Toutelaculture** May*18,*2015*

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Toutelaculture** May*18,*2015*
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Toutelaculture**
May*18,*2015*
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Following(this(program(of(revivals,(this(creation,(Devoted(composed(by(François(Chaignaud(
and(Cecilia(Bengolea(is(welcome.(Nine(ballerinas(in(green(leotards(come(onstage(en(pointe.(
The( women( advance( as( they( did( in( Dub( Love( (another( work( by( the( duo)( in( which( Cécilia(
Bengolea( turns( in( place,( like( the( little( ballerina( on( a( music( box,( in( perfect( alignment( and(
balance.(The(line(seems(classical,(an(illusion(achieved(with(the(pointe(shoes,(but(very(quickly(
craziness(and(destructuring(begin,(in(the(halo(of(light(sweeping(over(the(stage.(Hanging(on(
becomes(a(painful,(violent(fight(in(which(the(arms(stave(off(possible(falls.((
(
The( children’s( ballerinas( spread( out,( twerking,( hipHswiveling,( off( balance.( Their( bodies( are(
painted( in( the( fashion( of( the( “Danses( Libres,”( their( eyes( festooned( with( extravagant( false(
eyelashes.(They(become(crazy(icons(without(ever(stepping(outside(the(mechanisms(of(their(
boxes,( allowed( to( come( and( go( on( the( defined( lines( crisscrossing( the( stage.( Their( whirling(
spins(break(up(the(heady(voices(of(the(chorus(singin(Another(Look(at(Harmony(Part(IV.(
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Soyez libre, Cultivez-vous !
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Chaignaud, Bengolea, Forsythe, le post classicisme
s'empare du Ballet de Loraine
Pour encore deux soirs, l’Opéra de Nancy accueille le CCN-Ballet de Lorraine pour
LIVEXPERIENCE. L'objectif, qui intervient dans le cadre de l'anniversaire des trente ans des
CCN, est de se faire rencontrer des temps de la danse qui résonnent et s'installent dans une
évidente filiation. Entre Forsyhte et Chaignaud/Bengolea, la longue ligne est tracée jusqu’aux
pointes.
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Le programme ouvre sur le sensuel et somptueux Steptext (1985). Dans ce pur chef d’œuvre
les grands écarts se font à la verticale, les bras s’étirent, les courbes sont lignes. La signature
de Forsythe qui livrera son climax en 1990 avec Limb’s theorem (qui ouvrait d’ailleurs le dernier
Festival d’Automne), est là. Une figure déjà mécanique, quasi industrielle, mais sans perdre de
vue le beau absolu. Les interprètes sont dans une force douce où le désir est lisible dans les
corps. La "Partita No 2 BWV10004 in D minor, Chaconne" de Bach est hachée menue, elle
devient halètement suspensif qui surprend le spectateur. Les danseurs, Jonathan Archambault,
Fabio Dolce, Nina Khokham et Yoann Rifosa n'ont pas le droit à l'erreur. La concentration est ici
la clé de la réussite dans ce quatuor où les corps sont contraints dans une redéfinition des
codes de la danse classique.
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Cela semble être le fil conducteur de la soirée. Après Steptext, Pauline Colemard et Marion
Rastouil entrent en scène pour danser Duo (1996) à l'occasion de son entrée au répertoire du
CCN-Ballet de Lorraine. Ici, on est quasiment dans du sur place où le sol est un espace de jeu
passionnant. Avec la régularité d'une horloge les danseuses (ou les danseurs selon les soirs)
offrent une symétrie mathématique qui bientôt prendra en liberté. Ce qui passionne dans ce
Duo porté par l’aridité de la musique de Thom Willems c'est la difficulté avec laquelle les
interprètes doivent interagir sans se toucher et sans se regarder. Il y a quelques imperfections
dans la transmission de cette rigueur mais les obsessions de Forsythe restent intactes.
A la suite de ce programme de reprises, la création du duo composé de François Chaignaud et
Cécilia Bengolea semble une évidence. Neuf ballerines en justaucorps vert arrivent sur scène
sur pointe. Les filles avancent comme dans Dub Love où Cécilia Bengolea venait tourner sur
elle-même, comme une figurine sur une boîte à musique. Le travail est là dans l'alignement
parfait créateur d'équilibre. La ligne se fera en apparence classique, l'illusion est donnée par les
pointes mais très vite la folie et la déstructuration arrive, dans le halo de lumière qui balaye le
plateau. Tenir bon devient une lutte violente et douloureuse où les bras tempèrent des chutes
possibles. Les ballerines pour enfant se lâchent, elles twerkent, déhanchent et désaxent. Leurs
corps peints à la façon des Danses Libres, leurs yeux ornés de faux cils papillons. Elles
deviennent icones folles sans jamais sortir vraiment du cadre que leur impose le mécanisme de
leur boite. Leur droit est d'aller venir dans des lignes définis qui croisent et décroisent le
plateau. Les spins (tourbillons) viennent casser les cordes raides dans les voix entêtantes du
chœur qui chante Another Look at Harmony Part IV.
De Forsythe à Bengolea-Chaignaud, la danse s'appuie sur la musique contemporaine et vient
repenser la définition même du ballet.
Visuels : ©Arno Paul
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