"Metacartoons" ici cp_metacartoons
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20 avril 2016 direction de la communication et des partenariats 75191 Paris cedex 04 directeur Benoît Parayre téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 87 courriel [email protected] www.centrepompidou.fr attachés de presse Pierre Laporte Communication téléphone 01 45 23 14 14 Frédéric Pillier Laurent Jourdren courriel [email protected] [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE LES CINÉMAS DU CENTRE POMPIDOU METACARTOONS 9 MAI - 15 MAI 2016, 15 SÉANCES CINÉMA 2, NIVEAU -1 “Let’s make some funny pictures” Tex Avery Pensé comme une archéologie des sphères d’influences entre la culture populaire et les pratiques artistiques du 20e siècle, le cycle « Metacartoons » fait la part belle à la créativité sans limites du « cartoon », à ce cinéma d’animation dans son expression la plus jouissive, adoré par le public, mais rarement considéré un art à part entière. Terrain d’expérimentation particulièrement fécond dépourvu, à priori, d’ambition spéculative, ces dessins animés questionnent des notions fondamentales qui ont nourri l’art moderne, Visuel : Martin Arnold, Whistle Stop, 2014, (détail) © Courtesy Martin Arnold les intuitions formelles et les réalisations de cinéastes et plasticiens de la modernité. En jouant notamment sur les niveaux de la représentation, les cartoons permettent d’explorer de manière inédite les propriétés du film, tout en présentant de façon plus ou moins inconscientes, et avec beaucoup d’humour, cette idée clé du modernisme en art qui considère l’œuvre comme autonome et autoréflexive. « Metacartoons » retrace une histoire potentielle des rencontres entre l’art et le cartoon, le sérieux et l’irrévérencieux. Sujet d’élection pour un certain nombre d’artistes du pop art américain des années 1960 ou bien modèle d’une scène underground iconoclaste, le cartoon anticipe et nourri de manière directe, ou non, le film expérimental et d’artiste, à l’instar de Bruce Conner et George Landow entre autres. 2 Se jouant de la confusion des genres et des formats, du film expérimental aux long-métrages de fiction, en passant par une sélection des cartoons iconiques présentés sur leurs supports originaux, « Metacartoons » invite également les artistes contemporains Martin Arnold, Zoe Beloff, Isabelle Cornaro ou Maïder Fortuné à faire dialoguer leurs œuvres avec les créations originales signées de la main de Walt Disney, Chuck Jones ou encore Tex Avery. Un renversement de perspective s’opère : le cartoon devient à son tour sujet d’investigation et de relectures savantes. That’s all folks ! ou peut-être pas ? Une manifestation proposée par Enrico Camporesi et Jonathan Pouthier Attachés de conservation Musée national d’art moderne. Assistés par Thomas Caillères. Merci à : The Walt Disney Company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives, Warner Bros Pictures France, Le Forum Culturel Autrichien, Universal Pictures International France, The Academy Film Archive, Joe Dante and Jon Davison Collection, The Constellation Center Collection, The Chuck Jones Center for Creativity, Thomas José Stathes and Cartoon on Films, Museum of Modern Art, The British Film Institute, Les Archives françaises du film CNC - Centre national du cinéma et de l’image animée, Cinémathèque Française, Cinémathèque Royale de Belgique, Cinémathèque Québécoise, Cinémathèque Suisse, Lobster Films, Canyon Cinema, The Film Gallery, Film-Makers’ Coop, Arsenal, LIMA, Light Cone, Cinédoc, LUX Artist’s Moving Image, Galerie Marian Goodman, Cabinet Gallery, Galerie Buchholz, Galerie Martin Janda, Patrick Brion, Michel Gauthier, Esther Leslie, Antonio Somaini, et les artistes, Martin Arnold, Zoe Beloff, Isabelle Cornaro, Tacita Dean, Maïder Fortuné, Mark Leckey, Mathias Poledna. 3 AU PROGRAMME MODERNISME VULGAIRE 9 MAI, 20H Séance présentée par Enrico Camporesi et Jonathan Pouthier Repoussant à son extrême la confusion entre les niveaux de représentation et les moyens de production, Duck Amuck (1953) de Chuck Jones récapitule de manière flagrante une tradition Chuck Jones, Duck Amuck, 1953, (detail), © Courtesy Warner Bros Pictures France. du cartoon qui voit dans la mise en abyme son centre théorique. Tourmenté par les farces sadiques que lui joue son créateur, Daffy Duck s’efforce de ne pas perdre la face. Surréalistes, les situations qu’il affronte lui offrent la possibilité d’affirmer sa personnalité à l’écran et de tourner cette série de gags effrénée en une comédie existentielle. Réalisée dix années auparavant, la comédie à succès - absolument insensée et résolument jouissive - de H.C. Potter, Hellzapoppin’ (1941) emprunte à la créativité sans limite des cartoonists les éléments d’une syntaxe cinématographique déjantée venant briser les unes après les autres les conventions illusionnistes du cinéma. Chuck Jones, Duck Amuck, 1953, 35mm, coul, son, 6.58mn H.C. Potter, Hellzapoppin’, 1941, 35mm, nb, son, 84mn Remerciements : Universal Pictures International France, Warner Bros Pictures France, Chuck Jones Museum et Chuck Jones Center for Creativity (www.ChuckJonesCenter.org) ZOE BELOFF, THE INFERNAL DREAM OF MUTT AND JEFF 11 MAI, 19H Projection commentée par Zoe Beloff Dans l’œuvre de Zoe Beloff le cartoon devient le lieu d’investigation privilégié pour retracer des potentialités insoupçonnées de l’histoire. En proposant une archéologie fantasmée des liens entre l’animation, Zoe Beloff, The Infernal Dream of Mutt and Jeff, 2011, (detail), © Zoe Beloff la psychanalyse et les sciences sociales, l’artiste relie la trajectoire des personnages fictionnels de Mutt et Jeff, crées par Bud Fisher au début du 20e siècle, aux productions artistiques de l’époque, en articulant un rapport inédit au politique. Zoe Beloff, The Infernal Dream of Mutt and Jeff, 2011, video, nb, son, 11mn Bud Fisher, Mutt and Jeff, In Hell, 1926, 16mm, nb, son, 8.40mn Bud Fisher, Mutt and Jeff, On Strike, 1920, 35mm, nb, sil, 7mn Dave Fleischer, Ha Ha Ha, 1934, 35mm, nb, son, 6.30mn Remerciements : Zoe Beloff, MoMA (Preserved by The Museum of Modern Art with support from the National Film Preservation Foundation and Film Connection: Australia-America) et la Cinémathèque Québécoise (Montréal). 4 CARTOON FACTORY 11 MAI, 20H30 Séance présentée par Philippe Alain Michaud et Isabelle Cornaro Dès ses origines, le cinéma fournit un ensemble d’expérimentations à travers lesquelles le geste du dessin est rendu plus complexe par le télescopage des prises de vue réelles et des effets plastiques George Landow, Films that rises to the Surface of clarified butter, 1968, (detail) © MNAM CCi, Centre Pompidou de l’animation. Dans son propos sur Fantasia (1946) de Walt Disney, Erwin Panofsky esquisse une définition du cinéma d’animation : « Animation signifie, par définition, qu’un processus de métamorphose prend place. Les choses sont gagnées par une vie différente de la leur, et c’est là en vérité l’unique vertu du médium (…) Aucune autre forme d’art ne peut accomplir ce miracle : faire que des objets naturels inanimés se comportent plus ou moins comme des animaux ou des machines, que les machines se comportent plus ou moins comme des humains, et que les animaux se comportent plus ou moins comme des animaux et des humains en même temps. La palette d’expressions qui être rendue par cette animation ou cette métamorphose est presque illimitée 1. » Conçue comme un prolongement aux considérations de l’historien de l’art allemand, la séance Cartoon Factory propose de faire dialoguer les farces et fantasmagories cinématographiques du début de siècle aux réalisations d’artistes contemporains. Dans la confrontation de l’animé et l’inanimé, les inventions formelles imaginées par leurs créateurs s’avèrent être d’une double nature : à la fois spectacle jouissif et vecteur d’exploration théorique. Jack Stuart Blackton, The Enchanted Drawing, 1900, 35mm, nb, sil, 1.30mn Bud Fisher, Mutt and Jeff, Slick Sleuth, 1926, 35mm, coul, son, 7mn George Landow, The Film That Rises to the Surface of Clarified Butter, 1968, 16mm, nb, son, 8mn Walt Disney, Newman Laugh-O-Gram, 1921, 35mm, nb, sil, 3.23mn Emile Cohl, Fantasmagorie, 1908, 35mm, nb, sil, 2mn Robert Breer, A Man and His Dog Out for Air, 1957, 16mm, nb, sil, 1.48mn Dave Fleischer, The Cartoon Factory, 1925, 35mm, nb, sil, 8.13mn Jack Goldstein, The Portrait of Père Tanguy, 1974, 16mm (fichier num.), coul, sil, 4min Tex Avery, Porky’s Preview, 1941, 35mm, 6.18min Isabelle Cornaro, Célébrations, 2013, 16mm (transféré sur fichier num.), coul, sil, 5.43mn Remerciements : Isabelle Cornaro, Philippe-Alain Michaud, The Walt Disney company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives, Warner Bros Pictures France, Thomas José Stathes and Cartoon on Films (U.S.A), Lobster (Paris), Galerie Buchholz (Berlin, Cologne, New York). 1. Erwin Panosfky, Lettre sur Fantasia, 15 novembre 1940 (traduction Pierre Rusch, Trafic, n°59, 2006) 5 RED GROOMS, LIVING CARTOON THEATER 12 MAI, 19H Séance présentée par Jonathan Pouthier L’américain Red Grooms fait partie de cette génération d’artistes pop à l’imagination débordante et à l’humour ravageur. Débutant sa carrière au milieu des années 1950 à New York, il partage avec ses amis Red Grooms, Tappy Toes, 1969, (detail), © courtesy Red Grooms, Film-Makers’Coop (New York) et artistes dont Claes Oldenburg et Jim Dine un intérêt tout particulier à tourner en dérision par l’absurde les conventions de la vie moderne. Protéiforme et prolixe, son œuvre propose un dialogue amusé entre cinéma, théâtre, sculpture et peinture. Ses environnements tridimensionnels, sculptures monumentales in situ, offrent aux visiteurs qui les parcourent l’expérience d’un paysage urbain halluciné conçu de bric et de broc. Au début des années 1960, Red Grooms réalise avec la complicité de Rudy Burckhardt Shoot the Moon (1962), une fantaisie stylisée avec laquelle il rend hommage à l’imaginaire du cinéma de George Méliès tout en le parodiant. Directement inspiré des comédies burlesques, son film Fat Feet (1964) métamorphose l’univers urbain en un décor tout droit sorti d’un Comic strip dans lequel une galerie de personnages grotesques rejoue la gloire passée des fameux Keystone Cops. Surnommé par un critique américain de « Bernini du Pop-Art » après la présentation de Tappy Toes (1969), Red Grooms atteint à travers ses films une extravagance stylistique flamboyante. Réalisée dans l’environnement même de sa sculpture City of Chicago – sa première « sculpto-pictorama » conçue en 1967 -cette comédie musicale underground et résolument satirique associe à la nervosité des danses et d’une musicalité au rythme effréné, le psychédélisme des expérimentations visuelles colorées. Red Grooms, Shoot the Moon, 1962, 16mm, nb, sil, 24mn Red Grooms, Fat Feet, 1966, 16mm, coul/nb, son, 19mn Red Grooms, Tappy Toes, 1969, 16mm, coul, son, 19.06mn Remerciements : Film-Makers’Coop (New York) 6 L’ARTISTE ET SON MODÈLE 12 MAI, 20H30 Séance présentée par Michel Gauthier Le réalisateur américain Frank Tashlin (1913-1972) débute sa carrière comme cartoonist au sein des studios d’animation Van Buren avant Frank Tashlin, Artists and Models, 1955, (detail), © courtesy Universal Pictures de s’engager en 1933 avec Warner Bros où il rejoint l’équipe de la célébrissime Termite Terrace fondée par le producteur visionnaire Leon Schlesinger. Après la dizaine de cartoons dont il supervisera la réalisation, Frank Tashlin passe aux long-métrages de fiction au début des années 1950. C’est grâce à ses collaborations avec l’acteur atypique Jerry Lewis, (il réalise huit films entre 1955 et 1964), qu’il obtiendra ses premiers succès critiques et marquera de son style singulier la comédie américaine. Personnage décalé tout droit sortie de l’univers du cartoon, Jerry Lewis impose devant la caméra de Tashlin un humour grinçant et particulièrement corporel. De ce duo va naître une atmosphère mêlant à la fois le dessin animé, les comic strip, le gag potache et les fameuses pantomimes de Lewis accompagnées des chansons interprétées avec Dean Martin. Au summum de son art, Frank « Tish Tash » Tashlin synthétise avec Artists et Models (1955) l’ensemble des préoccupations qu’il porte à l’égard de l’utilisation de la couleur, du décor et de la lumière. Non-conformiste et volontairement antinaturaliste, cette comédie raffinée puise dans le registre de la culture populaire de son temps les éléments d’une esthétique résolument Pop. « Tashlin n’apparaît ni comme un moderniste prisonnier d’Hollywood, ni comme un simple héritier de la longue tradition carnavalesque. Il est le révélateur d’un monde qui se réifie en une image de lui-même. En cela, Tashlin est l’artiste pop originel, au sein même de l’industrie du spectacle. » Michel Gauthier, « Les pieds dans le pop - Frank Tashlin historien d’art », Les Cahiers du MNAM, n°104, été 2008, Paris, Centre Pompidou Frank Tashlin, Artists and Models, 1955, 35mm, coul, son, 104min Remerciements : Michel Gauthier, The Constellation Center Collection, The Academy Film Archive (Los Angeles) et Universal Pictures. 7 TERMITE TERRACE 13 MAI, 19H Séance présentée par Patrick Brion Termite Terrace est le surnom donné au studio d’animation qui accueillait Chuck Jones, Robert Clampett, Friz Ferleng ou encore Tex Avery (pour ne citer qu’eux), à la Warner Bros. L’appellation en Chuck Jones, Merrie Melodies, Rabbit’s Rampage, 1955, (detail), © courtesy Warner Bros Pictures France dit long sur ce lieu atypique, mais aussi sur ses résidents surnommés les « termites ». Dans cette séance, ce sont les personnages euxmêmes qui rendent hommage à leurs créateurs : Bugs Bunny tente d’échapper au crayon farceur de Chuck Jones (Rabbit’s Rampage, 1955), Porky quant à lui essaye de rompre son contrat d’acteur (You Ought to Be in Pictures, 1940). La Termite Terrace est aussi le symbole de la culture populaire américaine de la première moitié du 20e siècle, un espace imaginaire dans lequel les stars de l’époque côtoient les Looney Tunes : les Marx Brothers (Hollywood Steps Out, 1941), Lauren Bacall (Bacall to Arms, 1946), allant parfois jusqu’à propulser Bugs Bunny en cantatrice wagnérienne (What’s Opera Doc’ ?, 1957). Inévitablement, les habitants de la Termite Terrace et leurs créations auront réussi à faire leur trou dans les studios fondés par Leon Schlesinger, ainsi que dans la mémoire de tout un chacun. Ben Hardaway, Buddy’s Theater, 1935, 35mm, nb, son, 7.10min Fritz Freleng, Merrie Melodies, She Was an Acrobat’s Daughter, 1937, 35mm, coul, son, 8.3 min Tex Avery, Merrie Melodies, Daffy Duck and Egghead, 1938, 35mm, coul, son, 7.13 min Friz Freleng, Merrie Melodies, You Ought to Be in Pictures, 1940, 35mm, nb, son, 9min Tex Avery, Merrie Melodies, Hollywood Steps Out, 1941, 35mm, coul, son 7.43min Robert Clampett, Merrie Melodies, Bacall to Arms, 1946, 16mm, coul/nb, son, 6.11min Friz Freleng & Robert Clampett, Dough For the Dodo, 1949, 35mm (16mm), coul, son, 7min Chuck Jones, Merrie Melodies, Rabbit’s Rampage, 1955, 35mm, coul, son, 6.57 min Chuck Jones, Merrie Melodies, What’s Opera Doc ?, 1957, 35mm, coul, son, 6.49min Remerciements : Warner Bros Pictures France, Chuck Jones Museum, Chuck Jones Center for Creativity (www.ChuckJonesCenter.org), The Academy Film Archive (Los Angeles), The Constellation Center Collection (the Academy Film Archive, Los Angeles), The Joe Dante and Jon Davison Collection (the Academy Film Archive, Los Angeles), Thomas José Stathes and Cartoon on Films (U.S.A) et The British Film Institute (Londres). 8 MEET HOLLYWOOD 13 MAI, 20H30 L’univers des Looney Tunes est indissociable de celui du cinéma Hollywoodien. En parodiant allègrement le registre des productions hollywoodiennes, les cartoonists ont fait des studios et de leurs anecdotes les motifs récurrents de leurs réalisations. Tout comme Chuck Russell, The Mask, 1994, (detail) © Warner Bros Pictures France, LOONEY TUNES and all related characters and elements © & TM WBEI. (s16) Thug With Dirty Mugs, pastiche autoréflexif du film de gangster réalisé par Tex Avery en 1944, le réalisateur américain Chuck Russell réunit à nouveau les codes du cartoon et celui d’un âge d’or du cinéma dans son film The Mask (1994). Hommage au génie créatif de Tex Avery, le personnage du Mask, interprété par le comédien hyperactif Jim Carrey, multiplie tout au long du film les références à l’univers délirant des cartoons : hurlant à la mort, les yeux exorbités comme le loup de Red Hot Riding Hood (Tex Avery, 1943), sortant un marteau géant de la poche de son veston ou encore tirant des drapeaux estampillés « BANG ! » de ces énormes pistolets. Chuck Russell réinvente le registre de la comédie jubilatoire en y incorporant tous les codes qui auront fait du cartoon un genre à part entière : personnages clownesques et élastiques, absurdité de rigueur, punchlines décalées (« Look Ma ! I’m roadkill ! Ha Ha Ha ! »), sans oublier les fameux gadgets siglés « ACME ». Tex Avery, Merrie Melodies, Thugs With Dirty Mugs, 1944, 35mm, coul, son, 8.50 mn Chuck Russell, The Mask, 1994, 35mm, coul, son, 101 mn Remerciements : Warner Bros Pictures France et la cinémathèque Royale de Belgique (Bruxelles). 9 WALT DISNEY : 6 RENDEZ-VOUS 14 MAI À 16H, 17H, 18H, 19H, 20H30 ET 15 MAI À 16H Metacartoons retrace la carrière incroyable de Walt Disney, chef de file incontesté de l’âge d’or du cinéma d’animation. Objets de fascination et d’admiration pour les artistes comme pour les théoriciens des images, ses productions sont sans cesse soumises à des relectures qui en explorent les caractéristiques formelles (qui recoupent celles des avant-gardes historiques), leur fonction de fétiche (le Mouse Museum de Claes Oldenburg), ou encore leur valeur iconique (Martin Arnold et ses Disney Series). MICKEY VS MONDRIAN, COMPULSIONS CINÉTIQUES 14 MAI, 16H Projection commentée par Esther Leslie Au début des années 1920, les artistes et cinéastes abstraits abandonnent progressivement l’espace de la toile pour explorer Oskar Fischinger, Seelische Konstruktionen, 1927, (detail) © MNAM CCi, Centre Pompidou les potentialités de l’animation à traduire le mouvement en pures abstractions et à fournir un ensemble infini de formes graphiques comme autant de manifestations d’une hallucination collective jusqu’à présent cantonnées au rêve. Rapidement assimilée aux expérimentations en cours dans le champ de l’art moderne et de la théorie critique, l’œuvre de Walt Disney bénéficiera d’une attention particulière de la part des courants avant-gardistes allant jusqu’à intégrer sous l’impulsion de Iris Barry, dès le milieu des années 1930, les prestigieuses collections du Museum Of Modern Art de New York. À travers cette conférence ponctuée de projections, Esther Leslie propose d’explorer à nouveau ces relations et connexions qui se sont nouées autour des univers fantaisistes du cinéma d’animation de Walt Disney. Esther Leslie est professeure en « Political Aesthetics » à l’université de Birkbeck de Londres. Elle est l’auteure de l’ouvrage Hollywood Flatlands : Animation, Critical Theory and the Avant-Garde publié en 2004 aux éditions Verso. Hans Richter, Rhythmus 21, 1921-1924, 35mm, nb, sil, 3.42 min Ub Iwerks, Plane Crazy, 1928, 35mm, nb, son, 6 min Oskar Fischinger, Seelische Konstruktionen, 1927, 35mm (16mm), nb, son, 9 min Ub Iwerks, Steamboat Willie, 1928, 35mm (DCP), nb, son, 6 min Len Lye, Colour Box, 1935, 35mm, coul, son, 3.38 min Remerciements : Esther Leslie, The Walt Disney Company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives 10 WALT, WALTER, SERGUEI 14 MAI 17H Projection commentée par Antonio Somaini Conçue comme un dialogue entre l’essai du philosophe allemand Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1935-36), le texte dédié par le cinéaste Russe Sergueï Eisenstein à Walt Disney en 1940 dans son ouvrage inachevé intitulé Metod (1932-48) et une sélection de films signés de la main du maître de l’animation, cette conférence d’Antonio Somaini propose une réflexion esthétique et politique de l’œuvre de Walt Disney. Dominées par les concepts d’inconscient visuel et de protoplasmaticité, les interprétations de ces deux penseurs de l’image permettent une lecture singulière de l’œuvre de Walt Disney. Si Walter Benjamin en propose une analyse plus politique, voyant dans le « rire collectif » suscité par les créations de Walt Disney une forme d’immunisation psychique contre les tentations de la violence du monde, Eisenstein, voit dans le cinéma de Disney un exemple de survivance d’une mentalité primitive et « animiste », un retour nécessaire aux couches les plus profondes de l’histoire de la culture, de la vie psychique et de la vie organique. Antonio Somaini est professeur en études cinématographiques, études visuelles et théorie des médias à l’université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. David Hand, Pluto’s Judgement Day, 1935, 35mm, coul, son, 8min Burt Gillett, Flowers and Trees, 1932, 35mm (DCP), coul, son, 7.40min Walt Disney, Skeleton Dance, 1929, 35mm, nb, son, 6min Walt Disney, Alice’s Spooky Adventure, 1924, 35mm, nb, sil, 6.21min Remerciements : Antonio Somaini, The Walt Disney Company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives MOUSE MUSEUM 14 MAI, 18H Tacita Dean, Five Americans, Manhattan Mouse Museum, 2011, (detail), © courtesy Tacita Dean et la Galerie Marian Goodman (Paris) Figure majeure du pop art américain, l’artiste Claes Oldenburg s’est approprié la figure de Mickey Mouse à travers ses productions plastiques et ses performances. De son happening, Moveyhouse, organisé en 1965 dans un cinéma new yorkais, l’artiste garde dans la conception de son Mouse Museum (finalisé en 1977) la forme iconique de la tête de la célèbre sourie, par analogie aux projecteurs de cinéma, pour la transposer en motif architectural de son musée idéal. Conservée dans les collections du Museum of Modern Art de New York, cette œuvre conçue comme un environnement muséal où sont exposés les fameux Ray Gun de Oldenburg est réactivée à travers le film de l’artiste anglaise Tacita Dean, Manhattan Mouse Museum (2011). En véritable guide d’exposition, Claes Oldenburg propose une visite privée des lieux et de sa collection. A l’instar de l’artiste pop, le cinéaste underground californien Kenneth Anger orchestre à son tour dans son film Mouse Heaven (2004) une exposition vertigineuse dédiée à la créature animée par Walt Disney, « son fétiche démoniaque ». Tacita Dean, Five Americans, Manhattan Mouse Museum, 2011, 16mm, coul, son, 16mn Kenneth Anger, Mouse Heaven, 2004, video, coul, son, 12mn Remerciements : Tacita Dean, Galérie Marian Goodman (Paris), Film Gallery – REVOIR (Paris) 11 MARTIN ARNOLD, DISNEY SERIES 14 MAI, 19H Projection commentée par Martin Arnold Pour ses Disney Series, l’artiste autrichien Martin Arnold s’approprie des célèbres personnages de dessin animé, de Mickey Mouse à Pluto. Dans la continuité de ses œuvres précédentes (Pièce touchée, 1989 ou bien Passage à l’acte, 1993), Arnold ne recourt qu’à un fragment Martin Arnold, Soft Palate, 2011, (detail), © Courtesy Martin Arnold de quelques secondes arraché à une séquence pour venir l’étirer dans le temps de la projection. Répétant inlassablement leurs mouvements, les personnages, dépourvus de leur action et de leur contexte initial, apparaissent à l’écran dans l’inquiétante étrangeté de leurs convulsions. Profondément psychanalytiques et hypnotiques, ces expérimentations de l’artiste déconstruisent les personnages pour les reconstruire pièces par pièces sur un fond noir. En détournant les techniques de l’animation traditionnelle, Martin Arnold interroge la perception des divers phénomènes présents entre les images comme dans l’anatomie de Pluto et Mickey Mouse. Martin Arnold, cinéaste autrichien internationalement acclamé pour ses films de found-footage, a suivi des études en psychologie et en histoire de l’art. Réalisateur indépendant depuis 1988, il intervient depuis 1995 comme enseignant invité dans des universités américaines et allemandes. Cofondateur de Sixpack Film, il a organisé plusieurs manifestations autour du cinéma d’avant-garde. Ses films ont obtenu de nombreux prix dans des festivals internationaux. Martin Arnold, Soft Palate, 2011, video, coul, son, 3.10mn Martin Arnold, Haunted House, 2011, video, coul, son, 2.40mn Martin Arnold, Whistle Stop, 2014, video, coul, son, 3.20mn Martin Arnold, Black Holes, 2015, video, coul, son, 5.20mn Martin Arnold, Shadow Cuts, 2010, 35mm, coul, son, 4.10mn (loop) Remerciements : Martin Arnold et le Forum Culturel Autrichien (Paris) 12 STUDIO VISIT 14 MAI, 20H30 Matthias Poledna réalise, à l’occasion de la Biennale de Venise 2013, un court film d’animation intitulé Imitation of Life. Dans ce pastiche de cartoon et de musical hollywoodien, l’artiste autrichien convoque à nouveau une industrie du passé : la fabrication des images dans Mathias Poledna, Imitation of Life, 2013, 35 mm color film, optical sound, 3’, film still © Courtesy Galerie Buchholz, Berlin/Cologne/New York les usines Disney des années d’or du cinéma d’animation. Travail long, minutieux, et normalement invisible, ces réalisations étaient le résultat de l’implication d’un nombre incalculable d’artisans et d’ouvriers aux tâches différenciées. Observée à travers le prisme de l’histoire du film d’animation, l’opération de Poledna apparaît immédiatement comme le miroir d’un long-métrage capitale pour Disney : The Reluctant Dragon. Réalisé en 1941, le film, très populaire aux États-Unis mais moins connu en France, est considéré comme La Nuit américaine du cartoon. Le déroulement du film nous donne accès aux usines Disney de Burbank en Californie et rend visibles les activités et la force de travail de ses employés. En permettant au spectateur de suivre tous les passages qui amènent à la production du film d’animation, Reluctant Dragon se révèle être une studio visit de la fabrique des rêves la plus populaire du 20e siècle. Matthias Poledna, Imitation of Life (pencil tests), 2013, fichier num., coul, son, 3mn Hamilton Luske & Alfred L. Werker, The Reluctant Dragon, 1941, 35mm, coul, son, 72mn Remerciements : The Walt Disney Company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives, Mathias Poledna et Galerie Buchholz (Berlin, Cologne, New York). 13 CÉLÉBRATIONS ! 15 MAI, 16H C’est l’anniversaire de Donald Duck. Ce dernier reçoit un cadeau volumineux : le paquet contient un projecteur 16mm et une série des films. Les bobines traitent de l’Amérique latine et notamment du Mexique. Le moment de la projection cadre ainsi ce long-métrage Standish Lawder, Color Film, 1971, (detail), © Courtesy Standish Lawder d’animation Disney, réalisé par Norman Ferguson en 1944. Saludos Amigos, le premier volet de cette excursion au cœur de l’Amérique du Sud introduisait déjà de nombreuses stratégies méta-discursives, en brisant le quatrième mur, interpellant le spectateur, et en faisant une application inventive des techniques méta-discursives (on songe à l’épisode brésilien qui introduit les personnages du perroquet José Carioca). Conçu comme son prédécesseur sur le modèle du mélange des prises de vues réelles et de dessin animé, The Three Caballeros pousse à l’extrême les indications méthodologiques de son prédécesseur et fait du personnage de Donald le vecteur d’une exploration des propriétés du film. L’exotisme fourni par les décors brésiliens et mexicains nous fait penser, par association d’idées et pour les ambitions du projet aux grands films inachevés de Welles (It’s All True) ou Eisenstein (Que Viva Mexico) tournés dans ces mêmes lieux, alors que le Technicolor asservit les expérimentations chromatiques à un spectacle flamboyant et sensuel. C’est la même sensualité du film que Standish Lawder retrace dans son enquête sur le projecteur 16mm (Color Film), ici juxtaposé dans le programme comme un avant-goût mais aussi comme hypothèse irrévérente : au-delà de son rôle de projectionniste, et si Donald avait été cinéaste d’avant-garde? Standish Lawder, Color Film, 1971, 16mm, coul, son, 3mn Norman Ferguson, The Three Caballeros, 1945, 35mm, coul, son, 72mn Remerciements : The Walt Disney Company France, Walt Disney Animation Studios, Walt Disney Archives, Arsenal (Berlin) 14 COUPER, COPIER, COLLER 15 MAI, 18H Séance présentée par Enrico Camporesi et Jonathan Pouthier Le plasticien et cinéaste Bruce Conner, en revenant sur la réalisation du chef d’œuvre du film found-footage A Movie (1958), déclarait s’être inspiré de Duck Soup (1933) des Marx Brothers, pour l’absurde Tex Avery, Daffy Duck in Hollywood, 1938, (detail), © Courtesy Warner Bros Picture France, LOONEY TUNES and all related characters and elements © & TM WBEI. (s16) séquence de remontage proposée dans le final du film. Et si on pouvait plutôt voir dans Daffy Duck in Hollywood, réalisé en 1938 par Tex Avery, un véritable antécédent du film de Conner ? Ce programme découle d’une hypothèse cruciale : la production du cartoon et les inventions formelles du film expérimental fonctionneraient comme des vases communicants. Pourtant, dans la juxtaposition, en réunissant des œuvres issues d’époques et des contextes disparates, les affinités et les différences resurgissent. Ainsi le flicker qui apparaît dans un dessin animé de Felix the Cat dans les années 1920 apparaît rétrospectivement dans ses applications purement formelles à travers les expériences pionnières sur le clignotement chromatique du peintre américain Dwinell Grant ou encore dans les expérimentations psychédéliques du « flicker film » développé par l’artiste Tony Conrad. Là encore, l’interrogation des niveaux de représentation du ruban filmique que Paul Sharits creuse dans les années 1970 se retrouve confrontée à Northwest Hounded Police (1946) de Tex Avery où le protagoniste, dans une poursuite frénétique, se retrouve à sortir du film, dévoilant ainsi sa structure. Brusquement on voit se dessiner une cartographie d’influences plus ou moins conscientes, entre l’avant-garde et le cartoon, ou plutôt un questionnement commun, celui sur la nature même du film. Tex Avery, Daffy Duck in Hollywood, 1938, 35mm (16mm), coul, son, 8.05 min Bruce Conner, A Movie, 1958, 16mm, nb, son, 11 min Rafael Montañez Ortiz, Beach Umbrella, 1985-86, video, coul, son, 7.30 min Tex Avery, Northwest Hounded Police, 1946, 35mm, coul, son, 7.27 min Paul Sharits, Tails, 1976, 16mm, coul, son, 4 min Dwinell Grant, Color Sequence, 1943, 16mm, coul, sil, 2 min Max Fleischer, Koko’s Earth Control, 1928, 35mm (16mm), nb, 5.43 min Tony Conrad, The Eye of Count Flickerstein, 1966-75, 16mm, nb, sil, 11 min Norman McLaren, Dots, 1940, 35mm, coul, son, 2.21 min Chuck Jones, Dots and the Line, 1965, 35mm, coul, son, 10.01 min Tex Avery, Magical Maestro, 1952, 35mm, coul, son, 6.30 min Standish Lawder, Runaway, 1970, 16mm, nb, son, 6 min Chuck Jones, Roadrunner a Go Go, 1965, 35mm (16mm), coul, son, 6min Remerciements : Warner Bros Pictures France, Chuck Jones Museum, Chuck Jones Center for Creativity (www.ChuckJonesCenter.org), The Academy Film Archive (Los Angeles), Thomas José Stathes and Cartoon on Films (U.S.A), LIMA (Amsterdam), Light Cone (Paris), Cinédoc (Paris), Canyon cinema (San Francisco) et LUX (Londres) 15 THAT’S ALL FOLKS! 15 MAI, 20H30 Formé à la New World Pictures, studio fondé par le pape du cinéma bis Roger Corman en 1970, le réalisateur américain Joe Dante cultive depuis son plus jeune âge une cinéphilie marquée par son admiration pour le cartoon. Lui qui se rêvait dessinateur, il offre au cartoonist Chuck Jones plusieurs caméos dans ses films dont son plus grand Maider Fortuné, Curtain!, 2007, (detail), © Courtesy Maïder Fortuné succès Gremlins (1984) - il interprète le mentor du jeune protagoniste épris de dessin -, avant de récidiver en 1990 avec Gremlins 2 en lui confiant la réalisation de séquences animées rendant hommage à l’univers des Looney Tunes. Il n’est pas étonnant que Jones ait accepté, les Gremlins sont déjà le sujet d’un de ses films, Falling Hare (1943), dans lequel Bugs Bunny, comme Billy le héros de Gremlins, est en proie aux facéties de ces petites bêtes. Joe Dante propose par la suite à la Warner Bros un biopic, co-écrit avec Chuck Jones, sur les locataires de la fameuse Termite Terrace. Resté à l’état de papier, ce projet trouve une dizaine d’années plus tard une formulation nerveuse à l’humour décapant dans Looney Tunes Back in Action (2003). Suivant un scénario similaire à You Ought to be in Pictures (Friz Freleng, 1940), Joe Dante referme sur elle-même la boucle et redonne aux Looney Tunes toute leur démesure sur grand écran. Clôturant ce cycle dédié à la créativité sans limite des cartoonists, l’œuvre Curtain ! conçue par l’artiste française Maïder Fortuné en 2007, vient réunir les héros des dessins animés au sein d’un théâtre d’ombre où elles errent lentement derrière le rideau de fin, prêtes à se révéler en couleur au lever de ce dernier : That’s not all Folks ! Joe Dante, Looney Tunes Back in Action, 2003, 35mm, coul, son, 91 mn Maïder Fortuné, Curtain!, 2007, video, coul, sil, 18 mn Remerciements : Maïder Fortuné, Warner Bros Pictures France, La Cinémathèque Française (Paris) 16 INFORMATIONS PRATIQUES Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04 téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 33 métro Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet-Les Halles Informations 01 44 78 12 33 Horaires Ouvert de 11h à 21h tous les jours, sauf le mardi Tarifs des cinémas 6 €, 4 € tarif réduit et Laissez-passer Sur les réseaux sociaux : https://twitter.com/centrepompidou https://www.facebook.com/centrepompidou