2 - Famille Montfortaine

Transcription

2 - Famille Montfortaine
Édition française
n. 526
Janvier-Avril 2007
Sommaire
1
Mot du
Supérieur Général
2
Rendez-vous
3
Nouvelles Officielles
Nouvelles Diverses
5
Lettres du
Supérieur Général
aux Entités du Nord,
de l’Afrique
et de l’Inde
10
Nos Confrères
défunts
19
Bibliographie
20
Statistiques de la
Compagnie de Marie
(31-12-2006)
Très chers Confrères,
En ces jours du temps pascal, nous célébrons tous la
Résurrection du Seigneur qui nous unit dans cette grande mission
d’être ses témoins dans les divers pays où nous travaillons. C’est
cette mission de construire le Règne de Jésus par Marie qui nous
maintient en communion malgré les distances qui nous séparent, les
différences d’âge, et la pluralité des cultures… Paradoxalement, toutes ces différences nous permettent de faire l’expérience d’une diversité qui devient une richesse dans l’unique Seigneur qui nous a appelés à la fraternité.
En cette occasion, je m’adresse à vous tous pour vous
annoncer un changement «technique» dans l’édition de l’Écho
Montfortain qui cette année aura son temps d’expérimentation
pour arriver, plus tard, à un meilleur service d’information et de
partage de la richesse de la vie de notre Congrégation, de la participation des Associés montfortains à l’héritage du Père de
Montfort et de la «mémoire» de tant de figures des Confrères,
d’aujourd’hui comme d’hier, qui alimentent la croissance continuelle de l’esprit de la mission montfortaine.
1. Nous avons constitué un «comité des moyens de communication» constitué par nos Confrères: P. Olivier Maire, P. Luiz
Stefani, P. Paulin Ramanandraibe et de Mme Cristina Lazzarini, la
secrétaire de la Maion Générale. Le Père Luiz Stefani sera le coordinateur du comité. Les informations ou les expériences qui peuvent être partagées à toutes la Congrégation peuvent être donc
envoyées au Père Luiz ou à la secrétaire.
2. De la Maison Générale, le texte de l’Écho sera publié en
deux langues: le français et l’anglais. Nous invitons donc les entités qui ont besoin de le traduire dans une autre langue de trouver
sur place les moyens de faire cette traduction.
3. L’Écho Montfortain sera un numéro annuel, mais il sera
subdivisé en fascicules périodiques qui porteront le numéro de
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l’année et de l’indication des mois respectifs. A la fin de chaque année, le contenu de tous les
fascicules sera imprimé en un volume unique destiné aux différentes archives.
4. Les fascicules périodiques seront envoyés par courrier électronique à toutes les
communautés qui jouissent de cette possibilité et nous demandons aux Supérieurs des Entités
de se charger de faire parvenir ces fascicules aux communautés et aux Confrères qui n’ont pas
la possibilité d’avoir accès à ce moyen de communication.
5. Nous demandons également, que dans chaque Entité soit nommé un «Référent»
pour les informations à publier dans l’Écho qui puisse avoir une communication plus directe
avec le Comité pour faciliter la diffusion des nouvelles et des expériences qui permettront une
meilleure connaissance mutuelle, une mise en valeur du chemin de chaque Entité et en enrichissement réciproque.
C’est un chemin «technique» nouveau qui, peu à peu, a l’intention d’améliorer le service de la communication en vue d’une croissance dans le sens d’appartenance à une même
famille religieuse pour faciliter également le chemin d’internationalité que notre dernier
Chapitre Général a mis comme ligne de force à la mission montfortaine. Nous invitons aussi
les Associés montfortains et les Pères âgés à participer plus activement à ce partage afin que
l’héritage que nous avons reçu de saint Louis Marie de Montfort puisse devenir un puit d’eau
vive pour étancher la soif que nous devons tous avoir en nous pour être aujourd’hui encore des
missionnaires selon le cœur de notre Fondateur.
Je vous envoie un salut fraternel en désirant que les célébrations liturgiques des Fêtes
de saint Louis Marie de Montfort et de la Bienheureuse Marie Louise de Jésus soient l’occasion d’une illumination profonde pour notre vie consacrée au service du Règne auquel sont
appelées toutes nos nations.
Fraternellement,
P. Santino BREMBILLA, S.M.M.
Supérieur Général
Du 7 au 14 juillet à Lima (Pérou): Rencontre de Spiritualité montfortaine pour les Laïcs
Associés de l’Amérique Latine. Renseignements: [email protected]
Du 16 juillet au 13 août, à Lima (Pérou): Mois montfortain; le thème sera: «Consécration et
Mission montfortaines». Renseignements: [email protected]
Du 7 au 11 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre (France), Troisième Rencontre Internationale de
Saint-Laurent-sur-Sèvre. Le thème sera: «N’aie pas peur de prendre Marie chez toi».
Renseignements: www.risl.net
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PROFESSIONS
Le 15 août 2006, à Bangalore (Inde): Johnson J. JAMES.
PERPÉTUELLES Le 2 décembre 2006, à Villavicencio (Colombie): John Ramiro QUINTERO CASTAÑEDA et Edinson Orlando HERRERA BEDÓN.
Le 8 décembre 2006, à Drummondville (Canada): Louis-Paul SAINTLAURENT.
Le 8 décembre 2006, à Chontales (Nicaragua): Alonso Antonio LAZO
OROZCO.
Le 2 février 2007, à Kisangani (RD Congo): Frédéric BOLUMBU
WANGELA MBOKOLO.
Le 24 février 2007, à Rome (Italie): Francesco CASTRIA.
ORDINATIONS
Le 16 août 2006, à Bangalore (Inde): Johnson J. JAMES.
AU DIACONAT Le 3 décembre 2006, à Acacías (Colombie): John Ramiro QUINTERO
CASTAÑEDA.
Le 15 décembre 2006, à Makati City (Philippines): Francisco TACIO.
Le 27 janvier 2007, à Montréal (Canada): Louis-Paul SAINT-LAURENT.
Le 24 mars 2007, à Kisangani (RD Congo) : Frédéric BOLUMBU
WANGELA MBOKOLO.
Le 15 avril 2007, à Rome (Italie): Francesco CASTRIA.
ORDINATIONS
Le 30 juillet 2006, à Chadiza (Zambie): Felix PHIRI MABVUTO.
AU SACERDOCE Le 8 décembre 2006, à Machala (Equateur): Manuel de Jesús BAJAÑA
VEGA.
Le 17 février 2007, à Kolar (Inde): Johnson J. JAMES.
NOUVELLE
ADMINISTRATION
DE LA DÉLÉGATION
PROVINCIALE
DU MALAWI
Le 1er mars 2007, le Supérieur Provincial d’Italie, avec le
vote favorable de son Conseil, a nommé le Père Mario BELOTTI
Supérieur Délégué de la Délégation Provinciale du Malawi pour un
mandat de trois ans. Ses conseillers sont les Pères Bruno EPIS, Luigi
FRATUS et Piergiorgio GAMBA.
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NOUVEL ÉVÊQUE
DU DIOCÈSE DE MANGOCHI
AU MALAWI
Le 3 avril 2007
P. Alessandro PAGANI, S.M.M.
a été nommé évêque du Diocèse de Mangochi
au Malawi.
Nous l’assurons de nos prières fraternelles
alors qu’il commence ce nouveau chemin au service
de l’Église du Malawi.
La famille montfortaine entière a accueilli avec joie
le nouvelle de la nomination par le Pape Benoît XVI du Père
Alessandro Pagani, confrère montfortain de la Province
d’Italie, comme Évêque de Mangochi au Malawi.
A la tête du diocèse de Mangochi, il succède à deux
autres montfortains: Mgr Alessandro Assolari (Évêque de 1973
à 2004, décédé en 2005) et Mgr Luciano Nervi (décédé en mars
2005 quelques semaines après son ordination épiscopale).
Mgr Pagani est né à Torre Borbone (BG) le 3 janvier 1937. Il est entré très jeune à l’école apostolique de Redona de Bergamo pour ses études secondaires. Il a fait sa première profession le 8 septembre 1959 à Castiglione Torinese (TO). Il a suivi les études philosophiques à Lorette (AN) et les études
théologiques à Rome. Il a été ordonné prêtre le 13 mars 1965 à l’église «Saint Louis Marie de Montfort»
de la Via Prenestina (Rome).
Dès ses premiers pas dans son parcours de formation, Mgr Pagani a désiré servir le Seigneur et
son Évangile en terre de mission. Son désir sera réalisé en 1969 quand il sera nommé au Malawi.
En attendant le départ pour la mission, il a vécu ses premières années de sacerdoce comme éducateur à l’école apostolique de Redona di Bergamo (1966-1968), puis comme vicaire à l’église du
Rosaire à Ginosa (TA).
Envoyé comme missionnaire au Malawi, il est vicaire à la paroisse de Balaka (1969-1973), curé
à Nankhuali (1973-1977), à Mpiri (1977-1985) et à Kankao (1985).
En 1985, il est en Italie pour un temps de recyclage en spiritualité avec un diplôme de
l’Université Grégorienne.
Puis il retourne en Afrique, non pas au Malawi, mais dans le diocèse de Chipata en Zambie. Il
y restera de 1986 à 1998. Il est curé de la paroisse de Kalichero (1986-1989 puis 1991-1998) et de
Vubwi (1989-1991), tout en étant également le Supérieur de la communauté.
Nommé Supérieur de la Délégation italienne, il retourne au Malawi en 1998. A partir de 2001, fin
de son mandat de Supérieur de la Délégation, il assurera son service missionnaire à la Maison d’Accueil de
Mangochi, tout en étant Conseiller, Vicaire et Secrétaire de la Délégation de 2004 à février 2007.
Homme simple, Mgr Pagani est un missionnaire attentif aussi bien au thème de l’inculturation
qu’à la doctrine et à la liturgie. Il a traduit dans la langue locale des textes de catéchèse, documents du
Magister, livres liturgiques et de dévotion. C’est un missionnaire «montfortain» avec sa forte caractéristique mariale, comme en témoigne l’énergie qu’il a dépensée pour l’accompagnement et la formation
spirituelle de la Légion de Marie dans les diocèses de Mangochi et Chipata.
Son ordination épiscopale aura lieu de 26 mai 2007 dans la cathédrale de Mangochi. Pour notre
Congrégation, qui est au Malawi depuis plus d’un siècle, cette nomination est une nouvelle invitation à
l’engagement missionnaire et au service de l’Église locale.
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LETTRES DU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL
AUX ENTITÉS DU NORD, DE L’AFRIQUE ET DE L’INDE
À la suite du Conseil Général Extraordinaire d’octobre 2006, les Entités de l’Afrique, de
Madagascar, de l’Asie, de l’Amérique Latine et des Caraïbes, ont eu l’occasion de partager sur leur situa tion spécifique et leurs problématiques particulières, et pour trouver ensemble des chemins pour l’avenir.
Le Père Santino et son Conseil se sont demandés si une réunion des supérieurs des entités du Nord et des
représentants de ces entités (un «Forum» des entités du «Nord») ne serait pas également utile. La première
lettre ci dessous, voudrait ouvrir une réflexion sur ce projet. À la suite de ses visites en Afrique (décembre
2006 – janvier 2007) et en Inde (mars 2007), le Père Général à écrit deux lettres à nos Confrères de ces
Entités. Pour renforcer notre esprit de famille voulu par le dernier Chapitre Général, nous avons jugé bon
de partager à toute la Congrégation ces trois documents.
FORUM POUR LES ENTITÉS DU NORD: IMAGINER L’AVENIR
DE LA PRÉSENCE MONTFORTAINE DANS VOTRE ENTITÉ
Quand nous considérons les défis auxquels les entités de l’Europe et de l’Amérique du
Nord ont à faire face, nous constatons la présence de thèmes communs: par exemple, les choix que
nous devons prendre pour remplir la mission de notre Congrégation, la prise en charge de nos
Confrères âgés, les choix que nous devons prendre pour continuer la promotion de la spiritualité
montfortaine, les problèmes de la formation initiale pour un petit nombre de candidats.
A la lumière de ces thèmes communs, le Père Santino et le Conseil Général se sont
demandés si une réunion des supérieurs des entités et des représentants de ces entités (un
«Forum» des entités du «Nord») ne serait pas utile pour que nous puissions apprendre de l’expérience des uns et des autres sur ces défis et de rechercher ensemble de nouveaux chemins
pour imaginer l’avenir de la présence montfortaine dans le nord.
Pour que nous puissions discerner sur les voies à prendre, nous vous demandons de bien
vouloir réfléchir aux questions suivantes en consultant votre conseil et les autres membres de
votre entité.
1 – LE BESOIN D’UN FORUM:
1.1. En réfléchissant sur la réalité actuelle et l’avenir probable de votre entité, pensezvous qu’un tel forum soit un bon moyen pour vous aider à faire face à ces défis?
1.2. Pensez-vous que développer une vision plus globale qui confronte ces thèmes
avec une perspective plus grande que celle de votre entité, vous aidera à prendre des choix face
aux défis du futur?
2 – METTRE L’ACCENT SUR LA PRÉSENCE ET LA MISSION MONTFORTAINE AVEC UN PLUS PETIT
NOMBRE DE CONFRÈRES SMM:
Dans beaucoup de nos entités, nous nous en allons vers une situation dans laquelle nos
apostolats seront pris en charge par un petit nombre de Confrères, alors que les Confrères plus âgés
ne seront plus capables d’assurer un ministère actif et que le groupe des Confrères actifs deviendra plus réduit. Ceci demande des choix que nous devons prendre pour continuer certains apostolats, pour en laisser d’autres, et/ou choisir de nouveaux chemins pour notre mission.
2.1. Avez-vous déjà pris des décisions dans ce domaine, par exemple en réduisant le
nombre des apostolats? Si c’est le cas, quel processus avez-vous suivi pour prendre cette décision? Quels sont les critères qui ont guidé vos choix?
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2.2. Quand vous considérez les voies possibles pour le futur pour continuer la
Présence montfortaine et la mission de votre entité, essayez d’imaginer aussi concrètement
que possible à quoi pourrait ressembler cette présence. Quelle approche de la présence et de la
mission montfortaine prévoyez-vous?
2.2.1. Est-ce que ces approches pour le futur impliquent la collaboration avec
les laïcs ? Si c’est le cas, donnez quelques exemples du fonctionnement de telle collaboration dans la situation spécifique de votre entité.
2.2.2. Est-ce que ces nouvelles approches impliqueront la collaboration avec
d’autres entités de la Congrégation? Si c’est le cas, donnez quelques exemples du
fonctionnement de telle collaboration dans la situation spécifique de votre entité.
2.2.3. Est-ce que ces approches futures impliquent l’établissement de communautés internationales montfortaines dans votre entité? Si c’est le cas, donnez quelques exemples du fonctionnement de telle collaboration dans la situation spécifique de
votre entité.
2.2.4. Est-ce que ces approches futures impliquent d’inviter activement de
nouveaux membres à joindre la Congrégation (promotion des vocations et formation
initiale)? Si c’est le cas, donnez quelques exemples du fonctionnement de telle collaboration dans la situation spécifique de votre entité.
3 – PRISE EN CHARGE DES CONFRÈRES ÂGÉS: à partir de votre expérience de la prise en charge
des Confrères âgés, pouvez vous identifier les principaux problèmes et les chemins que vous
avez pris pour les résoudre? (par exemple: aider les Confrères à développer une spiritualité
«pour le troisième ou quatrième âge», résistance des Confrères âgés aux changements nécessaires, intervention dans les soins que doivent recevoir un Confrère, impact financier du nombre croissant de Confrères âgés, maintenir des liens entre les Confrères âgés et les plus jeunes.
Ces problèmes sont-ils ceux que vous avez? Y en a t il d’autres?
4 – PROMOTION DE LA SPIRITUALITÉ MONTFORTAINE:
4.1. Quand vous considérez les chemins à continuer pour la promotion de la spiritualité montfortaine, quelles seraient les approches les plus efficaces? (cf. les questions 2.2.1-2.2.4 plus haut)
4.2. Publications: Est-ce qu’une plus grande coordination et collaboration entre nos
publications aideraient à la promotion de la spiritualité montfortaine? Quelles formes de coordination et de collaboration?
5 – FORMATION:
5.1. Prévoyez-vous le besoin d’un programme de formation régionale dans lequel votre
entité pourrait participer pour être capable d’accepter de nouveaux candidats?
5.2. Avez-vous des suggestions spécifiques pour développer un système de formation
pour le nord, en face du petit nombre de candidats, de formateurs et dans la diversité des langues et des cultures?
6 – STRUCTURES: Avez-vous des suggestions pour de nouvelles structures administratives qui
pourraient aider les entités du nord à faire face à l’avenir ?
7 – AUTRES POINTS: Y a-t-il d’autres thèmes qui concernent l’avenir des entités du «nord» qu’il
faudrait discuter ensemble?
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Veuillez discuter ces questions dans votre conseil et avec les autres membres de
votre entité et envoyer vos réponses au Secrétaire Général Olivier Maire à la
Maison Générale avant le 15 mai 2007.
P. Santino BREMBILLA, S.M.M.
Supérieur Général
TRÈS CHERS CONFRÈRES DE LA DÉLÉGATION GÉNÉRALE DE L’AFRIQUE
ET DE LA DÉLÉGATION ITALIENNE DU MALAWI,
J’ai eu cette grande opportunité de pouvoir passer deux mois au milieu de vous, d’abord
à Nairobi (Kenya) pour faire mes premiers pas dans l’étude de l’anglais, mais aussi de pouvoir
partager la vie de la communauté du scolasticat, et puis j’ai visité l’Ouganda, la Zambie et le
Malawi. Auparavant, dans le mois de septembre de l’année dernière, j’avais eu la joie de visiter également les Confrères qui travaillent dans la République Démocratique du Congo. Ces
visites ont été pour moi un don qui m’a permis de me faire proche, de connaître un peu plus et
d’ouvrir mon cœur soit aux Confrères qui travaillent pour la mission, soit aux populations de
ces pays plongés dans des situations sociales de grands défis, mais pleines d’espérance et de
vie et qui savent célébrer avec joie leur foi.
La première grande sensation que j’ai sentie en retournant à Rome est l’appel à recueillir l’héritage que nous ont laissé tant de nos missionnaires qui ont donné leur vie à la construction des Églises locales de ces pays. La mort imprévue du Père Gianni Maggioni nous rappelle
la mémoire de tant de Confrères qui nous ont précédés. Il y a peu, nous célébrions les 100
années de la présence montfortaine au Malawi; l’année prochaine nous célébrerons les 75 ans
de la présence montfortaine dans la République Démocratique du Congo, une présence de
pionniers, de vrais missionnaires de la première heure qui ont annoncé l’Évangile avec un
grand dévouement. La nomination du Père Alessandro Pagani comme Évêque de Mangochi
confirme le soutien donné à la formation des Églises locales.
Depuis plusieurs années, vous avez commencé un chemin de discernement pour donner à notre présence dans les pays africains une caractéristique plus spécifique dans la mission
montfortaine. C’est un processus lent, pas toujours facile soit à cause des nécessités locales qui
sont toujours plus grandes, soit à cause du changement de vision que demande notre présence
au service de la construction du Règne de Jésus par Marie à la lumière de l’esprit apostolique
que nous a légué le Père de Montfort. Je voudrais inviter tous les Confrères présents dans les
divers pays africains de continuer ce discernement pour renforcer notre présence spécifique à
partir du charisme montfortain.
L’histoire de notre présence a conduit à la création de deux Délégations, mais, en regardant l’avenir, nous voyons l’importance d’une collaboration plus rapprochée des deux
Délégations dans des situations concrètes qui rendent possible un faire ensemble dans la mission. Des chemins sont déjà commencés: le Père Eugenio Cucchi a généreusement accepté
d’être présent en République Démocratique du Congo avec nos Confrères congolais, le Père
Mario Belotti, nouveau Supérieur de la Délégation italienne, vit et collabore dans la communauté des postulants de l’ICS de Balaka. Mais nous vous invitons tous à réfléchir et discerner
aussi d’autres possibilités de collaborations et d’échanges pour renforcer le chemin de notre
présence dans tous ces pays.
Un autre défi, que je vois important pour l’avenir de notre présence, est de mettre en
étroite relation le chemin de la formation avec la Mission. Je sens l’importance pour les jeunes
en formation d’être constamment nourris de l’esprit de la mission montfortaine. Les études
devraient aussi donner l’opportunité d’un temps d’immersion progressive dans la mission, de
manière à ce que l’étude devienne vie et soit au service de la vie. Pour cela, j’invite les deux
Délégations à discerner les possibilités, pour un avenir proche, d’une présence missionnaire
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spécifique au Kenya ou en Ouganda et de renforcer notre présence en Zambie pour avoir, près
des maisons de formation, des présences missionnaires qui puissent donner aux jeunes qui fréquentent nos communautés un enthousiasme et une possibilité de pleine croissance.
Un autre point de discernement se pose à notre Délégation africaine: deux présences ont
caractérisé jusqu’à maintenant notre histoire: le Malawi et la République Démocratique du
Congo, et vers ces deux pays sont envoyés leurs candidats respectifs. Cependant, il y a déjà des
candidats du Kenya, de l’Ouganda, de la Zambie, et pour l’esprit de disponibilité à l’internationalité, il me semble important que le chemin évolue vers une meilleure et plus profonde intégration des Confrères de la Délégation, de manière à pouvoir partager les ressources humaines
là où le demande la mission. Ce chemin n’est pas facile parce qu’il exige de la disponibilité,
des efforts pour apprendre une nouvelle langue, de vivre en fraternité dans la diversité, d’aimer
avec un cœur évangélique le peuple bien concret vers lequel le Seigneur nous envoie…. Mais
c’est la réponse des vrais fils de Montfort: «Liberos».
Très chers Confrères, rencontrer et connaître ouvrent les portes à l’amour… Je sens
fortement que votre présence et celle des populations avec lesquelles vous partagez votre vie
et votre amour est une présence importante pour toute la Congrégation. Les défis que lance
l’Afrique au monde, sont vraiment grands et ne sont pas seulement les vôtres mais ceux de
nous tous, pour cela nous nous sentons unis dans le devoir de chercher ensemble la volonté du
Seigneur pour répondre avec amour et solidarité à l’appel universel à la fraternité qui nous
vient de Celui qui a donné sa Vie pour tous.
Uni avec vous tous,
Un salut fraternel,
P. Santino BREMBILLA, S.M.M.
Supérieur Général
TRÈS CHERS CONFRÈRES DE LA DÉLÉGATION GÉNÉRALE DE L’INDE,
Votre présence dans la Congrégation est devenue peu à peu significative, avec des perspectives de solidarité et de partage telles que nous nous sommes sentis animés du désir d’être présents
au milieu de vous pour vous mieux connaître et mieux accompagner cette croissance autant dans
la mission que dans la formation des jeunes candidats à notre vie missionnaire montfortaine.
Accompagné des Pères Olivier et Peter, j’ai personnellement eu la possibilité de visiter vos
présences missionnaires, alors que le Père Don visitait les communautés de formation. Au terme
de ces visites, nous avons travaillé intensément soit avec le Conseil de la Délégation soit avec
l’Assemblée de tous les Confrères.
Avant tout, je voudrais exprimer publiquement mon action de grâce à Dieu pour votre
ouverture et votre disponibilité à partager les ressources humaines de la Délégation avec les
besoins de la Congrégation. D’une manière spéciale, je voudrais souligner votre présence dans la
mission de Papouasie, mission pour laquelle nous désirons l’engagement de toutes les Entités de
l’Asie, de l’Afrique et de Madagascar. Nous sommes confiants dans la présence montfortaine au
milieu du Peuple du diocèse de Daru-Kiunga que l’Église a confié à la Compagnie de Marie, afin
qu’elle se fortifie dans les prochaines années soit dans la croissance de l’esprit missionnaire de nos
jeunes Délégations, soit pour discerner la possibilité d’une ouverture et d’un accueil de vocations
locales à partir du témoignage missionnaire que nous porterons.
Mais il y a des défis à l’intérieur de votre propre pays, riche de traditions et de cultures,
auxquels vous êtes appelés à donner une réponse de qualité pour être une présence missionnaire
qui annonce l’authenticité du message évangélique. La présence chrétienne en Inde est limitée en
quantité, mais pleine de vie au niveau du nombre des vocations, au niveau des services rendus dans
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le domaine de l’éducation et de la santé. Mais une action «missionnaire », comme demandée par
notre charisme, suppose un discernement et une créativité qui nous portent, non à une attitude
de prosélytisme ou de pur service aux communautés chrétiennes, mais à un témoignage vécu des
valeurs de l’Évangile qui puisse illuminer la vie quotidienne de votre Peuple.
La réalité de votre pays présente une pluralité de cultures, de langues, de religions,
de traditions et, dans l’Église catholique, d’une diversité de rites… Ce sont des différences
qui peuvent créer des murs et diviser les personnes ou les groupes entre eux et cela peut arriver jusque dans les communautés religieuses. Mais c’est là que notre présence missionnaire
peut présenter un vrai défi en sachant construire de vraies fraternités religieuses où les différences deviennent des richesses, où sont abattus tous les murs et où nous nous mettons à
l’écoute des uns des autres dans la vérité, où est reconnue pour chacun la valeur d’être une personne humaine, une créature faite «à l’image et à la ressemblance de Dieu», où chacun peut
faire l’expérience d’être aimé, accueilli, valorisé et guidé dans la réalisation de sa vocation. Je
vous invite, Frères, à beaucoup travailler sur ces aspects qui sont une des caractéristiques que
doit avoir la mission montfortaine au milieu de votre Peuple.
Votre groupe croît en nombre; vous avez déjà quelques confrères «aînés»; et, nous en rendons grâce à Dieu, vous avez une certaine quantité de vocations. Ceci vous demande également de
savoir vivre et répondre avec maturité aux diverses phases de la vie. Les confrères «aînés», à partir de leur expérience, doivent savoir partager avec les générations plus jeunes les fruits récoltés
dans leur vie, dans une attitude de service et avec sagesse. Les confrères d’un «âge intermédiaire»
doivent veiller à la qualité de leur présence pour eux-mêmes et pour les autres d’une manière à
donner vie et sens à la mission dans toute la communauté. Les confrères plus jeunes doivent être
capables d’intérioriser l’appel du Seigneur, à s’engager dans une orientation claire et décidée de
leur propre vie et de transmettre leur enthousiasme dans la mission. Toute la vie est toujours un
apprentissage à s’aimer soi-même, le Seigneur et les autres dans une ouverture réciproque
dans les différentes phases de la vie qui nous fait croître en communion profonde, en estime, en
confiance, et être ainsi des signes de cette ouverture réciproque et de ce «faire ensemble» au service de la mission.
J’ai remarqué avec plaisir que vos communautés portent des noms qui viennent de la
grande tradition spirituelle de l’Inde: Maria Bhavan, Guru Mandir, Montfort Nivas, Montfort
Ashram, Montfort Sadan… C’est un signe que vous avez voulu vous mettre dans cette tradition qui vous est propre. Mais c’est aussi un défi pour vous et une richesse que vous apportez
à toute la Congrégation si vous entrez en profondeur dans cette tradition spirituelle en l’enrichissant et en la mettant en communion avec notre spiritualité montfortaine. La Parole de Dieu
lue, contemplée et vécue dans ce contexte, et l’itinéraire de notre saint Fondateur (qui nous
invite à «suivre les traces des pauvres Apôtres» à la lumière du «Dieu Seul» et de la
«Providence» en «Compagnie de Marie») qui va à la rencontre de l’itinéraire de la tradition
indienne, doivent être un chemin ouvert pour notre mission dans ce grand pays. Vous avez pris
le Père de Montfort comme un Maître de vie, un vrai «Guru» évangélique, qui nous enseigne
le renoncement à toute chose pour suivre le Christ Jésus sur le chemin de notre pèlerinage.
Très chers Confrères, je vous invite à regarder en avant, à prendre sérieusement notre
chemin missionnaire, à vous sentir «riches» de l’héritage qui nous avons reçu pour le transmettre, mais aussi à vous sentir «pauvres» parce que nous sommes conscients que nous devons
encore beaucoup recevoir pour répondre chaque jour avec une plus grande «fidélité créatrice»
à l’appel que le Seigneur nous a fait.
P. Santino BREMBILLA, S.M.M.
Supérieur Général
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Père Harold McBRIDE (1919 – 2006)
Il est décédé le 17 décembre 2006, à Islip (États-Unis).
Il était âgé de 87 ans dont 65 de profession religieuse.
Le Père McBride est né à Ozone Park, New York, le 8 décembre 1919. Il a fait sa première profession à Nicolet au Canada le 15 août 1941 et a été ordonné prêtre à Ozone Park le
1er mars 1947. Il a fait partie du premier groupe d’américains à être ordonnés prêtres aux EtatsUnis et non au Canada. Père McBride a suivi les cours de l’Université Grégorienne à Rome,
obtenant son doctorat en théologie systématique en 1951. Il est retourné au Séminaire St Louis
Marie de Montfort à Litchfield, Connecticut, en tant que professeur de théologie dogmatique
et de mariologie. Tout en étant professeur, il était également directeur spirituel et aumônier du
noviciat des Filles de la Sagesse, tout près, à East Litchfield.
La pastorale paroissiale était un ministère qui lui convenait bien à cause de son caractère affable et de son amour du contact personnel. Il a servi en tant qu’assistant dans deux
paroisses confiées à ce moment là aux missionnaires montfortains, la paroisse de l’Enfant Jésus
à Port Jefferson (NY), et celle de Notre Dame de toute Grâce à Noblesville, Indiana. En tant
que membre de la communauté montfortaine de Bay Shore (NY), l’engagement pastoral le plus
long du Père McBride fut d’être aumônier d’hôpital pendant 24 ans à l’Hôpital South Side de
Bay Shore. Il était aimé de tous, malades et personnel de l’hôpital.
Durant les deux dernières années de sa vie, à cause de sa santé défaillante, il était
accueilli à la Résidence Notre Dame de Consolation, West Islip. Bien que confiné au fauteuil
roulant pendant cette période, le Père McBride continuait son ministère de directeur spirituel
et de confesseur pour tous les résidents âgés et malades. Après sa mort, tous les 400 résidents
ainsi que le personnel célébrèrent une Eucharistie spéciale à l’auditorium en reconnaissance
pour sa présence parmi eux.
Il était calme et exceptionnellement patient, capable de donner un avis pacifiant avec
compréhension et maturité. Doué d’un merveilleux sens de l’humour et d’une grande réceptivité aux idées et propositions nouvelles, le Père McBride avait l’habitude de fumer calmement
sa pipe tout en exprimant sa propre réflexion et en laissant la décision à la personne qui avait
posé la question!
Il était un avide lecteur de revues scripturaires et théologiques, partageant calmement ses
observations avec les membres de la communauté. Il vivait les exigences de l’évangile avec une
humilité sincère, surtout un grand sens de la simplicité et de la pauvreté. Sa famille le taquinait souvent parce qu’il ne portait pas les habits qui lui avaient été offerts en cadeaux. Il continuait de porter ses vieux vêtements, donnant avec joie les neufs à des personnes dans le besoin.
La lecture de la Bible et le Rosaire constituaient une grande part de sa vie, surtout
durant ses dernières années. Lorsqu’on lui rendait visite, on le trouvait souvent à la chapelle,
lisant et priant, ou bien dans la chambre d’un résident pour lui offrir quelque consolation et un
peu de bonheur. Le Père McBride a été une joyeuse présence dans toute communauté où il a
servi en homme rempli d’esprit de paix. C’était une joie que de l’avoir comme membre de la
communauté.
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Père Gilles JACQUES (1934 – 2007)
Il est décédé le 11 janvier 2007, à Montréal (Canada).
Il était âgé de 72 ans dont 49 de profession religieuse
Gilles Jacques est né dans une nombreuse famille (11 enfants) du Saguenay, à Kénogami,
le 23 novembre 1934. Il était le troisième enfant de Paul Jacques et d’Étiennette Labonté. Il fit ses
études classiques au séminaire de Chicoutimi, puis décida d’entrer au noviciat des Montfortains à
Nicolet où il prononça ses premiers vœux le 15 août 1957. Il fut ordonné prêtre à Chicoutimi par
Mgr Marius Paré le 21 septembre 1963.
Après quatre ans de professorat au juvénat de Papineauville et une année comme sous-maître des novices, le Père Jacques investira ses années les plus actives tantôt comme prédicateur de
missions paroissiales (1969-1971, 1984-1988), tantôt comme membre de l’équipe du Sanctuaire
Marie Reine-des-cœurs de Montréal (1971-1984, 1989-1994) dont il fut directeur de 1988 à 1992.
Après une année sabbatique chez les Jésuites de Québec, il devient vicaire, puis prêtremodérateur aux paroisses Notre-Dame-de-Lourdes et Saint-Louis-Marie-de-Montfort d’Ottawa
(1995-2005). Il revient alors au sanctuaire où il était toujours actif jusqu’à son hospitalisation.
Est-ce à cause de sa santé souvent fragile ou par l’effet de la grâce – sans doute les deux –
le Père Jacques savait être profondément attentif aux personnes. Son accueil et son écoute ne se
démentaient jamais. Sa voix même – qui en faisait un excellent animateur de chant – avait quelque chose de pacifiant. Parmi les nombreuses qualités de Montfort que le Père Jacques sut reproduire dans sa vie, la plus évidente était sans doute la douceur. On peut sans restriction lui appliquer
ce que Montfort en dit dans un de ses cantiques:
Les doux ont l’avantage de vivre sans chagrin,
sans soupçon, sans ombrage, sans froid pour le prochain.
Jamais d’emportement, jamais d’impatience,
Égaux en tous les temps, même dans les souffrances.
Ô divine Marie, donnez-moi la douceur,
C’est mon cœur qui vous prie par votre propre cœur.
Versez-y ce doux miel, cette sainte tendresse,
Qui gagne pour le ciel une âme pécheresse.
(Cantique 9, 22.29)
Père Jean-Hugues BÈGUE (1921 – 2007)
Il est décédé le 21 janvier 2007, à Saint Laurent S/Sèvres (France).
Il était âgé de 85 ans dont 64 de profession religieuse
Le Père Jean-Hugues Begue est né juste le dernier jour de l’année 1921, à Etueffont, au
Territoire de Belfort dans une famille modeste et très chrétienne. Il fit ses études secondaires à
Pelousey pour les premières années, puis au Calvaire de Pont-Château en un second temps, ce qui
n’était pas sans poser le problème d’une sorte d’exil de l’Est de la France vers l’Ouest, en ces
années 1930-1940 où l’on n’était encore guère habitué, si jeune, à s’éloigner de sa propre région
natale, avec sa parenté et ses habitudes.
Mais, comme un certain nombre d’autres, Jean-Hugues fut courageux et persévérant. Avec
son «cours», comme on disait, il accomplit son noviciat à Chézelles et y fit sa première profession
religieuse le 8 Septembre 1942.
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Or il n’avait pas encore 21 ans et c’était la guerre. Il fallait se cacher sous peine d’être
enrôlé pour l’Allemagne en service obligatoire. Alors, au lieu de continuer normalement ses
études scolastiques à Montfort sur Meu, les supérieurs de l’époque lui permirent de se replier
vers N.D. du Chêne pour une année de philosophie, puis il devint professeur à Pelousey durant
deux autres années, jusqu’en 1945.
Alors vint l’éclaircie, l’arrêt des hostilités, la paix. Et notre Jean-Hugues, comme tant
d’autres, retrouva un parcours plus normal vers le sacerdoce missionnaire sur les pas de
Montfort, comme il l’avait commencé presque 15 ans plus tôt. Autorisé à anticiper d’une année
comme les anciens prisonniers de guerre, il avait presque 28 ans quand il fut ordonné prêtre, à
Besançon, le 29 Juin 1949.
Mais il poursuivit sa formation encore deux ans, et c’est en 1951 qu’il fut affecté à
l’Ecole Apostolique de Pelousey, avec, très vite, la mission difficile de contact, d’appel et de
premier discernement auprès des jeunes et de leurs familles dans les divers diocèses de l’Est
de la France, sous le nom de ce ministère à la fois attachant et ingrat que l’on appelait «recruteur». Il y persévéra durant 18 ans, jusqu’en 1969, à la fois avec toute sa ténacité et avec une
gentillesse indéfectible et reconnue.
Cependant les choses commençaient à bien bouger, dans la société et dans l’Eglise. Le
Concile était passé par là, et puis aussi les fameux événements de 1968. Et ce ministère de
«recruteur» n’était vraiment plus de mode.
En conséquence, durant les six années suivantes, Jean-Hugues se lança à fond dans un
ministère paroissial sur Besançon, notamment les paroisses Saint-Jean et Saint-Pierre.
Puis, en 1975 il se retrouva au Sanctuaire de Notre-Dame du Chêne, qu’il connaissait
bien. Il y devint responsable des pèlerinages et animateur de la Communauté durant plus de
douze ans, y donnant le meilleur de lui-même, organisant et animant, par ailleurs, de très nombreux pèlerinages itinérants à Rome, Lourdes, et autres lieux. Certes, il n’y était pas supérieur
«à vie», mais il conserva et développa, à Notre-Dame du Chêne et dans l’ensemble des paroisses environnantes, une activité pastorale intense, au sein d’un réseau extraordinaire de nombreuses et fortes relations humaines.
Cependant, dans les années 1995, vint le temps de la plus grande fatigue puis de la
maladie, avec des opérations chirurgicales importantes. Pour Jean-Hugues, le mystère de la
croix prêchée devint davantage, au fil des jours, le mystère de la croix portée. Oh ! Il ne fut pas
abandonné, ni de sa communauté ni de sa famille où il était très aimé. Mais il fallut prendre la
décision, en février 1998, de le transférer à notre Communauté d’infirmerie de Saint-Laurent
sur Sèvre. Et chez nous non plus il ne fut pas abandonné, malgré le dépaysement initial bien
compréhensible, pour quelqu’un qui n’a pas de racines du côté Ouest de la France.
Il fut facile, d’ailleurs, à notre personnel et à nous tous, de l’entourer d’attention et d’affection, car lui-même ne fut que délicatesse et simplicité discrète.
Il a duré ainsi, en notre communauté de Saint-Laurent, durant presque neuf années, faiblissant doucement, avec de temps en temps des à-coups qui nous mettaient en alerte et nous
donnaient à penser qu’il était proche de la fin. Mais non ! Il reprenait vie... Le 31 décembre au
matin, son long combat s’est achevé : il a lâché prise et il s’en est allé vers le Seigneur. Qu’il
vive donc, désormais, en plénitude, sa vie nouvelle dans le bonheur de Dieu, notre cher frère
Jean-Hugues, aimé de tous !
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Père Paolo BERGAMINI (1933 – 2007)
Il est décédé le 4 février 2007, à Redona - Bergamo (Italie).
Il était âgé de 73 ans dont 53 de profession religieuse
Paolo Bergamini naquît à Torre de’ Roveri (Bg) le 12 décembre 1933. Il entra à l’Ecole
Apostolique de Redona en 1944 et y accomplit les études prescrites. Il rejoignit le Noviciat de
Castiglione Torinese en 1952 et y fit sa profession religieuse le 8 septembre 1953. Il écrivait dans
sa demande d’admission à ses premiers voeux: «Sous la protection de la Maman du Ciel je suis
content de m’être consacré à Dieu et d’être sur le chemin du Sacerdoce dans la Compagnie de
Marie». Il fit ses études philosophiques et théologiques au Scolasticat de Lorette (An). Il fut
ordonné prêtre le 21 février 1959 dans la Basilique de la Santa Casa avec 8 autres confrères. Puis
ce furent deux années de préparation au ministère de la prédication à Arona (No). En 1961, les
supérieurs nommèrent le Père Paolo économe du séminaire montfortain de Reggio Calabria. En
1965, il passe de la Calabre aux Pouilles: il est curé de l’église Madre di Ginosa (Ta), dédiée à
Notre Dame du Rosaire. Ce sont des années pastoralement très riches.
Le Père Paolo se fait connaître et apprécier par l’intérêt qu’il porte aux familles, aux exclus,
aux problèmes du travail. De 1971 à 1977, il est aussi supérieur de la communauté religieuse locale.
En 1980, il est appelé à Redona, Villa Santa Maria, comme économe. Là, il s’engage comme guide
spirituel dans l’accompagnement de pèlerinages à Medjugorje. En cette période sa profonde dévotion mariale, qui l’accompagnera toujours, émerge et s’accroît. Il entre avec simplicité et disponibilité dans certains groupes. En 1995 il est de nouveau à Reggio Calabria - Casa della Madonna, pour
voir s’il est possible de redonner vigueur à la presse missionnaire montfortaine et aux pèlerinages.
Suit un bref passage à la communauté de la Procure de Caravaggio en 1997. En septembre 1998, le
Père Paolo rejoint à nouveau Villa Santa Maria. C’est la seconde période la plus riche pour sa vie
de missionnaire montfortain. Il collabore à la diffusion de l’Apostolo di Maria. Il assure une présence dans les paroisses pour la prédication et les confessions. Il dirige de nombreux pèlerinages.
Un habitant de Ginosa l’évoque ainsi: «Le Père Paolo a été le modeste ami de tous»… et une pèlerine dit: «Il nous écoute et nous voit avec le cœur, il le remplit de nos souffrances, de nos défaites
et dépose le tout au pied de la Croix du Christ». Avec les limites que chacun de nous porte en lui, il
a été apprécié pour sa simplicité dans les relations, pour son humanité et sa cordialité, pour un style
silencieux et discret, qui pouvait devenir très chaleureux en certaines circonstances.
Une vie réservée, faite de service, de disponibilité, de travail infatigable; mais aussi de
souffrances cachées dans le secret du cœur, de luttes et d’échecs affrontés avec le sourire aux
lèvres. A l’automne 2006, un mal incurable fut diagnostiqué. Dans les derniers mois, il manifesta
un extraordinaire attachement et une grande attention à la communauté. Ses parents, surtout ses
neveux, ont été très proches de lui durant sa maladie. Il a terminé son pèlerinage terrestre le dimanche 4 février 2007, jour de la vie, dans la communauté de Villa Santa Maria. Il repose dans le cimetière de Pedrengo (Bg).
Père Daniel KEENAN (1956 – 2007)
Il est décédé le 7 février 2007, à Belfast (Irlande du Nord).
Il était âgé de 51 ans dont 29 de profession religieuse.
Les mots qui suivent ne sont pas centrés sur la personne de Danny, lui-même ne l’aurait
pas voulu. La personne au centre de ce petit mot, c’est le Seigneur Jésus et ce qu’il peut faire dans
une vie qui lui est donnée. Dans le livre de la vie de Danny nous pouvons feuilleter bien des pages
où nous voyons la vie et le ministère de Jésus manifestés dans une compassion pleine d’amour
13
pour les autres. La vie de Danny a été Montfortaine, Mariale et Missionnaire. Le Père Danny a fait
sa première profession dans la Compagnie de Marie le 19 septembre 1977 et il a été ordonné prêtre le 9 avril 1983.
Une bonne préparation pour tout ce qu’il avait à faire est comme un héritage que Danny
nous laisse. Par exemple, il prenait grand soin de se préparer pour la Messe. Il priait, il lisait les
Ecritures et lorsqu’il avait à prêcher, il le faisait avec la conviction la plus totale. Ses livres et ses
notes montrent jusqu’à quel point il s’engageait dans la préparation.
Son point fort, c’était de s’occuper des faibles et des blessés de la vie. De cette façon il pouvait réaliser son rêve montfortain: servir les pauvres. Peut-être se rendait-il compte qu’il était un
«guérisseur blessé» lui-même.
Pour la messe de ses obsèques il a choisi l’évangile de la pauvre veuve qui dépose ses dernières pièces de monnaie dans les offrandes du temple. Il pouvait s’identifier avec cette totale
dépendance à l’égard de Dieu. Il savait que c’est seulement ce que nous abandonnons que nous
conserverons pour l’éternité.
Il avait eu de multiples occasions de faire confiance et de servir alors qu’il s’occupait d’une
école pour aveugles en Ouganda, Afrique, ou lorsqu’il était aumônier du regroupement des hôpitaux ici même à Belfast. Il savait regarder les gens de telle façon qu’il leur donnait le sens de leur
propre dignité. A Dublin, il avait passé quatre ans à la maison du noviciat d’où il servait en tant
qu’aumônier d’un couvent et des étudiants. En Ouganda, il a fait tout ce qu’il pouvait pour aider
ceux qui souffraient du sida et qui mouraient de cette épidémie.
Il aimait à donner une dimension dramatique à la liturgie et il cherchait toutes les occasions
pour mettre en œuvre des signes et des symboles. Quelquefois nous n’avons pas su apprécier son
imagination et sa créativité.
Il est rentré de l’Ouganda en 1996 pour se joindre à la communauté de Monaghan en
Irlande. Il avait passé quelques dix années en Afrique et il avait maintenant besoin d’un traitement
par rayons pour un cancer du visage. Jamais un mot de plainte n’a passé ses lèvres.
Lorsque malheureusement la maison montfortaine de Monaghan fut fermée durant l’été
2002, le Père Danny se rendit à Belfast pour demeurer avec sa mère, maintenant décédée. Tout en
résidant avec sa mère, et malgré sa propre santé déficiente, il obtint du Provincial la permission de
s’engager dans une aumônerie d’hôpital. Danny savait d’expérience que la qualité du service du
prochain découle du degré de sa propre disposition à faire des sacrifices.
Cela avait été une lutte for lui que de quitter sa famille et son pays – il aimait les deux –
pour partir au séminaire montfortain de Romsey près de Southampton, alors qu’il était encore très
jeune. Plus tard l’appel pour le Malawi et l’Ouganda se révéla un véritable défi. Mais sans aucun
doute, le plus grand défi de tous, fut de faire face à sa propre maladie.
Le Père Danny demeura dans la maison de sa sœur Carmelle et de son beau-frère Michael
durant les trois derniers mois de sa maladie. Il avait le soutien des prières de la famille montfortaine, de son cercle familial étendu, de ses parents et amis, de l’équipe de l’aumônerie d’hôpital,
de l’Evêque et des prêtres du diocèse de Down et Connor, des Sœurs du couvent de l’Adoration
de Falls Road, de ses collègues en Afrique et de tous ceux qui le connaissaient.
Si un mot peut résumer la vie de Danny, en tant que montfortain, missionnaire, prêtre
de Dieu, ce serait «Passion». Passion pour la vie, pour l’humanité blessée, pour le Christ. Son
«Oui» à Dieu, comme celui de Marie pour qui il avait une profonde dévotion, l’a rendu capable de dire «Non» à sa propre volonté et à ses plans à lui. Il fait maintenant l’expérience de la
vérité des paroles du Christ en Jean 10,10: «Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous
l’ayez en abondance».
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Frère Stanley Joseph WILLIAMS (1926 – 2007)
Il est décédé le 23 février 2007, à Liverpool (Angleterre).
Il était âgé de 80 ans dont 44 de profession religieuse.
Tous ceux qui connaissaient Frère Stan savaient qu’il aimait son pays. Il parlait avec fierté
et amour de sa mère et de son père et il avait toujours beaucoup d’histoires à raconter à leur sujet.
Il parlait avec joie de son enfance à la paroisse de Saint François de Sales, surtout de son engagement dans le club des jeunes et la société Saint Vincent de Paul. Il était fier de Walton, Liverpool
et même Everton (son équipe de foot favorite). Il parlait souvent du temps où il travaillait au port.
Il était très reconnaissant pour tout ce que cette expérience lui avait apporté.
Mais il y avait beaucoup plus que cela dans la vie de Frère Stan. Il était vraiment un bon
religieux, un confrère charmant et un ami. Il y a quelques semaines, dans un regard sur sa vie passée, il disait: «Je suis vraiment reconnaissant à Dieu pour ma vocation chez les missionnaires
montfortains. Notre Dame m’a appelé dans sa Congrégation. Je suis là où Notre Dame me voulait.
Je me sens vraiment béni». Ceci était dit au milieu de toute sa souffrance. Il avait un grand amour
pour Notre Dame et une profonde conviction qu’elle le conduirait plus près de Jésus.
Sa confiance en Dieu était sans limite. C’était une personne très religieuse et très priante.
La messe et l’eucharistie avaient une grande importance pour Frère Stan. Il essayait de venir à la
messe quotidienne même lorsqu’il n’était pas bien et pouvait à peine négocier les escaliers. Si
quelqu’un suggérait de faire une heure d’adoration, il désirait s’y joindre. Lorsqu’il était vraiment
malade et dans l’incapacité de venir à la chapelle, nous avions pris l’habitude de prier le chapelet
avec lui. Quand il ne pouvait pas lire, nous prions l’office et Stan écoutait. Il n’y a pas longtemps,
nous lui avons demandé comment il avait dormi: il nous a dit que cela avait été difficile, mais qu’il
avait prié toute la nuit. Sa prière avait certainement été puissante.
Il aimait prier avec les autres. Il s’intégra au mouvement sacerdotal marial, au mouvement
en faveur de la vie (Notre Dame de Guadalupe), à la Miséricorde Divine et au groupe de guérison
de l’Avent. Le Frère Stan aimait à retourner à la paroisse Notre Dame de l’Assomption afin de
rendre visite à la Légion de Marie et à l’école. Ce n’est qu’après avoir prié avec les enfants
qu’il permit à ses confrères de parler publiquement de son cancer et de mentionner cela dans
la prière. Il voulait toujours répandre la dévotion à la Sainte Vierge, distribuant pour cela une
prière spéciale à Marie. Lorsqu’il était en voiture avec nous, nous n’avions pas à nous préoccuper de trouver une place de stationnement. Il avait l’habitude de dire «Notre Dame nous trouvera une place». Et c’était vrai!
A mesure que Stan devenait de plus en plus malade, il devenait aussi dépendant des
autres pour beaucoup de choses. Beaucoup de gens font cela lorsqu’ils s’occupent de malades,
surtout de leurs proches. Cela devient un privilège. Cela touchait une corde sensible chez Stan
parce qu’il aimait vraiment exercer son rôle d’infirmier. Nous l’avions regardé au Malawi s’occuper avec attention et amour des gens qui venaient à lui pour se faire aider. Il soignait les
plaies et les emmenait à l’hôpital. Jésus a dit: «Tout ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites...» même lorsque nous n’en sommes pas conscients.
Stan était très reconnaissant à l’égard de tous ceux qui le soignaient et s’occupaient de
lui. Il disait «merci». C’est ce qu’il faisait lui-même, toujours dire «merci».
Nous sommes reconnaissants au Frère Stan pour tout l’amour qu’il avait pour sa communauté et pour sa Congrégation. Et nous prions pour le Frère Stan et nous remercions Dieu
pour sa vie et pour l’amitié qu’il a montrée envers nous. Nous aimions l’homme. Je suis sûr
qu’il continue de prier pour nous.
15
Père Benoît TOURIGNY (1915 – 2007)
Il est décédé le 25 février 2007, à Nicolet (Canada).
Il était âgé de 91 ans dont 71 de profession religieuse.
Le Père Benoit Tourigny est né à Bécancour, localité située dans le diocèse de Nicolet,
le 27 avril, 1915. Il prononce ses premiers vœux le 22 août 1935, en la chapelle du noviciat Ste
Marie, à Nicolet. Le 8 mars 1941, il recevait le don du sacerdoce des mains de l’archevêque
d’0ttawa, Mgr Alexandre Vachon. Il aurait donc célébré 71 ans de profession religieuse cette
année et 66 ans de sacerdoce.
Après trois années d’enseignement comme professeur d’Éléments latins-français dans
notre séminaire Montfort, à Papineauville, notre confrère est nommé pour la mission indienne
de Vancouver à Kuper Island de 1943 à 1955 et à Tzouhalem-Duncan, de 1955 à 1959.
Après cela, il devient l’un des pionniers de la mission de la Papouasie-NouvelleGuinée, nouvellement fondée par la Province montfortaine canadienne. Il sera un défricheur
inventif avec des moyens très réduits dans cette mission très difficile à l’époque durant les
années 1959-1965. Il reviendra à Montréal comme vicaire à la paroisse Marie-Reine-desCœurs, durant trois années, pour récupérer ses forces physiques avant de retourner pour un
autre long séjour chez les Papous, durant les années 1968-1986.
Durant presque 25 ans, le Père Ben, comme on l’appelait, fut un témoin privilégié et
très actif dans les premiers développements du diocèse de Daru-Kiunga. Il nous laisse de précieux souvenirs de cette épopée missionnaire dans son livre à succès (deux éditions épuisées)
«Les mémoires du Père Be».
Il reviendra définitivement au Canada, en obédience à la Maison Reine -des-Cœurs, à
Drummondville, pour une période d’une quinzaine d’années de 1986 à 2000.
C’est de Drummondville qu’il quittera pour notre résidence à Nicolet. Il occupera ses dernières années dans la prière, tout en rendant des services fraternels aux confrères. Il aimait beaucoup partager la sagesse de son expérience de vie missionnaire avec les personnes qui le visitaient.
Notre confrère laisse le témoignage d’une vie «libre à la Montfort» «détachés de tout,
sans embarras…toujours prêts à courir et tout souffrir comme les apôtres… un vrai serviteur
de la Sainte Vierge, le flambeau luisant et brûlant du saint Évangile à la bouche et le saint
Rosaire à la main» (cf. Prière embrasée 12).
Que Notre-Dame de la Papouasie le présente au Christ Ressuscité!
Frère Stanislas (Maurice RYBCZYNSKI) (1930 – 2007)
Il est décédé le 6 mars 2007, à Alès (Gard) (France).
Il était âgé de 76 ans dont 57 de profession religieuse.
Si, dans la Province montfortaine de France, il y a un représentant d’une ouverture à
l’Europe, c’est bien auprès du frère Stanislas qu’il est possible de le reconnaître. Quatrième
d’une famille de cinq enfants, il est né le 10 mai 1930 à Raduezce sur la terre de Pologne. Il
connut très vite l’exode au-delà des frontières. Dès 1942, nous le retrouvons à Villeneuve dans
le Lot-et-Garonne. C’est alors que disposant de tout un avenir, il envisage à 17 ans de vivre son
baptême sous l’éclairage d’un engagement dans la vie religieuse et missionnaire montfortaine.
Respectueux de ses racines paysannes et fidèle à son baptême, il vient frapper à la porte des
missionnaires montfortains en 1948. Le 19 mars 1949, il fera son premier engagement temporel à St Laurent sur Sèvre. Après un temps de mûrissement intérieur et de réflexion libre, le 19
16
mars 1954, il s’engagera définitivement à la suite du Christ. Cette volonté de servir aura un terrain privilégié d’application: l’entretien du jardin permettant à diverses communautés de bénéficier des produits de la création. Ne refusant en aucune façon le service matériel, il a su, à une
période de sa vie: de 1956 à 1958, se faire l’accompagnateur de jeunes gens en recherche de
discernement pour devenir missionnaire montfortain.
Avant son arrivée à la Gardiolle en 1980, variées ont été les capitales européennes qui
l’ont accueilli. Rome… Madrid… Zagreb… Au-delà de la culture des plantes, Stanislas savait
se documenter et s’ouvrir aux réalités humaines… Sa mémoire, d’une étonnante fidélité et son
intelligence concrète de la vie lui permettaient de tenir conversation en divers domaines. Sa
facilité à dialoguer lui a permis de s’ouvrir à d’autres mentalités dans le respect d’autres cultures. Sa connaissance de la langue polonaise, française, italienne et espagnole a fait de lui
l’homme d’une Europe en recherche d’identité. Désormais, Stanislas est appelé en raison du
regard miséricordieux d’un Dieu Père, à rejoindre le jardin de la véritable terre Promise. Par sa
discrétion, son sens du service et sa proximité avec les membres de sa communauté de Notre
Dame de La Gardiolle, il nous précède dans la rencontre avec Jésus qui a pu dire: «j’ai eu faim
et vous m’avez donné à manger».
Frère Jean-Baptiste de la Salle – Joseph JÉZÉQUEL (1917 – 2007)
Il est décédé le 19 mars 2007, à Saint Laurent (France).
Il était âgé de 89 ans dont 73 de profession religieuse.
Né le 21 mai 1917, celui que nous connaissons sous le nom de Frère Jean Baptiste est
baptisé sous le patronage de Saint Joseph. D’où le surnom familier et affectueux de Jiji qui l’a
accompagné toute sa vie. Par un des ces hasards dont Dieu a le secret, c’est justement le jour
de la fête de Saint Joseph, qu’il est allé rejoindre la maison du Père.
La famille Jézéquel est riche en vocations montfortaines: le Père Alain qui est décédé à
Saint-Laurent il y a deux ans, puis Joseph que nous accompagnons aujourd’hui, et le Frère
Hervé qui a pu vivre avec lui les derniers jours avant sa Pâque, sans compter ses frères et sa
sœur, engagés comme laïcs dans la famille montfortaine à des titres variés.
Joseph n’avait que 16 ans lorsqu’il fit sa première profession en 1933, mais les vicissitudes de la guerre ont fait qu’il n’émit ses vœux perpétuels que 14 ans plus tard, alors qu’il
venait d’arriver à Madagascar.
Madagascar: c’est là qu’il a vécu le plus longtemps, 53 ans! Il a bien mérité la décoration d’ «Officier de l’ordre national malgache» après tout ce qu’il a accompli dans ce pays.
Constructeur infatigable d’églises, de maisons religieuses, de séminaires, il a laissé surtout le
souvenir d’un confrère agréable et d’un bon religieux dont le témoignage a certainement suscité des vocations de Frères malgaches. Je laisse à d’autres qui ont vécu avec lui à Madagascar
le soin de parler de cette dimension de vie religieuse et missionnaire de notre Jiji.
Rentré en France en 2000, il est membre de la communauté du Calvaire de Pontchâteau.
Peu à peu, sa santé se dégrade et il est amené à Saint Laurent. Au bout d’une semaine il nous
a quittés discrètement, au matin de la fête de Saint Joseph, patron de la bonne mort.
17
Père Giambattista MAGGIONI (1941 – 2007)
Il est décédé le 21 mars 2007, à Kankao (Malawi).
Il était âgé de 65 ans dont 46 de profession religieuse.
Giambattista Maggioni est né à Brembate di Sopra (Bg) le 15 avril 1941. Il est entré à
l’école apostolique de Redona en 1951. En septembre 1959, il est à Castiglione Torinese pour
l’année du noviciat. Dans sa demande pour être religieux montfortain, il écrivait: «Je désire et
je veux être religieux montfortain, et je veux servir pour toujours, comme Prêtre Missionnaire,
la Compagnie de Marie et de mourir en son sein». Le Père Maître le présentait avec ces paroles: «Je crois qu’il sera un bon missionnaire». Le 29 septembre 1960, il fait sa première profession et rejoint ensuite le scolasticat de Lorette pour les études de philosophie et de théologie qu’il terminera à Rome où s’est transférée la maison de formation. Le Père Gianni, comme
il était appelé en famille, a été ordonné prêtre dans l’église du scolasticat de Rome le 5 mars
1966.
Sa première obédience est pour Reggio Calabria, à la Maison de la Madone, comme
éducateur et «propagandiste». L’idéal missionnaire qui l’avait accompagné depuis son enfance,
se réalise en 1969 avec son départ pour le Malawi. Après une période à Ulongwe où il apprend
les premiers éléments de la langue du Malawi, le voici nommé à Mpiri, zone à fort densité
musulmane, jusqu’à la fin de l’année 1977: c’est la saison des semailles. La mission d’Utale
II, surtout la léproserie, le voit à l’œuvre de 1978 à 1996 : c’est la saison de la croissance.
L’ultime étape de son œuvre missionnaire intense sera à Kankao de 1996 à 2007: c’est la saison de la récolte. Dans cette mission, à l’aube du 21 mars 2007, le Seigneur est venu le «cueillir » comme un fruit mûr. Alors qu’il était à l’église pour la prière des Laudes, il a eu une attaque cardiaque. Il a terminé son pèlerinage terrestre dans cette terre d’Afrique à laquelle il a
consacré 38 années de sa vie et de son ministère. Le P. Giambattista a un frère montfortain, le
P. Corrado, et une sœur religieuse. Du Malawi d’où est partie l’annonce de sa mort sont arrivés à la paroisse de Brembate des témoignages et plus d’informations. Nous pouvons y lire
entre autre: «Nous savions que sa vie appartenait pleinement au Malawi. Pendant le temps qu’il
a passé à Brembate, nous voyions que son cœur était ici».
Depuis son premier retour en Italie, il a transmis la passion de l’évangélisation à sa
paroisse, donnant la vie à un groupe missionnaire et à de très nombreux amis. Du Père Gianni,
il restera le souvenir de son engagement généreux et quotidien, de ses lettres écrites d’une belle
calligraphie et capables de raconter l’Afrique et d’impliquer tant de personnes pour soutenir les
pauvres, les orphelins, les malades de la lèpre et du sida. Dans une lettre, qui peut être la synthèse de sa vie, il écrivait: «Le travail ne manque pas, mais je suis tellement content d’être missionnaire. Quand j’ai accepté de venir, je n’ai mis aucune limite à ma disponibilité pour le travail et pour le temps…». Ses funérailles, célébrées à la paroisse de Balaka, ont été présidées
par l’Archevêque de Blantyre avec une soixantaine de concélébrants et une grande foule de
Chrétiens. Dans l’attente du jour de la Résurrection, le Père Gianni repose à Kankao, à peu de
distance de sa maison à l’ombre de belles plantes.
Frère Gérard CHAMPAGNE
Il est décédé le 12 avril 2007, à Nicolet (Canada).
Il était âgé de 88 ans dont 69 de profession religieuse.
18
CORRADO MAGGIONI, S.M.M. La Eucaristía. Sello y Presencia del amor de Dios
textos poéticos de Bianca Gaudiano; Paulinas; Madrid; 2006;
167 pp.
LUIGI LORENZATO L’Africa nel cuore. La straordinaria avventura mis (a cura di) sionaria di Mons. Luciano Nervi, il vescovo azzurro
2006; 277 pp.
STEFANO DE FIORES, S.M.M. Maria, Nuovissimo Dizionario
Volume 1; Edizioni Dehoniane; Bologna; 2006; 989 pp.
Volume 2; Edizioni Dehoniane; Bologna; 2006; 1935 pp.
DIONISIO CANDIDO, Lacrime nel cuore della città
ANTONINO SIRINGO, Atti dei tre Convegni preparatori e del XIII Colloquio interna zionale di mariologia nel 50° anniversario del pianto di Maria.
ENRICO VIDAU, S.M.M. Siracusa, 29 settembre – 2 ottobre 2003; Collana Biblioteca
(a cura di) Theotokos; Edizioni AMI; Roma; 2007; 520 pp.
Orar com Montfort
Centro Mariano Monfortino, Junqueira VCD; 158 pp.
Cantiques de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort,
choisis et répartis pour usage à la Liturgie des Heures
Les éditions montfortaines; Montréal; 2006; 80 pp.
ALFIO MANDELLI, S.M.M. Totus Tuus.
Mese di preparazione alla consacrazione monfortana
Edizioni Monfortane; Roma: 2007; 203 pp.
SAINT LOUIS-MARIE Pjesme, molitve. O bogu, isusu, mariji, andelima i
GRIGNION DE MONTFORT svecima
Apostolastki centar “Sav Tvoj” i Samostan Misionara
Monfortanaca, Zagreb, 2006, 106 pp. (Divers Cantiques en
langue Croate; traduction du P. Milenko SUSAC).
19
Par "Entité Juridique / Juridical Entity"
P.
Adm. Générale
F.
S.
Par "Nationalité / Nationality"
Total
7
0
0
7
22
1
1
24
2
1
0
3
Belgique
33
6
0
39
Canada
37
14
1
52
Colombie
50
4
7
61
Comm.Gén. PNG
9
0
0
9
Dél.Gén. Afrique
23
2
9
34
Dél.Gén. Inde
34
0
34
68
Dél.Gén. Indonésie
28
5
49
82
Dél.Gén.Madagascar
19
7
6
32
Dél.Gén. Philippines
11
1
12
24
Dél.Gén. Portugal
15
1
0
16
6
0
1
7
France
79
28
GB/I
18
5
0
23
Haïti
45
2
22
69
Italie
118
10
16
2
0
18
2
0
3
5
Pays-Bas
58
15
0
73
Pérou-Brésil (Italie)
28
4
5
37
USA
21
2
0
23
681
110
Allemagne
Argentine (France)
Espagne-Équateur
(France)
Malawi (Italie)
Nicaragua (USA)
0 107
2 130
152 943
Allemagne
Angleterre
Belgique
Brésil
Canada
Colombie
Congo RD
Croatie
Danemark
Ecosse
Espagne
Équateur
États-Unis
France
Haïti
Inde
Indonésie
Irlande
Italie
Kenya
Madagascar
Malawi
Nicaragua
Ouganda
Pays de Galles
Pays-Bas
Pérou
Philippines
Pologne
Portugal
Suisse
Zambie
P. F.
18
1
14
2
21
5
1
0
40 14
48
4
6
1
4
0
0
0
4
0
4
0
1
0
24
2
90 29
43
1
42
0
33
5
3
2
150 14
1
0
12
7
6
1
0
0
1
0
0
1
76 16
12
2
11
1
0
1
13
1
2
0
1
0
681 110
Compagnie de Marie
Via dei Monfortani, 65 - 00135 Roma
Imprimé en Avril 2007
20
S.
0
0
0
3
1
7
5
0
1
0
0
1
0
0
22
34
49
0
2
0
6
4
3
0
0
0
2
12
0
0
0
0
152
Total
19
16
26
4
55
59
12
4
1
4
4
2
26
119
66
76
87
5
166
1
25
11
3
1
1
92
16
24
1
14
2
1
943