, les joueurs également,
mais pas les deux en même temps.
11
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Bruno PLUM
ECOCQ, CTR
de la Ligue No
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ranger à marqu
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choix d’entrep
rendre et de crée en t, en le ur la is sa nt le
r."
Gilles THIEB
LEMONT, CTD
du District de
Côte d’Or
"C’est l’anima
tion qui fait la
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13
L’entretien
"L'éducateur,
c'est le souffleur du théâtre !"
35 années d'entraînement. Christian Damiano affiche un CV à faire pâlir tout passionné de
football, quel que soit le niveau. Fulham, Southampton, Liverpool, Parme, Juventus de Turin, AS Roma,
Inter de Milan, il a entraîné dans les plus grands clubs, en qualité d'adjoint ou de "numéro un bis" comme
il aime à se définir. Ancien entraîneur national, membre de la DTN, il a participé à l'éclosion des futurs
champions du monde à Clairefontaine. Sans club depuis son départ de l'Inter, en mars dernier, où il
travaillait aux côtés de Claudio Ranieri, le technicien a accepté de s'arrêter une heure sur la case
VESTIAIRES, histoire de nous, de VOUS faire partager un peu de son immense vécu. Que du bonheur.
VESTIAIRES : L'entraînement dans nos clubs vise
encore souvent à développer les qualités individuelles, au détriment parfois de l'apprentissage des
vertus collectives. Comment l'expliquer ?
Christian DAMIANO : L'évolution de notre football depuis Georges
Boulogne s'est traduite, à juste titre d'ailleurs, par une grande importance
accordée au travail technique, surtout entre 10 et 16 ans. À tel point qu'on
a, il est vrai, un peu dissocié ce travail des aspects tactiques et collectifs. Ceci
étant, l'essentiel à mes yeux reste de bien savoir manier le ballon, de maîtriser les fondamentaux. C'est ce qui permet ensuite au joueur de s'exprimer
tactiquement et donc collectivement.
Une approche qui diffère de ce que vous avez pu
constater en Angleterre et en Italie ?
tement là-bas qu'ils ont franchi un cap avec le résultat que l'on connaît. En
France, on est convaincu que les mises au vert ne servent à rien. En Italie,
les joueurs les réclament ! Ils sont quatre jours sur sept à l'hôtel.
L'investissement est total. Et si l'entraîneur décide de faire une séance
physique sans ballon, pas de problème. Alors que nous, on a besoin de ce
côté sympa à l'entraînement…
Outre le joueur, l'éducateur français semble avoir
aussi des caractéristiques qui lui sont propres. À travers les différents reportages que nous avons réalisés
à l'étranger, nous avons pu constater que son image
était souvent celle d'un technicien "brailleur"…
C. D. : Oui, peut-être… L'interventionnisme d'un entraîneur, en France
comme ailleurs, est le signe que son message n'est pas bien passé en
amont.Téléguider ses joueurs du bord du terrain est un aveu d'échec.
Cela prouve qu'on n'a pas donné au joueur toutes
"En France, le joueur a envie les clés lui permettant de s'exprimer de manière
autonome dans le respect du plan de jeu.
C. D. : Complètement. L'Italie met davantage l'accent sur la tactique,
l'Angleterre sur le physique et l'état d'esprit. Au
final, je pense que la France a fait des choix justes.
Ce n'est pas un hasard si nos joueurs sont recherchés partout. Ils s'adaptent bien et savent se montrer performants dans les grandes formations
d'Europe.
sans avoir envie, il aime sans
trop aimer… Il n'a pas cette
notion de sacrifice, cette
acceptation profonde de
l'entraînement"
Pour mettre davantage l'accent sur le
développement collectif et activer
de suite la notion de plaisir, la DTN
préconise aujourd'hui de démarrer la séance de jeunes
par le jeu. Y êtes-vous favorable ?
C. D. : En France, oui, en Angleterre et en Italie, non. C'est une question de
culture. Chez nous, le jeune joueur est "franchouillard", il a envie sans
avoir envie, il aime sans trop aimer… Il n'a pas cette notion de sacrifice,
cette acceptation profonde de l'entraînement. D'où la nécessité de devoir
enjouer, mettre les formes, trouver des subterfuges qui le poussent à faire
plus d'efforts. Et ça passe par le jeu.
Cette différence culturelle est-elle visible y compris au
plus haut niveau ?
C. D. : Bien-sûr ! J'ai travaillé cinq ans auprès de la génération championne du monde 1998 (entre 1995 et 1999, NDLR). À chaque fois que je
ramenais les expatriés d'Italie, ils me disaient "c'est dur". Des stades pleins,
une pression pas possible, un travail deux fois plus exigeant… Mais c'est jus14
Comment lutter contre ça ?
C. D. : Cesser de croire qu'il suffit d'imposer les
choses à ses joueurs pour qu'ils les fassent, et bien.
C'est tout l'inverse ! L'éducateur doit amener le
joueur à réfléchir sur les réponses à apporter à
un problème donné, et non pas lui imposer les
solutions au risque qu'il les répète machinalement, sans comprendre. Il doit
apprendre à faire ses choix par lui-même. L'éducateur est là pour l'orienter,
le mettre sur la bonne piste. C'est le souffleur du théâtre !
Au Barça, par exemple, les éducateurs arrêtent un jeu
toutes les 3-4 minutes pour rassembler ls joueurs et
délivrer leurs consignes, collectives et individuelles.
Puis le jeu reprend, et personne ou presque n'intervient. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
C. D. : Cela correspond davantage à ma philosophie. Il s'agit de montrer aux joueurs qu'on est là pour les aider, les faire progresser, pas pour les
engueuler au premier contrôle raté ! Et puis si on intervient constamment, le joueur entend mais fini par ne plus écouter. Sans compter qu'il
s'agit là d'un conditionnement qui participe à modifier sa personnalité, le
forçant à évoluer contre-nature.
Suite page suivante 
Christian DAMIANO
"Téléguider ses
joueurs du bord du
terrain est un aveu
d'échec"
15
L’entretien
Ce qui sous-entend que l'éducateur agit comme un
frein à l'épanouissement du joueur, c'est un comble !
C. D. : N'oublions pas que c'est le joueur qui est le maître du jeu. C'est lui
qui est sur le terrain, pas vous ! Vous aurez beau hurler vos consignes,
c'est lui qui fera les choix. Or, ceux-ci sont beaucoup mieux admis, beaucoup plus ancrés, dès lors que le joueur a trouvé la solution par lui-même.
nique, je ne vois que ça, à condition d'en être capable. À Fulham, je peux
vous dire que Tigana, à 42 ans, faisait encore la différence dans les jeux
de par sa vision du jeu !
C'est le seul intérêt d'après vous ?
C. D. : Oui, car sinon je suis contre. Je vais vous raconter une anecdote :
lorsque j'étais jeune entraîneur à Nice, j'ai travaillé aux côtés d'Albert
Batteux (en 1979, NDLR). Il avait 60 ans et venait de subir une opération sur
C. D. : Et l'expérimentation. "Tu penses qu'il faut faire ça dans cette chaque jambe. Malgré tout, il s'était mis dans la tête de participer de temps
situation ? OK, essaye, on va voir…". L'idée, c'est que le joueur s'approprie en temps aux entraînements... Un jour, je le vois revenir au vestiaire,
la solution qu'il a découverte, et finisse par orienter lui-même son copain furieux.Alors qu'il avait demandé à Robert Barraja, qui jouait latéral, de reveavec lequel il a fait le 2 contre 1 : "tu me l'as donné trop tôt, trop tard, nir défendre, ce dernier lui avait répondu : "vous ne revenez pas, vous, je
t'étais trop loin…". Là, c'est gagné. Encore une fois, l'éducateur doit être un ne vais pas revenir, moi" ! Il avait dit ça de façon spontanée, comme s'il
stimulateur, un inspirateur, en aucun cas un donneur de leçon. Crier, c'est s'agissait d'un coéquipier. Or, ce coéquipier qui ne revenait pas, ne faisait
être dépassé. Quand on crie, il est déjà trop tard. En
pas les efforts, c'était le coach ! Avec le recul, je
"Par rapport au professeur, comprends le joueur. Il s'est dit : "on va perdre le
match, c'est pareil. C'est avant qu'il faut agir, pas
pendant. Ferguson, Lippi, Wenger… on ne les
l'éducateur a un gros avan- jeu à cause de lui, et c'est encore moi qu'il
entend pas.
tage : à travers le plaisir de engueule parce que je ne reviens pas ?!". Pour
moi, ça résume tout.
C'est la pédagogie active, le questionnement…
On entend un peu plus Mourinho…
C. D. : Lui c'est de la comédie. Il fait ça pour le
jouer, il peut faire passer
beaucoup de choses"
public, pour les médias, il se la joue… (sic).
Sans parler d'interventionnisme, certains entraîneurs
sont très présents dans la séance, tandis que d'autres
prennent davantage de recul, laissant faire leur
adjoint. Un cas de figure que l'on retrouve surtout au
haut niveau. Quelle est la meilleure méthode d'après
vous ?
Hormis l'aspect technique, n'y a-til pas aussi un problème d'autorité
dès lors qu'on se met au "niveau" de ses joueurs ?
C. D. : Le rapport hiérarchique est faussé, c'est clair. Et puis on est dévalorisé. Un contrôle raté, on n'arrive pas à revenir… Ça rime à quoi ? Moi je dis
qu'il ne faut rien faire avec ses joueurs, pas même un tennis ballon ! On peut
éventuellement servir de source de balle pour faire des centres, c'est tout.
Chacun doit rester à sa place. Et c'est valable en pro comme en amateur. Le
joueur joue, l'entraîneur entraîne. Point.
C. D. : Celle qui convient le mieux à chacun.
Et l'entraîneur joueur ?
C'est-à-dire ?
C. D. :Tant qu'il apporte un plus, ça va encore.
C. D. : C'est une question de personnalité. Jean
Mais le jour où il ne fait plus la différence, il est
ridicule (sic). Il n'est pas bon et décide en match
de sortir un autre gars ? C'est ingérable.
Tigana, par exemple, est resté joueur dans l'âme.
L'entraînement, ça ne le passionne pas. Son truc
lorsqu'il prépare un jeu, c'est de se débrouiller
pour qu'il y ait un effectif impair afin de se mettre dedans (rires). À l'inverse de Gérard Houillier
que j'ai également côtoyé et qui reste plus en
retrait, intervenant sur deux, trois détails. C'est
une autre forme de management.
Et avec Ranieri, comment fonctionnez-vous ?
C. D. : C'est moi qui prépare les exercices.
Ensuite, on a chacun notre partie à diriger. L'un
anime l'atelier dans sa globalité pendant que
l'autre intervient plus sur l'aspect individuel.
Vous avez cité Tigana, on pourrait
aussi parler de Claude Puel qui évoluait très souvent à Lyon au milieu
de ses joueurs… Quel est l'intérêt ?
C. D. : Montrer l'exemple sur le plan tech16
Revenons à l'entraînement. On
parle beaucoup actuellement de
climat d'apprentissage. Qu'est-ce
que cela signifie pour vous ?
C. D. : Cela renvoie au comportement du technicien. Celui-ci doit être entraînant, enjoué,
dynamique, positif… J'ai connu des entraîneurs
aigris, qui reprochaient beaucoup de choses à
beaucoup de gens. Ce n'est jamais bon signe.
Un entraîneur doit savoir faire abstraction de
plein de choses, être un peu détaché, serein, et
ne pas avoir d'état d'âme. Sinon, il ne durera
pas.
Il paraît qu'une des grandes forces
de Gérard Houllier est de savoir
propager la bonne humeur au lendemain d'une défaite, pour mieux
Christian DAMIANO
remettre ses joueurs au travail. Vous confirmez, vous
qui l'avez secondé à Liverpool ?
tiens une heure et demi sans problème ! Et je peux vous dire qu'à la fin, le
gars me serre la main.
C. D. : C'est exact. Il avait compris que l'entraîneur ne devait pas subir
les résultats, mais les accepter tout en ayant cette capacité à rebondir Quel est le meilleur moyen, pour un éducateur, d'évipour se projeter de suite sur le prochain match. Le coach, ce n'est pas ter de rater sa séance ?
celui qui joue. C'est celui qui prend du recul, qui analyse, qui a une philo- C. D. : Déjà, de bien la préparer. Les joueurs sentent quand c'est improvisé.
Ensuite, mieux vaut s'appuyer sur des exercices
sophie de travail à respecter, et qui a l'expérience… joueur.
"Bien maîtriser un exercice que l'on maîtrise plutôt que de chercher constamà innover, ce qui peut nous mettre en diffipermet de s'en détacher, et ment
Beaucoup sont tentés, après un
culté. Moi, aujourd'hui, je travaille seulement avec
échec, de ruer dans les brancards… ainsi d'être pédagogiquement une dizaine de situations que je modifie ou fais
C. D. : C'est une erreur. Et puis le mode autorilibre. C'est cette liberté qui évoluer en fonction du profil et du niveau de mes
taire ne fonctionne plus. Il faut de la compréhenjoueurs.Tout ce que je propose à l'entraînement,
vous rend efficace dans l'ani- je l'ai expérimenté maintes fois. Cela me permet
sion, de l'échange, de l'ouverture, de la disponibimation et la correction"
lité.Avant, je n'allais pas serrer la main aux jeunes.
d'être dissocié de l'exercice, de m'en détacher, et
Je me disais : "c'est à eux de venir". J'avais tort. La
ainsi d'être pédagogiquement libre. C'est cette
population n'est plus la même, c'est un fait. À nous de nous adapter, de ne liberté qui vous rend efficace dans l'animation et la correction.
pas forcer les choses. Un jeune aujourd'hui, si vous ne lui parlez pas, il ne
vous parlera jamais. Si vous n'allez pas vers lui, il n'ira jamais vers vous. Mais si, malgré ses efforts, l'éducateur se rend compte
N'est-ce pas là une forme de "démission" en termes de
valeur éducative à faire respecter ?
C. D. : Pas du tout. C'est savoir évoluer avec son temps. Le public a
changé ? On doit changer nous
aussi pour être en phase avec lui
et ainsi en tirer le meilleur. À quoi
bon jouer les anciens combattants ? Moi, j'ai tout appris des
joueurs. Je n'ai pas étudié la psychologie, mais j'ai fait 35 années
de terrain et animé 15 à 20 000
séances, en pensant à chaque fois
que la prochaine serait la meilleure. C'est ça qui vous permet
d'avancer : observer et se remettre en question. Sur le terrain, c'est
pareil. Quand un exercice ne
fonctionne pas, ce n'est pas obligatoirement à cause du joueur.
C'est souvent l'entraîneur qui
s'est mal exprimé ou n'a pas eu la
bonne approche pédagogique.
C'est quoi, pour vous,
une séance ratée ?
C . D . : C'est une séance à
laquelle les joueurs participent
sans être concentrés ni engagés.
Ils ne s'investissent pas. C'est une
séance pour la séance. Or, l'éducateur doit toujours chercher l'excellence. Qu'il ait 16 ou 6 joueurs,
il doit proposer un contenu de
qualité. Moi, avec un seul joueur, je
que sa séance ne prend pas, que les joueurs "n'y sont
pas", quelle est la meilleure attitude à adopter ?
C. D. : On arrête et on fait un jeu, sans pression. On laisse faire. Dans tous
les cas, il faut réagir vite, ne pas laisser la situation se détériorer.
Parfois, c'est le coach qui
est dans un jour sans…
C. D. : Oui, cela arrive. Dans ce
cas, si vous avez quelqu'un à côté
de vous pour animer la séance et
apporter un message plus dynamique, vous devez vous appuyer
sur lui. Sinon, vous faites comme le
joueur, vous vous accrochez…
Frédéric Hantz a déclaré
dans nos colonnes que le
défaut du jeune entraîneur est qu'il veut souvent aller coûte que coûte
au bout d'un exercice
même si, de toute évidence, il ne fonctionne
pas…
C. D. : Il a raison. Il faut être capable d'arrêter quand ça ne marche
pas, de s'adapter. De la même
manière qu'il faut savoir dire stop
quand ça marche bien, ne pas trop
déborder. Sinon, on va vers l'inutile. En revanche, cet exercice qui
m a rch e b i e n , i l n e fa u d ra p a s
oublier de le changer, de le faire
évoluer. Le baromètre, c'est le ventre mou de l'effectif.
Suite page suivante 
17
L’entretien
Le ventre mou ?
C. D. : Sur un groupe de 20 joueurs, par exemple, vous avez vos 3-4 meil-
Au haut niveau, jusqu'à quel point les joueurs peuvent-ils influencer l'entraîneur dans l'élaboration de
ses séances ?
leurs éléments qui réussiront toujours, quel que soit l'exercice, et les 3-4
moins bons qui seront toujours plus ou moins en difficulté. Le ventre mou C. D. : On ne leur demande pas leur avis, mais on tient compte de leurs
remarques.D'autant que celles-ci proviennent génése situe entre le 5e et le 15e de votre effectif. Ce
sont ces joueurs-là à qui il faut porter la plus grande "Tant que le "ventre mou" de ralement de joueurs réfléchis ou expérimentés.
attention.Tant qu'ils n'obtiennent pas 70% de réusvotre effectif n'obtient pas
entend souvent parler de ces
site sur un exercice, il faut rester dessus, semaine
70% de réussite sur un exer- On
joueurs d'expérience qui savent se
après semaine.Au-delà de 70%, il faut en changer,
cice, il faut rester dessus,
"gérer"la semaine. Comment appréquand bien même certains sont à 90% et d'autres à
hendez-vous cela ?
40%.
semaine après semaine"
C. D. : Tout doit être en relation avec le staff. Soit
La progression, c'est la répétition...
le joueur est à 100%, soit il est en dessous et il l'annonce avant la séance.
C. D. : Dans la qualité ! À La Roma,Totti restait parfois en fin de séance pour Sinon, il ne joue pas. "Ne jouent que ceux qui s'entraînent". C'est la devise.
frapper des coups francs avec ou sans gardien, avec ou sans mur… Deux
En pro toujours, le contenu de la
ballons sur trois étaient hors-cadre. Un jour, je
séance est-il lié inévitablement au
m'approche et je lui dis : "tu ne marqueras jamais
match passé ou à venir ?
en travaillant comme ça ! Il faut que tu y mettes
C. D. : Oui. Dans les premières séances, le
plus de discipline, de rigueur". Et je lui ai raconté
contenu peut être en lien avec le match passé en
comment Del Piero travaillait à la Juve. À chaque fin
cherchant à rectifier des situations qui se sont avéde séance, 20 ballons l'attendaient sur un terrain
rées défavorables, mais on bascule très vite sur la
annexe, avec des mannequins à 8 mètres, et Buffon
préparation du match à venir. La séance la plus
dans la cage ! Chaque jour la même chose, toute
forte est toujours axée sur les moyens de mettre en
l'année. Et bien régulièrement, il en mettait 11 ou
danger le prochain adversaire.
12.Vous vous rendez-compte ? 11 ou 12 buts sur 20
coups francs frappés ! Buffon, ça le rendait fou…
Vous arrive-t-il de prépar er une
séance avant d'en changer le
contenu au dernier moment ?
C. D. : Bien-sûr ! S'adapter au contexte fait partie
de la préparation. Je conseille d'ailleurs aux entraîneurs, s'ils le peuvent, d'arriver tôt à l'entraînement pour observer les joueurs qui arrivent, échanger avec eux… Très vite, il y a une atmosphère qui
se dégage, un climat… On peut par exemple ressentir de la tension avant un grand match ou au
contraire un certain relâchement au lendemain
d'un autre.Tout cela doit être pris en compte et
inciter éventuellement le coach à changer son
fusil d'épaule.
C'est l'évaluation de la charge mentale de la séance, au même titre qu'il
existe une charge physique…
C. D. : Complètement. On est un peu dans l'état
d'esprit d'un chef cuisinier qui choisit ses ingrédients en fonction des goûts et de l'appétit de ses
convives. À l'Inter, par exemple, on est tombé sur
un groupe de joueurs qui adoraient faire des
"toros". Ils les réclamaient, en avaient besoin. On
aurait eu tort de s'y opposer. Résultat, on en a fait
pratiquement à chaque séance. Il faut savoir être à
l'écoute des joueurs.
18
Etes-vous partisan des entraîneurs
qui, dès le début de lsemaine, donnent des indications clair es sur
l'équipe qui va disputer le prochain
match ?
C. D. : Non.Avec les entraîneurs que j'ai côtoyés,
on a toujours caché le onze de départ jusqu'au
dernier moment, parfois jusqu'à une heure du
match.
Pas de mise en place la veille ?
C. D. : Si, mais masquée. L'idée est de maintenir
tout le monde sous pression, que tous se sentent
concernés et évitent ainsi de s'installer dans un
certain confort.
Quand l'équipe est en difficulté, doiton proposer des choses simples à
l'entraînement pour redonner
confiance ou tenter de la faire progresser par la recherche d'un
contenu optimisé ?
C. D. : Il faut repartir sur les fondamentaux, sur
des choses simples, retrouver la confiance. Avec
Milito cette année, j'ai fait des exercices d'école de
foot (sic).
Et quand, au contrair e, l'équipe
marche bien ?
Christian DAMIANO
C. D. : C'est là qu'il faut être plus pointu à l'entraînement pour continuer à faire progresser, ne pas se reposer sur ses lauriers. Si un joueur
montre des signes de relâchement, il faut le recadrer de suite.
pas été réellement éduqués par leurs parents. Et comme les enseignants ont
lâché prise… Il reste donc l'éducateur de club.
Mais l'éducateur ne peut pas tout régler…
Vous est-il déjà arrivé qu'un joueur
vous manque de respect dans une
séance ?
C. D. : Oui, à Rome. Dans un jeu, Ranieri faisait
C. D. : Evidemment. Mais c'est beaucoup plus
"A chaque fin de séance, 20
ballons attendaient Del Piero
sur un terrain annexe. Je l'ai
raconté à Totti…"
l'arbitre de centre et moi la touche avec un autre
adjoint. Je signale un hors-jeu et un joueur proteste en des termes peu convenables. J'ai attendu
la mi-temps et je l'ai attrapé devant tout le monde : "je te le dis, à toi, mais
c'est valable pour tous les autres. Ce qui s'est passé, c'est la première et la
dernière fois.Comment tu te permets d'insulter des gens ? Tu as vu ça où ?
De quel droit ? Tu n'as que des devoirs ici, comme moi. Je ne suis pas ton
copain ni ton père, je suis une personne que tu dois respecter comme
toutes celles qui sont là". Je peux vous dire qu'il n'a jamais recommencé…
Avec un jeune, en formation ou préformation, vous
seriez intervenu de la même manière ?
facile pour lui que pour l'enseignant.
Plus facile ?
C. D. : Parce que le joueur vient au foot par plaisir.
Ça change tout ! À travers le plaisir de jouer, on
peut faire passer beaucoup de choses. À condition
d'instaurer parallèlement des règles sur lesquelles on reste implacables. Des
principes éducatifs tels que : "fais tes lacets, sors du vestiaire à l'heure, remplis ta gourde, mets ta tenue…". Ce sont des détails qui sont des éléments
polluants à la qualité de la séance. Il faut donc les régler, en les martelant
auprès des joueurs. En quinze jours, avec un groupe de qualité, on n'y
revient plus. Le groupe tordu (sic), il lui faudra trois mois pour prendre le pli.
Et après ça, si dans le lot il y en a encore qui sortent du cadre, on les met
dehors.
C. D. : Bien-sûr, même s'il faut d'abord être capable de déterminer si
Gallas a eu chaud manifestement…
vous avez affaire à un récidiviste ou pas. Il convient de faire la part des
choses. Après, la règle c'est : "tu t'excuses tout de suite, ou dehors".
Demandez à William Gallas…
C. D. : Oui (rires). Mais à force de ne rien lâché, on y est arrivé. Et le joueur,
Pourquoi lui ?
C. D. : A Clairefontaine, je ne lui ai
rien laissé passer. Il a même raconté
des anecdotes dans son livre que je
ne me serais jamais permis de dévoiler moi-même (rires) ! Ce fut très
difficile, mais aujourd'hui il sait…
Que voulez-vous dire ?
C . D . : Un jour, je le croise à
Londres. J'entraînais à Fulham tandis que lui jouait à Chelsea. Cela faisait des années que nous ne nous
étions pas revus. Il m'a dit : "je vous
remercie pour ce que vous avez
fait pour moi.Vous êtes mon père
spirituel".
Cela vous a fait chaud au
cœur ?
C. D. : Cela m'a surtout rappelé le
rôle essentiel de l'éducateur. Le problème de nos jours, c'est que la cellule familiale a explosé. Pas forcément parce que le père et la mère
sont séparés, mais parce que les
deux travaillent. En banlieue parisienne, avec la circulation, les transports en commun, les parents sont
bien souvent obligés de partir à
5h30 et de revenir pas avant 20h.
La nourrice, elle arrive à 6 heures
du matin ! Résultat, ces gamins n'ont
"Si vous aimez
travailler avec les
jeunes, vous aurez
envie de donner.
Mais n'attendez
surtout pas de
recevoir, sinon vous
serez déçu".
ça le marque à vie. Il n'y a pas que lui.Tenez, un jour je suis invité par Arsène
Wenger à Ar senal. On déjeune
ensemble.Thierry Henry passe et
me lance en se marrant : "coach, il
faut finir votre assiette, hein ?". Il
a dit ça parce qu'à Clairefontaine, je
passais souvent à la fin du repas et
me mettais en bout de table pour
regarder les assiettes... Gare à celui
qui avait gaspillé ! "Vous finissez
tout ou alors vous ne prenez rien".
Henry, 12 ans après, il me l'a sorti
spontanément !
En définitive, quel conseil
donneriez-vous à un éducateur en formation ou
préformation ?
C. D. : Le faire que si vous aimez
travailler avec les jeunes. Si c'est le
cas,vous aurez envie de donner.Mais
n'attendez surtout pas de recevoir,
sinon vous serez déçu ! Après, qu'un
William Gallas vous arrête demain
dans la rue et vous dise merci, c'est
du bonus. Pour le reste… C'est d'ailleurs ce qu'ont oublié à mon sens
les professeurs de nos jours. Ils veulent enseigner des matières, mais
n'aiment pas les jeunes.Alors ils n'y
arrivent pas, se rendent compte que
le message ne passe pas, et font des
chemins de croix… En foot, le
risque est le même.
■ Propos recueillis
par Julien Gourbeyre
19
Dossier
VITESSE-VIVACITE
16 exercices pour toute catégorie
Fin de saison. Alors que les vacances
approchent et qu'il reste pour certains quelques
matches ou tournois à disputer, l'heure n'est plus
au développement des qualités d'endurance ou de
puissance. C'est le travail de vitesse-vivacité qui
doit être privilégié afin de maintenir les organismes
"mobilisés", et d'ajouter un soupçon de ludique
dans les séances en cette fin de saison pour
beaucoup éprouvante tant physiquement que
mentalement. VESTIAIRES vous propose ici 16
situations adaptables à n'importe quelle catégorie
ou niveau de pratique.
20
VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES
FRAPPER AVANT LA LIGNE
La passe de l'éducateur déclenche le sprint du joueur
qui doit frapper avant la ligne (3 points). Sinon, il
passe la ligne en conduite, passe dans la petite porte,
et doit marquer du plat du pied au ras du poteau
(le gardien n'intervient pas) : 1 point.
Variante
- Placer des obstacles sur le parcours (exemple :
piquet à contourner).
- Modifier la position du passeur (l'éducateur) : de
l'autre côté, de face.
- Donner des ballons "main-pied" et demander au
joueur de frapper avant ou pendant le deuxième
rebond (volée ou demi-volée).
VITESSE DE REACTION ET FINITION
Sur un demi-terrain, 2 joueurs sont face à face dans
un carré de 2 x 2 mètres. 1 ballon de chaque côté,
distant de 5 à 10 mètres. Un joueur attaque, l'autre défend. Celui qui attaque doit partir d'un côté (il
a droit à 1 feinte), effectuer sa prise de balle et frapper (2 touches de balle mini et maxi). Le défenseur le
suit dès le départ pour le contrer. Pas de tacle par
derrière ! Au tour suivant, on inverse les rôles.
Variante
- Afin que les 2 joueurs travaillent en vitesse de réaction à chaque passage, le départ peut s'effectuer
sur stimuli visuel (montrer la direction de la course
en se mettant face à l'attaquant, le défenseur étant
de dos) ou auditif ("droite" ou "gauche").
Vivacité : rappel physiologique
Le travail de vivacité met en jeu une filière énergétique appelée "anaérobie alactique". Cela signifie que notre organisme n'utilise pas
d'oxygène pour réaliser ce type d'effort (anaérobie) et qu'il ne produit pas de déchets métaboliques consécutivement à ce même effort
(alactique = absence d'acide lactique). Ce sont des efforts très courts (de 0 à 3 secondes), à intensité maximale, qui nécessitent de l'énergie rapidement disponible. Aussi, cette énergie qui est essentiellement liée à la dégradation de molécules d'ATP (Adénosine Tri
Phosphate) et de CP (Créatine Phosphate), se trouve dans des quantités plutôt faibles, certes, mais directement dans le muscle !
Cela permet de comprendre pourquoi la vivacité reste un effort court (car stock de "carburant" faible) et intense (car stock de
"carburant" directement dans le muscle et immédiatement utilisable).
Suite page suivante 
21
Dossier
VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES
VIVACITE/VITESSE DE REACTION
5 plots, chacun distant de 5 mètres. Les joueurs partent 2 par 2 en
trottinant. Une fois arrivés au plot central, l'éducateur leur montre
une coupelle blanche, jaune ou bleue (signal visuel) qui indique la
direction du sprint (à droite, à gauche ou devant). Le premier arrivé
marque 1 point pour son équipe.
Variantes
- Signal auditif : L'éducateur annonce : "droit", "gauche" ou "face".
- Idem, mais les joueurs doivent faire l'inverse de ce qui est annoncé.
Si l'éducateur annonce "face", les joueurs doivent retourner au
plot de départ.
- L'éducateur annonce le nom d'un objet (ou autre) ayant la même
couleur que l'une des coupelles (exemple : le "soleil", "la mer", la
"neige").
L'EPERVIER (VITESSE-VIVACITE)
L'objectif pour les jaunes est de traverser le terrain sans se faire
toucher par les 2 rouges, ni sortir des limites du terrain. Ces derniers
marquent 1 point dès qu'ils touchent un jaune. Effectuer 3 passages, puis changer de binôme "chasseur". À chaque passage, les
deux "éperviers" se positionnent au départ dans la moitié basse de
l'aire de jeu. À la fin de la partie, c'est le binôme ayant marqué le
plus de point qui a gagné.
Variantes
- Obligation pour les jaunes de passer dans 1 porte avant de regagner le camp opposé.
- Idem, mais 2 portes.
- Faire le jeu avec ballon (les chasseurs doivent toucher le porteur ou
sortir le ballon des limites du terrain).
Quelques chiffres
•Un footballeur de haut niveau parcourt 9 à 12 km par match, dont 10% à haute intensité et 3% avec ballon.
• En match, le joueur effectue une action de haute intensité toutes les 50 à 90 secondes. La distance et la durée de ces courses rapides
dépassent rarement 20 mètres et 4 secondes. Ce sont ces actions qui sont le plus souvent décisives dans un match.
•Un joueur de haut niveau effectue en moyenne 60 décélérations brutales par match.
•Les défenseurs centraux et les attaquants axiaux sont les joueurs qui effectuent le plus d'accélérations brutales avec départ arrêté.
•Sur les 4700 mètres parcourus en moyenne par un gardien de but dans un match de haut niveau, 0,1% de la distance est effectuée en
sprint, soit 5 mètres (10 mètres à vitesse haute et 37 mètres en course rapide).
22
VITESSE ET CONDUITE DE BALLE
2 ateliers identiques de 5 à 6 joueurs. Au signal, 2
joueurs sont en compétition pour réaliser le circuit
le plus vite possible en conduite de balle. Il s'agit de
faire le tour du plot de couleur annoncé par l'éducateur, de stopper le ballon avec la semelle à hauteur
du plot central, puis de finir sans ballon, en sprint,
dans la porte. Le premier joueur arrivé marque 1
point pour son équipe.
Variantes
- Signal auditif, visuel (lever la main ou la coupelle de
couleur, aller à la coupelle inverse de la couleur
annoncée).
- Départ de dos, de côté, assis, à genoux, après une
passe d'un partenaire…
- Changer la disposition du parcours.
- Après avoir stoppé le ballon, courir sans ballon
vers le plot central de l'atelier d'à côté, prendre possession du ballon et finir en conduite de balle.
VITESSE DUEL EN FACE A FACE
Plusieurs types de parcours (avec et sans ballon)
avec à leur extrémité, un joueur de chaque équipe.
Au signal, ce sont les deux joueurs du parcours 1 qui
partent. Au deuxième signal, les deux joueurs du
parcours 2, etc… Après chaque passage, les joueurs
changent de parcours.
Variante
- Agrandir ou réduire la distance à parcourir sur
chaque atelier.
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23
Dossier
VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES
SLALOM AVEC ET SANS BALLON (VIVACITE)
Former deux équipes. Les deux premiers passages s'effectuent
sans ballon. Au signal de l'éducateur, les joueurs doivent slalomer entre les plots (passer par l'extérieur) puis entre les
piquets qui sont plus resserrés. Le premier arrivé marque 1
point pour son équipe. Lors des deux passages suivants, les
joueurs effectuent le même parcours mais en conduite de
balle. Le ballon doit être stoppé avec la semelle dans la porte
d'arrivée. Toute erreur technique est éliminatoire !
Variante
- Effectuer le slalom avec son mauvais pied.
VITESSE ET FRAPPE DE BALLE
2 équipes. 1 ballon par joueur. Au signal
d e l ' é d u c a t e u r, u n j o u e u r d e c h a q u e
équipe part le plus vite possible en
conduite de balle et enchaîne par une
frappe après avoir franchi la ligne. Le premier qui marque = 1 point pour son équipe.
Variantes
- Départ du joueur : de côté, de dos, saut
par-dessus une petite haie (force de démarrage)…
- Nature du signal de l'éducateur (visuel,
auditif).
- Ajouter une porte sur le parcours (parallèle à la ligne médiane du terrain à 11) afin
d'éviter que le joueur pousse loin son
ballon et court derrière…
Veille de match et surcompensation
L'objectif recherché dans le travail de vitesse à 24 heures du match est le suivant : vider les stocks d'énergie disponibles dans le
muscle, puis récupérer suffisamment pour qu'une grande partie du stock se reconstitue, et recommencer. Le fait de vider puis reconstituer les stocks d'énergie met en jeu un phénomène de "surcompensation". En clair, durant un effort intense, on vide les réserves
d'énergie du muscle et, en réaction, le corps resynthétise des stocks d'énergie supérieurs à l'état initial (dans les 12 à 24 heures suivant
l'effort de type vitesse-vivacité).
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VITESSE/VIVACITE ET ENCHAINEMENT
Constituer 2 équipes. On démarre
sans ballon. Au signal de l'éducateur, les joueurs A et B doivent
contourner les plots (slalom) selon
la directive donnée (de profil, de
face, de dos, en pas chassés) puis
sprinter jusqu'à la ligne d'arrivée.
Premier arrivé = 1 point pour son
équipe.
Variantes
- Placer un ballon à 1 mètre du dernier plot. Le joueur le récupère et
le conduit le plus rapidement possible avant de le stopper sur la ligne
des 16m50 avec la semelle.
- Idem, mais les joueurs, une fois
arrivés à la ligne avec le ballon, frappent au but. Le premier qui a marqué marque 2 points (si pas de but,
le premier qui a cadré marque 1
point).
CONDUITE RELAIS (VITESSE AVEC BALLON)
Deux parcours identiques côte à côte. Au signal de
l'éducateur, 1 joueur de chaque équipe part en
conduite de balle, passe dans la porte et stoppe le
ballon avec la semelle dans le carré. Son partenaire
récupère le ballon et fait de même. La première
équipe arrivée a gagné.
Variantes
- Faire croiser les deux équipes.
- Ajouter une seconde porte.
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Dossier
VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES
VITESSE DE REACTION A LA COULEUR
Les deux équipes sont en colonne l'une à côté de l'autre. L'éducateur annonce une couleur (une coupelle
rouge et une coupelle jaunes sont placées sur les piquets).
Les deux joueurs doivent alors toucher le piquet correspondant avant de rejoindre leur cerceau. Le premier
arrivé marque 1 point.
Variantes
- Toucher les 2 piquets de même couleur.
- Jouer au pied (avec ballon) en contournant par l'extérieur le piquet indiqué.
VITESSE DE REACTION AU PETIT PONT
Un joueur face à la cage (à 20 mètres environ de l'entrée de la surface de réparation) et un adversaire face
à lui (dos à la cage donc), les jambes écartées. Le porteur de balle doit faire un petit pont à son adversaire,
récupérer le ballon et marquer (interdit de tirer avant
la ligne des 16m50). Le défenseur se retourne le plus
vite possible et doit l'empêcher de marquer. Tacle interdit.
Variante
- Ajouter une porte sur le parcours (le porteur de balle
devra la franchir balle au pied).
- Faire un grand pont.
Quels étirements avant la vitesse ?
Les étirements actifs sont particulièrement recommandés avant un travail de vitesse. Ils préparent le corps à l'effort et participent à
l'activation du tonus musculaire. Ce sont des exercices qui associent un allongement du muscle et des contractions musculaires,
couplés à des mouvements dynamiques. Ce procédé permet d'activer les différents récepteurs nerveux, articulaires et musculo-tendineux.
En pratique : demandez à vos joueurs, depuis la position de départ, d'allonger lentement et sans à-coup le groupe musculaire,
jusqu'à la sensation d'un "tiraillement" (l'allongement maximal n'est pas utile). Ensuite, contracter le groupe musculaire en position
statique puis légèrement excentrique (en étirant) pendant 8 secondes afin d'augmenter la tension du muscle (sensation de
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VITESSE EN DUEL AVEC ET SANS BALLON
Deux joueurs trottinent l'un vers l'autre. Le joueur qui commande décide d'aller à droite ou a gauche. Son adversaire doit
réagir (= 1 point). Le joueur qui commande n'a droit qu'à une
seule feinte. Après 2 passages, le "suiveur" devient le joueur qui
commande.
Variante
- Possibilité de faire l'exercice avec ballon. Le ballon est récupéré au milieu par le joueur qui commande, lequel doit aller
jusqu'à l'un des deux plots en conduite.
VITESSE/COURSE PERPENDICULAIRE
Les attaquants sont au centre du terrain avec un ballon
Dans les pieds. Les défenseurs sont à mi-parcours entre la
ligne médiane et l'entrée de la surface de réparation, au
niveau des lignes de touche. Au signal de l'éducateur,
l'attaquant part en sprint balle au pied. L'éducateur montre du bras le défenseur qui va le "courser". L'attaquant
doit réagir et aller marquer. Interdit de frapper avant la
ligne des 16,50 mètres. Interdit de tacler. 1 ballon frappé
(depuis la surface de réparation) = 1 point. 1 ballon frappé
et cadré = 2 points. But = 3 points. Deux passages chacun, puis on inverse les rôles. Compétition par équipe.
Variante
- Mettre une porte sur le parcours (parallèle aux lignes de
touche) que l'attaquant devra passer balle au pied en
prenant soin de protéger son ballon dans le cas où le
défenseur arriverait à sa hauteur.
chaleur). Enfin, demandez-leur de relâcher et d'enchaîner de suite par la phase dynamique (on replace le groupe musculaire dans sa
fonction). Répéter l'exercice 3 fois.
2 exemples :
Pour les ischios : debout, une jambe tendue, l'autre pliée. On enfonce le talon dans le sol. Au bout de 8 secondes, on relâche et l'on effectue des talons-fesse rapides.
Pour les quadris : un pied dans une main, jambe pliée, on rapproche le talon de la fesse pour étirer. Puis on pousse avec le pied sur la main
qui résiste. Au bout de 8 secondes, effectuer des battements de jambe (type frappe de balle).
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Dossier
VITESSE-VIVACITE : 16 EXERCICES PRATIQUES
LE CARRE
2 buts à attaquer, 2 buts à défendre. C'est la rentrée de l'attaquant (bleu) dans le carré qui donne le départ. Ce dernier
doit passer dans un des deux buts sans se faire toucher par le
défenseur (rouge). S'il y parvient = 1 point. La séquence suivante, c'est un rouge qui attaque et un bleu qui défend.
Comptabiliser les points par équipe.
Variantes
- Même règle, mais sans ballon.
- Jouer à 2 contre 2 (agrandir l'espace de jeu).
CONDUITE ET SPRINT PAR EQUIPE
Placer deux équipes de 6-8 joueurs face à face et distante de
20 mètres maximum. Au signal de l'éducateur, les joueurs
des deux équipes doivent aller le plus vite possible stopper le
ballon sur la ligne adverse. Le dernier joueur arrivé fait perdre le point à son équipe !
Variantes
- Le dernier (ou les 2 derniers selon le nombre de joueurs)
arrivé est éliminé (principe des chaises musicales).
Quel temps de récupération ?
Après chaque course, le joueur doit récupérer totalement sous peine de basculer dans une autre filière énergétique (travail lactique). Le calcul traditionnel veut que l'on multiplie par 10 le temps de travail (effort de 5 secondes = 50 secondes de récupération).Notez
que la récupération peut être incomplète entre les répétitions, mais doit être impérativement complète entre les séries (exemple : 3
séries de 4 répétitions).
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Vitesse en football :
ce qu'il faut retenir
>Pourquoi le travail de vitesse est-il si important en
football ?
En compétition, la plupart des actions décisives mettent en
jeu des sprints de 5 à 10-15 mètres. Favoriser la progression
de ses joueurs dans ce domaine apparaît donc comme étant
un des facteurs de la réussite. D'où la nécessité de travailler
cette qualité tout au long de l'année, sous des formes variées.
>Un lent peut-il devenir rapide ?
Oui et non. D'abord, il convient de rappeler que tous les joueurs
ne sont pas égaux face à la qualité de vitesse, qui tient pour
une large part dans le patrimoine génétique. Ce qui ne veut
pas dire que les plus lents n'ont aucune chance de percer ! La
vitesse en football ne se limite pas à la simple vitesse de course.
Des facteurs nerveux interviennent plus généralement dans la
"vitesse de jeu" (temps de
prise d'information, de réaction, de prise de décision...).
L ' e n t ra î n e m e n t d e c e t t e
"vitesse de jeu" peut donc
avoir une influence certaine
sur l'optimisation de la
vitesse en football au sens
large. De même que l'expérience du joueur favorise l'anticipation donc la prise de
décision, participant là
encore à la "vitesse" de jeu.
>À quel âge travailler la
vitesse ?
À tous les âges, mais en priorité entre 7 et 13 ans. C'est en effet la période la plus favorable
au développement de la vitesse gestuelle, de la vitesse de réaction, etc... Plus tard, à l'adolescence, le développement de la
force, notamment des membres inférieurs, interviendra pour
améliorer l'explosivité et la vitesse. Mais la marge de progression rétrécit avec les années. Il apparaît donc inutile (voire
dangereux) de travailler la vitesse pure avec des adultes.
>Comment travailler la vitesse ?
Chez les plus jeunes, le travail de coordination est dans un premier temps indissociable du travail de vitesse. Et pour cause, la
qualité de pose des appuis, l'équilibre, la dissociation segmentaire, les placements et intentions pour l'accélération, la technique de course… sont autant d'éléments qui participent à la
qualité de vitesse du joueur. Parallèlement à ce travail de coordination, la vitesse-vivacité doit être travaillée essentiellement
sous forme de jeu, avec duel, jusqu'à 13-14 ans. D'une manière
générale, ayez toujours à l'esprit que la spécificité de la course
en football tient dans le fait qu'il y a un ballon à maîtriser ! D'où
l'importance d'introduire très souvent le ballon. Et puis les
joueurs feront de la course tout en ayant l'impression de ne
faire que du foot ! Enfin, n'oubliez pas d'ajouter dans vos exercices des changements de direction (courses brisées, chaloupées, en navette…) des variations dans les formes de départ
(assis, couché, de dos…) et dans les signaux de départ (visuel,
auditif, kinesthésique). Ces derniers vont obliger le joueur à réagir à différents stimuli, ce qui va créer chez lui une constante
désadaptation.
>Quand placer le travail de vitesse ?
Un travail de vitesse-vivacité peut être proposé aux joueurs à
n'importe quel moment de la semaine. Il est toutefois particulièrement recommandé au cours de la dernière séance avant le
match, car c'est un travail qui
laisse peu de traces dans l'organisme (à condition de respecter le volume total de
course, qui ne doit pas excéder 200 mètres, et les temps
de récupération entre
chaque passage : 10 fois le
temps de travail) et permet
une surcompensation (voir
par ailleur s). Enfin, il est
conseillé de placer les exercices de vitesse en début de
séance, après un bon échauffement. Et pour cause, une
sollicitation efficace du système nerveux et des fibres
rapides ne peut se faire que lorsque l'organisme est (encore)
frais.
>Peut-on travailler la vitesse pure avec ballon ?
Théoriquement non. Et puis un travail de vitesse pure nécessite
de toute façon de faire une course de 40 mètres minimum.
Or, l'analyse de l'activité football nous impose de travailler
sur des distances de 20 mètres maximum. Par conséquent, la
capacité à accélérer est probablement plus importante à exercer pour un footballeur que sa vitesse maximale… En résumé,
on peut dire que le travail de vitesse en football part de la
vitesse-vivacité (vitesse de réaction) à la vitesse-vélocité
(course supérieur à 10 mètres). Pas de vitesse pure, donc.Tout
juste doit-on rappeler que pour obtenir, à travers un exercice,
un maximum de vitesse avec ballon, il convient de respecter les
deux critères suivants : simplifier au maximum le geste technique à effectuer dans le cadre de la course, et le faire sous
forme de duel un contre un. ■
29
LE CAHIER
DU COACH
•
•
ENTRAINEMENT
p. 34
•
PREPARATION
PHYSIQUE
p. 36
MANAGEMENT
p. 38
•
GARDIEN
p. 40
•
•
•
•
•
FEMININES
p. 42
STRATÉGIE
p. 44
SANTÉ
p. 46
TECHNIQUE
JURIDIQUE
p. 48
p. 50
33
ENTRAINEMENT
Apprendre à défendre
■
Par Richard POGGI,
titulaire du BEES 2 et DEF.
Déséquilibre. Comme son nom l’indique, la défense en infériorité
numérique concerne des situations de match où le rapport numérique
est défavorable aux défenseurs. Ces phases de déséquilibre, difficiles à
appréhender pour l'équipe sur le reculoir, tant d'un point de vue
individuel que collectif, méritent que l'on s'y penche à l'entraînement.
travers ce thème, il
convient d'abord de
distinguer les situations où la supériorité
numérique des attaquants
va donner lieu à un centre
(1 milieu de terrain et 1
attaquant sur un côté face
à 1 arrière latéral, par
exemple), des situations
où l’infériorité numérique
se joue dans l’axe du terrain. Dans le premier cas, il
reste généralement des
défenseurs entre les attaquants et la ligne de but.
Dans le second, la mauvaise gestion défensive du
sous-nombre se traduit
bien souvent par un but… Globalement, il s’agit donc d’actions peu
fréquentes dans le cours d'un match, mais potentiellement décisives. Une bonne raison pour se pencher sérieusement sur la question. En commençant par celle-ci : quelles sont les actions de jeu qui
débouchent sur des situations d’infériorité numérique ?
Naturellement, elles peuvent tout simplement être le fait de joueurs
qui "oublient" de se replacer défensivement. Auquel cas, un retour
sur le banc est de nature à rafraîchir la mémoire ! Mais surtout, et
paradoxalement, ce sont des actions qui succèdent subitement à
une situation où l’équipe était en possession du ballon. En d’autres
termes, ce sont toutes les pertes de balle, en phase offensive,
débouchant sur des contre-attaques adverses.
A
Replacements défectueux, contre-attaques, CPA
offensifs, plan de jeu…
Autres situations concernées : nos propres coups-de-pieds arrêtés.
Je pense notamment aux coups-francs excentrés ou corners tirés au
troisième poteau... La relative désorganisation qui s’en suit peut
amener des positions de défense en infériorité. On peut aussi évoquer la mise en place d’un plan de jeu visant à remonter au score
dans les dernières minutes de la partie. L'équipe part à l'abordage, livrant les derniers défenseurs à un potentiel déséquilibre
34
numérique. Bref, quel type
de comportement les
défenseurs doivent-ils
adopter dans pareilles
situations, et comment
l’entraîneur peut-il délivrer ses consignes ? Une
ligne méthodologique se
dégage : développer l’intelligence individuelle et
collective (analyse tactique dans le courant de
l'action) en aménageant
à l'entraînement des
situations amenant les
joueurs à défendre en
infériorité numérique. La
répétition de ces phases
de jeu permettra aux
joueurs d'acquérir les réflexes défensifs appropriés. Toutes les
situations de match (gestion des contres, coups de pied arrêtés
mal tirés, positions des partenaires au-delà de la ligne du ballon…) peuvent donc être utilisées pour développer les savoirfaire nécessaires à la gestion de ces instants.
Alterner dans la séance entre des situations globales et
des situations plus spécifiques
Quant à l’approche pédagogique, il me parait que la plus efficace
consiste à alterner des situations globales et des situations plus
spécifiques. A savoir, mixer au sein de la même séance des exercices
englobant un nombre conséquent de joueurs à l’image de ce qui
peut se passer en match (exemple : 6 attaquants face à 4 défenseurs), et des positions plus basiques et plus référentielles (exemple : un défenseur face à deux attaquants). En conclusion, précisons
que le simple rapport numérique, fut-il défavorable, n’est sans
doute pas l’aspect le plus problématique. L’essentiel tient dans
les notions de temps et d'espace. Le temps dont dispose les défenseurs pour s’organiser efficacement, et le temps qu’ils parviennent à "voler" aux attaquants en "figeant" leur action, permettant
ainsi le retour des partenaires. Autre paramètre essentiel : la réduction des espaces disponibles pour les attaquants. ■
Retrouvez LA SÉANCE DU MOIS
de Richard POGGI
sur ce même thème
en infériorité numérique
2 SITUATIONS D'ENTRAÎNEMENT
Pour chacun de ces exercices, les points importants sont les suivants : coopération entre les deux défenseurs (ralentir l’attaque, couverture mutuelle, espace entre les deux joueurs, protection du but, déplacements coordonnés des deux joueurs); ne pas se livrer (sauf récupération certaine du ballon).
EXERCICE 1 : LE 1 CONTRE 2
La passe du premier attaquant
fait office de starter de l’action. Dès celle-ci, le défenseur
2 va faire le tour de la quille et
revient jouer le 2 contre 2.
Pour le défenseur 1 :
- Recul frein pour ne pas être
éliminé sur le contrôle ou sur
une passe en une touche de
balle.
- "Flotter" entre les deux attaquants pour "casser la
vitesse".
- Obliger (ou au moins inciter,
orienter) la passe sur le côté.
Une fois celle-ci faite, interdire
le retour dans l’axe (réduction
des espaces et des angles de
passes).
- Toujours rester dans l’axe ballon-but
- Agir en fonction du retour du
deuxième défenseur et de la
présence du gardien.
EXERCICE 2 : LE 2 CONTRE 3
Les deux défenseurs sortent sur la passe de l'entraîneur
vers l'un des attaquants. Varier les positions de départ du
ballon (axe-côté) et la hauteur des sources en prenant
garde à conserver la réalité du jeu.
Premier temps : le défenseur B sort pour empêcher que
l’attaque ne prenne de la vitesse. Le déplacement de B
doit être adapté à la situation afin de ne pas se faire éliminer sur un contrôle ou un jeu en 1 touche de balle. Le
défenseur A va se positionner en couverture de B. Plus
que de chercher à récupérer immédiatement le ballon,
l’objectif de A et B est de freiner l’attaque adverse afin
d’autoriser le retour des coéquipiers : ici le défenseur C
qui entame son replacement défensif dès la première
passe effectuée..
Deuxième temps : l’attaquant 1 cadré transmet à l'attaquant 2 (si l’attaquant 1 choisit le dribble sur B, il rentre
alors dans une logique de 1 contre 1). B recule et vient se
replacer dans l’axe presque à hauteur de A. C poursuit
son replacement.
Troisième temps : L’attaquant en possession du ballon se
retrouve donc face à deux défenseurs compacts pouvant s’appuyer éventuellement sur le hors-jeu et compter sur le gardien en cas de passe profonde. L’attaquant
2 choisit la passe à l’attaquant 3. C’est au tour de A de
sortir pour cadrer le porteur. Le temps gagné par A et B a
permis à C de regagner le bloc défensif. Les trois défenseurs reconstituent ainsi une ligne défensive avec couvertures mutuelles. A présent, ils vont chercher à excentrer
le porteur de balle pour mieux la récupérer.
35
PRÉPARATION PHYSIQUE
Le travail de rythmicité
■ Par Alexis LOREILLE,
entraîneur U17 nationaux chargé de la
préparation physique en préformation
l'US Boulogne Côte d'Opale.
Vite/lent/vite. Changer de rythme pour cadrer, dribbler, se signaler
au porteur du ballon, se démarquer…, la "rythmicité" fait partie inttégrante de l'activité football. Il n'est donc pas illogique d'y consacrer
un travail à l'entraînement. D'autant qu'elle est une notion "oubliée"
par l'éducateur, qui ne peut souvent que constater la difficulté de ses
joueurs à faire la différence. Or, changer de rythme, c'est manier l'espace et le temps afin de se mettre en position favorable, pour attaquer comme pour défendre.
'une manière génér a l e, l a r y t h m i c i t é
peut se définir
comme l'alternance de différents tempos. En football,
on va parler de "vite/lent/
vite", et l'on va employer le
therme de changement de
rythme. Les enjeux d'un travail sur le rythmicité à l'entraînement sont multiples. Il
suffit d'observer un match
de football pour s'en
convaincre, tant les situations réclamant un changement de rythme sont nombreuses ! En effet, le joueur
va passer d'un rythme lent à
un rythme rapide (il va accélérer) pour :
cadrer le porteur, dribbler (notion de double
accélération), solliciter une passe d'un partenaire (se signaler au porteur), et se
démarquer de son adversaire direct. A noter
que le travail de rythmicité ne doit pas se
développer qu'à sens unique puisque - et
vous pouvez vous en rendre compte avec
les plus jeunes - il est également très important de savoir freiner sa course (passer d'un
rythme rapide à un rythme lent : décélérer)
afin, par exemple, de solliciter un centre
en retrait alors que tous les défenseurs
manière plus spécifique en
lien avec une situation de
terrain. Plus on avance dans
la formation du footballeur,
dans les catégories, plus le
travail de rythmicité spécifique prendra le pas sur la
rythmicité générale.
D
Critères de réalisation
Pour un changement de rythme efficace, le
joueur doit placer un appui réactif (temps
de contact très court, appui sur la pointe
des pieds). Le pied d'appui doit être opposé
au sens de direction (droite pour aller à
gauche et inversement).
36
QUAND DANS
LA SAISON ?
plongent vers leur but, ou d'éviter de se
faire éliminer sur un cadrage ("ne te jettes
pas !"). Encore faut-il être capable de freiner efficacement sa course… Enfin, sachez
que les exercices de rythmicité peuvent
être intégrés dans le cadre d'un travail sur
la prévention des blessures, les quadriceps
étant sollicités pour accélérer, et les ischios
pour décélérer.
POUR QUI ?
Le travail de rythmicité peut être abordé
dès le plus jeune âge, en le couplant avec un
travail de vitesse de réaction par exemple.
Cette qualité doit être entretenue par la
suite en préformation, formation et postformation.
COMMENT ?
Le travail de rythmicité peut être abordé
soit de manière générale (différencier les
tempos sur un parcours varié) soit de
Le développement de la
capacité du joueur à changer de rythme peut s'inscrire dans un cycle de travail de coordination. Pour
ma part, il intervient une
fois tout le travail d'appui
acquis, dans la mesure où celui-ci utilise
les variantes vues dans les cycles précédents.
- Cycle 1 : les appuis avants (début de saison – vacances de la Toussaint).
- Cycle 2 : les appuis latéraux (vacances de
la Toussaint – vacances de Noël).
- Cycle 3 : les appuis arrières (vacances de
Noël – vacances d'hiver).
- Cycle 4 : rythmicité (vacances d'hiver –
vacances de printemps).
A QUEL MOMENT DE LA SEANCE ?
En guise d'échauffement (préparation à la
vivacité par exemple) ou en tant que partie
intégrante de la séance. Notez qu'il est tout
à fait possible de travailler la rythmicité au
cours d'une séance de vitesse. Il suffit tout
simplement de demander aux joueurs un
départ après une course lente, plutôt qu'un
départ arrêté comme on a l'habitude de le
faire…■
en football
3 exercices d'application
EXERCICE 1
Les joueurs répètent les gammes
athlétiques imposées entre deux coupelles (tempo
"lent"), puis changent de rythme
pour avancer d'une
coupelle (tempo
"rapide"), etc… Les joueurs se suivent avec une coupelle d'écart.
Effectuer plusieurs passages (changer de gamme athlétique à
chaque passage). Les gammes athlétiques : talons fesse – montée de
genoux – ouverture/fermeture de hanche – bondissements…
Variantes
- Inverser le
tempo (lent pour
avancer
et
gammes athlétiques en fréquence rapide
jusqu'à la coupelle suivante).
- Inclure des appuis latéraux (vite pour avancer, lent pour changer de colonne, puis inversement).
- Inclure des appuis arrières en changeant l'orientation des épaules
(on avance de deux coupelles, on recule d'une, etc…).
- Inclure des changements de direction (voir schéma 2).
EXERCICE 2
Le parcours se compose de 8 parties.
À l'aller : le joueur doit changer de
rythme à chaque partie grâce aux
variantes données.
Au retour : le joueur alterne les différents tempos sous forme de course.
- Vite/lent/vite
- Les joueurs changent de rythme à
chaque signal sonore.
- Les joueurs sont libres (possibilité
d'enchaîner 2 parties sur le même
tempo).
- Ajouter des obstacles sur le retour
(haies, slalom…).
Variantes
- Lent/vite/lent
Parties
1
2
3
4
5
6
7
8
Matériel
Cerceaux
Échelle de rythme
Lattes
Cerceaux
Constris
Lattes
Haies basses
Corde à sauter (couloir)
Tempo vite
1 appui
1 appui
2 appuis latéraux (fréquence)
1 appui
Slalom intérieur
2 appuis latéraux (fréquence)
1 appui
1 appui ext./2 appuis int. (sans blocage)
Tempo lent
2 appuis minimum
2 appuis ext. simultanés/1 appui int.
2 appuis latéraux (amplitude)
2 appuis minimum
Slalom extérieur
2 appuis latéraux (amplitude)
2 appuis minimum
1 appui ext./2 appuis int. (avec blocage)
EXERCICE 3
Objectif : effectuer un changement de rythme pour se démarquer.
Former 3 équipes de 6 joueurs (1 est en appui avec 1 ballon; 2 sont
dans le rond central). Les attaquants rouges se déplacent librement dans le rond central (rythme lent) avec 1 défenseur jaune
au marquage. Quand il le souhaite, le
joueur rouge change de rythme pour solliciter un ballon de l'appui et effectuer
une remise. 1 point pour chaque remise
dans les pieds du partenaire. Compter le
nombre de points sur 5 tentatives, puis on
inverse les rôles. Chaque équipe passera
"attaquant" (compétition par équipe).
Variantes
- Supprimer le marquage individuel (le
joueur ne peut pas défendre deux fois de
suite sur le même joueur).
- Si l'attaquant est touché par le défen-
seur avant la remise, le point n'est pas validé.
- Mettre 3 ballons pour 6 appuis (1 point si remise à l'appui en 1
touche, 2 points si recherche de l'appui libre en 2 touches).
- Ballons aériens (type touche).
- Finir devant le but après avoir réceptionné la passe de l'appui.
Corrections à apporter :
- Utiliser les partenaires et adversaires
pour semer le défenseur (cf CPA offensifs).
- Prise d'information (appui avec ballon ?
prêt à jouer ?), changer de rythme au bon
moment.
- Feinter, changer de direction.
- Utiliser son bras pour écarter le défenseur au moment du changement de
rythme.
37
MANAGEMENT
Des conseils pour vous aider
■ Par Denis TROCH,
consultant et formateur en management.
Ancien entraineur professionnel (PSG, le
Montée/maintien. Vous faites peut-être partie de ces entraîneurs
qui, dans la quinzaine à venir, s'apprêtent à disputer un match
déterminant pour la montée ou le maintien de leur équipe. Une
sorte de finale qui n'en est pas une, certes, mais dont la
préparation nécessite cependant une approche singulière…
Havre, Amiens…).
e dénouement d’un championnat se
joue souvent lors de l'ultime journée.
C'est au terme de celle-ci que l'on
connaît le nom de "toutes" les équipes
condamnées à descendre ou promises à là
montée. Pour ceux n'ayant pas encore
obtenu officiellement leur maintien ou leur
accession, ce dernier match tombe comme
un couperet. Il valide ou infirme les efforts
de toute une saison ! Ce qui est vrai pour
les joueurs l’est plus encore pour les entraîneurs dont on sait comment ils sont jugés et
jaugés à l’aune de leurs résultats. La question se pose donc de savoir comment préparer au mieux une telle "finale". Et la première réponse à apporter est de rappeler
que la gestion de l’évènement va être conditionnée par la définition des objectifs fixés
en amont. Lorsque le déroulement de la
saison est en phase avec les attentes,
L
38
l’échéance du dernier match décisif fait partie en quelque sorte de la "programmation" de l’équipe : toute l’année, elle aura
préparé cette rencontre. Une adéquation
entre prédiction et réalité qui s'avère primordiale puisqu’elle installe le groupe dans
la posture mentale adéquate.
"Gérer ses émotions et ne pas se
laisser emporter par celles des
autres"
Sur le plan mental toujours, l’entraîneur,
lui, doit chercher à adopter une position
"méta", qui consiste à se situer en tant
qu’observateur de soi même et de l’instant
(prise de recul) afin de s'orienter vers les
décisions les plus justes, les plus pertinentes, et surtout les plus efficaces. Il faut
bien admettre que ce n’est pas toujours évi-
dent dans la mesure où, en plus de gérer
ses propres émotions, il convient de ne pas
se laisser emporter par celles des autres !
Toutefois, cette approche est de loin la plus
appropriée dans ce genre de situation. Et
la plus susceptible d’amener l’équipe vers la
victoire ! Oui mais voilà, il existe des différences significatives entre le fait de jouer
pour une montée ou un maintien. Dans un
cas, il y a une possibilité d’évolution au bout
des 90 minutes. Dans l'autre, avant même le
coup d'envoi, il y a une "nécessité de changement". Ce qui n’est pas exactement la
même chose en termes de confort ! C'est
pourquoi j'ai choisi de bien distinguer ces
deux contextes (voir page de droite).
Attention cependant, car les recettes miracles ou prêtes à l’emploi n’existent pas.
Chaque entraîneur doit conserver son unicité. A vous de jouer ! ■
LA SEMAINE QUI PRÉCÉDE LE MATCH
LA CAUSERIE D'AVANT MATCH
OBJECTIF MAINTIEN
Ce match "couperet" n’est pas pour autant synonyme
d’échec. Il est essentiel pour vous de rallier l’ensemble du
club à ce point de vue. Durant la semaine précédant la rencontre, vous devez vous atteler à
confectionner un "matelas de confiance". Pour
ce faire, revenez sur l’ensemble de la saison et cherchez
à en tirer tous les points positifs, tout ce qui a marché. Une
nouvelle fois, le repositionnement par rapport à l’objectif initial est ici primordial. Si celui-ci était de se maintenir, le discours va prendre sensiblement cette forme :
"Bon, les gars, nous avons atteint 80 % de l’objectif qui
était le nôtre en début de saison, et nous avons la possibilité de valider les 20% restants ce week-end". En d’autres termes, l’entraîneur doit capitaliser sur la confiance
et donner des signes de reconnaissances positifs et sensés. C’est cette attitude qui va permettre à l’équipe
d’avancer et d’être présente dans les moments délicats.
A mon sens, l’écueil principal serait donc de marteler
toute la semaine : "on doit gagner, on doit gagner, sinon
on est mort…". En fait, plus on pense à un problème et
plus on le renforce.
Ne changez pas la "structure" de la causerie pour ce
match. Gardez vos habitudes. Les joueurs ont besoin de
repères. Et plus encore lorsque la situation est génératrice
de stress, lequel est une manifestation de la rupture de la
norme. Le plus sécurisant est donc de conserver le processus d’intervention habituel afin de ne pas occasionner de
déséquilibre sur le plan mental. En revanche, le
"contenu" de la causerie peut être différent. Vous
devez chercher les mots, les images, les propos les plus susceptibles de fédérer les énergies positives et donc de créer les conditions
de la motivation. L'objectif suprême étant, à l’issue
de la causerie, d’avoir le sentiment d’avoir touché et
sensibilisé chacun des individus du groupe au travers
du discours collégial. Cela demande une certaine gymnastique intellectuelle et une bonne dose de préparation, mais le jeu en vaut incontestablement la chandelle.
OBJECTIF MONTEE
à appréhender LE match décisif !
Le maître mot ici, c'est relativiser. On en revient à cette
notion de position "méta" consistant à demeurer dans le
rationnel, l’efficace et le cohérent. Le danger réside dans
le fait que portés par une dynamique positive, le coach,
les dirigeants et les joueurs flottent sur un nuage en
ayant le sentiment d’être intouchables. Or, dans le sport
en général et dans le football en particulier, personne
n’est intouchable ! Un dérivatif peut consister à se projeter non pas sur le match mais sur les conséquences pour
le club et les joueurs d’une possible victoire. On peut
donc chercher à insuffler une "vision post
match" pour ne pas se focaliser exagérément
sur l’échéance du match en elle-même. L’objectif
étant de désamorcer le risque classique de jouer 20 fois
la rencontre dans sa tête avant le coup d’envoi et ainsi
d’avoir d’épuisé son "stock d’énergie mentale" au
moment opportun. En tant qu'entraîneur, vous devez
donc verrouiller le maximum de paramètres ayant trait au
jeu et à la préparation de la rencontre afin qu’à l’instant
T, les joueurs soient dans une juste émotion. La juste
émotion étant celle qui se focalise sur l’action et les
moyens d’obtenir la victoire plutôt que sur l’enjeu.
A l’identique de ce qui se passe pour un match de maintien, il convient de ne pas en faire trop. L’instant est
suffisamment chargé d’émotion pour ne pas
en surajouter. Il n’est rien de plus sécurisant
pour une équipe que de voir son entraîneur
conforme à ce qu’elle en sait et ce qu’elle en
attend. Vous devez donc vous recentrer sur vous-même,
être l’observateur de vous-même et de votre groupe afin
d’adopter une attitude tranquille et assurée. Cela
demande bien souvent un effort très conséquent. Mais
lorsque vous y parviendrez, tous ceux qui gravitent autour
de vous s’aligneront sur ce modèle. Dès lors, puisque la
qualité est présente, puisque la dynamique interne est
positive, les conditions de la victoire sont pleinement
réunies.
39
GARDIEN
Comment inciter
■ Par Albert RUST,
entraîneur des gardiens de but de
l’ASSE (L1).
Scotché sur sa ligne. Appréhension du duel physique, peur de mal
faire, manque de confiance en soi… bon nombre de gardiens, surtout
chez les jeunes, hésitent à "sortir" sur un ballon aérien ou au devant
d'un attaquant lancé dans la profondeur. Restés "scotchés" sur leur
ligne de but, ils ne font pas ce que le jeu commande, au grand dam de
leur entraîneur. Comment y remédier ?
e jeter dans les pieds d’un attaquant, s’imposer dans les airs ou
s’emparer d’un ballon lancé dans le
dos de la défense, sont autant de situations que les gardiens retrouvent fréquemment en match (foot à 11). Des
phases de jeu qu'ils doivent savoir gérer
efficacement pour être performants et
rassurer leurs partenaires. Mais cela est
bien entendu plus facile à dire qu'à faire
! Chez certains gardiens, ces types d'actions apparaissent comme insurmontables. Et le mot n’est pas trop fort ! Par
crainte de l’adversaire, peur du contact,
peur de mal faire, le portier, peu sûr de lui
ou, pire, totalement immobile, campe
sur sa ligne lorsque de tels faits de jeu
réclament une sortie déterminée à l’intérieur de la surface de réparation, voire
au-delà.
tion de jeu. Au cours de la semaine, nous
avons donc centré notre travail sur cet
aspect de façon simple et analytique
pour qu’il puisse être en capacité de
réussir ses sorties et ses prises de balles.
La répétition des gammes lui a ainsi permis de prendre confiance en lui et de ne
plus craindre ces situations avant d’entrer sur le terrain. Sans les confidences
que m’avait à l’époque rapportées
Jérémy, nous n’aurions pu inverser la
tendance.
S
Un manque de confiance en soi
Résultat, le placement de l’intéressé - qui
n’a pas anticipé l’action - s'avère rarement
judicieux, et peut par conséquent coûter
cher au tableau d’affichage ! Bien souvent,
pour ne pas dire la plupart du temps, un tel
comportement s’explique par un manque
de confiance en soi, une défaillance au
niveau mental, bien qu’une sortie digne de
ce nom réclame par ailleurs d’avoir une
bonne gestuelle, des appuis solides, une
vitesse de bras importante, de la puissance,
de la tonicité, ainsi qu’une lecture du jeu
appropriée. Toujours est-il que sans courage ni détermination, le gardien ne s’engagera jamais totalement au devant de l’adversaire, et n’aura pas l’esprit de sacrifice
nécessaire à intervenir efficacement dans
ces moments "chauds". Plus qu’un problème d’ordre technico-tactique donc, tout
40
Aborder chaque séquence de
travail spécifique comme une
opportunité de progression
personnelle
est une question de mental ! Or, comment le
travailler ?
Discutez avec lui pour déceler ses
craintes et ainsi pouvoir agir
concrètement à l’entraînement
Il s’agit prioritairement de développer cette
qualité à travers la réussite de la gestuelle à
l’entraînement, ce qui impose déjà d'adapter les contenus au niveau de votre gardien.
Le fait, dans un premier temps, de travailler
avec une opposition "passive" va lui permettre de ressentir une présence, sans
craindre les contacts, tout en s’occupant
uniquement du ballon et du déplacement à
effectuer. Je vais prendre un exemple précis : la saison passée, Jérémy Janot m’avait
confié sa hantise de devoir intervenir en
match sur un grand nombre de centres. Il
appréhendait particulièrement cette situa-
D’où l’importance de discuter régulièrement avec votre gardien pour déceler ses
craintes, et pouvoir travailler dessus à
l’entraînement. Le dialogue doit être permanent. Le but est d’agir, ne plus subir, et
aborder chaque séquence du travail spécifique proposé comme une opportunité de
progression personnelle, qui permettra
"d’apprivoiser" son point faible à court
terme. Car en match, il est important que le
gardien n’ait pas peur de se tromper... A
chaque sortie, il s’expose à une faute d’appréciation ou à une erreur technique. Si tel
est le cas, il est important pour l'entraîneur de
ne pas l’accabler, mais de l’encourager, le
déculpabiliser et lui faire comprendre très
clairement que pour un but malencontreusement encaissé, il a sauvé maintes situations
dangereuses, voire désespérées ! Enfin, en ce
qui concerne la causerie d’avant match, rien
ne sert de bombarder votre protégé de
conseils et autres objectifs précis. Il n’y a pas
mieux pour paralyser un gardien, lui donnant le sentiment de passer un examen ! ■
votre gardien à sortir ?
QUEL PLACEMENT POUR RÉUSSIR SA SORTIE ?
Corner rentrant : Le gardien doit être à 1 mètre de la ligne de but,
à distance égale des deux poteaux.
Coup franc rentrant : Le gardien doit être aligné sur le deuxième
homme du mur, à un mètre de sa ligne de but. Sa position est liée
à sa première intention : une frappe au but.
Corner sortant : Le gardien se situe peu avant la ligne des six
mètres puisque les trajectoires sortantes arrivent le plus souvent
entre 3 et 9 mètres de la ligne de but.
Coup franc sortant : Le gardien place deux hommes pour empêcher une frappe directe au but. Sa position est liée à sa première
intention : un centre. Il se décolle de sa ligne de but en fonction de
la distante du coup franc.
L’équipe joue en bloc bas : Le gardien
peut se placer à 3 mètres devant sa ligne
de but.
L’équipe joue en bloc médian : Le gardien peut se placer entre les 5,50 mètres
et le point de penalty.
L’équipe joue en bloc haut : Le gardien
peut se placer entre le point de penalty et
les 16,50 mètres.
41
FÉMININES
Football des Princesses :
le témoignage d'un directeur d'école
Réticents et puis... Depuis mars, pas moins de 700 classes élémentaires, en France,
permettent aux jeunes filles de découvrir l’activité football dans le cadre d'une action
initiée par la FFF et intitulée "Le Football des Princesses", qui vise à développer la pratique
sur le territoire (voir VESTIAIRES N°36). Deux mois après le lancement de l'opération, nous
avons demandé à Stéphane Laniez, directeur de l'école primaire Maxence Van der Meersch, à
Warhem (59), de nous faire un petit état des lieux pour ce qui concerne son établissement.
dre du plaisir à la pratique de ce sport.
Alors certes, les premiers entraînements n’ont pas vraiment répondu à
leurs attentes. Elles étaient plutôt en
retrait. Mais passée cette période
d’adaptation, elles se sont totalement
investies.
P o u r c o m m e n c e r, c o m m e n t
avez-vous eu connaissance du
projet ?
Par le biais d’une de nos collègues
enseignantes qui fait partie de la commission du football féminin au sein du
District Maritime Nord. Parallèlement,
nous avons directement été contactés
par la FFF via internet.
Le football féminin reste encore
une activité écornée par certains
préjugés. Avez-vous hésité avant
d'inscrire vos élèves à ce programme ? Non, pas du tout. Le football est certes peu enseigné à l’école,
mais nous voulions justement casser les
habitudes en quelque sorte. Et puis, très
honnêtement, je pense que l’image renvoyée par le foot féminin est bien meilleure depuis la dernière coupe du monde
et le parcours des bleues (demi-finalistes
en 2011, ndlr). On sent désormais un certain engouement.
Quel est le contenu des entraînements que vous proposez ?
Ils sont avant tout ludiques. La FFF nous
a adressé douze séances types, et nous
avons reçu la visite de deux intervenants du district qui ont animé certaines séances, et donné quelques
conseils aux enseignants.
autant des filles ! Et pour cause, elles craignaient de ne pas être à la hauteur, ou de
se faire mal en recevant le ballon dans le
visage par exemple... Elles pensaient par
ailleurs que les garçons ne leur feraient
pas la passe… Aujourd’hui, fort heureusement, cela va nettement mieux.
Après deux mois d’expérience,
l’initiative vous semble-t-elle être
une réussite ?
Dans l’ensemble, oui... On sent une véritable adhésion, une envie d’apprendre et
de progresser. Deux filles qui n’avaient
encore jamais tapé dans un bal"Deux filles qui n’avaient encore jamais lon vont d’ailleurs s’inscrire dans
Vous voulez dire que votre tapé dans un ballon vont s’inscrire dans u n c l u b l a s a i s o n p r o c h a i n e.
Aujourd’hui, je peux affirmer claidécision de souscrire au
un club la saison prochaine"
rement que nos féminines appré"Football des Princesses" a
cient le football au moins autant
été influencée par les derniers sucque les autres activités sportives inculcès des Bleues ? Oui, en partie. Mais
c e t t e e m b e l l i e n ’ a p a s e m p ê c h é d e Comment vous y êtes-vous pris quées au sein de notre établissement.
constater une certaine réticence de la part pour inverser la tendance ?
des filles à l’idée de jouer au foot, quand Nous leur avons présenté l’activité en En définitive, êtes-vous convaincu
nous leur avons annoncé la nouvelle. Les détail, à commencer par ses régles, en par cette opération, par le fait que
insistant sur le fait que le football pou- le développement du foot féminin
préjugés ont la peau dure...
vait très bien se jouer au féminin. C'est passe nécessair ement par une
Vous avez rencontré des difficultés là que nous avons évoqué le parcours des phase d’initiation à l’école ?
Bleues et de clubs tels que l’Olympique Oui, à condition que le projet actuel ne
à susciter leur intérêt ?
Effectivement. Si les garçons n’atten- Lyonnais. Il a fallu les rassurer et les soit pas qu’un feu de paille, et qu’il soit
daient que ça, on ne peut pas en dire convaincre qu’elles pouvaient aussi pren- reconduit tous les ans. ■
42
"Aussi bien pour l'entraîneur
débutant que très expérimenté"
Éducateur de football spécialisé dans la formation des jeunes, Cyril Vanlerberghe
est titulaire d'une maîtrise de Management du Sport. Passé par les Etats-Unis,
il a également dirigé des stages de football en France. Il est aussi l'auteur du livre
"Football - 360 exercices et jeux pour tous, des débutants aux séniors"
(AMPHORA). En 2004, Cyril Vanlerberghe fut à l'origine de la création des
premiers logiciels d'entraînement…
Cyril, vous êtes un acteur majeur dans le milieu des logiciels d'entraînement de football en France depuis 2004, pouvez-vous vous présenter ? Oui,
je suis joueur et éducateur de football. Avec mon frère Yann, ingénieur en
informatique, nous avons mis nos compétences en commun pour créer des
logiciels d'entraînement de football. Nous proposons trois outils destinés
aux entraîneurs qui sont, Soccer-Trainer, Soccer-Animation et notre tout
nouvel outil : Soccer-Test ! Trois logiciels dont la particularité est qu'ils vont
à l'essentiel, et de ce fait sont très faciles à utiliser et à prendre en main.
À qui sont destinés ces trois logiciels ? Les différents programmes ont été
conçus aussi bien pour les entraîneurs débutants que pour les plus expérimentés. Ils sont reconnus et utilisés par de nombreux éducateurs de
clubs amateurs ainsi que par des centres de formation, districts et entraîneurs professionnels. "Soccer-Trainer" est reconnu et revendu par la
Fédération Française de Football… Nous sommes qui plus est très à
l'écoute de nos utilisateurs et avons bâti également notre réputation sur
notre réactivité.
Un moment maintenant sur "Soccer Animation" ? C'est pour répondre à la
demande de nos utilisateurs que nous l'avons créé. Un logiciel qui est le
parfait complément de
"Soccer-Trainer",
car il permet de
c ré e r
facilement ses propres exercices animés.
Pour ce faire, il suffit de déposer
des joueurs, ballons, cônes, piquets,
etc… sur le terrain et, en quelques clics, l'animation est créée ! L'éducateur peut ainsi présenter les exercices ou étudier
des phases de jeu reconstituées.
Plus de 140 vidéos de tests
à réaliser
par les joueurs !
"La particularité de nos logiciels est qu'ils
vont à l'essentiel et, de ce fait, sont très
faciles à utiliser et à prendre en main"
Là encore, où peut-on se procurer Soccer-Animation ? Sur le site internet
http://www.soccer-animation.fr (disponible en CD-ROM ou en téléchargement)
Quelles distinctions faire, concrètement, entre ces trois logiciels ?
"Soccer-Trainer" permet, à
l'aide de nombreux exercices
proposés, la création de
séances et programmes d’entraînement destinés à être
imprimés pour les emmener
au bord du terrain. Il contient
également des séances et des
programmes d’entraînement
pré-réalisés complets pour
toutes les catégories d'âge. Le
logiciel contient plus de 350
exercices animés, créés et
testés par des professionnels et parfaitement adaptés à la formation des
footballeurs. Son interface, conviviale, agréable et très simple d’utilisation,
permet une maîtrise rapide de l'outil. Enfin, "Soccer-Trainer" contient un
"éditeur" d'exercices permettant de créer ses propres exercices pouvant
être utilisés dans les séances et programmes d'entraînement.
Enfin, en quoi consiste votre nouveau logiciel, "Soccer-Test" ? Sous la
forme d'un site internet et accessible sur tout support (ordinateur, smartphone, tablette), ce nouvel outil permet d'évaluer et d'analyser le niveau
technique, tactique, physique et mental de ses joueurs. Plus de 140 vidéos
et descriptifs de tests à réaliser par les joueurs sont proposées ! Après
saisie des résultats de tests et d'évaluations, les données sont ensuite
disponibles sous formes de graphiques et tableaux pour analyser l'évolution de ses joueurs, déterminer les lacunes et points forts de son équipe
afin de la faire progresser au mieux.
Où peut-on se procurer Soccer-Trainer ? Sur le site internet
http://www.soccer-trainer.fr (disponible en CD-ROM ou en téléchargement).
Comment accéder à Soccer-Test ?
Sur le site internet http://www.soccer-test.fr
STRATÉGIE
Comment placer
■
Par Bruno VALENCONY,
entraîneur spécifique des gardiens à
l’OGC Nice.
Avant-dernier rempart. Loin de n'être qu'une simple formalité, la
mise en place d'un mur s'avère plus complexe qu'il n'y paraît. Sa nature
et sa position varient selon plusieurs facteurs qu'il convient, pour le
gardien, de déterminer en un minimum de temps.
u haut niveau,
beaucoup
de
joueurs sont capab l e s, s u r c o u p d e p i e d
arrêté, de mettre le ballon
là où ils veulent. Chaque
effectif compte au moins
un spécialiste dans ses
rangs. Dès qu'un coup
franc est sifflé à proximité
du but, le gardien sait qu'il
y a danger, d'autant que
les ballons "nouvelle
génération" brouillent
l'appréciation des trajectoires. Je pense que le
public ne se rend pas bien
compte de la difficulté à
anticiper sur un ballon qui
monte avant de plonger
subitement ou de prendre
COUP FRANC À 40 MÈTRES
COUP FRANC À 30 MÈTRES
une courbe à laquelle rien A cette distance précisément, le gardien ne demande
A cette distance, le gardien demande généralement 3
ne le prédestinait ! La généralement qu’un seul joueur, mais le
joueurs, parfois 4. Dans ce cas, il s’agit plus exactement
confection d’un mur tient raisonnement peut changer en fonction du profil du
d’un 3+1 : 3 joueurs fixes associés à un "voltigeur"
compte naturellement de tireur.
chargé d’annihiler les combinaisons adverses.
cette réalité. Mais surtout,
elle est fonction de l'endroit d'où est frappé joueurs dans le mur : généralement un seul de voir le tireur frapper directement est plus
le ballon. Une évidence, certes, qui néces- joueur entre 0 et 5 mètres de la ligne de sor- grande, la confection du mur va tenir
site cependant quelques éclaircissements. tie, puis 2, 3… au fur et à mesure que l’angle compte surtout de la distance par rapport à
Ainsi, sur coup franc excentré, la difficulté s’ouvre. Quant aux joueurs désignés pour la cage.
réside dans le fait que, en fonction de l'an- "aller dans le mur", il s’agit bien souvent
gle et de la distance, le tireur peut choisir de des éléments offensifs latéraux. Ce choix
Je préconise de placer un mur à
frapper directement ou de centrer. Pour le permet d'économiser les joueurs d’axe que partir du moment où la distance de
gardien, l’objectif consiste à placer des l'on préfèrera voir à la retombée du ballon
frappe est inférieure à 40 mètres.
joueurs sur l'axe ballon-but afin d'empê- (la probabilité de centre est grande sur coup
cher les trajectoires les plus dangereuses. franc excentré). Enfin, outre le nombre et Je préconise de placer un mur à partir du
la nature des joueurs qui doivent compo- moment où la distance de frappe est inféSur coup franc excentré, plus le ballon ser le mur, le gardien doit aussi rappeler à rieure à 40 mètres. A cette distance préciséest proche de la ligne de sortie, moins ses partenaires de rester attentifs à d'éven- ment, le gardien ne demande généralement
tuelles combinaisons, principalement qu’un seul joueur, mais le raisonnement
on mettra de joueurs dans le mur.
lorsque plusieurs adversaires se retrouvent peut changer en fonction du profil du tireur.
Dans les faits, plus on se rapproche de la à proximité du ballon. En ce qui concerne Il y a quelques années, lorsque Juninho plaligne de sortie, moins l'on va mettre de les coups-francs axiaux où la probabilité çait son ballon à 40 mètres de la ligne de
A
44
son mur ?
but, tous les gardiens exigeaient 2, voire 3
joueurs dans le mur ! Le Parisien Alex inspire
un peu la même crainte actuellement.
Lorsque le coup franc est à 30 mètres du
but, le gardien demande généralement 3
joueurs, parfois 4. Dans ce cas, il s’agit plus
exactement d’un 3+1 : 3 joueurs fixes associés à un "voltigeur" chargé d’annihiler les
combinaisons adverses. Enfin, à 20 mètres,
là où les coups francs sont les plus dangereux, le gardien va demander 6 joueurs en
poussant au maximum l’homme de base,
quitte à lui faire dépasser la ligne de son
poteau (voir par ailleurs). Parfois même, il va
exiger 7 partenaires dans le mur (5 joueurs
+ 1 voltigeur + 1 homme libre). Notez que
ces indications n'ont pas valeur de vérité
absolue. Certains gardiens préfèrent par
exemple sortir des joueurs du mur pour
mieux voir le départ du ballon. Dans tous
les cas, l'objectif est que le portier puisse
avoir une confiance totale dans son mur
afin de se concentrer pleinement sur le
reste... ■
SUR UN COUP FRANC AXIAL À 20 MÈTRES
L’homme de base (A) : sitôt
le coup franc sifflé, l’homme
de base doit se mettre à
disposition du gardien. Celuici va le positionner par
rapport à une ligne ballonpoteau. Sur l’exemple et pour
coller aux propos de Bruno
Valencony, l’homme de base
"dépasse" légèrement cette
ligne pour éviter que le
gardien ne soit pris sur une
balle frappée avec de l’effet
(ici, le risque étant que
l’adversaire 2 contourne le
mur avec son pied gauche).
Les renforts (D et E) : il leur
est essentiellement demandé
de ne pas s’écarter. Ils
réduisent l’angle ouvert sur le
2ème poteau. Ici, sur
l’exemple, leur utilité est donc
de limiter l’espace pour un
tireur droitier (adversaire 1).
Le voltigeur (F) : Positionné
souvent à l’extrémité du mur,
mais détaché de celui-ci, il
s’agit souvent d’un joueur vif,
de petite taille (les plus grands
étant affectés au mur), avec
de bons appuis et capable de
sortir très rapidement sur une
passe de décalage (exemple :
passe sur l’adversaire 3).
Les grands (B et C) :
Traditionnellement, ces positions
de 2 et 3 dans le mur sont
occupés par les joueurs de plus
grande taille. C’est en effet en plaçant le ballon au dessus de ces
joueurs que le tireur a le plus de chance de convertir le coup-franc en
but. Le gardien couvrant généralement l’espace ouvert sur l’autre
poteau.
L'homme libre (G) : Souvent
situé à l’autre extrémité du mur, il doit par sa seule présence
"décourager" un certain nombre de combinaisons. Il a un rôle de
dissuasion.
SAUTE OU SAUTE PAS ?
Une tendance actuelle du football européen veut que les murs
sautent de plus en plus fréquemment sur les coups francs
adverses. Et c'est bien logique. A 20 mètres de la ligne de but, des
joueurs de grande taille qui sautent de surcroît, rendent inévitablement la tâche du tireur encore plus difficile. Toutefois, les
parades entraînant leur lot de contre-parades, certains tireurs
anticipent en choisissant de frapper sous le mur ! On se souvient par exemple du but de Ronaldinho en 2006 face au Werder
de Brême en match de poule de Ligue des Champions. Le
Brésilien avait en effet remarqué à l'aller que les joueurs composant le mur sautaient systématiquement… Bruno Valencony
précise : "chez nous, le mur ne saute pas. Il se grandit. Les joueurs
se mettent sur la pointe des pieds pour gagner quelques centimètres". Avant d'ajouter : "l'idéal serait peut être de sauter
pour gagner quelques centimètres, mais de telle manière qu’il
n’y ait pas la place suffisante pour la circonférence du ballon
entre la pointe des pieds des joueurs et le sol…". Une nouvelle
tendance ? Affaire à suivre.
45
SANTÉ
Comment aider vos joueurs
à lutter contre les allergies ?
■
Par Jean-Jacques
MENUET, médecin du sport
(www.medecinedusport
conseils.com/) Pollens et graminées. Certains de vos joueurs souffrent d’allergies
aux pollens et aux graminées ? Il est encore temps de prendre les
mesures nécessaires pour que celles-ci entravent le moins possible
leurs performances en cette fin d’exercice.
hinite, asthme, conjonctivite,
sinusite, fatigue, maux de tête,
nez bouché la nuit, éternuements…, les méfaits causés par les
allergies aux pollens et aux graminées, particulièrement vives en cette
fin de saison, affaiblissent les organismes de celles et ceux qui en sont
victimes. Or, certains de vos joueurs
sont peut-être concernés et risquent
par conséquent de se montrer moins
performants qu'à l'accoutumée.
Rappelez-vous qu'au maximum de
l’effort, un footballeur est amené à
ventiler 10 à 15 fois plus d’air que
d’habitude, et donc une proportion de pollens
et autres graminées similaire ! Ainsi, le joueur
allergique est perturbé par des complications
respiratoires, peu en adéquation avec la pratique d’une activité physique comme le football. De plus, la récupération est moins bonne
puisque le déficit en oxygène est autrement
plus difficile à combler. Pas question cependant de céder à la fatalité. Il existe en effet plusieurs moyens de lutter contre ces pathologies, et ainsi faire en sorte que votre effectif
réalise la meilleure fin de saison possible.
R
Privilégier les footings à allure
modéré au travail fractionné à
haute intensité
A l'entraînement d’abord, il apparait nécessaire d’alléger les charges physiques, de privilégier les footings à allure modérée, par exemple, au travail fractionné à haute intensité.
Accordez également plus de plages de récupération aux joueurs dits "à risques". Par ailleurs, adaptez si possible la planification de
vos séances à la météo. Et pour cause, il est
plus sage de s’entraîner après une journée pluvieuse, quand les pollens ne décollent pas du
sol, que par temps sec et venteux. Dans ce der46
nier cas, il est préférable de reporter la séance
pour vos joueurs en proie aux allergies. Il est, en
outre, peu recommandé de s’entraîner dans
les heures qui suivent une tonte de pelouse. A
l'inverse, si vous en avez la chance, les entraînements en altitude, à partir de 1000 mètres, ou
en bord de mer, sont vivement conseillés, car les
pollens n’y sont pas présents.
S’hydrater plus pour éviter
l’inflammation croissante des
muqueuses des voies respiratoires
En dehors des entraînements, les joueurs allergiques peuvent aussi appliquer les conseils
suivants pour ne pas altérer leur rendement :
• Aérer sa chambre tôt le matin et
tard le soir, en aucun cas dans la
journée pour éviter que les pollens
ne viennent remplir la pièce.
• S’hydrater plus que d’habitude
pour éviter l’inflammation croissante des muqueuses des voies respiratoires.
• Se laver les cheveux juste avant le
coucher, car ils constituent un
important réservoir de pollens.
• Laver la taie d’oreiller chaque jour
pour la même raison que précédemment.
• Porter des lunettes de soleil en dehors des
entraînements afin de limiter les risques de
conjonctivite.
• Ne pas laisser des habits portés dans la journée dans la chambre.
• Ne pas placer son lit à proximité d’une fenêtre.
• Ne pas rouler en voiture les vitres ouvertes,
surtout à la campagne.
• Se reporter régulièrement sur le site internet
http://www.pollens.fr/les-bulletins/bulletinallergo-pollinique.php pour se tenir au courant des prévisions de pollinisation au quotidien et agir en conséquence. ■
Attention aux corticoïdes !
Si les médicaments, collyres et autres gouttes nasales antiallergiques sont évidemment
recommandés en cas de gêne trop importante, attention au haut niveau à ce que le
médecin traitant ne prescrive pas des corticoïdes par voie orale (comme par exemple
le "Solupred®" et ses génériques) ou par voie injectable (comme le "Kénacort®"). Et
pour cause, tout joueur se verrait largement sanctionné si des traces de ces médicaments étaient décelées suite à un contrôle urinaire. Néanmoins, si le médecin le juge
nécessaire, il est possible de prescrire un corticoïde par voie nasale (pulvérisations). En
cas de doute, se reporter sur le site internet de l’AFLD (Agence Française de Lutte
contre le Dopage, www.afld.fr), qui répertorie l’ensemble des médicaments que le
sportif peut consommer sans danger.
TECHNIQUE
Le dribble
■ Par Nicolas MAYER,
Entraîneur des U17 au RC Strasbourg.
Efficacité. Le dribble est une arme individuelle redoutable. A condition
d'apprendre au joueur à la mettre au service du collectif.
Titulaire du DEF, du BE2, et du Certificat
d'Entraîneur Préparateur Physique.
Juin 1986, quart de finale de
Coupe du Monde contre
l’Angleterre… Suite à une course
de 60 à 70 mètres, 6 dribbles et 11 touches de
balle, Maradona marque un but inscrit à
jamais dans l’histoire du football. Elu par la
suite comme le plus grand but de l’histoire de
la Coupe du Monde par la FIFA, cet exploit
individuel illustre la capacité de ce joueur
d’exception à éliminer à haute vitesse ses
adversaires directs ; et cela au service de l’efficacité du jeu. Nombre de joueurs doués
pour éliminer leurs adversaires directs affirment avoir développé cette capacité de dribble dans la rue, dans la pratique du futsal,
dans des situations de jeu réduit ou encore
par inspiration et modélisation de ce qui se
22
faisait au plus haut niveau (Christiano
Ronaldo, Ribéry, etc...). Plus complexe qu’il
n’y paraît, le dribble est une motricité spécifique qu’il s’agit de valoriser à l’entraînement, surtout chez le jeune joueur. Car le
dribble renvoie à une problématique complexe du football : choisir entre jouer seul
ou avec un partenaire en fonction de la situation de jeu, de ce qu'elle commande.
Le dribble renvoie à une problématique complexe du football : choisir
entre jouer seul ou avec un partenaire en fonction de la situation de
jeu, de ce qu'elle commande.
Trop souvent dans les petites catégories, l’édu-
Différentes formes de dribble
Le dribble est une qualité essentielle visant à
sortir de la pression (espace / temps) ou encore
créer un décalage face à des défenses en place.
Plusieurs dribbles peuvent être mis en évidence :
• Le dribble d’attente pour protéger le ballon
(marquer la conservation).
• Le dribble de préparation (manœuvrer l’adversaire).
• Le dribble de réalisation pour concrétiser
une action.
48
Différentes formes existent comme le crochet,
le râteau, le double contact, le grand pont ou
encore la roulette. Mais, la richesse de ce
thème provient avant tout de la créativité du
joueur à tenter et inventer sans cesse de nouveaux gestes. Pour cela, il convient de mettre
en évidence à l'entraînement différentes surfaces de contact (intérieur, extérieur, semelle)
en y adjoignant les feintes (de corps, de frappe,
du regard, passements de jambe, variation du
rythme et changement de directions).
cateur insiste pour que le joueur "donne",
"lâche le ballon", et ce en toutes circonstances ou presque. Bien-sûr, mettre l'accent
sur le développement du jeu collectif est
essentiel. Mais cela ne doit pas se faire aux
détriments du développement créatif de
chaque joueur, pour qui la capacité à dribbler
peut apparaître comme un point fort qu'il
convient de préserver, d'encourager, et donc
d'entretenir… De plus, certaines situations
exigent que le joueur prennent l’initiative du
1 contre 1 pour créer le déséquilibre. En
résumé, toute la problématique du dribble se
situe dans l’enseignement et la valorisation de
ce geste difficile souvent relié à un acte individuel, mais qui constitue aussi, ne l'oublions
pas, une arme collective. ■
Corrections à apporter
• Des foulées courtes et rythmées en lien
avec un contact avec le ballon rapide, varié
et orienté.
• Une position des bras qui jouent un rôle
primordial dans l’équilibre sans cesse
modifié du joueur.
• Une jambe d’appui souple, très souvent
fléchie.
• Un corps penché, au-dessus de la balle.
• La capacité du joueur à bien fixer son adversaire (distance et moment).
1
2
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4
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9
10
Le contrôle
orienté
Le jeu de volée
Le jeu de tête
Le dribble
La conduite de
balle
La frappe (sur
enchaînement)
Les feintes
La frappe (coup
de pied arrêté)
L’amorti
La passe
3 exercices
SITUATION 1 :
SITUATION 2 :
SITUATION 3 :
CHANGER DE RYTHME POUR
ÉLIMINER SON ADVERSAIRE.
ASSOCIER LECTURE DU JEU, TRAJECTOIRE ET CHOIX DU DRIBBLE
DRIBBLE, CHOIX ET JEU EN
CONTINUITÉ
Départ en miroir. Chacun des 2 joueurs
enchaîne conduite et dribble sur les mannequins (ou piquets), avant de bloquer
son ballon dans le carré. L'éducateur
donne alors un signal (visuel ou auditif) à
l'un des deux joueurs (exemple : "coupelles bleues" !). Le joueur en question se
dirige vers le carré concerné, prend un ballon et essaye de franchir la zone adverse
défendue par le deuxième joueur. Utiliser
sa vitesse et utiliser la feinte !
Sur un terrain plus large que long avec 4
portes. 2 joueurs en attente, dos à la situation, prêts à disputer le duel. Au "top",
les joueurs se retournent, passent dans la
première porte, et jouent le duel (l'éducateur donne le ballon au premier qui
passe la porte). Pour marquer le point :
passer l'une des 2 portes adverses en
conduite de balle. Tacle interdit.
Sur un terrain plus long que large, avec
gardiens. Au signal, le joueur bleu (1) part
en condute de balle et dispute le duel avec
le joueur rouge (2). Une fois l'action terminée (frappe, but, récupération du ballon
par le joueur bleu), le joueur bleu (1) reste
et devient immédiatement défenseur
(changement de statut) face à un nouveau
rouge qui part (3)… Passer la ligne du
milieu pour frapper. Remarque : si la transition de l'attaquant (qui doit passer
défenseur) est trop longue, imposer une
contrainte au joueur qui part en conduite
(ex : contourner un plot placé sur le côté).
Variante :
- Le premier joueur qui bloque son ballon
(à condition que les 2 dribbles sur mannequins ont été effectués correctement, avec
feinte et changement de rythme) est attaquant.
Variante :
- Nature du départ des joueurs (de face,
assis, couché…).
- Jouer à 1 contre 2 et donner le ballon au
joueur qui est seul.
- Jouer à 2 contre 2 (le porteur du ballon
devra, en fonction de la situation, choisir
entre "y aller seul" ou servir de son partenaire).
Variante :
- 2 attaquants contre 1 défenseur (1 des 2
attaquants devient défenseur à la transition).
- 2 contre 2; 3 contre 2; 3 contre 3 (agrandir
l'espace de jeu).
Maîtrise de ses émotions et enjeux moteurs
Recommandations pour l'entraînement
En amont des enjeux moteurs, situons la place des composantes mentales dans la juste réalisation d’un dribble. Toute prise d’initiative
exige une bonne maîtrise de ses émotions (pression de l’adversaire,
temps disponible court), mais aussi une confiance en soi pour oser !
Ensuite, plusieurs problématiques motrices se posent au joueur :
Le dribble se travaille au travers de tous les jeux. Il est possible de
mettre des thèmes en place pour le travailler de manière plus spécifique
(marquage individuel, jouer obligatoirement vers l’avant, multitouche
libre / 1 touche, etc..). Ce travail du dribble est à lier avec celui des
feintes (richesse motrice) pour renforcer le déséquilibre de l’adversaire. La progressivité dans l'entraînement du dribble est la suivante :
• Changer de rythme et ajuster ses appuis en maintenant un équilibre
dynamique.
• Dissociation : regard / jambe, bras / jambe.
• Orientation : distance et moment de déclenchement du dribble.
• Anticiper et lire dans l’action la situation, le placement de l’adversaire.
• Sans opposition en insistant sur la vitesse, la vivacité du geste.
• Ajouter des obstacles à franchir.
• Présence d’un adversaire.
• Présence d’un adversaire et d’un partenaire (choix entre jouer seul ou
à deux).
49
JURIDIQUE
Tournois : pas de musique
sans déclaration !
■ Par Tatiana VASSINE
(cabinet RMS Avocats, spécialisé
en droit du sport), sous la direction de Redouane MAHRACH
(www.avocat-sport.fr).
SACEM. On a tendance à l'oublier, mais diffuser de la musique durant
les tournois de fin de saison répond à une réglementation stricte,
dépendante de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et
Editeurs de Musique).
l’approche du mois de juin,
nombreux sont les clubs à
organiser des tournois pour
clôturer la saison dans une
ambiance conviviale et terminer
sur une note positive. Pour rajouter
de la bonne humeur, un fond musical, tout au long de la journée, est
souvent de rigueur. Seulement
voilà, rappelez-vous que la diffusion de musique, chansons et
autres œuvres musicales ne peut
se faire à la légère. Si elle ne pose
pas de problème lorsqu’elle se fait
dans un cadre privé, elle est en
revanche soumise à certaines
règles lorsqu’elle intervient à l’occasion d’une manifestation
publique, ce qui est le cas d'un
tournoi. En effet, il s'agit ici d'œuvres soumises au droit de la propriété intellectuelle, ce qui signifie que leurs auteurs (et plus globalement toute personne ayant participé à leur création et à leur production)
sont rémunérés en fonction du nombre de
diffusions réalisé ! L’organisme principalement collecteur de ces droits est la SACEM
(Société des Auteurs, Compositeurs et
Editeurs de Musique) qui, ensuite, les reverse
à qui de droit. En d’autres termes, aucune
chanson, musique ou extrait musical ne peut
être diffusé sans donner lieu à rétribution
aux personnes ayant permis leur réalisation
et diffusion.
annuels (forfait sport amateur)
qui varient de 120 €à 462 €.
A
Des forfaits annuels qui varient de
120 à 462 euros
Les clubs de football disposent d’un processus de collecte simplifiée en raison du partenariat qui existe entre la SACEM et la FFF.
50
Risque de 300 000 euros
d'amende !
Pour les clubs qui auraient oublié
de procéder à ces formalités, il est
toujours possible d’en faire la
déclaration a posteriori, après le
déroulement du tournoi, mais ils
devront payer un forfait majoré.
Sans déclaration, et en cas de
constatation de l'infraction, le
club risque de voir sa responsabilité civile et pénale engagée pour
le chef de contrefaçon, et d’être
condamné à réparer le préjudice
subi, soit une amende pouvant
aller jusqu’à 300.000 €et 3 ans
d’emprisonnement(2). Il est donc
préférable que les clubs se mettent en conformité avec ces obligations afin de pouvoir librement
agrémenter le fond musical de leur
tournoi, passant de Claude François
au dernier tube de Lady Gaga… ■
Un formulaire de déclaration a justement
été mis en ligne à cet effet sur le site de la
SACEM pour permettre à tout club qui souhaite animer une rencontre, un tournoi, ou
une autre manifestation sportive avec de la
musique, de procéder aux déclarations
nécessaires (http://www. sacem.fr/clipo/
index.do?id= menu.pmmfo). A la suite de
cette déclaration, le club sera contacté par la
SACEM qui lui fera parvenir un devis chiffré et lui demandera la liste des œuvres diffusées. Les tarifs varient en fonction du
caractère payant ou non de la manifestation. Les premiers forfaits s’élèvent à environ
50 €TTC (1). Il existe également des forfaits
(1) Pour bénéficier de ce forfait, l’entrée à la
manifestation doit être gratuite ou payante mais
jusqu’à huit euros, et dans ce cas se dérouler sur
une seule journée dans une enceinte délimitée ne
pouvant accueillir plus de trois mille spectateurs.
(2) L 335-1 à L 335-10 du Code de Propriété
Intellectuelle (CPI): "Les infractions aux droits
d’auteur sont sanctionnées pénalement" ; L 3352 CPI : "Outre des sanctions civiles, la violation
des droits d’auteurs est également constitutive
du délit de contrefaçon punie d’une peine de
300 000 €d’amende et de 3 ans d’emprisonnement".
TABLEAU NOIR
Jouer le hors-jeu ou
le hors-jeu ?
■ Par Jacky BONNEVAY,
entraîneur professionnel. Hors-jeu ou pas hors-jeu ? Tous niveaux confondus, la loi 11, celle
du hors-jeu, est celle qui inspire le plus de commentaires… et de
contestations. Cependant, sous l’œil expert de Jacky Bonnevay, (élu
meilleur entraîneur de Ligue 2 par ses pairs en 2002), elle prend une
dimension technico-tactique qui dépasse de loin la simple règle d’arbitrage. Explications.
our les entraîneurs de ma génération, il est impossible de
parler de la mise hors-jeu de l’adversaire sans évoquer le
Milan AC d’Arrigo Sacchi. A la fin des années 80, la défense
milanaise orchestrée par Franco Baresi prenait les attaquants
adverses au piège du hors-jeu avec une régularité de métronome.
Un peu plus tôt, dans le courant des années 70, les Hollandais de
l’Ajax d’Amsterdam avait révolutionné le football en s’appuyant
sur le fameux "football total" dont le hors-jeu était une pierre
angulaire. De nos jours, je ne vois pas vraiment d’équipes de haut
niveau cherchant à mettre les attaquants hors-jeu. L’immense
majorité des formations privilégie désormais la défense à plat.
P
>"Défense à plat et remontée en ligne : bien saisir la
nuance…"
Dans les deux cas, il s’agit de tirer profit de la loi XI, mais selon des
modalités bien différentes. L’usage de la défense à plat "raccourcit" l’équipe, réduit les espaces entre les lignes et favorise donc
indirectement la récupération du ballon alors que la mise hors-jeu
de l’adversaire vise à récupérer directement le ballon par l’obtention d’un coup-franc. Il convient de bien noter la nuance dans
la mesure où elle induit des comportements défensifs bien différents. Jouer le hors jeu signifie que l’on piège l’adversaire en
remontant soudainement et de façon coordonnée tandis que la
défense à plat vise à empêcher l’adversaire d’effectuer des appels
dans la profondeur avec l’aide du hors-jeu. En d’autres termes
encore, la défense à plat est une animation défensive du jeu à
part entière tandis que la mise hors-jeu s’apparente plus à une spécificité du jeu. Aujourd’hui, la tendance peut se résumer de la
façon suivante : "on ne joue pas le hors-jeu, mais on s’appuie sur
le hors-jeu".
>"La recherche de la mise hors jeu ne peut s’envisager
que sur des périodes courtes et ciblées dans le cadre
d’un plan de jeu déterminé"
Doit-on pour autant en conclure que la mise hors-jeu de l’adversaire est tombée aux oubliettes ? Vraisemblablement non, mais
son usage se limite aujourd’hui à des conditions bien particu54
lières dans le cours du match : lorsque l’équipe ne dispose plus que
de 10 minutes pour remonter un but par exemple ou bien encore
lorsque la défense se trouve en infériorité numérique dans certaines situations de jeu. Dans tous les cas de figure, il m'apparait que la recherche de la mise hors jeu des attaquants ne peut
s’envisager que sur des périodes courtes et ciblées dans le cadre
d’un plan de jeu déterminé. Mais où va-t-on essayer de piéger
l’adversaire ? Il existe en effet des zones plus ou moins sensibles.
La définition même de la loi du hors jeu réduit en effet le champ
d’application à sa propre moitié de terrain. Encore faut-il bien
appréhender que plus la mise hors jeu de l’adversaire est proche
de la ligne médiane et plus il demeure du temps et de l’espace
pour le retour du défenseur au cas où le juge de touche ne lève pas
son drapeau… Une équipe jouant le hors jeu aux abords des 30
mètres s’expose ainsi à l’irrémédiable pour peu que la remontée
des défenseurs soit mal coordonnée.
>"Le profil des défenseurs centraux influence les
options tactiques"
A ce titre, le profil des défenseurs influence directement les options
tactiques. Je pense notamment aux joueurs défensifs de l’axe.
Une charnière centrale constituée de joueurs rapides sera plus
encline à s’aligner à hauteur de la ligne médiane tandis qu’une
paire de défenseurs centraux plus lents privilégieront des options
défensives plus basses afin de ne pas être pris par la vitesse des
attaquants sur des ballons joués dans leur dos. Il convient de souligner également le rôle du gardien qui sera chargé d’endosser le
rôle de libéro en gérant la profondeur. Un point me semble essentiel à soulever : lorsqu’une équipe décide de jouer le hors-jeu,
l’ensemble des joueurs mais plus encore les défenseurs doivent
avoir une connaissance claire des starters et des anti-starters.
Autrement dit, sous quelles conditions l’équipe va remonter et
dans quelles autres elle doit rester en place. La première concerne
le cadrage du porteur du ballon.
>"Starters et anti starters"
En effet, la remontée défensive est pleinement conditionnée par
s’appuyer sur
la mise sous pression des milieux de terrain adverses par nos propres milieux de terrain. Le porteur du ballon ne doit absolument
pas avoir le loisir de distiller un ballon tranquillement dans le dos
des défenseurs tandis que ceux-là remontent. Lorsque c’est le
cas, les attaquants se retrouvent alors lancés en pleine vitesse
dans le sens du jeu face au gardien. Déconvenues garanties ! Si l’on
résume sommairement, l’adversaire cadré peut constituer un
starter de remontée tandis que l’adversaire bénéficiant de temps
pour s’organiser avec le jeu face à lui est l’anti-starter par excellence (voir schéma 1 et 2). Comme on le voit, la volonté de mettre
l’adversaire hors-jeu est une tactique à risques. D’une part parce
Comme évoqué, la mise hors-jeu de l’adversaire est conditionnée par des starters. Le premier de ceux-ci étant le
cadrage du porteur du ballon. Ici, sur le schéma, le porteur
du ballon est mis sous pression par les milieux de terrain.
La défense peut donc remonter au moment de la passe
pour mettre l’attaquant hors-jeu. A noter la position
avancée du gardien prêt à intervenir au cas où le hors jeu
ne soit pas signalé.
qu’elle oblige tous les défenseurs à agir de manière parfaitement
synchrone mais aussi, pour une autre part, parce qu’elle délègue
la responsabilité de l’action aux arbitres du centre et de touches,
dont on sait qu'ils ne sont pas toujours au point, surtout à un
niveau amateur… Par ailleurs, elle nécessite du discernement
tactique et bien souvent la présence d’un chef charismatique de
défense afin d’organiser l’ensemble. Elle permet cependant une
récupération immédiate et sans effort du ballon. Elle doit à mon
sens faire partie des options de jeu envisageables et donc, à ce
titre, être évoquée et travaillée de temps à autre dans le cadre
de la planification et de l’acquisition des savoirs collectifs. ■
Anti-starter. A l’inverse, sur une passe en retrait (A pour B),
le milieu de terrain dispose de tout le jeu devant lui et du
temps nécessaire pour adresser une passe dans la profondeur. La remontée dans le mauvais tempo de la défense
occasionnera un 1c1 face au gardien.
55
UNE SÉANCE AVEC…
Philosophie. Quelques jours avant que les U19 de l'OGC Nice ne remportent la Coupe Gambardella
aux dépens de l'AS Saint-Etienne, VESTIAIRES était sur la Côte d'Azur pour assister à une séance des U17,
dirigés par Manu PIRES, le Directeur du centre de formation.
anu Pires, c'est
d'abord une
rencontre.
Celle d'un homme
posé, affable, loin des
clichés de l'entraîneur
bourru, aigri parfois. Le
technicien aime les
gens, et ça se voit.
Lorsqu'il parle de ses
U17, il le fait toujours
avec un ton paternel, le
regard bienveillant.
"Mon obsession en tant
que formateur, c'est de
comprendre le joueur
en essayant de me mettre à sa place. De quoi
a-t-il besoin ? Que peutil ressentir face à telle
ou telle situation ?
Qu'aurai-je fait à son
âge ? Que puis-je faire aujourd'hui pour
lui ? Ma vocation n'est pas d'imposer, de
faire preuve d'autoritarisme, mais de
répondre aux attentes en tenant compte
du caractère, de la personnalité, et de la
culture de chacun.On est là pour accompagner le joueur, l'orienter, l'aider… On
ne le forme pas". Le ton est donné. Manu
Pires fait partie de ces entraîneurs qui ne
peuvent pas concevoir de "travailler" sur le
footballeur en faisant fi de l'humain.
Récemment, il déclarait dans un média
local :"ma fierté, ce ne sont pas les joueurs
qui réussissent.Car après tout, c’est mon
M
job. Ma fierté, c’est de recevoir des messages d’adultes qui n’ont pas percé mais
qui, des années plus tard, me remercient
pour ce que j’ai pu leur apporter dans
leur vie d’homme et dans leur vie professionnelle, en termes de rigueur, de discipline, de respect".
>"Ici, pas de planification. On ne
veut pas être prisonnier de
cycles de travail"
Depuis le 28 avril, il y en a une autre,
qui concerne le rectangle vert cette
2011-2012 : le parcours
des Aiglons en Gambardella
64e de finale : Nice – Ajaccio
32e de finale : Gignac – Nice
16e de finale : Louhans-C. – Nice
8e de finale : Nice – Monaco
Quart de finale : Nice – Troyes
Demi-finale : Nice – Nantes
Finale : Saint-Etienne – Nice
56
0-0 (8 tab à 7)
1-4
0-4
2-1
3-1
1-0
1-2
fois. Les U19 de l'OGC
Nice ont remporté la
Coupe Gambardella
aux dépens de l'AS
Saint-Etienne. La première "Gambarde" des
Aiglons ! Historique.
Forcément, Manu
Pires y est pour
quelque chose. Ces
joueurs qui ont brandis le prestigieux trophée au Stade de
France, il les a tous eu
sous ses ordres.
Quelques jours avant
la finale, il nous
confiait : "depuis que
je suis là, c'est la première fois qu'on la (la
Coupe Gambardella,
NDLR) joue vraiment. Les années précédantes, on avait
dû faire monter des jeunes pour renforcer l'équipe réserve… Cette saison,
comme la CFA2 va mieux, on dispute
la compétition à fond. On verra bien".
On a vu. Le succès vient récompenser
toute une politique de formation dont
Manu Pires est le garant depuis son arrivée sur la Côte d'Azur, il y a cinq ans.
Une approche du travail de formation
qui diffère de celle d'autres clubs tels
que Sochaux ou Bastia, par exemple,
que l'on a déjà visité par le passé. Ici,
pas de planification d'entraînement.
Les semaines se suivent
e t n e s e re s s e m bl e n t
pas. "On ne veut pas
être prisonnier de
cycles de travail. Nous
individualisons au
maximum l'entraînement en nous référant
au match, et en particulier aux manques
constatés".
LES U17 DE L'OGC NICE
>"La semaine, on fait des focus
sur les joueurs, on individualise
beaucoup"
En d'autres termes, les éducateurs travaillent et corrigent inlassablement les
carences de chaque individualité, en
s'appuyant sur la compétition. "Au
début, j'ai fait comme tout le monde,
j'archivais mes séances. Désormais,
je travaille toute la saison avec seulement quelques exercices, essentiellement du jeu, à l'intérieur desquels on
travaillle la technique, la tactique, le
physique, le mental, en prenant soin,
toujours, d'intervenir sur l'individu,
ce qui nécessite évidemment de bien le
connaître". L'éducateur doit donc être
capable, après chaque match, de lister
ce qui n'a pas été chez le joueur. Si un
attaquant excentré ne percute pas suffisamment par exemple, toutes les corrections et encouragements tourneront
autour de cet aspect durant la semaine.
"On fait des focus sur le joueur, lequel
sait sur quoi on va travailler en ce qui
le concerne. Il est donc plus attentif,
cela a du sens pour lui". Une recette
qui a déjà fait ses preuves. Et ce n'est
sans doute pas fini, car les 67 joueurs
actuellement en formation à l'OGC
Nice, tous issus ou presque du bassin
méditerranée, bénéficieront d'un nouveau camp d'entraînement à l'horizon
2014. "Nice est à l'aube d'une politique
de formation très forte" . ■
"Une expérience qui m'a transformé…"
Ancien défenseur ayant porté, entre autre, les couleurs d'Amiens (Ligue 2), Manu Pires a entraîné les U17 nationaux du club picard
lorsqu'il a raccroché les crampons. C'est là que le natif de Saint-Quentin (02), influencé par le jeu du FC Nantes et "très respectueux du
travail effectué à l'AJ Auxerre, qui avait un projet de jeu cohérent dans toutes les catégories", y a vécu sa première expérience d'entraîneur/formateur. "J'ai notamment un souvenir qui a marqué. Une saison, à Amiens, nous avons connu quatre à cinq mois d'intempéries ! La ville avait fermé l'accès aux terrains. Nous nous sommes donc réfugié dans un gymnase où nous avons pu effectuer essentiellement un travail technique, hormis le jeu long, à travers des jeux principalement. En quelques mois, j'ai constaté une progression
extraordinaire de mes joueurs ! Cette expérience a transformé mes convictions d'entraîneur. Aujourd'hui, je ne conçois le travail technique, tactique, physique, mental, qu'à travers des formes jouées". Après avoir pris la direction du centre, Manu Pires rejoint l'OGC
Nice en 2007 en qualité, là encore, de patron de la formation. On connaît la suite…
Suite page suivante 
57
UNE SÉANCE AVEC…
SITUATION 1 : ANTICIPATION
DES DÉPLACEMENTS
25
minutes
5 joueurs (dont 3 au milieu) sur un espace de jeu de 35
x 25 mètres. Plusieurs ateliers identiques sur le terrain. La situation part du joueur A, lequel donne à
un milieu qui sollicite le ballon. Les deux autres
milieux de terrain s'adaptent aux mouvements de
leurs partenaires (déformation du milieu) pour finir
avec E dans l'espace ou dans les pieds. Faire 4 thèmes
(4 circuits de passe différents) de 6 minutes.
Critères de réalisation :
- Passes claquées/
appuyées; mouvement/disponibilité;
prise d'information
(voir avant de recevoir);
déplacements coordonnées…
SITUATION 2 : RECHERCHE
DE LA POINTE/DISPONIBILITÉ
2 équipes de 10 joueurs (à leur poste, dans un système en 4-2-3-1) sur un terrain de 35 x 25m. Jeu de
conservation en zone. Les joueurs sont fixes dans leur
zone. Progression de la base défensive jusqu'à l'attaquant. Un aller-retour = 1 pt. Séquence de 6 minutes.
58
25
minutes
VARIANTE (3 fois 6 minutes) :
- Supprimer la ligne du milieu (donc 2 contre 2 en
zone centrale)
- Supprimer les 3 lignes intérieures (voir schéma). Les
joueurs extérieurs peuvent défendre entre eux.
- Ajouter 2 buts. Travail de finition.
LES U17 DE L'OGC NICE
SITUATION 3 : JEU
D’APPLICATION À 8 CONTRE 8
25
minutes
Jeu à 11 contre 11 sur un demi-terrain. Jeu libre.
Travailler les automatismes par ligne. Faire 2
périodes de 12 minutes. Pour l'éducateur : valoriser le jeu vers l'avant, encourager la percussion des excentrés.
Etirements
12
minutes
59
FOOT D'ANIMATION
TOURNOIS : Et si on sortait un peu
N
écessité de se renouveler. Les mois de mai-juin et leur cortège de tournois… Parmi tous ceux auxquels participent les équipes de votre catégorie, il y a le votre, celui organisé par le club. Celui auquel on vous a
demandé de mettre la main à la pâte. Une manifestation synonyme d'amusement pour les jeunes qui doivent
se faire une joie d'y participer. "D'où la nécessité de ne pas considérer ces instants sous le seul angle technique ou
celui de la compétition pure", souligne Véronique Bernard, la CDFA du district Rhône Durance. Le message est clair :
"Ces journées sont toujours plus intéressantes dès lors qu’elles sont placées sous le signe de la convivialité et que
les organisateurs font un effort d’imagination pour sortir des sentiers battus". Et puis tous les éducateurs,
joueurs et… parents vous le diront : le plus difficile dans les tournois, c'est le temps d'attente entre deux matches,
parfois très (trop) long. Alors pourquoi ne pas le combler ? Pourquoi ne pas organiser des ateliers ludiques en marge
de l'épreuve ? Conduite de balle, tirs de précision… Il revient simplement aux organisateurs d'opérer un roulement
par équipe dans l’organigramme même du tournoi. Exemple : à 10h15, après leur match contre Y, l’équipe X se rend
à l’atelier. Cette manière de procéder maintiendra une animation annexe permettant aux joueurs (sans trop se fatiguer) de ne pas trouver le temps trop long, et évitant qu'ils se dispersent… Voici quelques exemples d'ateliers :
• LES TIRS DE PRÉCISION
L’idéal est bien sûr de posséder les bâches quadrillées à cet
usage et une cage mobile solidement arrimée dans un coin du
stade. Dans le cas contraire, des cerceaux et des piquets feront
l’affaire (voir schéma). Chaque joueur dispose de 3 à 5 ballons
pour marquer le plus de points possibles pour son équipe.
Veiller simplement à assurer du r ythme afin que la file
d’attente ne s’allonge pas. Un dirigeant (ou un parent) est en
charge de l’atelier.Totaliser le nombre de points. A l’issue du
tournoi, l’équipe dont les joueurs ont été les plus habiles remporte le "challenge de la précision".
celle-ci
- Finir par un tir de précision donnant lieu à un bonus de temps
dans un cerceau positionné dans la lucarne.
- Etc…
• LE FOOT PÉTANQUE
Le principe est on ne peut plus simple : on joue à la pétanque,
mais au pied, et avec des ballons de foot ! Utiliser une balle de
tennis ou un petit ballon coloré pour faire le "cochonnet". Puis
formez des doublettes ou triplettes selon le nombre de joueurs.
Chaque club s'affronte, sur 4 mini-terrains côté à côte (4 triplettes, par exemple, par équipe, soit 12 joueurs). 1 ou 2 ballons
par joueur (selon le nombre). Utiliser des ballons différents
entre les deux équipes qui s'affrontent. On peut tirer, pointer… Amusement garanti.
• LE PARCOURS "FOU" CHRONOMÉTRÉ
Et si l’imagination prenait le pouvoir ? Sur le même principe que
l’atelier précédent, on peut imaginer un parcours de conduite
de balle sortant de l’ordinaire, à l’image des parcours des minigolfs. Les joueurs réalisent le parcours à titre individuel et les
meilleurs temps à la fin de la journée remportent une coupe, un
T-Shirt ou une place pour le prochain match du club professionnel du coin. Quelques idées entre autres :
- Utiliser des tables couchées, servant de "renvois ballon" dans
le tracé du parcours.
- Le joueur en conduite doit faire un petit pont à des chaises.
- Utiliser des tuyaux sur le parcours. Le joueur envoie le ballon d’un côté et le récupère de l’autre.
- Faire passer le ballon au dessus d’une haie puis ramper sous
60
• LE QUIZZ FOOT
L'idée de cet atelier est de faire travailler un peu les méninges.
Chaque équipe doit nommer un capitaine qui sera chargé de
faire la synthèse des avis de tous ses coéquipiers, avant de donner la réponse à l'animateur. Ce dernier doit poser une série de
10 à 20 questions portant sur l'actualité du football de haut
niveau, les lois du jeu, les caractéristiques de telle ou telle star
du ballon rond, etc… L'équipe vainqueur sera naturellement
celle qui aura obtenu le plus de réponses justes. ■
des sentiers battus ?
Une alternative aux penalties
C’est une tradition. Pour ne pas dire une institution. A l’issue de la
rencontre (hors matches de poule), en cas de match nul, les équipes
tirent les penalties. Cependant, les coups de pied au but ne sont pas les
seules possibilités pour départager deux équipes. Véronique Bernard
propose une alternative originale (voir schéma). Un spectacle à part
entière ! "Le tout est de pouvoir disposer de l’espace nécessaire pour
installer deux parcours absolument identiques. Les deux camps désignent de 3 à 5 participants pour défendre les couleurs de leurs équipes
à l’instar d’une série classique de penalties. Veiller à bien expliquer les
règles pour ne pas donner lieu à des contestations. Les premiers
relayeurs de deux formations partent en conduite de balle au signal du
responsable de l’atelier. Ils doivent réaliser le parcours le plus rapidement possible, puis stopper le ballon dans le cerceau. Lorsque le ballon est arrêté, le deuxième joueur s’élance. L’équipe gagnante est
celle dont le dernier relayeur est parvenu à immobiliser le ballon en
premier".
Et si on s’occupait un peu des parents… ?
La réussite d’un tournoi tient bien souvent à
quelques paramètres bien connus. Parmi
ceux-ci nous pouvons citer la météo, l’esprit et
l’organisation générale, la qualité et la clarté
de la communication des informations ayant
trait au déroulement, la bonne humeur et la
serviabilité des dirigeants. Par ailleurs, il est
d’usage de dire que lorsque les enfants s’amusent bien, les parents sont contents. Mais on
oublie trop souvent de réaliser que l’inverse
est tout aussi vrai. Et si on donnait l’occasion
aux parents de se bouger un peu ? Le seul
risque étant que cette animation risque
quelques minutes durant de voler la vedette
aux enfants !
- Le "concours poubelle"
Facile à mettre en place, cet atelier destiné
aux adultes ne manquera pas d’élever le
niveau sonore du tournoi avec les enfants
trop contents de voir leurs parents "s’affronter". Le positionner par exemple au moment
de la pause repas et l’annoncer à plusieurs
reprises au micro. Bref, en un mot, le faire
mousser. Définir un nombre de parents représentant le club (5 au minimum). Dans l’ab-
solu, chaque club doit être représenté. Dans
un temps donné (exemple 3 minutes), les
parents doivent frapper le ballon (main-pied)
et viser une poubelle située contre un mur.
Soit directement, soit avec l’aide du mur.
Chaque participant de l’équipe a droit à 5
essais. A la fin du temps imparti, ou après un
certain nombre d’essai déterminé, comptabiliser le nombre de "paniers" réalisés. En cas
d’égalité, le meilleur temps l’emporte.
Commenter le concours au micro et ne pas
oublier de récompenser l’équipe des parents
vainqueurs !
61
FUTSAL
Comment travailler
l’aspect défensif ?
■ Par Clément GALIEN,
Ancien entraîneur du Kremlin
Bicêtre United (championnat de
Principes individuels et collectifs. Quel est le contenu du travail
défensif proposé en futsal ? Les réponses avec Clément Galien, exentraîneur du Kremlin Bicêtre United, champion de France en 2010.
France).
u’il soit traité sur tout ou une partie
de la séance, il m'apparaît nécessaire
que le travail défensif soit abordé à
chaque entraînement, individuellement
et/ou collectivement. Et pour cause, en futsal,
les principes défensifs sont au moins aussi
importants que les principes offensifs, si ce
n’est davantage, car une bonne assise favorise la récupération de balle et donc le jeu
de contre attaque, dont on connait l’importance au sein de la discipline. Si chaque
Q
joueur doit être capable de marquer et par
conséquent travailler devant le but à l’entraînement, chacun doit aussi savoir défendre
! Dans ce domaine, le joueur de futsal doit
d’abord être au point sur le plan tactique. Il
lui faut avoir intégré l’ensemble des schémas de jeu et des combinaisons défensives qui sont nombreux en futsal - et savoir appréhender le déplacement de ses adversaires et
de ses partenaires afin d'effectuer les bons
choix.
>Comme dans le domaine offensif,
où chaque joueur doit être
capable de marquer, chaque
individualité doit savoir défendre
Il est demandé par ailleurs au joueur de futsal d'afficher de véritables qualités mentales,
nourries par la volonté de livrer un combat dans le un contre un notamment - avec un
engagement total, tout en faisant preuve de
sérénité et de calme face aux coups qu’il est
4 exercices de travail
SITUATION 1 : un contre un
Objectifs. Apprendre à défendre.
Organisation/règles. Sur un demi-terrain divisé en deux parties
égales dans la longueur, placer un attaquant (jaune) et un défenseur
(bleu) dans chacune des deux parties. Le passeur, situé derrière la
ligne médiane, doit trouver l’attaquant (alterner partie gauche et
partie droite). Au défenseur de s’adapter ensuite à la situation,
dès la passe vers l’attaquant, pour tenter de récupérer le ballon.
S’il y parvient, il doit marquer dans l’un des deux buts.
62
SITUATION 2 : défendre en infériorité numérique
Organisation/règles. Sur demi-terrain, un des 2 défenseurs (bleu)
doit aller toucher la ligne médiane avant de revenir dans le champ
où son partenaire est face à 2 attaquants ! Le défenseur doit gagner
du temps (recul frein) pour permettre le retour de son coéquipier. Si
les défenseurs récupèrent le ballon, à eux de marquer dans l’un
des trois buts.
Variante. Ajouter un attaquant pour compliquer la tache.
hors de portée ! Par ailleurs, techniquement
parlant, la maîtrise défensive du geste, à savoir
rester debout, utiliser son corps et ses épaules
pour entraîner son vis à vis dans une zone où il
ne sera pas dangereux, l’utilisation du recul
frein…, sont autant d’éléments à travaillerrégulièrement, sachant que tout tacle est proscrit. Ce dernier n'est toléré qu’en dernier
recours pour éviter qu’un ballon ne sorte des
limites du terrain par exemple, ou qu’il n’entre
dans le but. Des situations très rares en futsal,
ce qui explique que le tacle n’est jamais
abordé durant les séances.
>On insiste beaucoup sur les relances qui
susceptible de recevoir de la part de l’adversaire. Dans le domaine athlétique maintenant,
il est impératif que le joueur de futsal, nécessairement réactif à la perte de balle, soit en
mesure de répéter les sprints sur distancescourte. En effet, une demi-seconde d’égarement suffit à ce que l’adversaire vous mette
permettent d’aller vite vers l’avant et
de mettre ainsi l’adversaire en danger.
Enfin, nous insistons beaucoup sur les relances
qui permettent d’aller vite vers l’avant et de
mettre ainsi l’adversaire en danger. Sur le plan
collectif, maintenant, il est indispensable d’ac-
corder une part non négligeable à la mise en
place défensive dans le cadre du match à venir,
en fonction notamment du système de jeu
prôné par l’adversaire. Va-t-on jouer en marquage individuel, de zone ou mixte ? Chacun
de ces systèmes a ses propres avantages et
inconvénients.Tout dépend du projet de jeu
que le coach entend privilégier. Le marquage
individuel est facile à mettre en place, mais
s'avère contraignant sur le plan physique. Par
ailleurs, quand un joueur se fait éliminer, l’adversaire se trouve vite en position favorable. La
zone, elle, nécessite un certain sens tactique,
mais développe l’entraide, la solidarité, etc...
En général, plus on a de densité autour du porteur du ballon, plus on a de chances de le récupérer et se mettre en situation favorable de
contre-attaque. La notion de prise à deux ou
trois du porteur de balle, la communication
avec le gardien de but, font aussi partie des
caractéristiques défensives collectives qu’il
convient de maîtriser. . ■
défensif
SITUATION 3 : récupération
collective du ballon
Objectifs. Mise en
place d’un schéma
tactique.
Règles/organisation. Sur ¾ de
terrain, les jaunes
font tourner le
ballon dans la largeur (conservation). A la récupération, les bleus,
placés en fonction
de ce que le coach
souhaite mettre
en place sur le
plan défensif, se
projettent vite
vers l’avant pour
aller marquer
dans l’un des deux
buts.
SITUATION 4 : opposition
Objectifs. Mise en
application dans le
jeu.
Règles/organisation. L’équipe qui
défend (bleu) doit
être en bloc bas. A
la récupération du
ballon, les jaunes
doivent rapidement se positionner en configuration défensive.
Variante. Varier la
hauteur du bloc
défensif.
Variantes. Les
jaunes jouent
dans la largeur et
la profondeur.
Faire varier la hauteur du bloc.
63
Football francophone
QUEBEC
Séance pour 64 joueurs
Les entraîneurs au Québec sont habitués à devoir composer avec des
joueurs en nombre à l'entraînement. Pas toujours facile dans ces conditions de trouver l'organisation.Aussi, la Fédération de Soccer du Québec
(FSQ) a publié le mois dernier à l'attention de ses éducateurs, un exemple
de séance pour un effectif de 64 joueurs en football d'animation. Sur un terrain à 11 découpé en 8 zones identiques, 8 groupes de 4 joueurs pour
un total de 8 encadrants/accompagnateurs (1 par zone) dirigés par 1
éducateur.Travail de 10 minutes par atelier.
Atelier A1 (et B1) : jeu à 4 contre 4 avec gardiens (libre).
Atelier A2 (et B2) : circuit de coordination (cerceaux, piquets, petites
haies, lattes…).
Atelier A3 (et B3) : travail technique de passe et va.
Atelier A4 (et B4) : Jeu multibuts à 4 contre 4 sans gardien.
Jeandupeux en visite
as moins de 80 entraîneurs québécois ont
assisté à la formation donnée par le conseiller du président Henri Legarda (Mans FC), Daniel
Jeandupeux, à l'occasion du carrefour des entraîneurs qui a eu lieu le 5 avril dernier.
P
Code de l'esprit sportif québécois
a Fédération de Soccer du Québec (FSQ) a
publié récemment un "code de l'esprit sportif québecois" destiné aux parents et joueurs
de football. Une charte de laquelle nous pourrions bien tous nous inspirer, notamment celle
à l'attention des parents. La voici :
L
- Je ne forcerai pas mon enfants à prendre part à
des activités sportives.
- Je me rappellerai que mon enfant fait du sport
pour son propre plaisir, et non pour le mien.
- J'encouragerai mon enfant à respecter les
règles et à résoudre les conflits sans agressivité
ni violence.
- J'enseignerai à mon enfant qu'il est aussi important de donner le meilleur de soi-même que de
gagner, de sorte qu'il ne sera jamais déçu par le
résultat d'un match ou d'une manifestation sportive.
- Je donnerai chaque fois à mon enfant le sentiment qu'il est un gagnant, le félicitant pour sa
BELGIQUE
Trouver la profondeur
oici un exercice régulièrement utilisé par Hugo Broos,ancien entraîneur
à Bruges,Anderlecht, Genk, ou encore Trabzonspor. Le principe : jeu à 8
contre 8 avec gardiens. L'équipe qui attaque doit trouver un partenaire
dans la profondeur en effectuant une passe dans une des trois portes pour
pouvoir franchir la ligne médiane et aller marquer (attention au hors-jeu).
L'autre équipe doit défendre en bloc pour éviter toute passe dans l'une
des trois portes.A la récupération du ballon, elle doit marquer.
V
Un nouveau site pour l'URBSF
'Union Royale Belge des Sociétés de Football s'est offert un lifting de son
site Internet. L'information y apparaît désormais plus claire et mieux hiérarchisée. Un coup d'œil ? Rendez-vous sur : www.belgianfootball.be
L
Le saviez-vous ?
e regretté Raymond Goethals est reconnu en Belgique pour une situation
d'entraînement qu'il a répété maintes fois avec ses différentes équipes :
une attaque/défense à 11 contre 10, par vagues (ballon récupéré par
l'équipe qui défend = rendu à l'équipe qui attaque pour une nouvelle
séquence ou "vague") dans laquelle l'équipe à 10 jouait comme si elle
devait s'adapter à une expulsion.Ainsi, pendant 5 ou 10 minutes, le technicien enlevait un joueur-clé en défense ou un au milieu ou en attaque… et
demandait aux partenaires de s'adapter pour défendre le but. Un exercice
à priori simpliste mais qui, à force de répétitions, était paraît-il très efficace en cas d'expulsion ou voire d'absence d'un joueur majeur.
L
64
sportivité et sa persévérance.
- Je ne ridiculiserai jamais ni n'agresserai jamais
verbalement mon enfant parce qu'il a commis
une erreur ou perdu une compétition.
- Je ne mettrai jamais en doute le jugement ou
l'honnêteté des officiels (arbitres) en public.
- J'appuierai tout effort visant à supprimer la
violence verbale et physique dans les activités
sportives destinées aux enfants.
- Je respecterai les entraîneurs bénévoles qui
donnent de leur temps pour offrir des activités
sportives à mon enfant, et je leur témoignerai
de la gratitude.
SUISSE
"La Suisse, c'est le paradis pour un éducateur"
Interview. Instructeur à l'Association Suisse de Football, Eric SEVERAC est responsable de la préformation au Team Meyrin
Genève. Habitant à Saint-Julien-en-Genevois (74), il entraînait la saison dernière à Evian Thonon Gaillard (U15).
compris chez les petits. Vous
avez donc les mêmes problèmes
en Suisse ? Oui, l'évolution de la
société amène aussi des débordements en Suisse. Pour contrer ces
phénomènes, deux pistes sont suivies : d'une part le développement
de programmes encourageants le
fair-play, le respect, la lutte contre
la violence, avec des manifestations
tout au long de la saison; et d'autre
part un mode de compétition où les
résultats ont peu de conséquences
sur la saison suivante : pas de relégation dans le football d'élite, inscription par les clubs de leurs équipes
aux niveaux choisis tous les 6 mois
dans le football de base...
Si vous deviez comparer le football des jeunes en suisse à celui
en France, que diriez-vous ? Je
vois deux différences fondamentales : les structures et le public. Sur
le plan des structures, la Suisse c'est
le paradis pour un éducateur ! Des
terrains synthétiques, des salles
pour l'hiver, des compétitions bien
orchestrées… En France, l'organisation est parfois "olé-olé", et les
équipements pas toujours à la hauteur. En ce qui concerne le public, je
dirais que le football est une institution en France, alors qu'en Suisse
il est un sport parmi d'autres. Par
conséquent, les jeunes ne viennent
pas avec les mêmes motivations.
Pour résumer, la Suisse détient à
mon sens la bonne recette, mais il
manque parfois les ingrédients…
Et au niveau des contenus d'entraînement ? Les méthodes sont
sensiblement les mêmes, même si
en Suisse nous privilégions davantage la polysportivité chez les plus
jeunes.
La DTN, en France, milite pour
une déstructuration de la séance
visant à se rapprocher du football de rue et donner ainsi la
priorité au jeu. Qu'en est-il de
l'autre côté de la frontière? L'ASF
a mis en place la méthode GlobalAnalytique-Global, il y a 20 ans : des
jeux ou formes jouées entouraient
des exercices analytiques. Mais de
nos jours, les jeunes n'ont plus suffisamment d'activités physiques,
alors il faut réinventer la rue et les
stimulations motrices diverses et
variées ! C'est pourquoi les dernières évolutions rejoignent cette
même volonté de laisser plus de
place au jeu libre et sans contrainte
apparente.Ainsi, la volonté de déve- tions récentes tentent de bien leur
lopper les capacités cognitives et faire admettre qu'ils doivent avant
de coordination des enfants est une tout être des "animateurs" (U7 à
des priorités des cours actuels de U9), des "éducateurs" (U11 à U13)
formation pour entraîneurs. En puis des "formateurs" (U15 à U19).
Suisse, les analyses ont en effet Le terme "entraîneur" ne devrait
être utilisé qu'en
démontré que nous
"Les analyses ont
seniors. Ensuite,
avions trop de
démontré que nous avions
sur le fond, la phijoueurs stéréotytrop de joueurs
losophie de l'ASF
pés et que le footstéréotypés, que le
préconise de laisball manquait de
joueurs atypiques. football suisse manquait s e r j o u e r l e s
L e t a l e n t é t a i t de joueurs atypiques". jeunes, mais l'inbrimé. La place est faite désormais à terventionnisme est encore trop
présent ! L'entraîneur cherche trop
l'audace et à la prise de risque.
souvent à faire gagner son équipe
L'éducateur de jeunes en France au détriment de la progression et
reste trop interventionniste. En de l'épanouissement individuel.
comparaison, quel est le profil
de l'éducateur suisse ? Déjà, en La DTN cherche par ailleurs à
Suisse, la dénomination "éducateur" dédramatiser justement la comn'existe pas. Ce sont tous des entraî- pétition, responsable en France
neurs ... C'est pourquoi les forma- de beaucoup de débordements y
Comment est considérée
la formation française en
Suisse, aujourd'hui ? Les
af faires ayant secoué la
FFF ces dernières années
ont-elles eu un impact ? La
formation française reste toujours
un exemple pour nous, les
romands. Mais nous envions désormais avant tout les structures sportives dont vous disposez, centres
de formations, sections sportives,
etc... Pour le reste, les résultats de
nos sélections nationales de jeunes
(U17 champion du Monde, M21
vice champion d'Europe et qualifié pour les JO) prouvent que la
Suisse a fourni un énorme travail
de détection et de formation. On le
ressent dans les échanges avec les
"collègues" français, ils sont devenus plus respectueux...
Concernant les "affaires", la Suisse
regarde le grand voisin avec un
léger sourire, mais personne n'est à
l'abri et nous nous gardons bien de
tout commentaire : la neutralité
suisse sans doute. ■
65
LE MOIS PROCHAIN
DANS VESTIAIRES
Tout savoir sur les changements de
joueurs en cours de match :
• À quel moment ?
• Dans quelles circonstances ?
• Changer deux joueurs à la fois, pour ou contre ?
• Quel temps de jeu minimum en jeunes ?
• C'est quoi un "joker" ?
• Le remplacement sanction, quel impact ?
• Quelle attitude face au joueur déçu de sortir ?
• Haut niveau : pourquoi Sir Alex ne change
jamais de joueur le premier ?
• Etc…

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