Programme de première
Transcription
Programme de première
La révolte et l’ennui Pistes pédagogiques FRAC Auvergne, du 1er juin au 15 septembre 2013 Programme de première : Figuration 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme 4) Figuration et temps conjugués : De la question de la relation de l’image au temps : Œuvres AUBRY Michel Sans titre - 1983 Magnétophone en bois, marqueté de bois, d'ivoire et d'ébène - 8 x 26 x 21 cm Le lieu figuré : représentation bidimensionnelle du paysage et de l’architecture : les codes de représentation : graphiques, picturales, photographiques MARCACCIO Fabian Babylon noise - 2003 Encres pigmentées, huile et silicone sur toile -183 x 244 cm Prolongements Pour réaliser cette « réplique » Michel Aubry s’est référé à un modèle de magnétophone à bande de marque Uher. Du type de celui utilisé pour l’œuvre Ensemble Le Corbusier. Dans cette œuvre il est possible d’entendre la voix de Le Corbusier. Evidemment dans Sans titre. L’œuvre témoigne que de ce qu’elle est. C’est à dire un objet à l’ébénisterie soignée, un objet un peu précieux par les matériaux utilisés : l’ébène, l’ivoire. Michel Aubry pratiquant un art qui peut être qualifié de conceptuel. Mais un art « conceptuel décrispé par une « pataphysique » à laquelle il s’associe. La solution qu’il met en œuvre pour l’art contemporain s’inscrit dans « La science de ce qui se surajoute à la métaphysique (…), s’étendant aussi loin au-delà de celle-ci que celle-ci au-delà de la Ensemble Le Corbusier, 2005 physique », selon la Dimension variable définition de Jarry » Un magnétophone avec deux bandes magnétiques (voix écrit Hugo Lacroix (Art de Le Corbusier), un chapeau, une paire de lunette, un Press n°298 p31) noeud papillon, un plateau en bakélite, deux tasses avec soucoupes, deux couteaux en bakélites Le lieu figuré est traité avec la même affirmation de la frontalité de l’espace support dans Babylon Noise de Fabian Marcaccio. En utilisant des images satellites, qu’il retravaille en infographie, associées à des images en très gros plan de trame de toile et des moulages, il joue des changements d’échelle. Cette hétérogénéité de l’espace est rendue cohérente par le traitement pictural, paradoxalement délégué au silicone à travers la trace de l’outil. 1 1) Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le réalisme 4) Figuration et temps conjugués : De la question de la relation de l’image au temps : Le temps exprimé Le temps symbolisé Le temps suggéré Temps juxtaposés Temps historique (la référence historique l’emprunt), le vestige VILLEGLE Jacques Rue Sainte-Croix de la Bretonnerie - 1961 Affiches déchirées marouflées sur toile - 91 x 64 cm Figuration et construction : GAILLARD Cyprien Desnianski Raion, 2007 08-503 AP-P - Vidéo: 28 L’image contient elle-même des espaces ) Figuration et temps conjugués : De la question de la relation de l’image au temps : a) Toute œuvre existe dans le temps de son exposition « Jacques Villeglé se définit comme un artiste non producteur, un ravisseur d’affiches, un releveur de traces de civilisation, selon l’expression de Walter Benjamin. Il s’est mis au service de « lacéré anonyme », dont il prélève, avec le minimum d’intervention, la production sur les murs de Paris. Depuis 1949, il en révèle la beauté : 3500 affiches, des gigantesques aux petits formats, témoignent de ce geste unique par son obstination et son pouvoir d’interpellation. » (Site http://villegle.free.fr). En « Prenant le monde par les murs », comme le dit Jacques Villeglé il s’approprie un espace, un l’espace littéral envisagé un peu à la façon d’un readymade. C’est une réalité objective, « La lacération vient au bout et à bout de la peinture-transposition » comme l’écrira l’artiste dans un texte écrit en 1958 intitulé Des réalités collectives. Desniansky Raion (2007) alterne entre ordre et chaos. Une bataille rangée entre deux bandes de hooligans dans une banlieue de Saint-Pétersbourg au survol d'une forêt de tours grises de la banlieue de Kiev, d'où finit par émerger un parfait ordonnancement circulaire évoquant le site mégalithique de Stonehenge, en Angleterre, en passant par le spectacle grandiose mêlant lumières, lasers et pyrotechnie sur la façade d'une barre HLM avant qu'elle ne s'effondre foudroyée. La longue scène de bataille apparaît dans une forme de rituel médiéval dont le désordre pourrait rappeler les la Bataille de San Romano de Paolo Uccello. L’artiste est fasciné par les espaces abîmés, saccagés, dépréciés, en voie de dégradation qu’il nous donne à voir comme les ruines de la modernité. « De la même façon qu'Hubert ROBERT, en représentant le Louvre en ruine, ne parlait pas tant d'architecture que de la place des hommes dans cette architecture et face aux ravages du temps, les immeubles en ruines et les paysages voués à disparaître de Cyprien GAILLARD ramènent romantiquement l'homme à sa propre et inéluctable destruction » (http://bugadacargnel.com). 2 Etage Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent La fiction Le schématique Figuration et construction : a) la question des espaces que détermine l’image b) la question des espaces qui déterminent l’image Figuration et temps conjugués : Le temps exprimé Le temps symbolisé Temps de lecture Temps du dévoilement Etage ADACH adam Granica - 2003 - Huile sur médium - 150 x 160 cm Etage " Je ne peins pas des sommets parce qu'ils sont inatteignables mais parce que l'action se passe entre les sommets et le bas des montagnes " dit Adam Adach (journal de l’exposition). C’est en effet une montagne qui apparaît sous le regard du spectateur, un paysage mis à distance ici par l’absence de premier plan et que la ligne d’horizon placée assez bas monumentalise ; des personnages tout petits tentent de gravir cette immensité. Deux rapprochements peuvent être faits. Tout d’abord avec Caspar David Friedrich que Marc Bauer a dessiné (Cf. histoire des arts). La vision d’une nature qui nous dépasse évoque le romantique allemand. L’autre rapprochement peut se faire avec Walter Niedermayr qui observe depuis plus de 20 ans l’impact de l’homme sur les paysages de montagne, en particulier la transformation de ces paysages sous l’effet de l’urbanisation et du tourisme de masse. EMARD Anne Sophie Sanctuaire (Biodôme) - 2003 Cibachrome sous diasec contrecollé sur aluminium, sous plexigla - trois 80 x 100 Ce triptyque d’Anne-Sophie Emard a été influencé par le roman Sanctuary de William Faulkner. Il appartient à une série éponyme entamée pendant sa résidence d’artiste à Montréal. « Tous mes travaux, depuis quelques années, font toujours référence à des oeuvres littéraires » dit-elle (http://www.annesophieemard.com/) Bien que photographique, l’artiste rattache bien plus son travail au cinéma. « Je ne me prétends pas photographe car la façon dont je fabrique les images fixes s’apparente complètement à une technique de montage vidéo dans un rapport de montage filmique. C’est pour cette raison que je choisis de regrouper mes photos dans des séries avec cette volonté de produire plusieurs images qui font partie d’une même famille, un peu comme un story-board décomposé. La perception de ces images-là ne se fait pas sur un mode contemplatif mais dans un rapport à l’enchaînement et donc au temps. Ce qui m’intéresse ce sont ces articulations finalement ». (Opus cité) 3 Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique Le rythme La gestuelle L’organique LAGET Denis Sans titre – 1998 - Huile sur toile - 33 x 24 cm Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : BAUER Marc Gustave Caillebotte - Les Raboteurs de parquet - 1875 Hule sur toile - 102 x 146,5 cm Musée d'Orsay, Paris. - 2013 Oeuvre copiée à la mine de plomb sur papier et imprimée sur support autocollant - 100 x 144 cm Pour Denis Laget, c’est la tradition du motif floral qui se renouvelle. A noter que ces hampes florales ne sont pas sans rappeler L’atelier rouge de Matisse dans lequel « une liane de capucine venue d’une fiasque vert sombre à long col tourne amoureusement » (Matisse cité dans le hors série de Télérama Matisse une si profonde légèreté février 1993 p11). Mais ici loin de cette légèreté, la forme est embourbée dans la matière. Cet artiste fait du sujet le fantôme de la peinture. Ce qui lui importe c’est ce qui fait la peinture il déclare : « j’essaye de me colleter au dessin, à la couleur et à la matière » (Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p10). Au travers de cette peinture, la question du sujet et de son renouvellement se pose. A la question comment après l’asperge de Manet ou les pommes de Cézanne il est encore possible d’inscrire ces sujets dans la modernité, Denis Laget répond « Il ne s’agit pas de refaire mais de faire de la peinture. Je crois qu’une de mes nature mortes, si elle se trouvait mise à côté de Manet ou de Cézanne semblerait complètement différente et d’évidence n’appartiendrait pas à la même époque. Entre leurs tableaux et les miens, il y a eu la peinture abstraite et c’est cela qui fait la différence. » (Catalogue du FRAC Denis Laget 2002 p12). Cet ensemble de 6 dessins qui font directement référence à l’histoire de l’art, établissent une relation ambiguë avec leurs référents. Au plus proche elles reproduisent clairement l’œuvre comme ici avec Les raboteurs de parquet. Mais il y aussi une mise à distance comme s’il ne pouvait il y avoir de tromperie. La trace du médium est clairement lisible dans le dessin des lattes de bois, tandis que les corps semblent salis par une peinture délavée. 4 Figuration et construction : La question des espaces que détermine l'image : - Un espace d'énonciation : le support Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique Figuration et temps conjugués : La question de la relation du temps et de l'image - les temps juxtaposé ERIKSSON Andreas Car passes at 19:58 21/11, 2010 - Acrylic on dibond - 100 x 85 cm Le rapport au temps est ici assez particulier. L’image réalisée sur dibond, matériau utilisé pour le contre-collage de photographies ou la communication, est réalisée au pistolet. Elle représente les ombres projetées, la nuit, par les phares de voitures passant à proximité de sa maison. L’image témoigne donc de ce qui peut être considéré comme un instant photographique, un instant fugitif, alors que le temps de réalisation est bien différent « la peinture devra être méticuleusement et longuement travaillée pour rendre compte de l’événement » (Journal de l’exposition). Le titre lui-même renvoie à une temporalité bien précise puisqu’il indique l’heure et le jour où a eu lieu « l’évènement » que narre l’image. L’artiste vit à l’écart du monde pour des raisons médicales ce qui explique ce point de vue singulier. « J’ai commencé à collectionner les ombres parce que je n’avais ni lumière électrique, ni télévision, et quand vous êtes allongé sur un sofa la nuit, ce que vous voyez est ce qui se passe à l’extérieur, les lumières qui se déplacent dans la pièce ; et j’ai commencé à en faire collection.» (Journal de l’exposition) Figuration et construction : b) la question des espaces que détermine l’image L’image contient elle-même des espaces Espace narratif Figuration et temps conjugués Temporalités d’une grande diversité LAUTERJUNG Fabrice Avant que ne se fixe - 2007 DVD, don de l'artiste - 16min30 Une vidéo en noir et blanc entrecoupée de plans noirs sur lesquels s’inscrivent des bribes de texte ; comme des pensées épars. Elles font écho au montage du film qui passe de plans fixes à des plans en mouvement. L’aspect vieilli de l’image, on le retrouve dans d’autres œuvres de Fabrice Lauterjung. Elles font référence à la caméra super-huit avec laquelle il travaille bien souvent. C’est aussi dans des durées ramassées que l’on retrouve cette fidélité à ce médium. Jean-Pierre Rehm précise qu’il « ne s'agit pas de courts-métrages, […] Les films de FL sont brefs mais pleins ; ils découpent leur format à l'aune de leur propre nécessité. Et tout en eux, par ailleurs, témoigne du sens rigoureux de l'économie : la distribution de la couleur et du noir et blanc, la balance des voix et des sous-titres, la présence ou l'absence de musique. » (Catalogue Fabrice Lauterjung publié par ADERA en 2007) Figuration et construction : DE MEAUX Charles Les deux oeuvres vidéo présentes dans cette parie du FRAC ont ceci en 5 c) la question des espaces que détermine l’image L’image contient elle-même des espaces Espace narratif Figuration et temps conjugués Temporalités d’une grande diversité Figuration et temps conjugués : De la question de la relation de l’image au temps : Toute œuvre existe dans le temps de son exposition Temporalités d’une grande diversité Temps du dévoilement Temps historique (la référence historique l’emprunt), le vestige Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique Le rythme Le décoratif Le synthétique You should be the next astronaut – 2004 08-069 - Film 35mm, noir et blanc et couleur, son, transféré sur master betanumériq ue - video: 1min40 MONTARON Laurent What Remains is Future – 2006 06-705 - Vidéo, HDCAM, son, couleur - video: 5min23 PERRAMANT Bruno Dolby stereo - 2000 Huile sur toile -cinq 50 x 100 commun qu’elles abordent une question liée aux utopies modernistes. L’œuvre très courte de Charles de Meaux fonctionne comme une bande annonce. Mais comme pour l’œuvre de Laurent Montaron l’image altérée par les manipulations lui donne un aspect d’archive. Ce film est aussi un film de science fiction et fonctionne comme tel. Du moins cette bande annonce laisse entrevoir quelques espaces suffisamment énigmatiques pour susciter l’envie d’en savoir plus. Ce rapport au « trailer » est abordé par Charles de Meaux comme un genre à part entière (Cf premier cycle). La question du temps est présente dans nombre des œuvres de Laurent Montaron. Le titre de cette œuvre renvoie à une sorte de désordre chronologique, cela même sur quoi se fondent bon nombre des récits de science-fiction. « Ce qui m’a intéressé avec What Remains is Future, dit l’artiste, c’était de montrer un film stéréoscopique en utilisant la technique des couleurs complémentaires, rouge et bleu. Il s’agissait en quelque sorte de donner à voir un film qu’en vérité on ne pourrait pas voir tout à fait étant donné qu’il n’a jamais été question que l’on distribue des lunettes spéciales pour les projections. Par ailleurs, il y avait bien quelque ironie à représenter en 3D « invisible » une des premières catastrophes qui fut mondialement médiatisée, l’accident du Zeppelin Hindenburg en 1937 … Cette fumée devait renforcer le caractère abstrait et irréel de l’apparition du Zeppelin. Elle participait aussi de l’effet dramatique que j’ai voulu créer afin de donner à sentir un peu de la tension historique attachée à cet événement. « (journal de l’exposition) Dans cette œuvre de Bruno Perramant, un polyptyque composé de 5 toiles, des images à la limite de l’effacement s’articulent avec des étoiles très contrastées et des bribes de texte. L’artiste précise qu’il « considère le texte comme une image, si vous mettez du texte vous êtes obligé de le lire et quand vous lisez vous voyez les choses sans les regarder, comme des images, même si cela dure une fraction de seconde. C’est déjà un premier décalage perceptif dans l’appréhension du tableau. » (http://www.dailymotion.com/video/xuywud_bruno-perramant-lesaveugles_creation#.UZYKa0o0_To). Les images pas plus que le texte ne s’articulent expressément l’un avec l’autre pour raconter une histoire. « C’est peut être rassurant pour le regardeur de se raconter des histoires, 6 mais je lui laisse la liberté totale. Je peux raconter plein de choses, j’en dis certaines mais pas toutes pour qu’il n’y ait pas d’histoire, pour que ça ne soit pas narratif. La peinture ce n’est pas raconter une histoire, la peinture ce n’est pas une image, il se passe vraiment autre chose. » rajoute t-il. (Opus cité) Les œuvres de Bruno Perramant ce sont de nombreuses informations qui se télescopent : un photogramme du film JLG /JLG de jean Luc Godard, des bribes de la phrase «où il contemple le négatif en face, le royaume de France, le défilé du 14 juillet, la place de l’Etoile à Paris, l’étoile à douze branche porteuse de sens multiples (Cf. journal de l’exposition). Ce dispositif fait ici écho au titre de l’œuvre « la collision de sources multiples et différenciées amène à la production d'effets de crêtes, de longueurs d'ondes imprévues et spatialisées, impliquant ainsi une stéréophonie, une polyphonie picturales. » (Journal de l’exposition). Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent Figuration et abstraction : la présence ou l’absence du référent L’autonomie plastique COGNÉE Philippe Cervelle – 1995 - Encaustique sur toile tendue sur bois - 23 x 17,5 cm On a une surface quasiment miroitante et une image qui se dissout dans la matière. Avec les cinq peintures on peut deviner le processus qui conduit de la lente élaboration de l’image à son brouillage. Celui-ci procède d’une forme de hasard puisque la disloquation de la forme dans la matière sous l’action de la chaleur n’est pas complètement maîtrisable. Cette notion de ème hasard apparaît dès le début du XX siècle, avec Marcel Duchamp, par exemple, qui définit ses Trois Stoppages Etalons comme « du hasard en conserve ». Les opérations sont également préétablies à l’avance dans le travail de Philippe Cognée. Avec des lycéens, on pourra également revisiter la question de la procédure. Des relations pourraient être établies avec la photographie et le traitement qu’en fait Gerhard Richter dans Emma par exemple. Il faudra alors aborder le sens du flou dans la photographie, ses relations avec le traitement de l’espace et de la profondeur de champ, ainsi que les cadrages qui, dans la série des Cabanes, isolent le sujet. L’hybride Figuration et image : question de la distance de l’image à CRETEN Johan Cette œuvre n’est peut-être pas, contrairement à ce qu’en dit son titre juste un poisson. C’est en effet bien plus, un animal hybride qui renvoie 7 son référent La fiction Le symbolique Figuration et construction : d) la question des espaces que détermine l’image b) la question des espaces qui déterminent l’image Espace narratif Nür Ein Fisch – 1992 - Platine et émail sur terre cuite - deux 20 x 20 x 90 cm aux traditions mythologiques (Cf. sixième et histoire des arts) mais qui s’inscrit aussi dans des préoccupations plus contemporaines (Cf. terminale ). Figuration et image : question de la distance de l’image à son référent : Le schématique CHOTYCKI Corinne La peinture de Corinne Choptycki alterne entre peinture abstraite et figurative. Cette dernière puise dans des sujets inattendus, « tout une Raoul - 2009 - Détrempe à l'œuf sur toile 110 x 90 cm imagerie fantasmatico-onirique hétéroclite et monstrueuse qui frappe par son non-sens et qui peut se transformer assez aisément en des peintures abstraites» pour reprendre les mots d’Eric Suchère (Journal de l’exposition). Ce qu’il importe de voir dans cette peinture, souvent travaillée dans sa fluidité, cultivant les transparences de délicates couleurs, c’est ce passage du figuratif à l’abstraction et retour. « Je construis un tableau à partir de notions abstraites. Le rythme, la tension, un mouvement ou une certaine association de couleurs est à l’origine d’un tableau. Ce n’est pas le besoin de représenter deux pyramides ou trois punaises par exemple. C’est la curiosité de voir comment ça peut tenir. Je veux voir à quoi ça tient. » déclare Corinne Choptycki (Journal de l’exposition). Figuration et image : TOBIAS Gert & Uwe Les sources d’inspiration des deux artistes sont multiples mais pas Clown sacré (Koyemshis) de la tribu Zunis 8 question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique Figuration et construction : La question des espaces que détermine l'image : - Un espace d'énonciation : le support - L'image contient elle-même des espaces : les représentations spatiales Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique Figuration et abstraction : - L'autonomie plastique - La gestuelle - Le spirituel Sans titre (GUT 2073-ap) – 2012 gravure sur bois sur papier - 206 x 174 cm LYNCH David Laughing Woman – 2008 lithographie, 30 ex./japon, ex. n°14/30 - 66 x 89 cm forcément faciles à identifier. Ainsi en est- il d’une série de gravures montrant des personnages surmontés d’une coiffe imposante comme GUT /H 1772. Elles peuvent tout aussi bien évoquer quelques figures grotesques de James Ensor que celles des indiens d’Amérique, et des clowns sacrés de certaines tribus, des coiffes traditionnelles telles qu’on peut les trouver dans nombre de régions, ou encore certaines coiffes volumineuses de la fin du Moyen Age nommées atours de tête. « Avec leurs coiffes composées comme des abstractions géométriques, elles se donnent les airs de dignitaires religieux, de nobles, de nantis, de personnages politiques, et croisent les codes de représentation du portrait officiel de la peinture classique avec ceux du portrait de propagande politique. » (J.C. Vergne op. cité) De part et d'autre de bien des lithographies des lignes verticales viennent border les images donnant l'illusion d'une scène de théâtre (cf fiche histoire des arts). David Lynch n'aime pas les peintures « trop belles » : « Au lycée mes peintures étaient très mauvaises. Pas moches dans le bon sens du terme – j'aime les peintures laides -, mais mauvaises dans le sens où je savais qu’elles n’étaient pas originales. » (Hors série les inrockuptibles p10) Dans toutes les lithographies de David Lynch le titre apparaît dans l'image. Cette écriture est maladroite mais essentielle à la lisibilité de l'œuvre. « Sur la pierre apparaissent d'abord un paysage et enfin des personnages. Ce n'est qu'à la toute fin, une fois l'image apparue dans son intégralité, que les lettres sont gravées. Toutefois c'est bien par l'apparition des caractères dans l'image que celle-ci devient pour la première fois « lisible ». Ils font partie de l'image comme une calligraphie fait partie du paysage d'un lavis chinois ou japonais, et lui donnent alors un sens. » (Chihiro Minato catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009). Ce travail lithographique se caractérise par la constante du noir et du blanc. Les alternances et toutes les variétés de nuances subtiles se développent sur la surface du papier. Les figures semblent menacées d'engloutissement dans la nuit de l'encre. Cette menace est aussi celle qui plane sur nombre des personnages des films de David Lynch, disparaissant dans la nuit. 9 La création dans le travail de David Lynch est basée sur les idées. Il lui en faut une comme point de départ et ensuite il entre en action. « Au début d’un projet, quel qu’il soit, je ne fais pas de plan, mais il y a toujours ce phénomène d’action et de réaction, comme avec la peinture. L’idée qui vous permet de démarrer est importante, mais elle correspond très rarement au résultat final. Ce processus d’action réaction vous entraîne plus loin que l’idée initiale » (DL Hors série de Inrockuptibles p6). Chacune de ces lithographies est autonome, « inspirée par les idées ». « Il y a une petite histoire dans ma tête pour chaque lithographie. Parfois des personnages sont suggérés, alors naît une histoire et de cette histoire naît l'image fixe […] tout cela est enrichit par les qualités organiques de la pierre, de l'encre et du procédé » dit-il (entretien avec Dominique Païni catalogue de l'exposition David Lynch Lithos 2007-2009). Figuration et image : question de la distance de l'image à son référent : - La fiction - Le réalisme - Le schématique STRIK Elly Beaucoup de fleurs - 2003 Huile, laque, feutre sur papier 240 x 160 cm Jean-Christophe Ammann précise qu’ « Il est important de savoir que l'artiste considère et éprouve toutes choses reliées à sa physionomie comme des parties de son identité. » (http://www.paris-art.com). Ici il ne s’agit pas d’un masque mais d’une voile en dentelle, comme un voile de deuil qui recouvre le visage. Celui-ci a l’apparence d’une tête de mort et nous invite à une réflexion sur la condition humaine, et, selon les mots de l’artiste, « à trouver sa “condition intérieure”, celle où ce qui sort coïncide avec ce qui entre » (opus cité). Aller-retour permanent entre monumentalité et intimité Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le vendredi de 11h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire ! 10