Orange 1900, la Belle Epoque, celle des grandes « figures » d`acteurs
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Orange 1900, la Belle Epoque, celle des grandes « figures » d`acteurs
1 Page 3 Communiqué de presse Page 5 Le Théâtre romain sous l’Antiquité Page 6 Orange 1900 : la Belle Epoque, celle des grandes « figures » d’acteurs Page 7 Orange 75 : le « Woodstock français » Page 9 Les Chorégies : Roberto Alagna vous invite à l’Opéra Page 11 Le magicien des « Fantômes du Théâtre » Page 12 La valorisation du patrimoine, par Bruno Monnier Page 14 Les sources documentaires Page 16 Les partenaires Page 17 Le Théâtre Antique d’Orange Page 18 Informations pratiques 2 Préparez-vous à un fabuleux voyage dans le temps ! Fascinant, surprenant, onirique, nostalgique, psychédélique, lyrique, le spectacle « Les Fantômes du Théâtre » vous invite à un fabuleux voyage dans le temps à partir du 3 avril 2009. Mondialement connus ou plus insolites, les personnages qui ont foulé la scène de ce lieu, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, réapparaissent, grâce à la magie du multimédia. Les fantômes vous entraînent au cœur des grandes heures qui ont rythmé les 20 siècles d’histoire du Théâtre Antique. Le voyage se déroule dans quatre grottes situées sous les gradins du Théâtre. Votre périple commence sous l’Antiquité où vous assistez à une pantomime, spectacle théâtral qu’affectionnaient particulièrement les romains. Un grand bond à travers les siècles et la scène du théâtre bruisse à nouveau. Vous voici à la Belle Epoque, admirant la magnifique Madeleine Roch ou l’impressionnant Mounet-Sully. Au détour des seventies, une surprise vous attend : Orange 75, « le Woodstock français ». Lors de la dernière étape, vous êtes accueillis par Roberto Alagna dans le monde des Chorégies d’Orange et de l’Opéra Lyrique. Le maître d’œuvre de ce voyage s’appelle Bruno Cohen, scénographe, metteur en scène, grand spécialiste des théâtres virtuels et des scénographies spectaculaires. Il mêle, dans ce parcours, théâtre optique, projections vidéo et extraits musicaux pour faire revivre la réalité historique. Le parcours muséographique s’appuie sur une mise en scène ludique et interactive. Les grottes sont transformées en espaces scénographiques devant lesquels les spectateurs assistent à de petites représentations. Le théâtre optique donne vie aux personnages. La mise en spectacle d’images projetées rassemble des dessins, des gravures et des photographies d’archives. Des documents sonores animent les grottes. L’ensemble permet de créer une ambiance spécifique à chaque époque. Ce voyage dans la mémoire du Théâtre Antique a un indéniable intérêt pédagogique. Il permet aux plus jeunes d’appréhender l’histoire de ce lieu magique de façon amusante et scientifique. Le spectacle multimédia « Les Fantômes du Théâtre » est un projet ambitieux et unique de valorisation d’un monument. Il s’intègre parfaitement à la mission dont la société Culturespaces, gestionnaire du Théâtre Antique d’Orange, a fait sa priorité : mettre à la disposition de tous les publics un patrimoine extraordinaire. Le spectacle multimédia renforce ainsi l’accessibilité organisée et déjà riche du lieu (musée, expositions, audioguide, ateliers pédagogiques, chasse aux énigmes). 3 Votre carnet de route Le théâtre romain sous l’Antiquité La première grotte vous conduit à la découverte du théâtre à l’époque romaine. Le Théâtre Antique d'Orange est le mieux conservé d'Europe et l'un des plus beaux héritages de la Rome Impériale. Malgré son bon état de conservation, il reste difficile d’imaginer ce que pouvait être le théâtre à cette époque, à quoi ressemblaient les acteurs, leurs costumes, leurs voix, les décors qui les entouraient… Grâce au procédé du théâtre optique, vous pouvez vous imprégner de l’ambiance qui y régnait alors. Quatre personnages virtuels dansent, déclament, et vous interpellent. Ils jouent une saynète classique du théâtre antique : deux hommes, le malin et l’idiot, se disputant les faveurs d’une belle. Orange 1900, la Belle Epoque, celle des grandes « figures » d’acteurs La seconde grotte, Orange 1900, vous plonge dans l’ambiance du théâtre à la Belle Epoque. Des incrustations en couleur, de comédiens filmés en costume d’époque, animent des photos de cette période, à la façon des films muets des débuts du cinéma. Orange 75, Orange psychédélique ! Le Théâtre Antique a accueilli, pour la première fois en 1975 et durant trois jours, les plus grandes stars du rock des années 70, de Jess Roden à Climax Blues Band en passant par Procol Harum et Tangerine Dream. Cette grotte vous transporte ainsi dans les années « rock and folk » d’Orange. Vous prenez place dans un studio de mixage et découvrez des extraits de concerts mémorables, dans une atmosphère pop et psychédélique très « seventies ». Les chorégies d’Orange Plus ancien festival d’Europe, les Chorégies sont depuis 1869, l’un des plus grands événements culturels de France. La vocation lyrique et musicale du Théâtre devient prépondérante en 1971, avec la création des « Nouvelles Chorégies », qui connaissent aussitôt un immense succès. Il était donc indispensable de consacrer la quatrième grotte à ce grand festival d’art lyrique, événement phare du Théâtre Antique et d’y associer l’une de ses têtes d’affiche : Roberto Alagna. Grâce à la technique du théâtre optique, le ténor et son double apparaissent au milieu de la grotte et vous convient à réécouter quelques-uns des plus grands airs lyriques chantés au Théâtre (Carmen, Les Contes d’Hoffmann, La Bohème…). Vous êtes prêts à voyager dans l’histoire de ce lieu envoûtant. Laissez-vous guider, par les Fantômes du Théâtre, à travers ces quatre escales dans le temps ! 4 Le théâtre occupait une place centrale dans la cité et la vie de ses habitants qui y passaient une grande partie de leur temps libre. Pour le pouvoir romain, le théâtre était un moyen de diffusion de la culture latine auprès des populations colonisées mais aussi un prétexte pour les éloigner de toute préoccupation politique. Véritables divertissements, les spectacles duraient toute la journée. Les Romains, peu passionnés par les tragédies grecques préféraient un répertoire plus léger : pantomimes, mimes, farces… Le Théâtre Antique d'Orange est le mieux conservé d'Europe et l'un des plus beaux héritages de la Rome Impériale. Malgré son bon état de conservation, il reste difficile d’imaginer ce que pouvait être le théâtre à cette époque, à quoi ressemblaient les acteurs, leurs costumes, les décors qui les entouraient… La première grotte vous conduit donc à leur découverte. Vous assistez, tour à tour, aux répétitions dans les coulisses du théâtre et aux représentations sur scène d’une saynète classique du théâtre antique. Deux hommes, le malin et l’idiot, se disputent les faveurs d’une belle. Les acteurs virtuels dansent, déclament, miment, s’affrontent, vous prennent à témoin avant de vous saluer et de disparaître… Découvrez la vidéo : http://culturespaces-webjournal.com/fantomes-dutheatre-antiquite/ 5 Après le démantèlement de l’Empire romain d’Occident, quinze siècles s’écoulent avant que le Théâtre Antique ne redevienne, en 1869, le cadre de représentations théâtrales. Organisées sous le nom de « Fêtes Romaines », on y chante, pour leur réouverture, une cantate à la gloire des Romains « Les Triomphateurs », et un opéra de Méhul, « Joseph ». Le succès est immédiat. Les proportions cyclopéennes, l’invraisemblable conservation de son mur de scène et son étonnante acoustique ravissent les spectateurs. En 1902, les manifestations prennent le nom de « Chorégies » et sont programmées chaque année. Tous les grands noms de la scène française viennent y jouer le répertoire classique. La seconde grotte, Orange 1900, vous plonge dans l’ambiance du théâtre à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Des incrustations en couleur de comédiens filmés en costume d’époque, animent des photos de cette période, à la façon des films muets des débuts du cinéma. Vous êtes invités à une balade dans les rues d’Orange dans les années 1900. Des couples en tenue Belle Epoque, se saluent, se croisent et vous emmènent au théâtre. Les grands tragédiens aux voix sublimées par l’imposant mur du Théâtre Antique vous accueillent dans la grotte. Mounet-Sully, Mounet, Albert Lambert, Madeleine Roch, Madame Segond Weber se tiennent devant vous. Dans le Théâtre Antique, cadre à la mesure des héros épiques qu’ils ont interprétés, les acteurs ont joué les plus grands rôles du répertoire tragique. Mounet-Sully remporte, dans l’hémicycle d’Orange ses plus beaux triomphes, notamment grâce à son interprétation d’Œdipe-roi de Sophocle. Madame Second-Weber, aux côtés des deux frères Mounet-Sully et Mounet fut, en 1902, l’Antigone des Phéniciennes, tragédie adaptée d’Euripide par Georges Rivouet. Ce spectacle, à travers les photos de la ville d’Orange et des femmes aux toilettes somptueuses qui se pressaient sur les gradins du théâtre, est le portrait de toute une époque. Découvrez la vidéo : http://culturespaces-webjournal.com/fantomes-dutheatre-belle-epoque/ 6 Woodstock défraie la chronique en 1969. Six ans plus tard, la vague rock and folk déferle sur Orange. Cet épisode est le moins connu de l’histoire de cette scène et pourtant le Théâtre Antique d’Orange accueillait une dizaine de milliers de festivaliers bien particuliers et très différents de ceux des « Chorégies ». En effet, a eu lieu, au mois d’août, « Orange 75 », étape du « Startruckin Tour », grande tournée européenne mise en œuvre par Miles Copeland. Durant trois jours, les plus grandes stars du rock se produisent sur la scène du Théâtre Antique. L’ensemble de la scène britannique y est réuni : Jess Roden ; Fairport Convention, qui le premier développe une musique réunissant le folk et le rock ; le groupe de hard rock Bad Company ; Dr Feelgood ; Procol Harum et son rock progressif ; Ginger Baker ; le Mahavishnu Orchestra et son guitariste mythique John Mclaughlin ; John Martyn ; Climax Blues Band, dont les deux plus grands succès sont « Couldn't Get It Right » et « I Love You ». John Cale, devenu célèbre en partie grâce à son appartenance au groupe de rock américain The Velvet Underground, casse tout sur scène. Tangerine Dream, groupe allemand précurseur de la musique électronique et Nico, qui a accompagné Lou Reed pour le 1er album du Velvet Underground, sont également de la tournée. Paris Match écrivait, en comparant Woodstock et Orange 75 : « Les choses ont bien changé. La rockmusic pénètre dans ces édifices construits par nos ancêtres… les romains. On n’a d’ailleurs pas fait mieux depuis en matière d’auditorium ». Le Théâtre Antique s’inscrit ainsi parmi les grandes scènes internationales de concerts de rock. Les années suivantes et tout au long des années 80, les groupes français et étrangers les plus connus jouent sur son plateau : Bijou, Téléphone, Frank Zappa, The Cure, The Police, Dire Straits, Tina Turner et Brian Adams... pour ne citer que ceux-ci. 7 La troisième grotte vous transporte ainsi dans les années « rock and folk » et vous plonge dans une atmosphère psychédélique très seventies. Vous prenez place dans un studio de mixage. Vous êtes au milieu de la foule qui se presse aux guichets ou assis sur les gradins parmi 10 000 spectateurs. Des extraits de grands concerts qui se sont déroulés sur la scène du Théâtre Antique, au cours de ces années sont projetés. En 1975, le compositeur et guitariste américain Frank Zappa chante face à des gradins combles. Téléphone est, en 1978, le numéro un des ventes de disques en France. A Orange, Jean-Louis Aubert crie les paroles du «Vaudou (est toujours debout…)». Ganafoul, autre groupe de hard rock français se produit, cette même année au Théâtre Antique. Vous dansez sur « Saturday Night », titre de leur premier album. Apparaît Elvis Costello et sa maigre silhouette. Il scande le célébrissime « Pump it Up ». Vous êtes en 1979. Le concert se termine, en 1981, sur un solo de Mark Knopfler, guitariste virtuose des Dire Straits. Découvrez la vidéo : http://culturespaces-webjournal.com/fantomes-dutheatre-rock/ 8 Plus ancien festival d’Europe, les Chorégies sont l’un des plus grands événements culturels de France. Jusqu’en 1969, le théâtre parlé alterne avec la présentation d’œuvres musicales, d’opéras ou de pièces symphoniques. Jean Vilar crée, cette année là, le festival d’Avignon et le théâtre prend toute sa place dans la Cité des Papes voisine. La vocation lyrique et musicale du Théâtre Antique devient alors prépondérante. En 1971, sont créées les « Nouvelles Chorégies », qui connaissent aussitôt un immense succès. Elles accueillent les plus grands artistes lyriques : Barbara Hendrix, Placido Domingo, Montserrat Caballé… Présentées, avec une mise en scène somptueuse, les grandes œuvres telles que Tosca, Aïda ou Carmen… enthousiasment chaque année les spectateurs venus du monde entier. L’association des Chorégies est présidée par Monsieur Thierry MARIANI et dirigée par Monsieur Raymond DUFFAUT. Il était donc évident de consacrer la quatrième grotte à ce grand festival d’art lyrique, événement phare du Théâtre Antique. Il était tout aussi naturel d’y associer l’une de ses têtes d’affiche : Roberto Alagna. Grâce à la technique du théâtre optique, le ténor et son double apparaissent au milieu de l’alcôve. Ils vous convient à réécouter quelques-uns des plus grands airs lyriques chantés au Théâtre Antique. La voix ronde et chaude de la mezzo Béatrice UriaMonzon envahit, ainsi, la grotte. Elle est la bohémienne, dans « Carmen » de Bizet, lors de l’édition 1998 des Chorégies. Un extrait des « Contes d’Hoffmann » d’Offenbach qui ont fait l’ouverture des Chorégies en 2000 est présenté. La soprano Natalie Dessay, incarnant Olympia, chante entourée des poupées géantes dont le metteur en scène Jérôme Savary a peuplé le plateau. « Aida » est au programme 2001. Le chœur et le ballet du célèbre opéra de Verdi sont face à vous Roberto Alagna apparaît sur l’écran, cette fois-ci, non pas en compagnie de son double facétieux, mais d’Angela Gheorghiu. Le duo interprète les deux malheureux héros, Rodolphe et Mimi, de « La Bohème ». La création du chef-d’œuvre de Puccini, mis en scène par Nicolas Joël et dirigé par Jesus Lopez-Cobos, a été l’un des événements lyriques de l'été 2005. Le Théâtre Antique accueille, l’année suivante, sous son nouveau toit de scène, l’œuvre de Donizetti « Lucia di Lammermoor ». C’est au tour de la soprano Patrizia Ciofi d’avancer vers le public. 9 Alagna et son double sont à nouveau devant vous. Ils se chamaillent et Alagna reste seul. Il a disparu ? s’interroge fataliste, le ténor. Ce sont les fantômes et les artistes aussi… C’est un peu comme ce grand théâtre qui, chaque soir, s’anime et étincelle au moment des Chorégies, grâce à la magie du spectacle, puis à la fin, doucement s’éteint ! Les Chorégies d’Orange recevront une nouvelle fois Roberto Alagna pour leur édition 2009. Le 1er et le 4 août, Roberta Alagna sera Turiddu aux côtés de Béatrice Uria-Monzon (Santuzza) dans le « Cavalleria Rusticana » de Mascagni. Il interprétera le Canio du « Pagliacci » de Leoncavallo, sous la direction musicale de Georges Prêtre, avec l’Orchestre National de France et les Chœurs des Opéras de Région. Découvrez la vidéo : http://culturespaces-webjournal.com/fantomes-dutheatre-choregies/ 10 Bruno Cohen est le réalisateur du parcours multimédia, présenté dans les grottes du Théâtre Antique d’Orange. Il a travaillé, en collaboration avec l’agence Sim & Sam qui a assuré la production audiovisuelle du spectacle. « Les Fantômes du Théâtre » s’inscrivent dans le travail d’expérimentation de Bruno Cohen. Son écriture muséographique et scénographique utilise des dispositifs artistiques composites mêlant acteurs et images virtuelles. Bruno Cohen est un créateur aux multiples talents. Scénographe, réalisateur et metteur en scène, il signe, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses créations théâtrales, vidéographiques et scénographiques. Il a ainsi réalisé le parcours à la citadelle basse de Verdun, « Persée opéra » (Lully) au Festival d’Ambronay, « Nuits de Strass » à Strasbourg… Il met, aussi, en scène de nombreuses expositions, au Musée de l’Homme, au Muséum National d’Histoire Naturelle, à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris, au Manoir de Réaumur, à la Cité de l’Or, aux Docks Vauban du Havre, au Carreau de la Mine Rodolphe à l’Ecomusée d’Alsace ou au Musée Électropolis à Mulhouse… S’inscrivant dans la grande tradition des arts visuels en France, il réalise plus d’une cinquantaine de théâtres virtuels pour des musées ou des spectacles vivants en associant, nouvelles technologies numériques et arts de la scène. Bruno Cohen conçoit « Dialogues imaginaires », théâtre virtuel pour l’année Jacques Callot à Nancy, « Swish 02 », douze théâtres virtuels à Bienne pour l’Exposition Nationale Suisse, Workshop au Centre des Écritures Contemporaines et Numériques à Mons (Belgique)… Il crée, pour l’édition 2005 Off d’Avignon, 2005, « des-illusions 1 », spectacle composite mêlant danse, théâtre, images virtuelles et musique, au Théâtre de la Manufacture. Actuellement, Bruno Cohen travaille une scénographie autour du vitrail de Chagall à Sarrebourg et prépare une exposition-spectacle à la Corderie Royale de Rochefort. Bruno Cohen Chef de projet et scénographe 12, rond-point Lepois - 54 000 Nancy [email protected] Sim & Sam L’agence Sim & Sam, dirigée par Marc Mamane a assuré la production audiovisuelle des « Fantômes du Théâtre ». 10, rue du Plâtre, 75004 Paris Tél/Fax 01 56 24 17 12 [email protected] www.simetsam.com 11 Vous avez créé Culturespaces en 1991. C’était un concept novateur. Qu’avait il d’innovant ? A cette époque, le patrimoine était essentiellement perçu comme le témoignage de notre histoire. Il me paraissait important qu’il devienne aussi un vecteur de transmission de notre culture. J’ai pour cela développé plusieurs principes novateurs, pour l’époque : « Le visiteur d’abord » : mettre le visiteur – et pas seulement la conservation – au premier rang des préoccupations d’un monument historique ou d’un musée. La dernière loi sur les musées a d’ailleurs repris à son compte ce principe quelques années plus tard. L’ouverture des musées tous les jours, toute l’année. « La visite plaisir » : faire de la visite culturelle un moment de bonheur accessible à tous et pas seulement à une élite. « Bien gérer un monument ou un musée est la meilleure manière de sauvegarde ». Le déficit et les subventions de fonctionnement ne sont pas une fatalité. Une meilleure gestion permet de dégager des moyens financiers et des subventions au service de la restauration du patrimoine. Ces deux derniers principes sont, progressivement, en train de pénétrer notre système public. Qu’est-ce qui, dans votre cursus, vous a conduit à créer une telle entreprise ? J’ai toujours été passionné par l’Histoire et l’Histoire de l’Art. Parallèlement à mes études – Science Po, droit et HEC – j’ai créé une entreprise concessionnaire du domaine de Versailles, dans le domaine du transport individuel et collectif du public entre le Château, les Trianons et le Hameau de la Reine. C’est ce qui m’a permis d’observer de l’intérieur le manque d’intérêt des établissements culturels, dès que l’on s’écarte de la conservation. Après un passage au Ministère de la Culture, j’ai crée Culturespaces pour apporter à ce secteur, une vision novatrice en matière de mise en valeur, d’animations, d’expositions temporaires, de communication et de gestion de tous les services, à l’exception de la conservation. On peut penser que le site du Théâtre Antique d’Orange constitue à lui seul un attrait naturel et culturel majeur. Est-ce vraiment le cas ? C’est un monument majeur mais sa visite peut-être très courte et sa seule contemplation n’est pas suffisante pour en comprendre l’histoire, ainsi que le rôle du Théâtre dans la Gaule romaine. Depuis que la gestion du Théâtre Antique et du Musée d’Art et d’Histoire d’Orange vous a été confiée en 2002, quels aménagements avez-vous réalisés ? Nous avons crée un nouvel espace d’accueil décoré par Yves Taralon, un circuit de visite audioguidé qui est – de l’avis des visiteurs – passionnant, un film qui raconte, en images, l’histoire du Théâtre à travers les siècles, un restaurant « troglodyte » et une librairie. Le Musée est lui aussi progressivement réaménagé et accueille des expositions régulières. 12 De quelles façons vos efforts se traduisent-ils ? Des visiteurs plus nombreux (+20% de fréquentation), une visite culturelle plus riche destinée à tous les publics, une visite plus longue qui incite les visiteurs à rester une demi-journée à Orange et non plus une heure. Vous confortez, avec le spectacle multimédia des « Fantômes du Théâtre », votre priorité d’offrir l’accessibilité du site à un large public. Comment cela se traduit-il autrement ? Cela se traduit également par un audioguide remis gratuitement à chaque visiteur, un livret-jeu offert à chaque enfant, un tarif spécial pour les familles et un tarif adulte qui reste très raisonnable. Qu’attendez-vous de ce projet ? Avec les « Fantômes du Théâtre », je veux introduire une dimension émotionnelle dans la visite du monument en utilisant des moyens multimédia évolués. L’objectif est de toucher un large public et plus particulièrement les jeunes qui ne doivent pas perdre le contact avec le Patrimoine et trouver autant d’intérêt de plaisir dans sa visite que dans les équipements de loisirs. Enfin, cela va renforcer encore le contenu de la visite de cet élément majeur du Patrimoine mondial de l’Unesco. Qui a imaginé ce projet ? C’est un travail d’équipe : nous avons, avec la directrice de l’Accueil et le Directeur du Théâtre, défini le cadre et les axes thématiques du projet. Bruno Cohen a imaginé, écrit et réalisé les scènes. Combien de temps a-t-il pris pour être mis en place ? C’est un projet qui a nécessité plus d’un an de travail du fait des recherches historiques et iconographiques importantes, des mises au point techniques… La ville d’Orange a eu un rôle important dans la naissance des Fantômes du Théâtre puisqu’elle a financé le projet à hauteur de 160 000 euros. C’est un projet ambitieux. En quoi est-il unique ? Il fait appel à Roberto Alagna, l’un des chanteurs d’opéra les plus connus au monde, qui a souvent chanté à Orange et a accepté de tourner gracieusement une des scènes. Il fait aussi appel à des techniques multimédia étonnantes. Il invente une nouvelle manière de raconter à tous l’histoire d’un monument. Culturespaces est toujours à l’avant-garde en matière de mise en valeur et d’animation du Patrimoine ! Bruno Monnier Président-directeur général, Culturespaces 13 INA (Institut National de l’Audiovisuel) INA est le premier centre d’archives audiovisuelles dans le monde et la première banque d’archives numérisées en Europe. L’Institut sauvegarde, numérise et communique les archives de la radio et de la télévision française, soit plus de 70 ans de programmes sonores et audiovisuels. Ces 3 millions d’heures conservées représentent une source exceptionnelle d’archives pour la production, la diffusion, l’édition, mais aussi la recherche et l’éducation. Le fonds de l’INA a permis de réunir un grand nombre d’extraits de concerts d’Orange Rock et des Chorégies. www.ina.fr Association des Chorégies d’Orange L’association organise depuis 1971, l’un des rendez-vous culturels incontournables de France « Les Chorégies d’Orange ». Les Chorégies sont un festival d’opéra et de musique classique créé originellement en 1869 et sous sa forme actuelle en 1971. Il a lieu chaque été, en juillet et en août, au Théâtre Antique d’Orange. L’implication de Monsieur Thierry MARIANI, président et Monsieur Raymond DUFFAUT, directeur général, a permis de donner à la dernière grotte toute sa force. Ils ont suivi le projet et ont épaulé l’équipe de conception dans le choix des meilleurs extraits à diffuser. www.choregies.asso.fr Philippe Abel, photographe Photographe à Orange, Philippe Abel a suivi les traces de son père et de son grand-père. Son grand-père s’est installé à Orange dès 1924. Véritable mémoire du passé, ses photographies ont notamment permis de recréer l’ambiance Belle Epoque de la seconde grotte. www.philippe-abel.com Il convient également de citer tous les autres photographes d’Orange qui ont été associés au projet. Musée d’Orange Face au Théâtre Antique et aux ruines du temple, le musée municipal d'Orange est installé depuis 1933 dans un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle. Il propose une partie consacrée à l’histoire gallo-romaine et une autre à l’histoire de la ville d’Orange. De nombreuses images d’archives y ont été retrouvées. www.theatre-antique.com Jacques Lasnier et Bernard Veysselier Jacques Lasnier est producteur de spectacle et fut l’organisateur d’Orange 78, 79 et 86. Bernard Veysselier est un passionné de cette période et anime un site Internet sur Orange 75 : http://pagesperso-orange.fr/orange75/ Leurs archives couvrant la période rock ont été très précieuses dans l’élaboration du projet. 14 Références et sources bibliographiques DUPONT, Florence. L¹acteur roi : Le théâtre à Rome. Les Belles Lettres, 2003 PANDOLFI, Vito. Origines du spectacle. Théâtre antique. Comédie médiévale et Renaissance. Marabout Université, 1964 DURUSSEL, Viviane. Le théâtre à Rome. Université de Neuchâtel, 2001. PAVIS, Patrice. Dictionnaire du Théâtre. Dunod, 1997 SALLE, Bernard. Histoire du Théâtre. Librairie Théâtrale, 1990 GARELLI, Marie-Hélène. « La pantomime entre danse et drame : le geste et l¹écriture », Cahiers du Gita 14, 2001, p. 229- 247 GARELLI, Marie-Hélène ; DUMONT, Jean-Christian. Le Théâtre à Rome. Le livre de poche, 1998 15 PRESSE RADIO DISTRIBUTEUR 16 Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1981, le Théâtre Antique d’Orange témoigne de la grandeur de l'Empire romain en Occident. Il est le seul à avoir été conservé en Europe, et deux autres seulement subsistent dans le reste de l'Empire romain : l'un en Turquie, à Aspendos, l'autre à Bosra en Syrie. Le Théâtre Antique d’Orange constitue un témoignage historique unique. L’édifice a été adossé à la colline Saint-Eutrope, suivant une technique empruntée aux Grecs. En effet, les Romains avaient deux méthodes pour bâtir ce genre d'édifices : soit ils construisaient d'énormes murs pour soutenir les gradins, soit ils utilisaient la configuration naturelle du terrain. C'est le choix qui a été fait à Arausio, puisque les gradins, qu'on appelle la cavea, sont directement appuyés sur la colline Saint-Eutrope, avec des infrastructures destinées à régulariser les inégalités du terrain. Très utilisé à l’époque romaine, de nombreux spectacles y étaient donnés. Les spectacles périclitèrent peu à peu et le théâtre devint un lieu de perdition. En l’an 391, le christianisme fut proclamé religion officielle de l’Empire. L’Église s’organisa pour combattre le paganisme et la déviance et ordonna ainsi la fermeture du Théâtre. Au IVe siècle, l’Empire romain d’Occident est démantelé. En 412, le théâtre subit l'assaut des Wisigoths, qui pillent la ville. Ils jettent à terre la statue de l’empereur, brûle le toit qui couvrait la scène, détruisent les gradins pour en faire des sarcophages et démantèlent les marbres et les mosaïques. Tout au long du Moyen Âge, le théâtre s'abîme, même si sa superbe muraille est toujours debout. L'épisode des invasions barbares a été suivi de pillages : les pierres, les marbres et les mosaïques du monument sont réutilisées pour d'autres bâtiments, privés ou publics. Le théâtre sert un moment de poste de défense, et on bâtit une guérite sur son enceinte. Orange, gouvernée par des princes protestants, se trouve au cœur des guerres de religion. Pour éviter les massacres, une partie de la population se réfugie derrière le mur du théâtre. Quelque temps plus tard, la paix revenue, les habitants se trouvent à l'étroit à l'intérieur des murailles de la cité. On construit alors dans l'enceinte du théâtre, adossées au mur de scène et sur les gradins, quelques maisonnettes, qui se multiplieront et finiront par former un véritable quartier. Délaissé pendant des siècles, le Théâtre Antique d’Orange retrouve sa fonction d’origine au XIXe, pour le plus grand plaisir du public. En 1825, Prosper Mérimée (1803-1870), alors Inspecteur des Monuments Historiques, lance un vaste programme de rénovation. En 1902, les manifestations, régulièrement organisées, prennent le nom de Chorégies. Elles deviennent annuelles. Les « célébrités » se succèdent sur les planches. 1971 marque la naissance des Nouvelles Chorégies. Les plus grands artistes lyriques viennent se produire devant le célèbre mur de scène : Barbara Hendrix, Placido Domingo, ou plus récemment Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Somptueusement mises en scène, les grandes œuvres, telles La Tosca de Puccini, Aïda de Verdi ou encore Carmen de Bizet, enthousiasment chaque année les spectateurs venus du monde entier. 17 Théâtre Antique et Musée d’Art et d’Histoire Offre Famille Un enfant gratuit pour trois personnes payantes d’une même famille Groupes Réservation obligatoire. Groupes adultes (dès 20 personnes) : 5,90 € par personne. Groupes scolaires (dès 20 élèves) : 4,10 € par élève. Rue Madeleine Roch - 84100 Orange Téléphone : + 33 4 90 51 17 60 Fax : + 33 4 90 51 74 70 E-mail : [email protected] www.theatre-antique.com Horaires La visite des Fantômes du Théâtre se fait sans supplément. Le Théâtre Antique est ouvert tous les jours, toute l'année. Novembre à février : 9h30-16h30 Mars, octobre : 9h30-17h30 Avril, mai, septembre : 9h-18h Juin, juillet, août : 9h-19h Ces horaires peuvent être modifiés en soirée lors des répétitions et des spectacles. Situation, parking, accès Le théâtre est situé en plein centre d’Orange, à 5 min de l’autoroute A7 et à une demiheure d’Avignon. L’accès peut se faire par : - l’autoroute A7 et A9, sortie Orange centre et suivre les indications - la route nationale 7, sortie Orange centre et suivre les indications Pour les autocaristes : un espace de parking gratuit, situé à 800 m. Le dépose-minute devant le théâtre est autorisé. Tarifs (Théâtre et Musée) Individuels Plein tarif : 7,90 € Réduit : 5,90 € (7 à 17 ans, étudiants, invalides, demandeurs d'emploi) Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans. 18