mythes et réalités 1860-1945

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mythes et réalités 1860-1945
Hubert Brissonneau et Lynda Trouvé Commissaires-Priseurs
INDOCHINE
m y th e s e t r é a l i t é s 1 8 6 0 - 1 9 4 5
p e i n t u r e • ph o t o g r a ph i e • a f f i c h e s • l i v r e s • m o b i l i e r • o b j e t s d ’ a r t • te x t i l e
v e n t e a u x e n c h è r e s e n p r é p a r a t i o n - h ô t e l d r o u o t - M ARS 2 0 1 6
INDOCHINE
INDOCHINE
TRADITIONS ET MODERNITÉ : LA PEINTURE vietnamienne et française
TRADITIONS ET MODERNITÉ : LA PEINTURE vietnamienne et française
C’est grâce à l’expédition menée par le capitaine
de frégate, Doudart de Lagrée que le vieux rêve de
la France d’avoir un pied en Asie peut voir le jour.
Saigon est occupée en 1859.
Une seconde expédition pénètre dans la citadelle
d’Hanoï en 1873 puis à nouveau en 1885. La
position de cette ville est décrite dans les textes
anciens comme celle « d’un dragon lové, d’un
tigre assis (...) le plus beau site où se rassemblent
hommes et richesses provenant des quatre points
cardinaux ».
De quoi nourrir le fantasme impérial...
LA NAISSANCE DE L’ART MODERNE
L’INDOCHINE RÉVÉE
LES PEINTRES RECHERCHÉS
Au fur et à mesure de leur prise de possession,
les colons français vont profondément changer
le visage architectural de ces sites. La conquête
coloniale s’accompagne aussi d’un intérêt
particulier porté aux arts de la péninsule
Indochinoise (actuels Vietnam, Laos, Cambodge).
Les occidentaux y voient notamment un moyen de
concurrencer les arts de la Chine qui atteignent
alors des prix records dans les salles de ventes
parisiennes.
Parallèlement, les peintres français –souvent
professeurs aux Beaux-­Arts à Hanoï - offrent
dans leurs peintures l’image d’une Indochine
fantasmée.
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Cet intérêt pour le talent des Indochinois, motivé
par l’idée de « régénérer » l’art indigène aboutit
à la création d’écoles d’arts appliqués ; l’école
supérieure des Beaux-arts est fondée à Hanoï
en 1924 à l’initiative de Victor Tardieu (18701937). L’excellence est récompensée par le Prix
d’Indochine.
L’enseignement vise à encourager les arts
« indigènes » tout en cherchant à insuffler un style
européen et une esthétique modernes.
La fusion de ces influences donne naissance à l’Art
To Ngoc Van
moderne, en même temps qu’au statut d’artiste.
Les peintres ne se cantonnent plus à la fabrication
d’images liées au culte. Désormais ils insufflent à
leurs peintures leur sensibilité propre.
Tout en gardant leur savoir-­‐faire technique
(peinture sur soie, travail du laque) les artistes
développent un style bien particulier, emprunt
d’une grande richesse culturelle.
Des artistes comme Le Pho (1907-2001) Mai Trung
Thu, dit Mai-Thu (1906-1980) ou encore Vu Cao
Dam (1908-2000) portent les sujets traditionnels
de la Méditation ou de la Cérémonie du thé à leur
expression universelle, illustrant cette fusion entre
monde occidental et tradition.
A partir de 1935 les styles évoluent sous l’influence
du primitivisme comme chez Marie- Antoinette
Boullard-Deve (1890-1970) ou Evariste Jonchère
(1892-1956).
La couleur envahit de plus en plus les toiles
comme chez André Maire (1898-1984).
Les thèmes récurrents -pagodes, rizières, buffles,
congaïs (jeunes filles) illustrent cette mythologie
qui entoure le premier nom de Hanoï « nombril
du dragon ». L’exotisme fascine dans le guide
touristique de Claudius Madrolle (1907).
Comme chez les peintres français : Henry Vollet
(1861-1945) André Maire (1898-1984) François de
Marliave ou encore Charles Fouqueray...
Les récits photographiques et littéraires que
rapportent les simples voyageurs comme Léa
Lafugie ou les peintres officiels comme Gaston
Roullet (1847-1925) nourrissent le fantasme de
l’Indochine sauvage à jamais disparue.
Ils sont relayés par les affiches de Joseph de
la Nézière qui annoncent plusieurs expositions
coloniales.
Le Pho (1907-2001)
Victor Tardieu (1870-1937)
Joseph Inguimberty (1896-1971)
Bui Xuan Phai (1922-1988)
Le Thi Luu (1911-1988).
Jean Volang (1921-2005).
Luong Xuan Nhi (1913- 2006).
Augustin Carrera (1878 -1952).
André Maire (1898-1984)
Henri Mége (1909-1984)
Vu Cao Dam (1908-2000)
Mai trung Thu, dit Mai-Thu (1906-1980)
Nguyen Nam Son (1890-1973)
Nguyen Phan Chanh (1892-1984)
Lê Thi Luu (1911-1988).
Suzanne Bonnal de Noreuil, alias Mirandoline (1888 - vers 1960).
Henri Dabadie (1867-1949).
Jonchère Evariste (1892-1956)
To Ngoc Van (1906-1954)
Charles Fouqueray (1869-1956)
Gaston Roullet (1847-­1925)
Marie-­Antoinette Boullard-Deve (1890-­1970)
Saïgon en 1866.
Photographie d’Emile Gsell
Paris 1931, le temple d’Angkar Vat reconstitué
pour l’Exposition Coloniale.
Carte Postale
INDOCHINE
TRADITIONS ET MODERNITÉ : LA PHOTOGRAPHIE
TRADITIONS ET MODERNITÉ : LIVRES ET AFFICHES
INDOCHINE
LE MYTHE DE LA PERTE
LES PHOTOGRAPHES RECHERCHÉS
LA PROPAGANDE
LES LIVRES ET AFFICHES RECHERCHÉS
Emile Gsell sera l’un des pionniers à fixer sur
plaques de verre les premières images de la
conquête, celles de la nouvelle urbanisation
de Saigon (1866), de l’exploration des ruines
d’Angkor ou immortaliser la mosaïque de peuples
que constitue la complexe société indochinoise,
et ce, jusqu’à sa mort en 1879. Charles-Edouard
Hocquard (1853-1911), photographie la conquête
du Tonkin (1884-1885).
Pierre-Marie Dieulefils (1862-1937), photographeéditeur de cartes postales à Hanoï de 1885 à 1925
développe l’imagerie carte-postale .
Jusqu’en 1900, de nombreux photographes, plus
ou moins connus, bien souvent aventuriers ou
militaires, ont été envoutés par les beautés de
l’Extrême-Orient.
• Jules Alphonse Eugène Itier, 1802-1877, premier photographe en Indochine
• Émile Gsell (1838-1879), premier photographe installé à Saïgon (de 1866 à 1879)
• Charles-Edouard Hocquard (1853-1911), photographe lors de la conquête du Tonkin (1884-1885)
• Pierre-Marie Dieulefils (1862-1937), photographe-éditeur de cartes postales à Hanoï
de 1885 à 1925 (plus de 5000 clichés).
• Victor Demange (1870-1940),
• Aurélien Pestel (1855-1897),
• Madame Liot-Gorsse (Indochine, de 1908 à 1916),
• Francis Alexandre Decoly, (Saïgon, de 1905 à 1924),
• Firmin-André Salles, inspecteur des colonies (1860-1929),
Une relative période de stabilité dans la Péninsule
(1910-1940) va inciter l’autorité coloniale à
communiquer sur l’Indochine afin d’y promouvoir
son économie, ses institutions et surtout son
tourisme, alors en plein essor à partir de 1910.
Au service de cette propagande voit le jour un
florilège d’affiches touristiques, de livres d’arts
(l’imprimerie de l’Extrême-Orient – Hanoï) et
autres objets insolites…
AFFICHES
• Affiches imprimées par le Gouvernement Général de l’Indochine
(Tonkin, Cochinchine, Annam, Cambodge) Imprimerie d’Extrême Orient, Hanoï 1930,
• Affiches touristiques pour Angkor (1911)
• Affiches Messageries Maritimes Martimes «Indochine» par les Chargeurs Réunis (1920-1930),
• Affiches expositions diverses
(Hanoï 1902, exposition Coloniale 1922, 1931, Foire de Hanoï 1925), etc.
L’Indochine rêvée est féminine. C’est la
jeune femme Annamite, qui devient la figure
emblématique de l’Indochine (à l’instar de
Marianne en Métropole).
• Tout fonds photographiques familiaux d’avant 1945,
(albums de familles, fonctionnaires, militaires), etc...
Objet de tous les fantasmes – elle est déclinée
partout, sur les billets de banque, les timbres
poste, affiches, cartes postales...
Avec l’installation des colons la photographie s’est
démocratisée et bien souvent, certains albums de
famille constituent des témoignages uniques d’une
époque totalement révolue…
Anonyme : portrait d’Annamites
vers 1890. Coll. Part.
Execution capitale.
Photographie de Charles Edouard Hocquard
Campagne du Tonkin 1884/85
Traversée du Mékong vers 1925
Coll. Part.
OUVRAGES D’IMPRESSION (Livres)
Livres d’art réalisés lors d’expositions coloniales ou des événements particuliers.
• Le Tonkin en 1900, de Robert Dubois, Paris, Société française d’éditions d’Art (1900)
• Le Chemin de Fer du Yunnan, Paris, G. Goury (1910),
• En colonne dans le Haut-Laos - Notes de Voyage (1915-1916). Hanoï (1916),
• De la Rizière à la Montagne Moeurs Annamites, Hanoï (1923),
• Mission scientifique permanente d’exploration en Indo-Chine (Louis Boutan), Hanoï (1905-1907),
• Indochine. Hebdomadaire illustré.‎ Hanoï (1940-1944),
• Indo-chine pittoresque & monumentale - Annam-Tonkin, de Pierre Dieulefils, Hanoï (1909),
• Atlas Général de l’Indochine Française - Hanoï-Haïphong, Ecole Française d’Extrême-Orient (1909),
• etc..
INDOCHINE
Exposition Roubaix 1911, pavillon de l’Indochine.
Carte Postale
TRADITIONS ET MODERNITÉ : MOBILIER ET OBJETS D’ART
L’ARTISANAT
MOBILIER ET OBJETS D’ART RECHERCHÉS
L’installation des premiers colons a nécessité
une urbanisation de l’espace conquis. Après les
casernes, les résidences administratives, des
immeubles et des villas se sont construits, puis les
résidences d’été dans les stations d’altitude.
Pour meubler et décorer ces nouveaux espaces, le
mobilier et objets d’art sont souvent importés de
France, mais face à des besoins croissants et des
délais d’acheminement extrêmement longs
(45 jours de bateau), la demande s’est rapidement
tournée vers les talentueux artisans vietnamiens.
Un habitat pouvait être meublé avec un mobilier
traditionnel indochinois mixé avec des éléments
européens. Une quantité de meubles, d’objets
d’arts on été créés (avec des bois exotiques), en
mêlant habilement le style Art Déco français et les
ornements traditionnels asiatiques. Une fusion que
l’on retrouve dans beaucoup d’autres objets de la
vie quotidienne.
• Mobilier en bois dur exotique révélateur de ce mélange si particulier entre tradition
et modernité, communément appelé « Indochine Style » en Asie du Sud Est et par les Anglo-Saxons.
• Paravent bois laqués, objets de décoration intérieure
• Vases, assiettes, potiches, flacons, pots, éventails...
• Armoires , fauteuils, tables, vitrines, sellettes...
Station de Tam Dao, villa du Gouverneur Général.
Coll Part.
INDOCHINE
TRADITIONS ET MODERNITÉ : TISSUS ET TEXTILES
LE VÊTEMENT
TRADITIONNEL
ET COLONIAL
TISSUS ET TEXTILES RECHERCHÉS
En dehors du classique uniforme colonial d’apparat
blanc et des tenues européennes adaptées au
climat subtropical de l’Indochine, deux modes
vestimentaires européen et indochinois ont
coexisté durant des décennies avant de se mêler
parfois. Beaucoup de Vietnamiens ont adopté
l’habit européen ou se sont adaptés aux coupes
occidentales. L’áo dài, l’ample costume traditionnel,
est l’exemple même de cette fusion. Redessiné
en 1930 par un ancien étudiant des Beaux-Arts
de Hanoï, Monsieur le Mur, qui, en rapprochant la
tenue des courbes du corps, créa un modèle très
féminin jugé indécent, connut un succès immédiat.
L’áo dài est devenu depuis, l’uniforme traditionnel
des étudiantes, des hôtesses de l’air et des
maîtresses de cérémonies…
Hôtel Métropole, Hanoï
Intérieur européen, Hanoï
Coll Part.
Coll Part.
• Broderies des ateliers de Hanoi (1860-1945) :
Tentures, rideaux, dessus de coussins.
• Tenues traditionnelles vietnamiennes (Áo dài, tenues d’apparat, militaires)
• Tenues coloniales, civiles et militaires
• Casques coloniaux, civils et militaires
1945
La Seconde Guerre Mondiale et le Coup de Force du 9 mars 1945 par l’armée japonaise en Indochine
marquent un tournant et un véritable coup d’arrêt à l’essor artistique des trois pays qui forment
l’Indochine. Le chemin qui s’ouvre vers la guerre de décolonisation entraine la péninsule dans une très
longue phase d’instabilité et de conflits meurtriers. Certains artistes vietnamiens choisiront de
prolonger leur carrière en France, d’autres ont choisi une autre voie.
Les colons sont partis mais est la fusion artistique est restée.
Áo dài, vers 1930
Coll Part.
L’Ecole Supérieure
des Beaux Arts de Hanoï
vers 1928.
Coll. Part.
INDOCHINE
VENTE AUX ENCHÈRES EN PRÉPARATION
VENTE AUX ENCHÈRES EN PRÉPARATION
VENTE PRÉPARÉE PAR LYNDA TROUVÉ ET CHRISTOPHE FUMEUX
La vente aux enchères qui aura lieu en février 2016 à l’Hôtel Drouot,
9, rue Drouot – 75009 Paris, aura pour vocation de réunir sur près de 400 lots,
des tableaux, affiches et photographies anciennes, livres d’art, mobilier, objets
d’art, textiles brodés et garde-robe, révélateurs de cette fusion des styles entre
Tradition et Modernité.
Cette vente sera cataloguée.
Si vous souhaitez inclure des objets lors de cette vente exceptionnelle et que
vous voulez en connaître les conditions, veuillez contacter :
Lynda Trouvé
Commissaire-priseur
SVV Brissonneau.
[email protected]
au 06 81 64 70 53
4 rue Drouot - 75009 PARIS
LES EXPERTS
Nos experts pour chaque spécialité (tableaux, affiches, photographies
anciennes, livres d’art, mobilier, objets d’art, textiles, etc.) seront à votre
disposition pour des estimations confidentielles.
Un catalogue, diffusé largement auprès de collectionneurs, publié sur internet
permettra la mise en valeur des lots et la mise en concurrence des acheteurs.
Hubert Brissonneau et Lynda Trouvé Commissaires-Priseurs
vente aux enchères en préparation - hôtel drouot - mars 2016
Lynda Trouvé : [email protected] - 06 81 64 70 53
Christophe Fumeux : [email protected] - 06 09 43 79 34
SVV BRISSONNEAU - Maison de ventes aux enchères - 4 rue Drouot - 75009 PARIS
Tél 01 42 46 00 07 - Fax 01 45 23 33 21 - www.brissonneau.net - Agrément 2002 - 427

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