l`affaire père feeney - La

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l`affaire père feeney - La
L'AFFAIRE PÈRE FEENEY
Par
www.la-foi.fr
En acceptant le dogme Hors de l'Eglise pas de Salut tel que déni infailliblement
par l'Eglise Catholique, on vous traitera sans doute de feeneyiste. C'est la stratégie
des ennemis de la vérité : les anathèmes. Ce qui suit est tiré directement des chapitres
26, 27, 30 et 31 du livre Hors de l'Eglise il n'y a absolument pas de Salut disponible
gratuitement sur le site www.la-foi.fr.
Le Père Feeney prêchait la nécessité absolue d'être catholique pour se sauver.
Comme nous le démontrons, c'est ce qu'a toujours enseigné infailliblement l'Eglise
catholique.
Certains inltrés de l'époque ont mené une guerre acharnée contre le Père Feeney.
Ne pouvant pas l'excommunier pour ce qu'il prêchait, ils ont cherché un autre motif.
Et ce motif, ils l'ont trouvé lorsque le Père Feeney refusa de se présenter à une
convocation du Saint Siège.
Le Père Feeney refusa de se rendre à Rome car la convocation n'était accompagnée d'aucun motif, contrairement à ce qu'exige le droit canonique. Ils ont donc
obtenu "l'excommunication" du Père Feeney pour désobéissance. Nous prouvons
dans ce qui suit que cette "excommunication" est sans valeur.
Les hérétiques actuels arment que le père Feeney a été excommunié pour hérésie
contre le dogme Hors de l'Eglise pas de salut. C'est-à-dire qu'il aurait été excommunié pour avoir dit : il est nécessaire d'être catholique pour être sauvé. L'aaire Père
Feeney est l'aaire dont avait besoin Vatican II pour prêcher qu'il est possible de se
sauver dans toutes les religions. Malheureusement, la négation du dogme du salut
s'est également propagée dans les milieux dits traditionnels. Ces faux traditionalistes
se rendant ainsi, eux aussi, les complices de la grande Apostasie.
1. L'aaire Père Feeney
Ceux qui emploient le terme péjoratif feeneyistes le font pour nier le dogme Hors
de l'Eglise pas de salut. Rappelons ce que ce dogme nous enseigne :
En dehors de l'Eglise catholique il n'y a pas de salut.
Jean 3 :5 est à prendre comme il est écrit.
Le sacrement du baptême est nécessaire au salut.
Un hérétique, lorsqu'il est en présence de ces faits et qu'il ne trouve pas le moyen
de vous contredire, s'en prend à celui qui les a énoncés. C'est ce dont il est question
avec l'aaire Père Feeney.
Le Père Feeney est devenu célèbre dans les années 1940 et 1950 pour sa prise de
position en faveur du dogme catholique Hors de l'Eglise pas de salut. Il est important
1
de réaliser qu'à cette époque beaucoup d'évêques n'étaient déjà plus catholiques. La
majorité de ces évêques prônaient l'indiérentisme religieux et l'ignorance invincible.
Tout ça, bien sûr, en préparation du faux Concile apostat Vatican II.
Voilà pourquoi dès la n du 19ème siècle, on trouvait des hérésies allant à l'encontre du dogme du salut dans la plupart des manuels et des textes de théologie.
En eet, le Père Feeney avait à l'époque fait parvenir par écrit à tous les évêques
du monde un texte sur le dogme en question. Seuls trois évêques ont manifesté une
croyance positive à ce dogme. Pas étonnant que le faux Concile Vatican II ait pu
voir le jour avec un tel assentiment de la part des évêques.
A Boston (USA), le Père Feeney croyait et prêchait publiquement ce dogme.
C'est-à-dire qu'il proclamait qu'à moins qu'un homme n'embrasse la foi catholique,
il périra éternellement en Enfer. Il convertit beaucoup de gens de cette manière, mais
beaucoup d'autre se mirent en colère. Ses ennemis les plus redoutables se trouvaient
au sein du clergé.
Un de ses principaux ennemis était l'archevêque de Boston, Richard Cushing,
couronné homme de l'année par le B'nai Brith (loge franc-maçonne juive). Il disait
de ce dogme qu'il était absurde. En avril 1949, l'archevêque Cushing t taire le Père
Feeney et fermer le Saint Benedict Center dont il était un membre. La cause avancée
était la désobéissance, mais la véritable raison était tout autre : il ne voulait pas que
le Père Feeney prêche le dogme Hors de l'Eglise pas de salut.
L'archevêque Cushing avait des alliés auprès d'autres membres hérétiques du
clergé à Boston. Voici ce que ceux-ci déclaraient :
Père John Ryan, SJ, directeur de l'Institut d'éducation pour adultes du Boston
College, automne 1947 : "Je ne suis pas d'accord avec la doctrine du Père Feeney
sur le salut hors de l'Eglise" 1 .
Père Stephen A. Mulcahy, SJ, doyen du Collège des arts et des sciences du Boston College : "La doctrine du Père Feeney qui dit qu'il n'y a pas de salut hors de
l'Eglise" 2 .
Père JJ. Mc Eleney, SJ, Provincial de la province de la Société de Jésus en
Nouvelle Angleterre, ayant dit au Père Feeney à titre personnel lors d'une réunion,
que celui-ci avait reçu un ordre de transfert au Holy Cross College, en raison de
"Votre doctrine" 3 . Le Père Feeney répliqua "Ma doctrine sur quoi ?" Mc Eleney :
"Je suis désolé, nous ne pouvons pas en parler".
Dès le début, ces ecclésiastiques déchus ont orienté le problème sur le Père Feeney,
occultant ainsi ce que cachait réellement cette aaire : la négation du dogme Hors
de l'Eglise pas de salut.
1. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, p. 13.
2. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, , p. 13.
3. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, , p. 14.
2
Le 2 décembre 1948, le président du Boston College, le père William L. Keleher et
le docteur Maluf, un allié du Père Feeney, se sont entretenus à propos de ce dogme.
Voici ce qu'a déclaré le Père Keleher :
"Le Père Feeney est venu me voir au début de cette aaire et j'aurais aimé faire
quelque chose, sauf que je ne pouvais pas être d'accord avec sa doctrine du salut...
Il (le Père Feeney) disait souvent des phrases telles que : Il n'y a pas de salut hors
de l'Eglise catholique" 4 .
Lorsque le docteur Maluf répondit qu'il s'agissait, en réalité, d'un dogme déni
par l'Eglise, le Père Keleher rétorqua :
"Les théologiens du St. John's Seminary et du Weston College désapprouvent la
doctrine du père Feeney sur le salut des non-catholiques" 5 .
Contre ces hérétiques qui pensent qu'un salut est possible en dehors de l'Eglise
catholique, le Magistère infaillible de l'Eglise leur répond :
Pape Grégoire XVI, Summo Iugiter Studio ; 27 mai 1832 : "Finalement, certains,
parmi ces gens égarés, tentent de se persuader à eux-mêmes et à d'autres, que les
hommes ne sont pas sauvés uniquement dans la religion catholique, mais que même
les hérétiques peuvent obtenir la vie éternelle" 6 .
Cette aaire prit de l'ampleur aux Etats-Unis, en atteste cet article paru dans
Catholics and American Culture :
Mark S. Massa, Catholics and American Culture, p. 31 : "L'Aaire de l'Hérésie
de Boston a éclaté à la vue du public durant la Semaine Sainte de 1949. Les tirs
nourris des disciples de Feeney au Boston College ont fait les unes des nouvelles
dans tout le Nord-Est [des Etats-Unis] : le New York Times avait entamé une série
sur Feeney et son groupe ; et les magazines Newsweek, Life, et Time parlaient tous
d'histoires sur les "troubles" de Boston. Durant ce qui était peut-être le jour solennel
le plus saint du calendrier catholique, le Vendredi saint, les Feeneyites [sic] se trouvaient en dehors des paroisses de Boston , brandissant des pancartes avertissant de
la subversion imminente de la véritable doctrine causée par des dirigeants mêmes de
l'Eglise, et vendant le dernier numéro [du magazine] "From the Housetops" . Comme
l'a observé un étudiant de l'événement, la question du salut remplaçait les Red Sox
comme sujet de conversation dans les bars de Boston, et toute personne vue portant
un col romain devenait un potentiel sujet de conversation. La seule analogie [chose
comparable] que pouvaient penser les historiens de l'Eglise, était Constantinople au
IVe siècle, lorsque qu'éclataient des émeutes où les gens combattaient dans les rues
4. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, , p. 16.
5. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, , p. 16.
6. The Papal Encyclicals, de Claudia Carlen, Raleigh : The Pierian Press, 1990, Vol. 1 (1740 à
1878), p. 229.
3
à propos de la dénition sur la divinité de Jésus, et que des expressions théologiques
écrites en grec étaient devenues les devises des équipes de chars" 7 .
Le 13 avril 1949, le père Keleher licencia le docteur Maluf, James R. Walsh et
Charles Ewaskio de la faculté du Boston College. Le motif ? Ils accusaient l'école
d'hérésie contre le dogme Hors de l'Eglise pas de salut. Dans son discours du 14 avril
fait à la presse, le père Keleher déclara :
"En classe, et même en dehors, ils continuaient de parler des questions contraires
à l'enseignement traditionnel de l'Église catholique, des idées menant à la bigoterie
et à l'intolérance. Leur doctrine est erronée et en tant que telle elle ne pouvait pas
être tolérée au Boston College. Ils ont été informés de cesser pareil enseignement ou
quitter la faculté" 8 .
2.Le protocole 122/49 : Suprema haec sacra
Quatre mois après que l'archevêque Cushing eût fait taire le Père Feeney, le Saint
Oce publia une lettre adressée à l'archevêque et signée par le Cardinal MarchettiSelvaggiani. Cette lettre est connue sous le nom de Protocole 122/49 ou Suprema
haec sacra. Cette lettre n'a pas été publiée dans les Actes du Siège apostolique mais
dans l'organe de presse de l'Archidiocèse de Boston, intitulé The Pilot.
N'étant pas présent dans les Actes du Siège apostolique, cette lettre n'engage en
aucun cas l'infaillibilité ponticale et n'est en rien un document qui oblige quiconque
à s'y conformer. A noter également que ce document n'a pas été signé par le pape
Pie XII mais est une correspondance entre deux Cardinaux et un archevêque, le
Cardinal Marchetti-Selvaggiani et le Cardinal Ottaviani, avec l'archevêque Cushing.
A la suite de la publication de la lettre, The Worcester Telegram, publia à son tour
un article dont le titre était :
"Le Vatican décrète contre les dissidents de Boston : la doctrine Hors de l'Eglise
pas de salut est fausse" 9 .
Cette lettre, bien que faillible, était ce dont le faux Concile Vatican II avait besoin
pour enterrer le dogme Hors de l'Eglise pas de salut. Pas étonnant que le Cardinal
Ottaviani se soit rallié à la secte Vatican II par la suite. Même Mgr Joseph Cliord
Fenton, pourtant défenseur du Protocole 122/49, fut forcé d'admettre que ce n'était
pas un document infaillible :
Mgr Joseph Cliord Fenton, The Catholic Church and Salvation ; 1958, p 103 :
"Cette lettre, connue sous le nom de Suprema haec sacra [Protocole 122/49]... est un
document autoritaire [sic], bien qu'étant évidemment non infaillible. C'est-à-dire que
7. The Papal Encyclicals, de Claudia Carlen, Raleigh : The Pierian Press, 1990, Vol. 1 (1740 à
1878), p. 229.
8. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, p. 18.
9. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995 , p. 21.
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les enseignements contenus dans Suprema haec sacra ne doivent pas être acceptés
comme vrais infailliblement sur l'autorité de ce document particulier" 10 .
Néanmoins, comme on le verra par la suite, Mgr Fenton a tort de dire que ce
document est autoritaire. C'est un document qui n'est ni infaillible ni autoritaire :
il est hérétique et faux.
Le malheur de ce document est qu'il ait été reçu par le grand public comme
faisant partie du Magistère infaillible de l'Eglise. Il était, en réalité, le marchepied
vers la grande Apostasie Vatican II et la négation totale du dogme Hors de l'Eglise
pas de salut. Ayons toujours à l'esprit que les faux-traditionalistes utilisent cette
aaire pour prétendre qu'il y a un salut en dehors de l'Eglise catholique. Dès lors
que l'on adhère à cette hérésie, plus rien ne nous empêche d'aller plus loin et de
prétendre, comme l'a fait l'apostat François, qu'on peut se sauver dans toutes les
religions. Entre un faux-traditionaliste qui adhère à l'hérésie du baptême de désir et
un conciliaire qui pense qu'un musulman peut se sauver, il n'y a aucune diérence :
tous deux pensent qu'on peut se sauver en dehors de l'Eglise du Christ.
Jetons à présent un coup d'÷il à quelques extraits de ce Protocole :
Protocole 122/49 ; 8 août 1949 : "Or, parmi les choses que l'Eglise a toujours
prêchées et ne cessera jamais de prêcher se trouve également cette armation infaillible qui nous enseigne que "hors de l'Eglise il n'y a pas de salut". Ce dogme doit
cependant être compris dans le sens où l'Eglise elle-même le comprend".
Cet extrait montre la manière dont l'auteur conditionne le lecteur. Les dogmes ne
seraient donc pas à croire tel qu'ils ont été dénis mais en fonction d'une compréhension plus poussée. Voyez ce que disaient certains Papes de ce genre de manigances :
Pape Pie IX, Concile Vatican I, Sess. 3, chap. 2, sur la Révélation ; 1870, ex
cathedra : "En conséquence, le sens des dogmes sacrés qui doit être conservé à perpétuité est celui que notre Mère la sainte Eglise a présenté une fois pour toutes et
jamais il n'est loisible de s'en écarter sous le prétexte ou au nom d'une
compréhension plus poussée".
Pape Grégoire XVI, Mirari Vos ; 15 août 1832 : "...rien de ce qui a été régulièrement déni ne supporte ni diminution, ni changement, ni addition ;
repousse toute altération du sens et même des paroles".
Pape St Pie X, Lamentabile, les erreurs des modernistes 3 Juillet 1907, numéro
54 : "Les dogmes, les sacrements, la hiérarchie, tant pour ce qui touche leur notion
que pour ce qui touche leur réalité, ne sont que des interprétations et des
développements de la pensée chrétienne qui ont développé et perfectionné
un germe minime caché dans l'Evangile. Condamné"
Comme il a été dit, le Magistère infaillible de l'Eglise a déni a de nombreuses
reprises qu'en dehors de l'Eglise catholique il n'y a pas de salut. Voyons, pour étoer
10. Msgr Joseph Cliord Fenton, The Catholic Church and Salvation, Westminister, Maryland :
The Newman Press, 1958, p. 103.
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les citations sur ce dogme, ce qu'en disait le Pape Grégoire XVI. Cet extrait à lui
seul nous permet de réfuter le Protocole 122/49 :
Pape Grégoire XVI, Summo Iugiter Studio ; 27 mai 1832, sur "Hors de l'Eglise
Pas de Salut" : "Finalement, certains, parmi ces gens égarés, tentent de se
persuader à eux-mêmes et à d'autres, que les hommes ne sont pas sauvés uniquement dans la religion catholique, mais que même les hérétiques
peuvent obtenir la vie éternelle... Vous connaissez le zèle qu'employèrent nos
prédécesseurs pour enseigner cet article de foi qu'osent nier ces personnes, à savoir
la nécessité de la foi catholique et de l'unité pour le salut... Omettant d'innombrables
autres passages appropriés dans les écrits des Pères, nous louons saint Grégoire le
Grand qui témoigne expressément que c'est eectivement l'enseignement catholique de l'Eglise. Il dit : "La Sainte Eglise Universelle enseigne qu'il n'est
pas possible d'adorer vraiment Dieu exepté en elle et arme que tous ceux se
trouvant en dehors ne seront pas sauvés". Des actes ociels de l'Église
proclament ce même dogme. Ainsi, dans le décret sur la foi que publia
Innocent III avec le synode de Latran IV, ces choses sont écrites : "Il y a
une seule Église universelle des dèles, en dehors de laquelle absolument
personne n'est sauvé". Enn, le même dogme est tout autant mentionné dans la
profession de foi proposée par le Siège apostolique, non seulement celle qu'utilisent
toutes les églises latines, mais aussi celle qu'utilisent... d'autres catholiques orientaux. Nous n'avons pas mentionné ces témoignages sélectionnés car nous pensions
que vous étiez ignorants de cet article de foi et aviez besoin de notre instruction. Loin
de nous un soupçon aussi insultant et absurde que nous porterions sur vous. Mais
nous sommes si préoccupés par ce dogme si sérieux et bien connu, qui
fut attaqué par une audace à ce point remarquable, que nous ne pûmes
retenir notre crayon an de renforcer cette vérité par de nombreux témoignages" 11.
Le pape Grégoire XVI ne dit pas que ce dogme doit être compris dans le sens
où l'Eglise elle-même le comprend. Le sens du dogme est à comprendre tel qu'il
est écrit. Ce Protocole a donc bel et bien été écrit pour déformer la compréhension
que l'Eglise catholique a du dogme Hors de l'Eglise pas de salut. Que ce soit les
conciliaires ou leur cousins, les faux-traditionalistes, tous s'acharnent à chercher
une compréhension du dogme qui n'est pas ce que l'Eglise a déni infailliblement.
Notons, de plus, que jamais ce Protocole ne cite la moindre déclaration infaillible
sur le dogme. Ils ne le font pas car toutes les déclarations infaillibles du Magistère de
l'Eglise s'opposent à leur interprétation fallacieuse. Ce dogme a été enseigné depuis
des siècles par l'Eglise. La découverte d'une nouvelle compréhension du dogme est
un déni de la compréhension du dogme tel qu'il a été déni.
Voyons, à présent, une autre citation du Protocole qui montre à nouveau la
volonté évidente de déformer la compréhension du dogme Hors de l'Eglise pas de
salut :
Suprema haec sacra, Protocole 122/49 ; 8 août 1949 : "Parmi les commande11. The Papal Encyclicals, de Claudia Carlen, Raleigh : The Pierian Press, 1990, Vol. 1 (1740 à
1878), pp. 229 à 230.
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ments du Christ, celui-là n'est pas le moindre, qui nous ordonne d'être incorporés
par le baptême dans le Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise, et de rester unis
au Christ et à son Vicaire... C'est pourquoi nul ne sera sauvé si, sachant que l'Eglise
a été divinement instituée par le Christ, il n'accepte pas cependant de se soumettre
à l'Eglise ou refuse l'obéissance au pontife romain, vicaire du Christ sur terre".
Cet extrait est diaboliquement intelligent. L'ambiguïté réside dans le fait que l'afrmation est vraie : celui qui, sachant que l'Eglise est la seule Eglise du Christ, n'en
fait pas partie, ne sera pas sauvé. Néanmoins, ce passage laisse sous-entendre que
certaines personnes qui n'ont pas connaissance de cette vérité à propos de l'Eglise,
peuvent être sauvé. Cette dernière compréhension est bien entendue hérétique.
Comparons, à présent, ce que l'Eglise a déni infailliblement et la nouvelle doctrine du Protocole 122/49 :
Le dogme : Pape Boniface VIII, Unam Sanctam ; 18 novembre 1302, ex-cathedra :
"...En conséquence nous déclarons, disons et dénissons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au pontife romain..."
Les retouches du Protocole : Suprema haec sacra, Protocole 122/49 ; 8 août 1949 :
"...C'est pourquoi nul ne sera sauvé si, sachant que l'Eglise a été divinement instituée par le Christ, il n'accepte pas cependant de se soumettre à l'Eglise ou refuse
l'obéissance au pontife romain, vicaire du Christ sur terre".
Le lecteur peut facilement voir que le sens que donne le Protocole au dogme n'est
pas le sens que l'Eglise a xé une fois pour toute infailliblement. Le dogme déni par
l'Eglise dit bien qu'il est impératif pour toute créature humaine de se soumettre au
Pontife romain. Or, le Protocole arme qu'il n'est nécessaire qu'à ceux qui savent
que l'Eglise a été divinement instituée de se soumettre au Pontife romain.
Dans l'extrait qui suit, le Protocole enseigne explicitement l'hérésie du baptême
de désir :
Suprema haec sacra, Protocole 122/49 ; 8 août 1949 : "Dans son innie miséricorde, Dieu a voulu que les eets, nécessaires pour être sauvé, de ces moyens de
salut qui sont ordonnés à la n dernière de l'homme non par nécessité intrinsèque
mais uniquement par institution divine, puissent aussi être obtenus en certaines circonstances, lorsque ces moyens ne sont mis en ÷uvre que par le désir ou par le
souhait..." Or il faut en dire autant, à son propre degré, de l'Eglise, en tant qu'elle
est le moyen général du salut. Car pour que quelqu'un obtienne le salut éternel,
il n'est pas toujours requis qu'il soit eectivement incorporé à l'Eglise
comme un membre, mais il est au moins requis qu'il lui soit uni à elle par le v÷u
et le désir".
Rappelons cette déclaration ex-cathedra du Pape Eugène IV :
Pape Eugène IV, Concile de Florence, Cantate Domino ; 1441, ex-cathedra :
"Elle [la Sainte Eglise romaine] croit fermement, professe et prêche qu'aucun de
ceux qui se trouvent en dehors de l'Eglise catholique, non seulement païens mais
encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie
7
éternelle, mais iront dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges
[Mt 25 :41] à moins qu'avant la n de leur vie ils ne lui aient été agrégés [attachés] ;
elle professe aussi que l'unité du corps de l'Eglise (ecclesiastici corporis)
a un tel pouvoir que les sacrements de l'Eglise n'ont d'utilité en vue du
salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et
tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les
récompenses éternelles, et que personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses
aumônes, même s'il verse son sang pour le nom du Christ, s'il n'est pas demeuré
dans le sein et dans l'unité de l'Eglise catholique".
Le Protocole nie la nécessité d'être incorporé dans l'unité du corps de l'Eglise.
Ceci est hérétique.
Voyez, à présent, que ce Protocole enseigne l'hérésie de l'ignorance invincible :
Suprema haec sacra, Protocole 122/49 ; 8 août 1949 : "Cependant, il n'est pas
toujours nécessaire que ce v÷u soit explicite, comme il l'est chez les catéchumènes,
mais, quand l'homme est victime d'une ignorance invincible, Dieu accepte aussi un
v÷u implicite, ainsi appelé parce qu'il est inclus dans la bonne disposition d'âme par
laquelle l'homme veut conformer sa volonté à la volonté de Dieu".
Poursuivons avec le passage suivant :
Suprema haec sacra, Protocole 122/49 ; 8 août 1949 : "Vers la n de cette
même encyclique cependant, invitant très aectueusement à l'unité ceux qui n'appartiennent pas au corps de l'Eglise catholique (qui ad Ecclesiae Catholicae compagnem non pertinent), il mentionne "ceux qui, par un certain désir et v÷u [souhait]
inconscient se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur", qu'il n'exclut
aucunement du salut éternel , mais dont il dit cependant d'autre part qu'ils sont
dans un état "où nul ne peut être sûr de son salut éternel" puisqu'"ils sont privés de
si nombreux et si grands secours et faveurs célestes, dont on ne peut jouir que dans
l'Eglise catholique".
Le Protocole fait ici une interprétation erronée de l'encyclique Mystici Corporis
du pape Pie XII. Allez sur notre site www.la-foi.fr pour plus de détails concernant
cette encyclique. Notons, tout de même, que Mgr Fenton (ce grand défenseur du
Protocole) admet lui-même que l'Âme de l'Eglise ne peut pas être plus étendue que
son corps :
Mgr Joseph Cliord Fenton, The Catholic Church and Salvation ; 1958, p 127 :
"Par tous les moyens, de toutes les explications inadéquates sur la nécessité de
l'Eglise pour le salut, la plus importante et la plus largement employée, a été celle
centrée autour d'une distinction entre le "corps" et "l'âme" de l'Eglise catholique.
L'individu qui s'est essayé d'expliquer les dogmes de cette façon, désignait généralement l'Eglise visible comme le "corps" de l'Eglise et appliquait le terme "âme de
l'Église" soit à la grâce et aux vertus surnaturelles, soit à une sorte "d'Eglise invisible"... il y avait plusieurs livres et articles armant que, tandis que "l'âme" de
l'Eglise n'était pas séparée du "corps", de quelque manière, elle était en fait plus
vaste que son "corps". Les explications de la nécessité de l'Église établies dans les
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termes de cette distinction, furent au mieux inadéquates et confuses, et trop souvent
infectées par l'erreur grave".
Ainsi, armer qu'il n'est pas nécessaire d'appartenir au Corps de l'Eglise, comme
le dit le Protocole, c'est dire qu'il n'est pas nécessaire d'appartenir à l'Eglise. En
armant qu'il n'est pas nécessaire d'appartenir à l'Eglise pour être sauvé, le Protocole s'oppose, en réalité, au contenu de l'encyclique Humani Generis du Pape Pie
XII :
Pape Pie XII, Humani Generis ; 1950 : "Certains estiment qu'ils ne sont pas
liés par la doctrine que Nous avons exposée il y a peu d'années dans notre lettre
Encyclique et qui est fondée sur les sources de la révélation, selon laquelle le Corps
Mystique et l'Eglise catholique romaine sont une seule et même chose.
Quelques-uns réduisent à une formule vaine la nécessité d'appartenir à
la véritable Eglise pour obtenir le salut éternel".
Citons également le Pape Léon X, sur le même sujet :
Pape Léon X, Vème Concile de Latran, Session 11 ; 19 décembre 1516, ex-cathedra :
"Il n'existe en eet qu'une seule Eglise universelle incluant réguliers et séculiers, prélats et sujets, exempts et non exempts, hors de laquelle personne n'est sauvé, et pour
tous il n'existe qu'un seul Seigneur et une seule foi... Pour cette raison, il convient
que ceux qui font partie du même corps n'aient qu'une seule volonté".
Moins de trois mois après la publication du Protocole, le Père Feeney fut expulsé
de l'Ordre des Jésuites. Ceci pour avoir armé ce que l'Eglise a enseigné depuis des
siècles, à savoir qu'il est nécessaire pour se sauver de se convertir à la foi catholique.
L'expulsion du Père Feeney n'avait en réalité aucune validité car elle fut commanditée par des clercs hérétiques, donc excommuniés ipso facto de l'Eglise catholique. Cette situation est comparable à la situation du 5ème siècle où le patriarche de
Constantinople, Nestorius, prêcha l'hérésie selon laquelle Marie n'est pas la Mère de
Dieu. Les dèles avaient réagi, l'accusant d'être un hérétique en dehors de l'Eglise catholique. Ce n'est que plus tard que Nestorius fut condamné par le Concile d'Ephèse,
en 431. Voici ce que le Pape Saint Célestin avait déclaré sur ceux ayant été excommuniés par Nestorius :
Pape St Célestin 1er ; Vème siècle : "L'autorité de notre Siège Apostolique a
déterminé que l'évêque, le prêtre, ou le simple chrétien qui avait été destitué ou
excommunié par Nestorius ou ses disciples, après que ce dernier eût commencé à
prêcher l'hérésie, ne doit pas être considéré destitué ou excommunié. Car
lui qui a abandonné la foi par de telles prédications, ne peut nullement déposer ni
retirer qui que ce soit" 12 .
En 1952, l'archevêque Cushing demanda au Père Feeney de retirer son "interprétation" du dogme Hors de l'Eglise pas de salut, c'est-à-dire de faire acte de soumission au Protocole 122/49. Escorté de quatre témoins, le Père Feeney se présenta
12. Cité par St. Robert Bellarmin, De Romano Pontice, II, 30.
9
à l'archevêque. Le Père Feeney lui dit que sa seule option était de considérer ce
Protocole comme "absolument scandaleux, parce que franchement hérétique". En
demandant à l'archevêque Cushing s'il approuvait le Protocole, celui-ci lui répondit : "Je ne suis pas un théologien. Tout ce que je sais, c'est ce qu'on me dit". Avant
de partir, le Père Feeney accusa l'archevêque d'avoir failli à son devoir.
3. Le Pape Pie XII, le Père Feeney et le Dogme
Le Protocole 122/49 eut un énorme impact auprès des prêtres et évêques. Il leur
permettait de supprimer littéralement dans l'esprit du grand public la croyance au
dogme Hors de l'Eglise pas de salut. Ce Protocole a été présenté comme ayant reçu
l'approbation du Pape Pie XII. C'est du moins ce qui est armé dans ce document.
Mais en réalité Pie XII ne l'a ni signé, ni promulgué d'une manière qui aurait engagé
son infaillibilité. Ce document n'a même pas été publié ociellement. Bien entendu,
un Pape n'aurait jamais pu approuver un tel document car, comme nous l'avons
montré, ce document est clairement hérétique.
Il est néanmoins à noter qu'un Pape n'est infaillible que sous certaines conditions
(voir chapitre sur l'infaillibilité). Il est possible (et c'est déjà arrivé) qu'un Pape, qui
ne remplit pas les conditions d'infaillibilité, se trompe. Un cas bien connu d'erreur
papale concerne le Pape Jean XXII. Celui-ci croyait, à tort, que les justes de l'Ancien
Testament ne recevraient la vision béatique qu'après le Jugement Général 13 .
Une autre erreur papale bien connue concerne le Synode du Cadavre, en 897, où
le cadavre du Pape Formose qui, selon tous les comptes rendus, aurait été un Saint
et dévoué Pape, fut condamné après sa mort par le Pape Etienne VII en vertu d'un
certain nombre de prétendus violations du droit canonique 14 .
Cette condamnation fut annulée par le Pape Théodore II et le Pape Jean XI,
mais fut, au contraire, encouragée par le Pape Serge III 15 .
Ces événements nous montrent clairement que tous les décisions, paroles, opinions ou jugements d'un Pape ne sont pas infaillibles.
Au sujet de Pie XII, il convient de rappeler qu'il n'était en aucun cas un traditionaliste convaincu. Ses réformes, ses omissions et ses échecs ont pavé la voie à
Vatican II.
Parmi ces réformes, nous pouvons citer la promotion de l'évêque Annibale Bugnini, l'auteur de la nouvelle messe. Pie XII réforma également la Semaine Sainte
avec, notamment, la Communion le Vendredi Saint.
Il a encouragé des hommes comme Giovanni Montini (le futur Paul VI) et Angela
Roncalli (le futur Jean XXIII). Inutile de vous dresser le portrait de ces anti-papes
inltrés pour vous faire comprendre les conséquences désastreuses qu'ils ont causées
pour le salut des âmes.
Pie XII disait de l'évolution théiste qu'elle pouvait être enseignée dans les écoles
catholiques (voir Humani Generis). Il enseignait que le contrôle des naissances pouvait être pratiqué par des couples par l'intermédiaire de la méthode rythmique (la
13. The Catholic Encyclopedia, Vol. 8, p. 433.
14. Warren H. Carroll, A History of Christendom, Vol. 2 (The Building of Christendom), 1987,
p. 387.
15. Warren H. Carroll, A History of Christendom, Vol. 2 (The Building of Christendom), 1987,
p. 388 à 390 / J.N.D. Kelly, Oxford Dictionary of Popes, Oxford University Press, 1986, pp. 116 à
117, 119.
10
Planication Familiale Naturelle), qui n'est autre qu'une subordination du but premier de l'acte marital : la procréation.
Il a permis la persécution et la future "excommunication" du Père Léonard Feeney, soit par complicité volontaire soit par négligence. Notez que l'évêque Cushing,
avant sa mort, s'est vanté de ne pas avoir la moindre conversion à mettre à son actif
au cours de sa vie 16 .
Revenons au Père Feeney. Le 24 septembre 1952, il adressa une longue lettre à
Pie XII qui resta sans réponse. Le 25 octobre 1952, il reçu une lettre de convocation
à Rome du Cardinal Pizzardo. Suite à cette lettre, le Père Feeney demanda au
Cardinal de lui faire parvenir les motifs de la convocation, comme l'exige le droit
canonique. Le 22 novembre 1952, le Cardinal lui répondit la chose suivante :
"Votre lettre du 30 octobre montre clairement que vous essayez d'éluder la question... Vous devez vous rendre immédiatement à Rome, où vous serez informé des
charges portées contre vous... Si vous ne vous présentez pas... avant le 31 Décembre
cet acte de désobéissance sera rendue publique avec les peines canoniques... Le Délégué apostolique a reçu l'approbation de nancer les dépenses de votre voyage" 17 .
Le 2 décembre 1952, le Père Feeney répondit à son tour :
"Votre Eminence semble avoir mal interprété mes motivations en réponse à votre
lettre du 25 octobre 1952. J'avais présumé que votre première lettre devait servir en
tant que citations canoniques à comparaître devant Votre Tribunal Sacré. Néanmoins, en tant que citation, il est fatalement défectueux selon les normes du Canon
1715, principalement dans le fait qu'il ne m'a pas informé des accusations portées
contre moi. Ce canon exige que la citation contienne au moins un énoncé général
des charges. Selon les normes du Canon 1723, toute procédure basée sur une citation
si fondamentalement défectueuse, est soumise à une plainte de nullité" 18 .
Cet échange entre le Père Feeney et le Cardinal Pizzardo est précieux. Il montre le
désir du Père Feeney de respecter le droit canonique. Le Cardinal, au contraire, allait
à l'encontre des dispositions qu'exige le droit canonique en matière de convocations.
Le 9 janvier 1953, le Cardinal répondit au Père Feeney de la manière qui suit :
"En réponse à votre lettre du 2 décembre 1952 demandant davantage d'explications... le Saint-Oce vous communique ci-joint les ordres reçu de Sa Sainteté, que
vous devez vous présenter à cette Congrégation avant la date du 31 janvier 1953,
sous peine d'excommunication encourue automatiquement (ipso facto) en cas d'échec
à vous présenter à la date indiquée. Cette décision de Sa Sainteté s'est faite après
l'arrivée des derniers documents du St Benedict Center" 19 .
16. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH
Benedict Center, 1995, p. 37.
17. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH
Benedict Center, 1995, p. 22.
18. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH
Benedict Center, 1995, p. 23.
19. Frère. Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH
Benedict Center, 1995, p. 23.
11
: St.
: St.
: St.
: St.
Encore une fois, le Cardinal refuse d'informer le Père Feeney des raisons de sa
convocation. A ceux qui prétendent qu'il a été excommunié pour hérésie, demandezleur de vous expliquer pourquoi le Cardinal a refusé de lui donné les raisons de sa
convocation, puisqu'elles paraissent si claires pour ces négateurs du dogme Hors de
l'Eglise pas de salut.
N'ayant pas été informé des raisons de sa convocation, le Père Feeney est, à juste
titre, resté aux Etats-Unis, sachant que les peines prononcées contre lui seraient
nulles et sans valeur. Voyez ce que le Père Feeney reprochait au Cardinal dans une
lettre du 13 janvier 1953 :
1. Violation du "secret du Saint-Oce" en ayant laissé échappé de manière
publique leur correspondance à la presse.
2. Les menaces répétées du cardinal d'imposer des sanctions sans donner des
accusations ou des procédures, tel que requis par les canons.
3. La diusion du Protocole 122/49 comme une prise de position doctrinale du
Saint-Siège, en sachant qu'il n'a jamais été publié dans les Acta Apostolicae Sedis
(Actes du Siège apostolique) 20 .
Cette dernière lettre au Cardinal Pizzardo est la dernière que le Père Feeney lui
t parvenir :
"J'ai très sérieusement remis en question, et la bonne foi, et la validité de toute
tentative de m'excommunier, parce que j'ai osé rappeler la substance de ce décret à
votre attention, et parce que j'ai osé insister sur mes droits dans les deux lettres des
30 octobre et 2 décembre, 1952". [20]
Le 13 février 1953, le Saint-Oce publiait le décret "d'excommunication" :
"Comme le prêtre Léonard Feeney, résidant à Boston (Saint Benedict Center),
lequel à cause du grave refus d'obéissance à l'Autorité ecclésiastique avait été déjà
suspendu "a divinis", nonobstant les avertissements réitérés et l'instante menace
d'excommunication à encourir ipso facto, n'est pas venu à résipiscence, les Eminentissimes et Révérendissimes Pères préposés à la sauvegarde de la foi et des moeurs,
dans la séance plénière du mercredi 4 février 1953, l'ont déclaré excommunié avec
tous les eets de droit. Et le jeudi 12 février 1953, Sa Sainteté Pie XII, Pape par
la Providence de Dieu, a approuvé, conrmé le décret des Eminentissimes Pères et
ordonné qu' il fût rendu public."
A la lumière de ce qui a été dit, cette "excommunication" est sans valeur aucune.
Le Père Feeney n'a fait que rappeler ce que l'Eglise a toujours enseignée infailliblement. Il n'a donc nié aucune doctrine et s'est conformé strictement au droit canonique. En revanche, les persécuteurs du Père Feeney n'ont fait que nier les règles
20. Frère Robert Mary, Father Feeney and The Truth About Salvation, Winchester, NH : St.
Benedict Center, 1995, p. 25.
12
canoniques et n'ont eu à reprocher au Père Feeney aucune irrégularité doctrinale.
En eet, le décret "d'excommunication" ne mentionne en rien une mauvaise compréhension du dogme Hors de l'Eglise pas de Salut. Il ne fait mention que d'une
désobéissance - parfaitement justiée, comme nous l'avons prouvé plus haut.
Les frères Dimonds ont contacté près de 15 églises de la secte Vatican II pour
leur demander s'ils acceptaient le dogme Hors de l'Eglise pas de Salut. Presque
aucune de ces sectes n'a voulu répondre à cette question. Le peu de prêtres qui
ont répondu à la question faisaient immédiatement référence à "l'excommunication"
du Père Feeney. C'est le triste résultat de l'aaire Feeney : presque plus personne,
aujourd'hui, n'accepte le dogme Hors de l'Eglise pas de Salut.
La condamnation du Père Feeney a été une étape importante vers la grande
Apostasie Vatican II. Si le Pape Pie XII était venu au secours du Père Feeney, le
lancement du Concile Vatican II aurait été compromis car la grande majorité des
hérésies enseignées par la secte Vatican II sont directement liées à la négation du
dogme du salut. Et si Pie XII avait soutenu le Père Feeney, il aurait été obligé
de réarmer le dogme Hors de l'Eglise pas de Salut tel que l'Eglise l'a toujours
enseigné.
Tous les faux-traditionalistes qui font constamment référence à cette aaire pour
nier le dogme du salut, doivent bien comprendre à quoi a servi la condamnation du
Père Feeney : elle a abouti à l'hérésie de la liberté religieuse et du salut dans toutes
les religions.
4. Scandale sexuel à l'Archidiocèse de Boston
National Catholic Register, 8-14 Déc. 2002, p.1 : "BOSTON ENVISAGE LA
BANQUEROUTE - Le Boston Globe du 1er décembre a rapporté des dires informant que l'Archidiocèse de Boston considère déposer un dossier à la Chambre de
banqueroute des Etats-Unis à moins d'une amélioration de sa condition... Un porte
parole a déclaré que l'archidocèse devait considérer toutes les options mais a précisé
qu'il n'y a pas de temps à perdre à se décider de déposer un dossier pour banqueroute".
The Associated Press : "l'archidiocèse de Boston vend ou hypothèque des propriétés autrefois intouchables pour payer les dettes des scandales sexuels".
Boston (AP) : "Le scandale sexuel dans l'archidiocèse de Boston a presque ébranler "l'église" jusque dans ses fondations, littéralement.
An de payer la dette de 85 millions de dollars aux 500 victimes de prêtres
pédophiles, l'archidiocèse a hypothéqué son siège de pouvoir, la cathédrale de la
Sainte Croix, et a mis en vente la résidence des archevêques : un manoir de style
Renaissance italienne qui était un symbole de la grandeur de l'Eglise et de l'autorité.
Des dizaines d'églises sont également menacé de fermer (information rapportée le 18
décembre 2003).
Ezéchiel 5,13-16 : "Et j'assouvirai ma fureur, et je ferai reposer sur eux mon
indignation, et je serai consolé ; et ils sauront que moi, le Seigneur, j'ai parlé dans
mon zèle, lorsque j'aurai assouvi mon indignation sur eux. Et je ferai de toi un
13
désert, et un objet d'opprobre pour les nations qui sont autour de toi, aux yeux de
tout passant. Et tu seras un objet d'opprobre et de blasphème, un exemple et un
objet de stupeur pour les nations qui sont autour de toi, lorsque j'aurai exercé en toi
des jugements dans ma fureur, dans mon indignation, et avec les châtiments de ma
colère. Moi, le Seigneur, j'ai dit..."
CBS News, 23 juillet 2003 : "Les membres du clergé et d'autres gens dans l'archidiocèse de Boston sont susceptibles d'avoir abusé sexuellement plus de 1000 personnes sur une période de six décennies, a dit mercredi le procureur général du Massachusetts, rendant le scandale à ce point massif qu'il jouxte les "frontières de l'incroyable". La quantité impressionnante de certaines allégations d'abus, documentées
par les enquêteurs à Boston, semble sans précédent, même au milieu d'un scandale
ayant aecté des diocèses de presque tous les états [des Etats-Unis] et qui, l'année dernière, résulta à la présentation de nouvelles allégations à l'échelle nationale,
venant de près de 1000 personnes".
ABC News, 9 septembre 2003 : "L'archidiocèse de Boston et les avocats des
victimes d'abus sexuels commis par des prêtres ont annoncé aujourd'hui avoir conclu
une entente de 85 millions de dollars, le plus grand déboursement connu dans le
scandale de pédophilie qui a secoué "l'Eglise" catholique romaine".
N'est-ce pas là la colère de Dieu ? Boston a été l'épicentre d'un gigantesque
tremblement de terre spirituel. Les persécutions qu'a subies le Père Feeney ont eu
comme conséquence la négation par presque la terre entière du dogme Hors de
l'Eglise pas de salut. Les hérétiques de Boston ne voulaient pas de la vérité de Notre
Seigneur Jésus Christ ni de son dogme sur l'absolue nécessité de la foi catholique
et du baptême pour le salut. Résultat des comptes : Dieu a permis qu'ils aient
des prêtres apostats et pervertis, tout comme le souhaitaient les ecclésiastiques de
l'époque du Père Feeney.
Ces scandales devraient faire rééchir tous les faux-traditionalistes qui méprisent
le dogme du salut et méprisent le Père Feeney. Ces personnes se rendent odieuses
envers Dieu et participent à la grande Apostasie dont le monde est témoin. Ayons
bien en tête ce que disait le Pape Léon XIII :
"Au contraire, celui qui,
même sur un seul point, refuse son assentiment aux vérités divinement
révélées, très réellement abdique tout à fait la foi, puisqu'il refuse de se
soumettre à Dieu en tant qu'il est la souveraine vérité et le motif propre
de foi. "
Pape Léon XIII, Satis Cognitum ; 29 juin 1896 :
14

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