Steven MONOT - Sciences Po Service Carrières

Transcription

Steven MONOT - Sciences Po Service Carrières
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Monot Stéven - Programme Europe-Afrique
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Année Scolaire 2014 - 2015
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Johannesburg ( Afrique du Sud ) / Stone Town ( Tanzanie )
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Institut Français d’Afrique du Sud / Association Franco-Zanzibarite
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Diplomatie culturelle / Coopération culturelle
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Administration française à l’étranger / Centre culturel français
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Stage au département Recherche / Chargé de mission Sports & Culture
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Table des matières
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Introduction p. 3
1.
A.
B.
C.
D.
2.
A.
B.
C.
D.
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Premier stage : l’Institut Français d’Afrique du Sud à
Johannesburg.
Recherche de stage
Démarches pour le stage
Modalités du stage
Le stage à l’IFAS
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p. 5
p. 6
p. 8
p. 9
Second stage : l’Association Franco-Zanzibarite à
Stone Town.
Recherche de stage
Démarches pour le stage
Organisation du stage
Le stage à l’AFZ
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p. 15
p. 16
p. 18
p. 19
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3.
Bilan
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A.
B.
C.
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Bilan croisé des stages
L’ouverture culturelle
Les perspectives professionnelles
- Vivre à Johannesburg
- Vivre à Stone Town
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p. 25
p. 27
p. 29
Annexes
p. 31
p. 35
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INTRODUCTION
!
Étudiant du Programme Europe-Afrique, j’ai pris la décision dès ma première année à
Sciences Po d’effectuer des stages durant ma troisième année plutôt qu’une année d’échange
universitaire. Cette décision se fonda plus sur ma volonté de connaître une vraie expérience dans le
monde du travail afin d’avoir une idée plus précise de mes perspectives professionnelles avant
l’entrée en Master que sur le caractère très moyen de mes notes scolaires qui m’interdisait l’accès
aux meilleures universités d’Afrique du Sud, très demandées, et qui auraient pu m’envoyer à la fac
de Maputo ou Ouagadougou, ce qui ne m’attirait guère.
J’ai donc effectué un stage de cinq mois, du 1er septembre 2014 au 1er février 2015, au sein
de l’Institut Français d’Afrique du Sud, localisé à Johannesburg. Puis un stage de trois mois, du 8
février au 8 mai, à l’Association Franco-Zanzibarite, embryon d’Alliance Française située sur l’île
d’Ugunja dans l’archipel de Zanzibar.
Par souci de clarté, mon rapport de troisième année détaillera d’abord indépendamment
chaque stage, dans l’ordre chronologique. Puis j’effectuerais un bilan croisé de ces deux stages et de
leurs enseignements.
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1. Premier stage : l’Institut Français
d’Afrique du Sud à Johannesburg.
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A. Recherche de stage
J’ai effectué mes deux premières années à Sciences Po au sein du Programme EuropeAfrique ce qui m’engageait, bon gré mal gré, à partir en troisième année en Afrique. Je n’oserais pas
parler à mon sujet de « projet de troisième année ». Au moment de débuter mes recherches de stage,
ma priorité était simplement de partir dans un pays anglophone, et si possible de rejoindre une
représentation diplomatique française. L’Afrique étant ce qu’elle est, le nombre de pays où
envisager « raisonnablement » de partir est forcément limité. Les deux pays qui s’imposèrent assez
rapidement à moi furent l’Afrique du Sud et le Kenya, avec une nette préférence pour le premier.
Commençant mes recherches en novembre 2013, j’ai donc passé plusieurs mois à adresser
des candidatures spontanées, toutes infructueuses, à l’Ambassade de France en Afrique du Sud, aux
différents consulats, missions de défense et alliances ainsi qu’à scruter régulièrement la plate-forme
d’offres de stage du Ministère des Affaires Etrangères. Il est d’ailleurs à noter que l’aide de
Sciences Po concernant les élèves désireux de partir en stage en Afrique en troisième année est très
limitée, et presque inexistante pour ceux voulant se rendre en Afrique non-francophone. En
désespoir de cause, j’ai commencé à envisager, en mai 2014, chercher un stage en Afrique
francophone. J’ai toutefois appris que l’Institut Français d’Afrique du Sud ( IFAS ), dont m’avait
auparavant parlé M. Smith, anciennement chargé de l’Afrique à la DAIE, et seule aide à l’époque
pour les étudiants dans mon cas, avait accepté de prendre en stage l’une de mes camarades du
Programme Europe-Afrique. J’ai donc également postulé auprès de M. Adrien Delmas, directeur de
l’Institut Français de Recherche qui est, à Johannesburg, fusionné à l’Institut Français. M. Delmas
m’a rapidement répondu favorablement et j’ai donc pu commencer à effectuer les démarches
nécessaires à mon départ pour l’Afrique du Sud.
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B. Démarches pour le stage
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La première des démarches à effectuer fut de remplir la convention de stage et de la faire
valider par Sciences Po Avenir, ce qui se révéla une pure formalité.
Vint ensuite l’épineuse question du visa. Le visa de stagiaire pour l’Afrique du Sud n’est pas
particulièrement compliqué à obtenir : cela nécessite surtout du temps. En effet, la liste des pièces à
fournir peut paraître problématique ; un passeport valide, un certificat médical de bonne santé, un
certificat radiologique spécifiant que vous n’avez pas la tuberculose, un relevé bancaire assurant
que vous disposez des fonds nécessaires pour vivre en Afrique du Sud, votre contrat ou convention,
un extrait de naissance traduit par un traducteur certifié ainsi qu’une copie de casier judiciaire
( vierge ) également traduite. Ce qui nécessite donc un rendez-vous chez le médecin, une radio, un
rendez-vous à la banque, obtenir un certificat de naissance et copie de casier judiciaire et de trouver
un traducteur à un prix abordable. Quand l’obtention du visa devient urgente, mieux vaut être bien
organisé. Le problème dans ma situation fut principalement dû aux vacances de l’Institut Français.
Celles-ci compliquèrent grandement la signature de ma convention de stage par la personne
concernée, c’est-à-dire le directeur de l’Institut Français. Enfin, les services administratifs de l’IFAS
nous demandèrent d’effectuer une demande de visa de recherche. Celui-ci est bien plus simple à
obtenir et ne nécessite pas de préciser le montant de la rémunération, facteur pouvant s’avérer
problématique pour l’obtention d’un visa de stagiaire. Toutefois, les consulats sud-africains de Lille
et Rennes ( beaucoup plus simples à obtenir au téléphone que l’antenne parisienne ) m’assurèrent
qu’il m’était impossible d’obtenir, vu ma situation, ledit visa de recherche. Le flou régna donc un
certain temps jusqu’à ce que je décide de faire confiance à l’IFAS et de présenter ma demande de
visa recherche. Il est également à noter pour les provinciaux que, depuis l’été 2014, le consulat sudafricain à Paris, seul habilité à délivrer les visas, n’acceptent plus les dossiers envoyés par courrier.
Il faut donc se déplacer à Paris et s’armer de patience pour déposer son dossier au guichet, où l’on
vous indiquera quelles pièces vous manque. Enfin, il ne faut pas oublier que le consulat a pour
politique, ou tradition, de rendre la plupart des passeports ornés du fameux visa le jour même ou la
veille au soir du départ. Par exemple, alors que je décollais à 14h de Roissy et que mon dossier avait
été déposé depuis plus de deux semaines, soit largement les délais obligatoires, j’ai passé toute la
journée précédant mon départ, de 9h du matin à 19h, à patienter dans les salles d’attentes du
consulat puis de l’ambassade d’Afrique du Sud à Paris avant de pouvoir enfin récupérer mon
passeport : mieux vaut ne rien avoir d’autre d’urgent à faire avant le départ.
Concernant la question des billets d’avion, la solution la plus intéressante à l’époque où j’ai
réservé les billets d’avion était un vol British Airways avec escale de quelques heures à Londres. Le
vol aller-retour me coûta environ 450€ et bien que je sois certain de ne pas utiliser le vol retour
Johannesburg-Paris, c’était toujours la solution la moins coûteuse.
Enfin, la dernière chose à régler avant de partir était le problème du logement et de l’accueil
à Johannesburg. Les vacances de l’IFAS me laissant un peu seul et éloigné des réalités immobilières
de Johannesburg, j’ai décidé de louer un appartement via AirBnb. Avec ma camarade d’EuropeAfrique, nous avons trouvé un loft parfait et au prix très abordable à Maboneng, sans avoir aucune
idée de ce qu’était ce quartier hormis qu’il n’était pas trop éloigné, sur Google Maps, de notre lieu
de travail. Cet appartement n’étant toutefois pas libre dès notre arrivée, nous avons loué pour
quelques jours un autre appartement, bien plus cher, dans une résidence étudiante toute proche de
notre lieu de travail, ceci nous permettant de nous acclimater doucement. L’IFAS proposa par la
suite de nous aider à trouver un logement, mais malheureusement bien après que nous ayons
effectué nos réservations.
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C. Modalités du stage
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Si M. Delmas avait rapidement accepté de me prendre en stage, il n’avait toutefois pas
précisé quelle serait la nature de mon travail, hormis que j’aurai un « projet de recherche » à mener,
terme qui me semblait à l’époque assez vague, et que je devais donc réfléchir au sujet de ce projet.
A mon arrivée en Afrique du Sud, je me suis donc rendu à l’Institut Français afin de rencontrer mon
maître de stage. S’ensuivit une réunion où M. Delmas expliqua ce qu’il attendait de ma camarade et
moi. Nous aurions donc un projet de recherche personnel à mener. Celui-ci pouvait porter sur le
sujet de notre choix, tant que celui-ci avait un lien avec l’Afrique Australe, zone de compétence de
l’Institut de Recherche en Afrique du Sud. Le but serait de rendre à la fin de notre stage un papier
d’une dizaine ou vingtaine de pages, préfigurant une possible recherche. De plus, puisqu’il serait
absent pour raisons personnelles durant les deux prochaines semaines, nous n’avions qu’à utiliser ce
temps pour déterminer notre sujet, dont on discuterait avec lui à son retour. Enfin, une réunion était
organisée le soir même, rassemblant les élèves de Sciences Po présents à Johannesburg, le
personnel de l’IFAS ainsi que le directeur de l’Alliance Française. A l’initiative de l’une des élèves
en échange à Wits, l’université la plus prestigieuse de Johannesburg, les acteurs de la coopération
culturelle française nous présenterait les diverses missions qui pourraient nécessiter notre
participation. M. Delmas nous indiqua qu’étant stagiaires de l’Institut de Recherche et non de la
Culture, nous n’avions aucune obligation de remplir certaines de ces missions mais que nous étions
toutefois libres de nous occuper de celles qui nous intéressaient.
Ainsi, les modalités de ce stage furent définies plusieurs jours avant le début ; nous devrions
rendre ce projet de recherche et occasionnellement remplir des missions pour la branche Culture de
l’IFAS si nous en avions envie. Concernant le rythme de travail, M. Delmas nous indiqua que
l’Institut était ouvert du lundi au vendredi, à partir de 8h30. Toutefois, il ne nous donna pas
d’horaires obligatoires. Il se contenta de nous dire que nous avions « un pays à découvrir » et que
nous n’avions pas à être forcément au travail tous les jours de la semaine ni à heures fixes. De
même, nous pourrions prendre des vacances quand nous en aurons envie afin de visiter l’Afrique du
Sud. Enfin, travaillant dans une administration française à l’étranger, nous serions rémunérés 500€
par mois.
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D. Mon stage à l’Institut Français d’Afrique du Sud
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Historique de l’IFAS
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L’Institut Français d’Afrique du Sud ( IFAS ) a été créé en 1995, suite à la fin de l’apartheid.
Sa fondation répondait à la volonté de la France de rompre avec les relations entretenues avec le
régime raciste depuis des décennies, et particulièrement d’aider à l’ouverture culturelle envers les
populations « anciennement défavorisées ». Ainsi, le but, plus ou moins affiché clairement, était de
rappeler que la France n’était pas qu’un pays ayant collaboré avec le précédent régime mais
également la « patrie des droits de l’homme », au patrimoine culturel exceptionnel. Une autre
version de la création de l’Institut, évoquant le mari de l’Ambassadrice qui s’ennuyait ferme et
aurait réclamé de quoi s’occuper, est beaucoup moins prouvée à défaut d’être moins relayée.
L’IFAS fut donc installé à Newtown, un quartier de Johannesburg qui fut durant les décennies
précédentes le bastion des anti-apartheid. Newtown était dans les années 1990 le centre culturel de
Johannesburg, vibrionnant, où tentait de se construire une nouvelle Afrique du Sud, mixte et
égalitaire. Il va sans dire que cet espoir a rapidement été douché, tout comme le prestige dont
disposait l’IFAS à cette époque. De plus, du fait de contraintes politiques, l’IFAS a du quitter
Newtown et est venu s’installer à Braamfontein il y a quelques années. Braamfontein, je l’ai déjà
dit, est un quartier étudiant collé à la plus grande université de Johannesburg. L’emplacement paraît
donc a priori idéal afin d’attirer des jeunes, des artistes et des universitaires.
Les Saisons Croisées France-Afrique du Sud en 2012 et 2013 constituèrent réellement
l’apogée de l’IFAS. Certes, l’Institut était déjà depuis longtemps un acteur culturel établi à
Johannesburg, connu des professionnels et organisant ponctuellement des évènements rassemblant
une certaines affluence. Mais les Saisons, grâce au budget qui les accompagnent, permirent
d’organiser un nombre d’évènements impressionnant et de se construire une vraie notoriété.
Malheureusement, celle-ci ne fut qu’éphémère puisque les contraintes budgétaires françaises se
répercutèrent sur l’Institut, entraînant une baisse continue et importante du budget. Ceci a poussé
l’Ambassade d’Afrique du Sud à demander à l’IFAS d’opérer de plus en plus comme une agence de
coopération, facilitant les partenariats entre la France et les acteurs culturels locaux, plus que
comme un réel promoteur d’évènements. Il est important ici de rappeler une spécificité de l’Institut
Français d’Afrique du Sud. Contrairement à de nombreux pays, il existe à Johannesburg une
Alliance Française en parallèle à l’IFAS, puisqu’à sa création, il n’a pas semblé possible de
supprimer une alliance présente dans le pays depuis les années 1950. Afin de déminer cette situation
possiblement problématique, les statuts de l’Institut précisent donc que dans cette logique de vouloir
favoriser les partenariats locaux, celui-ci ne pourra accueillir aucun public et que tous les
évènements organisés devront l’être à l’extérieur. Conjugué au resserrement budgétaire, ceci a donc
contribué à faire de l’IFAS de plus en plus un intermédiaire au lieu d’un acteur culturel important.
Personnels de l’IFAS
!
Les locaux de l’IFAS sont partagés entre celui-ci et l’Institut Français de Recherche en
Afrique du Sud. Cette distinction n’est cependant qu’administrative, tout le monde cohabitant sans
problème. Lors de mon arrivée à l’IFAS, l’équipe était donc constituée de :
- le Directeur délégué de l’IFAS ( le directeur officiel étant le conseiller culturel de l’Ambassade,
qui réside à Pretoria )
- le directeur de l’IFRE
- le secrétaire général
- une chargée du Livre ( détachée par l’Ambassade )
- un conseiller audiovisuel ( détaché par l’Ambassade )
- trois chargées de mission culture
- l’adjointe du directeur de l’IFRE
- le secrétaire de l’IFRE
- un comptable
- une assistante comptable
- un traducteur
- un informaticien
- un standardiste
- une archéologue du CNRS résidant dans les locaux puisqu’associé à l’IFRE
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Tous étaient français, hormis le secrétaire de l’IFRE et l’assistante comptable, congolais et le
standardiste, qui venait de Soweto. La moyenne d’âge était également assez basse, puisque les plus
âgés devaient à peine approcher de la cinquantaine. Il régnait dans les locaux une bonne ambiance,
dont la seule perturbation était souvent les discussions houleuses induites par les contraintes
budgétaires.
Nous de disposions pas réellement d’un bureau. Nous avions à notre disposition la « salle
recherche » ; une pièce d’environ 20 mètres carrés, une vue panoramique sur le Nelson Mandela
Bridge, une bibliothèque en sciences sociales et des grandes tables où travailler. Nous partagions
régulièrement cette salle avec les chercheurs français ou du moins francophones de passage à
Johannesburg, ce qui nous permit de rencontrer des spécialistes de l’histoire de l’art, des
archéologues, des sociologues..
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Champs de compétences de l’IFAS
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La branche culturelle de l’IFAS est le « bras armé » de l’Ambassade dans ce domaine. Elle
s’occupe donc à ce titre de tous les champs culturels possible, du cinéma à la danse en passant par la
musique, les arts visuels, la littérature, ou l’art « dans l’espace public ». Le seul domaine négligé
reste le sport, dont le directeur de l’IFAS n’a pas voulu assumer la compétence en Afrique du Sud
lorsque Laurent Fabius a demandé à ce que soit nommé un « chargé du sport » dans chaque pays.
Quant à la l’Institut de recherches, il s’occupe essentiellement de sciences sociales même si
cette spécialisation n’a rien de prohibitoire.
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Missions effectuées
!
Au cours de mon stage à l’IFAS, j’ai principalement effectué trois missions ; rédaction d’une
fiche sur le cinéma en Afrique du Sud, rédaction d’un rapport sur les publics de l’Institut, ses
résultats et objectifs et plus généralement sur la politique culturelle française en Afrique du Sud
ainsi donc qu’un projet de recherche.
Cette fiche sur le cinéma en Afrique du Sud faisait partie des travaux qui nous furent
exposés le soir même de notre arrivée. Puisqu’avant de partir pour deux semaines, notre maître de
stage ne nous avait rien donné d’autre à faire que réfléchir à nos sujets de projets de recherche, nous
avons donc décidé avec ma camarade de remplir cette tâche. Celle-ci constituait à répondre à une
demande formulée par le Centre National du Cinéma et Unifrance. Il fallait en fait rédiger deux
fiches distinctes. L’une portant sur les chiffres du cinéma sud-africain ( nombre de salles, affluence,
nombre de films réalisés ) et plus particulièrement les chiffres du cinéma français en Afrique du Sud
( quels films diffusés, pendant combien de temps, quelle affluence ? ), l’autre sur la législation sudafricaine concernant les tournages de films étrangers et les aides économiques possibles. Ce travail
nous prit environ une semaine mais plus de 3 mois à lire pour le conseiller audiovisuel qui nous
avait demandé de le faire au plus vite. Je doute encore fortement que cette fiche ait été transmise à
qui que ce soit.
Je pus ensuite réfléchir au projet de recherche que je devais mener. J’ai assez rapidement
décidé de travailler sur un sujet en relation avec le monde sportif. Il était toutefois assez compliqué
de définir un sujet assez vaste pour mériter d’être traité en plusieurs dizaines de pages tout en ne
l’étant pas trop pour être terminé en cinq mois. De plus, je désirais faire quelque chose d’assez
concret, pouvant avoir une certaine utilité. Au fil de mes recherches sur l’actualité sportive en
Afrique du Sud, j’ai fini par décider de traiter le sujet d’une éventuelle candidature sud-africaine
pour les Jeux Olympiques d’Été 2024, ce qui enthousiasma mon maître de stage qui m’indiqua que
ceci pourrait également faire l’objet par la suite d’une note diplomatique, d’autant plus si la France
décidait de présenter sa candidature. J’ai donc passé une bonne partie de mon stage à étudier
l’histoire de l’Afrique avec les Jeux, et plus particulièrement celle de l’Afrique du Sud, le
fonctionnement institutionnel du Comité International Olympique, comment se passait le processus
de candidature et de désignation, ainsi que la littérature s’intéressant aux effets économiques,
politiques et sociaux de l’accueil de grands évènements sportifs et en particulier des JO. J’ai
également cherché à analyser le contexte politique, économique et social dans lequel cette
hypothèse s’inscrivait en Afrique du Sud. Du fait de la dernière tâche que j’évoquerai par la suite, et
qui devint rapidement la priorité absolue de notre stage, M. Delmas nous indiqua qu’il n’était pas
obligatoire de finir la rédaction de cet article avant notre départ, et que nous pourrions le lui rendre
plus tard. En quittant Johannesburg, j’avais donc rédigé la moitié de ce projet de recherche, soit
environ cinquante pages, ce qui me permettait en outre de pouvoir changer mon propos par la suite
en cas d’évolution importante de l’état des candidatures pour les Jeux 2024.
La tâche principale de mon stage fut un travail réclamé par l’Ambassade. Je l’ai dit, celle-ci,
via le conseiller culturel, pilote l’IFAS, qui fête en 2015 ses 20 ans. A ce titre, l’Ambassade voulait
commander une enquête, portant tout autant sur les publics actuels de l’IFAS et ce que devrait être
ses publics-cibles que sur la question des publics dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Le
secrétaire général de l’IFAS nous proposa de mener conjointement cette enquête au long de notre
stage, ce dont nous remercia vivement M. Marchetti, le conseiller culturel. Il fut décidé que nous
récolterions dans un premier temps le plus de résultats possibles. Nous avons donc passé une ou
deux semaines à imaginer des questionnaires à soumettre aux gens interrogés. Ceci se fit en étroite
collaboration avec tout le personnel de l’IFAS, chacun ayant ses propres attentes quant à cette
enquête, ainsi qu’avec l’Ambassade. Deux questionnaires furent imaginés. Le premier serait
distribué via Internet aux plus de personnes possibles et constitué de plusieurs branches dont les
questions diffèreraient afin de pouvoir être le plus précis possible. Le second servirait à interroger
les personnes présentes aux évènements organisés par l’IFAS ou dont l’Institut était partenaire.
Nous nous sommes donc rendus à environ une demi-douzaine d’évènements afin d’interroger le
plus de gens possibles, mission souvent difficile puisque la plupart de ces évènements furent des
concerts. Les questionnaires Internet furent envoyés à tous les abonnés de la newsletter, et diffusés
le plus massivement possible, notamment via les réseaux sociaux. Nous avons dans un second
temps, en parallèle de l’analyse quantitative des résultats, mené des entretiens avec les personnels
de l’IFAS et plus largement de la coopération culturelle en Afrique du Sud afin de recueillir leurs
points de vue sur les questions que nous traitions. Vint enfin l’analyse qualitative des résultats et la
rédaction du rapport à remettre à l’Ambassade. Celui-ci se constitue d’une présentation de l’étude et
de ses objectifs, présentation de ses résultats ( profil, profil culturel, perception de la France et de
l’IFAS, attentes en terme de programmation ) et d’une partie prospective portant sur les publics à
cibler et les moyens d’y parvenir. Ce rapport fut remis à tous les personnels de l’IFAS, au conseiller
culturel de l’Ambassade ainsi qu’à l’Ambassadrice.
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2. Second stage : l’Association
Franco-Zanzibarite à Stone Town
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A. Recherche de stage
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Ayant effectué cinq mois à Johannesburg, je devais donc trouver un second stage de trois
mois pour faire les huit mois obligatoires à la validation de mon année. En concertation avec ma
camarade, nous décidâmes d’essayer de trouver un stage en Tanzanie. Mais nous comprîmes
rapidement que trouver ce second stage serait aussi compliqué que de trouver le premier, les portes
des organismes diplomatiques français semblant rester closes malgré l’appui des gens de l’IFAS ou
de l’Ambassade de France en Afrique du Sud. Toutefois, nous avions découvert l’existence, dans un
guide en français sur la Tanzanie, de l’Association Franco-Zanzibarite ( AFZ ), prélude à une
Alliance Française à Zanzibar. Nous avons donc contacté cette association et la directrice nous
indiqua qu’elle serait en effet ravie de nous accueillir, ayant besoin d’aide pour organiser le Festival
de la Francophonie, mais que ce devrait être décidé en concertation avec sa successeur qui devait
arriver sous peu. Celle-ci reprit contact avec nous deux semaines plus tard afin de confirmer son
intérêt tout en nous prévenant que les conditions de stage seraient loin d’être optimales, ce qui ne
nous empêcha pas de rapidement accepter.
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B. Démarches pour le stage
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Contrairement au stage en Afrique du Sud, la question du visa ne posa aucun problème pour
la Tanzanie. En effet, mon stage durant trois mois, j’ai pu rentrer sur le territoire tanzanien en
faisant simplement tamponner mon passeport avec un visa touriste dont la durée est de trois mois.
Par contre, je ne m’attendais pas à ce que le plus gros problème qui apparut par rapport aux
démarches pour ce stage soit du fait de Sciences Po Avenir. En effet, le sérieux de ce stage fut
rapidement remis en cause, probablement parce que nous étions deux à y aller au même moment et
que l’Association Franco-Zanzibarite est relativement récente et ne dispose pas du statut d’Alliance
française. Nous sommes toutefois parvenus à convaincre Sciences Po Avenir de notre bonne foi afin
qu’ils valident notre convention de stage mais attention à ce genre de petites surprises.
Concernant le vol, nous comprîmes rapidement que les vols pour aller de Johannesburg à
Zanzibar étaient très chers et que la meilleure solution, à défaut d’être la plus confortable, serait de
prendre un vol de nuit de la compagnie low-cost Fastjet, filiale d’une compagnie allemande opérant
en Afrique de l’Est. Nous réservions donc un vol quittant Johannesburg à 23h55 pour une arrivée
prévue à Dar-es-Salaam à 3h55. Là aussi, ce genre d’itinéraire peut réserver quelques suprises. En
effet, nous nous sommes rendus compte tardivement que le vol Dar-es-Salaam / Zanzibar
s’effectuait dans un avion à hélices qui autorisait seulement 15 kg de bagages par personne, ce qui
donna lieu à de nombreuses mais heureusement fructueuses tractations tant en Afrique du Sud que
plus tard à l’aéroport de Dar-es-Salaam pour pouvoir emmener toutes nos affaires sur l’île.
Enfin, notez bien qu’il est pratiquement impossible de trouver un logement à des prix
décents, c’est à dire pas dans un des nombreux hôtels de luxe de Stone Town, sans être sur place.
Pour notre part, notre maître de stage nous trouva un appartement tout près du port pour 400 € par
mois : deux chambres, un fumoir/salle TV, deux salles de bains et une terrasse. Dit comme cela, ça
peut sembler assez idyllique, un grand appartement sur une « île paradisiaque » pour seulement
400 €. Mais cet appartement était situé dans une ruelle très sombre de la vieille ville, nous
empêchant de voir la lumière du jour presque toute la journée à moins d’aller sur la terrasse. De
plus, l’isolation est pour ainsi dire inexistante et on peut donc apprécier les bruits de la rue ( enfants,
drogués, vendeurs ambulants ) à toute heure du jour ou de la nuit. Il serait pourtant injuste de
sembler déçu ; après avoir visité les logements de nos connaissances à Zanzibar, nous étions sans
aucun doute les mieux lotis : climatisation, ventilateur et moustiquaires dans toutes les pièces,
électricité qui fonctionne et eau courante presque tout le temps, et très peu d’insectes à l’intérieur.
On apprend à se réjouir de peu.
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C. Modalités du stage
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Dès notre première prise de contact, Mme. Hélène Rolland, directrice de l’AFZ et notre
maître de stage, nous expliqua quelles seraient nos missions. Il s’agirait principalement d’organiser
le Festival de la Francophonie à Zanzibar, qui était chaque année le principal évènement de
l’Association. Les effectifs étant, comme les moyens, extrêmement restreints, elle n’avait pas eu le
temps de s’en occuper auparavant et comptait sur nous pour monter le Festival de bout en bout.
Ceci nécessiterait une charge de travail importante et serait notre première priorité du 8 février, date
de notre arrivée et de notre briefing, jusqu’à début avril, le Festival se déroulant du 20 au 28 mars.
Nous aurions par la suite à nous occuper des rapports à rédiger à ce sujet pour l’Ambassade et usage
interne, et à remplir d’autres tâches administratives. Enfin, nous pourrions ponctuellement donner
des cours de français.
L’AFZ ouvre à 9h et ferme à 18h ; nous devrions donc à venir au bureau entre ces heures,
avec une pause de midi à 14h. Toutefois, notre présence n’était pas obligatoire ; les locaux de
l’association étant plus qu’exigus ( j’y reviendrais ) nous pouvions travailler chez nous ou dans un
hôtel si nous préférions. De plus, Mme. Rolland nous expliqua rapidement qu’un hôtel présentait de
nombreux attraits car en plus de la place et la tranquillité, ceux-ci offraient la wifi, dont nous ne
disposions pas dans nos locaux. Ce pourquoi elle nous dota chacun d’une clé 3G à la connexion
relativement aléatoire .
Enfin, l’AFZ étant une association de droit local, nous n’avions pas à être payés, ce
qu’interdisait de toute manière l’état des finances. Mais notre maître de stage nous indiqua qu’une
prime pourrait nous être versée en fin de stage.
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D. Mon stage à l’Association Franco-Zanzibarite
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Historique de l’AFZ
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L’Association Franco-Zanzibarite ( AFZ ) a été créée le 6 décembre 2010 et reste encore à
ce jour la seule institution culturelle étrangère sur Ugunja, la principale île de l’archipel de
Zanzibar. Les débuts furent assez chaotiques puisque plusieurs directeurs se succédèrent sans
qu’aucun ne s’installe réellement. Puis l’entreprise française SOGEA remporta le contrat pour la
construction du nouvel aéroport de l’île. La femme de l’un des ingénieurs qui débarqua alors fut
nommée directrice de l’AFZ en 2012, marquant ainsi la vraie naissance de l’association. Elle trouva
des locaux convenables, lança un programme de cours et organisa en 2013 et 2014 un Festival de la
Francophonie. Elle a laissé sa place en novembre en 2014 à Hélène Rolland, diplômée de l’IEP de
Rennes ayant déjà effectuée plusieurs missions dans des Alliances Françaises au Japon et en
Allemagne. L’AFZ compte aujourd’hui une bibliothèque, une trentaine d’élèves apprenant le
français et le Festival de la Francophonie est l’un des principaux évènements culturels de Zanzibar (
qui n’en compte certes pas énormément ).
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Personnels et locaux de l’AFZ
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A notre arrivée, l’AFZ se constituait donc de :
- Hélène Rolland, la directrice
- Slim Said, un Zanzibarite né en République Démocratique du Congo et parlant un bon français,
et qui en plus de donner des cours, faisait office de secrétaire en remplacement du secrétaire
habituel, Abdul-Rahman ( ou Abrahmen, une sombre histoire d’erreur de passeport ayant
toujours rendu compliqué d’établir quel est son vrai prénom ), un tailleur de portes parlant
également français.
- Ajam, un comoro-malgache donnant des cours aux débutants.
- Antoine Brunner, un élève en troisième année à l’Université de Zanzibar et qui remplissait la
fonction de chargé de communication le temps du Festival.
- et donc moi et ma camarade Manon Flandrois, chargés de l’organisation du Festival.
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Les « locaux » de l’AFZ se situe sur la route du port de Stone Town, la capitale de Zanzibar.
Ils sont hébergés dans le bâtiment de la Dhow Countries Music Academy, une institution de
musique très reconnue en Tanzanie. Le bâtiment, patrimoine classé de l’UNESCO, est un ancien
palais qu’un Sultan avait fait construire pour sa fille. Les locaux se constituent au fait d’une salle
d’environ 8 mètres carrés, avec deux bureaux, une petite table et une petite bibliothèque. Cet espace
restreint rendait la cohabitation difficile lorsque nous étions cinq à y travailler et explique
notamment l’injonction à aller travailler à l’extérieur autant que possible. La seconde partie des
locaux sert de salle de classe. Il s’agit d’une salle d’une vingtaine de mètres carrés, occupée
principalement par des bureaux d’écoliers pour les élèves, d’une bibliothèque et d’un indescriptible
désordre, fruit de l’accumulation effrénée d’objets hétéroclites ayant plus ou moins servis depuis
l’installation de l’AFZ ; télévisions, tableaux de peinture, coffres-forts, systèmes d’alarmes, tapis de
prières, rice cooker, blender, grille-pain, enceintes et de nombreux sacs remplis de diverses choses
inutiles et qui furent plus tard jetés en bloc. Je dois avouer qu’au lieu de voir une possible cohérence
artistique entre l’ancien palais du sultan et cette caverne d’Ali Baba, j’eus plutôt tendance à trouver
cet endroit invivable et encore moins propice au travail ( sans parler des cours pour enfants qui le
transformaient en vaste salle de garderie insupportable ).
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Missions de l’AFZ
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Bien que n’ayant pas les statuts d’une Alliance France, requérant notamment une
comptabilité certifiée sur plusieurs années, impossible à présenter pour l’AFZ pour l’instant,
l’association répondait exactement aux mêmes missions. C’est-à-dire promouvoir la langue
française et assurer les cours de langue française aux locaux, mais aussi promouvoir la culture
française à travers des évènements culturels.
Toutefois, une réunion organisée peu après notre arrivée me permit de comprendre une autre
mission de l’AFZ, à laquelle je ne m’attendais pas. En effet, une réunion du bureau de l’AFZ fut
organisée en présence du conseiller culturel de l’Ambassade de France en Tanzanie, et à laquelle
nous étions conviés. Le bureau de l’AFZ se constituait de quelques locaux ayant un vague lien avec
la France, la Francophonie ou l’Association et semblaient tous moins intéressés les uns que les
autres par ce qui se disait. Puis le conseiller culturel prit la parole et enjoignit la directrice de
dépenser plus d’argent. Je découvris alors que la précédente directrice, à l’entregent assez
exceptionnel sur l’île et qui disposait d’importants sponsorings de la part de SOGEA, avait réalisé
des exercices largement excédentaires, et faisait même de larges profits sur les Festivals de la
Francophonie qu’elle avait organisés. Au moins, une inconnue était levée : même en l’absence de
sponsorings, nous aurions les moyens d’organiser le Festival 2015.
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Organisation du Festival de la Francophonie
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La première phase de l’organisation du Festival fut de se mettre d’accord sur ce que nous
comptions proposer. Pour cela, nous étudions ce qui avait été fait l’année précédente. Nous
décidions alors unanimement que nous ne renouvellerions pas l’élection de « Miss AFZ », exposer
des jeunes filles en bikini semblant peu en phase avec la mentalité zanzibarite, empreinte d’un islam
certes tolérant mais rigoriste. De même, nous pensions qu’organiser un tournoi de pétanque dans un
complexe pour touristes ne cadrait pas vraiment avec la volonté d’ouvrir la culture française à la
population. Au final, le programme prévisionnel que nous imaginions comportait une cérémonie
d’ouverture avec une exposition de peinture, un tournoi de pétanque mais dans un lieu « local », un
défilé de mode, un tournoi de beach-soccer et un concert combiné à la cérémonie de fermeture. Les
tâches furent réparties et je me trouvai en charge du tournoi de pétanque, du tournoi de beach soccer
et de l’exposition de peinture. Manon s’occuperait du défilé de mode et du concert ainsi que des
sponsorings pour lesquels je l’assisterai au besoin, et Mme. Rolland s’occuperait des cérémonies. Je
tiens à préciser que nous étions alors aux alentours du 10 février, et que cela nous laissait donc
moins d’un mois et demi pour organiser un Festival à partir de 0, puisque qu’aucun sponsor n’avait
même était démarché avant notre arrivée.
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Je n’ai pas l’espace ici pour décrire en détails toute l’organisation du Festival et m’en
tiendrai donc à une description des tâches que j’ai pu effectuer et des principales difficultés
rencontrées.
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- L’exposition de peinture : J’ai du, en deux jours, et sans aucune connaissance préalable en
peinture, monter de toutes pièces un concours. Inventer un thème pertinent avec Zanzibar, choisir
les oeuvres qui seraient proposées, contacter le plus de peintres zanzibarites possible pour
disposer d’un nombre d’oeuvres convenables. Quand ceux-ci vinrent à notre bureau, je me
retrouvai, accompagné de Slim, notre secrétaire et interprète, à négocier avec ceux-ci chaque
point particulier de leur contrat, de la dimension des tableaux jusqu’aux rafraîchissements dont
ils disposeraient durant la cérémonie d’ouverture. Puis quelques jours avant celle-ci, j’ai dû, à
plusieurs reprises, parcourir la ville de long en large afin de récupérer les oeuvres prêtes et
déterminer lesquelles ne le seraient pas. Écrire des textes introductifs pour le thème de
l’exposition et chaque peintre, puis décider de l’agencement de la salle, l’exposition ayant lieu
dans un des restaurants les plus luxueux de Zanzibar.
- Les sponsors : Il va sans dire qu’il était plus qu’urgent de rechercher des sponsorings à notre
arrivée. Dès que Manon eut fini de monter un dossier sponsors, nous programmâmes donc une
« journée sponsors ». Concrètement cela représente une journée entière, alors qu’au plus fort de
la journée, la température dépasse allègrement les 40°, à aller d’hôtels en hôtels, de spa en spa,
d’une agence de voyages à une autre, afin de distribuer des dossiers sponsors et des cartes de
visite. Ne disposant pas des relations de l’ancienne directrice, qui n’avait pas jugé nécessaire
avant son départ d’introduire sa successeur, nos sponsors se résumèrent à des impressions, des
chambres d’hôtel gratuites et des parasols.
- Le tournoi de beach-soccer : Organiser le tournoi de beach-soccer fut certainement la partie la
plus cocasse de ce stage. En effet, après avoir trouvé le contact d’une organisation qui avait
déjà organisé un tel tournoi, je pris rendez-vous avec eux et ils me dirent qu’ils acceptaient de
m’aider mais qu’ils devaient pour cela construire les buts. Toutefois, l’organisation de cet
évènement fut relativement aisée par rapport aux autres. Je trouvais les équipes facilement, le
matériel était prêt, la Fédération de football de Zanzibar nous contacta pour proposer des
arbitres.. Les problèmes survinrent plutôt le jour même du tournoi. Alors que j’attendais dès 8h
sur la plage où était prévue la journée, je n’eus de nouvelle de nos partenaires que deux heures
plus tard. J’appris alors qu’une pénurie d’essence touchait Zanzibar et que le matériel sportif,
les parasols et l’eau n’étaient pas surs d’arriver dans les temps ni d’arriver du tout. De plus, les
arbitres, à leur arrivée, décidèrent de réclamer un triplement de leur salaire sans quoi ils
n’officieraient pas. Après de longues et laborieuses négociations, le tournoi put finalement
démarrer avec environ 1h30 de retard. Ce fut toutefois un véritable succès puisque la plage fut
remplie du début à la fin de gens venus pour assister aux matchs. Un autre problème se posa
peu après lorsque le président de l’organisation partenaire nous appela pour nous informer que
son adjoint à qui nous avions donné le payement pour leurs services s’était enfui avec l’argent.
Je crois toutefois qu’ils trouvèrent un arrangement sur ce point.
- Le tournoi de pétanque : Les années précédentes, le tournoi de pétanque avait été organisé
dans un complexe pour touristes à l’extérieur de Stone Town. Nous voulions garder l’esprit
d’un tel tournoi mais l’organiser dans un lieu « local » pour permettre aux Zanzibarites de
participer. La partie la plus importante de mon travail fut donc de trouver un tel lieu. Après de
nombreuses pérégrinations en ville, je trouvai finalement un terrain de volley abandonné
derrière une école où jouer à la pétanque serait possible. Il fallut donc négocier avec la
direction de l’école l’utilisation de cet espace, puis s’occuper de l’aspect logistique ( boissons,
bâches en cas de pluie, électricité, musique ).
- La semaine du Festival : Il fallut être présent à tous les évènements, s’occuper de chaque
imprévu afin que le Festival puisse se passer de manière optimale. Sur ce plan, nous eûmes la
surprise de recevoir, le jour même de l’ouverture du Festival, les visites successives de
plusieurs employés de différents ministères Zanzibarites. En effet, nous avions invité certains
officiels de l’île et voyant ces invitations, ces individus pensèrent que cela représenterait une
bonne occasion de recueillir un pot de vin. La journée de l’ouverture fut donc également
occupée par de nombreuses discussions avec les-dits officiels pour éviter d’avoir à donner à
chacun une enveloppe de cash. Je tiens à préciser ici que l’organisation d’un tel Festival, de
nature très modeste, n’est en soit pas compliquée, loin de là. Ce qui rendit cette mission
compliquée fut beaucoup plus le décalage entre nos manières de travailler et celles des
Zanzibarites, nous mettant régulièrement sur les nerfs.
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Missions après le Festival
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La directrice ayant accordé à tout le monde une semaine de vacances après le Festival, il
nous restait donc environ un mois de stage à faire. Il fut occupé pour la plus grande part par des
tâches administratives sans intérêt, telles que la rédaction des rapports de la Francophonie pour les
sponsors et l’usage interne, l’inventaire de la bibliothèque, du travail informatique sur le site
Internet, le téléchargement de films français et leur mixage avec sous titres en swahili ou anglais, ou
encore des travaux de traduction.
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3. Bilan
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A. Bilan croisé des deux stages
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Lorsque je compare les deux stages que j’ai effectué au cours de ma troisième année, ma
préférence va de manière très nette au premier, celui effectué au sein de l’Institut Français de
Johannesburg.
Cette préférence découle d’abord des tâches effectuées. Au-delà de mon travail de recherche
sur le sport, qui me passionna réellement, la rédaction du rapport pour l’Ambassade fut très
intéressante. Cela permettait en effet d’étudier la sociologie sud-africaine ainsi que la
consommation culturelle dans le pays, en en améliorant ainsi ma compréhension. De plus, la
possibilité de converser avec tout le personnel de l’IFAS, ceux de l’Alliance et certains de
l’Ambassade permettait de pouvoir embrasser un large spectre de la diplomatie française. Enfin,
s’entendre dire de la part du directeur de l’Institut et du conseiller culturel que ceux-ci veulent
réellement entendre votre analyse de la situation et vos recommandations, et non uniquement des
chiffres, est très valorisant. A contrario, les tâches que j’ai pu effectuer à Zanzibar n’avaient pas
grand chose de valorisant. Cela se résumait au fait à adapter la vision qu’on avait initialement de
l’évènement aux moyens du bord, c’est-à-dire pas grand chose et à négocier avec des Zanzibarites
absolument pas enclins au compromis ( puisque vous êtes un mzungu, un blanc, vous avez de
l’argent et n’avez qu’à payer ) et avec une directrice dont la vision des choses différait presque en
tout point de la mienne.
J’en arrive donc à un autre point qui fait que j’ai apprécié beaucoup plus mon stage en
Afrique du Sud ; le management. Au lieu d’un directeur du stage, j’avais en Afrique du Sud deux
référents : M. Delmas, le directeur de l’Institut de Recherche, s’occupait de ce qui concernait mon
projet de recherche et M. Person, secrétaire général de l’IFAS, s’occupait plus particulièrement du
rapport pour l’Ambassade. Ils étaient aussi sympathiques l’un que l’autre, et m’ont tous les deux
aidé dès que j’ai pu en avoir besoin, mais avaient deux méthodes de management radicalement
différentes. M. Delmas, qui était par ailleurs souvent absent du fait de déplacements professionnels,
me laissait largement autonome, ne demandant que rarement comment avançait mon travail, et nous
n’avons eu que trois réelles réunions. Par contre, M. Person était extrêmement présent, s’enquérant
souvent de mes avancées, mais en aucune façon d’une manière qui pût paraître intrusive. J’ai trouvé
que cette division des tâches, qu’elle fut ou non volontaire, était réellement appréciable ; elle
permettait de se sentir autonome tout en ayant un appui en cas d’interrogation quelqu’elle fût. De
plus, l’ambiance à l’IFAS était très bonne, ce qui permit de rendre ce stage réellement agréable. Ce
ne fut pas le cas à l’AFZ. Je travaille depuis que j’ai 18 ans, ayant notamment officié comme
éboueur ou nettoyer de toilettes publiques et pourtant, jamais je n’avais ressenti une telle
répugnance à me rendre au travail qu’à Zanzibar. Cela ne tenait pas à la nature de mes missions,
mais bien à l’ambiance qui y régnait. Les secrétaires, que ce soit Slim ou Abdul-Rahman, étaient
pourtant sympathiques et la cohabitation avec Antoine Brunner s’est plutôt bien passée. Mais le
management de la directrice de l’AFZ, ou plutôt ce que sa personnalité induisait sur son
management, a fréquemment rendu les bureaux de l’AFZ invivables pendant le période de
préparation du Festival et plus largement la cohabitation assez compliquée.
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B. L’ouverture culturelle
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Le terme d’ouverture culturelle me semble extrêmement flou et j’ai eu beaucoup de mal à
imaginer ce que je pourrais dire à ce sujet.
Est-ce que j’ai découvert un nouveau mode de vie ? En Afrique du Sud, non. Le seul
changement notable entre la mentalité sud-africaine et la mentalité européenne tient à cette mémoire
de l’apartheid encore vive et aux doutes et soubresauts d’un pays en proie à une insécurité et une
corruption massive. Au delà de ça, il est évident que la « différence culturelle » était bien plus
marquée lorsque j’étais avec mes coéquipiers à Soweto qu’avec mes collègues expatriés ou mon
propriétaire ingénieur et blanc. Pourtant, même avec un Sowetan, je pense que la principale
différence tient au niveau de revenus, et non à une culture ou une mentalité. Si l’Afrique du Sud
m’a marqué, ce n’est non pas en raison de sa culture mais plus pour la « physionomie » du pays.
Nous avons effectué un roadtrip d’une douzaine de jours, allant de Johannesburg à Cape Town en
passant par la Côte Sud et le Karoo avant d’aller passer trois jours au Parc Kruger. Ce que je retiens
de l’Afrique du Sud, ce sont ces paysages, cette nature encore largement immaculée, cette
possibilité de rouler des heures sans croiser d’autres voitures. De se perdre dans les nuages en
sortant du Kruger puis de voir un panneau de signalisation indiquant des passages fréquents
d’hippopotames. Etre également choqué par l’étendue des townships dans les banlieues sud de
Johannesburg, et les casemates qu’on peut trouver au milieu de nulle part. Certes, je suppose que
l’Afrique du Sud a été une plus grande expérience d’ouverture culturelle que si j’avais été dans un
pays occidental développé, et les gens que j’ai rencontré, particulièrement à Soweto, leurs histoires,
permettent de mettre en perspective beaucoup de choses. Mais plus que cela, je pense que l’Afrique
du Sud a été une leçon d’humilité, autant face à la nature que face à l’histoire récente de ce pays et
ses troubles actuels.
Par contre, mes trois mois à Zanzibar me permirent beaucoup plus de me confronter à une
différence culturelle importante. L’île est en effet très peu développée et profondément musulmane,
deux éléments avec lesquels je n’avais jusqu’ici jamais eu à composer. De plus, la langue utilisée
est le swahili, dont je ne connaissais pas un mot avant d’arriver, est l’anglais est relativement peu
maitrisé. Ainsi, je dois avouer que le premier jour à Zanzibar fut assez éprouvant. Nous avions en
effet quitté Johannesburg vers minuit, passé 3h dans un avion low-cost qui nous débarqua à Dar-esSalaam vers 3h. Il fallut alors attendre près de 2h, dans une chaleur étouffante, assis sur nos valises,
que l’aéroport effectuant les transferts vers Zanzibar ouvre. Dans le taxi nous amenant jusqu’à chez
nous, je découvris « l’état » de Stone Town puis un élève Sciences Po et un de la SOAS en échange
à l’université de Zanzibar décidèrent de nous faire visiter la ville. L’intention était louable mais je
crois qu’ils n’avaient pas mesuré qu’après une nuit blanche et en arrivant de Johannesburg, le choc
de se retrouver au marché de Darajani au milieu des poissons et de la viande qui pourrissent serait
assez rude. J’ai mis quelques temps à m’adapter à la vie à Zanzibar, à m’habituer aux enfants
réclamant des dollars et hurlant « mzungu » sur mon passage. Et je pense que j’aurais pu rester 10
ans au lieu de trois mois, je ne me serais jamais habitué à la manière de travailler des Zanzibarites et
au fait qu’étant blanc, tout le monde cherche à vous escroquer en permanence. Toutefois, je suis
content d’avoir vécu cette expérience, de pouvoir connaître la réalité d’un pays extrêmement pauvre
( bien que les inégalités y soient bien moins élevés qu’en Afrique du Sud ) et musulman, mais au
bout de trois mois, je pense avoir fait le tour du sujet.
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C. Perspectives professionnelles
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Comme beaucoup d’élèves de Sciences Po, je pense, j’ai longtemps été attiré par la
diplomatie. Travailler dans une ambassade ou un organisme culturel, traiter des sujets de relations
internationales, de diplomatie militaire, culturelle ou même sportive.. Ces deux stages ont permis de
me vacciner ; si je suis sûr de quelque chose, c’est qu’il m’est devenu inconcevable de tenter une
carrière diplomatique, ou même d’aller travailler à l’étranger pour une institution française. Les
lourdeurs administratives, cette impuissance teintée de résignation que j’ai pu ressentir tant à
Johannesburg qu’à Zanzibar ne me donne aucune envie d’en faire ma carrière.
A contrario, je suis et resterai immensément reconnaissant à M. Delmas de m’avoir donné la
possibilité d’étudier durant presque cinq mois la possibilité d’une candidature sud-africaine à
l’organisation des Jeux Olympiques. En effet, j’avais toujours une la vague idée de travailler dans le
domaine sportif mais ce travail m’a vraiment permis de me rendre compte que c’était la voie que je
voulais prendre, soit dans l’organisation et le conseil en évènements sportifs, soit dans
l’administration pour s’occuper des politiques sportives. Ainsi, ma troisième année aura rempli les
objectifs espérés : avoir une expérience professionnelle, améliorer mon anglais et me donner une
idée de mon avenir professionnel, ou du moins de que je compte en faire.
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ANNEXES
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La vie à Johannesburg
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La sécurité
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On ne peut pas parler de Johannesburg sans évoquer le problème de la sécurité. Celui-ci
existe dans toute l’Afrique du Sud mais, au-delà des chiffres, qui changent en fonction de qui les
énonce, il est indubitable que la « menace » existe plus à Johannesburg qu’ailleurs. C’est d’ailleurs
l’une des premières choses dont nous informa notre maître de stage à notre arrivée ; éviter de sortir
la nuit, éviter les coins que l’on ne connait pas, ne jamais résister, ne jamais être emmené au
commissariat. Nous avons suivi scrupuleusement, pendant les première semaines, ces règles
élémentaires de sécurité. Puis, le temps s’écoulant sans incidents, nous avons probablement relâché
notre attention, laissant la vitre de la voiture ouverte, passant la nuit dans des quartiers où il est
déconseillé de passer. Le fait est qu’en moins d’une semaine, nous fûmes victimes d’une tentative
de car-jacking, d’une tentative d’intimidation ( très en vogue actuellement : quelqu’un s’approche
de votre voiture, la main dans sa veste, et vous dit de donner tout ce que vous avez parce qu’il a un
pistolet en dessous ) puis témoins d’une car-jacking à main armée en plein centre-ville. Par la suite,
nous avons donc évidemment considérablement resserré les mesures de sécurité. J’aimerais donc
profiter de ce paragraphe pour rassurer les gens qui pourraient le lire et appréhender les problèmes
de sécurité à Johannesburg et donner quelques conseils. Oui, Johannesburg est dangereuse. Ceux
qui diront le contraire auront eu une chance incroyable ou sont restés la plupart du temps dans le
campus de leur fac, qui sont eux largement sécurisés. Les personnes habitant depuis longtemps à
Johannesburg sont bien conscientes de ces problèmes et en premier lieu les Sud-Africains euxmêmes. L’une des premières discussions que j’ai eue avec ceux qui étaient mes partenaires
d’entraînement et sont devenus mes amis à Soweto fut justement à propos de la sécurité et
concernait les recommandations qu’ils voulaient me faire. Toutefois, la ville est loin d’être un
coupe-gorge. La situation s’est énormément améliorée, notamment depuis la Coupe du Monde 2010
et les mesures qui l’ont accompagnée. Effectivement, vous finirez par vous habituer à entendre des
coups de feux et hurlements la nuit et à voir chaque matin sur les journaux locaux les faits divers
s’étaler en première page. On devient même un peu paranoïaque, aux aguets, notamment en voiture
où il faut gérer la distance avec les autres voitures aux feux rouges et être toujours attentif à
n’importe quelle situation étrange pouvant survenir. Mais si vous suivez quelques règles de sécurité,
vous éviterez probablement de vous faire dévaliser ou blesser :
- Evitez de marcher dans la rue hormis quelques quartiers comme Maboneng ou Braamfontein. Il
faut comprendre que dans de nombreux quartiers de Johannesburg, être blanc fait de vous si ce
n’est une victime, au moins une cible potentielle.
- Evitez de sortir vos objets de valeur dans la rue.
- En voiture, avoir toujours les portes et vitres fermées, hormis sur l’autoroute.
- Aux feux rouges, toujours laisser une distance avec la voiture de devant afin de pouvoir partir au
cas où quelque chose de louche se passerait. Pas trop de distance tout de même, pour éviter
qu’une voiture vienne s’intercaler.
- Le coup du double portefeuille ; avoir toujours un second portefeuille avec un peu de cash
dedans à donner. En cas d’agression, ça permet de pouvoir peut-être sauver sa carte bleue.
- Ne jamais résister physiquement. Par contre, si la voie est dégagée au moment de l’agression,
accélérer.
- En cas d’arrestation par la police, discuter avec eux mais s’ils refusent de laisser tomber, il vaut
mieux donner un billet que de se laisser emmener au poste.
- En voiture, évitez de passer par le CBD et Hillbrow. Mieux vaut emprunter l’autoroute et passer
1h30 dans les embouteillages. Personnellement, toutes les mauvaises situations que j’ai pu voir
ont eu lieu dans un de ces deux quartiers. Cette précaution s’applique d’autant plus de nuit ; pour
être passé plusieurs fois de nuit au milieu du CBD afin de déposer certains de mes coéquipiers
qui jouaient au handball à Soweto, je vous déconseille l’expérience.
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Les transports
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Il serait difficile dans cette section d’énoncer des recommandations. Tout dépend
évidemment de ce qu’on fait à Johannesburg, stage ou études, de où on habite et de où on travaille
en cas de stage. Petites indications toutefois. Dans de nombreuses villes d’Afrique, il est possible de
prendre les taxis collectifs, minibus en plus ou moins bon état au trajet défini à l’avance, et dont le
nombre de gens qui s’entassent dedans est inversement proportionnel au prix. Cette solution est
déconseillée à Johannesburg, une fois de plus pour des questions de sécurité. Emprunter ce moyen
de transport est l’un des moyens le plus sûr d’avoir des ennuis. Il en revient de même pour le
système de bus récemment mis en place. De plus, le taxi est assez cher. On ne peut pas héler un taxi
dans la rue, il faut donc les commander soit par téléphone soit par internet ( une compagnie fiable :
http://www.sacab.co.za ) et ils ont des compteurs donc pas de possibilité de négocier ici.
La solution d’avoir notre propre voiture s’est donc rapidement imposée à nous. En effet,
nous habitions à Maboneng et l’Institut Français est situé à Braamfontein, donc à environ 15-20
minutes de voiture. En taxi, cela représente une course d’environ 100 rands, 200 rands pour l’allerretour dans la journée, donc un budget plutôt important. Les prix de locations de voiture sont
également importants mais sensiblement moins élevés qu’un tel budget taxi et disposer d’une
voiture peut vous permettre de faire ce que vous voulez de votre week-end. Les loueurs qu’on peut
trouver en Europe ( EuropCar, Hertz, Avis ) sont présents en Afrique du Sud mais on peut trouver
largement moins cher. Si vous voulez une voiture pour quelques mois ( en acheter une entraîne
beaucoup de paperasse et complications ), je vous conseille donc de vous rendre à Rent A Wreck
( http://www.rentawreck.co.za ). Ce loueur peut ne pas inspirer confiance de prime abord : le bureau
est sale, en désordre et le personnel ne semble pas vraiment concerné par votre présence. De plus,
les voitures datent probablement d’il y a plusieurs décennies et affichent pour la plupart environ 500
000 kilomètres au compteur. De temps en temps un morceau tombe ou un câble traîne mais j’ai loué
pendant plus de quatre mois l’une de ces « épaves » sans qu’elle ne me lâche jamais. Le principal
inconvénient reste la caution : 7 000 rands, soit plus de 500 €. Toutefois, les voitures sont dans un
tel état que les gérants ne posent pas de problèmes ; un nid-de-poule avait eu raison de mon parechoc qui trainait au sol et cela ne m’a pas empêché de récupérer l’intégralité de la caution que
j’avais donné en cash.
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Le logement
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Pour ce qui est du logement, le premier impératif est, une fois encore, la sécurité. Il est
évident qu’on ne peut pas habiter en plein coeur du CBD ou dans Soweto. Le principal site
d’annonce est Gumtree ( http://www.gumtree.co.za ). Plusieurs solutions s’offrent à vous. La
plupart des étudiants en échange universitaire logent sur les campus même s’il semble que les
conditions ne soient pas optimales pour un prix tout de même assez élevé. Il est également possible
d’aller habiter dans les gated communities, qui sont certes parfaitement sécurisées, mais éloignées
des centres et dont l’ambiance, assez paranoïaque, ne fait guère envie. Personnellement, je conseille
aux étudiants allant à Johannesburg d’essayer de trouver à se loger dans un des quartiers
fraichement réhabilités. J’ai habité pendant presque tout mon séjour à Maboneng. C’était
auparavant une zone assez industrielle collée au CBD. A la suite de la fin de l’apartheid, c’est
devenu une des zones les plus mal-famées de la ville. Aujourd’hui encore, lorsque j’expliquais à
certains Sowetans où je logeais, ils étaient choqués que je puisse habiter dans un tel quartier. En
effet, ça fait seulement quelques années qu’un jeune promoteur immobilier a racheté le quartier,
immeuble par immeuble, pour en refaire une zone habitable. Quatre immeubles résidentiels neufs,
avec des appartement extrêmement confortables, existent désormais. De plus, de nombreux
restaurants, bars, galeries, petits commerces se sont également installés. Et le must est de disposer
chaque dimanche de Arts on the Main, un « marché » où les meilleurs restaurateurs viennent faire à
manger au milieu de friperies et galeries d’art, tout près de chez vous ( http://
www.mabonengprecinct.com ). De plus, cette solution permet d’habiter dans un quartier jeune et
assez mixte racialement, où les relents de l’apartheid se sentent moins que dans d’autres quartiers.
Dans le même genre, vous pouvez trouver à vous loger à Braamfontein, le quartier étudiant qui
jouxte la Wits University est qui assez sympa, surtout le soir et le week-end. Enfin, si vous êtes
plusieurs et avez les moyens d’avoir une voiture, vous pouvez louer une maison dans les quartiers
résidentiels calmes qui s’étendent de Braamfontein jusqu’à Sandton, au nord.
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La vie à Stone Town
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Contrairement à ce que j’ai pu faire pour Johannesburg, je ne pense pas qu’il soit nécessaire
ici de regrouper mes conseils sous des catégories distinctes. J’ai en effet déjà évoqué la question du
visa et celle du logement. Concernant la sécurité, la donne est plutôt simple, surtout lorsqu’on arrive
d’Afrique du Sud ; les incidents sont extrêmement rares. Deux adolescentes ont été aspergées
d’acide il y a quelques années, alors qu’elles se promenaient ivres et légèrement vêtues dans la rue
au moment de la prière du vendredi soir mais le groupe extrémiste responsable fut rapidement
attrapé et décapité. Il peut survenir quelques agressions mais comme n’importe où, hormis qu’à
Zanzibar, l’arme favorite est la machette. Donc pas besoin de s’inquiéter à ce sujet, vous pouvez
vous promener partout, même le soir. Il vaut mieux toutefois éviter de transporter la nuit des effets
de valeur et bien sur toute « provocation ».
De même pour les transports. Alors qu’il s’agit d’une vraie question à Johannesburg, elle ne
se pose même pas à Stone Town. La ville est minuscule et étant construite sur le modèle d’une
vieille ville arabe, les ruelles sont très étroites et permettent à peine un scooter. Vous vous
déplacerez donc à pied, hormis lorsque que vous voudrez aller en dehors de la ville. Vous avez à ce
moment là le choix entre le taxi, négociable mais tout de même cher, et le dala-dala, au prix
modique mais au confort afférent. Le système de dala-dala est assez compliqué, avec différents
points de départ, des changements mais c’est faisable en demandant des renseignements et on s’y
habitue.
L’une des problématiques les plus importantes de la vie à Stone Town est au fait la wifi. Je
suppose que son absence ne gêne pas certains mais personnellement, je trouvais que cela
compliquait assez les choses. Mon conseil sur ce point est de se rendre au 6° South, le plus grand
bar/restaurant de Shangani Waterfront. Le patron, un sud-africain, est très sympa, le personnel
accueillant et vous bénéficierez alors du meilleur réseau wifi de la ville. Les consommations y sont
un peu plus chères mais ça vaut le coup si le besoin d’Internet devient pressant.
Concernant l’alimentation, je m’incline devant les gens ayant assez d’énergie pour aller au
marché de Darajani pour acheter de la viande, du poisson, des féculents ou même des fruits. Pour
ma part, je me suis assez vite résigné à manger à l’extérieur en permanence. Toutefois, si vous
voulez acheter des produits un tant soit peu occidentaux, il existe une supérette un peu développée
derrière le marché aux poissons et viandes à Darajani. Les restaurants « occidentaux » sont assez
chers à Stone Town, et c’est rapidement compliqué de pouvoir dépenser 15 ou 20€ pour manger par
jour. Toutefois, si le meilleur restaurant de la ville est probablement le 6° ( et le pire le Mercury, sur
la route du port ), vous pouvez trouver en face le Tatu : un immeuble de trois étages composé d’un
bar, un restaurant et une discothèque, fréquenté par certains locaux aisés. Le restaurant est
probablement le meilleur niveau qualité/prix de Stone Town. Toutefois, la meilleure solution est
sans conteste le Lukman. C’est un restaurant local, situé près de l’ancien marché aux esclaves. S’il
est assez invivable le midi du fait de l’affluence, il devient très agréable le soir ; on peut avoir une
place en terrasse et on y mange très bien et peu cher. Le marché de Forodhani est également sympa
mais évitez à tout prix les étals de brochettes, dont certaines sont là depuis des jours. De plus,
concernant l’alcool ; un seul magasin en vend, et il est situé sur Kenyatta Road, en face du Shangani
Post Office. Enfin, achetez tant que possible vos cigarettes à Abdul Shop, à côté du marché aux
esclaves également : c’est l’endroit le moins cher de la ville, le paquet d’Embassy King étant à 3000
shillings tanzanien ( 1€ = 2000 shillings ).
Pour l’électricité, que vous devrez acheter vous même ; l’endroit pour acheter des recharges
se situe près du port, dans une ruelle que l’on emprunte en passant devant les bureaux du Stone
Town Cultural Heritage Centre. Vous pourrez tenir environ une semaine avec une recharge de 40
unités, se payant environ 10 000 shillings. Les recharges pour téléphone et clé 3G s’achètent un peu
partout, vous reconnaîtrez les étals aux parasols verts de la compagnie Zantel. Pensez bien à prendre
des forfaits après avoir rentré vos recharges : 10 000 shillings pour un forfait téléphone permettant
de tenir environ un mois, 25 000 pour un forfait clé 3G tenant un peu près le même temps si vous ne
restez pas trop connectés et évitez de regarder des vidéos ou de télécharger.
Les visites à l’intérieur même de Stone Town sont assez inintéressantes. La plupart des
« monuments historiques » sont en ruines, comme le vieux fort britannique ou la House of Wonders,
une des fiertés de la ville qui s’est effondré durant mon séjour là bas. En dehors de la ville, vous
pourrez visiter la forêt de Jozani, une forêt tropicale avec quelques singes ; sympa, mais cher pour
ce que c’est. Si vous voulez passer un week-end à la plage, privilégiez le nord. Kendwa est vraiment
sympa, et on peut y trouver des endroits pas trop chers pour dormir en négociant. Paje est sympa
aussi mais la marée y est beaucoup plus forte ; ainsi, si la marée basse est en plein milieu d’aprèsmidi lorsque vous êtes là-bas, ce ne sera pas très sympa.
Enfin, pour ce qui est de respecter les traditions religieuses de Zanzibar, ce n’est guère
compliqué malgré le conservatisme poussé de la société. Les filles doivent simplement éviter de
porter un décolleté, de laisser trop voir leurs épaules ou leurs jambes. Évitez également la musique
trop forte pendant les heures de prière ou de fumer devant les mosquées.

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