RevueCCI n117 1 - Cyclo
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RevueCCI n117 1 - Cyclo
w w w. c c i . a s s o . f r Photo : Bruno SAULET N°117 – HIVER 2010 Informations complémentaires sur le festival p. 25 RÉCITS DE VOYAGE p. 4 à 19 Corée du Sud, Argentine, Chili, Italie LES CYCLOPATHES p. 20 Une excursion en 1892 de Paris à Dreux. Dernière partie. FESTIVAL p. 24 et 25 Informations et programme du festival du voyage à vélo 4 LA TOSCANE Florence et Pierre p. 11 BOISSEAU p. 17 LE CHILI 8 11 14 17 Sommaire Florence STEFANI LA CORÉE DU SUD Isabelle et Bruno p. 4 FRÉBOURG L’ARGENTINE p. 8 Jean Marie PATOIS n°117 – HIVER 2010 Édito n°117 - Hiver 2010 Sur la route 4 La Corée du Sud Il se passe toujours quelque chose… à CCI ! Isabelle et Bruno Frébourg 8 Éloge de la lenteur L’Amérique du Sud en cargo et à vélo L’assemblée générale de CCI e Le 26 festival du voyage à vélo le samedi 12 mars 2011 à Beaugency samedi 15 et dimanche 16 janvier 2011 P Florence et Pierre Boisseau 14 Heinz Stück l’inclassable 17 À la découverte de l’île de Chiloé Florence Stefani Info, biblio, conseils… 20 Nos ancêtres les Cyclopathes : « Une excursion en 1892 de Paris à Dreux » 5e partie 23 Bibliocycle Philippe Orgebin E La prochaine assemblée générale aura lieu samedi 12 mars à partir de 14H30 à l’auberge de à la bourse du travail de Saint-Denis Jeunesse de Beaugency, 152 rue de Chateaudun, 45190 - Beaugency. Beaugency se situe à mi-chemin 11, rue Génin – 93200 Saint-Denis entre Orléans et Blois. L’après-midi du samedi sera métro : Saint-Denis porte de Paris – ligne 13 consacré à l’AG. Le dîner – offert par CCI – sera l’occasion de prolonger les débats et de mieux connaître les CCIstes des différentes régions. Le festival est la plus importante manifestation OGR AM M Dimanche, ceux qui auront apporté leur vélo R du organisée chaque année par CCI. Sa vocation est (l’auberge est aussi connue pour sa location de de faire connaître notre conception du voyage festival vélo…) pourront faire un tour sur les bords de Loire en empruntant la piste cyclable, ou vers le – le voyage à vélo – mais aussi de donner l’occapage 24 château de Chambord… mais la ville de sion de se rencontrer à tout ceux qui sont passionnés Beaugency vaut aussi le détour, surtout la basilique. ou simplement intéressés par cette activité et cette façon Bref, c’est aussi l’occasion de passer un week-end de se déplacer. ensemble. La convocation à l’AG donnera tous les renseignements pratiques. Comme l’association, le festival est entièrement animé par des bénévoles. 11 La Toscane en famille Claude Marthaler se tiendra aura lieu Jean Marie Patois Vous pouvez aussi joindre Sylvie Dargnies – [email protected] 06 70 30 35 59 24 Programme du 26e festival du voyage à vélo et informations complémentaires Vie de l’association 27 Le festival de Nantes : plus qu’une réussite ! 28 Les sept magnifiques Christine Colin Si vous êtes disposé à donner “un coup de main” le jour du festival, contactez Augustin FERNANDEZ au 02 35 45 13 85 Courriel : [email protected] C ette revue d’hiver paraît au moment du festival du voyage à vélo, « la » manifestation de CCI, on pourrait presque dire son activité principale. L’hiver, à CCI, est donc synonyme de lectures sur les voyages et aussi de grande activité, tant ce festival mobilise d’énergie. C’est plusieurs dizaines de personnes qui se préparent et qui seront là pour que l’accueil du public, des projectionnistes, de ceux qui tiennent des stands soit aussi parfait que possible. Plus de 1 500 personnes se rendent à cette manifestation. Ce public de cyclos, de voyageurs ou de curieux a toujours montré sa bonne humeur, son attitude relax , sa compréhension parfois… ce qui nous a incité à continuer. Espérons que vous goûterez ce cru du 26e festival auquel nous avons apporté quelques nouveautés, histoire de briser la routine. Cette année, les points-rencontres font leur apparition pour permettre les échanges directs entre voyageurs expérimentés et candidats au voyage (itinéraires et autres aspects pratiques). L’activité hivernale de CCI ne s’arrête pas là, nous préparons l’assemblée générale qui a choisi cette année la région Centre, à Beaugency, au bord de la Loire. À peine, donc, le temps de se caler dans un fauteuil pour lire cette revue qui braque le projecteur sur l’Amérique du sud, la Corée, l’Europe. Elle revient sur une révolution tranquille qui prend racine à Nantes, où les CCIstes locaux ont organisé un premier festival aussi réussi que prometteur. Il se passe toujours quelque chose… à CCI ! Non ce n’est pas de la publicité. POUR LES PROCHAINES REVUES, les textes (5 à 9 000 caractères) et les photos destinés aux prochains numéros doivent parvenir à : Sylvie Dargnies – [email protected]. L’AG de 2008. Dates de parution de la revue : mi-janvier, mi-avril, mi-juin, mi-octobre. Sylvie Dargnies – Joseph JAUNEREAU (Président de CCI) Sur la route Corée du Sud Ils sont sur la route depuis plusieurs années déjà… Isabelle et Bruno Frébourg ont quitté la Chine et sont allés flâner en Corée du Sud l’été dernier. Après avoir pris leur temps à Séoul, ils ont approché la frontière avec la Corée du nord, longé la mer du Japon et entrevu les montagnes… Bruno et Isabelle Frébourg Séoul. © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG La Corée du Sud près avoir traversé la mer superbe métro climatisé avec de très nomJaune, le bateau en prove- breuses lignes, où l’on voyage le plus souvent nance de Qingdao en assis, même entre 17 et 18 h ! Les heures de Chine nous dépose au port pointes se situent plutôt le matin entre 6 et d’Inchéon. Nous sommes 7 h, et le soir entre 20 et 21 h. En effet, les dans la grande banlieue de Coréens commencent tôt leur journée de Séoul, à environ cinquante travail et la finissent tard. La Corée serait kilomètres du centre ville. (…) l’un des pays où l’on travaille le plus : 49 h Réelles difficultés pour en moyenne par semaine et arriver à Séoul car la ville, souvent bien plus ! Quand il …les messages immense, est cernée d’autoy a des vacances, elles excèdent publicitaires routes interdites aux bicyrarement la semaine. (…) semblent clettes. La solution consiste Comme toutes les granà rejoindre la rivière des villes asiatiques, Séoul se superposer Hanggang puis à rouler sur s’étend autant à la verticale les uns aux autres. une magnifique piste cyclaqu’à l’horizontale. Toujours ble pendant près de 40 km. plus haut ! La plus haute Tout du long : stands de location de bicy- tour de Séoul aligne soixante-trois étages et clettes, stands de réparation, coins repas, une autre, encore plus haute, est en coins WC, boutiques, espaces gym, pisci- construction. Malgré tout, quelques vieilles nes… et pêcheurs. C’est également sur une maisons fort bien restaurées, aux toits si piste cyclable, le long d’une autre rivière, caractéristiques, ont réussi à braver la que nous ressortirons de Séoul vers le Nord. course aux buildings. Dans les rues commerçantes, les messages publicitaires semSéoul, une ville verticale blent se superposer les uns aux autres. La Pour nous rendre dans les différents nuit, c’est une féerie de néons clignotants. Ici, la vie est agréable, on prend le coins touristiques de la capitale, nous empruntons le métro tous les jours. Un temps de flâner. Le dimanche est prétexte, © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG © Illustration : Gilles BARON A 4 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG un peu partout dans la ville, à de nom- à Dongducheon, d’où nous sommes parbreuses représentations théâtrales, festivals tis ce matin. Après un moment d’hésitade rues, spectacles musicaux… Pas de tion, on accepte. Décidément, on a bien soucis administratifs, on est autorisé à res- du mal à quitter la banlieue de Séoul ! ter trois mois en Corée du Sud sans visa. Nos nuits sont douces et reposantes, on La frontière avec la Corée du Nord peut rêver sans s’inquiéter de faire prolonDepuis que nous sommes arrivés en ger des autorisations de séjour. Corée du Sud, nous recevons de nombreux Jeudi 16 août, on quitte la banlieue courriels nous conseillant de ne pas approsud de Séoul pour Yang-Lu, en banlieue cher la zone frontière avec la Corée du nord, à environ 25 km du Nord. En effet, les relations centre ville. On est attendu entre les deux pays sont Y aller ou pas ? chez A Hyun, la fille de extrêmement tendues en ce Telle est la question. Suho qui nous a hébergés moment. Y aller ou pas ? en Chine. Petite étape Telle est la question. Dangereux, disent d’environ 45 km, en Dangereux, disent les uns, les uns, intéressant, grande partie sur une piste intéressant, disent les autres. disent les autres. cyclable. On retourne en Pour notre part, nous penmétro à Séoul pour visiter sons que, si vraiment il y le palais Gyeongbokgung. Le palais du avait du danger à approcher cette frontière, “bonheur radieux” fut construit par le roi les militaires ne nous laisseraient pas passer. Taejo en 1394, lorsqu’il installa sa capiTout au nord de la Corée du Sud, il y a tale à Séoul. “l’Observatoire de l’unification” Lundi 30 août, le soleil est qui permet d’apercevoir la de retour, il est temps de reprenCorée du Nord à défaut de dre la route. (…) Sung Young, qui pouvoir y entrer. On décide d’y aller nous a reçu à l’église, nous rattrape. Il malgré tout, et on remet à plus tard adore les voyages, rêve d’un tour les balades dans les monts Seorak. du monde et souhaite avoir On se dirige donc vers la fronnotre site, ainsi que notre tière. Plus on s’en approche et adresse e-mail. Nous pourplus les murs de défense sont suivons ensuite notre cherapprochés les uns des autres. min mais, alors que nous Ils sont conçus pour s’écrousortons enfin de la ville, il ler sur la route de manière à nous rejoint à nouveau. Il stopper l’avancée des chars veut absolument nous invinord-coréens en cas d’attaque. ter chez lui, dans sa famille, À 6 km de l’Observatoire, © Carte : Gilles BARON Intitulé officiel du pays : République de Corée du Sud Superficie : 99 484 km2, soit 2 fois la Suisse. Population : plus de 49 millions d’habitants. Capitale : Séoul (agglomération de 24 millions d’habitants). Monnaie : le won (KRW) 100 wons = 0,07 euro LA GUERRE DE CORÉE Colonie japonaise à partir de 1910, la Corée a été libérée conjointement par les Soviétiques et les Américains en 1945. La conférence de Yalta partage le pays en deux zones d’occupation avec une séparation sur le 38e parallèle. En 1948, l’ONU entérine la création de deux États distincts et les deux puissances évacuent leurs troupes. Mais les Soviétiques réarment à la hâte les Nord-Coréens communistes qui passent à l’offensive. Le général MacArthur réplique et atteint en un mois la frontière avec la Chine. Le 26 novembre 1950, c’est au tour des Nord-Coréens et de leurs alliés chinois de reprendre l’offensive. Un armistice est signé le 27 juillet 1953, à Pammunjon, sur le 38e parallèle. Il est toujours en vigueur dans l’attente d’un hypothétique traité de paix. La guerre de Corée reste le conflit le plus meurtrier de la deuxième moitié du XXe siècle. S. D. Source : http://www.herodote.net/histoire 5 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Murs de défense près de la frontière. © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG LA CUISINE CORÉENNE Elle est un peu trop épicée à notre goût. On mange beaucoup de poissons ou fruits de mer ainsi que pâtes et riz. Comme les Chinois, les Coréens mangent du chien mais pas n’importe lequels : un grand chien jaune d’une race particulière. Dans le quartier Moran, au sud de Séoul, ils attendent leur tour dans des cages alignées le long du trottoir sur près de 300 mètres. Nous avons goûté quelques spécialités succulentes comme le Bulgogi (barbecue de bœuf mariné dans une sauce de soja, huile de sésame, carottes, chou et ail, dégusté dans une grande feuille de sésame avec du riz). Nous avons également eu l’occasion de goûter au Makgolli : un alcool de riz fermenté proche de la bière qui titre six degrés. I. et B. FRÉBOURG 6 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG Voilà une semaine que l’on tourne le sable chaud des plages. On traîne ensuite autour des monts Seorak, dans le sur les ports. Le long des quais, on en Seoraksan National Park, avec l’espoir de prend plein la vue et l’odorat : des calamars pouvoir y faire une randonnée pédestre de et autres poissons sèchent à côté de plusieurs jours. (…) Pour passer le temps, piments. À Gangneung, on goûte notre premier Tae Ho nous fait goûter sa production : jus de raisin, vin de raisin sauvage, vin de plat de poisson cru coréen. Un vrai délice ! pommes, vin de mûres, liqueur… Nous Il nous est généreusement offert par les familles Do Won Kim et avons attendu cinq jours Sung Chul Lee qui nous ont avant que le soleil ne 7,95 %, reçus dans cette ville. revienne enfin. Il a tant plu ce sera certainement Le mauvais temps revient que les rivières sont en moins difficile que lorsque que nous nous crues, les chemins endoméloignons du bord de mer. magés et les coulées de dans la précédente À nouveau, nous devons boue menacent. Finalemontée à 8,40 % ! appuyer fermement sur les ment, on fera juste un petit pédales pour passer de nomaller-retour à pied jusqu’à une jolie cascade de plus de 100 m de hau- breux cols. Dès que l’on aborde une côte , teur. Ce serait la plus haute de Corée. Il a un panneau indique son pourcentage. On tout de même fallu monter puis redescen- sait ainsi à quoi s’en tenir : « 7,95 %, ce sera certainement moins difficile que dans la dre 1 200 marches ! précédente montée à 8,40 % ! » Balade côtière Nous avons eu beaucoup de plaisir à Pendant quelques jours, on longe la rouler en Corée du sud. Il faut précimer du Japon que les Coréens, qui ne sont ser que notre atlas routier, acheté à toujours pas en bons termes avec les Séoul, a été vraiment indispensable Japonais, appellent la mer de l’Est. Le soleil pour éviter les très nombreuses semble être enfin décidé à nous sourire. On quatre voies. en profite pour nous baigner et prendre le Isabelle et Bruno FREBOURG temps de nous reposer quelques heures sur www.roueslibres.net LA SUITE DE NOTRE VOYAGE Après la Corée : le Japon puis Taiwan en début d’année prochaine d’où nous essaierons de trouver un billet, pas trop cher, pour un rapide aller-retour. Par la suite, nous gagnerons l’Australie par les Philippines et l’Indonésie. Retour d’Australie par l’Indonésie vers l’Asie du sud-est puis à nouveau la Chine et la Corée pour prendre un bateau vers Vancouver. © Photo : Isabelle et Bruno FRÉBOURG un barrage militaire nous empêche de produits de Corée du Nord, un musée continuer : « Pas à vélo, trop dangereux ! militaire, des expositions temporaires et Il faut y aller en voiture ! ». Évidemment, un cinéma de propagande que l’on les chauffeurs stationnés sur le parking regarde dans des fauteuils… massants ! Il y a quelques mois, même si c’était refusent toute négociation, de plus, nous devons revenir sur nos pas, à 6 km d’ici, impossible pour les touristes ou les Coréens, les camions de marchandises étaient encore pour acheter un ticket !… Pour le moment, il est midi et on entre nombreux à franchir cette frontière (la dans un petit restaurant. Un client vient plus gardée au monde). Aujourd’hui, la N7 est déserte, plus perdiscuter avec nous et nous sonne ne passe. propose de nous conduire Le septième typhon jusqu’à l’Observatoire avec sa de la saison (un Les monts Seorak vieille Toyota. Cet homme, record) est passé auentraîneur sportif, va tout Nous sommes le 11 sepnous payer : de l’entrée de tembre et voici deux jours dessus de nos têtes l’Observatoire, jusqu’à la que l’on est bloqués à regarle 2 septembre… pièce qu’il faut mettre dans der la pluie tomber. Tae Ho, la longue-vue pour voir les notre ami vigneron, nous a rochers nord-coréens de plus près. En accueillis chez lui, dans sa belle maison percontrepartie, notre seule contrainte est d’ac- chée au cœur des monts Seorak. Habituelcepter son invitation à aller dormir chez lui. lement, ici, l’été est effectivement toujours Le site de l’Observatoire est perché synonyme de forte chaleur, forte humidité, sur une colline, on y accède par de longs forte pluie et typhons. Mais cette fois-ci, il escaliers après être passé devant la “last se prolonge anormalement. Le septième Restroom”. Non, ce n’est pas la dernière typhon de la saison (un record) est passé ausalle de repos mais des toilettes. Elles dessus de nos têtes le 2 septembre (heureusont si luxueuses et confortables que, au sement, nous étions bien à l’abri) et le huison d’une musique sirupeuse, on risque tième est passé au sud du pays, il y a deux constamment de s’y endormir ! Mis à jours. Généralement, à partir de la fin août, part un joli point de vue, l’Observatoire l’automne s’installe et le temps devient sec comprend des boutiques qui vendent des et ensoleillé. Rien de tel cette année. 7 Sur la route Amérique du Sud Fabienne et Jean-Marie sur une piste. Buenos Aires à notre arrivée. Le cargo pris au Havre pour aller à Buenos-Aires. Photo : Jean-Marie PATOIS Photo : Jean-Marie PATOIS Photo : Jean-Marie PATOIS Depuis Buenos Aires, nous avons rejoint Valparaiso intégralement sur le tandem, en 5 semaines, soit 2300 km. Éloge de la lenteur L’Amérique du Sud en cargo et à vélo Jean-Marie et Fabienne Patois ont décidé, au printemps 2010, d’aller sur le continent américain sans prendre l’avion. Ils ont donc pris un cargo pour Buenos Aires, avec le tandem dans les cales ! Ils sont restés plusieurs semaines en Amérique du Sud, essentiellement en Argentine, avant de revenir en Europe sur un autre cargo. Chaque traversée prend un mois environ… ous avions expérimenté pour la première fois le voyage à vélo au cours de l’été 2009, en reliant Saint-Nazaire à Budapest par la classique Euro-vélo route n°6 qui longe la Loire et le Danube. Séduits par la formule, nous étions impatients de récidiver avant l’été suivant et, pour cela, nous avions décidé de changer d’hémisphère. Mais voilà, on a quelques convictions écologiques : on s’était dit que, sauf obligation, nous ne prendrions plus d’avion. Étant retraités, nous avions du temps pour relever ce défi. N Un mois de bateau avec escales Voyager, c’est se déplacer dans l’espace et le temps. Notre idée étant d’utiliser des moyens de transport à faible empreinte écologique, l’association vélo et cargo était 8 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 une des réponses possibles à cette problématique. Voyager, c’est aussi et surtout aller à la rencontre de l’autre, de cultures et d’environnements différents, de paysages… Tout cela grandement facilité par le partage de la On a quelques convictions écologiques : on s’était dit que, sauf obligation, nous ne prendrions plus d’avion. langue, surtout pour Fabienne qui a usé autant de salive que de mollets. Nous avons essayé d’être simplement des voyageurs et nous sommes revenus avec plein de visages, de sourires, de regards, d’expressions dans nos mémoires. C’est donc en cargo avec notre tandem dans les cales que nous rejoindrons l’Amérique du Sud, une destination idéalement désignée pour la période envisagée, soit de février à mai. Le retour se fera par le même moyen début juin pour reprendre nos activités potagères. L’embarquement se fait sur le “Grande Buenos Aires” au Havre à la mi-février, direction la capitale de l’Argentine. De là, nous rejoindrons Valparaiso, au Chili, sur le tandem. Un autre cargo nous ramènera en Europe, de Panama à Rotterdam, et, si tout va bien, nous bouclerons en remontant le Rhin pour finir dans le Jura où nous retrouverons nos pénates. À l’aller, les escales sont nombreuses et nous avons pu descendre du bateau, quelquefois avec le tandem. Celle de Bilbao fut l’occasion de visiter le musée Guggenheim. Les autres sorties : Dakar (Sénégal), Freetown (Sierra Leone), au Brésil à Recife, Vitoria, Rio et Santos qui a une magnifique voie cyclable en front de mer, Zarate sur le Parana et, pour terminer, Buenos Aires, atteinte après un mois de navigation. Pour visiter des grandes villes comme Cordoba, Mendoza ou Santiago au Chili, nous avons préféré délaisser le vélo pour prendre le bus. Nous sommes arrivés à Uspallata en passant par le parc national de Leoncito où on a éprouvé, lors de bivouacs, De l’Atlantique au Pacifique les vertiges du ciel nocturne, le plus pur L’Argentine est si vaste et offre tant de d’Argentine. Entre Mendoza et Santiago, nous avons lieux touristiques qu’on ne sait comment l’aborder. L’idée est, depuis Buenos Aires, dû mettre le pied – ou plutôt les roues – sur de traverser l’Argentine jusqu’au Chili et de la terrible route n°7 redoutée à cause de rejoindre Valparaiso. Tout cela intégrale- son important trafic de poids lourds. Finalement, ça ne s’est pas ment sur notre engin et de trop mal passé, il nous a préférence sur le réseau de … on a éprouvé, fallu basculer sur le bas-côté routes secondaires où il s’est lors de bivouacs, chaque fois que deux de ces avéré qu’il y avait peu de cirles vertiges du ciel monstres, beaucoup plus culation motorisée. Indiqués gros qu’en Europe, avaient en blanc ou vert sur notre nocturne, le plus la mauvaise idée de se croicarte, les ripios sont des chepur d’Argentine. ser à notre hauteur. Le col à mins, ils ne sont pas asphal3 400 m fut aisément frantés et sont roulants s’ils ne sont pas en tôle ondulée, sinon c’est la chi et, grâce aux services routiers qui transfègalère. Dans la pampa, les petites villes sont rent gratuitement en camionnette les très accueillantes. Certes, c’est un peu cyclistes et leurs machines, nous avons monotone et cela peut être venté, mais les traversé en toute sécurité le tunnel routier gens, étonnés par notre tandem, sont qui fait la frontière avec le Chili. Ensuite, curieux et sympathiques. Fabienne parle c’est la descente : on passe Portillo – en espagnol et cela rend les contacts plus aisés. se demandant comment cette modeste Au total, elle répondra à cinq interviews de station de sports d’hiver a pu organiser des championnats du monde dans les petites radios ou télévisions locales. L’embarquement du tandem. Photo : Jean-Marie PATOIS VOYAGER EN CARGO Certaines compagnies maritimes disposent de cargos (souvent des porte-conteneurs) équipés de cabines pouvant accueillir quelques passagers. Ils assurent des rotations avec des escales régulières. Des services douaniers simplifiés permettent de se rendre à terre le temps du transbordement des marchandises. Très souvent les ports sont dans les villes et on se rend facilement au centre pour quelques heures ou une journée complète. Des agences spécialisées proposent des destinations à bord de ces cargos. En France, il y à Mer et Voyages (www.mer-et-voyages.com), Catalina ( www.cargo-voyages.com), en Allemagne Hambourg Süd (www.hambourgsued-frachtschiffrei sen.de). Attention, ces voyages sont très coûteux, beaucoup plus chers que l’avion. Évidemment, c’est en pension complète, et il faut compter 80 euros par jour et par personne. Si le voyage dure un mois cela peut être dissuasif. Les réservations doivent se faire deux à trois mois avant l’embarquement. Les équipages, généralement européens et asiatiques, sont heureux d’accueillir des passagers (et encore plus des passagères). À bord, on trouve salle de sports, bibliothèque, vidéothèque… et on apprend plein de choses sur la navigation en se rendant au poste de commandement. Le personnel parle anglais ou, selon les équipages, italien, allemand, ou encore tagalog… Avec quelques livres dans ses bagages, on fait un vrai voyage de marin, à la découverte de la mer et de la marine marchande. J. M. PATOIS 9 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Sur la route © Photo : Jean-Marie PATOIS Graffiti sur le mur d’une ville d’Amérique du Sud. © Photo : Frédérick FERCHAUX Italie © Photo : Jean-Marie PATOIS Au pied de l’Aconcagua. Florence, Jaouen et Titouan dans les rues de Sienne. © Photo : Jean-Marie PATOIS © Photo : Florence et Pierre BOISSEAU Canal de Panama années 60 – et les caracoles (lacets) tant redoutés par Fabienne. Il faut avouer que la position du “stocker”, à l’arrière du tandem, n’est pas très confortable : manque de vision frontale, aucun contrôle sur la vitesse et la trajectoire de l’engin… Des angoisses que ne connaît pas le captain. Valparaiso, la ville des aventuriers Au bout de cinq semaines, nous arrivons à Valparaiso, la ville des aventuriers, marins et autres cap-horniers. La destination reste magique : les cerros (collines entrecoupées de ruelles qui montent droit debout), les maisons de tôles peintes, les acensores, la trépidation de tout ce qui vit, la permanence du bruit, les odeurs mêlées, la richesse qui côtoie la misère… tout cela face à l’océan. Pour le poète Pablo Neruda, « Le Pacifique est si grand qu’il n’entre pas dans la carte, c’est pour ça qu’il arrive jusque sous mes fenêtres ». On a visité sa maison et approché ainsi l’intimité de son imaginaire. Voilà notre cargo. À l’aller, il était italien, 10 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 LE VÉLO DU CHE Che Guevara est né à Rosario, en Argentine. Enfant, il était de santé fragile, et, sur les conseils des médecins, la famille Guevara partit s’installer à la montagne à Alta Gracia, province de Cordoba. Sa maison d’enfance est devenue un musée. On peut y voir le vélo motorisé avec lequel il fit ses premiers voyages à la rencontre des peuples d’Amérique du Sud ainsi que la moto légendaire qu’il utilisa par la suite J. M. PATOIS celui-ci est allemand. Il a une semaine d’avance et, heureusement, nous avons été prévenus suffisamment tôt, bien que nous ayons dû renoncer à un parcours qui passait plus au nord, par le désert d’Atacama. Le navire va mettre trois semaines pour rallier Rotterdam avec seulement deux escales, l’une à l’entrée et l’autre à la Les voyages forment la jeunesse, « même pour les vieux » a ajouté la Madeleine Proust, notre humoriste locale. sortie du canal de Panama. Les trois écluses de Miraflores vont permettre à notre porte-conteneurs de 275 m de s’élever de 67 m pour pouvoir par la suite atteindre le lac Gatun. Pour cela, trente employés du canal sont montés à bord et le bateau a passé les écluses en étant tracté par les mulas, des véhicules sur crémaillère. Trois autres écluses vont encore être franchies de la même façon avant d’entrer dans l’Atlantique. Ensuite, on a gagné la Hollande en dix jours de mer. À Rotterdam, Lucie, notre fille, et Michel, un ami, nous attendent. Ils vont nous accompagner dans la quatrième partie du voyage. Comme prévu, nous suivons le Rhin (Bonn, Cologne, Coblence, Bingen, la Lorelei) et le canal du Rhône-au-Rhin avant de rentrer à la maison, dans le Jura. Au total, nous avons parcouru 3 400 km à vélo : 2 300 de Buenos Aires à Valparaiso et 1 100 km de Rotterdam à notre domicile. Les voyages forment la jeunesse, « même pour les vieux » a ajouté la Madeleine Proust, notre humoriste locale. En moyenne, nous avons parcouru 80 km par jour, soit cinq à six heures de pédalage effectif. Ce n’est pas un exploit. En roulant, tous les sens restent disponibles : la vue, l’ouïe, l’odorat… et cela, parce qu’on est lent et silencieux. Jean Marie PATOIS [email protected] http://tandemandin.blogspot.com La Toscane en famille Cette année, au mois d’août, nous partons avec nos deux plus jeunes enfants, Titouan, 14 ans et demi, et Jaouen, 11 ans. Nous avons choisi l’Italie et plus particulièrement la Toscane, histoire d’avoir quand même des côtes à nous mettre sous le mollet et du soleil pour assurer question bronzage ! A rrivés en Italie, pas moyen de laisser notre voiture dans le camping à Lucca, trop de responsabilité pour le patron. Nous essayons le poste de police, l’office de tourisme, un garage et même, au culot, une entreprise d’horticulture proche du camping. Finalement, nous laissons la voiture en gardiennage payant dans un camping et nous démarrons notre périple à Montecatini. Les côtes, on en a tout de suite et surtout en fin de journée, comme les six kilomètres de montée pour arriver au camping, au nord d’Empoli. Heureusement, une bonne douche et une bonne polenta plus tard, tout va mieux ! Mais c’est la pluie qui va nous surprendre le lendemain. Dans une super descente bien longue, elle nous refroidit complètement et nous laisse trempés jusqu’aux os. L’eau de pluie se mélange aux larmes de Jaouen, le moral dans les chaussettes ! On pique-nique à l’entrée de …à l’auberge de jeunesse de Florence, où le camping est attenant, on retrouve par hasard des amis perdus de vue depuis dix ans ! Florence, un peu à l’abri sous un toit de magasin, en mettant une polaire sous le coupe-vent. Il est où le soleil d’Italie ? Les Italiens sont complaisants et serviables : un renseignement par-ci, un bout de jambon donné par-là, une tranche de gâteau offerte… Ils sont très gentils avec nous et en plus, ils parlent une langue facilement compréhensible grâce à l’espagnol pour moi et au latin pour Titouan. Florence regorge de monde… On dit qu’on trouve de tout à l’auberge espagnole, nous c’est à l’Auberge de jeunesse de Florence, où le camping est attenant, qu’on retrouve par hasard des amis perdus de vue depuis dix ans ! Nous laissons nos vélos au camping et achetons une carte de bus magnétique pour visiter Florence… sous la pluie. Le centre ville regorge de monde et nous faisons les touristes typiques en visitant le Palazzo Pitti et le Palazzo di Vecchio, ainsi que le campanile de la cathédrale, dont l’ascension par quatre cent soixante marches 11 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Jaouen, notre benjamin, garde le rythme, bien qu’il trouve qu’il y a trop de montées. © Photo : Florence et Pierre BOISSEAU en colimaçon nous offre un superbe panorama sur toute la cité florentine. (…) Nous admirons la cathédrale Santa Mariadel Fiore dont les murs blancs sont rehaussés par de délicates couleurs de rose et de vert. Elle est magnifique ! Nous quittons nos amis et reprenons nos vélos pour continuer notre route, désormais sous la chaleur. Nous abordons un coin superbe, tout en collines dont les flancs sont couverts de champs d’oliviers et de vignes sur lesquels veillent des villages endormis par la chaleur estivale. Le paysage reste vert, la rosée du matin sur les tentes prouve que la terre boit suffisamment. Malgré le dénivelé, les pentes sont régulières et relativement douces. Les ombrages fréquents nous permettent de faire des haltes bienfaisantes et de boire. Je suis frappée par l’abondance d’ombre partout. Dans les villes, les rues étroites, bordées par des maisons hautes aux volets peints, apportent une fraîcheur bien agréable. Par contre, pour les photos c’est moins cool car les visages sont souvent à l’ombre. Pour les arrêts pique-nique, on trouve toujours des robinets d’eau pour remplir nos gourdes, c’est vraiment gentil aux Italiens d’avoir prévu ça pour les cyclos ! Dans chaque village, on sait que l’on va trouver de l’eau fraîche… et des poubelles ! (…) Par contre, dans la campagne, le système d’ordures ménagères n’est pas au point. (…) Nous arrivons sur la place principale de Greve in Chianti en plein cagnard, à l’heure où les Italiens font encore la sieste, puisque c’est bien connu, les cyclo-campeurs roulent toujours aux heures les plus chaudes. (…) La vie s’anime à partir de 12 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 15-16 h, heure à laquelle ouvrent les supermarchés (…) Il n’est pas évident de faire du camping sauvage, car il faut remplir trois critères : être à l’abri des regards, avoir suffisamment de place pour planter deux tentes et s’installer sur un terrain plat. Pierre installe la “douche sauvage” à l’aide de la grande poche à eau de 10 l qu’il fixe sur une branche d’acacia. (…) Pour les cyclos qui connaissent la Toscane, nous continuons à alterner montées et descentes, en Un jardin public à l’entrée d’un village nous tend son banc, son robinet d’eau et l’ombre bienfaitrice de ses arbres… passant par Castillano in Chianti. Jaouen et Titouan gardent le rythme, malgré quelques grognements de notre benjamin qui trouve qu’il y a trop de montées. (…) Sienne et la fête du Palio La piscine du camping de Sienne attire immédiatement Jaouen. Cette ville nous plaît beaucoup. Atypique par la disposition des rues étroites qui entourent l’immense place principale, elle est remplie de ruelles pittoresques où la lumière pénètre peu, et de passages qui poussent à la photo. Les maisons de couleur… sienne – comme partout en Toscane – et aux fenêtres renaissance invitent à lever le nez pour les admirer. On arrive le lendemain de la fête Il palio qui attire deux fois par an une foule d’Italiens et d’étrangers. Toute la place principale vibre le temps d’une course de Jaouen, met le turbo. Direction Sienne. © Photo : Florence et Pierre BOISSEAU chevaux, que montent des cavaliers représentant divers quartiers de la ville. Cette fois, le quartier de la Tortue, aux couleurs jaune et bleu, a gagné et les fanions de la confrérie gagnante flottent fièrement aux croisées des rues. On assiste par hasard à un défilé de joueurs de tambour, tandis que d’autres brandissent leurs grands drapeaux, tous défilent habillés aux couleurs jaune et bleu. Au détour d’une ruelle, des partisans sont en train de festoyer en plein air avec d’appétissantes victuailles. (…) La pente est régulière et la route ondule en traversant des villages endormis. Nous transpirons à grosses gouttes. À l’entrée d’un village, un jardin public nous tend son banc, son robinet d’eau et l’ombre bienfaitrice de ses arbres : c’est une halte rêvée pour casser la croûte et s’étendre un peu. Puis le relief laisse la place à une plaine, ce qui réjouit les jambes de Jaouen. Malheureusement, la circulation est dense et nous sommes constamment doublés par des véhicules qui roulent à vive allure. D’ailleurs, sur toutes les routes empruntées, le flot des voitures et des camions est infernal. De petites camionnettes à trois roues qui font « teuf teuf » se mêlent à ce trafic intense. (…) Passée la ville Colle di Val d’Elsa, les montées et les descentes reprennent. Il y a encore trop de kilomètres pour arriver ce soir à San Gimignano et, de nouveau, nous décidons de faire du camping sauvage. À force d’avancer et de chercher un endroit adéquat, on a accumulé 62 km dans nos pattes quand nous montons les tentes. (…) Quel réconfort lorsqu’on savoure notre glace dans la citée fortifiée de San Gimignano ! Les bourgades touristiques de Toscane sont toujours haut perchées, exprès pour en faire baver aux cyclos. Heureusement, la visite à pied dans le dédale des rues fraîches nous requinque (surtout la glace) ! Les campings sont assez chers et peu nombreux, mais toujours propres. Dans la piscine du camping de San Gimignano, le bonnet de bain à 3,50 euros est obligatoire ! La route qui part de San Gimignano, en direction de Volterra, est dangereuse à cause des voitures, mais cette descente est un pur bonheur pour nous. Puis le paysage change, il est plus agricole que viticole : plus de vignes ni d’oliviers, mais des champs de céréales et des parois montagneuses. La vieille ville de Volterra est perchée sur un piton, comme toujours. (…) La Méditerranée Ça y est, nous abordons une longue descente qui nous emmène au niveau 0, en bord de mer. On s’arrête à l’embouchure de la Cecina pour pique-niquer au bord d’un bras de mer. Une quantité de petits bateaux sont amarrés le long du quai. Ce soir, ce n’est pas dans une piscine que nous faisons trempette, mais dans la Méditerranée. (…) La route longe maintenant la corniche, la mer brille en contrebas. C’est très agréable à regarder, mais les voitures vrombissent à côté de nous et nous assourdissent. Quel dommage ! Nous arrivons dans la ville de Livorno et visitons à vélo la partie pittoresque appelée la « petite Venise ». (…) Rouler dans les docks de cette ville portuaire est la chose la plus désagréable que puisse faire un cycliste. (…) La tour de Pise. © Photo : Florence et Pierre BOISSEAU © Photo : Florence et Pierre BOISSEAU Nous atteignons Pise en milieu de matinée. La tour penchée est magnifique dans sa blancheur retrouvée, grâce à de longs travaux de rénovation qui se termineront cette année. Sur les cent quatre-vingt colonnes qui structurent l’édifice, seules subsistent trente trois colonnes d’origine. Nous pénétrons dans la majestueuse cathédrale située à côté de la tour. À l’époque de sa construction, elle fut la plus grande de ce style dans toute l’Europe. On admire les une halte pour goûter, Pierre s’allonge sur un banc. Il n’est pas en forme et il y a encore trop de kilomètres pour revenir aujourd’hui à notre point de départ. Nous devons nous arrêter pour installer notre campement et nous préparer pour cette nuit. Nous poursuivons notre route en recherchant un endroit où bivouaquer, mais c’est difficile d’en trouver un et le moral baisse de kilomètre en kilomètre. Nous décidons de quitter la route principale et de bifurquer vers un village. Je demande à une dame, qui sort de chez elle, s’il y a possibilité de camper. Elle nous invite tout de suite à utiliser le champ qu’un voisin n’a pas défriché. Nous nous y installons, bien que nous déchantions rapidement après l’exaltation des premières minutes car le coin est infesté de moustiques, c’est franchement horrible ! Nous avons fait 60 km aujourd’hui. (…) Le lendemain, inutile de préciser que le départ ne traîne pas. Jaouen met tout son coeur à pédaler et nous arrivons vite au village de Montecatini. Pierre trouve le moyen de crever par chance à vingt mètres d’un garage ! (…) Nous prenons la direction du camping Belsito où nous avons laissé notre voiture. Évidemment, les derniers kilomètres ne cessent de monter, mais le paysage est superbe. Chaque épingle à cheveux nous rapproche un peu plus de notre véhicule que nous retrouvons finalement sous les ombrages. Notre voyage est terminé et nous totalisons à peu près 500 km à vélo pour quinze jours effectifs de “roulage”. (…) Nous regagnerons la France après une troisième nuit en camping sauvage. …nous déchantons rapidement après l’exaltation des premières minutes car le coin est infesté de moustiques, c’est franchement horrible ! colonnes en marbre de Carare, les beaux sols, les plafonds décorés de style florentin et on marche à côté des reliques de Ranieri, le patron de Pise. En sortant, les yeux clignotent, éblouis par la blancheur des dalles du parvis. Nous nous éloignons de la masse des touristes qui affluent pour nous réfugier dans les ruelles ombragées. Visiter la ville à vélo est très agréable. Comme partout en Toscane, les volets peints des maisons colorées sont fermés pour lutter contre la chaleur et le soleil. Dernière étape Il est temps de partir de Pise. Nous sommes maintenant sur le chemin du retour et Jaouen met le turbo, impatient de regagner Montecatini où nous avons commencé notre périple. Dans le village où nous faisons Florence et Pierre BOISSEAU [email protected] 13 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Sur la route Tour du monde À la recherche d’aventure et par désir de mieux voir le monde, j’ai commencé le 22 août 1960 un tour du monde en partant de ma ville natale Hovelhof (près de Paderborn, dans l’ouest de l’Allemagne). J’avais 20 ans. Plus tard, après 17 000 km et 20 pays traversés, j’étais de retour à la maison, mais pas pour longtemps. Depuis novembre 1962 jusqu’à nos jours, je n’ai cessé de rouler à vélo et de voyager. Heinz Stücke en compagnie de Daisuke Nakanishi qui a voyagé 11 ans à vélo avant de rentré au Japon en 2009. Parfois les gens me demandent : “Pourquoi ne montez-vous pas un petit moteur sur votre vélo ?” Ce serait en effet plus facile, mais je ne peux leur répondre que par une question : “Un alpiniste grimpe-t-il une montagne avec un hélicoptère ?” Extraits de sa brochure Tour du Monde Heinz Stücke à Paris. © Photo : Claude MARTHALER Heinz Stücke l’inclassable Claude Marthaler dresse un portrait approfondi et personnel de son ami qui voyage à vélo depuis près de cinquante ans. H einz Stücke jette un coup d’oeil furtif dans le rétroviseur de sa vie : un fil d’Ariane de 592 000 kilomètres pédalés sur la terre. En 2012, après un demi-siècle de vagabondage vélocipédique, il prendra sa retraite, entend-il, en me recevant chaleureusement dans la cuisine de son pied-à-terre à Paris mis à disposition par l’un des ses amis. Plus fort qu’une bicyclette, increvable ? À 70 ans, ce stakhanoviste du pédalier, ni visionnaire ni rebelle, devenu collectionneur de pays puis d’îles, s’est taillé une légende par son exil perpétuel et le téléphone arabe. Athlète hors norme ? Bikefreak ? Recordman ? Sportif ? Vélosophe ? Poète ? Aventurier ? Loup des steppes ? Que 14 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 nenni. Cet inclassable self-made man, que l’on s’imaginerait volontiers comme un vieux sage détaché des contingences, reste paradoxalement terre à terre. Heinz Stücke est de la vieille école, plus familier du macadam que du cyberspace. Dans le Guinness Book En se penchant sur la planisphère de sa brochure Tour du monde à vélo, on prend le vertige devant ses lignes d’erre, une couleur par décennie, qui la griffonnent. « Le vélo ouvre des portes. Il est un véritable pas- seport ». Transformable pour l’occasion en stand, son antique destrier « devient luimême un sujet de conversation ». Mais nulle trace d’un livre : il n’en a tout simplement jamais écrit. Sa méthode artisanale éprouvée (80 000 brochures auto-éditées vendues dans les rues du monde entier depuis 1964) ne l’encourage guère à changer de cap, bien au contraire. Heinz Stücke est de la vieille école, plus familier du macadam que du cyberspace. Comme en 60, ce témoin oculaire d’une époque révolue (l’accession des pays africains à l’indépendance par exemple), abrasée par l’irréversible modernité, souhaiterait se procurer une obsolète table lumineuse pour trier ses quelques 100 000 diapositives (il peine à articuler un chiffre) qui recèlent certainement des trésors. © Photo : Daisuke NAKANISHI De 1978 à1998, il a financé ses voyages en déposant ses images à l’agence de photo FSP à Londres, mais lutta avec acharnement pour être payé à temps. Dépourvu de véritable site-web, de blog, de boîte e-mail ou de téléphone portable, son portrait s’affiche pourtant chez Wikipédia et il s’attira la mention « the most travelled man in history » dans le Guinness Book des records entre 1995 et 1999. Un internaute indélicat lui a même emprunté son nom sur Facebook. Stücke est un homme de tradition orale qui lit peu, dévore avec passion les cartes géographiques et, comme les Africains, ne se départit que rarement de son poste de radio portatif. En 2010, il n’a toujours pas d’assurances, ni de revenus ou de logement officiel, pas plus qu’il n’en aura en 2011. Foin des convenances et des concessions, c’est un homme entier, un vrai, un jusqu’au-boutiste du voyage qui est entré en cyclisme, d’abord « parce qu’à vingt ans, ce n’est pas cher ». Deux ans auparavant, au terme d’un terne apprentissage d’outilleur-ajusteur, il réalise sa première échappée belle, un tour de la Méditerranée, bientôt suivie d’une autre boucle de 17 000 km. La fibre voyageuse inoculée, il sais désormais que la vraie vie est ailleurs et entame sans le savoir un cycle géant qui lui dévore 48 ans de sa vie, à la manière des premiers “forçats de la route” du Tour de France, tous comme lui, issus du prolétariat. « Après vingt ans de consommation, de gratification personnelle, après avoir essayer durant tout ce temps tout ce dont on se sent capable, où chaque route fut la bonne, on peut soit revenir à une vie normale, soit la regarder sous un autre angle. J’ai décidé alors de continuer. Le seul truc capital étant devenu maintenant de ramener la bonne photo ». Foin des convenances et des concessions, c’est un homme entier, un vrai, un jusqu’au-boutiste du voyage… chasse. Comme chacun le sait, rien et surtout pas le bon sens ni le vent ne poussent un homme à enfourcher une bicyclette et à prendre la route. Sa devise ? « Soit prudent – Soit fou – Soit un peu mauvais. C’est l’inconnu au virage qui fait tourner mes roues ». « Je dois pédaler 12 000 kilomètres par an » me lance-t-il d’entrée. Pour garder la forme ? Respecter un contrat de sponsoring ? Un défi ? Une injonction divine ? Non, par pure décision personnelle : « Mon vélo est mon âne et je suis mon voyage ». Oscillant dangereusement Dès 2004, il inaugure un nouvelle formule sans souci alors de “bilan carbone” : l’achat d’un billet d’avion tour du monde qui lui permet pendant un an de s’arrêter plus d’une fois sur plusieurs continents et de compléter ainsi son exhaustif tableau de © Photo : Daisuke NAKANISHI 15 Sur la route Amérique du Sud À la découverte de l’île de Chiloé La brochure d’Heinz Stücke Tour du Monde – 22 pages – photos couleurs – Copyright Heinz Stücke – 5 € (également disponible en anglais, en allemand ou en espagnol) – Visible sur : http://www.bikechina.com/heinzstucke1z.html Depuis Puerto Varas, Christine et moi avons repris nos petites habitudes, nos cinq amis étant partis de leur côté visiter le parc Pumalin… Ambiance patagone ! Bivouac sur la grande muraille de Chine – 1989 © Photo : Heinz STÜCKE En remontant le cours de sa vie comme un saumon… En remontant le cours de sa vie comme un saumon (1), il fait preuve d’une honnêteté déconcertante privée de toute envolée lyrique. Lui manque-t-il la confrontation à l’autre ou l’érudition pour colorer ses paroles ? Pragmatique, Heinz : « Je regrette de ne pas avoir appris de langues ou la photo à l’école, tout ce qui aurait pu m’être utile (1) Celle d’avant son demi-million de km à la force de ses jarrets. Non sans rappeler le Dr Ruffier, né en 1875 et qui, à 80 ans, aurait pédalé pas moins de 900 000 km sur sa « ferraillante machine ». 16 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 durant mon voyage ». Ses deux sœurs, plus âgées, le voient comme un frère « toujours en vacances ». En 1966 sa mère meurt ; « Une mère est une mère » résume-t-il, laconique. Puis en 1989, il perd son père, décrit par un seul adjectif : « autoritaire ». Tout de go, il m’avoue son plus grand travers : « Je ne peux pas me défaire de mes colères, même conscient que cela pose plus de problèmes que cela n’amène de solutions. Gamin, à l’école, on me surnommait déjà Finit-on toujours par tourner en rond, même à bicyclette, dans un Samsara cyclistenciel ? le “Giftzwerk”, le “nain poisonneux” » dit-il en triturant une petite tortue en plastique ramassée sur une route de Barhein. Un caricaturiste anglais l’a croqué en train de coucher avec sa bicyclette sous une couette, posant la question essentielle : et l’amour ? In fine, entre distance et élévation, à quoi se mesure la vie d’un homme ? Les sages orientaux, aux antipodes de son mouvement perpétuel, répondent par l’abstinence et l’immobilité. Heinz Stücke, lui, me relate une édile de huit ans, jusqu’en 2001, avec une Russe de Minsk qui voulait le marier. Une cyclonaute suisse l’ayant bien connu en voyage, me rappelle son parler cru et corrosif à ce propos et une incartade. Ce qui lui man- que le plus en voyage ? « Le sexe, quand je veux, quand j’en ai besoin, une bière quand il fait chaud, de l’argent, de la nourriture, une pièce de rechange qui fait défaut… ». Rouler est affaire de destination, partir de destinée. Finit-on toujours par tourner en rond, même à bicyclette, dans un Samsara cyclistenciel ? D’ici et de nulle part, Heinz Stücke choisit ses mots en m’avouant sans gêne être la victime de « son esclavage auto-imposé qui vaut mieux que l’esclavage industriel de la société ». Un jour pourtant, il lui faudra définitivement descendre de son vélo sans perdre les pédales. Se recycler. Il le sait mieux que quiconque : liberté et sécurité sont antinomiques mais tributaires de l’inexorable santé. Le vélhomme qui me surplombe de vingt ans, vieillit-il comme du bon vin ? « Physiquement, chaque départ m’épuise. J’aime bien revenir dans mon “petit bunker” (appartement) pour deux semaines. » Naviguant en eaux troubles, il rebondit par des pirouettes : « …Mais je dois me mettre à l’idée de rester immobile, comme tout le monde au cimetière. Comme ils sont tous pleins, je dois continuer ! ». Contrairement à une bicyclette, « L’homme veut laisser une trace : aller au paradis, donner naissance à un enfant, moi j’aimerais laisser un livre original. » Traduction littérale, voir littéraire : de l’univers de la selle à l’universel. alcahue (mardi 17 novembre)– Première rencontre avec le Pacifique à Puerto Montt, où nous avons pris un bus (encore une galère pour embarquer vélos et sacoches) pour gagner Ancud, au nord de l’île de Chiloé. Il nous fallait traverser et visiter l’île de Chiloé, pour être à temps à Quellon, au sud de l’île, et prendre vendredi le bateau pour Chaiten où nous devions retrouver les copains, si tout va bien. Un seul bateau par semaine. Dimanche nous sommes allées à Punihuil, au nord-ouest de l’île, pour dire bonjour aux pingouins (ceux de Magellan et ceux de Humboldt… connaissez-vous la différence ?), à des tas d’oiseaux étranges, à des © Photo : Florence STEFANI entre conteur et compteur, le grand pédaleur devant l’éternel ne parle pourtant pas aux bicyclettes et, contrairement à la tradition cycliste, n’a <jamais donné de surnom à son biclou. Heinz Stücke préfère l’intimité d’un tête-à-tête et ne tient pour rien au monde à se muer en conférencier. Il a pourtant le verbe fluide comme une fontaine à parole, un trait de caractère des solitaires et des passionnés. Timide ? « Non » rétorque-t-il simplement. Juste lui-même : le regard papillonnant, un large visage rond et animé jaillissant d’un corps de petite taille, paraissant plus jeune qu’il ne l’est. Si parmi les cyclonautes, il jouit certes d’estime ou d’admiration, aucun d’entre eux, réellement, n’envie son destin. Je le sens à la fois proche et éloigné de lui-même comme des autres, en résonance à la phrase de Paul Valéry : « Un homme seul est en mauvaise compagnie ». Chaiten © Photo : Florence STEFANI lions de mer. Ambiance patagone, avec vent, pluie, ciel noir… Nous avons eu la chance, en arrivant in extremis sur cette grande plage battue par le vent et la pluie, de pouvoir grimper dans la dernière barcasse qui partait pour l’île des pingouins. Drôles de petites bêtes, mais que nous ne voyons que de loin en raison d’une mer très agitée. Nous avions été bien retardées par un problème mécanique, les fixations d’un porte-bagage avant de Christine ayant rendu l’âme, et notre réparation de fortune n’ayant pas tenu le coup. Il est vrai que sur ces pistes caillouteuses, sous une pluie quasi ininterrompue, nos vélos souffrent. Heureusement les marins de la pinguineria ont trouvé les vis nécessaires. Le soir nous avons pu nous mettre au sec sur place, dans une « habitacion » louée par la seule famille qui habite ce lieu désolé, face à l’océan. Spectacle sublime, surtout quand on est bien au sec… Lundi, sous la pluie toujours, nous sommes revenues sur Ancud. Encore Florence et Christine partent sur l’île de Chiloé pendant que les autres vont visiter le parc Pumalin. Claude MARTHALER [email protected] 17 © Carte : Gilles BARON © Photo : Florence STEFANI L’île de Chiloé (Isla de Chiloé en espagnol) est une île côtière du Chili, aussi connue sous le nom de Grande Chiloé (Isla Grande de Chiloé). Elle est située dans le sud du Chili, dans la Región de los Lagos, au large de Puerto Montt, la capitale de cette région. des ennuis mécaniques : blocage intem- À leur demande, nous leur avons appris à pestif de chaîne pour le vélo de Christine, dire « bonjour, au revoir » en français. Ils bruits inquiétants côté pédalier pour nous ont offert à chacune un très beau Cyclamen (le mien). Nous avons offert à cadeau : une jolie main découpée dans du nos montures un nettoyage-graissage de papier et peinte, sur laquelle est écrit : « La chaînes. Pendant l’opération, le vélociste paz comienza con una sonrisa. » C’est tellenous a invitées à nous poser dans l’arrière- ment vrai, et tellement simple… L’office du tourisme est fermé. Nous boutique pour casser la croûte (dehors tousommes allées frapper à la mairie. Le maire jours le déluge) et nous a offert le café. Avons pris la direction du sud, par la nous a emmenées dans une maison jaune route principale, n’ayant pas le temps de où une certaine Gloria devait nous renseimusarder sur les pistes en terre, boue, cail- gner sur les possibilités d’hébergement. Gloria n’était pas là, mais un loux… Mais les bas-côtés señor nous a invitées à plansont asphaltés et nous perJe ne parviens pas ter la tente dans son jardin à mettent de rouler en toute à identifier l’origine trois kilomètres d’ici. décontraction. Le vélo de du “crouic crouic” Christine semble guéri, Q u e l l o n ( ve n d re d i mais le mal du mien s’agabominable côté grave. Suis plutôt inquiète, chaîne ou pédalier… 20 novembre) – Après une nuit passée à glisser sous ma espère atteindre Quellon et tente dans le pré très en pente trouver un vélologue compétent à Chaiten. Avons planté les tentes mis à notre disposition par un Brésilien de hier soir aux abords d’une « hospedaje », au Dalcahue, nous avons gagné Castro, la milieu des chardons et des bouses de vache. “capitale” de l’île. Sous la pluie toujours. Pour compléter notre dîner, nous avons Ayant identifié un gros bobo de mon vélo commandé une « sopa » ; on nous a bien (une vis du dérailleur complètement tordue, apporté une soupe, mais avec un énorme probablement lors du transport en bus) j’ai plat de riz et un gros morceau de dinde. pu faire réparer (vive Shimano et son caracNous avons encore des progrès à faire en tère international). Malheureusement cette espagnol… Aujourd’hui nous faisons halte réparation n’a pas fait disparaître les symptôà Dalcahue, charmant port sur la côte mes inquiétants déjà décrits et je ne parviens ouest, avec de jolies petites maisons couver- pas à identifier l’origine du “crouic crouic” tes d’écailles de bois multicolores, et une abominable côté chaîne ou pédalier, impresbelle vieille église en bois. Depuis quelques sion de pédaler “carré”, signes aggravés lorsheures la pluie s’est arrêtée. Dans la rue, que je pédale sous la pluie et dans la boue, des petits écoliers accompagnés de leurs ce qui est presque toujours le cas depuis maîtresses se sont arrêtés pour nous saluer. que nous sommes sur cette île. L’île est connue pour ses maisons multicolores (souvent sur pilotis, les palafitos), mais surtout pour ses nombreuses et caractéristiques églises en bois, dont seize d’entre elles sont classées par l’UNESCO au patrimoine de l’Humanité. Dalcahue. Chez Juan Carlos. Chonchi, une jolie bourgade. © Photo : Florence STEFANI Mercredi, nous avons fait une bonne rencontre, celle d’un jeune Brésilien de Santa Catarina parti à vélo pour un an sur les routes d’Amérique du sud. Il a mis deux mois pour venir d’Ushuaia à Chiloé, avec constamment le vent de face. Chonchi, jolie bourgade très en pente, en bord de mer, petit port de pêche, maisons en bois colorées qui mettent un peu de gaité au milieu de la pluie et de la noirceur ambiantes. Après avoir cherché en vain le camping Los Manzanos indiqué par le Routard, nous avons planté nos tentes, moyennant quelques pesos, dans le pré de Juan Carlos. Aux petits soins pour nous, il a installé une rallonge électrique pour nous éclairer, un fil et des pinces à linge pour faire sécher nos affaires trempées (oui oui nous avons vu le soleil pendant deux heures, et nous avons même failli avoir chaud). Nous avons passé une soirée extraordinaire avec lui, autour du fourneau, dans une ambiance irréelle. Juan Carlos vit avec son « abuela » et s’occupe d’elle 24 heures sur 24. Elle a 101 ans, est totalement aveugle, sourde et impotente. Il la fait manger, la soulève pour la transporter de son lit aux toilettes, ou auprès du fourneau. La pauvre vieille n’arrête pas de gémir, ou de cogner contre la cloison quand elle est dans son lit pour l’appeler. Pas une minute de répit. Et lui ne perd rien de sa bonne humeur et continue à être aux petits soins pour elle. Plions la tente sous le déluge, roulons sous le déluge, et trouvons refuge le soir au bord du lac Natri, dans la maison d’un ami de Juan Carlos. Pas le courage de planter …d’après un jeune Français, envoyé ici pour deux ans en coopération, il paraît que, même pour Chiloé, c’est tout à fait inhabituel pour la saison. nos tentes dégoulinantes sous le ciel dégoulinant. La maîtresse des lieux est difficilement compréhensible, mais libère une chambre pour nous, bourre le poêle, et nous fournit des empanadas délicieuses. Fermons discrètement la porte de notre chambre pour cacher le spectacle d’un horrible étendage. Ce matin avons avalé les quelques cinquante kilomètres restants pour atteindre Quellon, où nous devions embarquer ce Un horrible étendage. © Photo : Florence STEFANI soir à minuit. Mais le bateau est retardé par le mauvais temps d’au moins deux heures. Devons retourner aux nouvelles. Ici, ambiance de bout du monde. Terminus de la Panaméricaine. À part ce temps de chien (d’après un jeune Français, envoyé ici pour deux ans en coopération par le Conseil général du Finistère, il paraît que, même pour Chiloé, c’est tout à fait inhabituel pour la saison), et mes ennuis mécaniques, tout va bien. Mes pépins de santé se sont dilués dans l’eau et le froid, et je sens la forme revenir. Demain ou aprèsdemain nous devrions retrouver nos cinq amis qui ont traversé le parc Pumalin, ainsi que Corinne et Philippe, déjà vus à Buenos Aires, qui font un tour du monde en tandem. Un rassemblement CCI en quelque sorte. Nous commencerons alors ensemble la descente de la Carretera Australe… La Junta (lundi 23 novembre) – Samedi matin, bonne surprise au sortir du bateau qui nous ramène de Chiloé à Chaiten, sur le continent : les copains nous attendent (héroïques, à sept heures du matin). Enchantés de leur visite du Parc Pumalin, mais aussi rincés que nous… Florence STEFANI [email protected] © Photo : Florence STEFANI 18 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 19 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Nos ancêtres les Cyclopathes Les découvertes de Philippe Orgebin « L’auberge de la Fourche où nous nous arrêtons est loin de ressembler à l’hôtel que nous avons quitté cet après-midi ! » Une excursion en 1892 de Paris à Dreux Cinquième et dernier épisode des aventures de Paul Petit et Jean Cabrisy qui ont entrepris, il y a 118 ans, une randonnée de quatre jours à vélocipède. Dans le numéro précédent, ils visitaient Dreux en compagnie de leur ami le lieutenant Varnier… epuis les hauteurs du parc que nous traversons, nous avons une vue superbe sur Dreux. Nous continuons notre promenade à travers la ville jusqu’au café des Platanes où nous prenons un rafraîchissement. Après quoi, nous revenons à l’hôtel de France pour déjeuner. Le maître d’hôtel nous a préparé un repas soigné. Nous commençons d’abord par déguster un réconfortant champagne avant de nous régaler de soles normandes savamment apprêtées ainsi que d’un dodu et grassouillet perdreau sans oublier une exquise macédoine. D 20 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Après ce déjeuner, où l’abondance des mets n’a en rien exclu leur délicatesse, le patron de l’hôtel vient à nous en portant un registre. « C’est mon livre d’or, dit-il. Excellent accueil, bon gîte, bon repas et figures aimables, voilà ce que nous avons trouvé ici. Voulez-vous y mettre vos impressions ? » Nous prenons le livre en question et y inscrivons ce qui suit : « Excellent accueil, bon gîte, bon repas et figures aimables, voilà ce que nous avons trouvé ici. » Le patron paraît fort content de nos appréciations. Mais l’heure du départ a sonné. Nous quittons la table pour retrouver nos machines sur le guidon desquelles nous amarrons nos paquetages. Nous faisons nos adieux au patron de l’hôtel de France et Varnier nous conduit jusqu’au bout de la ville où nous lui serrons une dernière fois la main. Nous sautons en selle et nous nous éloignons à vive allure. Des routes chaotiques Il fait très chaud, la route, bien que fort bonne, monte un peu. Nous passons à Goussainville et arrivons à Houdan où, tout en roulant, nous apercevons quelques spécimens des fameuses “poules de Houdan” aux pattes velues. À partir de ce canton, la route devient détestable. Nous en faisons la remarque à un cantonnier. – Y a pas d’extra, répond l’homme. – Est-ce que ça continue longtemps comme ça ? interroge Cabrisy. – Ah, je crois bien. Jusqu’à Paris ! Cela nous console tout de suite. Nous arrivons péniblement à la Queueles-Yvelines. En quittant le village, non loin de l’embranchement qui conduit à Montfort-l’Amaury, nous nous consultons : irons-nous coucher à Neauphle-le-château, dont nous ne sommes éloignés que d’une dizaine de kilomètres, ou bien essaieronsnous d’aller jusqu’à Versailles ? Ma foi, cela dépendra de la route. Nous reprenons notre course. Surpris par la nuit Pendant les premiers kilomètres, ça ne va pas trop mal, mais ensuite la route redevient mauvaise. Il n’est que cinq heures et demie quand nous passons au Pontel, à deux pas de Neauphle. Un panneau indiquant Trappes à 10 km, nous décidons d’aller y coucher. Le jour commence malheureusement à baisser et nous n’avons pas de lanterne, ni l’un ni l’autre. Nous roulons sur les bascôtés de la route qui sont aussi détestables que la chaussée mal pavée et passons dans de profondes ornières qui manquent à tout instant de nous faire verser ! La nuit arrive à grands pas, une nuit noire sans étoile et sans lune. On n’avance plus qu’avec d’infinies précautions et finalement, pour éviter de chuter, on met pied-àterre. D’immenses meules de paille, que Nous ne tardons point à reconnaître les feux de la tour Eiffel qui rayonnent jusque-là. nous distinguons à peine, forment de larges tâches noires derrière les arbres qui bordent la route. Autour de nous, le silence règne seulement troublé par les sonnettes de nos vélos dont le son argentin égaie cette marche nocturne. Sur notre gauche, dans le lointain, notre attention est attirée par une lumière qui change par instants. Nous ne tardons point à reconnaître les feux de la tour Eiffel qui rayonnent jusque-là. Enfin, après une assez longue marche, nous parvenons à Trappes où nous espérons passer une nuit confortable qui effacera la fatigue de cette étape éprouvante. La vie aventureuse du vélocipédiste Hélas, l’auberge de la Fourche où nous nous arrêtons est loin de ressembler à l’hôtel que nous avons quitté cet après-midi ! Quel changement ! Une soupe aigre, un mauvais ragoût, quelques rognons sautés et un peu de fromage viennent remplacer les mets fins et bien servis de l’hôtel de France ! Au lieu du champagne, on nous sert un très mauvais vin dont le goût, même en l’additionnant d’eau, est infect, à empoisonner le purin ! « J’en buvons ben, et j’en mourons point ! » nous répond la servante à qui nous exprimons des récriminations. Cet exécrable repas fini, nous montons nous coucher. Est-il besoin de dire que les chambres sont à l’avenant du dîner ? Ici, le balayage semble inconnu ; du reste, il y aurait trop à faire ! Mais tout cela ne nuit en rien à notre belle humeur et c’est en plaisantant sur la vie aventureuse du vélocipédiste 21 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Biblio-cycle par Philippe Orgebin « Nous atteignons la Porte Maillot après avoir traversé le bois de Boulogne.» que nous nous couchons. Hier, bonne chère et bon gîte ; aujourd’hui, mauvais dîner et couche dure. Basta, cela ne nous empêchera point de dormir ! À six heures, nous sommes levés et nous nous habillons. Nous voulons nous débarbouiller avec l’eau contenue dans les pots ébréchés qui ornent la table de toilette bancale de notre réduit, mais elle sent tellement mauvais que nous en abandonnons l’idée. Nous nous contentons de nous savonner les mains. La veille, nous avions naïvement mis à la porte nos chaussures afin qu’on les nettoie, mais elles y séjournent encore ! Nous sommes donc forcés de mettre nos souliers de rechange. Enfin, Petite halte dans un café. 22 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 nous descendons avec nos bagages et allons vers nos machines. Je redresse mon guidon qui a un peu tourné pendant la marche d’hier, puis nous nous faisons servir deux Hier, bonne chère et bon gîte ; aujourd’hui, mauvais dîner et couche dure. tasses de café au lait. Pendant que nous déjeunons, la servante nous apporte nos chaussures enfin cirées ! Nous les plaçons dans le coffre de la bicyclette ainsi que différents objets. On solde la note qui, il faut l’avouer, n’est pas bien élevée, et quittons l’auberge de la Fourche. Sur le blog : http://biblio-cyclesdephilippeorgebin.hautetfort.com/ vous trouverez une sélection de 300 titres sur le thème du voyage à vélo. L’Asie en vélo couché Détours du monde Du Haut-Doubs à Téhéran Nathalie Courtet Souvenirs de cinq années à vélo (67 000 km) Sylvie Massart et Florence Archimbaud Un rêve de gosse : prendre le Transsibérien de Vladivostok à Moscou. Une volonté : rejoindre Vladivostok par nos propres moyens. Un projet : traverser l’Europe et l’Asie à vélo. Des choix : celui de visiter les pays sur notre route et de ne pas seulement tirer un trait entre deux lieux, celui de découper le trajet en trois ou quatre étapes de sept, huit ou douze mois chacune, le choix de ne pas se faire sponsoriser et d’assumer notre mode de vie, celui aussi du vélo couché pour le confort et le contact avec la population. Ce livre raconte la première partie, du Haut-Doubs à Téhéran, d’avril à novembre 2008. 12 913 km, 8 pays. Ce récit est une façon de prolonger le voyage, de faire partager sept mois de nomadisme et d’errance vers l’Orient, d’apporter un regard sur des pays et des populations mal connues. Nathalie Courtet est guide-accompagnatrice en moyenne montagne. Michel Courtet est menuisier ébéniste. P. O. « Un rêve longtemps porté va se terminer, ainsi que se dissiper toute l’énergie pour le réaliser. Je voudrais être sûre que notre circumduction ne sera pas qu’un parenthèse vite refermée à l’arrivée. Le plus sûr, suis-je tenté de me dire, serait de ne pas arriver, de se couper plus profondément encore des nécessités de la vie occidentale et de s’isoler davantage dans le cocon protecteur du voyage. (...) Comment préserver cette sensation privilégiée d’extrême disponibilité ? Cette sensation de vivre au réel à l’ère du tout virtuel ?... » En mars 2000, Sylvie Massart et Florence Archimbaud décident de fêter le nouveau millénaire par un tour du monde à vélo, pour aller au bout de leur rêve, sans sponsors, sans moyens logistiques hors du commun, sans expérience des voyages, ni du vélo. Détours du monde vous fera vivre à travers leurs souvenirs ces années de nomadisme, au-delà des anecdotes, comme une plongée au cœur de leur ressenti et des incessantes adaptations exigées par le voyage P. O. Retour par la voie triomphale La route est meilleure qu’hier. Nous passons à Saint-Cyr et atteignons Versailles. On longe le château, laissant à droite la vaste pièce d’eau des Suisses et à gauche l’escalier monumental qui mène à l’Orangerie. Nous tournons ensuite dans la rue qui aboutit à la place d’Armes, devant le château. Nous nous éloignons de Versailles par la côte de Picardie où nous croisons des cavaliers dont les chevaux se cabrent en nous voyant, ce qui nous force à mettre pied à terre. Au sommet, nous remontons sur nos machines. Une descente rapide nous fait gagner Ville-d’Avray. De là, nous rejoignons le pont de Suresnes où nous faisons une petite halte dans un café. Comme le jour du départ, nous passons par le boulevard de la Seine, l’avenue Richard Wallace et atteignons la Porte Maillot après avoir traversé le bois de Boulogne. On remonte ensuite l’avenue de la Grande Armée, descendons l’avenue des ChampsÉlysées et suivons les quais de la rive gauche pour enfin arriver rue de Poissy à dix heures et demie. Là, Cabrisy et moi, après avoir porté un toast au Vélo-Routier-Parisien, nous nous quittons enchantés, l’un et l’autre, par cette délicieuse excursion d’environ 300 km qui nous a permis de connaître un coin de plus de notre cher pays. « C’était la première fois que je partais aussi loin, la première fois, aussi, que je partais en plein hiver. En me dirigeant vers le guichet, je regardais mes sacoches qui suivaient en bagages à main et je pensais au vélo en pièces détachées que j’allais récupérer à mon arrivée, à la lente séance de reconstruction qui m’attendait devant l’aérogare. Je ne connaissais personne au Japon. Je n’avais même pas un nom, une adresse, un numéro de téléphone. (…) Pourtant, au moment de l’embarquement, en me laissant porter par le flot paisible des passagers qui ne faisaient pas attention à moi, je compris que j’étais un voyageur comme un autre. Le Japon, l’hiver, le vélo, tout allait bien, pensai-je, il ne me restait plus qu’à me perdre. » En février 2007, Antoine Piazza s’embarque pour le Japon ou, plus précisément, pour l’île de Shikoku, la plus petite des grandes îles de l’archipel et la plus sauvage. Bien plus qu’un récit de voyage, ce Voyage au Japon est d’abord une aventure intérieure et littéraire, par l’ampleur toute classique de son style. Né en 1957, Antoine Piazza vit à Sète. Ses romans sont publiés dans la collection La brune : Roman fleuve (1999), Mougaburu (2001), Les Ronces (2006), La Route de Tassiga (2008). P. O. Récit de Paul PETIT publié en 1892 dans Le Vélo-Routier-Parisien 2010 – 155 pages – Prix : 15,50 Éditions du Rouergue – Collection La brune (www.lerouerge.com) 2010 – 284 pages Éditions : Presses du Belvédère – www.pressesdubelvedere.com Prix : 24 € 2010 – 278 pages Autoédité : www.detoursdumonde.sitew.com Prix : 18 € Un voyage au Japon Antoine Piazza Asie centrale Terre d’aventures Lilian Vezin - Lucylle Mucy Lilian et Lucylle nous emmènent à travers les steppes et les montagnes d’Asie centrale. Ils ont parcouru à vélo près de 5000 km, soit un périple qui les a menés de l’Ouzbékistan aux vertes vallées des Tian-Shan chinois, en traversant le Pamir tadjik et le Kirghizstan. Ils ont passé des dizaines de cols enneigés, affronté le froid ou les vents brûlants du désert du Taklamakan, passé entre les mailles d’émeutes opposant le gouvernement de Pékin et les Ouighours musulmans. La police chinoise mettra un terme à leur aventure alors que la région du Xinjiang est en pleine ébullition. Les deux jeunes gens parviennent à communiquer chaleureusement leur passion pour cette région du monde faite de longs déserts, de remparts rocheux et de montagnes indomptables. Asie centrale Terre d’aventures n’est en rien l’évocation d’un exploit, simplement le récit émerveillé de voyageurs qui vont de rencontre en rencontre, avec la naïveté de ceux qui ne savent ce qu’ils cherchent. P. O. 2010 – 210 pages – Distribution : www.librairie.ventdularge.fr Prix : 18,90 € 23 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 Programme du 26e festival du voyage à vélo Bourse du travail de Saint-Denis 11, rue Génin – 93200 Saint-Denis métro : Saint-Denis-Porte de Paris – ligne 13 Tour de la Baltique… au fil des jours ! – Robert BARTHE – 35 mn De Colmar aux Pamirs – Jean-Pierre JACQUIN et Betty FLECK – 55 mn Où est-ce ? – Bernard COLSON – 5 mn 13h 45 16h 00 un atelier (la réalisation d’un diaporama), C’est aussi : Des débats coordonnés par Sylvie DARGNIES et Serge FICHANT. Horaires et thèmes proposés sous réserve de modifications : samedi – 12h45 : Train, bus, bateau, avion… Comment choisir, comment s’organiser ? samedi – 15h30 : Le voyage à vélo suscite t-il de véritables rencontres ? 2e MODULE Si on jouait – Gaël JEANNET et Yves DUPARFAIT – Amérique latine – 45 mn De la cité des 4000 aux galets de Dieppe – Lionel BRUN et 16 jeunes du collège Jean VILAR de la Courneuve – 30 mn 3e MODULE Pomme qui roule aux antipodes – Alain et Annie CHARRIÈRE – 30 mn Roues libres – Florence ARCHIMBAUD & Sylvie MASSART – 5 ans autour du monde – 47 mn Un atelier photo dimanche de 10H30 à 12h00 : Aspects techniques du diaporama animé par François COPONET Une pièce de théâtre dimanche à 14H30 : L’itinérance de Maud par Béatrice MAINE (places limitées) 5 points-rencontres continents coordonnés par Christine COLIN, Sylvie DARGNIES et Serge FICHANT. 18 h15 4e MODULE Globecyclette – Béatrice MAINE – 3 ans seule autour du monde (Inde, Asie, Canada) – 75 mn 20h 45 5e MODULE Deux plus deux (remorques) Les Vélos parisiens Rohloff (moyeux) Aevon (remorques mono-roue) 2 roues et plus (vélos, tricycles couchés, vélos pour enfant, etc.) Vélofasto (vélos couchés et autres cycles spéciaux) Bicloune (Vélos neufs, pièces détachées et accessoires toutes époques) Roulcouché (vélos) Cycles Pierre Perrin (vélos sur mesure) Beecyclo (remorques) Rando-boutique (matériel, équipement pour le vélo) Rando-cycle (vélo sur mesure) Selle Proust Atelier Vagabonde Cycles Patrice Drouin (vélo sur mesure) des débats axés sur deux constantes importantes des voyages à vélo (l’utilisation des autres moyens de transports et les rencontres ). Samedi 15 janvier 2011 1er MODULE Le matériel vélo sera présent comme l’année dernière à l’intérieur et à l’extérieur, sur le parvis. Seront présents : Pour ce 26e festival, nous proposons : Renseignements au 06 81 07 93 15 et sur le site de CCI : www.cci.asso.fr [email protected] 10h 30 Le festival accueille de nombreux stands, de quoi passer un bon moment. Le festival du voyage à vélo est avant tout un moment de présentation d’expériences par l’audiovisuel. Les stands ont toujours accompagné les projections. Et depuis quelques années nous multiplions les lieux de rencontres. Chacun peut y prendre des idées pour ses prochaines vacances ou son prochain voyage. Programme sous réserve de modifications 10 h 00 Ouverture des stands, de la billetterie et du bar buffet Les stands De nouveaux lieux de rencontres Des moments d’échanges d’informations autour d’un continent (ou d’une partie de continent), cartes à l’appui, entre voyageurs en partance et voyageurs au retour. Les 5 points-rencontres : 1-Chine, Inde & Asie du sud-est 2-Turquie & Asie Centrale 3-Afrique 4-Amérique du Sud 5-Europe. une rencontre entre utilisateurs de Voyage Forum, 5 Points Rencontres Continents à des heures précises. Autogérés, ils réuniront ceux qui cherchent des infos et ceux qui veulent partager ce qu’ils savent et l’expliquer avec une carte. La durée de ces points rencontres pourra s’échelonner entre 1h et 1h30 selon la multiplicité des intervenants et des échanges. À ce sujet, n’oubliez pas de venir avec votre carte, et ne comptez pas sur les autres pour donner des infos ! Points-rencontres du samedi : 14h : Turquie-Asie centrale 16h : Chine - Inde -Asie du sud-est 18h : Amérique du sud Points-rencontres du dimanche : 11h : Afrique 14h : Europe Quelques libraires et éditeurs : Aux collections du sport (libraire) Artisans-voyageurs éditions Cyclos-randonnée (site de vente créé par un passionné de voyage à vélo) Carnets d’aventures (Revue trimestrielle) Des voyageurs à vélo qui présentent ouvrages, DVD, etc. Les projectionnistes seront aussi présents. Claude Marthaler Raphaël Krafft Yves Duparfait - Gaël Jeannet Chantal et Marc Moreau Pierre Thiesset Annie et Alain Charrière Florence Archimbaud - Sylvie Massart Plusieurs associations seront présentes : Robert Barthe AF3V - Véloroutes et voies vertes Amicale cyclo tandémiste L’association VPH (véhicules à propulsion humaine) Associazione italiana il cicloviaggiatore (l’équivalent de CCI en Italie) La confrérie des randonneurs sans frontières FFCT (Fédération Française de Cyclotourisme) Confrérie des 650 (rassemble ceux qui roulent avec des vélos équipés de roues de 650) Sophie de Courtivron Sophie et Delphine Étienne Lionel Brun avec 16 jeunes du collège Jean Vilar de La Courneuve Béatrice Maine Cédric Magnin Elie Truc-Vallet Michel et Michelle Gruand Rosélène Pierrefixe – Nicolas Pigaux Marie-France Coudurier (Pédaler pour un sourire) 3 ans en Afrique et en Asie – Claude MARTHALER – 2x45 mn De nombreux exposants Dimanche 16 janvier 2011 10 h 00 Ouverture des stands, de la billetterie et du bar buffet 10h 30 e 2 MODULE Papichel et Mamichelle visitent l’Afrique à vélo – Michel et Michelle GRUAND – 45 mn Sudamerica en tandem – Eneko ETXEBARRIETA & Mijuki OKABE – 40 mn 15 h 45 Des associations et des éditeurs s’adressant expressément aux voyageurs à vélo. 3e MODULE Manuel du voyage à vélo 15€ l’exemplaire, port compris Bon de commande à découper ou à photocopier et à renvoyer à Cyclo-Camping International - 25, rue Ramus - 75020 Paris, accompagné d’un chèque à l’ordre de Cyclo-Camping International. Nombre d’exemplaire(s) commandé(s) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . De nombreux cyclo-voyageurs prêts à faire partager leurs expériences. 1er MODULE Pédalées printanières – Bernard COLSON – 5 mn De Nevers à Pékin, via l’Australie – Marc & Chantal MOREAU – 43 mn Où est-ce ? – Bernard COLSON – 5 mn 13 h 15 Des vélocistes et équipementiers spécialisés dans le vélo de voyage et le matériel de cyclo-camping. Chéque ci-joint, soit un réglement de : ........................... PRIX D’ENTRÉE DES PROJECTIONS 1 module : 5,50 € – Tarif réduit : 4,50 € Forfait pour la journée de samedi : 20 € – Tarif réduit : 16 € Forfait pour la journée de dimanche : 12 € – Tarif réduit : 10 € Forfait pour les 2 jours : 30 € – Tarif réduit : 25 € TARIF RÉDUIT : adhérents CCI et adhérents FFCT à jour de leur cotisation 2011 – 10-15 ans – Chômeurs et étudiants. GRATUITÉ : pour les moins de 10 ans. RÉSERVATION : exclusivement pour les forfaits (samedi, dimanche ou week-end). Chèque à l’ordre de CCI à envoyer avant le 5 janvier 2011 à : Mireille ORIA – 52 bis Bd Richard Lenoir – 75011 PARIS. Joignez votre adresse électronique et/ou votre numéro de téléphone pour pouvoir vous confirmer la réception du chèque. NOM : Date ............................................................................................................................................................................... Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pas de chèque étranger en euros, paiement étranger uniquement par versement sur le compte postal : IBAN : FR 63 2004 1000 0107 6535 2K02 011 --- BIC : PSSTFRPPPAR Develotour Asia – H. BONNAVEIRA & G. ROMAWICZ – 60 mn 24 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – HIVER 2010 25 CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL – AUTOMNE 2010 Vie de l’association Cyclo-Camping International Association fondée en 1982, regroupe et informe ceux qui voyagent à vélo sans aide motorisée. 25, rue Ramus - 75020 Paris Tél. : 01 47 97 62 18 Site : www.cci.asso.fr Courriel : [email protected] Photo de couverture : Bruno Saulet « Cap Nord – Norvège 2006» Directeur de la publication : Joseph Jaunereau Rédaction : SECRÉTAIRE de RÉDACTION Sylvie Dargnies ([email protected]) Chaque voyageur est à un moment ou un autre en recherche de contacts et d’échanges avant de partir. L’idée première de CCI (Cyclo-Camping International) est de favoriser la mise en relation des adhérents futurs voyageurs avec d’autres adhérents ayant récemment parcouru les mêmes régions ou pays. CCI est un lieu de rencontre et d’échange des expériences de chacune et de chacun, où ceux qui rêvent de voyages et d’aventures, petites ou grandes, peuvent trouver informations et conseils, pour se préparer à partir à vélo. L’association est entièrement animée par des bénévoles et chaque adhérent est invité à la faire vivre. CONCEPTION GRAPHIQUE et MISE EN PAGE : Gilles Baron Ont participé à cette revue : Isabelle et Bruno Frébourg, Jean Marie Patois, Florence et Pierre Boisseau, Claude Marthaler, Florence Stefani, Philippe Orgebin, Christine Colin Dépôt légal : Janvier 2011 Numéro ISSN : 0755-0219. Commission paritaire : 0910G87166 CCI PROPOSE À SES ADHÉRENTS Pour s’informer sur le voyage à vélo Pour rencontrer les cyclo-voyageurs Une revue trimestrielle (celle que vous avez entre les mains). Un manuel du voyage à vélo (le MVV ). Une lettre d’information trimestrielle. Un site Internet riche d’informations et de conseils. Une messagerie pour communiquer : www.postex.fr. Des possibilités de contacts avec des voyageurs ayant parcouru tel ou tel pays ou continent Un festival du voyage à vélo chaque année à Paris. Des rencontres et voyages à vélo de 2 jours à 2 semaines (week-ends et « quinzaines »). Un réseau d’échanges et un mode d’hébergement solidaire Cyclo Accueil Cyclo, (le CAC) Un point de rencontre à Paris les 2e et 4e mardis du mois de 19h30 à 20h30, 25 rue Ramus - 75020 Paris (métro Gambetta). CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION Président : Joseph JAUNEREAU – Présidente adjointe : Sylvie DARGNIES – Secrétaire : Jean LE LAN – Secrétaire adjoint : Serge FICHANT Trésorier : Benoît MICHEL – Trésorier adjoint : Philippe ORGEBIN – Autres membres : Augustin FERNANDEZ, Sophie GÉLINOTTE, Pierre ONASCH, Anick POTIER, Philippe ROCHE (Président d’honneur, co-fondateur de CCI). Tirage : 800 exemplaires Impression : Parenthèses 76, av. du Bout-des-Landes 44300 Nantes Lors de votre adhésion ou ré-adhésion, nous vous demandons de bien vouloir préciser : d’une part, votre souhait éventuel de faire partie du réseau CAC et si oui, les renseignements pour cela. d’autre part, les régions ou pays que vous avez éventuellement parcourus à vélo au cours des dernières années, et votre accord pour nous permettre de communiquer vos coordonnées à d’autres membres de CCI, exclusivement, bien sûr, dans le cadre de l’association et de son réseau d’échanges entre voyageurs. Prochaine parution : N° 118 : mi-avril 2011 FESTIVAL CCI À NANTES Plus qu’une réussite ! Le 20 novembre 2010 s’est tenu au centre socio-culturel du Soleil Levant à Saint-Herblain, en périphérie de Nantes, le festival CCI Voyager à Vélo. D À la veille du festival, nous ne savions e 14h30 à 20h trois séances de projection étaient au programme : deux pas trop ce qu’il allait se passer, et diaporamas sur le voyage en famille même si les retours, les réactions, les l’un sur des week-ends, l’autre sur un échos faisaient penser à certains d’entre voyage en Europe et en Turquie ; une nous que nous allions faire le plein, nous autre projection sur six mois en tandem à avons été étonnés par cette affluence : la travers l’Amérique du sud ; et une troi- totalité des chaises du centre a été sième retraçant un périple de trente deux réquisitionnée pour accueillir tous les mois à travers l’Afrique. Chaque séance spectateurs ! Maintenant que l’heure est au bilan, débutait avec un diaporama court, rythmé nous pouvons dire que, au-delà du quantisur les week-ends et les quinzaines CCI. Tous ces montages étaient proposés tatif, nous avons eu la grande satisfaction par des cyclo-voyageurs, membres de CCI de ressentir le plaisir du public, grâce à la qualité des diaporamas, et habitant la région ouest. des commentaires des Six stands du secteur Plus de 240 personnes voyageurs, pour certains associatif accueillaient le sont passées dans réalisés en famille et en public entre les projections : CCI, Aventuriers du l’après-midi et chacune direct, grâce aux stands qui favorisaient échanges, bout du monde (ABM), des trois projections a contacts, découvertes et AF3V, Place au vélo (assofait salle comble… retrouvailles, convivialité. ciation des cyclistes Nous ? Une quinzaine urbains nantais), FFCT avec l’Union sportive de Saint-Herblain, de personnes qui pratiquons, aimons et Club tandémiste. Différents types de vélos partageons le plaisir du voyage à vélo. Si chargés étaient exposés. Boissons et ce festival était au départ l’idée de deux ou pâtisseries étaient proposées à la vente trois, elle a vite été relayée par un groupe entre les projections. Faute de place et par qui s’est réuni une fois par mois de juin à choix de l’équipe, il n’y avait pas de stand novembre et qui ne pense pas s’arrêter là. Nous imaginons plusieurs pistes pour la de vente de matériel ou de vélos. Plus de 240 personnes sont passées suite : un autre festival dans un ou deux dans l’après-midi et chacune des trois ans de forme encore indéterminée, un ateprojections a fait salle comble avec envi- lier « transformer son vélo en vélo de ron 150 spectateurs. Après un rangement voyage » au printemps, et bien évidemcollectif rapide et efficace, en fin d’après- ment continuer à favoriser les propositions midi, la journée s’est conclue par un repas de week-end. partagé par une soixantaine de convives Pour nous contacter : [email protected] venus avec victuailles et boissons. BULLETIN ADHÉSION – ABONNEMENT 2011 à découper ou à photocopier ADHÉSION SEULE valable pour l’année civile (à partir de septembre, elle compte également pour l’année suivante) individuelle 1 an . . . . . 12 € couple 1 an . . . . . . . . . . . . . 18 € individuelle 2 ans . . 23 € couple 2 ans . . . . . . . . . . . 35 € Merci de renvoyer ce bulletin à Cyclo-Camping International – 25 rue Ramus, 75020 Paris chèque à l’ordre de « Cyclo-Camping International » RÉSEAU CYCLO ACCUEIL CYCLO (le CAC) Je souhaite faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo (CAC) sous réserve des précisions suivantes : Localisation (ex. : 10 km sud Rennes) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................................... Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Combien de cyclistes acceptez-vous accueillir au maximum ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance : Pour combien de nuits maximum ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Est-il possible de camper ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ABONNEMENT SEUL (pour les 4 numéros annuels de la revue) France 1 an . . . . . . . . . . . . . .17 € étranger 1 an . . . . . . . . . . .19 € France 2 ans . . . . . . . . . . 32 € étranger 2 ans . . . . . . . . 36 € Langues parlées : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal : Autres info. : ADHÉSION ET ABONNEMENT SIMULTANÉMENT individuels 1 an . . . . . . .25 € couple 1 an . . . . . . . . . . . . . . 31 € individuels 2 ans . . . . 47 € couple 2 ans . . . . . . . . . . . 59 € étranger 1 an . . . . . . . . . . 28 € étranger 2 ans . . . . . . . . 54 € ......................................................................................................... Je ne souhaite plus faire partie du réseau Cyclo Accueil Cyclo Tél. fix : RÉSEAU D’ÉCHANGES ENTRE VOYAGEURS SUR LES PAYS Tél. port. : J’accepte que mes coordonnées soient diffusées à d’autres adh. Courriel : MANUEL DU VOYAGE À VÉLO : 15 € (port compris pour les adhérents) ..................................................................................... Ci-joint mon règlement soit un total de : ................................. Mode de règlement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . date : ANCIENS N° DE LA REVUE : 1 € indiquez lesquels :......................................................................................................... ...................................................................................... Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . € ......................... Pas de chèque étranger en euros, paiement uniquement par versement CCP IBAN : FR 63 2004 1000 0107 6535 2K02 011 - BIC : PSSTFRPPPAR Pays, ou continents que vous avez parcourus à vélo ces dernières années : 2007 ................................................................................................. 2008 ................................................................................................. 2009 ................................................................................................. 2010 ................................................................................................. Photo : Charles ESMENJAUD Les sept magnifiques © Photo : Serge FICHANT © Photo : Serge FICHANT Christine COLIN [email protected] © Photo : Serge FICHANT es sept magnifiques”, c’est ainsi que nous ont surnommés Peter et Judy, cyclo-voyageurs australiens, rencontrés régulièrement tout au long de notre périple. À l’initiative de Serge Fichant, le voyage a duré deux mois pour Mathilde, Augustin Fernandez, Francis et Serge (novembre et décembre 2009), et quatre pour Florence Stefani et moi-même (jusqu’au 28 février 2010). Quant à Alain Grillet, il s’est envolé pour une escapade de huit mois, poursuivant vers le Pérou, la Bolivie, et le Canada. Après avoir emprunté le très confortable bus de nuit de Buenos Aires à Neuquèn, nous avons pédalé, Florence et moi, vers San Martin de Los Andes, la route des sept lacs, et San Carlos de Bariloche, où nous retrouvâmes la belle équipe. Nos routes se sont séparées à Puerto Varas ; nous sommes parties pour découvrir l’île de Chiloé, tandis qu’ils allaient visiter le parc Pumalin. Retrouvailles à Chaiten, « pedalata » vers le sud, sur la Carretera Australe, jusqu’à Villa O’Higgins, puis vers El Chalten (et le Fitz Roy), El Calafate (et le glacier Perito Moreno)… Ce qui nous obligea à traverser plusieurs fois la frontière. Notre dernière étape commune fut la découverte du parc Torres del Paine. Les au revoir faits, Florence, Alain et moi, nous avons pédalé jusqu’à Ushuaia. “L © Photo : Serge FICHANT Sept CCIstes se sont regroupés sous la houlette de Serge Fichant pour une virée au Chili et en Argentine.