VÊTEMENTS

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VÊTEMENTS
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VÊTEMENTS
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S’habiller pour jouer dehors en hiver par Daniel Gauvreau
Le système de trois couches
Jouer dehors en hiver pose toujours le même
problème : transpirer dans un milieu ambiant froid.
S'ensuivent les sensations désagréables de linge
mouillé, les frissons, le grelottement et une
irrésistible envie d'écourter notre activité. Ce
cauchemar pourrait prendre fin cet hiver grâce aux
fibres et aux tissus modernes, mais surtout, grâce à
la façon de les associer les uns aux autres. Tout
savoir pour bien s'habiller l'hiver.
Ne dites plus « s'habiller en pelures d'oignon »,
dites plutôt « utiliser le système multicouche ».
Vous serez tellement plus à la mode! Depuis
plusieurs années, la technique des pelures d'oignon
préconisait de s'habiller en plusieurs couches,
comme un oignon, au lieu d'utiliser une seule
couche épaisse et volumineuse. Cette théorie des
débuts du plein air disait peu de choses sur
chacune des couches elles-mêmes. Or, voici
qu'apparaît le système multicouche avec ses fibres,
ses tissus et ses épaisseurs. On parle ici d'un
système, donc de règles à suivre. Presque plus
moyen de se tromper.
Le système multicouche est constitué de trois épaisseurs de vêtements qui ont chacune leur rôle à jouer pour protéger
le corps du froid. La première, composée des sous-vêtements, a pour rôle de tenir la peau sèche. La seconde joue le
rôle d'isolant et la troisième protège des intempéries. Voyons comment tout cela fonctionne.
1- La déshumidification
Déshumidifier le corps ou évacuer la transpiration produite par le mouvement, voilà le rôle de la couche près du
corps. Les fibres absorbent l'humidité, la dispersent et l'évacuent vers l'extérieur. Contrairement à votre t-shirt de
coton qui agit comme une éponge, le sous-vêtement technique demeure sec et forme une couche chaude au
contact de la peau.
Pour remplir ce rôle, les sous-vêtements modernes sont fabriqués avec l'une ou l'autre des trois fibres suivantes,
avec cependant des résultats différents : le polyester, le nylon et le polypropylène.
Le polyester est sans contredit celui des trois qui possède les meilleures qualités : ses fibres étant creuses, il
respire mieux et sèche plus rapidement. Le nylon avec ses fibres pleines, coupe le vent, mais respire moins. Quant
au polypropylène, il est de bonne qualité, mais il avait tendance à retenir les mauvaises odeurs. Pour y remédier,
la fibre a été traitée en surface contre les bactéries. Mais cela sera-t-il suffisant ?
Les tissus, quant à eux, se présentent en quatre différentes épaisseurs : poids lourd (heavy weight), poids moyen
(medium), poids léger (light) et poids plume (silk). Chacun correspond à un usage particulier, mais si votre
thermostat personnel est mal ajusté et que vous êtes du type « toujours frigorifié », passez outre aux spécifications
et optez pour la catégorie supérieure.
Pour le ski alpin, le camping d'hiver, l'observation des oiseaux, la marche douce ou pour être spectateur pendant
que votre jeune fait une course de ski de fond, portez le plus épais des sous-vêtements, dont l'épaisseur est aussi
qualifiée d’« expédition ». L'épaisseur moyenne convient à des activités comme la marche active en raquettes ou
en ski de fond, dans des espaces partiellement protégés. Mais si le rythme est intense comme en course, en
montée constante avec sac à dos, utilisez le plus léger. Quant au poids plume, ce tissu imite le toucher de la soie
et selon votre métabolisme, vous pourrez le trouver chaud l'hiver et... frais l'été. Cette épaisseur emporte le prix de
vitesse du séchage. Il serait conseillé sous un chandail piquant par exemple. Mais à éviter par les personnes peu
résistantes au froid.
La plupart des compagnies utilisent la même fibre qu'elles traitent selon un procédé breveté et auquel elles donnent
un nom commercial, comme Capilène (Patagonia), Dry flo (Lowe Alpine), VaporWick (The North Face). Un sousvêtement deux pièces coûtes environ une centaine de dollars, et autour de 60 $ pour une marque maison.
Investissez quelques dollars de plus pour un modèle extensible. Le vêtement doit être ajusté, mais non serré.
2- L'isolation
La seconde couche joue le rôle d'isolant et, par conséquent, doit conserver la chaleur du corps près de ce dernier.
Les experts parlent ici de microclimat. La couche isolante doit aussi évacuer vers l'extérieur la vapeur d'eau de la
première couche et sécher rapidement. Cette couche peut être constituée d'un ou deux vêtements, Ce qui donne
alors plus de polyvalence.
Deux solutions s'offrent pour cette couche médiane : l'isolant naturel, comme le duvet et la laine, et l'isolant
synthétique, comme le polyester brossé, de son petit nom : laine polaire. Le duvet est l'isolant le plus chaud qui
existe et aussi le plus compressible. Mais son usage demeure réservé aux situations de très grands froids. Quant à
la laine, elle fait un timide retour dans les activités de plein air. Elle s'adapte bien à la température corporelle. Il
existe même des moutons qui sont élevés pour produire une laine qui ne pique pas : le mérinos.
Pour les activités habituelles de plein air, nous nous en tiendrons à la laine polaire 100. Ce chiffre désigne
l'épaisseur du tissu et 100 représente l'épaisseur la plus mince. On pourrait considérer le Polar 100 comme la
deuxième couche de sous-vêtements ou la première partie de la couche isolante. Mais il n'est pas recommandé de
le porter sur la peau parce qu'il se mouille facilement.
Les Polars 200 et 300 peuvent constituer une option qui apporte plus de chaleur. Précisons cependant que le
Polartec est efficace durant l'activité mais l'est moins au repos parce qu'il ne coupe pas le vent.
Une veste de nylon dont l'intérieur est isolé avec une fibre synthétique peut devenir un second vêtement de
seconde couche, à porter par-dessus un Polar 100 par exemple. Certains de ces vêtements ont des
caractéristiques qui leur permettent de gérer le microclimat interne comme des ouvertures aux aisselles, des
ajustements aux poignets et au cou, ainsi que des manches amovibles. Les doublures synthétiques qui équipent
les vêtements de la seconde couche peuvent porter différents noms de commerce comme Thermolight, Primaloft,
Hollofil, Polarguard, etc.
Avec deux épaisseurs, la seconde couche devient polyvalente : c'est cette couche que l'on modifiera d'ailleurs le
plus pour s'adapter aux conditions ambiantes. On pourra compléter la seconde couche avec des accessoires
amovibles comme le cache-cou, les gants, le passe montagne, le cache oreilles.
3- La protection
La troisième et dernière couche est la coquille externe (hard shell) qui protège des intempéries et des attaques
de l'extérieur : le vent, la pluie et la neige, ainsi que de l’abrasion. En tête de liste vient la veste imperméable et
« respirante », mais c'est aussi la plus chère.
Elle est constituée d'une membrane thermocollée sur du nylon : la plus célèbre est certainement le Gore-Tex, mais
il existe d'autres choix comme les membranes CHS, Sympatex, Conduit SL et quelques autres. Vous pourrez opter
pour un vêtement dont la surface extérieure est enduite d'un produit déperlant qui offre une certaine résistance
l'eau. L'enduit est cependant moins résistant et s'effrite à l'abrasion.
Choisissez le vêtement de troisième couche qui vous permet de bouger complètement les bras dans tous les sens
avec aisance. On doit être particulièrement à l'aise au niveau des épaules : pour vérifier, envoyez les bras vers
l’avant, comme si vous agrippiez un sac à dos par exemple. Les empiècements de renfort aux épaules sont
importants, surtout si on porte un sac. N'oubliez pas le capuchon ajustable. Ce vêtement ne doit être ni trop serré ni
trop grand. Il est faux de croire qu'une couche d'air à l'intérieur d'un vêtement ample jouera un rôle d'isolant. Au
contraire, vous perdrez de la chaleur et de l'énergie à tenter de réchauffer cette couche d'air inutile.
Si vous ne croyez pas sortir souvent dans des conditions extrêmes, une autre option est la coquille souple (soft
shell). Ce type de vêtement est composé de nylon avec une matière élastique qui donne de l'aisance au
mouvement. Il peut être enduit ou à membrane résistante au vent. Il n'est pas imperméable : si on appuie dessus,
l'eau pénétrera et les coutures ne sont pas scellées. Ce vêtement peut être la deuxième partie de la deuxième
couche ou constitué la coquille externe par beau temps.
Tous ces vêtements doivent êtres faciles à entretenir. Mais il est recommandé de ne pas les laver avec des savons
commerciaux qui laissent des résidus et même brûlent la fibre. Il faut utiliser plutôt un savon spécialisé à base
d'eau et surtout, bien suivre les instructions du fabricant.
Le conseil du pro - Pour demeurer au sec, même avant de partir L'humidité corporelle est le principal vecteur de refroidissement du corps. La première condition pour ne pas avoir
froid, c'est de conserver la peau sèche lorsque le corps continue de produire de la chaleur. D'ailleurs, voici
quelques conseils à ce propos.
Avant d'entreprendre votre journée de plein air, partez de la maison avec des pieds secs. Asséchez-les
minutieusement au sortir de la douche. Utilisez de la poudre de talc et essuyez bien entre les orteils. Mettez des
chaussettes sèches. Au besoin, passez-les quelques minutes à la sécheuse pour en enlever toute l'humidité.
Mettez même deux paires de chaussettes, une mince près de la peau et une plus épaisse. L'intérieur de vos bottes
sera également sec : vous aurez prévu, la veille, les laisser à la chaleur ambiante avec du papier absorbant à
l'intérieur.
Si vous partez en voiture, mettez d'autres bottes que vos bottes d'activité. Laissez ces dernières dans le coffre de
l'auto : mieux vaut qu'elles soient froides et sèches que chaudes et humides. Durant le transport, ne placez pas vos
pieds sous une chaufferette qui fonctionne à bloc et conservez la température ambiante à un niveau moyen.
Enlevez des épaisseurs de vêtements.
À l'arrivé, chaussez vos bottes en évitant de mettre le pied dans la neige... je vous garantis des pieds secs... et des
pieds chauds ont un effet direct sur le moral.

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