RevueCCI n117 1 - Cyclo

Transcription

RevueCCI n117 1 - Cyclo
w w w. c c i . a s s o . f r
Photo : Bruno SAULET
N°117 – HIVER 2010
Informations
complémentaires
sur le festival p. 25
RÉCITS DE VOYAGE p. 4 à 19
Corée du Sud,
Argentine, Chili,
Italie
LES CYCLOPATHES p. 20
Une excursion
en 1892
de Paris à Dreux.
Dernière partie.
FESTIVAL p. 24 et 25
Informations
et programme
du festival
du voyage à vélo
4
LA TOSCANE
Florence et Pierre p. 11
BOISSEAU
p. 17 LE CHILI
8
11
14 17
Sommaire
Florence STEFANI
LA CORÉE DU SUD
Isabelle et Bruno p. 4
FRÉBOURG
L’ARGENTINE
p. 8 Jean Marie PATOIS
n°117 – HIVER 2010
Édito
n°117 - Hiver 2010
Sur la route
4
La Corée du Sud
Il se passe toujours
quelque chose… à CCI !
Isabelle et Bruno Frébourg
8
Éloge de la lenteur
L’Amérique du Sud en cargo et à vélo
L’assemblée
générale de CCI
e
Le 26
festival
du voyage à vélo
le samedi 12 mars 2011
à Beaugency
samedi 15
et dimanche 16 janvier 2011
P
Florence et Pierre Boisseau
14 Heinz Stück l’inclassable
17 À la découverte de l’île de Chiloé
Florence Stefani
Info, biblio, conseils…
20 Nos ancêtres les Cyclopathes :
« Une excursion en 1892 de Paris à Dreux »
5e partie
23 Bibliocycle
Philippe Orgebin
E
La prochaine assemblée générale aura lieu
samedi 12 mars à partir de 14H30 à l’auberge de
à la bourse du travail de Saint-Denis
Jeunesse de Beaugency, 152 rue de Chateaudun,
45190 - Beaugency. Beaugency se situe à mi-chemin
11, rue Génin – 93200 Saint-Denis
entre Orléans et Blois. L’après-midi du samedi sera
métro : Saint-Denis porte de Paris – ligne 13
consacré à l’AG. Le dîner – offert par CCI – sera l’occasion de prolonger les débats et de mieux connaître les CCIstes des différentes régions.
Le festival est la plus importante manifestation
OGR AM M
Dimanche, ceux qui auront apporté leur vélo
R
du
organisée chaque année par CCI. Sa vocation est
(l’auberge est aussi connue pour sa location de
de faire connaître notre conception du voyage
festival
vélo…) pourront faire un tour sur les bords de
Loire en empruntant la piste cyclable, ou vers le
– le voyage à vélo – mais aussi de donner l’occapage 24
château de Chambord… mais la ville de
sion de se rencontrer à tout ceux qui sont passionnés
Beaugency vaut aussi le détour, surtout la basilique.
ou simplement intéressés par cette activité et cette façon
Bref, c’est aussi l’occasion de passer un week-end
de se déplacer.
ensemble.
La convocation à l’AG donnera tous les renseignements pratiques.
Comme l’association,
le festival est entièrement animé par des bénévoles.
11 La Toscane en famille
Claude Marthaler
se tiendra
aura lieu
Jean Marie Patois
Vous pouvez aussi joindre
Sylvie Dargnies – [email protected]
06 70 30 35 59
24 Programme du 26e festival du voyage à vélo
et informations complémentaires
Vie de l’association
27 Le festival de Nantes : plus qu’une réussite !
28 Les sept magnifiques
Christine Colin
Si vous êtes disposé
à donner “un coup de main”
le jour du festival,
contactez Augustin FERNANDEZ
au 02 35 45 13 85
Courriel : [email protected]
C
ette revue d’hiver paraît au moment du
festival du voyage à vélo, « la » manifestation de CCI, on pourrait presque dire
son activité principale. L’hiver, à CCI, est donc
synonyme de lectures sur les voyages et aussi
de grande activité, tant ce festival mobilise
d’énergie. C’est plusieurs dizaines de personnes qui se préparent et qui seront là pour que
l’accueil du public, des projectionnistes, de
ceux qui tiennent des stands soit aussi parfait
que possible. Plus de 1 500 personnes se rendent à cette manifestation.
Ce public de cyclos, de voyageurs ou de
curieux a toujours montré sa bonne humeur,
son attitude relax , sa compréhension parfois…
ce qui nous a incité à continuer. Espérons que
vous goûterez ce cru du 26e festival auquel
nous avons apporté quelques nouveautés, histoire de briser la routine.
Cette année, les points-rencontres font leur
apparition pour permettre les échanges directs
entre voyageurs expérimentés et candidats au
voyage (itinéraires et autres aspects pratiques).
L’activité hivernale de CCI ne s’arrête pas
là, nous préparons l’assemblée générale qui a
choisi cette année la région Centre, à
Beaugency, au bord de la Loire.
À peine, donc, le temps de se caler dans un
fauteuil pour lire cette revue qui braque le projecteur sur l’Amérique du sud, la Corée,
l’Europe. Elle revient sur une révolution tranquille qui prend racine à Nantes, où les CCIstes
locaux ont organisé un premier festival aussi
réussi que prometteur.
Il se passe toujours quelque chose… à CCI !
Non ce n’est pas de la publicité.
POUR LES PROCHAINES REVUES, les textes (5 à 9 000 caractères)
et les photos destinés aux prochains numéros doivent parvenir à :
Sylvie Dargnies – [email protected].
L’AG de 2008.
Dates de parution de la revue : mi-janvier, mi-avril, mi-juin, mi-octobre.
Sylvie Dargnies – Joseph JAUNEREAU
(Président de CCI)
Sur la route
Corée du Sud
Ils sont sur la route
depuis plusieurs années déjà…
Isabelle et Bruno Frébourg
ont quitté la Chine et sont allés flâner
en Corée du Sud l’été dernier.
Après avoir pris leur temps à Séoul,
ils ont approché la frontière
avec la Corée du nord,
longé la mer du Japon
et entrevu les montagnes…
Bruno et Isabelle Frébourg
Séoul.
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
La Corée du Sud
près avoir traversé la mer superbe métro climatisé avec de très nomJaune, le bateau en prove- breuses lignes, où l’on voyage le plus souvent
nance de Qingdao en assis, même entre 17 et 18 h ! Les heures de
Chine nous dépose au port pointes se situent plutôt le matin entre 6 et
d’Inchéon. Nous sommes 7 h, et le soir entre 20 et 21 h. En effet, les
dans la grande banlieue de Coréens commencent tôt leur journée de
Séoul, à environ cinquante travail et la finissent tard. La Corée serait
kilomètres du centre ville. (…)
l’un des pays où l’on travaille le plus : 49 h
Réelles difficultés pour
en moyenne par semaine et
arriver à Séoul car la ville,
souvent bien plus ! Quand il
…les messages
immense, est cernée d’autoy a des vacances, elles excèdent
publicitaires
routes interdites aux bicyrarement la semaine. (…)
semblent
clettes. La solution consiste
Comme toutes les granà rejoindre la rivière
des villes asiatiques, Séoul
se superposer
Hanggang puis à rouler sur
s’étend autant à la verticale
les uns aux autres.
une magnifique piste cyclaqu’à l’horizontale. Toujours
ble pendant près de 40 km.
plus haut ! La plus haute
Tout du long : stands de location de bicy- tour de Séoul aligne soixante-trois étages et
clettes, stands de réparation, coins repas, une autre, encore plus haute, est en
coins WC, boutiques, espaces gym, pisci- construction. Malgré tout, quelques vieilles
nes… et pêcheurs. C’est également sur une maisons fort bien restaurées, aux toits si
piste cyclable, le long d’une autre rivière, caractéristiques, ont réussi à braver la
que nous ressortirons de Séoul vers le Nord. course aux buildings. Dans les rues commerçantes, les messages publicitaires semSéoul, une ville verticale
blent se superposer les uns aux autres. La
Pour nous rendre dans les différents nuit, c’est une féerie de néons clignotants.
Ici, la vie est agréable, on prend le
coins touristiques de la capitale, nous
empruntons le métro tous les jours. Un temps de flâner. Le dimanche est prétexte,
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
© Illustration : Gilles BARON
A
4
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
un peu partout dans la ville, à de nom- à Dongducheon, d’où nous sommes parbreuses représentations théâtrales, festivals tis ce matin. Après un moment d’hésitade rues, spectacles musicaux… Pas de tion, on accepte. Décidément, on a bien
soucis administratifs, on est autorisé à res- du mal à quitter la banlieue de Séoul !
ter trois mois en Corée du Sud sans visa.
Nos nuits sont douces et reposantes, on La frontière avec la Corée du Nord
peut rêver sans s’inquiéter de faire prolonDepuis que nous sommes arrivés en
ger des autorisations de séjour.
Corée du Sud, nous recevons de nombreux
Jeudi 16 août, on quitte la banlieue courriels nous conseillant de ne pas approsud de Séoul pour Yang-Lu, en banlieue cher la zone frontière avec la Corée du
nord, à environ 25 km du
Nord. En effet, les relations
centre ville. On est attendu
entre les deux pays sont
Y aller ou pas ?
chez A Hyun, la fille de
extrêmement tendues en ce
Telle est la question.
Suho qui nous a hébergés
moment. Y aller ou pas ?
en Chine. Petite étape
Telle est la question.
Dangereux, disent
d’environ 45 km, en
Dangereux, disent les uns,
les uns, intéressant,
grande partie sur une piste
intéressant, disent les autres.
disent les autres.
cyclable. On retourne en
Pour notre part, nous penmétro à Séoul pour visiter
sons que, si vraiment il y
le palais Gyeongbokgung. Le palais du avait du danger à approcher cette frontière,
“bonheur radieux” fut construit par le roi les militaires ne nous laisseraient pas passer.
Taejo en 1394, lorsqu’il installa sa capiTout au nord de la Corée du Sud, il y a
tale à Séoul.
“l’Observatoire de l’unification”
Lundi 30 août, le soleil est
qui permet d’apercevoir la
de retour, il est temps de reprenCorée du Nord à défaut de
dre la route. (…) Sung Young, qui
pouvoir y entrer. On décide d’y aller
nous a reçu à l’église, nous rattrape. Il
malgré tout, et on remet à plus tard
adore les voyages, rêve d’un tour
les balades dans les monts Seorak.
du monde et souhaite avoir
On se dirige donc vers la fronnotre site, ainsi que notre
tière. Plus on s’en approche et
adresse e-mail. Nous pourplus les murs de défense sont
suivons ensuite notre cherapprochés les uns des autres.
min mais, alors que nous
Ils sont conçus pour s’écrousortons enfin de la ville, il
ler sur la route de manière à
nous rejoint à nouveau. Il
stopper l’avancée des chars
veut absolument nous invinord-coréens en cas d’attaque.
ter chez lui, dans sa famille,
À 6 km de l’Observatoire,
© Carte : Gilles BARON
Intitulé officiel du pays :
République de Corée du Sud
Superficie : 99 484 km2, soit 2 fois la
Suisse.
Population : plus de 49 millions
d’habitants.
Capitale : Séoul (agglomération de
24 millions d’habitants).
Monnaie : le won (KRW)
100 wons = 0,07 euro
LA GUERRE DE CORÉE
Colonie japonaise à partir de 1910, la
Corée a été libérée conjointement par
les Soviétiques et les Américains en
1945. La conférence de Yalta partage
le pays en deux zones d’occupation
avec une séparation sur le
38e parallèle. En 1948, l’ONU entérine
la création de deux États distincts et
les deux puissances évacuent leurs
troupes. Mais les Soviétiques réarment
à la hâte les Nord-Coréens
communistes qui passent à l’offensive.
Le général MacArthur réplique et
atteint en un mois la frontière avec la
Chine. Le 26 novembre 1950, c’est au
tour des Nord-Coréens et de leurs
alliés chinois de reprendre l’offensive.
Un armistice est signé le 27 juillet
1953, à Pammunjon, sur le
38e parallèle. Il est toujours en
vigueur dans l’attente d’un
hypothétique traité de paix.
La guerre de Corée reste le conflit le
plus meurtrier de la deuxième moitié
du XXe siècle.
S. D.
Source : http://www.herodote.net/histoire
5
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Murs de défense
près de la frontière.
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
LA CUISINE CORÉENNE
Elle est un peu trop épicée à notre
goût. On mange beaucoup de
poissons ou fruits de mer ainsi que
pâtes et riz.
Comme les Chinois, les Coréens
mangent du chien mais pas
n’importe lequels : un grand chien
jaune d’une race particulière.
Dans le quartier Moran, au sud de
Séoul, ils attendent leur tour dans
des cages alignées le long du trottoir
sur près de 300 mètres.
Nous avons goûté quelques
spécialités succulentes comme le
Bulgogi (barbecue de bœuf mariné
dans une sauce de soja, huile de
sésame, carottes, chou et ail,
dégusté dans une grande feuille de
sésame avec du riz).
Nous avons également eu l’occasion
de goûter au Makgolli : un alcool de riz
fermenté proche de la bière qui titre
six degrés. I. et B. FRÉBOURG
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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
Voilà une semaine que l’on tourne le sable chaud des plages. On traîne ensuite
autour des monts Seorak, dans le sur les ports. Le long des quais, on en
Seoraksan National Park, avec l’espoir de prend plein la vue et l’odorat : des calamars
pouvoir y faire une randonnée pédestre de et autres poissons sèchent à côté de
plusieurs jours. (…) Pour passer le temps, piments.
À Gangneung, on goûte notre premier
Tae Ho nous fait goûter sa production : jus
de raisin, vin de raisin sauvage, vin de plat de poisson cru coréen. Un vrai délice !
pommes, vin de mûres, liqueur… Nous Il nous est généreusement offert par les
familles Do Won Kim et
avons attendu cinq jours
Sung Chul Lee qui nous ont
avant que le soleil ne
7,95 %,
reçus dans cette ville.
revienne enfin. Il a tant plu
ce sera certainement
Le mauvais temps revient
que les rivières sont en
moins difficile que
lorsque que nous nous
crues, les chemins endoméloignons du bord de mer.
magés et les coulées de
dans la précédente
À nouveau, nous devons
boue menacent. Finalemontée à 8,40 % !
appuyer fermement sur les
ment, on fera juste un petit
pédales pour passer de nomaller-retour à pied jusqu’à
une jolie cascade de plus de 100 m de hau- breux cols. Dès que l’on aborde une côte ,
teur. Ce serait la plus haute de Corée. Il a un panneau indique son pourcentage. On
tout de même fallu monter puis redescen- sait ainsi à quoi s’en tenir : « 7,95 %, ce sera
certainement moins difficile que dans la
dre 1 200 marches !
précédente montée à 8,40 % ! »
Balade côtière
Nous avons eu beaucoup de plaisir à
Pendant quelques jours, on longe la rouler en Corée du sud. Il faut précimer du Japon que les Coréens, qui ne sont ser que notre atlas routier, acheté à
toujours pas en bons termes avec les Séoul, a été vraiment indispensable
Japonais, appellent la mer de l’Est. Le soleil pour éviter les très nombreuses
semble être enfin décidé à nous sourire. On quatre voies.
en profite pour nous baigner et prendre le
Isabelle et Bruno FREBOURG
temps de nous reposer quelques heures sur
www.roueslibres.net
LA SUITE DE NOTRE VOYAGE
Après la Corée : le Japon puis Taiwan
en début d’année prochaine d’où
nous essaierons de trouver un billet,
pas trop cher, pour un rapide
aller-retour. Par la suite, nous
gagnerons l’Australie par les
Philippines et l’Indonésie.
Retour d’Australie par l’Indonésie vers
l’Asie du sud-est puis à nouveau la
Chine et la Corée pour prendre un
bateau vers Vancouver.
© Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG
un barrage militaire nous empêche de produits de Corée du Nord, un musée
continuer : « Pas à vélo, trop dangereux ! militaire, des expositions temporaires et
Il faut y aller en voiture ! ». Évidemment, un cinéma de propagande que l’on
les chauffeurs stationnés sur le parking regarde dans des fauteuils… massants !
Il y a quelques mois, même si c’était
refusent toute négociation, de plus, nous
devons revenir sur nos pas, à 6 km d’ici, impossible pour les touristes ou les Coréens,
les camions de marchandises étaient encore
pour acheter un ticket !…
Pour le moment, il est midi et on entre nombreux à franchir cette frontière (la
dans un petit restaurant. Un client vient plus gardée au monde). Aujourd’hui, la
N7 est déserte, plus perdiscuter avec nous et nous
sonne ne passe.
propose de nous conduire
Le septième typhon
jusqu’à l’Observatoire avec sa
de la saison (un
Les monts Seorak
vieille Toyota. Cet homme,
record) est passé auentraîneur sportif, va tout
Nous sommes le 11 sepnous payer : de l’entrée de
tembre et voici deux jours
dessus de nos têtes
l’Observatoire, jusqu’à la
que l’on est bloqués à regarle 2 septembre…
pièce qu’il faut mettre dans
der la pluie tomber. Tae Ho,
la longue-vue pour voir les
notre ami vigneron, nous a
rochers nord-coréens de plus près. En accueillis chez lui, dans sa belle maison percontrepartie, notre seule contrainte est d’ac- chée au cœur des monts Seorak. Habituelcepter son invitation à aller dormir chez lui. lement, ici, l’été est effectivement toujours
Le site de l’Observatoire est perché synonyme de forte chaleur, forte humidité,
sur une colline, on y accède par de longs forte pluie et typhons. Mais cette fois-ci, il
escaliers après être passé devant la “last se prolonge anormalement. Le septième
Restroom”. Non, ce n’est pas la dernière typhon de la saison (un record) est passé ausalle de repos mais des toilettes. Elles dessus de nos têtes le 2 septembre (heureusont si luxueuses et confortables que, au sement, nous étions bien à l’abri) et le huison d’une musique sirupeuse, on risque tième est passé au sud du pays, il y a deux
constamment de s’y endormir ! Mis à jours. Généralement, à partir de la fin août,
part un joli point de vue, l’Observatoire l’automne s’installe et le temps devient sec
comprend des boutiques qui vendent des et ensoleillé. Rien de tel cette année.
7
Sur la route
Amérique du Sud
Fabienne et Jean-Marie sur une piste.
Buenos Aires
à notre arrivée.
Le cargo pris au Havre pour aller à Buenos-Aires.
Photo : Jean-Marie PATOIS
Photo : Jean-Marie PATOIS
Photo : Jean-Marie PATOIS
Depuis Buenos Aires,
nous avons rejoint Valparaiso
intégralement sur le tandem,
en 5 semaines, soit 2300 km.
Éloge de la lenteur
L’Amérique du Sud en cargo et à vélo
Jean-Marie et Fabienne Patois ont décidé, au printemps 2010, d’aller sur le continent américain sans prendre l’avion. Ils ont donc pris un cargo pour Buenos Aires, avec le tandem
dans les cales ! Ils sont restés plusieurs semaines en Amérique du Sud, essentiellement
en Argentine, avant de revenir en Europe sur un autre cargo. Chaque traversée prend un
mois environ…
ous avions expérimenté pour
la première fois le voyage à
vélo au cours de l’été 2009,
en reliant Saint-Nazaire à
Budapest par la classique
Euro-vélo route n°6 qui
longe la Loire et le Danube.
Séduits par la formule, nous étions impatients de récidiver avant l’été suivant et,
pour cela, nous avions décidé de changer
d’hémisphère. Mais voilà, on a quelques
convictions écologiques : on s’était dit que,
sauf obligation, nous ne prendrions plus
d’avion. Étant retraités, nous avions du
temps pour relever ce défi.
N
Un mois de bateau avec escales
Voyager, c’est se déplacer dans l’espace
et le temps. Notre idée étant d’utiliser des
moyens de transport à faible empreinte
écologique, l’association vélo et cargo était
8
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
une des réponses possibles à cette problématique.
Voyager, c’est aussi et surtout aller à la
rencontre de l’autre, de cultures et d’environnements différents, de paysages… Tout
cela grandement facilité par le partage de la
On a quelques
convictions écologiques :
on s’était dit que,
sauf obligation,
nous ne prendrions plus
d’avion.
langue, surtout pour Fabienne qui a usé
autant de salive que de mollets. Nous avons
essayé d’être simplement des voyageurs et
nous sommes revenus avec plein de visages,
de sourires, de regards, d’expressions dans
nos mémoires.
C’est donc en cargo avec notre tandem
dans les cales que nous rejoindrons
l’Amérique du Sud, une destination idéalement désignée pour la période envisagée,
soit de février à mai. Le retour se fera par le
même moyen début juin pour reprendre
nos activités potagères.
L’embarquement se fait sur le “Grande
Buenos Aires” au Havre à la mi-février,
direction la capitale de l’Argentine. De là,
nous rejoindrons Valparaiso, au Chili, sur
le tandem. Un autre cargo nous ramènera
en Europe, de Panama à Rotterdam, et, si
tout va bien, nous bouclerons en remontant le Rhin pour finir dans le Jura où nous
retrouverons nos pénates.
À l’aller, les escales sont nombreuses et
nous avons pu descendre du bateau, quelquefois avec le tandem. Celle de Bilbao fut
l’occasion de visiter le musée Guggenheim.
Les autres sorties : Dakar (Sénégal),
Freetown (Sierra Leone), au Brésil à Recife,
Vitoria, Rio et Santos qui a une magnifique voie cyclable en front de mer, Zarate
sur le Parana et, pour terminer, Buenos
Aires, atteinte après un mois de navigation.
Pour visiter des grandes villes comme
Cordoba, Mendoza ou Santiago au Chili,
nous avons préféré délaisser le vélo pour
prendre le bus. Nous sommes arrivés à
Uspallata en passant par le parc national de
Leoncito où on a éprouvé, lors de bivouacs,
De l’Atlantique au Pacifique
les vertiges du ciel nocturne, le plus pur
L’Argentine est si vaste et offre tant de d’Argentine.
Entre Mendoza et Santiago, nous avons
lieux touristiques qu’on ne sait comment
l’aborder. L’idée est, depuis Buenos Aires, dû mettre le pied – ou plutôt les roues – sur
de traverser l’Argentine jusqu’au Chili et de la terrible route n°7 redoutée à cause de
rejoindre Valparaiso. Tout cela intégrale- son important trafic de poids lourds.
Finalement, ça ne s’est pas
ment sur notre engin et de
trop mal passé, il nous a
préférence sur le réseau de
… on a éprouvé,
fallu basculer sur le bas-côté
routes secondaires où il s’est
lors de bivouacs,
chaque fois que deux de ces
avéré qu’il y avait peu de cirles vertiges du ciel
monstres, beaucoup plus
culation motorisée. Indiqués
gros qu’en Europe, avaient
en blanc ou vert sur notre
nocturne, le plus
la mauvaise idée de se croicarte, les ripios sont des chepur d’Argentine.
ser à notre hauteur. Le col à
mins, ils ne sont pas asphal3 400 m fut aisément frantés et sont roulants s’ils ne
sont pas en tôle ondulée, sinon c’est la chi et, grâce aux services routiers qui transfègalère. Dans la pampa, les petites villes sont rent gratuitement en camionnette les
très accueillantes. Certes, c’est un peu cyclistes et leurs machines, nous avons
monotone et cela peut être venté, mais les traversé en toute sécurité le tunnel routier
gens, étonnés par notre tandem, sont qui fait la frontière avec le Chili. Ensuite,
curieux et sympathiques. Fabienne parle c’est la descente : on passe Portillo – en
espagnol et cela rend les contacts plus aisés. se demandant comment cette modeste
Au total, elle répondra à cinq interviews de station de sports d’hiver a pu organiser
des championnats du monde dans les
petites radios ou télévisions locales.
L’embarquement
du tandem.
Photo : Jean-Marie PATOIS
VOYAGER EN CARGO
Certaines compagnies maritimes
disposent de cargos (souvent des
porte-conteneurs) équipés de
cabines pouvant accueillir quelques
passagers. Ils assurent des rotations
avec des escales régulières.
Des services douaniers simplifiés
permettent de se rendre à terre le
temps du transbordement des
marchandises. Très souvent les ports
sont dans les villes et on se rend
facilement au centre pour quelques
heures ou une journée complète.
Des agences spécialisées proposent
des destinations à bord de ces
cargos. En France, il y à Mer et
Voyages (www.mer-et-voyages.com),
Catalina ( www.cargo-voyages.com),
en Allemagne Hambourg Süd
(www.hambourgsued-frachtschiffrei
sen.de). Attention, ces voyages sont
très coûteux, beaucoup plus chers
que l’avion. Évidemment, c’est en
pension complète, et il faut compter
80 euros par jour et par personne.
Si le voyage dure un mois cela peut
être dissuasif. Les réservations
doivent se faire deux à trois mois
avant l’embarquement. Les équipages,
généralement européens et
asiatiques, sont heureux d’accueillir
des passagers (et encore plus des
passagères). À bord, on trouve salle de
sports, bibliothèque, vidéothèque…
et on apprend plein de choses sur la
navigation en se rendant au poste de
commandement. Le personnel parle
anglais ou, selon les équipages,
italien, allemand, ou encore tagalog…
Avec quelques livres dans ses
bagages, on fait un vrai voyage de
marin, à la découverte de la mer et de
la marine marchande. J. M. PATOIS
9
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Sur la route
© Photo : Jean-Marie PATOIS
Graffiti sur le mur d’une ville d’Amérique du Sud.
© Photo : Frédérick FERCHAUX
Italie
© Photo : Jean-Marie PATOIS
Au pied de l’Aconcagua.
Florence, Jaouen et Titouan dans les rues de Sienne.
© Photo : Jean-Marie PATOIS
© Photo : Florence et Pierre BOISSEAU
Canal de Panama
années 60 – et les caracoles (lacets) tant
redoutés par Fabienne. Il faut avouer que
la position du “stocker”, à l’arrière du tandem, n’est pas très confortable : manque
de vision frontale, aucun contrôle sur la
vitesse et la trajectoire de l’engin… Des
angoisses que ne connaît pas le captain.
Valparaiso, la ville des aventuriers
Au bout de cinq semaines, nous arrivons à Valparaiso, la ville des aventuriers,
marins et autres cap-horniers. La destination reste magique : les cerros (collines
entrecoupées de ruelles qui montent droit
debout), les maisons de tôles peintes, les
acensores, la trépidation de tout ce qui vit,
la permanence du bruit, les odeurs mêlées,
la richesse qui côtoie la misère… tout cela
face à l’océan.
Pour le poète Pablo Neruda, « Le
Pacifique est si grand qu’il n’entre pas dans
la carte, c’est pour ça qu’il arrive jusque
sous mes fenêtres ». On a visité sa maison et
approché ainsi l’intimité de son imaginaire.
Voilà notre cargo. À l’aller, il était italien,
10
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
LE VÉLO DU CHE
Che Guevara est né à Rosario, en Argentine. Enfant, il était
de santé fragile, et, sur les conseils des médecins, la
famille Guevara partit s’installer à la montagne à Alta
Gracia, province de Cordoba. Sa maison d’enfance est
devenue un musée. On peut y voir le vélo motorisé avec
lequel il fit ses premiers voyages à la rencontre des peuples
d’Amérique du Sud ainsi que la moto légendaire qu’il utilisa
par la suite J. M. PATOIS
celui-ci est allemand. Il a une semaine
d’avance et, heureusement, nous avons été
prévenus suffisamment tôt, bien que nous
ayons dû renoncer à un parcours qui passait plus au nord, par le désert d’Atacama.
Le navire va mettre trois semaines
pour rallier Rotterdam avec seulement
deux escales, l’une à l’entrée et l’autre à la
Les voyages
forment la jeunesse,
« même pour les vieux »
a ajouté la Madeleine Proust,
notre humoriste locale.
sortie du canal de Panama. Les trois écluses de Miraflores vont permettre à notre
porte-conteneurs de 275 m de s’élever de
67 m pour pouvoir par la suite atteindre
le lac Gatun. Pour cela, trente employés
du canal sont montés à bord et le bateau a
passé les écluses en étant tracté par les
mulas, des véhicules sur crémaillère. Trois
autres écluses vont encore être franchies
de la même façon avant d’entrer dans
l’Atlantique. Ensuite, on a gagné la
Hollande en dix jours de mer.
À Rotterdam, Lucie, notre fille, et
Michel, un ami, nous attendent. Ils vont
nous accompagner dans la quatrième partie
du voyage. Comme prévu, nous suivons le
Rhin (Bonn, Cologne, Coblence, Bingen,
la Lorelei) et le canal du Rhône-au-Rhin
avant de rentrer à la maison, dans le Jura.
Au total, nous avons parcouru
3 400 km à vélo : 2 300 de Buenos Aires à
Valparaiso et 1 100 km de Rotterdam à
notre domicile. Les voyages forment la jeunesse, « même pour les vieux » a ajouté la
Madeleine Proust, notre humoriste locale.
En moyenne, nous avons parcouru 80 km
par jour, soit cinq à six heures de pédalage
effectif. Ce n’est pas un exploit. En roulant,
tous les sens restent disponibles : la vue,
l’ouïe, l’odorat… et cela, parce qu’on est
lent et silencieux.
Jean Marie PATOIS
[email protected]
http://tandemandin.blogspot.com
La Toscane en famille
Cette année, au mois d’août, nous partons avec nos deux plus jeunes enfants, Titouan,
14 ans et demi, et Jaouen, 11 ans.
Nous avons choisi l’Italie et plus particulièrement la Toscane,
histoire d’avoir quand même des côtes à nous mettre sous le mollet
et du soleil pour assurer question bronzage !
A
rrivés en Italie, pas moyen
de laisser notre voiture
dans le camping à Lucca,
trop de responsabilité pour
le patron. Nous essayons le
poste de police, l’office de
tourisme, un garage et
même, au culot, une entreprise d’horticulture proche du camping. Finalement, nous
laissons la voiture en gardiennage payant
dans un camping et nous démarrons notre
périple à Montecatini.
Les côtes, on en a tout de suite et surtout en fin de journée, comme les six kilomètres de montée pour arriver au camping,
au nord d’Empoli. Heureusement, une
bonne douche et une bonne polenta plus
tard, tout va mieux ! Mais c’est la pluie qui
va nous surprendre le lendemain. Dans une
super descente bien longue, elle nous
refroidit complètement et nous laisse trempés jusqu’aux os. L’eau de pluie se mélange
aux larmes de Jaouen, le moral dans les
chaussettes ! On pique-nique à l’entrée de
…à l’auberge de jeunesse
de Florence, où le camping
est attenant, on retrouve
par hasard des amis
perdus de vue depuis dix ans !
Florence, un peu à l’abri sous un toit de
magasin, en mettant une polaire sous le
coupe-vent. Il est où le soleil d’Italie ?
Les Italiens sont complaisants et serviables : un renseignement par-ci, un bout de
jambon donné par-là, une tranche de
gâteau offerte… Ils sont très gentils avec
nous et en plus, ils parlent une langue facilement compréhensible grâce à l’espagnol
pour moi et au latin pour Titouan.
Florence regorge de monde…
On dit qu’on trouve de tout à l’auberge
espagnole, nous c’est à l’Auberge de jeunesse de Florence, où le camping est attenant, qu’on retrouve par hasard des amis
perdus de vue depuis dix ans !
Nous laissons nos vélos au camping et
achetons une carte de bus magnétique
pour visiter Florence… sous la pluie. Le
centre ville regorge de monde et nous faisons les touristes typiques en visitant le
Palazzo Pitti et le Palazzo di Vecchio, ainsi
que le campanile de la cathédrale, dont l’ascension par quatre cent soixante marches
11
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Jaouen, notre benjamin, garde le rythme,
bien qu’il trouve qu’il y a trop de montées.
© Photo : Florence et Pierre BOISSEAU
en colimaçon nous offre un superbe
panorama sur toute la cité florentine. (…)
Nous admirons la cathédrale Santa Mariadel Fiore dont les murs blancs sont rehaussés par de délicates couleurs de rose et de
vert. Elle est magnifique !
Nous quittons nos amis et reprenons
nos vélos pour continuer notre route, désormais sous la chaleur. Nous abordons un
coin superbe, tout en collines dont les
flancs sont couverts de champs d’oliviers et
de vignes sur lesquels veillent des villages
endormis par la chaleur estivale. Le paysage
reste vert, la rosée du matin sur les tentes
prouve que la terre boit suffisamment.
Malgré le dénivelé, les pentes sont régulières et relativement douces. Les ombrages
fréquents nous permettent de faire des haltes bienfaisantes et de boire. Je suis frappée
par l’abondance d’ombre partout. Dans les
villes, les rues étroites, bordées par des maisons hautes aux volets peints, apportent
une fraîcheur bien agréable. Par contre,
pour les photos c’est moins cool car les
visages sont souvent à l’ombre.
Pour les arrêts pique-nique, on trouve
toujours des robinets d’eau pour remplir nos
gourdes, c’est vraiment gentil aux Italiens
d’avoir prévu ça pour les cyclos ! Dans chaque village, on sait que l’on va trouver de
l’eau fraîche… et des poubelles ! (…) Par
contre, dans la campagne, le système d’ordures ménagères n’est pas au point. (…)
Nous arrivons sur la place principale de
Greve in Chianti en plein cagnard, à
l’heure où les Italiens font encore la sieste,
puisque c’est bien connu, les cyclo-campeurs roulent toujours aux heures les plus
chaudes. (…) La vie s’anime à partir de
12
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
15-16 h, heure à laquelle ouvrent les supermarchés (…) Il n’est pas évident de faire du
camping sauvage, car il faut remplir trois
critères : être à l’abri des regards, avoir suffisamment de place pour planter deux tentes et s’installer sur un terrain plat. Pierre
installe la “douche sauvage” à l’aide de la
grande poche à eau de 10 l qu’il fixe sur
une branche d’acacia. (…) Pour les cyclos
qui connaissent la Toscane, nous continuons à alterner montées et descentes, en
Un jardin public
à l’entrée d’un village
nous tend son banc,
son robinet d’eau et l’ombre
bienfaitrice de ses arbres…
passant par Castillano in Chianti. Jaouen
et Titouan gardent le rythme, malgré quelques grognements de notre benjamin qui
trouve qu’il y a trop de montées. (…)
Sienne et la fête du Palio
La piscine du camping de Sienne attire
immédiatement Jaouen. Cette ville nous
plaît beaucoup. Atypique par la disposition
des rues étroites qui entourent l’immense
place principale, elle est remplie de ruelles
pittoresques où la lumière pénètre peu, et de
passages qui poussent à la photo. Les maisons de couleur… sienne – comme partout
en Toscane – et aux fenêtres renaissance
invitent à lever le nez pour les admirer.
On arrive le lendemain de la fête Il palio
qui attire deux fois par an une foule
d’Italiens et d’étrangers. Toute la place
principale vibre le temps d’une course de
Jaouen, met le turbo.
Direction Sienne.
© Photo : Florence et Pierre BOISSEAU
chevaux, que montent des cavaliers représentant divers quartiers de la ville. Cette
fois, le quartier de la Tortue, aux couleurs
jaune et bleu, a gagné et les fanions de la
confrérie gagnante flottent fièrement aux
croisées des rues. On assiste par hasard à un
défilé de joueurs de tambour, tandis que
d’autres brandissent leurs grands drapeaux,
tous défilent habillés aux couleurs jaune et
bleu. Au détour d’une ruelle, des partisans
sont en train de festoyer en plein air avec
d’appétissantes victuailles. (…)
La pente est régulière et la route ondule
en traversant des villages endormis. Nous
transpirons à grosses gouttes. À l’entrée d’un
village, un jardin public nous tend son banc,
son robinet d’eau et l’ombre bienfaitrice de
ses arbres : c’est une halte rêvée pour casser
la croûte et s’étendre un peu. Puis le relief
laisse la place à une plaine, ce qui réjouit les
jambes de Jaouen. Malheureusement, la circulation est dense et nous sommes constamment doublés par des véhicules qui roulent
à vive allure. D’ailleurs, sur toutes les routes
empruntées, le flot des voitures et des
camions est infernal. De petites camionnettes à trois roues qui font « teuf teuf » se
mêlent à ce trafic intense. (…)
Passée la ville Colle di Val d’Elsa, les
montées et les descentes reprennent. Il y a
encore trop de kilomètres pour arriver ce
soir à San Gimignano et, de nouveau, nous
décidons de faire du camping sauvage.
À force d’avancer et de chercher un endroit
adéquat, on a accumulé 62 km dans nos
pattes quand nous montons les tentes. (…)
Quel réconfort lorsqu’on savoure
notre glace dans la citée fortifiée de
San Gimignano ! Les bourgades touristiques
de Toscane sont toujours haut perchées,
exprès pour en faire baver aux cyclos.
Heureusement, la visite à pied dans le
dédale des rues fraîches nous requinque
(surtout la glace) !
Les campings sont assez chers et peu
nombreux, mais toujours propres. Dans la
piscine du camping de San Gimignano, le
bonnet de bain à 3,50 euros est obligatoire !
La route qui part de San Gimignano, en
direction de Volterra, est dangereuse à
cause des voitures, mais cette descente est
un pur bonheur pour nous.
Puis le paysage change, il est plus agricole que viticole : plus de vignes ni d’oliviers, mais des champs de céréales et des
parois montagneuses. La vieille ville de
Volterra est perchée sur un piton, comme
toujours. (…)
La Méditerranée
Ça y est, nous abordons une longue descente qui nous emmène au niveau 0, en
bord de mer. On s’arrête à l’embouchure de
la Cecina pour pique-niquer au bord d’un
bras de mer. Une quantité de petits bateaux
sont amarrés le long du quai. Ce soir, ce
n’est pas dans une piscine que nous faisons
trempette, mais dans la Méditerranée. (…)
La route longe maintenant la corniche,
la mer brille en contrebas. C’est très agréable à regarder, mais les voitures vrombissent
à côté de nous et nous assourdissent. Quel
dommage ! Nous arrivons dans la ville de
Livorno et visitons à vélo la partie pittoresque appelée la « petite Venise ». (…) Rouler
dans les docks de cette ville portuaire est la
chose la plus désagréable que puisse faire un
cycliste. (…)
La tour de Pise.
© Photo : Florence et Pierre BOISSEAU
© Photo : Florence et Pierre BOISSEAU
Nous atteignons Pise en milieu de
matinée. La tour penchée est magnifique
dans sa blancheur retrouvée, grâce à de
longs travaux de rénovation qui se termineront cette année. Sur les cent quatre-vingt
colonnes qui structurent l’édifice, seules
subsistent trente trois colonnes d’origine.
Nous pénétrons dans la majestueuse cathédrale située à côté de la tour. À l’époque de
sa construction, elle fut la plus grande de ce
style dans toute l’Europe. On admire les
une halte pour goûter, Pierre s’allonge sur
un banc. Il n’est pas en forme et il y a encore
trop de kilomètres pour revenir aujourd’hui
à notre point de départ. Nous devons nous
arrêter pour installer notre campement et
nous préparer pour cette nuit. Nous poursuivons notre route en recherchant un
endroit où bivouaquer, mais c’est difficile
d’en trouver un et le moral baisse de kilomètre en kilomètre. Nous décidons de quitter
la route principale et de bifurquer vers un
village. Je demande à une dame, qui sort de
chez elle, s’il y a possibilité de camper. Elle
nous invite tout de suite à utiliser le champ
qu’un voisin n’a pas défriché. Nous nous y
installons, bien que nous déchantions rapidement après l’exaltation des premières
minutes car le coin est infesté de moustiques, c’est franchement horrible ! Nous
avons fait 60 km aujourd’hui. (…)
Le lendemain, inutile de préciser que le
départ ne traîne pas. Jaouen met tout son
coeur à pédaler et nous arrivons vite au village de Montecatini. Pierre trouve le moyen
de crever par chance à vingt mètres d’un
garage ! (…) Nous prenons la direction du
camping Belsito où nous avons laissé notre
voiture. Évidemment, les derniers kilomètres ne cessent de monter, mais le paysage
est superbe. Chaque épingle à cheveux nous
rapproche un peu plus de notre véhicule
que nous retrouvons finalement sous les
ombrages. Notre voyage est terminé et nous
totalisons à peu près 500 km à vélo pour
quinze jours effectifs de “roulage”. (…)
Nous regagnerons la France après une
troisième nuit en camping sauvage.
…nous déchantons rapidement
après l’exaltation
des premières minutes car
le coin est infesté de moustiques,
c’est franchement horrible !
colonnes en marbre de Carare, les beaux
sols, les plafonds décorés de style florentin
et on marche à côté des reliques de Ranieri,
le patron de Pise. En sortant, les yeux clignotent, éblouis par la blancheur des dalles
du parvis.
Nous nous éloignons de la masse des
touristes qui affluent pour nous réfugier
dans les ruelles ombragées. Visiter la ville à
vélo est très agréable. Comme partout en
Toscane, les volets peints des maisons colorées sont fermés pour lutter contre la chaleur et le soleil.
Dernière étape
Il est temps de partir de Pise. Nous sommes maintenant sur le chemin du retour et
Jaouen met le turbo, impatient de regagner
Montecatini où nous avons commencé
notre périple. Dans le village où nous faisons
Florence et Pierre BOISSEAU
[email protected]
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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Sur la route
Tour du monde
À la recherche d’aventure et par
désir de mieux voir le monde, j’ai
commencé le 22 août 1960 un tour du
monde en partant de ma ville natale
Hovelhof (près de Paderborn, dans
l’ouest de l’Allemagne). J’avais 20 ans.
Plus tard, après 17 000 km et 20 pays
traversés, j’étais de retour à la maison,
mais pas pour longtemps. Depuis
novembre 1962 jusqu’à nos jours, je n’ai
cessé de rouler à vélo et de voyager.
Heinz Stücke en compagnie
de Daisuke Nakanishi qui a
voyagé 11 ans à vélo avant de
rentré au Japon en 2009.
Parfois les gens me demandent :
“Pourquoi ne montez-vous pas un
petit moteur sur votre vélo ?”
Ce serait en effet plus facile, mais je ne
peux leur répondre que par une question : “Un alpiniste grimpe-t-il une montagne avec un hélicoptère ?”
Extraits de sa brochure Tour du Monde
Heinz Stücke à Paris.
© Photo : Claude MARTHALER
Heinz Stücke
l’inclassable
Claude Marthaler dresse un portrait approfondi et personnel
de son ami qui voyage à vélo depuis près de cinquante ans.
H
einz Stücke jette un coup
d’oeil furtif dans le rétroviseur de sa vie : un fil
d’Ariane de 592 000 kilomètres pédalés sur la terre.
En 2012, après un demi-siècle de vagabondage vélocipédique, il prendra sa retraite, entend-il, en
me recevant chaleureusement dans la cuisine de son pied-à-terre à Paris mis à disposition par l’un des ses amis. Plus fort
qu’une bicyclette, increvable ?
À 70 ans, ce stakhanoviste du pédalier,
ni visionnaire ni rebelle, devenu collectionneur de pays puis d’îles, s’est taillé une
légende par son exil perpétuel et le téléphone arabe. Athlète hors norme ? Bikefreak ? Recordman ? Sportif ? Vélosophe ?
Poète ? Aventurier ? Loup des steppes ? Que
14
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
nenni. Cet inclassable self-made man, que
l’on s’imaginerait volontiers comme un
vieux sage détaché des contingences, reste
paradoxalement terre à terre.
Heinz Stücke
est de la vieille école,
plus familier du macadam
que du cyberspace.
Dans le Guinness Book
En se penchant sur la planisphère de sa
brochure Tour du monde à vélo, on prend
le vertige devant ses lignes d’erre, une couleur par décennie, qui la griffonnent. « Le
vélo ouvre des portes. Il est un véritable pas-
seport ». Transformable pour l’occasion en
stand, son antique destrier « devient luimême un sujet de conversation ». Mais
nulle trace d’un livre : il n’en a tout simplement jamais écrit. Sa méthode artisanale
éprouvée (80 000 brochures auto-éditées
vendues dans les rues du monde entier
depuis 1964) ne l’encourage guère à changer de cap, bien au contraire. Heinz Stücke
est de la vieille école, plus familier du
macadam que du cyberspace. Comme en
60, ce témoin oculaire d’une époque révolue (l’accession des pays africains à l’indépendance par exemple), abrasée par l’irréversible modernité, souhaiterait se procurer
une obsolète table lumineuse pour trier ses
quelques 100 000 diapositives (il peine à
articuler un chiffre) qui recèlent certainement des trésors.
© Photo : Daisuke NAKANISHI
De 1978 à1998, il a financé ses voyages
en déposant ses images à l’agence de photo
FSP à Londres, mais lutta avec acharnement pour être payé à temps. Dépourvu de
véritable site-web, de blog, de boîte e-mail
ou de téléphone portable, son portrait s’affiche pourtant chez Wikipédia et il s’attira
la mention « the most travelled man in history » dans le Guinness Book des records
entre 1995 et 1999. Un internaute indélicat lui a même emprunté son nom sur
Facebook. Stücke est un homme de tradition orale qui lit peu, dévore avec passion
les cartes géographiques et, comme les
Africains, ne se départit que rarement de
son poste de radio portatif.
En 2010, il n’a toujours pas d’assurances, ni de revenus ou de logement officiel,
pas plus qu’il n’en aura en 2011. Foin des
convenances et des concessions, c’est un
homme entier, un vrai, un jusqu’au-boutiste du voyage qui est entré en cyclisme,
d’abord « parce qu’à vingt ans, ce n’est pas
cher ». Deux ans auparavant, au terme d’un
terne apprentissage d’outilleur-ajusteur, il
réalise sa première échappée belle, un tour
de la Méditerranée, bientôt suivie d’une
autre boucle de 17 000 km. La fibre voyageuse inoculée, il sais désormais que la vraie
vie est ailleurs et entame sans le savoir un
cycle géant qui lui dévore 48 ans de sa vie, à
la manière des premiers “forçats de la route”
du Tour de France, tous comme lui, issus
du prolétariat.
« Après vingt ans de consommation, de
gratification personnelle, après avoir
essayer durant tout ce temps tout ce dont on
se sent capable, où chaque route fut la
bonne, on peut soit revenir à une vie normale, soit la regarder sous un autre angle.
J’ai décidé alors de continuer. Le seul truc
capital étant devenu maintenant de ramener la bonne photo ».
Foin des convenances
et des concessions,
c’est un homme entier,
un vrai, un jusqu’au-boutiste
du voyage…
chasse. Comme chacun le sait, rien et surtout pas le bon sens ni le vent ne poussent
un homme à enfourcher une bicyclette et à
prendre la route. Sa devise ? « Soit prudent
– Soit fou – Soit un peu mauvais. C’est
l’inconnu au virage qui fait tourner mes
roues ».
« Je dois pédaler 12 000 kilomètres par
an » me lance-t-il d’entrée. Pour garder la
forme ? Respecter un contrat de sponsoring ? Un défi ? Une injonction divine ?
Non, par pure décision personnelle :
« Mon vélo est mon âne et je suis mon
voyage ». Oscillant dangereusement
Dès 2004, il inaugure un nouvelle formule sans souci alors de “bilan carbone” :
l’achat d’un billet d’avion tour du monde
qui lui permet pendant un an de s’arrêter
plus d’une fois sur plusieurs continents et
de compléter ainsi son exhaustif tableau de
© Photo : Daisuke NAKANISHI
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Sur la route
Amérique du Sud
À la découverte de
l’île de Chiloé
La brochure d’Heinz Stücke Tour du Monde –
22 pages – photos couleurs – Copyright Heinz Stücke – 5 €
(également disponible en anglais, en allemand ou en espagnol) –
Visible sur : http://www.bikechina.com/heinzstucke1z.html
Depuis Puerto Varas, Christine et moi avons repris nos petites habitudes,
nos cinq amis étant partis de leur côté visiter le parc Pumalin…
Ambiance patagone !
Bivouac sur la grande
muraille de Chine – 1989
© Photo : Heinz STÜCKE
En remontant le cours de sa vie
comme un saumon…
En remontant le cours de sa vie comme
un saumon (1), il fait preuve d’une honnêteté déconcertante privée de toute envolée
lyrique. Lui manque-t-il la confrontation à
l’autre ou l’érudition pour colorer ses paroles ? Pragmatique, Heinz : « Je regrette de
ne pas avoir appris de langues ou la photo
à l’école, tout ce qui aurait pu m’être utile
(1) Celle d’avant son demi-million de km à la force de ses
jarrets. Non sans rappeler le Dr Ruffier, né en 1875 et qui,
à 80 ans, aurait pédalé pas moins de 900 000 km sur sa
« ferraillante machine ».
16
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
durant mon voyage ». Ses deux sœurs, plus
âgées, le voient comme un frère « toujours
en vacances ». En 1966 sa mère meurt ;
« Une mère est une mère » résume-t-il,
laconique. Puis en 1989, il perd son père,
décrit par un seul adjectif : « autoritaire ».
Tout de go, il m’avoue son plus grand travers : « Je ne peux pas me défaire de mes
colères, même conscient que cela pose plus
de problèmes que cela n’amène de solutions.
Gamin, à l’école, on me surnommait déjà
Finit-on toujours
par tourner en rond,
même à bicyclette,
dans un Samsara cyclistenciel ?
le “Giftzwerk”, le “nain poisonneux” »
dit-il en triturant une petite tortue en plastique ramassée sur une route de Barhein.
Un caricaturiste anglais l’a croqué en
train de coucher avec sa bicyclette sous
une couette, posant la question essentielle : et l’amour ? In fine, entre distance
et élévation, à quoi se mesure la vie d’un
homme ? Les sages orientaux, aux antipodes de son mouvement perpétuel, répondent par l’abstinence et l’immobilité.
Heinz Stücke, lui, me relate une édile de
huit ans, jusqu’en 2001, avec une Russe de
Minsk qui voulait le marier. Une cyclonaute suisse l’ayant bien connu en voyage,
me rappelle son parler cru et corrosif à ce
propos et une incartade. Ce qui lui man-
que le plus en voyage ? « Le sexe, quand je
veux, quand j’en ai besoin, une bière
quand il fait chaud, de l’argent, de la
nourriture, une pièce de rechange qui fait
défaut… ».
Rouler est affaire de destination, partir
de destinée. Finit-on toujours par tourner
en rond, même à bicyclette, dans un
Samsara cyclistenciel ? D’ici et de nulle
part, Heinz Stücke choisit ses mots en
m’avouant sans gêne être la victime de « son
esclavage auto-imposé qui vaut mieux que
l’esclavage industriel de la société ». Un jour
pourtant, il lui faudra définitivement descendre de son vélo sans perdre les pédales.
Se recycler. Il le sait mieux que quiconque :
liberté et sécurité sont antinomiques mais
tributaires de l’inexorable santé. Le vélhomme qui me surplombe de vingt ans,
vieillit-il comme du bon vin ?
« Physiquement, chaque départ m’épuise.
J’aime bien revenir dans mon “petit bunker” (appartement) pour deux semaines. »
Naviguant en eaux troubles, il rebondit par
des pirouettes : « …Mais je dois me mettre
à l’idée de rester immobile, comme tout le
monde au cimetière. Comme ils sont tous
pleins, je dois continuer ! ».
Contrairement à une bicyclette,
« L’homme veut laisser une trace : aller au
paradis, donner naissance à un enfant,
moi j’aimerais laisser un livre original. »
Traduction littérale, voir littéraire : de
l’univers de la selle à l’universel.
alcahue (mardi 17 novembre)–
Première rencontre avec le
Pacifique à Puerto Montt, où
nous avons pris un bus (encore
une galère pour embarquer
vélos et sacoches) pour gagner
Ancud, au nord de l’île de Chiloé. Il nous
fallait traverser et visiter l’île de Chiloé,
pour être à temps à Quellon, au sud de l’île,
et prendre vendredi le bateau pour Chaiten
où nous devions retrouver les copains, si
tout va bien. Un seul bateau par semaine.
Dimanche nous sommes allées à Punihuil,
au nord-ouest de l’île, pour dire bonjour
aux pingouins (ceux de Magellan et ceux
de Humboldt… connaissez-vous la différence ?), à des tas d’oiseaux étranges, à des
© Photo : Florence STEFANI
entre conteur et compteur, le grand
pédaleur devant l’éternel ne parle pourtant
pas aux bicyclettes et, contrairement à la
tradition cycliste, n’a <jamais donné de surnom à son biclou. Heinz Stücke préfère
l’intimité d’un tête-à-tête et ne tient pour
rien au monde à se muer en conférencier. Il
a pourtant le verbe fluide comme une fontaine à parole, un trait de caractère des solitaires et des passionnés. Timide ? « Non »
rétorque-t-il simplement. Juste lui-même :
le regard papillonnant, un large visage rond
et animé jaillissant d’un corps de petite
taille, paraissant plus jeune qu’il ne l’est. Si
parmi les cyclonautes, il jouit certes d’estime ou d’admiration, aucun d’entre eux,
réellement, n’envie son destin. Je le sens à la
fois proche et éloigné de lui-même comme
des autres, en résonance à la phrase de Paul
Valéry : « Un homme seul est en mauvaise
compagnie ».
Chaiten
© Photo : Florence STEFANI
lions de mer. Ambiance patagone, avec
vent, pluie, ciel noir… Nous avons eu la
chance, en arrivant in extremis sur cette
grande plage battue par le vent et la pluie,
de pouvoir grimper dans la dernière barcasse qui partait pour l’île des pingouins.
Drôles de petites bêtes, mais que nous ne
voyons que de loin en raison d’une mer très
agitée. Nous avions été bien retardées par
un problème mécanique, les fixations d’un
porte-bagage avant de Christine ayant
rendu l’âme, et notre réparation de fortune
n’ayant pas tenu le coup. Il est vrai que sur
ces pistes caillouteuses, sous une pluie quasi
ininterrompue, nos vélos souffrent.
Heureusement les marins de la pinguineria
ont trouvé les vis nécessaires. Le soir nous
avons pu nous mettre au sec sur place, dans
une « habitacion » louée par la seule famille
qui habite ce lieu désolé, face à l’océan.
Spectacle sublime, surtout quand on est
bien au sec…
Lundi, sous la pluie toujours, nous
sommes revenues sur Ancud. Encore
Florence et Christine
partent sur l’île de Chiloé
pendant que les autres
vont visiter le parc Pumalin.
Claude MARTHALER
[email protected]
17
© Carte : Gilles BARON
© Photo : Florence STEFANI
L’île de Chiloé (Isla de Chiloé
en espagnol) est une île côtière
du Chili, aussi connue sous le nom
de Grande Chiloé (Isla Grande
de Chiloé). Elle est située
dans le sud du Chili,
dans la Región de los Lagos,
au large de Puerto Montt,
la capitale de cette région.
des ennuis mécaniques : blocage intem- À leur demande, nous leur avons appris à
pestif de chaîne pour le vélo de Christine, dire « bonjour, au revoir » en français. Ils
bruits inquiétants côté pédalier pour nous ont offert à chacune un très beau
Cyclamen (le mien). Nous avons offert à cadeau : une jolie main découpée dans du
nos montures un nettoyage-graissage de papier et peinte, sur laquelle est écrit : « La
chaînes. Pendant l’opération, le vélociste paz comienza con una sonrisa. » C’est tellenous a invitées à nous poser dans l’arrière- ment vrai, et tellement simple…
L’office du tourisme est fermé. Nous
boutique pour casser la croûte (dehors tousommes allées frapper à la mairie. Le maire
jours le déluge) et nous a offert le café.
Avons pris la direction du sud, par la nous a emmenées dans une maison jaune
route principale, n’ayant pas le temps de où une certaine Gloria devait nous renseimusarder sur les pistes en terre, boue, cail- gner sur les possibilités d’hébergement.
Gloria n’était pas là, mais un
loux… Mais les bas-côtés
señor nous a invitées à plansont asphaltés et nous perJe ne parviens pas
ter la tente dans son jardin à
mettent de rouler en toute
à identifier l’origine
trois kilomètres d’ici.
décontraction. Le vélo de
du “crouic crouic”
Christine semble guéri,
Q u e l l o n ( ve n d re d i
mais le mal du mien s’agabominable côté
grave. Suis plutôt inquiète,
chaîne ou pédalier… 20 novembre) – Après une
nuit passée à glisser sous ma
espère atteindre Quellon et
tente dans le pré très en pente
trouver un vélologue compétent à Chaiten. Avons planté les tentes mis à notre disposition par un Brésilien de
hier soir aux abords d’une « hospedaje », au Dalcahue, nous avons gagné Castro, la
milieu des chardons et des bouses de vache. “capitale” de l’île. Sous la pluie toujours.
Pour compléter notre dîner, nous avons Ayant identifié un gros bobo de mon vélo
commandé une « sopa » ; on nous a bien (une vis du dérailleur complètement tordue,
apporté une soupe, mais avec un énorme probablement lors du transport en bus) j’ai
plat de riz et un gros morceau de dinde. pu faire réparer (vive Shimano et son caracNous avons encore des progrès à faire en tère international). Malheureusement cette
espagnol… Aujourd’hui nous faisons halte réparation n’a pas fait disparaître les symptôà Dalcahue, charmant port sur la côte mes inquiétants déjà décrits et je ne parviens
ouest, avec de jolies petites maisons couver- pas à identifier l’origine du “crouic crouic”
tes d’écailles de bois multicolores, et une abominable côté chaîne ou pédalier, impresbelle vieille église en bois. Depuis quelques sion de pédaler “carré”, signes aggravés lorsheures la pluie s’est arrêtée. Dans la rue, que je pédale sous la pluie et dans la boue,
des petits écoliers accompagnés de leurs ce qui est presque toujours le cas depuis
maîtresses se sont arrêtés pour nous saluer. que nous sommes sur cette île.
L’île est connue pour
ses maisons multicolores
(souvent sur pilotis, les palafitos),
mais surtout pour ses nombreuses
et caractéristiques églises en bois,
dont seize d’entre elles
sont classées par l’UNESCO
au patrimoine de l’Humanité.
Dalcahue.
Chez Juan Carlos.
Chonchi, une jolie bourgade.
© Photo : Florence STEFANI
Mercredi, nous avons fait une bonne
rencontre, celle d’un jeune Brésilien de
Santa Catarina parti à vélo pour un an sur
les routes d’Amérique du sud. Il a mis deux
mois pour venir d’Ushuaia à Chiloé, avec
constamment le vent de face.
Chonchi, jolie bourgade très en
pente, en bord de mer, petit port de
pêche, maisons en bois colorées qui mettent un peu de gaité au milieu de la pluie
et de la noirceur ambiantes. Après avoir
cherché en vain le camping Los
Manzanos indiqué par le Routard, nous
avons planté nos tentes, moyennant quelques pesos, dans le pré de Juan Carlos.
Aux petits soins pour nous, il a installé
une rallonge électrique pour nous éclairer, un fil et des pinces à linge pour faire
sécher nos affaires trempées (oui oui nous
avons vu le soleil pendant deux heures, et
nous avons même failli avoir chaud).
Nous avons passé une soirée extraordinaire avec lui, autour du fourneau, dans
une ambiance irréelle. Juan Carlos vit
avec son « abuela » et s’occupe d’elle
24 heures sur 24. Elle a 101 ans, est totalement aveugle, sourde et impotente. Il la
fait manger, la soulève pour la transporter
de son lit aux toilettes, ou auprès du fourneau. La pauvre vieille n’arrête pas de
gémir, ou de cogner contre la cloison
quand elle est dans son lit pour l’appeler.
Pas une minute de répit. Et lui ne perd
rien de sa bonne humeur et continue à
être aux petits soins pour elle.
Plions la tente sous le déluge, roulons
sous le déluge, et trouvons refuge le soir au
bord du lac Natri, dans la maison d’un ami
de Juan Carlos. Pas le courage de planter
…d’après un jeune Français,
envoyé ici pour deux ans
en coopération, il paraît que,
même pour Chiloé,
c’est tout à fait inhabituel
pour la saison.
nos tentes dégoulinantes sous le ciel dégoulinant. La maîtresse des lieux est difficilement compréhensible, mais libère une
chambre pour nous, bourre le poêle, et
nous fournit des empanadas délicieuses.
Fermons discrètement la porte de notre
chambre pour cacher le spectacle d’un horrible étendage.
Ce matin avons avalé les quelques cinquante kilomètres restants pour atteindre
Quellon, où nous devions embarquer ce
Un horrible étendage.
© Photo : Florence STEFANI
soir à minuit. Mais le bateau est retardé par
le mauvais temps d’au moins deux heures.
Devons retourner aux nouvelles.
Ici, ambiance de bout du monde.
Terminus de la Panaméricaine. À part ce
temps de chien (d’après un jeune Français,
envoyé ici pour deux ans en coopération
par le Conseil général du Finistère, il paraît
que, même pour Chiloé, c’est tout à fait
inhabituel pour la saison), et mes ennuis
mécaniques, tout va bien. Mes pépins de
santé se sont dilués dans l’eau et le froid, et
je sens la forme revenir. Demain ou aprèsdemain nous devrions retrouver nos cinq
amis qui ont traversé le parc Pumalin, ainsi
que Corinne et Philippe, déjà vus à Buenos
Aires, qui font un tour du monde en tandem. Un rassemblement CCI en quelque
sorte. Nous commencerons alors ensemble
la descente de la Carretera Australe…
La Junta (lundi 23 novembre) –
Samedi matin, bonne surprise au sortir du
bateau qui nous ramène de Chiloé à
Chaiten, sur le continent : les copains nous
attendent (héroïques, à sept heures du
matin). Enchantés de leur visite du Parc
Pumalin, mais aussi rincés que nous…
Florence STEFANI
[email protected]
© Photo : Florence STEFANI
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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
19
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Nos ancêtres les Cyclopathes
Les découvertes de Philippe Orgebin
« L’auberge de la Fourche
où nous nous arrêtons est loin
de ressembler à l’hôtel que nous
avons quitté cet après-midi ! »
Une excursion en 1892
de Paris à Dreux
Cinquième et dernier épisode des aventures de Paul Petit et Jean Cabrisy
qui ont entrepris, il y a 118 ans, une randonnée de quatre jours à vélocipède.
Dans le numéro précédent, ils visitaient Dreux
en compagnie de leur ami le lieutenant Varnier…
epuis les hauteurs du parc que
nous traversons, nous avons
une vue superbe sur Dreux.
Nous continuons notre promenade à travers la ville
jusqu’au café des Platanes où
nous prenons un rafraîchissement. Après
quoi, nous revenons à l’hôtel de France
pour déjeuner.
Le maître d’hôtel nous a préparé un
repas soigné. Nous commençons d’abord
par déguster un réconfortant champagne
avant de nous régaler de soles normandes
savamment apprêtées ainsi que d’un dodu
et grassouillet perdreau sans oublier une
exquise macédoine.
D
20
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Après ce déjeuner, où l’abondance des
mets n’a en rien exclu leur délicatesse, le
patron de l’hôtel vient à nous en portant un
registre. « C’est mon livre d’or, dit-il.
Excellent accueil,
bon gîte, bon repas
et figures aimables,
voilà ce que nous avons
trouvé ici.
Voulez-vous y mettre vos impressions ? »
Nous prenons le livre en question et y inscrivons ce qui suit : « Excellent accueil, bon
gîte, bon repas et figures aimables, voilà ce
que nous avons trouvé ici. » Le patron
paraît fort content de nos appréciations.
Mais l’heure du départ a sonné. Nous
quittons la table pour retrouver nos machines sur le guidon desquelles nous amarrons
nos paquetages. Nous faisons nos adieux au
patron de l’hôtel de France et Varnier nous
conduit jusqu’au bout de la ville où nous
lui serrons une dernière fois la main. Nous
sautons en selle et nous nous éloignons à
vive allure.
Des routes chaotiques
Il fait très chaud, la route, bien que fort
bonne, monte un peu. Nous passons à
Goussainville et arrivons à Houdan où,
tout en roulant, nous apercevons quelques
spécimens des fameuses “poules de
Houdan” aux pattes velues. À partir de ce
canton, la route devient détestable. Nous
en faisons la remarque à un cantonnier.
– Y a pas d’extra, répond l’homme.
– Est-ce que ça continue longtemps
comme ça ? interroge Cabrisy.
– Ah, je crois bien. Jusqu’à Paris !
Cela nous console tout de suite.
Nous arrivons péniblement à la Queueles-Yvelines. En quittant le village, non loin
de l’embranchement qui conduit à
Montfort-l’Amaury, nous nous consultons :
irons-nous coucher à Neauphle-le-château,
dont nous ne sommes éloignés que d’une
dizaine de kilomètres, ou bien essaieronsnous d’aller jusqu’à Versailles ? Ma foi, cela
dépendra de la route. Nous reprenons
notre course.
Surpris par la nuit
Pendant les premiers kilomètres, ça ne
va pas trop mal, mais ensuite la route redevient mauvaise. Il n’est que cinq heures et
demie quand nous passons au Pontel, à
deux pas de Neauphle. Un panneau indiquant Trappes à 10 km, nous décidons
d’aller y coucher.
Le jour commence malheureusement à
baisser et nous n’avons pas de lanterne, ni
l’un ni l’autre. Nous roulons sur les bascôtés de la route qui sont aussi détestables
que la chaussée mal pavée et passons dans
de profondes ornières qui manquent à
tout instant de nous faire verser ! La nuit
arrive à grands pas, une nuit noire sans
étoile et sans lune. On n’avance plus
qu’avec d’infinies précautions et finalement, pour éviter de chuter, on met pied-àterre. D’immenses meules de paille, que
Nous ne tardons point
à reconnaître
les feux de la tour Eiffel
qui rayonnent jusque-là.
nous distinguons à peine, forment de larges
tâches noires derrière les arbres qui bordent
la route. Autour de nous, le silence règne
seulement troublé par les sonnettes de
nos vélos dont le son argentin égaie cette
marche nocturne.
Sur notre gauche, dans le lointain, notre
attention est attirée par une lumière qui
change par instants. Nous ne tardons point
à reconnaître les feux de la tour Eiffel qui
rayonnent jusque-là.
Enfin, après une assez longue marche,
nous parvenons à Trappes où nous espérons
passer une nuit confortable qui effacera la
fatigue de cette étape éprouvante.
La vie aventureuse du vélocipédiste
Hélas, l’auberge de la Fourche où nous
nous arrêtons est loin de ressembler à l’hôtel que nous avons quitté cet après-midi !
Quel changement ! Une soupe aigre, un
mauvais ragoût, quelques rognons sautés et
un peu de fromage viennent remplacer les
mets fins et bien servis de l’hôtel de France !
Au lieu du champagne, on nous sert un
très mauvais vin dont le goût, même en
l’additionnant d’eau, est infect, à
empoisonner le purin ! « J’en buvons
ben, et j’en mourons point ! » nous
répond la servante à qui nous exprimons des récriminations.
Cet exécrable repas fini, nous
montons nous coucher. Est-il besoin
de dire que les chambres sont à l’avenant du dîner ? Ici, le balayage semble inconnu ; du reste, il y aurait trop à
faire ! Mais tout cela ne nuit en rien à
notre belle humeur et c’est en plaisantant
sur la vie aventureuse du vélocipédiste
21
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Biblio-cycle
par Philippe Orgebin
« Nous atteignons la Porte
Maillot après avoir traversé le
bois de Boulogne.»
que nous nous couchons. Hier, bonne
chère et bon gîte ; aujourd’hui, mauvais
dîner et couche dure. Basta, cela ne nous
empêchera point de dormir !
À six heures, nous sommes levés et
nous nous habillons. Nous voulons nous
débarbouiller avec l’eau contenue dans les
pots ébréchés qui ornent la table de toilette
bancale de notre réduit, mais elle sent tellement mauvais que nous en abandonnons
l’idée. Nous nous contentons de nous
savonner les mains. La veille, nous avions
naïvement mis à la porte nos chaussures
afin qu’on les nettoie, mais elles y séjournent encore ! Nous sommes donc forcés de
mettre nos souliers de rechange. Enfin,
Petite halte
dans un café.
22
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
nous descendons avec nos bagages et allons
vers nos machines. Je redresse mon guidon
qui a un peu tourné pendant la marche
d’hier, puis nous nous faisons servir deux
Hier,
bonne chère et bon gîte ;
aujourd’hui,
mauvais dîner et couche dure.
tasses de café au lait. Pendant que nous
déjeunons, la servante nous apporte nos
chaussures enfin cirées ! Nous les plaçons
dans le coffre de la bicyclette ainsi que
différents objets. On solde la note qui, il
faut l’avouer, n’est pas bien élevée, et quittons l’auberge de la Fourche.
Sur le blog : http://biblio-cyclesdephilippeorgebin.hautetfort.com/
vous trouverez une sélection de 300 titres sur le thème du voyage à vélo.
L’Asie en vélo couché
Détours du monde
Du Haut-Doubs à Téhéran
Nathalie Courtet
Souvenirs de cinq années à vélo (67 000 km)
Sylvie Massart et Florence Archimbaud
Un rêve de gosse : prendre le Transsibérien de Vladivostok à Moscou.
Une volonté : rejoindre Vladivostok
par nos propres moyens.
Un projet : traverser l’Europe et l’Asie
à vélo.
Des choix : celui de visiter les pays sur
notre route et de ne pas seulement
tirer un trait entre deux lieux, celui de
découper le trajet en trois ou quatre
étapes de sept, huit ou douze mois
chacune, le choix de ne pas se faire
sponsoriser et d’assumer notre mode
de vie, celui aussi du vélo couché
pour le confort et le contact avec la population.
Ce livre raconte la première partie, du Haut-Doubs à Téhéran,
d’avril à novembre 2008. 12 913 km, 8 pays. Ce récit est une
façon de prolonger le voyage, de faire partager sept mois de
nomadisme et d’errance vers l’Orient, d’apporter un regard sur
des pays et des populations mal connues.
Nathalie Courtet est guide-accompagnatrice en moyenne montagne. Michel Courtet est menuisier ébéniste.
P. O.
« Un rêve longtemps porté va se
terminer, ainsi que se dissiper
toute l’énergie pour le réaliser. Je
voudrais être sûre que notre circumduction ne sera pas qu’un
parenthèse vite refermée à l’arrivée. Le plus sûr, suis-je tenté de
me dire, serait de ne pas arriver,
de se couper plus profondément
encore des nécessités de la vie
occidentale et de s’isoler davantage dans le cocon protecteur du
voyage. (...) Comment préserver
cette sensation privilégiée d’extrême disponibilité ? Cette sensation de vivre au réel à l’ère
du tout virtuel ?... »
En mars 2000, Sylvie Massart et Florence Archimbaud
décident de fêter le nouveau millénaire par un tour du
monde à vélo, pour aller au bout de leur rêve, sans sponsors, sans moyens logistiques hors du commun, sans
expérience des voyages, ni du vélo. Détours du monde
vous fera vivre à travers leurs souvenirs ces années de
nomadisme, au-delà des anecdotes, comme une plongée
au cœur de leur ressenti et des incessantes adaptations
exigées par le voyage
P. O.
Retour par la voie triomphale
La route est meilleure qu’hier. Nous
passons à Saint-Cyr et atteignons Versailles.
On longe le château, laissant à droite la
vaste pièce d’eau des Suisses et à gauche
l’escalier monumental qui mène à
l’Orangerie. Nous tournons ensuite dans la
rue qui aboutit à la place d’Armes, devant
le château.
Nous nous éloignons de Versailles par
la côte de Picardie où nous croisons des
cavaliers dont les chevaux se cabrent en
nous voyant, ce qui nous force à mettre
pied à terre. Au sommet, nous remontons
sur nos machines.
Une descente rapide nous fait gagner
Ville-d’Avray. De là, nous rejoignons le
pont de Suresnes où nous faisons une
petite halte dans un café. Comme le jour
du départ, nous passons par le boulevard
de la Seine, l’avenue Richard Wallace et
atteignons la Porte Maillot après avoir
traversé le bois de Boulogne. On
remonte ensuite l’avenue de la Grande
Armée, descendons l’avenue des ChampsÉlysées et suivons les quais de la rive gauche pour enfin arriver rue de Poissy à dix
heures et demie.
Là, Cabrisy et moi, après avoir porté un
toast au Vélo-Routier-Parisien, nous nous
quittons enchantés, l’un et l’autre, par cette
délicieuse excursion d’environ 300 km qui
nous a permis de connaître un coin de plus
de notre cher pays.
« C’était la première fois que je partais aussi loin, la première fois, aussi,
que je partais en plein hiver. En me
dirigeant vers le guichet, je regardais
mes sacoches qui suivaient en
bagages à main et je pensais au vélo
en pièces détachées que j’allais
récupérer à mon arrivée, à la lente
séance de reconstruction qui m’attendait devant l’aérogare. Je ne
connaissais personne au Japon. Je
n’avais même pas un nom, une
adresse, un numéro de téléphone.
(…) Pourtant, au moment de l’embarquement, en me laissant porter par le flot paisible des passagers qui ne faisaient pas attention à moi, je compris que j’étais un
voyageur comme un autre. Le Japon, l’hiver, le vélo, tout allait
bien, pensai-je, il ne me restait plus qu’à me perdre. »
En février 2007, Antoine Piazza s’embarque pour le Japon ou,
plus précisément, pour l’île de Shikoku, la plus petite des grandes îles de l’archipel et la plus sauvage. Bien plus qu’un récit de
voyage, ce Voyage au Japon est d’abord une aventure intérieure
et littéraire, par l’ampleur toute classique de son style.
Né en 1957, Antoine Piazza vit à Sète. Ses romans sont publiés
dans la collection La brune : Roman fleuve (1999), Mougaburu
(2001), Les Ronces (2006), La Route de Tassiga (2008).
P. O.
Récit de Paul PETIT
publié en 1892 dans Le Vélo-Routier-Parisien
2010 – 155 pages – Prix : 15,50
Éditions du Rouergue – Collection La brune (www.lerouerge.com)
2010 – 284 pages
Éditions : Presses du Belvédère – www.pressesdubelvedere.com
Prix : 24 €
2010 – 278 pages
Autoédité : www.detoursdumonde.sitew.com
Prix : 18 €
Un voyage au Japon
Antoine Piazza
Asie centrale Terre d’aventures
Lilian Vezin - Lucylle Mucy
Lilian et Lucylle nous emmènent à
travers les steppes et les montagnes d’Asie centrale. Ils ont parcouru à vélo près de 5000 km, soit
un périple qui les a menés de
l’Ouzbékistan aux vertes vallées
des Tian-Shan chinois, en traversant le Pamir tadjik et le Kirghizstan.
Ils ont passé des dizaines de cols
enneigés, affronté le froid ou les
vents brûlants du désert du
Taklamakan, passé entre les mailles d’émeutes opposant le gouvernement de Pékin et les Ouighours
musulmans. La police chinoise
mettra un terme à leur aventure
alors que la région du Xinjiang est en pleine ébullition.
Les deux jeunes gens parviennent à communiquer chaleureusement leur passion pour cette région du monde faite de longs
déserts, de remparts rocheux et de montagnes indomptables.
Asie centrale Terre d’aventures n’est en rien l’évocation d’un
exploit, simplement le récit émerveillé de voyageurs qui vont de
rencontre en rencontre, avec la naïveté de ceux qui ne savent ce
qu’ils cherchent.
P. O.
2010 – 210 pages – Distribution : www.librairie.ventdularge.fr
Prix : 18,90 €
23
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
Programme
du 26e festival
du voyage à vélo
Bourse du travail de Saint-Denis
11, rue Génin – 93200 Saint-Denis
métro : Saint-Denis-Porte de Paris – ligne 13
Tour de la Baltique… au fil des jours ! – Robert BARTHE – 35 mn
De Colmar aux Pamirs – Jean-Pierre JACQUIN et Betty FLECK – 55 mn
Où est-ce ? – Bernard COLSON – 5 mn
13h 45
16h 00
un atelier (la réalisation d’un diaporama),
C’est aussi :
Des débats
coordonnés par Sylvie DARGNIES et Serge FICHANT.
Horaires et thèmes proposés sous réserve de modifications :
samedi – 12h45 :
Train, bus, bateau, avion… Comment choisir, comment s’organiser ?
samedi – 15h30 :
Le voyage à vélo suscite t-il de véritables rencontres ?
2e MODULE
Si on jouait – Gaël JEANNET et Yves DUPARFAIT – Amérique latine – 45 mn
De la cité des 4000 aux galets de Dieppe – Lionel BRUN et 16 jeunes du
collège Jean VILAR de la Courneuve – 30 mn
3e MODULE
Pomme qui roule aux antipodes – Alain et Annie CHARRIÈRE – 30 mn
Roues libres – Florence ARCHIMBAUD & Sylvie MASSART –
5 ans autour du monde – 47 mn
Un atelier photo
dimanche de 10H30 à 12h00 :
Aspects techniques du diaporama animé par François COPONET
Une pièce de théâtre
dimanche à 14H30 :
L’itinérance de Maud par Béatrice MAINE (places limitées)
5 points-rencontres continents
coordonnés par Christine COLIN, Sylvie DARGNIES et Serge FICHANT.
18 h15
4e MODULE
Globecyclette – Béatrice MAINE – 3 ans seule autour du monde (Inde, Asie,
Canada) – 75 mn
20h 45
5e
MODULE
Deux plus deux (remorques)
Les Vélos parisiens
Rohloff (moyeux)
Aevon (remorques mono-roue)
2 roues et plus (vélos, tricycles couchés, vélos pour enfant, etc.)
Vélofasto (vélos couchés et autres
cycles spéciaux)
Bicloune (Vélos neufs, pièces
détachées et accessoires toutes époques)
Roulcouché (vélos)
Cycles Pierre Perrin (vélos sur mesure)
Beecyclo (remorques)
Rando-boutique (matériel, équipement pour le vélo)
Rando-cycle (vélo sur mesure)
Selle Proust
Atelier Vagabonde Cycles Patrice
Drouin (vélo sur mesure)
des débats axés sur deux constantes
importantes des voyages à vélo (l’utilisation
des autres moyens de transports et les rencontres ).
Samedi 15 janvier 2011
1er MODULE
Le matériel vélo sera présent
comme l’année dernière à l’intérieur
et à l’extérieur, sur le parvis. Seront
présents :
Pour ce 26e festival, nous proposons :
Renseignements au 06 81 07 93 15
et sur le site de CCI : www.cci.asso.fr
[email protected]
10h 30
Le festival accueille de nombreux stands, de quoi passer un bon
moment.
Le festival du voyage à vélo est avant tout
un moment de présentation d’expériences
par l’audiovisuel. Les stands ont toujours
accompagné les projections. Et depuis
quelques années nous multiplions les lieux
de rencontres. Chacun peut y prendre des
idées pour ses prochaines vacances ou son
prochain voyage.
Programme sous réserve de modifications
10 h 00 Ouverture des stands, de la billetterie et du
bar buffet
Les stands
De nouveaux
lieux de rencontres
Des moments d’échanges d’informations autour d’un continent
(ou d’une partie de continent), cartes à l’appui, entre voyageurs en partance
et voyageurs au retour.
Les 5 points-rencontres :
1-Chine, Inde & Asie du sud-est 2-Turquie & Asie Centrale
3-Afrique
4-Amérique du Sud 5-Europe.
une rencontre entre utilisateurs de Voyage
Forum,
5 Points Rencontres Continents à des
heures précises. Autogérés, ils réuniront ceux
qui cherchent des infos et ceux qui veulent
partager ce qu’ils savent et l’expliquer avec
une carte. La durée de ces points rencontres
pourra s’échelonner entre 1h et 1h30 selon la
multiplicité des intervenants et des échanges.
À ce sujet, n’oubliez pas de venir avec votre
carte, et ne comptez pas sur les autres pour
donner des infos !
Points-rencontres du samedi :
14h : Turquie-Asie centrale
16h : Chine - Inde -Asie du sud-est
18h : Amérique du sud
Points-rencontres du dimanche :
11h : Afrique
14h : Europe
Quelques libraires
et éditeurs :
Aux collections du sport (libraire)
Artisans-voyageurs éditions
Cyclos-randonnée (site de vente
créé par un passionné de voyage à vélo)
Carnets d’aventures (Revue
trimestrielle)
Des voyageurs à vélo qui
présentent ouvrages, DVD, etc.
Les projectionnistes seront aussi
présents.
Claude Marthaler
Raphaël Krafft
Yves Duparfait - Gaël Jeannet
Chantal et Marc Moreau
Pierre Thiesset
Annie et Alain Charrière
Florence Archimbaud - Sylvie
Massart
Plusieurs associations seront
présentes :
Robert Barthe
AF3V - Véloroutes et voies vertes
Amicale cyclo tandémiste
L’association VPH (véhicules à
propulsion humaine)
Associazione italiana il cicloviaggiatore (l’équivalent de CCI en Italie)
La confrérie des randonneurs
sans frontières
FFCT (Fédération Française de
Cyclotourisme)
Confrérie des 650 (rassemble
ceux qui roulent avec des vélos équipés
de roues de 650)
Sophie de Courtivron
Sophie et Delphine Étienne
Lionel Brun avec 16 jeunes du
collège Jean Vilar de La Courneuve
Béatrice Maine
Cédric Magnin
Elie Truc-Vallet
Michel et Michelle Gruand
Rosélène Pierrefixe – Nicolas
Pigaux
Marie-France Coudurier (Pédaler
pour un sourire)
3 ans en Afrique et en Asie – Claude MARTHALER – 2x45 mn
De nombreux exposants
Dimanche 16 janvier 2011
10 h 00 Ouverture des stands, de la billetterie et du
bar buffet
10h 30
e
2 MODULE
Papichel et Mamichelle visitent l’Afrique à vélo – Michel et Michelle
GRUAND – 45 mn
Sudamerica en tandem – Eneko ETXEBARRIETA & Mijuki OKABE – 40 mn
15 h 45
Des associations et des éditeurs s’adressant expressément
aux voyageurs à vélo.
3e MODULE
Manuel du voyage à vélo
15€
l’exemplaire,
port compris
Bon de commande à découper ou à photocopier et à renvoyer à Cyclo-Camping International - 25, rue Ramus - 75020 Paris,
accompagné d’un chèque à l’ordre de Cyclo-Camping International.
Nombre d’exemplaire(s) commandé(s) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
De nombreux cyclo-voyageurs prêts à faire partager leurs expériences.
1er MODULE
Pédalées printanières – Bernard COLSON – 5 mn
De Nevers à Pékin, via l’Australie – Marc & Chantal MOREAU – 43 mn
Où est-ce ? – Bernard COLSON – 5 mn
13 h 15
Des vélocistes et équipementiers spécialisés dans le vélo de voyage
et le matériel de cyclo-camping.
Chéque ci-joint, soit un réglement de : ...........................
PRIX D’ENTRÉE DES PROJECTIONS
1 module : 5,50 € – Tarif réduit : 4,50 €
Forfait pour la journée de samedi : 20 € – Tarif réduit : 16 €
Forfait pour la journée de dimanche : 12 € – Tarif réduit : 10 €
Forfait pour les 2 jours : 30 € – Tarif réduit : 25 €
TARIF RÉDUIT : adhérents CCI et adhérents FFCT à jour de leur cotisation 2011 –
10-15 ans – Chômeurs et étudiants. GRATUITÉ : pour les moins de 10 ans.
RÉSERVATION : exclusivement pour les forfaits (samedi, dimanche ou week-end). Chèque à
l’ordre de CCI à envoyer avant le 5 janvier 2011 à : Mireille ORIA – 52 bis Bd Richard
Lenoir – 75011 PARIS. Joignez votre adresse électronique et/ou votre numéro de téléphone pour pouvoir vous confirmer la réception du chèque.
NOM :
Date
...............................................................................................................................................................................
Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Code postal :
Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pas de chèque étranger en euros, paiement étranger uniquement par versement sur le compte postal :
IBAN : FR 63 2004 1000 0107 6535 2K02 011 --- BIC : PSSTFRPPPAR
Develotour Asia – H. BONNAVEIRA & G. ROMAWICZ – 60 mn
24
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010
25
CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – AUTOMNE 2010
Vie de l’association
Cyclo-Camping International
Association fondée en 1982, regroupe et informe
ceux qui voyagent à vélo sans aide motorisée.
25, rue Ramus - 75020 Paris Tél. : 01 47 97 62 18
Site : www.cci.asso.fr
Courriel : [email protected]
Photo de couverture : Bruno Saulet
« Cap Nord – Norvège 2006»
Directeur de la publication :
Joseph Jaunereau
Rédaction :
SECRÉTAIRE de RÉDACTION
Sylvie Dargnies
([email protected])
Chaque voyageur est à un moment ou un autre en recherche de contacts et d’échanges
avant de partir. L’idée première de CCI (Cyclo-Camping International) est de favoriser la mise
en relation des adhérents futurs voyageurs avec d’autres adhérents ayant récemment parcouru les mêmes régions ou pays. CCI est un lieu de rencontre et d’échange des expériences de chacune et de chacun, où ceux qui rêvent de voyages et d’aventures, petites ou grandes, peuvent trouver informations et conseils, pour se préparer à partir à vélo.
L’association est entièrement animée par des bénévoles et chaque adhérent est invité à
la faire vivre.
CONCEPTION GRAPHIQUE
et MISE EN PAGE : Gilles Baron
Ont participé à cette revue :
Isabelle et Bruno Frébourg,
Jean Marie Patois,
Florence et Pierre Boisseau,
Claude Marthaler, Florence Stefani,
Philippe Orgebin, Christine Colin
Dépôt légal :
Janvier 2011
Numéro ISSN :
0755-0219.
Commission paritaire :
0910G87166
CCI PROPOSE À SES ADHÉRENTS
Pour s’informer sur le voyage à vélo
Pour rencontrer les cyclo-voyageurs
Une revue trimestrielle (celle que vous avez entre les mains).
Un manuel du voyage à vélo (le MVV ).
Une lettre d’information trimestrielle.
Un site Internet riche d’informations et de conseils.
Une messagerie pour communiquer : www.postex.fr.
Des possibilités de contacts avec des voyageurs ayant parcouru tel ou tel pays ou continent
Un festival du voyage à vélo chaque année à Paris.
Des rencontres et voyages à vélo de 2 jours à 2 semaines
(week-ends et « quinzaines »).
Un réseau d’échanges et un mode d’hébergement solidaire
Cyclo Accueil Cyclo, (le CAC)
Un point de rencontre à Paris les 2e et 4e mardis du mois de
19h30 à 20h30, 25 rue Ramus - 75020 Paris (métro Gambetta).
CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION
Président : Joseph JAUNEREAU – Présidente adjointe : Sylvie DARGNIES – Secrétaire : Jean LE LAN – Secrétaire adjoint : Serge FICHANT
Trésorier : Benoît MICHEL – Trésorier adjoint : Philippe ORGEBIN – Autres membres : Augustin FERNANDEZ, Sophie GÉLINOTTE, Pierre ONASCH,
Anick POTIER, Philippe ROCHE (Président d’honneur, co-fondateur de CCI).
Tirage :
800 exemplaires
Impression :
Parenthèses
76, av. du Bout-des-Landes
44300 Nantes
Lors de votre adhésion ou ré-adhésion, nous vous demandons de bien vouloir préciser :
d’une part, votre souhait éventuel de faire partie du réseau CAC et si oui, les renseignements pour cela.
d’autre part, les régions ou pays que vous avez éventuellement parcourus à vélo au cours des dernières années, et votre accord
pour nous permettre de communiquer vos coordonnées à d’autres membres de CCI, exclusivement, bien sûr, dans le cadre de l’association et de son réseau d’échanges entre voyageurs.
Prochaine parution :
N° 118 : mi-avril 2011
FESTIVAL CCI À NANTES
Plus qu’une réussite !
Le 20 novembre 2010 s’est tenu au centre socio-culturel du Soleil Levant à
Saint-Herblain, en périphérie de Nantes, le festival CCI Voyager à Vélo.
D
À la veille du festival, nous ne savions
e 14h30 à 20h trois séances de projection étaient au programme : deux pas trop ce qu’il allait se passer, et
diaporamas sur le voyage en famille même si les retours, les réactions, les
l’un sur des week-ends, l’autre sur un échos faisaient penser à certains d’entre
voyage en Europe et en Turquie ; une nous que nous allions faire le plein, nous
autre projection sur six mois en tandem à avons été étonnés par cette affluence : la
travers l’Amérique du sud ; et une troi- totalité des chaises du centre a été
sième retraçant un périple de trente deux réquisitionnée pour accueillir tous les
mois à travers l’Afrique. Chaque séance spectateurs !
Maintenant que l’heure est au bilan,
débutait avec un diaporama court, rythmé
nous pouvons dire que, au-delà du quantisur les week-ends et les quinzaines CCI.
Tous ces montages étaient proposés tatif, nous avons eu la grande satisfaction
par des cyclo-voyageurs, membres de CCI de ressentir le plaisir du public, grâce à la
qualité des diaporamas,
et habitant la région ouest.
des commentaires des
Six stands du secteur
Plus de 240 personnes voyageurs, pour certains
associatif accueillaient le
sont passées dans
réalisés en famille et en
public entre les projections : CCI, Aventuriers du
l’après-midi et chacune direct, grâce aux stands
qui favorisaient échanges,
bout du monde (ABM),
des trois projections a
contacts, découvertes et
AF3V, Place au vélo (assofait salle comble…
retrouvailles, convivialité.
ciation des cyclistes
Nous ? Une quinzaine
urbains nantais), FFCT
avec l’Union sportive de Saint-Herblain, de personnes qui pratiquons, aimons et
Club tandémiste. Différents types de vélos partageons le plaisir du voyage à vélo. Si
chargés étaient exposés. Boissons et ce festival était au départ l’idée de deux ou
pâtisseries étaient proposées à la vente trois, elle a vite été relayée par un groupe
entre les projections. Faute de place et par qui s’est réuni une fois par mois de juin à
choix de l’équipe, il n’y avait pas de stand novembre et qui ne pense pas s’arrêter là.
Nous imaginons plusieurs pistes pour la
de vente de matériel ou de vélos.
Plus de 240 personnes sont passées suite : un autre festival dans un ou deux
dans l’après-midi et chacune des trois ans de forme encore indéterminée, un ateprojections a fait salle comble avec envi- lier « transformer son vélo en vélo de
ron 150 spectateurs. Après un rangement voyage » au printemps, et bien évidemcollectif rapide et efficace, en fin d’après- ment continuer à favoriser les propositions
midi, la journée s’est conclue par un repas de week-end.
partagé par une soixantaine de convives
Pour nous contacter :
[email protected]
venus avec victuailles et boissons.
BULLETIN ADHÉSION – ABONNEMENT 2011
à découper ou à photocopier
ADHÉSION SEULE valable pour l’année civile (à partir de
septembre, elle compte également pour l’année suivante)
individuelle 1 an . . . . . 12 €
couple 1 an . . . . . . . . . . . . . 18 €
individuelle 2 ans . . 23 €
couple 2 ans . . . . . . . . . . . 35 €
Merci de renvoyer ce bulletin à
Cyclo-Camping International – 25 rue Ramus, 75020 Paris
chèque à l’ordre de « Cyclo-Camping International »
RÉSEAU CYCLO ACCUEIL CYCLO (le CAC)
Je souhaite faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo (CAC) sous
réserve des précisions suivantes :
Localisation (ex. : 10 km sud Rennes) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Combien de cyclistes acceptez-vous accueillir au maximum ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Date de naissance :
Pour combien de nuits maximum ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Est-il possible de camper ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ABONNEMENT SEUL (pour les 4 numéros annuels de
la revue)
France 1 an . . . . . . . . . . . . . .17 €
étranger 1 an . . . . . . . . . . .19 €
France 2 ans . . . . . . . . . . 32 €
étranger 2 ans . . . . . . . . 36 €
Langues parlées : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Code postal :
Autres info. :
ADHÉSION ET ABONNEMENT SIMULTANÉMENT
individuels 1 an . . . . . . .25 €
couple 1 an . . . . . . . . . . . . . . 31 €
individuels 2 ans . . . . 47 €
couple 2 ans . . . . . . . . . . . 59 €
étranger 1 an . . . . . . . . . . 28 €
étranger 2 ans . . . . . . . . 54 €
.........................................................................................................
Je ne souhaite plus faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo
Tél. fix :
RÉSEAU D’ÉCHANGES ENTRE VOYAGEURS SUR LES PAYS
Tél. port. :
J’accepte que mes coordonnées soient diffusées à d’autres adh.
Courriel :
MANUEL DU VOYAGE À VÉLO : 15 €
(port compris pour les adhérents)
.....................................................................................
Ci-joint mon règlement soit un total de :
.................................
Mode de règlement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . date :
ANCIENS N° DE LA REVUE : 1 €
indiquez lesquels :.........................................................................................................
......................................................................................
Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
€
.........................
Pas de chèque étranger en euros, paiement uniquement par versement CCP
IBAN : FR 63 2004 1000 0107 6535 2K02 011 - BIC : PSSTFRPPPAR
Pays, ou continents que vous avez parcourus à vélo ces dernières années :
2007
.................................................................................................
2008
.................................................................................................
2009
.................................................................................................
2010
.................................................................................................
Photo : Charles ESMENJAUD
Les sept magnifiques
© Photo : Serge FICHANT
© Photo : Serge FICHANT
Christine COLIN
[email protected]
© Photo : Serge FICHANT
es sept magnifiques”, c’est ainsi
que nous ont surnommés Peter et
Judy, cyclo-voyageurs australiens,
rencontrés régulièrement tout au long de
notre périple.
À l’initiative de Serge Fichant, le
voyage a duré deux mois pour Mathilde,
Augustin Fernandez, Francis et Serge
(novembre et décembre 2009), et quatre
pour Florence Stefani et moi-même
(jusqu’au 28 février 2010). Quant à Alain
Grillet, il s’est envolé pour une escapade
de huit mois, poursuivant vers le Pérou, la
Bolivie, et le Canada.
Après avoir emprunté le très confortable bus de nuit de Buenos Aires à
Neuquèn, nous avons pédalé, Florence et
moi, vers San Martin de Los Andes, la
route des sept lacs, et San Carlos de
Bariloche, où nous retrouvâmes la belle
équipe. Nos routes se sont séparées à
Puerto Varas ; nous sommes parties pour
découvrir l’île de Chiloé, tandis qu’ils
allaient visiter le parc Pumalin.
Retrouvailles à Chaiten, « pedalata »
vers le sud, sur la Carretera Australe,
jusqu’à Villa O’Higgins, puis vers El
Chalten (et le Fitz Roy), El Calafate (et le
glacier Perito Moreno)… Ce qui nous obligea à traverser plusieurs fois la frontière.
Notre dernière étape commune fut la
découverte du parc Torres del Paine.
Les au revoir faits, Florence, Alain et moi,
nous avons pédalé jusqu’à Ushuaia.
“L
© Photo : Serge FICHANT
Sept CCIstes se sont regroupés
sous la houlette de Serge Fichant
pour une virée au Chili
et en Argentine.