DP voile noir-2

Transcription

DP voile noir-2
Création
Le voile noir du pasteur
inspiré de la nouvelle de
Nathaniel Hawthorne
mise en scène
Roméo Castellucci
Théâtre National de Bretagne - Rennes
15 au 19 mars 2011
renseignements/réservations
02 99 31 12 31 – www.t-n-b.fr
Service de Presse
Agnès Lupovici
01 45 49 33 12
06 84 64 69 80
Le voile noir du pasteur
inspiré de la nouvelle de
Nathaniel Hawthorne
mise en scène, scénographie, lumière et costumes — Roméo
Castellucci
adaptation du texte — Piersandra Di Matteo
collaboration à la scénographie — Giacomo Strada
collaboration à la lumière — Giacomo Gorini
sculptures et mécanismes — Istvan Zimmermmann, Giovanna Amoroso
assistante à la mise en scène — Silvia Costa
avec
Silvia Costa
Gianni Plazzi
Sergio Scarlatella…
distribution en cours
Production déléguée
Societas Raffaello Sanzio
Production exécutive
Théâtre National de Bretagne – Rennes
En coproduction avec :
Theater der Welt 2010 ; deSingel international arts campus / Antwerp ;
The National Theatre / Oslo Norway ; Barbican London and SPILL Festival of Performance ;
Chekhov International Theatre Festival / Moscow ; Holland Festival / Amsterdam ; Athens Festival ;
GREC 2011 Festival de Barcelona ; Festival d’Avignon ;
International Theatre Festival DIALOG Wroclav / Poland ; Spielzeit'europa I Berliner Festspiele ;
BITEF (Belgrade International Theatre Festival) ; Théâtre de la Ville–Paris ; Romaeuropa Festival ;
Theatre festival SPIELART München (Spielmotor München e.V.) ;
Le Maillon, Théâtre de Strasbourg / Scène Européenne
TAP Théâtre Auditorium de Poitiers - Scène Nationale
Peak Performances @ Montclair State-USA
Le voile noir du pasteur
en tournée
Anvers
30 mars au 1er avril
Oslo / Théâtre National
14 et 15 avril
Londres / Barbican Center
21 au 23 avril
Madrid / Festival d’Otondo
12 au 14 mai
Moscou / Festival International Tchekhov
28 mai au 31 mai
Amsterdam / Festival
10 au 12 juin
Athènes / Festival
22 au 25 juin
Barcelone / Festival Grec
7 au 9 juillet
Avignon / Festival
dates à définir
Belgrade / BITEF
17 et 18 septembre
Berlin / Festpiele
13 au 15 octobre
Paris / Théâtre de la Ville
20 octobre au 4 novembre
Rome / Europa Festival
9 au 20 novembre
Strasbourg
1er au 4 décembre
Poitiers
9 et 10 décembre
Le voile noir du pasteur est inspiré d’une des nouvelles les plus anciennes et les plus
célèbres de la littérature américaine. Il ne s’agit donc pas à l’origine d’une écriture théâtrale
mais d’un récit publié en 1836 par Nathaniel Hawthorne dans une anthologie puis, l’année
suivante dans Twice Told Tales. Le texte, que l’auteur a défini comme une « parabole »,
appartient à ce courant de la littérature américaine imprégné de rigueur puritaine, d’allusions à
l’Ancien Testament et de motifs romantiques […]
L’histoire est construite autour d’un élément central et emblématique : le voile noir dont le
Révérend Hooper couvre son visage pour le dissimuler aux yeux du monde. Le récit se
déroule dans la Nouvelle-Angleterre, dans la communauté puritaine de Milford. Un dimanche
matin, les paroissiens qui assistent au service religieux sont stupéfaits de voir apparaître leur
pasteur le visage couvert d’un voile noir descendant jusqu’à la bouche. Ce voile semble
annoncer de sinistres présages lorsque le pasteur prononce son sermon, lorsqu’il officie à
l’occasion de l’enterrement d’une petite fille ou célèbre le mariage de deux jeunes gens. Tout
au long de sa vie, pas un seul instant le pasteur ne renonce à ce voile, même lorsque sa
fiancée Elizabeth l’y exhorte. Jusqu’à sa mort, il ne donne aucune justification pour cette
étrange décision de porter un double voile de crêpe noir qui lui confère toutefois un pouvoir
mystérieux ainsi qu’à tout ce qui l’entoure. Le pasteur est-il pour ses paroissiens, l’incarnation
visible de leurs transgressions et de l’incertitude de leur destin ultime ? Veut-il par là désigner
ses propres péchés qui l’empêchent de partager les joies simples dont jouissent les autres
hommes ? Aucune réponse n’est donnée à ces questions. La seule chose qu’il nous est
donné de savoir est l’effet que produit ce voile. Bien qu’il soit entouré du plus grand respect, il
est condamné à mener une vie solitaire par la terreur que ce voile inspire […]
Le récit de Hawthorne est, pour Romeo Castellucci, l’occasion de s’interroger sur le rapport
immémorial entre représentation et négation du paraître qui, depuis la tragédie attique jusqu’à
aujourd’hui, soutient tout notre rapport à l’image. Il lui donne l’occasion de repenser la
puissance de l’image, comme le suggère l’exemple de l’icône qui, pour les Byzantins, n’était
pas seulement un art visuel mais aussi une forme d’écriture. Si ce que nous voyons dans
l’icône renvoie à ce que nous ne voyons pas, ici le voile nous incite autant à voir qu’à penser
l’invisible […]
Ce voile n’est pas une simple couverture, un effacement ou même une négation. C’est un
retournement du visage. Ici le visible est entièrement absorbé au-delà et en même temps l’audelà se diffuse dans le visible. […]
Le voile noir du pasteur est une sorte de spectacle sur l’explosion d’un Trou Noir, dans lequel
la matière plie sous son propre poids et se nie elle-même.
Piersandra Di Mateo
Nathaniel Hawthorne (1804-1864) est issu d’une famille puritaine implantée à Salem
(Massachusetts) ; son père, capitaine de la marine marchande mort au Surinam de la fièvre
jaune en 1808, est un descendant de John Hawthorne, juge assesseur au procès des
sorcières de Salem (1692). Orphelin dès l’âge de quatre ans, Nathaniel est élevé loin du
monde par sa mère, que son veuvage a rendue austère. Il suit des études supérieures au
Bowdoin College de Brunswick (Maine) de 1821 à 1825 où il se lie d’amitié avec Franklin
Pierce, futur président des États-Unis. Il épouse en 1842 Sophia Peabody, illustratrice et
transcendentaliste. Ils auront trois enfants, Una (1848, handicapée mentale décédée jeune),
Julian (1846) et Rose (1851).
Après avoir été durant quelques années employé du bureau des douanes de Salem,
Hawthorne connaît le succès avec la Lettre écarlate (1850) ce qui lui permet de vivre de sa
plume. Rédacteur de la biographie de Pierce, élu à la présidence des États-Unis en 1853, il
s’installe à Liverpool (1853-1857) où il est nommé consul. Il passe ensuite deux années en
Italie où il réunit une documentation pour son roman le Faune de marbre, puis retourne en
Amérique (1860). Les dernières années de la vie de Hawthorne sont marquées par la
maladie, la dépression, des accès de démence ; il meurt dans le New Hampshire au cours
d’un voyage en compagnie de Pierce, probablement son seul ami proche.
Il est l’auteur de très nombreuses nouvelles qu’il publie en utilisant un pseudonyme, dans
diverses revues, notamment The New England Magazine ou The United States Democratic
Review. Elles sont réunies en 1837 dans un recueil intitulé Twice Told Tales, publié sous sa
véritable identité. Il est l’auteur de — outre la Lettre écarlate — la Maison aux sept pignons
(The House of the Seven Gables, 1851), Valjoie (The Blithedale Romance, 1852), le Faune
de marbre (The Marble Faune, 1860). Il fait la connaissance en 1850 de Herman Melville, son
cadet d’une quinzaine d’années ; celui-ci vient de lire le recueil de nouvelles Mosses from an
Old Manse (Mousses d’un vieux presbytère) qu’il célèbre plus tard dans un article renommé :
Hawthorne and his Mosses. Les deux hommes s’éloignent progressivement après la
publication de la Maison aux sept pignons. Cependant Hawthorne est le dédicataire de Moby
Dick, et leur correspondance fournit de précieuses indications sur la composition de ce
roman.
L’œuvre de Hawthorne puise son inspiration dans la Nouvelle-Angleterre coloniale ; ses
nouvelles sont en général influencées par son éducation puritaine ; il est à la fois le père
fondateur et l’un des premiers auteurs classiques de la littérature américaine.
Né en 1960 à Cesena, Romeo Castellucci obtient ses diplômes de peinture et de
scénographie à l’académie des Beaux Arts de Bologne. Autour de sa vingtième année, en
1981, il fonde la Societas Raffaello Sanzio avec sa sœur Claudia et Chiara Guidi. Très
impressionnés par leur rencontre avec Carmelo Bene, ils élaborent un théâtre composé de
tableaux faits d’images et de performances physiques, laissant le texte en arrière plan pour
s’adresser d’abord aux sens et au corps des spectateurs.
De 1985 à 1991, la Societas Raffaello Sanzio explore un théâtre qualifié de « néoplatonicien
iconoclaste » avec la Descente d’Innana (1989), Gilgamesh et Isis et Osiris (1990), Ahura
Mazda (1991). 1992 marque un tournant dans le travail de la troupe qui choisit d’affronter les
grand classiques, avec Hamlet, la véhémente extériorité de la mort d’un mollusque, descente
aux enfers du langage doublée d’une réflexion sur le mythe de l’acteur. C’est également cette
année là que la Societas produit un théâtre subversif à l’intention des enfants, les fables
d’Esope, et Hänsel et Gretel en1993. Avec la création de l’Orestie (1995) de nouveaux
rapports s’instaurent entre la présence physique de l’acteur et les nouvelles technologies. En
1998 Giulio Cesare fait sensation au Festival d’Avignon, un spectacle où tous les
personnages sont incarnés par des corps blessés, usés, souffrants. Deux ans plus tard, la
Societas présente Voyage au bout de la nuit, d’après Ferdinand Céline, voyage au bout de la
déconstruction du langage.
Installé depuis 1995 au Teatro Comardini — ancienne école de mécanique située au centre
de Cesena et restaurée par la Societas — la compagnie publie divers ouvrages de théorie
théâtrale, produit des séries en vidéo et anime de 1988 à 1999 l’École de Théâtre de la
Descente qui propose des cours aux enfants et aux jeunes. Récompensé à plusieurs reprises
et à divers titres par le prix UBU, la Societas est distinguée en 2000 par le septième Prix
Europe – Nouvelles Réalités Théâtrales, décerné par l’Union des Théâtres de l’Europe et la
Convention Théâtrale Européenne.
Entre 2002 et 2004, le projet Tragedia Endogonidia explore la tragédie ici et maintenant dans
une dizaine de villes différentes en Europe.
Romeo Castellucci a été le directeur artistique de la 37ème biennale de Venise, section théâtre.
Intitulé Pompéi, le roman des cendres, sa proposition redéfinissait la question de la
représentation ; repenser le rôle du spectateur, et s’ouvrir vers des formes émergentes qui ne
font pas partie du cadre théâtral traditionnel.
En 2008, Romeo Castellucci était artiste associé de la soixante deuxième édition du Festival
d’Avignon, où il a présenté une trilogie librement inspirée de la Divine comédie de Dante en
trois volets : Inferno, Purgatorio, Paradiso.
Invité pour la première fois en France lors de Théâtre en Mai (créé et dirigé par François Le
Pillouër et Marie-Odile Wald) en 1993 avec Amleto, la veemente esteriorita della morte di un
mollusco, il a présenté depuis au Théâtre National de Bretagne à Rennes : Genesi,
Buchettino, XIV Crescita Prato et Storia dell’ Africa Contemperanea. Après des étapes de
travail à Cesena, Essen et Anvers, il crée à Rennes Le voile noir du Pasteur lors d’une
résidence dans le cadre du Centre européen de production théâtral et chorégraphique.