LE LUTIN SAUTEUR Il y a quelques jours, maman m`avait dit devant

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LE LUTIN SAUTEUR Il y a quelques jours, maman m`avait dit devant
 LE LUTIN SAUTEUR
Il y a quelques jours, maman m’avait dit devant mon
mécontentement : à l’âge de dix ans, on part en vacances avec ses
parents. Je ne peux pas te laisser seule, ton père travaille cette
semaine encore et nous allons en profiter pour mettre un peu
d’ordre dans la maison de grand-mère. Tout de suite, j’avais pensé : qu’allais-je faire là-bas? J’allais
surement m’ennuyer…… sans mes copines…. Mes jeux vidéo…
 Quand est ce qu’on arrive ?
 Bientôt, ma chérie, bientôt.
Cela faisait trois heures que maman me disait cela et je
commençais à avoir faim et envie de courir.
 Compte les voitures bleues, quand tu auras compté cent
voitures, je te dirai peut-être : « nous sommes
arrivées… ! »
Bon, pourquoi pas, je me mis à la fenêtre et me mis à compter.
Ce qui est sur c’est qu’il y en a pas beaucoup des voitures
bleues !
 Maman ? les foncées et les claires ?
 Oui, répondit maman.
Je me remis à la fenêtre et me remis à compter.
J’en étais à vingt quand la voiture s’arrêta…
 Nous sommes arrivées ? demandai-je.
 Non, presque ….dit maman.
Je commençais à somnoler, quand tout d’un coup la voiture
ralentit. Je vis alors un champ multicolore et là… je rêve… je me
pinçai…. Aie ! Non je ne rêvais pas, je vis un mini bonhomme
sauter une première fois, puis une deuxième fois, puis une
troisième fois.
- Maman ! J’ai vu un lutin sauter !
- Arrête, tu inventes n’importe quoi pour que l’on s’arrête, mais
là, tu vas être contente, nous arrivons, voilà la maison...
Le lutin sauta de nouveau et on aurait dit qu’il me faisait un clin
d’œil…Je lui fis un petit signe de la main.
-
Emilie, à qui fais tu signe ?
Au lutin, là-bas…
Arrête tes bêtises…..descends de la voiture…allez,….toi
qui voulais descendre et bien, vas-y descends…
Je t’assure, maman que j’ai vu un lutin sauter !
Oui, c’est cela, dit maman pas convaincue du tout, allez,
aide moi à décharger la voiture.
C’est vrai, après tout, peut-être que j’avais rêvé…
Je n’avais jamais vu la petite maison de grand-mère. Des volets
bleus, un toit en chaume, de nombreuses fenêtres rondes
1 souriaient au soleil qui brillait ardemment ce jour là. Une maison
comme dans les contes.
-
Oui maman, répondis je et je mets mon chapeau …ajoutai
je.
La luminosité du soleil éclairait la maison d’un éclat particulier.
La chambre où maman posa ma valise était toute décorée de
fleurs de couleur vive. Les tentures, le papier peint tout était
parsemé de petites fleurs rouges. J’étais sous le charme.
-
C’est bien dit maman.
-
Tu rangeras tes affaires tantôt dit maman, viens, nous
allons manger un peu.
Maman avait mis le pique nique sur la table dehors…
mmmmhh…. Du poulet froid, des tomates, de la salade et
beaucoup d’autres choses. C’était excellent, le soleil brillait et
chauffait aussi…
Sur le coté de la maison, je remarquai le champ où j’avais vu le
lutin sauter.
Mon regard scruta le champ de long en large mais…
apparemment, il n’était plus là. Il dinait comme moi peut-être…
ou…. J’avais rêvé…
J’aidai maman à ranger, puis elle me dit :
-
Tu peux te promener aux alentours, mais reste visible à
mes yeux…
Je sortis et regardai le champ multicolore où se pavanaient,
coquelicots, marguerites, et herbes hautes qui dansaient sous le
vent léger... .
Soudain...
-
Coucou !
Je faillis tomber à la renverse, devant moi, se trouvait le lutin
sauteur que j’avais vu en arrivant. Il m’arrivait à peine au dessus
de mes chevilles.
-
Tu vas bien ?
-
Euh, oui….
-
Tu n’es pas bavarde pour une grande ! dit-il.
-
Oh… et bien….
-
Tu ne sais pas parler ?
La mouche me prit au nez et je lui dis :
2 -
Non mais, dis donc ! J’ai cru que j’avais rêvé en te voyant
là ! Qui es-tu ? Je sais parler mais tu ne m’en laisses pas le
temps…
-
Je vois, pardon, dit-il confus.
Il était habillé d’un béret vert en forme de cloche, ses habits
étaient verts aussi, ainsi que ses bottillons.
-
Tu es tout vert…. Lui dis-je en m’accroupissant.
-
Oui, si on veut, dit-il mais j’ai la peau blanche comme toi
heureusement dit-il en glissant sa manche sur son bras.
-
Pourquoi sautes-tu comme cela ?
-
Je suis le veilleur de notre village et comme je suis petit, je
vois mieux en sautant.
-
Quel village ? je ne vois pas de maisons, sauf la maison où
grand-mère habitait. Maman et moi, nous sommes venues
en vacances.
Papa, lui travaille.
-
-
Les maisons sont minuscules et bien cachées, elles sont
dans les bois là-bas, désigna-t-il, de son doigt bronzé, un
groupe d’arbres touffus.
Ah, bon… vraiment ? Tu es vraiment petit, tout petit, tout
de même…..
-
Oui, je suis petit, mais dans la tête, je suis malin dit- il en
gesticulant, et grand assez pour pouvoir éloigner les
intrus….. comme toi…. dit-il en sautant à la hauteur de
mes yeux.
-
Je ne suis pas une intruse… je ne fais que regarder… et
passer des vacances avec maman, répondis-je.
-
Oui, il y a des gens gentils mais aussi des méchants. J’ai
senti tout de suite que tu étais quelqu’un de gentil, me ditil doucement.
-
Merci, répondis-je, puisque je suis ici, je pourrais t’aider à
surveiller le champ ?
En moi-même, je pensais : pourquoi ai-je proposé cela ? Ma
langue a marché plus vite que ma tête.
-
Tu ferais cela pour moi et avec moi ? dit-il.
-
Oh oui….. pour moi, c’est facile (ben voyons).
-
Alors ? dit-il.
-
Emilie ? La voix de maman se fit entendre.
-
Il faut que j’y aille, maman m’appelle…
-
Oui, vas-y dit le lutin, nous avons tout notre temps.
3 Je le rassurai en disant :
-
Je n’entends rien de spécial, à part le chant des oiseaux, le
vent dans les arbres….
-
Alors, dit maman, tu as fait connaissance avec quelqu’un ?
Je t’ai entendue parler, je suis allée voir mais je n’ai vu
personne. Avec qui parlais-tu ? demanda-t-elle.
Je me doute bien que tu n’entends rien d’autre, mais tu
aurais des petites oreilles comme les miennes, tu serais
sensible au moindre bruit, comme celui de la mouche qui
vole, ou de l’abeille qui appelle ses consœurs….
-
Comment cela se fait-il ? demandai-je, j’ai de bonnes
oreilles pourtant.
-
Eh bien, j’ai oublié de demander son nom, c’est une petite
fille du voisinage. Demain, je lui demanderai son nom.
-
-
Bien, dit maman, aujourd’hui, tu iras coucher tôt! Prends
un livre, tu verras, tu dormiras bien après cette journée
bien remplie. Elle me fit un gros bisou.
Ben oui, mais tu es plus grande, tes oreilles aussi. Mais
pour toi, tout ce qui, pour nous fait beaucoup de bruits
comme les insectes, etc.… (qui sont plus petits que
toi)Toi, tu les entends moins que moi. Car pour nous les
lutins, ces animaux sont plus grands que nous et donc….
Le lendemain, après le déjeuner, je me dépêchai à aller voir « ma
nouvelle amie ».
-
Ils font plus de bruits pour vous ! continuai-je.
-
Voilà… dit-il.
« Ma nouvelle amie ».m’attendait sur un tronc d’arbre.
-
Comment t’appelles-tu ? lui demandai-je.
-
Je reviendrai te voir.
Il repartit en sautant et moi en courant contente d’avoir fait une
rencontre pour le moins extraordinaire.
-
-
Alors, tu as bien dormi ? me demanda-t-il.
-
A ton avis ?
-
Oh oui, il fait très calme ici, répondis-je.
-
Je ne sais pas, je dirais…. « lutin sauteur » ?
-
Ça, c’est toi qui le dis, me dit-il.
-
Tu as deviné, puis-je aussi te poser une question ? dit-il.
-
Oui, vas-y, lui dis-je.
Etonnée, je lui demandai :
4 -
La petite maison est vide depuis quelques mois. Une dame
âgée y habitait et soudain, nous ne l’avons plus vue….
-
Oui, c’était ma grand-mère, mais elle a été fort malade et
elle n’habite plus là. Elle habite maintenant une grande
maison où elle a plein d’amis, elle s’y plait bien et je vais
souvent la voir. Maman est venue pour ranger et peut-être
arranger sa maison pour venir plus souvent en vacances
comme maintenant. Cette petite maison est très jolie,
maman y a vécu jusqu’au moment où elle a rencontré mon
papa….
Lutin sauteur me coupa la parole en disant :
-
Dis, tu as le temps de venir avec moi jusqu’au bout du
champ ?
-
On arriva à la bordure du champ, j’avais chaud et me laissai
tomber dans les herbes.
-
Eh ! faites attention ! entendis-je. Je ne suis pas en sucre
mais je tiens à rester entier ! dit une voix bougonne.
-
Oh ! arrête de râler dit Lutin Sauteur, c’est ma nouvelle
amie Emilie.
Lutin bougon me toisa de haut en bas et dit :
-
Pas mal…. Puis il repartit.
-
Ne t’en fais pas dit lutin sauteur, il est bougon mais il a un
grand cœur. Bon, viens, me dit-il, et regarde où tu mets les
pieds …
Sans hésiter, je le suivis et pris garde de ne pas l’écraser car avec
les hautes herbes je ne le voyais pas bien.
-
Lutin sauteur ?
-
Oui, dit-il.
-
Quand tu te promèneras avec moi, tu veux bien mettre un
coquelicot à ton chapeau ? Comme cela, je te verrai et je
ne risquerai pas de t’accrocher.
Bonne idée, me dit-il, et d’un geste rapide, il en cueilla
une qu’il coinça dans le repli de son chapeau. On aurait dit
un plumet…
Je le suivis et j’arrivai près d’un chêne immense dont la partie
basse formait une arche où l’on pouvait passer en dessous, du
moins quand on est tout petit.Llutin bougon était passé sans
problèmes.
-
Facile pour toi de passer dis-je à lutin sauteur, mais moi,
comment je fais… je suis trop grande.
5 -
Eh bien, tu demandes à sa Majesté le chêne dit le lutin.
-
Vas-y !... dit-il.
A SUIVRE …
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