Je jardine… - Ville de Lannion
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Je jardine… - Ville de Lannion
Je ja rdine l’environnement n°7 - octobre 2003 Engra is v ert s, l e potag er prospère ! Les engrais verts sont des végétaux à croissance rapide spécialement cultivés pour améliorer et entretenir la structure et la fertilité d’un sol. Mais bien que la fonction des engrais verts soit de finir enfouis dans le sol, ils peuvent faire très bel effet au jardin. Les rôles multiples des engrais verts av ec La culture des engrais verts Les engrais verts protègent et améliorent la structure du sol Ils couvrent rapidement le sol le protégeant de la battance des pluies et de l’érosion due au ruissellement. Les racines explorent le sol et l’ameublissent. Les parties aériennes décomposées lors de l’incorporation au sol sont une source de matières organiques. Les engrais verts favorisent la nutrition des plantes Ils réutilisent les éléments nutritifs et fixent particulièrement les nitrates, les empêchant ainsi d’être lessivés par les pluies d’hiver. Après le broyage et incorporation au sol leur décomposition libère des éléments nutritifs disponibles pour la culture suivante. Les légumineuses cultivées en engrais verts sont une source d’azote organique, grâce à leur faculté de fixer l’azote de l’air. Les engrais verts sont utiles pour l’environnement Ils empêchent le développement des herbes sauvages dites “mauvaises” herbes. Ils protègent les insectes utiles (particulièrement les coccinelles). Ils préviennent, grâce à leurs racines la fuite des nitrates vers les cours d’eau. Comités de Bassins Versants du Léguer et de la Lieue de Grève Les engrais verts sont généralement utilisés en cultures dérobées, c’est-à-dire entre 2 cultures annuelles, pendant la période où le sol est sans couverture végétale. Quand l’engrais vert est proche de sa maturité (quand les boutons apparaissent) on le broie à la tondeuse ou à la débroussailleuse puis on le laisse faner quelques jours sur le sol avant de l’incorporer dans la couche superficielle du sol (10-15 cm). On attendra 4 à 5 semaines avant d’installer la culture suivante. L' a utomne, une sa ison pour médit er ... Quel engrais vert utiliser au jardin ? Engrais vert La moutarde (jaune) Période de semis conseillée Quantité pour 100 m2 Caractéristiques Mars à septembre 250 g Rustique, facile à cultiver, même en terre pauvre. De croissance très rapide, c’est le plus performant des engrais verts pour lutter contre le lessivage des nitrates vers les cours d’eau. La phacélie (mauve) Avril à août 250 g De croissance rapide, elle étouffe les herbes indésirables, telles que le chiendent. Mellifères et décoratives, les fleurs bleu mauve attirent les abeilles et les papillons. Son important système racinaire ameublit le sol et remonte de nombreux éléments nutritifs, qui fertilisent le terrain pour les cultures à venir. Le sarrasin (blanc) Avril à août 800 g Plante idéale en terre pauvre et acide. Le sarrasin a un grand pouvoir désherbant. Il “nettoie” les terres, après défrichement. Mellifères, les fleurs attirent les abeilles. La vesce Mars à septembre 1 kg Aime les sols lourds. Elle améliore sensiblement leur structure, les rendant plus faciles à travailler. Elle enrichit le sol en azote, par fixation de l’azote de l’air. De plus, les fleurs roses sont d’un intérêt décoratif certain. Le trèfle Avril à septembre 250 g Possède un très bon système racinaire qui aère le sol. Il peut être utilisé pour un usage fourrager. Si le soleil très généreux de cet été a fait le bonheur des vacanciers dans notre région, il a aussi fait souffrir la végétation du jardin. avec la collaboration de Envie de faire évoluer son jardin ? Je ja rdine l’environnement Ce bulletin est réalisé grâce au concours financier de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, de l’État, de l’Union européenne, du Conseil Régional de Bretagne et du Conseil Général des Côtes d’Armor. Contacts : • Comité de Bassin Versant du Léguer - Espace Ampère - 8, rue Bourseul - BP 232 - 22303 Lannion Cedex Tél. 02 96 05 09 22 - Fax : 02 96 05 09 21 - e-mail : [email protected] • Comité des Bassins Versants de la Lieue de Grève - Espace Ampère - 8, rue Bourseul - BP 232 - 22303 Lannion Cedex Tél. 02 96 05 09 23 - Fax : 02 96 05 09 21 - e-mail : [email protected] • Service Environnement de la Communauté d'Agglomération Lannion Trégor - Espace Ampère - 8, rue Bourseul BP 232 - 22303 Lannion Cedex - Tél. 02 96 05 09 18 - Fax : 02 96 05 09 21 - e-mail : [email protected] Directeurs de la publication : Denis Mer, Jean Touarin Rédaction : Samuel Jouon, Bénédicte Lebref, Aurélie Gadaix, Nadine Maréchal, Philippe Munier/Jardin Passion Photos : Comités de Bassins Versants, Ville de Lannion, Philippe Munier/Jardin Passion, FEREDEC, Be New Conception, réalisation : Be New RCS 92B170 - Tél. 02 96 44 45 22 Imprimé sur papier recyclé. av ec Les Comités de Bassins Versants, en partenariat avec l’association Jardin Passion, cherchent à travailler avec des particuliers intéressés pour prendre en compte l’environnement dans leur jardin. L’objectif est de trouver et d’appliquer des solutions techniques pour faire évoluer les pratiques et l’aménagement du jardin afin de passer en douceur d’un jardin “traditionnel” à un jardin plus naturel. Ces jardins “pilotes” pourraient servir de référence pour les jardiniers du bassin versant. Si vous êtes intéressés, contactez-nous au 02 96 05 09 24. Le début de l’automne se présente donc comme un moment d’attente des pluies qui reverdiront notre extérieur, signe d’une résurrection attendue. Il s’agit également d’une période de réflexion, un des meilleurs moments pour “penser” ou “repenser” son jardin. Alors pourquoi ne pas en profiter pour le faire évoluer vers un espace plus naturel, respectueux de l’environnement ? C’est dans cet esprit que les Comités de Bassins Versants du Léguer et de la Lieue de Grève, en partenariat avec l’association Jardin Passion, proposent à des particuliers volontaires, de les accompagner dans ce travail de “reconversion” (voir encart). Une seule chose est nécessaire : avoir la volonté d’améliorer ses pratiques d’entretien, ou encore l’aménagement du potager ou du jardin d’agrément. La pelouse, espace de verdure par excellence, est un bon exemple des niveaux d’acceptation de chacun d’entre nous d’une nature plus “sauvage”. Certains diront qu’elle reflète un peu l’esprit de son propriétaire. Ainsi, pourra-t-on peutêtre, à travers quelques idées “semées” en page centrale, changer quelques gazons austères en prairies fleuries, épanouies et pleines de vie. Et puis, finalement, il n’y a jamais de temps mort dans un jardin naturel puisque l’automne est déjà le moment de préparer la saison prochaine : entretien du sol, des planches du potager, plantations ou encore semis d’engrais verts dont vous découvrirez les vertus en dernière page de ce numéro. Bref, l’automne est une saison propice pour méditer, ce qui ne veut surtout pas dire rester les bras croisés. Au contraire, c’est l’occasion de donner un nouvel élan à ses passions ou tout simplement préparer une nouvelle saison de jardinage… Je protèg e mon ja rdin, mon potag er et l’ e a u d e mon ba ssin v ersa nt Lutter contre la mousse ou la respecter Pour lutter efficacement contre la mousse, mieux vaut prévenir son implantation : tondre moins ras, chauler, scarifier votre pelouse, la décompacter à l’aide d’une fourche, élaguer les branches qui font de l’ombre… La mousse se développera alors moins rapidement. Mais on peut aussi tout simplement accepter la richesse des couleurs et la texture de velours de ces plantes miniatures datant de plus de quatre cents millions d’années qui verdiront les espaces ombragés de votre jardin où le gazon ne peut s’installer. L’ a utomne : l e me ill eur moment pour prendre soin d e s gaz ons Avec l’humidité et la chute des températures (nocturnes particulièrement), l’herbe se remet à pousser plus ou moins activement. Pour les plants de graminées, c’est le moment d’accumuler des réserves qui leur seront nécessaires pour passer l’hiver et arriver en pleine forme au printemps. Vous pouvez aider la pelouse à passer cette étape en programmant la plupart des soins à cette époque de l’année. Mais “soins” ne rime pas forcément avec “traitements chimiques”. Sélectifs gazons : précautions d’usages Il s’agit de désherbants qui détruisent les plantes autres que le gazon. Certaines molécules qu’ils contiennent sont susceptibles de causer des problèmes de santé (irritations, maux divers, voire cancer). Aussi vaut-il mieux prendre les précautions d’usages nécessaires : porter un masque, des gants, éloigner les enfants et les animaux, lire attentivement les étiquettes et éviter certaines substances. Du gaz on a ngla is à la pra iri e fl euri e Le gazon anglais Entretenir correctement une pelouse à l’anglaise implique une bonne connaissance des produits chimiques, une bourse bien remplie et beaucoup de temps. Car il faut trois fois par an faire des apports d’engrais appropriés, scarifier au moins 2 fois par an, désherber à la main ou avec des herbicides sélectifs et des produits anti-mousse, arroser et pour finir tondre. Le fin du fin consiste à tondre avec une tondeuse à lame hélicoïdale qui sectionne au lieu de mâcher les brins d’herbe et permet d’avoir ce “green” dont certains sont très fiers. Beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, beaucoup d’argent dépensés (jusqu’à 3000 /ha/an). Déraciner les mauvaises herbes, de préférence avant qu’elles ne montent en graine. Des outils adaptés sont disponibles sur le marché ; certains permettent de retirer les adventices et leurs racines avec une carotte de terre, sans même avoir besoin de s’agenouiller. Anti-trèfle, anti-bouton d’or, anti-pissenlit, et autres anti-jolies fleurs qui font le bonheur des papillons et abeilles…, en utilisant ces produits vous vous exposez à leur toxicité. Contrairement à ce qu’on pense, les désherbants sélectifs ne sont pas moins toxiques que les désherbants totaux. Et comme les désherbants totaux, il faut être vigilant et éviter les produits comportant sur leurs étiquettes les symboles : La pelouse rustique Une autre vision de la pelouse moins interventionniste supprime les ramassages et, de ce fait, évite les apports d’engrais, réduit considérablement l’arrosage, supprime les désherbages, ce qui limite l’impact négatif de ceux-ci sur la faune et sur les cours d’eau. On aura soin, dans ce cas, de choisir un gazon rustique qui résistera bien au piétinement et à l’arrachement de même on prendra soin de tondre relativement haut : 5 à 6 cm ce qui aura pour effet de protéger la pelouse contre les “coups de chaud”, et de limiter la croissance des herbes indésirables. ou Irritant Nocif Les effets néfastes des produits anti-mousses Le sulfate de fer, le plus couramment utilisé, détruit la mousse efficacement mais acidifie le sol ce qui contribue à dégrader sa structure, à le rendre encore moins perméable et donc encore plus favorable aux mousses ! Le dichlorophène détruit la mousse mais aussi les micro-organismes du sol (bactéries, champignons, insectes…) qui contribuent à la fertilité de la terre et à la bonne santé de l’herbe, de plus, il est toxique pour les poissons. La cyanamide de chaux n’est pas sans risque malgré le calcium qu’elle contient. Elle détruit les larves de tipules, mais aussi tous les insectes du sol, y compris les auxiliaires et les vers de terre. Ce produit est classé nocif pour l’utilisateur, irritant pour les yeux et les voies respiratoires. Touche pas à ma taupe ! Quel jardinier n’a pas eu la tentation de détruire au plus vite cette taupe qui en une nuit a bouleversé le semis d’annuelles, parsemé la tendre pelouse de ces horribles monticules, bref, dérangé le bel ordonnancement des choses ? Mais peut-être faut-il se demander pourquoi elle est passée par là ? Est-ce vraiment par souci de mal faire ? Ou bien a-t-elle durant cette nuit avalé un grand nombre de vers blancs, de vers gris, de larves de tipules qui sont eux de véritables ravageurs. Le célèbre naturaliste J-H Fabre (1823-1915) disait : “Acharné destructeur de vermine, voilà ce qui me porte à prendre la défense de la taupe et à lui accorder, non sans quelques regrets, le beau titre d’auxiliaire… je me permettrais de faire remarquer aux ennemis acharnés de la taupe que les vers blancs font des dommages bien autrement graves… ”. Étalons la terre fine des taupinières au râteau ou gardons-la pour garnir les jardinières, réjouissons-nous du drainage naturel qu’apportent les galeries et laissons-la détruire les ravageurs. Les ray-grass (Lolium) ; les fétuques (Festuca) ; les pâturins (Poa) ; les agrostides (Agrostis) ; les fléoles (Phleum). Dans chacun de ces genres ont été sélectionnées des espèces, sous-espèces et variétés permettant de répondre aux différentes qualités recherchées pour l’installation des pelouses. Que faire des tontes de pelouse ? Sélectif au désherbage et nocif au passage L’arrachage manuel constitue l’une des méthodes de désherbage les plus efficaces Les principaux genres de graminées à gazon Les tontes sont riches en azote vite disponible. En quantités modérées, elles activent le compost et en couches épaisses, elles servent de paillage nutritif, éphémère et suppriment les herbes indésirables. Si possible, laisser les tontes sur place pour nourrir la pelouse. Sinon, compostez-les ou employez les fraîches, comme paillage, dans les cultures. Pour vos paillages autour des plantations, n’employez jamais les déchets des 3 tontes qui suivent l’application d’un désherbant sélectif, cela endommagerait vos plantes. Bibli’eau “Le jardin en mouvement (de la vallée au jardin planétaire)” - Gilles Clément Éditions Sens & Tonka 282 pages 25 La prairie fleurie Enfin, dernière solution : laisser les herbes se développer à leur guise en intervenant sur les plus envahissantes (on peut profiter du trou laissé après l’arrachage d’une indésirable pour la remplacer par une nouvelle plante : crocus, muscari). Les tontes espacées de 2 à 3 semaines seront effectuées à la fin du printemps et à l’automne et à 8-10 cm de hauteur. D’une manière générale, les plantes (bulbes, vivaces, annuelles) seront mises en place à l’automne pour ne pas être concurrencées par les graminées. Pour le semis des annuelles, on nettoiera une zone avec un râteau ou un scarificateur puis on enlèvera les déchets d’herbe et on sèmera des annuelles sauvages ou non. On trouve dans le commerce de nombreux mélanges renfermant jusqu’à 20 espèces de fleurs et 6 ou 7 de plantes herbacées. “Le jardin biologique” M-L Kreuter - Éditions Vigot 354 pages - 38 Terre Vivante Domaine Le Raud - 38710 Mens Vous avez des questions, vous voulez en savoir plus, contactez-nous au 02 96 05 09 24.