Lire l`article en pdf. - Fédération Française de crémation

Transcription

Lire l`article en pdf. - Fédération Française de crémation
mardi 24 janvier 2012
L'association crématiste défend le libre choix des familles
REIMS (Marne) Pour des raisons éthiques, environnementales ou purement économiques, de plus en plus de personnes choisissent
d'être incinérées. L'association crématiste est là pour défendre leur choix et les conseiller.
« MOI, avec mon épouse, on s'est dit que ça ne valait pas le coup de payer une sépulture et une concession pour des enfants qui ne viendront
pas sur notre tombe et qui devront payer encore ensuite pour renouveler la
concession. Voilà pourquoi, en 2007, nous avons fait le choix de la crémation avec
la dispersion de nos cendres dans un jardin du souvenir. Nous avons déjà signé un
contrat d'obsèques. Tout est prévu. Ils n'auront rien à régler. »
Bon pied, bon œil, Roland, 81 ans, n'a pas manqué de venir payer sa cotisation
à l'association crématiste Marne-Ardennes qui milite pour conseiller, aider et
défendre les personnes ayant fait le choix de la crémation. L'occasion de
rencontrer sa présidente, la Châlonnaise Martine Charpentier, secrétaire générale
de la Fédération française de crémation, qui tient chaque mois une permanence
à la maison de la vie associative avec la déléguée rémoise, Nicole Lefèbvre.
Maintenant qu'il y a des crématoriums un peu partout dans la région, à
quoi sert votre association ?
Une permanence de l'association a lieu une fois par mois à
la Maison de la vie associative, 122 bis, rue du Barbâtre.
Martine Charpentier : « Un constat déjà. Alors que la crémation est pratiquée
par 33 % des personnes en France, elle n'est que de 20 % dans la région. Nous avons le devoir d'informer un maximum de familles sur
le fait qu'elles peuvent toutes faire ce choix pour leurs défunts. Il est simple et moins coûteux que l'inhumation traditionnelle.
Le rôle de notre association, qui compte 620 adhérents, est de ne pas laisser se faire et dire n'importe quoi. Quand il y a un décès, nous
sommes là pour que les familles respectent la volonté du défunt qui a signé chez nous le testament crématiste par lequel il indique sa
volonté d'être crématisé. Nous voulons aussi mettre en garde les familles sur les pratiques de certaines entreprises de pompes funèbres
qui veulent toujours gonfler les factures. Il y a plusieurs modèles de cercueils pour la crémation et on leur dit qu'il n'y en a plus en stock
ou qu'il ne reste plus que les modèles les plus chers.
Nous devons aussi lutter contre les obstacles créés par un certain lobbying qui a tendance à vouloir faire croire aux familles qu'on ne
peut pas bien faire son deuil avec la crémation. Nous pensons qu'en cas de décès, c'est l'absence de la personne qui manque, pas la façon
dont on l'a accompagnée pour son dernier voyage.
On demande la mise en place d'un mécanisme de limitation de l'augmentation des coûts du funéraire pour que les nouvelles mesures
imposées aux crématoriums (systèmes de filtration etc.) ne soient pas imputées totalement aux usagers. »
Trop de démarches
Quelles sont vos autres revendications ?
« La loi de décembre 2008 est compliquée et contraignante. On demande sa révision. Par exemple, les familles doivent savoir notamment
qu'elles ont le droit de repartir avec les cendres de leur défunt pour les disperser dans le cadre fixé par la loi. Il n'y a pas besoin d'être
agréé ou habilité pour le faire. Mais on impose aux familles trop de démarches. On pense qu'il serait plus simple de faire le registre des
crémations au crématorium.
Seules les communes de plus de 2 000 habitants doivent avoir un jardin de dispersion des cendres. On voudrait qu'il y en ait dans toutes
les communes avec des columbariums, voire des caves urnes, bien que nous ne soyons pas trop d'accord sur ces réalisations qui ramènent
à des pratiques commerciales.
Les gens doivent savoir qu'ils peuvent placer les urnes dans le caveau familial existant.
Nous demandons la création d'un comité éthique dans tous les crématoriums pour donner notre avis sur l'organisation des cérémonies
de crémations. Parfois, le personnel des crématoriums n'est pas assez formé, les entreprises de pompes funèbres pas toujours libres
d'organiser comme elles le voudraient les obsèques. Pour éviter de faire n'importe quoi, n'importe où, nous demandons aussi la remise
en place des schémas régionaux d'implantation des crématoriums pour qu'ils soient mieux répartis sur le territoire.
Enfin, et ce n'est pas anodin, les associations crématistes souhaitent que le verbe crématiser soit introduit dans le dictionnaire. Elles le
préfèrent, de loin, au verbe incinérer. »
Alain MOYAT

Documents pareils