Principales dates du calendrier de l`Algérie de 1501 à 1962 Volet

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Principales dates du calendrier de l`Algérie de 1501 à 1962 Volet
Principales dates du calendrier de l’Algérie de 1501 à 1962
Volet récapitulatif : 1501 à 1853
juillet Une expédition portugaise essaye de faire un débarquement sur la Plage
des Andalouses près d'Oran mais un fort vent contraire gêne l'invasion
pendant trois jours, donnant le temps aux arabes d’organiser leur défense
et de chasser les envahisseurs.
le 19 mai Prise d’Oran par les Espagnols et occupation la ville
jusqu'en 1708.
Aroudj Barbarossa, un pirate Gréco-turc, met en place
l'Etat d’Alger après avoir étranglé Selim el Toumi, le Cheikh
d'Alger, qui lui avait demandé son aide contre l'Espagnol.
Aroudj Barbarossa est tué par les Espagnols qui prennent
un fort sur un îlot devant Alger. Son frère, Khaïr Ed Din,
mieux connu sous le nom Barberousse, confronté à la
menace des Espagnols et des Arabes voisins, se plaçe
sous la protection du Sultan Ottoman d'Istanbul qui le
nomme Pacha de la Régence d'Alger.
Khaïr Ed Din Barberousse (Paul Isel)
Khajir Ed Din attaque et
saisit le Fort Penon, la
Redoute Espagnole devant
Alger. Le fort est démoli, l'îlot
est rendu à l’état de terre
battue et les débris sont
utilisés pour construire un
brise-lames formant le port
intérieur d'Alger.
Alger au 16ème siècle
le 23 octobre Les troupes de Charles Quint, l'Empereur d’Espagne, débarquent à
l’embouchure du El Harrach, près du site appelé, de nos jours, Maison
Carré et campent sur les hauteurs dominant Alger. Leur campement
deviendra Fort l'Empereur et permettra de dresser le siège d’Alger.
le 26 octobre Une tempête détruit la plupart de la flotte
Espagnole.
le 27 octobre Pendant le siège d'Alger, un français, le Sieur
Pons de Balaguer, Chevalier de Malte, planta
son poignard dans la Porte Bab Azoun en
déclarant : « Nous reviendrons ».(*)
----------------Pons de Ballaguer
Bab Azoun
(*)On entrait dans la ville par cinq
portes qui étaient fermées dès la
tombée de la nuit. Ces cinq portes
étaient :
- 1ère porte : Bab Djedjid qui
s'ouvrait sur la Citadelle.
- 2ème porte : Bab Azoun qui
donnait sur la Matidja et facilitait
ainsi les activités commerciales
avec l'intérieur.
- 3ème porte : Bab Djezira qui
donnait sur le port qui constituait, en
fait, le poumon de la ville.
- 4ème porte : Bab El Oued qui
communiquait avec l'ouest et le
cimetière.
Bab El Oued------------------------ 5ème porte : Bab El B'har qui donnait sur l'arsenal où se construisaient notamment les
célèbres galiottes.
Carte d’Alger 1574 (Paul Isel)
le 1er novembre Les troupes de Charles Quint réembarquent au Cap Matifou, à l'est
d'Alger.
Un phare est construit à l'entrée du port intérieur d'Alger sur l'ancien site
du Fort Penon.
Les Concessions d'Afrique, une entreprise de Marseille qui déploie ses
activités dans la pêche le long de la côte de Berbérie depuis 1450,
construit le Bastion de France, un fort à 12 km à l'ouest de La Calle. Ce
Bastion sera démoli et reconstruit à plusieurs reprises.
Un jeune Maure Espagnol qui fut converti au Christianisme et baptisé
Géronimo, est capturé par des corsaires et emmené à Alger. Géronimo
refuse de renoncer au Christianisme et est jeté vivant dans un coffrage
puis son corps est recouvert de pisé. Le bloc contenant son corps est
encastré dans un angle du Fort des Vingt-quatre-Heures.
Miguel de Cervantes, l'auteur de Don Quixote, est retenu prisonnier par
les pirates à Alger après sa capture durant la Bataille de Lepante. Cinq
années passeront avant qu'il ne soit racheté pour 6 ducats.
juillet Haedo, bénédictin espagnol, publie une carte de l'Algérie.
Les pirates de Barbarie mettent à sac la ville de Baltimore (ville côtière au
sud-ouest du comté de Cork en Irlande) et enlèvent les habitants avec
l’intention de les vendre comme esclaves.
Carte de la Berbérie de Robert Morden (Paul isel)
le 18 octobre La Régence d'Alger déclare la guerre à la France.
le 15 décembre Le 15 décembre un navire de la Marine Royale Française est capturé par
des pirates Barbaresques. Le Capitaine et son équipage sont vendus
comme esclaves à Alger.
le 30 août La flotte française, sous les ordres d’ Abraham Duquesne, pilonne Alger
sur ordre de Louis XIV.
le 30 juin Une escadre de la flotte française, sous les ordres du Maréchal Jean
d’Estrées, bombarde à nouveau Alger (ces « bombarderies » que
stigmatisera Vauban).
Don Alvarez de Bzan y Sylva, Marquis de Santa Cruz, construit le fort qui
porte son nom sur le mont Aidour surplombant Oran.
La France obtient une concession lui accordant le droit exclusif de
pratiquer la pêche au corail au large de Bône.
Des Turcs sous les ordres du Bey Mustapha Ben Youssef, connu sous le
nom de Bou Chlaghem, c'est-à-dire l'homme aux grandes moustaches,
reprennent Oran aux Espagnols.
Les concessions françaises de la pêche au corail sont renouvelées à La
Calle, Bône et Collo.
Les Espagnols réoccupent Oran après la victoire du Comte Mortemar à
Aïn El Turc.
La Mosquée du Pacha est construite à Oran pour commémorer
l'expulsion des Espagnols. Le mémorial est payé par le Bey d'Alger,
suzerain d'Oran, avec la rançon payée pour racheter les esclaves
chrétiens.
L'Espagne essaie d'échanger Oran contre Gibraltar, mais les Anglais
n’acceptent pas cette proposition.
le 9 octobre Peu de temps après 01h00, un fort tremblement de terre secoue Oran
détruisant la plus grande partie de la ville. 3 000 personnes sont
enterrées en moins de 7 minutes. Des répliques se font ressentir pendant
encore six semaines.
le 6 mars Le Bey d'Alger, Mohammed El Kébir, prend possession d'Oran suite à un
accord négocié avec Charles IV d’Espagne.
Oran est ravagé encore une fois, cette fois par une épidémie de peste
transmise par des pèlerins revenant de la Mecque.
La Direction des Affaires Françaises négocie une commande de blé aux
commerçants d'Alger, Bacri et Bushnac, qui détiennent le monopole des
ventes de grains algériens. Le blé est livré, mais jamais payé. La dette de
ce blé non payé atteint finalement 24 millions de francs, dette en partie
due à ce que les Français considèrent comme des taux d'intérêt
usuraires.
le 24 mai Un officier du génie militaire français, le Colonel Vincent Boutin, arrive
secrètement en Berbérie (qui deviendra l'Algérie) et effectue une
reconnaissance de la région en vue d’un débarquement de troupes sur la
proposition de Napoléon 1er.
le 17 juin Une escadre américaine (trois frégates, un sloop,
un brick, trois schooners), commandée par le
capitaine Stéphane Decatur, capture le
Mashouda, vaisseau amiral de la flotte
algérienne, après une brève bataille, au large du
Cap de Gata sur la côte espagnole. L'amiral Rais
Hammida est tué pendant le combat.
le 30 juin
Le Capitaine Decatur conclut un traité avec le
Dey d'Alger mettant fin
au
paiement
d'un
honteux tribut que lui
avait imposé le Dey et
obtenant la libération
de prisonniers-----améri-.------- Bataille Navale
cains sans paiement de -------en Méditerranée
Rançon.
-
StepanDecatur-
pendant l'année Giuseppe Vantini, âgé de six ans, est capturé par des pirates
barbaresques et est vendu au Bey de Tunis. Il s'évadera en 1830 sur un
bateau français et s’engagera dans l'Armée Française en Berbèrie
(Algérie) dans laquelle il deviendra un Colonel célèbre des Spahis. Il sera
connu sous le nom de Yusuf.
le 27 août Alger est bombardé par un escadron anglo-hollandais sous les ordres du
Lord Exmouth. McDonnell, le Consul britannique est arrêté et mis aux
fers. Sa femme, Ida, âgée de 16 ans, fille du consul général danois,
l'Amiral Ulrich, s'échappe en portant un panier de légumes dans lequel est
caché son bébé. Elle est recueillie par la flotte britannique.
pendant l'année Giuseppe Vantini, âgé de six ans, est capturé par des pirates
barbaresques et est vendu au Bey de Tunis. Il s'évadera en 1830 sur un
bateau français et s’engagera dans l'Armée Française en Berbèrie
(Algérie) dans laquelle il deviendra un Colonel célèbre des Spahis. Il sera
connu sous le nom de Yusuf.
le 27 août Alger est bombardé par un escadron anglo-hollandais sous les ordres du
Lord Exmouth. McDonnell, le Consul britannique est arrêté et mis aux
fers. Sa femme, Ida, âgée de 16 ans, fille du consul général danois,
l'Amiral Ulrich, s'échappe en portant un panier de légumes dans lequel est
caché son bébé. Elle est recueillie par la flotte britannique.
le 28 octobre Hussein Ibn El Hussein, le Dey d'Alger, un
créancier de Bacri et Busnach, négocie un
compromis avec la France. La dette sur le blé est
ramenée à 7 millions de francs. Il en reçoit 4
millions en 1820.
le 30 avril
Durant une cérémonie officielle où se côtoient
beaucoup d’officiels : interprètes, ministres,
janissaires..., le Dey Hussein d'Alger exige une
explication du Consul français, Deval, quant à
savoir pourquoi le Roi Charles X n'a pas répondu
à sa lettre concernant les 3 millions de francs
restants de la dette du blé.
La réponse lapidaire de
Hussein Ibn El Hussein,
Deval,------------------------------------- le Dey d'Alger
« Mon maître n’est pas né pour répondre à un homme comme toi »,
est jugée insultante par le Dey. Le ton monte rapidement. Deval menace
le Dey d'une protestation officielle de son gouvernement. Ivre de colère,
Hussein Pacha soufflette le représentant de la France de son chasse
mouches.
« - Ce n'est pas à moi, c'est au roi de France que l'injure a été faite.
- Je ne crains pas plus le roi de France que son représentant ! »
Le Dey, courroucé, ordonne au consul de France de quitter les lieux surle-champ. Dans un même élan, le gouvernement français demande à
Deval de quitter Alger s'il n'obtient pas des excuses de Hussein Pacha
qui, naturellement, refuse de les lui présenter, s'estimant dans son bon
droit.
le 16 juin La France déclare de facto la guerre à la Régence d'Alger en bloquant le
port.
---août L'explorateur français René Caillié, le premier Européen à se rendre à
Tombouctou et à en revenir vivant, atteint la côte de la Méditerranée
après un voyage de cinq mois à travers le Sahara.
le 5 décembre Lors d’une réunion de la Société de Géographie à Paris, il est attribué
10.000 francs à René Caillié pour avoir été le premier Européen à revenir
avec une description de Tombouctou.
janvier Une société pour la navigation des bateaux à vapeur sur la Méditerranée
est fondée à Marseille.
le 3 août Les batteries côtières d'Alger ouvrent le feu sur La Provence, un bateau
français ayant hissé pavillon blanc et transportant des émissaires
expédiés par le Ministère de la Guerre pour négocier la fin de la guerre et
du blocus onéreux et inefficace
le 14 juin Les troupes françaises, sous le commandement du Maréchal Louis de
Bourmont, débarquent à Sidi Ferruch, situé à 30 kilomètres à l'ouest
d'Alger. L’expédition forte de 30.000 hommes intervient selon une
stratégie rédigée à l’intention de Napoléon 1er en 1808.
le 19 juin Les troupes françaises mettent en déroute les Turcs commandés par
Agha Ibrahim, gendre du Dey Hussein d'Alger, à la Bataille de Staoueli.
le 4 juillet Les troupes françaises réduisent le Fort l'Empereur qui bloque leur entrée
dans Alger.
le 5 juillet Après une défense héroïque, les Turcs fuient le fort et les français entrent
dans Alger où le Dey Hussein se rend inconditionnellement.
le 10 juillet Le Dey Hussein quitte Alger pour Naples avec le consentement des
Français. Les Français se sont saisi de son trésor mais la moitié en sera
restituée plus tard.
le 1er octobre Le Général Bertrand Clauzel recrute des
hommes parmi les Zouaouas Kabyles. Les
bataillons indigènes enrôlés par les Français
deviendront les Zouaves.
le 24 décembre Le Général Clauzel forme, à Alger, une milice
composée de civils français, d’étrangers et
d’autochtones.
CLAUZEL Bertrand, comte 1772 -1842
Commandant en chef l'armée d'Afrique
Maréchal de France
janvier Le Général Clauzel lance une expédition contre Bou Meyrag, Bey de
Titeri, et prend Blida et Médéa. Bou Meyrag est écarté et remplacé par un
homme entièrement acquis à la France. Clauzel revient à Alger après
avoir installé une garnison dans la Mitidja.
Le Général Clauzel commence des négociations avec le Bey de Tunis
pour l'installation de Princes Tunisiens reconnaissant l'autorité de la
France en tant que Bey d'Oran et Bey de Constantine.
février Le Général Clauzel est critiqué pour ses négociations avec le Bey de
Tunis et est rappelé en France tout en recevant le titre de Maréchal de
France.
Une partie de l'armée française en Afrique est rapatriée et Médéa est
évacuée.
le 10 mars Le Roi Louis-Philippe approuve une ordonnance créant la Légion
Étrangère.
le 5 septembre Le premier groupe de Spahis est formé, mais ne sera
l'armée régulière que dix ans plus tard.
intégré dans
le 20 mars Premier voyage du Scipion
(Marseille) pour Alger. Ces
types de paquebots, à la
coque en bois fonctionnant à
la vapeur, sont alors surnomés
« cratères
ambulants »
à
cause de leur dangerosité.
Le Sphinx (paquebots à voile et à
roues actionnées à la vapeur,
coque en bois)
le 20 mars Retour du Scipion par mauvais temps, la chaudière éclate, et le pionnier
de la navigation à vapeur et à roues sur les lignes d'Algérie, doit accepter
la remorque d'un voilier qui le ramène à Toulon.
août-septembre 11 août, il est annoncé la mise en adjudication des services de bateaux à
vapeur entre Marseille et Alger, Bône et Oran, services à effectuer pour le
compte du ministère de la guerre. L'adjudication devait avoir lieu le 15
septembre mais la publication du cahier des charges soulève de la part
du commerce, de véhémentes réclamations et l'adjudication est ajournée.
le 21 septembre Une ordonnance royale crée le premier village algérien sous
administration française. 50 familles bavaroises (*) sont installées à DélyIbrahim, près d'Alger.
(*) " 500 émigrants Bavarois, Nurtembergeois et Prussiens attendaient au Havre leur
départ pour l'Amérique du nord. Leurs passeports leur ayant été refusés, tous ces
malheureux furent hébergés par la ville du Havre et dirigés ensuite sur l'Algérie où ils
arrivèrent en Février 1832. Rovigo plaça 50 de ces familles à Dély-Ibrahim. Encouragés
à une mendicité à peine déguisée, considérés comme établis provisoirement,
Berthezène rappelé en France désigna Dély-Ibrahim comme centre futur de leur
établissement, sans prendre la peine de vérifier si le site correspondait aux nécessités
agricoles, puisqu'il répondait aux exigences militaires... et la question fut réglée ! "
(source: Wikipedia – Paul Isel)
pendant l'année
Les chefs tribaux hostiles à la France mettent
Abd El Kader, qui n’a pas encore 23 ans,
comme responsable de leurs armées suite à sa
conduite héroïque pendant un assaut contre les
français à Oran. Abd El Kader prend le titre
d'Emir et fait le blocus de la ville avec 12 000
guerriers.
Oran a une population de 3 800 habitants
composée de 2 800 Juifs, 750 Européens et
250 Musulmans selon un recensement effectué
par le Commissaire Royal, Pujol.
L’Emir Abd El Kader
La première institution d’études supérieures de l'Algérie, la faculté de
médecine, s'ouvre à l'Hôpital du Dey, à
Alger. L'enseignement de l'anatomie et
de la physiologie est assuré par des
médecins militaires et cette première
année est limitée aux étudiants
européens.
Louis Alexis Desmichels, général
français est envoyé en 1833 en Algérie ;
il est nommé Commandant de la
Province d'Oran.-------------------------------------------Hôpital du Dey - Alger
le 8 mai
Desmichels dirige contre les Garabats (dont les
tribus habitent la vallée du Sig, à douze lieues
d'Oran) 2 000 hommes de toutes armes, et
enlève quatre de leurs camps. 300 arabes sont
tués, les douars détruits, les femmes, les enfants
faits prisonniers, les troupeaux enlevés.
Dans le même mois, 10 000 arabes, dont 9 000
cavaliers, viennent camper à trois lieues d'Oran :
le Général Desmichels fait jeter, en avant de la
place, les fondations d'un blockaus, destiné à
couvrir les fortifications non encore achevées.
Le Général Louis-Alexis Desmichels
le 27 mai Le premier Collège d'Enseignement Général français à Alger est ouvert.
Les colonnes arabes attaquent la ville d’Oran et le blockaus : Abd-elKader les commandait. Après un combat acharné, il doit lever le camp,
après avoir perdu 800 hommes ; les Français comptent deux morts et 30
blessés.
le 5 juin Le Général Desmichels s'empare du pont d'Arzew, dont l'occupation doit
faciliter l'attaque de l'importante ville de Mostaganem, occupée par les
Turcs
le 10 juin La faculté de médecine est ouverte aux étudiants Turcs, Maures et Juifs
selon un décret du Ministre de la Guerre.
le 29 septembre Le Général Camille Alphonse Trézel est
blessé à la jambe en prenant possession de
la ville de Bougie.
octobre Alphonse Trézel occupe Bougie.
pendant l’année Bône est démolie par les troupes du Bey de
Constantine qui sont sur le point de partir.
Les français découvrent un amas de
maisons en ruines au milieu des rues qui ne
sont plus que des fosses d'aisance remplies
d’immondices. La ville est entourée des
marais infestés de moustiques de la
Boudjima et 4 000 des 5 500 hommes de la
garnison sont bientôt hospitalisés .avec des---------- Le Général Trézel
fièvres paludéennes. ------Un tiers d’entre eux mourra.
Mise en place d’un service maritime, ayant un objet exclusivement
militaire et postal, et effectués par des navires de l'Etat, entre Toulon et
Alger au détriment de Marseille. (*)
(*) Ce service est effectué par des
avisos à roues et à vapeur tel que
le Nageur, le Souffleur, le
Pélican, le Castor, le Sphinx et
par deux plus petits vapeurs, le
Rapide et le Ville du Havre. La
marine
royale
les
utilise
hebdomadairement
pour
le
transport des dépêches et des
passagers de l'Etat.
Le Souffleur,
au chargement à Toulon
Les départs ont lieu tous les 8 jours, la durée de la traversée varie de 60 à 72 heures, les
passagers de l'Etat, mal installés à bord, n'ont pas plus à se louer de la nouvelle
organisation que le commerce de Marseille, dont les correspondances acheminées via
Toulon par malle poste subissent des retards considérables ; les plaintes sont unanimes
tant à Marseille qu'à Alger
janvier
Le commandant François-Clément Maillot,
prend la commande du Service Médical de
l'armée à Bône après une année de recherche
sur des victimes de fièvre en Corse et en
Algérie. Maillot commence à traiter les malades
atteint de malaria avec de la quinine provenant
de l'écorce de Cinchona. Le traitement de
Maillot fait tomber le taux de mortalité, parmi
les victimes de malaria, de 23 % à 3,7 % en
deux années.
Le Commandant François-Clément Maillot
le 24 février Le général Desmichels signe un accord de paix avec l'émir Abd el Kader.
Sous le contrôle des officiers français représentant de la France à la cour
de l'émir, on permet à l'émir d'installer ses représentants, vakils
(intendants), dans les villes côtières occupées par les français : Oran,
Arzew et Mostaganem.
le 13 juillet Abd El Kader aide les français à battre Mostafa
Ben Smaïl dans la plaine de Mahrez qui a refusé
de se soumettre à l'autorité de l'émir.
le 22 juillet Une enquête (une vue générale) d'ordonnance
établit l'organisation politique et administrative "
des biens français au nord de l'Afrique ".
Jean Baptiste Drouet d'Erlon est nommé le
gouverneur-général de l'Algérie.
Le Gouverneur-Général Jean Baptiste Drouet d'Erlon
septembre Des immigrants de Gibraltar à Mers El Kébir, atteints du choléra,
provoquent une épidémie qui commence à l'hôpital militaire d'Oran et
s'étend à la ville tuant 467 civils et 500 soldats.
La maladie provoque 1 457 victimes dans Mostaganem et Mascara puis
atteint ensuite Médéa et Miliana.
le 22 novembre Abd el Kader, nommé à la tête des tribus Hachem beni-Amer.
le 23 janvier Il est décidé que les vapeurs de l'Etat pourraient recevoir jusqu'à 8
passagers civils en 2ème classe et 10 en 3ème classe. Ils n'étaient pas
admis en 1è classe, celle-ci étant réservée aux officiers de l'armée et de
la marine.(*)
(*) La 2è classe consistait en un dortoir où l'on payait 105 F pour le passage ; la 3ème
classe, c'était le pont : elle coûtait 42 F et il en fut ainsi jusqu'en 1841.
Marseille ne pouvait communiquer
librement et directement avec
l'Algérie que par les voiliers ou par
les vapeurs de MM. Charles et
Auguste
BAZIN
(armateurs
marseillais) soit le Tage, le Sully, le
Pharamond.
Le Tage
le 16 juin Les Douaïrs et la tribu Zmala se reconnaisent sujets, tributaires et
soldats de la France conformément au traité du camp des Figuiers Valmy
(El Karma) conclu entre l'agha Benaouda Mazari, chef des Zmalas, et le
général Trézel. Ces tribus refusaient de payer la zakât (achoura) à l'Emir
Abdelkader.
le 26 juin Le général Trézel marche sur Mascara, la
forteresse de l’émir Abd El Kader qui a étendu
son autorité sur l'Algérie occidentale et a installé
un bey à Miliana et un autre à Médéa : c’est un
échec soldé par une défaite.
le 28 juin L'expédition de Trézel abouti au désastre dans
les marais de Makta dans la forêt de MuleyIsmaïl. Le gouverneur-général Drouet d'Erlon lui
retire son commandement.
le 8 juillet Ce même gouverneur est rappelé en France et
remplacé par le maréchal Clauzel.
Le Maréchal Clauzel----
le 12 juillet Le général d'Arlanges succède à Trézel à Oran.
pendant l’année Le Triton et le Chimère arrivent à Alger apportant le choléra de Marseille
et de Toulon. La contagion balaie la ville frappant
particulièrement le Quartier juif particulièrement
assez durement. 12 000 Algérois mourront
pendant toute la durée de l'épidémie. Les
troupes et des colons porteront la maladie à
Blida, à Constantine, où 14 000 victimes meurent
et finalement à Bône où elle tue 381 autres
personnes.
L'École de Sciences Médicales est fermée par
ordre du Général Clauzel.
------------Le Triton
Des marchandises françaises, sauf le sucre, sont
admises en l'Algérie sans paiement de taxes.
avril Le Maréchal Clauzel, nouveau gouverneur général, décide de la reprise
des hostilités. Il met en déroute Abd El Kader et s’empare de Mascara
puis de Tlemcen, qui a été attaquée par ce dernier : il y installe une
garnison. Il soumet les tribus du Cheliff et chasse le représentant de
l'Emir à Médéa, désertée par la population. En se dirigeant vers l'est,
Clauzel s’arrête à Bône afin d'organiser une expédition contre
Constantine.
25 avril Ab el Kader organise une contre- offensive, au cours de laquelle les
troupes
du
général
d'Arlanges sont vaincues,
près de Tafna.
Camp de la Tafna
(Aquarelle de Gobaut1836)----
-
avril – mai Pendant 42 jours, le Général d'Arlanges et ses troupes sont encerclés à
Oran par Abd El Kader.
le 16 juin Le Général Bugeaud arrive en Algérie.
le 6 juillet Le Général Bugeaud met en déroute Abd el
Kader à Tafna.
Le Général Bugeaud,
Thomas Robert Marquis de la Piconnerie, duc d’Isly
le 3 novembre
Le siège de Constantine, par
le Maréchal Clauzel
se
termine par un échec.
Expédition de Constantine
de Clauzel de 1836
pendant l’Année Début de la construction d’un port de 100 hectares, dans la partie nord du
port d'Alger.
février Le Maréchal Clauzel est rappelé en France et remplacé comme
Gouverneur-général par le Général Damrémont.
le 1er juin Le Traité de la Tafna est signé par le Général
Bugeaud et Abd el Kader. L'Émir accorde une
reconnaissance vague à la souveraineté
française en Afrique. L'Émir gagne le contrôle de
Koléa, Médéa et Tlemcen où il a 59 000
hommes à sa disposition.
Ce traité tourne en faveur de l'Emir : il obtient les
deux tiers du territoire de l'ex-régence (le centre
et l'ouest) et l'exil, par les français, de ses
propres opposants. Il établit sa capitale à
Mascara.
-Général Charles-Marie comte Denys de Damrémont
La France conserve le contrôle d'Alger et de la Mitidja, d’Oran et de
Mazagran.
septembre Le 12e Régiment de la Ligne s'embarque à Marseille où 25 hommes issus
de ses rangs sont déjà morts du choléra. Le régiment transmet la maladie
à la population de Bône provocant une épidémie dont la contagion
s’étend alors aux troupes assiégeant Constantine.
le 13 octobre L'expédition du Général Damrémont prend Constantine après un siège de
7 jours mais le Général est tué dans la bataille (*) et remplacé par le
Général Valée.
La prise de Constantine par Horace Vernet
(*) Voulant inspecter la batterie de brèche, dite de Nemours, que l’on construisait sur le
plateau de Coudiat-Aty, Damrémont monta à cheval, et prit la route de Tunis (…).
Damrémont, qui attachait la plus grande importance à s’assurer par lui-même de l’état de
cette batterie, partit et arriva sur le plateau. Après avoir mis pied à terre(...) il s’avança
lentement dans la direction de l’ancienne batterie de la brèche (…). Il était neuf heures
du matin ; le général (…) était occupé à regarder avec une lorgnette du côté de la ville
(…) lorsqu’un boulet, ricochant à quelques pas, vient le frapper dans le flanc gauche audessous du cœur et le traverse de part en part, sans lui permettre de prononcer une
seule parole.
janvier Abd el-Kader entre pour la première fois en
Kabylie.
3 mars Abd el-Kader envoie un émissaire, Miloud ben
Arrach auprès de Louis-Philippe pour y défendre
les positions algériennes. De retour de Paris, il
signe une convention additive avec Valée
relative à l'interprétation de traité de la Tafna.
er
Louis-Philippe 1 , roi des français
Le Général Valée fonde Philippeville pour offrir un
débouché vers la mer à Constantine, occupe
Jijelli et retourne de Constantine à Alger par
l'intérieur, en passant par Sétif et les Portes de
Fer.
durant l’année
----------------------------Passage des Portes de Fer
-----Le Général Valée
Occupation française de Sétif, importante garnison.
Le Siège épiscopal d'Alger, fondé au deuxième
siècle à Icosium, est rétabli. Monseigneur
Antoine Adolph Dupuch est nommé évêque du
diocèse.
le 10 août
er
Antoine-Adolphe Dupuch, 1 évêque d’Alger
le 15 octobre L'incursion du Général Valée par les Portes de Fer est interprétée comme
un acte de guerre. Les Hadjouth se rebellent et saccage la Mitidja.
Le Général Changarnier vient à Miliana afin de
lever des effectifs. Il découvre que sur les 1 100
soldats 800 sont morts du choléra. Seulement 50
des 300 survivants restent en mesure de porter
des armes.
octobre
Le Général Changarnier
le 18 novembre Abd el Kader fait une déclaration de guerre au Général Valée.
le 9 décembre Un millier de cavaliers Hadjouth attaquent la ferme de Ben Seman près
du camp de l’Arbah. Les habitants de la ferme, Pirette et deux autres
colons, puis Pirette seul, résistent pendant un jour entier, sèment le doute
parmi plus d’une centaine d’assaillants en faisant croire qu'il y a plusieurs
défenseurs. Pirette s’échappe pendant la nuit et rejoint le camp militaire
de l'Arbah.(20 km environ de Boufarik). (*)
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pendant l’année Les propriétés des Arabes en fuite ou en exil sont mis sous séquestre.
Les terres des tribus qui prennent les armes contre le français sont
confisquées.
Louis Benet fonde les Ateliers de Construction de Machines à Vapeur de
La Ciotat, avec une production très hétéroclite : bateaux en bois, coques
en fer, machines à vapeur, locomotives…
Le maréchal Valée marche sur Abd el Kader. Les français occupent
Cherchel, Médéa et Miliana, mais après ces premiers succès la
campagne s'embourbe, Valée est rappelé et remplacé par le Général
Bugeaud.
Les fouilles du quartier romain de Sétif commencent.
le 22 février Le Général Bugeaud, le nouveau Gouverneur-général, arrive à Alger.
le 21 mars L'Évêque d'Alger consacre la première église
catholique construite en
Algérie depuis la
conquête française à Dely-Ibrahim.
le 20 juillet La compagnie Bazin (Perlier-Bazin) organise un
service tri-mensuel avec le Pharamond
le 23 août Le Cheik El Kadiri, lors d'une réunion au Caire,
publie une fatwa (décision conforme aux
principes de la Sonna et du Coran) qui précise
que les tribus sont autorisées à ne pas obéir aux
ordres d’Abd El-Kader, et qu'il est insensé de
faire la guerre aux chrétiens à un moment où les
musulmans peuvent exercer librement leur culte. (*)
(*) Traduction récupérée sur un autre site.
Eglise de Dely-Ibrahim
le 5 décembre Le Pharamond est remplacé par le Tage. Il fait la traversée entre 50 et
56 heures.
pendant l’année L'armement Dervieux, Barry et Cie créé à Marseille dans le courant de
l’année envoie l'Elbe vers Alger.
Une carte d’état major française rebaptise officiellement la Berbérie
l’Algérie.(*)
(*) Lettre du Général Schneider, Ministre, Secrétaire d'Etat de la Guerre, en date du 14
octobre 1839 au Maréchal Valée, gouverneur général, créant l'appellation d'Algérie. Archives Service Historique de l'Armée.
Monsieur le Maréchal, jusqu'à ce jour, le territoire que nous occupons dans le Nord de
l'Afrique a été désigné, dans la communication officielle, soit sous le nom de Possession
française dans le Nord de l'Afrique, soit sous celui d'Ancienne Régence d'Alger, soit
enfin sous celui d'Algérie.
Cette dernière dénomination plus courte, plus simple et en même temps plus précise
que toutes les autres, m'a semblé devoir dorénavant prévaloir. Elle se trouve d'ailleurs
déjà consacrée par une application constante dans les documents distribués aux
chambres législatives et dans plusieurs discours du trône. Je vous invite en
conséquence à prescrire les mesures nécessaires pour que les diverses autorités, et
généralement tous les agents qui, à un titre quelconque se rattachant aux services civils
ou militaires de notre colonie, aussi dans leur correspondance officielle, et dans leurs
actes ou certificats quelconques qu'ils peuvent être amenés à délivrer, à substituer le
mot Algérie aux dénominations précédemment en usage.
Recevez, Monsieur le Maréchal, l'assurance de ma très haute considération.
le 11 février La compagnie Bazin obtient le service des dépêches et mit sur la ligne
des navires en fer avec, à bord, un médecin et une femme de chambre. (*)
(*) La supériorité des navires de la compagnie Bazin sur ceux de l'Etat devient tellement
évidente que le ministère de la guerre, désireux de profiter des mêmes avantages que le
commerce, passe un marché avec MM. Bazin et c'est ainsi qu'apparaitt un vrai service
régulier, plus rapide, plus confortable et surtout quotidien grâce à l'accord conclu entre
l'Etat et la Cie Bazin déjà familiarisée avec cette ligne.
L'exécution de ce traité prévoie 3 départs sur Alger fixés aux 5, 15, 25 de chaque mois,
de manière à alterner avec ceux du service de l'Etat au départ de TOULON fixés les 10,
20, 30 de chaque mois, qui étaient maintenus de son côté.
le 30 mars Le Gouverneur-général Bugeaud passe par Boufarik où 142 familles ont
survécu à des années d’épidémies de malaria et aux attaques des
Hadjouth. Le Général réunit les colons inquiets autour de lui et leur dit :
« Si j'ai un conseil à vous donner, eh bien ! Mes braves gens, ce serait
de faire vos paquets et de fuir vers Alger. ». L’apparence bien connue et
pitoyable des survivants crée un dicton parmi les Algérois : « Il a le visage
de Boufarik. ».
le 11 avril Un détachement de 21 hommes sous le commandement du sergent
Blandan est attaqué par plus de 250 guerriers Hadjouth près de Boufarik
dans la Mitidja. Ils sont sauvés après s’être défendus dans un combat
inégal pendant plusieurs heures :
----------------------------Mort du sergent Blandan
-------Sergent Blandan ------------------------------- (toile de Jean-Aldolphe Beauce)
seulement 5 hommes sont indemnes. Neuf autres survivront à leurs
blessures. Le reste, y compris le sergent, est mortellement blessé.
le 8 décembre Le Charlemagne accomplit plusieurs traversées en 45 heures et on
annonçe le Sully pour Bône et Philippeville.
pendant l'année Le général Bugeaud continue l'offensive. Il réduit le poids porté par ses
soldats pour augmenter leur mobilité et porte la guerre à Oran, bastion
d'Abd el Kader. Les dépôts de provision de l'Émir à Takdempt, Boghar,
Taza, Saida et Sebdu sont pris, l'un après l'autre, et détruits.
Fondation de la maison Justin André et Auguste
Abeille qui fait quelques traversées avec le Ville
de Bordeaux.
Le Ville de Bordeaux
le 24 mars Une ordonnance royale permet la saisie de propriétés appartenant au Bey
et aux institutions religieuses pour les inclure dans le domaine public.
le 16 mai Le Duc d'Aumale à la tête 350 Cavaliers attaque et écrase la « Smala »
d'Abd el Kader, mettant sa troupe en déroute et faisant de très nombreux
prisonniers. Les plus importants seront exilés, en résidence surveillée, à
l'île Sainte Marguerite à Cannes où ils finiront leurs jours. Ils y sont
d'ailleurs enterrés, dans un petit cimetière à l'Est
du Fort, où des fresques rappellent leurs
passages.
Les
populations
civiles
sont
massacrées (*). L'Émir s’enfuit au Maroc où il
convainc le Sultan de déclarer la guerre à la
France sous prétexte que celle-ci ne cédera pas
le poste-frontière de Lalla-Maghnia.
Henri d‘Orléans, duc d’Aumale
er
fils de Louis-Philippe I
(*)Prise de la smala d'Abd El Kader par le duc d'Aumale
(wikipédia)
La smala avait passé la fin de l’hiver 1843 à deux journées de marche au sud de
Takdempt. Instruite qu’on était à sa poursuite, elle erra pendant quelque temps et se
trouva le 16 mai à la source de Taguin. Le général Bugeaud avait été informé de la
présence de la smala aux environs de Boghar ; mais on ignorait l’endroit.
Circonstances de l'attaque.
Toutefois il donna ordre au général Lamoricière, ainsi qu’au duc d’Aumale de se mettre à
sa poursuite. Le prince partit de Boghar avec 1 300 fantassins et 600 chevaux. Trois
jours après, il apprit que la smala se trouvait à 80 kilomètres au sud de Goudjila. Pour
l’atteindre, il fallait franchir vingt lieues d’une traite sans une goutte d’eau. Alors que les
soldats étaient à la recherche de la source de Taguin pour se désaltérer, l’agha Ahmar
ben Ferhat vint informer le prince de la présence inattendue de la smala à cette même
source. Bien que numériquement inférieur et malgré les remarques de l'agha, le prince
n’hésita pas un instant : Jamais, jamais personne de ma race n’a reculé et
immédiatement il prit ses dispositions pour l’attaque.
Organisation de la smala.
Abd-el-Kader organisait la smala toujours selon le même principe : elle se composait de
quatre enceintes circulaires et concentriques où chaque douar, chaque famille, chaque
individu avait sa place fixe et marquée, suivant son rang, son utilité, ses fonctions, ou la
confiance qu’il inspirait. La smala arrivant à son gîte, la tente de l’émir se dressait au
centre du terrain que le camp devait couvrir.
•
Elle était immédiatement entourée des tentes des serviteurs intimes et des
principaux parents d’Abd-et-Kader qui composaient la première enceinte : 5
douars
•
La seconde comprenait les douars du Khalifa Ben Allal et de ses parents, ceux
de l’infanterie régulière et de quelques chefs importants : 10 douars.
•
La troisième était absolument formée par les Hachem-Cherraga et par les
Hachem-Gharaba : 207 douars.
•
La quatrième enceinte, plus ou moins rapprochée des enceintes principales,
suivant les difficultés du terrain, l’eau, les bois ou les pâturages, était formée par
sept tribus nomades qui servaient à la smala de guides et de protection dans le
désert : 146 douars.
Soit en tout un total de : 368 douars, de quinze à vingt tentes chacun. On peut
évaluer
à vingt mille âmes la population de cette ville errante, et à cinq mille le nombre des
combattants armés de fusils, dont cinq cents fantassins réguliers et deux mille
cavaliers.
L'attaque
Abd-el-Kader était absent, ainsi que ses principaux lieutenants, mais leurs familles
étaient là. Le 16 mai, la cavalerie venait d’apparaître et se déployait sur un mamelon
pierreux qui domine la source de Taguin. Un premier échelon, composé des spahis et du
goum, s’ébranle au trot ; il est commandé par le colonel Yousouf (Né Joseph Vantini,
précédemment Interprète militaire). Le prince le suit avec les chasseurs et gendarmes
dont il a formé sa réserve.
Mais un mouvement du terrain leur laisse voir l’immensité de la ville de tentes et cette
fourmilière d’hommes qui courent aux armes : les troupes, épouvantés, se débandent et
le duc d’Aumale craint une contagion de la peur parmi ses troupes. L’audace seule peut
décider du succès. Le prince fait donc oblique
à droite avec le deuxième échelon et
dépasse le premier ; les officiers les
entraînent, et bientôt le douar d’Abd-et-Kader
est atteint.
Prise de la Smala d'Abd El Kader
par le duc d'Aumale :
le colonel Morris chargeant à la tête
du 4e régiment de chasseurs d'Afrique.
Mais la résistance s’organise. La cavalerie
des Ilachems, tous parents de l’émir, veut arracher aux français les familles et les
richesses. Tandis que de rapides dromadaires entraînent les femmes, que l’on enlève
des tentes tout ce qu’elles contiennent de plus précieux, les hommes de guerre
saisissent leurs fusils, se jettent sur leurs chevaux, se rallient, s’élancent au combat. Le
prince doit faire face à un ennemi bien supérieur en nombre. Il détache sur la gauche un
peloton commandé par le sous lieutenant Delage ; ils vont être entourés, lorsque le
sous-lieutenant de Canclaux, envoyé à leur aide, les dégage.
A droite, le capitaine d’Espinay culbute avec son escadron tout ce qu’il a devant lui, et va
arrêter au loin la tête des fuyards ; tandis que le lieutenant-colonel Morris par son
intervention avec trois pelotons de cavalerie assure la victoire.
Cependant les algériens laissèrent près de trois cents cadavres sur le terrain et
seulement neuf hommes tués et douze blessés pour les troupes françaises. Le butin
était immense et plus de 4 000 prisonniers furent pris.
le 22 mai Un nouveau traité de 3 ans est
signé par le gouvernement
avec la Cie Bazin et une ligne
sur Oran est créée, puis une
autre sur Stora. Elle affréte
l'Elbe et le Phénicien et
acquit le Sphinx (qu'il ne faut
pas confondre avec le navire
de l'Etat qui se perdit en
1845).
Le Sphinx
le 31 juillet Le Général Bugeaud reçoit le titre de Maréchal de la France.
le 1er août Mort de monsieur Charles Bazin (transport maritimes).
La garnison du Duc d'Aumale occupe l'Oasis de Biskra au Sahara.
er
le
gouverneur
le 1 février Bugeaud,
général de l'Algérie, crée les
Bureaux Arabes dont le rôle
est de protéger les arabes
contre les exactions commises par
les colons. (*)
Bureaux Arabes de Tiaret
(*) Ancêtres des S.A.S. (Sections Administratives Spécialisées -1955/1962-), les
Bureaux Arabes (1833/1870) :
Après les premières opérations militaires de Juin/Juillet 1830 ( Alger, Bône, Oran ), la
Monarchie de Juillet succède au gouvernement de Charles X qui a déclenché
l’expédition contre la "Régence d'Alger" essentiellement pour des raisons de politique
intérieure. Le nouveau pouvoir doit choisir entre rester ou partir. Il est difficile de faire
état de grands desseins stratégiques ou politiques qui auraient permis de trancher : mais
devant la difficulté de rembarquer sans perdre la face, particulièrement devant l'opinion
internationale, la décision s’ impose comme par défaut : rester, c’est à dire s’installer.
S'’installer, cela signifie progresser géographiquement et politiquement. Il faut pour cela
acquérir une connaissance en profondeur du pays et de ses habitants, de leur langue et
de leur religion, qui au départ fait totalement défaut. Il faut vivre dans un contact
quotidien avec la population. Ainsi naissent les Bureaux Arabes.(1).
La première expérience est celle du capitaine Lamoricière, de 1833 à 1834 dans la
province d’Alger. D’autres expériences lui succèdent jusqu’à ce que l’organisation des
Bureaux Arabes soit définitivement fixée par un arrêté ministériel du 1er Février 1844.
Les Bureaux se répartissent en Bureaux de Cercle (deuxième classe) et Bureaux de
Subdivision (première classe ). Il existe également des Bureaux Divisionnaires au niveau
des provinces ainsi qu’une Direction Centrale. A tous les échelons cette organisation est
subordonnée à l’autorité militaire. On comptera 40 Bureaux en 1850, une cinquantaine
en 1870, avec 150 à 200 officiers (2). Les Bureaux disposent d’un secrétaire arabe
(khodja), souvent d’un médecin. La sécurité est assurée par un peloton à cheval
(spahis).
Les missions évolueront au fil du temps : il s’agit au départ de faciliter la pénétration
grâce au renseignement, par le contact avec la population et la compréhension de ses
ressorts politiques. Il s’agit ensuite d’administrer un pays largement abandonné par
l’oligarchie Turque à l’anarchie des tribus. Les officiers des Bureaux Arabes se feront
juges de paix, percepteurs des impôts…..Beaucoup de ces officiers conçoivent leur
mission comme civilisatrice, destinée à apporter progrès et émancipation aux indigènes.
Leur proximité avec la population, dont ils sont amenés à défendre les intérêts, les
oppose parfois aux Européens dont les effectifs vont croissant avec l'achèvement de la
conquête.
La question des terres est souvent à l'origine de ces querelles. A partir de 1845, la
politique de "cantonnement" des terres, au nom de la productivité, conduit à réduire les
espaces où nomadisent les indigènes que l'on tente de sédentariser : les terres libérées,
souvent les meilleures, sont acquises par les Européens sous le contrôle d'un Conseil du
Contentieux puis d'une Commission des Transactions qui leur est particulièrement
favorable.
Cette opposition naissante entre les Bureaux Arabes et les colons va grandir avec le
second Empire.
En effet, si la deuxième République marque en 1848 un pas vers l'intégration ( La
Constitution du 4 Novembre déclare " l’Algérie partie intégrante de la France ". Les trois
départements d'Alger, Constantine et Oran sont créés), le second Empire à partir de
1860 amorce une politique tout à fait différente. Napoléon III se fait l'apôtre d'une "
Nation Arabe ", centrée à Damas et contrebalançant la puissance Ottomane, dont
l'Algérie alliée à la France serait une composante éminente. C'est la politique dite du
"Royaume Arabe". Il déclare : "l'Algérie a dévié de sa voie naturelle du jour où on l'a
appelée une colonie"(3). Dans la pratique, une série de décisions tend à bloquer la
politique de "cantonnement". Napoléon III dessaisit l'administration civile de son rôle
dans la délimitation des terres au profit de commissions provinciales placées sous
l'autorité des Bureaux Arabes . En 1865, Napoléon III va jusqu'à écrire : "Il faut
cantonner les Européens et non les indigènes" (4) . L'acrimonie va croissant dans la
population européenne envers les Bureaux Arabes , symbole de la politique de
Napoléon III caricaturée comme "le régime du sabre". Les républicains, parce qu'ils sont
républicains et qu'il cherchent aussi à s’établir, sont naturellement parmi les plus
virulents, y compris ceux qui ont été " transportés " en Algérie après le coup d'état. Les
catholiques ne sont pas en reste.
Le second Empire est emporté après la défaite de Sedan, et avec lui le "Royaume
Arabe". A partir de 1870 les Bureaux Arabes sont progressivement démantelés.
L’administration des terres revient à l’autorité civile et la politique du "cantonnement"
repart de plus belle. L'Empire colonial, avec ses parts d'ombre et de lumière, sera l'un
des axes politiques de la IIIème République. L'Algérie en sera partie intégrante.
L’expérience des bureaux arabes n’est cependant pas oubliée. Ils réapparaîtront dans le
protectorat Français du Maroc, sous le nom d’Affaires Indigènes ( A.I.), dans une
perspective qui ne sera jamais exprimée par la République mais qui est celle de Lyautey
à titre personnel : « Il est à prévoir, et je le crois comme une vérité historique, que dans
un temps plus ou moins lointain l’Afrique du Nord, évoluée, civilisée, vivant de sa vie
autonome, se détachera de la métropole. Il faut qu’à ce moment là, et ce doit être le
suprême but de notre politique, cette séparation se fasse sans douleur et que les
regards des indigènes continuent à se tourner avec affection vers la France… » (5)
(1) Voir sur ce sujet le livre de Jacques Frémeaux "Les Bureaux Arabes" ( Denoël 1993 )
(2) "L'Algérie des Français", page 55.( Collection Points série Histoire. Le Seuil. 1993 )
(3) Cité par Daniel Rivet in "L'Algérie des Français", page 59 (op. cit. )
(4) Cité par Daniel Rivet in "L'Algérie des Français", page 62 (op. cit. )
(5) Déclaration du Maréchal Lyautey à Rabat le 14 Avril1925. Document conservé dans
les archives secrètes de la Résidence et divulgué en 1961. Avec l’aimable autorisation
de l'association Maréchal Lyautey BP 3851 Nancy Cédex
Source : http://monsite.wanadoo.fr/affalg-histoire/
le 6 août Bombardement de Tanger par l'escadre française du prince de Joinville.
le 14 août Les troupes du Maréchal Bugeaud anéantissent l'armée du Sultan du
Maroc à la Bataille d'Isly.
le 10 septembre Le Traité de Tanger met fin à la Guerre franco-marocaine et contraint le
Sultan à expulser Abd El Kader du territoire marocain.
le 5 octobre Le premier numéro de L'Echo
d'Oran (*) est publié par
Adolphe Perrier, un imprimeur
lorrain banni par LouisPhilippe pour avoir exprimer
des avis considérés comme
étant trop républicains.
(*) Ce journal paraîtra tous les
samedis et se qualifiera « d'organe
d'annonces judiciaires, administratives et
commerciales ». L'Echo deviendra le
journal le plus important de la ville et
sera édité de manière continue
jusqu'à que peu de temps après
l'indépendance (Il cessera d'exister
en 1963).
Le Traité de Tanger-------------------
pendant l’année Le Narval : premier bâtiment en fer et à vapeur de la Marine Nationale.
Le Maréchal Bugeaud quitte l'Algérie. Louis
Juchault de Lamoricière est nommé Gouverneurgénéral par intérim. La population européenne
d'Algérie est évaluée à 109 400 dont 47 274 sont
français. Le nombre de colons agriculteurs est
alors de 15 000.
Le Général
Christophe-Louis-Léon Juchault de la Moricière
le 1er janvier Le contrat de la Cie Bazin es t renouvelé pour
9 ans avec le Philippe Auguste en plus, la
compagnie s'engage à effectuer mensuellement
trois voyages sur Alger, deux sur Oran, deux sur
Stora.
Le Philippe Auguste
le 1er février Le voyage de la Cie Bazin sur Stora est prolongé jusqu'à Tunis via
Philippeville et Bône.
le 23 septembre Le Colonel Montagnac (« connu pour ses méthodes violentes et criminelles pour
vaincre la résistance des tribus arabes » - wikipédia -) attaque les troupes d’Abd el
Kader au djebel Kerkour. Cela
tourne au désastre. Le Colonel
est tué. La colonne est
écrasée et les survivants
français, 80 fusils, se replient
vers Sidi Brahim, où ils se
retranchent,
et
résistent
pendant 3 jours. Abd el Kader
est blessé au visage.Kouba du marabout
de Sidi Brahim
le 26 septembre Les français lancent une contre-attaque à Sidi Brahim, mais ils sont
décimés. Seuls15 Chasseurs et un Hussard parviendront à rejoindre le
poste à Djemaa Ghazaouat.
pendant l'Année Un Institut de Biotechnique et de Biométrie, et un Institut des Hautes
Études Islamiques, sont ouverts à Alger.
Le Philippe Auguste : premier navire en fer et à roue, destiné au
transport des voyageurs en Méditerranée.
février Cherchant des alliances, Abd el-Kader va en Kabylie, nouveau bastion de
la résistance à l'armée française, où il participe à deux combats contre les
Français.
le 25 février Louis-Antoine-Augustin Pavy (1805 -1866), est nommé deuxième évêque
d'Alger.
le 20 avril L'émir Abd el-Kader fait exécuter prés de 300 soldats français prisonniers.
Le Pharamond, de Marseille
s'amarre à Alger avec le
choléra à bord. Une épidémie
démarre à la prison de Fort
Bab Azoun et s'étend à
l'Hôpital du Dey puis à la ville,
provocant la mort de 505
soldats et 202 civils.
le 4 septembre
La porte et le fort Bab Azoun
septembre L’épidémie de choléra se propage hors d'Alger avec le 12ème Régiment
de la Ligne. Il atteindra Miliana, puis Orléansville et Cherchell évoluant
selon le déplacement des bataillons infectés. Le 16ème bataillon
retournera en Alger et réactivera l'épidémie dans la capitale d'où elle se
propage à nouveau, cette fois à la ville de Bou-Saada.
octobre L'épidémie de choléra atteint Oran. 209 personnes meurent au moment le
plus fort de la contagion sur un total de 2 001 victimes dans la ville
pendant l'année L'Émir Abd el-Kader sillona ensuite la région de Djelfa, plus au sud,
poursuivi par les Français, mais aidé par la population. Des combats
eurent lieu à Ain Kahla, à Zenina et à l'oued Boukahil.
Des Prussiens (environ 400 familles) qui partaient au Brésil, s’arrêtent à
Dunkerque où ils consentent à être envoyés dans la région d’Oran. Leurs
colonies de Sainte Léonie et Oued-Taria échouent mais ils prospèrent à
Stidia.
http://encyclopedie-afn.org/index.php/AFN_Prusse
le 1er janvier L'administration française a distribué des nombreux lots de 4 à 12
hectares aux petits colons européens. On y trouve 47,300 français
originaires d’Alsace, des Vosges, du Dauphiné et de Provence ainsi que
31,000 Espagnols, 8,800 Maltais, 8,200 Italiens et 8,600 Suisses et
Allemands.
http://emigrationalgerie.centerblog.net/
le 13 avril Réddition de Bou Mazza (*)
(*) Boumazza, le grand chef résistant qui continue le combat après que l’émir Abd elKader ait été défait. Cerné de toutes parts, il se rend le 13 avril 1847 aux troupes
françaises commandées par le colonel de Saint Arnauld. Interné en France, il est en fait
« choyé » par le gouvernement de Louis Philippe, on le dote d’un appartement aux
Champs-Élysées, il reçoit une pension de 15 000 F. Rebelle malgré tout, durant la
révolution de février 48, il essaye de quitter la France, mais il est arrêté à Brest. Il est
remis en liberté par le prince Louis-Napoléon qui lui restitue sa pension. Il quitte
définitivement la France en 1854 pour se réfugier dans l’empire ottoman où il intègre le
corps des Bachi-Bouzouks. Il est promu colonel en août 1855. (Dictionnaire universel
des contemporains, Gustave Vapereau, édition hachette ; Paris 1858).
mai Victoire de Bugeaud en Kabylie.
juin Le Maréchal Bugeaud est rappelé en France en raison du différend entre
Guizot et lui, né de l'expédition en Kabylie et de leur conception de la
colonisation. Il fut remplacé par le duc d'Aumale, ce qui lui « permettrait »
selon l'expression de Guizot « de venir jouir de sa gloire en France ».
pendant l'année Abd el-Kader tente de relancer la révolte, mais échouant finalement à
rallier les tribus kabyles pour faire cause commune, il doit se réfugier au
Maroc.
Le général de Lamoricière apprend qu'Abd el-Kader, refusant de se
rendre au sultan du Maroc, s'entend avec ses principaux officiers, les
fonctionnaires de la cour de Fès, pour tenter une dernière fois la fortune.
La compagnie Bazin est doublée de la compagnie Touache (qui
deviendra, en 1858, Compagnie Mixte), laquelle adopte la propulsion à
hélices qu'on verra peu à peu se substituer à la propulsion à aubes.
Le Bonaparte : premier vapeur à hélice en Méditerranée…
5 octobre Le général Henri d'Orléans, duc d'Aumale (18221897) prend ses fonctions de Gouverneurgénéral.
Le général Henri d'Orléans, duc d'Aumale
le 13 septembre Un ex-brigadier du 2° chasseurs d'Afrique qui s'est échappé de la Deïra,
accourt annoncer au général que l'émir voulait livrer encore un combat
avant de se retirer vers le Sud avec ceux qui voudront l'y suivre.
le 21 décembre Échappant aux troupes du Sultan marocain, les troupes d’Abd el-Kader
passent la rivière Kiss et entre sur le territoire de l'ex-régence. (*)
le 23 décembre Abd el Kader se rend aux Spahis du Colonel Yusuf(**) sur le col de
Guerbous près de la frontière marocaine (*)
(**) Enlevé par des corsaires barbaresques au cours d'une
traversée, Joseph Vantini fut conduit à Tunis.
Il se convertit à l'Islam, prit le nom de Yusuf, et servit dans
le corps des mameluks.
Ayant gagné Alger à l'arrivée des Français, il fut d'abord
interprète, avant de recruter des Spahis.
A la tête de ses cavaliers, il est alors de tous les combats,
expédition de Mascara, prise de la Smalah, bataille d'Isly,
révolte des Ouled Sidi Scheikh...
Son intrépidité et son faste soulevaient l'enthousiasme.
Général de division en 1856, il rentre en France en 1864,
et meurt grand croix de la Légion d'honneur deux ans
plus tard.
Le général Yusuf
le 24 décembre
Abd el-Kader fait sa rédition au Général Louis
Juchault de Lamoricière en présence du Général
Cavaignac et du colonel Montauban (**), au
marabout de Sidi-Brahim, théâtre de ses
triomphes. (*)
Le général Louis Juchault de Lamoricière
(**) Chef d’escadron aux spahis le 4 septembre 1830,
lieutenant-colonel le 7 mai 1843, colonel au 2e chasseurs
le 2 août 1845, c’est entre ses mains qu’Abd el-Kader fit
sa soumission le 21 décembre 1847 : La Moricière
n’arriva que quelques instants après.
Lieutemant-colonel (puis général)
Charles Guillaume Marie Apollinaire Antoine
Cousin-Montauban, comte de Palikao
(*)En 1845, beaucoup de tribus des hauts-plateaux s'étaient soumises aux Français.
L'Émir tenta de les réprimer ; le Goum des Ouled Nail, sous le commandement de Si
Chérif Bel Lahrech qu'Abd El-kader avait nommé khalifa, prit part à ces opérations.
Cherchant des alliances, il alla ensuite en Kabylie, nouveau bastion de la résistance à
l'armée française, où il participa à deux combats contre les Français en février 1846.
L'Émir sillonna ensuite la région de Djelfa, plus au sud, poursuivi par les Français, mais
aidé par la population. Des combats eurent lieu à Ain Kahla, à Zenina et à l'oued
Boukahil. Abd el-Kader tenta de relancer la révolte en 1847, mais échouant finalement à
rallier les tribus kabyles pour faire cause commune, il dut se réfugier au Maroc. Le
général de Lamoricière apprit qu'Abd el-Kader, refusant de se rendre au sultan du
Maroc, s'était entendu avec ses principaux officiers, les fonctionnaires de la cour de Fès,
pour tenter une dernière fois la fortune. Le 13 septembre, un ex-brigadier du 2°
chasseurs d'Afrique qui s'était échappé de la Deïra, accourut annoncer au général que
l'émir voulait livrer encore un combat avant de se retirer vers le Sud avec ceux qui
voudront l'y suivre.
Échappant aux troupes du Sultan marocain, le 21 décembre 1847, les troupes de l'émir
passent la rivière Kiss et entre sur le territoire de l'ex-régence. Abd el-Kader, seul à
cheval, est en tête de l'émigration ;le général Lamoricière, prévenu à temps, ordonne à
deux détachements de vingt spahis choisis, revêtus de burnous blancs et commandés
par les lieutenants Bou-Krauïa et Brahim, de garder le passage que devait prendre
l'émir. Pour parer à tout événement, il fait prendre les armes à sa colonne et se porte sur
la frontière ; il avait à peine fait une lieue et demie que des cavaliers envoyés par BouKrauïa le prévinrent qu'il était en présence d'Abd el-Kader. On vole aussitôt à son
secours. Au bout de quelques instants, il rencontre Bou-Krauïa lui-même avec des
hommes dévoués à Abd el-Kader, chargés de porter sa soumission au général
Lamoricière. L'émir avait remis à Bou-Krauïa une feuille de papier sur laquelle il n'avait
fait qu'apposer son cachet, car le vent, la pluie et la nuit l'avaient empêché d'y rien
écrire. Abd el-Kader demandait une lettre d'aman («assurance/protection/sauf conduit»)
pour lui et ceux qui l'accompagnaient.
Le général ne pouvait, pour les mêmes causes, répondre à l'émir, mais il remit aux
envoyés son sabre et le cachet du commandant Bazaine, en leur donnant verbalement
la promesse de l'aman le plus solennel. Abd el-Kader renvoya ses deux officiers et le
lieutenant Bou-Krauïa avec une lettre dans laquelle il demandait la condition qu'il serait
conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre. Le général Lamoricière y consentit par
écrit.
Le 24 décembre, Abd el-Kader fut reçu par les généraux Lamoricière et Cavaignac et le
colonel Montauban, au marabout de Sidi-Brahim, théâtre de ses triomphes. On l'amena
ensuite à Nemours (Dgemma-Ghazouat) devant le duc d'Aumale qui l'y attendait. Le
prince ratifia la parole donnée par le général Lamoricière, en exprimant l'espoir que le roi
lui donnerait sa sanction. Le gouverneur général annonça à l'émir qu'il le ferait
embarquer le lendemain pour Oran, avec sa famille ; il s'y soumit sans émotion et sans
répugnance. Avant de quitter le prince, Abd el-Kader lui envoya un cheval de
soumission, pour consacrer sa vassalité et sa reddition.
Du 25 décembre 1847 au 8 novembre 1848, Abd el-Kader et sa suite pérégrinent entre
divers lieu de détention (Toulon et Pau) en France jusqu'au château d'Amboise où ils
resteront quatre ans.
le 25 décembre Abd el-Kader et sa suite pérégrinent, jusqu’au 8 novembre 1848, entre
divers lieu de détention (Toulon et Pau) en France contrairement à la
promesse faite par Larmoricière d’être exilé en terre musulmane. (*)
le 29 janvier Abd el-Kader arrive à Toulon. Il est interné au Fort Lamarque,
contrairement à la promesse faite avant la reddition qu’on lui permettrait
se retirer dans un pays musulman. (*)
le 4 février
Le général Louis, Eugène Cavaignac (18021857) est nommé Gouverneur-général.
Le général Louis, Eugène Cavaignac
le 23 février Après l'intervention de la troupe, qui tire sur des manifestants, Paris se
couvre de barricades dans la nuit avec la complicité de la Garde
le 24 février Nationale.
Abdication de Louis-Philippe Ier. Réfugié dans son palais des Tuileries, le
roi ne voulant pas d'effusion de sang.
le 25 février Proclamation II ème république en France.
le 3 mars Henri d'Orléans, le duc d'Aumale, s'embarque pour l'Angleterre, pour
rejoindre son père.
le 24 avril Le général Nicolas, Anne, Théodule Changarnier
(1793-1877) est nommé Gouverneur-général (par
intérim).
Le général Nicolas, Anne, Théodule Changarnier
le 25 avril 1ère élection législative en Algérie.
le 4 mai Ouverture de la Constituante.
le 26 juin Chute de la dernière barricade, à Paris et fin des Journées de Juin. Ces
journées révolutionnaires ont fait 1 500 morts.
15.000 prisonniers politiques seront déportés en Algérie.
juillet
Le général Stanislas Marey-Monge est nommé
Gouverneur-général (pour intérim).
L'Assemblée vote un crédit de 50 millions de
francs pour la relance de la colonisation
Le général Stanislas Marey-Monge
9 septembre Le général Viala-Charon (1794-1880) est nommé
Gouverneur-général.
Le général Viala-Charon
le 8 novembre Abd el-Kader et sa suite s’installent au château
d'Amboise où ils resteront quatre ans. (*)
-------------------Château d’Amboise
(*)Le 23 décembre 1847, Abd el-Kader, après avoir longuement combattu les Français,
se constitue prisonnier auprès du duc d’Aumale, à Djemaa-Ghazaouet (Nemours). Il
avait écrit, en vue de sa soumission, la lettre suivante au Général Lamoricière :
« Nous voulons que vous nous envoyiez une parole française qui ne puisse être ni
diminuée, ni changée et qui nous garantisse que vous nous ferez transporter, soit
à Alexandrie, soit à Akka (Saint Jean d’Acre) mais pas ailleurs. Veuillez nous écrire
à ce sujet, d’une manière positive ».
Lamoricière répondit :
« J’ai reçu l’ordre du fils de notre Roi Louis-Philippe de vous accorder l’aman que
vous m’avez demandé et de vous donner le passage de Djemaa-Ghazaouet à
Alexandrie ou à Akka, on ne vous conduira pas autre part. Venez comme il vous
conviendra, soit de jour, soit de nuit, ne doutez point de cette parole, elle est
positive. Notre souverain sera généreux envers vous et les vôtres. Je suis certain
que vous pourrez emmener dans l’Est, par mer, ceux qui voudront vous suivre. »
Le duc d’Aumale, gouverneur de l’Algérie, confirme à l’émir les engagements du général
Lamoricière. Mais la réalité sera toute autre. Le 25 décembre l847, Abd el-Kader, sa
famille et les 88 personnes qui demandent à l’accompagner, s’embarquent à DjemaGhazaouet sur la frégate à vapeur Asmodée. L’émir est accompagné par un de ses
beaux-frères, exécuteur du massacre de Sidi-Brahim, ses trois femmes, sa cousine
germaine, ses trois fils et une fille, sa mère, âgée de 75 ans, très pieuse, priant
constamment et ne désirant qu’aller mourir à la Mecque.
La route suivie par l’Asmodée ne sera pas celle de l’Est, mais celle de Toulon où la
frégate arrive le 29 décembre. Abd el-Kader et sa suite sont débarqués au lazaret et y
demeurent jusqu’au 8 janvier 1848.
Rien n’avait été préparé à Toulon pour les recevoir. Le 10 janvier 1848, l’émir et sa suite
sont séparés en deux groupes : les uns sont placés au fort Malbousquet tandis qu’Abd
el-Kader et ses proches sont incarcérés au Fort Lamalgue. Les conditions de détention
sont particulièrement pénibles, en particulier pour la mère et les femmes de l’émir. Abd
el-Kader écrit à Louis-Philippe afin de protester contre ce traitement mais ... le
gouvernement change et la République remplace la monarchie.
« Votre commissaire [Émile Ollivier] est venu me voir. Il m’a informé que les
Français, d’un seul accord, avaient aboli la royauté et décrété que leur pays serait
désormais une république. Je me suis réjoui de cette nouvelle car j’ai lu dans les
livres que cette forme de gouvernement a pour but de déraciner l’injustice et
d’empêcher le fort de faire violence au faible. Vous êtes des hommes généreux et
vous désirez le bien de tous ; vos actes sont supposés être dictés par l’esprit de
justice. Dieu vous a désignés pour être les protecteurs des malheureux et des
affligés. Je vous tiens, par conséquent, pour mes protecteurs naturels. Ecartez le
voile de la douleur qu’on a jeté sur moi. Je demande justice de vos mains. [...] Je
me suis rendu de ma propre volonté, libre. Certains d’entre vous peuvent
s’imaginer que, regrettant la solution que j’ai prise, je nourris encore l’intention de
retourner en Algérie. Cela ne sera jamais. Je peux maintenant être compté parmi
les morts. Mon seul désir est d’être autorisé d’aller à La Mecque et à Médine, pour
y prier et adorer le Dieu Tout-Puissant jusqu’à ce qu’Il me rappelle à Lui. »
[ Lettre d’Abd el-Kader au gouvernement français, mars 1848.]
Au début de cette année 1848, Charles Poncy, poète-maçon toulonnais rend visite à Abd
el-Kader :
« La première chose que nous remarquâmes en traversant les corridors sombres
du fort nous attrista profondément. C’étaient les logettes qui servaient
d’appartements aux femmes et qui, malpropres, obscures et humides, n’avaient
d’autres portes pour protéger leurs hôtes qu’un sale et grossier rideau de toile ... »
Poncy écrivit à Arago et à Lamartine pour leur demander d’intercéder auprès des
autorités en demandant la mise en liberté de l’Emir.
Les journées de février 1848, qui amenèrent la chute du roi Louis-Philippe et la
proclamation de la République, consternèrent Abd el-Kader parce qu’il concevait la
République comme « étant un corps qui ne pouvait marcher sans tête ». Le Colonel
Daumas lui ayant fait remarquer « qu’il y avait 5 têtes au lieu d’une », 1’Emir lui répliqua :
« Et moi je te prédis qu’au lieu de 5, il va y en avoir 35 millions, c’est un peu trop ».
Ci-dessous, un extrait de la relation faite par Charles Poncy de l’installation d’Abd elKader, accompagnée d’un dessin de Letuaire - publiée dans l’Illustration, dont ils étaient
collaborateurs, le 6 mai 1848, à l’occasion du transfert d’Abd el-Kader à Pau.
« Les Arabes sont logés ou plutôt entassés dans le premier étage du Cavalier,
bâtiment situé à l’est du fort, en face du pavillon d’entrée occupé par M. Lheureux
et par M. Daumas. Le rez-de-chaussée de ce bâtiment est habité par le concierge
du fort et par les officiers de la garnison. La longueur du Cavalier est environ de
25 mètres et sa largeur de 5, ce
qui donne à chacun des
prisonniers, au nombre de cent,
à peu près un mètre carré de
surface pour se mouvoir. Il est
vrai qu’ils ne leur en faut pas
davantage
pour
fumer
ou
rêvasser tout le jour, comme ils
font, accroupis sur des nattes
ou
sur
les
matelas
de
l’administration. [...] ».
[extrait de Le Toulon de Letuaire éd. A.L.A.M.O. - 1986]
Arabes à Malbousquet
Le 13 mars, Emile Ollivier, Commissaire du Gouvernement provisoire, se rendit au Fort
Lamalgue où il rendit visite à Abd el-Kader pour s’enquérir de ses besoins. Ollivier,
impressionné, écrivit à Arago, Ministre de la Guerre, lui demandant de faire examiner par
le Gouvernement Provisoire « Une des questions d’honneur national les plus graves qu’a
léguées le pouvoir déchu ».
De son côté, Abd el-Kader, en s’adressant au Gouvernement de la République, rappelait
les promesses écrites qu’il avait reçues et sans lesquelles il ne serait pas détenu. Il
attendit, le désespoir au cœur, la réponse du Gouvernement. Le Général Changarnier,
Gouverneur Général de l’Algérie, de passage à Toulon, rendit visite à son tour à Abd el-
Kader, le 30 mars 1848. Il lui dit qu’en raison de certains embarras provenant du
changement de régime, sa mise en liberté se trouvait provisoirement retardée.
Enfin, le 14 avril 1848, le Ministre de la Guerre répondit aux lettres qui lui avaient été
adressées. Le Gouvernement Provisoire décida de transférer Abd el-Kader et sa famille
au château de Pau. Le voyage se fit par mer de Toulon à Sète, par le canal du
Languedoc de Sète à Toulouse et en voiture de Toulouse à Pau. Le départ d’Abd elKader eut lieu le 23 avril. Le Préfet Maritime en fit part au Ministre de la Guerre :
« Je vous informe que le Minos, commandé par le Lieutenant de Vaisseau Duranty,
ayant à bord le Colonel Daumas et le Lieutenant-Colonel L’Heureux, est parti hier
soir, pour transporter à Sète Abd el-Kader et sa famille. Il reste encore au Fort
Lamalgue 49 Arabes de l’ex-émir que je vais faire transporter aux îles Ste
Marguerite ».
Abd el-Kader restera au château de Pau jusqu’au 2 novembre 1848, pour être détenu
ensuite au château d’Amboise, où un régime des plus sévères lui sera imposé. Le
Prince-Président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, le fit libérer le 11
décembre 1852. Le 21 du même mois, la frégate le Labrador transporta l’émir et sa
famille à Istanbul où elle aborda le 7 Janvier 1853. Abd el-Kader était enfin libre.
Citons pour terminer cette phrase dite lors de sa captivité au Fort Lamalgue et notée par
le Colonel Daumas :
« La science peut être comparée à la pluie du ciel ; quand une goutte d’eau tombe dans
une huître entrouverte, elle produit la perle. Quand elle tombe dans la bouche de la
vipère, elle produit le poison ».
le 12 novembre La Constitution de 1848 déclare l'Algérie « partie intégrante de la
France ». Les territoires civils de Bône, Oran et Alger deviennent des
départements français administrés par des préfets. Les habitants
musulmans et juifs de l'Algérie deviennent des sujets français.
le 14 novembre Affreville
est
créé
officiellement par le général
Lamoricière.
Datant
de
l’époque romaine, située à 120
km d’Alger et à 60 km de la
mer à
un
carrefour
de
communication, avec un grand
marché,
« Khemis-Miliana »
devient Affreville et doit son
nom à Monseigneur DenisAuguste Affre, archevêque de
Paris, tué sur les barricades
en 1848.
le 21 novembre L'Algérie est divisée en zones d'administration civile et militaire.
le 10 décembre Charles Louis-Napoléon Bonaparte
Président de la république.
est
élu
Charles Louis-Napoléon Bonaparte
le 12 décembre 100 000 Parisiens se portent volontaires pour le repeuplement de l’Algérie
mais seulement 20 502 sont choisis. 50 millions de francs sont débloqués
pour la création de 42 colonies agricoles pendant les quatre années
suivantes.
L'effort de peupler le pays avec des artisans Parisiens au chômage
échoue misérablement. 3 359 meurent la première année, 7 038 repartent
en France et de la moitié qui reste la plupart abandonnent l’agriculture et
s’établissent dans les villes. Ils sont remplacés par des paysans du Midi,
des espagnols et par des allemands à Stidia et Sainte Léonie.
pendant l’année Ruiné par la Révolution de 1848, Louis Benet des Ateliers de
Construction de Machines à Vapeur de La Ciotat cède ses ateliers à
Albert Rostand, un armateur marseillais
Début de l’insurrection Kabyle.
le 10 juin Le maréchal Thomas Robert Bugeaud, Duc d'Isly, meurt à Paris du
choléra qu'il a contracté en Algérie où une épidémie a éclaté.
Mai Bou Zian surgit dans Zaatcha, oasis à 8 lieues au S-O de Biskra (35 km
environ). Il enflamme toute la population et celle des alentours
surexcitées par l'attente.
le 28 novembre Prise de Zaatcha. (*)
(*) Le siège de la ville de Zaatcha à l'automne 1849 opposa les troupes françaises du
général Herbillon aux troupes du cheikh Bouzian décidées, au nom de la guerre sainte, à
chasser les Français.
http://nice.algerianiste.free.fr/pages/zaatcha.html
pendant l’année Albert Rostand brise le monopole d’état en créant la Compagnie des
Bateaux à Vapeur du Levant. En concurrence ouverte avec l’état, celui-ci
va profiter de l’exploitation déficitaire des paquebots postaux nationaux,
pour forcer ce dernier à céder la concession du service postal maritime à
une compagnie privée.
le 25 octobre Le général Alphonse comte de Haut Poul (17891865) est nommé Gouverneur-général.
Le général Alphonse comte de Haut Poul
pendant l’année Louis Napoléon Bonaparte expulse 450
adversaires politiques à la Casbah de Bône et de
là à Lambèse. Ils sont bannis de la France
pendant une période de dix années, avec, après trois ans de
bannissement en cas de bonne conduite, d’une réduction de peine et
l’octroi d’une ferme, ce que peu d’entre eux acceptent.
http://wiki.geneanet.org/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Lamb%C3%A8se
Des immigrants allemands de Baden et du Palatinat s'installent dans les
villages de Détrie et Dublineau en Oranie et à Penthièvre près de Bône.
Koléa reçoit des valaisans qui s’installent dans le petit hameau de Saint
Maurice (nommé ainsi d’après une abbaye près de Sion).
http://encyclopedie-afn.org/index.php/D%C3%A9trie_-_Ville
http://encyclopedie-afn.org/index.php/Dublineau_-_Ville
http://encyclopedie-afn.org/index.php/Kolea_-_Ville
Septembre 1850 La Cie André et Abeille ainsi que la « Cie Générale Transatlantique »
utilisent des bateaux à vapeur de Sète à Alger.
Une publication de l'époque précise que les navires de l'État assurant
également le transport des passagers étaient « l'Orénoque », le
« Labrador », le « Montezuma », frégate de 450 chevaux, le « Titan »,
corvette de 220chevaux, le « Vautour », « l'Euphrate », le « Phare »,
avisos de 160 chevaux.
Le prix des places étaient de 105 francs (*) en premières, de 73 francs (*)
en secondes. Le voyage durait 44 heures. A la Compagnie Bazin, le prix
(nourriture à part) était de 80 francs (*) en premières, de 60 francs (*) en
secondes et de 35 francs (*) sur le pont. La traversée s'effectuait en 48
heures.
(*) 1 franc 1850 = 18,75 francs 1999
3,14
2004
janvier Certaines marchandises algériennes sont admises en France exemptes de
droits.
Tous les services maritimes sur les lignes d'Algérie sont définitivement
supprimés et le contrat avec la Cie Bazin venu à expiration est remis en
adjudication.
le 22 février Un projet de convention entre l'Etat et les Messageries Nationales est
signé. Il propose un accord pour l'exploitation des lignes de la
Méditerranée pendant 20 ans. L'Etat apporte 14 avisos, dont la moitié a 15
ans d'âge, et les Messageries Nationales trois bateaux dont le Hellespont,
le Bosphore et le Oronte.
Un remaniement des services vers l'Algérie est annoncé : au lieu et place
des 12 départs par mois pour Alger qu'effectue depuis 10 ans la Cie Bazin,
le cahier des charges de la nouvelle convention prévoit 17 départs dont 4
de Marseille, 2 de Sète et 1 de Toulon pour Alger, 3 de Marseille pour
Stora (Bône et Philippeville) et 3 de Marseille pour Oran, 1 de Sète sur
Stora et 1 sur Oran.
mai - juillet
Le général de Saint-Arnaud, commandant la
province de Constantine, conduit une colonne
de 8-000 hommes dans les montagnes des
Babor, entre Mila et Djidjelli, tandis qu'une
colonne de moindre importance, conduite par le
général Camon, opére entre Sétif et Bougie.
Partout la résistance est acharnée.
Bou Baghla se réfugie dans la grande Kabylie.
Le général Armand Jacques Leroy de Saint Arnaud
le 16 juin Les terres d’Algérie couvertes de forêts sont déclarées partie du domaine
public. La loi clarifie plus loin la distinction entre la propriété individuelle
(melk) et la propriété collective (arc). L'état se voit seul attribué le pouvoir
d'acquérir collectivement la propriété tribale pour la colonisation.
le 4 août La Banque d'Algérie est fondée en 1851, c'est-à-dire dans les mêmes
années que les Banques de la Martinique, de la Guadeloupe, de la
Réunion : les hasards de la chronologie coloniale, dans ses différentes
strates, ont fait coïncider des projets monétaires « assimilationnistes »
distincts, mais parallèles.
http://www.alger-roi.net/Alger/banque/pages/monnaies_pn88.htm
septembre La « Cie Justin André et Auguste Abeille » ainsi que la « Cie Générale
Transatlantique » utilisent des bateaux à vapeur de Sète à Alger.
novembre L'agitation persistant dans la vallée du Sebaou
(grande Kabylie), le général Pélissier, gouverneur
par intérim, dirige deux fortes colonnes entre TiziOuzou et Dra el-Mizan.
Général Aimable Jean Jacques Pélissier,
duc de Malakoff
le 2 décembre Louis Napoléon Bonaparte renverse la Deuxième République dans un
coup d'Etat et rétablit l’Empire sous le nom de Second Empire.
6 500 républicains seront expulsés en Algérie.
le 8 décembre Louis Napoléon Bonaparte décrète la transformation de six villages
algériens en colonies pénales pour des républicains bannis.
le 11 décembre Jacques Louis César Alexandre, Comte de Randon, est nommé
Gouverneur-général. Le Maréchal Randon occupe beaucoup de son temps
avec la colonisation. 56 règlements sont mis en
place pendant les sept
années de son
administration. Les Alsaciens s'installent à
Bled-Touaria et Aïn-Sultana. Le département
du Var est une autre source principale
d'immigrants de la France métropolitaine.
Beaucoup repartent pour échapper aux
conditions de vie difficiles et leurs concessions
reviennent aux Français et aux Espagnols, déjà
installés dans le pays et habitués à la dureté de
cette vie.
Le Gouverneur-général Jacques Louis César Alexandre, Comte de Randon
le 15 décembre Création
Alleug.
d'Oued
el
pendant l'année La population européenne est estimée à 131 000 individus- comprenant
66-000 citoyens français. Le nombre de colons ruraux s’élève à 33 000 dû
en partie à la politique de la Deuxième République à encourager l'état à
encourager la colonisation civile par l’état.
début de
l’année
Bou Baghla reparait dans l'oued Sahel ; il est
rejeté dans la montagne par le général Bosquet.
(*)
Le Général Pierre Joseph François Bosquet
(1810 - 1861)
Les opérations intermittentes des petites colonnes isolées ne pouvant
amener de résultat définitif, le général Randon, alors gouverneur de
l'Algérie, prépare un plan d'ensemble pour pacifier la Kabylie. En attendant
le moment d'entreprendre cette campagne, il fait amorcer les routes qui
doivent faciliter la marche des colonnes.
(*) Le 2 Janvier 1852 le général BOSQUET écrit entre autre ce qui suit dans son rapport :
« Sur les rapports très inquiétants du colonel de Wengy, je suis parti comme vous le
savez le 18 de Sétif et je suis arrivé avec 1200 baïonnettes, le 4eme jour sur l'oued
Soummam.
Tout le haut de la rive gauche, jusqu'au Fenaîenne était à Bou-Baghla, les Ath Waghlis
n'écoutaient plus ni Bougie, ni le vieux hadj Nath Hammiche. Le makhzen de Bougie et
quelques contingents étaient en position chez les Fenaîenne, autant pour les maintenir
que pour les défendre. Si chérif Améziane, d'El-harrach, fut envoyé le 21 Janvier au soir
afin de rassembler tout son monde et de border la rive droite. Le lendemain matin, en
face des Ath Waghlis ; tout ce que j'avais chez les Fenaîenne de cavaliers indigènes eut
ordre de remonter la vallée à mi-cote et je partais moi-même à la petite pointe du jour,
avec les goums de Sétif, les chasseurs, les Spahis et 4 compagnies d?élites sans sac.
Remontant la vallée par la route centrale nous arrivâmes ainsi jusqu'au village d'El Flaye
au centre des Ath Waghlis ».
installé
Bou Baghla, après avoir brûlé Aguemoun et Tifra s'était
chez les Ath Mansour d'où
il envoyait des émissaires auprès des localités amies, des encouragements à tenir ferme
et à des tribus soumises aux Français des menaces.
Le général BOSQUET mis au courant de ces démarches fit avertir toutes ces tribus que
si elles bougeaient, elles se verraient toutes détruites de fond en comble.
Ainsi il leur adressa des remontrances pour avoir soutenu Bou Baghla et les obligea à la
corvée général en effectuant les travaux d'ouverture d'une route de Ksar-Kebouche et
Bougie suivant l'ancienne voie Romaine (Route actuelle d'Alger par yakouren).
En cours de ces travaux le Général BOSQUET fut victime d'une catastrophe provoquée
par une violente tempête de neige et il serait mort sans l'assistance du soldat Minot, qui
le releva et l'aida à marcher.
(Le lien ci-dessous vous permettra de consulter en détails la catastrophe provoquée par
une violente tempête des neiges raconté par Yvan Comolli.)
http://www.ceuxdebougie.com/05-HIST/5.10.html
Le 21 Juillet 1852, Bou Baghla ressembla ses contingents pour attaquer les Ath Ouakour
et les chorfa, mais il changea de direction, il se jeta sur les gens de Taourirt ou Abla
village des Ath abbés s'empara de plusieurs troupeaux tua huit hommes parmi lesquels
le fils du marabout Si Mohamed ou El Mouhoub, emmena quatre prisonniers blessés ; se
jeta du coté d'Akbou ou il engagea bataille avec les Ath aydel ; il rentra ensuite chez les
Ath mellikeuche.
le 21 mars Fondation du Crédit foncier.
avril Création de la Bourse d'Alger.
mai MM. Louis ARNAUD et TOUACHE Frères fondaient la « Cie de Navigation
Mixte ».
le 16 octobre Louis Napoléon Bonaparte ordonne la libération d'Abd el Kader.
le 30 octobre Louis Napoléon Bonaparte reçoit Abd el Kader à Saint Cloud.
le 21 novembre
Une armée forte de 6 000 hommes et sous le
commandement de trois généraux (Pélissier,
Yussuf et Bouscaren) assiège la ville de
Laghouat. La bataille s’engage.
Le général Aimable Jean-Jacques Pélissier,
duc de Malakof
le 2 décembre Louis Napoléon Bonaparte se proclame Napoléon III, Empereur du
français et des Arabes.
le 4 décembre Laghouat est prise d’assaut le bastion de Mahomet Ben Abdallah, Chérif
indocile de Ouargla.
Assaut et prise de Laghouat, Jean Adolphe Beauce
L’extermination systématique de l’ensemble de sa
population
est
alors
ordonnée ; plus des deux
tiers périssent ainsi 2 500
personnes pour 6O tués
dans les rangs français. La
ville ainsi que le reste de
sa population sont sauvés
de justesse par un contreordre.
le 6 décembre Abd el Kader est invité en
Paris et séjourne à Amboise
pendant cinq jours.
Louis Napoléon Bonaparte
à Amboise
le 21 décembre Abd el Kader quitte la France à Marseille pour se retirer à Brousse, en
Turquie où Napoléon III lui paye une pension annuelle de 100 000 francs.
le 27 décembre Une nouvelle adjudication est enlevée par une compagnie sétoise du nom
de « Cie Impériale », entre la France et l'Algérie.
La compagnie doit construire 10 vapeurs de 350
chevaux en fer et à hélice et 6 autres de 80 à 120
chevaux.-----------------------------------------------------------Sigle de la compagnie
le 28 décembre
Le premier navire à hélice et
à voiles (pyroscaphe), « Cie
de Navigation Mixte », le « Du
Tramblay », effectue son 1er
voyage pour Alger : départ de
La-Seyne-sur-Mer avec 50
passagers.
Le Du Tamblay
le 7 janvier Arrivée d’Abd el Kader à Constantinople.
début d'année Le général Randon, à la tête de deux divisions commandées par les
généraux Bosquet et de Mac-Mahon, formant un total de 10,000 hommes
d'infanterie (un seul escadron de spahis) , réalise d'abord la soumission
de la Kabylie des Babor ou
Petite Kabylie, sur laquelle
l'expédition de 1851 n'avait fait
que peu d'impression. Les
deux colonnes opérant sur
chaque rive de l'oued Agrioun
se rejoignent à l'embouchure.
Toutes
les
tribus
se
soumettent
solennellement.
Une route est ouverte de
Djidjelli à Constantine par
Mila.
le 30 janvier Mariage de Napoléon III et d'Eugénie de Montijo (1826 – 1920).
le 9 mars Le premier Régiment de Tirailleur Algériens est formé.
Les bataillons prennent les
caractéristiques d'une troupe
régulière et l'uniforme qui leur
est donné resta à peu de
chose près le même jusqu'en
1914 : pantalon et veste bleu
ciel,
caban
bleu
foncé,
ceinture et chéchia rouges. Le
tombeau de la veste, ou
fausse
poche,
distingue
l'origine des bataillons :
garance pour celui d'Alger,
blanc pour celui d'Oran et
jonquille
pour
celui
de
Constantine.
Tirailleurs Algériens----------------
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tirailleurs_alg%C3%A9riens
le 19 mars La «Compagnie Impériale » lance à Sète un de ces derniers vapeurs en fer
et à hélice « la Province d'Oran ».
le 9 juin Après son départ le 7 juin de Toulon, arrivée sensationnelle à Alger du
paquebot « Du Tramblay », de la Compagnie Touache. A bord se trouvait
l'ingénieur de ce nom, inventeur d'un système perfectionné grâce auquel
est réalisée une économie de 50% sur le combustible (il s'agit de la
combinaison des vapeurs d'eau et d'éther). La traversée est effectuée en
53 heures. D'enthousiastes réceptions, avec présence des autorités,
l'honorent à Alger et à Boufarik.
Les plus anciens navires à aubes sont le « Pharamond » de 160 chevaux,
le « Mérovée », le « Tage », puis le « Charlemagne », de 200 chevaux.
Quand ce dernier pyroscaphe parait, étonnant tout le monde par sa
vitesse, on ne désigne plus les autres courriers que par la dénomination
ironique "les 160". On est loin encore des 10.000 chevaux, d'usage
courant, de nos jours.
le 9 juin Création de la caisse de retraite pour les fonctionnaires.
le 30 juin « La Province d'Oran » de la «Compagnie Impériale » effectue un 1er
départ de Sète pour Philippeville et Stora.
juin
Bou Baghla fomente une nouvelle insurrection
dans la grande Kabylie. Deux divisions, sous le
commandement du gouverneur (général Randon),
parties, l'une de Sétif, sous les ordres du général
de Mac-Mahon, l'autre, de Tizi-Ouzou, sous ceux
du général Camon, marchent à la rencontre l'une
de l'autre et font leur jonction au cœur de la
grande Kabylie.
Le général Patrice Mac Mahon,
duc de Magenta (1808 – 1893)
juillet On annonce des lignes régulières de paquebots à voiles pour l'Algérie
avec départ à jours fixes.
novembre Si Hamza, le leader du Scheik
Sidi Walid, un allié de la
France, part à la tête de ses
goums (1 000 cavaliers et
1 000
fantassins)
à
la
poursuite de Mahomet Ben
Abdallah, chérif de Ouargla.
Ouargla, gravure sur bois (1882)
décembre Si Hamza met en déroute les contingents du chérif à la suite
d’engagements sérieux livrés aux environs de N’gouça à la suite de quoi il
entre dans Ouargla.
Prise de Ouargla, gravure de C. Maurand d’après un tableau d’Alfred Couverchel
le 31 décembre Napoléon III autorise une association de banquiers suisses présidée par le
Comte Sauter de Beauregard, la Compagnie Genevoise des Colonies
Suisses de Sétif, pour coloniser 20 000 hectares de terres de cultivables
autour de Sétif.
http://www.unige.ch/presse/Campus/campus91/dossier4.html
décembre Les Beni Raten et les Beni Menguillet font leur soumission. Bou Baghla
perd toute influence, et est obscurément tué peu après (décembre) dans
l'oued Sahel.
pendant l’année Le « Berthelot », le « Tage », le « Titan », le « Grégeois », le « Phare » et
« l'Euphrate » (à l'État la plupart) sont affectés au littoral.
Napoléon III propose la création d'un royaume arabe en Algérie. La
proposition est reçue avec hostilité de la part de l'Armée, des colons
français et des Musulmans.
Le Fort des Vingt-quatre Heures est démoli pour permettre la construction
de la Cathédrale saint Philippe à Alger.
http://www.alger-roi.net/Alger/cathedrale/textes/4_catehedrale_saint_philippe_afn58.htm
Un squelette, identifié pour être celui de Saint Geronimo, est trouvé dans
un bloc de l’angle décrit dans l’ouvrage du 17ème siècle du moine
espagnol Haedo.
http://djidjellisouvienstoi.free.fr/photo/HistoireAlgerie1501a1962/HistoireAlgerie1501a1962
/Geronimo.pdf
le 28 mars La France et l'Angleterre entrent en guerre, contre la Russie, au coté des
Turcs. C'est le début de la guerre de Crimée.
le 4 août L'École Préparatoire de Médecine et de Pharmacie est ouverte
conformément à un décret promulgué suite aux recommandations du
Conseil Municipal d'Alger.
le 2O septembre Les Zouaves s'illustrent à la bataille de l'Alma.(*)
(*) Ce qui leur vaudra le Zouave du pont de l'Alma à Paris. Sur l'île Sainte Marguerite, en
face de Cannes, un petit cimetière est créé pour recevoir les dépouilles de blessés
décédés sur l'île. Il est situé juste en face de celui des musulmans d'Algérie.
le 29 novembre Prise de Touggourt : une colonne, sous les
ordres du général Desvaux, entre dans Tougourt
après un combat d'avant-garde, tandis que le
commandant du Barail arrive par Laghouat.
Le général du Barail
----
Touggourt
La Cie de Navigation Mixte met
de nouveaux bateaux en
service pour l'Algérie : le
Kabyle, le Zouave, le Sahel.
Elle a 4 départs par mois pour
Alger, 3 pour Philippeville, 3
pour Oran, 1 pour Bône et
Tunis.
début d’année
Le Kabyle
le 6 décembre Quittant la Turquie, Abd El
Kader, s'établit à Damas, en
Syrie, où lors d'émeutes, il
protège les chrétiens. (*)
Abd el-Kader arrive au secours
des chrétiens à Damas, en 1860
(image d’Epinal - 1870)
(*) http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article380
De
1855
à
1856
les
messageries ainsi que les Cie
de bateaux à vapeur ont acheté
le Simoïs, le Mitidja, Ecarmel, le
Jourdan, le Cheliff et le
Danube, et desservent toujours
Marseille - Alger 6 fois par
mois, Marseille – Oran 3 fois
par mois, Marseille – Bône –
Tunis 3 fois par mois.
-------------------Le Danube (maquette)-
La commission établie pour l'affectation des quais d'Alger donne la liste
suivante des services réguliers mensuels :
• Messageries Maritimes et Cie de Navigation Mixte :
8 départs et arrivées sur Marseille,
2 départs et arrivées sur Sète.
• Cie des Transports Maritimes :
1 départ et arrivée par mois sur Rouen,
1 départ et arrivée par mois sur Anvers.
• Société Ch. Prière et Cie :
1 départ et arrivée par mois.
le 28 février Signature de l'armistice de la guerre de Crimée, l'armée française d'Orient
a perdu 95 615 hommes dont 10 240 tués au combat, environ 10 000
morts des suites de leurs blessures et 75 000 ont succombé aux maladies
infectieuses, dont le typhus.
Les troupes d'Algérie s'y sont glorieusement illustrées. Le pont de l'Alma
sera inauguré le 2 août 1856, la statue du Zouave le sera le 15 août 1858.
le 16 mars Naissance du prince impérial.
le 25 mai
Naissance à Mostaganem de
Louis Franchet d'Espèrey.
Il fut nommé Maréchal de
France, le 21 février1921.
Mostaganem :
La caserne des Tirailleurs
septembre La médaille pontificale est décernée à Abd El
Kader. S’ensuit un séjour en France au cours
duquel il sera décoré de la Grand-croix de la
Légion d'honneur.
Abd el-Kader (par Carjat)
le 16 octobre
A la demande du colonel de Neveu, chef du
bureau politique d'Alger, le grand illusionniste
Français, Robert Houdin, se rend en Algérie. Sa
mission consiste à opposer ses tours de « magie
blanche » à ceux des marabouts musulmans qui
représentent une menace pour la pacification de
l'Algérie. Son succès est éclatant.
Robert Houdin (Décapitation)
le 31 décembre Le premier recensement en Algérie fait ressortir une population de 2-470000 dont 2-310-000 de Musulmans. Cette année (1856), les naissances
ont dépassé les décès parmi la population d’immigrants européens
le 8 avril Un décret accorde à la Société de Chemin de fer de Paris-Lyon le droit de
construire une ligne reliant Alger à Oran et à Constantine et des lignes plus
courtes. (*)
(*) " Il sera créé en Algérie, disait ce décret, un réseau de chemins de fer embrassant les
trois provinces et se composant 1° d'une ligne parallèle à la mer d'Alger à Constantine,
par ou près Aumale et Sétif et d'Alger à Oran par ou près Blida, Orléansville, Saint-Denisdu-Sig et Sainte-Barbe-du-Tlélat ; 2° de lignes partant des principaux ports et aboutissant
à la ligne parallèle à la mer,à savoir : de Philippeville à Constantine, de Bougie à Sétif, de
Bône à Constantine par Guelma, de Ténès à Orléansville, d'Arzew à Mostaganem et
Relizane, enfin d'Oran à Tlemcen par Sainte-Barbedu-Tlélat et Sidi-Bel-Abbès. "
pendant le printemps
Maréchal Randon soumet la Kabylie, une étendue montagneuse limitée
par Bougie, Sétif, Aumale et Dellys.
Le maréchal Randon entreprend la grande opération qu'il projetait depuis
quatre années. Il y déploie plus de 30-000 hommes, établis en quatre
divisions, sous les ordres des généraux Renauld, de Mac-Mahon, Yusuf,
Maissiat. Les Beni Raten, attaqués les premiers, se défendent
énergiquement, mais, écrasés par le nombre, ils cédent après une lutte
de deux jours.
Maréchal Randon, Jacques, Louis, César, Alexandre, Comte (1795-1871)
La Kabylie (gravure de 1867)
le 14 juin Pose de la première pierre du fort Napoléon (plus tard Fort National)
Des études entreprises sur le terrain par le génie militaire, la position de Souk-el-Arba
parut réunir les conditions requises pour y construire le fameux fort de guerre.
L'exécution suit de près la décision. Au bout de 3 jours sous la direction du Général
Chabaud-Latour le terrain est reconnu et le tracé du fort terminé. De même la route de
Souk-el-Arba à Tizi-Ouzou longue de 25 kilomètres et large de 6 mètres est terminée en
18 jours par le génie militaire.
Le 6 juin, on commence les
fondations du fort et le 14 juin a lieu
la pose de la première pierre.
Après concertation il est décidé que
le fort portera le nom de Fort
Napoléon.
Le Fort Napoléon culmine à 961 mètres
et le panorama qui se déroule
majestueusement à son pied est des plus
gracieux et des plus imposant.
Dans de pareilles conditions, les colons
arrivent nombreux dès la première heure,
et sous l'habile direction du régime
militaire, Souk-el-Arba devint rapidement
une petite ville très coquette et très
moderne.
Bâti comme un amphithéâtre, le mur
d'enceinte
du
fort
possède
un
développement de 2261 mètres, c'est le
système Vauban. Il comprend 1 citadelle
et 3 blockhaus détachés. Les travaux
durent de 1857 à 1871.
le 24 juin Après Beni Raten , les Beni Menguillet,
retranchés
dans
le
village
d'Icheriden,
soutiennent un sanglant combat contre la division
de Mac-Mahon.(*)
Localisation de Icheriden
Général Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon, duc de Magenta
(*) Le général Mac-Mahon sera connu pour avoir dit lors de la prise de la tour Malakoff :
"J'y suis, j'y reste ! ". (8 septembre 1857)
11 juillet Soumission des Beni Yeni.
-----Entrée du Fort Napoléon (Fort National)
Des routes militaires furent
ouvertes
dans
les
montagnes
et
le
Fort
Napoléon,
est
construit,
« l'épine dans le flanc de la
Kabylie », dont les batteries
commandent
tous
les
villages de la région (sur le
plateau de Souk el-Arba,
chez les Beni Raten).
juillet Victoire de Faidherbe au Sénégal sur El Hadj Omar.
pendant l’année La première voie ferrée est ouverte en Algérie, elle relie Alger à Blida dans
la Mitidja (*).
(*) En France la première liaison Paris - Saint Germain a été ouverte le 25 août 1837.
Sur une colline qui surplombe
Bab
el
Oued
et
la
Méditerranée, est construite la
basilique de Notre Dame
d’Afrique qui abrite une
vierge noire. Derrière l'autel
est inscrit : « Notre Dame
d'Afrique, priez pour nous et
pour les Musulmans » ».)
La Chapelle St Joseph (provisoire « Notre Dame d’Afrique »
Création du Ministère de l'Algérie et des
Colonie. (*)
le 2 juin
Le prince Jérôme (1822-1891) est nommé
Ministre de l'Algérie et des Colonies.
Le prince Jérôme
(*) Le décret du 2 juin 1858 crée un ministère de l'Algérie et des Colonies, formé de la
direction des affaires de l'Algérie, détachée du ministère de la Guerre et de la direction
des Colonies, enlevée au ministère de la Marine. Un autre décret du 29 juillet rattache à
ce ministère les services de la justice, des cultes, de l'instruction publique et des
finances, qui ont été distraits du ministère de la Guerre en 1848. Le prince Jérôme
Napoléon, cousin de l'Empereur, est chargé du nouveau ministère. Les décrets de 1858
constituent un acte d'une grande portée politique et une transformation radicale du
gouvernement de la colonie. Napoléon III a d'abord songé à confier au prince Jérôme
une sorte de vice-royauté, de lieutenance générale de l'Empire, qui aura comporté sa
résidence obligatoire à Alger. Mais le prince déclare que sa présence à Paris pendant
plusieurs mois chaque année est indispensable pour établir le budget et traiter
directement avec l'Empereur les affaires importantes de sa lieutenance. On y renonce
donc; on s'arrête à la solution d'un ministère spécial qui centralisera le pouvoir non à
Alger, mais à Paris. C'est une demi-mesure et la montagne accouche d'une souris.
le 24 juin Le Maréchal Randon démissionne comme Gouverneur général et
l'administration d'Algérie est déplacée d'Alger à Paris.
septembre Occupation de Saïgon.
le 30 janvier Mariage du prince Jérôme et de Clotilde, fille de Victor-Emmanuel.
le 7 mars Le comte Prosper de
Chasseloup-Laubat
(1805-1873) est nommé ministre de l'Algérie et
des Colonies Général.
Le comte Prosper de Chasseloup-Laubat
avril Chasseloup-Laubat se rend personnellement en Algérie et met à l'étude
la question des ports de refuge à ouvrir sur le littoral de l'Océan Atlantique
et de la Méditerranée.
le 3 mai La France déclare la guerre à l'Autriche.
le 20 mai Défaite des Autrichiens à Montebello.
le 31 mai Victoire des zouaves à Palestro.
le 2 juin Victoire de Mac-Mahon à Turbigo.
le 25 juin
Henry Dunant (1828 – 1910), un colon Suisse de
la région de Sétif en Algérie, qui arrive à
Castiglione en Italie pour obtenir une audience de
l'Empereur Napoléon III, découvre l'horreur de la
bataille de Solferino, et se met au service des
blessés en transformant une église en hôpital. Il
participera par la suite à la création d'un
organisme, qui deviendra la Croix Rouge. En
1901 il se verra attribué le Prix Nobel de la Paix.
Henry Dunant
le 29 octobre Soumission des Beni Snassen.
pendant l'année L'École Préparatoire de Médecine et de Pharmacie d'Alger s'ouvre sous
les auspices de la Faculté de Médecine de l’Université de Montpelier.
Sur la frontière du Maroc, les Angad, les Beni Snassen, tribus remuantes,
ne reconnaissant aucune autorité, ne respectant ni frontières, ni traités,
renouvellent leurs incursions sur le territoire français.
Un camp est formé à l'oued
Kiss (oued Adjeroun), et,
malgré les ravages causés par
le choléra, deux divisions
(Valsin et Jusuf), opèrent sur
les Beni Snassen et enlèvent
leur village fortifié de Tagma.
Les Angad et les Maya, tribus
de la frontière près de Sebdou,
sont également atteints et
châtiés.
L’oued Kiss
Plus au sud, une colonne
sortie de Géryville opère une
grande razzia sur les Beni
Guil.
Fête des goums à Géryville (gravure
1856)
le 1er janvier Extension des limites de Paris qui est divisé en 20 arrondissements.
le 24 mars Traité franco-sarde de Turin cédant Nice et la Savoie à la France.
le 1er avril Le général de Lamoricière, ancien héros de
Constantine, arrive au Vatican et reprend en
main les troupes pontificales et lance un appel
aux catholiques du monde entier pour défendre le
Pape et son territoire.
Le général
Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière
le 15 avril Plébiscite à Nice. (*)
(*) Afin de conduire l’Unité italienne, la politique unificatrice de Cavour froisse les Niçois,
et se forme à Nice un parti francophile, renforcé par l’attrait économique de la France.
Promise à Napoléon III par le traité secret du 23 janvier 1859, Nice ne sera pas cédée
malgré les victoires sur l’Autriche de Magenta et Solferino-San Martino car la France n’a
pas respecté ses engagements. Cavour reconsidère alors toute l’alliance franco-sarde et
obtient, contre la Savoie et Nice, de conduire l’unité italienne selon ses vœux. Nice est
cédée à la France par le traité du 24 mars 1860 moyennant accord des populations.
L’affaire du port-franc avait été le révélateur d’une crise qui plongeait ses racines
beaucoup plus loin. Nice, ravalée au troisième rang des Etats sardes, est négligée par le
gouvernement alors que la France apparaît en pleine expansion. L’appellation Comté de
Nice disparaît au profit de celle de Province de Nice, amputée de Dolceaqua en 1818. A
partir de 1848, ces déclassements favorisent la naissance d’un parti francophile renforcé
après 1852 par les Français qui fuient le coup d’Etat. Les décisions impopulaires se
succèdent : suppression du monopole de l’importation du sel vers le Piémont ou
déclassements du Sénat, qui devient Cour d’Appel, et du Consulat de la Mer.
A Turin, Victor-Emmanuel II et Cavour ne perdent pas de vue la nécessité de construire
l’unité italienne. Cavour rencontre Napoléon III à Plombières (20-21 juillet 1858) et
conclut avec lui un accord : la France aidera la Sardaigne si l’Italie, une fois la victoire
acquise, est divisée en trois Etats. En échange, la Sardaigne cèdera la Savoie. Cet
accord est durci par la France dans le traité secret du 24 janvier 1859 : Nice est ajoutée
à la Savoie et la France n’interviendra que si l’Autriche est l’agresseur. Le 23 avril, à la
suite des provocations répétées de
Cavour, l’Autriche tombe dans le
piège et déclare la guerre à la
Sardaigne.
En quelques semaines, par les
batailles de Magenta et Solferino,
l’armée autrichienne est battue par
les
alliées
franco-sardes.
Craignant une attaque prussienne,
Napoléon III abandonne ses alliés
et
Cavour
démissionne.
Le
nouveau gouvernement Rattazzi
ne veut plus céder Nice ni la
Savoie. De plus, tous les Etats du
Nord de l’Italie ont voté leur
annexion à la Sardaigne malgré le
traité du 24 janvier. Dans cette
incertitude, le parti français devient
majoritaire à Nice. Le retour de
Cavour (20 janvier 1860) permettra
de renouer le dialogue avec la
France.
Par le traité secret du 14 mars
1860, la France accepte l’unité
italienne en échange de Nice et de
la Savoie. Dès le 3 février, VictorEmmanuel II avait donné son
accord
sous
réserve
de
consultation des populations. Le
26 mars, un préfet français
s’installe à Nice ; le 27, VictorEmmanuel II délie les Niçois de leur serment de fidélité et les 15 et 16 avril, tous les
Niçois âgés de 21 ans sont appelés aux urnes : 83,82 % des inscrits et 99,12 % des
votants approuvent l’annexion (25743 oui et 160 non). Tout les y a poussé : leur roi, leur
gouvernement, leur administration, l’élite et le clergé local, très influent, favorable à la
France protectrice du pape contre les Savoyards anti-cléricaux. Le 29 mai et 11 juin, les
Chambres sardes approuvent la cession; les 15 et 22 juin, c’est au tour des Chambres
françaises. Le 14 juin 1860, le drapeau français hissé sur le Palais royal concrétise le
transfert du Comté de Nice à la France. Cinq siècles d’histoire s’achèvent ce jour-là.
Hervé BARELLI et Roger ROCCA
(in Histoire de l’Identité Niçoise, Serre Éditeur, 1995)
le 22 avril Plébiscite en Savoie.
le 1er juillet Les volontaires affluent, au Vatican. Ils prennent
le nom de « zouaves. » qui provient de leur
uniforme, dessiné par le général de Lamoricière
et inspiré des zouaves d'Afrique de l'armée
française.
Zouave pontifical
le 26 août Début de l'occupation de la Syrie par les troupes françaises.
du 17 au 19 Voyage de Napoléon III en Algérie (préparation de la politique du
septembre « royaume arabe » associé à la France et dont il serait lui-même le
souverain : les colons et les intérêts économiques de l'Algérie seront des
opposants farouches de l'Empereur allant jusqu'à réclamer une
consultation électorale).(*)
(*) Le couple impérial et sa suite s'embarquent à Toulon sur le yacht L'Aigle, qui quitte la
rade accompagné de plusieurs frégates et d'un navire spécialement affecté au transport
de plusieurs voitures de la Cour.
Alger est alors une ville de quelque
40 à 50.000 habitants dont le
caractère
cosmopolite
frappe
beaucoup les journalistes. Des
Européens
de
plusieurs
nationalités y voisinent avec les
Israëlites et les Musulmans. Elle
est le siège des autorités centrales
de l'Algérie. A côté de la ville
musulmane, une ville européenne
se trouve en cours d'édification.
Elle comporte une préfecture, une
cathédrale, un théâtre, un lycée,
une Ecole de médecine et de
pharmacie, et même une usine à
gaz.
L’Aigle, yacht impérial
Depuis plusieurs semaines, on y fait de fiévreux préparatifs. Et le 17 septembre au
matin, un
lundi, toute la ville se trouve réveillée par des musiques militaires, notamment par les
tambours de la Milice - l'équivalent algérois de la Garde Nationale - et les troupes sont
peu à peu déployées: turcos, zouaves, spahis, chasseurs de France.
Il est prévu que la visite de la Famille impériale à Alger sera prolongée par un voyage à
travers la Mitidja, jusqu'à Blida.
Débarqué du yacht impérial l'Aigle, Napoléon III reçoit la visite du bey de Tunis,
qu'accompagne le consul Léon Roches ; il pose la première pierre du boulevard de
l'Impératrice, qui doit s'étendre sur le front de mer de la Porte de France au fort BabAzzoun ; à la fois dock et promenade, il doit se composer d'une large terrasse supportée
par une série de hautes arcades, dont chacune renfermera un magasin. Le lendemain,
une magnifique fantasia de 10 000 cavaliers, dans laquelle figurent des Biskris déguisés
en Touaregs, est organisée à
Maison-Carrée par le général Yusuf.
Or, un événement fortuit va écourter
ce séjour. Cette belle journée du 18
est attristée par la nouvelle,
parvenue par télégramme, de la
mort de la soeur de l'Impératrice, la
duchesse d'Albe. L'annulation du
voyage à Blida est aussitôt décidée :
on repartira pour la métropole le 19
au soir.
Le premier contact de Napoléon III
avec l'Algérie n’a duré que trois
jours : les 17, 18 et 19 septembre.
Plus précisément, la visite de l'Empereur comporte trois actes : une visite d'Alger, d'une
durée d'une journée et demie; une inauguration; une fantasia et une revue des troupes.
Enfin, elle a une conclusion: un discours comportant - comme disent les journalistes de
nos jours - quelques « petites phrases » fort importantes.
L'Empereur ayant décidé de visiter l'Algérie en compagnie de l'Impératrice, ce voyage
fait naître chez les colons de grandes espérances, qui ne se réalisent pas.
septembre Victoire française de Palikao en Chine.
Au cours de son voyage en France, Abd El Kader est initié à la loge
maçonnique Henri IV, à Paris. Puis par la suite élevé à la loge « Les
Pyramides, » à l'Orient d'Alexandrie.
octobre Traité franco-chinois de T'ien-Tsin.
le 26 novembre Un décret supprime le ministère de l'Algérie et des Colonies. M. de
Chasseloup-Laubat est nommé ministre de la Marine et le maréchal
Pélissier, duc de Malakoff, gouverneur-général de l'Algérie.
10 décembre
Un second décret décide que le gouvernement
et la haute administration de l'Algérie seront
centralisés à Alger sous l'autorité du
gouverneur-général,
qui
rendra
compte
directement à l'Empereur; il est suppléé par un
sous-gouverneur-général de division, chef
d'état-major général. La justice, l'instruction
publique et les cultes sont rattachés aux
départements ministériels dont ils ressortent en
France. Le gouverneur-général nomme les
titulaires de tous les emplois qui relevaient
jusque là au ministre de l'Algérie. (*)
(*) Un Conseil consultatif, comprenant le directeur général
des affaires civiles, le commandant supérieur du génie, un
inspecteur général des travaux publics, un inspecteurgénéral des services financiers, deux conseillers
rapporteurs, est placé auprès de lui. Tout acte engageant
le domaine public relève du Conseil consultatif, toute
amodiation de plus de dix-huit ans du Conseil d'État.
Gustave Mercier-Lacombe
Un Conseil supérieur est
organisé, comprenant, outre
les membres du Conseil
consultatif, les chefs de
service, les généraux, les
préfets et six membres des
conseils généraux, qui sont
maintenus. D'autres décrets nomment M. MercierLacombe directeur-général des affaires civiles et le
général de Martimprey sous-gouverneur.
Le Général Edouard, Charles, comte de Martimprey
Ainsi le gouverneur-général a des pouvoirs ministériels et
une indépendance presque complète; le ministre de la Guerre ne fait plus que
contresigner ses décrets; c’est le système préconisé par le maréchal Randon qui
triomphe, mais c'est Pélissier qui est chargé de l'appliquer comme gouverneur-général et
le rôle sacrifié du ministre de la Guerre est réservé à Randon.
pendant l'année 4 000 Juifs de Tetouan fuient à Oran en pleine
guerre de hispano-marocaine.
Une famille juive de Tétouan
La « Cie Générale Maritime » devient la « Cie
Générale Transatlantique » (Transat) dont la
principale exploitation sera les lignes de
l’Amérique du Nord. Pour l’Amérique du Sud, les
« Messageries Impériales »
se portent
candidates.
pendant 1860et 1861 Le commandant Colonieu et le lieutenant Burin, accompagnés de Si-BouBeker, fils de Si-Hamza, se joignent à la caravane annuelle qui de
Géryville se rend au Gourara en vue d'y échanger les laines algériennes
contre les dattes des oasis. L'échec est complet; les ksours ferment leurs
portes aux deux officiers : « Vous avez tué notre commerce, leur disentils, en interdisant le trafic des esclaves ; vous voulez, dites-vous, les
produits du Soudan : achetez donc des négresses, le reste du commerce
soudanien n'est rien. »
le 30 octobre Accord entre la France, l'Angleterre et l'Espagne pour une intervention au
Mexique.
Ismayl Urbain (pseudo pour Georges Voisin) publie « L'Algérie pour les
Algériens » (*), une brochure dans laquelle il plaide pour la protection
accrue des habitants du pays et leur propriété. Il continue en déclarant
que, « le vrai paysan de l'Algérie est l'indigene » et le seul but utile à être
servi par le mensonge français réside dans les secteurs de commerce et
l'industrie.
(*) Une foule de brochures anonymes anticoloniales paraissent à cette époque. Elles
revendiquent l'Algérie pour les indigènes, qualifient la colonisation d'erreur et de
contresens
politique,
accusent
les
colons
de
tous
les
crimes.
On les montre comme des agitateurs qui ne demandent à grands cris le cantonnement
des tribus que pour voir s'ouvrir un vaste champ de spéculations sur les biens ruraux et
vendre aux indigènes à un prix élevé les terres que l'État leur aura données
gratuitement.
Plusieurs de ces brochures, non signées ou signées d'un pseudonyme, sont dues à un
personnage assez énigmatique, sur lequel il convient d'insister quelque peu. Ismaël
Urbain est un mulâtre, né à Cayenne en 1812; il a souffert dans son enfance du préjugé
contre les hommes de couleur; il s'est fait musulman; Saint-Simonien et ami de
d'Eichthal, il a collaboré avec lui à une brochure intitulée : Lettres sur la race noire et la
race blanche; les auteurs voient dans le blanc « la race mâle » », dans le noir la « race
femelle », dans leur union « la constitution définitive de la famille humaine, la forme
zoologique de la fraternité universelle »..
Urbain est interprète militaire; il a été attaché à la direction des affaires arabes au
ministère de la Guerre et le général Charon, en 1849, se plaigne déjà de ce qu'il
contrecarre l'action du gouverneur général; il est en outre correspondant du journal des
Débats de 1837 à 1847, utilisant comme publiciste les documents dont il a connaissance
comme fonctionnaire; il devient ensuite conseiller de gouvernement à Alger.
Urbain est l'auteur d'une brochure signée Georges Voisin, intitulée L'Algérie pour les
Algériens (*), et d'une autre brochure, celle-ci anonyme, qui a un grand retentissement :
L'Algérie française, indigènes et immigrants. Il s'efforce d'y démontrer que les indigènes
musulmans de l'Algérie peuvent parfaitement assimiler notre civilisation: « Le vrai
paysan de l'Algérie, dit-il, l'ouvrier agricole, la base la plus rationnelle et la plus solide de
la propriété, c'est l'indigène. L'expérience a prononcé et il faut fermer les yeux à la
lumière pour ne pas le reconnaître. La colonisation par les Européens présente un
double anachronisme politique et économique. Si, depuis trente ans, il y a un
enseignement en matière de colonisation, ce n'est que dans le sens d'une humiliante
négation. La liquidation de la colonisation agricole se fera d'elle-même, on peut même
dire qu'elle se continuera sans qu'il soit besoin d'intervenir. »
(*)
Le romancier et l'auteur de nouvelles, Alphonse
Daudet, passe l'hiver à Alger espérant trouver
un soulagement à une maladie de la moelle
épinière.
Alphonse Daudet
pendant l’année La région du Sud, entre Géryville et Ouargla, est érigée en un grand
commandement au profit de Si Hamza, le chef des Oulad Sidi Cheikh. Il
meurt du choléra à Alger en 1861. Son fils aîné, Sidi bou Beker, sert aussi
la France avec fidélité ; il meurt à son tour, peu de temps après. Son frère
Si Sliman, froissé dans ses rapports avec l'autorité française, se laisse
entraîner par son oncle, Si Lala, et lève l'étendard de la révolte.
Deux maisons marseillaises desservent encore l'Algérie avec des voiliers
: MM. Coudery et Cie et MM. Gros et Cie. Elles font 11 départs réguliers
par mois pour Alger et Oran.
Les Messageries Maritimes (ex Messageries Impériales) construisent 10
navires. Les lignes de cette Cie la hissent au 1 rang des armements
français et au niveau des plus importants du monde.
Parmi les navires en services sont le « Nil », « l’Alexandre » , « l’Indus ».
On fait alors escale à Mahon.
le 5 juin Traité franco-annamite cédant les provinces orientales de la Cochinchine
à la France.
le 27 juillet
Le Colonel Lapasset, arabophile éminent,
rencontre Napoléon III à Vichy pour exhorter un
renversement de la politique de peuplement et
pour la protection accrue de la population
indigène.
Ferdinand Auguste Lappasset (1817 – 1875)
À partir de 1862, trois nouveaux armements desservent l'Algérie
- La "Cie Languedocienne" avec les vapeurs le George, le Vincent,
l'Henriette, l'Hélène et le Charles.
- La "Cie des Transports à vapeurs algériens" avec le Ville de Bone, le
Marocain et en 1865, la Numidie.
- La Maison F. MOURON et Cie avec le Province d'Alger, la Gironde et
sur la Tunisie, la Stéphanie.
Napoléon III lance un appel pour la fin de la
politique de peuplement et la protection des
indigènes. L'Empereur écrit au Maréchal
Pelissier, « L'Algérie n'est pas une colonie au
sens propre, mais un royaume arabe ».
le 6 février
Aimable Jean-Jacques Pélissier, duc de Malakoff (1794
– 1864)
le 22 avril Un sénatus-consulte définit la base d’un changement du système
d’occupation des terres : la délimitation du territoire de chaque tribu, la
répartition du territoire ainsi délimité parmi les divisions tribales
nouvellement formées (douars ou communes) et la reconnaissance de
propriété privée par la publication de titres pour telle propriété individuelle
ou familiale comme cela existe déjà. (*)
De ce fait beaucoup vont revendre à des Européens, les terres dont on
les a faits propriétaires. En effet jusque-là, la propriété individuelle
n'existait pas, les terres appartenaient à la collectivité c'est à dire aux
Tribus.
(*)LE SENATUS-CONSULTE DE 1863
Le sénatus-consulte du 22 avril 1863 déclare les tribus de l'Algérie propriétaires des
territoires dont elles ont la jouissance permanente et traditionnelle à quelque titre que ce
soit. Il doit être procédé administrativement et dans le plus bref délai : 1° à la délimitation
du territoire des tribus; 2° à leur répartition entre les différents douars de chaque tribu; 3°
à l'établissement de la propriété individuelle entre les membres de ces douars, partout
où cette mesure sera jugée possible et opportune. Un règlement d'administration
publique détermine les formes à suivre pour procéder à ces opérations et des
instructions générales précisent les vues de l'Empereur.
Le sénatus-consulte n'est pas seulement une loi sur la propriété : c'’est un grand
bouleversement politique et social, aboutissant à la dissolution de la tribu.
Le douar-commune, unité administrative, est appelé à remplacer la tribu, unité politique
et sociale; le plus souvent, d'une tribu on fait deux douars-communes, auxquels on ne
conserve même pas le nom de la tribu mère, qui est effacé de la carte. Le but final est
l'établissement de la propriété individuelle, avec, comme conséquence, la disparition du
pouvoir des grands chefs, de l'aristocratie indigène.
(…)
L'administration locale est peu favorable à l'application rapide du sénatus-consulte,
qu'elle juge de nature à ouvrir une crise profonde dans la société indigène. Les
opérations sont très lentes au début; on les suspend même et les instructions définitives
du gouverneur général ne sont envoyées que le 1er mars 1865. Jusqu'en 1870, on
délimite seulement les tribus et les douars; à cet égard, des résultats importants sont
obtenus. Les opérations portent sur 8 millions d'hectares, 372 tribus, 667 douars. La
superficie ainsi délimitée comprend 1 million d'hectares de biens communaux, 3 millions
d'hectares de propriétés privées (terres dites melk), 1 500 000 hectares de terres
collectives, 1 million d'hectares revenant à l'État. Mais la troisième opération prévue par
le sénatus-consulte, la constitution de la propriété individuelle, n’est nulle part entamée.
Or, comme la loi a décidé que les terres seront inaliénables jusqu'à la délivrance des
titres constatant la propriété privée, une masse de biens - fonds est immobilisée, les
transactions foncières arrêtées, la colonisation paralysée.
SenatusConsulte1863LouDiR.doc
le 30 avril La Légion Étrangère, s'illustre à Camerone (Camaron) au Mexique. « Le
capitaine Danjou, 2 officiers et 62 légionnaires, retranchés dans une
ferme, soutiennent le siège de 2 000 Mexicains, les 3 survivants, posent
leurs conditions avant de se rendre. ». Devant leur bravoure ces
conditions sont acceptées. Cet anniversaire est commémoré chaque
année par toutes les unités de la Légion.
le 23 août Naissance à Lausanne (Suisse) de Jules Borgeaud qui crée la maison de
commerce (produits agricoles, vins) la plus importante d'Afrique du Nord.
Il est l'artisan de l'installation de la Banque d'Algérie en Tunisie. Il est
Consul de Suisse à Alger (1888-1930), Président de la Société helvétique
de bienfaisance d'Alger. Son frère Lucien possède un vignoble de 1300
ha à la Trappe (Chéragas) près d'Alger.
le 11 mars Insurrection des Flittas à
Rélizane. Si Sliman, deuxième
successeur de Si Hamza,
rejette la fidélité à la France à
la suite de blessures d'amourpropre (il n'a reçu que le titre
de bachagha, au lieu de celui
de khalifa qu'a eu Si Hamza).
le 7- 8 avril .Le lieutenant-colonel Beauprêtre, commandant supérieur de Tiaret,
s’étant porté aussitôt vers le Djebel-Amou contre les insurgés, campe
avec une petite colonne d'une centaine d'hommes d'infanterie à Aïn Sidi
bou Beker, près de Stitten. Son camp est surpris pendant la nuit, et il est
massacré avec toute sa colonne. Si Sliman est tué dans cette affaire.
d’avril à juin Son frère, Si Mohammed, qui le remplace, profite de l'émotion causée par
la catastrophe de la colonne Beauprêtre et réussit en quelques jours à
déclencher un vaste mouvement du Djebel Amour au Tittery. Les troupes
françaises parviennent à empêcher les insurgés de prendre pied dans les
Hauts-Plateaux.
Mais l'importante tribu des
Flitta, entre le Cheliff et Tiaret,
se soulève à la voix du
marabout Sidi-Lazreg; les
tribus du Dahra s'agitent. En
dépit de l'affaiblissement des
effectifs
(expédition
du
Mexique),
le
général
Martimprey,
gouverneur
général par intérim, à la suite
du décès du maréchal, Pélissier,
--------------------La plaine du Chéliff------------------- prend la direction des opérations
-----------------------------------------------------------------avec énergie. A la suite d'un
combat où leur chef est tué, les Flitta se soumettent à la fin du mois de
juin, et le calme se rétablit dans le Djebel-Amour et le Tittety.
L'insurrection dure plusieurs années.
le 22 mai Le Gouverneur-général, le maréchal Pélissier,
meurt à son poste.
Le général Edouard de Martinprey est nommé
Gouverneur général par intérim.
Le général Edouard de Martinprey
Le port d'Oran est ouvert.
le 24 juillet
.
-------------------Le port d’Oran
le 1er septembre Le Maréchal Edmé, Patrice comte de MacMahon,
duc de Magenta (1808-1893) est nommé
Gouverneur-général de l'Algérie.
Edmé, Patrice comte de MacMahon, duc de Magenta
Toutes les tribus du Djebel-Amour se soulèvent
et l'insurrection gagne le Tell.
pendant l’Année
Une colonne, conduite dans le Sud par le
général Deligny, n'obtient que des succès sans
résultat. Dans l'Ouarsenis, la belliqueuse tribu
des Flitta prend, à son tour, les armes, à la
demande du marabout Si Lazereg. Le
caravansérail de la Rouïa, sur la route de
Mostaganem, est attaqué et brûlé avec ses
défenseurs ; les villages d'Ammi Moussa et de
Zemmora sont pillés et incendiés. La mort de Si
Lazereg, tué par un boulet, déconcerte les Flitta,
qui, après quelque résistance, font leur
soumission.
----Le général Deligny
Un décret ouvre le Maroc au commerce étranger. Début de la pénétration
économique européenne (Grande-Bretagne, France, Espagne, puis
Allemagne à partir de 1890).
Le premier bassin de radoub
est construit à La Ciotat pour
permettre
aux
chantiers
d'accéder aux activités de
réparation de navires.
Bassin de radoub de La Ciotat
225 000 colons, français ou européens possèdent environ 700 000
hectares. Mais la colonisation […] se déclare satisfaite si […], on
demande aux indigènes, soit par acquisition, soit par
expropriation, un complément de 400 000 hectares.
le 4 février Dans le Sud-Oranais, les troupes françaises subissent un échec à elBeïda et Si Lala ravage le pays jusqu'aux portes de Tlemcen. Si
Mohammed, qui a remplacé Si Sliman, à la tête des Oulad Sidi Cheikh,
est blessé mortellement, dans un engagement contre le général Deligny,
l'insurrection entre dans sa période de décroissance.
le 3 mai Napoléon III débarque en Algérie le 2 mai et y reste jusqu'au 7 juin
Arrivée de Napoléon III à Alger
le 14 juillet Un sénatus-consulte précise à propos de l'Algérie dans son article 1 :
« L'indigène musulman est sujet Français, néanmoins il continuera d'être
régi par la loi coranique. Il peut sur sa demande être admis à jouir des
droits du citoyen français ; dans ce cas il est régi par les lois civiles et
politiques de la France. »
Il faut donc bien saisir ces deux notions différentes :
- Le Musulman est sujet Français et seulement sujet, s'il obéit à la loi
coranique.
- Il peut acquérir la citoyenneté Française, incompatible avec le statut
coranique, s'il fait l'abandon de ce dernier, tout en restant musulman, et
en acceptant les lois de la République Française.
L'article 2 de la loi accorde les mêmes avantages aux Israélites. (*)
Mais cela reste théorique dans la mesure où la citoyenneté française est
plus difficilement accordée à un autochtone algérien ( pourtant titulaire de
la nationalité française) qu'à un étranger.
(*)LE SÉNATUS-CONSULTE DE 1865
L'Empereur, dans sa lettre, promet aux indigènes de leur conférer la qualité de Français,
tout en leur permettant de conserver leur statut personnel. C’est l'objet du sénatusconsulte du 14 juillet 1865, qui déclare : " L'indigène musulman est Français; néanmoins,
il continuera d'être régi par la loi musulmane. Il peut être admis à servir dans les armées
de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut
sur sa demande être admis à jouir des droits de citoyen français. " L'article 2 de la loi
accordait les mêmes avantages aux Israélites. "Ainsi, dit le rapporteur, il y a deux
années, un sénatus-consulte a fixé le sort de la propriété en Algérie. Aujourd'hui, c'est un
nouveau pas. Une pierre nouvelle est apportée à l'édifice. L'état des personnes est réglé.
Sujets hier, les Algériens sont Français aujourd'hui; la France les admet dans son sein;
elle les invite à devenir citoyens et à recueillir tous les avantages, tous les droits que
notre grande nation réserve à ses propres enfants. C'est le désir de l'Empereur qu'il en
soit ainsi et cet acte sera compté parmi les meilleurs de son règne. " En fait, les
indigènes musulmans ne demandent pas la naturalisation, parce que l'abandon de leur
statut personnel leur paraît une apostasie; seuls les Israélites indigènes profitent des
facilités que la loi leur accorde. Mais ceux mêmes des indigènes, et c'est la grande
masse, qui conservent leur statut personnel, deviennent Français et se voient accorder
d'importants avantages. Les sénatus-consultes de 1863 et 1865, qui se complètent l'un
l'autre et s'inspirent du même esprit, ont exercé une influence décisive sur les destinées
de l'Algérie.
SenatusConsulte1865LouDiR.doc
Le « Borysthene » : (1853, ex« Brasiliera »
renommé
« Borysthene » en 1854) fait
naufrage en heurtant l'île
Plane à l'ouest du Cap
Falcon, en arrivant à Oran.
le 14 décembre
Naufrage du Borysthène
le 27 décembre Un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés
français, musulman, juif et étrangers européens ; les Français disposent
des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les
maires ont des adjoints indigènes.
pendant l’année Révolte dans le Sud Oranais
En 1865, la Compagnie des Transports maritimes coopère au mouvement
méditerranéen.
.
le 12 février Les États-Unis adressent un ultimatum à la France pour le retrait des
troupes françaises du Mexique.
le 16 mars Le général, Yusuf, Commandant la 12° Division militaire, auquel Abd el
Kader s'était rendu, alors qu'il était colonel de Spahis meurt à Cannes
dans les Alpes maritimes en France, où il est en déplacement. Il sera
inhumé dans le parc de sa résidence à Alger. Puis ce terrain ayant été
vendu ses restes sont transférés au cimetière de Saint Eugène/ Bab-elOued.
St Eugène : cimetières chrétien et israélite, créés, l'un en 1836, l'autre en 1849
le 20 juillet
Charles Martial Allemand Lavigerie qui a 41 ans
est nommé archevêque d'Alger.
Monseigneur Lavigerie
lors de son ordination épiscopale en 1863
le 3 août Une catastrophe économique et sociale s'abat sur l'Algérie : une grande
sécheresse provoque une famine, aggravée par une invasion de
sauterelles. La misère engendre typhus et choléra et fait près de 100 000
victimes.
http://www.bou-saada.net/les_sauterelles.htm (Alphonse Daudet)
Le futur Cardinal, monseigneur Lavigerie, ne pouvant rester indifférent à
une telle situation entreprend de recueillir les enfants abandonnés voués
à la mort.
le 20 décembre
Adoption dans l'infanterie
française du fusil Chassepot
à chargement par la culasse.
le 2 janvier Un tremblement de terre détruit plusieurs villages du pied de l'Atlas, entre
autres la Chiffa et El-Affroun ; Blida, déjà détruite en 1825, est de
nouveau très éprouvée. (*)
(http://alger-roi.fr/)
(*) Mouzaiaville : Détruite par le séisme de 1867
-----La nuit du 1er au 2janvier 1867 s'achève dans un lourd sommeil qui suit les journées
de liesse, car nombreux sont ceux qui ont célébré l'entrée dans une année que l'on
désire bénéfique. L'aube vient de naître, il est 7h15, lorsque le village se met à osciller
comme un navire sur une mer inclémente. La population affolée se rue hors des maisons
dont les poutres craquent: les tuiles rondes pleuvent dans la rue avec un bruit de
vaisselle, et les murs se lézardent.
Les secours s'organisent sous la
pluie battante. A 9h35, le sol paraît
se stabiliser progressivement et les
habitants regagnent leurs demeures
délabrées. Hélas ce n'est qu'une
trêve. Vers 1h du matin, alors que
beaucoup se sont assoupis, une
forte secousse rejette dans la rue la
population
apeurée.
Quelques
minutes après, un ébranlement
d'une extrême violence couche sur
le sol tout ce qui tient encore debout. Cinquante personnes qui se sont attardées dans
leurs maisons paient de leur vie cet acte de témérité. Il ne reste de MOUZAIAVILLE
qu'un monceau de décombres. Le même jour, à la même heure, BLIDA est détruite à 65
%
-Après le compréhensible désarroi causé par ce cataclysme qui annihile des efforts
parfois inhumains, la vie reprend ses droits et, avec le secours du génie blidéen et des
troupes envoyées sur place pour le déblaiement des décombres, l'activité de tous les
jours recommence de régner. En 1869, il ne reste plus aucune trace du séisme, et la
terre continue de tenir ses promesses.
le 1er avril La seconde exposition universelle, dite Exposition universelle d'Art et
d'industrie,se tient alors du 1er avril au 3 novembre 1867 sur le Champde-Mars. 41 pays sont présents pour l'exposition.
Paris tout neuf est en fête, les grands travaux viennent de se terminer.
L'exposition universelle marque l'apogée du second empire et le triomphe
du libéralisme saint-simonien.
Pour la première fois les colonies de l'empire français occupent un
espace important. Le Maroc, la Tunisie et l'Algérie sont présentés dans le
pavillon central et ont même
leur propre commission et leur
propre jury pour l'attribution
des
récompenses.
La
commission
impériale
d'organisation a demandé à
chaque colonie d'installer une
construction et un décor
exotique qui permettront aux
visiteurs de découvrir les pays.
Le pavillon Algérien
http://expositions.bnf.fr/universelles/bande/index2.htm
le 15 mai
Le premier geste de Lavigerie, en débarquant à
Alger, est de se rendre à la cathédrale St
Philippe d’Alger puis aussitôt au sanctuaire de
Notre-Dame d’Alger qui deviendra l’actuelle
basilique Notre-Dame d’Afrique.
Cathédrale St Philippe (Mosquée Ketchaoua) en 1899
le 17 juillet La loi du 17 juillet 1867, achevant l'œuvre de la loi de 1851, réalise l'union
douanière complète entre la France et l'Algérie . Désormais, tous les
produits algériens pénétrent en France sans avoir à acquitter aucun droit,
sans qu'il ait besoin d'une désignation particulière pour leur conférer cet
avantage. Le commerce atteint 222 millions en 1861 (importations 146
millions, exportations 72 millions) ; en 1870, il s'élève à 252 millions
(importations 153 millions, exportations 99 millions). Les principaux
articles d'exportation sont le bétail, les peaux, les laines, le tabac, l'alfa, le
crin végétal, les céréales, l'huile d'olive.
été-automne Une sécheresse persistante aboutit à un véritable désastre : la récolte,
médiocre en 1865, est très mauvaise en 1866, et est à peu près nulle en
1867 ; les céréales sont détruites ainsi que les pâturages; à l'automne,
des neiges abondantes achèvent de faire périr ce qui reste de bétail. Il en
résulte une terrible famine, qui dure de novembre 1867 à juin
1868.
Distribution de grains en Kabylie durant la famine
novembre 1867 Puis ce sont le choléra et le typhus qui envahissent les trois provinces et
auxquels les indigènes, mal vêtus, mal nourris, succombent en grand
nombre. Ces nouvelles épidémies, qui se déclarent dans la région de
Batna et de Biskra, se répandent dans la province d'Alger (peu de décès
dans la ville même) et dans celles de Constantine et d'Oran, en tout 8 621
décès (chiffre officiel) vraisemblablement au dessous de la vérité.
pendant l’année Pour la Cie des Messageries, le nombre des passagers et le fret est
multiplié par huit, dans le même temps, le commerce de la France
entraîné par les liaisons régulières de ses paquebots augmente de 52 %
avec l'Algérie.
L'administration finit par attribuer aux concessionnaires, réclamant des
indemnités suite à des incendies, les forêts de chênes-liège en toute
propriété, dans des conditions qui ressemblent à un abandon (en 1862 et
en 1863, les plus belles forêts de la colonie, plus de 160 000 hectares
comprenant les massifs de chênes-liège les plus facilement accessibles,
ont été concédés pour 90 ans à une trentaine de bénéficiaires). La
Société de l'Habra et de la Macta reçoit une concession de 24 000
hectares, à charge de construire un barrage en amont de Perrégaux, au
confluent de l'Habra et de l'Oued Fergoug.
Le général Deligny propose au maréchal de Mac-Mahon, pour en finir, de
diriger une expédition contre Figuig, mais le gouvernement refuse son
autorisation.
le 29 avril Arrivée de la Commission de la grande enquête agricole qui séjourne en
Algérie jusqu’au 17 juillet de la même année.
La grande enquête agricole qui doit avoir lieu dans toute la France en
1868 est en effet étendue à l'Algérie. Par suite des circonstances mêmes
que traverse la colonie, elle prend une importance particulière et devient
forcément une enquête générale, plus politique même qu'agricole.
Dirigée par le comte Le Hon, député au Corps législatif, l'enquête est faite
avec beaucoup de soin.
La Commission parcourt les trois provinces, s'arrêtant dans les différents
centres ; 151 questions sont posées, concernant les conditions générales
et spéciales de la production agricole, les débouchés et la législation
économique, enfin la législation civile et générale. (*)
(*) C'est en 1868 que paraît le livre célèbre de Prévost-Paradol, la France nouvelle, dont
le dernier chapitre est consacré à l'Algérie : « L'Algérie, y lit-on, est la chance suprême.
Cette terre est féconde, elle convient excellemment par
la nature du sol à une nation d'agriculteurs et
l'amélioration du régime des eaux, qui est en ce pays la
question la plus importante, n'est nullement au-dessus
de notre science et de nos richesses. Cette terre est
assez près de nous pour que le Français, qui n'aime
pas à perdre de vue son clocher, ne s'y regarde pas
comme exilé et puisse continuer à suivre des yeux et
du cœur les affaires de la mère patrie. Enfin elle est
pour nous, par son rapprochement de nos côtes et par
sa configuration même, d'une défense facile et les deux
contrées qui la bornent n'imposent aucune limite
efficace à notre action, le jour où il nous paraîtra
nécessaire de nous étendre. Puisse-t-il venir bientôt, ce
jour où nos concitoyens, à l'étroit dans notre France
africaine, déborderont sur le Maroc et la Tunisie et
fonderont enfin cet empire méditerranéen qui ne sera
pas seulement une satisfaction pour notre orgueil, mais sera certainement, dans l'état
futur du monde, la dernière ressource de notre grandeur... L'Afrique ne doit pas être
seulement pour nous un comptoir comme l'Inde, ni seulement un camp ou un champ
d'exercice pour notre armée, encore moins un champ d'expérience pour nos
philanthropes ; c'est une terre française, qui doit être le plus tôt possible peuplée,
possédée et cultivée par des Français, si nous voulons qu'elle puisse un jour peser de
notre côté dans l'arrangement des affaires humaines. »
M. Nicolas PAQUET commande le Souerah d'un type entièrement
nouveau, mâture réduite à deux mâts, pas de voiles carrées, étrave droite
au lieu de l'avant de clipper.
jusqu’en juin La famine provoque la mort de 35 000 personnes en Algérie.
Les habitants des steppes et du Sud, chassés par la faim, descendent
vers le Tell où ils espèrent trouver de l'orge et du blé, mais les gens du
Tell sont eux-mêmes aux prises avec la disette. Des bandes d'indigènes
presque nus arrivent par groupes compacts, semant de leurs cadavres
les routes et les abords des agglomérations, rôdant autour des villes et
des villages, implorant la pitié des colons. (*)
(*) Monseigneur [Mgr Callot, évêque d’Oran] nous fait un récit navrant de la famine qui
sévit parmi les Arabes et qui décime la population d'Oran. Plus tard, à Alger ; on nous
donne des détails terribles sur ce fléau. Comme cela arrive presque toujours, les fièvres
succédent à la famine, et la mortalité devient effrayante. Le bon évêque [Mgr Callot] fait
dresser des tentes dans la plaine de Mers-el-Kébir ; et là, assisté de quatre ou cinq
membres de son clergé, il soigne les malades, distribue des vivres, veille auprès des
agonisants et des défunts, que l'on compte par milliers. C'est affreux, nous dit
Monseigneur, de voir de pauvres petits enfants se disputer avec acharnement les
quelques grains d'avoine tombés du sac qui contient la provision destinée à son cheval.
Un des prêtres attachés à Mgr Callot meurt victime de son dévouement. Quant aux
orphelins, qui ne sont que trop nombreux, hélas ! Monseigneur les confie aux soins des
religieuses établies à Misserghin, premier relais entre Oran et Tlemcen.
[…]
La France s'émeut de ce désastre. Des souscriptions s'organisent de toutes parts. Le
Corps législatif vote 2 400 000 francs pour faire face à cette calamité publique. Le
gouverneur général fait venir du grain de différents ports d'Europe. On organise des
chantiers de charité, des asiles, des comités de bienfaisance. A Alger, la maréchale de
Mac-Mahon et les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul distribuent chaque jour des vivres et
des vêtements.
(Histoire des colonies françaises)
2 août Dans sa campagne pour la liberté de l’apostolat, Mgr Lavigerie entre très
vite en conflit avec Mac Mahon. Mais il est soutenu par Pie IX, qui le
nomme délégué pour les missions du Sahara et du Soudan en plus de sa
mission en Algérie.
12 août Le grand-duc Alexeï Alexandrovitch de Russie visite Blida lors d’une
escale à Alger. (*)
(*) Le grand-duc Alexeï Alexandrovitch de Russie
entreprend un voyage sur les terres de Russie, par le train,
il quitte Saint-Petersbourg pour Nikolaïevsk, il continue son
périple à bord d'un bateau, il navigue sur la Volga jusqu'à
Astrakhan, puis à bord d'un bâtiment de guerre, il
entreprend une expédition en mer Caspienne, de Bakou il
se rend en Perse. Après avoir traversé le Caucase le grand
duc Alexeï embarque sur l'Alexandre Nevski à Poti. Le
navire largue les amarres et met le cap sur Constantinople
puis Athènes et les Açores en faisant escale, entre autre, à
Alger. Au retour, le navire est pris dans une tempête au
large de la côte du Jutland en mer du Nord, malgré le
naufrage du navire et la perte de l'équipage, le grand-duc a
la vie sauve et parvient à rejoindre la côte.
Alexeï Alexandrovitch de Russie
19 octobre Mgr Lavigerie fonde « La
société des Missionnaires
d'Afrique »
les
« Pères
blanc », à Maison-Carré, qui
sont vêtus d'une djellaba,
d'une chéchia et d'un rosaire,
avec la collaboration de Mère
Marie-Salomé et ouvre le
premier noviciat des Pères
Blancs.
28 octobre Mgr Lavigerie écrit à son maître et ami Mgr Henry Maret, penseur libéral :
« J’ai en face de moi un continent de deux cents millions d’êtres
humains ».
le 16 juin A Saint-Etienne, en France, l'armée réprime une grève en tirant sur les
grévistes. 14 morts.
le 8 septembre Mgr Lavigerie ouvre le premier noviciat des Soeurs Blanches à
Birmandreis, un an après celui des Pères Blancs. Dès lors, il confie ses
œuvres à Notre-Dame d’Afrique et insiste constamment devant les
premiers Pères sur « la dévotion à la Sainte Vierge ».
le 8 octobre A Aubin (Aveyron), un affrontement entre des mineurs en grève et la
troupe fait 14 morts du coté des civils.
le 16 novembre L'inauguration du canal de Suez, à laquelle assiste Abd El Kader invité
par la France, donne au port d'Alger une prédominance sur les autres
ports de la Méditerranée.
pendant l’année
Des dissidents se rassemblent
à Kenadsa, envahissent le
Djebel-Amour et s'avancent
jusque dans le sud de la
province d'Alger; ils sont
défaits par le colonel de Sonis
à Oum-Debdeb, près d'AïnMadhi, mais bientôt les
attaques recommencent.
Oum-Debdeb, près d'Aïn-Madhi
Une commission est nommée pour étudier une refonte complète de
l'organisation algérienne. Le rapporteur, Armand Behic élabore un projet
de constitution, dotant l'Algérie d'un ministère à Alger, d'institutions
libérales et (l'autonomie financière). Ses propositions diffèrent de façon
assez notable des desiderata, formulés à la même époque par les
rédacteurs des «Cahiers algériens », partisans de la centralisation et de
l'assimilation intégrale ; elles concordent cependant sur un point capital :
l'abolition du régime militaire. (*)
(*) « La Commission, dit M. Armand Béhic, se propose pour but, sans rien sacrifier des
moyens d'assurer la sécurité de la domination française en Algérie, d'étendre
successivement le bienfait du régime civil, non seulement aux parties déjà colonisées,
mais à toutes celles qui semblent devoir devenir le plus prochainement colonisables. Elle
veut, tout en maintenant le gros de la population musulmane sous une autorité assez
forte pour la contenir et tout en respectant dans la mesure nécessaire son organisation
et ses mœurs, l'entraîner peu à peu dans l'orbite de la civilisation européenne. Aux
colons et aux indigènes, elle cherche à faire accepter les charges d'une certaine
autonomie locale, en leur en assurant pour compensation tous les avantages. Elle leur
donne des moyens légaux pour produire leurs griefs au grand jour et elle place le
gouvernement de leurs intérêts sous la garantie d'une responsabilité politique directe et
effective. »
Tel est ce rapport célèbre, très remarquable et très audacieux, comportant des réformes
qui ne seront réalisées que bien longtemps après. Le rapport n’est jamais publié, mais
de nombreux exemplaires sont tirés à l'Imprimerie impériale et ses dispositions sont
connues de tous les membres du Parlement qui s'intéressent à l'Algérie.