Cailleaud K., 22/11/2006. Utilisation du copépode - GIP Seine-Aval
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Cailleaud K., 22/11/2006. Utilisation du copépode - GIP Seine-Aval
N° d’ordre : 3265 THESE UNIVERSITE BORDEAUX 1 ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES DU VIVANT, GEOSCIENCES ET SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT Présentée par Kévin CAILLEAUD Pour obtenir le grade de DOCTEUR Spécialité : ECOTOXICOLOGIE Utilisation du copépode Eurytemora affinis pour étudier l’écodynamique et les effets biologiques des principaux contaminants organiques (PCB, HAP, Alkylphénols…) en estuaire de Seine Soutenue le 22 Novembre 2006 Après avis de : M Laurent. LAGADIC, Directeur de recherche, INRA Mme Claude CASELLAS, Professeur, Université Montpellier2 Devant la Commission d’examen formée de : M Laurent LAGADIC, Directeur de Recherche, INRA Rapporteur Mme Claude CASELLAS, Professeur, Université Montpellier2 Rapporteur M Alain BOUDOU, Professeur, Université Bordeaux 1 Examinateur M Louis Alexandre ROMANA, Directeur de Recherche, IFREMER Examinateur Mme Hélène BUDZINSKI, Directeur de Recherche CNRS, Bordeaux 1 Directeur de thèse Mme Joëlle FORGET-LERAY, Maître de Conférence, Université du Havre Responsable scientifique M Sami SOUISSI, Maître de Conférence, Université Lille 1 Responsable scientifique "Soyez réalistes : demandez l’impossible" Ernesto Rafael Guevara de la Serna I II Avant propos Bien que ce genre d’exercice n’est probablement pas celui dans lequel je suis le plus à l’aise je tiens néanmoins à écrire ces quelques mots pour remercier tous les gens que j’ai eu la chance de rencontrer avant ou bien au cours de cette thèse et qui m’ont permis d’atteindre mes objectifs. Pour commencer, j’aimerai remercier l’ensemble des personnes qui ont accepté de participer à ce jury de thèse. Je remercie Madame Claude Casellas, Professeure à l’Université Montpellier 2, et Monsieur Laurent Lagadic, Directeur de recherche à l’INRA, pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de juger ce travail en tant que rapporteurs et de l’avoir fait dans un délai de temps très réduit. Je tiens également à remercier Messieurs Alain Boudou, Professeur à l’Université Bordeaux I et Louis Alexandre Romana, Directeur de recherche à Ifremer de m’avoir accordé un peu de leur temps pour participer à ce jury de thèse. Merci également à monsieur Romana qui est à l’origine de cette thèse puisqu’il a défendu notre projet et qu’il a accepté de le financer lorsqu’il dirigeait le programme Seine-Aval. J’aimerai remercier les différents directeurs de laboratoire qui ont accepté de m’accueillir dans leur laboratoire : le Professeur François Leboulenger du LEMA, le Professeur Jean-Claude Dauvin de la station marine de Wimereux, Philippe Garrigues, Directeur de recherche CNRS puis Hélène Budzinski, Directeur de recherche CNRS au LPTC. Pendant ces quatre années, j’ai eu la chance de travailler avec des spécialistes dans différentes thématiques de recherche et dans des atmosphères très variées. A ce titre, je tiens à remercier Hélène Budzinski, Sami Souissi et Joëlle Forget-Leray, qui ont codirigé ces travaux de thèse, pour m’avoir permis d’explorer un champ de recherche si riche. En premier lieu, je te remercie Hélène de m’avoir fait confiance en acceptant de m’encadrer d’abord en DEA puis en thèse, à un moment où pas grand monde aurait misé quelque chose sur moi. C’est avec toi que j’ai réellement découvert le monde de la recherche scientifique. C’est également toi qui m’as transmis la rigueur nécessaire pour mener à bien une étude scientifique. Pour toutes ces choses je te remercie sincèrement. J’aimerai associer à ces remerciements les "indispensables" du LPTC Karine LeMenach Laurent "Lolo" Peluhet et Jacqueline Bellocq qui a depuis pris sa retraite, pour leurs conseils et leur aide très précieuse. Je tenais également à remercier Sylvie Augagneur et Sophie Lardy pour leur aide. Merci Sami pour ton accueil à la station marine et pour ton soutien tout au long de ma thèse. Cela aura été un véritable plaisir de travailler ensemble aussi bien du point de vue scientifique que du point de vue humain. Mon séjour à la station marine restera inoubliable, pas tellement pour les longues soirées d’hiver, mais plutôt pour les rencontres avec les chercheurs du monde entier et pour les échanges pas seulement scientifiques mais également culturels qu’elles ont suscité. Merci également au docteur François Schmitt pour son aide et ses conseils sur l’analyse des séquences vidéo pour le comportement natatoire des copépodes. Enfin, je voulais terminer en remerciant celle qui est à l’origine de cette thèse, Joëlle Forget-Leray. Nous travaillons ensemble depuis la fin de mon DEA et pendant toutes ces années tu m’as toujours fait confiance, tu m’as toujours soutenu et à mes yeux c’est vraiment quelque chose d’important. Pendant ma thèse, tu as été très présente tout en me laissant une grande liberté d’action ce qui tu le sais est vraiment important pour moi. Tu m’as également donner la chance de beaucoup voyager en m’envoyant dans de nombreux congrès. Au cours de toutes nos discussions, scientifiques et autres, nous avons toujours été très honnêtes et je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous sommes si bien entendu. J’ai fait III ce métier par ce que je l’avais choisi et pour toutes les raisons que j’ai cité précédemment si j’ai encore envie de continuer c’est en partie grâce à toi, merci joëlle. J’aimerai également remercier mamie Agnès, une autre "indispensable" du LEMA. Je tiens également à remercier ici le docteur Pascal Cosette du laboratoire PBM UMR 6522 de l’Université de Rouen pour son aide et ses conseils concernant la protéomique et plus particulièrement l’identification des protéines. Merci à tous mes amis qui m’ont soutenu pendant ces années : Stéphane et Julie et leurs deux petits, Hina et Téau. Merci à Outman et à Vivier. Merci à mes cousins Sandie et François qui ont facilité mon adaptation à la vie bordelaise et qui m’ont permis de me changer les idées. Merci également à tous mes amis rencontrés dans les différents labo dans lesquels je suis passés : Jérome le roi de la mauvaise foi (merci pour le jus d’orange!), Géraldine et Hélène de feue la copépode team, Périnne (championne de France c’est pas rien), Xavier (pas encore champion de France), Céline, Matthieu et Rich (la vérole) pour le LEMA, David, Annabelle, Gaëtan, Catherine, Juan, Fernando et Gaël pour Wimereux et Emilie, Pipa, Pipo, Ana au LPTC. Merci à Pierre, un jour j’espère nous travaillerons ensemble en France. Merci à ceux avec qui j’ai partagé le bureau pendant ces quelques années, Joëlle, Fab et Julie. Merci à tous les occupants actuels ou passés du mythique bureau B004, Christophe, Renaud, Jérome Ca. et Jérome Co. Enfin je terminerai en remerciant ma famille et plus particulièrement mes parents et ma sœur parce qu’ils ont été là à tous les moments et qu’ils seront toujours là quoi qu’il arrive et c’est probablement ce qui compte le plus. J’associe bien évidemment Greg à ces remerciements qui avec ma sœur nous ont apporté notre petit Elouan. IV Sommaire Sommaire Liste des abréviations.......................................................................................................IX Liste des figures .................................................................................................................XI Liste des tableaux ............................................................................................................ XV Introduction .......................................................................................................................... 1 Chapitre 1 : Synthèse bibliographique ........................................................................ 9 I. La qualité de l’eau .............................................................................................................. 11 I.1. Les critères de qualité ............................................................................................... 11 I.2. La contamination chimique....................................................................................... 12 II. Les contaminants organiques étudiés.............................................................................. 15 II.1. Les Polychlorobiphényles........................................................................................ 15 II.1.1. Réaction de synthèse et structure chimique................................................................... 15 II.1.2. Propriétés physico-chimiques et utilisation des PCB .................................................... 17 II. 1.3. Les PCB dans l’environnement .................................................................................... 18 II.1.4. Toxicité.......................................................................................................................... 19 II.1.5.Réglementation ............................................................................................................... 21 II.2. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques........................................................ 22 II.2.1. Structure chimique et source des HAP .......................................................................... 22 II.2.2. Propriétés physico-chimiques........................................................................................ 23 II.2.3. Les HAP dans l’environnement..................................................................................... 23 II.2.4. Toxicité.......................................................................................................................... 25 II.2.5. Réglementation .............................................................................................................. 28 II.3. Les alkylphénols polyéthoxylés............................................................................... 28 II.3.1. Réaction de synthèse et structure chimique................................................................... 28 II.3.2. Propriétés physico-chimiques........................................................................................ 29 II.3.3. Les alkylphénols dans l’environnement ........................................................................ 30 II.3.4. Toxicité.......................................................................................................................... 32 V Sommaire II.3.5. Réglementation .............................................................................................................. 33 II.4. Les Pesticides .......................................................................................................... 34 II.4.1. Structure chimique......................................................................................................... 35 II.4.2. Propriétés physico-chimiques........................................................................................ 36 II.4.3. Les pesticides dans l’environnement ............................................................................. 37 II.4.4. Toxicité.......................................................................................................................... 39 II.4.5. Réglementation .............................................................................................................. 41 II.5. Les composés pharmaceutiques............................................................................... 42 II.5.1. Définition et généralités................................................................................................. 42 II.5.2. Structure chimique et propriétés physico-chimiques..................................................... 43 II.5.3. Les substances pharmaceutiques dans l’environnement ............................................... 43 II.5.4. Toxicité.......................................................................................................................... 45 III. L’utilisation des copépodes comme espèce modèle en écotoxicologie......................... 46 III.1. Biologie des copépodes .......................................................................................... 46 III.2. Tests de toxicité aiguë (DL 50) .............................................................................. 50 III.3. Tests de toxicité chronique..................................................................................... 50 IV. L’utilisation de biomarqueurs en écotoxicologie .......................................................... 51 IV.1. Généralités ............................................................................................................. 51 IV.2. L’activité acétylcholinestérase ............................................................................... 54 IV.3. L’activité glutathion-S-transférase......................................................................... 56 V. Etude protéomique et recherche de nouveaux biomarqueurs ...................................... 58 V.1. Définitions et généralités......................................................................................... 59 V.2. L’utilisation de l’outil protéomique ........................................................................ 60 Chapitre 2 : Matériels et méthodes ............................................................................. 63 I. La zone de l’étude et l’échantillonnage............................................................................. 65 I.1. L’estuaire de Seine.................................................................................................... 65 I.2. Les campagnes de prélèvements ............................................................................... 67 I.3. Préparation des échantillons ..................................................................................... 69 II. L’organisme modèle : Eurytemora affinis ....................................................................... 70 II.1. E. affinis en estuaire de Seine.................................................................................. 70 II.2. Technique de tri ....................................................................................................... 73 VI Sommaire III. Expériences au laboratoire ............................................................................................. 74 III.1. Exposition des copépodes à des variations de température et de salinité .............. 74 III.2. Exposition des copépodes à des contaminants organiques en flux continu ........... 76 IV. Analyse des contaminants organiques ........................................................................... 80 IV.1. Protocoles expérimentaux ...................................................................................... 80 IV.1.1. Extraction des PCB et des HAP ................................................................................... 81 IV.1.2. Extractions des alkylphénols polyéthoxylés ................................................................ 86 IV.1.3. Extraction des hormones stéroïdiennes........................................................................ 88 IV.1.4. Extraction des pesticides (Carbamates et Triazines).................................................... 90 IV.2. Analyse des contaminants...................................................................................... 91 IV.2.1. Chromatographie gazeuse en phase gazeuse (CPG) .................................................... 91 IV.2.2. Chromatographie en phase liquide (CPL).................................................................... 93 IV.3. Quantification des contaminants ............................................................................ 93 IV.3.1. Etalonnage interne........................................................................................................ 93 IV.3.2. Etalonnage externe....................................................................................................... 95 V. Mesure de deux biomarqueurs enzymatiques ................................................................ 95 V.1. Extraction des protéines .......................................................................................... 95 V.2. Dosage des protéines totales.................................................................................... 96 V.3. Dosage de l’activité acétylcholinestérase (AChE) .................................................. 96 V.4. Dosage de l’activité glutathion-S-transferase (GST) .............................................. 98 VI. Analyse de l’empreinte protéique................................................................................... 99 VI.1. Préparation et purification des échantillons ........................................................... 99 VI.2. Séparation des protéines par électrophorèse bidimensionnelle............................ 100 VI.3. Révélation des protéines ...................................................................................... 104 VI.4. Analyse des gels et sélection des protéines d’intérêts.......................................... 106 VI.5. Identification et séquençage des protéines........................................................... 107 VII. Etude du comportement natatoire de E. affinis en tant que biomarqueur d’exposition à des contaminants organiques ..................................................................... 109 VII.1. Le principe .......................................................................................................... 109 VII.2. Mode opératoire.................................................................................................. 109 VII.3. Etude de la vitesse de nage ................................................................................. 111 VII.4. Etude de la trajectoire ......................................................................................... 112 VII Sommaire Chapitre 3 : Synthèse des travaux............................................................................. 115 I. Etude in situ des cycles biogéochimiques d’une sélection de contaminants organiques présents en estuaire de Seine ............................................................................................... 118 I.1. Cycle biogéochimique des PCB et des HAP en estuaire de Seine ......................... 119 I.2. Cycle biogéochimique des alkylphénols polyéthoxylés en estuaire de Seine ........ 124 I.3. Variations saisonnières de la concentration en triazines et carbamates en estuaire de Seine .............................................................................................................................. 128 II. Effets des variations des paramètres physico-chimiques sur la biodisponibilité des contaminants organiques et sur l’expression de deux biomarqueurs enzymatiques ..... 129 II.1. Variations de la biodisponibilité et de la toxicité des PCB et des HAP pendant un cycle de marée............................................................................................................... 130 II.2. Effets des variations de la température et de la salinité sur les activités acétylcholinestérase et glutathion-S-transférase chez E. affinis.................................... 135 III. Etudes expérimentales pour évaluer la capacité de E. affinis à bioconcentrer et à éliminer des contaminants organiques ............................................................................... 141 III.1. Transferts de contaminants hydrophobes de la phase dissoute vers E. affinis..... 141 III.2. Transferts de contaminants de type perturbateur endocrinien de la phase dissoute vers E. affinis................................................................................................................. 146 IV. Effets biologiques des contaminants organiques chez E. affinis et recherche de nouveaux biomarqueurs ...................................................................................................... 149 IV.1. Modification de l’expression protéique de E. affinis en réponse à des stress chimiques ...................................................................................................................... 150 IV.2. Altération du comportement natatoire de E. affinis en réponse à l’injection de contaminants dans son milieu ....................................................................................... 157 Conclusions & perspectives ......................................................................................... 163 Bibliographie..................................................................................................................... 171 Annexes .............................................................................................................................. 213 Publications ...................................................................................................................... 221 VIII Liste des abréviations Chapitre 1 4NP: 4 nonylphénol ACh: acétylcholine AChE: acétylcholinestérase AFSSA: Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments AFSSAPS: L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé AP: alkylphnéols APEO: alkylphénols polyéthoxylés BaA: benzo(a)anthracène BaP: benzo[a]pyrène BbF: benzo(b)fluoranthène BCR-CEE : Bureau Communautaire de Référence des communautés Européennes BuChE: butylcholinestérase Commission OSPAR: Commission pour la protection du milieu marin de l’Atlantique NordEst CSAH: Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine DaA: dibenz[a,h]anthracène DAR: rapport dééthylatrazine sur atrazine DCE: Directive Cadre Eau DIREN: Directions régionales de l’environnement DJA: Dose journalière admissible DL 50: Dose létale 50% DREES: Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques EPA: Environmental Protection Agency ERL: effect range-low ERM: effect range-median Fluo: fluoranthène GST: glutathion-S-transférase HAP: Hydrocarbure aromatique polycyclique IARC: International Agency for Research on Cancer IFEN: Institut Français de l'Environnement INERIS: Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques IP: indénopyrène NP: nonylphénols NP1EC: acide phénoxy acétique NP1EO et NP2EO: 4 nonylphénol mono- et diéthoxylé NP2EC: acide phénoxy éthoxy acétique NPE: nonylphénols polyéthoxylés OCDE: Organisation de coopération et de développement économique OMS: Organisation mondiale de la santé PBDE: polybromodiphényléther PCB: Polychlorobiphényle PEC: Predicted Environnemental Concentration PNEC : Predicted No Effect Concentration Pyr: pyrène IX SAGE: Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux SDAGE: Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux SEQ-eau: Seuils d’Evaluation de la Qualité physico-chimique des eaux TBT: tributyle étain TCDD: 2, 3, 7, 8 tétrachlorodibenzo-p-dioxine TEF: facteur de toxicité équivalente TEQ: Toxic Equivalent Quantity UE: Union Européenne UIPP: Union des industries de la protection des plantes Chapitre 2 ACTC: acétylthiocholine iodide CDNB: 1 chloro-2,4-dinitrobenzene CL HP: chromatographie en phase liquide haute performance CPG DCE: chromatographie gazeuse couplée à un détecteur à capture d’électrons CPG SM: couplage de la chromatographie en phase gazeuse à la spectrométrie de masse CPG/SM: chromatographie gazeuse couplée à un spectre de masse CPL SM: couplage de la chromatographie en phase liquide à la spectrométrie de masse DTE: dithioerythritol DTNB: 5,5’-Dithiobis(2-nitrobenzoic acid) DTT: DL-Dithiothreitol à 1 mM E. affinis: Eurytemora affinis EDTA: ethylenediamine tetra-acetic acid GSH: glutathion réduit HPLC: High Performance Liquid Chromatography IEF: focalisation iso électrique MSTFA: N-méthyl-N(triméthylsilyl)trifluoroacétamide PSU: Practical Salinity Units SDS: sodium dodecyl sulfate SPE: extraction sur phase solide TFA: trifuoro acetic acid Chapitre 3 MES : matières en suspension PD: phase dissoute CE: colonne d’eau FBC: facteurs de bioconcentration BbF/BkF: benzo[b]fluranthène/ benzo(k)fluoranthene EE2: 17α-éthynyloestradiol NADPH: reduced form of nicotinamide adenine dinucleotide phosphate HSP: Heat-Shock Proteins PDFs: Profils de Distribution des Fréquences X Liste des figures Liste des Figures Chapitre 1 Figure 1.1 : Structure générique des PCB et positions des substitutions des atomes de Cl .....14 Figure 1.2 : Réaction de synthèse des polychlorobiphényles .................................................15 Figure 1.3 : Nomenclature des PCB selon Ballschmitter et Zell ............................................15 Figure 1.4 : Liste des 7 PCB prioritaires ...............................................................................18 Figure 1.5 : Liste des HAP étudiés et leur facteur d’équivalence toxique (FET) pour des effets cancérigènes ...............................................................................................................24 Figure 1.6 : Métabolisation du BaP en Bap 7,8-diol-9,10-époxide ........................................26 Figure 1.7 : Procédé de fabrication du nonylphénol ..............................................................28 Figure 1.8 : Voies de dégradation des alkylphénols polyéthoxylés .......................................30 Figure 1.9 : Orientation technico-économique des communes en Haute Normandie en 2000 .....................................................................................................................................34 Figure 1.10 : Liste des différents pesticides étudiés...............................................................34 Figure 1.11 : Détection des substances actives dans les eaux superficielles (a.) et les eaux souterraines (b.) de Haute Normandie en 2003......................................................................37 Figure 1.12 : Devenir des substances pharmaceutiques et voies d’entrée dans l’environnement ...................................................................................................................43 Figure 1.13 : Les différentes classes de copépodes................................................................45 Figure 1.14 : Forme générale des calanoïdes ........................................................................46 Figure 1.15 : Facteurs déterminants la production et la perception de signaux chimiques par des organismes aquatiques..............................................................................................48 Figure 1.15 : Effets des contaminants à différents niveaux d’organisation biologique ...........50 Figure 1.16 : Hiérarchisation de la réponse biologique des organismes à des expositions à des contaminants ..................................................................................................................51 Figure 1.17 : Les différents facteurs de stress influençant les réponses biologiques...............52 Figure 1.18 : Cycle de synthèse et d’élimination de l’acétylcholine et rôle de l’acétylcholinestérase ...........................................................................................................54 Figure 1.19 : Métabolisme du glutathion...............................................................................55 Chapitre 2 Figure 2.1 : Carte de la zone d’étude et des sites de prélèvement ..........................................63 Figure 2.2. : Photographies de copépodes prises à la loupe binocculaire. ..............................68 Figure 2.3. : Stades de développement de Eurytemora affinis adapté de Katona (1970a, b) par Souissi. N : stade nauplien, C : stade copépodite.............................................................69 Figure 2.4. : Etapes successives du tri des échantillons de plancton ......................................70 Figure 2.5. : Composition des échantillons de copépodes avant et après le tri au laboratoire ............................................................................................................................71 Figure 2.6. : Dispositif expérimental.....................................................................................75 Figure 2.7: Protocoles d’extraction simultanée des PCB et des HAP en phase dissoute et en phase particulaire .............................................................................................................79 XI Liste des figures Figure 2.8 : Protocoles d’extraction des PCB et des HAP chez E. affinis...............................80 Figure 2.9 : Protocoles d’extraction des alkylphénols polyéthoxylés en phase dissoute et sur matrices solides ..............................................................................................................84 Figure 2.10 : Réaction enzymatique mise en jeu dans le dosage de l’activité AChE ..............94 Figure 2.11 : Réaction enzymatique mise en jeu dans le dosage de l’activité GST ................95 Figure 2.12 : Comparaison des deux techniques de coloration pour un même échantillon ...102 Figure 2.13 : Interface utilisateur du logiciel d’analyse d’image Melanie ............................104 Figure 2.14 : Interface du logiciel permettant d’analyser les images....................................107 Figure 2.15 : Schéma du déplacement d’un copépode dans l’espace ...................................108 Figure 2.16 : Schématisation des trajectoires d’un copépode...............................................109 Chapitre 3 Figure 3.1 : Variations saisonnières de la concentration total en (a) HAP parents et en (b) PCB, dans la phase dissoute (ng.L-1) a.1&b.1, dans la matière en suspension (ng.g-1) a.2 &b.2 et chez E. affinis (ng.g-1) a.3&b.3...............................................................................115 Figure 3.2 : Résultats de l’analyse en composantes principales de la teneur en (a) HAP et en (b) PCB accumulés par E. affinis en fonction de la contamination du milieu (PAH et PCB adsorbés) et des paramètres environnementaux...........................................................116 Figure 3.3 : Empreintes de contamination moyenne par les HAP (a) observées dans la phase dissoute (PD), dans les MES et chez Eurytemora affinis (EA). Les rapports moléculaires Phe/An versus Fluo/Pyr (b) sont des indices caractéristiques de l’origine des HAP dans la phase dissoute et dans la phase particulaire ....................................................117 Figure 3.4 : Empreintes de contamination moyenne par les PCB (a) observées dans la phase dissoute (PD), dans les MES et chez Eurytemora affinis (EA). La Fig. b représente l’abondance relative moyenne des principaux PCB (CBi) versus PCB 153 qui est le congénère le moins métabolisé, dans la colonne d’eau (CE) et chez les copépodes .............118 Figure 3.5 : Variations saisonnières de la concentration totale en alkylphénols polyéthoxylés et profils de distribution des différents composés dans la phase dissoute (ng.L-1). La Figure b présente différents rapports moléculaires caractéristiques des voies de métabolisation dans la phase dissoute ............................................................................119 Figure 3.6 : Variations saisonnières de la concentration totale en alkylphénols polyéthoxylés et profils de distribution des différents composés dans la matière en suspension (ng.g-1)..............................................................................................................121 Figure 3.7 : Variations saisonnières de la concentration en atrazine et simazine et de leurs métabolites principaux en estuaire de Seine (phase dissoute) ..............................................123 Figure 3.8 : Variations saisonnières du rapport déséthylatrazine/atrazine ............................124 Figure 3.9 : Variations des activités AChE (a) et GST (b) (n = 4) chez des copépodes prélevés en surface et près du fond pendant un cycle de marée ...........................................129 Figure 3.10 : Variations de l’activité AChE chez E. affinis après exposition à différentes salinités (de 0 à 25 psu) ......................................................................................................132 Figure 3.11 : Variations de l’activité GST chez E. affinis après exposition à différentes salinités (de 0 à 25 psu) ......................................................................................................133 Figure 3.12 : Variations de l’activité AChE chez E. affinis après exposition à différentes températures pendant 18 heures ..........................................................................................134 Figure 3.13 : Variations de l’activité GST chez E. affinis après exposition à différentes températures (4, 11, 18 et 25°C) .........................................................................................135 XII Liste des figures Figure 3.14 : Bioconcentration des PCB (a.1) et des HAP (b.1) chez Eurytemora affinis après exposition à des eaux contaminées pendant 86 heures. L’élimination de chaque PCB (a.2) et de chaque HAP (b.2) chez les copépodes non exposés (témoins) est présentée depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences. Les profils de distribution des PCB (c.1) et des HAP (c.2) après 86 heures d’exposition sont comparés à ceux des copépodes non exposés et à ceux de l’eau à la fin de l’expérience ......138 Figure 3.15 : Evolution des profils de distribution des PCB (a) et des HAP (b) chez les copépodes non exposés et chez les copépodes exposés depuis leur prélèvement dans l’estuaire de Seine jusqu’à la fin des expériences en comparaison avec les profils de distribution de ces contaminants dans le milieu d’exposition (phase dissoute).....................139 Figure 3.16 : Expression des facteurs de bioconcentration (FBC) de chaque PCB (a) et de chaque HAP (b) chez les copépodes exposés en fonction du log Kow de chaque composé ...139 Figure 3.17 : Bioconcentration des alkylphénols (a) chez Eurytemora affinis après exposition à des eaux contaminées pendant 86 heures. L’élimination du 4-NP et du NP1EC (b) chez les copépodes non exposés (témoins) est présentée depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences. Les concentrations en 4-NP et en NP1EC (c) après 86 heures d’exposition sont comparées à celles des copépodes non exposés et à celles de l’eau à la fin de l’expérience .............................................................142 Figure 3.18 : Expression de la concentration en 4-NP mesurée chez les copépodes non exposés depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences en fonction de la concentration en NP1EC chez ces mêmes organismes ................................................143 Figure 3.19 : Accumulation et élimination de l’éthynyloestradiol respectivement chez les copépodes exposés et chez les non exposés depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences .............................................................................................143 Figure 3.20 : Profils d’expression protéique typiques sur gels 2-DE obtenus à partir de pools d’E. affinis exposés à différents contaminants organiques en flux continu. Le premier gel (A) et le second gel (B) présentent (à titre d’exemple) les profils d’expression protéique respectivement des copépodes exposés à un mélange 4 NP/NP1EC et des copépodes non exposés.......................................................................................................146 Figure 3.21 : Proportions moyennes de chaque état de nage pour les femelles et pour les mâles E. affinis, avant et après l’injection de la solution de contaminants ...........................153 Figure 3.22 : Profils de distribution des fréquences (PDFs) des vitesses de nage (en transformation log-log) des femelles (a1) et des mâles (a2) avant et après l’injection de la solution de contaminants. ...................................................................................................154 Figure 3.23 : Profils de distribution des angles de nage cumulés (PDF) (en transformation log-log) pour les femelles (a.) et pour les mâles (b.) avant et après l’injection de la solution de contaminants ....................................................................................................156 XIII Liste des figures XIV Liste des tableaux Liste des tableaux Chapitre 1 Tableau 1.1 : Toxicité aiguë des différents pesticides étudiés sur différents groupes d’organismes ............................................................................................................................ 38 Tableau 1.2 : Quantité de médicaments vendus dans différents pays européens..................... 41 Tableau 1.3 : Structure et propriétés physico-chimiques des médicaments étudiés ................ 42 Chapitre 2 Tableau 2.1 : Paramètres physico-chimiques mesurés au cours du suivi in situ...................... 65 Tableau 2.2. : Paramètres physico chimiques mesurés lors du cycle de marée ....................... 66 Tableau 2.3. : Composition et concentrations nominales des solutions de contamination ...... 74 Tableau 2.4. : Cinétiques de saturation des aquariums pour chaque classe de contaminants .. 76 Tableau 2.5. : Plan expérimental des expériences en flux continu .......................................... 77 Tableau 2.6 : Validation des protocoles d’analyse des HAP sur des matrices certifiées ......... 82 Tableau 2.7 : Validation des protocoles d’analyse des PCB sur des matrices certifiées ......... 82 Tableau 2. 8: Liste des PCB et HAP étudiés et de leurs étalons internes correspondants ....... 91 Tableau 2.9 : Composition du tampon d’extraction................................................................. 96 Tableau 2.10 : Composition du tampon de réhydratation ........................................................ 97 Tableau 2.11 : Composition du tampon de rééquilibration...................................................... 99 Tableau 2.12 : Composition des gels de polyacrylamide....................................................... 100 Chapitre 3 Tableau 3.1 : Détails des différentes campagnes de prélèvement.......................................... 113 Tableau 3.2 : Variations saisonnières de la concentration totale et des concentrations individuelles en alkylphénols et en alkylphénols polyéthoxylés chez E. affinis.................... 122 Tableau 3.3 : Paramètres physico-chimiques mesurés lors de chaque prélèvement pendant le cycle de marée........................................................................................................................ 126 Tableau 3.4 : Distribution des différents congénères de PCB et HAP dans la phase dissoute et dans les MES (poids sec) de l’estuaire de Seine pendant un cycle de marée. ....................... 126 Tableau 3.5 : Distribution des PCB et des HAP dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine et chez E. affinis pendant un cycle de marée. ............................................................................ 127 Tableau 3.6 : Variations des activités AChE et GST chez E. affinis pendant un cycle de marée expérimental. .......................................................................................................................... 131 Tableau 3.7 : Nombre de protéines différentiellement exprimées (sur ou sous exprimées) pour chaque condition d’exposition. .............................................................................................. 147 Tableau 3. 8 : Résultats de l’identification des protéines (nanoLC MSMS) différentiellement exprimées chez les copépodes exposés aux différents contaminants par homologie de séquence avec des protéines répertoriées dans les bases de données..................................... 149 XV Liste des tableaux XVI Introduction Introduction 1 Introduction 2 Introduction Du fait de l’inégale répartition des réserves mondiales d’eau, l’accès et l’utilisation de cette ressource sont devenus des enjeux majeurs pour le XXIème. Dans les régions frappées de pénurie, l’utilisation comme la surexploitation des réserves sont et seront de plus en plus des sources de conflits centrées sur des considérations économiques, écologiques et politiques. En effet, outre l’aspect écologique, l’eau est à la base de nombreux domaines de l’économie, dans l’agriculture (irrigation), comme matière première dans l’industrie (industrie électrique, alimentaire…), en tant que réserve d’énergie (barrages hydroélectriques) et comme voies de navigation. Désormais, des réflexions de fond doivent être menées sur l’efficacité de l’utilisation et de la gestion de ces ressources ainsi que sur la recherche de nouvelles techniques d’exploitation. En France comme dans la plupart des pays de l’hémisphère Nord, les ressources potentielles en eau sont importantes et permettent largement de faire face aux besoins annuels (consommation de la population, irrigation agricole, industrie). Les réserves en eau sont donc pour l’instant suffisantes et la qualité des eaux distribuées est bonne. Les préoccupations concernent essentiellement les risques liés à la sécurité alimentaire et au maintien ou à la restauration d’une bonne qualité écologique des écosystèmes menacés par des stress chimiques et bactériologiques. En effet, depuis l’explosion de l’industrie chimique au début du XXème siècle et l’utilisation de produits de synthèse dans la vie quotidienne, des quantités croissantes de substances chimiques d’origines industrielles, agricoles ou domestiques, n’ont cessé d’être émises dans l’environnement. Quelles que soient les sources de pollution et le compartiment de l’environnement dans lequel ces contaminants sont émis, les milieux aquatiques et notamment les océans constituent le réceptacle ultime de ces substances. Ces contaminants sont transférés vers les océans soit par des apports atmosphériques directs, soit par des apports provenant des écosystèmes aquatiques continentaux et notamment des fleuves. Les milieux estuariens qui assurent la transition entre les eaux douces continentales et les eaux marines sont donc particulièrement exposés aux contaminants en général. Les estuaires sont des écosystèmes complexes, caractérisés par des interactions entre le milieu marin et les milieux dulçaquicoles continentaux qui sont à l’origine de variations importantes des paramètres physico-chimiques (salinité, température, pH…). Ce sont des écosystèmes écologiquement riches qui présentent une forte productivité biologique et qui 3 Introduction possèdent un rôle clé dans l’équilibre de nombreux processus écologiques. En effet, ces milieux constituent des zones de nourricerie pour de nombreuses espèces de poissons marins. Les estuaires représentent également des lieux de transit essentiels dans les couloirs de circulation des oiseaux migrateurs. Ces zones d’intérêt écologique majeur sont souvent sous l’influence d’activités anthropiques qui contribuent à fragiliser ces écosystèmes par des émissions conséquentes de substances chimiques de synthèse. Depuis quelques décennies, la prise de conscience générale de la dégradation des écosystèmes a conduit les scientifiques à mener des études sur les sources d’émission de contaminants, sur leur devenir dans l’environnement (cycles biogéochimiques) et leurs effets sur les biocénoses. Cependant, bien que les effets à court terme de nombreux contaminants sur les organismes aquatiques aient été bien documentés, les effets à long terme sont en revanche encore mal connus. Parmi les contaminants détectés dans les écosystèmes aquatiques, certaines classes sont plus préoccupantes que d’autres. Ainsi, les polluants organiques persistants (POPs) sont des substances chimiques faiblement biodégradables qui possèdent des propriétés physico-chimiques qui leur confèrent un fort potentiel de bioaccumulation par les organismes. Parmi ces composés, les polychlorobiphényles (PCB) sont des molécules chlorés ubiquistes particulièrement rémanentes et bien qu’interdits depuis la fin des années 1970 encore très présents à l’heure actuelle dans les écosystèmes aquatiques. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont issus de la combustion de la matière organique et sont connus pour leurs propriétés cancérogènes. Des contaminants plus hydrophiles tels que des surfactants anioniques (alkylphénols polyéthoxylés) et des substances pharmaceutiques (médicaments, hormones stéroïdiennes de synthèse) sont également fréquemment détectés et ont été associés à des perturbations endocrines. Enfin, les produits phytosanitaires (insecticides : carbamates; herbicides : triazines, diuron…) sont également très présents dans les milieux aquatiques et représentent, bien que leur demie vie soit très réduite, une toxicité importante (neurotoxicité, perturbation endocrine…). Pour répondre à ces contraintes, des actions ont été menées visant à réduire les émissions de ces contaminants au niveau de toutes les sources d’émission (industrielles, agricoles et domestiques). De plus un cadre politique communautaire a été instauré au sein de l’Union Européenne par la directive cadre eau (2000/60/CE) afin de développer une législation commune aux états membres concernant la gestion des ressources en eau et la restauration d’une bonne qualité des écosystèmes aquatiques. 4 Introduction Le bassin versant de la Seine abrite près de 26% de la population française et 40% de l’activité agricole et économique du pays principalement représentée par l’industrie pétrochimique et pharmaceutique. Le fleuve et son estuaire sont donc soumis à une pression anthropique très intense caractérisée par des apports importants de contaminants et notamment de substances organiques de synthèse. Toutefois, en dépit de la contamination élevée de l’estuaire, un micro crustacé zooplanctonique, le copépode Eurytemora affinis, s’y est largement développé et domine la communauté méso zooplanctonique. Ce copépode peut atteindre pendant la période maximale de production des concentrations équivalentes à dix fois celles observées dans la plupart des autres estuaires Nord Atlantiques pourtant moins pollués (1 000 000 individus.m-3). Les travaux présentés dans ce manuscrit font partie d’un programme de recherche pluridisciplinaire visant à étudier la qualité de l’eau de l’estuaire de Seine en se basant sur une étude in situ de deux ans couplée à des expérimentations au laboratoire afin d’estimer les effets toxiques des principaux contaminants organiques détectés dans ce milieu sur E. affinis, copépode caractéristique de tous les estuaires Nord Atlantiques. A cet effet, la biodisponibilité de ces contaminants dans la colonne d’eau, leur transfert (bioconcentration) ainsi que leur élimination ont été étudiés chez E. affinis. De plus, les effets de ces contaminants ont été étudiés à différents niveaux d’organisation biologique chez ce copépode, depuis le niveau moléculaire jusqu’à l’échelle de l’organisme entier. Cette étude a également pour objectif de fournir quelques éléments de réponse pour expliquer la formidable densité de cette espèce en estuaire de Seine. La première phase de ce projet qualifiée d’étude de terrain a consisté à détecter les principaux contaminants organiques présents en estuaire de Seine et à caractériser leurs concentrations respectives dans les différents compartiments de la colonne d’eau (phase dissoute et phase particulaire). Les transferts de ces contaminants depuis le biotope vers la biocénose ont également été étudiés par la mesure des quantités de contaminants accumulés par Eurytemora affinis. Puis les variations du cycle biogéochimique des principaux contaminants organiques de l’estuaire de Seine ont été étudiées à deux échelles de temps différentes : à l’échelle des saisons sur deux années ainsi qu’à l’échelle d’un cycle de marée. Deux biomarqueurs d’exposition, l’acétylcholinestérase et la glutathion-S-transférase ont également été étudiés au cours d’un cycle de marée et lors d’expériences en laboratoire pour 5 Introduction déterminer les effets des facteurs abiotiques (salinité et température) sur les variations de ces activités enzymatiques chez E. affinis. La deuxième phase du projet qualifiée d’étude expérimentale a été consacrée à l’étude des transferts de contaminants organiques représentatifs de la contamination de l’estuaire de Seine, depuis la phase dissoute vers Eurytemora affinis. Les contaminants sélectionnés ainsi que les concentrations retenues pour les expositions ont été définies à partir des résultats obtenus au cours de la première phase du projet afin de réaliser les expériences d’exposition dans des conditions environnementales les plus réalistes. Ces expositions ont été réalisées en flux continu à l’aide d’un protocole expérimental développé spécialement pour cette étude. Enfin, au cours de la troisième et dernière partie du projet, des travaux ont été menés à l’aide de nouvelles techniques d’analyse innovantes dans le but d’identifier et de proposer de nouveaux biomarqueurs d’exposition à des contaminants organiques pour des concentrations sub-létales. Pour cela, lors des expositions en flux continu, les effets des contaminants organiques sur le protéome d’Eurytemora affinis ont été analysés. En effet, les techniques d’électrophorèses bidimensionnelles couplées à des techniques de chimie analytique permettent d’observer les variations d’expression protéiques impliquées dans des cascades de réactions biochimiques en réponse à un stress chimique et permettent de ce fait de sélectionner et d’identifier des marqueurs d’intérêts. Par ailleurs, le comportement natatoire de ce copépode a été étudié en réponse à des injections de contaminants organiques dans leur milieu. L’objectif de cette expérience est de valider l’utilisation du comportement natatoire comme indicateur sensible de la contamination de l’eau. La présentation de ces travaux s’articule selon le plan détaillé ci après. Le chapitre 1 présente dans un premier temps les critères de l’analyse de la qualité de l’eau fixés par la Directive Cadre Eau. Les intérêts de l’utilisation d’études écotoxicologiques dans cette démarche sont également présentés. Dans un deuxième temps, une synthèse bibliographique présente l’état des connaissances actuelles sur les différents contaminants étudiés ainsi que sur les biomarqueurs biochimiques utilisés au cours de cette étude. Les différentes techniques analytiques et biochimiques utilisées au cours de ces travaux, ainsi que le site de l’étude et l’organisme modèle, E. affinis, sont présentés dans le chapitre 2. Enfin, la synthèse des différents résultats obtenus au cours de ces travaux est présentée dans le chapitre 3. Ce chapitre reprend les résultats présentés dans une série d’articles soumis (acceptés ou 6 Introduction actuellement reviewés) ou en préparation qui sont intégrés dans les annexes de ce manuscrit. Dans ce chapitre 3, les cycles biogéochimiques saisonniers des PCB, des HAP (publication n°1), ainsi que des alkylphénols polyéthoxylés (publication n°2) observés en estuaire de Seine sont présentés. Une note présentant les variations saisonnières des concentrations en triazines et en carbamates en estuaire de Seine est également détaillée. Les effets des paramètres physicochimiques sur la biodisponibilité ainsi que sur l’expression de biomarqueurs biochimiques sont également détaillés dans de 2 publications. L’article n°3 présente les variations de la biodisponibilité des PCB et des HAP et leurs effets sur deux biomarqueurs d’exposition, l’activité acétylcholinestérase (AChE) et la glutathion-S-transférase (GST), au cours d’un cycle de marée. La publication n°4 concerne l’étude expérimentale des effets des variations de la salinité et de la température sur l’expression des activités enzymatiques AChE et GST. Le chapitre 3 reprend également les résultats de l’étude expérimentale de la bioconcentration et de l’élimination des contaminants organiques chez Eurytemora affinis, contaminants hydrophobes persistants dans le cadre de la publication n°5 et contaminants oestrogéno-mimétiques dans le cadre de la publication n°6. Enfin, la dernière partie de ce chapitre présente la recherche de nouveaux biomarqueurs suite aux expériences d’exposition en flux continu. Ainsi, la publication n°7 concerne les effets des contaminants organiques sur les variations d’expression des protéines et l’identification de certains processus biochimiques mis en jeu. La publication n°8 présente la réponse comportementale des copépodes suite à des injections de contaminants. 7 Introduction 8 Chapitre I : Synthèse bibliographique Chapitre 1 Synthèse bibliographique Ce chapitre présente synthétiquement l’état des connaissances actuelles sur les différents contaminants étudiés au cours de ces travaux, leurs concentrations dans l’environnement ainsi que leurs effets sur les organismes aquatiques. De plus, une présentation des différents biomarqueurs analysés ainsi que leur utilisation dans différentes études d’évaluation du risque chimiques pour les milieux aquatiques sont également détaillées. 9 Chapitre I : Synthèse bibliographique 10 Chapitre I : Synthèse bibliographique I. La qualité de l’eau I.1. Les critères de qualité Les politiques de l’eau des états membres de l’Union Européenne sont de plus en plus encadrées au niveau européen. La France, comme tous les autres états membres, est tenue d’appliquer ces réglementations. Pour cela les cadres fixant la politique de l’eau au niveau européen ont été transposés en droit français par la loi n° 2004-338 du 21 avril 2004 et font également l’objet d’un projet de loi sur l’eau et les milieux aquatiques (30 mai 2006). Ces lois donnent les outils nécessaires à l’administration et aux collectivités locales pour atteindre les objectifs fixés par la directive cadre européenne. - La Directive Cadre Européenne 2000/60/CE (DCE) Depuis le 23 octobre 2000, la directive cadre européenne sur l’eau (DCE) fixe des objectifs ambitieux à atteindre par les états membres : - établir un cadre pour la protection des eaux, - reconquérir la qualité des eaux et atteindre en 2015 un bon état fixé par la DCE (préservation des ressources en eau destinées à l’alimentation humaine, préservation des activités liées à l’eau, préservation du bon état chimique et écologique des milieux), - élaboration de programmes visant à réduire, voire supprimer les rejets de substances dangereuses (maintenir un bon état physico-chimique et microbiologique des milieux) par la mise en place de valeurs limites d’émission et de normes de qualité environnementale, - faire participer le public à l’élaboration et au suivi des politiques, - tenir compte du principe de récupération des coûts des services liés à l’utilisation de l’eau. Le cadre général de la DCE s’applique aux eaux intérieures, aux eaux souterraines, aux eaux de transition et aux eaux côtières. La qualité des eaux en France n’a pas encore atteint le bon état requis par la directive du fait des pollutions ponctuelles et diffuses insuffisamment maîtrisées. Actuellement, le bon état écologique des eaux n’est notamment 11 Chapitre I : Synthèse bibliographique atteint que sur la moitié des points de suivi des eaux superficielles. Pour atteindre ce bon état, la loi française prévoit notamment d’utiliser les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) au sein d’une approche par bassin versant. Cette approche vise dans un premier temps à dresser un état des lieux des milieux en déterminant l’incidence des activités humaines sur les écosystèmes aquatiques par la mise en place de programmes de surveillance (mesures de base de polluants, structurées au sein d’un plan de gestion). Cette évaluation permet d’établir et de définir des zones protégées. Pour préserver la qualité physico-chimique et microbiologique des cours d’eau et des eaux souterraines et suivant les risques présentés, des mesures réduisant les émissions de polluants (substances prioritaires : nitrates, phytosanitaires, oestrogéno-mimétiques, neurotoxiques; bactéries) sont à envisager. Dans un deuxième temps, cette approche a pour but de préserver la qualité écologique des cours d’eau (aménagement des écosystèmes) et d’améliorer la gestion quantitative des niveaux des eaux (étiages, prélèvements d’eau). I.2. La contamination chimique - Les sources Deux types de contaminants chimiques peuvent être présents dans les écosystèmes aquatiques, les macropolluants et les micropolluants. Les macropolluants sont soit présents naturellement dans les eaux soit introduits suite à des activités humaines et sont toxiques pour des gammes de concentrations de l’ordre du mg.L-1. Trois groupes de macropolluants sont répertoriés : les matières en suspension (biodégradables ou non), la matière organique et les nutriments (essentiellement l’azote et le phosphore). Les micropolluants sont majoritairement d’origine anthropique et sont introduits dans les eaux soit directement par des sources diffuses, soit indirectement lors d’apports ponctuels. Ces contaminants sont toxiques pour des gammes de concentrations de l’ordre du µg.L-1. On distingue deux groupes de micropolluants chimiques : les métaux et les micropolluants organiques. L’introduction des métaux dans l’eau peut provenir de l’érosion des sols mais est majoritairement d’origine industrielle. Les micropolluants organiques sont soit d’origine synthétique (des additifs de détergents : par ex. les alkylphénol polyéthoxylés; pesticides; substances pharmaceutiques; composés chlorés : ex: Polychlorobiphényles (PCB)) soit liés à la combustion des réserves fossiles du bois ou de la matière organique (Hydrocarbures 12 Chapitre I : Synthèse bibliographique aromatiques polycycliques (HAP) et dioxines) et sont quasi exclusivement introduits dans l’eau suite à des activités anthropiques. - La biodisponibilité Selon Ramade (2002), "la biodisponibilité d’un contaminant dépend de l’état physique (solubilisé ou adsorbé) ou chimique (complexé ou ionisé) dans lequel se trouve un polluant et conditionne son écotoxicité". De plus, la biodisponibilité est caractéristique de la fraction de cette substance ayant la possibilité d’être absorbée et d’être utilisée par le métabolisme d’un organisme vivant. La biodisponibilité joue un rôle très important dans la toxicité réelle d'un contaminant. L’analyse de la biodisponibilité des contaminants organiques dans les écosystèmes constitue un aspect fondamental des études menées en écotoxicologie pour évaluer les risques toxiques d’une/plusieurs substance(s) dans un écosystème. Cette notion de biodisponibilité se situe à l’interface de plusieurs disciplines scientifiques. Elle dépend à la fois de la géochimie et du devenir du contaminant dans le milieu, mais également de la biologie des organismes exposés (physiologie/éthologie). Trois approches complémentaires peuvent être envisagées pour estimer la biodisponibilité d’un contaminant : - une approche chimique consistant dans un premier temps à déterminer la répartition du contaminant dans les différents compartiments du biotope (phase dissoute et phase particulaire/sédimentaire dans les milieux aquatiques et le rôle des substances humiques) et d’autre part à mesurer la concentration en contaminant bioaccumulé(1) par la biocénose au cours de l’exposition dans le cas où il n’y a pas de biotransformation, (1) Le terme bioaccumulation désigne la capacité des organismes à concentrer et à accumuler des substances chimiques à des concentrations bien supérieures à celles où elles se trouvent présentes dans l’eau qui les environne. La bioaccumulation considère deux principales voies d’entrée des substances chimiques dans l’organisme : l’eau par le biais de la respiration et la consommation d’aliments eux-mêmes contaminés. Les substances ingérées sont susceptibles d’être éliminées de diverses façons. Il y a bioaccumulation lorsque les quantités de substances apportées à l’individu dépassent les quantités éliminées. (http://www.ifremer.fr/delecen/projets/bioaccumulation/bioaccumulation.htm) 13 Chapitre I : Synthèse bibliographique - une approche biologique consistant à mesurer la réponse biologique d’un organisme ou d’une population suite à une exposition à un contaminant. En fonction de l’espèce et du biomarqueur(2) utilisés, la réponse est proportionnelle à la concentration du contaminant dans le milieu. En fonction du contaminant et de sa concentration dans le milieu, deux types d’effets sont envisageables : une toxicité aiguë conduisant à la mort de l’organisme (DL 50(3)) et une toxicité chronique produisant des effets à plus long terme, - une approche couplée (chimique et biologique), plus rigoureuse permettant d’évaluer la réponse d’un organisme en fonction de la concentration d’un contaminant dans le milieu et non pas, comme dans les deux premières approches, de déterminer l’un à partir de l’autre. Dans le cadre des deux premières approches, l’estimation de la biodisponibilité d’un contaminant intègre des facteurs présentant une variabilité plus ou moins grande sans en tenir compte. Ainsi l’analyse chimique des contaminants bioaccumulés est précise mais ne prend pas en compte les variabilités intra- et interspécifiques des organismes (ex variabilité des capacités de métabolisation des contaminants en fonction de l’état de l’organisme et de l’espèce) et ne renseigne pas sur la toxicité de ces contaminants. L’approche biologique permet d’estimer le risque lié aux contaminants mais est plus variable et plus difficile à interpréter. Par exemple, les données de DL 50 des contaminants, classées en 3 catégories par la Directive Européenne 93/67/EE (DL 50 < 1mg.L-1 : composé très toxique pour les organismes aquatiques, 1 < DL 50 < 10 mg.L-1 : composé toxique pour les organismes aquatiques, 10 < DL 50 < 100 mg.L-1 : composé nocif pour les organismes aquatiques) sont difficilement exploitables pour des concentrations environnementales. De plus, la réponse des organismes n’est pas toujours proportionnelle à la concentration en contaminants. A contrario, l’approche couplée donne des informations précises sur la contamination et les risques biologiques qui en découlent et permet une interprétation plus fiable et plus aisée. (2) Changement observable et/ou mesurable au niveau moléculaire, biochimique, cellulaire, physiologique ou comportemental, qui révèle l'exposition présente ou passée d'un individu à au moins une substance chimique à caractère polluant (Lagadic et al., 1997). (3) DL 50 : Dose létale pour 50 % de la population 14 Chapitre I : Synthèse bibliographique Dans le cadre de ces travaux de thèse et dans le but d’évaluer le stress lié à la contamination chimique en estuaire de Seine, différentes classes de contaminants ont été étudiées sur des critères de concentrations élevées dans les milieux aquatiques, de rémanence, de transferts importants vers le compartiment biologique (bioaccumulation/bioconcentration) et de toxicité élevée. Le paragraphe suivant est consacré à la présentation des différents contaminants étudiés au cours de cette étude. II. Les contaminants organiques étudiés II.1. Les Polychlorobiphényles (PCB) II.1.1. Réaction de synthèse et structure chimique Les PCB représentent une famille de composés de haut poids moléculaire possédant tous la même structure générique (C12H10-nCln) avec un nombre variable de substitutions par des atomes de chlore (1≤ n ≤10) (Figure 1.1.). 2, 2’,6 ,6’ : ortho-substitutions 3, 3’,5 ,5’ : méta-substitutions 4,4’ : para-substitutions Figure 1.1. : Structure générique des PCB et positions des substitutions des atomes de Cl Ces molécules d’origine anthropique sont obtenues industriellement par deux étapes successives consistant dans un premier temps à synthétiser un biphényle par déshydrogénation de deux molécules de benzène à 800°C, puis à substituer des atomes d’hydrogène par des atomes de chlore sur le biphényle par des apports de chlore anhydre (jusqu'à cinq atomes de chlore sur chaque phényle) en présence d'un catalyseur, le chlorure ferrique (Figure 1.2.). 15 Chapitre I : Synthèse bibliographique Figure 1.2. : Réaction de synthèse des polychlorobiphényles (Gervason, 1987) En théorie, 209 congénères de PCB peuvent être synthétisés, et différenciés, en fonction de leur degré de chloration et de la position des atomes de chlores sur le biphényle, et sont décrits suivant la nomenclature proposée par Ballschmiter & Zell (1980) (Figure 1.3). Cette classe de molécules comporte dix groupes d’isomères ayant de 1 à 10 atomes de Cl substitués. Figure 1.3 : Nomenclature des PCB selon Ballschmitter et Zell (1980) Les PCB ont été utilisés et commercialisés sous forme de mélanges techniques classifiés selon leur teneur moyenne en chlore. La plupart des pays industrialisés ont fabriqué des solutions techniques de PCB (ex : Aroclor par Monsanto aux Etats-Unis). En France, deux solutions ont été fabriquées et principalement utilisées, le Phénoclor et le Pyralène (Prodelec). Parmi les 209 congénères de PCB théoriquement possibles, environ 150 sont présents dans ces mélanges industriels. 16 Chapitre I : Synthèse bibliographique II.1.2. Propriétés physico-chimiques et utilisation des PCB Ce sont les caractéristiques structurales des PCB (nombre et positions des atomes de chlore) qui déterminent les propriétés physico-chimiques de chaque congénère de PCB. Ces molécules présentent une grande stabilité chimique, sont non hydrolysables, inertes vis-à-vis des acides, des bases et d’autres produits chimiques corrosifs. Ces composés résistent également à la chaleur (dégradation complète à partir de 1000°C) et à l’oxydation. Toutes ces caractéristiques expliquent leur persistance exceptionnelle dans l'environnement. Par ailleurs, les PCB sont des substances chimiques ininflammables possédant des caractéristiques diélectriques excellentes et de bons pouvoirs adhésifs et plastifiants. Enfin, ces composés sont très peu solubles dans l’eau (de 0,00049 mg.L-1 pour le PCB 206 jusqu’à 1,0 mg.L-1 pour le PCB 8) (Shiu et Mackay, 1986). Les composés sont d’autant plus lipophiles que le nombre d’atomes de chlore substitués est important et que le coefficient de partage octanol-eau (Log Kow) est élevé (de 5,1 pour le PCB 8 jusqu’à 9,6 pour le PCB 209) (Bruggenman et al., 1982). Ce facteur traduit également la capacité de ces polluants à pénétrer la bicouche lipidique des membranes biologiques et donc à s’accumuler dans les organismes vivants. Les PCB ont été utilisés pour de nombreux domaines d’application du fait de leur grande stabilité physico-chimique et de leur propriété d’isolant électrique. Les champs d’application des PCB sont généralement distingués en trois catégories (selon l’OCDE 1973) en fonction du risque de dispersion dans l’environnement : - système clos contrôlable : transformateurs électriques, condensateurs (fortes quantités de PCB nécessitant une récupération de ceux-ci), - système clos non contrôlable : fluides hydrauliques (dans l’industrie minière…) fluides caloporteurs (plastiques, raffineries de pétrole…). Ces systèmes peuvent éventuellement présenter des fuites dans l’environnement, - système ouvert non contrôlable : correspond à des utilisations dispersives directement dans l’environnement (additifs stabilisants, lubrifiants, peintures ignifugeantes pour les bateaux…). 17 Chapitre I : Synthèse bibliographique II. 1.3. Les PCB dans l’environnement Compte tenu de leurs propriétés physico-chimiques, les PCB sont des composés persistants et ubiquistes. Ainsi, ces contaminants sont retrouvés dans tous les écosystèmes (dans l’eau, dans l’atmosphère, dans les sols) ce qui augmente les voies d’exposition pour les organismes. En général, les PCB sont d’autant plus persistants dans l’environnement qu’ils possèdent un nombre élevé de substitutions chlorées. Ainsi, les mono- di- et trichlorobiphényles font l’objet d’une dégradation assez rapide alors que les tétrachlorobiphényles présentent une lente biodégradation et que les composés plus fortement chlorés résistent à la biodégradation. Par ailleurs, étant donné qu’aucun autre mécanisme important de dégradation n’a été mis en évidence, la biodégradation constitue le mécanisme de dégradation ultime des PCB dans l’eau et dans les sols. Lorsqu’ils sont émis dans les sols, les PCB ont tendance à s’adsorber, d’autant plus que le degré de chloration augmente. Les PCB peuvent également se volatiliser à l’interface entre le sol et l’atmosphère (le taux de volatilisation diminue avec l’augmentation du degré de chloration) (Cousins et al., 1999). On observe ainsi un enrichissement des PCB faiblement chlorés en phase atmosphérique et un enrichissement des PCB fortement chlorés dans les sols. Des concentrations atmosphériques moyennes en PCB de 130 pg.m-3 et de 2 à 6 ng.m-3 ont ainsi été relevées respectivement à Toronto (Shen et al., 2006) et à Paris (Granier et Chevreuil, 1997). Lorsqu’ils sont émis dans l’eau, les PCB s’adsorbent rapidement sur les particules en suspension et le sédiment, d’autant plus que le degré de chloration est élevé. Les concentrations en PCB des sédiments de la Seine sont comprises entre 0,005 et 22,9 µg.g-1 (Carpentier et al., 2002). Les sédiments marins et estuariens constituent donc un réservoir important de PCB et une source de contamination non négligeable. De plus, du fait de leur caractère lipophile, les PCB peuvent être accumulés de manière importante par les organismes, cette bioaccumulation étant d’autant plus importante que le degré de substitution des congénères augmente. Des concentrations en PCB comprises entre 1545 et 7981 ng.g-1 (de lipides), entre 501 et 1173 ng.g-1 (de poids frais), entre 1,3 et 16 µg.g-1 (de poids frais), entre 5367 et 10465 ng.g-1 (de lipides) et 30 ± 4 ng.g-1 (de poids sec) ont ainsi été mesurées respectivement chez des oiseaux (Borgå et al., 2005), chez des mammifères marins (Weisbrod et al., 2001; Kucklick et al., 2002), chez des poissons (Chevreuil et al., 1995; Muir et al., 2003), chez des mollusques (Roe et MacIsaac, 1998) et 18 Chapitre I : Synthèse bibliographique chez des crustacés (Fisk et al., 2001). Par ailleurs, ces composés sont bioamplifiés dans les chaînes trophiques par les espèces supérieures (Burreau et al., 2004). Classiquement, le choix des congénères à analyser en priorité dans l’environnement repose sur des critères de présence et d’effets (Duinker et al., 1988; Jones, 1988). De ce fait, la prépondérance de certains congénères dans les mélanges techniques, ainsi que leur rémanence dans l’environnement ont permis d’établir une liste restreinte de composés préconisée par le Bureau Communautaire de Référence des Communautés Européennes (1982) (Figure 1.4). PCB 28 PCB 52 PCB 138 PCB 118 PCB 153 PCB 101 PCB 180 Figure 1.4 : Liste des 7 PCB prioritaires (selon le BCR-CEE) II.1.4. Toxicité Le nombre et la position relative des atomes de chlore dans la molécule déterminent les propriétés physico-chimiques de ces composés et leur toxicité. De ce fait, deux catégories de PCB peuvent être distinguées : les composés possédant au minimum deux atomes de chlore en position ortho sont qualifiés de PCB globulaires alors que ceux ne possédant qu’un seul atome de chlore au plus en position ortho, qui peuvent de ce fait adopter une conformation plane, sont qualifiés de PCB coplanaires. La toxicité d’une molécule dépend fortement de sa conformation stérique qui va conditionner des interactions éventuelles avec des systèmes biologiques. Les PCB les plus toxiques sont les coplanaires qui présentent une structure stéréochimique proche de celle des dioxines, c’est pourquoi ils sont appelés PCB 19 Chapitre I : Synthèse bibliographique "dioxine-like". Ces composés peuvent se comporter comme le 2, 3, 7, 8 tétrachlorodibenzo-pdioxine (TCDD), composé fortement toxique présentant une affinité élevée pour les récepteurs Ah. Parmi les 209 PCB, une douzaine sont considérés comme des PCB "dioxinelike" (Van Den Berg et al., 1997). L’OMS a fixé à chacun de ces composés un facteur de toxicité équivalente (TEF) avec pour référence le 2, 3, 7, 8 TCDD ayant une TEF de 1 (ce qui donne une TEF de 0,0001 pour le PCB 118). -Toxicité aiguë Aucune étude n’est disponible concernant la toxicité aiguë des PCB après inhalation, contact cutanée ou ingestion dans la population. Les seules données disponibles sont basées sur des expérimentations animales. De plus, l’évaluation de la toxicité globale des PCB est compliquée par la composition variable en congénères des mélanges commerciaux. Globalement, les PCB sont faiblement toxiques à court terme pour l’homme, la principale voie d’exposition étant via le régime alimentaire. Les doses létales pour 50 % des individus (DL 50) sont de l’ordre du gramme/kg de poids corporel (Lang, 1992; Millischer, 1987). Des irruptions cutanées ont également été observées quelques heures après exposition en milieu professionnel (OMS IPCS, 1993). Pour les organismes aquatiques, des DL 50 allant de 0,32 à 1000 mg.L-1 ont été respectivement rapportées chez des larves d’ Oncorhynchus mykiss (Birge et al., 1978) et chez Crangon crangon (Portmann et Wilson, 1971). - Toxicité chronique Les PCB sont des composés fortement liposolubles qui sont accumulés par les organismes et concentrés via les chaînes trophiques. Les principales études épidémiologiques et expérimentales, menées suite à des expositions chroniques aux PCB sur des hommes et des primates, ont montré une altération du développement neurocomportemental (Schantz et al., 1991), une perturbation de la réponse immunitaire (Daniel et al., 2001), des infections respiratoires (Nakanishi et al., 1985), des effets sur la reproduction (Bush et al., 1986; Buck et al., 2000), des perturbations endocrines (Mendola et al., 1997; Langer et al., 1998) et des troubles neurologiques (Lonky et al., 1996). L’ensemble des études conduites chez l’homme (Bertazzi et al., 1987) ne fournit pas suffisamment de preuve pour conclure à la cancérogénicité des PCB. Cependant les études sur les animaux ont montré le caractère cancérogène de ces molécules (Mayes et al., 1998). Ces 20 Chapitre I : Synthèse bibliographique contaminants sont classés comme étant probablement cancérigènes pour l’homme (IARC, 1987; US EPA (IRIS), 1997). Toutefois, les PCB n’ont pas été classés par l’Union Européenne parmi les composés génotoxiques (JOCE, 2004). Pour les organismes aquatiques, une diminution de la réponse immunitaire (Jepson et al., 1999), des troubles de la reproduction (Reijnders, 1986) ainsi que des perturbations endocrines (Jenssen et al., 1994) ont été rapportées notamment chez des cétacés suite à des expositions chroniques aux PCB. II.1.5. Réglementation L’utilisation des PCB en système ouvert (encre d’imprimerie, adhésifs…) est interdite en Europe depuis 1979. De plus, la vente et l’acquisition de PCB ou d’appareils contenant des PCB, tout comme la mise sur le marché de tels appareils neufs, sont interdites en France depuis le décret du 2 février 1987. Par ailleurs, le décret du 18 janvier 2001 (application de la directive 96/99/CE de septembre 1996) prévoie un plan d’élimination total des PCB, pour les installations encore en utilisation contenant des PCB, à échéance du 31 décembre 2010. De plus, en raison du caractère toxique de ces composés aussi bien pour l’homme que pour l’environnement, des seuils de concentration ont été définis dans différentes matrices en fonction des voies d’exposition possibles. Ainsi, la principale voie d’exposition de l’homme (hors accidents) étant d’origine alimentaire, l’OMS a inclus les PCB "Dioxine-like" (PCB 77, 81, 105, 114, 118, 123, 126, 156, 157, 167, 169 et 189) dans le calcul de la DJA (dose journalière acceptable) concernant les dioxines et les furanes (1-4 pg TEQ/kg du poids corporel/jour dans la ration alimentaire totale). De plus, le 30 mai 2001, le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine (CSAH) de l’Union Européenne a établi une DHA globale pour les dioxines et les PCB de type dioxines égale à 14 pg d’équivalent toxique (WHO-TEQ) par kg de poids corporel. Cette DHA est compatible avec la dose mensuelle admissible provisoire de 70 pg/kg de poids corporel définie par le comité mixte FAO/OMS d’experts sur les additifs alimentaires (Rome, Mai 2001). De plus, l’AFSSA a proposé une DJA de 0,01 µg/kg de poids corporel pour la somme des 7 PCB prioritaires qui représenteraient, dans les aliments, au moins 50 % de la concentration totale en PCB. En terme d’évaluation du risque environnemental causé par les PCB, aucune valeur de PNEC (predicted no effect concentration) n’est préconisée, aussi bien au niveau national (INERIS) qu’au niveau international (Environmental Protection Agency, Union Européenne). Toutefois, une échelle des risques a été développée pour les PCB et les HAP adsorbés sur les 21 Chapitre I : Synthèse bibliographique sédiments marins et estuariens (Long et al., 1995). Cette échelle fixe deux seuils pour chaque congénère de PCB (pour la somme des PCB définie selon Long et al., 1995), un ERL (effect range-low) et un ERM (effect range-median). Pour des concentrations inférieures aux ERL, aucun effet biologique n’est observé; au-delà des ERM des effets biologiques sont fortement probables et entre ces deux seuils, des effets peuvent occasionnellement être observés. Les ERL et ERM définis pour la somme des PCB sont respectivement de 22,7 ng.g-1 et de 180 ng.g-1 de poids sec. II.2. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) II.2.1. Structure chimique et source des HAP - Structure chimique Les HAP sont des molécules organiques composées au moins de deux cycles benzéniques condensés, principalement sous forme linéaire ou angulaire. Ces molécules sont constituées uniquement d’atomes d’hydrogène et de carbone et ont une structure plane au niveau des cycles (Figure 1.5). Plus de cent HAP sont connus parmi lesquels les composés les plus "mobiles" sont les plus étudiés dans l’environnement (du Naphtalène qui est le HAP possédant la masse moléculaire la plus faible, 128 kDa, jusqu’au Coronène, 300 kDa). Ces molécules sont présentes dans l’environnement sous forme de mélanges complexes. - Source d’émission des HAP dans l’environnement Les HAP sont soit d’origine naturelle soit d’origine anthropique. Trois sources principales sont généralement mentionnées pour les HAP (Neff, 1979; McElroy, 1989). La source la plus importante (majoritairement d’origine anthropique), qualifiée de source pyrolytique, provient de la combustion incomplète de la matière organique à haute température. Ces processus comprennent principalement la combustion du bois et des déchets agricoles (chauffage, incendies…) et la consommation de la matière organique fossile dans les véhicules et dans l’industrie (essence, charbon…). Les HAP peuvent également avoir une origine pétrogénique et une origine diagénétique (minoritaire). Dans tous les cas, il s’agit soit de sources diffuses soit de sources ponctuelles. Par ailleurs, chaque source génère une empreinte moléculaire caractéristique puisque les températures et les temps de formation sont 22 Chapitre I : Synthèse bibliographique propres à chaque source. Ainsi, dans le cas d’une origine pyrolytique des HAP, des composés parents sont majoritairement formés (très peu de composés substitués). Dans le cas des sources pétrogéniques, des mélanges plus complexes de HAP sont formés. Les composés formés sont essentiellement des HAP de faible masse moléculaire (en général moins de 4 cycles) avec une présence plus forte de HAP substitués. Des indices moléculaires basés sur les caractéristiques de formation des HAP ont été développés pour mettre en évidence l’origine de ces composés. Ainsi, les rapports des concentrations phénanthrène/anthracène (P/A) (Soclo, 1986) et fluoranthène/pyrène (Fluo/Pyr) (Sicre et al., 1987) permettent de différencier les sources pyrolytiques et pétrogéniques. En effet, des rapports P/A<10 et Fluo/Pyr>1 sont caractéristiques de mélanges de HAP d’origine pyrolytique alors que des rapports P/A>10 et Fluo/Pyr<1 sont représentatifs de mélanges de HAP d’origine pétrogénique (Budzinski et al., 1997; Baumard et al., 1998). II.2.2. Propriétés physico-chimiques Le devenir et la mobilité des HAP dans l’environnement dépendent de leurs propriétés physico-chimiques. De plus, les propriétés physico-chimiques de ces composés dépendent essentiellement de leur poids moléculaire et de leur structure. Selon leur nombre de cycles benzéniques, ces composés sont classés en HAP "légers" (≤ 3 cycles, avec une masse molaire comprise entre 120 et 180 g.mol-1) ou "lourds" (≥ 4 cycles, avec une masse molaire comprise entre 200 et 280 g.mol-1). A l’exception de certains composés légers qui peuvent se volatiliser (à la surface de l’eau ou du sol), les HAP sont relativement peu volatils (pression de vapeur de 7,2 pour le naphtalène à 20°C jusqu’à 1,3×10-8 pour le dibenz[a,h]anthracène à 20°C) et peu solubles dans l’eau. En effet, excepté pour le naphtalène, la solubilité des HAP dans l’eau est modérée (30 mg.L-1) à très faible (2,6×10-4 g.L-1) pour les HAP lourds. De plus, la solubilité est fonction de la température et du coefficient de partage octanol/eau (Kow). Pour ces composés, le log de Kow, varie de 3,37 à 6,5 (Mackay et al., 1992). II.2.3. Les HAP dans l’environnement Les origines très diverses et semi-diffuses des HAP font que ces molécules sont retrouvées dans tous les écosystèmes (aquatiques, terrestres et aériens). Dans l’air, le sol et l’eau, ces composés sont préférentiellement adsorbés sur les matières particulaires par lesquelles ils sont transportés. A titre d’exemple, les teneurs en HAP atmosphériques de la 23 Chapitre I : Synthèse bibliographique zone urbaine du Havre sont comprises entre 2,83 et 55,2 ng.m-3 (Motelay-Massei et al., 2006). Ainsi, bien que la majorité des HAP soit émis dans l’atmosphère, le sol et les sédiments constituent le principal réservoir environnemental de ces contaminants (Wild et Jones, 1995). Par ailleurs, les milieux aquatiques constituent le réceptacle final pour ces contaminants puisque les particules atmosphériques entraînées par les eaux de pluie, le lessivage des sols (routes, industries…) et le ruissellement entraînent les HAP (16 prioritaires selon l’EPA) vers ces milieux. Ainsi, les dépôts moyens de HAP atmosphériques sur la zone urbaine du Havre sont estimés à 572 ng.m2 par jour (Motelay-Massei et al., 2006). De plus, lorsque les HAP pénètrent les milieux aquatiques, du fait de leur caractère hydrophobe, ces composés s’adsorbent rapidement sur les particules en suspension et se concentrent dans les sédiments, et ce d’autant plus que ces molécules ont un poids moléculaire élevé (OMS, 1996). Les concentrations en HAP des sédiments de la Seine et de son estuaire sont respectivement comprises entre 1,4 et 84 µg.g-1 (Carpentier et al., 2002) et entre 1 et 14 µg.g-1 (Fernandez et al., 1997) alors que les concentrations dans la phase dissoute vont de 4 à 36 ng.L-1 (Fernandez et al., 1997). Par ailleurs, compte tenu du caractère fortement lipophile de ces composés, les HAP peuvent être accumulés par les organismes aquatiques. Ainsi, des concentrations comprises entre 21 et 1093 ng.g-1 (poids sec), entre 14,7 et 49,6 ng.g-1 (poids sec) et entre 82,8 et 102 ng.g-1 (poids sec) ont notamment été rapportées respectivement chez des moules (Oros et Ross, 2005), chez des poissons (Mullus barbatus) et des crustacés (Polybius henslowi) (Baumard et al., 1998). De plus, Carls et al. (2006) ont suggéré que les copépodes tels que Neocalanus plumchrus pouvaient bioconcentrer les HAP présents dans le milieu pour atteindre des concentrations élevées comprises entre 0,61 et 1,31 µg.g-1 de poids sec. Le choix des composés à étudier dépend essentiellement de leur toxicité et de leur stabilité dans l’environnement. Parmi ces composés, seize HAP sont considérés comme polluants prioritaires par l’US EPA. Certains composés n’appartenant pas à cette liste sont également étudiés parce qu’ils sont utilisés dans les rapports moléculaires permettant de déterminer l’origine des HAP (Benzo[e]pyrène, Pérylène), et d’autres parce qu’ils ne sont pas séparés des contaminants prioritaires sur les colonnes chromatographiques classiquement utilisées (triphénylène, benzo[j]fluoranthène, dibenz[a,c] anthracène). La liste des HAP analysés au cours de cette étude est présentée dans la Figure 1.5. 24 Chapitre I : Synthèse bibliographique Naphthalène Acénaphthène Acénaphthylène Fluorène 0,001 0,001 0,001 0,001 Anthracène Phénanthrène Fluoranthène 0,01 0,001 0,001 Pyrène Chrysène Benzo(a)anthracène Triphénylène Benzo(b)fluoranthène Benzo(j)fluoranthène Benzo(k)fluoranthène 0,001 0,01 0,1 n.p. 0,1 n.p. 0,1 Pérylène Benzo(a)pyrène Benzo(e)pyrène Dibenz(a,c)anthracène Dibenz(a,h)anthracène Indéno(1,2,3-c,d)pyrène n.p. 1 n.p. 0,1 1 0,1 Benzo(g,h,i)pérylène 0,01 Figure 1.5 : Liste des HAP étudiés et leur facteur d’équivalence toxique (FET) pour des effets cancérigènes (d’après Nisbet et LaGoy, 1992; modifiée par l’INERIS, 2006). (np : non précisé) II.2.4. Toxicité La population est exposée à des mélanges de HAP et ce quelle que soit la voie d’exposition. Les deux principales voies d’exposition sont l’alimentation (HAP formés lors de la cuisson des aliments, dépôts atmosphériques sur les fruits et légumes qui sont ensuite consommés (OMS, 2000)) et la respiration. Comme pour les PCB, l’évaluation de la toxicité des HAP et de la dose-réponse induite par une exposition est délicate puisque la population et les écosystèmes dans leur ensemble sont exposés à des mélanges de HAP, associés ou non à d’autres composés. Deux concepts peuvent être envisagés pour évaluer la toxicité des HAP : l’approche par substance (utilisation des facteurs d’équivalence toxique) et l’approche par mélange (utilisation de l’analogie des mélanges soit par comparaison des potentiels toxiques des mélanges soit en fonction de la quantité de benzo(a)pyrène dans le mélange). 25 Chapitre I : Synthèse bibliographique - Toxicité aiguë Peu d’effets à court terme des HAP ont été rapportés chez les organismes. La plupart des effets sont par ailleurs mentionnés composé par composé et sont très variables suivant le composé et l’espèce considérés. Chez l’homme, aucune donnée n’étant disponible, la toxicité aiguë est basée sur l’expérimentation animale. Ainsi, chez la souris, les DL 50 mesurées par voie orale sont supérieures à 1600 mg.kg-1 pour le benzo[a]pyrène (Awogi et Sato, 1989). Pour les organismes aquatiques, des données de DL 50 sont disponibles pour plusieurs espèces. Ainsi, des DL 50 de 1,5 µg.L-1 (Newsted et Giesy, 1987), de 95 µg.L-1 (Munoz et Tarazona, 1993) et > 357 µg.L-1 (Vindimian, 2000) ont été rapportées respectivement pour le benzo[a]pyrène, l’anthracène et l’indéno[1,2,3,-cd]pyrène, chez des daphnies. De même, une DL 50 de 8 µg.L-1 a été rapportée pour l’anthracène chez des poissons (McCloskey et Oris, 1991). Par ailleurs, les organismes marins semblent être plus sensibles que les espèces d’eau douce. - Toxicité chronique La toxicité des HAP dépend essentiellement de la structure moléculaire et de la métabolisation de ces composés par les organismes. Du fait de leur caractère lipophile, les HAP peuvent être accumulés par les organismes au niveau de leurs réserves lipidiques. La plupart des organismes peuvent métaboliser les HAP selon deux voies majeures (la mono oxygénation et l’oxydation mono électronique) pour faciliter leur excrétion. Cependant, la remobilisation de certains métabolites peut être toxique pour les organismes. En effet, bien que les voies de métabolisation de ces molécules, faisant intervenir des mono-oxygénases à cytochrome P450, soient communes à tous les HAP, seuls certains présentent un potentiel mutagène et cancérogène. De plus, l’étude des mécanismes moléculaires de la toxicité des HAP a permis de mettre en évidence une caractéristique structurelle essentielle à l’expression du pouvoir mutagène et cancérogène. L’importance de la formation de métabolites de type diol-époxydes dans la "Bay-region" (Figure 1.6) de certains HAP et le rôle essentiel de ces métabolites dans l’expression de la génotoxicité ont été démontrés. De plus, les HAP peuvent réguler l’expression des gènes des mono-oxygénases à cytochromes P450 et de ce fait augmenter la formation de certains de leurs métabolites génotoxiques. Ainsi, la métabolisation du benzo[a]pyrène, classé comme le HAP le plus cancérigène entraîne la 26 Chapitre I : Synthèse bibliographique formation du benzo[a]pyrène 7,8-diol-9,10-époxide considéré comme le cancérigène ultime responsable de cette toxicité (Timbrell, 1991). Bay-region Cytochrome P450 Figure 1.6 : Métabolisation du benzo[a]pyrène en benzo[a]pyrène 7,8-diol-9,10-époxide Selon l’International Association for Research on Cancer (IARC, 2006), le benzo[a]anthracène, le benzo[b]fluoranthène, le benzo[a]pyrène, le dibenz[a,h]anthracène et l’indénopyrène sont des HAP probablement cancérogènes pour l’homme. De plus, des études épidémiologiques ont montré une augmentation de la mortalité induite par des cancers du poumon chez des individus exposés aux émissions des fours à coke (Lloyd, 1971), aux fumées de cigarettes (Maclure et MacMahon, 1980) ou aux émissions de goudron (Hammond et al., 1976). Toutes ces personnes ont été exposées à des mélanges de HAP contenant du benzo[a]pyrène, du chrysène, du benzo[a]anthracène, du benzo[b]fluoranthène et du dibenz[a,h]anthracène. Chez des primates et des souris, des cancers cutanés ont également été observés suite à des expositions prolongées respectivement au benzo[a]pyrène (Albert et al., 1991) et au dibenz[a,h]anthracène (Platt et al., 1990). De plus, suivant l’Union Européenne (JOCE, 2004), le benzo[a]pyrène est assimilé aux substances mutagènes. Les HAP et notamment le benzo[a]pyrène peuvent également induire des troubles de la reproduction en diminuant la fertilité des individus (Mackenzie et Angevine, 1981), des effets embryotoxiques (Shum et al., 1979) et une diminution de la réponse immunologique (Xue et al., 1991). De plus, des effets ont également été rapportés sur les organismes aquatiques. Ainsi Lotufo (1997) a montré que des HAP adsorbés sur des particules inhibaient la prise de nourriture et perturbaient la reproduction de copépodes estuariens. De même, le potentiel immunotoxique (Reynaud et Deschaux, 2006) et génotoxique (par la formation d’adduit à l’ADN) (Le Goff et al., 2006) des HAP ont été rapportés respectivement chez des poissons et chez Dreissena polymorpha. 27 Chapitre I : Synthèse bibliographique II.2.5. Réglementation Dès 1976, ces molécules ont été ajoutées à la liste des contaminants prioritaires de l’US EPA. De plus, l’ensemble des HAP appartiennent aux substances prioritaires définies dans la Directive Cadre Européenne sur l’eau (200/60/CE). En ce qui concerne les eaux destinées à la consommation humaine, le décret n° 20011220 du 20 décembre 2001 (à l'exception des eaux minérales naturelles) indique que la somme des concentrations en benzo[b]fluoranthène, benzo[k]fluoranthène, benzo[a]pyrène, benzo[ghi]pérylène et indénopyrène ne doit pas excéder 0,1 µg.L-1. De plus, la concentration en benzo[a]pyrène ne doit pas dépasser la valeur de 0,01 µg.L-1. Pour l’OMS, le seuil limite en fluoranthène dans l’eau potable est fixé à 5 µg.L-1, et à 0,7 µg.L-1 pour le benzo[a]pyrène. En France, dans le cadre de la mise en place des Seuils d’Evaluation de la Qualité physicochimique des eaux (SEQ-eau), les concentrations en HAP (parmi d’autres contaminants) sont prises en compte pour le classement des cours d’eau suivant leur capacité à maintenir un équilibre biologique. Pour les milieux de très bonne qualité, les concentrations en HAP de plus de 3 cycles doivent être inférieures à 25 ng.L-1, et inférieures à 0,03 ng.L-1 pour le benzo[a]pyrène (Agence de l’eau, 1999). De plus, en terme d’évaluation des risques environnementaux causés par les HAP, deux seuils sont fixés pour les sédiments marins et estuariens (pour la somme des HAP définie selon Long et al., 1995), un ERL et un ERM (cf. paragraphe II.1.5) respectivement de 4022 ng.g-1 et de 44 792 ng.g-1 de poids sec. De même, un suivi des teneurs en HAP atmosphériques est mis en œuvre (Directive 96/62/CE, 1996) fixant une valeur limite pour le benzo[a]pyrène atmosphérique de 1 ng.m-3 d’air et un objectif à long terme de 0,1 ng.m-3 d’air) via les réseaux de surveillance de la qualité de l’air. Enfin, aucune réglementation sur les teneurs en HAP des sols n’a été développée en France. II.3. Les alkylphénols-polyéthoxylés (APEO) II.3.1. Réaction de synthèse et structure chimique Les alkylphénols (AP) sont très généralement fabriqués à haute température par réaction entre un phénol et une molécule de tripropylène en présence d’un catalyseur (résines sulfoniques, BF3…) et servent d’intermédiaire dans la synthèse d’agents tensioactifs et de résines phénoliques (Figure 1.7). L’une des principales sources d’alkylphénols est la 28 Chapitre I : Synthèse bibliographique biodégradation des alkylphénols-éthoxylés (APEO). Les APEO sont formés par réaction d’une molécule d’alkylphénol avec une ou plusieurs molécules d’oxyde d’éthylène en présence d’un catalyseur (hydroxyde de potassium) et sont commercialisés essentiellement en tant qu’adjuvants de formulations de pesticides, détergents dans l’industrie textile, pour les traitements de surface, comme additif de désencrage dans l’industrie papetière, et comme émulsifiant. OH Phénol Catalyseur C3H6 C9H18 Trimère Catalyseur de propylène propylène OH Nonylphénol Figure 1.7 : Procédé de fabrication du nonylphénol Les nonylphénols et nonylphénols-éthoxylés sont des alkylphénols possédant une chaîne ramifiée de 9 carbones. Il n’existe pas d’exemple de synthèse naturelle des AP et des APEO. Leur présence dans les milieux aquatiques est donc uniquement d’origine anthropique. Les consommations mondiales en AP et APEO sont estimées respectivement à 400 000 et 600 000 tonnes/an, dont 80 à 90 % de nonylphénols (NP) et 85 % de nonylphénolspolyéthoxylés (NPEO). En 1997, les consommations de NP et NPEO en Europe de l’ouest étaient respectivement de 75 000 à 80 000 et de 120 000 tonnes/an (EU, 1999). Néanmoins, la consommation en nonylphénols-polyéthoxylés a diminué de 4 à 5 % par an lors des 5 dernières années dans l’Union Européenne alors qu’elle a augmenté de 2 à 3 % aux USA. On considère de ce fait que la demande mondiale globale est restée constante pendant cette période (CMR, 1999). II.3.2. Propriétés physico-chimiques Les alkylphénols et alkylphénols-polyéthoxylés sont des tensio-actifs organiques non ioniques, molécules amphiphiles comportant au moins un groupement polaire hydrophile (assurant la solubilité dans l’eau) et une chaîne carbonée apolaire (lipophile). Les 29 Chapitre I : Synthèse bibliographique groupements hydrophile et hydrophobe sont respectivement représentés par la chaîne polyéthoxylée et par l’alkylphénol. Les propriétés physiques de ces composés dépendent essentiellement de leur structure amphiphilique. Leur propriété caractéristique est de se concentrer aux interfaces (liquide-liquide, liquide-solide) et de réduire les tensions superficielles. Les alkylphénols sont des molécules peu volatiles (pression de vapeur < 10 Pa) caractérisées par une solubilité faible dans l’eau (<15 mg.L-1). A contrario, les alkylphénolspolyéthoxylés sont des molécules très solubles dans l’eau. Leur solubilité dépend du nombre de groupements polaires formant la partie hydrophile de la molécule. Ces molécules sont d’autant plus solubles dans l’eau que leur nombre de groupements polaires est élevé. Les propriétés physico-chimiques de ces composés vont déterminer leur devenir dans l’environnement. II.3.3. Les alkylphénols dans l’environnement Du fait de la multitude d’applications et des produits commercialisés contenant des AP et des APEO, leur présence dans l’environnement est ubiquitaire (EU, 1999). Par ailleurs, les APs détectés dans l’environnement peuvent provenir soit de la dégradation des APEO soit d’émissions directes de substances commerciales contenant ces molécules. Ces composés sont introduits dans l’environnement principalement via les effluents des stations d’épuration urbaines et industrielles (eaux usées et boues), mais également par épandages directs de pesticides. Les APEO et leurs métabolites sont donc retrouvés dans tous les compartiments des écosystèmes (l’eau, l’air et les sols). Selon le TemaNord (1996), la distribution théorique du nonylphénol dans l’environnement est de > 60 % dans les sédiments, > 10 % dans les sols et environ 25 % dans les eaux. De plus, les producteurs de ces composés estiment que 60 à 70 % des nonylphénols éthoxylés utilisés vont finalement être retrouvés dans les eaux usées (Leisewitz, 1997). Dans l’atmosphère, la présence de nonylphénols a été détectée. Ainsi, Dachs et al. (1999) ont notamment rapporté des teneurs en nonylphénols atmosphériques dans la baie de New York-New Jersey comprises entre 2,2 et 70 ng.m-3. La présence de ces composés a également été rapportée dans des rivières, des lacs et dans des régions côtières partout dans le monde (Ying et al., 2002). Les niveaux reportés dans les eaux douces de surface pour le nonylphénol, le nonylphénol-1-éthoxylé et le nonylphénol-2-éthoxylé varient respectivement 30 Chapitre I : Synthèse bibliographique entre < à la limite de détection et 644 µg.L-1, < à la limite de détection et 20 µg.L-1 et < à la limite de détection et 21 µg.L-1 (Ying et al., 2002). Ces composés ont également été détectés dans les eaux de mer côtières (Jonkers et De Voogt, 2003). Par ailleurs, les concentrations en métabolites carboxylés des alkylphénols dans l’environnement sont faiblement documentées, aussi bien pour les eaux de station d’épuration que pour les eaux de surface, bien que ces molécules soient les métabolites présents parfois en plus grande quantité dans l’eau (John et al., 1999). De plus, les propriétés physico-chimiques déterminent le comportement et le devenir des alkylphénols et des alkylphénols-polyéthoxylés dans les milieux aquatiques. En effet, ces composés sont peu solubles dans l’eau (log Kow 3,9-4,5) et sont rapidement adsorbés sur les particules et les sédiments. De ce fait, les concentrations mesurées dans ces compartiments sont supérieures à celles mesurées dans les eaux et peuvent atteindre 13 700 µg.kg-1 (Vazquez-Duhalt et al., 2005). L’autre processus contrôlant le devenir de ces composés dans l’environnement est leur biodégradation. H2 C O C H2 H2 C O OH C H2 R = C9H19 , nonyl m R Alkylphénols polyéthoxylés (APmEO) A Acide Alkylphénoxy carboxylique (APmEC) H2 C H2 C O C H2 O Alkylphénols polyéthoxylés (APnEO) H2 C O O C H2 C OH m R B R H2 C O OH C H2 m-1 n = m-1 Réduction successive des chaînes éthoxylées O O C C H2 H2 C O OH C H2 R OH R Acide Alkylphénoxy acétique (APmEC) Alkylphénol monoéthoxylé (AP1EO) OH R Alkylphénol (NP) Clivage du cycle, oxydation de la chaîne alkylée Figure 1.8 : Voies de dégradation des alkylphénols-polyéthoxylés ; (A) hydrolyse oxydative (aérobie), (B) hydrolyse non oxydative (anaérobie) (Fenner et al., 2002). 31 Chapitre I : Synthèse bibliographique La biodégradation des alkylphénols-polyéthoxylés se produit principalement au niveau des stations d’épuration (Figure 1.8) et consiste en une réduction progressive de la chaîne éthoxy jusqu’à une complète dé-éthoxylation conduisant à la formation d’alkylphénols. Deux voies de dégradation sont mises en jeu, la dégradation aérobie, la plus fréquente (Brunner et al., 1988) et la dégradation anaérobie. Les nonylphénols et les nonylphénols éthoxylés sont éliminés efficacement dans les usines de traitement secondaire des eaux usées en bon état de fonctionnement (taux d’élimination moyen de 95 %). Lorsque le traitement des effluents est déficient ou insuffisant, les niveaux de ces contaminants dans l’environnement peuvent atteindre des concentrations préoccupantes. Par ailleurs, les alkylphénols qui sont des composés lipophiles peuvent également être bioconcentrés par les organismes. En effet, plusieurs auteurs ont rapporté la présence de ces composés bioaccumulés par une grande variété d’organismes aquatiques parmi lesquels des algues (Ahel et al., 1993), des crustacés (Ferrara et al., 2005), des mollusques (Granmo et al., 1991) et des poissons (Lewis et Lech, 1996). Dans notre étude, 5 composés ont été analysés : le 4 nonylphénol-technique (4NP) (mélange d’isomères), le 4 nonylphénol mono- et diéthoxylé (NP1EO et NP2EO), l’acide phénoxy-acétique (NP1EC) et l’acide phénoxy-éthoxy-acétique (NP2EC). II.3.4. Toxicité La toxicité des alkylphénols et alkylphénols-polyéthoxylés dépend essentiellement de la structure chimique de ces molécules. En effet, le caractère hydrophobe (Saarikoski et Viluksela, 1982) et électrophile (Cronin et al., 2001) de ces composés sont les paramètres responsable de leur toxicité. - Toxicité aiguë Des données de DL 50 sont disponibles chez de nombreux organismes, essentiellement pour le nonylphénol. Ainsi, chez les organismes aquatiques, le nonylphénol présente une toxicité aiguë de 0,15 mg.L-1 (96 heures), de 0,043 mg.L-1 (96 heures), de 0,13 à 0,9 mg.L-1 (96 heures), respectivement chez Hyalella azteca (Weeks et al., 1996), Mysidopsis Bahia (Weeks et al. 1996) et Salmo salar (McLeese et al., 1981). Chez les mammifères (rat), des DL 50 de 1475 mg.kg-1 ont été rapportées (De Jager et al., 2001). 32 Chapitre I : Synthèse bibliographique - Toxicité chronique Les alkylphénols sont répertoriés parmi les perturbateurs endocriniens (Colborn et al., 1993). En effet, ils peuvent avoir des effets oestrogéniques sur les organismes en se liant directement avec le récepteur aux oestrogènes et en mimant le mécanisme d’action du 17βoestradiol (White et al., 1994). Chez l’Homme, ils peuvent également avoir des effets sur les hormones thyroïdiennes. Le nonylphénol est considéré, avec l’octylphénol, comme l’alkylphénol potentiellement le plus oestrogéno-mimétique et est de ce fait le plus étudié. Les Hommes peuvent être exposés aux alkylphénols essentiellement par la voie alimentaire (ingestion de produits contaminés) et par contact dermique, et la toxicité chronique est estimée via l’expérimentation animale. Ainsi, l’activité oestrogénique du nonylphénol a été mise en évidence, chez les mammifères par Soto et al. (1991). D’autres auteurs ont démontré que le nonylphénol pouvait également avoir des effets immunotoxiques (Karrow et al., 2004), cancérogènes par l’induction de la prolifération cellulaire et par la formation d’adduits à l’ADN (Seike et al., 2003). Chez les organismes aquatiques, O’halloran et al. (1999) ont montré que des expositions prolongées au nonylphénol réduisaient la diversité zooplanctonique. De plus, des perturbations endocrines (réduction de la fertilité/augmentation de la fertilité, augmentation de l’incidence des cas d’hermaphrodisme, perturbations du métabolisme stéroïdien) ont été observées chez différentes espèces de crustacés (Daphnia magna, Corophium volutator, Elminius modestus, Balanus amphitrite) et de mollusques (Crassostrea giga) suite à des expositions au nonylphénol à des concentrations allant de 0,1 à 100 µg.L-1 (Forget et al., 2003; Vazquez et al., 2005). Des expositions à de fortes concentrations en nonylphénol (44 µg.L-1) ont par ailleurs montré le caractère embryotoxique de ce composé chez les daphnies (LeBlanc et al., 2000). Des phénomènes d’inter-sexe ont également été rapportés chez les Medaka japonais suite à des expositions chroniques au nonylphénol (Gray et Metcalfe, 1997). Enfin, des effets mutagènes du nonylphénol ont été décrits chez des crustacés par Atiezar et al. (2002) pour des concentrations de 0,1 à 10 µg.L-1. II.3.5. Réglementation Les nonylphénols/nonylphénols polyéthoxylés ont été inclus en 1998, lors de la réunion ministérielle OSPAR, dans la liste des substances nécessitant une action prioritaire 33 Chapitre I : Synthèse bibliographique pour éliminer tous rejets, émissions ou pertes de ces composés dans l’environnement marin d’ici 2020. Depuis, le nonylphénol a été classé en tant que substance dangereuse prioritaire dans le cadre de la Directive Cadre Eau de l’Union Européenne. L’UE a fixé des valeurs de PNEC pour le nonylphénol dans les eaux de surface de 0,33 µg.L-1 (phase dissoute) et de 0,039 mg.kg-1 (de poids humide) dans les sédiments (EU, 2002). Par ailleurs, l’Union Européenne soutient une politique de restriction de l’utilisation et de la commercialisation des nonylphénols/nonylphénols polyéthoxylés (Journal officiel de l’Union Européenne, Juillet 2003). Ainsi, ces composés ne doivent pas dépasser 0,1 % de la masse totale dans les substances commercialisées. II.4. Les Pesticides : Selon la directive 91/414/CEE, les produits phytosanitaires (également définis par le terme de pesticides) désignent les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont destinées à : - protéger les végétaux contre tous les organismes nuisibles ou à prévenir leur action, - exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, - assurer la conservation des végétaux, - détruire les végétaux indésirables, - détruire les parties des végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable. Suivant leurs spécificités et les parasites ciblés, ces pesticides sont classés en plusieurs catégories : herbicides, insecticides, fongicides principalement. Les phytosanitaires sont essentiellement utilisés dans l’agriculture (98,97 %, IFEN, 1998), mais également pour des usages non agricoles (entretien des voiries, des rails de chemin de fer, usages privatifs) qui sont souvent peu respectueux des règles propres aux épandages agricoles. Les Herbicides sont les pesticides les plus utilisés et représentaient 50 % du tonnage mondial en 2002, toutes cultures confondues (UIPP, 2004). En France, 6000 préparations de produits phytosanitaires, composées d’environ 400 substances actives, sont fabriquées. Parmi les phytosanitaires utilisés, le recours aux fongicides est prédominant (environ 50 % des tonnages utilisés). Les herbicides représentent environ 30 % des tonnages utilisés tandis que les insecticides correspondent à un faible pourcentage. Cependant, les proportions relatives de 34 Chapitre I : Synthèse bibliographique chacune de ces trois classes de phytosanitaires sont variables à l’échelle nationale ou régionale en fonction du type de culture (Figure 1.9). Figure 1.9 : Orientation technico-économique des communes en Haute Normandie en 2000 (Site de l’Agreste, recensement agricole 2000). II.4.1. Structure chimique - Les herbicides L’atrazine, la simazine (et leurs métabolites) sont des molécules organiques de synthèse appartenant à la classe chimique des triazines. Les triazines possèdent un hétérocycle aromatique analogue à un benzène avec trois atomes de carbone substitués par des atomes d’azote (Figure 1.10). Triazines Carbamates Phénylurées Diuron Carbaryl Carbofuran 3,4 dichloro-aniline Figure 1.10 : Liste des différents pesticides étudiés (regroupés par classe chimique) 35 Chapitre I : Synthèse bibliographique Le diuron est un herbicide organique de synthèse appartenant à la classe chimique des phénylurées. Les composés de type phénylurée sont des molécules dérivées de l’urée (H2NCO-NH2) avec un groupement phényle sur l’un des azotes. Ces composés diffèrent entre eux par la nature des substitutions portées soit par le deuxième atome d’azote soit par le cycle aromatique (Figure 1.10). - Les insecticides Le carbofuran et le carbaryl appartiennent à la classe chimique des carbamates. Les carbamates constituent une classe de molécules organiques présentant un groupement fonctionnel de formule chimique H2N-COOH. Ces molécules possèdent une fonction amide et une fonction acide carboxylique. De plus, un groupement alkyle ou aryle peut être substitué sur la fonction amide (Figure 1.10). II.4.2. Propriétés physico-chimiques - Les herbicides Les triazines sont des herbicides absorbés par les racines de la plante et qui inhibent la photosynthèse au niveau du photosystème II du végétal. Ils bloquent le transport des électrons et le transfert de l’énergie lumineuse. L’atrazine présente une solubilité dans l’eau de 33 mg.L-1 à 25°C; elle n’est pas accumulée par les organismes (log Kow de 2,61) et est faiblement volatilisée lors du traitement (tension de vapeur : 3×10-5 Pa à 20°C). Cette molécule n’est pas facilement hydrolysée dans les écosystèmes aquatiques (demie vie de 134 jours en eau douce) mais est biodégradée par des microorganismes. La simazine présente une solubilité dans l’eau de 6,2 mg.L-1 à 20°C; elle n’est pas accumulée par les organismes (log Kow de 2,2-2,18) et est faiblement volatilisée lors de l’épandage (tension de vapeur : 2,94×10-6 Pa). Cette molécule est faiblement hydrolysée, faiblement dégradée par photolyse et difficilement biodégradable dans l’environnement (demie vie de 77 jours en eau douce). Ces molécules sont principalement utilisées en maïsiculture et en arboriculture. 36 Chapitre I : Synthèse bibliographique Les urées substituées sont absorbées par les racines de la plante. Elles possèdent les mêmes propriétés que les triazines mais inhibent le photosystème II au niveau d’un autre site actif. Le diuron présente une solubilité dans l’eau de 42 mg.L-1 (à 25°C), n’est pas accumulé par les organismes (log Kow de 2,8) et est faiblement volatilisé lors du traitement (tension de vapeur : 1×10-5 Pa à 25°C). Cette molécule est faiblement hydrolysée dans les conditions environnementales et peut être biodégradée (demie vie de 90 jours dans l’eau douce). Cette molécule est essentiellement utilisée sur grande culture, en viticulture, sur les cultures légumières et sur les surfaces non cultivées (voieries, voies ferrées). - Les insecticides Les carbamates sont des insecticides qui inhibent la transmission de l’influx nerveux en inhibant l’enzyme acétylcholinestérase (cf. III.2). Le carbaryl présente une solubilité dans l’eau de 40 à 120 mg.L-1 à 30°C, une pression de vapeur 0,67 Pa à 20°C et n’est pas accumulé par les organismes (log Kow de 2,36). C’est une molécule instable qui peut être hydrolysée (demie vie de 11-12 jours à pH 7). Le carbofuran présente une solubilité dans l’eau de 700 mg.L-1 à 25°C, n’est pas accumulé par les organismes (log Kow de 1,52) et est faiblement volatilisé lors de lors du traitement (pression de vapeur 2,7×10-3 Pa à 33°C). Ce composé est stable et présente une faible photolyse en conditions environnementales (demie vie de 50 jours). II.4.3. Les pesticides dans l’environnement Lors de l’utilisation de produits phytosanitaires, une grande partie de ces molécules n’atteint pas sa cible (Pimentel, 1995) et se retrouve dans l’environnement, principalement dans l’air sous forme de gouttelettes ou sur les sols. Ces composés sont alors soumis à plusieurs processus : ils peuvent être retenus dans les sols, être entraînés vers les eaux de surface ou les eaux souterraines par ruissellement ou lixiviation et être dégradés. La dégradation des produits phytosanitaires peut être plus ou moins complète, de façon biotique ou abiotique, dans tous les compartiments de l’environnement. Les liaisons chimiques de ces molécules sont détruites par photodégradation, par hydrolyse aqueuse ou par biodégradation (principalement microbienne). L’utilisation de rapports moléculaires entre les composés parents et les métabolites constitue des indices géochimiques du temps de séjour des produits phytosanitaires dans les sols ou une indication des apports récents dans les eaux 37 Chapitre I : Synthèse bibliographique continentales. De ce fait, l’utilisation du rapport dééthylatrazine, produit de dégradation principal de l’atrazine, sur atrazine (DAR) permet de comprendre le comportement géochimique de l’atrazine (Pereira et Rostad, 1990). Ainsi, lors des périodes d’épandage, le DAR est faible alors qu’il est plus élevé en dehors des périodes d’application en raison de la dégradation de l’atrazine en dééthylatrazine. Selon la DIREN Haute Normandie (2003), 100 % des points de mesure des eaux superficielles et 87,5 % des points de mesure des eaux souterraines étaient touchés par les pesticides en 2003. La liste des substances actives recherchées est ciblée en fonction des usages régionaux et des risques de contamination des eaux et déterminée d’après la méthode SIRIS. a. b. Nombre de substances actives différentes quantifiées Nombre de substances actives différentes quantifiées 0 0 de 1 à 4 de 1 à 4 de 5 à 9 5 et plus de 10 à 14 15 et plus Figure 1.11 : Détection des substances actives dans les eaux superficielles (a.) et les eaux souterraines (b.) de Haute Normandie en 2003 (DIREN Haute Normandie, 2003). Sur les 124 substances recherchées, 31 % d’entre elles ont été quantifiées au moins une fois en 2003 dans les eaux de surface (Figure 1.11). Parmi ces substances, la plupart sont des herbicides (55 %) et des insecticides (21 %). Dans les eaux souterraines, 10 % des 69 substances recherchées ont été quantifiées au moins une fois (71 % d’herbicides et 29 % de métabolites). L’atrazine, la simazine, la dééthylatrazine et le diuron font partie des composés les plus fréquemment rencontrés. 38 Chapitre I : Synthèse bibliographique II.4.4. Toxicité - Toxicité aiguë La toxicité aiguë des différents pesticides, caractérisée par des valeurs de DL 50 de chaque composé pour différents organismes, est détaillée dans le Tableau 1.1. Tableau 1.1 : Toxicité aiguë des différents pesticides étudiés sur différents groupes d’organismes. Mollusques > 30 mg.L Atrazine Crustacés -1 Crassostrea virginica 94 µg.L 1 Poissons -1 Acartia tonsa 8800 µg.L-1 Simazine -1 Cerastoderma edule 1000 µg.L 9 -1 Daphnia magna -1 4300 µg.L 8 -1 -1 Carbaryl -1 Crassostrea virginica 2 8.13 µg.L Cyprinodon variegatus -1 510 mg.L -1 Gammarus pseudolimaneus 2.4 mg.L 5 5 -1 -1 225-850 mg.kg 14 rat (voie orale) 2 Mugil cephalus 4.3 mg.L-1 4 Onchorynchus mykiss 3097µg.L Carbofuran -1 Lymnaea acuminata 10 59.9 µg.L -1 Trigriopus brevicornis 44.2 µg.L 11 -1 -1 -1 -1 Carassius auratus Diuron Lymnae sp 12 1400 µg.L-1 Daphnia pulex 6.3 mg.L-1 13 Mugil cephalus -1 300 mg.L 5300 mg.kg 10 rat (voie orale) 10 3400 mg.kg-1 15 rat (voie orale) 2 Lepomis macrochirus 1 2 mg.kg souris 10 (voie orale) 10 Menidia menidia 10. 25 mg.L 15.3-33.2 mg.L-1 580-1390 mg.kg 10 rat (voie orale) 10 Pimephales promelas > 2000 µg.L 672-3000 mg.kg 7 rat (voie orale) 850-1750 mg.kg-1 7 Souris (voie orale) -1 20 mg.L-1 3 Pimephales promelas 6 Hyallella azteca 100 mg.L 520 µg.L 1 Mammifères 10 Ward et Ballantine, 1985; 2 Mayer, 1987; 3 Dionne, 1992; 4 Brown, 1978; 5 Mayer et Ellersieck, 1986; 6 Pape- Lindstrom et Lydy, 1997; 7 Trotter et al., 1990; 8 Sanders, 1970; 9 Portman et Wilson, 1971; Database – Chemicals, Criteria Monographs; 15 11 Forget et al. 1998; 12 Christian et Tate, 1983; 13 Cope, 1966; 14 10 PAN Pesticides Environmental Health Hazardous Substances Databank. Bethesda. - Toxicité chronique Des expériences sur des animaux de laboratoire ont montré que l’atrazine pouvait engendrer des perturbations endocrines chez des rats femelles, sans avoir d’action mimétique mais en perturbant le contrôle hormonal hypothalamique (Cooper et al., 1996). De plus l’atrazine peut également perturber la réponse immunologique et comportementale des souris 39 Chapitre I : Synthèse bibliographique (Porter et al., 1999). Stevens et al. (1999) et Wetzel et al. (1990) ont également montré que des expositions à l’atrazine et à la simazine favorisaient la prolifération de tumeurs chez des rats. Différentes études ont montré que le carbaryl avait des effets sur la reproduction des mammifères en diminuant la fécondité (Collins et al., 1971). Cependant, la plupart des études faites à ce jour n’ont pas indiqué d’effet mutagène, cancérogène, ou immunotoxique du carbaryl sur les mammifères, du moins pour des concentrations sublétales. Par ailleurs, Chauhan et al. (2000) ont montré le potentiel génotoxique du carbofuran chez des souris, y compris pour des doses inférieures à la DL50. Enfin, la plupart des expériences à long terme réalisées in vitro et in vivo ont montré que le diuron n’avait pas d’effet mutagène, mais qu’il pouvait induire des anémies hémolytiques, des néoplasmes de l’urothélium et perturber le développement chez des rats et des carcinomes mammaires chez des souris (Source Dupont De Neumour, site internet Agritox). Ce composé est classé comme ayant des effets cancérigènes suspectés mais non prouvés chez l’Homme. Quelques références sont également disponibles concernant la toxicité à long terme des pesticides sur les organismes aquatiques. La plupart des études concernent l’atrazine étant donné que ce composé est le pesticide le plus fréquemment rencontré dans l’environnement. En effet, l’atrazine est mentionnée dans plusieurs études comme étant un perturbateur endocrinien. Ainsi, Hayes et al. (2002) ont montré que l’atrazine pouvait induire une féminisation des gonades chez des grenouilles mâles. De plus, Moore et Waring (1998) ont montré que l’atrazine inhibait la sécrétion de testostérone dans les testicules de saumon et pouvait également perturber chez les mâles le système olfactif de détection des phéromones des femelles. Enfin, Dodson et al. (1999) ont montré que des expositions chroniques à l’atrazine pouvaient entraîner une modification du sexe ratio chez Daphnia pulicaria. Les effets d’autres pesticides ont également été étudiés. Par exemple, Carlson (1972) a montré qu’une exposition prolongée au carbaryl diminuait la production d’œufs chez Pimephales promelas. De plus, une diminution significative de la synthèse de gonadotropine a été observée chez Channa punctatus suite à des expositions au carbaryl (Ghosh et al., 1990). Enfin, suite à des expositions prolongées au carbaryl, des perturbations de l’activité natatoire et une diminution de l’efficacité à capturer et à consommer les proies ont été observées chez Onchorhynchus mykiss (Little et al., 1990). 40 Chapitre I : Synthèse bibliographique Par ailleurs, Chatterjee et al. (1997) ont montré que des expositions au carbofuran inhibaient la maturation des oocytes chez Heteropenustes fossilis. De plus, Saglio et Trijasse (1998) et Saglio et al. (2003) ont indiqué que des expositions au carbofuran, à l’atrazine et au diuron perturbaient le comportement natatoire et les interactions entre poissons. En outre, selon Nebeker et Schuytema (1998), le diuron peut affecter la reproduction et la croissance chez Daphnia pulex et Hyalella azteca. II.4.5. Réglementation Depuis leur développement en laboratoire jusqu’à leur utilisation, les produits phytosanitaires sont soumis à des réglementations précises, les lois nationales devant être en cohérence avec les directives européennes (Agence de l’Eau, 1998a). La mise sur le marché de substances chimiques est régie par la Directive Européenne 91/414/CEE consistant en un examen drastique de la conformité toxicologique et écotoxicologique de la substance auprès du Comité Phytosanitaire Européen, puis par l’autorisation de la mise sur le marché accordée au niveau de chaque état. Ce texte est complété par la Directive Européenne 199/45/EC spécifiant les lois et la régulation de la classification, de la formulation et de la dénomination des préparations chimiques dangereuses. En outre, l’utilisation de produits phytosanitaires en France doit faire l’objet de précautions d’emploi (Journal officiel du 3/6/1987). L’utilisation de l’atrazine a été interdite pour les usages non agricoles en 1997 et pour les usages agricoles en septembre 2003. L’utilisation du diuron en préparation seule est interdite depuis le 30 juin 2003. De même, l’utilisation de la simazine est interdite depuis octobre 2003. Par ailleurs, pour les eaux destinées à la consommation humaine, la législation en vigueur est fixée par les directives européennes 98/83/CE, transposées en droit français dans le décret n° 2001-1220 (J.O n° 297 du 22 décembre 2001 page 20381). La réglementation impose que la concentration de chaque pesticide analysé ne doit pas dépasser 0,10 µg.L-1 et que la somme de tous les pesticides analysés doit être inférieure à 0,50 µg.L-1. Dans les eaux brutes utilisées pour la production d'eau destinée à la consommation humaine, les concentrations individuelles et totales en pesticides ne doivent pas dépasser respectivement 2 µg.L-1 et 5 µg.L-1. 41 Chapitre I : Synthèse bibliographique II.5. Les composés pharmaceutiques II.5.1. Définition et généralités La définition européenne du médicament est précisée dans la Directive 65/65/CEE du 26 janvier 1965. Ce texte a été transposé en droit français par 1'ordonnance du 23 septembre 1967, modifiée le 31 décembre 1971 et le 10 juillet 1975, et insérée dans l'article L.511 du Code de la Santé Publique qui donne la définition suivante : "On entend par médicament, toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques." En 2001, près de 3200 médicaments différents ont été vendus en France dont 500 représentaient 83 % des ventes totales (AFSSAPS, 2003). Parmi les cinq plus gros marchés européens du médicament (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne), la France arrive largement en tête en terme de quantité vendue par habitant (Tableau 1.2). De plus, la France est le pays d’Europe où l’on consomme le plus d’antibiotiques et l’un de ceux où l’on consomme le plus de tranquillisants et d’hypnotiques. Tableau 1.2 : Quantité de médicaments vendus dans différents pays européens (source DREES, 2006) 42 Chapitre I : Synthèse bibliographique II.5.2. Structure chimique et propriétés physico-chimiques La carbamazépine appartient à la classe chimique des Dibenzoazépines. C’est un dérivé de l’iminostilbène qui est une amine tertiaire tricyclique. Ce médicament est utilisé comme agent curatif pour ses propriétés antiépileptique et psychotrope. Le 17α-éthynyloestradiol est un œstrogène de synthèse fabriqué à partir de l’oestrone. Ce médicament est utilisé par voie orale comme contraceptif (inhibe l’ovulation) et comme substitutif hormonal dans les traitements post ménopause. La structure et les propriétés physico-chimiques de ces molécules sont présentées dans le Tableau 1.3. Tableau 1.3 : Structure et propriétés physico-chimiques des médicaments étudiés Masse molaire (g.mol-1) Solubilité (mg.L-1) Log Kow Carbamazépine 236,27 112 2,45 17α-éthynyloestradiol 296,41 11,3 (à 27°C) 4,15 Composé Structure chimique II.5.3. Les substances pharmaceutiques dans l’environnement Les principales voies d’entrée des substances pharmaceutiques destinées à l’utilisation humaine, dans l’environnement, proviennent des usages personnels, à domicile ou à l’hôpital, mais également dans un degré moindre de l’élimination des composés périmés. Les produits ingérés sont excrétés dans les urines et les matières fécales sous forme de composés parents, de métabolites, sous forme libre ou conjuguée et sont traités au niveau des stations d’épuration où ils sont partiellement ou entièrement dégradés (Figure 1.12). 43 Chapitre I : Synthèse bibliographique Figure 1.12 : Devenir des substances pharmaceutiques et voies d’entrée dans l’environnement (d’après Jørgensen et Halling-Sørensen, 2000) - La carbamazépine Plusieurs études ont montré que ce composé n’était pas bien éliminé par les stations d’épuration (Ternes, 1998) et qu’on pouvait le retrouver dans les écosystèmes aquatiques et dans les eaux destinées à la consommation (Sacher et al., 2001). Ainsi, la carbamazépine est fréquemment détectée dans les effluents de station d’épuration et dans les eaux de surface (Ollers et al., 2001; Heberer, 2002). En France, la carbamazépine a été détectée dans des effluents de station d’épuration à des concentrations de l’ordre de 1 µg.L-1 (Ferrari et al., 2003). D’après les mêmes auteurs, ces concentrations présentent un risque pour les organismes aquatiques (PNEC/PEC). De même, ce composé a été détecté à des concentrations similaires dans des eaux de surface en Allemagne (Heberer, 2002b), en Grèce et en Suède (Ferrari et al., 2003). - Le 17α-éthynylestradiol Le 17α-éthynylestradiol est rapidement et quasiment entièrement dégradé dans les stations d’épuration (Johnson et Williams, 2004). Ce composé est présent à l’état de trace dans les effluents de station d’épuration et dans les écosystèmes aquatiques (Ternes et al., 44 Chapitre I : Synthèse bibliographique 1999; Heberer, 2002b), le plus souvent à des niveaux inférieurs aux limites de détection. Cependant, ce composé a été détecté dans certains effluents de stations d’épuration, à des niveaux inférieurs à 5 ng.L-1 et également dans des écosystèmes aquatiques à des concentrations comprises entre 0,4 et 15 ng.L-1 (Lintelmann et al., 2003). En France, des concentrations en 17α-éthynyloestradiol comprises entre 1 et 7 ng.L-1 ont été mesurées dans des effluents de stations d’épuration et des eaux de surface (Cargouët et al., 2004). Par ailleurs, des expériences menées par Liebig et al. (2005) ont montré que ce composé pouvait être bioaccumulé par un oligochète d’eau douce, Lumbriculus variegatus. II.5.4. Toxicité Chez l’Homme, la carbamazépine peut avoir un effet sur le développement. De plus, des effets de ce composé sur la respiration, des effets neurotoxiques ainsi que des effets cardiovasculaires sont suspectés. Le 17α-éthynylestradiol peut induire des cancers chez les personnes traitées par une thérapie aux oestrogènes post ménopause, c’est pourquoi ce composé est classé parmi les composés cancérigènes par l’IARC (1999). De plus, des effets cardiovasculaires et des effets sur la respiration sont suspectés pour ce composé. Par ailleurs, les données concernant l’écotoxicité des substances pharmaceutiques sont limitées jusqu’à ce jour. Des études sont toutefois disponibles pour quelques composés sur un nombre réduit d’espèces. Ainsi, des valeurs de DL 50 de la carbamazépine sont disponibles pour différentes espèces. Selon Ferrari et al. (2003b), des DL 50 de 77,7 mg.L-1et > 13,8 mg.L-1 ont été mesurées respectivement chez Ceriodaphnia dubia et chez Daphnia magna. De plus, Oetken et al. (2002) ont démontré la toxicité à long terme de la carbamazépine chez Chironomus riparius selon un mode d’action dose dépendant. Plusieurs études ont par ailleurs mentionné le potentiel de perturbateur endocrinien du 17α-éthynyloestradiol. Ainsi, Purdom et al. (1994) ont montré que des expositions à de faibles doses induisaient la synthèse de vitellogénine chez des truites immatures. De plus, Halbeck et al. (2004) ont montré une féminisation de Gasterosteus aculeatus suite à des expositions au 17α-éthynyloestradiol. Par ailleurs, Jobling et al. (2004) ont montré que des expositions à des faibles concentrations de 17α-éthynyloestradiol induisaient une augmentation de la production d’embryons chez des mollusques (Potamopyrgus antipodarum) alors que des expositions à fortes doses l’inhibaient. Des perturbations endocrines ont également été notées chez des crustacés suite à des expositions à long terme au 45 Chapitre I : Synthèse bibliographique 17α-éthynyloestradiol (Vandenbergh et al., 2003). De même, Watts et al. (2002) ont montré que des expositions prolongées au 17α-éthynyloestradiol pouvaient modifier le sexe ratio chez Gammarus pulex. Dans ces travaux de thèse, le transfert des contaminants organiques présentés dans le paragraphe précédent, du milieu vers le compartiment biologique, et leur toxicité sur les organismes estuariens ont été étudiés en estuaire de Seine. Pour cela, le copépode majoritaire du mésozooplancton de l’estuaire de Seine, Eurytemora affinis, a été sélectionné comme organisme modèle. Le paragraphe suivant décrit l’intérêt de l’utilisation des copépodes en tant qu’espèce modèle dans des études en écotoxicologie. III. L’utilisation des copépodes comme espèce modèle en écotoxicologie III.1. Biologie des copépodes - Généralités Les copépodes représentent le groupe d’organismes le plus diversifié parmi les crustacés. Environ 24 000 espèces de copépodes ont été décrites à ce jour et ce chiffre peut potentiellement doubler si l’on considère les nombreuses espèces de copépodes parasites qui n’ont pas encore été très étudiées. De plus, ils sont considérés comme le groupe d’organismes pluricellulaires le plus abondant sur terre. 1 6 2 7 4 3 8 9 5 10 Figure 1.13 : Les différentes classes de copépodes (1 : platycopioida, 2 : calanoida, 3 : misophrioida, 4 : gelyelloida, 5 : cyclopoida, 6 : harpacticoida, 7 : mormonilloida, 8 : poecilostomatoida, 9 : siphonostomastoida, 10 : monstrilloida) (http://www.obs-vlfr.fr) 46 Chapitre I : Synthèse bibliographique Les habitats et l’éthologie des copépodes sont variés puisqu’il existe des formes libres, pélagiques ou benthiques, des formes symbiotiques ainsi que des formes parasites (internes ou externes) (Figure 1.13). La taille moyenne de ces organismes, au stade adulte, est comprise entre 1 et 2 mm. Il existe toutefois des espèces de toutes les tailles allant de 0,29 à 18 mm. Ces organismes ont colonisé tous les écosystèmes aquatiques. Ils se sont adaptés à toutes les salinités, des eaux douces jusqu’aux milieux hypersalins, et à toutes les températures, des eaux polaires jusqu’aux eaux tropicales. De plus, ils présentent également une large gamme de répartition verticale, puisqu’ils ont été détectés depuis des profondeurs de 9995-10002 m dans la fosse des Phillipines (Wolff, 1960) jusqu’à une altitude de 5540 m dans des lacs Himalayens (Löffler, 1968). Ces organismes présentent une importance écologique évidente, en particulier les calanoïdes et les cyclopoïdes qui représentent un maillon essentiel dans les réseaux trophiques puisqu’ils sont les plus importants consommateurs primaires de phytoplancton et qu’ils constituent la base des chaînes trophiques pélagiques, du régime alimentaire des poissons plats et des saumons. De plus les déjections des copépodes (200/individu/jour) représentent une source d’énergie importante pour les organismes détritivores. - Comportement natatoire Chez les copépodes planctoniques vivant en pleine eau, les antennules ont un rôle essentiel dans la locomotion du fait de leur allongement et de la présence de nombreuses soies plumeuses. La locomotion est assurée par des battements puissants des antennules d’avant en arrière, généralement discontinus. Chez les calanoïdes, les antennules sont segmentées en plus de 27 segments (Figure 1.14) portant chacun des récepteurs sensoriels de deux types : des soies et des aesthètes. Prosome Urosome Métasome Céphalosome segment anal segment génital oeil nauplien antennule pattes natatoires Figure 1.14 : Forme générale des calanoides 47 Chapitre I : Synthèse bibliographique Les soies portent souvent une simple ou double rangée de poils fins leur conférant un aspect plumeux et sont supposées être des récepteurs mécaniques. Les soies disposées sur les segments distaux interviennent dans la portance des copépodes. Les aesthètes sont supposées être des chémorécepteurs (Mauchline, 1998). Ces récepteurs sensoriels confèrent à l’antennule des fonctions de détection de la nourriture, de la turbulence de l’eau et des prédateurs. Ainsi, selon Yen et al. (1992), Lenz et Yen (1993) et Hartline et al. (1996) les mécanorécepteurs sont capables de performances exceptionnelles aussi bien en sensibilité que dans la fréquence de la réponse. Ils confèrent aux copépodes une vitesse de réponse très rapide face aux stimuli environnementaux. Les antennules interviennent également dans la reproduction, chez le mâle, par la détection chimique des phéromones émises par la femelle (Chow-Fraser et Maly, 1988; Tsuda et Miller, 1998) lui permettant de suivre et de capturer la femelle. Ces récepteurs sensoriels sont contrôlés par le système nerveux des copépodes et une simple impulsion nerveuse peut induire une réaction chez l’animal. Le comportement natatoire des copépodes dépend donc des stimuli environnementaux reçus par ses récepteurs sensoriels. La présence de contaminants dans le milieu peut perturber le comportement natatoire des copépodes selon quatre principaux modes d’action : - en masquant les signaux chimiques (phéromones) émis par les femelles et en diminuant les probabilité de rencontre avec les mâles désorientés, - par un comportement de fuite/d’évitement de la zone contaminée, - par des altérations physiologiques au niveau du système nerveux, particulièrement lors d’exposition à des neurotoxiques (inhibiteurs de cholinestérase) perturbant la transmission de l’information et de la réponse, - par un stress physiologique général diminuant les dépenses énergétiques allouées au déplacement. Les deux premiers mécanismes font partie de la réponse comportementale du copépode face à un stress chimique alors que les deux derniers représentent des réponses physiologiques induites par les contaminants et qui vont avoir une répercussion sur le comportement natatoire des copépodes (Figure 1.15). 48 Chapitre I : Synthèse bibliographique Signal chimique Concentration Structure Production d’un stimulus Advection Turbulence Transport physique Réponse comportementale (ou physiologique) Figure 1.15 : Facteurs déterminants la production et la perception de signaux chimiques par des organismes aquatiques (d’après Zimmer et Butman, 2000) Des travaux étudiant les effets de contaminants sur le comportement natatoire des organismes aquatiques ont ainsi été menés sur plusieurs espèces de poissons. Saglio et Trijasse (1998) ont notamment montré que des expositions à l’atrazine et au diuron perturbaient de manière significative le comportement natatoire et social des poissons. De même, Kirkpatrick et al. (2006) ont mis en évidence une augmentation de l’activité natatoire d’un crustacé (Corophium volutator) exposé à des sédiments contaminés par des pesticides. De plus, des daphnies exposées à des doses subléthales de cuivre ainsi que des gammares exposés à des concentrations en cadmium de 125 et 500 µg.L-1 ont montré une diminution de la vitesse de nage (Untersteiner et al., 2003; Wallace et Estephan, 2004). D’ailleurs, plusieurs auteurs suggèrent l’utilisation du comportement natatoire des microcrustacés en tant que biomarqueur de la contamination aquatique (Roast et al., 2001; Faimali et al., 2006). A ce jour, aucune n’étude n’a encore été conduite pour étudier les effets de la contamination de l’eau sur le comportement natatoire des copépodes et notamment chez E. affinis. Toutefois, à l’heure actuelle, des études du comportement natatoire des copépodes notamment dans les processus de reproduction sont en plein essor. 49 Chapitre I : Synthèse bibliographique III.2. Tests de toxicité aiguë (DL 50) Au même titre que les cladocères (daphnie) les copépodes sont régulièrement utilisés pour tester la toxicité aiguë de substances chimiques ou de matrices environnementales contaminées. Ainsi, Forget et al. (1998), Lotufo (1998a), Hagopian-Schlekat et al. (2001) et Christoffersen et al. (2003), ont étudié respectivement la toxicité de métaux lourds (Cd, As) et de pesticides (atrazine, carbofuran, dichlorvos, malathion), de sédiments contaminés par des HAP, de sédiments contaminés par des métaux lourds (Cu, Pb, Ni, Zn) et de surfactants (alkylbenzène sulfonates), chez différentes espèces de copépodes. De plus Sánchez-Bayo (2006) a répertorié toutes les études de toxicité aiguë des contaminants organiques réalisées sur des crustacés et notamment sur des copépodes. Selon lui, la toxicité de dix contaminants organiques a été testée sur le copépode Eurytemora affinis. III.3. Tests de toxicité chronique Les copépodes sont caractérisés par un cycle de développement très court de moins de un mois (de la reproduction jusqu’au stade adulte). Ce sont donc des organismes intéressants pour tester rapidement les effets des contaminants sur différents stades de développement et sur plusieurs générations. D’ailleurs, des expériences sont couramment menées avec des copépodes pour tester la toxicité à long terme des contaminants et des matrices contaminées. Ainsi, Lindley et al. (1999), Lotufo (1997), Brown et al. (2003) et Wollenberger et al. (2003) ont montré respectivement que le pentachlorophénol et le dichlorobenzène diminuaient la viabilité des nauplii, que des sédiments contaminés par des concentrations subléthales en HAP pouvaient diminuer la prise de nourriture et diminuer la production de nauplii, que des expositions à des concentrations en lindane de 100 ng.L-1 augmentaient la durée du développement et que de faibles concentrations de muscs synthétiques inhibaient le développement des nauplii chez différentes espèces de copépodes. Dans le paragraphe précédent les avantages de l’utilisation des copépodes comme organisme modèle en écotoxicologie ont été présentés. De plus, ce paragraphe a permis d’introduire l’intérêt de l’approche comportementale pour étudier les effets des contaminants organiques sur les organismes aquatiques à l’échelle de l’individu, notamment dans les processus de reproduction. Dans ces travaux de thèse, les effets des contaminants organiques ont par ailleurs été analysés à différents niveaux d’organisation biologique. Le paragraphe 50 Chapitre I : Synthèse bibliographique suivant décrit plusieurs biomarqueurs enzymatiques et l’intérêt de leur utilisation en écotoxicologie. IV. L’utilisation de biomarqueurs en écotoxicologie IV.1. Généralités Il est désormais convenu que l’évaluation du risque induit par la présence de contaminants chimiques dans les écosystèmes ne peut être basée uniquement sur l’analyse chimique de ces polluants. Pour cela, le recours à des indicateurs précoces, représentatifs des effets biologiques des contaminants sur les organismes ou biomarqueurs, s’est beaucoup développé ces dix dernières années. En effet, les effets à des niveaux hiérarchiques élevés sont toujours précédés de changements précoces à des niveaux d’organisation biologique inférieurs (Figure 1.16). Molécule Organite Cellule Tissue Exposition à un contaminant Organe Organisme Population Communauté Ecosystème Figure 1.16 : Effets des contaminants à différents niveaux d’organisation biologiques (Van Der Oost et al., 2003, modifié de Bayne et al., 1985). Par ailleurs, au-delà d’un certain seuil de contamination dépendant de la dose et de la durée d’exposition aux polluants, des effets vont apparaître à des niveaux d’organisation biologiques supérieurs (Figure 1.17). 51 Chapitre I : Synthèse bibliographique Réponse Effet néfaste observable Augmentation de Perturbation de la probabilité de la reproduction dommage Réduction de la durée de vie Effet néfaste non observable Niveaux normaux Signaux précoces d’expression des biomarqueurs biomarqueurs d’exposition Niveau d’exposition (durée et dose) Figure 1.17 : Hiérarchisation de la réponse biologique des organismes suit à des expositions à des contaminants (d’après Van Der Oost et al., 2003). Les biomarqueurs offrent donc un potentiel intéressant pour évaluer la qualité environnementale. Les qualités d’un biomarqueur doivent être la sensibilité et la spécificité. Toutefois, un nombre limité de biomarqueurs efficaces a été validé jusqu’à présent et la question posée reste de savoir comment interpréter les informations fournies par ces biomarqueurs. Selon le NRC (1987) et WHO (1993), les biomarqueurs peuvent être subdivisés en 3 classes : - des biomarqueurs d’exposition qui indiquent que les organismes ont été ou sont exposés à des contaminants, - des biomarqueurs d’effets qui indiquent de manière quantitative l’amplitude de la réponse des organismes à des contaminants, - des biomarqueurs de sensibilité qui indiquent la capacité innée ou induite d’un organisme à répondre à une exposition à un contaminant spécifique incluant les facteurs génétiques et les changements des récepteurs qui altèrent la susceptibilité d’un organisme à cette exposition. 52 Chapitre I : Synthèse bibliographique L’analyse du risque chimique sur les écosystèmes doit prendre en compte des combinaisons variées entre les différents facteurs de stress environnementaux (Moore et al., 2004) tels que les facteurs naturels (pH, salinité, température…) et les facteurs d’origine anthropiques (contamination, aménagement du territoire, surpêche…) (Figure 1.18). Stress Densité dépendance Perturbation Perte de l’habitat Effets sur les chaînes trophiques Prédation Exploitation Espèce Stress des contaminants Variabilité environnementale Réponses Figure 1.18 : Les différents facteurs de stress influençant les réponses biologiques (d’après Power et McCarty, 1997). A cet effet, des mesures doivent être prises pour évaluer la robustesse des biomarqueurs dans l’optique de valider leur utilisation dans des programmes d’analyse du risque environnemental. Pour cela, Stegeman et al. (1992) ont précisé 6 critères de décision : - les protocoles d’utilisation des biomarqueurs doivent être peu chers, facilement utilisables et en accord avec les normes d’assurance qualité, - la réponse du biomarqueur doit être sensible à une exposition/un effet du contaminant, - les niveaux de base des biomarqueurs doivent être bien définis pour pouvoir faire la différence entre une variabilité naturelle et une variation induite par un stress, - les impacts dus à plusieurs facteurs de stress doivent être bien établis, - les relations entre la réponse du biomarqueur et l’exposition à un contaminant (temps et dose) doivent être connues, - la significativité de la relation entre la réponse biologique à long terme et l’impact sur l’organisme doit être établie. 53 Chapitre I : Synthèse bibliographique Par ailleurs, à l’heure actuelle, l’utilisation d’une batterie de biomarqueurs significativement représentatifs d’une exposition ou d’effets sur une/des espèces(s) sentinelle(s) appropriées est recommandée dans les programmes d’évaluation du risque environnemental. IV.2. L’activité acétylcholinestérase Les cholinestérases ont été largement étudiées chez les vertébrés, ce qui a permis une distinction entre les acétylcholinestérases (AChE) et les butylcholinestérases (BuChE) chez ce groupe (Aldridge, 1953). Les acétylcholinestérases sont des enzymes qui hydrolysent les esters de la choline. Les cholinestérases sont donc des estérases. Ce sont des enzymes largement distribuées dans le règne animal avec une structure très conservée entre les différents groupes. Elles ont été observées chez les vertébrés, chez les invertébrés terrestres et aquatiques (Walker et Thompson, 1991). L'acétylcholinestérase (AChE) ne joue aucun rôle dans la détoxication chez les organismes. C’est une enzyme impliquée dans les mécanismes de transmission de l'influx nerveux. Ainsi, au niveau de la membrane post synaptique des jonctions interneuronales et neuromusculaires, la terminaison nerveuse libère un médiateur chimique, l'acétylcholine (ACh), qui permet la transmission du message nerveux d'une cellule à l'autre. Une fois l'information transmise, l'acétylcholine est rapidement inactivée par l'AChE, ce qui permet au système de revenir à son état de repos (Figure 1.19). De nombreuses molécules qualifiées de neurotoxiques peuvent interagir avec l’AChE en se liant au niveau de son site actif ou non et de ce fait induire une inhibition de cette enzyme. Cette inhibition entraîne une accumulation de l’acétylcholine dans la fente synaptique. Cela a pour conséquence de maintenir les ionotropes ouverts (récepteurs nicotiniques et muscariniques) ce qui entraîne une contraction musculaire permanente qui conduit généralement à la tétanie musculaire et à la mort (Bocquené, 1996). L’AChE est inhibée spécifiquement par les insecticides de la classe des organophosphorés et des carbamates. Toutefois, Les formes thio (malathion, parathion…) des organophosphates sont beaucoup moins inhibitrices des cholinestérases que les formes oxon (paraoxon…). De plus, les inhibitions provoquées par les organophosphorés sont généralement irréversibles alors que celle induites par les carbamates sont le plus souvent réversibles (Bocquené et al., 1997). 54 Chapitre I : Synthèse bibliographique Figure 1.19 : Cycle de synthèse et d’élimination de l’acétylcholine et rôle de l’acétylcholinestérase (site internet "Le cerveau à tous les niveaux"). D’autres molécules telles que les triazines, les pyréthrinoïdes, les métaux lourds, ainsi que certaines phytotoxines sont considérées comme des inhibiteurs potentiels de cette enzyme. De ce point de vue, la mesure de l'activité AChE peut constituer un outil pouvant fournir des informations sur la contamination des milieux aquatiques par toute une variété de contaminants. Des études in situ et expérimentales ont ainsi mis en évidence que l’AChE pouvait être inhibée suite à des expositions de contaminants. Ainsi, Dellali et al. (2001), Forget et al. (2003) et Schiedek et al. (2005) ont mis en évidence une inhibition de l’activité AChE chez des moules, des copépodes, et chez des anguilles en relation avec la présence de contaminants organiques dans le milieu (HAP, PCB, pesticides). Par ailleurs, Callaghan et al. (2002) ont démontré expérimentalement que l’activité AChE de chironomes était inhibée de manière dose dépendante par des pesticides organophosphorés. De plus, Kang et Fang (1997) ont mis 55 Chapitre I : Synthèse bibliographique en évidence une inhibition in vitro de l’activité AChE purifiée d’anguille. En outre, un effet additif du chlorpyrifos et de HAP sur l’inhibition in vitro de l’activité AChE purifiée d’anguilles a été mentionné par Jett et al. (1999). De même, Nunes et al. (2006) ont montré que des expositions à des substances pharmaceutiques telles que le diazepam inhibaient l’expression de l’AChE chez un crustacé, Artemia parthenogenetica. IV.3. L’activité glutathion-S-transférase Le glutathion est un tripeptide (glutamate, cystéine, glycine) présent en concentration assez élevée (1 ×10-10 mM) dans les cellules des animaux, des plantes et des champignons. Grâce à la fonction thiol de la cystéine, le glutathion joue un rôle important dans le maintien de l'état réduit de la cellule. Cette fonction thiol peut aussi interagir avec des molécules électrophiles et intervient donc dans les mécanismes de détoxication des cellules vis-à-vis de nombreux contaminants (Figure 1.20). γ-Glutamylcystéine synthétase (GSH I) Glutathion synthétase (GSH II) Glutathion péroxydase Glutathion S-transférase (GST) Glutathion réductase Détoxification de Lutte contre les stress nombreux contaminants oxydants Figure 1.20 : Métabolisme du glutathion 56 Chapitre I : Synthèse bibliographique Plusieurs enzymes sont impliquées dans le métabolisme du glutathion, notamment la glutathion-S-transférase, et sont régulées selon les besoins de la cellule. Les glutathion-Stransférases (GST) représentent une famille d'enzymes multifonctionnelles essentiellement cytosoliques, impliquées dans des opérations diverses de transport et de biosynthèse intracellulaires (George, 1990). Toutefois, la fonction des GST la plus étudiée, concernant les programmes de suivi environnementaux, demeure leur activité de catalyse des réactions de conjugaison entre des groupements hydrophiles endogènes (glutathion), et des molécules réactives comportant des sites électrophiles, capables de réagir avec des macromolécules comme les acides nucléiques (ARN, ADN). A ce titre, les GST font partie des mécanismes de défense des cellules contre des stress chimiques et sont qualifiées d’enzymes de phase II parce qu’elles interviennent généralement à la suite des enzymes de phase I (cytochrome P450) qui oxydent les xénobiotiques les rendant parfois plus actif biologiquement (ex HAP). La catalyse de la conjugaison du glutathion avec certains substrats représente une étape dans la formation de composés qui seront moins toxiques et plus hydrosolubles que les molécules de départ (Chatterjee et Bhattacharya, 1984) et qui peuvent être éliminés dans les urines ou la bile. Cependant, ces mécanismes aboutissent aussi à la formation de produits génotoxiques absorbables par les cellules cibles. Une grande variété de composés chimiques induit les GST, parmi lesquels certains inducteurs des cytochromes P450 tels que les HAP et les PCB. Dans l'état actuel de nos connaissances sur les poissons et les invertébrés aquatiques, toutes les isoenzymes de la famille des GST n'ont pas encore été individualisées (comme c'est le cas pour les cytochromes P450) et leur activité spécifique demeure mal connue. Leur utilisation comme biomarqueur de pollution caractéristique d'un type de polluant dans l'environnement reste encore à définir et se rapproche encore aujourd'hui plus de celle d'un marqueur non-spécifique, témoin de l'état de santé global des organismes qui peuplent les écosystèmes marins. Des études in situ et expérimentales ont ainsi mis en évidence que les GST pouvaient être induites par différentes classes de contaminants. Ainsi, Damiens et al. (2004) ont montré que des expositions au malathion et au carbofuran induisaient l’expression de la GST chez des larves d’huîtres. Selon Gowland et al. (2002) et Rocher et al. (2006), l’expression de la GST respectivement dans l’hépatopancréas et dans les branchies de mollusques bivalves est proportionnelle à la concentration en HAP dans les tissus. De plus, des expositions à 57 Chapitre I : Synthèse bibliographique différentes doses de HAP induisent une augmentation de la GST chez une espèce de poisson, Oreochromis mossambicus (Shailaja et D’Silva, 2003). A contrario, des études ont démontré que des expositions au benzo[k]fluoranthène à des concentrations de 10 µg.L-1 pouvaient inhiber l’expression de la GST chez Chlamys farreri (Pan et al., 2005). Enfin, Pérez-López et al. (2002a et b) ont mis en évidence une augmentation dose dépendante de la GST suite à des injections d’un mélange de PCB chez la truite arc-en-ciel et chez l’anguille. Par ailleurs, des expérimentations ont également montré que le 17β-oestradiol pouvait inhiber l’activité GST chez Dicentrarchus labrax (Vaccaro et al., 2005). De même, Wang et al. (2005) ont démontré que des expositions à des mélanges de tributyle étain et de benzo[a]pyrène à fortes doses inhibaient l’activité GST. Les activités enzymatiques présentées dans le paragraphe précédent sont des biomarqueurs classiquement utilisés dans les programmes de biomonitoring des milieux aquatiques. Cependant, la plupart des biomarqueurs utilisés à l’heure actuelle sont parfois difficiles à interpréter par manque de sensibilité ou de spécificité et présentent de ce fait une efficacité limitée. L’identification de nouveaux biomarqueurs est donc indispensable pour pouvoir établir de façon fiable l’état physiologique des organismes aquatiques dans un milieu contaminé. Les techniques de protéomique présentées dans le paragraphe suivant sont à cet effet très prometteuses car elle permettent à la fois d’observer l’état physiologique général d’un organisme soumis à un stress chimique mais également d’identifier des protéines spécifiquement touchées par ce stress. V. Etude protéomique et recherche de nouveaux biomarqueurs V.1. Définitions et généralités Le protéome se définit comme l’ensemble des protéines codées par un génome. La protéomique permet d’identifier et de quantifier les protéines exprimées par une cellule à un moment donné, à divers états de développement, dans des contextes physiologiques et pathologiques variés. La protéomique est un domaine qui permet de mettre en relation la séquence du génome et le comportement cellulaire. Son but est l'étude des produits protéiques exprimés dynamiquement à partir du génome et leurs interactions à un moment donné ou sous certaines conditions environnementales. La différence fondamentale entre le protéome et le génome est que chaque organisme possède un génome unique invariant alors que le protéome 58 Chapitre I : Synthèse bibliographique varie en fonction des conditions de la cellule ou de l’organisme. De plus, se sont les protéines qui sont responsables du phénotype des organismes. L’étude du protéome est utile pour comprendre les mécanismes cellulaires puisque les protéines interviennent dans les principales fonctions cellulaires qui conduisent à la croissance, la différenciation, la prolifération et la mort cellulaire. Ainsi, des aberrations des structures protéiques ou des niveaux d’expression sont dans la plupart des cas des signaux indiquant des pathologies ou des dérèglements cellulaires. L’étude du protéome regroupe deux aires de recherche distinctes : l’expression des protéines et le fonctionnement des protéines. L’étude de l’expression des protéines permet d’établir des cartes d’expression protéique correspondant à des conditions cellulaires variables alors que l’étude du fonctionnement des protéines permet de définir le rôle d’une protéine précise et ses interactions avec les autres protéines. La quantification précise des protéines est indispensable lorsqu’on cherche à suivre la dynamique des protéomes en fonction de critères physiologiques ou génétiques (différenciation, réponse à des variations environnementales, étude de mutants, etc…). Cette quantification permet d’entreprendre des études comparatives de protéomes, études qui constituent un moyen puissant pour analyser, au niveau moléculaire, la réponse dynamique à un stress. Elle permet notamment d’analyser les cascades d’évènements physiologiques et métaboliques mises en place par l’organisme pour lutter contre le stress chimique. De plus, la protéomique permet de percevoir la réponse globale d’un organisme induite par la toxicité d’un/plusieurs contaminant(s), mais également de distinguer les réponses spécifiques des réponses génériques. Le développement rapide de la protéomique a été favorisé par trois avancées technologiques majeures : - l’amélioration des techniques de séparation des protéines par gels bidimensionnels, notamment par le développement de gels à gradient de pH qui a permis d’optimiser la reproductibilité des électrophorèses, - le développement et la démocratisation des techniques analytiques en spectrométrie de masse, 59 Chapitre I : Synthèse bibliographique - l’amélioration des algorithmes de recherche permettant de comparer les séquences d’acides aminés dans les banques de données et l’accroissement des programmes de séquençage des génomes. La protéomique constitue par ailleurs un outil puissant de génomique fonctionnelle. Ainsi, l’identification de nouvelles protéines grâce à l’outil protéomique représente un moyen d’identifier de nouveaux gènes, en particulier pour les organismes dont le génome n’a pas encore été séquencé. V.2. L’utilisation de l’outil protéomique Les techniques de protéomique se sont d’abord développées dans le domaine médical. Ainsi, la protéomique à visée clinique peut être définie comme un ensemble d’activités du domaine médical ayant pour but d’accélérer la découverte de marqueurs protéiques permettant de diagnostiquer in vitro des maladies ainsi que de trouver de nouvelles applications pour les médicaments. Ces techniques sont notamment utilisées en cancérologie pour définir des profils protéiques caractéristiques ou pour découvrir des biomarqueurs précoces de ces pathologies (Celis et al., 2004; Chen et al., 2005; Labaer, 2005; Xiao et al., 2005) ce qui permettrait d’intervenir au plus tôt pour accroître les chances de survie des patients. La protéomique est également utilisée pour d’autres types de pathologies (Vlahou et Fountoulakis, 2005) telles que la maladie d’Alzheimer (Ho et al., 2005) ou dans la maladie de Parkinson (Jin et al., 2006) par exemple. De plus, de part son potentiel élevé, la protéomique suggère de nouveaux horizons de recherche dans de nombreux domaines des sciences de la vie et notamment en écotoxicologie (Moore, 2002, Dowling et Sheehan, 2006). Ainsi, récemment, l’approche protéomique a été utilisée sur des organismes aquatiques afin de déterminer les effets de stress environnementaux chez différentes espèces. Kimmel et Bradley (2001) ont ainsi pu observer les effets des variations de température et de salinité sur le protéome du copépode Eurytemora affinis. Ces techniques ont également été utilisées en aquaculture pour identifier des protéines caractéristiques d’infections virales chez des poissons (Einer et al., 1998, Booy et al., 2005) dans le but de limiter les facteurs permettant le développement d’épidémies. Dernièrement, l’utilisation de la protéomique dans l’analyse du risque chimique environnemental a également été suggérée par plusieurs études. Shepard et al. (2000) ont pu déterminer des signatures d’expression protéique caractéristiques chez des moules suite à des expositions aux PCB et au cuivre. De même, Apraiz et al. (2006) ont ainsi pu observer les effets de différents 60 Chapitre I : Synthèse bibliographique contaminants (bisphénol A, phtalates, PBDE) sur les signatures protéiques de moules après exposition. Enfin, Sylvestre et al. (2006) ont pu mettre en évidence, chez des crabes, une surexpression de différentes protéines et notamment de la glutathion-S-transférase suite à des expositions au cadmium. Les travaux présentés dans les chapitres suivants s’intègrent dans une approche pluridisciplinaire intégrée visant à déterminer l’impact de la contamination organique sur la biocénose de l’estuaire de Seine. Cette étude a pour principal objectif de déterminer si les fortes densités du copépode Eurytemora affinis observées en estuaire de Seine peuvent avoir un lien quelconque avec la forte contamination de cet estuaire. Le second objectif est de proposer de nouveaux biomarqueurs d’exposition à un stress chimique chez une espèce estuarienne typique, le modèle animal Eurytemora affinis. 61 Chapitre I : Synthèse bibliographique 62 Chapitre II: Matériels et méthodes Chapitre 2 Matériels et méthodes Ce chapitre est dédié à la présentation de l’ensemble des techniques employées au cours de cette étude. Les sites et les campagnes de prélèvements sont détaillés ainsi que les expériences réalisées en laboratoire et le matériel utilisé. 63 Chapitre II: Matériels et méthodes 64 Chapitre II: Matériels et méthodes I. La zone de l’étude et l’échantillonnage I.1. L’estuaire de Seine La Seine, longue de 776 Km, draine un bassin versant de 78 650 Km2 soit 14 % de la superficie nationale abritant 16 millions d’habitants, soit 26 % de la population française (dont 80 % en zone urbaine) et 40 % de l’activité économique industrielle et agricole française, et débouche dans la Manche au niveau de l’un des trois plus grands estuaires français (50 Km2). Selon l’Ifremer, un estuaire est "la partie terminale d’un fleuve, de forme évasée et où la mer remonte. C’est une zone de mélange entre eaux douces et eaux marines. Ce mélange induit un gradient très important des propriétés physico-chimiques des eaux, variable dans l’espace et dans le temps" (http://www.ifremer.fr/francais/index.php). Pour Fairbridge (1980), la définition d’un estuaire peut se résumer à une zonation de celui-ci en plusieurs secteurs en fonction de l’influence de la marée : - un bas estuaire ou estuaire marin - un estuaire moyen, zone de mélange entre les eaux fluviales et les eaux marines (sous influence de la marée saline) - un haut estuaire ou estuaire fluvial (sous l’influence de la marée dynamique). L’estuaire de Seine est de type macrotidal (amplitude maximale de marée proche de 8 mètres) présentant une marée semi diurne. Le débit mesuré au barrage de Poses fluctue de 81 m3.s-1 en période d’étiage à 2000 m3.s-1 en période de crue (débit moyen de 410 m3.s-1). L’importance des phénomènes de marée et le débit du fleuve conditionnent l’intrusion saline et le mélange des masses d’eau. Ainsi, l’estuaire de Seine est qualifié d’estuaire partiellement mélangé pouvant être délimité en trois secteurs similaires à ceux définis par Fairbridge (1980) : le bas estuaire (de la baie de Seine à Honfleur); l’estuaire moyen (de Honfleur à Vieux-Port) et le haut estuaire (de Vieux-Port à Poses). Par ailleurs, l’influence de la marée induit la formation d’un gradient de salinité pouvant conditionner la répartition des organismes qui le peuplent. Ainsi, certains auteurs ont montré une répartition des espèces zooplanctoniques, dans l’estuaire, en fonction de la salinité (Collins et Williams, 1981; Laprise et Dodson, 1994). De fait, selon Mouny et Dauvin (2002), l’estuaire de Seine peut être divisé en trois zones délimitées par le gradient de salinité : la zone polyhaline (salinité de surface supérieure à 18 ‰), la zone mésohaline (5 ‰ < salinité de surface < 18 ‰) et la zone oligohaline 65 Chapitre II: Matériels et méthodes (salinité de surface < 5 ‰) (Figure 2.1.). Dans les estuaires, la répartition des espèces dépend également d’autres facteurs abiotiques. Cependant, les mêmes auteurs précisent que la charge particulaire de la colonne d’eau, bien qu’étant un facteur important pour la distribution des organismes, joue en estuaire de Seine un rôle moins important que la salinité. Le flux particulaire annuel moyen relevé en estuaire de Seine est de 650 000 t. De plus, cet estuaire est caractérisé par une zone maximale de turbidité appelée "bouchon vaseux" (plusieurs g.L-1) se déplaçant d’amont en aval (au niveau de l’estuaire moyen) en fonction du débit du fleuve et de la période de la marée (Avoine, 1981; Dupont et al., 1996; Brenon, 1997). 0° 0°30 E L a Caudebec PK 310 Tancarville Le Havre M a n c h e Zone d’étude 49°30 ’N 1 2 PK 340 Honfleur PK 355 Pont de Normandie point kilometrique sites industriels 0 5 10 zone euryhaline limite de la marée saline site de prélèvement 15 km zone mesohaline 1° E zone oligohaline Figure 2.1 : Carte de la zone d’étude et des sites de prélèvement Par ailleurs, de part sa position géographique et grâce à ses caractéristiques physiques, l’estuaire de Seine est une zone présentant de multiples intérêts : - Pour son rôle dans l’épuration, le stockage, la transformation et la régulation des apports amont (contaminants chimiques et microbiologiques) - c’est une zone de nourricerie ou de frayère où 60 % des poissons à intérêt commercial passent une partie ou la totalité de leur vie - Pour son intérêt ornithologique (zone Natura 2000), en particulier la zone intertidale (couloir de migration) - Pour son rôle économique (voie de navigation importante, à l'origine de l'accélération du comblement estuarien et de l’expulsion du système vers la mer). 66 Chapitre II: Matériels et méthodes Pourtant, l’équilibre instable de cet écosystème est menacé en permanence par des perturbations variées principalement d’origine anthropique (contaminations chimiques industrielles et urbaines, contaminations agricoles, contaminations bactériennes, aménagements des rives…). L’estuaire de Seine est donc un écosystème présentant un intérêt écologique majeur confronté aux réalités économiques d’une région très industrialisée et très peuplée. I.2. Les campagnes de prélèvements - Préparation du matériel Avant chaque campagne de prélèvement, le matériel de prélèvement est préparé pour satisfaire les critères propres à l’analyse de contaminants organiques à l’état de trace voir d’ultra-trace. Ainsi, des bouteilles en verre ambré de 4 L sont nettoyées à l’aide de détergent, subissent une attaque acide, puis sont neutralisées par des bases et rincées à l’eau ultra pure. Ensuite, ces bouteilles sont calcinées à 450 °C pendant la nuit, puis fermées par du papier aluminium recouvert par un bouchon téflonné. De plus, de petites barquettes en aluminium destinées au stockage des copépodes sont également calcinées à 450 °C pendant la nuit. - Etude in situ des variations saisonnières de la biodisponibilité et de la toxicité des contaminants organiques Tous les prélèvements réalisés au cours du suivi in situ ont été effectués dans la zone oligo-haline de l’estuaire de Seine, au niveau du pk 337 à Tancarville (Figure 2.1.). Ces prélèvements ont été réalisés depuis les pontons du port de Tancarville mais également à bord du Zodiac du programme Seine-Aval avec le soutien technique du personnel de la Cellule du Suivi du Littoral Haut-Normand. Les détails de ces différentes missions (dates, paramètres physico-chimiques) sont présentés dans le Tableau 2.1. Au cours de ces campagnes, des échantillons d’eau de surface ont été collectés (5 bouteilles de 4 L par mission) pour l’analyse de la contamination organique dans la phase dissoute et la phase particulaire. Des échantillons de plancton ont également été prélevés par plusieurs traits horizontaux (sub-surface) de filets WP2 (maille 200 µm) d’une durée de 5 minutes contre le courant juste après l’étale de haute mer, pendant le jusant. Les échantillons de plancton ont ensuite été ramenés au laboratoire pour y être triés. 67 Chapitre II: Matériels et méthodes Des analyses de contaminants organiques (PCB, HAP et alkylphénols) ont été réalisées sur ces échantillons de copépodes. Tableau 2.1 : Paramètres physico-chimiques mesurés au cours du suivi in situ (Tancarville) Missions 1 Dates 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 26/11/02 28/01/03 01/04/03 22/04/03 20/05/03 01/07/03 08/09/03 06/10/03 04/11/03 19/01/04 20/04/04 16/05/04 16/09/04 30/12/04 06/02/05 Débit (m3.s -1) 580 977 403 305 501 206 110 104 210 1199 339 508 251 559 477 Salinité (PSU) 1.5 0.1 0.2 1.4 0.2 0.6 1.9 2.2 6.5 0.7 4.3 1.3 2.2 1.2 2.0 Température (°C) 9.6 7.3 12.5 13.8 16.4 22.8 17.0 10.6 6.5 6.7 10.9 15.9 17.7 7.4 6.4 0.581 0.026 0.083 0.066 0.135 0.034 0.051 0.115 0.075 0.048 0.101 0.206 - - - Turbidité (mg.l-1 ) De plus, lors de chaque mission, quand la quantité de copépodes collectés était suffisamment importante, une aliquote a été fixée dans du formol (Formaldéhyde 10 %, Sigma) pour déterminer la composition de l’échantillon (stades de développement, sex-ratio, biodiversité). - Variations de la biodisponibilité et de la toxicité des contaminants organiques au cours d’un cycle de marée Dans le cadre de l’étude de l’influence d’un cycle de marée sur la biodisponibilité et la toxicité des contaminants organiques, une campagne de prélèvements a été réalisée à bord du navire scientifique "le Côte d’Aquitaine" au niveau de Honfleur (pk 364,75), dans la zone mésohaline de l’estuaire, au cours de la mission en point fixe SAZOOTOX. Lors de cette campagne, des échantillons d’eau ont été collectés en surface et au niveau du fond (à l’aide d’une bouteille Niskin de 8 L) pour l’analyse de la contamination organique dans la phase dissoute et la phase particulaire. Des échantillons de plancton ont également été prélevés par plusieurs traits horizontaux (sub-surface) et obliques (fond) de filets WP2 d’une durée de 5 minutes contre le courant. Les échantillons de plancton ont été directement triés à bord puis congelés dans de la carboglace. Des dosages d’activités enzymatiques (AChE et GST) ainsi que des dosages de contaminants organiques (PCB et HAP) ont été effectués sur ces échantillons de copépodes. Les détails de la mission sont présentés dans le Tableau 2.2. 68 Chapitre II: Matériels et méthodes Tableau 2.2. : Paramètres physico chimiques mesurés lors du cycle de marée réalisé au niveau du pont de Normandie (Fcop : fraction de carbone organique particulaire, COD : carbone organique dissous) Profondeur Salinité (m) (PSU) Temps (heures) 10:15 Surface Fond 12:15 Surface Fond 14:15 Surface Fond 7.56 18:05 Surface Fond 5.54 10.79 9.55 T (°C) Vitesse du courant (cm.s-1) Turbidité (mg.l-1) Fcop (%) COD (mg.l-1) 15.27 14.35 40 99 3.361 2.20 22.02 13.41 30 75 2.335 2.30 12.13 14.83 25 48 3.989 3.05 22.88 13.28 35 56 3.539 4.70 2.79 16.03 80 52 3.286 3.40 18.06 13.81 100 444 3.377 2.95 0.43 15.52 34 154 3.405 3.65 0.48 15.49 80 398 2.706 3.40 I.3. Préparation des échantillons Les prélèvements d’eau sont ramenés au laboratoire puis sont filtrés sur des unités de filtration entièrement en verre surmontées de filtres en fibre de verre GFF d’une porosité de 0,7 µm (Whatman). Les filtres en fibre de verre et les unités de filtration sont préalablement calcinés pendant une nuit à 450°C. Après la pyrolyse, les filtres sont pesés, référencés et recouverts de papier aluminium jusqu’à leur utilisation. Avant filtration, les échantillons d’eau sont homogénéisés afin de remettre en suspension les particules et d’obtenir ainsi une concentration homogène en particules. Lors de la filtration, le volume d’eau passé sur chaque filtre utilisé est mesuré pour pouvoir ensuite évaluer la charge particulaire de l’échantillon d’eau. Les filtres sont ensuite placés dans des barquettes en aluminium, recouverts de papier aluminium et congelés à -20°C. De même, les copépodes sont ramenés et triés au laboratoire (cf. paragraphe II.2.) puis sont concentrés par filtration sur des filtres à café en plastique. Une partie de ces échantillons est alors transférée dans des barquettes en aluminium préalablement calcinées, recouvertes de papier aluminium et congelées à - 20°C. Le reste de l’échantillon est transféré dans plusieurs tubes Eppendorf et immédiatement congelé à – 80°C. Les copépodes congelés à -20°C et à 80°C sont respectivement utilisés pour la mesure des contaminants organiques bioaccumulés et pour la mesure des activités enzymatiques et l’expression du protéome. 69 Chapitre II: Matériels et méthodes Les échantillons de particules et les copépodes destinés à la mesure des contaminants organiques ont tous été lyophilisés avant analyse (lyophilisateur C.I.R.P. RP2V, Serail, Paris). Cette étape facilite la conservation des échantillons à l’obscurité et à température ambiante et permet de déterminer le poids sec exact des échantillons lors de l’analyse. Après lyophilisation, les copépodes sont réduits à l’état de poudre à l’aide d’un pilon afin d’homogénéiser au mieux le pool d’organismes mais également pour casser la cuticule recouvrant entièrement le corps de cet animal. II. L’organisme modèle : Eurytemora affinis II.1. E. affinis en estuaire de Seine II.1.a. Classification phylogénétique (Huys et Boxshall, 1991) Les techniques de biologie moléculaire ont permis de faire évoluer la classification actuelle qui distingue le groupe des pancrustacés qui réunit les insectes et les malacostracés. II.1.b. Distribution Eurytemora affinis est un copépode euryhalin (pouvant être localisé dans les eaux marines, douces et saumâtres) dont la présence a été reportée dans les estuaires européens (Roddie et al., 1984; Peitsch et al., 2000; Mouny et Dauvin, 2002), nord américains (Laprise et Dodson, 1994; Morgan et al., 1997) ainsi que dans des systèmes lacustres asiatiques (Ban et al., 1989). Ce copépode est une espèce libre en suspension dans la colonne d’eau présentant 70 Chapitre II: Matériels et méthodes des migrations journalières vers les eaux de surface ou vers le fond (Hough et Naylor, 1992; Morgan et al., 1997). En Seine, ce copépode domine la communauté mésozooplanctonique de l’estuaire toute l’année (entre 52 et 99,9 % dans la zone mésohaline et entre 73 et 99,9 % dans la zone oligohaline) avec un maximum d’abondance à la fin de l’hiver et au début du printemps (190 000 individus par m3) supérieur à ceux observés dans les autres estuaires européens pour la même espèce (Mouny et Dauvin, 2002). II.1.c. Régime alimentaire En estuaire de Seine comme dans beaucoup d’estuaires européens, le régime alimentaire de cette espèce est de type omnivore opportuniste (Heinle et Flemer, 1975; Gasparini, 1997; David et al., 2006) (bactéries, phytoplancton, débris organiques) dépendant principalement de la concentration des proies présentes dans le milieu et de leur dimension (Bonnet et al., 2004). Les maxillipèdes créent des courants d’eau circulaires de l’avant vers l’arrière et dès que du phytoplancton ou tout autre élément nutritif de son régime alimentaire est détecté, la cavité buccale est ouverte. II.1.d. Reproduction Ce copépode présente une reproduction sexuée obligatoire (oviparité) toute l’année avec accouplement entre mâles et femelles (Figure 2.2.c). a. b. 1 ♀ c. 3 270 µm ♂ 2 K. Cailleaud K. Cailleaud D. Devreker Figure 2.2. : Photographies de copépodes prises à la loupe binoculaire (Leica); (a) Femelle ovigère, (b) Mâle et (c) Accouplement. (1: antennule droite modifiée; 2: spermatophore; 3: enroulement de l’antennule droite d’un mâle autour de l’antennule de la femelle lors de l’accouplement) 71 Chapitre II: Matériels et méthodes Les mâles capturent et immobilisent les femelles en agrippant une antennule de cellesci grâce à leur antennule droite (en vue dorsale) différenciée en un organe préhensible munie d’une articulation géniculée (Figure 2.2.b) puis fixent un ou plusieurs spermatophores (réceptacle séminal) au niveau du "segment" génital des femelles par l’intermédiaire de la cinquième patte thoracique modifiée en forme de pince. Une femelle peut porter plusieurs spermatophores (Figure 2.2.c) et peut être de ce fait fécondée plusieurs fois successivement sans nouvel accouplement. Une fois fécondée, les femelles portent un sac ovigère unique. II.1.e. Cycle de développement Quelques heures après la fécondation, un sac ovigère est formé contenant des œufs (de 20 à 60). Après quelques jours, les œufs éclosent et le sac ovigère est ouvert. Le cycle de développement de ce copépode comprend 3 phases successives présentant des métamorphoses : la phase nauplienne (6 stades et 5 mues), la phase copépodite (5 stades et 5 mues) avant d’atteindre la maturité sexuelle et le stade adulte (arrêt des mues) caractérisés par un dimorphisme sexuel (Figure 2.3.) (Katona, 1970a, b). Figure 2.3. : Stades de développement du copépode Eurytemora affinis adapté de Katona (1970a, b) par Souissi. N : stade nauplien, C : stade copépodite. D’une manière générale, la durée totale du cycle de développement du copépode E. affinis est dépendant de la température de l’eau. Toutefois, en conditions optimales celle-ci varie entre 18 et 20 jours (Devreker, données non publiées). 72 Chapitre II: Matériels et méthodes Au stade adulte, les femelles, comme chez la plupart des calanoïdes, présentent des caractéristiques biométriques différentes de celles des mâles (taille : 920-1100 µm et 800-960 µm et poids sec; 12,8 µg et 8,0 µg respectivement chez les femelles et les mâles) (Mouny, 1998). II.2. Technique de tri Le choix d’une espèce de petite taille comme le copépode E. affinis (200< t <1000 µm) en tant qu’organisme modèle pour notre étude a nécessité quelques adaptations et développement quand à la préparation des échantillons à analyser. Pour commencer la mesure d’activités enzymatiques comme le dosage des contaminants organiques bioaccumulés par ce copépode ont du être effectués à partir de pools d’individus (au moins 200 individus pour les dosages biochimiques, au moins 1500 individus par classe de contaminants pour l’analyse chimique). De plus, la préparation des échantillons de copépodes, utilisés pour le dosage des contaminants bioaccumulés, a demandé une attention particulière. En effet, en raison du faible maillage du filet utilisé lors des prélèvements, différentes espèces planctoniques ainsi que des particules et des résidus végétaux ont été échantillonnés simultanément. Pour maintenir des conditions identiques d’une saison à l’autre mais également pour s’assurer que la mesure des contaminants est bien effectuée sur des échantillons d’Eurytemora affinis, une technique fiable de tri a été mise au point. Figure 2.4. : Etapes successives du tri des échantillons de plancton (E. affinis) Pour cela, lors des prélèvements, les échantillons obtenus sont filtrés sur une série de tamis de mailles décroissantes (1000, 500 et 250 µm) pour éliminer les prédateurs de copépodes de tailles supérieures (Mysidacés, Gammares et alevins de poissons). 73 Chapitre II: Matériels et méthodes Puis les échantillons sont ramenés au laboratoire dans des conteneurs isothermes. Le produit de la pêche est alors transvasé dans des béchers de 5 L et laissé quelques minutes au repos pour que les particules sédimentent. Les débris végétaux flottant à la surface de l’eau sont retirés à l’aide d’une pipette Pasteur, puis le milieu est éclairé par une lumière artificielle pour attirer les copépodes par photo-attraction. Après quelques minutes, deux phases distinctes apparaissent dans le bécher : le fond du bécher constitué des particules qui ont sédimenté, et le surnageant contenant les copépodes, comme indiqué sur la Figure 2.4. Le surnageant est alors filtré puis remis en suspension dans une eau minérale riche en sels minéraux (Volvic) ajustée à la salinité du site de prélèvement par du sel de mer artificiel (Sera PREMIUM, Heinsberg, France). Cette séquence, dilution/sédimentation/photo-attraction est répétée plusieurs fois jusqu’à obtenir une eau limpide ne contenant plus que le copépode E. affinis. Une aliquote de cette fraction est observée à la loupe binoculaire pour confirmer sa composition et l’absence de particule (Figure 2.5.) puis les copépodes sont filtrés, conditionnés et conservés soit au congélateur à -20°C soit à -80°C (échantillons dédiés à l’analyse du protéome) jusqu’à leur analyse. Figure 2.5. : Composition des échantillons de copépodes avant et après le tri au laboratoire III. Expériences au laboratoire III.1. Exposition des copépodes à des variations de température et de salinité Les copépodes ont été prélevés au niveau du pont de Tancarville en Avril 2005. Une fois triés (cf. II.2.), les copépodes sont transvasés dans un mélange composé de 300 mL d’eau de l’estuaire et de 1500 mL d’eau minérale (Volvic) à une salinité ajustée à celle du site de 74 Chapitre II: Matériels et méthodes prélèvement (5 PSU) (Sera PREMIUM salt, Heinsberg, France). Puis les copépodes ont été placés dans une enceinte climatisée à 11°C (LMS Cooled Incubator, Bioblock Scientific, Illkirch, France) pour une période d’acclimatation aux conditions du laboratoire d’une journée. Les copépodes ont été nourris une fois pendant la période d’acclimatation puis ont été soumis à un jeûne pendant les expériences. Trois séries d’expériences ont ensuite été menées sur ces copépodes. La première consiste à évaluer les effets des variations de salinité observées au cours d’un cycle de marée sur deux biomarqueurs enzymatiques classiques, l’AChE et la GST. Pour cela, six béchers remplis de 300 mL d’eau de l’estuaire et de 1500 mL d’eau minérale et ajustés à six salinités différentes (0, 5, 10, 15, 20, 25 PSU) ont été préparés et placés dans l’enceinte à 11°C. Après une journée d’acclimatation, les copépodes sont transférés dans le premier bécher à la salinité de 0 PSU pour une durée d’une heure. Puis, les copépodes sont filtrés, transférés dans le second bécher et exposés à une salinité de 5 PSU pendant une heure et ainsi de suite jusqu’à 25 PSU. Après chaque exposition d’une heure, un pool de copépodes est prélevé pour doser les activités enzymatiques AChE et GST. La seconde série d’expériences consiste à tester les effets d’expositions prolongées des copépodes à différentes salinités, sur l’expression des activités AChE et GST. Pour cela les copépodes ont été conditionnés et acclimatés au laboratoire comme pour la première expérience, puis répartis de façon homogène dans 6 béchers, contenant 300 mL d’eau de l’estuaire et 1500 mL d’eau minérale à six salinités différentes (0, 5, 10, 15, 20, 25 PSU). Les copépodes sont exposés à ces différentes salinités pendant 72 heures à 11°C. Des copépodes ont été échantillonnés dans chaque milieu après 1, 2, 4, 18 et 72 heures d’exposition pour mesurer les activités AChE et GST. Enfin, la troisième série d’expérience vise à évaluer les effets d’expositions prolongées des copépodes à différentes températures, sur les activités enzymatiques AChE et GST. Pour cela les copépodes ont été conditionnés et acclimatés au laboratoire comme pour la première expérience, répartis de façon homogène dans 4 béchers, contenant 300 mL d’eau de l’estuaire et 1500 mL d’eau minérale, ajustés à la salinité de 15 PSU et préalablement conditionnés à 4 températures différentes (4, 11, 18 et 25°C). Les copépodes sont exposés à ces différentes températures pendant 18 heures. Des copépodes ont été échantillonnés dans chaque milieu après 1, 2, 4 et 18 heures d’exposition pour mesurer les activités AChE et GST. 75 Chapitre II: Matériels et méthodes III.2. Exposition des copépodes à des contaminants organiques en flux continu - Prélèvement/acclimatation des copépodes Ces expériences d’exposition ont été effectuées sur des copépodes prélevés en estuaire de Seine au niveau du pont de Tancarville (Figure 2.1.), pendant les périodes de plus forte abondance caractérisées par des stades de développement avancés des copépodes. Le choix de la période de prélèvement a été établi en fonction des résultats obtenus au cours du suivi insitu (d’une durée de deux ans) ayant précédé les expériences d’exposition. En effet, ce suivi a permis de mettre en évidence que la structure de la population d’E. affinis était corrélée à la température (avec un pourcentage d’adultes plus élevé en période de faible température). De même, les plus fortes concentrations en contaminants bioaccumulés par cette espèce ont été mesurées pour des températures nettement inférieures à 10°C (entre 6 et 7°C). Pour ces raisons, les copépodes ont été prélevés au cours de plusieurs campagnes, entre Novembre et Décembre 2004 (température entre 12 et 10°C), depuis un bateau de pêche professionnelle. Les copépodes ont été triés à bord du bateau (cf. paragraphe II.2.), transférés dans des conteneurs isothermes puis transportés à la station marine de Wimereux où ils ont été placés dans un canal hydrodynamique de 300 L à une salinité de 15 PSU, dans une pièce climatisée à 10°C, pour une période de décontamination/adaptation de 3 jours et demi. Pendant cette période, les copépodes ont été nourris 2 fois par jour avec un mélange d’algues en culture à la station marine de Wimereux (Rhodomonas marina, Isochrysis galbana). - Choix des contaminants organiques Les contaminants ont été sélectionnés en fonction des résultats obtenus au cours de l’étude du suivi in situ (antérieure aux expositions) de plus d’un an des contaminants dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine et chez E. affinis. Ces contaminants et leurs concentrations sont donc tous représentatifs de la contamination de la colonne d’eau de l’estuaire de Seine (phase dissoute et phase particulaire) en polluants organiques. Ainsi, 6 classes de contaminants ont été sélectionnées parmi lesquelles des contaminants semi-volatils hydrophobes, les PCB et les HAP, des contaminants hydrophiles, les Alkylphénols Polyéthoxylés, la Carbamazépine, l’Ethynyloestradiol et le Diuron. La composition des solutions de contaminants et leurs concentrations sont détaillées dans le Tableau 2.3. Les 76 Chapitre II: Matériels et méthodes solutions de contamination ont été préparées dans l’acétone (pur) pour sa faible toxicité et pour ses propriétés de bonne miscibilité dans l’eau. Tableau 2.3. : Composition et concentrations nominales des solutions de contamination (en microgrammes de composé par gramme d’acétone) - Dispositif expérimental et conditions d’exposition Avant de commencer les expositions, différents tests ont du être effectués pour s’assurer de réaliser les expériences dans de bonnes conditions. Pour commencer, des tests ont été effectués pour déterminer à quelle température les expériences devaient être menées afin de calibrer la durée des expériences (durées de la période de décontamination et de la période d’exposition). En effet, la température influe sur la physiologie de ces copépodes. Ainsi, plus la température est basse et plus le métabolisme d’E. affinis est réduit et de ce fait plus leur espérance de vie est longue. Etant donné que les expositions ont été menées sur des copépodes prélevés in situ, leur espérance de vie en laboratoire est inconnue. Après avoir testé une température de 15°C, il s’est avéré plus judicieux d’exposer les copépodes à une température plus basse (10°C) pour augmenter leur espérance de survie. Les copépodes ont été exposés dans des eaux à 15 PSU, salinité optimale pour le développement de cette espèce en laboratoire (Devreker et al., 2004). Une fois les paramètres physico-chimiques des expositions déterminés le dispositif expérimental d’exposition en flux continu a du être développé. Comme indiqué dans la Figure 2.6., le dispositif expérimental est composé de réservoirs contenant les eaux contaminées (aquariums du haut), des milieux d’exposition contenant des eaux contaminées et les copépodes (aquariums du centre) et une enceinte de recyclage des eaux usées (aquarium du bas). 77 Chapitre II: Matériels et méthodes Figure 2.6. : Dispositif expérimental Environ 15 µL des solutions de contamination préparées dans l’acétone sont pesées dans des flacons en verre, introduits dans les réservoirs d’eau et les milieux d’exposition puis homogénéisés dans les 25 litres d’eau des aquariums. Un contrôle massique des volumes injectés a été réalisé afin d’assurer la reproductibilité des conditions d’exposition. Les concentrations en contaminants dans les réservoirs d’eau et dans les milieux d’exposition sont équivalentes. Une pompe péristaltique permet l’apport de l’eau contaminée des réservoirs vers les milieux d’exposition et le refoulement du trop plein d’eau des milieux d’exposition vers les bacs de recyclage des eaux usées. Lorsque les réservoirs sont vides, le système est arrêté pendant 15 minutes une à deux fois par jour suivant le débit et les réservoirs sont remplis d’eau. Ces volumes d’eau sont à nouveau contaminés suivant le protocole précédemment mentionné. Du fait de la faible taille des organismes modèles (de l’ordre du mm) des précautions particulières ont dues être prises en compte pour éviter l’aspiration des copépodes dans le circuit de refoulement de l’eau vers les aquariums de recyclage des eaux usées. De même, le courant créé par le flux continu des réservoirs vers les milieux d’exposition perturbe les copépodes. Pour pallier à ces problèmes, les tuyaux d’aspiration du trop plein et ceux de l’arrivée du flux continu ont été obstrués par un filet de maille de 45 µm (ne laissant pas passer les copépodes d’un stade avancé) puis recouvert d’une maille de 200 µm formant des zones sphériques de protection d’environ 15 cm autour des tuyaux pour que les copépodes 78 Chapitre II: Matériels et méthodes évitent la zone de turbulence des cônes d’aspiration et de refoulement créés par le flux continu. Une fois ce système opérationnel, des tests en conditions réelles (mais sans copépodes) ont été menés pour déterminer les conditions nécessaires pour atteindre des concentrations stables et voisines des concentrations sélectionnées pour les expositions. Ainsi, plusieurs cinétiques de saturation des aquariums avec différents débits ont été effectuées pour chaque classe de contaminants, dans différents aquariums, afin de déterminer le temps nécessaire pour saturer les parois des aquariums en contaminants. Les résultats de ces tests et les conditions de saturation des milieux d’exposition pour chaque classe de contaminant sont détaillés dans le Tableau 2.4. Tableau 2.4. : Cinétiques de saturation des aquariums pour chaque classe de contaminants Composés Débit (L.jour-1) cinétiques de saturation T0 24 H 40H 48 H 72 H 84H 117H 142H Concentrations nominales 320 241 nd nd nd 427 201 nd nd nd 500 250 1000 500 10 Concentrations (ng.L-1) HAP PCB Alkylphénols Carbamazépine EE2 50 50 25 50 50 456 251 686 500 10 268 135 835 500 9 nd nd 790 500 10 205 109 927 500 11 266 114 nd nd nd 321 171 nd nd nd Une fois ces paramètres définis, trois séries d’expériences ont ensuite été réalisées successivement. Les détails du mode opératoire des expériences d’exposition sont précisés dans le Tableau 2.5. Les copépodes après trois jours et demi de décontamination sont filtrés et répartis de manière homogène dans les milieux d’exposition. La quantité de copépodes introduite dans chaque aquarium est estimée de manière empirique à l’aide de filtres à café en plastique alimentaire (4 fonds de filtre à café par aquarium ce qui équivaut à environ 15 g de copépodes soit 1 million ± 200 000 copépodes par aquarium). Les expériences d’exposition sont lancées pour une durée totale de 86 heures. Pour chaque série d’exposition (chaque semaine), deux témoins ont été réalisés en parallèle : un témoin normal et un témoin avec acétone. Pendant toute la durée des expositions, les copépodes ont été soumis à un jeûne total. Des copépodes ont été échantillonnés lors des prélèvements in situ, après la période de décontamination et après les 86 heures d’exposition pour doser les contaminants organiques bioaccumulés, pour mesurer 79 Chapitre II: Matériels et méthodes les variations d’expression protéique. Pour l’ensemble de ces mesures, trois réplicats ont été effectués. Tableau 2.5. : Plan expérimental des expériences en flux continu (concentrations exprimées en ng.L-1 d’eau) IV. Analyse des contaminants organiques: IV.1. Protocoles expérimentaux Lors de chaque série d’extraction, des "blancs" expérimentaux sont réalisés et tous les résultats présentés sont corrigés en soustrayant la quantité de composés mesurée dans les blancs. Toute la verrerie utilisée est préalablement nettoyée avec des détergents, rincée à l’eau ultra pure puis calcinée toute la nuit à 450°C. Tous les solvants organiques utilisés au cours de ces expériences sont de qualité HPLC grade ou organic residue analysis et ont été obtenus chez Atlantic Labo (Eysines, France). La silice (0,063-0,2mm) et l’alumine (0,063-0,2mm) sont achetées chez Merck (Darmstadt, Germany); le sulfate de sodium anhydre (Na2SO4) (pureté>99%) est acheté chez Fluka chemie (Buchs, Switzerland). Avant utilisation, la silice, l’alumine et le Na2SO4 sont rincés plusieurs fois au dichlorométhane. La silice et l’alumine sont ensuite activées à 150°C pendant une nuit. 80 Chapitre II: Matériels et méthodes IV.1.1. Extraction des PCB et des HAP De manière générale, l’extraction des contaminants organiques semi-volatils, tels que les PCB et les HAP, dans différentes matrices se fait suivant un mode opératoire standard comprenant une étape d’extraction par un solvant (le dichlorométhane), suivi d’une ou plusieurs étapes de purification pour éliminer les molécules organiques co-extraites et enfin l’analyse des composés par des techniques chromatographiques associées, pour chaque classe de contaminants, à un détecteur spécifique. Dans notre étude, les teneurs en PCB et HAP ont été analysées dans 3 types de matrices différentes (la phase dissoute, la phase particulaire et chez E. affinis). Pour certaines matrices (phase dissoute et phase particulaire), ces deux classes de contaminants ont été extraites simultanément par un protocole combiné (PCB/HAP) à partir du même échantillon (Figure 2.7.). Pour d’autres matrices (E. affinis), ces deux classes de contaminants ont été extraites séparément sur deux échantillons distincts (Figure 2.8.). - Extraction des contaminants Deux protocoles d’extraction ont été utilisés en fonction du type de matrice considéré. Avant toute extraction, les matrices solides sont pesées (particules et E. affinis), les volumes d’eau sont mesurés, et les étalons internes sont ajoutés. Pour les matrices solides (particules et E. affinis) les PCB et les HAP sont extraits sous champ de micro-ondes à pression atmosphérique (Soxwave 100 Prolabo, Maxidigest Mx 4350 Prolabo). Le solvant d'extraction utilisé est le dichlorométhane, choisi pour sa température d'ébullition relativement faible (39,4°C) et pour son bon pouvoir solvatant. Cette technique est basée sur les effets thermiques des micro-ondes, vecteurs d'énergie capables d'absorber une partie de l'énergie électromagnétique et de la transformer en chaleur (Figure 2.7). Dans la phase dissoute, les PCB et les HAP sont extraits simultanément par extraction liquide/liquide. Pour cela, un solvant d’extraction, le dichlorométhane, est ajouté à l’eau de l’estuaire dans une ampoule à décanter et le mélange est énergiquement agité pour augmenter les surfaces de contact entre les phases. Cette technique consiste à extraire un ou plusieurs composés d’une solution par dissolution au contact d’un solvant dans lequel les composés sont solubles. C’est une opération fondamentale de transfert de matière entre deux phases liquides non miscibles sans transfert de chaleur (Figure 2.8). 81 Chapitre II: Matériels et méthodes - Purification des extraits Les extraits organiques obtenus sont purifiés pour éviter tout problème d’interférence (co-élution avec des composés à analyser, saturation du détecteur…) au moment de l’analyse chromatographique. Deux types de purification peuvent alors être effectués suivant la matrice de départ : Phase particulaire Phase dissoute Extraction assistée par micro-ondes (30 W, 10 minutes) Matrice (particules 200 mg) 40 ml de dichlorométhane étalons internes Extraction liquide/liquide 2L d’eau (80 mL de dichlorométhane/L d’eau) étalons internes Agitation énergique (3 extractions successives) Filtration sur coton Purification par 10 mL d’acide sulfurique 18N sous champ de micro ondes (10 min) Neutralisation de l’extrait par ajout d’eau ultra pure Élimination des traces d’eau sur Na2SO4 Reconcentration de l’extrait au flux d’azote (1 mL) Conditionnement des micro colonne de silice (5mL du mélange pentane/dichlorométhane, 90/10, v/v) Purification de l’extrait sur micro colonne de silice Élution des composés par 3×5mL du mélange pentane/dichlorométhane (90/10, v,v) Reconcentration de l’extrait au flux d’azote (90 µL) Séparation des PCB et HAP en CLHP (injection de 90 µL) Reconcentration de l’extrait au flux d’azote Reprise de l’extrait dans l’iso octane (100 µ L) Analyse des PCB en CPG/DCE Analyse des HAP en CPG/SM Figure 2.7. : Protocoles d’extraction simultanée des PCB et des HAP en phase dissoute et en phase particulaire 82 Chapitre II: Matériels et méthodes Extraction des HAP chez les copépodes Extraction des PCB chez les copépodes Extraction assistée par micro-ondes (30 W, 10 minutes) Matrice (E. affinis 150 mg poids sec) 40 ml de dichlorométhane étalons internes Extraction assistée par micro-ondes (30 W, 10 minutes) Matrice (E. affinis 100 mg poids sec) 40 ml de dichlorométhane étalons internes Filtration sur coton Conditionnement des micro colonne d’alumine (3×5mL de dichlorométahne) Purification de l’extrait sur micro colonne de silice Élution des composés par 3×4mL mL de dichlorométhane Purification par 10 mL d’acide sulfurique 36N avec agitation (jusqu’à obtenir un extrait incolore) Neutralisation de l’extrait par ajout d’eau ultra pure Élimination des traces d’eau sur Na2SO4 Reconcentration de l’extrait au flux d’azote (1 mL) Conditionnement des micro colonne de silice (5mL du mélange pentane/dichlorométhane, 65/35, v/v) Purification de l’extrait sur micro colonne de silice Élution des composés par 3×4mL du mélange pentane/dichlorométhane (65/35, v,v) Conditionnement des micro colonne de silice (5mL du mélange pentane/dichlorométhane, 90/10, v/v) Purification de l’extrait sur micro colonne de silice Élution des composés par 3×5mL du mélange pentane/dichlorométhane (90/10, v,v) Reconcentration de l’extrait au flux d’azote Reprise de l’extrait dans l’iso octane (100 µ L) Analyse des PCB en CPG/DCE Analyse des HAP en CPG/SM Figure 2.8. : Protocoles d’extraction des PCB et des HAP chez E. affinis - Une purification chimique par acide sulfurique concentré (36N) avec agitation énergique pour éliminer les lipides et les macromolécules biologiques co-extraites. Ce type de purification est adapté pour l’analyse de composés chimiquement stables comme les PCB (extraction des PCB chez E. affinis). Elle doit être précédée d’une étape de dilution (acide 18N) lors de l’extraction simultanée des PCB et HAP dans les particules avec une agitation légère, mais ne peut pas être appliquée lors de l’extraction des HAP chez E. affinis. De plus, les extraits organiques de particules sont élués sur des colonnes de cuivre activé pour éliminer le soufre éventuellement présent. Le cuivre est activé par de l’acide, puis est neutralisé avec de l’eau ultrapure et conservé dans du dichlorométhane. 83 Chapitre II: Matériels et méthodes - Une purification par chromatographie d’absorption en percolant l’extrait sur une micro colonne contenant une phase stationnaire préalablement conditionnée (par des solvants). Pour les extraits organiques des particules contenant les PCB et les HAP ainsi que pour les extraits organiques de copépodes contenant les PCB, une seule purification sur colonne de silice est effectuée. Pour les extraits organiques de copépodes contenant les HAP, une première purification sur colonne d’alumine (pour éliminer les composés polaires) suivi d’une seconde purification sur colonne de silice (pour éliminer les interférents apolaires : phtalates, pesticides) sont effectuées. - Séparation des PCB et HAP par CLHP L’extrait organique obtenu à partir des protocoles combinés d’extraction des PCB et des HAP en phase dissoute et en phase particulaire est purifié par chromatographie en phase liquide haute performance (CLHP) (couplée à un spectrophotométre UV détection à 254 nm) équipée d’une colonne d’amino-silane (NH2 granulométrie : 5 µm, 250 mm × 4,6 d.i.; Stagroma, Suisse) avec du pentane en tant que solvant d’élution. Deux fractions sont collectées en sortie de colonne. La première fraction contient les PCB et la seconde fraction contient les HAP (du phénanthrène jusqu’au benzo(g,h,i)pérylène). Les durées des deux fractions sont calibrées par injection de solutions étalons de PCB 128 et de dibenz[a,h]anthracene (DaA) qui absorbent à 254 nm. Le pic d’absorption UV du PCB 128 indique la fin de la fraction des PCB et le pic d’absorption UV du DaA indique la fin de la fraction des HAP. - Validation des protocoles sur différentes matrices certifiées L’efficacité des protocoles expérimentaux a été validée avec les matrices de référence SRM 1944 (sédiments) et SRM 2978 (moules) (Gaithersburg, MD, USA) (Tableaux 2.6. et 2.7.). 84 Chapitre II: Matériels et méthodes Tableau 2.6. : Validation des protocoles d’analyse des HAP sur des matrices certifiées. sédiments moules SRM 1944 ng.g-1 E.T. Protocole ng.g-1 E.T. (n = 6) Rendement % E.T. SRM 2978 ng.g-1 E.T. Protocole ng.g-1 Phe An 3méthyl Phe 2méthyl An 2 méthyl Phe 9 méthyl Phe 1 méthyl Phe Flu Pyr BaA Triph+Chrys BkF+Bbf BeP BaP Per IP DaA+DaC BP 5270 1770 2100 1900 580 1600 1700 8920 9700 4720 5900 6170 3280 4300 1170 2780 759 2840 220 330 100 60 40 200 100 320 420 110 370 620 110 130 240 100 82 100 4399 667 1932 1212 324 1644 799 7400 7566 4229 5166 6767 3093 3571 868 2760 742 2697 195 41 111 70 28 144 40 286 298 284 368 304 153 206 37 133 60 125 83 38 92 64 56 103 47 83 78 90 88 110 94 83 74 99 98 95 1.0 3.7 0.5 2.2 2.7 0.5 3.2 1.0 1.3 0.6 0.7 0.6 0.4 1.0 1.5 0.3 0.5 0.4 74 5.4 – – – – 6.8 166 256 25 122 82.1 89.3 7 4.09 12.2 3.5 19.7 7 2.2 – – – – 0.1 12 21 7 19 3.4 6.3 3 0.32 2.9 0.5 4.4 73 6 – – – – 6 128 227 24 93 79 74 4 3 10 3 18 13 4 – – – – 4 7 12 0 3 3 3 1 0 1 0 1 98 114 – – – – 85 77 89 95 76 96 83 59 78 84 87 89 0.9 2.1 – – – – 1.5 1.4 0.7 0.3 1.4 0.4 1.0 2.4 1.3 1.0 1.0 0.7 ∑ HAP 65459 3652 55835 2881 82 1.2 873 89 748 52 86 1.2 E.T. Rendement (n = 6) % E.T. Tableau 2.7. : Validation des protocoles d’analyse des PCB sur des matrices certifiées. sédiments SRM 1944 ng.g-1 E.T. 8 18 29 50+28 52 104 44 66 101 87 154+77 118 188 153 105 138 126 187 128 200 180 170 195 206 209 22 51 – 81 79 – 60 72 73 30 – 58 – 74 25 62 – 25 – – 44 23 4 9 7 ∑PCB 799 moules protocole ng.g-1 E.T. (n = 4) Rendement % E.T. SRM 2978 ng.g-1 E.T. protocole ng.g-1 2 3 – 3 2 – 2 4 3 4 – 4 – 3 1 3 – 1 – – 1 1 0 1 0 22 50 – 73 62 – 47 70 62 18 – 48 1 3 – 3 9 – 1 1 2 2 – 1 97 99 – 90 79 – 78 97 85 62 – 83 0 0 – 0 1 – 1 0 0 1 – 1 1 0 0 – 0 – – 1 1 0 1 0 – – – 8 18 – 12 – 36 10 – 35 – 57 11 36 – 17 – – 8 2 – – – – – – 1 3 – 1 – 2 0 – 1 – 4 0 2 – 1 – – 1 1 – – – – – – 6 14 – 9 – 36 7 – 34 – 47 10 38 – 17 – – 5 1 – – – – – – 0 0 – 0 – 1 1 – 2 – 2 3 1 – 1 – – 0 0 – – – – – – 72 81 – 74 – 100 72 – 96 – 82 90 106 – 103 – – 67 59 – – – – – – 1 1 – 1 – 0 1 – 0 – 1 0 0 – 0 – – 1 1 – – – 52 23 60 – 25 – – 36 19 4 8 7 2 1 1 – 1 – – 0 0 0 1 0 71 96 97 – 100 – – 81 82 105 89 98 39 687 28 87 0 249 15 224 13 83 1 E.T. Rendement % (n = 4) E.T. Les rendements d’extraction moyens pour les HAP et les PCB dans les sédiments, en comparaison avec les concentrations certifiées, sont respectivement de 82 % (de 74 à 110 %) avec toutefois des rendements plus faibles pour l’anthracène (38 %), et de 87 % (de 62 à 105 85 Chapitre II: Matériels et méthodes %). Les rendements d’extraction moyen des HAP et des PCB dans les moules, comparés aux concentrations certifiées sont respectivement de 86 % (de 59 à 114 %) et de 83 % (de 59 à 106 %). IV.1.2. Extractions des alkylphénols polyéthoxylés Dans notre étude, les alkylphénols polyéthoxylés ont été analysés dans 3 matrices différentes (phase dissoute, phase particulaire et E. affinis) suivant deux protocoles d’analyse. - Principe de l’extraction sur phase solide (SPE) L’extraction sur phase solide (SPE) est basée sur la distribution des composés entre une phase solide (adsorbant) et une phase liquide (échantillon). Cette étape permet de concentrer une molécule (ou plusieurs molécules d’une même classe chimique) dans un mélange complexe. Les techniques de SPE consistent à percoler un échantillon aqueux sur un support solide pour retenir les analytes recherchés par des interactions hydrophobes plus ou moins spécifiques. Cette méthode est basée sur l’utilisation de supports d’extraction de nature variée (silice greffée par des chaînes hydrocarbonées de type C18, polymères de styrène divinylbenzène….) dont le choix est fonction des composés à analyser. La sélection d’un adsorbant conduit pour les analytes recherchés à une forte rétention de ceux-ci (indispensable quand il s’agit de percoler de grands volumes d’échantillons) sur un support pour lequel l’eau présente une faible force éluante. Les interactions hydrophobes avec la phase étant peu spécifiques, des interférents sont également retenus. L’adjonction d’une procédure de purification peut donc s’avérer nécessaire (rinçage des cartouche par des solvants présentant une faible affinité pour les molécules d’intérêt). Enfin, les molécules recherchées sont éluées spécifiquement à l’aide de solvants (ou mélange de solvants) spécifiques. - Mode opératoire Le détail des protocoles d’analyse des alkylphénols polyéthoxylés en phase dissoute et sur matrices solides est présenté dans la Figure 2.9. Les alkylphénols polyéthoxylés ont d’abord été extraits des matrices solides (particules ou copépodes) sous champ de micro ondes (30 W, 10 minutes) selon le protocole développé par Pan et al. (2006, soumis). L’extrait obtenu est filtré, concentré puis repris dans 100 mL d’eau ultra pure acidifiée à pH 2. 86 Chapitre II: Matériels et méthodes Figure 2.9. : Protocoles d’extraction des alkylphénols polyéthoxylés en phase dissoute et sur matrices solides Les échantillons d’eau filtrée sont également acidifiés à pH 2 avant l’extraction. Ensuite, les 100 mL des extraits aqueux des matrices solides ainsi que 500 mL des échantillons d’eau acidifiés à pH 2 sont percolés sur des cartouches Varian BondElut C18 (Interchim, Montluçon, France) à un débit de 10 mL.min-1. Les cartouches sont rincées par la suite par un mélange méthanol/ eau ultra pure à pH 2 et séchées pendant une heure. Les 87 Chapitre II: Matériels et méthodes alkylphénols polyéthoxylés sont alors élués par un mélange méthanol/ dichlorométhane et concentrés sous flux d’azote dans 100 µL (pour les extraits des échantillons d’eau) ou dans 500 µL de méthanol (pour les extraits des matrices solides). Ces composés ont par la suite été analysés en chromatographie en phase liquide couplée à un spectromètre de masse (cf. IV.2.2). - Validation du protocole sur matrice fortifiée L’efficacité des protocoles expérimentaux a été validée sur des échantillons de 500 mL d’eau ultra pure fortifiés par une solution d’étalons d’alkylphénols (dans le méthanol) de concentrations connues. Les taux moyens de recouvrement par rapport aux concentrations théoriques pour le 4 NP (100 ng.L-1), le NP1EC (850 ng.L-1), le NP2EC (850 ng.L-1), le NP1EO (200 ng.L-1) et le NP2EO (200 ng.L-1) sont respectivement de 90 % ± 12, 68 % ± 5, 56 % ± 5, 90 % ± 3, 61 % ± 2 (n = 4). IV.1.3. Extraction des hormones stéroïdiennes Une hormone stéroïdienne de synthèse (le 17α-éthynyloestradiol) a été analysée dans cette étude, lors des expériences d’exposition des copépodes en flux continu (cf. paragraphe III.2.) sur deux matrices différentes (eau et copépodes) suivant 2 protocoles d’analyse. - Mode opératoire Avant la SPE, les cartouches OASIS HLB 200 mg (Waters) sont conditionnées en faisant percoler 6 mL de méthanol puis 6 mL d’eau ultra pure. De plus, l’étalon interne (éthynyloestradiol d4) est ajouté aux échantillons d’eau. Les échantillons d’eau filtrée sont alors percolés sur les cartouches à un débit de 10-15 mL.min-1. Puis les cartouches sont rincées par 5 mL du mélange méthanol/ eau ultra pure (60:40, v/v) et séchées pendant une heure sous vide. Les stéroïdes sont ensuite élués par 8 mL de méthanol et concentrés au flux d’azote (Labadie et Budzinski, 2006). Les échantillons de copépodes sont broyés à l’aide d’un ultra turrax dans 9 mL d’un mélange méthanol/ eau ultra pure (5:4, v/v). Les étalons internes sont ajoutés et les stéroïdes sont extraits sous champ de micro ondes (30 W, 5 minutes). L’extrait obtenu est alors centrifugé (4500 tr/min, 5 min). Le surnageant est récupéré et le méthanol est éliminé sous 88 Chapitre II: Matériels et méthodes flux d’azote à 60°C. L’extrait est alors purifié sur cartouche EnviChrom-P 500 mg (Supelco, St Quentin Fallavier, France) préalablement conditionnée par 4 mL d’acétate d’éthyle, 4 mL de méthanol et 4 mL d’eau ultra pure. La cartouche est alors rincée par 4 mL d’eau ultra pure puis 4 mL de cyclohexane puis séchée sous vide pendant une heure. Les stéroïdes sont ensuite élués dans une première fraction contenant les formes conjuguées par 10 mL d’un mélange cyclohexane/diéthyléther (7 :3, v/v), puis évaporés à sec sous flux d’azote à 50°C. Les formes libres des stéroïdes sont alors éluées dans une seconde fraction par 10 mL de méthanol, évaporées à sec sous flux d’azote à 50°C et reprises dans un mélange acétate d’éthyle/ méthanol (80:20, v/v). Les formes conjuguées de stéroïdes sont alors reprises dans 2 mL d’un mélange acétate d’éthyle/ méthanol (80:20, v/v) puis purifiées sur cartouche NH2 500 mg (Supelco) préalablement conditionnée par 4 mL d’acétate d’éthyle puis 4 mL du mélange acétate d’éthyle/ méthanol. L’éluat est récupéré et les cartouches sont rincées par 2 mL du mélange acétate d’éthyle/ méthanol. L’extrait est alors repris dans un tampon d’acétate de sodium 10-2 M à pH 5 puis purifié sur cartouche OASIS HLB 200 mg (Waters) préalablement conditionnée par 4 mL de méthanol puis par 4 mL d’eau ultra pure. Les cartouches sont rincées par 5 mL d’eau ultra pure puis les formes conjuguées des stéroïdes sont éluées par 5 mL d’un mélange méthanol/ eau (6:4, v/v) contenant de la triéthylamine (5×10-3 M dans le mélange) et évaporées sous flux d’azote à 60°C. Les stéroïdes sont ensuite déconjugués par solvolyse dans un mélange méthanol/ tétrahydrofurane/ acide trifluoroacétique (200 µL/ 800 µL/ 10 µL) et incubés 30 min à 45°C. Après neutralisation par ajout de Na2CO3 (400 µL à 0,2 M) les solvants sont évaporés sous flux d’azote à 50°C. Les échantillons sont alors repris dans 5 mL de tampon acétate de sodium (10-2 M, pH 5) avec 30 µL d’arylsulfatase/ βglucuronidase pour une déconjugaison enzymatique à 55°C pendant 3 heures. Le mélange est ensuite percolé sur cartouches OASIS HLB 200 mg préalablement conditionnées par 4 mL de méthanol et 4 mL d’eau ultra pure. Les cartouches sont ensuite rincées par 5 mL d’un mélange méthanol/ eau ultra pure (6:4, v/v) contenant de la triéthylamine (5×10-3 M dans le mélange) puis séchées sous vide. Les stéroïdes sont élués par 10 mL de méthanol et évaporés à sec. Les stéroïdes des 2 fractions sont repris séparément dans 2 mL d’un mélange acétate d’éthyle/ méthanol (80:20, v/v), purifiés sur cartouches NH2 500 mg (Supelco) préalablement conditionnées par 4 mL d’acétate d’éthyle et par 4 mL du mélange acétate d’éthyle/méthanol (80:20, v/v). L’éluat est récupéré et les cartouches sont rincées par 2 mL du mélange acétate 89 Chapitre II: Matériels et méthodes d’éthyle/méthanol (80:20, v/v). Les extraits sont alors évaporés à sec, repris dans 30 µL de dichlorométhane et 30 µL de réactif de dérivation et dérivés pendant 35 min. - Dérivation des composés Pour certaines molécules trop polaires et pas assez volatiles, une étape de dérivation des fonctions polaires, en formant par exemple des dérivés silylés, est nécessaire pour permettre leur analyse en CPG SM. Le réactif de dérivation utilisé dans notre étude, le MSTFA (N-méthyl-N(triméthylsilyl)trifluoroacétamide), est capable de silyler les fonctions cétones conjuguées et les alcools tertiaires en présence d’un catalyseur (association d’iodure d’ammonium et de β-mercaptoéthanol). Le réactif de dérivation (250 µL de MSTFA + 10 mg de NH4I + 15 µL de C2H60S) est d’abord chauffé à 65°C puis dilué 10 fois dans du MSTFA et est ensuite ajouté à l’extrait organique obtenu et mis à incuber pendant 35 minutes à 65°C. - Validation sur matrice fortifiée L’efficacité des protocoles expérimentaux a été validée sur des échantillons d’eau ultra pure fortifiés par une solution étalon de 17α-éthynyloestradiol (dans l’acétone) de concentration connue (10 ng.L-1). Le taux moyen de recouvrement par rapport à la concentration théorique attendue est de 85 % ± 6 (n = 4). IV.1.4. Extraction des pesticides (carbamates et triazines) Les carbamates et les triazines, comparativement aux contaminants organiques persistants, sont des composés très hydrosolubles, présents dans les eaux de surface majoritairement sous forme dissoute (Munschy, 1995). Pour ces raisons, au cours de notre étude, ces composés ont été dosés uniquement dans la phase dissoute de l’estuaire de Seine. L’extraction des pesticides est réalisée sur phase solide (Bakerbond speedisk® DVB, J.T. Baker) à partir d’un volume d’eau de Seine filtrée de 1 L. Avant extraction, l’étalon interne (la benzo(h)quinoléïne, 98 %, Lancaster) servant à quantifier les composés lors de l’analyse est rajouté dans l’eau. Ensuite, la première étape consiste à conditionner la phase du disque par une série de solvants de polarité croissante. Le disque est d’abord rincé par du dichlorométhane puis du méthanol sous un vide léger. Puis la phase est conditionnée par percolations successives de 10 mL d’acétonitrile, 10 mL de méthanol et enfin 10 mL d’eau 90 Chapitre II: Matériels et méthodes ultra pure, sans jamais laisser la phase aller à sec. L’eau à extraire est ensuite éluée sur le disque. Une fois le disque séché (sous vide), les pesticides adsorbés sur la phase sont désorbés par ajout de 9 mL d’acétonitrile. L’extrait obtenu est alors séché sur Na2SO4, concentré sous flux d’azote et repris dans un mélange de solvants (cyclohexane/acétate d’éthyle, v/v) luimême concentré au flux d’azote jusqu’à 100 µL. Avant l’analyse en CG/SM, un étalon de rendement d’extraction est ajouté, la quinoléïne (96 %, Lancaster). IV.2. Analyse des contaminants Les différents composés organiques étudiés ont été séparés par chromatographie qui est une méthode physique de séparation des constituants d’un mélange en phase homogène liquide ou gazeuse. Cette technique analytique repose sur l’équilibre de concentrations des composés présents entre deux phases en contact : la phase stationnaire et la phase mobile qui se déplace. La séparation est basée sur l’entraînement différentiel des constituants du mélange injectés dans la colonne. Ces derniers parcourent la colonne en un temps propre proportionnel à leurs propriétés intrinsèques et/ou leur affinité à l’égard des deux phases, la phase stationnaire et la phase mobile. La quantification des différents composés en sortie de colonne est assurée par un détecteur spécifique (relativement à la classe de contaminants à analyser). Au cours de cette étude, plusieurs techniques d’analyse ont été utilisées : la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM) pour l’analyse des HAP et de l’éthynyloestradiol, la chromatographie en phase gazeuse couplée à un détecteur à capture d’électrons (CPG/DCE) pour l’analyse des PCB, et enfin la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse pour l’analyse des alkylphénols polyéthoxylés. Les principes de ces différentes techniques sont présentés dans les paragraphes suivants. IV.2.1. Chromatographie en phase gazeuse (CPG) C’est une technique de séparation qui s’applique aux composés volatils ou semi volatils (à l’état gazeux ou susceptibles d’être facilement vaporisés par chauffage sans décomposition). Le mélange à analyser est vaporisé à l’entrée d’une colonne capillaire (HP5 MS, 5 % phényl 95 % méthylsiloxane) renfermant une phase stationnaire solide (60 m × 0,25 mm, diamètre interne 0,25 µm) puis est conduit à travers la colonne, jusqu’au détecteur par un gaz vecteur inerte (l’hélium). Dans le mélange analysé, les différents constituants vont 91 Chapitre II: Matériels et méthodes différer par leur pression de vapeur et leur capacité de rétention/désorption sur la phase stationnaire de la colonne chromatographique. Chacun des composés du mélange est alors caractérisé par un temps de rétention. - Couplage à la spectrométrie de masse (SM) C’est une technique d’analyse à la fois qualitative et quantitative permettant de déterminer la structure moléculaire d’un composé. En sortie de colonne capillaire, les molécules de l’extrait injecté sont ionisées dans la source du spectromètre par bombardement électronique à 70 eV (collision des molécules de l’échantillon avec des électrons formés par l’échauffement d’un filament de rhénium sous un champ magnétique perpendiculaire au champ électrique). L’ion obtenu (ion moléculaire) permet la détermination de la masse molaire du composé. Cet ion moléculaire est lui-même fragmenté en plusieurs ions caractéristiques, qui séparés en fonction de leur rapport masse/charge, constituent le spectre de masse de la molécule permettant l’identification de celle-ci. Le courant ionique total, proportionnel au nombre de molécules dans la source, est mesuré à l’aide d’un électromètre et permet de quantifier, en mode SIM (Single Ion Monitoring), la concentration de chaque molécule. Les caractéristiques et les conditions d’analyse des HAP, de l’éthynyloestradiol et des pesticides (triazines et carbamates) sont précisées respectivement dans les Annexes 1, 2 et 3. - Couplage à un détecteur à capture d’électrons (DCE) Une source radioactive (63Ni) émet en permanence des particules β qui ionisent les molécules d’azote du gaz auxiliaire, produisant un nuage d’électrons libres dans le détecteur. Ces électrons sont captés par une électrode qui convertit le courant résultant en un signal. Quand ce courant est traversé par une molécule électronégative (comme tous les composés halogénés tels que les PCB), celle-ci va capter une partie des électrons. Le passage de composés électronégatifs va donc entraîner la diminution du courant électronique et cette diminution se traduit par un signal (pic chromatographique) permettant de quantifier la molécule. Les caractéristiques et les conditions d’analyse des PCB en CPG DCE sont précisées dans l’Annexe 4. 92 Chapitre II: Matériels et méthodes IV.2.2. Chromatographie en phase liquide (CPL): La chromatographie en phase liquide haute pression fait intervenir des mécanismes d’échanges soluté/phase mobile /phase stationnaire basés sur les coefficients de partage ou d’adsorption selon la nature des phases en présence. C’est une technique particulièrement adaptée pour l’analyse des composés non volatils. Le mélange à analyser est élué dans la colonne capillaire (Kromasil C18, Interchim, France) par un mélange de solvants (eau/méthanol/acétate d’ammonium) sous haute pression selon un gradient de polarité. Les propriétés physico-chimiques propres aux différents constituants du mélange à analyser vont conditionner leurs interactions avec la phase hydrophobe de la colonne. Les composés présentant des interactions avec la phase stationnaire plus faibles que pour la phase mobile sont d’abord élués. Puis le pouvoir éluant de la phase mobile s’accroît progressivement en augmentant dans celle-ci la proportion de méthanol selon un gradient approprié pour entraîner les composés retenus par la colonne. En mode électrospray (ESI), un champ électrique de quelques kV est appliqué entre le capillaire et la chambre d’ionisation, entraînant la formation d’un nuage de gouttelettes multichargées qui traverse simultanément un champ électrique et un gradient de pression dans la direction du spectromètre de masse. La taille des gouttelettes diminue progressivement par évaporation du solvant et par "explosions coulombiennes" successives (facilitée par un flux de N2). Les ions formés à pression atmosphériques sont alors canalisés et pompés vers le spectromètre de masse où règne un vide quasi. Les ions obtenus en mode positif et négatif sont respectivement de type [M-Na]+ et [M-H]- , où M correspond à la masse moléculaire de la molécule analysée. Les caractéristiques et les conditions d’analyse des alkylphénols polyéthoxylés sont précisées dans l’Annexe 5. IV.3. Quantification des contaminants IV.3.1. Etalonnage interne Cette technique permet de s'affranchir des problèmes de reproductibilité des volumes injectés et des pertes d’analytes intervenant au cours de l’analyse. Un étalon interne doit pouvoir subir les mêmes étapes de préparation que les composés analysés, sans perte ou dégradation. Il doit avoir une réponse chromatographique comparable à celle des composés analysés, sans coélution. Enfin, il ne doit pas être initialement présent dans l'échantillon à 93 Chapitre II: Matériels et méthodes analyser. Suivant les classes de contaminants analysés, les étalons internes correspondant sont soient des composés deutérés soit des composés de structure proche. Il est nécessaire de définir pour chaque analyte i, un facteur de réponse Ki. La méthode de calcul est basée sur l’utilisation de mélanges étalons dans lesquels les concentrations respectives en analytes (Ci) et en étalons internes (Ce) sont connues. A chaque pic chromatographique est associé une aire (A) proportionnelle à une quantité de composé injectée (m). Le facteur de réponse Ki d’un analyte i par rapport à un étalon e est obtenu par la relation suivante : Ki = (Ai/(Ci×mi))/(Ae/(Ce×me) La quantité d’analyte m’i dans un échantillon inconnu est obtenue par la relation suivante : m’i = (Ai×m’e)/(Ki×Ae) avec m’e la quantité d’étalon interne e ajoutée dans l’échantillon. Dans notre étude, 26 PCB et les 21 HAP sont quantifiés par étalonnage interne (Tableau 2.8.). Tableau 2. 8. : Liste des PCB et HAP étudiés et de leurs étalons internes correspondants. Étalons PCB Substitutions en Cl internes HAP m/z Étalons internes m/z 8 2 PCB 30 naphthalène (Na) 128 naphthalène d8 136 18 3 PCB 30 acénaphthylène (Acy) 152 naphthalène d8 136 29 3 PCB 30 acénapthène (Acé) 154 naphthalène d8 136 44 4 PCB 103 50 + 28 4–3 PCB 103 fluorène (Flu) 166 naphthalène d8 136 phénanthrène (Phe) 178 phénanthrène d10 188 66 4 PCB 103 104 5 PCB 103 anthracène (An) 178 phénanthrène d10 188 5 PCB 155 fluoranthène (Fluo) 202 fluoranthène d10 212 87 101 5 PCB 155 pyrène (Pyr) 202 fluoranthène d10 212 154 + 77 6-4 PCB 155 228 fluoranthène d10 240 105 5 PCB 198 benz(a)anthracène (BaA) 118 5 PCB 198 triphénylène (Triph) + chrysène (Chrys) 228 chrysène d12 240 252 benzo(b)fluoranthène d12 264 126 5 PCB 198 128 6 PCB 198 138 6 PCB 198 benzo(b)fluoranthène (BbF) +benzo(j)fluoranthène (BjF) +benzo(k)fluoranthène (BkF) 153 6 PCB 198 benzo(e)pyrène (BeP) 252 benzo(e)pyrène d12 264 170 7 PCB 198 benzo(a)pyrène (BaP) 252 benzo(a)pyrène d12 264 180 7 PCB 198 187 7 PCB 198 pérylène (Per) 252 benzo(a)pyrène d12 264 indéno(1,2,3-cd)pyrène (IP) 276 benzo(g,h,i)pérylène d12 288 benzo(g,h,i)pérylène (BP) 276 benzo(g,h,i)pérylène d12 288 dibenz(a,h)anthracène +dibenz(a,c)anthracène (DaA) 278 benzo(g,h,i)pérylène d12 288 188 7 PCB 198 195 8 PCB 198 200 8 PCB 198 206 9 PCB 198 209 10 PCB 198 94 Chapitre II: Matériels et méthodes D’autres composés sont également quantifiés par étalonnage interne. Ainsi, le 17αéthynyloestradiol (m/z 425) est quantifié par rapport au 17α-éthynyloestradiol d4 (m/z 429), l’atrazine (m/z 200), la simazine (m/z 201), la déséthylatrazine (m/z 172), la déséthylsimazine (m/z 173), le carbofuran (m/z 164) et le carbaryl (m/z 144) par rapport à la benzo(h)quinoléïne (m/z 179). IV.3.2. Etalonnage externe Dans cette étude, une classe de contaminants, les alkylphénols polyéthoxylés, a été quantifiée par un étalonnage externe. Cette méthode est basée sur le fait que l’aire des pics chromatographiques est proportionnelle à la quantité de produit injectée dans un domaine de linéarité de réponse à déterminer pour chaque composé. L’étalonnage externe est donc réalisé en analysant la réponse d’une gamme de dilution (comportant 5 points) de solutions étalons de concentrations connues par l’équation : aire = f (masse de composé). Des gammes de dilution pour des concentrations respectives de 0,1 à 0,8 µg.mL-1 pour le 4 NP (m/z 219), le NP1EO (m/z 282) et le NP2EO (m/z 331) et de 0,2 à 2 µg.mL-1 pour le NP1EC (m/z 277) et le NP2EC (m/z 321) ont été préparées lors de chaque série d’analyse. Des droites de calibration ont pu être obtenues par régression linéaire à partir de la réponse de ces gammes de dilutions. La linéarité des droites de calibration est alors vérifiée pour chaque composé (r2 ≥ 0,995). V. Mesure de deux biomarqueurs enzymatiques V.1. Extraction des protéines En raison de la faible taille des organismes, les échantillons de copépodes à analyser sont constitués de pools d’organismes entiers conservés jusqu’à analyse au congélateur à 80°C. Les échantillons sont alors décongelés, pesés (environ 500 mg de poids frais), puis broyés à l’aide d’un Ultra Turrax (Heidolph DIAX 900) pendant une minute, sur glace, en présence d’un tampon phosphate 20 mM pH 7 (1/5; masse/volume) contenant un détergent de type Triton X 100 (0,1 %), indispensable à la solubilisation des protéines à ancrage membranaire comme les cholinestérases. L’homogénat obtenu est centrifugé une première fois à 10 000 g pendant 5 minutes à 4°C. Le culot est alors remis en suspension, homogénéisé 95 Chapitre II: Matériels et méthodes puis à nouveau centrifugé à 10 000 g pendant 5 minutes à 4°C. Le surnageant contenant les protéines cytosoliques est alors récupéré. V.2. Dosage des protéines totales La teneur totale en protéines de l’extrait de copépodes est mesurée par la méthode colorimétrique de Bradford (1976). Cette méthode est basée sur la capacité de liaison par des interactions non covalentes des protéines au colorant Coomassie® Brillant Blue G-250 dont le coefficient d’absorption maximal augmente de 465 et 595 nm. Une lecture d’absorbance de l’échantillon à 595 nm en présence de ce colorant sert d’unité de mesure pour la concentration en protéines. Le mode opératoire de cette mesure est le suivant : - Réaliser une gamme étalon de solution protéique commerciale, la BSA (sérum d’albumine bovine) allant de 1 à 6 µg.µL-1 à partir d’une solution mère de BSA à 0,1 mg.mL-1 (Acros Organics) - Diluer au 100ème les extraits protéiques (eau distillée) - Déposer 50 µL de l’extrait protéique dilué au 100ème, compléter à 100 µL avec de l’eau distillée - Ajouter dans tous les puits 250 µl de réactif de Bradford (Bradfor Reagent, Sigma) L’absorbance est mesurée à l’aide d’un spectrophotomètre équipé d’un lecteur de microplaque (Elx 808, BIO-TEK INSTRUMENTS, INC) pour une longueur d’onde de 595 nm. La régression linéaire de la droite de calibration obtenue à partir de la gamme étalon de BSA permet de calculer la concentration totale en protéines de l’extrait de copépodes. La concentration en protéines de l’extrait est alors exprimée en µg.µL-1. V.3. Dosage de l’activité acétylcholinestérase (AChE) L’activité enzymatique acétylcholinestérase est mesurée à partir de l’extrait protéique cytosolique de copépodes (cf. paragraphe IV.1.) par la méthode colorimétrique d’Ellman (1961) modifiée par Bocquené et Galgani (1998) pour la lecture en microplaques 96 puits. Cette méthode est basée sur la mesure du produit de l’hydrolyse d’un substrat, l’acétylthiocholine iodide (ACTC, 98 % Sigma) par une enzyme, l’acétylcholinestérase, en thiocholine et acide acétique selon la réaction présentée dans la Figure 2.10. 96 Chapitre II: Matériels et méthodes Figure 2.10. : Réaction enzymatique mise en jeu dans le dosage de l’activité AChE Lorsque le substrat se trouve en excès, son hydrolyse enzymatique par l’acétylcholinestérase est linéaire. Dans ces conditions, le nombre de moles de produit formé est proportionnel à la quantité d’enzyme présent dans le milieu réactionnel. L’ajout d’un réactif incolore, le 5,5’-Dithiobis(2-nitrobenzoic acid) (DTNB, Sigma) qui va se fixer sur les groupements thiols de la thiocholine entraîne la formation de deux produits, le 2nitrobenzoate-mercaptothiocholine et le nitro-2 mercapto-5 benzoate. Ce dernier, de couleur jaune et dont l’intensité est proportionnelle à l’activité AChE, peut être mesuré par un spectrophotomètre à 412 nm. Le mode opératoire utilisé pour mesurer cette activité enzymatique est le suivant : - Déposer 10µl de l’extrait protéique dans les puits de la microplaque - Ajouter 20 µl de réactif DTNB à 0,01 M (dissous dans du tampon phosphate 20 mM pH 9) - Ajouter 310 µl de tampon phosphate 20 mM pH 7 + 0,1 % de Triton X 100 - La réaction est déclenchée dès l’introduction des 10 µl de substrat, ACTC à 0,1 M (dissous dans de l’eau distillée) - Lire l’absorbance en mode cinétique pendant 2 minutes à 412 nm à l’aide d’un spectrophotomètre (par ailleurs, deux blancs sont également mesurés, un sans substrat et l’autre sans extrait protéique) L’activité AChE mesurée est exprimée, dans le but de standardiser les résultats, en µmoles de produit formé par minute et par milligramme de protéines (coefficient d’extinction molaire ε 12600 M-1.cm-1). 97 Chapitre II: Matériels et méthodes V.4. Dosage de l’activité glutathion-S-transférase (GST) L’activité enzymatique glutathion-S-transférase est mesurée à partir de l’extrait protéique cytosolique de copépodes (cf. paragraphe IV.1.) par la méthode colorimétrique de Habig et al. (1974). Cette méthode est basée sur la mesure du produit de la conjugaison de deux substrats, le glutathion réduit (GSH) (L-Glutathione reduced 98-100 %, Sigma) et le 1 chloro-2,4-dinitrobenzène (CDNB, 99 %, Acros Organics), catalysée par une enzyme, la glutathion-S-transférase selon la réaction présentée dans la Figure 2.11. Figure 2.11. : Réaction enzymatique mise en jeu dans le dosage de l’activité GST Cette réaction conduit à la formation d’un thioéther qui absorbe à 340 nm. L’activité GST peut donc être suivie en mesurant l’apparition du produit de la réaction à l’aide d’un spectrophotomètre à 340 nm. Le mode opératoire utilisé pour mesurer cette activité enzymatique est le suivant : - Déposer 10 µl de l’extrait protéique dans les puits de la microplaque - Ajouter 50 µl de réactif CDNB à 0,04 M (dissous dans l’éthanol) - Ajouter 890 µl de tampon Tris 100 mM pH 7,5 - La réaction est déclenchée dès l’introduction des 50 µl de substrat, le glutathion réduit (GSH) à 0,04 M (dissous dans du tampon tris 100 mM pH 7,5) - Lire l’absorbance en mode cinétique pendant 2 minutes à 340 nm à l’aide d’un spectrophotomètre (par ailleurs, un contrôle est également effectué, sans extrait protéique) L’activité GST mesurée est exprimée, dans le but de standardiser les résultats, en moles de produit formé par minute et par milligramme de protéines (coefficient d’extinction molaire ε 9,6 mM-1.cm-1). 98 Chapitre II: Matériels et méthodes VI. Analyse de l’empreinte protéique VI.1. Préparation et purification des échantillons Les protéines sont extraites sur glace en présence d’un tampon d’extraction (1/3, poids/volume) à l’aide d’un Ultra Turrax pendant 40 secondes suivi d’une sonication pendant 10 secondes. Cette séquence broyage/sonication est répétée deux nouvelles fois. Le tampon d’extraction est composé de tris HCl à 50 mM associé à du glycérol à 10 %, de l’acétate de magnésium à 5 mM, de l’ethylenediamine tetra-acetic acid à 2 mM (EDTA), du DL-Dithiothreitol à 1 mM (DTT) ainsi que 10 µl d’aprotinine pour 10 ml de solution (Tableau 2.9.). Tableau 2.9. : Composition du tampon d’extraction Composés Fournisseur Propriétés biochimiques Tris PlusOne® Tris (99,8-100 %) Amersham Biosciences Permet l’extraction des protéines en rendant les membranes cellulaires perméables (interaction avec les lipopolysaccharides membranaires) EDTA Acros Organics Augmente l’effet du Tris Glycérol PlusOne® Tris (86-88 %) Amersham Biosciences Agent protecteur pour les protéines extraites maintient les protéines dépliées (limite l’agrégation des protéines) Acétate de magnésium Sigma Aldrich (min 99 %) Protège les polysomes pendant l’extraction DTT Sigma Aldrich (99 %, electrophoresis reagent) Agent réducteur (permet de casser les ponts disulfures des protéines) Aprotinine Sigma Aldrich (protease inhibitor from bovine lung) Agent protecteur contre la lyse enzymatique provoquée par la libération de protéases lors de la lyse cellulaire L’extrait obtenu est centrifugé à 12 000 rpm pendant 15 minutes à 4°C. Le surnageant est récupéré et transféré dans des tubes à ultracentrifugation. L’extrait est alors centrifugé à 42 000 rpm pendant une heure à 4°C (Discovery M120, Sorvall Centrifuges, Hitachi). Afin de concentrer l’extrait protéique obtenu, le surnageant est récupéré et les protéines sont précipitées pendant 45 minutes sur glace par ajout de TCA (trichloroacetic acid min 99 %, electrophoresis reagent, Sigma) à 50 % (1/4, v/v). Après précipitations, l’extrait est centrifugé à 13 000 rpm pendant 30 minutes à 4°C. Le surnageant est alors éliminé et le culot est recouvert d’acétone (Distillerie Hauguel, Gonfreville l’Orchet, France) et centrifugé à 12 000 99 Chapitre II: Matériels et méthodes rpm pendant 15 minutes à 4°C. Par la suite, un second rinçage à l’acétone est effectué. Enfin, l’acétone est éliminé et le culot est remis en suspension dans un tampon de réhydratation composé d’urée (9 M), de Chaps (55 mM)et de dithioerythritol (DTE) (110 mM) dans de l’eau distillée (Tableau 2.10.). Tableau 2.10. : Composition du tampon de réhydratation Composé Fournisseur Propriétés biochimiques Urée PlusOne® Tris (99,5 %) Amersham Biosciences Agent dénaturant Permet la solubilisation de la plupart des protéines CHAPS USB Corporation Cleveland, OH, USA Détergent zwitterionique permettant la solubilisation complète des protéines Limite les interactions hydrophobes entre protéines DTE Acros Organics (99 %) Agent réducteur (permet de casser les ponts disulfures des protéines) La concentration totale en protéines de l’extrait obtenu peut alors être mesurée suivant la méthode décrite dans le paragraphe IV.2. VI.2. Séparation des protéines par électrophorèse bidimensionnelle Cette technique est basée sur une double séparation des protéines par deux électrophorèses successives : la première par focalisation isoélectrique des protéines suivie d’une séparation sur gel SDS-Page (sodium dodécyl-sulfate). VI.2.a. Séparation par focalisation iso-électrique (IEF) - Le principe : Une IEF est une technique d’électrophorèse permettant de séparer les protéines en fonction de leur point isoélectrique (pI). En effet, les protéines sont des molécules amphotères c'est-à-dire qu’elles portent des charges soit positives soit négatives ou neutres en fonction du pH du milieu. La charge nette d’une protéine correspond à la somme des charges positives et négatives des chaînes d’acides aminés qui la composent. Le pI d’une protéine correspond au 100 Chapitre II: Matériels et méthodes pH spécifique auquel la charge nette de la protéine est nulle. On obtient les relations suivantes en fonction du pH du milieu : - pH < pI : protéine chargée positivement - pH = pI : protéine non chargée - pH > pI : protéine chargée négativement L’application d’un courant entre les électrodes va entraîner la migration des protéines sur un gradient de pH jusqu’à atteindre leur pI. La résolution de la séparation des protéines dépend du type de gradient de pH et du courant appliqué. Les meilleures résultats de séparation de mélanges de protéines sont obtenus en conditions dénaturantes (les agents dénaturants évitent l’agrégation des protéines et limitent les interactions hydrophobes). - Le mode opératoire : Un volume de l’extrait protéique correspondant à 150 µg de protéines est déposé dans un tube Eppendorf. Le volume est ensuite supplémenté de 380 µL de tampon de réhydratation préalablement mélangé à de l’IPG Buffer pH 3-10 (immobilized pH gradient, Amersham Biosciences) (50 µL dans 5 mL de tampon de réhydratation) et à une pointe d’Orange G (Sigma). L’IPG Buffer est un mélange d’ampholytes améliorant la séparation des protéines et produisant également une conduction uniforme le long du gradient de pH. L’Orange G est un témoin coloré permettant de visualiser le chargement de l’extrait protéique sur le gel. Le mélange est ensuite homogénéisé sur vortex puis déposé sur une cassette de réhydratation (Immobiline® Drystrip Reswelling Tray, Amersham Biosciences). Une bandelette de gel à gradient de pH est alors déposée sur les échantillons. Un gel à gradient de pH non linéaire compris entre 3 et 10 a été choisi compte tenu de la complexité de l’échantillon pour augmenter la résolution entre les pH 5 et 7 (Immobiline™ Drystrip pH 310, 18 cm, Amersham Biosciences). Le tout est ensuite recouvert par 2 mL de cover fluid (PlusOne® Drystrip cover fluid, Amersham Biosciences) et recouvert d’une plaque de protection. L’extrait protéique est alors chargé sur les bandelettes de gel par adsorption lors de la réhydratation de ceux-ci pendant une nuit. Après réhydratation, les gels sont récupérés et installés sur la plaque "Immobiline Drystrip Tray" (Amersham Biosciences) elle-même positionnée sur le Multiphor II (Pharmacia Biotech). Des électrodes sont placées perpendiculairement aux gels à chaque 101 Chapitre II: Matériels et méthodes extrémité de ceux-ci (en contact) pour conduire le courant (des bandelettes de papier humidifiées sont placées entre les gels et les électrodes) et les gels sont recouverts de cover fluid pour limiter l’évaporation et la cristallisation de l’urée. Les gels sont alors soumis à un programme caractérisé par un gradient croissant de voltage débutant par un voltage relativement faible pour éviter l’agrégation de l’échantillon : Phase 1 : de 0 à 500 V, 1 mA, 5 W pendant 1 minute Phase 2 : 500 V, 1 mA, 5 W pendant 5 heures Phase 3 : de 500 à 3500 V, 1 mA, 5 W pendant 5 heures Phase 4 : 3500 V, 1 mA, 5 W pendant 9 heure 30 Le pI d’une protéine étant dépendant de la température, l’IEF est réalisée à une température constante de 20°C (MultiTemp III, Pharmacia Biotech). Après l’IEF, les gels sont récupérés et soumis à deux bains successifs dans un tampon de rééquilibration (Tableau 2.11.) composé de tampon Tris à 10 mM pH 6,8, d’urée à 6 M, de sodium dodécyl-sulfate (SDS) à 1% et de glycérol à 26 % : un premier bain de 12 minutes dans le tampon de rééquilibration supplémenté de DTT (250 mg/50 mL de tampon) suivi d’un second bain de 5 minutes dans le tampon de rééquilibration supplémenté de iodoacétamide (2,25 g/50 mL de tampon). Cette étape permet de saturer les gels en SDS nécessaire à la seconde électrophorèse. Tableau 2.11. : Composition du tampon de rééquilibration Composés Fournisseur Propriétés biochimiques Tris PlusOne® Tris (99,8-100 %) Amersham Biosciences Ajustement du pH des gels Urée PlusOne® Tris (99,5 %) Amersham Biosciences Augmente la viscosité du tampon Améliore le transfert des protéines des gels de la première dimension vers les gels de la seconde dimension, en addition avec le glycérol Glycérol PlusOne® Tris (86-88 %) Amersham Biosciences Améliore le transfert des protéines des gels de la première dimension vers les gels de la seconde dimension, en addition avec l’urée SDS Acros Organics (98%) Agent dénaturant les protéines Forme des complexes SDS-protéines chargés négativement DTT Sigma Aldrich (99 %, electrophoresis reagent) Agent réducteur (permet de casser les ponts disulfures des protéines) iodoacétamide Sigma Aldrich Agent protecteur contre la réoxydation des protéines 102 Chapitre II: Matériels et méthodes VI.2.b. Séparation par électrophorèse sur gel SDS-Page - Le principe Le SDS Page est une technique d’électrophorèse permettant de séparer les protéines en fonction de leur poids moléculaire en réponse à un courant électrique. Le sodium dodécyl sulfate (SDS) est un détergent anionique qui dénature les protéines en formant un complexe SDS-protéine (1,4 g de SDS/ g de protéine) ce qui confère aux protéines une charge globale nette par unité de masse constante et négative. La migration sur gels de polyacrylamide, en présence de SDS additionné à la présence d’agents réducteurs (DTT), dépend donc essentiellement du poids moléculaire des protéines selon une relation approximativement linéaire entre le logarithme du poids moléculaire de la protéine et la distance relative parcourue sur le gel. - Le mode opératoire Les gels de polyacrylamide (Tableau 2.12.) sont coulés dans une cassette de polymérisation (PROTEAN® plus Multi-casting Chamber, Bio-Rad) et la surface des gels est lissée par ajout de 1 mL de Bleu de Bromophénol dans l’éthanol (cet indicateur coloré permet de suivre le front de migration lors de la deuxième électrophorèse). Une fois polymérisés, les gels sont récupérés, les strips rééquilibrés sont positionnés à la surface de ceux-ci et sont scellés en les recouvrant d’agarose liquide (un marqueur de poids moléculaire est ajouté sur un gel pour chaque série de douze gels). Tableau 2.12. : Composition des gels de polyacrylamide Composés Fournisseur Propriétés biochimiques Tris PlusOne® Tris (99,8-100 %) Amersham Biosciences Ajustement du pH des gels Acrylamide Ultrapure Protogel (30% Acrylamide, 0,8% Bis-acrylamide) National Diagnostic, Hessle Hull, England Forme des polymères (polyacrylamide) en présence de radicaux libres SDS Acros Organics (98%) Agent dénaturant les protéines Forme des complexes SDS-protéines chargés négativement APS (persulfate d’ammonium) Ultrapure, ACS reagent grade USB Corporation, Cleveland,OH, USA Source de radicaux libres initiant la polymérisation de l’acrylamide Temed Sigma Aldrich Catalyse la décomposition des ions persulfate 103 Chapitre II: Matériels et méthodes Les gels sont alors positionnés dans la cuve d’électrophorèse (Dodeca™ Cell, PROTEAN® plus, Bio-Rad) contenant un tampon TGS 10× (Tris/glycine/SDS, Bio-Rad Laboratories) dilué 10 fois, et la séparation des protéines dans la deuxième dimension, sous l’action d’un champ électrique, est lancée suivant le programme suivant : - 600 mA pendant 15 minutes (ampérage constant) - 1 A pendant 15 minutes (ampérage constant) - 200 V pendant 6 heures (voltage constant) Pour améliorer la reproductibilité entre gels, la migration est réalisée à température contrôlée (15°C) à l’aide d’un système d’eau circulante (Minichiller, Huber). Une fois l’électrophorèse terminée, les gels sont récupérés et sont révélés par différentes techniques de coloration. VI.3. Révélation des protéines La visualisation de la séparation des protéines de l’extrait préparé se fait par des techniques de coloration qui doivent satisfaire différents critères : - une sensibilité importante - une linéarité importante de la réponse pour une bonne quantification - une bonne reproductibilité - une bonne compatibilité avec les techniques de spectrométrie de masse pour l’identification des protéines Plusieurs techniques de coloration sont disponible et présentent chacune des avantages et des inconvénients. Dans notre étude, deux types de révélation ont été utilisées : révélation au nitrate d’argent et révélation au bleu colloïdal. La différence de sensibilité des deux techniques de coloration est présentée par la Figure 2.12. 104 Chapitre II: Matériels et méthodes b a Figure 2.12. : Comparaison des deux techniques de coloration (a. coloration au bleu colloïdal et b. coloration au nitrate d’argent) pour un même échantillon - Révélation par coloration au nitrate d’argent La révélation au nitrate d’argent est la méthode la plus sensible permettant de visualiser les protéines les plus faiblement exprimées (jusqu’à 0,1 ng). Cette technique présente une bonne linéarité de réponse et est assez reproductible. Cependant, elle présente deux principaux inconvénients : elle n’est pas toujours compatible avec la spectrométrie de masse (due à la présence de glutaraldéhyde) et elle est longue. Le mode opératoire utilisé pour révéler les gels au nitrate d’argent est le suivant : - Fixation des protéines en incubant les gels dans un mélange éthanol /acide acétique/ eau distillée pendant 1 nuit - Sensibilisation des gels en présence de thiosulfate et de glutaraldéhyde (Sigma) - Rinçages à l’eau distillée - Coloration des gels au nitrate d’argent (99 %, Sigma) pendant 40 minutes (en présence de formaldéhyde (Sigma)) - Révélation/développement des protéines par une solution de carbonate de sodium (Sigma) - Arrêt du développement en incubant les gels dans une solution d’EDTA - Rinçages à l’eau distillée. 105 Chapitre II: Matériels et méthodes - Révélation par coloration au bleu colloïdal Cette technique présente une bonne linéarité de réponse, est très reproductible, mais est peu sensible (jusqu’à 50 ng). Par ailleurs, cette coloration est compatible avec les techniques de spectrométrie de masse utilisées pour le séquençage et l’identification des protéines. Le mode opératoire utilisé pour révéler les gels au bleu colloïdal est le suivant : - Fixation des protéines en incubant les gels dans un mélange éthanol/ acide phosphorique/ eau distillée - Rinçages à l’eau distillée - Equilibration des gels en incubant dans une solution de méthanol/ acide phosphorique/ sulfate d’ammonium/ eau distillée - Révélation des protéines en rajoutant du Bleu Colloïdal G250 (Sigma) dans la solution précédente - Rinçages à l’eau distillée VI.4. Analyse des gels et sélection des protéines d’intérêts La première étape consiste à numériser les gels obtenus à l’aide d’un scanner (ImageScanner, Amersham Pharmacia Biotech) équipé d’un pilote informatique permettant la calibration et l’acquisition de l’image (ImageMaster Labscan v2003.01, Amersham Biosciences). Puis les images obtenues sont traitées à l’aide d’un logiciel d’analyse d’images (Melanie, ImageMaster ™ 2D Platinium v5.0, Amersham Biosciences) permettant de détecter toutes les protéines présentes, d’éliminer le bruit de fond (Figure 2.13.), de quantifier l’intensité des spots et de comparer les différentes séries de gels pour mettre en évidence des variations d’expression protéique d’une condition à l’autre. Pour chaque condition, six gels ont été réalisés. Pour être prise en compte, chaque protéine devait être présente sur au minimum 3 des 6 gels pour pouvoir observer des niveaux d’expression significativement différents entre les différentes conditions. Ces différences d’expression entre les copépodes exposés et les non exposés ont été déterminées par le test non paramétrique de Mann-Whitney (p<0,05). 106 Chapitre II: Matériels et méthodes Figure 2.13. : Interface utilisateur du logiciel d’analyse d’image Melanie (Amersham Biosciences) VI.5. Identification et séquençage des protéines - Excision et préparations des protéines Les spots protéiques d’intérêt ont été excisés sur les gels de polyacrylamide à l’aide d’un automate découpeur de spots (ProXcision, Perkin Elmer). Par la suite, les étapes de biochimie sont réalisées à l’aide du robot Multiprobe II. Chaque morceau de gel est lavé avec 100 µL de tampon NH4HCO3 (25 mM) et déshydraté avec de l’acétonitrile. Cette opération est répétée 2 fois. Quand cela n’a pas été réalisé précédemment, la réduction des cystéines est accomplie par traitement pendant 1h dans le dithiothréitol à température ambiante. Pour alkyler les cystéines ainsi réduites, il est alors ajouté une solution 25 mM d’iodoacétamide pendant 45 min à température ambiante dans le noir. Des lavages répétés sont alors nécessaires pour éliminer ces réactifs en excès. Les pièces de gel sont alors complètement déshydratées au speedvac avant l’étape de digestion enzymatique à la trypsine. Typiquement, pour la digestion, 10 µL de trypsine (15 ng/µL dans 25 mM NH4HCO3) sont ajoutés au morceau de gel déshydraté et le clivage est réalisé pendant la nuit à 37 °C. Le surnageant est 107 Chapitre II: Matériels et méthodes récupéré et transféré dans une plaque 96 puits. Des étapes d’extraction des peptides sont alors effectuées en ajoutant 30 µL de solution de TFA à 0,1 % (v/v), puis 30 µL d’acétonitrile. Cette étape est répétée 2 fois et les surnageants sont combinés. Le volume de cet extrait peptidique est alors réduit à quelques µL par passage au speedvac. - Méthode d’analyse Ces digestats sont alors analysés par nanochromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tamdem. Les extraits peptidiques sont resuspendus dans 10 µL d’une solution aqueuse à 5 % en acétonitrile et 0,2 % en acide formique. Cinq µL de chaque échantillon sont injectés sur un système nanoLC Ultimate (Dionex-LCPackings). Les peptides sont concentrés et dessalés sur une colonne de préconcentration à un débit de 30 µL/min pendant 3 min avec une solution à 2 % d’acétonitrile. Puis, à l’aide d’un basculement de vanne, ces peptides sont envoyés sur une colonne phase inverse C18 (75 µm ID x 15 cm) pour la séparation. Un gradient linéaire de 45 min partant de 95 % de A (2 % d’acétonitrile dans 0,1 % d’acide formique) à 50 % de B (95 % d’acétonitrile dans 0,2 % d’acide formique) est alors appliqué avec un débit de 200 nL/min. L’éluant est analysé sur un système Q-Trap (Applied Biosystems) équipé d’une source nanospray. Les ions entrant dans le système sont continuellement analysés et lorsqu’un peptide est détecté, le spectromètre de masse passe en mode MS/MS et fragmente le peptide de façon automatisée. Les énergies de collision sont établies à l’aide des profils de reconnaissance de l’état de charge (en général +2 et +3) et optimisées en fonction de la gamme de masse de l’ion précurseur. Les données de masses sont collectées à l’aide du logiciel Analyst 1.4.1. - Identification des protéines Pour l’identification des protéines, plusieurs méthodes ont été utilisées. La première et la plus classique consiste en l’extraction des listes de pics de masse à partir des spectres de fragmentation qui sont comparées à des données théoriques provenant de la digestion in silico de banques de séquences protéiques à l’aide de l’outil MASCOT disponible sur le web. Cet outil est utilisable lorsque les séquences sont parfaitement conservées. Dès qu’il y a une substitution dans la chaîne peptidique, le logiciel n’est plus en mesure de retrouver la protéine candidate. Dans ces cas où la divergence de séquence est assez marquée, il faut recourir à l’utilisation de méthodes de séquençage dites « de novo ». Il est nécessaire d’établir les 108 Chapitre II: Matériels et méthodes séquences de façon plus ou moins automatisée et de faire une requête sur des outils de type MSBLAST. Cet outil basé sur la comparaison de séquence peut être tolérant aux substitutions selon les critères de recherche que l’on va fixer. Dans le cas présent avec un organisme dont le génome ne figure pas dans les bases de données, cette seconde possibilité a été beaucoup plus fructueuse. VII. Etude du comportement natatoire du copépode E. affinis en tant que biomarqueur d’exposition à des contaminants organiques VII.1. Le principe L’analyse du comportement natatoire du copépode E. affinis repose sur des techniques de capture des mouvements du copépode par une caméra. Ce procédé qualifié de "video tracking" permet, à l’aide d’un algorithme qui analyse les images de la vidéo, de transformer ces images en repère mathématique bi-dimensionnel et d’associer à chaque pixel des coordonnées géométriques. L’analyse numérique de ces coordonnées permet de travailler directement sur différents paramètres caractérisant le comportement natatoire des copépodes. En effet, les copépodes présentent des trajectoires structurées par des alternances désordonnées de mouvements successifs rapides et lents d’amplitudes très intermittentes et dans toutes les directions. Dans notre étude, deux types de paramètres caractérisant le comportement natatoire des copépodes, la vitesse de nage et la trajectoire ont été étudiés. VII.2. Mode opératoire Les films sont réalisés à l’aide d’une caméra CCD infra rouge (Sony), dans une pièce calfeutrée entièrement à l’obscurité. Les flacons contenant les copépodes (250 mL) sont positionnés sur un faisceau de diodes émettant des infra-rouges, à l’intérieur d’une enceinte hermétique à la lumière pour éviter toute altération du comportement natatoire des copépodes par phototropisme induit par la présence d’une lumière artificielle. Pour l’analyse du comportement natatoire, 15 mâles et 15 femelles sont triés. Dix de ces mâles sont ensuite transférés dans un flacon en plastique contenant 217 mL d’eau et 10 femelles sont transférées dans un autre flacon. Les copépodes sont d’abord acclimatés à l’obscurité, dans les flasques, pendant 30 minutes, puis l’enregistrement vidéo débute. 109 Chapitre II: Matériels et méthodes La réponse comportementale des copépodes suite à l’injection d’une solution d’alkylphénols (NP et NP1EC) dans le milieu a été analysée. Pour cela, les copépodes ont été filmés pendant 40 minutes (la moitié du film), puis 15 µL de la solution d’alkylphénols (NP1EC : 15 µl.mL-1, 4-NP : 15 µl.mL-1 dans l’acétone) ont été injectés dans le milieu à l’aide d’une micropipette en évitant de provoquer la moindre turbulence. La réponse comportementale des copépodes a été enregistrée pendant 40 minutes à partir de l’injection. Ces expériences ont été réalisées sur des mâles seuls, puis sur des femelles seules (en triplicata pour chaque condition). En parallèle, des contrôles ont également été réalisés en enregistrant la réponse comportementale des copépodes suite à une injection de 15 µL d’acétone (pour les mâles seuls et les femelles seules). Une fois les enregistrements terminés, les films sont transférés sur ordinateur où ils sont transformés en une séquence d’images au format Bitmap elles même converties au format JPEG à l’aide du logiciel Adobe Premier 6 LE. Puis les images sont analysées à l’aide du logiciel TrackIt! v2.0 fourni par le Professeur Rudi Strickler (Figure 2.14.). Les coordonnées des trajectoires visualisées et sélectionnées à l’aide de ce logiciel sont alors enregistrées sous format CSV. Figure 2.14. : Interface du logiciel permettant d’analyser les images 110 Chapitre II: Matériels et méthodes VII.3. Etude de la vitesse de nage A partir de l’analyse d’images et de la calibration du logiciel (transformation des pixels en données métriques), chaque déplacement du copépode est converti en coordonnées bi-dimensionnelles (Xi, Yi) permettant ainsi de calculer des distances puis des vitesses de déplacement (en mm.s-1) en ramenant au nombre d’images par seconde (25). La vitesse de déplacement du copépode est calculée suivant la formule suivante : √[(X(i+n)-Xi)2 + (Y(i+1)-Yi)2 ] × nombre d’images/seconde Z Avec X(i+n) et Y(i+n) sont les coordonnées du point d’arrivée Xi et Yi sont les coordonnées du points de départ n est le nombre d’images entre deux mouvements (n ≥ 1) Z correspond à la conversion des pixels en données métriques Figure 2.15. : Schéma du déplacement d’un copépode dans l’espace Pour simplifier l’analyse des données de vitesse de déplacement, 3 états ont été définis pour les copépodes en fonction de leur vitesse de déplacement : immobilité (vitesse nulle de 0 mm.s-1), vitesse moyenne (≤ 10 mm.s-1) et vitesse rapide (> 10 mm.s-1). Dans notre étude, les profils de distribution des fréquences des vitesses de déplacement ont été étudiés entre les contrôles et les individus exposés. De plus, les différences de déplacement entre individus de sexe opposé ont également été étudiées. 111 Chapitre II: Matériels et méthodes VII.4. Etude de la trajectoire L’étude de la trajectoire des copépodes est basée sur l’analyse de la direction et du sens du déplacement des copépodes par la mesure des angles formés entre chaque déplacement (Figure 2.15.). En effet, de multiples possibilités s’offrent à un copépode en mouvement dans son milieu : soit il garde la même direction (dans le même sens vers l’avant ou dans le sens contraire vers l’arrière) soit il change de direction (vers l’avant ou vers l’arrière). Dans le cadre de notre étude, les déplacements des copépodes peuvent être simplifiés en 5 trajectoires possibles (Figure 2.16.) : - Déplacement dans la même direction et le même sens ( γ = 180°) - Déplacements dans le même sens et dans une autre direction (90° < γ < 180°) - Déplacement dans la même direction mais dans le sens contraire (γ = 0°) - Déplacement dans le sens contraire et dans une autre direction (0° < γ < 90°) - Déplacement vers la droite ou vers la gauche (γ = 90) Figure 2.16. : Schématisation des trajectoires d’un copépode La valeur de ces angles est calculée à partir du théorème d’Al Kashi : c2 = a2 + b2 – 2abcosγ d’où γ = arcos [(a2 + b2 – c2)/2ab] 112 Chapitre II: Matériels et méthodes Dans cette étude, les profils de distribution des fréquences des angles formés entre chaque déplacement ont été étudiés pour les contrôles et pour les copépodes exposés. De plus, les différences de trajectoires entre individus de sexe opposé ont également été étudiées. 113 Chapitre II: Matériels et méthodes 114 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Chapitre 3 Synthèse des travaux Ce chapitre présente l’ensemble des résultats obtenus au cours des travaux présentés dans le paragraphe précédent. La plupart de ces résultats ont été intégrés dans des articles qui sont, à l’heure actuel, acceptés ou soumis dans différentes revues internationales. Ces articles sont par ailleurs présentés en annexes. 115 Chapitre 3 : Synthèse des travaux 116 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Dans ce chapitre, les principaux résultats sont présentés sous forme synthétique. Cette thèse s’est articulée en trois parties, le premier objectif était d’établir un état des lieux de la contamination en estuaire de Seine pour sélectionner certains contaminants organiques. Ces contaminants ont été choisis en fonction de leurs propriétés physico-chimiques (rémanence, faible (bio)dégradation dans l’environnement, hydrophobicité importante), de leur toxicité et de leur utilisation importante dans l’industrie, l’agriculture ou lors des usages domestiques. Les processus régissant les variations de concentration de ces contaminants ont été étudiés à une double échelle de temps (à l’échelle des cycles saisonniers et à l’échelle d’un cycle de marées). Dans un deuxième temps, les transferts des contaminants organiques les plus représentatifs de la contamination en estuaire de Seine, ont été analysés expérimentalement par des expositions en flux continu depuis la phase dissoute vers Eurytemora affinis. Les capacités de ces copépodes à éliminer ces contaminants accumulés ont également été suivies en parallèle. Enfin, la dernière partie de ces travaux a été consacrée à l’étude et à la recherche de nouveaux biomarqueurs d’exposition à des stress chimiques chez E. affinis. Pour cela, les effets de ces contaminants sur ce copépode ont été étudiés à différents niveaux d’organisation biologique (physiologique, biochimique et comportemental). Dans un premier temps, une étude in situ a été menée dans la zone oligohaline de l’estuaire, à Tancarville pour analyser et comprendre les cycles biogéochimiques des contaminants organiques choisis à l’échelle des saisons. Ces travaux ont fait l’objet de deux publications acceptées dans Chemosphere (publications n°1 et 2) et d’une note. Puis, les cycles biogéochimiques de ces substances ont été étudiés à une échelle de temps plus réduite (cycle de marée). Les variations des paramètres physico-chimiques observées lors d’un cycle de marée (température et salinité notamment) peuvent conditionner la biodisponibilité de ces contaminants et donc leur toxicité. En parallèle, les effets de ces variations de température et de salinité ont été mesurés expérimentalement chez Eurytemora affinis sur l’expression de deux activités enzymatiques, classiquement utilisées en tant que biomarqueurs d’exposition, l’acétylcholinestérase (AChE) et la glutathion-S-transférase (GST). Ces travaux ont fait l’objet de deux publications, l’une soumise (publication n°3) et l’autre acceptée dans Comparative Biochemistry and Physiology (publication n°4). Par la suite, des études expérimentales ont été développées pour évaluer la capacité de Eurytemora affinis à bioconcentrer et à éliminer des contaminants organiques. Pour cela, des expériences en flux continu à des concentrations caractéristiques de la contamination en 117 Chapitre 3 : Synthèse des travaux estuaire de Seine ont été menées. Ces travaux ont fait l’objet de deux publications soumises (publications n°5 et 6). Enfin, la troisième étape s’est concentrée sur la recherche de nouveaux biomarqueurs d’exposition chez Eurytemora affinis. Des techniques d’électrophorèse bidimensionnelle couplée à des techniques de chimie analytique ont été utilisées pour analyser les effets d’exposition des copépodes en flux continu à différentes classes de contaminants organiques sur l’expression de leur protéome. L’utilisation de ces techniques permet en effet d’avoir une vision générale des processus physiologiques et des cascades de réactions biochimiques mis en jeu par un organisme soumis à différents types de stress. Par ailleurs, des techniques cinématographiques associées à des techniques d’analyse d’images ont également été utilisées dans le but d’étudier la réponse comportementale de E. affinis suite à des injections de contaminants organiques dans leur milieu. Ces travaux font l’objet de deux publications, l’une soumise (publication n°7) et l’autre en préparation (publication n° 8). I. Etude in situ des cycles biogéochimiques d’une sélection de contaminants organiques présents en estuaire de Seine : La contamination de la colonne d’eau de l’estuaire de Seine (phase dissoute et phase particulaire) et du compartiment biologique (Eurytemora affinis) a été étudiée au cours d’un suivi in situ réalisé dans la zone oligohaline de l’estuaire de Seine (port de Tancarville) de novembre 2002 à février 2005. Les différentes campagnes de prélèvements sont détaillées dans le Tableau 3.1. Tableau 3.1 : Détails des différentes campagnes de prélèvement (paramètres physico-chimiques) Lors de ces campagnes, des échantillons d’eau et de copépodes ont été prélevés pour analyser leurs teneurs en PCB, HAP et alkylphénols polyéthoxylés. 118 Chapitre 3 : Synthèse des travaux I.1. Cycle biogéochimique des PCB et des HAP en estuaire de Seine (publication n°1) Les résultats obtenus au cours de cette étude montrent une contamination importante de l’estuaire de Seine aussi bien en PCB qu’en HAP. Bien que ces contaminants aient été détectés à la fois dans la phase dissoute (de 2 à 21 ng.L-1 pour les PCB, de 3 à 24 ng.L-1 pour les HAP) et dans la phase particulaire (de 58 à 463 ng.g-1 pour les PCB, de 499 à 5819 ng.g-1 pour les HAP) de la colonne d’eau, la phase particulaire représente le principal réceptacle pour ces contaminants (de 81 à 99 % de la contamination en HAP et de 47 à 89 % de la contamination en PCB). Ces niveaux de concentrations sont caractéristiques d’un milieu urbain très industrialisé et sont à titre indicatif dix fois supérieures aux concentrations mesurées dans la Chesapeake bay (Gustafson et Dickhut, 1997) ou dans les eaux côtières de Singapour (Wurl et Obbard, 2006). Des variations saisonnières de la contamination en PCB et en HAP ont également pu être observées en estuaire de Seine, essentiellement pour le compartiment particulaire. Ainsi, des augmentations de la teneur en PCB et HAP particulaires ont pu être mesurées pour toutes les périodes hivernales correspondant à des périodes de crues (Figure 3.1), accompagnées d’une remise en suspension importante du sédiment et d’un apport particulaire du à des phénomènes d’érosion. En se basant sur les seuils de toxicité définis par Long et al. (1995) pour les PCB et HAP particulaires, les teneurs en HAP particulaires mesurées en période hivernale sont fortement susceptibles d’occasionner des effets nocifs sur les organismes aquatiques. Suivant les mêmes critères, les teneurs en PCB particulaires en estuaire de Seine sont susceptibles d’occasionner des effets nocifs sur les organismes aquatiques pendant toute l’année (excepté pour les dates suivantes : 27/11/02, 22/04/03, 20/05/03, 06/10/03). Par ailleurs, des teneurs élevées en PCB et en HAP ont été mesurées chez Eurytemora affinis (de 383 à 1785 ng.g-1 pour les PCB et de 165 à 3866 ng.g-1 pour les HAP). Des pics de contaminations aussi bien en HAP que en PCB sont observés chez E. affinis pendant les périodes hivernales. Ces teneurs particulièrement élevées en PCB et HAP caractérisent une capacité importante de cette espèce à bioconcentrer ces classes de contaminants (facteur de bioconcentration de 13 300 à 91 300 pour les PCB et de 960 à 17 200 pour les HAP). Les concentrations en PCB et HAP mesurées chez ce copépode en estuaire de Seine sont bien supérieures aux teneurs habituellement mentionnées pour ces contaminants chez les espèces du microzooplancton (Harding et al., 1997; Abdel-Moati et al., 2001; Peters et al., 2001). 119 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Figure 3.1 : Variations saisonnières de la concentration total (moyennes ± écart-type, n=3) en (a) HAP parents et en (b) PCB, dans la phase dissoute (ng.L-1) a.1&b.1, dans la matière en suspension (ng.g-1) a.2 &b.2 et chez E. affinis (ng.g-1) a.3&b.3. [Somme des HAP (ΣHAP): Phe, An, 1, 2, 3 et 9 méthylphénanthrène, 2 méthylanthracène, Fluo, Pyr, BaA, Triph + Chrys, (B[b+j+k]F), BaP, BeP, Per, IP, DaA+DaC and BP. Somme des PCB (ΣPCB): congénères 8, 18, 29, 50+28, 52, 104, 44, 66, 101, 87, 154+77, 118, 188, 153, 105, 138, 126, 187, 128, 200, 180, 170, 195, 206 et 209]. (Les dates sont indiquées par des chiffres correspondant aux campagnes d’échantillonnage mentionnées dans le Tableau 3.1). Les pointillés indiquent la concentration moyenne calculée dans chaque matrice analysée pour l’ensemble du suivi. La composition de chaque pool d’organismes a été analysée (pourcentage relatif des différents stades de développement, sex-ratio). Les résultats obtenus ont révélés un pourcentage d’adultes plus élevé dans les échantillons d’hiver. D’autres auteurs ont montré que l’espérance de vie des copépodes augmentait quand la température du milieu diminuait 120 Chapitre 3 : Synthèse des travaux (Devreker et al., 2005). Par ailleurs, une analyse en composantes principales a permis de mettre en évidence une corrélation entre les pics de contamination en PCB et HAP mesurés en périodes hivernales chez E. affinis et la contribution des copépodes adultes dans la composition des échantillons analysés (respectivement corrélation de 0,89 pour les HAP et de 0,82 pour les PCB) (Figure 3.2). Les pics de contamination hivernaux sont dus à une augmentation du temps d’exposition des copépodes, liée à l’allongement de leur espérance de vie en période hivernale (diminution de la température de l’eau). Figure 3.2 : Résultats de l’analyse en composantes principales de la teneur en (a) HAP et en (b) PCB accumulés par E. affinis en fonction de la contamination du milieu (PAH et PCB adsorbés) et des paramètres environnementaux (température, débit, turbidité et pourcentage d’adultes dans l’échantillon). Le groupe I représente les périodes hivernales et le groupe II les autres saisons. (1, 2: 27/11/02; 3: 19/01/03; 4, 5, 6: 01/04/03; 7, 8, 9: 20/04/03; 10: 01/07/03; 11, 12: 06/10/03; 13: 19/01/04; 14, 15: 06/02/05). Les profils de distribution des différents congénères de PCB et HAP, dans la phase dissoute, dans la phase particulaire et chez E. affinis sont présentés dans les Figures 3.3 et 3.4. Ces résultats indiquent des concentrations importantes en contaminants de haut poids moléculaire adsorbés sur les MES et une prédominance des composés de plus bas poids moléculaire dans la phase dissoute. L’analyse d’indices moléculaire tels que le rapport 121 Chapitre 3 : Synthèse des travaux phénanthrène/anthracène et le rapport fluoranthène/pyrène (Budzinski et al., 1997) permet d’identifier une origine majoritairement pyrolytique pour les HAP adsorbés sur les MES et dans la phase dissoute, une origine mixte des HAP (pétrogénique/pyrolytique) est retenue. Figure 3.3 : Empreintes de contamination moyenne (moyenne ± écart-type, n= nombre de campagnes de prélèvement) par les HAP (a) observées dans la phase dissoute (PD), dans les MES et chez Eurytemora affinis (EA). Les HAP sont présentés en fonction de leur poids moléculaire croissant. Les rapports moléculaires Phe/An versus Fluo/Pyr (b) sont des indices caractéristiques de l’origine des HAP dans la phase dissoute et dans la phase particulaire (Budzinki et al., 1997). Cette étude montre que les HAP majoritairement présents dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine sont les composés à 4 cycles (pyr, triph/chrys et B[b]F/B[k]F/B[j]F). Ces HAP à 4 cycles sont également les plus accumulés par E. affinis. Dans cette étude, les HAP cancérigènes (BaA, B[b]F/B[k]F/B[j]F, BaP, DaA et IP, selon l’IARC 2003) représentent entre 31 et 41 % de la contamination de la colonne d’eau par les HAP et entre 17 et 46 % de la contamination des copépodes par les HAP. De plus, l’analyse des profils de distribution des différents congénères de HAP indique des différences entre les différents compartiments étudiés. Ces résultats suggèrent que les transferts de HAP de la colonne d’eau vers E. affinis sont gouvernés par des mécanismes complexes et non simplement par adsorption ou par transfert passif. Ces résultats suggèrent également une capacité à métaboliser les HAP chez les copépodes, comme indiqué par Harris et al. (1977) et Lotufo (1998). Pour les PCB, l’empreinte de la contamination dans la phase dissoute est dominée essentiellement par des pentachlorobiphényles. Dans la phase particulaire, l’empreinte de contamination est dominée par des penta- et des hexachlorobiphényles. Les profils de 122 Chapitre 3 : Synthèse des travaux distribution des PCB dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine sont représentatifs d’une contamination au pyralène, le mélange commercial français de PCB. Figure 3.4 : Empreintes de contamination moyenne (moyenne ± écart-type, n= nombre de campagnes de prélèvement) par les PCB (a) observées dans la phase dissoute (PD), dans les MES et chez Eurytemora affinis (EA). Les PCB sont présentés en fonction de leur poids moléculaire croissant. La Fig. b représente l’abondance relative moyenne des principaux PCB (CBi) versus PCB 153 qui est le congénère le moins métabolisé (Kannan et al., 1995b), dans la colonne d’eau (CE) et chez les copépodes. Les empreintes de la contamination par les PCB chez E. affinis, bien qu’également dominées par les penta- et les hexachlorobiphényles, présentent des différences par rapport à celles observées dans l’eau et les particules. Ces différences peuvent s’expliquer par une accumulation spécifique de certains congénères ou par une la métabolisation préférentielle d’autres PCB. Ces hypothèses sont confirmées quand chaque congénère est exprimé par rapport au PCB 153 (ratio CBi/CB153), le congénère le moins métabolisable (Kannan et al., 1995). En effet, les PCB de plus faible poids moléculaire présentent un ratio quasiment deux fois plus faible chez E. affinis en comparaison avec celui calculé pour la colonne d’eau, excepté pour le PCB 101. Les PCB de haut poids moléculaire présentent des ratios similaires à ceux calculés pour la colonne d’eau. Ces résultats sont en accord avec ceux décrits par Goerke et Weber (2001) qui ont rapportés une élimination sélective des différents congénères de PCB, variable d’une espèce à l’autre, avec notamment une capacité plus importante chez les crustacés décapodes à oxyder les PCB possédant moins de 6 atomes de chlore substitués. 123 Chapitre 3 : Synthèse des travaux I.2. Cycle biogéochimique des alkylphénols polyéthoxylés en estuaire de Seine (publication2) La présence d’alkylphénols (APs) et d’alkylphénols polyéthoxylés (APEs) a été recherchée en estuaire de Seine. Cette étude a été réalisée dans la zone oligohaline de l’estuaire (port de Tancarville) de novembre 2002 à janvier 2004. Les différentes campagnes de prélèvements sont détaillées dans le Tableau 3.1. Les résultats obtenus indiquent une contamination importante de la phase dissoute de l’estuaire de Seine par les APs et les APEs, avec une contamination totale comprise entre 399 et 2214 ng.L-1 (Figure 3.5). De légères variations saisonnières ont été observées, avec en hiver et en été des concentrations plus élevées et des concentrations plus faibles au printemps et en automne. Figure 3.5 : Variations saisonnières de la concentration totale en alkylphénols polyéthoxylés (moyenne ± écart-type, n=3) et profils de distribution des différents composés dans la phase dissoute (ng.L-1). La Figure b présente différents rapports moléculaires caractéristiques des voies de métabolisation dans la phase dissoute. (Les dates sont indiquées par des chiffres correspondant aux campagnes d’échantillonnage mentionnées dans le Tableau 3.1). Ces différences peuvent s’expliquer par des variations saisonnières de l’activité bactérienne (Jonkers et al., 2005) mais également par des variations de l’efficacité du 124 Chapitre 3 : Synthèse des travaux traitement des eaux par la station d’épuration de Tancarville. De plus, les pics de production biologique en estuaire de Seine sont liés aux variations de température et sont donc observés au printemps et en automne. Les variations saisonnières de la concentration en APs et APEs sont similaires à celles observées pour les PCB et les HAP ce qui peut suggérer l’implication de processus physiques liés à l’hydrodynamisme (dilution, adsorption/désorption…) dans ces variations. Sur les cinq composés analysés, le 4-NP (de 15 à 386 ng.L-1)), le NP1EC (de 259 à 1455 ng.L-1), le NP1EO (de 41 à 149 ng.L-1) et le NP2EO (de 33 à 224 ng.L-1) ont été détectés dans la phase dissoute lors de chaque campagne de prélèvement alors que le NP2EC n’a été détecté qu’à trois reprises (Figure 3.5). Le composé majoritaire dans la phase dissoute est le NP1EC qui représente toujours plus de 60 % de la contamination totale dans ce compartiment de la colonne d’eau. Des concentrations du même ordre de grandeur que celles mesurées en estuaire de Seine ont été rapportées par Jonkers et al. (2003) dans l’estuaire du Rhin (NPEO : 67-471 ng.L-1; NP : 63-90ng.L-1; 1139-1524 ng.L-1) et l’estuaire de l’Escaut (NPEO : 4911029 ng.L-1; NP : 588-934 ng.L-1; 8607-10879 ng.L-1), pour des gammes de salinité équivalentes (0,2 à 6 psu). Blackburn et al. (1999) ont mentionnés des niveaux de contaminations en 4-NP et NPEOs inférieurs à 1 µg.L-1 dans les estuaires Britanniques. Ces résultats montrent que l’estuaire de Seine n’est pas seulement contaminé par les PCB et les HAP mais également par les APs et les APEs. Peu de variations sont observées dans les profils de distribution des différents composés au cours des saisons, excepté pour les échantillons de juillet et novembre 2003 qui présentent des concentrations plus faibles en NP1EO et NP2EO et des concentrations plus élevées en NP1EC. L’utilisation des APs et des APEs est constante, ces variations sont donc probablement dues à des variations de l’efficacité de la biodégradation de ces composés. Les APEs sont fortement biodégradables et les voies de dégradation dépendent des paramètres environnementaux (débit, température, oxygène…). Des indices moléculaires basés sur le ratio entre les métabolites (APs) et les composés parents (APEs) ont été développés et permettent d’identifier les processus de biodégradation impliqués dans les eaux de surface estuariennes (Ferguson et al., 2001; Jonkers et De Voogt, 2003b; Jonkers et al., 2005). Le ratio NPECs/NPEOs est toujours supérieur à 2 ce qui implique que la voie de dégradation oxydative des APEs est la voie principale en estuaire de Seine. Des concentrations élevées ont également été mesurées dans les particules (de 405 à 9636 ng.g-1). Des variations saisonnières des teneurs en APs/APEs ont été observées dans les 125 Chapitre 3 : Synthèse des travaux MES (Figure 3.6), avec des pics de contamination en hiver et des niveaux plus faibles pour les autres saisons. Des résultats similaires ont été observés pour les PCB et les HAP. Parmi les cinq composés analysés, le 4-NP (289-7105 ng.g-1), le NP1EC (18-514 ng.g-1), le NP1EO (40692 ng.g-1) et le NP2EO (21-757 ng.g-1) ont été détectés dans les particules en suspension lors de chaque campagne de prélèvement alors que le NP2EC n’a jamais été détecté. Contrairement à la phase dissoute, le 4-NP est le composé majoritaire et représente toujours plus de 60 % de la contamination totale en APs/APEs dans les MES. Figure 3.6 : Variations saisonnières de la concentration totale en alkylphénols polyéthoxylés (moyenne ± écart-type, n=2) et profils de distribution des différents composés dans la matière en suspension (ng.g-1). (Les dates sont indiquées par des chiffres correspondant aux campagnes d’échantillonnage mentionnées dans le Tableau 3.1). Des niveaux de contamination similaires ont été rapportés dans les particules de la baie de la Jamaïque (NP : 4-8 µg.g-1; NP1EO : 2-18 µg.g-1; NP2EO : 1-18 µg.g-1) (Ferguson et al., 2001), dans l’estuaire du Rhin (NP : 1,5-92 ng.g-1; NP1EO : <1,3-35 ng.g-1; NP2EO : 2,2-32 ng.g-1; NPECs : <0,3-185 ng.g-1) et dans l’estuaire de l’Escaut (NP : <0,4-1080 ng.g-1; NP1EO : <1,3-17 ng.g-1; NP2EO : 0,3-26 ng.g-1; NPECs : <0,3-239 ng.g-1) (Jonkers et al., 2003a). Ces résultats confirment que les sédiments de l’estuaire de Seine font parties des sédiments les plus contaminés au monde pour cette classe de contaminants. Le calcul d’un ratio entre la concentration d’un contaminant dans le milieu et sa valeur de PNEC associée (définie à partir de valeurs de DL50 de la littérature) permet d’évaluer le risque induit par cette substance sur les organismes aquatiques. En se basant sur les valeurs de PNEC pour le 4-NP, définie par l’EU (2005) (0,33 µg.L-1), et définies par Fenner et al. (2002) pour le NP1EC, le NP1EO et le NP2EO (2; 0,11; 0,11 µg.L-1), le risque associé à la présence 126 Chapitre 3 : Synthèse des travaux d’APEs et d’APs dans la phase dissoute de l’estuaire de Seine a pu être calculé. Au cours du suivi effectué entre novembre 2002 et janvier 2004, le ratio entre la concentration en AP/APEs dissous et leurs valeurs de PNEC respectives était toujours supérieur à 1. Le risque global imputé aux APs/APEs dissous en estuaire de Seine est donc très important. De même, à partir de la PNEC sédiment fixée par l’EU (2005) pour le 4-NP (180 µg.kg-1), le risque associé aux particules a également pu être calculé. Sur la période étudiée, le ratio entre la concentration en 4-NP dans les MES et la valeur de PNEC associée était compris entre 2 et 39. Le risque imputé au 4-NP adsorbé sur les particules, pour les organismes aquatiques est très important et même supérieur au risque induit par les APs et APEs dissous. Par ailleurs, le dosage de ces contaminants chez le copépode E. affinis a permis de mettre en évidence un transfert important de ces substances vers le compartiment biologique. Parmi les cinq composés analysés, le 4-NP (251-2477 ng.g-1) et le NP2EO (2890-6013 ng.g-1) ont été détectés dans tous les échantillons analysés (Tableau 3.2). Peu de données sont disponibles dans la littérature concernant la bioaccumulation des APs et APEs dans des matrices naturelles, en particulier chez les invertébrés. Toutefois, Verslycke et al. (2005) ont rapporté des teneurs en NP2EO comprises entre 220 et 981 ng.g-1 chez des mysidacés. Tableau 3.2 : Variations de la concentration totale et des concentrations individuelles en alkylphénols et en alkylphénols polyéthoxylés chez E. affinis (ng.g-1). n indique le nombre d’analyses effectuées lors de chaque campagne (le NP1EC et le NP1EO n’ont jamais été détectés). Les teneurs en APs/APEs mesurées dans les copépodes de l’estuaire de Seine sont très nettement supérieures à celles mentionnées dans la littérature pour d’autres espèces de crustacés (Ferrara et al., 2005). Si l’on considère les concentrations élevées en APs/APEs mesurées à la fois chez E. affinis et dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine, des perturbations physiologiques peuvent apparaître chez les copépodes et notamment des 127 Chapitre 3 : Synthèse des travaux modifications de la synthèse de vitelline comme décrit par Ghekiere et al. (2006) chez Neomysis integer. De plus, ces fortes concentrations en APs/APEs accumulés par E. affinis peuvent avoir des effets délétères sur leurs prédateurs. Des poissons intersexués ont été échantillonnés en baie de Seine (Minier et al., 2000). Les fortes concentrations en APs/APEs dans la colonne d’eau et chez les copépodes de l’estuaire de Seine pourraient constituer une hypothèse expliquant l’apparition de ces perturbations chez les poissons. I.3. Variations saisonnières de la concentration en triazines et carbamates en estuaire de Seine La présence de triazines et de carbamates dans l’estuaire de Seine a également été recherchée en estuaire de Seine. Les résultats de cette étude sont présentés dans la Figure 3.7. Figure 3.7 : Variations saisonnières de la concentration en atrazine et simazine et de leurs métabolites principaux en estuaire de Seine (phase dissoute). De faibles concentrations en atrazine (de 23 ± 1 ng.L-1 à 65 ± 0 ng.L-1) et en simazine (4 ± 2 ng.L-1 à 21 ± 7 ng.L-1) ont été mesurées en estuaire de Seine au cours de ce suivi. Pour ces molécules, les résultats obtenus sont cohérents avec les concentrations relevées en estuaire de Seine par Tronczynski et al. (1999) qui ont montré une diminution progressive de la concentration en atrazine au niveau de Poses entre 1992 et 1998. Une légère augmentation de l’atrazine a toutefois été détectée en juillet 2003 (période d’épandage). De plus, le calcul du ratio de la concentration en déséthylatrazine et en atrazine (DAR) a été proposé comme un indice géochimique des apports récents en atrazine dans les eaux continentales. Ainsi un 128 Chapitre 3 : Synthèse des travaux rapport DAR inférieur à 1 (la concentration en atrazine est supérieure à la concentration en déséthylatrazine) est caractéristique d’apports récents en atrazine. Les résultats présentés en Figure 3.8 confirment de légers apports en atrazine dans l’estuaire entre avril et juillet 2003 puisque le rapport DAR est inférieur à 1 pendant cette période. Figure 3.8 : Variations saisonnières du rapport déséthylatrazine/atrazine En revanche, très peu d’insecticides de la classe des carbamates ont été détectés dans l’estuaire, probablement à cause de la stratégie d’échantillonnage trop espacée. Les résultats obtenus au cours de cette étude montrent une faible contamination de l’estuaire de Seine en triazines et en carbamates indiquant une amélioration de la situation pour ces classes de contaminants. Ces résultats soulignent également l’efficacité des mesures prises par les pouvoirs publiques visant à réduire les émissions de certains pesticides dans l’environnement (interdiction de l’atrazine pour les usages agricoles en 1997 et pour les usages non agricoles en septembre 2003, interdiction de l’utilisation de la simazine depuis octobre 2003). II. Effets des variations des paramètres physico-chimiques sur la biodisponibilité des contaminants organiques et sur l’expression de deux biomarqueurs enzymatiques : Au cours de la première partie de l’étude in situ, des variations saisonnières de la concentration en PCB et en HAP ont été observées dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine, en particulier dans le compartiment particulaire. Cette étude a montré que ces variations étaient essentiellement dues à des facteurs climatiques et hydrodynamiques. De 129 Chapitre 3 : Synthèse des travaux plus, des variations saisonnières de la teneur en PCB et en HAP ont également été observées chez E. affinis. Les niveaux de concentration en PCB et en HAP dans la phase dissoute, dans la phase particulaire et chez E. affinis ont par la suite été étudiés à une échelle de temps plus réduite, pendant un cycle de marée, pour observer les effets de ce processus hydrodynamique sur la biodisponibilité de ces contaminants et sur leur toxicité pour E. affinis (publication n° 3). En parallèle, des expériences ont été menées en laboratoire pour déterminer les effets des variations de paramètres physico-chimiques (salinité, température) sur deux activités enzymatiques (AChE et GST) chez E. affinis (publication n° 4). Ces expériences ont été réalisées pour définir l’influence de ces facteurs abiotiques in situ (variation de salinité pendant le cycle de marée, variation de température pendant les saisons), en comparaison avec les effets des contaminants, sur les variations des activités AChE et GST chez E. affinis. Ces études constituent la première étape d’une démarche normative pour utiliser les activités AChE et GST chez E. affinis en tant que biomarqueurs d’exposition à des stress chimiques. II.1. Variations de la biodisponibilité et de la toxicité des PCB et des HAP pendant un cycle de marée (publication n°3) Les concentrations en PCB et HAP ont été déterminées dans la phase dissoute, la phase particulaire et chez E. affinis au cours de la mission en point fixe SAZOOTOX de mai 2004 (au niveau du pont de Normandie), pendant un cycle de marée. Des échantillons d’eau et de copépodes ont été prélevés en surface et en profondeur en fonction des variations de salinité observées (Tableau 3.3). Les niveaux de contaminations mesurés dans les différents compartiments analysés sont présentés dans les Tableaux 3.4 et 3.5. Les résultats obtenus montrent de faibles variations en PCB dissous, aussi bien en surface qu’en profondeur, au cours du cycle de marée avec toutefois des concentrations toujours plus élevées en surface. Les concentrations en PCB dissous sont maximales quand la salinité est la plus faible et inversement, les teneurs en PCB dissous les plus faibles ont été observées quand la salinité était maximale. De plus, les plus fortes concentrations en PCB dissous en surface et en profondeur, ont été mesurées quand la charge particulaire de l’eau était maximale ce qui suggère des échanges entre la phase dissoute et la phase particulaire lors de la remise en suspension des particules sédimentées. 130 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Tableau 3.3 : Paramètres physico-chimiques mesurés lors de chaque prélèvement pendant le cycle de marée (Fcop: fraction de carbone organique particulaire, COD: carbone organique dissout). Dans la phase particulaire, de faibles variations de la contamination en PCB ont été observées au cours du cycle de marée, aussi bien en surface qu’en profondeur. Tableau 3.4 : Distribution des différents congénères de PCB et HAP dans la phase dissoute et dans les MES (poids sec) de l’estuaire de Seine pendant un cycle de marée. Les mesures ont été effectuées en surface et en profondeur. 131 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Comme pour les PCB, de faibles variations de la teneur en HAP dissous sont observées pendant le cycle de marée, aussi bien en surface qu’en profondeur. La phase dissoute prélevée en surface présentent néanmoins des niveaux de contamination en HAP plus importants que celle du fond, particulièrement pour les composés de faibles poids moléculaire tel que le naphtalène ce qui peut suggérer une source de contamination de l’estuaire de Seine par des apports atmosphériques. De plus, comme pour les PCB dissous, une augmentation de la concentration en HAP dissous a été observée quand la salinité diminuait ce qui est cohérent avec les expériences réalisées par Means (1995) et Tremblay et al. (2005). Tableau 3.5 : Distribution des PCB et des HAP dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine et chez E. affinis pendant un cycle de marée. (nm: non mesuré, nd: non déterminé). Les mesures ont été effectuées en surface et en profondeur. Une augmentation de la teneur en HAP particulaires a été observée quand la salinité de l’eau diminuait et quand la vitesse des courants était maximale aussi bien en surface qu’en profondeur. Les profils de distribution des différents congénères de HAP ne présentent pas de 132 Chapitre 3 : Synthèse des travaux variations au cours du cycle de marée et sont similaires pour les échantillons prélevés en surface et ceux prélevés en profondeur. Les résultats présentés dans le Tableau 3.5 indiquent une différence de contamination dans la colonne d’eau avec des eaux brutes (phase dissoute + phase particulaire) plus contaminées en PCB et HAP en profondeur qu’en surface. La colonne d’eau de l’estuaire de Seine est dix fois plus contaminée en HAP qu’en PCB, aussi bien en surface qu’en profondeur. Par ailleurs, une nette augmentation de la contamination de la colonne d’eau (phase dissoute + phase particulaire) en PCB et en HAP a été observée au cours du cycle de marée, aussi bien en surface qu’en profondeur. Ces augmentations ont été mesurées pendant la période de la marée où la vitesse du courant était maximale. Ainsi, lorsque la vitesse du courant a augmenté, une augmentation importante de la charge particulaire a été observée dans la colonne d’eau, notamment en profondeur. Ces variations de la charge particulaire de l’estuaire induites par la remobilisation des sédiments sont essentiellement contrôlées par la vitesse des courants. Des résultats similaires ont été rapportés dans d’autres estuaires par différents auteurs (Sandford et al., 1991; Ko et al., 2003). En surface, la contamination en PCB a augmenté d’un facteur 2 et la contamination en HAP d’un facteur 5. En profondeur, des augmentations d’un facteur 5 et d’un facteur 10 ont respectivement été calculées pour les PCB et les HAP. De plus, les profils de distribution des congénères de PCB ont présentés des variations au cours du cycle de marée. Ainsi, pendant les périodes où le courant était maximum, une augmentation des hexa- et des heptachlorobiphényles et une diminution des des tétrachlorobiphényles ont été observées dans les eaux brutes (phase dissoute + phase particulaire) prélevées en profondeur. Ces différences de profils de contamination par les PCB peuvent indiquer une source de contamination de la colonne de l’estuaire liée à la remise en suspension de sédiments. En surface, les profils de distribution des différents congénères sont restés constants pendant tout le cycle de marée. De même, les profils de distribution des différents congénères de HAP sont restés constants pendant tout le cycle, aussi bien en surface qu’en profondeur. Les copépodes prélevés en surface et ceux prélevés en profondeur ne présentaient pas des niveaux de contamination différents en PCB au cours du cycle de marée, excepté lors du premier prélèvement pour lequel les copépodes prélevés en surface étaient moins contaminés. Des niveaux de contamination en PCB constants ont par ailleurs été mesurés pendant tout le cycle, aussi bien chez les copépodes prélevés en surface que pour ceux prélevés en profondeur. En opposition, des variations de la contamination en HAP ont été détectées chez 133 Chapitre 3 : Synthèse des travaux les copépodes pendant le cycle de marée, notamment pour ceux prélevés en profondeur. Cependant, aucune relation n’a pu être établie entre les variations de concentrations en HAP chez E. affinis et les concentrations de ces contaminants dans la colonne d’eau. Deux explications peuvent être envisagées : - la durée de temps très faible entre chaque prélèvement qui ne permet pas forcément d’observer les processus de transferts de contaminants (accumulation /élimination) entre la colonne d’eau et les copépodes - l’échantillonnage pendant la marée qui peut mettre en jeu différentes populations de copépodes qui ne sont pas exposées à des concentrations identiques en contaminants. Pour observer les risques induits par les variations de la biodisponibilité des HAP et des PCB dans la colonne d’eau de l’estuaire de Seine sur la biocénose, des biomarqueurs d’exposition, l’AChE et la GST ont été mesurés chez E. affinis (Figure 3.9). Une analyse statistique des résultats obtenus (Kruskal-Wallis) a montré des différences significatives dans les niveaux d’expression de ces deux biomarqueurs au cours du cycle de marée. L’activité AChE la plus élevée a été mesurée lors du deuxième prélèvement chez des copépodes prélevés en surface comme en profondeur. Alors que des niveaux d’activités AChE plus faibles ont été mesurés lors des autres prélèvements. Figure 3.9 : Variations des activités AChE (a) et GST (b) (n=4) chez des copépodes prélevés en surface et près du fond pendant un cycle de marée (1, 2, 3, 4 = copépodes prélevés près du fond entre 10:15 et 18:05; 5, 6, 7, 8 = copépodes prélevés en surface entre 10:15 et 18:05). Les cercles noirs indiquent les différences significatives (p<0,05). Ces variations d’activité AChE peuvent être dues soit à des adaptations physiologiques en réponse aux variations de la salinité, soit à la contamination de la colonne d’eau par des 134 Chapitre 3 : Synthèse des travaux inhibiteurs de l’activité AChE. En effet, les niveaux d’activité AChE les plus importants ont été observés quand les concentrations en PCB et en HAP dans la colonne d’eau étaient les plus faibles. De plus, les activités AChE mesurées chez les copépodes prélevés en surface étaient toujours significativement supérieures à celles des copépodes prélevés en profondeur (en moyenne de 31%). La différence maximale d’activité AChE entre les copépodes prélevés en profondeur et ceux prélevés en surface a été observée lors du dernier prélèvement, lorsque la concentration en HAP et PCB dans la colonne d’eau était maximale. L’augmentation de la concentration en HAP et en PCB (voir d’autres contaminants) observée lors de la remise en suspension du sédiment peut être une explication plausible de l’inhibition de l’activité AChE chez ces copépodes, en particulier pour ceux prélevés en profondeur. En effet, bien que l’inhibition de l’activité AChE soit généralement imputée à la présence d’organophosphates et de carbamates (Bocquené et al., 1997; Forget et al., 2003) de nombreuses autres études ont montré que cette activité enzymatique pouvait également être inhibée par d’autres contaminants (Payne et al., 1996; Guilhermino et al., 1998). L’activité GST a également été analysée au cours du cycle de marée chez les copépodes prélevés en surface et en profondeur. Quelques variations ont été observées excepté pour le dernier prélèvement pour lequel aussi bien les copépodes prélevés en profondeur que ceux prélevés en surface présentaient des niveaux croissants d’activité GST (respectivement +80% et plus 40%). L’activité GST est impliquée dans les mécanismes de détoxication qui sont induits par des contaminants tels que les PCB et les HAP. De plus, les niveaux les plus élevés d’activité GST chez les copépodes prélevés en surface et en profondeur ont été mesurés quand les concentrations en HAP et en PCB dans la colonne d’eau étaient maximales. Ces résultats sont en accords avec des études précédentes qui ont montré une induction de l’activité GST chez Perna viridis et chez Mytilus edulis après une exposition à des HAP (Cheung et al., 2002; Gowland et al., 2002). II.2. Effets des variations de température et de la salinité sur l’expression des activités acétylcholinestérase et glutathion-S-transférase chez E. affinis (publication n°4). Deux biomarqueurs enzymatiques, les activités AChE et GST, ont été développés chez E. affinis dans le cadre du suivi in situ de la qualité chimique des eaux estuariennes de l’estuaire de Seine. Lors des mesures effectuées pendant le cycle de marée, des variations de ces activités ont été détectées chez E. affinis. Les observations faites pendant cette étude in 135 Chapitre 3 : Synthèse des travaux situ nous ont conduit à réfléchir d’une part aux effets possibles des facteurs abiotiques (température, salinité) et d’autre part aux effets de la biodisponibilité des contaminants dans la colonne d’eau sur les activités AChE et GST chez E. affinis. Dans le but de déterminer dans quelle mesure la variabilité naturelle des facteurs abiotiques pouvaient moduler les niveaux des activités AChE et GST chez E. affinis, ces copépodes ont été exposés au laboratoire en milieu contrôlé à différentes salinités, à différentes températures, et ont été soumis à un cycle de marée expérimental. Tableau 3.6 : Variations des activités AChE et GST (moyenne ± écart-type, n = 8: i.e. 2 réplicats expérimentaux et 4 mesures enzymatiques/pool d’échantillon) chez E. affinis pendant un cycle de marée expérimental. Les différences significatives entre les différentes expositions (p<0.05) sont indiquées par des lettres (a, b, c, d, e, f et g qui représentent respectivement des salinités de 2,5, 0, 5, 10, 15, 20 et 25 psu). La première expérience a consisté à exposer un pool de copépodes à une gamme de salinité (de 0 à 25 psu) dans une durée de temps équivalente à celle d’un cycle de marée (6 h). Des variations significatives à la fois de l’activité AChE et de l’activité GST ont été observées après ces expositions (Tableau 3.6). Ces expériences ont permis d’observer un optimum de salinité pour ces deux activités compris entre 5 et 10 psu. Ces observations amènent à conclure que ce copépode est mieux adapté aux faibles salinités. Aucune étude de ce genre n’ayant été réalisée jusqu’à présent, aucune comparaison ne peut être réalisée avec une autre espèce estuarienne. On peut toutefois noter que ces résultats sont cohérents avec les données de répartition géographique présentées par Mouny et Dauvin (2002) pour cette espèce qui ont montré que les plus fortes densités d’E. affinis étaient observées dans la zone oligohaline de l’estuaire de Seine. 136 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Les effets d’expositions à plus long terme de ces copépodes à différentes salinités et à différentes températures ont ensuite été étudiés. Eurytemora affinis a donc été exposé pendant 72 heures à six milieux différents, chacun ajusté à une salinité différente (eau minérale ajustée à la salinité appropriée avec du sel de mer artificiel). Puis les copépodes ont été exposés au cours d’une autre expérience à quatre températures différentes pendant 18 heures (milieux contenant une eau minérale ajustée à 15 psu et placés dans quatre incubateurs réglés à différentes températures). Les données obtenues après ces deux séries d’expériences montrent que l’activité AChE de ces copépodes augmente une fois que les copépodes sont placés dans l’eau minérale. A contrario, l’activité GST de ces copépodes diminue une fois que les copépodes sont placés dans l’eau minérale. Ces résultats suggèrent la présence d’un ou plusieurs facteurs (naturel ou chimique) dans l’estuaire de Seine pouvant soit altérer l’activité AChE soit augmenter l’activité GST chez E. affinis. Des résultats similaires ont été rapportés chez Crangon crangon après leur transfert du milieu naturel vers les conditions contrôlées du laboratoire (Menezes et al., 2006). Figure 3.10 : Variations de l’activité AChE chez E. affinis après exposition à différentes salinités (de 0 à 25 psu) (Moyennes ± écart-type, n = 8: i.e. 2 réplicats expérimentaux et 4 mesures enzymatiques/pool d’échantillon). Les différences significatives entre deux temps d’exposition (p<0,05) sont indiquées par des lettres (a, b, c, d, e et f qui représentent respectivement 0, 1, 2, 4, 18 et 72 heures d’exposition). 137 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Des effets significatifs de la salinité ont été observés sur l’activité AChE chez E. affinis après les expositions aux différentes salinités (Figure 3.10). Des niveaux croissants d’activité AChE ont pu être observés et les augmentations les plus importantes ont été mesurées pour des expositions à 10 psu. Ces résultats suggèrent, comme pour le cycle de marée expérimental, une salinité optimale à 10 psu pour l’activité AChE chez E. affinis. Des études ont montré les fortes capacités de E. affinis à osmoréguler (Roddie et al., 1984; Kimmel et Bradley, 2001). De plus, en dehors de l’optimum de salinité, une augmentation de la dépense énergétique de l’organisme allouée à osmoréguler peut être observée, au détriment de l’énergie consacrée à l’activité AChE. Gylleberg et Lundqvist (1979) ont rapporté une augmentation de la fréquence respiratoire chez plusieurs espèces de copépodes en dehors de leur optimum de salinité et ont associé cette augmentation à l’accroissement de la demande énergétique pour leur osmorégulation. Figure 3.11 : Variations de l’activité GST chez E. affinis après exposition à différentes salinités (de 0 à 25 psu) (Moyennes ± écart-type, n = 4 mesures enzymatiques/pool d’échantillon). Les différences significatives entre deux temps d’exposition (p<0,05) sont indiquées par des lettres (a, b, c, d, e et f qui représentent respectivement 0, 1, 2, 4, 18 et 72 heures d’exposition). Des effets significatifs de la salinité ont également été observés sur l’activité GST chez E. affinis après exposition aux différentes salinités (Figure 3.11). Des niveaux décroissants de cette activité enzymatique ont été mesurés pour toutes les conditions d’exposition. La diminution la plus linéaire de l’activité GST a toutefois été mesurée pour 138 Chapitre 3 : Synthèse des travaux l’exposition à 15 psu. Pour les expositions à des salinités éloignées de l’optimum, une variabilité plus importante de cette activité a été observée. Les effets de la salinité sur l’activité GST sont malgré tout moins important que ceux observés sur l’activité AChE. Les effets du second paramètre naturel étudié, la température, sur les variations des activités AChE et GST chez E. affinis sont présentés dans les Figure 3.12 et 3.13. La température est un facteur qui présente de légères variations lors d’un cycle de marée. Par contre, ce facteur est très variable à l’échelle des saisons. L’étude expérimentale des effets de ce facteur sur les activités AChE et GST est donc importante, surtout pour l’utilisation de ces biomarqueurs dans des programmes de biomonitoring sur plusieurs saisons. Figure 3.12 : Variations de l’activité AChE chez E. affinis après exposition à différentes températures pendant 18 heures (4, 11, 18 et 25°C) (Moyennes ± écart-type, n = 8: i.e. 2 réplicats expérimentaux et 4 mesures enzymatiques/pool d’échantillon). Les différences significatives entre deux temps d’exposition (p<0,05) sont indiquées par des lettres (a, b, c, d et e qui représentent respectivement 0, 1, 2, 4 et 18 heures d’exposition). A ce jour, très peu d’études ont été menées pour mesurer les effets de la température sur l’expression des biomarqueurs biochimiques chez des invertébrés (Scaps et Borot, 2000; Pfeifer et al., 2005; Menezes et al., 2006). Il est toutefois admis que l’augmentation de la 139 Chapitre 3 : Synthèse des travaux température induit une augmentation de l’activité AChE. Les résultats présentés dans la Figure 3.12 indiquent des effets significatifs de la température sur l’activité AChE chez E. affinis. L’activité AChE maximale a été mesurée chez E. affinis pour l’exposition à 11°C. Pour les copépodes exposés aux autres températures, un choc thermique été observé après une heure d’exposition accompagné d’une diminution de l’activité AChE. L’hypothèse d’un court temps d’adaptation d’une heure à la variation de la température peut être supposée. De plus, Gyllenberg et Lundqvist (1979) et Pagano et Gaudy (1986) ont rapporté une réduction du métabolisme chez différentes espèces de copépodes estuariens, pour des températures éloignées de leur optimum thermique pour limiter les dépenses énergétiques. Figure 3.13 : Variations de l’activité GST chez E. affinis après exposition à différentes températures (4, 11, 18 et 25°C) (Moyennes ± écart-type, n = 8: i.e. 2 réplicats expérimentaux et 4 mesures enzymatiques/pool d’échantillon). Les différences significatives entre deux temps d’exposition (p<0,05) sont indiquées par des lettres (a, b, c, d et e qui représentent respectivement 0, 1, 2, 4 et 18 heures d’exposition). Les effets de la température sur l’activité GST sont présentés dans la Figure 3.13. Ces résultats montrent que la température induit des effets plus faibles sur l’activité GST en 140 Chapitre 3 : Synthèse des travaux comparaison avec ceux observés sur l’activité AChE. Une induction significative de l’activité GST a toutefois été observée après une et deux heures d’exposition à 4°C. Des résultats similaires ont été observés in situ chez Perna viridis (Lau et al., 2004). Les auteurs ont fait l’hypothèse que cette augmentation de l’activité GST serait due à un effet de concentration lié à la diminution du niveau en protéines totales pendant les saisons froides. Power et Sheehan (1996) ont également rapporté des variations de l’activité GST chez la moule bleue en relation avec les variations saisonnières de température. Cette étude a permis d’identifier les effets de facteurs naturels (température, salinité) sur les activités AChE et GST chez E. affinis et constitue la première étape permettant d’utiliser ces biomarqueurs pour identifier la présence et les effets des contaminants chimiques dans les estuaires. III. Etudes expérimentales pour évaluer la capacité de E. affinis à bioconcentrer et à éliminer des contaminants organiques. Compte tenu des niveaux de concentrations élevés en contaminants organiques mesurés chez E. affinis au cours du suivi in situ, des expériences d’exposition en milieu contrôlé ont été réalisées au laboratoire dans le but d’identifier les mécanismes impliqués dans ces transferts. Un dispositif expérimental a été développé à cet effet pour exposer les copépodes à des contaminants organiques en flux continu et à des concentrations réalistes du point de vue environnemental. Les copépodes utilisés pour ces expériences ont été prélevés en estuaire de Seine, pendant les périodes les moins contaminées de l’année, puis ramenés au laboratoire où ils ont été décontaminés durant trois jours. Puis ces copépodes ont été exposés aux différents contaminants sur une durée de quatre jours. Des facteurs de bioconcentration expérimentaux ont ainsi pu être calculés pour tous les composés auxquels ces copépodes ont été exposés. Ces expériences ont également permis de mettre en évidence des capacités importantes de ces copépodes à éliminer un grand nombre de contaminants. Ces expériences ont fait l’objet de deux publications (publications n°5 et 6). III.1. Transferts de contaminants hydrophobes de la phase dissoute vers E. affinis (publication n° 5) La première série d’expériences a conduit à exposer des copépodes, dans deux milieux distincts, à un mélange de PCB (PCB 52, 101, 87, 118, 153, 138 et 180) puis à un mélange de 141 Chapitre 3 : Synthèse des travaux HAP (phénanthrène, pyrène, chrysène, benzo[b]fluoranthène/benzo[k]fluoranthène et benzo[a]pyrène) à des concentrations respectives en phase dissoute de 300 ng.L-1 et de 500 ng.L-1. Des tests préalables ont été réalisés pour déterminer les conditions nécessaires pour saturer les milieux d’exposition par ces contaminants. Après l’exposition au mélange de PCB, les concentrations en PCB mesurées chez les copépodes exposés étaient dix fois supérieures à celles mesurées chez les copépodes non exposés. Un facteur de bioconcentration expérimental élevé (28 200) a été calculé pour la somme des PCB chez les copépodes exposés. De même, des concentrations importantes en HAP ont été mesurées chez les copépodes exposés au mélange de HAP, en comparaison avec les copépodes non exposés (Figure 3.14). Ces résultats indiquent une capacité importante de E. affinis à bioconcentrer les contaminants organiques hydrophobes et plus particulièrement les PCB, y compris pour des expositions à de faibles concentrations. En considérant les conditions d’exposition et les teneurs en PCB et en HAP mesurées chez les copépodes exposés, les expériences ont mis en évidence chez E. affinis des facteurs de bioconcentration pour la somme des PCB 25 fois supérieurs à ceux mesurés pour la somme des HAP. Les différents niveaux d’accumulation observés chez E. affinis entre les PCB et les HAP peuvent être expliqués par une métabolisation plus efficace des HAP qui a été rapportée pour de nombreux organismes (Harris et al., 1977; Leversee et al., 1982). Plusieurs auteurs ont mentionné l’accumulation de contaminants organiques hydrophobes par des crustacés. Harris et al. (1977) ont observé expérimentalement des transferts importants des HAP en phase dissoute vers la même espèce de copépode. Des études in situ ont également montré que des copépodes pouvaient accumuler des quantités importantes de HAP dans des écosystèmes où la concentration en HAP en phase dissoute et en phase particulaire était inférieure aux limites de détection (Carls et al., 2006). Des études expérimentales ont rapporté les transferts importants de PCB en phase dissoute vers des copépodes (Wyman et O’Connor, 1980; Wirth et al., 1994; Magnusson et al., 2006). De plus, Landrum et al. (2003) et Wang et Wang (2005) ont mentionné une accumulation importante de DDT et de HAP chez des copépodes et des amphipodes exposés à des eaux contaminées. 142 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Figure 3.14 : Bioconcentration des PCB (a.1) et des HAP (b.1) chez Eurytemora affinis après exposition à des eaux contaminées pendant 86 heures (moyennes ± écart-type, n=3). L’élimination de chaque PCB (a.2) et de chaque HAP (b.2) chez les copépodes non exposés (témoins) est présentée depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences (moyennes ± écart-type, n=3). Les profils de distribution des PCB (c.1) et des HAP (c.2) après 86 heures d’exposition sont comparés à ceux des copépodes non exposés et à ceux de l’eau à la fin de l’expérience. Les profils de distribution des différents congénères de PCB dans les milieux d’exposition et chez les copépodes indiquent une accumulation sélective des PCB avec un 143 Chapitre 3 : Synthèse des travaux enrichissement des copépodes exposés au mélange, en PCB de haut poids moléculaire (Figure 3.15). Figure 3.15 : Evolution des profils de distribution des PCB (a) et des HAP (b) chez les copépodes non exposés et chez les copépodes exposés depuis leur prélèvement dans l’estuaire de Seine jusqu’à la fin des expériences en comparaison avec les profils de distribution de ces contaminants dans le milieu d’exposition (phase dissoute). Ces résultats suggèrent que les PCB de haut poids moléculaire (PCB 180) sont préférentiellement bioconcentrés par E. affinis comparés aux PCB de plus faible poids moléculaire. Cette hypothèse est confirmée par la forte corrélation obtenue entre les facteurs de bioconcentration de chaque congénère de PCB et leur log Kow respectif (Figure 3.16 a). Par ailleurs, des concentrations en PCB 118 supérieures à ce que le log Kow de ce composé pouvait suggérer ont été mesurées chez les copépodes exposés. Figure 3.16 : Expression du facteur d’accumulation de chaque PCB (a) et de chaque HAP (b) chez les copépodes exposés en fonction du log Kow de chaque composé. 144 Chapitre 3 : Synthèse des travaux La structure chimique du PCB 118, qui est un PCB coplanaire mono ortho-substitué, pourrait expliquer les concentrations élevées mesurées chez les copépodes exposés. Willman et al. (1999) ont en effet rapporté que les PCB coplanaires s’accumulaient plus chez le plancton que leurs homologues non coplanaires. Des profils de distribution différents ont été observés pour les HAP dans les milieux d’exposition (phase dissoute) et chez les copépodes exposés. Ces différences suggèrent, comme pour les PCB, une accumulation sélective des HAP chez E. affinis. En effet, les HAP de haut poids moléculaire (BbF/BkF; BaP) semblent être préférentiellement accumulés par ce copépode. Ces observations sont confirmées par la forte corrélation obtenue entre les facteurs de bioconcentration de chaque HAP et leur log Kow respectif (Figure 3.16 b). Ces résultats sont en accord avec les travaux de Woods et al. (1997) qui ont montré que des larves de chironomes exposées à des sédiments contaminés par des HAP accumulaient principalement les HAP de haut poids moléculaire. Des concentrations en PCB et HAP non négligeables ont été détectées chez les copépodes prélevés en estuaire de Seine. Le transfert de ces copépodes au laboratoire dans un milieu non contaminé a également permis de mesurer les capacités de ces organismes (E. affinis), à éliminer les contaminants organiques qu’ils avaient accumulés en estuaire de Seine. Après les trois premiers jours de décontamination, les copépodes ont éliminés 18 % des HAP initialement présents. Après une semaine entière de décontamination, la concentration en HAP a chuté de 90 %. Ces résultats indiquent que ces copépodes (E. affinis) sont capables d’éliminer rapidement les HAP accumulés quand ils sont placés en milieu non contaminé. De plus, les HAP de faible poids moléculaire sont préférentiellement et plus rapidement éliminés que les HAP de haut poids moléculaire. Ces résultats sont cohérents avec les données publiées par Harris et al. (1977) qui ont rapporté la capacité de plusieurs espèces de copépodes à biotransformer rapidement des HAP. De faibles variations des concentrations en PCB ont été observées chez les copépodes non exposés. Durant les trois premiers jours, quand les copépodes ont été nourris, une légère diminution des PCB de faible poids moléculaire a été observée. Ces résultats sont en accord avec ceux rapportés par Goerke et Weber (2001) qui ont mentionné une élimination sélective des PCB avec une capacité importante de transformation oxydative des PCB possédant moins de 6 substitutions chlorées chez des crustacés décapodes. Les trois jours suivants, lorsque les copépodes n’ont plus été nourris, une légère augmentation de la concentration en PCB a été observée chez E. affinis. Des observations similaires ont été faites par McManus et al. (1983) 145 Chapitre 3 : Synthèse des travaux qui ont observés que des copépodes nourris éliminaient plus rapidement les PCB accumulés via les fécès que les copépodes non nourris. Ces expériences au laboratoire ont permis de confirmer les fortes capacités de E. affinis à bioconcentrer des contaminants organiques hydrophobes tels que les PCB et les HAP. De plus, ce copépode est également capable, lorsqu’il est placé dans un milieu non contaminé, d’éliminer rapidement les HAP qu’il avait accumulé dans l’estuaire de Seine. III.2. Transferts de contaminants de type perturbateur endocrinien de la phase dissoute vers E. affinis (publication n°6) Lors de la deuxième série d’expériences, les copépodes ont été exposés dans deux milieux distincts, à un mélange d’alkylphénols (4-NP/NP1EC) et à une hormone stéroïdienne de synthèse, le 17α-éthynyloestradiol (EE2). Les concentrations d’exposition au mélange d’alkylphénols et à EE2 ont été respectivement de 1000 ng.L-1 et de 10 ng.L-1 en phase dissoute. Ces deux classes de polluants font partie des molécules suspectées de pouvoir perturber les fonctions endocrines des organismes aquatiques. Comme pour la première série d’expérience, des tests préalables ont été réalisés pour déterminer les conditions nécessaires pour saturer les milieux d’exposition par ces contaminants. A la fin de l’expérience, la concentration totale en alkylphénols mesurée chez les copépodes exposés était quatre fois supérieure à celle mesurée chez les copépodes non exposés (Figure 3.17 a). L’analyse des profils de distribution des différents composés chez les copépodes exposés montrent une bioconcentration importante du NP1EC après 86 heures d’exposition (facteur de bioconcentration de 3020). Les données de la littérature concernant les possibles transferts des alkylphénols et des alkylphénols polyéthoxylés de la phase dissoute vers les invertébrés aquatiques et plus particulièrement vers les crustacés sont rares. La plupart des études ont été réalisées sur des poissons. De plus, bien que le NP1EC constitue l’un des alkylphénol polyéthoxylé le plus fréquemment détecté dans les milieux aquatiques, aucune étude à ce jour n’a été menée pour estimer son transfert vers le zooplancton. A notre connaissance, seulement une étude a fait référence à des niveaux de contamination en NP1EC chez des mysidacés prélevés dans l’estuaire de l’Escaut, mais ces organismes présentaient des concentrations inférieures aux limites de détection (Verslycke et al., 2005). Pour le 4-NP, quelques données sont disponibles pour plusieurs espèces. Ainsi, des facteurs de bioconcentration de 1,4 à 2700 ont été rapportés pour les moules (McLeese et al., 1980; 146 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Ekelund et al., 1990). Des facteurs de bioconcentration compris entre 90 et 110 ont été observés chez les crevettes (Ekelund et al., 1990). Ces facteurs de bioconcentration pour le 4NP sont proches de ceux calculés chez E. affinis lors de notre étude (324) et également proche de ceux observés classiquement chez les poissons (Brooke, 1993). Figure 3.17 : Bioconcentration des alkylphénols (a) chez Eurytemora affinis après exposition à des eaux contaminées pendant 86 heures (moyennes ± écart-type, n=3). L’élimination du 4-NP et du NP1EC (b) chez les copépodes non exposés (témoins) est présentée depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences (moyennes ± écart-type, n=3). Les concentrations en 4-NP et en NP1EC (c) après 86 heures d’exposition sont comparées à celles des copépodes non exposés et à celles de l’eau à la fin de l’expérience. 147 Chapitre 3 : Synthèse des travaux L’analyse de l’évolution de la concentration en NP1EC au cours de l’expérience chez les copépodes non exposés montre une élimination progressive de ce composé. Après trois jours en milieu non contaminé 54 % du NP1EC a été éliminé, puis 99 % après une semaine de décontamination. En revanche, la concentration en 4-NP a augmenté progressivement chez les copépodes non exposés pendant cette même période (Figure 3.17b). Figure 3.18 : Expression de la concentration en 4-NP mesurée chez les copépodes non exposés depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences (moyennes ± écart-type, n=3) en fonction de la concentration en NP1EC chez ces mêmes organismes. De plus, la diminution de la concentration en NP1EC et l’augmentation de la concentration en 4-NP chez les copépodes non exposés sont linéairement corrélées (r2= 0,989) ce qui suppose une élimination totale du NP1EC avec formation de 4-NP (Figure 3.18). Ce type de réaction n’a jusqu’à présent été observé que dans des conditions anaérobie. Figure 3.19 : Bioconcentration et élimination de l’éthynyloestradiol respectivement chez les copépodes exposés et chez les non exposés depuis leur prélèvement dans le milieu jusqu’à la fin des expériences (moyennes ± écart-type, n=3). 148 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Ces expériences d’exposition ont également montré une accumulation du 17αéthynyloestradiol chez les copépodes exposés à ce composé (Figure 3.19). Une étude similaire a montré une accumulation rapide d’oestrone chez des daphnies exposées à des eaux contaminées par ce composé (Gomes et al., 2004). Labadie et Budzinski (2006) ont également rapportés des niveaux croissant d’éthynyloestradiol chez des turbots (mâles et femelles) après 15 jours d’exposition à des eaux contaminées par ce composé. Ces auteurs ont par ailleurs mis en évidence des perturbations hormonales chez les mâles qui présentaient une diminution de la synthèse d’androgènes suite à ces expositions. Enfin, une accumulation importante d’EE2 a également été observée chez lumbricus variegatus exposé à des sédiments artificiellement contaminés par ce composé (Liebig et al., 2005). Chez les copépodes non exposés, une élimination rapide de l’EE2 accumulé in situ a été observée. Ainsi, après 3 jours de décontamination, la totalité de l’EE2 initialement présent dans ces copépodes a été éliminée ce qui suggère un temps de demie vie pour ce composé inférieur à 36 heures chez E. affinis. Chez l’homme, l’éthynyloestradiol peut être dééthylé pour former de l’oestradiol ou être éliminé sans transformation sous forme conjuguée (Bolt, 1979). Dans notre étude, l’oestradiol n’a jamais été détecté ce qui suggère plutôt une élimination de l’EE2 sous forme conjuguée. Des études ont ainsi montré que les mécanismes d’élimination de l’EE2 chez des poissons et des algues impliquaient une induction de l’activité GST (Larsson et al., 1999; Lai et al., 2002). Toutefois, les expériences réalisées sur E. affinis n’ont pas permis d’identifier des formes conjuguées de l’EE2, ce qui peut cependant être liée à la méthode de déconjugaison utilisée qui n’a peut être pas été efficace. Les expériences présentées dans ce paragraphe ont permis de mettre en évidence une rapide accumulation du NP1EC et d’EE2 chez E. affinis. De plus, la capacité importante de ce copépode à éliminer rapidement ces composés a également été démontrée. IV. Effets biologiques des contaminants organiques chez E. affinis et recherche de nouveaux biomarqueurs : Pour observer les stress physiologiques induits par les transferts de contaminants décrits dans le paragraphe précédent, lors des expositions en flux continu, les protéomes des copépodes exposés ont été analysés et comparés à celui des copépodes non exposés. Cette étude a permis d’identifier des processus physiologiques altérés ou activés chez E. affinis en réponse à la présence de contaminants. Les protéines mises en jeu dans ces réactions 149 Chapitre 3 : Synthèse des travaux biochimiques ont été identifiées par homologie de séquence avec les protéines des banques de données dans le but de proposer de nouveaux biomarqueurs d’exposition à des stress chimiques chez une espèce estuarienne. En parallèle, des expériences d’injection de contaminants dans le milieu des copépodes ont été réalisées afin d’étudier par des techniques cinématographiques la réponse comportementale de ces organismes consécutive à ce stress chimique. L’objectif de cette étude est de proposer de nouveaux biomarqueurs d’exposition très sensibles basés sur l’étude du comportement comme alternative aux activités enzymatiques classiquement utilisées jusqu’à présent. Ces deux approches développées dans ce paragraphe ont fait l’objet de deux publications (publications n°7 et 8). IV.1. Modification de l’expression protéique de E. affinis en réponse à des stress chimiques (publication n°7) Les profils typiques de distribution des protéines obtenus après électrophorèse bidimensionnelle (2-DE), pour des copépodes exposés et non exposés, sont présentés dans la Figure 3.20. 150 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Figure 3.20 : Profils d’expression protéique typiques sur gels 2-DE obtenus à partir de pools d’E. affinis exposés à différents contaminants organiques en flux continu. Le premier gel (A) et le second gel (B) présentent (à titre d’exemple) les profils d’expression protéique respectivement des copépodes exposés à un mélange 4 NP/NP1EC et des copépodes non exposés. Les protéines qui ont présenté des niveaux d’expression différents chez les copépodes exposés, en comparaison avec les copépodes non exposés et qui ont été identifiées par nanoLC MS/MS sont entourées d’un cercle. (les numéros des protéines entourées font référence à ceux mentionnés dans le Tableau 3.8). 151 Chapitre 3 : Synthèse des travaux L’utilisation d’un logiciel d’analyse d’image a permis de comparer les gels obtenus à partir des pools de copépodes exposés aux différents contaminants avec les gels obtenus à partir des copépodes non exposés. Cette analyse a montré que tous les contaminants auxquels E. affinis avait été exposé induisaient des modifications significatives de son protéome. Les effets les plus importants ont été observés chez les copépodes exposés au diuron et les effets les plus faibles ont été observés chez les copépodes exposés au mélange de PCB (Tableau 3.7). D’une manière générale, une tendance à la surexpression d’une majorité de protéines a été observée chez les copépodes exposés au mélange de HAP et au diuron. A contrario, une diminution des niveaux d’expression d’une majorité de protéines a été relevée chez les copépodes exposés à l’EE2 et à la carbamazépine. Enfin, des quantités équivalentes de protéines sur ou sous exprimées ont été observées chez les copépodes exposés au mélange de PCB et au mélange 4-NP/NP1EC. Tableau 3.7 : Nombre de protéines différentiellement exprimées (sur ou sous exprimées) pour chaque condition d’exposition. Deux groupes de protéines sont définis en fonction de leur niveau de sur ou sous expression chez les copépodes exposés par rapport à celui des copépodes non exposés : celles présentant un ratio de sur ou sous expression compris entre 1,2 et 4 et celles présentant un ratio de sur ou sous expression supérieur à 4. Les protéines communes à deux conditions d’exposition et qui présentent des niveaux d’expression différentiels par rapport aux témoins sont également présentées. Contaminants Nombre total de spots protéines exprimées différemment HAP 481 ± 31 105 PCB 556 ± 19 59 AP 834 ± 48 122 Diuron 775 ± 21 278 EE2 761 ± 26 118 CBZ 352 ± 32 86 sur ou sousexprimées Ratio moyen (1.2-4) Ratio moyen (4<) 90 85 5 15 15 0 29 29 0 2 20 20 0 2 52 52 0 1 70 70 0 8 254 252 2 19 7 9 11 5 24 24 0 0 0 0 1 1 vs. PAHs vs. PCBs vs. APs vs. Diuron vs. EES vs. CBZ 3 6 19 9 3 1 3 0 2 2 2 3 0 0 3 4 4 2 1 2 3 1 4 7 11 7 18 17 1 1 0 1 3 100 99 1 10 4 13 9 0 1 1 0 0 0 0 1 0 85 79 6 5 2 8 5 8 8 Parmi toutes les protéines qui présentaient des niveaux d’expression différents chez les copépodes exposés en comparaison avec les copépodes non exposés, 87 ont été soumises à une identification par homologie de séquence avec les séquences protéiques des banques de 152 Chapitre 3 : Synthèse des travaux données. Sur ces 87 protéines, 14 ont été identifiées avec une bonne homologie de séquence (Tableau 3.8). Ces protéines pour lesquelles une identification a pu être obtenue interviennent essentiellement dans trois processus cellulaires : le métabolisme énergétique, la régulation des concentrations cellulaires en Ca2+ et les réponses cellulaires à différents stress. Cinq protéines impliquées à différents niveaux dans la production d’ATP, l’aconitase (cycle de Krebs), la créatine kinase (stockage de l’ATP cellulaire), l’arginine kinase (stockage de l’ATP cellulaire), la glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase (glycolyse) et l’éthanol déshydrogénase (glycolyse), ont notamment été identifiées. Ces protéines ont essentiellement été sous exprimées après les expositions au mélange de PCB et à l’EE2. Par exemple, la sous expression de la glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase et de l’éthanol déshydrogénase, deux enzymes impliquées dans la seconde phase de la glycolyse, ainsi que la sous expression de l’aconitase impliquée dans le cycle de Krebs, peuvent indiquer un basculement des flux de carbone vers la voie des pentoses phosphate qui permet la régénération du NADPH. En effet, parmi les mécanismes cellulaires de défense contre le stress oxydant, la glutathion réductase utilise le NADPH pour convertir le glutathion oxydé en glutathion réduit. De plus, plusieurs études ont rapporté l’induction de stress oxydatifs chez des organismes aquatiques suite à des expositions aux PCB ce qui implique une induction des systèmes de lutte contre ce stress (Rodriguez-Ariza et al., 2003; Vega-López et al., 2006). Par ailleurs, d’autres protéines intervenant dans le métabolisme énergétique, l’arginine kinase et la créatine kinase ont présenté des niveaux d’expression plus faibles suite à l’exposition à l’EE2. La sousexpression de ces deux enzymes impliquées dans les mécanismes de stockage de l’ATP dans les cellules en relation avec les transferts d’énergie peut suggérer une augmentation de la demande cellulaire en énergie en réponse à un stress physiologique. Les variations d’expression de ces cinq protéines impliquées dans le métabolisme énergétique représentent donc des preuves de l’état physiologique général de ces copépodes après les expositions à de faibles concentrations en contaminants. 153 PAHs Diuron EE2 CBZ APs noyau/ cytoplasme Artemia franciscana Métabolisme énergétique mitochondrie 154 BVFFDVTADGAPVG BHVVFGZVVEG NNFEDENFALK TNGSZFFLT GSZFFLCTAK 79 77 75 55 36 71% 81% 81% 77% 60% 78% 90% 81% 100% 80% RIISMQKGGDLK BLLSMZZGGDVK 67 50% 91% YDISNK YDLSNK 44 83% 100% - ITDDPAAAK GLDLWQVK KHEQDIDCGGGYLK FYALS LTDDPAAAK GLDLWZVK BHEZNLNFAGGYVK FYALS 61 55 49 36 9 88% 87% 42% 100% 100% 100% 78% 100% Bombyx mori Stockage du calcium Réticulum endoplasmique - KIGGSSEVEVNEK RVTDALNATR EEAGDGTTTATVLAR RAAVEEGIVP KVEYQDCLVLLCQK KTLNDEMEVI VGEVSITK KAPGFGDNR KDDTLFLRGK VAVTLGPK BLGGSSEVEVNEK BVTDALNATR EEATAGTTTTSVLAR BGALEEGLVP BVEYNDALVLFSEK BTLDNDMELL VGEVVLTK BAPGFTANR BDDSZFLNGK VAVSPGPK 87 67 65 51 48 47 41 41 35 33 18 84% 90% 73% 60% 57% 40% 75% 66% 60% 75% 100% 100% 73% 80% 71% 90% 87% 77% 70% 75% Anemonia viridis Protéines de défense contre les stress cellulaires mitochondrie - - - (5) Arginine kinase - - - 0.8 - - 20 15 55 28 5 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Maintien de la structure des protéines RVFFDVTVDDAPLG RHVVFGNVVEG NKFEDENFTLK TNGSQFFIT GSQFFITTVK 0.5 - - Bombyx mori 92% 100% 83% 100% 100% 85% 100% 80% 85% 100% 100% - 0.8 noyau/ cytoplasme 80% 2.1 - Maintien de la structure des protéines 73% 76% 80% 66% 83% 50% 85% 66% 70% 71% 100% 50% (4) Cyclophilin-like protein 1.9 Danio rerio 79 72 69 57 46 43 41 39 39 36 33 33 - - mitochondrie GDNFTNHDGTGGK BHVVFGZVVE BZVESFGSZSGK FFLCTA ZLVVADCG TZWLDGK GSZFFL NAGNPTNGSZ BHGGAGC YGYK BVLPGY - (7) HSP 60 Métabolisme énergétique BVFFDVTADGAPVGR 0.7 - Chaetopterus variopedatus GGDFTNHNGTGGK KHVVFGQVVE KKVEGFGSSSGK FFICTA KIIIADCG TSWLDGK GSQFFI NAGPNTNGSQ KHTGAGC YGYK RVIPGF - 0.7 cytoplasme KVFFDLTAGGNPVGR 2.1 - 81% 80% 83% Métabolisme énergétique 69 43 37 - - 81% 80% 83% Chicken LLWVNEEDZTR WEFLW AASLYY (2) Creatine kinase (length 409) - 75% 100% localisation cellulaire LVWVNEEDHTR WEFMW AAALYY - (6) Calreticulin 100% 41% 100% Rôle physiologique 47 33 - - 72% Espèce 63 0.5 - Substitution positive BLGYSEVELVZ - 1.5 Identité BLLSMZEGGDVK SGFTL - - Recouvrement de la séquence totale (%) RLGFSEVELVQ - - Score RVISMQKGGNMK SGFTL (1) Creatine kinase (l=180) (3) Peptidylpropyl isomerase F Homologie avec les séquences des banques de données Tableau 3.8 : Résultats de l’identification des protéines (nanoLC MSMS) différentiellement PCBs Fragments peptidiques exprimées chez les copépodes exposés aux différents contaminants par homologie de Contaminants séquence avec des protéines répertoriées dans les bases de données. (N° du spot) Nom de la protéine (8) Aconitase 0.4 PAHs Diuron 3.4 EE2 2.7 CBZ APs - - (9) Glyceraldehyde3-phosphate deshydrogenase 0.78 - 1.3 - - - (10) Elongation factor 2 1.67 - - - - - - - - - - 0.78 (12) Sarcoplasmic calcium-binding protein (beta chain) - - 2.1 0.8 0.5 0.8 (13) Ethylmalonic encephalopathy 1 (ETHE1) - - - 0.8 - - 155 (14) Alcool deshydrogenase zinc-containing 0.6 - - 0.7 - - Score YSHLDDPSNQEIVR YSHLDDPAGZDLVR 77 Recouvrement de la séquence totale (%) 4 Identité Substitution positive 64% 85% KEVYNFLSTSGAK BEVYDFLATAGAK 72 69% 84% DYLVATER DYLAATER 50 87% 87% ASCTTNCLAPLAK ASCTTNCLAPLAK 91 100% 100% RVPVHDVSVVDLTCR YVVESTGVFT VVSTDFIGDN WYDNEFG KLVVNGHHIQVFSER IGINGFGR VHAITATQK GVFTTLDK LDYMVYMFK KEASYDEI TTVHA PELNGK AQNIIP TVHAI DGGAK BVPTPDVSVVDLPCR YVVESTGVFT VVSTDFLGDD WYDNEFG BLVLDGHALDVFGER LGLNGFGR VHATTATZK GVFTTLEK LDYFVYFFK BEPSYDNL TTVHA PELDGK AZNLLP TVHAL DGGAK 75 74 65 62 60 53 51 50 48 38 36 36 36 34 33 73% 100% 80% 100% 53% 75% 77% 87% 77% 50% 100% 83% 50% 80% 100% 80% 100% 100% 100% 73% 100% 88% 100% 77% 75% 100% 100% 100% 100% 100% KEGVLCDENMR BEGVLCDENLR 73 81% 90% RRGHVFEEGM BZGHAAEESM 34 50% 60% RYSFSLTTFSPSGK BYSFSLTTFSPSGK 97 92% 100% KASNGIVLATEKK ESIEGE EKRWNE TPDIGM BAGNGVVLATEZK EALEGE EMZWNE TPALGM 69 35 34 34 69% 66% 66% 66% 92% 83% 66% 83% RYMYDIDNDGFLDK BYFYDLDLDGVLDK 62 64% 78% KNDFECLAV KDGEVTVDEF VKEIDDAYDK BTDFECLAV BNGEVDSDEF VZELDAAFSK 56 42 40 77% 60% 50% 88% 80% 80% KEAILIDPVLEK BEALLLDPVLEK 77 72% 90% 85% 100% 42 8 18 22 10 MNNLNLPKPK MGDLNLPYPK 42 SGAAGAVGSIVGQIAK SGAAGAVGHPVGZLAK 70 75% 87% CGAISQYNNK EIAGWL CGALSTYTNK ELAGWL 51 43 70% 83% 80% 100% RMEGFVV BLEGFVV 42 71% 85% 12 Espèce Daphnia pulex Rôle physiologique localisation cellulaire Métabolisme énergétique, protection Mitochondrie/ de l'intégrité de l'ADN cytoplasme mitochondrial Daphnia pulex Métabolisme énergétique Cytoplasme Aurelia aurita Métabolisme énergétique Cytoplasme Saccharomyce s cerevisiae Dégradation des protéines intracellulaires Noyau/ cytoplasme Penaeus sp. Homeostasie du calcium Sarcoplasme (fibres musculaires striées) Xenopus tropicalis Inactive l'apoptose induite par des agents dénaturants l'ADN Noyau/ cytoplasme Pseudomonas putida oxydation de l'éthanol en acétaldéhyde Cytoplasme Chapitre 3 : Synthèse des travaux (11) 20S proteasome subunit Homologie avec les séquences des banques de données Tableau 3.8 (suite) : Résultats de l’identification des protéines (nanoLC MSMS) présentant des PCBs Fragments peptidiques variation d’expression entre les copépodes exposés aux différents contaminants et les copépodes non Contaminants exposés par homologie de séquence avec des protéines répertoriées dans les bases de données. (N° du spot) Nom de la protéine Chapitre 3 : Synthèse des travaux Deux protéines impliquées dans l’homéostasie du calcium, une protéine de liaison du calcium sarcoplasmatique et la calréticuline, ont également été identifiées. Des diminutions d’expression de ces protéines ont été détectées après les expositions à l’EE2, à la carbamazépine et au mélange 4-NP/NP1EC. Les diminutions d’expression de ces protéines peuvent induire une augmentation de la concentration cellulaire en Ca2+ libre, ce qui active des protéases qui vont hydrolyser les filaments d’actine et l’ancrage membranaire des protéines. Les analyses des effets des contaminants sur les protéines contrôlant l’homéostasie du Ca2+ permettent d’obtenir des informations complémentaires sur l’état physiologique des copépodes. Enfin, des protéines impliquées dans les mécanismes de défense cellulaire ont également été induites par les expositions aux différents contaminants. Des niveaux d’expression croissants en HSP 60, qui ont pour rôle de maintenir une conformation fonctionnelle des protéines et d’éviter leur agrégation, ont ainsi été détectés chez les copépodes exposés au mélange de HAP. Plusieurs auteurs ont rapportés des inductions de ces protéines suite à des stress environnementaux (Gonzalez et Bradley, 1994) ou à des stress chimiques (Steiner et Pickwell, 1993). Snyder et al. (2001) ont notamment mentionné une induction des HSP 60 chez des moules exposés à des HAP. Les HSP 60, comme toutes les HSP en général sont considérées comme des marqueurs généraux de stress multiples. L’aconitase peut être associée à ces protéines intervenant dans les mécanismes de défense cellulaire. En effet, une étude récente a mentionné une nouvelle fonction pour cette protéine. Selon Chen et al. (2005), l’aconitase tient un rôle important dans le maintien de l’intégrité de l’ADN mitochondrial. Ces auteurs ont montré qu’en présence de bromure d’éthidium, un puissant mutagène, l’instabilité cellulaire pouvait être supprimée par une surexpression de l’aconitase. Toutefois, cette activité fonctionnelle est indépendante de l’activité catalytique de cette protéine intervenant dans le cycle de Krebs. Ces résultats suggèrent que des génotoxiques environnementaux peuvent induire une augmentation des niveaux d’aconitase mitochondriale. Dans notre étude, les expositions au mélange de HAP ont eu pour conséquence une augmentation des niveaux d’aconitase chez E. affinis. De nombreuses études ont par ailleurs rapporté la génotoxicité des HAP (Cachot et al., 2006). Les propriétés génotoxiques des HAP pourraient donc représenter une explication plausible pour l’augmentation des niveaux d’aconitase mesurée chez les copépodes exposés à ces composés. 156 Chapitre 3 : Synthèse des travaux L’étude des variations d’expression protéiques chez E. affinis après les expositions aux différents contaminants organiques a permis d’observer les effets de ces contaminants sur différents processus physiologiques vitaux pour ces organismes. De plus, la mise en évidence des effets des contaminants sur les niveaux d’expression de certaines protéines (sous expression, surexpression) associée à l’identification de ces protéines peuvent permettre de proposer des biomarqueurs d’exposition sensibles et efficaces pour des études de la qualité de des eaux estuariennes. En effet, parmi les protéines identifiées, certaines pourraient être facilement étudiées par des techniques classiquement utilisées en écotoxicologie (mesures enzymatiques, western blot). C’est le cas notamment de l’aconitase qui pourrait constituer un biomarqueur de stress oxydant et également un biomarqueur d’exposition à des génotoxiques environnementaux. IV.2. Altération du comportement natatoire de E. affinis en réponse à l’injection de contaminants dans son milieu (publication n°8) Plusieurs individus issus d’une population de copépodes élevés au laboratoire depuis plusieurs générations ont été isolés, puis dix mâles et dix femelles ont été sélectionnés. Ces copépodes ont été placés dans deux flacons distincts de 217 mL chacun (mâles et femelles séparés) et acclimatés à l’obscurité et à la température de la pièce pendant 30 minutes. Ces expériences ont été réalisées sous éclairage infrarouge, dans l’obscurité la plus complète pour éviter toute pollution du comportement natatoire des copépodes qui ont naturellement un phototropisme important. Le comportement natatoire des copépodes (dans deux dimensions) a été enregistré à l’aide d’une caméra sensible aux infrarouges. Après les 40 premières minutes du film, 15 µL d’une solution de 4-NP/NP1EC sont introduits dans le milieu afin d’obtenir après diffusion des contaminants dans l’eau une concentration proche de celle observée en estuaire de Seine (2 µg.L-1). La réponse comportementale des copépodes est enregistrée pendant les 40 minutes suivantes. Deux paramètres sont étudiés pour analyser le comportement natatoire des femelles et des mâles E. affinis avant et après l’introduction des contaminants dans le milieu, la vitesse de nage et la trajectoire. La trajectoire des copépodes est étudiée en mesurant l’angle formé entre deux mouvements successifs. La vitesse de nage est calculée par la distance parcourue entre deux mouvements successifs rapportés à la vitesse d’enregistrement de la caméra. 157 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Les vitesses de nage peuvent également être classées en trois groupes permettant de définir trois états de nage : l’état 1 pour lequel les copépodes sont immobiles, l’état 2 pour lequel la vitesse des copépodes est supérieure à 0 et inférieure à 10 mm.s-1 et l’état 3 pour lequel les copépodes présentent une vitesse supérieure à 10 mm.s-1. La représentation des états de nage des copépodes avant et après l’injection des contaminants facilite l’analyse des résultats. Les premiers résultats montrent qu’avant l’injection, les mâles et les femelles présentaient des comportements natatoires différents, les mâles étant beaucoup plus actifs que les femelles. En effet, avant l’injection, les femelles n’étaient actives que 20 % du temps alors que les mâles étaient actifs 44 % de leur temps (Figure 3.21). Plusieurs études ont montré que chez les copépodes, les mâles étaient plus rapides que les femelles dans les comportements d’accouplement (Buskey, 1998; Nihongi et al., 2004). La plupart des données disponibles à l’heure actuelle indiquent que se sont les mâles qui recherchent les femelles et aucune preuve du contraire n’a été fournie (Katona, 1973; Uchima et Murano, 1988). Les mâles peuvent ainsi, soit augmenter leur vitesse pour augmenter la fréquence des rencontres avec les femelles (Buskey, 1998), soit augmenter leur vitesse après la détection de signaux chimiques émis par les femelles (Doall et al., 1998; Nihongi et al., 2004). Figure 3.21 : Proportions moyennes de chaque état de nage pour les femelles et pour les mâles E. affinis, avant et après l’injection de la solution de contaminants. Les vitesses de nage sont classées en trois états (a.) : état 1, copépodes immobiles; état 2, faible vitesse de nage (0< vitesse ≤10 mm.s-1); état 3, vitesse de nage rapide ou saut (vitesse > 10 mm.s-1). Les angles formés entre deux déplacements sont également classes en trois catégories (b.) : catégorie 1, copépodes se déplaçant vers l’arrière (0° ≤ γ < 90°); catégorie 2, copépodes se déplaçant à droite ou gauche (γ = 90°); catégorie 3, copépodes se déplaçant vers l’avant (γ > 90°). (FAv : femelles avant l’injection; FAp : femelles après l’injection; MAv : mâles avant l’injection; MAp : mâles après l’injection). 158 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Dans notre étude, les mâles et les femelles étant séparés, les différences d’activité natatoire entre les mâles et les femelles pourrait s’expliquer par une différence de comportement classique chez les copépodes, avec des mâles qui explorent leur milieu à la recherche d’une femelle pour s’accoupler et des femelles peu actives. Pour chaque condition testée, mâles avant et après l’injection et femelles avant et après l’injection, des profils de distribution des fréquences (PDFs) des vitesses de nage ont été représentés graphiquement (Figure 3.22). Ces résultats indiquent que l’injection du mélange 4-NP/NP1EC induit une modification des vitesses de nage aussi bien chez les mâles que chez les femelles, en comparaison avec leurs vitesses de nage avant l’injection. Ces copépodes étant une grande partie de leur temps immobiles, les modifications des vitesses de nage observées après l’injection de la solution de contaminants sont plus marquées lorsque l’on représente les PDFs en excluant les vitesses de nage proche de 0 (Figure 3.22 b1 et b2). Cette représentation alternative montre que les vitesses de nage des femelles sont plus modifiées après l’injection des contaminants que celle des mâles. Figure 3.22 : Profils de distribution des fréquences (PDFs) des vitesses de nage (en transformation log-log) des femelles (a1) et des mâles (a2) avant et après l’injection de la solution de contaminants. Les PDFs des vitesses de nage des femelles (b1) et des mâles (b2) sont également présentés sans tenir compte de la valeur minimale de nage. 159 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Pour les mâles comme pour les femelles, une augmentation de l’activité natatoire est observée après l’injection des contaminants. En effet, des diminutions de 13 % et de 12 % de la fréquence de l’état de nage 1 ont été observées respectivement chez les femelles et chez les mâles (Figure 3.21 a). A contrario, des augmentations de fréquence de l’état de nage 2 ont été relevées chez les femelles (12 %) et chez les mâles (10 %). Des résultats similaires ont été rapportés par Faimali et al. (2006) qui ont montré une augmentation de l’activité natatoire des larves de Balanus amphitrite induite par de faibles concentrations de zinc pyrithione (biocide) et de Cidial (pesticides). Charoy et Jensen (1999) n’ont observé aucune modification de l’activité natatoire chez Brachionus calyciflorus après 5 minutes d’exposition au cuivre, au pentachlorophénol et au lindane. Toutefois, à notre connaissance, aucune étude n’a été menée pour étudier le comportement de fuite des copépodes suite à stress chimique. La plupart des études comportementales effectuées sur des espèces zooplanctoniques ont été réalisées après des expositions de quelques jours à des contaminants dissous dans l’eau. Roast et al. (2000) ont notamment montré une augmentation de l’activité natatoire chez Neomysis integer après une exposition de 7 jours à de faibles concentrations de chlorpyrifos. Cependant les modifications du comportement natatoire après des expositions de plusieurs jours à différents contaminants sont probablement liées à des effets à des niveaux d’organisation biologique qui impliquent des mécanismes physiologiques et biochimiques (Weis et al., 2001). Dans notre étude, les variations de l’activité natatoire sont clairement associées à une réponse comportementale. Dans l’estuaire, une augmentation de l’activité natatoire pourrait augmenter la vulnérabilité de cette espèce en augmentant les probabilités de rencontre avec des prédateurs visuels. Dodson et al. (1995) ont ainsi rapporté une augmentation de la prédation de Daphnia pulex après une exposition au carbaryl. Toutefois, la contamination du milieu peut également altérer l’efficacité du prédateur. Les trajectoires des copépodes semblent avoir été également modifiées suite à l’injection de contaminants dans leur milieu. En effet, les PDFs des angles de nage sont différents avant et après l’introduction des contaminants, chez les mâles comme chez les femelles. Une différence plus nette a malgré tout été observée chez les mâles ce qui indiquent que les trajectoires des mâles ont probablement été plus modifiées que celles des femelles. Ces angles peuvent, comme les vitesses de nage, être classés en trois groupes correspondant à trois types de trajectoire : catégorie 1 pour laquelle les copépodes se déplacent vers l’arrière (0° ≤ angle < 90°), catégorie 2 pour laquelle les copépodes se déplacent à droite ou à gauche (angle = 90°) et catégorie 3 pour laquelle les copépodes se déplacent vers l’avant (angle > 90°). 160 Chapitre 3 : Synthèse des travaux Figure 3.23 : Profils de distribution des angles de nage cumulés (PDF) (en transformation log-log) pour les femelles (a.) et pour les mâles (b.) avant et après l’injection de la solution de contaminants. Les résultats présentés dans la Figure 3.21 b. montrent une diminution des angles de la catégorie 1 et une augmentation des angles de la catégorie 2 chez les femelles. Pour les mâles, une diminution des angles de la catégorie 1 ainsi qu’une augmentation des angles de la catégorie 3 ont été observées après l’injection. Ces observations indiquent que les femelles, après l’injection, se déplaçaient plus sur leurs côtés et moins vers l’arrière alors que les mâles se déplaçaient plus vers l’avant et moins vers l’arrière. Ces résultats indiquent un comportement de fuite chez les mâles suite à l’introduction des contaminants. La communication chemo-sensorielle joue un rôle important chez les copépodes pour leur accouplement. De nombreuses études ont montré que les perturbateurs endocriniens tels que les alkylphénols pouvaient perturber la communication sexuelle chez les organismes aquatiques, notamment les poissons. Par exemple, des expositions de guppies mâles à des alkylphénols ont induit des modifications du comportement sexuel de ces organismes (Bayley et al., 1999). De même, d’autres composés qui ne sont pas classés parmi les perturbateurs endocriniens peuvent également perturber les communications chemo-sensorielles intersexe lors de la reproduction. Par exemple, des expositions de Salmo salar à la cyperméthrine ont réduit significativement la réponse des mâles aux phéromones émises par des femelles matures (Moore et Waring, 2001). Il n’est donc pas impossible que la présence d’alkylphénols dans l’eau puisse perturber la détection de signaux chimiques dissous ou adsorbés à la surface des copépodes. Ces expériences ont mis en évidence que l’introduction d’une faible dose d’un mélange de 4-NP/NP1EC dans l’eau pouvait induire une modification du comportement 161 Chapitre 3 : Synthèse des travaux natatoire chez les mâles comme chez les femelles E. affinis. Deux paramètres caractéristiques du comportement natatoire ont été analysés, l’activité de nage et les angles de nage. Ces deux paramètres ont été modifiés après l’injection de contaminants. Ces résultats montrent que l’analyse du comportement natatoire des copépodes et plus particulièrement l’activité de nage peut être utilisé pour détecter des contaminants organiques dans l’eau, y compris pour de faibles concentrations. 162 Conclusions &Perspectives Conclusion générale 163 Conclusions &Perspectives 164 Conclusions &Perspectives Le premier objectif de ces travaux de thèse était de déterminer les principaux contaminants organiques présents en estuaire de Seine, de caractériser leurs niveaux de concentrations respectifs dans les différents compartiments de la colonne d’eau (phase dissoute et phase particulaire) et de mettre en évidence leurs transferts potentiels du milieu vers l’espèce zooplanctonique la plus abondante de cet estuaire, le copépode Eurytemora affinis. Le but était de caractériser le risque toxique pour E. affinis associé dans un premier temps à la contamination organique de la colonne d’eau puis dans un second temps, celui associé aux contaminants organiques accumulés par E. affinis qui représente l’une des sources principales de nourriture pour les poissons planctonivores de l’estuaire et de la baie de Seine. L’étude de terrain a permis de mettre en évidence une contamination importante de l’estuaire en contaminants organiques hydrophobes. Des concentrations élevées en PCB, en HAP et en alkylphénols/alkylphénols polyéthoxylés (APs/APEs) ont ainsi été mesurées dans la phase particulaire de l’estuaire de Seine (de quelques centaines de ng jusqu’à plusieurs µg.g-1 de particules). Des transferts importants de ces trois classes de contaminants ont également été observés chez E. affinis. L’analyse des cycles biogéchimiques de ces contaminants a montré des variations saisonnières principalement associées aux variations des paramètres physico-chimiques de l’estuaire. Des pics de contamination en PCB, en HAP et en APs/APEs ont ainsi été mesurés chaque année dans les particules en période de crue, en relation avec l’augmentation du débit de la Seine. Par ailleurs, des pics de contamination en PCB et en HAP ont été mesurés chaque année en période hivernale chez E. affinis, lorsque la température de l’eau descendait en dessous de 10°C. En effet, le cycle de vie de ces copépodes est fortement corrélé à la température de l’eau. Lorsque celle-ci diminue le cycle de vie du copépode E. affinis est allongé ce qui augmente la durée d’exposition de ces copépodes aux contaminants organiques de la colonne d’eau et donc l’accumulation de contaminants organiques. De plus l’activité métabolique des copépodes est également influencée par la température de l’eau. En effet, lorsque la température de l’eau décroît, le métabolisme de ces organismes ralenti progressivement ce qui peut limiter la métabolisation des contaminants accumulés. Dans la phase dissoute, des concentrations faibles en PCB et en HAP ont été mesurées en estuaire de Seine (de l’ordre de la dizaine de ng.L-1). De même, des concentrations faibles en triazines ont été détectées avec une quasi absence de pic de concentration dans la phase dissoute pendant les périodes d’épandage. En revanche, des teneurs élevées en alkylphénols et en alkylphénols polyéthoxylés ont été relevées dans la phase dissoute de l’estuaire de Seine (de l’ordre de 1 à plusieurs µg.L-1). 165 Conclusions &Perspectives Les concentrations en PCB, en HAP et en APs/APEs particulaires et les concentrations en APs/APEs en phase dissoute mesurées au cours de cette étude étaient régulièrement supérieures aux seuils de toxicité définis respectivement par Long et al. (1995) et par l’Union Européenne. Le risque d’observer des effets toxiques induits par ces contaminants chez les organismes aquatiques est donc élevé en estuaire de Seine, du moins en théorie si on se base sur les seuils de toxicité précédemment mentionnés. Toutefois, cette contamination importante ne semble pas avoir d’effet sur la démographie de E. affinis puisque ce copépode présente des densités plus importantes que dans n’importe quel autre estuaire. Une autre preuve de la tolérance de cet organisme à des concentrations importantes en contaminants organiques est la capacité des cohortes hivernales, dont la densité chute par rapport au reste de l’année et qui permettent de maintenir la population totale, à accumuler des concentrations très élevées en contaminants. Par ailleurs, les fortes concentrations en PCB, en HAP et en APs/APEs mesurées chez E. affinis peuvent potentiellement représenter un risque toxique élevé pour les organismes planctonivores le consommant. En effet, l’estuaire de Seine est caractérisé par une plus faible richesse spécifique, en comparaison avec les autres estuaires français et européens. Ce paradoxe entre les fortes densités de E. affinis et les plus faibles densités et variétés des prédateurs observées en estuaire de Seine peut donc éventuellement être expliqué par la contamination et les différents degrés de tolérance des espèces estuariennes à ces contaminants. Une analyse des variations saisonnières du régime alimentaire des organismes planctonivores en estuaire de Seine permettrait d’identifier les principaux prédateurs de ce copépode et d’observer d’éventuelles pathologies associées à leur consommation. En effet, l’une des questions encore sans réponse est de savoir si E. affinis fait l’objet d’une prédation importante ou non en estuaire de Seine, compte tenu des très grandes densités observées dans cet estuaire. Une étude expérimentale des relations proies/prédateurs avec une ou plusieurs espèces planctonivores permettrait de confirmer leurs taux de prédation sur des populations d’E. affinis pélevées en estuaire de Seine, en comparaison avec leur taux de prédation sur des proies non contaminées. Les densités importantes de ce copépode en estuaire de Seine pourraient en effet être la conséquence d’une adaptation des mécanismes de reproduction et de la productivité de cette espèce en réponse à une prédation importante. L’étude du cycle biogéochimique des PCB et des HAP au cours d’un cycle de marée a montré que l’augmentation de la vitesse du courant observée pendant la marée augmentait la biodisponibilité de ces contaminants dans la colonne d’eau. Une augmentation de la teneur en HAP particulaire a notamment été observée pendant la période de la marée où la vitesse du 166 Conclusions &Perspectives courant était maximale. Par ailleurs, cette étude a montré une contamination de la colonne d’eau en PCB et en HAP plus importante en profondeur qu’en surface principalement associée à la charge particulaire. Des variations des activités acétylcholinestérase et glutathion-S-transférase, caractéristiques d’une exposition à des contaminants, ont été observées chez E. affinis en relation avec l’augmentation de la biodisponibilité des PCB et des HAP dans la colonne d’eau mais également avec les variations de la salinité de l’eau. Une étude expérimentale a donc été menée pour identifier les effets des facteurs abiotiques sur les activités AChE et GST chez E. affinis. Des effets significatifs de la température et de la salinité sur ces activités enzymatiques ont été mis en évidence chez E. affinis, après exposition à différentes salinités pendant 72 heures et à différentes températures pendant 18 heures. Des optimums de salinité (entre 10 et 15 psu) et de température (11°C) ont été déterminés pour ces deux activités, chez E. affinis. Par ailleurs, de faibles variations des activités AChE et GST ont été observées au cours du cycle de marée expérimental. Ces derniers résultats indiquent que les variations des activités AChE et GST observées pendant le cycle de marée étaient probablement liées à l’augmentation de la biodisponibilité des contaminants organiques. La deuxième phase de ces travaux a été consacrée à l’étude expérimentale des transferts de plusieurs classes de contaminants organiques de la phase dissoute vers E. affinis. Pour cela, les copépodes ont été exposés en conditions contrôlées à des flux continus de contaminants organiques représentatifs de la contamination en estuaire de Seine et à des concentrations réalistes du point de vue environnemental. Des facteurs de bioconcentration particulièrement élevés ont pu être mesurés chez E. affinis pour tous les PCB. Les HAP de haut poids moléculaire, le 17α-éthynyloestradiol et le NP1EC ont également été bioconcentrés par E. affinis mais dans des proportions plus faibles que les PCB. Enfin, le 4-NP et les HAP de faible poids moléculaire ont été faiblement bioconcentrés par ce copépode. Ces expériences ont mis en évidence des niveaux d’accumulation différents pour les contaminants testés ce qui peut suggèrer d’une part une accumulation sélective des contaminants organiques chez E. affinis ou d’autres part des capacités de biotransformation différentes pour chaque contaminant chez cet organisme. En parallèle des expériences d’exposition, des copépodes prélevés en estuaire de Seine, qui présentaient des teneurs non négligeables en contaminants organiques, ont été soumis à une dépuration d’une semaine au laboratoire en conditions contrôlées. Ces expériences ont permis d’observer les capacités importantes de cet organisme à éliminer rapidement différentes classes de contaminants organiques. Ainsi, les HAP que ces 167 Conclusions &Perspectives copépodes avaient accumulé dans l’estuaire de Seine ont été rapidement entièrement éliminés, les HAP de faible poids moléculaire ayant été plus rapidement éliminés que les HAP de haut poids moléculaire. De même, la totalité du 17 α-éthynyloestradiol accumulé in situ par ces copépodes a été éliminé après trois jours de dépuration. Concernant les alkylphénols polyéthoxylés, la diminution progressive de la concentration en NP1EC associée à l’augmentation de la concentration en 4-NP suggère une élimination totale du NP1EC chez ces copépodes avec formation de 4-NP. En revanche, une faible élimination des PCB a été observée chez E. affinis. Seuls les PCB de plus faible moléculaire ont présenté une légère diminution. Afin d’approfondir les mécanismes de transfert et d’élimination des différents contaminants testés au cours de ces travaux de thèse, de nouvelles expériences d’exposition pourraient être menées. L’aspect cinétique de l’accumulation des contaminants et de leur biotransformation (identification et quantification des métabolites formés et des processus biochimiques impliqués dans ces voies de dégradation) serait alors étudié simultanément. Ces expériences complémentaires permettraient notamment de mieux comprendre les voies de dégradation des alkylphénols, du 17 α-éthynyloestradiol et des HAP chez E. affinis. La dernière partie de ces travaux avait pour objectif d’observer la toxicité de plusieurs contaminants organiques et d’identifier de nouveaux biomarqueurs d’exposition à des stress chimiques chez E. affinis. Les expériences d’exposition en flux continu ont montré que les différents contaminants organiques induisaient des modifications spécifiques de l’expression protéique chez E. affinis, y compris pour de faibles concentrations. L’analyse de ces variations d’expression protéique a permis de mettre en évidence les effets des contaminants organiques testés sur différents processus cellulaires et notamment sur le métabolisme énergétique, sur l’homéostasie du calcium et sur les mécanismes de défense cellulaire contre des stress. Parmi les protéines identifiées (par homologie de séquence avec des protéines des banques de données) certaines peuvent constituer des biomarqueurs d’exposition potentiels. L’expression de l’aconitase mitochondriale, par exemple, pourrait représenter un biomarqueur d’exposition à des substances génotoxiques environnementales. Des expériences supplémentaires sont toutefois nécessaires pour valider l’utilisation de cette protéine en tant que biomarqueur. Le comportement natatoire des copépodes a également été étudié en réponse à l’introduction d’une solution de contaminants dans leur milieu. Ces expériences ont montré que l’activité natatoire des mâles comme des femelles augmentait après l’injection des 168 Conclusions &Perspectives contaminants, avec des vitesses de nage légèrement plus importantes. Cette modification de comportement en réponse à la présence de contaminants peut avoir des conséquences néfastes en estuaire de Seine d’une part en perturbant les mécanismes de défense des copépodes (fuites) face à leurs prédateurs ou d’autre part, en augmentant les probabilités de rencontre entre ces copépodes et leurs prédateurs. Cette modification du comportement natatoire des copépodes peut également perturber leur reproduction en modifiant les probabilités de rencontre entre les mâles et les femelles. En effet, pour des organismes de cette taille, le principal facteur limitant dans le processus de reproduction tient dans la probabilité de la rencontre entre deux individus de la même espèce et de sexes opposés. L’augmentation de l’activité natatoire en présence de contaminants peut augmenter ou diminuer les probabilités de rencontre entre les copépodes. La présence de contaminants dans le milieu peut également masquer les signaux hormonaux émis dans le milieu ou à la surface des copépodes pour permettre et faciliter les rencontres entre mâles et femelles lors de la reproduction. Les perturbations du comportement natatoire des copépodes induites par des contaminants peuvent donc nuire au succès de la reproduction. Une hypothèse peut être formulée à partir des résultats de cette dernière expérience. Les densités élevées du copépode E. affinis en estuaire de Seine peuvent être dues à une augmentation de la production de cet organisme pour compenser les perturbations de rencontre entre les sexes opposés dues à la contamination. Des expériences supplémentaires sont toutefois encore nécessaires pour valider l’utilisation du comportement natatoire en tant que biomarqueur d’exposition à un stress chimique. L’ensemble des résultats obtenus au cours de ces travaux souligne que E. affinis présente une densité importante dans un milieu particulièrement contaminé, l’estuaire de Seine. Ce copépode peut par ailleurs accumuler des quantités importantes de contaminants organiques mais il peut également les métaboliser. En outre, différents effets biologiques ont pu être mesurés chez E. affinis en réponse à des expositions à des contaminants organiques. Certains de ces effets font, à l’heure actuelle, l’objet de recherches plus poussées afin de développer des biomarqueurs d’exposition fiables. E. affinis, qui est une espèce caractéristique des estuaires de l’Atlantique nord, présente donc de nombreux avantages pour être utilisée en tant qu’espèce sentinelle dans des programmes de biosurveillance des milieux estuariens. 169 Conclusions &Perspectives 170 Bibliographie Bibliographie 171 Bibliographie 172 Bibliographie Achman, D.R., Brownawell, B., Zhang, L., 1996. Exchange of polychlorinated biphenyls between sediment and water in the Hudson River Estuary. Estuaries 19, 950-965. AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), 2003. Analyse des ventes de médicaments. Aux officines et aux hôpitaux en France, 1991-2001. 3ème édition. Agarwal, D.K., Agarwal, S., Seth, P.K., 1982. Interaction of di-(2-ethylhexyl) phthalate with the pharmacological response and metabolic aspects of ethanol in mice. Biochem. Pharmacol. 31, 3419-3423. Agences de l’eau, 1998a. Réglementation des produits phytosanitaires en Europe. 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Bethesda, MD) -http://www.pesticideinfo.org/Index.html (PAN Pesticides Database – Chemicals, National Toxicology Program acute toxicity studies for Simazine) 211 Bibliographie 212 Annexes Annexes 213 Annexes 214 Annexes Annexe 1 Références et conditions d’analyse des HAP en CPG SM - Appareillage : Chromatographe HP model series 6890A (Agilent Technologies) couplé à un spectromètre de masse 5973 de marque Agilent Technologies (Palo Alto, USA) - Solvant d’injection : iso-octane - volume injecté : 1 µL - Conditions d’injection : mode splitless; pression pulsée - Mode d’analyse : sélection d’ions (temps d’accumulation 40 ms) - Mode d’ionisation : impact électronique avec une énergie d’ionisation de 70 eV - Colonne chromatographique : HP5-MS (5% phényle 95% méthylesiloxane); 30 m × 0,25 mm d.i., 0,25 µm d’épaisseur de phase (Agilent Technologies) - Gaz vecteur : Hélium Linde qualité 6,0 (99,9990%) - Débit de gaz vecteur : 1 mL.min-1 constant - Gradient de température : 50°C : 2 min; montée à 290°C (rampe de 5°C.min-1) - Température de l’injecteur et de l’interface : respectivement 270°C et 290°C - Température de la source : 100°C- multiplicateur d’électron : 1500 V 215 Annexes Annexe 2 Références et conditions d’analyse des stéroïdes en CPG SM - Appareillage : Chromatographe HP model series 6890A (Agilent Technologies) couplé à un spectromètre de masse 5973 de marque Agilent Technologies (Palo Alto, USA) - Solvant d’injection : MSTFA + dichlorométhane (1:1, v/v) - Volume injecté : 2,5 µL - Conditions d’injection : mode splitless; pression pulsée (25.0 psi pendant 60s); purge à 60 mL.min-1 après 1,5mL - Mode d’analyse : sélection d’ions (temps d’accumulation 80 ms, 1,1 cycles.s-1) - Mode d’ionisation : impact électronique avec une énergie d’ionisation de 70 eV - Colonne chromatographique : HP5-MS (5% phényle 95% méthylesiloxane); 30 m × 0,25 mm d.i., 0,25 µm d’épaisseur de phase (Agilent Technologies) - Gaz vecteur : Hélium Linde qualité 6,0 (99,9990%) - Débit de gaz vecteur : 1 mL.min-1 (constant) - Gradient de température : 90°C : 1 min; montée à 290°C (rampe de 7.5°C.min-1), isotherme 5 min - Température de l’injecteur et de l’interface : respectivement 270°C et 290°C - Température de la source : 230°C- multiplicateur d’électron : 1500-1800 V 216 Annexes Annexe 3 Références et conditions d’analyse des triazines et carbamates en CPG SM - Appareillage : Chromatographe HP model series 5890 (Agilent Technologies) couplé à un spectromètre de masse de marque Agilent Technologies (Palo Alto, USA) - Solvant d’injection : isooctane - Volume injecté : 0.5 µL - Conditions d’injection : mode splitless; pression pulsée - Mode d’analyse : sélection d’ion (temps d’accumulation 80 ms, 1.1 cycles.s-1) - Mode d’ionisation : impact électronique avec une énergie d’ionisation de 70 eV - Colonne chromatographique : HP5-MS (5% phényle 95% méthylesiloxane); 30 m × 0.25 mm d.i., 0.25 µm d’épaisseur de phase (Agilent Technologies) - Gaz vecteur : Hélium Linde qualité 6.0 (99.9990%) - Débit de gaz vecteur : 1 mL.min-1 (constant) - Gradient de température : 50°C : 2 min; montée à 250°C (rampe de 5°C.min-1), isotherme 2 min - Température de l’injecteur et de l’interface : respectivement 250°C et 270°C - Température de la source : 250°C multiplicateur d’électron : 1500 217 Annexes Annexe 4 Références et conditions d’analyse des PCB en CPG DCE - Appareillage : Chromatographe Hewlett-Packard (Avondale, MA, USA) 5890A series II couplé à un détecteur à capture d’électrons (source 63Ni) - Solvant d’injection : iso octane - Volume injecté : 1 µL - Temps de purge : 1 min - Conditions d’injection : mode splitless; débit du gaz de purge à 60 mL.min-1 - Colonne chromatographique : HP5-MS (5% phényle 95% méthylesiloxane); 60 m × 0,25 mm d.i., 0,25 µm d’épaisseur de phase - Gaz vecteur : Hélium Linde qualité 6.0 (99.9990%) - Débit en tête de colonne : 1 mL.min-1 - Gradient de température : 60°C : 2 min; montée à 120°C (rampe de 6°C.min-1), isotherme 5 min; montée à 280°C à 2°C.min-1 - Température de l’injecteur : 280°C - Température de la source : 290°C 218 Annexes Annexe 5 Références et conditions d’analyse des Alkylphénols en CPL SM - Appareillage : Chromatographe Agilent 1100 series (Agilent Technologies) couplé à un spectromètre de masse 5973 de marque Agilent Technologies (Palo Alto, USA) équipé d’un ionisateur électrospray - Solvant d’injection : méthanol - Volume injecté : 5 µL - colonne chromatographique : Kromasil C18 (Interchim, France); 150 m × 2.1 mm d.i.× 3 µm - Mode d’analyse : sélection d’ions (conférer matériels et méthodes) - Mode d’ionisation : électrospray à pression atmosphérique - Débit en tête de colonne : 0,15 mL/min - gradient :démarrage avec 40 % de A et 60 % de B (A : mélange eau/méthanol/acétate d’ammonium, B : méthanol) pendant 2 min, montée à 80 % de B en 5 minutes, B maintenu à 80% pendant 28 min, diminution de B à 60% en 3 minutes, B à 60% pendant 14 minutes. - Température de la chambre d’ionisation : 350°C - Température de la colonne : 20°C - Température de la source : 100°C 219 Annexes 220 Publications Publications 221 Publications 222 Publications Publication n° 1 : Seasonal variations of hydrophobic organic contaminant concentrations in the watercolumn of the Seine Estuary and their transfer to a planktonic species Eurytemora affinis (Calanoïda, copepoda). Part 1: PCBs and PAHs. K. Cailleaud 1, 2, 3, J. Forget-Leray3, S. Souissi2, D. Hilde2, K. LeMenach1, H. Budzinski1 1. Université Bordeaux 1, CNRS, ISM-LPTC-UMR 5255 (Laboratory of Physico and Toxico-Chemistry), 351 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Université des Sciences et Technologies de Lille, CNRS, UMR 8013 Ecosystèmes Littoraux et Côtiers, 32 avenue. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Faculté des Sciences et Techniques du Havre, LEMA-UPRES EA3222 (Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques), GDR IMOPHYS, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-5-40006998; fax: 0033-5-400069 E-mail address: [email protected] (H. Budzinski) Abstract: Hydrophobic organic contaminants (HOC) (i.e. PAHs and PCBs) were measured in the water column and in Eurytemora affinis samples from the Seine Estuary collected from November 2002 to February 2005. Results showed seasonal variations of both total PCB and PAH levels in the suspended particulate matter (SPM) and in the copepods with maximum levels during winter times. PAH and PCB concentrations in the SPM ranged from 499 to 5819 ng.g-1 and from 58 to 463 ng.g-1, respectively. Phenanthrene, pyrene and benzo[b+j+k]fluoranthene (B[b+j+k]F) were the predominant PAH compounds in the water column, while CB 101, 118, 153 and 138 were the most abundant PCB congeners. PCBs and PAHs bioaccumulated by Eurytemora affinis (EA) varied between 383-1785 ng.g-1 and 165-3866 ng.g-1. CB101, 153, 138 and B[b+j+k] were respectively the major compounds of PCB and PAH fingerprints in EA. Thereby, the copepods could reach high accumulation factor (ACF) (91,000 for PCBs and 17,000 for PAHs). The principal component analyses of contaminant concentrations and environmental parameter data sets distinguished two groups of copepods. The winter time cluster, with high percentage of adult copepods, which bioaccumulated the highest PCB and PAH body-burdens, and the second cluster with juveniles showing the lowest HOC concentrations. Thus, PAH and PCB concentrations in EA exhibited significant correlations with the percentage of adults making up the samples. Keywords: PAHs; PCBs; Seine Estuary, copepod; seasons Chemosphere, In press Publications 1. Introduction During the last decade, the water quality has become one of the principal international concerns for the ecological fate of ecosystems. Estuaries are among the most ecologically productive aquatic environments, showing huge environmental and economic values because they are reproductive and nursery areas for several commercial marine species. These ecosystems are highly variable types of environment and receive frequent inputs of organic anthropogenic contaminants from various sources including industrial discharges, urban and agriculture runoff, atmospheric deposition and other sources (Motelay-Massei et al., 2004, 2007). The Seine river drains the fourth watershed area of France (78 650 Km2), and flows into the English Channel in the North-West of France. The average annual water discharge is 453 m3 s-1, ranging from 100 to 2000 m3 s-1. The average annual solid discharge is estimated to be 0.2-1×106 t. This watershed is characterized by a high density of urban population (16 millions inhabitants mainly in Paris and its suburbs) and supports almost 40% of the French economic activity (principally through chemical industry). The Seine Estuary is the largest megatidal estuary along the English Channel and is also an important commercial shipping route for international exchanges, with the fifth largest European harbor. The increases in human population and industrial activity (petrochemistry, automobile traffic, domestic heating) over the last 50 years in the Seine river basin have resulted in increasing inputs of contaminants and particularly in micro-organic contaminants. In other respects, ecological studies of the estuarine communities have reported a low biodiversity in the Seine Estuary, in particular for planktonic species. Actually, the Seine Estuary is characterized by a dominant copepod species (crustacean, calanoïd), Eurytemora affinis (size <250-900µm<), that represents more than 90 % of the zooplankton biodiversity in the oligohaline zone and which could reach high densities in comparison to other European estuaries (Mouny and Dauvin, 2002). Therefore, this species is fundamental in the ecological equilibrium of the local food web and could contribute to the transfer of contaminants toward higher trophic levels. Among the most worrying contaminants, the hydrophobic organic contaminants (HOCs) which include polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs), polychlorinated biphenyls (PCBs), alkylphenols (AP) and many pesticides, have been detected at high levels in many North-Atlantic estuaries (Ko and Baker, 1995; Fernandez et al., 1997; Minier et al., 2006) and have been included in the priority pollutant lists of the US-EPA and UN-ECE POP Protocol (Lerche et al., 2002). The occurrence of high levels of PCBs and PAHs has been reported in the Seine River and in its estuary (Fernandez et al., 1997; Motelay-Massei et al., 2002; Minier et al, 2006). Both PAHs and PCBs are semi-volatile molecules and are consequently ubiquitous environmental contaminants (McVeety and Hites, 1988; Lang, 1992). PCBs are anthropogenic molecules referred as persistent (Tanabe, 1988), bioaccumulative and particularly toxic to aquatic organisms with endocrine disrupting properties (Fossi and Marsili, 2003). Due to these characteristics, PCBs have been banned since the end of the seventies in the USA and the end of the eighties in France (Erickson, 2001). In Europe, equipments containing PCBs must be decontaminated or disposed by 2010 at the latest. PAHs are known to be carcinogenic mutagenic and genotoxic to both aquatic and terrestrial organisms (Jones and Freundenthal, 1978; White, 1986; Phillips and Grover, 1994; Cachot et al., 2006). Two anthropogenic sources are currently mentioned for PAHs in the aquatic environments (Budzinski et al., 1997; King et al., 2003); the major one is a pyrolytic origin, the second one is a petrogenic origin (Merrill and Wade, 1985); besides these two major ones there is a natural diagenetic origin. The concentrations, distribution and fate of these contaminants in estuarine waters, sediments and biota are influenced by numerous factors (salinity, pH, temperature, SPM, river flow, tidal currents…). However, most of the published data have been obtained without any temporal monitoring and give imperfect indications of the temporal variations. Transfer mechanisms of these contaminants from the water column to organisms, especially to planktonic species, which play a key role in the exchange of organic matter in the local food web, are not well defined. Although some experimental studies have reported the transfer of organic contaminants to zooplankton species (Harris et al., 1977; Magnusson et al., 2007) there are very limited field data on HOCs bioaccumulated by copepods. Nevertheless, the understanding of these phenomena is essential for toxicological risk assessments of contaminants on the biota. The research presented in this series of two articles is a part of an interdisciplinary program focusing on estuarine water quality. This work was conducted to explore the various factors (physicochemical and ecological) controlling the seasonal variations of hydrophobic organic pollutant concentrations in the water column of the Seine Estuary river and to improve our understanding of the transfers of these contaminants to EA, a key role copepod species of this estuary. In this first paper, the results concerning PCB and PAH contaminations are presented and discussed. 2. Material and methods 2.1. Sample collection Publications Samples were collected from November 2002 to February 2005 (Table 1) at the Tancarville station in the oligohaline part of the Seine Estuary using the Seine-Aval Research Program boat (Fig. 1). During the first year, water (SPM and dissolved phase) and copepod samples were collected in the same tidal conditions, after the slack at the beginning of the ebb tide. During the second year, only copepods were sampled (Table1). Zooplankton samples were collected on sub-surface with standard WP2 nets (200 µm mesh size; diameter: 1m) towed horizontally for 5 minutes against the tide, 30 m away from the motor to prevent water disturbance phenomena. Samples from the nets were immediately filtered with 500 µm sieves (to eliminate copepod predators) and transferred into containers. Then, the copepods were transferred into the laboratory and sorted quickly (< 3h) using several times the sequence: Dilution-Decantation-Photo attraction. Mineral clean water adjusted to a salinity of 5 PSU was used to dilute the natural water samples. The phototropism of the copepods was used to separate these organisms, from the underlying particles in order to make sure of the composition of the matrix for the following chemical analysis. When exposed during a prolonged time to a salinity of 5 PSU, both freshwater and marine zooplankton species died and only Eurytemora affinis species survived. Ultimately, the copepods were filtered and placed in plastic cryo-vials and frozen at -20°C until their analysis. For each sampling period, the abundance of each stage of Eurytemora affinis was identify in one sample, fixed with 5% buffered formaldehyde (Sigma Aldrich, St Quentin Fallavier, France). Water was collected during the tows, 1 m below the surface using 4l glass bottles cleaned with detergents, rinsed with pure water, heated overnight and closed with PTFE screw caps. Then, water samples were taken to the laboratory. 2.2. Analytical procedure Internal standard mixtures were gravimetrically added before the solvent introduction, as reported elsewhere (Budzinski et al., 1997; Thompson et al., 2002). PAHs are quantified using the response factors of perdeuterated internal standards (phenanthrene d10 for phenanthrene (Phe) and anthracene (An), fluoranthene d10 for fluoranthene (Fluo) and pyrene (Pyr), chrysene d12 for benz[a]anthracene (BaA) and triphenylene+chrysene (Triph+Chry), benzo[e]pyrene d12 for benzo[b] + benzo[j] + benzo[k] fluoranthene (B[b+j+k]F), benzo[e]pyrene (BeP) and perylene (Per), benzo[a]pyrene d10 for benzo[a]pyrene (BaP) and benzo[ghi]perylene d12 for indeno[1,2,3-cd]pyrene (IP), dibenz[a,h]anthracene + dibenzo[a,c]anthracene (DaA+DaC) and benzo[ghi]perylene (BP)) and are obtained from Cambridge Isotope Laboratories (Cambridge, UK) and from MSD isotopes (Montreal, Canada). PCBs are quantified according to the response factors of the following internal standards PCB 30, 103, 155 and 198 (Promochem, Molsheim, France). All solvents were either HPLC grade or Organic residue analysis grade and were purchased from Atlantic Labo (Eysines, France). Silica (particle size 0.063-0.2mm) and alumina gels (0.063-0.2mm) were obtained from Merck (Darmstadt, Germany); anhydrous sodium sulfate (NA2SO4) (purity>99%) was purchased from Fluka chemie (Buchs, Switzerland). Before the use, silica, alumina and NA2SO4 are rinsed several times with dichloromethane of analysis grade and activated at 150°C overnight. - Water analyses Water samples (2 L) were filtered using 0.7 µm GF/F glass microfiber filters (whatman). Dissolved PAHs and PCBs were liquid-liquid extracted using dichloromethane. The particle fractions were freeze-dried and both PAHs and PCBs were extracted by Micro-Wave Assisted Extraction (time: 10 min at 30 W) (Maxidigest 350 PROLABO) with dichloromethane, then filtered, and purified with 15 ml of diluted sulfuric acid (18 N) under gentle stirring and micro-wave field (10 min, 30W). The organic extract was neutralized with de-ionized water. Then, all extracts were dried with anhydrous sodium sulfate and were eluted through silica and activated copper micro-columns using 15 ml of a 90/10 pentane/dichloromethane mixture. The obtained extracts were then reduced to 100 µL using rotary evaporation and nitrogen stream. PCB and PAH fractions were separated by high pressure liquid chromatography (HPLC) on an aminosilane column with pentane as eluting solvent (Thompson et al., 2002). - Organism analyses The copepods were freeze-dried and PCBs and PAHs were extracted from distinct samples by MicroWave Assisted Extraction (time: 10 min at 30W). Then, the organic extracts containing PCBs were filtered and purified with 36N sulfuric acid, neutralized, and dried as for the SPM extracts. PAH extracts were eluted through alumina (with 15 ml of n-pentane) and silica micro-columns (as described for the SPM extracts). PCB extracts were eluted through silica micro-columns with 15 ml of a 90: 10 n-pentane/dichloromethane mixture. The PCB organic extracts were finally purified using HPLC as previously described by Thompson et al. (1998). Publications - Quality assurance Procedural blanks were regularly performed (representing less than 10% of the sample content) and all results presented are adjusted for the minor contributions from the blanks. All glassware was cleaned with detergent, rinsed with ultra-pure water followed by heating at 450°C overnight. The effectiveness of the different analytical procedures was evaluated by analyzing NIST Standard Reference Material 1944 (sediment) and 2978 (mussels) for PCBs and PAHs (Gaithersburg, MD, USA). The mean recoveries of PAHs compared to the certified concentrations were 82% (ranging from 74 to 110%) except for anthracene (38%) for SRM 1944, and 86% (ranging from 59 to 114%) for SRM 2978; standard deviation (SD) values for each compound were lower than 4% (n=6). For PCBs, mean recoveries were of 104% (ranging from 79 to 124%) for SRM 1944 and of 83% (ranging from 59 to 106%) for SRM 2978 (SD lower than 4%, n=4). - GC analyses PCBs analyses were performed on a Hewlett-Packard (Avondale, MA, USA) 5890A series II gas chromatograph (GC) equipped with a 63Ni electron-capture detector (ECD), and an autosampler HP 7673. PCB congeners were determined using a 60 m × 0.25 mm i.d. × 0.25 µm film thickness HP5-MS (5% phenyl 95% methylsiloxane) capillary column (HP). The GC conditions were the same as previously described by Thompson et al. (1998). The PAHs were analyzed on an HP model series 6890A (Agilent Technologies) equipped with an autosampler and a 30 m × 0.25 mm i.d. ×0.25 µm film thickness HP5-MS (5% phenyl 95% methylsiloxane) capillary column (Hewlett-Packard). The GC was coupled to an Agilent Networks 5973 mass selective detector (Agilent Technologies). The mass spectrometer was operated in Single-Ion-Monitoring (SIM) mode with the molecular ions of the studied PAHs as reported by Baumard et al. (1998). Concentrations of PCB and PAH congeners in each extract were calculated depending on the response factors determined by injecting standard solutions spiked with the same solutions of internal standards that have been introduced in the samples before the extraction (Thompson et al., 2002). 2.3. Statistical analyses The principal component analysis (PCA) is a multivariate exploratory technique that provides few linear combinations (loading) of original variables that summarize a data set. The seasonal variations of both PAH and PCB levels in the water column of the Seine Estuary and in EA, related to environmental parameters (salinity, temperature, the river flow, adult copepods contribution) were analyzed by PCA in order to identify groups with similar PAH and PCB body-burdens. Only the two principal components (accounting for more than 79% of total variance) are reported. Moreover, considering the few replicates, a non-parametric Spearman rank R correlation test was performed (P<0.05) to assess relationships between matrix contamination and environmental parameters. All statistical analyses were performed with STATISTICA Software v6.0. 3 Results and discussion 3.1. Ecological variability of the Eurytemora affinis population The full life cycle of copepods is characterized by 3 successive main developmental groups of stages: naupliar (6 stages), copepodites (5 stages), and adults with sexual maturity (Souissi et al., 2001). During the sampling cruises, naupliar stages were not retained by our plankton net. Therefore, only copepodite and adult stages of EA were sampled and classified using a binocular microscope. In addition, the absence of particle and the mono-specific composition of each sample with the copepod EA (~ 100%) were confirmed. Fig. 2 shows seasonal variations in the population of EA. The percentage of adult copepods in the samples ranges from 2 to 56%. The highest percentages of adults are observed during the 3 winter periods whereas the maximum density of juveniles is measured for the maximum reproduction periods (spring and autumn). Furthermore, the percentage of adult copepods in samples is significantly inversely correlated with water temperature (R = -0.7, P < 0.00005). These results are in agreement with the data reported by Devreker et al. (2005) that mentioned strong negative correlation between the survival of Temora longicornis (copepod) and water temperature variations. Moreover, egg production significantly increases with temperature which implies that juvenile density is much higher when water temperature increases as observed in this study. 3.2. Seasonal variations of total PCBs and PAHs in the Seine Estuary Both total PCB (sum of the 27 compounds studied) and PAH (20 compounds) content measured in the dissolved phase, in the SPM and in EA from November 2002 to February 2005 are shown in Table 2. Dissolved PCBs and PAHs ranges respectively from 2.0 to 21.2 ng.l-1 and from 2.9 to 23.9 ng.l-1 with similar profiles. The Publications highest levels are observed in winters 2003 and 2004 and during the wet season in summer 2003. The lowest levels are measured during the dry season in spring and autumn 2003. Triplicate samples yield satisfactory coefficients of variance: 6-40 % for PCBs and 3-30 % for PAHs. Considering that mean concentrations (for all sampling cruises taken together) of PCBs and PAHs for the studied period are 7.0 ng.l-1 and 11.1 ng.l-1 in the dissolved phase, we conclude that the data indicate weak (PAHs) or no significant seasonal variations (PCBs). This observation is also confirmed by the low differences between mean and median values. Maximum contamination levels reported during winter periods could be linked to remobilization of the sediment content consecutive to intensive flood periods (table 1) as reported by Kowalewska et al. (2003), by higher inputs of combustion-derived PAHs from industrial and domestic processes (Motelay-Massei et al., 2007) or by decreasing microbial and photodecomposition activities induced by lower temperatures (Witt, 1995). The High PAH level in July 2003 could have been caused by atmospheric deposition (Motelay-Massei, 2002), surface runoff brought in by important precipitations or by dredging activities. Furthermore, dissolved PAHs and PCBs appear to be negatively correlated with salinity (R=-0.7, p < 0.0005, R= -0.6, p < 0.005). These results are in agreement with the experiments of Tremblay et al. (2005) which demonstrated that increasing salinity, encountered during the mixing between fresh riverine and coastal ocean water, influenced the sorption of hydrophobic contaminants such as PAHs on estuarine SPM. PAHs bound to particles vary between 499 and 5819 ng.g-1 with an average for the studied period of 3361ng.g-1. PCB concentrations in the SPM are 10 times lower than those measured for PAHs, ranging from 58 to 463 ng.g-1 with a mean of 227 ng.g-1. Increasing levels have been measured for both PAHs and PCBs during winter 2003, 2004 and 2005, as a consequence of increasing flow inducing upstream erosion and re-suspension of more contaminated particles. In comparison, the concentrations of contaminants during other seasons were lower but constant (around the mean). Total particulate PAHs and PCBs contribute respectively to the contamination of the water column for 81 to 99% and for 47 to 89%. Most of the samples indicate a preferential sorption of the contaminants on the SPM and significant correlations between total PCB (R= 0.90, p<0.00001) and PAH (R=1, p<0.00001) concentrations in the SPM and in the water column of the Seine Estuary. This study pointes out that concentrations of PAHs and PCBs in the Seine Estuary are characteristic of an urban and industrialized area with levels 10 times higher than those measured in the Chesapeake Bay (Gustafson and Dickhut, 1997) or in Singapore coastal water (Wurl and Obbard, 2005), but comparable to levels reported in the Venice Lagoon (Manodori et al., 2005). Two effect-based guidelines for both PAH and PCB concentrations in marine and estuarine sediments suggested by Long et al. (1995), effect range-low (ERL) and effect range-median (ERM) are suitable to evaluate potential effects of these contaminants on the Seine Estuary organisms. According to Long et al. (1995) deleterious biological effects rarely occur if the total PAH and PCB concentrations in sediments are below their respective ERL value (4022 and 22.7 ng.g-1 respectively); below the ERM guidelines (44 792 and 180 ng.g-1 respectively) adverse effects are likely to occur; and effects would occasionally occur for concentrations equal to and above the ERL but below the ERM guidelines. During the present study, adsorbed PAHs present a potential risk for organisms in winter periods with concentrations above the ERL but below the ERM guidelines. Besides, the risk associated to PAHs is essentially related to Phe, An, Chrys, DaA and Fluo. Furthermore, adsorbed PCB concentrations are always above the ERL value and often above the ERM guidelines (except for the sampling dates 27/11/02, 22/04/03, 20/05/03, 06/10/03). The risk associated to adsorbed PCBs is therefore important and higher than for PAHs. Reported values of PCB and PAH body-burdens in the copepod EA are in a comparable range, respectively 383-1785 ng.g-1 (976 ng.g-1 as mean) and 165-3866 ng.g-1 (879 ng.g-1 as mean). For both contaminant groups, maximum levels have been measured during winter periods. These particularly high significant PAH concentrations are from 2 to 4 times higher with respect to the mean concentration, whereas other sample values are 0.5 time lower than this mean. For the same periods, PCB levels in EA are also significantly higher (from 1 to 2) than the mean concentration, compared to other period concentrations, 0.7 time lower than the mean. These results reveal wide seasonal variations of PCB and PAH body-burdens in EA. Representative accumulation factors corresponding to the ratio of total contaminant concentration in the water column (HOCs adsorbed on particulate as well as dissolved are likely to be bioavailable to filter feeders) and in EA are calculated to assess the uptake capacity of these organisms. For the studied period, ACFs are in the range of 13 000 to 91 000 (for PCBs) and from 1000 to 17 000 (for PAHs), which is relatively high compared with usual reported bioconcentration factor values for this kind of organisms (Fisk et al. 2001). Furthermore, there are very limited data on HOCs bioaccumulated by zooplankton species in field studies, especially estuarine species, and almost none for individual micro-zooplankton species. This void has certainly been caused by the difficulties encountered in collecting sufficient supplies of micro-sized organisms to ensure accurate and precise quantification of contaminant burdens. Therefore, most of the published data reported contaminant body-burdens of mixed zooplankton, sorted by size, with no attention paid to the SPM contained in the samples. Harding et al. (1997) and Peters et al. (2001), have notably reported low levels of PCBs (<100 ng.g-1) for marine species from the southern Gulf of the St Lawrence and the southern North Sea. Concerning PAH bioaccumulation by Publications zooplanktonic species, field data are even scarcer. Nevertheless, Nour El-Din and Abdel-Moati (2001) have mentioned PAH levels below 40 ng.g-1 in mixed marine copepods from the Arabian Gulf. In contrast, contaminant body-burdens indicated in the present study are distinctly higher, probably caused by higher exposition levels in estuarine ecosystems. Recent field studies have confirmed that marine copepods could bioaccumulate and amplify PAHs in ecosystems where PAH concentrations in the dissolved phase and in the suspended particulate matter are at or below method detection limits (Carls et al., 2006). These results are consistent with the conclusions of Borga et al. (2005) that suggested higher BAF values for zooplanktonic species than those previously described. Uptake and transfer mechanisms will be discussed later. 3.3. PAH and PCB patterns in the water column and in Eurytemora affinis: origins and fates Fig. 3 a shows the mean typical patterns of PAHs in the dissolved phase, in the SPM and in EA for the studied period. The predominance of 4-ring compounds, representing 38-46% of total PAHs, was clearly evident in the water column of the Seine Estuary (sum of the dissolved phase and SPM). Besides, 4-ring compounds also dominate PAH pattern in EA, in the range of 35 to 55% of total contamination. Among these compounds, the concentration of carcinogenic PAHs (BaA, B[b+j+k]F, BaP, DaA and IP according to the International Association for Research on Cancer 2003), represent 31-41% in the water column and 17-46 % of total contamination in EA, which is of concern for the integrity of the local ecosystem. Considering the individual contribution of PAHs, the most abundant compounds in the dissolved phase are Phe (mean: 15%) with levels of 0.5-3.8 ng.g-1, and Pyr (mean: 27%) varying between 0.8 ng.l-1 and 5.2 ng.l-1. Motelay-Massei et al. (2007) have shown the same PAH profiles in bulk atmospheric deposition at Le Havre and Rouen in 2001 and 2002. In the SPM, B[b+j+k]F contribute for a mean of 20% of total PAHs with a mean burden of 579 ng.g-1 (79-1124 ng.g-1). As largely reported in literature, the lowest molecular weight compounds (Phe, Fluo, Pyr) are preferentially found in the dissolved phase (3, 4-ring), whereas the highest ones (B[b+j+k]F, BeP, BaP, IP, BP) are bound to particles (4, 5, 6-ring). Furthermore, in addition to relative abundance, isomer ratios are useful indicators of PAH sources. Particular source signatures for both dissolved and SPM-bonded PAHs have been listed based on isomer ratios (Budzinski et al., 1997). Thus, plotting two PAH ratios, Phe/An versus Fluo/Pyr suggests that PAHs of pyrolytic origin are characterized by Phe/An<10 and Fluo/Pyr>1, while Phe/An>10 and Fluo/Pyr<1 reflect petrogenic sources (Manodori et al., 2005). Fig. 3.b shows that isomer ratios of all SPM samples exhibit a constant pyrolytic contamination, while the contamination in the dissolved phase is significant of mixed sources (petrogenic/pyrolytic). Motelay-Massei et al. (2007) have thus suggested several sources for pyrolytic PAHs associated mainly with emissions from road traffic, with domestic heating in winter and with industrial emissions in summer. Finally, the predominant compounds bioavailable in the water column are also the major ones bioaccumulated by Eurytemora affinis. Thus, Pyr (14%) and B[b+j+k]F (13%) make up a relatively large proportion of total PAHs in EA, with respectively mean values of 105 ng.g-1 (22-427 ng.g-1) and 120 ng.g-1 (15-559 ng.g-1). The differences observed between PAH fingerprints of SPM and the dissolved phase compared to that of EA suggest that pollutant uptake by planktonic species is governed by particular mechanisms and not only by adsorption and equilibrium partitioning between water and organisms. These results also suggest metabolisation processes of PAHs in copepods, as reported by Harris et al. (1977) and Lotufo (1998). PCB patterns in the dissolved phase, in the SPM and in EA are shown in Fig. 4a. Low molecular weight compounds (CB 28, 52, 101, 87, 118), particularly penta-CB (39-59% of total PCBs) are preferentially found in the dissolved phase. Among those, CB 101 (0.30-3.53 ng.l-1) and CB 118 (0.53-2.97 ng.l-1) are the most abundant. SPM pattern is dominated by penta- (30-39%) and hexa-CB compounds (27-40%), particularly by CB 101 (12.8-49.7 ng.g-1), CB 153 (7.5-128.8 ng.g-1) and CB 138 (8.1-55.6 ng.g-1). This profile is consistent with a contamination by Pyralene mixture (the French commercial mixture used before the ban in the electric industry), dominated by tri- to hexa-CB congeners. Thereby, the water column of the Seine Estuary is clearly contaminated by penta-CB representing 40% on average of total PCB contamination (dissolved phase and SPM). In other respects, the most abundant homologs bioaccumulated by EA are mainly penta-CB (25-44%) and hexa-CB (3146%), especially CB 101 (86-376 ng.g-1), CB 153 (83-373 ng.g-1) and CB 138 (83-316 ng.g-1). Furthermore, different uptake or metabolisation pathways could account for the differences observed between the PCB fingerprints in EA and in the water column. These mechanisms are pointed out when each PCB congener concentration is expressed relatively to that of CB 153 (CBi/CB 153) which is the less metabolisable PCB compound (Kannan et al., 1995), as presented in Fig. 4.b. Thus, all PCB congeners bioaccumulated by EA have ratios lower than those measured in the water column, except CB 187. Besides, low molecular weight compounds (CB 28, 52, 118) present ratios at least twice lower than those measured for the same compounds in the water column, except CB 101, whereas higher molecular weight compounds have ratios close to 1 compared to those of the water column, which implies that lower molecular weight compounds are less bioaccumulated or more metabolisable than high molecular weight compounds. These results are close to those of Goerke and Weber (2001) which have reported a compound-specific and a species-specific elimination of PCBs with a high Publications capability of oxidative transformation and excretion of PCB congeners ≤ 6 chlorine substitutions in many decapods. Nevertheless, as other parameters such as feeding could influence PCB patterns, we should remain cautious when deducing biotransformation from PCB patterns. 3.4. Principal component analysis (PCA) PCA that defines the data structure explains respectively 80% and 79% of the variance in PAH and PCB concentration data sets (Fig.5). Component 1 (PC1) explains 58% of the total PAH variance (Fig. 5.a.), the percentage of adults (23%) and PAH concentrations in EA (27%) having the most important contributions. Increasingly negative PC1 scores along this axis indicate increasing PAH concentrations in EA (correlation: 0.89) and increasing percentage of adults in the sample (correlation: -0.82). Furthermore, PAH body-burdens in EA are significantly correlated with the percentage of adults in the sample (R= 0.54, p<0.05). PC2 explains 23% of the total PAH variance with high contribution for PAHs adsorbed on SPM (85%). Increasingly positive PC2 scores describe increasing PAH levels in the SPM (correlation: 0.96) although no significant correlation could be calculated between PAH burdens in the SPM and in EA. However, if the SPM sampled in November 2002 are not taken into account a clear correlation appeared between PAHs adsorbed on the SPM and PAHs accumulated by EA(R= 0.83, p<0.05). Fig. 5.b presents PCA of PCB contents in EA. PC1 contributions explain 58% of the total PCB variance with high contributions to the percentage of adults (29%) and to PCB levels in EA (31%). Increasingly negative PC1 scores characterize increasing PCB levels in EA (correlation: -0.95) and increasing percentage of adults in the sample (correlation: -0.92). Furthermore, PCB body-burdens in EA are significantly correlated with the percentage of adults in the sample (R= 0.84, p<0.0001). PC2 explains 24% of the total PCB variance with high contribution to PCBs bonded to SPM (73%). The lowest PC2 scores are significant of the lowest SPM contaminations. The results presented in Fig.5.a and b. show that the PCA distinguishes two clusters of copepods based on the magnitude and direction of the PC contributions. The first group consists of copepods presenting high PAH and PCB levels during winter seasons. Thus, winter samples are characterized by a higher percentage of adults compared to other seasons. For these periods, water temperature decreased what implies that copepod life-cycle and also the adult stage were longer. Gyllenberg and Lundqvist (1979), Pagano and Gaudy (1986), and Gaudy et al. (2000) have mentioned for different estuarine copepod species, metabolism reduced to a minimum level to maintain the physiological activity at low temperatures which could imply low biotransformation of contaminants during winter periods. Furthermore, Eurytemora affinis copepods are exposed during a longer period and can bioaccumulate larger amounts of PCBs and PAHs. In this group, copepods exposed to more contaminated SPM could be distinguished from the other ones. The second group is characterized by a majority of juveniles in the samples which implies shorter exposition and lower contaminations by HOCs. 4. Conclusions The results of this study point out that total PAH and PCB concentrations in the Seine Estuary exhibit seasonal variations especially in the particles and in the copepod Eurytemora affinis. Furthermore, this study has shown that EA could bioaccumulate large quantities of PAHs and PCBs (µg.g-1 range for maximum). These highest levels have been measured for both contaminants during winter seasons, in the SPM (when the flow increased) and in EA. For other seasons, contaminant concentrations were lower and quite regular. PAHs in the SPM were mainly of pyrolytic origin, dominated by four ring-compounds, while PAH sources in the dissolved phase were more diffuse and dominated by 3 and 4 ring compounds. The most bioavailable PAH compounds in the water column were also the most bioaccumulated ones in EA. Besides, high proportions of carcinogenic PAHs have been measured in the copepods. PCB patterns in the water column were principally composed of penta-CB congeners, while the most abundant congeners measured in EA were penta- and hexa-CB compounds. Finally, the results of the principal component analysis have shown that the uptake of PCBs and PAHs by Eurytemora affinis was a function of the time exposure since the highest concentrations of contaminants in EA were measured for samples presenting the highest percentage of adults. Acknowledgments This work was supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program and by the Region HauteNormandie. Publications References Baumard, P., Budzinski, H., Michon, Q., Garrigues, P., Burgeot, T., Bellocq, J., 1998. Origin and bioavailability of PAHs in the Mediterranean Sea from mussel and sediment records. Estuar. Coast. Shelf S. 47, 77-90. Borga, K., Fisk, A.T., Hargrave, B., Hoeskstra, P.F., Swackhamer, D., Muir, D.C.G., 2005. Bioaccumulation factors for PCBs revisited. Environ. Sci. Technol. 39, 4523-4532. Budzinski, H., Jones, I., Bellocq, J., Pierard, D., Garrigues, P., 1997. Evaluation of sediment contamination by polycyclic aromatic hydrocarbons in the Gironde estuary. 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Publications Figure 1: Study area and sampling station in the Seine Estuary (surface water and copepods). 0° 0°30 E T h e Caudebec PK 310 France Tancarville 49°30 ’N Le Havre C h a n n e l 50 km PK 340 Honfleur PK 355 Kilometric point Industrial sites 0 5 10 Euryhaline zone Limit of the saline tide Sampling site 15 km Mesohaline zone 1° E Oligohaline zone 25 J 06/02/05 01/12/04 19/01/04 06/10/03 01/07/03 20/05/03 50 22/04/03 01/04/03 75 28/01/03 A 100 27/11/02 Relative abundance (%) Figure 2: Relative composition of samples in adult (A) and juvenile (J) stages of Eurytemora affinis. 0 Figure 3: Mean composition pattern of the most abundant parent PAHs (a) in the dissolved phase (DP), the SPM and in Eurytemora affinis (EA), over the study. Mean values are shown with bars indicating the standard error (seasonal variability). PAHs are presented with increasing molecular mass and grouped depending on the number of aromatic rings (3, 4, 5 and 6 ring). Cross plot (b) of molecular ratio of Phe/An versus Fluo/Pyr in the dissolved phase and in the SPM which are characteristic indices of PAH sources (Budzinki et al., 1997). a. DP SPM EA 20 16 SPM b. Phe/An 24 DP Petrogenic origin 10 Pyrolytic origin 8 Petrogenic/Pyrolytic origin 0 phe fluo 3 pyr triph chrys 4 B[ b+k+f]F Relative abundance (%) 32 0 BeP BaP 5 IP BP 6 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 Fluo/Pyr Publications Figure 4: Mean composition pattern of the most abundant PCB compounds (a) in the dissolved phase (DP), the SPM and in Eurytemora affinis (EA), over the study. Mean values are shown with bars indicating the standard error (seasonal variability). PCBs are presented with increasing molecular mass and grouped depending on the number of chlorinated substitutions (tri-, tetra-, penta-, hexa- and hepta-chlorinated). Fig. b represents the mean relative abundances of the major PCB compounds (CBi) versus PCB 153 which is the less metabolized congener (Kannan et al., 1995b), in the water column and in the copepods. DP a. 21 b. 1.5 SPM EA WTC EA CBi /CB 153 Relative abundance (%) 28 14 7 1 0.5 0 0 CB 28 3 CB CB 52 101 4 CB CB 87 118 5 28 CB CB CB 153 138 180 6 7 52 101 118 153 138 187 180 Figure 5: The loading plot of principal components analysis of (a) PAHs and (b) PCBs bioaccumulated by Eurytemora affinis in relation to field contaminations (PAHs and PCBs in SPM) and to environmental parameters (temperature, flow, turbidity and percentage of adults in the sample). Cluster I represents winter periods and cluster II the other seasons. (1, 2: 27/11/02; 3: 19/01/03; 4, 5, 6: 01/04/03; 7, 8, 9: 20/04/03; 10: 01/07/03; 11, 12: 06/10/03; 13: 19/01/04; 14, 15: 06/02/05). Factor 2: 21.67% 3 2 a. Cluster I Cluster II 13 1 15 14 12 11 5 6 7 10 98 4 0 3 -1 12 -2 -3 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 Factor 1: 57.75% 3 b. Factor 2: 23.75% Cluster I 2 1 8 0 10 -2 4 12 7 13 3 Cluster II 2 1 -1 2 14 15 11 4 5 6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 Factor 1: 57.82% 3 4 Publications Table 1: Physical and chemical parameters of each sampling cruise (+: analyses, -: no analysis). Cruises 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Sampling dates 26/11/02 28/01/03 01/04/03 22/04/03 20/05/03 01/07/03 08/09/03 06/10/03 04/11/03 19/01/04 20/04/04 16/05/04 16/09/04 30/12/04 06/02/05 477 3 -1 Flow (m .s ) 580 977 403 305 501 206 110 104 210 1199 339 508 251 559 Salinity (PSU) 1.5 0.1 0.2 1.4 0.2 0.6 1.9 2.2 6.5 0.7 4.3 1.3 2.2 1.2 2 Water temperature (°C) 9.6 7.3 12.5 13.8 16.4 22.8 17 10.6 6.5 6.7 10.9 15.9 17.7 7.4 6.4 Turbidity (mg.l-1) 0.581 0.026 0.083 0.066 0.135 0.034 0.051 0.115 0.075 0.048 0.101 0.206 – – – Water analyses + + + + + + + + + + – – – – – SPM analyses + + + + + + + + + + + – – – + Copepods analyses + + + + – + + + + + + + + + + Copepod samples analyses + + + + + + – + – + – – – + + Table 2: PAH and PCB concentrations in the dissolved phase (ng.l-1), in the SPM (ng.g-1), in Eurytemora affinis (ng.g-1) and in the water column (dissolved phase + SPM) (ng.l-1) of the Seine Estuary. Dissolved phase (ng.l-1) n = 10 SPM (ng.g-1) n = 12 Eurytemora (ng.g-1) n = 15 Water column (ng.l-1) n = 10 Mean Median Min. Max. Mean Median Min. Max. Mean Median Min. Max. Mean Median Min. Max. CB 52 CB 101 CB 87 CB 118 CB 153 CB 138 CB 187 CB 180 0.6 1.4 0.5 1.3 0.7 0.8 0.1 0.2 0.6 1.1 0.4 1.1 0.5 0.6 0.1 0.1 n.d. 0.3 n.d. 0.5 0.1 n.d. n.d. n.d. 2.7 3.5 1.5 3.0 2.5 2.8 0.2 0.7 16 32 10 25 39 33 9 14 18 33 10 25 33 33 8 11 3 13 5 5 7 8 1 4 24 50 23 42 129 56 17 29 62 188 27 94 203 169 46 54 48 134 19 86 203 153 43 53 24 86 5 31 83 83 20 11 137 376 75 247 373 316 96 139 2.4 4.5 1.5 3.4 3.6 3.4 0.7 1.2 1.5 3.4 1.1 2.8 3.1 2.6 0.7 1 1.1 2.1 0.7 6.8 1.5 1.4 0.4 0.5 6.8 11.1 4.4 1.9 6.9 7.5 1.5 3.0 Σ PCB 7.0 5.6 2.0 21.2 227 223 58 463 976 788 383 1785 26.1 20.2 14.1 55.0 Phe Fluo Pyr Triph+Chrys BbF+BkF B(e)P B(a)P IP B(g,h,i)P 1.6 1.4 2.8 0.9 0.7 0.5 0.3 0.2 0.3 1.1 0.8 2.7 0.6 0.4 0.3 0.2 0.1 0.2 0.6 0.3 0.8 0.4 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 3.8 3.1 5.2 1.6 1.1 1.7 1.4 1.0 1.4 176 377 346 277 579 240 278 261 243 194 354 323 263 524 241 262 246 242 25 59 59 44 79 35 42 39 33 278 614 581 430 1124 394 513 505 406 78 70 105 82 120 64 54 53 54 29 37 73 53 59 45 22 34 34 5 14 22 16 15 11 9 n.d. 9 310 406 427 300 559 255 283 263 258 13 26 26 20 36 16 18 16 16 12 25 25 19 32 14 17 14 14 6 13 15 10 18 8 9 5 4 23 45 39 34 70 30 34 32 30 Σ PAH 11.1 8.1 2.9 23.9 3361 3130 499 5819 879 478 165 3866 227 211 123 407 Total PAHs (ΣPAHs) = Sum of Phe, An, 1, 2, 3 and 9 methylphenanthrene, 2 methylanthracene, Fluo, Pyr, BaA, Triph + Chrys, (B[b+j+k]F), BaP, BeP, Per, IP, DaA+DaC and BP. Total PCBs (ΣPCBs) = congeners 8, 18, 29, 50+28, 52, 104, 44, 66, 101, 87, 154+77, 118, 188, 153, 105, 138, 126, 187, 128, 200, 180, 170, 195, 206 and 209. n.d. = non detected n = Number of sampling cruises Publications Publication n° 2 : Seasonal variation of hydrophobic organic contaminant concentrations in the water-column of the Seine Estuary and their transfer to a planktonic species Eurytemora affinis (Calanoïd, copepod). Part 2: Alkylphenols polyethoxylates. K. Cailleaud 1, 2, 3, J. Forget-Leray3, S. Souissi2, S. Augagneur1, H. Budzinski1 * 1. Université Bordeaux 1, CNRS, ISM-LPTC-UMR 5255 (Laboratory of Physico and Toxico-Chemistry), 351 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Université des Sciences et Technologies de Lille, CNRS, UMR 8013 Ecosystèmes Littoraux et Côtiers, 32 avenue. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Faculté des Sciences et Techniques du Havre, LEMA-UPRES EA3222 (Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques), GDR IMOPHYS, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-5-40006998; fax: 0033-5-400069 E-mail address: [email protected] (H. Budzinski) Abstract: The occurrence and fate of alkylphenols in various matrices of the Seine River Estuary were studied. Nonylylphenols (NP) and nonylphenol polethoxylates (NPEs) were monitored in surface dissolved water, suspended particulate matter (SPM) and in a copepod, Eurytemora affinis from November 2002 to January 2004. NPs, nonylphenol mono and diethoxylates (NP1EO, NP2EO) and nonylphenol-ethoxy-acetic-acid (NP1EC) were detected and measured in all dissolved water and SPM samples whereas nonylphenoxy-acetic-acid (NP2EC) was only found sporadically in dissolved water samples. Seasonal variation of total concentrations of NPs and NPEs, ranging respectively from 399 to 2214 ng.l-1 and from 405 to 9636 ng.g-1, were measured in the dissolved water and in the SPM. Significant decreases were observed in the water column during the maximum biological activity periods in spring and autumn. Furthermore, increasing levels were observed in the SPM during the winter period. High concentrations of NP1EO and NP were detected in all copepod samples, ranging from 3423 to 6406 ng.g-1. This study is the first to report high levels of endocrine disruptors in estuarine copepods. Keywords: nonylphenol, crustacean, bioaccumulation, estuary, water column, alkylphenol polyethoxylates. Chemosphere, In press Publications 1. Introduction Since the 1960s, increasing numbers of environmental organic contaminants have been found in aquatic ecosystems, often with high and increasing concentrations. During recent decades, reproductive and developmental diseases reported for a wide range of aquatic species (Krimsky, 2000; Vos et al., 2000; Yadetie and Male, 2002), have shifted the attention slightly towards other sources of industrial and agricultural contaminants. These adverse effects on the physiology and particularly on the hormonal regulation of exposed organisms are generally ascribed to molecules so called endocrine disruptors. Depending on their molecular structure, some of these chemicals have been listed as priority compounds by regulating bodies (European Union and the Oslo and Paris Commission). Among all those contaminants, the harmful effects of many surfactants, such as alkylphenol-polyethoxylates and their metabolites, are highlighted due to their endocrine-disrupting properties and because of their increasing concentrations in aquatic ecosystems (Thomas et al., 1999; Ferguson et al., 2003, Isidori et al., 2005). Alkylphenol-polyethoxylates (APnEs), where n indicates the number of ethoxy units, are high production volume nonionic surfactants, widely used in various industries and agriculture. Nonylphenolpolyethoxylates (NPnEOs) are by far, the most commonly used and synthesized APnEs, accounting for about 80% of total APnEs (Renner, 1997). The annual worldwide production is about 500,000 tons, with a European annual usage of 73,500 tons (E.U., 1999). These molecules are used in numerous applications (detergents, wetting agents, emulsifiers, pesticide formulations and many industrial sectors). To date, NPnEOs have not been banned in Europe but their use and sale have been drastically restricted. Therefore, these compounds have been entirely replaced by alcohol-ethoxylates in household detergents in the EU and in the USA. These contaminants are released directly or through sewage plants, with or without treatment, into aquatic ecosystems. NPnEOs are unstable in aquatic environment and subject to biodegradation. Some degradation pathways have been proposed and studied both in field and laboratory experiments (Ying et al., 2002, Hayashi et al., 2005). Thus, the biodegradation of NPnEOs results in successive formation of lower ethoxylate congeners. On the one hand, during aerobic processes, the polyethoxylate chains are oxidized, producing mainly nonylphenol-ethoxy-acetic-acid (NP1EC), nonylphenoxy-acetic-acid (NP2EC) and nonylphenols (NP) (Ahel et al., 1994; Hayashi et al., 2005). On the other hand, during anaerobic processes, polyethoxylate chains are hydrolyzed into various metabolites (NP1EO and NP2EO) as shown in figure 1. Final degradation products (nonylphenol, octylphenol…) are more stable and more hydrophobic and thereby preferentially adsorbed on the suspended particulate matter or in the sediments. Most NPnEOs entering the environment are highly water soluble. Eighty percent of these compounds are detected in the dissolved phase and 20% in the suspended particulate matter (Isobe et al., 2001). The occurrence of NPnEOs in freshwater environments has been substantially reported (Thiele et al., 1997). However, their occurrence, their fate and their transfer to organisms in estuarine systems are less known (Heemken et al., 2001; Stachel et al., 2003). In this respect, microzooplanktonic organisms are key species in the estuarine food-web which could ensure a principal role in the transfer of contaminants to top predators. In addition, the organisms placed on top of food chains could be affected by the presence of APs in their food, as well as in the dissolved phase and in the SPM. These aspects are of particular interest in the Seine River Estuary (France), where organic as well as inorganic pollution from urban and industrial activities has been extensively studied (Chiffoleau et al., 1994; Fernandez et al., 1997). However, no data is available about the contamination by NP and NPnEO. Furthermore, these compounds are known to exhibit higher toxicity than their precursors, and to mimic estrogens in the hormonal regulation. Thereby, NPnEOs, NPnECs and NPs are of toxicological interest because of their potential bioaccumulation in organisms which could be exposed via sediments or via the dissolved phase (Cross-Sorokin et al., 2003), and because of their acute and chronic toxicity (Brown et al., 1999, Forget-Leray et al., 2005). The present study, which is the second part of a series of two articles, focuses on the occurrence of NP1EOs, NP 2 1-2ECs, and NPs in the water column of the Seine Estuary and their fate related to seasonal variation. The analysis of various metabolites, and particularly NP/NPEOs and NP/NPECs ratios, gave insight into biodegradation processes involved in this estuary. Besides the potential transfer of these chemicals to a dominant copepod species in many North Atlantic estuaries, Eurytemora affinis, has been investigated to estimate the possible endocrine disrupting hazard of such contaminants on estuarine invertebrates, and the threat to the local food web integrity. 2. Material and methods 2.1. Sample collection Surface water and copepod samples were collected from November 2002 to February 2005 at the Tancarville station in the oligohaline part of the Seine Estuary (France) using the Seine-Aval Research Program Publications boat. All the samples were collected 150 m away from the Tancarville sewage treatment plant (STP). The sampling strategy and the environmental parameters of each cruise have been detailed in the first part of this series (Cailleaud et al., submitted). The numbers in all the figures referred to the sampling cruises (i.e.: 1=26/11/2002, 2=28/01/2003, 3=01/04/2003, 4=22/04/2003, 5=20/05/2003, 6=01/07/2003, 7=08/09/03, 8=06/10/2003, 9=04/11/2003, 10=19/01/2004) . 2.2. Analytical procedure All solvents were either HPLC grade or Organic residue analysis grade and were purchased from Atlantic Labo (Eysines, France). NPnEO and NPnEC (purity 99%) standards were obtained from LGC Promochem (Molsheim, France) and NP (purity > 98%) standard was purchased from Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). -Solid-Phase Extraction (SPE) Water samples (500 ml) were filtered using 0.7 µm GF/F glass microfiber filters (Whatman). The filtered waters were acidified to approximately pH 2 with 3.5 M HCL and the particle fractions, as well as the copepod samples were freeze-dried and extracted by Focused Microwave-Assisted Extraction (Time: 10 min at 30 W) with a 3/1 methanol/dichloromethane mixture. The organic extracts were concentrated by rotary evaporation and then dissolved into 100 ml of acidified ultra-pure water (pH 2). Then, the filtered water and the water dissolved SPM and copepod extracts were eluted through a Varian BondElut C18 cartridge (Interchim, Montluçon, France), previously conditioned with 5 ml of methanol, at a flow rate of 10 ml.min-1. After the elution, the cartridges were washed with 3 ml of a methanol/acidified ultra pure water mixture (50/50, v/v). Then, the aqueous phase was removed by drying the cartridge for 1 hour. At last, the organics were eluted by passing 5 ml of a methanol/dichloromethane mixture (50/50, v/v) and concentrated to 100 µl (for water extracts) and to 500 µl (for SPM and E. affinis extracts) by warming at 45°C under a gentle nitrogen stream. - LC analyses Alkylphenols and their metabolites were analyzed using a HPLC separation coupled to electrospray mass spectrometry detection. The HPLC system consisted of an Agilent 1100 series (Agilent Technologies). Chromatographic separation was performed using a reversed-phase analytical column (Kromasil C18, Interchim, France) of 150 × 2.1 mm i.d. × 3 µm film thickness. NPnEOs and NPnECs +NPs were analyzed in separate runs. NPnEOs (n= 1-2) were separated using a mixture of water/methanol/ammonium acetate (5 mM)(A) and methanol (B) as mobile phase, while NPnECs (n=1-2) and NPs were separated using a mixture of water/methanol/ammonium acetate (5mM) (A) and methanol (B) as mobile phase. The solvent program started with an initial B concentration of 60% kept isocratic for 2 min, linearly increased to 80% in 5 min, kept isocratic for 28 min and linearly decreased to 60% in 3 min, with constant flow rate (0.150 ml/min) and constant column temperature (20°C). An Agilent Technologies mass spectrometer equipped with an electrospray (ESI) ion source was used. The following operation parameters were used: source temperature, 100°C; desolvation temperature, 350°C; desolvation gas flow rate, 10 l/min; ESI+ and ESI- capillary voltage, 4.0 and 3.5 kV. Acquisition was accomplished using the Selected Ion Monitoring mode (SIM). NPEOs were identified by confirming the characteristic pattern showing [NPnEO-Na]+ ions in the positive ionization mode, while NPECs and NPs were identified by their characteristic pattern showing [M-H]- ions in the negative ionization mode. The compounds were also identified by co-injection of authentic standards. - Quality assurance Before the extraction, all glassware was cleaned with detergent, rinsed with ultra-pure water and followed by heating at 450°C overnight. Besides, procedural blanks were regularly performed (representing less than 10% of the sample content) and all results presented are adjusted for the minor contributions from the blanks. Quantification was performed using an external calibration method based on a five point quadratic calibration curve. Calibration curves were generated using linear regression analysis within the investigated concentration range (0.1-0.8 µg.ml-1 respectively for NP, NP1EO, NP2EO and NP2EC, and 0.2-2.0 µg.ml-1 for NP1EC). The calibration curves of each analyzed standard (NP, NP1EO, NP2EO, NP1EC and NP2EC) presented high linearity (r2 ≥ 0.995). The efficiency of the analytical procedure was determined by analyses of ultra pure water spiked with an alkylphenol standard solution. The average recovery of NP, NP1EC, NP2EC, NP1EO and NP2EO was 90% ± 12, 68% ± 5, 56% ± 5, 90% ± 3 and 61% ± 2, respectively. 3 Results and discussion Publications 3.1. Seasonal variation of total APs in the water column of the Seine Estuary - APs in surface dissolved water Total concentrations of dissolved APs measured from November 2002 to January 2004, including NPECs, NPEOs and NP, are shown in Table 1. Dissolved AP concentrations ranged between 399 and 2214 ng.l-1 with . The highest concentrations were measured during winter and summer periods, whereas the lowest ones were measured during spring and autumn periods. One possible explanation of the decrease of total AP concentrations in the water could be a higher bacterial activity when water temperature increases and lower biodegradation rates during winter seasons (Jonkers et al., 2005). Thus, when the water sample from July 2003 was not taken into account, water temperature and AP concentration in the dissolved phase showed a significant negative correlation (R= -0.83, p=0.005). Maximum biological production in the Seine Estuary is temperature dependant and is observed during spring and autumn. These results also suggest that the high dissolved concentration measured in July 2003 may have been caused by recent local AP discharges. This local emission probably originates from the Tancarville STP and from the industrial petrochemical site of Port-Jerome located less than one kilometer upstream our sampling site. The Tancarville STP is not a new technology plant which suggests that the wastewater is treated unadequatly. In addition, dissolved APs present seasonal variation, similar to those observed for dissolved PAHs and PCBs (Cailleaud et al., submitted). These results suggest a general hydrodynamic origin for the contaminant concentration variations (dilution, sorption/desorption…). Thus, dilution was less important in summer due to decreasing river flow. NP1EC (259-1455 ng.l-1) is the major compound in the dissolved phase, representing from 55 to 85% of total APs (Fig. 2.a). NP1EO (41-149 ng.l-1), NP2EO (33-224 ng.l-1) and NP (15-386 ng.l-1) have also been detected in all the samples, whereas NP2EC have been detected only in April and November 2003. Blackburn et al. (1999) have reported total NP and NPEO concentrations in British estuaries below 1 µg.l-1. Jonkers et al. (2003 a) have measured respectively NPEO, NP and NP1EC levels of 67-471, 63-90 and 1139-1524 ng.l-1 in the Rhine Estuary and of 491-1029, 588-934 and 8607-10879 ng.l-1 in the Scheldt Estuary, for a water salinity between 0.2 and 6.0 PSU. These concentrations are close to those obtained in our study. To compare, NP, NPEO and NPEC worldwide surface water concentrations range from < 0.01 to 180 µg.l-1, from < 0.02 to 70 µg.l-1, and from 2 to 116 µg.l-1, respectively (Thiele et al., 1997). AP distribution patterns in surface water present almost no seasonal variation, except for July and November 2003 samples, which are characterized by lower NPEO levels and increasing NP1EC levels. The use of APs does not vary according to seasons. These compounds are biodegradable and the degradation rate and pathways depend on environmental parameters (the river flow, temperature, oxygen…). Molecular ratios of metabolites to “parent” compounds have been previously used to assess biodegradation pathways in estuarine surface waters, and could indicate variations in these biological processes (Jonkers and De Voogt, 2003 b.; Jonkers et al. 2005). Three ratios (NP/NPEC, NP/NPEO and NPEC/NPEO) are presented in Fig 2.b. These results show that the NP/NPEC ratio is almost constant all over our study (0.05-0.3), in opposition to NP/NPEO (0.12-2.25) and NPEC/NPEO (2.1-11.4) ratios that present a seasonal variation. The NPEC/NPEO ratio is always greater than 2, which implies that oxidative hydrolytic transformation is the major route of AP biodegradation in the Seine Estuary surface water. Degradation via the non-oxidative biodegradation pathway is slightly higher in April, July and November 2003 in comparison with the other sampling dates, but still lower than the oxidation pathway. - APs in the SPM Total concentrations of APs including NPECs, NPEOs and 4-NP measured in the SPM of the Seine Estuary, from November 2002 to January 2004 are shown in Table 1. APs adsorbed on particles vary from 405 to 9636 ng.g-1 (dry weight). Total concentrations are almost constant all over the study, except during winter periods (January 2003 and 2004). Thus, significant increases of total AP concentrations have been measured during winter periods, similar to those observed for PAHs and PCBs adsorbed on particles for the same period (Cailleaud et al., submitted). NP1EO (40-692 ng.g-1), NP2EO (21-757 ng.g-1), NP1EC (18-514 ng.g-1) and 4-NP (289-7105 ng.g-1) have been detected in all the samples. 4-NP is the major AP compound measured in the SPM and represents 66 ± 9% on average of total APs in the SPM (Fig. 2.b). These results are in agreement with those reported in literature. For instance, 4-NP, NP1EO, NP2EO and NPEC levels ranging from 1.5 to 92, 1.3< to 35, 2.2 to 32 and 0.3< to 185 ng.g-1 were respectively reported in the Rhine Estuary and from 0.4< to 1080, 1.3< to 17, 0.3< to 26 and 0.3< to 239 ng.g-1 in the Scheldt Estuary (Jonkers et al., 2003 a.). Valls et al. (1990) and Chalaux et al. (1994) have reported 4-NP levels in the Besos Estuary (Spain) and in the Nile Estuary (Egypt) sediments respectively of 6.6 and 0.019-0.044 µg.g-1. Reviews on AP distributions have mentioned NP and NPEO concentrations in sediments ranging respectively from < 0.003 to 72 µg.g-1 and 0.004 to 38 µg.g-1 (Thiele Publications et al., 1997; Ying et al., 2002), with higher NP proportions adsorbed on the SPM than dissolved in water because of the hydrophobic nature of these compounds. These observations confirm that the Seine Estuary sediments are among highly polluted ones by AP compounds for the period studied. AP distribution patterns in the SPM are almost constant all over our study except in July and November 2003 (Fig. 2.b). For instance, increasing NP1EC proportions have been measured during these periods, in the same way as in surface dissolved waters. These variations could also be explained by increasing microbial biodegradation activity. Effluents of the Tancarville STP and/or industrial wastewater were probably the cause of these variations. Total AP contamination of the Seine Estuary water column (SPM+dissolved phase) ranges from 545 to 2390 ng.l-1 with a mean concentration of 1079 ± 372 ng.l-1 (Table 1). The SPM accounted for 3-32 % of total AP contamination in the Seine Estuary water column (16 ± 8% as a mean). On the one hand, SPM contributes to 52 ± 20% on average of total NP contamination of the water column of the Seine Estuary. On the other hand, NP1EO, NP2EO and NP1EC are principally found in the dissolved phase (respectively 83 ± 9%, 90 ± 4% and 97 ± 2%). The partition of the different AP compounds between particles and the dissolved phase is consistent with databases. 4-NP has a pronounced lipophilic character and is therefore more likely associated with organic matter on particles while NPEOs and more particularly NPECs are more hydrophilic compounds. Thus, the partition between particles and dissolved water for the different AP compounds is close to the one described by Jonkers et al. (2005) for the Dutch coastal zone. 3.2. Seasonal variation of total Alkylphenols bioaccumulated by copepods Total and individual AP body-burdens in the copepod E. affinis are listed in Table 2. NP2EO and 4-NP have been detected in all copepod samples while NPECs have never been detected. Total AP concentrations vary from 3423 to 6406 ng.g-1. NP2EO (2890 to 6013 ng.g-1) is the most important compound bioaccumulated by E. affinis. NPEOs and NP bioconcentration factors in biological matrices are classically calculated using field (caging) or laboratory experiments (McLeese et al., 1981; Ekelund et al., 1990; Smith and Hill, 2004). However, the occurrence of NPEOs, NPECs and NP in natural biological matrices has been poorly reported. Among the available data, AP concentrations in invertebrates have rarely been reported. Verslycke et al. (2005) have reported high NP2EO (220-981 ng.g-1 lipid weight) and NP (206-435 ng.g-1 lipid weight) concentrations in mysid crustacean species. Moreover, NP has been detected in Norway lobster and Spottail mantis shrimp from the Adriatic Sea at levels ranging respectively from 274 to 399 and from 118 to 254 ng.g-1 fat weight (Ferrara et al., 2005). Considering a 5 % dried weight lipid content (on average) in E. affinis, AP body-burdens measured in this copepod sampled in the Seine Estuary, are superior to those reported in these articles for crustacean species but also in fat fish. Since few data of the local contamination (dissolved phase and SPM) were detailed in these articles, comparison with the data obtained in our study concerning interspecies bioaccumulation capacity should be treated with some caution. Nevertheless, considering high AP levels measured in the water column and in the copepods collected in the Seine Estuary, physiological disorders could occur. PNEC value could be deduced by dividing the database LC50 of one compound (when no other aquatic toxicity data is available) for the most sensitive species in the ecosystem by an extrapolation factor of 1000, according to the EU TGD (*), in order to protect the largest proportion of the aquatic community from toxic risks. NP1EC, NP1EO and NP2EO PNEC values are respectively of 2.0, 0.11, 0.11 µg.l-1 (Fenner et al., 2002). The European Union (EU, 2005) proposed 0.33 µg.l-1 as PNEC value for nonylphenol (both for freshwater and saltwater). In the Seine Estuary, total APs could account for a risk in water (total AP concentration /sum of each compound PNEC) always greater than 1 (from 1.1 in September 2003 to 5.3 in January 2004) and must therefore be considered as harmful. The 4-NP contribution to the overall risk ranged from 0.06 to 1.2, with also high risk for NP1EO (0.4-1.4) and NP2EO (0.3-2.0). However, as no NOEC values are available for NPEO and NPEC compounds, these risk values should be moderated. Besides, considering the proposed PNEC sediment value of 180 µg.kg-1 dry weight (according to the European Union 2005) with nonylphenol concentrations measured in the SPM during our study, the risk imputed to this compound is always greater than 2 (2-39). The SPM of the Seine Estuary are also potentially highly harmful to estuarine organisms. Recent experimental studies have shown that 4-NP, at levels similar to those measured in our study, affected the development time of Tigriopus japonicus (Marcial et al., 2003). Seo et al. (2006) have also observed that sublethal 4-NP concentrations were toxic to copepods even at gene levels. Ghekiere et al. (2006) have reported vitellin induction in the mysid Neomysis integer (crustacean) after exposure to low nonylphenol levels. Endocrine disruptions were mentioned in the amphipod Corophium volutator exposed to high levels of nonylphenol (Brown et al., 1999). Furthermore, high AP levels bioaccumulated by E. affinis could be harmful to their predator but also endangered the local food web equilibrium, as this species ensures a key role in the Seine Estuary. For instance, Pickford et al. (2003) have reported induced levels of vitellogenin mRNA in male fish after exposure to nonylphenol via food transfer. Besides, intersex male fish have been sampled close to the Seine Publications Estuary (Minier et al., 2000) and in the river Seine. The occurrence of such hormonal diseases in male fish could be explained by the high alkylphenol concentrations measured in the Seine Estuary. 4 Conclusions APs were present at high levels both in the dissolved phase and in the SPM of the Seine Estuary from November 2002 to January 2004. The dissolved phase and the SPM contributed respectively for 84 and 16 % of total AP contamination in the water column. Total AP maximum levels in the dissolved phase and in the SPM were observed during winter periods while significant decreases were observed during spring and autumn periods. These declines could be ascribed to maximum biological activities during these seasons. Particularly high NP and NP2EO concentration have also been measured in all E. affinis samples which gave insight into the high capacity of this species to bioaccumulate APs. Besides, levels of APs measured in the water column were always at levels that could present a risk for aquatic species. Thus, endocrine disruptions (inter-sex fish) observed in the Seine River or in the Bay could be related to the high AP concentrations. Acknowledgement: Funding for this research was provided by the multidisciplinary Seine Aval scientific program, the Region Haute-Normandie and by the GDR IMOPHYS. 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Publications Figure 1: Biodegradation routes of alkylphenol polyethoxylates: (A) the oxidative hydrolytic (aerobic) pathway and (B) the non-oxidative hydrolytic (anaerobic) pathway (according to Fenner et al., 2002). H2 C O C H2 R H2 C O n OH C H2 R = C9H19, nonyl Alkylphenols polyethoxylate (APnEO) A Alkylphenoxy carboxylic acid (APmEC) H2 C O C H2 H2 C O Alkylphenols polyethoxylate (APnEO) H2 C O O C H2 C OH n R B H2 C O n-1 R OH C H2 Successive shortening of ethoxylate chains O C O C H2 H2 C O OH C H2 R O H R Alkylphenoxy acetic acid (AP1EC) OH Alkylphenol monoethoxylate (AP1EO) R Alkylphenol (NP) Ring cleavage, oxidation of alkyl chain Publications Figure 2: Alkylphenols distribution patterns in surface water (a), in the SPM (b) and in the water column (c) for each sampling cruise (numbers refer to the sampling dates). a. Relative percentage 100% 75% 50% 25% 0% b. Relative percentage 100% 75% 50% 25% 0% c. Relative percentage 100% 75% 50% 25% 0% 1 NP1EC 2 3 NP2EC 4 5 6 4NP 7 8 NP1EO 9 10 NP2EO Publications Figure 3: Concentration ratios of alkylphenol metabolites indicative of metabolic pathways in the Seine Estuary (numbers refer to the sampling cruises). Ratios 15 10 5 0 2 1 3 4 5 4-NP/4-NPEOs 6 7 8 9 10 4-NP/4-NPECs NPECs/NPEOs Table 1: Average alkylphenol concentrations in the dissolved phase (ng.l-1), in the SPM (ng.g-1), and in the water column (dissolved phase + SPM) (ng.l-1) of the Seine Estuary. Dissolved phase (ng.l-1) n = 10 SPM (ng.g-1) n = 10 Water column (ng.l-1) n = 10 Mean Median Min. Max. Mean Median Min. Max. Mean Median Min. Max. NP1EC NP2EC NP1EO NP2EO 4-NP 647 24 69 78 110 536 0 57 56 79 259 n.d. 41 33 15 1455 147 149 224.0 386 204 n.d. 231 167 1672 183 n.d. 110 50 850 18 n.d. 40 21 289 515 n.d. 692 757 7105 661 24 86 89 215 544 0 82 59 168 278 n.d. 45 37 78 1480 147 183 260 467 Σ APEs 929 843 399.0 2214 2434 1173 405 9636 1079 1133 545 2390 Total Alkylphenols (ΣAPEs) = Sum of 4-NP, NP1EO, NP2EO, NP1EC and NP2EC. n.d. = not detected n = Number of sampling cruises Table 2: Seasonal variation of total and individual concentrations of alkylphenol compounds in E. affinis (ng.g1 ). n indicates the number of analyses (NP1EC and NP1EO have never been detected). ng.g-1 (dry weight) Sampling dates n NP NP2EO Total AP 26/11/02 1 654 4823 5477 01/04/03 2 393±6 6013±94 6406±911 22/04/03 3 251±23 5026±1213 5277±1246 01/07/03 1 533 2890 3423 08/09/03 4 819±142 06/10/03 2 997±24 3174±76 4171±174 04/11/03 2 2477±0 3190±1083 5667±1083 3399±81 4218±458 Publications Publication n° 3 : Tidal influence on the distribution of hydrophobic organic contaminants in the Seine Estuary and on their biological effects on the copepod Eurytemora affinis. K. Cailleaud 1, 2, 3, J. Forget-Leray3, L. Peluhet1, K. LeMenach1, S. Souissi2, H. Budzinski1* 1. Université Bordeaux 1, CNRS, ISM-LPTC-UMR 5255 (Laboratory of Physico and Toxico-Chemistry), 351 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Université des Sciences et Technologies de Lille, CNRS, UMR 8013 Ecosystèmes Littoraux et Côtiers, 32 avenue. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Faculté des Sciences et Techniques du Havre, LEMA-UPRES EA3222 (Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques), GDR IMOPHYS, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-5-40006998; fax: 0033-5-400069 E-mail address: [email protected] (H. Budzinski) Abstract: To elucidate tidally related variations of hydrophobic organic contaminant (HOCs) bioavailability and the impact of these contaminants on estuarine ecosystems, both PCB and PAH concentrations were investigated in the dissolved phase and in the suspended particulate material (SPM) of the Seine Estuary. Thus, both PAH and PCB highest levels were observed in surface and bottom water column (dissolved phase + SPM) when SPM remobilizations were at maximum, in relation to higher speed currents. In parallel, acetylcholinesterase (AChE) and glutathione-S-transferase (GST) activities were investigated in the copepod E. affinis for tidal cycle variations. Significant decreasing AChE levels were measured during the tidal cycle and between surface and bottom copepods related to salinity variations and to HOC concentration variations in the water column. Significant increasing GST levels were also observed when HOC concentrations in the water column were the highest. This study underlined the need to standardize sampling procedures for biomonitoring studies in order to avoid interfering factors that could modify biomarker responses to chemical exposure. Keywords: PAH, PCB, bioavailability, biomarkers, saline tide Soumise à Environmental Pollution Publications 1. Introduction PCBs and PAHs are among the most ubiquitous HOCs and have caused worldwide concern as toxic environmental contaminants. Therefore, they have been included in the priority pollutant lists of the US-EPA and UN-ECE POP Protocol (Lerche et al., 2002). PCBs are synthetic organic compounds considered as the most representative industrial persistent organic pollutants (POPs) (Breivik et al., 2004). Their concentrations in aquatic ecosystems have progressively decreased since the regulation of their use in the early 1970’s (Erickson, 2001), and their final ban. Nevertheless, due to their persistence (Tanabe, 1988) and their acute and long term toxicities on aquatic organisms (Jones, 1991; Tanabe et al., 1994), PCBs may still represent a risk. PAHs constitute another major group of organic contaminants which arise mainly from the incomplete combustion of fossil fuels and organic materials (NRC, 1983). Because of their high concentrations in aquatic environments (Cailleaud et al., in press) as well as their carcinogenic and mutagenic properties (Neff, 1979), PAHs are a major concern. In natural waters, like estuaries, HOCs such as PCBs and PAHs may be free in the dissolved phase, bound to dissolved organic matter, or sorbed to suspended particulate matter and sediment. Nevertheless, HOC exchange between SPM and the surrounding water has been shown to be a reversible process (Gschwend and Wu, 1985). HOCs accumulated in sediments, which act as a sink, can penetrate back into the water column by resuspension of in-place sediments with potential for redistribution from the SPM to the dissolved phase or by diffusive fluxes of dissolved species (Eggleton and Thomas, 2004). For instance, Boehm (1983) has shown that PCB and PAH concentrations could fluctuate by a factor of ten during one tidal cycle in the New York Bight. Moreover, inputs resulting from PCB resuspension in the Hudson River Estuary were significantly the dominant source compared to fluvial inputs or wastewater and atmospheric depositions (Achman et al., 1996). In estuaries, tidal currents and wind are the major factors that determine the duration and magnitude of sediment resuspension and deposition (Sandford, 1994). Macrotidal estuaries are clearly tidally dominated (Uncles and Stephens, 1989) that is why the influence of surface waves and wind-forced currents could be neglected in particle removal processes. Moreover, estuaries are mixing areas for fresh riverine and coastal ocean water masses featuring temporal and spatial gradients of physical and chemical parameters known to affect HOC solubility in water (Whitehouse et al., 1984). Among these parameters, some present small scale temporal variations such as salinity during tidal events while others present large scale temporal variations such as temperature over seasons. Batch sorption experiments have shown a linear correlation between HOC sorption on particles and salinity (Means, 1995), while field data have shown either weak correlation (Zhou et al., 1999) or even the opposite (Zhou et al., 1998). For these reasons and owing to HOC physical and chemical properties, suspended particles and underlying sediments constitute long-term reservoirs and secondary sources for PCBs and PAHs in estuaries. The release of contaminants into the water column by remobilization can deteriorate the water quality and have deleterious effects on the biota. The degree of ecological stress that HOCs exert on the aquatic environment is directly related to their toxicological properties, their bioavailability, the residence time in each compartment (i.e. mainly the dissolved phase, the suspended particulate matter and sediments), and the rate of exchange between compartments. Therefore, both benthic organisms which feed on sediments and pelagic species which feed on resuspended materials can bioaccumulate HOCs and suffer from acute or chronic sub-lethal effects (Cheung et al., 2002; Geffard et al., 2003). However, little field data are available to assess tidal flux impact on HOC phase association in estuaries. Both PAHs and PCBs have been detected in the Seine Estuary (Cailleaud et al., in press) with particularly high levels adsorbed on the SPM. Nevertheless, geochemical processes and transport of these contaminants during tidal cycles are not well described. However, an understanding of these chemical and physical processes is essential to assess the water quality of the estuary and to predict toxic effects of pollutants on the ecosystem. The combined use of chemical analyses and biochemical and cellular responses to pollutants, is a sound procedure for assessing the impact of anthropogenic contaminants in aquatic ecosystems (Schlenk et al., 2003). Measures of AChE inhibition and of GST induction are two of the more widely used biomarkers in environmental biomonitoring studies. The AChE is the enzyme that hydrolyses the neurotransmitter acetylcholine in vertebrate and invertebrate cholinergic synapses, and is strongly and specifically inhibited by various insecticides (Forget et al., 2003). Nevertheless, non-specific AChE inhibitions by organic contaminants other than pesticides have been increasingly reported (Guilhermino et al., 1998). The GSTs are enzymes involved in detoxification processes, induced by a wide range of synthetic and natural molecules, which catalyze the conjugation and potential excretion of xenobiotics (Georges, 1994). The copepod E. affinis appears to be the ideal candidate to estimate the water quality variations of the Seine Estuary during tidal cycles. As a matter of fact, E. affinis is the dominant species of the Seine Estuary representing more than 90% of the zooplankton biodiversity. Moreover, this organism presents tidally oriented Publications vertical distribution and is characterized by a full vertical and horizontal distribution all over the estuary. Therefore, this copepod is exposed to sediment as well as to the overlying SPM and dissolved phase. The objective of this study was to provide quantitative information regarding PCB and PAH distribution and phase association in the Seine Estuary water column during one tidal cycle in order to determine the bioavailability of these compounds and their bioaccumulation by a planktonic species. Biological effects of these pollutants were also investigated by measuring AChE and GST expression variations during the tidal cycle. 2. Material and methods 2.1. Study area and sample collection The Seine Estuary is the largest megatidal estuary along the English Channel with an area of 150 km2 at high tide. The Seine river drains a watershed area of 78 650 km2, and flows into the English Channel in the North-West of France. All the samples were collected in May 2004 near the “Pont de Normandie” station (Figure 1) in the mesohaline part of the Seine Estuary, during the SaZooTox scientific cruise at ebb tide. All the samples have been collected in a fixed location during one tidal cycle. Water and copepod samples have been collected systematically in surface and bottom water column. Both surface and bottom waters were sampled using 5l Niskin bottles while copepods were sampled using standard WP2 plankton nets (200 µm mesh size; diameter: 1m). Plankton nets were towed during 5 minutes at subsurface and bottom levels (using ballasted net). Then, plankton samples were directly sorted on board as previously described (Cailleaud et al., 2007). Water samples were also immediately filtered on board using pre-heated (450 °C) and pre-weighed GF/F Whatman glass fiber filters under vacuum conditions. Then, water samples were conditioned in pre-heated 4 l glass bottles and stored at 4°C in the laboratory and the filtered SPM were frozen at -20°C until their analysis. Water and copepod samples were processed for PCB and PAH analysis and biomarker measurements. Physical and chemical parameters of each sampling time are listed in Table1. 2.2. Analytical procedure - Extraction procedures and GC analyses Extraction and quantification methods for PAHs and PCBs are described elsewhere in details (Budzinski et al., 1997; Cailleaud et al., in press). Briefly, internal standard mixtures were gravimetrically added before the solvent introduction. Dissolved PAHs and PCBs were liquid-liquid extracted. Both PAHs and PCBs accumulated in E. affinis and sorbed on the SPM were extracted by micro-wave assisted extraction during 10 min at 30 W (Maxidigest 350 PROLABO). The organic extracts were then purified (Cailleaud et al., in press). Concentrations of PCBs and PAHs were monitored respectively using GC/ECD (Hewlett-Packard 5890A series II GC (Avondale, MA, USA) equipped with a 63Ni electron-capture detector) and GC/MS (Hewlett-Packard model series 6890A GC and an Agilent Networks 5973 mass selective detector (Agilent Technologies)). The mass spectrometer was operated in Single-Ion-Monitoring (SIM) mode with the molecular ions of the studied PAHs as reported by Budzinski et al. (1997). PAHs and PCBs are quantified using the response factors of internal standards (Cailleaud et al., in press). - Quality assurance Previous to the analyses, all glassware was cleaned with detergent, rinsed with ultra-pure water and followed by heating at 450°C overnight. Procedural blanks were regularly performed (representing less than 10% of the sample content) and all results presented are adjusted for the minor contributions from the blanks. The effectiveness of the different analytical procedures was evaluated by analyzing NIST Standard Reference Material 1944 (sediment) and 2978 (mussels) for PCBs and PAHs (Gaithersburg, MD, USA) as previously described (Cailleaud et al., in press). 2.3. Biomarker assays A pool of whole-body E. affinis was used to determine both AChE and GST activities. These enzymes were extracted as previously described (Cailleaud et al., 2007). AChE activity measurements were performed using the colorimetric method of Ellman (1961), modified by Bocquené and Galgani (1998) at 412 nm, with acetylthiocholine iodide (AcSCh) as substrate and dithio-bis-nitrobenzoate as reagent at a controlled temperature of 20°C. GST activity was evaluated as the conjugation between glutathione and 1 -chloro-2,4-dinitrobenzene (CDNB) at 340 nm (Habig et al., 1974). Proteins for standardisation of these biomarkers were determined using Publications Bradford’s method (1976) modified by Bocquené and Galgani (1998). All assays were performed in quadruplicate. All chemicals were purchased from Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). 2.4. Statistical analyses Biomarker measurements are expressed as means ± standard deviation. All data were statistically analyzed by the STATISTICA Software v6.0 (Statsoft. Inc., 2002). To assess multiple comparisons between the different sampling times (10:15, 12:15, 14:15 and 18:05) and between the two locations in the water column (surface and bottom), a non parametric Kruskal-Wallis ANOVA by ranks was performed both on AChE and GST data. To compare two groups, the non parametric Mann-Whitney U test was used. In all cases, the level of significance (p) was set to 0.05. 3 Results and discussion 3.1. HOC distribution in the water column - PCB contamination Total PCB concentrations and concentrations of the seven priority congeners in the Seine Estuary water column (dissolved phase + SPM) are presented in Table 2. The global PCB contamination of the water column ranges from 25 to 64 ng.l-1 and from 23 to 108 ng.l-1 respectively in surface and bottom waters. These concentrations are in the same range as those measured in the Newark Bay Estuary (Dimou et al., 2006) and slightly higher than in the Chesapeake Bay (Foster et al., 2000; Ko and Baker, 1995). These results show increasing levels of total PCB as well as individual PCB congener concentrations, both in surface (2 orders of magnitude) and bottom waters (5 orders of magnitude), during maximal mixing periods when SPM concentration in the water column are the highest. Moreover, PCB contamination in the bottom water is much higher than in surface water during maximum resuspension periods, when current speeds are the highest. In contrast, slight differences are measured during low current speed times. PCB distribution patterns in the surface water column are constant during the tidal cycle, dominated by tetra-, penta- and hexachlorobiphenyls. The major PCB homologs measured both in surface and bottom water column are CB 101 (1.9-8.6 ng.l-1), CB 118 (1.8-7.7 ng.l-1), CB 153 (1.6-10.8 ng.l-1) and CB 138 (1.4-10.3 ng.l-1). PCB patterns in the bottom water column are similar to those observed for surface water column except during resuspension periods when increasing levels of heptachorobiphenyls and decreasing levels of tetrachlorobiphenyls are measured. Differences in homolog distributions between low and high speed current periods may indicate a PCB source during the tidal cycle probably related to sediment resuspension. Thus, speed and direction of tidal currents drive sediment resuspension. Indeed, maximum SPM concentrations are associated with peaks in tidal current speed which is consistent with observations of sediment resuspension in other estuaries (Ko et al., 2003; Sandford et al., 1991). This physical parameter ensures a major role in the variations of SPM concentration and therefore in PCB distribution in the water column. Therefore, particulate PCBs make up a larger fraction of total PCB contamination of the water column, especially in bottom water. Thus, SPM could account respectively for 59 ± 9% and 66 ± 20% of total PCB contamination in surface and bottom water column. Besides, increasing fractions of particulate PCBs are observed during resuspension periods with however much higher increases in bottom waters than in surface waters. Total PCB concentrations and concentrations of the seven priority homologs in the dissolved phase and in the SPM are summarized in Table 3. Low variations are observed in total PCB concentrations, both in surface and bottom SPM during the tidal cycle. Total PCB concentrations range respectively from 240 to 342 ng.g-1 and from 144 to 229 ng.g-1 in surface and bottom SPM. Moreover, surface SPM presents always higher PCB levels than bottom SPM. However, although HOC concentrations in SPM are generally correlated to particulate organic carbon (foc), in this study, increasing PCB levels in the SPM are not related to increasing foc. These results are consistent with data from Foster et al. (2000) in the Chesapeake Bay which suggest that the diverse erosional PCB sources interfere with clear relationship between increasing PCB concentrations with increasing foc in the SPM. PCB congener patterns in surface and bottom SPM are also constant during all the tidal cycle but are dominated by high molecular weight congeners (mainly tetra-, penta-, hexa and heptachlorobiphenyls). Total dissolved PCBs show low variations during the tidal cycle with concentrations ranging respectively from 13.0 to 20.2 and from 11.5 to 17.4 ng.l-1 in surface and bottom dissolved phases. Besides, surface and bottom dissolved PCB levels are close with however higher concentrations for surface dissolved water. These observations are consistent with those reported by Wurl and Obbard (2005) that mention PCB enrichment toward the surface in the water column of Singapore’s coastal environment. The highest dissolved PCB concentrations are measured during the lowest salinity period, both in surface and bottom water, when freshwater influence is maximal. On the contrary, the lowest concentrations of PCB in the dissolved phase are observed during the Publications highest salinity period, when the marine influence is maximal. Moreover, the highest PCB concentrations in surface and bottom dissolved phase are observed when water currents and SPM concentrations are the highest, suggesting phase exchange of PCBs during resuspension events. PCB congener distribution in the dissolved phase is relatively constant during all the tidal cycle, both in surface and bottom water, with higher proportions of lighter congeners than in the SPM (di-, tri-, tetra- and pentachlorobiphenyls). The vertical distribution patterns in the water column suggest that contaminated sediment resuspension processes may be a major source of PCBs in the Seine Estuary during a tidal cycle. However, atmospheric depositions of contaminants indicated by surface water PCB enrichments may act as secondary source. - PAH contamination Total and individual PAH concentrations in surface and bottom water column of the Seine Estuary are listed in Table 2. Total PAH concentrations in surface and bottom water column range respectively from 126 to 702 ng.l-1 and from 140 to 1754 ng.l-1. These concentrations are several orders of magnitude higher than those measured in the mesohaline Chesapeake Bay (Ko and Baker, 1995) and in the San Francisco Estuary (Ross and Oros, 2004) but lower than in the Pearl River Delta (Luo et al., 2004). These results indicate total PAH increasing levels as well as individual PAH concentrations both in surface (5 orders of magnitude) and bottom water (10 orders of magnitude) during maximum resuspension periods when SPM concentrations in the water column increase. Moreover, as observed for PCB contamination, bottom waters are much more intensively contaminated by PAHs than surface waters (2-10 orders of magnitude higher) during maximum sediment remobilization periods, when current speeds are the highest, while low differences are measured during minimum sediment remobilization periods. PAH patterns are constant both in surface and bottom water column during the tidal cycle. Moreover, surface and bottom waters present similar PAH profiles, dominated by three, four and five-ring compounds. The major PAH compounds measured both in surface and bottom waters are Fluoranthene (13-195 ng.l-1), Pyrene (12-163 ng.l-1), Chrysene (12-243 ng.l-1) and benzo[b]fluoranthene / benzo[b]fluoranthene / benzo[j]fluoranthene (19-260 ng.l-1). Finally, PAHs adsorbed on SPM contribute to a large amount of total PAH contamination in the water column. Thus, SPM could account for 91 ± 5% and 94 ± 5 % of total PAH contamination respectively in the surface and bottom water column. Besides, the fraction of PAH sorbed to SPM increases during resuspension events, especially in the bottom water column. Total and individual PAHs in the dissolved phase and in the SPM are presented in Table 3. Concentrations of PAHs associated to SPM vary from 2183 to 4377 ng.g-1 and from 2126 to 4366 ng.g-1 respectively in surface and bottom SPM. Moreover, total PAH increasing levels as well as individual PAHs sorbed to particles are measured when water salinity decreases, both in surface and bottom SPM. In the same way, the highest PAH contaminations in the SPM are measured when speed currents increase, both in surface and bottom SPM. Nevertheless, in the same way as for PCB levels in the SPM, no correlation is found between PAH levels in the SPM and particulate organic carbon content. Similar results have been reported by Zhou et al. (1999) in the Humber Estuary who argued that PAHs associated with particles were present in the form of soot or soot-like particles that were not subjected to equilibrium between SPM and dissolved phase. Low differences are observed in PAH contamination between surface and bottom SPM. PAH distribution patterns in the SPM are constant during the tidal cycle and no difference is observed between surface and bottom SPM. These PAH distribution profiles are dominated by high molecular weight compounds, four to six ring PAHs representing more than 80% of total PAH contamination. The major PAH compounds sorbed to the SPM are Fluoranthene (233-464 ng.g-1), Pyrene (183-403 ng.g-1), Chrysene (232-623 ng.g-1) and benzo[b]fluoranthene / benzo[j]fluoranthene / benzo[k]fluoranthene (329-800 ng.g-1). Like dissolved PCBs, total dissolved PAHs show low variations during the tidal cycle with concentrations ranging respectively from 20.6 to 26.9 ng.l-1 and from 16.3 to 22.8 ng.l-1 in surface and bottom dissolved phases. Surface and bottom dissolved PAHs present low differences with higher concentrations in surface dissolved water such as dissolved PCBs, especially for low molecular weight compounds and particularly Naphthalene (6.2-13.2 ng.l-1). These observations could indicate a PAH source in surface water like atmospheric wet and dry depositions. Previous studies (Cailleaud et al., in press) have shown that the Seine Estuary PAH contamination was mainly of pyrolytic source (proximity of industrial areas, and vehicle traffic). Moreover, PAH levels in the dissolved phase are always slightly higher than PCB levels both in surface and bottom dissolved phases. In the same way as dissolved PCBs, the highest dissolved PAH concentration in surface water is measured during the lowest salinity period with the maximal freshwater influence. The lowest one is measured during the highest salinity period. These results are consistent with studies of Means (1995) and Tremblay et al. (2005) who demonstrated that salinity increases increased the fraction of PAHs sorbed to particles. Besides, highest PAH levels both in surface and bottom waters are observed when water currents and SPM concentration are the highest which suggests, in the same way as PCBs, adsorbed PAH remobilisation during resuspension periods. PAH distribution patterns in the dissolved phase present low variations during the tidal cycle and between surface and bottom waters. These profiles are dominated by lower molecular weight Publications compounds compared to PAH profiles in the SPM, especially by two, three and four-ring compounds (Naphthalene, Phenanthrene, Fluoranthene and Pyrene). Two-ring and three-ring compounds represent from 72 to 80% and 58 to 72% of total PAH contamination respectively in surface and bottom dissolved phase. Decreasing levels of two-ring compounds and increasing levels of four-ring compounds are observed between surface and bottom dissolved phase. Besides, increasing levels of two-ring compounds are observed in surface water during the tide what could confirm light PAH atmospheric inputs in surface water. 3.2. HOC distribution in E. affinis PCB and PAH concentrations in copepods range respectively from 353 to 1115 ng.g-1 and from 61 to 975 ng.g-1 (Table 4). No difference is measured in PCB bioaccumulation between surface and bottom copepods except for the first sampling when surface copepods present lower PCB body-burdens than bottom copepods. In the same way, PCB concentrations in surface and bottom copepods are almost constant during all the tidal cycle with however a lower level measured in surface copepods for the first sampling. In opposition, PAH concentration variations are observed in bottom copepods during the tidal cycle. Moreover, surface copepods which are less contaminated by PAHs than bottom copepods (3 to 7 orders of magnitude lower), present lower PAH levels (5 to 8 orders of magnitude lower) compared to PCB levels. No relation is shown between HOCs bioaccumulated by the copepods and concentrations of these contaminants in the water column. A previous study (Cailleaud et al., in press) has indicated that the longer E. affinis is exposed to PCBs as well as PAHs (the older the copepods were), the more this copepod could bioaccumulate HOCs. In the present study, no relation is established between the ecological composition of samples (Table 4) and HOC concentrations in E. affinis. However, chemical and ecological analyses of E. affinis are performed on copepods sampled with different capture techniques (respectively WP2 net and Niskin bottles). In addition, Mouny (1998) has reported differences in sample composition obtained with Niskin bottles and WP2 plankton net. Thus, nauplii and first stage copepodites are not retained by WP2 plankton net and adult copepods can avoid the net. Therefore, extrapolating a relationship between ecological data and contaminant concentrations appears to be difficult. These data indicate that E. affinis population is not homogeneously spread in the Seine Estuary water column, with differences in the repartition of developmental stages between surface and bottom and during the tidal cycle. This study shows that the copepod population is also not homogeneously contaminated by PCBs and PAHs. 3.3. Biomarker variations Both AChE and GST activities present variations during the tidal cycle (Figure 2). The Kruskal-wallis ANOVA by ranks reveals significant differences in both biomarker expressions according to the position in the water column and the sampling time (respectively H=29.55682 with p= 0.0001 for AChE; H=24.67238 with p = 0.0009 for GST). For surface copepods, the significantly maximum AChE level is measured during the second sampling (12.13 PSU). Then, significantly lower AChE levels are observed before and after this sampling time, with a significant minimal level (p<0.05) measured in copepods from the first sampling (15.27 PSU). For bottom copepods, the maximum AChE level is measured during the second sampling in the same way as for surface copepods and is significantly higher than other AChE levels measured in bottom copepods. Moreover, significant lower levels are measured in copepods sampled during the first and the last sampling times. These variations could relate in the one hand to salinity variations as reported by Cailleaud et al. (2007) in laboratory experiments. These experiments have shown that salinity has effects on AChE levels in E. affinis. Moreover, the maximum AChE level in these experiments was measured for an intermediate salinity between 5 and 10 PSU which is thought to be the optimum salinity for this species. In addition, the maximum AChE levels during the tidal cycle are measured for a salinity close to this optimal salinity. On the other hand, the differences observed in AChE expression during the tidal cycle could also be related to HOC concentration variations. Thus, the higher AChE levels are measured during the second sampling when PAH and PCB concentrations in the water column are the lowest. Furthermore, surface copepods present always significantly higher AChE levels than bottom copepods. Indeed, the mean AChE activity depletion observed between surface and bottom copepods is 31% with a maximum depletion during the last sampling (41%) and a minimum one during the first sampling (29%). Besides, AChE activity depletion between surface and bottom copepods increases during the tidal cycle. These differences could be related to increases of HOCs in the water column since maximum depletion is observed for the highest PAH and PCB levels in the water column. Although AChE activity reduction is generally attributed to direct and specific neurotoxic effects particularly due to organophosphate and carbamate pesticides (Forget et al., 2003), several studies mention that AChE could also be inhibited by other contaminants (Guilhermino et al., 1998; Payne et al., 1996). Furthermore, in vitro AChE activity inhibition by high molecular weight PAHs has been demonstrated (Kang and Fang., 1997). In any case, according to the US EPA (1998), statistically significant inhibition by 20% or more represents a clear toxicological effect. In this field study, Publications AChE inhibition is related to a general pollution gradient and to physical and chemical variations due to the tidal cycle. Similar GST levels are measured both in surface and bottom copepods during the tidal cycle except for the last sampling which presents significant increasing levels (+40% and +80% respectively for surface and bottom copepods) compared with the other samplings (p<0.05). GST is a phase II enzyme conjugating and detoxifying metabolites formed by phase I enzymes and is induced by chemicals including PAHs and PCBs. Besides, the highest GST levels in both surface and bottom copepods are measured during the last tidal cycle sampling when PAH and PCB concentrations are the highest in the water column. These results are in agreement with previous studies which have shown GST activity inductions after exposure to high molecular weight PAHs in Perna viridis and in Mytilus edulis exposed to PCBs (Cheung et al., 2002; Gowland et al., 2002). However, no significant difference of GST levels is measured between surface and bottom copepods. 4. Conclusion The results do suggest the important role of physical mixing processes and particle/water interactions in affecting hydrophobic organic contaminant distribution between water and particles in estuarine environments. Indeed, both PAH and PCB concentrations present variations, in dissolved water as well as in SPM during the tidal cycle, depending mainly on salinity and current speed variations. Moreover, differences in HOC concentrations were also observed depending on the location of the sample in the water column (surface and bottom position) which is mainly related to SPM concentration. Furthermore, significant variations were also measured in biomarker expression in E. affinis. Thus, variations were observed during the tidal cycle and between surface and bottom copepods for AChE expression, with lower expression when HOC concentrations in the water column were the highest. Water salinity also seems to act on the expression of this activity. Moreover, GST expression was significantly induced when HOC concentrations were the highest in the water column. E. affinis is a proposed sentinel species for estuarine environments because of its distribution all among the Seine Estuary. This work underlines the importance of physical and chemical parameters for biomonitoring studies in fluctuant ecosystems such as estuaries. Thus, the best way to avoid the potential factors which could interfere with biomarker signals, is to standardize sampling procedures by selecting a time during the tidal cycle (ebb tide or flow tide), a position in the water column (surface, middle or bottom water column) and constant physical and chemical parameters (especially salinity). Acknowledgements The authors thank D. Devreker (UMR 8013 CNRS, Lille University) for informations on the distribution of the different developmental stages of E. affinis during the tidal cycle and Dr. H. Etcheber (UMR 5805 EPOC-OASU, Bordeaux1 University) for dissolved organic carbon and particulate organic carbon analyses. This study received financial support from the multidisciplinary Seine Aval scientific program, from the Region Haute-Normandie and from the GDR IMOPHYS. 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The partition of fluoranthene and pyrene between suspended particles and dissolved phase in the Humber Estuary: a study of the controlling factors. Sci. Total Environ. 243/244, 305-321. Figure 1: Study area and sampling station in the Seine Estuary. 0° 0°30 E T h e Caudebec PK 310 Tancarville Le Havre C h a n n e l 1 Study area 49°30 ’N 2 PK 340 Honfleur PK 355 Pont de Normandie Kilometric point Industrial sites 0 5 10 Euryhaline zone 15 km Mesohaline zone Limit of the saline tide Sampling site Oligohaline zone 1° E Publications Figure 2: Variations of the expression of the AChE and GST (n=4) activities in surface and near bottom copepods during one tidal cycle (1, 2, 3, 4 = bottom samples from 10:15 to 18:05 and 5, 6, 7, 8 = surface samples from 10:15 to 18:05). Black circle indicates significant differences (p<0.05). Table1: Physical and chemical parameters of the sampling times (HT: high tide, Foc: fraction of particulate organic carbon, DOC: dissolved organic carbon). Time (hours) 10:15 (HT) 12:15 (HT + 2h) 14:15 (HT + 4h) 18:05 (HT + 8h) Depth (m) Surface Bottom Surface Bottom Surface Bottom Surface Bottom 10.79 9.55 7.56 5.54 Salinity (PSU) 15.27 22.02 12.13 22.88 2.79 18.06 0.43 0.48 Temperature Current speed (°C) (cm.s-1) 14.35 13.41 14.83 13.28 16.03 13.81 15.52 15.49 40 30 25 35 80 100 34 80 Turbidity (mg.l-1) Foc (%) DOC (mg.l-1) 99 75 48 56 52 444 154 398 3.36 2.34 3.99 3.54 3.29 3.38 3.41 2.71 2.20 2.30 3.05 4.70 3.40 2.95 3.65 3.40 Publications Table 2: PCB and PAH distribution in the water column of the Seine Estuary during one tidal cycle (D: dissolved phase, P: suspended particulate matter, n.d. = not detected). Water colum (D + P) (ng.l-1) Time 10 : 15 12 : 15 14 : 15 18 : 05 Sampling position S-B S-B S-B S-B 4.4 - 2.3 2.3 - 2.2 3.9 - 2.7 3.2 - 2.6 3.3 - 2.5 3.6 - 2.4 1.1 - 0.8 1.8 - 2.5 1.8 - 1.5 2.1 - 1.9 1.9 - 1.8 1.8 - 1.6 1.8 - 1.4 0.6 - 0.5 2.1 - 6.1 2.8 - 5.3 3.4 - 8.2 2.8 - 6.8 2.5 - 10.8 2.2 - 9.7 0.8 - 5.1 3.3 - 6.3 4.2 - 5.6 5.3 - 8.6 5.8 - 7.7 5.8 - 10.7 5.0 - 10.3 2.1 - 4.9 41 - 29 25 - 23 33 - 102 64 - 108 4 rings 11 - 9 2-1 7-2 6-2 20 - 11 6-5 39 - 25 35 - 22 19 - 12 59 - 30 10 - 8 1-1 2-2 2-3 6-7 3-3 13 - 15 12 - 14 4-6 12 - 19 1 - 27 nd - 4 nd - 10 nd - 17 9 - 73 4 - 43 15 - 170 13 - 157 7 - 91 22 - 237 20 - 27 2-8 7 - 22 9 - 27 35 - 94 18 - 44 72 - 185 64 - 163 35 - 91 97 - 243 4 rings 53 - 38 22 - 19 31 - 251 124 - 260 4 rings 5 rings 27 - 16 27 - 17 7-5 23 - 14 9 - 10 8 - 10 3-3 8-9 14 - 128 12 - 136 4 - 58 11 - 115 48 - 130 53 - 144 21 - 53 45 - 124 5 rings 4-2 1-1 1 - 19 7 - 19 6 rings 25 - 15 9 - 10 12 - 116 45 - 122 371 - 227 126 - 140 160 - 1652 702 - 1754 99 - 75 48 - 56 52 - 444 154 - 398 50 + 28 52 101 118 153 138 180 4 cl 4 cl 5 cl 5 cl 6 cl 6 cl 7 cl Total PCBs Naphthalene Acenaphthylene Acenaphtene Fluorene Phenanthrene Anthracene Fluoranthene Pyrene Benzo[A]anthracene Triphenylene+Chrysene Benzo[k]fluoranthene+ Benzo[b]fluoranthene Benzo[e]pyrene Benzo[a]pyrene Perylene Indenopyrene Dibenzo[a]anthracene+ Dibenzo[c]anthracene Benzo[g,h,i]perylene Total PAHs -1 Turbidity (mg.l ) 2 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 4 rings 4 rings 5 rings 5 rings Total PAHs = Sum of the 20 PAHs analyzed. Total PCBs = congeners 8, 18, 29, 50+28, 52, 104, 44, 66, 101, 87, 154+77, 118, 188, 153, 105, 138, 126, 187, 128, 200, 180, 170, 195, 206 and 209. Publications Table 3: PCB and PAH distribution in the dissolved phase and in the suspended particulate matter (dry weight) of the Seine Estuary during one tidal cycle (nd: not detected). Dissolved phase (ng.l-1) SPM (ng.g-1) Time 10 : 15 12 : 15 14 : 15 18 : 05 10 : 15 12 : 15 14 : 15 18 : 05 Sampling position S-B S-B S-B S-B S-B S-B S-B S-B 4 cl 4 cl 5 cl 5 cl 6 cl 6 cl 7 cl 3.42 - 1.59 0.97 - 1.41 0.74 - 1.04 0.91 - 1.31 0.62 - 0.80 0.64 - 0.86 0.07 - 0.10 1.19 - 1.88 1.23 - 1.19 0.96 - 1.24 1.15 - 1.22 0.68 - 0.77 0.74 - 0.75 0.06 - 0.07 1.31 - 1.19 1.87 - 1.34 1.43 - 0.99 1.46 - 0.90 0.82 - 0.68 0.63 - 0.32 0.09 - 0.07 0.95 - 0.89 1.73 - 1.75 1.60 - 1.21 2.54 - 1.54 1.26 - 0.92 0.90 - 0.92 0.13 - 0.11 10 - 11 14 - 10 32 - 21 23 - 17 27 - 22 29 - 20 10 - 9 12 - 12 12 - 6 23 - 12 16 - 10 22 - 14 22 - 12 11 - 7 16 - 11 18 - 9 39 - 16 25 - 13 31 - 23 30 - 21 13 - 11 15 - 14 16 - 10 24 - 19 21 - 15 29 - 25 26 - 24 13 - 12 13.0 - 12.7 13.3 - 14.9 15.1 - 11.5 20.2 - 17.4 287 - 214 240 - 144 342 - 203 287 - 229 2 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 3 rings 4 rings 4 rings 4 rings 7.94 - 6.62 1.13 - 0.14 1.58 - 1.10 1.87 - 0.24 1.47 - 0.19 0.32 - 0.17 1.54 - 2.15 3.27 - 3.81 0.21 - 0.33 0.68 - 1.02 8.74 - 6.75 0.54 - 0.83 1.56 - 1.79 1.43 - 1.68 0.71 - 0.84 0.17 - 0.16 1.60 - 1.84 3.29 - 3.48 0.24 - 0.25 0.94 - 0.74 nd - 8.45 nd - 0.48 nd - 1.04 nd - 0.66 nd - 0.22 nd - 0.10 nd - 2.16 nd - 5.76 nd - 0.30 nd - 1.02 13.18 - 6.20 0.75 - 0.70 2.51 - 1.88 2.19 - 1.10 1.73 - 0.90 0.24 - 0.09 1.01 - 0.82 2.59 - 2.22 0.21 - 0.21 0.89 - 0.87 29 - 27 13 - 10 53 - 17 46 - 24 184 - 147 53 - 60 381 - 299 322 - 243 187 - 155 592 - 390 27 - 23 8-7 10 - 9 20 - 16 114 - 104 52 - 49 229 - 233 183 - 188 85 - 105 232 - 316 25 - 43 6-8 18 - 21 36 - 37 169 - 164 71 - 95 291 - 377 254 - 340 131 - 204 432 - 531 47 - 53 11 - 19 29 - 51 42 - 64 216 - 233 115 - 110 458 - 464 398 - 403 222 - 229 623 - 609 4 rings 0.28 - 0.67 0.50 - 0.58 nd - 0.59 0.53 - 0.40 525 - 491 444 - 329 581 - 563 800 - 653 4 rings 5 rings 5 rings 5 rings 0.25 - 0.39 0.06 - 0.12 0.04 - 0.06 0.08 - 0.12 0.36 - 0.30 0.09 - 0.08 0.06 - 0.05 0.11 - 0.06 nd - 0.58 nd - 0.20 nd - 0.07 nd - 0.33 0.43 - 0.37 0.10 - 0.08 0.03 - 0.03 0.16 - 0.11 273 - 208 276 - 228 74 - 86 234 - 185 188 - 174 174 - 180 53 - 49 161 - 150 261 - 288 226 - 304 84 - 130 215 - 257 306 - 324 345 - 360 137 - 132 290 - 310 5 rings 0.02 - 0.03 0.03 - 0.03 nd - 0.01 0.05 - 0.03 39 - 30 25 - 24 29 - 43 46 - 47 6 rings 0.15 - 0.17 0.18 - 0.15 nd - 0.81 0.30 - 0.24 255 - 199 177 - 170 240 - 259 292 - 306 Total PAHs 20.9 - 17.3 20.6 - 19.6 nd - 22.8 26.9 - 16.3 3536 - 2781 2183 - 2126 3067 - 3665 4377 - 4366 Turbidity (mg.l-1) 99 - 75 48 - 56 52 - 444 154 - 398 99 - 75 48 - 56 52 - 444 154 - 398 50 + 28 52 101 118 153 138 180 Total PCBs Naphthalene Acenaphthylene Acenaphtene Fluorene Phenanthrene Anthracene Fluoranthene Pyrene Benzo[A]anthracene Triphenylene+Chrysene Benzo[k]fluoranthene+ Benzo[b]fluoranthene Benzo[e]pyrene Benzo[a]pyrene Perylene Indenopyrene Dibenzo[a]anthracene+ Dibenzo[c]anthracene Benzo[g,h,i]perylene Total PAHs = Sum of the 20 PAHs analyzed. Total PCBs = congeners 8, 18, 29, 50+28, 52, 104, 44, 66, 101, 87, 154+77, 118, 188, 153, 105, 138, 126, 187, 128, 200, 180, 170, 195, 206 and 209. . Publications Table 4: PCB and PAH concentrations in E. affinis versus the developmental stage repartition of the population of this copepod species in surface and bottom water during one tidal cycle (nd: non detected). Eurytemora affinis (ng.g-1) Time 10 : 15 12 : 15 14 : 15 18 : 05 Sampling position S-B S-B S-B S-B 5 - 29 67 - 148 58 - 253 19 - 78 64 - 203 60 - 154 16 - 53 nd - 30 nd - 130 nd - 220 nd - 97 nd - 189 nd - 166 nd - 54 38 - 34 159 - 125 230 - 186 72 - 56 171 - 145 137 - 117 37 - 33 26 - 24 129 - 204 201 - 228 65 - 54 177 - 188 140 - 161 44 - 54 353 - 1077 nd - 1115 1057 - 890 965 - 1101 4 rings 5 - 14 11 - 26 6 - 14 9 - 19 2-9 5 - 28 nd - 71 nd - 41 nd - 58 nd - 53 nd - 13 nd - 29 17 - 11 2-1 10 - 8 19 - 14 5-4 15 - 13 5 - 85 2 - 74 9 - 60 13 - 82 6 - 43 13 - 76 4 rings 7 - 38 nd - 44 18 - 18 35 - 192 4 rings nd - 5 nd - 51 nd - 5 nd - 19 12 - 10 6-5 3-1 7-6 17 - 89 12 - 72 4 - 23 14 - 78 50 + 28 52 101 118 153 138 180 4 cl 4 cl 5 cl 5 cl 6 cl 6 cl 7 cl Total PCBs Phenanthrene Anthracene Fluoranthene Pyrene Benzo[A]anthracene Triphenylene+Chrysene Benzo[k]fluoranthene+ Benzo[b]fluoranthene Benzo[e]pyrene Benzo[a]pyrene Perylene Indenopyrene 3 rings 3 rings 3 rings 4 rings 4 rings 5 rings 5 - 19 3 - 14 1-3 3 - 13 Dibenzo[a]anthracene+ Dibenzo[c]anthracene 5 rings 1-5 nd - 4 2-3 3 - 22 Benzo[g,h,i]perylene 6 rings 4 - 17 nd - 20 9-8 15 - 80 Total PAHs 61 - 219 nd - 412 126 - 105 148 - 975 Naupliar stage (%) Copepodite stage (%) Adult stage (%) 96 - 14 2 - 38 2 - 48 100 - 68 0 - 19 0 - 13 50 - 33 49 - 50 1 - 17 85 - 86 14 - 13 1-1 5 rings 5 rings Total PAHs = Sum of the 16 PAHs analyzed. Total PCBs = congeners 8, 18, 29, 50+28, 52, 104, 44, 66, 101, 87, 154+77, 118, 188, 153, 105, 138, 126, 187, 128, 200, 180, 170, 195, 206 and 209. Publications Publications Publication n° 4 : Effects of salinity and temperature on the expression of enzymatic biomarkers in Eurytemora affinis (Calanoida, Copepoda). K. Cailleaud 1, 2, 3, G. Maillet3, H. Budzinski1, S. Souissi2, J. Forget-Leray3* 1. Laboratoire de Physico-ToxicoChimie des systèmes naturels (UMR 5472 CNRS), Université Bordeaux 1, 341 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Ecosystèmes Littoraux et Côtiers (UMR 8013 CNRS), Université des Sciences et Technologies de Lille, 32 av. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques (UPRES EA3222), GDR IMOPHYS, Faculté des Sciences et Techniques du Havre, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-2-32744379; fax: 0033-2-32744314 E-mail address: [email protected] (J. Forget-Leray) Comparative Biochemistry and Physiology, part A 147 (2007) 841-849 Publications Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841 – 849 www.elsevier.com/locate/cbpa Effects of salinity and temperature on the expression of enzymatic biomarkers in Eurytemora affinis (Calanoida, Copepoda) K. Cailleaud a,b,c , G. Maillet c , H. Budzinski a , S. Souissi b , J. Forget-Leray c,⁎ a b Université Bordeaux 1, CNRS, LPTC-UMR 5472 (Laboratory of Physico- and Toxico-Chemistry), 351 crs de la Libération, 33405 Talence, France Ecosystèmes Littoraux et Côtiers (UMR 8013 CNRS), Université des Sciences et Technologies de Lille, 28 avenue Foch, 62930 Wimereux, France c Laboratoire d'Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques (UPRES EA3222), GDR IMOPHYS, Faculté des Sciences et Techniques du Havre, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France Received 21 July 2006; received in revised form 24 September 2006; accepted 26 September 2006 Available online 30 September 2006 Abstract In order to establish effective enzymatic biomarkers that could provide in situ early warning of contaminant exposure in estuarine ecosystems, the potential effects of the principal abiotic factors (temperature and salinity) were investigated on common biomarkers, the acetylcholinesterase (AChE) and the glutathione S-transferase (GST) in Eurytemora affinis. Short term salinity stress effects simulated during an experimental tide indicated that enzymatic activities of this species are characterized by maximum expression related to an optimal salinity range (between 5 and 15 psu). Moreover, longer time exposure to various salinity tanks confirmed the effects of this factor on both AChE and GST activities. Therefore, optimal AChE activity was measured at 10 psu, while optimal GST activity was measured at 5 psu. Furthermore, significant effects of temperature were also recorded, particularly for AChE expression (slight effects were measured on GST expression) with an optimal condition at 11 °C. These experiments indicated a more pronounced effect of salinity over temperature especially on the AChE expression and confirmed the need to standardize sampling procedures in relation with environmental parameters for biomonitoring studies based on enzymatic analyses. © 2006 Elsevier Inc. All rights reserved. Keywords: AChE; GST; Physicochemical parameters; Estuary; Invertebrate 1. Introduction In order to assess the water quality of various aquatic ecosystems and to estimate the stress encountered by the different populations that inhabitate these environments, the concentrations of a number of organic contaminants (PAHs, PCBs…) as well as trace metals (Hg, Cd, Pb, Cu, Zn) have been regularly monitored in many contaminated locations in the world. Nevertheless, chemical analyses alone are not sufficient to describe the effects of pollutants at contaminated areas. During the past years, many studies focusing on the biological effects of these contaminants have been conducted on several aquatic species, especially on fish and mollusks. Indeed, several contaminant effect indicators have been developed (Van der ⁎ Corresponding author. Tel.: +33 2 32744379; fax: +33 2 32744314. E-mail address: [email protected] (J. Forget-Leray). 1095-6433/$ - see front matter © 2006 Elsevier Inc. All rights reserved. doi:10.1016/j.cbpa.2006.09.012 Oost et al., 2003). Thus, a number of promising and sensitive early warning signals, or biomarkers, that reflect adverse biological responses consecutive to anthropogenic contaminants and environmental toxin exposure and stress, have been identified (McCarthy and Shugart, 1990). Therefore, a wide range of biomarkers and particularly enzymatic activities, that provide information on uptake, biotransformation and detoxification patterns (Livingstone, 1993; Snyder, 2000), has been developed, tested and proposed for application in monitoring and assessing deleterious effects of chemical stress on organisms (Handy et al., 2003; Lam and Gray, 2003). Besides, the use of a battery of biomarkers in combination with chemical analyses is recommended (Cajaraville et al., 2000). Among the most reliable biomarkers, the acetylcholinesterase enzymatic activity (AChE) is one of the most frequently used in Ecotoxicology. AChE is responsible for the breakdown of acetylcholine in cholinergic synapses, preventing continuous nerve firings, which is vital for normal cellular neurotransmitter 842 K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 functioning (Payne et al., 1996). As an indicator of exposure to contaminants, the inhibition of this biomarker is commonly used to detect environmental pollution caused by neurotoxic compounds and is particularly specific of organophosphate and carbamate contaminations (Galgani and Bocquené, 1990; Forget et al., 2003). These compounds, that bind in reversible or irreversible manner to the catalytic site of the enzyme, cause the free unbound acetylcholine to accumulate at cholinergic receptor sites and thus result in the overstimulation of muscarinic and nicotinic cholinergic receptors in the central and peripheral nervous system. In addition to anticholinesterase insecticides, other contaminants such as PAHs (Kang and Fang, 1997), surfactants (Guilhermino et al., 2000), and pharmaceuticals (Nunes et al., 2006) have been shown to cause AChE inhibition. Other enzymatic biomarkers related to the detoxification potential of the studied organisms are also of great interest. Among these enzymatic activities, GSTs are a group of widely distributed enzymes that catalyze the conjugation of reduced glutathione (GSH) with compounds having reactive electrophilic groups (especially xenobiotics), generating less toxic and more hydrophilic molecules (Olsen et al., 2001). This metabolic pathway allows the protection of nucleophilic groups in macromolecules such as proteins and nucleic acids. GSTs were determined as effect biomarkers induced by different natural and synthetic compounds such as organochlorine pesticides, PAHs and PCBs (Lee et al., 1988; Fitzpatrick et al., 1997; Hoareau et al., 2001). Although these biomarkers reflect adverse biological responses to anthropogenic contamination, they could also be related to natural environmental temporal and spatial variations. Thus, several studies have investigated the seasonal variations on some biochemical biomarkers, linking them to seasonal abiotic parameter variations such as temperature, salinity, turbidity and food availability (Sheehan and Power, 1999; Lau et al., 2004; Leiniö and Lehtonen, 2005). Estuaries in particular present marked physicochemical small scale changes (mainly salinity, turbidity and current flow) associated with tidal cycles (Chapman and Wang, 2001) and large scale seasonal variations (essentially temperature and food bioavailability). Therefore, ecotoxicological in situ studies in estuaries constitute a challenge to integrate and distinguish biomarker responses to natural abiotic factor variations from contaminant-induced effects. To manage pollution monitoring in such ecosystems, the principal issues are to select an appropriate sentinel species and suitable biomarkers. E. affinis is a common estuarine copepod species, widely distributed in world estuaries, particularly in the Seine River Estuary where it represents between 90 and 100% of the zooplankton biomass (Mouny and Dauvin, 2002). This euryhaline and eurythermal species is distributed all over the estuary, with a well known biology characterized by a short life cycle (Katona, 1970); it is abundant all year round and is easily sampled; this copepod is omnivorous, playing a key role in the estuarine food web, and could therefore ensure transfers and bioaccumulation of contaminants from dissolved water and organic material to upper organisms in the food chain. Besides, this species could be easily kept in laboratory. For these reasons E. affinis is an ideal candidate for ecotoxicological studies. The principal objectives of this work were to investigate experimentally the potential effects of the main physicochemical variations (salinity and temperature) that occurred in naturally fluctuating ecosystems such as estuaries, which could induce variable responses on biochemical biomarkers and bias pollution-caused alterations of these biological indicators. This study is the first step in the development of an in situ estuarine bioassay using E. affinis as sentinel species. Indeed, it could allow to minimize biomarker response variability in field studies related to physicochemical variations by normalizing sampling procedures focusing on salinity and temperature. 2. Materials and methods 2.1. Sample collection Several sampling were conducted in spring 2005. The copepods E. affinis were collected using subsurface tows of WP2 plankton net (200 μm mesh size) at ebb tide, in Tancarville Station in the oligohaline part of the Seine Estuary (Fig. 1). Immediately after sampling, copepods were sorted using 500 μm sieves in order to eliminate predators (especially Mysidacea and Gammaridae), then transferred into containers using filtered estuarine water and brought back to the laboratory for further precise sorting. Then, the copepods were sorted quickly (b 3 h) using several times the sequence: Dilution–Decantation–Photo attraction. To dilute the natural samples, mineral clean water (adjusted to the sampling site salinity) was used. The objectives were to separate the copepods attracted by the light on the water surface, from the underlying particles in order to make sure of the composition of the matrix for the following experiments. 2.2. Experimentation After sorting by photo-attraction, copepods were kept in the laboratory for an acclimatization period of one day in glass beakers, with a mixture of 300 ml of filtered estuarine water and 1500 ml of mineral water adjusted to the salinity of the sampling site at controlled temperature (11 °C) in a climatic chamber (LMS Cooled Incubator, Bioblock Scientific, Illkirch, France). The copepods were fed one time during the acclimatization period with Isochrysis galbana, and then kept starving during the experiments in order to limit feeding movements which could enhance the AChE activity. 2.2.1. Experimental tide The Seine Estuary is characterized by two tidal cycles a day. Each one lasts approximately 12 h and is composed of an ebb tide during which freshwater influence increases with a salinity scale ranging from 25 psu to 0 psu, and a flow tide dominated by marine influence with a salinity reaching back 25 psu. Salinity variations during the tide depend on the location in the estuary and are maximum in the euryhaline part of the estuary. In the laboratory, such small scale salinity variations were preliminarily tested during one simulated flow tide. Therefore, different K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 843 Fig. 1. Map of the sampling location. 2-l tanks filled with 300 ml of filtered estuarine water and 1500 ml of mineral water were adjusted at the following selected salinities, 0, 5, 10, 15, 20 and 25 psu with Sera PREMIUM salt (Heinsberg, France) and kept at a controlled temperature of 11 °C. Then, the copepods which were acclimatized during one day to the laboratory conditions were transferred into the first beaker containing water at 0 psu and kept 1 h in this tank. After that, the copepods were filtered and transferred to the second beaker at 5 psu and kept in this tank during one hour and so on until the last beaker with a water salinity of 25 psu. Pools of approximately 200 mg (wet weight) of copepods were sampled after 1 h in each tank at the different salinities for AChE and GST activity analyses (two replicate samples for each sampling time and each exposure condition). 2.2.2. Effects of salinity The E. affinis population is not homogeneously distributed in the Seine Estuary. Therefore, all copepods are not submitted to the same salinity range according to their location in the different zones of the estuary (oligohaline, mesohaline and euryhaline). Thus, copepods distributed in zones under maximal marine or freshwater influences (oligohaline and euryhaline zones) are submitted to slighter salinity variations than copepods from the mesohaline zone. Besides, these copepods are submitted to a short scale salinity variation but during a longer time. In order to test the effects of salinity on AChE and GST enzymatic activities, different water tanks filled with 300 ml of filtered estuarine water and 1500 ml of mineral water were adjusted at the following selected salinities, 0, 5, 10, 15, 20 and 25 psu and kept at 11 °C in a climatic chamber. After the acclimatization period of one day in the laboratory, the initial pool of copepods was divided into 6 homogeneous groups and each group was transferred to one of the tanks previously prepared, containing the different salinity waters. At the beginning of the experiment and after 1, 2, 4, 18 and 72 h, pools of approximately 200 mg of copepods were sampled in each tank at the different salinities for AChE and GST activity analyses (two replicate samples for each sampling time and each exposure condition for the AChE activity). 2.2.3. Effects of temperature The copepod E. affinis is present in the Seine Estuary during all the year. Therefore, the successive copepod populations are submitted to variable temperatures depending on the season (from 4 °C in winter to 25 °C in summer periods). To study the effects of temperature on AChE and GST enzymatic activities, different water tanks filled with 300 ml of filtered estuarine water and 1500 ml of mineral water were adjusted at 15 psu and kept at the following selected temperatures representative of the annual temperature range in the Seine Estuary: 4, 11, 18 and 25 °C in 4 climatic chambers. After the acclimatization period of one day in the laboratory, the initial pool of copepods was divided into 4 homogeneous groups and each group was transferred to one of the tanks previously prepared, kept at the different temperatures. At the beginning of the experiment and after 1, 2, 4, 18 h, pools of approximately 200 mg of copepods were sampled in each tank at the different temperatures for AChE and GST activity analyses (two replicate samples for each sampling time and each exposure condition). In comparison to salinity experiments, there were not sufficient amounts of copepods after 72 h to measure both AChE and GST activities for all the exposure conditions. 2.3. Biomarker assays A pool of approximately 200 mg of whole-body E. affinis was used to determine both AChE and GST activities. A pool of copepods was homogenized on ice, in ice-cold 0.02 M pH 7 phosphate buffer+/0.1% Triton X100 (1/4, volume/weight) using an Ultra-Turax homogenizer. The homogenates were then centrifuged two successive times at 10,000 ×g for 5 min at 4 °C, with an intermediate shaking. Measurements of AChE activity were performed using the colorimetric method of Ellman et al. (1961), modified by Bocquené and Galgani (1998) at 412 nm, with acetylthiocholine iodide (AcSCh) as substrate and dithiobis-nitrobenzoate as reagent at a controlled temperature of 20 °C. GST activity was evaluated as the conjugation between glutathione and 1-chloro-2,4-dinitrobenzene (CDNB) at 340 nm (Habig et al., 1974). The extinction coefficients used to 844 K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 determine GST and AChE specific activities were respectively 9.6 × 10− 3 M− 1cm− 1 at 340 nm and 12,600 M− 1cm− 1 at 412 nm. AChE and GST activities are expressed respectively as μmol min−1 mg−1 protein and as mol min− 1 mg− 1 protein. Proteins for standardisation of the above biomarkers were determined using Bradford's (1976) method modified for use with a micro-plate reader (Bocquené and Galgani, 1998). All assays were performed in quadruplicate. All chemicals were purchased from Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). 2.4. Statistical analyses All biomarker results are expressed as mean ± standard error of the mean (SEM). One-way analysis of variance (ANOVA) was used, after testing the variable normality (Kolmogorov– Smirnoff test) and the variance homogeneity (Levene test), to compare both AChE and GST activities between the different exposure conditions, with salinity, time and temperature as factors. These analyses were followed by Tukey's multiple comparison tests to discriminate significantly different treatments. The significance p-level used was set to 0.05. When normal distribution and homogeneity of the variances were not verified (for experimental tide, and effect of temperature), non parametric Kruskal–Wallis ANOVA by ranks was performed both on AChE and GST data followed by the non parametric Mann–Whitney U test to identify significant differences between groups ( p b 0.05). All data were statistically analyzed by the STATISTICA Software v6.0 (Statsoft. Inc., 2002). 3. Results 3.1. Experimental tide Data obtained during the experimental tide related to AChE and GST activities are reported in Table 1. Average AChE and GST activities range respectively from 765 to 1023 μmol min− 1 mg− 1 protein and from 622 ± 82 to 842 ± 42 mol min− 1 mg− 1 protein. Besides, the Kruskal–Wallis test indicates a significant effect of salinity variations during the experimental tide both on AChE and GST activities (respectively, H = 59.76, p b 0.00001, df = 6; and H = 22.97, p b 0.0008, df = 6). Therefore, during the experimental tide, AChE levels increase from 0 psu to 10 psu exposures then decrease for all the following salinity exposures until 25 psu. Thus, the highest AChE level is measured for 10 psu salinity while the lowest one is measured for 25 psu. Moreover, AChE level for 10 psu is significantly higher than AChE levels for all other salinities ( p b 0.05), while AChE levels for 20 and 25 psu salinity are significantly lower than all other AChE levels ( p b 0.005). In the same way, during the experimental tide, GST levels increase from 0 to 5 psu exposures and then decrease for all the following salinity exposures until 25 psu. Moreover, the highest GST level is measured for a salinity exposure of 5 psu and is significantly higher than GST levels for all other salinity exposures ( p b 0.05) except for 0 and 10 psu. Furthermore, the significantly lowest GST levels are measured for salinity exposures of 20 and 25 psu ( p b 0.05). 3.1.1. Effects of salinity AChE activity variations in E. affinis after exposure to different salinities are presented in Fig. 2. Average AChE activities range respectively from 583 to 728, 546 to 962, 528 to 1156, 565 to 849, 583 to 813 and 444 to 738 μmol min− 1 mg− 1 protein for 0 to 25 psu. Besides, significant effects of salinity over the time of exposure on AChE activity are recorded (ANOVA; p b 0.00025, F = 4.92, degree of freedom: 5). High AChE activities are measured during all the experiments in copepods exposed to 10 psu water, particularly after 18 and 72 h of exposure when increases are significant ( p b 0.00005). Therefore, after 72 h of exposure, AChE level is enhanced by 98% in copepods exposed to 10 psu water. Besides, AChE activity increases significantly in copepods exposed to 15 and 20 psu between 4 and 18 h of exposure ( p b 0.00005) after which the activity remains constant at 20 psu or decreases significantly at 15 psu ( p b 0.00005). AChE activities measured in copepods kept at 5 and 25 psu show a higher variability and no significant increase during the experiments. Finally, copepods exposed to 0 psu present slightly increasing AChE levels between 1 and 2 h of exposure in comparison to the other experiments, then decreasing levels until 18 h; no copepod has survived at the end of the experiments after 72 h. Moreover, after one hour of exposure, the highest AChE levels are measured for copepods exposed to 5 psu water. Then, after 2 and 4 h of exposure, slight differences are measured in AChE levels between the different experimental exposures. After 18 and 72 h of exposure, the highest AChE levels are measured for copepods exposed to 10 psu water ( p b 0.00005), and these AChE levels are the highest ones measured during all the experiments. GST activity variations in E. affinis after exposure to different salinities are presented in Fig. 3. Average GST activities range respectively from 700 to 125, 1138 to 60, 700 to 108, 700 to 122, 700 to 175 and 700 to 132 mol min− 1 mg− 1 protein for 0 to 25 psu. Besides, significant effects of salinity over the time of exposure on GST activity are recorded (ANOVA; p b 0.0003, F = 5.13, degree of freedom: 5). Therefore, a linear significant Table 1 Variations of AChE and GST activities (means values ± SEM) in E. affinis during the experimental tide Exposure time T0 In situ 1H 2H 3H 4H 5H 6H Treatment salinity (PSU) 2.5 0 5 10 15 20 25 Enzymatic activities AChE GST μmol min− 1 mg− 1 protein mol min− 1 mg− 1 protein 818 ± 64b, c, d, e 894 ± 73a, d, f, g 945 ± 52a, d, f, g 1023 ± 79a, b, c, e, f, 906 ± 44a, d, f, g 810 ± 54b, c, d, e 765 ± 57b, c, d, e 622 ± 8c, d 718 ± 121 842 ± 42a, e, 822 ± 58a, e, 725 ± 45c, d 685 ± 66c, d 690 ± 123c g f, g f Means (n = 8: i.e. 2 experimental replicates and 4 enzymatic measures/pooled samples) and standard deviations are mentioned. Significant differences between salinities (p b 0.05) are indicated using letters (a, b, c, d, e, f and g which refer respectively to 2.5, 0, 5, 10, 15, 20 and 25 psu). K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 845 Fig. 2. AChE activity variations in the copepod E. affinis after exposure to different salinities (from 0 to 25 psu). Means (n = 8: i.e. 2 experimental replicates and 4 enzymatic measures/pooled samples) and standard deviations are mentioned. Significant differences between sampling times ( p b 0.05) are indicated using letters (a, b, c, d, e and f which refer respectively to 0, 1, 2, 4, 18 and 72 h of exposure). GST decrease is recorded during all the experiment in copepods exposed to 15 psu ( p b 0.05). After 72 h of exposure to 15 psu water, GST level decreases to reach 17% of the GST level of the beginning of the experiment. In the same way, non linear decreasing GST levels are measured at 20 psu. Besides, copepods exposed to 0, 10 and 25 psu waters present the same GST variation pattern: significant decreases during the first hour of the experiments ( p b 0.0005), then non significant GST variation until the 18th hour of experiment and finally significant decreases until the 72nd hour of the experiment ( p b 0.05). Fig. 3. GST activity variations in the copepod E. affinis after exposure to different salinities (from 0 to 25 psu). Means (n = 4 i.e. 4 enzymatic measures) and standard deviations are mentioned. Significant differences between sampling times ( p b 0.05) are indicated using letters (a, b, c, d, e and f which refer respectively to 0, 1, 2, 4, 18 and 72 h of exposure). 846 K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 Fig. 4. Effects of temperature on AChE activity expression during 18h of experimental exposure. Means (n = 8: i.e. 2 experimental replicates and 4 enzymatic measures/pooled samples) and standard deviations are mentioned. Significant differences between sampling times (p b 0.05) are indicated using letters (a, b, c, d and e which refer respectively to 0, 1, 2, 4 and 18 h of exposure). Moreover, GST activities measured in copepods kept at 5 psu show a higher variability compared to that of copepods exposed to other salinities. Indeed, a significant increasing GST level ( p b 0.0005) followed by a significant decrease ( p b 0.0005) are measured at the beginning of the experiment. Then no significant variation is recorded between 2 and 18 h of exposure and finally the GST activity significantly decreases again ( p b 0.0005). 3.1.2. Effects of temperature Average AChE activity of E. affinis exposed to an 11 °C water temperature increases during all the experiment from 716 to 875 μmol min− 1 mg− 1 protein (Fig. 4). The total increase of AChE activity between the beginning and the end of the experiment represents 22%. Furthermore, after two hours of exposure and until the end of the experiment AChE levels in copepods exposed to this temperature condition are significantly higher than AChE level at the beginning of the experiments ( p b 0.05). In addition, after 1, 4 and 18 h of experiment, AChE levels in copepods exposed to an 11 °C water temperature are significantly higher than AChE levels measured in copepods exposed to the other water temperature conditions at the same time of the experiment. For all other temperature conditions, AChE levels are more variable. Moreover, for 4, 18 and 25 °C conditions, AChE levels at the beginning and at the end of the experiment are not statistically significant. In relation to a high mortality after 4 h of exposure, there was no sufficient quantity of copepods to measure both AChE and GST activities at the end of the experiment, after 18 h of exposure to an 18 °C water temperature. The lowest AChE activities are measured in copepods exposed to the highest water temperature (25 °C) Fig. 5. Effects of temperature on GST activity expression during 18 h of experimental exposure. Means (n = 8: i.e. 2 experimental replicates and 4 enzymatic measures/ pooled samples) and standard deviations are mentioned. Significant differences between sampling times ( p b 0.05) are indicated using letters (a, b, c, d and e which refer respectively to 0, 1, 2, 4 and 18 h of exposure). K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 during all the experiment. Besides, the higher the water temperature is, the lower the AChE level is. Furthermore, Kruskal–Wallis tests indicate significant influence of both temperature (H = 67.6, p b 0.00001, df = 3) and time (H = 26.13, p b 0.00001, df = 4) factors on AChE activity variations. No significant GST activity variations are recorded after exposure at 4, 18 and 25 °C between the beginning and the end of the experiment (Fig. 5). Besides, GST activity is quite constant all over the experiment at 18 and 25 °C, while this enzymatic activity is more variable at 4 °C with significant increase during the first hours of the experiment (p b 0.0005) and then significant decrease at the end of the experiment to reach back the initial level. In opposition, slight (17%) but significant increasing levels (p b 0.0) are recorded after exposure at 11 °C between the beginning and the end of the experiment. Furthermore, Kruskal– Wallis tests confirm significant effects of the temperature factor (H = 26.1, p b 0.00001, df = 3) at each sampling time. Significant effects of the time of exposure factor (H = 15.19, p b 0.0043, df = 4) are also measured at 4 and 11 °C temperature conditions. 4. Discussion In order to use biochemical biomarkers for assessing pollution effects in variable ecosystems like estuaries, the natural variability of these biomarkers has to be studied. However, few experimental or in situ studies have reported the effects of temperature and salinity factors on enzymatic biomarker activities. Besides, reported data concern mainly vertebrate and especially marine fish species while effects on estuarine invertebrates have been poorly investigated. Nevertheless, effects of both temperature and salinity have been reported for different species including blue mussels (Galgani and Bocquené, 2000; Pfeifer et al., 2005), Nereis diversicolor (Scaps and Borot, 2000) and brown shrimps (Menezes et al., 2006). The data obtained in this study indicate an increase of AChE levels under controlled conditions (Fig. 2) which suggests the presence of and/or multiple inhibiting factors in the field (contaminants as well as natural parameters like temperature or salinity). Besides, decreasing GST levels are recorded (Fig. 3) during the experiment in the laboratory which implies the occurrence of inducing factors in the field which could be the same as those responsible for the inhibition of the AChE activity in the case of an environmental contamination. Similar results have been reported in the shrimp Crangon crangon after maintaining the field collected animals in the laboratory (Menezes et al., 2006). Furthermore, the results of the effects of an experimental tide on both AChE and GST activity expression indicate significant variations even at small time scale. Besides, these results indicate an optimal physiological salinity range for E. affinis between 5 and 10 psu related to the enzyme, beyond which the enzymatic activity expression decreased. Moreover, these results show that this species is better adapted to low salinity zones as the highest biomarker levels are measured for the lowest salinity and because the highest salinity induces the maximal inhibition. To our knowledge, no work has studied up to now the effects of tidally related salinity variations on AChE and GST activities. Therefore, no comparison can be made with other estuarine species. 847 The copepod E. affinis shows strong osmoregulation abilities to maintain the population distribution in all the Seine Estuary (Roddie et al., 1984; Kimmel and Bradley, 2001). However, deviation from the optimal salinity range previously described can be stressful and the cost of osmotic regulation, at the molecular level, could directly affect biological molecules such as enzymes like AChE and GST activities. These observations make sense especially in longer time exposure as shown in Figs. 2 and 3. Thus, significant effects of salinity are recorded after the experiment. Therefore, increasing AChE levels are observed during the experiments and the most pronounced ones are measured for the exposition to 10 psu water salinity. These results confirm an optimal salinity around 10 psu as previously mentioned since the maximum increase in AChE activity is measured in copepods exposed to 10 psu water. Moreover, differences observed with the other exposition conditions could be explained by a decrease in energetic cost allocated to AChE activity and increasing energy devoted to osmotic regulation. Moreover, Gyllenberg and Lundqvist (1979) and Gaudy et al. (2000) specified that increasing respiration rates have been observed respectively in Eurytemora hirundoides and in Acartia tonsa and Acartia clausi when salinity conditions diverge from the optimal salinity zone of these species and that this increase of respiration is related to the need of supplementary energy for osmoregulation. Furthermore, Scaps and Borot (2000) have reported similar effects of salinity on Nereis diversicolor with however, adaptation for higher salinity zone. In addition, decreasing GST levels (Fig. 3) are measured during the experiment which could result from the combination of the transfer into non contaminated water with the effect of salinity stress. The most linear decrease is reported for 15 psu water exposition. Besides, for salinity different from the optimal one, more variable GST activities are measured (decreasing levels alternate with increasing levels). These results suggest that salinity stress could interfere with oxidative stress responses in E. affinis. However, as no similar study is available, no comparison could be made with other estuarine species. Nevertheless, we could hypothesize that salinity stress could modify antioxidative biomarker activities with however slighter effect than for AChE activity. To date, the effects of temperature on biochemical biomarkers have been essentially studied in vertebrate species and especially fish (Hazel, 1969; Hogan, 1970). However, some recent works have been performed with invertebrate species (Scaps and Borot, 2000; Pfeifer et al., 2005; Menezes et al., 2006). Thus, it is well established that the increase of water temperature induces significantly the expression of the AChE activity. Furthermore, temperature can directly affect the activity of enzymes by changing their physical structure and thereby changing their catalytic efficiency or binding capacity (Hochachka and Somero, 1984). Our experiments show that the maximum AChE levels are obtained at the 11 °C water condition (Fig. 4). Besides, significant increases of AChE activity at this temperature are recorded during the experiment. For the other water temperature conditions, rapid heat-shock responses resulting in a decrease of AChE levels, are observed after one hour of exposure. Then, AChE activity increases again for all 848 K. Cailleaud et al. / Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 147 (2007) 841–849 temperature conditions. According to these results, the hypothesis of a short adaptation time to water temperature transitions could be made. Furthermore, Gyllenberg and Lundqvist (1979), Pagano and Gaudy (1986), and Gaudy et al. (2000) have mentioned, in different estuarine copepod species, metabolisms reduced to a minimum to maintain the physiological activity at low temperatures and to save energy at high temperatures. These observations are consistent with the results obtained in this study. Concerning GST activity, slighter significant effects of temperature are observed compared to those on the AChE activity. The highest differences are measured for the first two hours of the experiment for the exposure condition of 4 °C. Similar higher anti-oxidative activities are detected in in situ studies on Perna viridis (Lau et al., 2004). The authors hypothesized that these increases could be due to concentrating effects related to the general decrease in protein level during cold seasons or to stress induced by a chemical contamination of the sampling site. In the same way, GST activity variations related to seasonal variations in temperature have been reported in the blue mussel (Power and Sheehan, 1996). In opposition, Lushchak and Bagnyukova (2006) have reported no effect of temperature increase in the GST activity of goldfish. However, as no similar experimental study has been previously performed, no comparison could be made. To conclude, the results of this study constitute the first step before using biochemical markers such as AChE and GST activities to assess contaminant exposure of the copepod E. affinis in estuarine ecosystems. Indeed, attention should be paid to the effects of abiotic environmental parameters and particularly salinity and temperature variations for in situ biomonitoring programs based on enzymatic activity studies. Moreover, a minimum reduction or activation of 30% of respectively AChE and GST activities are advisable to conclude on contaminant exposure. Furthermore, E. affnis is a fundamental species in the estuarine food web and presents a wide world distribution. Besides, enzymatic activities of this species are sensitive to chemical exposition and changes in water temperature do not appear to be an important source of enzymatic activity alteration (especially for GST activity). In opposition, salinity variations significantly modulate these enzyme activities, which require for biomonitoring projects to repeat sampling in the same salinity conditions during all the study in order to avoid fluctuations of enzymatic activities related to environmental parameters. According to these observations, E. affinis represents a promising sentinel species in estuarine ecosystems. Acknowledgements This work was financially supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program by the Regi on Haute-Normandie and by the PNETOX scientific program. References Bocquené, G., Galgani, F., 1998. Biological effect contaminants: cholinesterase inhibition by organophosphate and carbamate compounds. ICES Tech. Mar. Environ. Sci. 22, 1–12. Bradford, M., 1976. A rapid and sensitive assay of protein utilizing the principle of dye binding. Anal. Biochem. 772, 248–264. Cajaraville, M.P., Bebianno, M.J., Blasco, J., Porte, C., Sarasquete, C., Viarengo, A., 2000. 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Publications Publications Publication n° 5 : Uptake and elimination of hydrophobic organic contaminants in estuarine copepods: an experimental study. K. Cailleaud 1, 2, 3, H. Budzinski1, K. Le Menach1, S. Souissi2, J. Forget-Leray3* 1. Université Bordeaux 1, CNRS, ISM-LPTC-UMR 5255 (Laboratory of Physico and Toxico-Chemistry), 351 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Université des Sciences et Technologies de Lille, CNRS, UMR 8013 Ecosystèmes Littoraux et Côtiers, 32 avenue. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Faculté des Sciences et Techniques du Havre, LEMA-UPRES EA3222 (Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques), GDR IMOPHYS, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-2-32744379; fax: 0033-2-32744314 E-mail address: [email protected] (J. Forget-Leray) Abstract: Polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs) are considered to be rapidly biotransformed by organisms whereas polychlorinated biphenyls (PCBs) are strongly bioaccumulated. In the present study, the estuarine copepod Eurytemora affinis was exposed in a continuous flow through system to dissolved PAH (500 ng.L-1) and PCB (300 ng.L-1) mixtures for 86 hours whereas control groups were placed in a continuous flow through system with clean water. Both PCB and PAH body residues were measured and compared in exposed and in non-exposed copepods to assess the uptake and the elimination of these two contaminant classes in this copepod species. After the exposure, exposed copepods exhibit concentration factors (CFs), based on dry weight basis, of 25 750 and 1200 respectively for total PCBs and PAHs. The higher decreasing levels of background PAHs compared to the low variations of PCB levels in the samples from the non-exposed copepods suggest a higher rate of metabolism of PAHs compared with PCBs and could explain the differences observed in the accumulation. Furthermore, uptake as well as elimination of both PCBs and PAHs are compound selective in E. affinis. Therefore, higher molecular weight PCBs and PAHs are preferentially accumulated whilst lower molecular weight compounds are preferentially eliminated. These results suggest the importance of copepods in the biogeochemical cycles of hydrophobic organic contaminants (HOCs) in estuarine ecosystems. Keywords: PAH, PCB, exposure, Eurytemora affinis, biotransformation, accumulation Soumise à Environmental Toxicology and Chemistry Publications 1. Introduction Most estuarine water columns located near urban and industrialized areas are highly contaminated especially by HOCs which are mainly associated to the suspended particulate matter but also dissolved in the water [1; 2]. The presence of HOCs in aquatic environments has been associated with adverse impacts on organisms and communities [3; 4]. Two classes are of particular concern, PCBs and PAHs which have been detected at high levels in many North-Atlantic estuaries [1; 5] and have been included in the priority pollutant lists of the US-EPA and UN-ECE POP Protocol [6]. These semi volatile molecules are highly lipophilic chemicals, ubiquitous in coastal and estuarine waters [1; 2; 5]. Furthermore, these contaminants can penetrate the lipophilic membranes of organisms, accumulate in tissues [7; 8], and can also be directly toxic to aquatic organisms. Thus, owning to the endocrine disrupting properties of PCBs [3] and to the carcinogenic and mutagenic effects of PAHs on organisms [9; 10], these contaminants represent a threat to aquatic ecosystems both at individual and population levels. The acute toxicity of PAHs and PCBs has been reported for several crustacean species especially for copepods [11]. However, although their lower aquatic trophic levels copepods play a key role in biogeochemical exchanges between sediments and the water column and therefore represent important entrances for HOCs from water into the local food web [8; 12], the uptake of these compounds in zooplankton species and particularly in copepods is poorly documented. Additionally, very little information exists on the metabolism of both PCBs and PAHs in copepods. Moreover, the risk induced by chronic exposure to these contaminants on zooplanktonic populations is not well characterized. The major route of transfer of contaminants from the field to the biota is not easily identified especially in estuarine ecosystems. Thus, these ecosystems are characterized by daily mixing of fresh and saline waters which increases turbulence and sediment resuspension. These particular hydrodynamic conditions affect the bioavailability of HOCs by inducing reversible processes of exchange between the SPM and the surrounding water [13; 14]. Even if sediments constitute long-term reservoirs for HOCs and a source of exposure especially to benthic organisms, the dissolved phase also represents a non negligible way of exposure to HOCs for organisms living in estuarine ecosystems [15]. Experimental exposures provide useful tools to examine the potential of organisms to accumulate waterassociated contaminants. Moreover, the use of continuous flow through system exposure is more representative of environmental stress. Nevertheless, there are inherent challenges in the study of flow through system exposure using copepods due to the difficulty of working with such tiny organisms in water circulating systems. The objectives of this investigation were to develop a method to study in a continuous flow through system, the real transfers of HOCs, under environmental realistic exposure conditions, from the dissolved phase to E. affinis. Thus, in spite of the particularly high contamination of the Seine Estuary [1], E. affinis dominates the mesozooplankton communities of this estuary and presents particularly high density in this estuary in comparison to other North-Atlantic estuaries. In this paper, representative PCB and PAH body burdens in E. affinis were quantified after exposure and compared. The research presented in this article is a part of an interdisciplinary program focusing on estuarine water quality study based on in situ and experimental investigations to assess the ecotoxicological impact of selected organic contaminants by considering chemical bioavailability, contaminant accumulation, and their biological effects at molecular, cellular, individual and at population levels on a zooplanktonic copepod species, Eurytemora affinis. 2. Material and methods 2.1. Material design The experimental system described in Figure 1 is composed of three compartments: the water reservoirs (25L), the exposure tanks (25L) containing the copepods and a recycling tank to remove contaminants from water using activated carbon. All the tanks used during the experiments are glass material disinfected and washed before the use. The three compartments are linked together by a peristaltic pump that draws up contaminated water from the water reservoirs to the exposure tanks and eliminates excess water from the exposure tanks into the recycling tank. Contaminant concentrations in water reservoirs and in exposure tanks are identical. Furthermore, in order to avoid copepods to be pumped out into the peristaltic pump, a volume of 125 cm3 around rubber tubing extremities was capped with 50 µm mesh. 2.2. Collection of experimental organisms According to Cailleaud et al. [1], the bioaccumulation of HOCs in E. affinis presents seasonal variations. Therefore, copepods were sampled during the lowest impacted period, in autumn 2004. Copepods were collected using subsurface tows of WP2 plankton net (200 µm mesh size) at ebb tide, in Tancarville Station Publications in the oligohaline part of the Seine Estuary. Immediately after sampling, the copepods were sorted using 500 µm sieves in order to eliminate predators (especially Mysidacea and Gammaridae), then transferred into isotherm containers using filtered estuarine water and brought back to the laboratory for further precise sorting in order to exclude particulate matter from the sample as previously described [16]. After sorting, the copepods were maintained in the laboratory for an acclimatization period of three days in a 300 L hydrodynamic canal under controlled conditions (salinity: 15 PSU, temperature: 10 °C, photoperiod: 12/12H). The hydrodynamic canal contained freshly filtered sea water (GF/C Whatman filter, 0.45 µm) sampled in the English Channel mixed with ultra-pure water in order to reach the selected salinity of 15 PSU. The same water preparation was used for the exposure experiments. During this period, copepods were fed twice a day with algal mixtures (Rhodomonas marina and Isochrysis galbana). Then, around 1000 copepods/L which correspond to the maximum density observed in the Seine Estuary, were transferred into the experimental continuous flow through system. 2.3. Experimental setups The present study is concerned primarily with the uptake of organic contaminants in E. affinis exposed to low levels of dissolved PCBs and PAHs. To ensure that the real exposure concentrations were within an acceptable range from the selected nominal concentrations during all the experiments, preliminary tests were performed with the exposure system, before the exposure started, to saturate the tanks and the rubber tubing with contaminants. Thus, an appropriate flow rate and a saturation period were characterized for each contaminant class (Table 1). The stock solutions of contaminants were prepared at high concentrations in acetone in order to introduce low volumes of solvent in the water (> 15 µL of acetone/L of water). Contaminant solution was weighed in glass vial and manually introduced in the water reservoirs and in the water of the exposure tanks at the beginning of the saturation period using glass pipette. The same quantity of the contaminant solution was introduced in the waters of the reservoirs and of the exposure tanks in order to reach the same contaminant concentrations. Then the water was gently stirred and the flow through system was activated. When the reservoirs were empty, once or twice a day depending on the flow rate fixed for each contaminant (Table 1), the peristaltic pump was stopped for 15 minutes in order to refill the reservoirs with water. The water of the reservoirs was then contaminated as previously described and the peristaltic pump was primed again. Two copepod groups were exposed simultaneously in separate aquariums, after the saturation period of 142 hours, to a PCB mixture (CB 52: 45 ng.L-1, CB 101: 65 ng.L-1, CB 87: 25 ng.L-1;CB 118: 50 ng.L-1, CB 153: 50 ng.L-1, CB 138: 50 ng.L-1, CB 180: 15 ng.L-1) and to a PAH mixture (phenanthrene: 60 ng.L-1, pyrene: 95 ng.L-1, chrysene: 95 ng.L-1; benzo[k]fluoranthene/ benzo[b]fluoranthene: 170 ng.L-1, benzo[a]pyrene: 80 ng.L-1) for 86 hours. In parallel, a control group was maintained in clean water using a continuous flow through system. Contaminant concentrations for the experiments were selected according to PCB and PAH levels measured in a two year study in the water column of the Seine Estuary [1]. During exposure experiments, food was not provided to the copepods and therefore was not a source of sorption and another route of transfer for HOCs to the copepods. Some copepod aliquots (n=3) were sampled and immediately frozen in liquid nitrogen in situ at sampling time, after 3 days in clean water and at the end of exposure experiments for chemical analyses. 2.4. Analytical procedure Prior to the extraction, both liquid volumes and freeze-dried copepod samples were weighed. Internal standard mixtures were gravimetrically added before the solvent introduction, as reported elsewhere [17; 18]. PAHs were quantified using the response factors of perdeuterated internal standards (phenanthrene d10 for phenanthrene (Phe), fluoranthene d10 for pyrene (Pyr), chrysene d12 for chrysene (Chry), benzo[e]pyrene d12 for benzo[b] + benzo[k]fluoranthene (B[b+k]F), benzo[a]pyrene d10 for benzo[a]pyrene (BaP)) and were obtained from Cambridge Isotope Laboratories (Cambridge, UK) and from MSD isotopes (Montreal, Canada). PCBs were quantified according to the response factors of the following internal standards PCB 30, 103, 155 and 198 (Promochem, Molsheim, France). All solvents were either HPLC grade or Organic residue analysis grade and were purchased from Atlantic Labo (Eysines, France). - Extraction procedures and GC analyses Extraction and quantification methods for PAHs and PCBs are described elsewhere in details [1; 17]. Briefly, dissolved PAHs and PCBs were liquid-liquid extracted using dichloromethane. Both PAHs and PCBs accumulated in E. affinis were extracted by micro-wave assisted extraction during 10 min at 30 W (Maxidigest 350 PROLABO). The organic extracts were then purified [1]. Concentrations of PCBs and PAHs were monitored respectively using GC/ECD (Hewlett-Packard 5890A series II GC (Avondale, MA, USA) equipped with a 63Ni electron-capture detector) and GC/MS (Hewlett-Packard model series 6890A GC and an Agilent Networks 5973 mass selective detector (Agilent Publications Technologies)). The mass spectrometer was operated in Single-Ion-Monitoring (SIM) mode with the molecular ions of the studied PAHs [17]. - Quality assurance Procedural blanks were regularly performed (representing less than 10% of the sample content) and all results presented are adjusted for the minor contributions from the blanks. All glassware was cleaned with detergent, rinsed with ultra-pure water followed by heating at 450°C overnight. The effectiveness of the different analytical procedures was evaluated by analyzing NIST Standard Reference Material 1944 (sediment) and 2978 (mussels) for PCBs and PAHs (Gaithersburg, MD, USA). The mean recoveries of PAHs compared to the certified concentrations were 82% (ranging from 74 to 110%) for SRM 1944, and 86% (ranging from 59 to 114%) for SRM 2978; standard deviation (SD) values for each compound were lower than 4% (n=6). For PCBs, mean recoveries were of 104% (ranging from 79 to 124%) for SRM 1944 and of 83% (ranging from 59 to 106%) for SRM 2978 (SD lower than 4%, n=4). 3. Results 3.1. Water stability Before starting the exposures, the flow through system was saturated with contaminants in order to minimize adsorption phenomena during the exposures. Both dissolved PCBs and PAHs reach approximately the expected water concentrations of respectively 300 and 500 ng.L-1 within ± 15 %, knowing that the mass of stock solutions introduced in the water reservoirs varies within ± 5% (Table 1). 3.2. Uptake of HOCs in E. affinis The accumulation of total as well as individual PCBs and PAHs in E. affinis was estimated as the difference between PCB and PAH concentrations in the exposed group and in the non-exposed group at the end of the exposure. Both PAHs and PCBs concentrated by E. affinis are expressed as mean ± standard error of the mean (SEM, n=3) (Fig. 2). After 86 hours of exposure, copepods exposed to HOCs present increasing contaminant body burdens. Thus, total PCB concentration in exposed copepods at the end of the experiment is ten times higher (8,470 ± 265 ng.g-1 dry weight) in comparison to non-exposed copepods (811 ± 42 ng.g-1 dry weight). The calculated concentration factor (CF) taking into account the total PCB concentration in the copepods after 86 hours of exposure and the total PCB concentration in the water to which they were exposed (ng.kg-1 dry weight copepods per ng.L-1 in water) is 28,200 (Fig. 3). Comparable results are observed after PAH exposure since PAH level in exposed copepods (613 ± 40 ng.g-1 dry weight) is substantially higher than the one of the non-exposed copepods (9.5 ng.g-1 dry weight). However, total PAH concentration in copepods exposed to PAHs is almost 15 times lower than total PCB concentration in copepods exposed to PCBs, although the dissolved PAH level (500 ng.L-1) is higher than the dissolved PCB level (300 ng.L-1) in their respective exposure tanks. Thus, copepods exposed to PAHs present a calculated CF of 1,230 for total PAHs after 86 hours of exposure. These experiments reveal that the four highest detected congeners in exposed copepods are PCB 101 (1,533 ± 73 ng.g-1 dry weight), PCB 118 (1,419 ± 47 ng.g-1 dry weight), PCB 153 (1,776 ± 38 ng.g-1 dry weight) and PCB 138 (1,881 ± 52 ng.g-1 dry weight) which are also the major PCB compounds dissolved in water (Figure 2.c.1). The higher molecular weight compounds (PCB 153, PCB 138 and PCB 180) represent a larger proportion of total PCB contamination in the copepods (50 %) in comparison with the water contamination (38 %). These results suggest that higher molecular weight compounds are preferentially concentrated by copepods, rather than low molecular weight compounds. In addition, a strong linear relation, as determined by r2 (0.8606), is observed between individual PCB CFs and their respective log Kow (Figure 3.a). The highest and the lowest calculated CFs are respectively observed for PCB 180 (36,300) and for PCB 52 (12,700). Similar results are observed for individual PAHs (Figure 2.c.2). The two major PAH compounds detected in exposed copepods are BbF/BkF (306 ± 12 ng.g-1 dry weight) and the less accumulated compound is Phe (30 ± 3 ng.g-1 dry weight). These compounds are respectively the major and the less important PAH compounds dissolved in water. The higher molecular weight compounds (BbF/BkF and BaP) represent 66% of the total PAH contamination in the copepods whereas these compounds represent 50 % of the total water contamination. In the same way as for PCBs, higher molecular weight compounds are preferentially concentrated by copepods, rather than lower molecular weight congeners. A linear relation (r2=0.7946) is also observed between individual PAH CFs and their respective log Kow (Figure 3.b). Thus, the highest and the lowest calculated CFs are respectively observed for BbF/BkF (1,770) and for Phe (530). Publications 3.3. Elimination of HOCs in E. affinis The elimination of total as well as individual PCBs and PAHs in E. affinis are estimated as the difference between PCB and PAH concentrations in copepods at the in situ sampling time and in the copepods at the end of the experiment in the control group (T 86H). Both PAH and PCB levels in E. affinis are expressed as mean ± standard error of the mean (SEM). Total PCB concentrations in the copepods at the in situ sampling time (745 ± 83 ng.g-1 dry weight), after 3 days in clean water (668 ± 17 ng.g-1 dry weight) and after one week in clean water (811 ± 42 ng.g-1 dry weight) are presented in Fig. 2.b.1. Total PCB body burdens decrease slightly in the copepods fed and maintained 3 days in clean water. Thus, PCB 52, PCB 101 and PCB 118 present respectively decreasing levels of 29%, 10% and 44%, in comparison with concentrations of these compounds measured in copepods at the in situ sampling time. After 7 days in clean water, PCB 52 and PCB 118 concentrations decrease respectively of 24% and 15 % compared with concentrations of these compounds measured in copepods at the in situ sampling time. The distribution patterns of the PCB congeners are approximately the same in copepods sampled in the Seine Estuary and in copepods maintained one week in clean water (Figure 4.a), dominated by PCB 101, PCB 153 and PCB 138. Total PAH concentrations in the copepods at the in situ sampling time (97 ± 11 ng.g-1 dry weight), after 3 days in clean water (80 ng.g-1 dry weight) and after one week in clean water (9.5 ng.g-1 dry weight) are presented in Figure 2.b.2. The copepods maintained in clean water present slight decreasing levels of total PAH body burdens after 3 days (18 % of total PAHs), when they are fed. After one week in clean water, the copepods have eliminated almost all PAHs (90 % of total PAHs) from their body. For individual compounds, Phe is totally eliminated after 3 days in clean water whereas Pyr, Chrys, BbF/BkF and BaP levels decrease respectively by 20%, 11%, 7% and 30%. After 86 more hours in clean water, Pyr and Chrys which are the most abundant compounds accumulated in the copepods in the Seine Estuary (respectively 34 ± 4 and 27 ± 3 ng.g-1 dry weight), are totally eliminated. For the higher molecular weight compounds depuration is less efficient. Nevertheless the major part of BbF/BkF (79 %) and half of BaP are eliminated (46 %). As observed in these results, the elimination coefficients decline with increasing log Kow. After one week in clean water, only three compounds are still detectable in copepod bodies, BbF/BkF and BaP (respectively 5.3 ng.g-1 and 4.2 ng.g-1). The PAH distribution patterns in the copepods sampled in the Seine Estuary, dominated by the lower molecular weight compounds and the one of copepods after 86 more hours in clean water, dominated by heavier molecular weight compounds are therefore totally different (Figure 4.b). 4. Discussion and conclusion Landrum et al. [4] and Wang and Wang [19] have reported that copepods and amphipods could concentrate high amounts of DDT and PAHs through experimental contaminated water exposures. In the present study, at the end of the experiments, both copepods exposed to PCB and PAH mixtures present increasing contaminant body burdens compared with the non-exposed copepods. Our experiments give evidence that E. affinis could uptake organic contaminants from the dissolved phase and accumulate high amount of HOCs even for low concentration exposures representative of environmental conditions. Harris et al. [20] have reported similar results with the same copepod species. These authors have shown experimentally that E. affinis could accumulate naphthalene through water exposure in a dose dependant way. Similarly, recent field studies have confirmed that marine copepods could bioaccumulate and amplify PAHs in ecosystems where PAH concentrations in the dissolved phase and in the suspended particulate matter are at or below method detection limits [8]. Furthermore, information on the specific congener distribution suggest that E. affinis also selectively bioconcentrates PAH compounds. Thus, for this species, higher molecular weight PAHs show higher CFs than the lower molecular weight compounds. These observations are consistent with those made by Woods et al. [21] that indicate that larvae of Chironomus tentans show striking affinities for BbF, BkF and BaP after exposure to contaminated sediment. In addition, Landrum et al. [4] have reported higher BCFs in amphipods for pyrene, the highest molecular weight compound they were exposed to, than for phenanthrene and naphthalene. Several authors have experimentally characterized PCB transfers from water to copepods even at low exposure concentrations [15; 22]. Magnusson et al. [23] have reported that the marine copepod, Calanus Finmarchicus, could accumulate PCBs after exposure to contaminated water. They have calculated a BCF of 11×106 in this species for PCB 101 after exposures to a concentration of 68 ng.L-1. These results are close to those obtained in our study since we have observed that E. affinis could concentrate PCB 101 (20,900) after exposures to a mixture of PCBs containing PCB 101 to a concentration of 65 ng.L-1. Moreover, exposed copepods are enriched with the highest chlorinated PCB compounds that they were exposed to. The selective accumulation of PCBs in E. affinis is also indicated by the high calculated CF of PCB 118, higher than its log Kow suggested it would be. One explanation could be the chemical structure of PCB 118 which is a coplanar mono-ortho-substituted congener. Thus, Willman et al. [24] have reported that ortho substitution affects the accumulation by plankton. They have demonstrated that for zooplankton, coplanar PCB congeners accumulate to a greater extent than their Publications homologs for tri- to pentachlorobiphenyls. The same authors have reported in an in situ study similar results showing the influence of the degree of chlorination on the accumulation patterns of PCBs in zooplankton [24]. These experimental data support previous field studies which have shown that this estuarine copepod species could bioaccumulate high PCB and PAH amounts in the Seine Estuary [1] with dissimilar patterns from those of the water and the particulate matter they were exposed to, which suggests selective accumulation processes. Furthermore, considering the exposure conditions and PAH and PCB body burdens in exposed copepods, these experiments show that the CF for total PCBs in E. affinis is 25 times higher than the corresponding PAH factor, although these contaminants have similar Kow. This difference might be explained by the higher rate of metabolism of PAHs in many biological organisms [21; 25]. In invertebrate species, different routes are suspected for the elimination of HOCs. Indeed, these contaminants could be metabolized to improve their excretion. However, some authors have mentioned other routes of excretion for non-metabolized PAHs, via the respiration membranes [26] and via fecal pellet [27]. Our results indicate a rapid elimination of PAHs in copepods since comparing background concentrations measured in copepods from the Seine Estuary, with concentrations in the same population after one week in clean water, 90 % of total PAH amounts are lost. Moreover, the lower molecular weight compounds are preferentially and more rapidly eliminated which is expected since elimination rates of contaminants have been classically shown to be inversely proportional to the compound hydrophobicity [27; 28]. A rapid biotransformation of PAHs has also been reported by Harris et al. [20] in marine copepods. After an exposure to naphthalene and a following period of 24 hours in clean water, 90 % of the PAH is eliminated by these copepod. In other respect, Lotufo [29] has reported that two benthic copepod species have limited ability to biotransform fluoranthene but has also suggested that these copepods could eliminate very efficiently parent compounds. Concerning PCB body burdens in the non exposed copepods, slight variations are observed between the copepods sampled in the Seine Estuary and the copepods of the same population after one week in clean water. Metabolism by cytochrome P450 enzymes may influence PCB biotransformation in aquatic organisms and may cause decreasing PCB levels [30]. However, during the first three days in clean water, when the copepods are fed, the lower molecular weight compounds present decreasing levels. These results are close to those of Goerke and Weber [31] which have reported a compound-specific elimination of PCBs with a high capability of oxidative transformation and excretion of PCB congeners (≤ 6 chlorine substitutions) in many decapods. In our experiments, the elimination of PCB stops when no more food is provided during the following 86 hours in clean water. These results are in agreement with those presented by McManus et al. [32] which demonstrate that Acartia tonsa fed during depuration eliminates PCBs more rapidly in the fecal pellets than unfed copepods. To conclude, the role of species, exposure media and routes of uptake, metabolism, and physicochemical properties of the contaminants are factors that could account for transfer and accumulation of HOCs in estuarine copepods. In addition, these results confirm that the concentration and elimination of HOCs by estuarine copepods are not negligible phenomena and that these mechanisms may play an important role in the biogeochemical cycles of HOCs in estuarine water column. Furthermore, the bioaccumulation of HOCs and their metabolites in estuarine copepods may represent a risk to higher trophic levels in aquatic ecosystems since these organisms constitute an important prey item in the diet of numerous juvenile fish species. These results highlight the potential for deleterious effects as biotransformation products are often more toxic and bioactive than their parent compounds, especially for PAHs. Thus, development and survival during the juvenile life stage could be impaired by frequent ingestion of contaminated food. Acknowledgements This work was financially supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program and the Region Haute-Normandie. The authors thank A. Bonnard and D. Devreker for their assistance during the exposures experiments. References 1. Cailleaud, K., Forget-Leray, J., Souissi, S., Hilde, D., LeMenach, K., Budzinski, H. 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(P: peristaltic pump, Ctrl: control) Publications Figure 2: Comparison of total PCB (a.1) and total PAH (a.2) uptake in E. affinis after exposure via contaminated water during 86 hours. The concentrations of individual PCB (b.1) and PAH (b.2) compounds in the control group are presented from the in situ sampling time to the end of the experiment. The distribution profiles of PCB (c.1) and PAH (c.2) compounds after 86 hours of exposure are compared with those of the control groups and those of water. Means are shown with bars indicating the standard error (n = 3). Publications Figure 3: Cross plot of concentration factors (CF) of individual PCB compounds (a) and individual PAH compounds (b) in the exposed copepods versus the log Kow of each chemical. CF a. CF 60 000 b. BaP 2 000 180 R2 = 0.8606 40 000 118 138 Pyr 1 000 87 20 000 R2 = 0.7949 1 500 153 101 BbF/BkF Chrys 500 52 Phe 0 0 5.5 6.5 Log Kow 7.5 5.5 6.5 Log Kow 7.5 Figure 4: Evolution of the mean distribution patterns of PCB (a) and PAH (b) compounds in the non-exposed copepods and in the exposed copepods from the in situ sampling in the Seine Estuary to the end of the experiment in comparison with the patterns of dissolved PCBs and PAHs. Publications Publication n° 6 : K. Cailleaud 1, 2, 3, H. Budzinski1, S. Lardy1, S. Augagneur1, S. Souissi2, J. Forget-Leray3* 1. Université Bordeaux 1, CNRS, ISM-LPTC-UMR 5255 (Laboratory of Physico and Toxico-Chemistry), 351 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Université des Sciences et Technologies de Lille, CNRS, UMR 8013 Ecosystèmes Littoraux et Côtiers, 32 avenue. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Faculté des Sciences et Techniques du Havre, LEMA-UPRES EA3222 (Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques), GDR IMOPHYS, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. * corresponding author. Tel: 0033-2-32744379; fax: 0033-2-32744314 E-mail address: [email protected] (J. Forget-Leray) Abstract: In recent years, anthropogenic chemicals which can disrupt the hormonal (endocrine) systems of both humans and wildlife have been raised to a major cause of concern. In this study, the dominant copepod species of the Seine Estuary, Eurytemora affinis, was exposed at environmental relevant concentrations under laboratory controlled conditions to selected waterborn contaminants, which could cause endocrine disruptions,: a mixture of 4-nonylphenol (4 NP)/nonylphenol acetic acid (NP1EC), and a synthetic estrogen ethinylestradiol (EE2). The uptake and the elimination of these contaminants by E. affinis have been studied. The results show that at the end of the uptake period, both 4 NP and NP1EC but also EE2 were accumulated in exposed copepods with respective concentration factors (CFs) of 324, 3,020 and 5,383. A rapid elimination of these compounds was also observed in copepods placed in clean water since 54 % of total NP1EC and 100 % of EE2 amounts have been lost after 3 days. These results demonstrate that E. affinis has the potency to accumulate but also to eliminate endocrine disrupters which suggests a non negligible role of this copepod species in the biogeochemical cycles of these contaminants in estuarine ecosystems. Hence, these results also suggest that a transfer of 4 NP, NP1EC and EE2 to copepod predators and subsequently that secondary poisoning of these organisms might be possible. Keywords: 4 NP, NP1EC, EE2, crustacean, estuary, flow through system Soumise à Environment International Publications 1. Introduction Over the last 15 years, concern has grown concerning hormonal system disturbances in aquatic organisms related to anthropogenic contaminant releases. These chemicals, so called endocrine disrupters, have potential effects on the reproductive system (Metzler and Pfeiffer, 2001), especially by mimicking the natural female hormone estrogen through interaction with the estrogen receptor present in mammals and other vertebrates. Thus, the occurrence of reproductive abnormalities has been frequently reported (Jobling et al., 1996; Petrovic et al., 2002). Although the number of published data about endocrine disruption in wild species has substantially increased during the last 10 years for both vertebrate and invertebrate animals (DeFur et al., 1999; Larsson et al., 1999; Oberdörster and Cheek, 2000), studies on the specific mechanism by which the endocrine system can be disrupted are scarce. However, some potential hormone-disrupting chemicals have been listed as priority pollutants, depending on their molecular structure, by regulating bodies such as the European Union (EU) and the Oslo and Paris Commission (OSPARCOM). Many chemicals which have endocrine disrupting potential, share a common chemical structure with steroid hormones and fall into different categories in relation to their chemical properties (Routledge and Sumpter, 1997). At present, the groups of endocrine disrupters which are of major concern are the environmental estrogens and anti-estrogens since experiments have shown their toxicity on vertebrates. Among these contaminants, alkylphenol polyethoxylates (APEs) and natural and synthetic steroid hormones are two well known groups of environmental endocrine disrupters. Akylphenol polyethoxylates are widely used as non ionic surfactants in various industrial, commercial and household detergent formulations. Nonylphenol-polyethoxylates (NPEs) are by far the most commonly used and synthesized APEs, accounting for about 80% of total APEs (Renner, 1997). These molecules are used in numerous applications, principally as detergents and industrial products (coatings, paints, fuels, plastics, paper…). The annual worldwide production of APEs in 1997 exceeded 500,000 metric tons (Renner, 1997) with an estimated 60% of this production ending up in water. Thus, the occurrence of high levels of APEs and especially of NPEs in coastal, estuarine and freshwaters has been extensively documented (Thiele et al., 1997; Ying et al., 2002 b). Furthermore, a complex microbial degradation of APEs, which produces metabolites that are more toxic than the parent compounds, has been characterized (Fenner et al., 2002) and these metabolites are frequently detected at high levels in aquatic ecosystems. Numerous studies have also suggested the occurrence of steroid estrogens in aquatic environments (Ying et al., 2002 a; Williams et al., 2003; Noppe et al., 2006). The most potent steroid, 17α-ethinylestradiol (EE2), a synthetic estrogen widely used as a female contraceptive agent (Purdom et al., 1994) has been detected in different worldwide sewage treatment plant effluents at levels ranging between 0.2-42 ng.L-1 (Ying et al., 2002 a). In UK, a threshold of 0.1 ng.L-1 in water has been therefore proposed for this compound based on chronic toxicity tests (Desbrow et al., 1998). In relation to their high octanol-water partition coefficients (log Kow > 4) both NPEs and EE2 tend to adsorb to organic material and to accumulate in biota. In order to determine the actual impact of these compounds on the aquatic environment and to predict the potential for biomagnification of these compounds through the food chain, it is essential to elucidate their transfers and their metabolic fate in aquatic organisms (Wang et al., 1996). Nevertheless, the majority of the studies have focused on vertebrate species and especially on fish (Staples et al., 1998; Arukwe et al., 2000). Thus, both nonylphenol and EE2 have shown to be experimentally bioconcentrated (Uguz et al., 2003; Labadie and Budzinski, 2006) and bioaccumulated by fish species. In addition, hormonal and physiological diseases observed in exposed fish were related to increasing endocrine disrupter levels in fish tissues. However, although planktonic crustaceans constitute an important energetic resource in the aquatic food webs and play a key role in biogeochemical exchanges between sediments and the water column, little attention has been paid concerning their potency to accumulate estrogenic compounds. However, both EE2 and 4 NP have been shown to exhibit endocrine disruptions in copepods (Forget-Leray et al., 2005). In addition, transfer of accumulated estrogenic contaminants from the lower trophic levels to top predators may occur and result in secondary poisoning of these predator species. The Seine Estuary is highly contaminated by organic contaminants, especially by 4NP and NP1EC (Cailleaud et al., in press). Furthermore, natural sex steroids have been frequently detected in this estuary at levels ranging from 1.8 to 8.3 ng.L-1 while synthetic steroids such as EE2 were always at or below the detection limit or the quantification limit (Labadie and Budzinski, 2005). E. affinis is the copepod species that dominates the microzooplankton community of this estuary and, in spite of the high contaminant levels, presents particularly high density in this estuary in comparison to other North-Atlantic estuaries. The aim of the present work was to determine the concentration factors of the two major alkylphenols of the Seine Estuary (4NP and NP1EC) and of the synthetic estrogen, EE2, in E. affinis after exposure in a continuous flow through system under environmental realistic conditions. Moreover, the elimination of these compounds in copepods from the Seine Estuary has been investigated by measuring concentrations after one week in clean water in comparison to background levels. Publications The research presented in this article is a part of an interdisciplinary program focusing on an estuarine water quality study based on in situ and experimental investigations to assess the ecotoxicological impacts of selected organic contaminants by considering chemical bioavailability, contaminant accumulation, and the molecular, physiological and ecological effects of these contaminants on a zooplanktonic copepod species, Eurytemora affinis. 2. Material and methods 2.1. Material design The experimental system described in Figure 1 is composed of three compartments: the water reservoirs (25L), the exposure tanks (25L) containing the copepods and a recycling tank to remove contaminants from water using activated carbon. All the tanks used during the experiments are glass material disinfected and washed before the use. The three compartments are linked together by a peristaltic pump that draws up contaminated water from the water reservoirs to the exposure tanks and eliminates excess water from the exposure tanks into the recycling tank. Contaminant concentrations in water reservoirs and in exposure tanks are identical. Furthermore, in order to avoid copepods to be pumped out into the peristaltic pump, a volume of 125 cm3 around rubber tubing extremities was capped with 50 µm mesh. 2.2. Collection of experimental organisms According to Cailleaud et al. (in press), the bioaccumulation of HOCs in E. affinis presents seasonal variations. Therefore, copepods were sampled during the lowest impacted period, in autumn 2004. Copepods were collected using subsurface tows of WP2 plankton net (200 µm mesh size) at ebb tide, in Tancarville Station in the oligohaline part of the Seine Estuary. Immediately after sampling, the copepods were sorted using 500 µm sieves in order to eliminate predators (especially Mysidacea and Gammaridae), then transferred into isotherm containers using filtered estuarine water and brought back to the laboratory for further precise sorting in order to exclude particulate matter from the sample as previously described (Cailleaud et al., 2007). After sorting, the copepods were maintained in the laboratory for an acclimatization period of three days in a 300 L hydrodynamic canal under controlled conditions (salinity: 15 PSU, temperature: 10 °C, photoperiod: 12/12H). The hydrodynamic canal contained freshly filtered sea water (GF/C Whatman filter, 0.45 µm) sampled in the English Channel mixed with ultra-pure water in order to reach the selected salinity of 15 PSU. The same water preparation was used for the exposure experiments. During this period, copepods were fed twice a day with algal mixtures (Rhodomonas marina and Isochrysis galbana). Then, around 1000 copepods/L which correspond to the maximum density observed in the Seine Estuary, were transferred into the experimental continuous flow through system. 2.3. Experimental setups The present study is concerned primarily with the uptake of organic contaminants in E. affinis exposed to low levels of dissolved PCBs and PAHs. To ensure that the real exposure concentrations were within an acceptable range from the selected nominal concentrations during all the experiments, preliminary tests were performed with the exposure system, before the exposure started, to saturate the tanks and the rubber tubing with contaminants. Thus, an appropriate flow rate and a saturation period were characterized for each contaminant class (Table 1). The stock solutions of contaminants were prepared at high concentrations in acetone in order to introduce low volumes of solvent in the water (> 15 µL of acetone/L of water). Contaminant solution was weighed in glass vial and manually introduced in the water reservoirs and in the water of the exposure tanks at the beginning of the saturation period using glass pipette. The same quantity of the contaminant solution was introduced in the waters of the reservoirs and of the exposure tanks in order to reach the same contaminant concentrations. Then the water was gently stirred and the flow through system was activated. When the reservoirs were empty, once or twice a day depending on the flow rate fixed for each contaminant (Table 1), the peristaltic pump was stopped for 15 minutes in order to refill the reservoirs with water. The water of the reservoirs was then contaminated as previously described and the peristaltic pump was primed again. Two copepod groups were exposed simultaneously in separate aquariums to a mixture of alkylphenols (NP1EC 520 ng.L-1, 4 NP 480 ng.L-1) and to EE2 (10 ng.L-1) for 86 hours. In parallel, a control group was maintained in clean water using a continuous flow through system. Contaminant concentrations for the experiments have been selected according to the alkylphenol levels measured in a two years study in the water column of the Seine Estuary (Cailleaud et al., in press) and in relation to worldwide occurrence for EE2. During the exposure experiments, food was not provided to the copepods and therefore was not a source of sorption and another route of transfer of contaminants to the copepods. Some copepod aliquots (n=3) were sampled and Publications immediately frozen in liquid nitrogen at the in situ sampling time, after 3 days in clean water and at the end of the exposure experiments for chemical analysis. 2.4. Chemicals All solvents were either HPLC grade or Organic residue analysis grade and were purchased from Atlantic Labo (Eysines, France). NP1EC (purity 99%) was obtained from LGC Promochem (Molsheim, France) and Technical 4-NP (purity > 98%) standard was purchased from Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). EE2 was supplied by Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). Deuterated steroid (17α-ethinylestradiol-d4, purity > 99%), used as internal standard, was obtained from C/D/N Isotopes (Montreal, Canada). Triethylamine (TEA) (purity >99%) was used for some SPE procedures (Sigma Aldrich, St Quentin Fallavier, France). Trifluoroacetic acid (TFA) (reagent grade, purity >99%) was obtained from Fisher Scientific Labosi (Elancourt, France). MSTFA (N-Methyl-N(trimethylsilyl)trifluoroacetamide, >97%; Acros Organics, Noisy-Le-Grand, France) was used as silylation agent for GC/MS analysis, in combination with mercaptoethanol (purity > 99%) and ammonium iodide (purity > 99%), both provided by Acros Organics. Pure water was obtained with a MilliQ system (Millipore, Molsheim, France). β-glucuronidase-aryslsulfatase from Helix pomatia (glucuronidase: 100,000 Sigma units ml-1 and sulphatase: 7,500 Sigma units ml-1) was supplied by Sigma-Aldrich. Sodium acetate tri-hydrate (purity > 99%, Sigma-Aldrich) and acetic acid (purity > 99.5%, VWR International, Strasbourg, France) were used for the preparation of acetate pH buffer. 2.5. Alkylphenols Extraction (SPE) Prior to the extraction, freeze-dried copepods were weighed (150 mg dry weight (dw) of a homogenized pool of E. affinis) and water volumes were measured (500 mL). NP1EC and 4 NP were extracted from E. affinis by Focused Microwave-Assisted Extraction (10 min at 30 W) with a methanol/dichloromethane mixture as solvent (3/1, v,v). Organic extracts were concentrated by rotary evaporation and then dissolved into 100 ml of acidified ultra-pure water (pH 2). Before the SPE, the water samples were acidified to approximately pH 2 with 3.5 M HCL. The cartridges Varian BondElut C18 (Interchim, Montluçon, France) were preconditioned with 5 ml of methanol followed by 5 ml of ultra pure acidified water (pH 2). Then 500 ml of the water sample and 100 ml of the water accommodated copepod extracts were eluted through the cartridge at a flow rate of 10 ml.min-1. After the elution, the cartridges were washed with 3 ml of a methanol/acidified ultra pure water mixture (50/50, v/v). Then, the aqueous phase was removed by drying the cartridge for 1 hour. At last, the organics were eluted by passing 5 ml of a methanol/dichloromethane mixture (50/50, v/v) and concentrated to 100 µl (for water extracts) and to 500 µl (E. affinis extracts) by warming at 45°C under a gentle nitrogen stream. 2.6. EE2 extraction - Water samples Water samples from the exposure tanks (500 mL) were spiked with EE2-d4 and extracted on Oasis HLB cartridges (flow rate 15 ml min-1), previously conditioned with 6 ml methanol and 6 ml Milli-Q water (Labadie and Budzinski, 2006). The sorbent was rinsed with 5 ml of methanol/water (60/40, v/v), and analytes were eluted with 8 ml of methanol. Extracts were taken to dryness under a stream of nitrogen at 50 °C, prior to the silylation step. The derivatisation reagent was prepared as follows: a mixture of 250 µl of MSTFA, 15 µl of mercaptoethanol and 10 mg of NH4I was left for about 10 min at 65 °C. Thereafter, this mixture was diluted 10 times with MSTFA to obtain the derivatisation reagent, 30 µl of which were added to each extract and samples were kept at 65 °C for 30–40 min. Then, 30 µl of dichloromethane were added prior to GC/MS analysis. - Copepod samples Copepod samples were combined with 2 ml sodium acetate buffer (pH 5.0, 10-2 M) and spiked with EE2-d4. Samples were then homogenised using an Ultra-Turrax® T25 Basic dispersing tool (IKA® Werke, Staufen, Germany) for 1 min at 6,000 rpm, in 30 ml of methanol/Milli-Q water (55:45, v/v). EE2 was then extracted by Focussed Microwave Assisted Extraction (Microdigest 301, Prolabo, Fontenay-sous-Bois, France): 30 W, 5 min, 10 ml of methanol/Milli-Q water (55:45, v/v). Extracts were centrifuged at 4,500 rpm for 5 min, at room temperature. The supernatant was transferred to a vial and the methanol content of the extracts was evaporated at 60 °C under a nitrogen stream. The extract was then fractionated and purified according to the method developed by Labadie and Budzinski (2006) presented in Fig. 2. The conjugated fraction was subjected to both solvolysis and enzymatic hydrolysis. Dried Oasis HLB extracts were incubated at 45 °C for 30 min in trifluoroacetic acid/methanol/ tetrahydrofuran (10 µl/200 µl/800 µl). After neutralisation with 0.2 M Na2CO3, the organic solvents were evaporated at 60 °C under a gentle nitrogen stream. Publications Sodium acetate buffer (pH 5.0, 10-2 M) and β-glucuronidase-arylsulphatase were added and samples were further incubated at 55 °C for 3 h. These extracts, containing only free steroids, were purified using Oasis HLB and aminopropyl SPE cartridges (Fig.2). The purpose of this second Oasis HLB step was to switch from aqueous buffer to organic solvent, but also aimed at providing a first clean-up of the extract. Then, samples were derivatised as previously described for the determination of EE2 in water before the analysis by GC/MS - LC MS analyses Alkylphenols and their metabolites were analyzed using an HPLC separation coupled to electrospray mass spectrometry detection. The HPLC system consisted of an Agilent 1100 series (Agilent Technologies). Chromatographic separation was performed using a reversed-phase analytical column (Kromasil C18, Interchim, France) of 150 × 2.1 mm i.d. × 3 µm film thickness. NP1EC and 4 NP were separated using a mixture of water/methanol/ammonium acetate (5mM) (A) and methanol (B) as mobile phase. The solvent program started with an initial B concentration of 60% kept isocratic for 2 min, linearly increased to 80% in 5 min, kept isocratic for 28 min and linearly decreased to 60% in 3 min, with constant flow rate (0.150 ml/min) and constant column temperature (20°C). An Agilent Technologies mass spectrometer equipped with an electrospray (ESI) ion source was used. The following operation parameters were used: source temperature, 100°C; desolvation temperature, 350°C; desolvation gas flow rate, 10 l/min; ESI+ and ESI- capillary voltage, 4.0 and 3.5 kV. Acquisition was accomplished using the Selected Ion Monitoring mode (SIM). NPE1C (m/z 277) and 4 NP (m/z 219) were identified by their characteristic pattern showing [M-H]- ions in the negative ionization mode. The compounds were also identified by co-injection of authentic standards. - GC MS analyses Separation and detection of the analytes were achieved using an Agilent Technologies gas chromatograph system (6890 series) coupled with an Agilent Technologies mass spectrometer detector (5973 series), used in electron impact mode (70 eV), with the electron multiplier voltage set at 1500–1800 V and the source temperature set at 230 °C. The separation was performed on an Agilent HP-5MS capillary column (length: 30 m; internal diameter: 250 µm; stationary phase thickness: 0.25 µm), with the following oven parameters: from 90 °C (1 min) at 7.5 °C min-1 to 290 °C (isothermal 5 min). Helium 6.0 (Linde, Bassens, France) was used as the carrier gas (constant flow: 1 ml min-1). The injection was performed in splitless mode (1 µL injected). The injector temperature was set at 250 °C, and the purge flow was set at 60 ml min-1 after 1.5 min. For each series of analyses, blank samples were run and EE2 was never detected (<0.05 ng/blank sample). Analyses were run in SIM mode. The ions used for the quantification of EE2 and EE2-d4 were m/z 425 ([MCH3]+) and 429 (M+), respectively. Furthermore, EE2 molecular ion, m/z 440, was used to confirm the peak attribution to EE2: for a given peak, the area ratio m/z 425 to m/z 440 was compared to that obtained with an authentic EE2 standard prior to definitive attribution of the peak. - Quality assurance For NPE compounds, quantification was performed using an external calibration method based on a five point quadratic calibration curve. Calibration curves were generated using linear regression analysis within the investigated concentration range (0.1-0.8 µg.ml-1 for NP and 0.2-2.0 µg.ml-1 for NP1EC). The calibration curves of each analyzed standard (NP, NP1EC) presented high linearity (r2 ≥ 0.995). The efficiency of the analytical procedure was determined by analyses of ultra pure water spiked with an alkylphenol standard solution. The average recoveries of NP and NP1EC were respectively 90% ± 12, 68% ± 5 (n = 4). In the same way, the efficiency of the analytical procedure for EE2 extraction was estimated by analysing ultra pure water spiked with an EE2 standard solution and the average recovery for this compound was 85 % ± 6 (n = 4). Before the extraction, all glassware was cleaned with detergent, rinsed with ultra-pure water and followed by heating at 450°C overnight. Besides, procedural blanks were regularly performed (representing less than 10% of the sample content) and all results presented are adjusted for the minor contributions from the blanks. 3. Results 3.1. Water stability Before the start of the exposures the flow through system was saturated by contaminants in order to minimize adsorption phenomena during the exposures and both dissolved NPEs and EE2 have reached approximately the expected water concentrations of respectively 1000 (480 ng.L-1 for 4-NP and 520 ng.L-1 for NP1EC) and 10 ng.L-1 within ± 5 %, knowing that the mass of stock solutions introduced in the water reservoirs varied within ± 5% (Table 1). Publications 3.2. Uptake of estrogenic compounds in E. affinis The accumulation of total as well as individual NPEs and EE2 in E. affinis is estimated as the difference between NPE and EE2 concentrations in the exposed group and in the non-exposed group at the end of the exposure. Both NPEs and EE2 concentrated by E. affinis are expressed as mean ± standard error of the mean (SEM, n = 3). After 86 hours of exposure, copepods exposed to estrogenic compounds present increasing contaminant body burdens. Thus, total NPE concentration in exposed copepods at the end of the experiment is almost four times higher (2,423 ± 144 ng.g-1 dry weight) in comparison with non-exposed copepods (676 ± 64 ng.g-1 dry weight) (Fig. 3.a). Moreover, the calculated concentration factor (CF) related to the total concentrations of NPEs in the copepods after 86 hours of exposure (Table 2) in comparison with the concentration in the water to which they were exposed (ng.kg-1 dry weight copepods per ng.L-1 in water) is 1,715. NP1EC is the most accumulated NPE in E. affinis since the final concentration in exposed copepods is 1813 ± 115 ng.g-1 dry weight (CF 3020) while few amounts are measured in non-exposed copepods (3 ± 2.5 ng.g-1 dry weight) (Fig. 3.c). Furthermore, increasing levels of 4 NP are observed in the exposed copepods (610 ± 29 ng.g-1 dry weight) at the end of the experiment when compared with the copepods at the beginning of the experiment (454 ng.g-1 dry weight) and those at the in situ sampling time (78 ± 4 ng.g-1 dry weight). However, similar concentrations of 4 NP are observed both in exposed (610 ± 29 ng.g-1 dry weight) and non-exposed copepods (674 ± 62 ng.g-1 dry weight) after 86 hours of exposure. Therefore, a low CF of 324 is calculated for 4 NP (Table 2). In the same way, bioconcentration of EE2 is also observed in exposed copepods to an extent of 54 ± 1 ng.g-1 dry weight whereas EE2 is not detected in the non-exposed copepods at the end of the experiment (Fig. 5). The mean concentration factor calculated in E. affinis for this compound is 5,383 (Table 2). In addition, all EE2 amounts detected during this study were free steroids. Conjugated steroids have never been detected. 3.3. Elimination of estrogenic compounds in E. affinis The elimination of total as well as individual NPEs and EE2 in E. affinis is estimated as the difference between NPE and EE2 concentrations in copepods at the in situ sampling time and in the copepods at the end of the experiment (T 86H control group). Both NPE and EE2 levels in E. affinis are expressed as mean ± standard error of the mean (SEM, n = 3). Total NPE concentrations in the copepods at the in situ sampling time (627 ± 171 ng.g-1 dry weight), after 3 days in clean water (708 ng.g-1 dry weight) and after one week in clean water (676 ± 64 ng.g-1 dry weight) are presented in Fig. 3.a. The copepods maintained in clean water present almost similar total NPE levels after one week in comparison with the background levels observed in the copepods at the in situ sampling time. However, individual compounds present differential fate (Fig. 3.b). Thus, decreasing NP1EC levels are observed during this period. The mean concentrations of NP1EC in the in situ copepods, after 3 days in clean water and after one week in clean water are respectively 549 ± 167 ng.g-1 dry weight, 255 ng.g-1 dry weight and 3 ± 2.5 ng.g-1 dry weight (Fig 3.b). After the first three days in clean water, 54% of NP1EC amounts are eliminated by the copepods when comparing with background levels. After one week, almost all NP1EC amounts (99%) are lost. On the opposite, increasing 4 NP levels are observed during this period. The mean concentrations of 4 NP in the in situ copepods, after 3 days and after one week in clean water are respectively 78 ± 4 ng.g-1 dry weight, 454 ng.g-1 dry weight and 610 ± 29 ng.g-1 dry weight. Thus, 4 NP levels are around 6 times higher after three days of depuration and nine times higher after one week of depuration in comparison with background levels measured in the copepods at the in situ sampling time. Furthermore, total amounts of NP1EC eliminated by the copepods placed in clean water (547 ± 165 ng.g-1 dry weight) are equivalent to those of 4 NP that are accumulated by these copepods during the same depuration period (596 ± 58 ng.g-1dry weight). In addition, increasing 4 NP levels during the depuration are strongly correlated (r2 = 0.9889) to the decreasing NP1EC levels in the non-exposed copepods (Fig. 4). EE2 concentrations in the copepods at the in situ sampling time (49 ng.g-1 dry weight), after 3 days in clean water (< limit of detection) and after one week in clean water (< limit of detection) are presented in Fig. 5. These results show a rapid elimination of EE2 in copepods placed in clean water since all EE2 amounts are lost after three days. All EE2 compounds detected during this study were free steroids. 4. Discussion and conclusion 4.1. NPE uptake and depuration in E. affinis Alkylphenol polyethoxylates are ubiquitous and persistent organic contaminants detected in aquatic ecosystems at concentrations which could reach hundred nanograms per liter (Thiele et al., 1997; Ying et al., 2002b). In this study, copepods were exposed to a mixture of 4 NP and NP1EC at environmental relevant Publications concentrations, based on the Seine Estuary contamination (Cailleaud et al., submitted). The 86 hour exposure experiments revealed that NPEs were bioconcentrated by E. affinis. Our results also indicate that NP1EC was highly accumulated by this copepod, rather than 4 NP. Published data are scarce concerning the possible transfer of NPEs to invertebrates and especially to zooplanktonic crustaceans. Most of the works have focused on fish species. Besides, at the present time, no experimental work and almost no in situ study have focused on the possible transfer of NP1EC from the water column to planktonic crustacean species, although this compound is probably one of the major dissolved compounds detected in aquatic ecosystems, in relation to its hydrophilic properties (Cailleaud et al., submitted). Only one reference (Verslycke et al., 2005) has mentioned NP1EC levels, but below the limit of detection, in mysid shrimps of the Scheldt Estuary, without indicating NP1EC concentrations in water, which does not allow to estimate transfer via the dissolved phase. With invertebrates, most studies have been conducted on the transfer of 4 NP to mussels. These organisms exhibit bioconcentration factors ranging from 1.4 to 2700 (McLeese et al., 1980; Ekelund et al., 1990) in experimental studies. For crustaceans, Ekelund et al. (1990) have reported experimental BCFs for shrimp species ranging from 90 to 110. Besides, Cross-Sorokin et al. (2003) have experimentally shown that Gammarus pulex could uptake 4nonylphenol both from water and from food. These authors have also suggested that in the case of continuous 4 NP discharges into water, uptake from water was predominant because of the large volume of contaminated water transferred across the gills to satisfy the organism’s oxygen demand. These data of BCFs for crustacean species are in the same range as those reported in our study for 4 NP (BCF 324) and comparable with those generally calculated for fish species that range from 0.9 to 741 (Brooke, 1993). Our experiments also indicate a high capacity for E. affinis to eliminate NPEs since 54 % and 99 % of NP1EC amounts were lost after respectively three days and one week in clean water while increasing 4 NP levels were measured in non-exposed copepods. The linear correlation observed between the elimination of NP1EC and the increasing 4 NP levels in non-exposed copepods suggest a total transformation of NP1EC by E. affinis in 4 NP. This mechanism has the time being only been observed for anaerobic conditions (Giger et al., 1984). Moreover, these results suggest a rapid depuration half-life of 72 hours for NP1EC. Indeed, the assumption that total 4 NP amounts at the end of the depuration result from the metabolisation of NP1EC leads to conclude that total 4 NP background amounts have been eliminated, which suggests a lower depuration half-life for 4 NP than for NP1EC. To compare, depuration half-lives for 4 NP of 9 hours (Tsuda et al., 2001) and 62 hours have been reported respectively for killifish and Gammarus pulex (Cross-Sorokin et al., 2003). Furthermore, 4 NP is commonly biotransformed in fish into its conjugated form by the glutathione-S-transferase enzyme (Hughes and Gallagher, 2004) which has also been found in E. affinis (Cailleaud et al., submitted) and which could explain the elimination of 4 NP by this copepod. These experiments show that NPEs could be accumulated but also rapidly biotransformed and eliminated in the copepod E. affinis. These results suggest the non negligible role played by this copepod species, which presents particularly high density in the Seine Estuary, in the biogeochemical cycle of NPEs in estuarine ecosystems. 4.2. Uptake and elimination of EE2 in E. affinis In parallel to NPE exposures, the copepods were exposed to EE2 at environmental realistic concentrations, based on the concentration range of this compound in worldwide sewage treatment plants. The 86 hour exposure experiments revealed that EE2 was bioconcentrated by E. affinis. On the other hand, copepods placed in clean water for depuration show a rapid elimination of EE2 in 3 days which suggests a depuration halflife of at most 36 hours. Ethinylestradiol could be de-ethinylated to estradiol in the human liver although most of it is excreted from humans unchanged in conjugated form (Bolt, 1979). Nevertheless, no estradiol was detected in exposed copepods, which suggests an elimination pathway for EE2 probably through its conjugate form which might involve GST enzyme although only unconjugated EE2 was detected in exposed copepods. Similar results have been reported in fish (Larsson et al., 1999) and in algae (Lai et al., 2002). This absence of conjugated EE2 in exposed copepods could be related to a poor efficiency during the sovolysis or the enzymatic hydrolysis steps of the extraction protocol. The data of both exposure experiments and field accumulation of EE2 are scarce which makes the comparison difficult. However, Labadie and Budzinski (2006) have reported increasing levels of free EE2 both in male and female turbots after a 15 day exposure via contaminated water. These authors have also shown hormonal diseases especially in males which showed decreasing androgen synthesis after the exposure. High uptake of EE2 has also been reported in Lumbriculus variegatus exposed to spiked sediment (Liebig et al., 2005). These authors have observed a depuration half-life of 10 days for EE2 in this species which is longer than the elimination rate observed in our study for E. affinis. This difference in the elimination rate of EE2 between these two species could be explained by the exposure route and also by a more diffuse contamination in the tissues of this oligochaete species after feeding on contaminated food. Furthermore, Gomes et al. (2004) have reported a rapid accumulation of estrone, a natural steroid hormone, in Daphnia magna exposed to contaminated water. Moreover, they have suggested that EE2 uptake via the trophic route was less significant compared to Publications bioconcentration from the aqueous medium. These authors have also suggested that this rapid bioconcentration of estrone could be attributed to an acclimatization lag phase before the beginning of depuration. In addition, after 24 hours, the BCF decreased in relation to the depuration. The data presented here indicate a rapid bioconcentration of both NPEs and EE2 in E. affinis, an ecologically important species in the Seine Estuary food web. The high potency to eliminate these compounds has also been demonstrated. These results suggest the important role of this copepod species in biogeochemical cycles of non ionic surfactants as well as synthetic steroids in estuarine ecosystems. Furthermore, the possible rapid biotransformation of NP1EC into 4 NP in estuarine copepods may present a risk for higher trophic levels in aquatic ecosystems since these organisms constitute an important prey item in the diet of numerous juvenile fish species. These results highlight that E. affinis could be a non-negligible route of exposure for juvenile fish and underline the potential for deleterious effects on copepod predators. Thus, development and hormonal balance during the juvenile life stage could be impaired by frequent ingestion of contaminated food Acknowledgements This work was financially supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program, the Region Haute-Normandie and the Region Aquitaine. References Arukwe, A., Goksøyr, A., Thibaut, R., Cravedi, J.P., 2000. Metabolism and organ distribution of nonylphenol in Atlantic salmon (Salmo salar). Mar. Environ. Res. 50, 141-145. Bolt, H.M., 1979. Metabolism of estrogens: natural and synthetic. Pharmacol. 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Sampling Time Compounds Flow of water (L.day-1) T0 T 24H T 42H T 50H T 72H Nominal concentrations Concentrations (ng.L-1) NP1EC 4NP EE2 25 50 327 419 318 419 467 520 360 416 472 508 520 480 9.9 9.1 10.1 10.6 - 10 Publications Table 2: Concentration factors of each chemical used in the experiments Mesocosm 1 Mesocosm 2 Comppounds BCF Log Kow 4 NP 324 4.48 NP1EC 3020 n.d. Total NPEs 1715 EE2 5383 4.15 Figure 1: Schematic view of the laboratory flow through system. (P: peristaltic pump, AP: alkylphenol, EE2: 17α-ethinylestradiol, Ctrl: control) Publications Figure 2: Analytical procedure for the determination of unconjugated and conjugated EE2 in copepod samples (Labadie and Budzinski, 2006). Sample EE2-d4 Fractionation Oasis HLB MeOH/H2O (60/40, v/v) + TEA MeOH Conjugated steroids Free steroids EE2-d4 Cleavage NH2 Oasis HLB + NH2 Derivatisation Analysis by GC/MS Figure 3: Concentrations of total alkylphenols (a) in Eurytemora affinis after exposure via contaminated water during 86 hours. The elimination of 4 NP and NP1EC (b) in the control group are presented from the in situ sampling time to the end of the experiment. 4 NP and NP1EC patterns in exposed copepods after 86 hours of exposure (c) are compared with those of the non exposed copepods and those of water. Means are shown with bars indicating the standard error (n=3). Publications Figure 4: Variations of 4 NP concentrations plotted against the variations of NP1EC concentrations in the nonexposed copepods during the depuration period. Figure 5: Accumulation of EE2 in exposed copepods and depuration in non exposed copepods during the exposure experiment. Publications Publication n° 7 : Proteomic investigation of biomarkers in disease caused by organic contaminant exposures on an estuarine copepod species K. Cailleaud 1, 2, 3, P. Cosette4, H. Budzinski1, S. Souissi2, J. Forget-Leray3 1. Laboratoire de Physico-ToxicoChimie des systèmes naturels (UMR 5472 CNRS), Université Bordeaux 1, 341 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Ecosystèmes Littoraux et Côtiers (UMR 8013 CNRS), Université des Sciences et Technologies de Lille, 32 av. Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques (UPRES EA3222), GDR IMOPHYS, Faculté des Sciences et Techniques du Havre, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. 4. Bacteria Immobilization, Biofilms and Resistance Group, UMR 6522 CNRS, Université de Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France. Abstract: Finding powerful biomarkers suitable for biomonitoring studies in order to clearly assess the water quality and the physiological status of aquatic organisms constitutes a primordial challenge for the next years in ecotoxicology. Proteomics has been used in Eurytemora affinis as a preliminary screening of protein expression modifications induced by organic contaminants. The copepods were exposed in a continuous flow through system during 86 hours to environmental relevant concentrations of single class contaminants representative of the Seine Estuary’s pollution (PAH mixture: 500 ng.L-1, PCB mixture 300 ng.L-1, Diuron: 500 ng.L-1, ethinylestradiol: 10 ng.L-1, carbamazepine (CBZ): 500 ng.L-1, alkylphenol (APs) mixture: 1000 ng.L-1). Twodimensional gel electrophoresis (2-DE) of whole body copepod extracts revealed that all contaminants tested induced modifications in protein expression. In total, 105, 59, 122, 278, 118 and 86 proteins were differentially expressed in copepods respectively after PAH, PCB, diuron, AP, EE2 and CBZ treatments. From these proteins, 87 were excised and 14 were identified using MS/MS micro-sequencing and MS BLAST database searches. The results indicate that short term exposure to organic contaminants at environmental relevant concentrations altered protein expression in copepods through energetic metabolism, cell defense mechanisms and Ca2+ homeostasis. Among the identified proteins, HSP 60 and aconitase might represent valuable biomarkers to be used in the assessment of the water quality. Keywords: Eurytemora affinis, Organic contaminants, Protein identification, Biomarkers Soumise à Molecular and Cellular Proteomics Publications 1. Introduction Most of human activities introduce organic micro-pollutants into aquatic environments, particularly in North-Atlantic estuaries which are generally under high anthropic pressure because of their strategic geographical position and their economical importance. Thus, estuaries receive large quantities of organic contaminants from various sources including industrial discharges, urban and agriculture runoff, atmospheric deposition and other sources (Motelay-Massei et al., 2004). The detection of these contaminants in aquatic ecosystems could cause deleterious effects in aquatic biota and have been frequently associated with biochemical and physiological diseases in aquatic organisms (Fossi and Marsili, 2003; Landrum et al., 2003) which might represent a risk for these populations and the local food web. Therefore, in recent years, there has been considerable interest in the development of biomonitoring programs in order to identify the incidence of exposure and effects caused by xenobiotics. Most of ecotoxicological research is usually based on the study of biochemical biomarkers (UNEP, 1997) which are define as a “biochemical sublethal change resulting from an individual exposure to xenobiotics” (Lagadic et al., 1994). Thus, biomarkers can be used to assess the health status of aquatic organisms and to detect early warning responses of environmental risks (Payne et al., 1987). However, at that time, most of the biomarkers have been developed under laboratory controlled toxic conditions, in general very different of those observed in the field. Moreover, such approaches are frequently discussed because of the deficiency or the specificity of the selected biomarkers in relation to the diversity and the variability of the contaminants and the abiotic factors (Wu et al., 2005; Forbes et al., 2006). For these reasons, the use of a battery of biomarkers of contaminant exposure and effects are recommended in biomonitoring programs (Cajaraville et al., 2000). Besides, most of the biomarkers which have been developed present, at that time, a great instability of response and some of them are not applicable to invertebrates because sufficient material cannot be obtained for analysis. In order to observe and to understand the physiological and biochemical effects of organic contaminants on aquatic organisms but also to identify new biomarkers of contaminant exposure, a proteomic approach may constitute a good alternative to classical biomarkers. Thus, adaptation to environmental stress, which could be induced by contamination, includes changes in protein expression which may be due to transcriptional, posttranscriptional and posttranslational modifications (Stegeman et al., 1992; Bradley et al., 1994). The proteome consists of all the proteins produced from all the genes of the genome (Anderson and Anderson, 1998). According to Lottspeich (1999), a proteome represents the bulk of proteins of an organism, a cell, an organ, or even a body fluid, determined quantitatively at a given moment and under precise conditions. Proteomic opens new horizons in many research areas of life sciences. This is particularly true for research efforts in the field of medicine (Ho et al., 2005; Vlahou and Fountoulakis, 2005) but also in ecological and ecotoxicological programs (Apraiz et al., 2006). Therefore, the proteome is increasingly being studied to identify key molecules involved in normal physiological pathways, as well as in disease (William and Hochstrasser, 1997). Several studies have reported the strong contamination of the Seine Estuary by organic micro-pollutants especially by neurotoxic, carcinogenic and estrogen like compounds (Fernandez et al., 1997; Cailleaud et al., submitted). In spite of this high chemical stress, a planktonic micro-crustacean species, Eurytemora affinis, characteristic of all north-Atlantic estuaries, dominates the zooplankton community and presents particularly high levels in the Seine Estuary which could be ten times higher than those observed in other estuaries (Mouny et al., 2002). This copepod species may therefore constitute a potential sentinel species for biomonitoring studies in estuarine ecosystems. The objectives of this study were to observe the effects of selected contaminants, detected in the Seine Estuary, on E. affinis at the protein level after experimental exposure at environmental realistic concentrations in a continuous flow through system, and to find new perspectives and new biomarkers to use in water quality assessment. The research presented in this article is a part of an interdisciplinary program focusing on an estuarine water quality study based on in situ and experimental investigations to assess the ecotoxicological impacts of selected organic contaminants by considering chemical bioavailability, contaminant accumulation, and the molecular, physiological and ecological effects of these contaminants on a zooplanktonic copepod species, Eurytemora affinis. 2. Material and methods 2.1. Sample collection According to Cailleaud et al. (submitted), the bioaccumulation of contaminants in E. affinis presents seasonal variations. Therefore, low contaminated copepods were sampled during the lowest impacted period, in autumn 2004. The copepods E. affinis were collected using subsurface tows of WP2 plankton net (200 µm mesh size) at ebb tide, in Tancarville Station in the oligohaline part of the Seine Estuary. Immediately after sampling, Publications the copepods were sorted using 500 µm sieves in order to eliminate predators (especially Mysidacea and Gammaridae), then transferred into isotherm containers using filtered estuarine water and brought back to the laboratory for further precise sorting in order to exclude particulate from the sample. 2.2. Material design The experimental system described in Fig. 1 is composed of three compartments: the water reservoirs, the exposure tanks containing the copepods and a recycling tank to remove contaminants from water using activated carbon. All the tanks used during the experiments are glass material disinfected and washed before the use. The three compartments are link together by a peristaltic pump that draws up contaminated water from the water reservoirs to the exposure tanks and eliminates excess water from the exposure tanks into the recycling tank. Contaminant concentrations in the water reservoirs and in the exposure tanks are identical. Furthermore, in order to avoid aspiration of copepods by the peristaltic pump, a volume of approximately 5 cm3 around rubber tubing extremities were capped with 50 µm mesh. 2.3. Experimental setups The present study is concerned primarily with the effect of organic contaminants in E. affinis exposed to low levels of dissolved PAHs, PCBs, nonylphenol (4NP) /nonylphenol acetic acid (NP1EC), ethinylestradiol (EE2), carbamazepine (CBZ) and diuron. Because of the highly hydrophobic properties of these compounds, concentrations in the water may differ from nominal concentrations. To ensure that the real exposure concentrations are within an acceptable range from the selected nominal concentrations during all the experiments, preliminary tests have been performed with the exposure system before the exposure start in order to determine the appropriate experimental conditions to saturate the tanks and the rubber tubing with contaminants. Before each exposure experiment, the system is saturated using the experimental conditions. The stock solutions of contaminants were prepared at high concentrations in acetone in order to introduce low volumes of solvent in the water (≈ 15 µL of acetone/L of water). Contaminant solution was weighed in glass vial and manually introduced in the water reservoirs and in the water of the exposure tanks at the beginning of the saturation period using glass pipette in order to reach the appropriate experimental concentrations. The same quantity of the contaminant solution (in acetone) was introduced in the waters of the reservoirs and of the exposure tanks in order to reach the same contaminant concentrations. Then the water was gently stirred and the flow through system was activated. When the reservoirs were empty, the peristaltic pump was stopped for 15 minutes in order to refill the reservoirs with water. The water of the reservoirs was then contaminated with the contaminant solution as previously described and the peristaltic pump was primed again. After sorting by photo-attraction as previously described (Cailleaud et al., accepted), the copepods were maintained in the laboratory for an acclimatization period of three days in a 300 L hydrodynamic canal under controlled conditions (salinity: 15 PSU, temperature: 10 °C, photoperiod: 12/12H). The hydrodynamic canal contained freshly filtered sea water (GF/C Whatman filter, 0.45 µm) sampled in the English Channel mixed with ultra-pure water in order to reach the selected salinity of 15 PSU. The same water preparation was used for exposure experiments. During the detoxification period, copepods were fed twice a day with algal mixtures (Rhodomonas marina and Isochrysis galbana). Then, copepods were transferred into the experimental continuous flow through system. Six copepod groups were exposed simultaneously in separate microcosms to a mixture PAHs (Phenanthrene: 60 ng.L-1, Pyrene: 95 ng.L-1, Chrysene: 95 ng.L-1; Benzo[b,k]Fluoranthene: 170 ng.L-1, Benzo[a]pyrene: 80 ng.L-1), a mixture of PCBs (52: 45 ng.L-1, 101: 65 ng.L-1, 87: 25 ng.L-1;118: 50 ng.L1 , 153: 50 ng.L-1, 138: 50 ng.L-1, 180: 15 ng.L-1), a mixture of alkylphenols (NP1EC 520 ng.L-1, 4 NP 480 ng.L1 ), to EE2 (10 ng.L-1), to carbamazepine (500 ng.L-1) and to diuron (500 ng.L-1) during 86 hours. In parallel, a control group was maintained in a continuous flow through system in clean water. Contaminant concentrations for the experiments have been determined according to contaminant levels measured in a two years study in the water column of the Seine Estuary (Cailleaud et al., submitted). During the exposure experiments, food was not provided to the copepods and therefore was not a source of sorption and another route of transfer for contaminants to the copepods. Some copepod aliquots (exposed and non-exposed organisms) were sampled and immediately frozen in liquid nitrogen at the end of exposure experiments for proteomic analysis. 2.4. Protein extraction - Preparation of protein extracts Proteins were extracted according to the method developed by Forget-Leray et al. (submitted). Briefly, pools of approximately 500 mg wet weight of whole-body copepods were homogenized on ice, in ice-cold tris HCl buffer 50 mM pH 7.5 (1/3, v/w) composed of EDTA (2 mM), glycerol (10 %), magnesium acetate (5 mM), dithiothreitol (DTT) (1 mM) and aprotinin (0.1 %) using an Ultra-Turax homogenizer followed by Publications ultrasonication. Cellular debris were then removed by centrifugation (9,000 × g for 15 min at 4°C). Then, supernatants were collected and centrifuged at 105,000 g for 1 hour at 4 °C. Final supernatants were collected and precipitated with trichloroacetic acid (50%) for 45 min. The precipitated proteins were centrifuged at 9,000 g for 30 min at 4 °C, washed with acetone and then resuspended in a hydratation buffer composed of 9 M urea, 55 mM CHAPS and 110 mM DTT. The protein amounts in the extracts were then evaluated according to the method of Bradford (1976). - Two-dimensional gel electrophoresis Depending on the final staining techniques, 150 µg of total protein extracts (silver nitrate staining) or 750 µg of total protein extracts (blue colloidal staining) in hydratation buffer were then added to an IEF buffer composed of 1 % (v/v) IPG carrier ampholytes (pH 3.5–10; Sigma) and 0.4 % (w/v) Orange G (Sigma). The first dimension gel separation was carried out with nonlinear Immobiline Dry Strips (18 cm, pH 3–10, nonlinear, Amersham Pharmacia Biotech) using a Multiphor II apparatus (Amersham Pharmacia Biotech). IEF was performed using the following parameters: increase to 500 V in 1 minute, 500 V for 5 hours, increase to 3500 V in 5 hours and 3500 V for 9 h 30 (1 mA, and 5 W constants) for a total of 53.3 kV. The second dimension consisted of SDS–PAGE using 12 % (w/v) polyacrylamide resolving gels using a Protean Plus Dodeca Cell (BioRad) (width, 19 cm; length, 20 cm; thickness: 0.75mm). After migration, proteins were visualized by silver nitrate staining (developing time: 10 min) for gel analysis. - Gel analysis Four to six gels were realized for each exposure condition. Gels were scanned using the ImageScanner (Amersham Pharmacia Biotech) and analyzed using the Melanie software (ImageMaster™ 2D Platinium version 5.0; Amersham). The four to six 2-DE gel replicates were matched together to form a standard (synthetic) image consisting of spots present in at least three of the six (or four) replicate gels. Standard gels of exposed copepods were then compared to the one of non-exposed copepods for differential expression analysis. The quantification of each spot was expressed as volume on a Gaussian image (area of the spot multiplied by the density). The differences between protein expression in non-exposed copepods and in copepods exposed to the selected contaminants were statistically analyzed by the STATISTICA Software v6.0 (Statsoft. Inc., 2002). To compare two groups, the non parametric Mann-Whitney U test was used. In all cases, the level of significance (p) was set to 0.05. - Trypsin digestion and mass spectrometry After 2-DE, protein spots were visualized by staining with 0.1% (w/v) Coomassie brilliant blue G-250. Spots of interest were excised from the polyacrylamide gel. Gel plugs were washed two times with 100 µL of NH4HCO3 buffer (25 mM) and then dried with acetonitrile (ACN). After DTT reduction, these plugs were incubated in the dark with iodoacetamide (25 mM) for 45 min at room temperature and totally dried using a SpeedVac centrifuge for a few minutes before the trypsin solution, 10 µl of 15 ng/µL sequencing-grade trypsin (Boehringer–Mannheim, Mannheim, Germany) in 25 mM NH4HCO3 buffer, was added. After rehydration with the enzyme solution, buffer solution was added to cover gel pieces and digestion was allowed to proceed overnight at 37 °C. Peptides were extracted by adding two times 30 µL of trifluoroacetic acid (TFA, 0.1 %, v/v) and 30 µL of ACN. These fractions were pulled, concentrated to few µL in a vacuum centrifuge and then redissolved in 10 µl of a buffer containing 5 % of ACN (v/v) and 0.2 % of formic acid. Sequence fragments were determined using automated nanoLC/MS/MS. Injections of 5 µL of the sample were performed onto a LC Packings Ultimate nanoLC (Dionex-LCPackings). Peptides were enriched and desalted on a reversed-phase analytical column (RP-C18) and the chromatographic separation was performed using a C18 Pep-Map column (75 µm i.d. × 15 cm). Peptides were separated using a mixture of ACN (2 %)/formic acid (0.1%) (A) and a mixture of ACN (95 %)/ formic acid (0.2 %) (B) as mobile phase. The solvent program started with an initial B concentration of 5 % linearly increased to 50% in 45 min with a constant flow rate of 200 nl/min. The eluent was analyzed on a Q Trap equipped with a nanospray source (Applied Biosystems). The peptide fingerprints were matched against protein database using MASCOT software. Moreover, the amino-acid sequences obtained were used to carry out a MS BLAST search to identify proteins by sequence similarity against the available sequence database. 3. Results 3.1. Protein expression Using a proteomic approach, the response of E. affinis to six organic contaminant exposures at environmental realistic concentrations (PCBs: 250 ng.L-1; PAHs: 500 ng.L-1; diuron: 500 ng.L-1; EE2: 10 ng.L-1; Publications carbamazepine: 500 ng.L-1; and a mixture of 4-nonylphenol/NP1EC (APs): 1000 ng.L-1) was investigated. Typical protein patterns obtained after 2-DE are presented in Fig. 2 (one gel obtained for copepods exposed to AP mixture (A) and one gel for non-exposed copepods (B)). On average, 640 ± 169 protein spots per gel were detected using silver nitrate staining and ImageMaster™ 2D Melanie Software (880 ± 22, 390 ± 18, 787 ± 21, 819 ± 25, 472 ± 25, 566 ± 36 for non exposed copepods; 481 ± 31; 556 ± 16; 834 ± 40; 775 ± 21; 761 ± 26 and 352 ± 28 for copepods exposed respectively to PAHs, PCBs, APs, diuron, EE2 and CBZ). The semi quantitative analysis of the gels using computer assisted image analysis allowed to compare differential protein expression between non-exposed copepods and copepods exposed to the selected contaminants. Statistical analyses (Man Whitney U test) were applied to compare the average ratios of expression from the spots in the control copepods and in the exposed copepods. Moreover, in order to determine non ambiguous differential protein expression between non-exposed and exposed copepods, a cutoff value set to 20 % (for both up and down regulation) was selected that allows to cleanly separating the two populations. Therefore, only proteins which present significant up- or down-regulation higher than 20 % were considered in this study. Thus, the analysis of the gels showed that all contaminants induced significant changes in protein expression profiles. A total of 105, 59, 122, 278, 118 and 86 proteins were reported to be significantly either over- or under-expressed (p<0.05 and up- or downregulation > 20 %) respectively after PAH, PCB, diuron, AP, EE2 and CBZ treatments. The exposure to diuron induced the highest number of changes whereas exposure to PCBs caused the lowest effects on protein expression. Changes in the protein expression patterns induced after exposure to PAHs, PCBs, APs, diuron, EE2 and CBZ are presented in Table 1. As a general tendency, copepods exposed to PAHs and diuron showed increasing protein expression levels in comparison with non-exposed copepods. Among the proteins which presented differential expression levels, 86 % and 91 % were up-regulated in copepods exposed respectively to PAHs and diuron. In total, 85 and 252 proteins, respectively after PAH and diuron treatments, presented an increase in expression between 1.2 to-4 fold. Besides, 5 and 2 proteins in copepods exposed respectively to PAHs and diuron were up-regulated over 4-fold. The down-regulated set was formed by 15 and 24 spots respectively after PAH and diuron exposures, and all of them exhibited decreasing protein expression between 1.2- and 4-fold. An increase tendency has been observed in copepods exposed to EE2 and CBZ, with a reduction in protein expression levels in comparison with non-exposed copepods. Thus, among proteins which presented altered expression levels, 85 % and 99 % were down-regulated in copepods exposed respectively to EE2 and CBZ. Reduction of protein expression levels after EE2 and CBZ treatments was distributed as follows: 99 and 79 proteins were down regulated between 1.2- and 4-fold respectively for copepods exposed to EE2 and CBZ. Furthermore, 1 and 6 proteins were highly under-expressed (over 4-fold) in copepods exposed respectively to EE2 and CBZ. Copepod exposed to PCBs and APs presented a similar number of proteins up- and down-regulated. Among the proteins that presented significantly altered levels after PCB exposure, 49 and 51 % of them were respectively up- and down-regulated with increasing and decreasing expression levels between 1.2- and 4-fold. In addition, 43 % and 57 % of statistically differentially expressed proteins of copepods exposed to APs were respectively over- and under-expressed, all of them with up- and down-regulation between 1.2- and 4-fold. Studying in parallel the effect of each contaminant exposure indicated that these treatments had significant effects in specific proteins for each contaminant exposure but also effects in proteins in common to all contaminant exposures (Table 1). Thus copepods exposed to diuron and PAHs presented the highest quantity of spots in common (19 spots) with only up-regulated proteins. In contrast, copepods exposed to CBZ and PCBs shared the lowest number of spots (2 spots) which were all down-regulated. Besides, some spots were found to be significantly differentially expressed in more than two exposure conditions (Table 2). Two sets of 5 and 15 proteins were significantly up- or down-regulated respectively by 4 and 3 tested contaminants (Table 2). However, most of the proteins had significant altered expression in only one direction. 3.2. Protein identification New 2-DE gels were realized using colloidal Coomassie Blue-G250 staining for protein identification. In comparison to silver staining nitrate between 25 to 40 % of spot proteins were not detected when revealing proteins using colloidal Coomassie Blue G250 staining. A total of 87 spots among the 768 protein spots that were differentially expressed after exposure to the selected contaminants were excised. A total of 14 spots were identified using nanoelectrospray MS/MS micro-sequencing and MS BLAST search by sequence similarity (Table 3). The name and the characteristic of the identified proteins are described in Table 3. Among the remaining unidentified proteins, the majority could not be identified due to poor MS/MS data, or for some others, to the lack of correction between fragmentation data and sequences present in protein databases. The data from 14 identified spots corresponding to 13 different proteins are summarized in Table 3. Sequence information of several peptides has been obtained and submitted for homology searches in available databases. Publications The proteins identified in this work are in the one hand specific of one contaminant exposure or in the other hand in common to several contaminants tested. Among the identified proteins, 7 out of a total of 14 were specific of one contaminant tested: spot 1, 4, 5, 6, 10, 11 and 13 (Table 3). The first spot (number 1) has been identified as creatine kinase by homology to a Chicken protein and was down-regulated after exposure to EE2. The spot number 4 has been identified as being related to cyclophilin-like protein of Bombyx mori and was up-regulated after exposure to PCBs. The spots number 5, 6, 10, 11 and 13 have been identified respectively as arginine kinase, calreticulin, elongation factor 2, 20S proteasome subunit and ethylmalonic encephalopathy 1 (ETHE1) by homology to the respective proteins of Artemia franciscana, Bombyx mori, Aurelia aurita, Saccharomyces cerevisae and Xenopus tropicalis. These proteins were respectively down-regulated after exposure to EE2 (spot 5 and 6), up-regulated after exposure to PCBs (spot 10), down-regulated after exposure to APs (spot 11) and down-regulated after exposure to EE2 (spot 13). The others identified proteins were in common to two or more contaminants. The spot 2 was up-regulated after exposure to PAHs and down-regulated after exposure to EE2 and was identified as creatine kinase by homology to Chaetopterus variopedatus protein. Spots 3 (up-regulated by diuron and down-regulated by APs), 7 (upregulated by PAHs and down-regulated by EE2), 8 (down-regulated by PCBs and up-regulated by both PAHs and diuron), 9 (down-regulated by PCBs and up-regulated by diuron), 12 ( up-regulated by diuron and downregulated by EE2, CBZ and APs) and 14 (down-regulated by both PCBs and EE2) were identified respectively as peptidylpropyl isomerase F by homology to Danio rerio proteins, HSP 60 by homology to Anemonia viridis, aconitase by homology to Daphnia pulex, glyceraldehyde-3-phosphate deshydrogenase by homology to Daphnia pulex, sarcoplasmic calcium-binding protein by homology to Penaeus sp and as alccol deshydrogenase zinccontaining by homology to Pseudomonas putida. Among differentially expressed proteins, the 14 identified proteins exhibited essentially three cellular functions: energetic metabolism (arginine kinase, creatine kinase, glyceraldehyde-3-phosphate deshydrogenase, aconitase), Ca2+ homeostasis (calreticulin, sarcoplasmic calcium-binding protein) and cellular stress responses (20S proteasome subunit, HSP 60). 4. Discussion The adaptation to environmental pollution, in the same way as to other biological stress, involves changes in protein expression which can be induced specifically in response to a particular contaminant and also in a dose-dependant manner (Bradley et al., 1996). To date, few works have reported changes in protein expression patterns in organisms exposed to environmental contaminants (Shepard and Bradley, 2000; Shepard et al. 2000; Bradley et al., 2002; Meiller and Bradley, 2002; Shrader et al., 2003; Apraiz et al., 2006; Jonsson et al., 2006). The proteomic approach developed in the present study shows that organic contaminants can alter protein expression profiles in a copepod species, even at environmental relevant concentrations. To date, few works have reported the effects of environmental pollutants on aquatic invertebrate proteins, the majority of the studies being conducted on mollusk species (Apraiz et al., 2006; Jonsson et al., 2006). To our knowledge, only one study has reported effects of contaminant exposure on the proteome of a crustacean species (Sylvestre et al., 2006). Kimmel and Bradley (2001) have used the proteomic approach to observed altered protein expression profiles induced by salinity stress in E. affinis. However, these authors have studied only the variations of the protein expression profiles and no protein has been individually identified using micro sequencing techniques. The present study shows that in the one hand some proteins could be specifically up- or down-regulated by one contaminant, which is the case for the majority of the proteins. In the other hand, some other proteins can also be altered in a similar or a different manner by several contaminant exposures. Our experiments indicated that diuron exposures induced the highest protein expression variations with almost 3-fold more proteins altered in comparison to other contaminant treatments, while PCB exposures present the lowest effects on the copepod protein expression. However, few proteins among the significantly altered ones by contaminant exposure, either specific or in common to several contaminants, have been identified so far. Among the cellular pathways altered by organic contaminant exposures, three metabolic processes were principally involved: cellular energetic supply, Ca2+ homeostasis, and stress-mediated cell damages. Thus, 5 proteins involved in the cellular energetic metabolism, the aconitase (Krebs cycle), the arginine kinase (cellular ATP buffering), the creatine kinase (cellular ATP buffering), the glyceraldehyde-3-phosphate deshydrogenase (glycolysis) and the alcool deshydrogenase zinc-containing (glycolysis), which expression were altered by contaminant exposures, have been identified. These enzymes involved at different levels of ATP supply were essentially down-regulated after exposure to EE2 and PCBs. The decreasing levels of alcool deshydrogenase zinc-containing observed in E. affinis exposed to PCBs and EE2 might be related to a diminution of the metabolic activity as reported by Agarwal et al. (1982) in mice exposed to phtalates. The down regulation of glyceraldehyde-3-phosphate deshydrogenase/ alcool deshydrogenase zinc-containing, two enzymes involved in the second phase of the glycolysis, and of aconitase, involved in the tricarboxylic acid cycle (Krebs cycle), could also indicate a redirection of carbon flux from glycolysis to the pentose phosphate pathway which resulted in Publications NADPH regeneration. PCB exposures could induce oxidative stress which implies the use of NADPH as reducing equivalents by the thioredoxin and glutaredoxin antioxidant systems (Godon et al., 1998; Grant et al., 1999; Shenton and Grant, 2003). Previous studies have reported the induction of oxidative stress response and antioxidant defense in marine organisms consecutive to PCB exposures (Rodriguez-Ariza et al., 2003; VegaLópez et al., 2006). Among these oxidative stress defense mechanisms the glutathione reductase uses the NADPH to convert oxidized glutathione into its reduced form. In addition, both mitochondrial and cytosolic aconitase are targets of oxidants in cells due to the oxidant-mediated loss of Fe from the 4Fe-4S cluster. Different oxidants can inactivate aconitase, resulting in a decreasing energy production in mitochondria. Moreover, some studies have indicated that aconitase constitute a sensitive marker of oxidative damage during aging, Parkinson’disease and iron deficiency anemia (Gardner and Fridovich, 1992; Yan et al., 1997). A simple spectrophotometric assay is also available in order to measure the aconitase enzymatic activity. This result constitutes an interesting perspective in the identification of new biomarkers of chemical stress which could be easily applied to environmental biomonitoring program. In opposition to the first observations made for PCB exposures, the glyceraldehyde-3-phosphate deshydrogenase exhibited slight increasing levels after diuron exposure. This contaminant exposure could induce cellular stress associated with a higher activity of defense mechanisms which increase the cellular energy demand. Furthermore, both arginine kinase and creatine kinase, two enzymes which catalyze the buffering of ATP in cell in relation with energy transactions, were down-regulated after exposure to EE2. These enzymes are involved in the transfer of a phosphoryl group between ATP and an “energy storage” phosphagen (creatine, arginine) which protect the cell from ATP levels that would not sustain other essential functions. The decreasing levels of these enzymes induced by EE2 exposure might indicate an increase of cellular energy demand which might be induced by a physiological stress. The expression variations of the proteins involved in the energetic metabolism constituted evidences of the general physiological status of the copepods after exposure to environmental relevant contaminant concentrations. A sarcoplasmic calcium-binding protein and calreticulin, two proteins involved in Ca2+ homeostasis were down-regulated after exposures to EE2, CBZ and APs. Calreticulin, a major Ca2+ binding chaperone in the endoplasmic reticulum, is a key component of the calreticulin/calnexin cycle which is responsible for the modulation of Ca2+ levels in the endoplasmatic reticulum and in the cytosol (storage and release), for the folding of newly synthesized proteins and glycoproteins and for quality control pathways in the endoplasmic reticulum (Marechal et al., 2004). The sarcoplasmic calcium-binding protein is a similar protein localized in muscular cells of both vertebrates and invertebrates. Previous studies have reported that the oxidative-stress mediated alteration of Ca2+ homeostasis could induce actin cytoskeleton disruption (Dalle-Donne et al., 2001; Gómez-Mendikute et al., 2002). The decreasing levels of calreticulin and sarcoplasmic calcium-binding protein observed after EE2, CBZ and AP exposures induced increasing levels of free Ca2+ concentrations which activate some protease which could hydrolyse the actin filaments and the proteins anchoring to the cell membranes. These protein expression variations gave complementary information on the physiological status of the copepods after organic chemical stresses. Finally, contaminant exposures induced stress-mediated protein responses in the estuarine copepod E. affinis. Heat shock proteins (HSPs) act as molecular chaperones, promoting the initial folding of other proteins at the ribosome and the refolding of unfolded proteins when they are partially denaturated. Increasing levels of HSPs are observed in response to environmental stresses (Gonzalez and Bradley, 1994) as well as to chemical exposures (Steiner and Pickwell, 1993). These proteins act to prevent protein aggregation and to maintain the functional conformations of the proteins. Thus, HSP 60, such as all HSPs in general, is a general marker of multiple stress exposures. Snyder et al. (2001) have reported significant induction of HSP 60 in mussels exposed to hydrocarbons. Similar results were obtained in our study since PAH exposures induced in a 2-fold manner the level of HSP 60. These protein variations can be easily studied in biomonitoring studies using immuno-detection techniques (Western Blot) analysis and constitute therefore a potential biomarker of environmental organic pollutant exposures. Furthermore, recent data have shown new functions for the aconitase protein which is also involved in the mitochondrial DNA (mtDNA) maintenance and inheritance (Chen et al., 2005). These authors have shown that the suppression of mtDNA instability of cells was related to the aconitase expression. Moreover, experiments with ethidium bromide (E.B.) (a powerful mutagen) have shown that the E.B. hypersensitivity of cell can be suppressed by over-expression of aconitase. This functional property of aconitase is independent of the aconitase catalytic activity. This protein switches between an enzymatic and RNA binding form on the basis of the assembly or disassembly of the 4Fe-4S cluster. According to these results, environmental genotoxicants might induce the increase of the mitochondrial aconitase level. In the present study, both PAH and diuron exposures induced increasing aconitase levels. Many studies have reported the genotoxicity of PAHs (Cachot et al., 2006) which might explain the variations of aconitase concentrations in order to prevent mtDNA from these highly reactive molecules. The analyses of the aconitase levels can be easily conducted using Western Blot Publications technique and represent also a susceptible biomarker in order to detect the presence of some specific genotoxic in aquatic ecosystems. One other protein of interest, the proteasome complex subunit, was identified and presented downregulation after exposure to APs. This enzymatic complex is involved in the proteolysis of proteins and plays a crucial role in the maintenance of appropriate levels of short-lived proteins and regulatory proteins involved in cellular metabolism, heat shock, stress response and cell cycle regulation… Some studies have reported that chemical exposures generate abnormal proteins and that exposed organisms face it by increasing the level of enzymes able to degrade these proteins, among which the proteasome subunit might play an important role (Sylvestre et al., 2006). However, our results are difficult to interpret since this protein was down-regulated after exposure to APs. The last protein of interest, the ethylmalonic encephalopathy 1, was down-regulated after exposure to EE2. This protein suppresses p53-induced apoptosis induced by DNA damaging agents (Higashitsuji et al., 2002) which is considered as the ultimate tumor suppressor gene. These results suggest an increase of cellular p53-induced apoptosis after exposure to EE2 which underlines a cellular stress which might imply cell apoptosis. To conclude, this study demonstrates that exposure to organic contaminants at environmental relevant concentrations can altered protein expression of copepods. Besides, the high resolution of 2-DE enhanced the detection of novel biomarkers which might be suitable and powerful in estuarine water quality assessment. However, relevant biomarkers may be present at very low concentration and masked by much more abundant unrelated proteins. New protein separation methods and improved software may help to solve some of these challenges. Acknowledgements This work was financially supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program and the Region Haute-Normandie. 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Publications Table 1: Number of spots differentially expressed in the six exposure conditions organized by total number of spots differentially expressed in each group, number of spots up- or down-regulated classified in two groups (1.2 to 4-fold and more than 4-fold) and number of up- or down-regulated spots that are common between two exposure conditions. Contaminants Total spots proteins differentially expressed PAHs 481 ± 31 105 PCBs 556 ± 19 59 APs 834 ± 48 122 Diuron 775 ± 21 278 EE2 761 ± 26 118 CBZ 352 ± 32 86 Up or down- Average ratio Average ratio vs. PAHs regulation (1.2-4) (4<) vs. PCBs vs. APs vs. Diuron vs. EES vs. CBZ 90 85 5 3 6 19 9 3 15 15 0 1 3 0 2 2 29 29 0 2 2 3 0 0 20 20 0 2 3 4 4 2 52 52 0 1 1 2 3 1 70 70 0 8 4 7 11 7 254 252 2 19 7 9 11 5 24 24 0 0 0 0 1 1 18 17 1 1 0 1 3 0 100 99 1 10 4 13 9 8 1 1 0 0 0 0 1 0 85 79 6 5 2 8 5 8 Table 2: List of the protein which exhibit common significant variations between all the exposure conditions (positive data represent up-regulated proteins and negative data represent down-regulated proteins). Treatments diuron AP PAH PCB EE2 CBZ -1.3 -2.1 average ratio Diuron vs AP vs PAH vs PCB 1.5 -1.3 Diuron vs AP vs EE2 vs CBZ 2.1 -1.3 Diuron vs AP vs EE2 vs PAH 2 -1.5 2 diuron vs EE2 vs PAH vs carba 1.3 -2 -1.4 -1.9 4.2 4.3 1.4 diuron vs PAH vs CBZ 1.6 1.4 diuron vs EE2 vs carba -1.4 AP vs PAH vs PCB vs CBZ diuron vs PAH vs PCB diuron vs EE2 vs PAH 2 1.5 -2.3 1.8 -1.3 -2.4 -2 -2 2 2.2 -1.3 1.7 1.9 1.3 diuron vs AP vs PAH 1.4 diuron vs PAH vs PCB 2.7 diuron vs AP vs EE2 1.8 -1.3 -1.8 -2.1 1.6 3.4 -2.4 1.3 1.6 AP vs EE2 vs PAH -1.6 -1.6 AP vs PAH vs CBZ 1.6 -2.1 AP vs EE2 vs CBZ -1.4 -1.7 -4 -2.1 -1.4 -1.9 AP vs EE2 vs PAH -1.3 AP vs EE2 vs PCB -1.3 2 -1.5 AP vs PCB vs CBZ -1.3 -1.6 -2.9 -2.4 -1.2 -1.7 -2.6 Contaminants Peptide fragments PCBs PAHs Diuron EE2 CBZ APs (1) Creatine kinase (l=180) - - - 0.5 - - (2) Creatine kinase (length 409) - 2.1 - 0.7 - (3) Peptidylpropyl isomerase F - - 1.5 - - BLGYSEVELVZ 63 BLLSMZEGGDVK SGFTL 47 33 - LVWVNEEDHTR WEFMW AAALYY LLWVNEEDZTR WEFLW AASLYY 69 43 37 0.5 KVFFDLTAGGNPVGR GGDFTNHNGTGGK KHVVFGQVVE KKVEGFGSSSGK FFICTA KIIIADCG TSWLDGK GSQFFI NAGPNTNGSQ KHTGAGC YGYK RVIPGF BVFFDVTADGAPVGR GDNFTNHDGTGGK BHVVFGZVVE BZVESFGSZSGK FFLCTA ZLVVADCG TZWLDGK GSZFFL NAGNPTNGSZ BHGGAGC YGYK BVLPGY 79 72 69 57 46 43 41 39 39 36 33 33 RVFFDVTVDDAPLG RHVVFGNVVEG NKFEDENFTLK TNGSQFFIT GSQFFITTVK BVFFDVTADGAPVG BHVVFGZVVEG NNFEDENFALK TNGSZFFLT GSZFFLCTAK 79 77 75 55 36 RIISMQKGGDLK BLLSMZZGGDVK 67 YDISNK YDLSNK 44 - ITDDPAAAK GLDLWQVK KHEQDIDCGGGYLK FYALS LTDDPAAAK GLDLWZVK BHEZNLNFAGGYVK FYALS 61 55 49 36 - KIGGSSEVEVNEK RVTDALNATR EEAGDGTTTATVLAR RAAVEEGIVP KVEYQDCLVLLCQK KTLNDEMEVI VGEVSITK KAPGFGDNR KDDTLFLRGK VAVTLGPK BLGGSSEVEVNEK BVTDALNATR EEATAGTTTTSVLAR BGALEEGLVP BVEYNDALVLFSEK BTLDNDMELL VGEVVLTK BAPGFTANR BDDSZFLNGK VAVSPGPK 87 67 65 51 48 47 41 41 35 33 - - - - - (5) Arginine kinase - - - 0.8 - - (7) HSP 60 - - 1.9 - - 0.7 0.8 - - Sequence coverage (%) Species Functional pathways Subcellular localization Chicken energy metabolism (catalyze the buffering of ATP in cell) cytosol 81% 80% 83% Chaetopterus variopedatus energy metabolism (catalyze the buffering of ATP in cell) mitochondria 55 73% 76% 80% 66% 83% 50% 85% 66% 70% 71% 100% 50% 80% 92% 100% 83% 100% 100% 85% 100% 80% 85% 100% 100% Danio rerio protein folding process nucleus/ cytosol 28 71% 81% 81% 77% 60% 78% 90% 81% 100% 80% Bombyx mori protein folding process nucleus/ cytosol Artemia franciscana energy metabolism (catalyze the buffering of ATP in cell) mitochondria Identities Positive substitution 72% 100% 41% 100% 75% 100% 15 81% 80% 83% 20 50% 91% 83% 100% 9 88% 87% 42% 100% 100% 100% 78% 100% Bombyx mori Calcium ion storage activity Endoplasmic reticulum 18 84% 90% 73% 60% 57% 40% 75% 66% 60% 75% 100% 100% 73% 80% 71% 90% 87% 77% 70% 75% Anemonia viridis cell stress chaperones mitochondria 5 Publications RLGFSEVELVQ 2.1 - Score RVISMQKGGNMK SGFTL (4) Cyclophilin-like protein (6) Calreticulin Homology to protein Table 3: Data obtained from the peptide mass fingerprinting analysis of E. affinis proteins altered by exposure to the selected contaminants (nanoLC MSMS). Spot numbers refer to those mentioned in Table 1. Spot number protein name (8) Aconitase Contaminants PCBs PAHs Diuron 0.4 3.4 2.7 EE2 CB Z APs - - (9) Glyceraldehyde-3phosphate deshydrogenase 0.78 - 1.3 - - - (10) Elo ngation factor 2 1.67 - - - - - (11) 20S proteasome subunit - - - - - 0.78 - - 2.1 0.8 0.5 0.8 (13) Ethylmalonic encephalopathy 1 (ETHE1) - - - 0.8 - - (14 ) Alcool deshydrogenase zinccontaining 0.6 - - 0.7 - - Homology to protein Score YSHLDDPSNQEIVR YSHLDDPAGZDLVR 77 KEVYNFLSTSGAK BEVYDFLATAGAK 72 Sequence coverage (%) Identities 64% 85% 4 69% 84% Positive substitution DYLVATER DYLAATER 50 87% 87% ASCTTNCLAPLAK ASCTTNCLAPLAK 91 100% 100% RVPVHDVSVVDLTCR YVVESTGVFT VVSTDFIGDN WYDNEFG KLVVNGHHIQVFSER IGINGFGR VHAITATQK GVFTTLDK LDYMVYMFK KEASYDEI TTVHA PELNGK AQNIIP TVHAI DGGAK BVPTPDVSVVDLPCR YVVESTGVFT VVSTDFLGDD WYDNEFG BLVLDGHALDVFGER LGLNGFGR VHATTATZK GVFTTLEK LDYFVYFFK BEPSYDNL TTVHA PELDGK AZNLLP TVHAL DGGAK 75 74 65 62 60 53 51 50 48 38 36 36 36 34 33 73% 100% 80% 100% 53% 75% 77% 87% 77% 50% 100% 83% 50% 80% 100% 80% 100% 100% 100% 73% 100% 88% 100% 77% 75% 100% 100% 100% 100% 100% KEGVLCDENMR BEGVLCDENLR 73 81% 90% RRGHVFEEGM BZGHAAEESM 34 50% 60% RYSFSLTTFSPSGK BYSFSLTTFSPSGK 97 92% 100% KASNGIVLATEKK ESIEGE EKRWNE TPDIGM BAGNGVVLATEZK EALEGE EMZWNE TPALGM 69 35 34 34 69% 66% 66% 66% 92% 83% 66% 83% RYM YDIDNDGFLDK BYFYDLDLDGVLDK 62 64% 78% KNDFECLAV KDGEVTVDEF VKEIDDAYDK BTDFECLAV BNGEVDSDEF VZELDAAFSK 56 42 40 77% 60% 50% 88% 80% 80% KEAILIDPVLEK BEALLLDPVLEK 77 MNNLNLPKPK MGDLNLPYPK 42 SGAAGAVGSIVGQIAK SGAAGAVGHPVGZLAK 70 CGAISQYNNK EIAGWL CGALSTYTNK ELAGWL 51 43 RMEGFVV BLEGFVV 42 42 8 18 22 72% 90% 85% 100% 10 12 75% 87% 70% 83% 80% 100% 71% 85% Species Functional pathways Subcellular localization Daphnia pulex energy metabolism (Krebs cycle), mitochondrial mtDNA maintenance mitochondria/ cytosol Daphnia pulex second phase of glycolyse cytosol Aurelia aurita Tran slational regulatory activity in protein metabolism cytosol Saccharomyces cerevisiae multicatalytic protease complex (degradation of intracellular protein) nuclear/ cytosol Penaeus sp. Calcium homeostasie sarcoplasm (striated muscle fiber) Xenopus tropicalis inactivate apoptosis induced by DNA damaging agents nucleus/ cytosol Pseudomonas putida oxid ation of eth anol to acetaldehyde cytosol Publications (12) Sarcoplasmic calcium-binding protein (beta chain) Peptide fragments Table 3 (bis): Data obtained from the peptide mass fingerprinting analysis of E. affinis proteins altered by exposure to the selected contaminants (nanoLC MSMS). Spot numbers refer to those mentioned in Table 1. Spot number protein name Publications Publication n° 8 : Swimming behavioural response of Eurytemora affinis to the injection of potentially endocrine disrupting compounds K. Cailleaud 1, 2, 3, H. Budzinski1, J. Forget-Leray3, L.C. Tzeng4, J.S. Hwang4, F.G. Schmitt2 and S. Souissi2* 1. Laboratoire de Physico-ToxicoChimie des systèmes naturels (UMR 5472 CNRS), Université Bordeaux 1, 341 cours de la Libération 33405 Talence, France. 2. Ecosystèmes Littoraux et Côtiers (FRE 2816, CNRS), Université des Sciences et Technologies de Lille, 28 avenue Foch, 62930 Wimereux, France. 3. Laboratoire d’Ecotoxicologie-Milieux Aquatiques (UPRES EA3222), GDR IMOPHYS, Faculté des Sciences et Techniques du Havre, 25 rue Philippe Lebon, 76058 Le Havre, France. 4. Institute of Marine Biology, National Taiwan Ocean University, Keelung 202, Taiwan. * corresponding author. Tel: 0033-2-; fax: 0033-2E-mail address: [email protected] (S. Souissi) Abstract: In this study, changes in the swimming behaviour of the estuarine copepod Eurytemora affinis were studied in response to the injection of low doses of an alkylphenol solution in water. The behavioural responses were determined by image analysis using video-tracking systems. The swimming activity the swimming speeds and the swimming angles were defined as biological endpoints. The swimming behaviour responses of the test copepods were analyzed under normal conditions and after the injection of the alkylphenol solution (4nonylphenol/ nonylphenol-ethoxy-acetic-acid). After the injection of the contaminant solution increasing swimming activities were observed in both males and females. The injection of the contaminants also altered the swimming trajectories of both male and female copepods. Our results highlight the value of the swimming behavioural disruption as a sensitive indicator of environmental contamination. Keywords: swimming activity, trajectory, alkylphenols, copepods, escape En préparation pour Water Research Publications 1. Introduction During recent decades, reproductive and developmental diseases reported for a wide range of aquatic species (Krimsky, 2000; Vos et al., 2000; Yadetie and Male, 2002), have shifted the attention slightly towards sources of industrial and agricultural contaminants which affect the development and physiology of exposed organisms by interfering with the normal hormonal regulation and especially with the endocrine system. Although all the mechanisms have not been clarified, and in spite of the lack of evidence, some potential hormone-disrupting chemicals have been listed as priority compounds, depending on their molecular structure, by regulating bodies such as the European Union (EU) and the Oslo and Paris Commission (OSPARCOM). Among these molecules so called endocrine-disrupting chemicals (EDCs), alkylphenol-polyethoxylates and their metabolites, exhibit more threatening endocrine-disrupting properties, especially due to their important toxicity and because of their increasing concentrations in aquatic ecosystems (Thomas et al., 1999; Ferguson et al., 2003, Isidori et al., 2006). These contaminants have become ubiquitous in the aquatic environment and are found in the tissues of aquatic organisms (Ferrara et al., 2005; Verslycke et al., 2005). Most researches on EDCs have focused on developmental and physiological effects. However, these contaminants can also affect sexual and reproductive behaviour of the organisms (Howell et al., 1980; Bayley et al., 1999). Much of the evidences of such disrupting effects come from studies on fish (Steinberg et al., 1995; Saglio and Trijasse, 1998; Clotfelter and Rodriguez, 2006) and little is known about zooplanktonic groups although their key role at lower trophic levels of aquatic ecosystems. Chemosensory communication play an important role in the sexual and social behaviour of most vertebrates, and hormones influence the development and expression of scent-producing glands and olfaction which explains that EDCs can have adverse effects on these behaviours. Furthermore, recent studies have shown that both mechanoreception and chemoreception were also implied in the sexual behaviour of zooplanktonic crustacean species such as copepods (Doall et al., 1998; Strickler, 1998). Thus, a prerequisite in sexual reproduction is to locate (or be located) a potential mate of the same species and opposite sex. For small aquatic organisms like copepods, one of the most abundant and diverse zooplanktonic groups of crustaceans, locating and identifying mates in large dilute volumes of water require sensory systems keenly tuned to environmental signals. Among the three known sensory reception systems developed by copepods (photoreception, mechanoreception and chemoreception), chemoreception is usually considered as the most likely sensory modality to be used in mate recognition (Katona, 1973; Snell and Morris, 1993; Nihongi et al., 2004). Copepods use dissolved and surface-bound chemical cues for mate recognition (Lonsdale et al., 1998). Thus, glycoproteins bound to harpacticoid copepod exoskeleton surfaces (anntenule, genital pore and caudal ramus) involved in the species and sex recognition have been characterized (Snell and Carmona, 1994; Ting et al., 2000). According to these observations, changing external conditions like the burden of its habitat with toxic compounds induces a stress situation by disturbing the normal functions and may possibly affect the key ecological processes occurring at small scales (i.e. encounter rate and mating success). Such interactions are particularly relevant since they influence population distribution and persistence. Several European and North American estuaries are highly polluted by organic contaminants (Jonkers et al, 2003). Among these aquatic environments, the Seine Estuary has been reported to be strongly contaminated by organic micro-pollutants especially by neurotoxic, carcinogenic and estrogen like compounds (Fernandez et al., 1997; Cailleaud et al., submitted). High levels of the endocrine-disrupting contaminants alkylphenol polyethoxylate and its metabolites have been measured in the water column of the Seine Estuary and bioaccumulated by copepods (Cailleaud et al., submitted). In spite of this high chemical stress, a planktonic micro-crustacean species, Eurytemora affinis (calanoid copepod), characteristic of all north-Atlantic estuaries, dominates the zooplankton community and presents particularly high levels in the oligohaline zone of the Seine Estuary with a maximum density period in spring (>200 adult copepod/liter) (Mouny and Dauvin, 2002). In this paper, the behavioural responses of E. affinis to the injection of EDCs were investigated. The analysis of the behaviour of aquatic organisms in response to contaminant exposure provides a better understanding of the likely consequences of toxic contamination than lethal effects, especially if behaviour is disrupted at environmentally relevant concentrations. The main objective was to evaluate the potential of dissolved EDCs to disturb individual behaviours by measuring swimming parameters of simultaneous swimming copepods (activity, speed, angles). This work is a part of an interdisciplinary program focusing on an estuarine water quality study based on in situ and experimental investigations to assess the ecotoxicological impacts of selected organic contaminants by considering chemical bioavailability, contaminant accumulation, and the molecular, physiological and ecological effects of these contaminants on a zooplanktonic copepod species, Eurytemora affinis. Publications 2. Material and methods 2.1. Test contaminants Nonylphenol-ethoxy-acetic-acid (NP1EC; purity 99%) standard was obtained from LGC Promochem (Molsheim, France) and 4-nonylphenol (4-NP; purity > 98%) standard was purchased from Sigma-Aldrich (St Quentin Fallavier, France). The test solution was gravimetrically prepared in acetone at respective concentrations of 15 µg.mL-1 for both 4-NP and NP1EC. The total concentration of the test solution was of 30 µg.mL-1. 2.2. Test organisms The copepod E. affinis was chosen as model organism because of its large distribution in all NorthAtlantic estuaries, its key ecological importance in estuarine food web and because of its high density in the Seine Estuary in comparison to other estuaries, especially during the maximum production period in spring time when it could reach 1,000,000 of individuals/m3 (Mouny and Dauvin, 2002). For our experiments we used the copepod E. affinis collected in the Seine Estuary and maintained in the Marine Station of Wimereux for several generations. This laboratory copepod species was cultured under controlled conditions, with constant salinity (15 psu) and temperature (15 °C). Sea water collected in the Channel was filtered using GFF microfiber filter (Whatman) and diluted in deionized water to reach the selected salinity of 15 psu. The cultured copepods were fed with Rhodomonas sp. and Isochrysis galbana (Devreker et al., 2006). For the exposure experiments, only adult copepods were selected. 2.3. Experimental design The experimental set up used to track the 2D swimming behaviour consisted of a CCD infrared sensitive video camera (DV Sony DCR-PC120E) which records the paths of a sample of 10 copepods swimming at 25 images.s-1 in a 217 mL Plexiglas container (size: 8.5×8.5×3cm) which presents transparent sides. This system makes it possible to obtain front side views. In order to minimize reflection, all the sides of the container were covered with black dull plastic film to increase the contrast between the copepods and the container background. Considering the high natural phototropism of E. affinis, the experimental system was realised in a dark chamber to entirely exclude external sources of light in order to avoid any contamination of the observed behaviour by any light-induced phototropism. The recording chamber was monitored under infrared spotlight (IRS). Each IRS unit is composed of an array of 72 high power infrared light emitting diodes (LEDs) mounted on a circuit board (9.3 cm long and 4.9 cm wide) connected to a 12 volts DC power supply. Horizontal and vertical rulers provide the relation between pixels and millimetres. Before the experiments, the organisms were dark-adapted at room temperature for 30 minutes. Then, ten males and ten non ovigerous females of E. affinis were placed gently into separate 217 mL vessels at 15 psu. For each experiment, 10 copepods/vessel were used to increase the number of copepod trajectory available in one videotape. Each vessel was filmed for 80 minutes using the previously described experimental system in order to observe the behavioural patterns of the copepods in the dark. The first 40 minutes of the videotape were considered as a control and after 40 minutes, 15 µl of an alkylphenol solution was injected directly into the water vessel without stopping the videotape in order to reach a concentration of 2 µg.L-1 close to the one observed in the Seine Estuary. Swimming behaviour in darkness at room temperature was digitally recorded from the videotape onto the hard-drive of the computer with a frequency of 25 frames/s. The video was converted to bitmap files using Adobe Premier 6 LE software in order to track the trajectory of each copepod frame by frame using the image processing software Track-It (Iguana Gurus, Milwaukee, WI) in order to obtain individual path-tracks and the measurement of swimming speed (mm.s-1) and swimming angles (γ) for each copepod. 2.4. Quantitative analysis The swimming speed of copepods, V, was calculated from two points in two dimensions, (Xi, Yi) according to the formula: V = 1/T √[(xi+1 – xi)2 + (yi+1 – yi)2] where T represents the number of frames per second. Therefore, 1/T is the time interval 40 ms between the two successive positions. Swimming speeds of male and female copepods were presented by state classification. Thus, the different swimming speeds have been classified into three states: immobility (S = 0 mm.s-1), slow swimming (S < 10 mm.s-1), fast swimming or jump (S> 10 mm.s-1). The swimming speed frequencies were also presented by grouping the swimming speeds into speed classes regularly separated by 5 mm.s-1 (range 1: S = 0 mm.s-1; range 2: 0 < S ≤ 5mm.s-1; range 3: 5 < S ≤ 10 mm.s-1 and so on). 2.5. Swimming angles Publications Each copepod’s swimming angle (γ) was calculated between two vectors, A and B. Vector A consisted of the positions of the copepod at the time n-1 and n, vector B consisted of the copepod’s position at the time of n+1 and n and vector C consisted of the positions of the copepod at the time n+1 and n-1. The angles are calculated according to the formula: γ = acos [(║A║2 + ║B║2 – ║C║2)/(2║A║║B║)] where A = [Xn–Xn-1, Yn–Yn-1] B = [Xn+1–Xn, Yn+1–Yn] C = [Xn+1–Xn-1, Yn+1–Yn-1] The swimming angles of male and female copepods were presented by state classification. Thus, the different swimming angles have been classified into three states: γ < 90°C indicating that copepods are moving backward, γ = 90°C indicating that copepods are moving on their sides, γ > 90°C indicating that copepods are moving forward. The swimming angle frequencies were also presented by grouping the swimming angles into ranges of 10° (range1: γ = 0°; range 2: 0 < γ ≤ 10°; range 3: 10 < V ≤ 20° and so on). 3. Results The swimming behaviour was studied in male and non ovigerous female E. affinis before and after injections of potential endocrine disrupting compounds. In order to analyze the behavioural response of the copepods to the introduction of organic contaminants in their field, the swimming speeds and the trajectories of both males and females have been studied. The copepod trajectories were studied by analyzing the swimming angles formed between two successive movements and provided information on the copepod direction. For these study, 10 paths representing 56,228 frames, 15 paths representing 51,362 frames, 10 paths representing 21,458 frames and 15 paths representing 17,583 frames were respectively analyzed for female behaviour before and after the injection and for male behaviour before and after the injection. The probability distribution functions (PDFs) of the swimming velocity of female and male copepods, before and after the injection of the contaminant solution, are respectively shown in Fig. 1.a and Fig. 1.b. These results indicate that the injection of an alkyphenol solution in the water induced a modification of the swimming speeds of both males and females in comparison to their swimming speed before the injection. The female velocities were altered higher than those of males after the injection. In addition, the copepod trajectories were also altered after the injection of the contaminants, in comparison with control copepods, since the PDFs of copepod swimming angles were different before and after the injection, both in male and female E. affinis. According to these results male trajectories were more modified than female ones. The swimming behaviour of females were compared to that of males before (Fig. 2.b) and after the injection (Fig. 2.b). Male and female copepods presented dissimilar swimming velocities both before and after the injection. Before the injection, female copepods were immobile most of the time and active 20% of their time while males were much more active (44 % of their time). Besides, the male swimming speeds were higher than those of females since 34 % of their movements were made at speeds comprise between 5 and 10 mm.s-1, which were the minimum speeds observed in males, while the minimum speeds observed in females were comprised between 0 and 5 mm.s-1, which represented 7 % of their movements. After the injection, females were active 33 % of their time while males were active 56 % of their time. The male swimming speeds were also higher than those of females. The effects of the injections on the swimming speeds are detailed in Fig. 3.a and Fig 3.b respectively for female and male E. affinis. These results indicate similar effects of the contaminant injection on both female and male swimming velocity. Thus increasing proportions of the swimming activity were recorded both in females and males. The swimming activity increased from 20 to 33 % and from 44 to 56 % respectively in females and males after the injection. For females, increasing proportions were recorded for all the swimming speed ranges whereas for males, increasing frequencies were observed essentially for speeds comprised between 5 and 10 mm.s-1. The differences observed in male and female trajectories before and after the injection are respectively presented in Fig. 4.a and Fig. 4.b. Before the injection, female and male trajectories presented slight differences. Thus, males moved more forward than females with respective frequencies of 11% and 19% for swimming angles of 0° in males and females. After the injection, female and male trajectories were more different than before the injection and males were still moving more forward than females. The effects of the injection on the swimming trajectories of both females and males are respectively presented in Fig. 5.a and Fig. 5. b. For females, slight variations were observed before and after the injection. However, slight increasing frequencies of swimming angles of 140° (from 11 % to 12 %) and 180° (from 18 % to 20 %) were recorded in female copepods after the injection while decreasing proportions of swimming angles of 0° (from 19 % to 16 %) were observed. Besides, slight increasing proportions were also observed for Publications swimming angles of 90° (from 26 % to 31 %). For males, more variations were observed in the swimming trajectories in comparison with female ones. After the injection, increasing proportions of swimming angles of 130° (from less than 1 % to 17 %), 150° (from 1 % to 6 %) and 160° (from 3 % to 26 %) were recorded. In opposition, decreasing frequencies of swimming angles of 0° (from 11 to 8 %), 140° (from 14 % to 1 %) and 180° (from 24 % to less than 1%) were observed. The presentation of the swimming speeds and the swimming trajectories of female and male Eurytemora affinis according to their state classification as shown in Fig.6 make easier to observe the effects of the injection of the contaminant solution on the copepod swimming behaviour. Thus, for females, decreasing proportions of the state 1 swimming velocity (from 80 % to 67 %) were recorded after the injection while increasing proportions of the state 2 swimming velocities (from 16 % to 28 %) were observed (Fig. 6.a). Almost no variations were observed for the state 3 swimming velocity. These data indicate that the injection of alkylphenols in the water induced an increasing swimming activity for female Eurytemora affinis. For males, decreasing frequencies were also recorded for the state 1 swimming speeds (from 56% to 44 %) while increasing frequencies were observed for the state 2 swimming speeds (from 34 % to 44 %). Besides, slight increasing proportions of the state 3 swimming velocity were also recorded. These results show that in the same manner than for the female swimming behaviour, the injection of alkylphenol in the water induced an increasing swimming activity for males, with however lower effects than those observed in females. The results presented in Fig 6.b indicate that increasing proportions of the state 2 swimming angles (from 26 % to 31 %) and slight increase of the state 3 swimming angles were observed in females after the injection while decreasing proportions of the state 1 swimming angles (from 37 % to 31 %) were recorded. These results indicate that after the injection, females were moving more on their side and slightly more forward than before the injection. For males, decreasing frequencies of the state 1 swimming angles (from 23% to 18 %) were measured while increasing proportions of the state 3 swimming angles (from 48 % to 54 %) were observed. Almost no variations of the state 2 swimming angles frequencies were recorded. These analyses show that after the injection, males were moving more forward than before the injection. Besides, these results indicate that the injection of an alkylphenol solution altered the copepod trajectories in a different manner for males and females. 4. Discussion This study shows that the video-camera tracking system and related image analysis software are powerful tools to analyze the swimming behaviour of small-size organisms (1mm size) such as Eurytemora affinis which is our model organism. Characterizing the movement of organisms has a long lasting history (Bell, 1991) especially in entomological studies (Wiene and Milne, 1989). However, the analyses of movement behaviour in aquatic organisms are less common than in terrestrial organisms. Besides, behavioural studies of tiny aquatic organisms require the use of sophisticated video system (Strickler, 1998). Video-tracking systems associated with fully-automated image analysis software used to extract the videotape behavioural information are still under development for small size organisms in our laboratory. For this reason, a semi automated procedure using a partially computer-controlled track of individuals was used in this study. The first objective of this study was to describe the natural swimming behaviour of copepods cultured under laboratory conditions. Then the natural swimming behaviours of both male and female copepods were compared. Swimming behaviour in copepods has been shown to play an important role in several ecological key processes such as mate-searching processes (Buskey, 1998), foraging activities (Yen and Okubo, 2002; van Duren et al., 2003) and escape and predator avoidance by early detection (Yen and Fields, 1992). These swimming behaviours are detected by various structures controlled by sensory reception and motion (photoreception, mechanoreception and chemoreception). Our study focused on the potential disturbance of the copepod chemoreception by the introduction of contaminants in their field. The results show that the natural male swimming activity in clean water was more important than female one. Thus, females were immobile 80 % of the time and when they were active, their swimming velocities were lower than those of males. Some studies have demonstrated that males were more active than females in mate-searching behaviour of copepod species (Buskey, 1998; Nihongi et al., 2004). To date, all observations indicate that it is males that search for females and there is no evidence for female copepods searching for mates (Katona, 1973; Uchima and Murano, 1988). One possibility is that males increase their swimming activity to increase the encounter rates between males and females. Therefore, in some species males may swim ≈ 2 times faster than females (Buskey, 1998). Doall et al. (1998) and Nihongi et al. (2004) have reported that males track and detect females by chemoreception and when they encounter the chemical cues, released by females, their swimming speed increase. They have also reported that males swim around to detect females and when they increase their speeds, the distribution of the turning angles of the males shifted to wider distributions. For E. affinis, the higher swimming activity proportions observed in males in comparison to female ones might confirm that males were more active than females in mate-searching behaviours. As males and Publications females were placed in different vessels, the males might explore their field to detect the presence of females to mate. Besides, females might exhibit a low swimming activity since there was no male in their field. After the injection of the contaminant solution, both male and female E. affinis presented increasing swimming activities. These increasing swimming activities were characterized by increasing proportions of the normal swimming speeds (0< V ≤10 mm.s-1) in both females and males with also a slight increase of the high swimming speeds or jumps in male behaviour (< 10 mm.s-1). Similar results have been reported in previous studies (Faimali et al., 2006) where the swimming activity of larvae of Balanus amphitrite were induced after exposure to low concentrations of zinc pyrithione (antifouling biocide) and cidial (insecticide). This phenomenon, known as hormesis, suggests that exposures to low concentrations of contaminants induce metabolic as well as a behavioural responses of the exposed organisms in relation to the stress. To our knowledge, few studies have observed the behavioural response of the injection of contaminants on microcrustaceans. Charoy and Jensen (1999) have reported no significant effect on the swimming activity of the planktonic rotifer Brachionus calyciflorus after a 5 minute exposure to copper, pentachlorophenol and lindane. Most of the others studies on zooplanktonic species have studied the swimming behaviours of these organisms after short term exposure to contaminants dissolved in water. For instance, Roast et al. (2000) have described increasing swimming activity in Neomysis integer after a 7-day exposure to low concentrations of chlorpyrifos. The same authors have reported that a 7-day exposure of Neomysis integer to low concentrations of cadmium disrupted their swimming behaviour resulting in fewer mysids moving forward into the current (Roast et al., 2001). Decreasing swimming activities were also observed in Gammarus lawrencianus (Wallace and Estephan, 2004) and in Gammarus pulex (De Lange et al., 2006) respectively after exposures to cadmium and pharmaceuticals. In opposition, Kirkpatrick et al. (in press) have reported increasing swimming activities in Corophium volutator in response to Bioban (lipophilic biocide) exposure. However, the alteration of the swimming behaviours consecutive to short term exposures to various contaminants are certainly related to impacts at lower levels of biological organization which implies physiological and biochemical mechanisms (Weis et al., 2001). Thus, the decreasing swimming activities in relation to contaminant exposures might be related to a redirection of the energetic resources in other mechanisms that muscle activity. For instance, an increase of the energy allocated to detoxification processes is generally associated with pollution-induced alterations in behaviour (Rowe, 1998). These decreasing swimming activities might also be due to the impairment of respiratory enzymes (Neuberger-Cywiak et al., 2003) and of the neurological enzyme acetylcholinesterase which control cholinergic neural pathways involved in locomotion. In our study, the variations of the swimming activity were clearly associated with behavioural processes as a consequence of escape mechanisms involved in the response to the presence of chemical stressor in their field. The PDFs of swimming angles were also altered both in females and males after the injection. However, the injection of the contaminant solution disturbed the swimming trajectories in a different manner in males and females. The proportion of the swimming angles comprised between 0° and 90° decreased both in females and males but increasing proportions of the 90° swimming angles were observed in females while increasing frequencies of the swimming angles comprised between 90° and 180° were measured in males. These results indicate that males were moving more forward after the contaminant injection. Females were moving less backward and more on their sides after the injection. These results might indicate escape behaviours in males consecutive to the introduction of pollutants in their field. As the contaminants were injected in the water, there was time before that these contaminants were homogeneously diffused into the all water volume and therefore males increased their swimming activities in order to move to place which were not under chemical stress. Moreover, the alteration of the swimming angles in males shows that their trajectories were different than those before the injection which might indicate a possible disorientation of males. In comparison, females were also affected by the presence of contaminants in their field and increased their swimming activity, more than males, as an escape behaviour response. However, female trajectories appeared to be less altered than male ones after the injection. Possible consequences of disrupting swimming behaviours related to the presence of contaminants in the estuary include alterations of mate-searching behaviours and predator-prey interactions. Thus, the increasing swimming activity of E. affinis as a behavioural response to contaminant exposure might increase the vulnerability of those organisms by increasing their encounter frequencies with visual predators as reported in Daphnia pulex after exposure to carbaryl (Dodson et al., 1995). However, the contamination of the field might also alter the predator efficiency. Chemosensory communication has also shown to be important in the copepod mate-searching processes. It is therefore not surprising that EDCs such as alkylphenols can have effects on sexual communication. For instance, the exposure of male guppies (Poecilia reticulate) to alkylphenols showed significant changes in sexual behaviour (Bayley et al., 1999). Moreover, the exposure of Salmo salar to cypermethrin, a pesticide known as an EDC, significantly reduced the response of males to a priming pheromone released by ovulating females (Moore and Waring, 2001). The introduction of alkylphenols in water might therefore impair the detection of dissolved and surface-bond chemical cues involved in copepod mate recognition mechanisms. Publications As a conclusion, the results of the present study show that the introduction of alkyphenols in water induces a measurably alteration of the swimming behaviours of both male and female E. affinis. Two characteristic components of these swimming behaviours, the swimming activities and the swimming angles were affected after the injection of sublethal doses of alkylphenols and seemed to be a valid biological endpoints. These behavioural responses observed in both male and female copepods are interpreted as typical escape patterns characterized by an increase of the swimming activity. These results show that the use of the copepod swimming behaviour and especially of the swimming activity alteration could be a powerful tool to detect contaminants in water at low concentrations comparable to environmental ones. Acknowledgements This work was financially supported by the multidisciplinary Seine Aval scientific program and the Region Haute-Normandie. The authors thank D. Devreker and A. Bonnard for the laboratory cultures of Eurytemora affinis. We thank Rudi Strickler for his advice to make the experimental setup and for providing the Track-It software. This paper is a contribution to the bilateral CNRS-NSC Taiwan project n° 17473 entitled ‘Study of behavioural activity and spatial and temporal distribution of copepods in two contrasting ecosystems: temperate (France) and sub-tropical (Taiwan)’. References Bayley, M., Nielsen, J.R., Baatrup, E., 1999. Guppy sexual behaviour as an effect biomarker of estrogen mimics. Ecotox. Environ. Safe. 43, 68-73. Bell, W.J., 1991. Searching behaviour, In: the behavioural ecology of finding resources. Chapman & Hall, New York, 1991. Buskey, E.J., 1998. Components of mating behaviour in planktonic copepods. J. Marine Syst. 15, 13-21. Charoy, C., Janssen, C.R., 1999. The swimming behaviour of Brachionus Calyciflorus (rotifer) under toxic stress. Chemosphere 38, 3247-3260. Clotfelter, E.D., Rodriguez, A.C., 2006. 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Publications Figure 1: Probability distribution functions (PDF) (log-log transformed) of female swimming speeds (a1) and male swimming speeds (b1) before and after the injection of the contaminant solution. The PDF of female swimming speeds (a2) and male swimming speeds are presented without taking into account the minimal speed value. Figure 2: Probability distribution functions (PDF) (log-log transformed) of female swimming angles (a.) and male swimming angles (b.) before and after the injection of the contaminant solution. Figure 2: Histogram of the relative percentage of the copepod swimming speeds. The swimming speeds of male and female copepods are compared before the injection of the contaminant solution (a.) and after the injection (b.). Publications Figure 3: Histogram of the relative percentage of the copepod swimming speeds. The swimming speeds of the copepods before the injection of the contaminant solution and after the injection are compared in female (a.) and in male (b.). Figure 4: Histogram of the relative percentage of the copepod swimming angles. The swimming angles of male and female copepods are compared before the injection of the contaminant solution (a.) and after the injection (b.). Publications Figure 5: Histogram of the relative percentage of the copepod swimming angles. The swimming angles of the copepods before the injection of the contaminant solution and after the injection are compared in female (a.) and in male (b.). Figure 6: Mean proportions of each swimming states exhibited by female and male Eurytemora affinis, before and after the injection of the contaminant solution. The swimming speed states are presented (a.) with state 1, immobile copepods; state 2, low swimming speed behaviour (0< speed ≤10 mm.s-1); state 3, fast swimming speeds or jump (speed > 10 mm.s-1). The swimming angle states are presented (b.) with state 1, copepods move backward (0° ≤ γ < 90°); state 2, copepods move on its sides (γ = 90°); state 3, copepods move forward (γ > 90°). (FB: female before the injection; FA: female after the injection; MB: male before the injection; MA: male after the injection).