Morphinophobie : mythe ou réalité - HES-SO
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Morphinophobie : mythe ou réalité - HES-SO
24.11.2015 Christine Cohen & Henk Verloo Professeurs – HEdS La Source Morphinophobie : mythe ou réalité ? Journée RaD du domaine santé 25 novembre 2015 1 24.11.2015 Introduction Malgré l’amélioration des connaissances du mode d’action et de l’utilisation des opioïdes dans la prise en charge de la douleur (Ripamonti, Valle, Peruselli, Pessi, & Prandi, 2011). – Les niveaux de prévalence des douleurs dans les institutions de soins restent préoccupants, allant de 40 à 80 % selon les lieux (Tracy & Morrison, 2013). Selon des études récentes, il existe essentiellement trois types de barrières à la prescription et à l’utilisation des opioïdes: – Celles des prescripteurs et des administrateurs des opiacés (médecins et infirmières), celles des patients et celles relatives au système de santé (Tennant, 2007; Covington, 2000). 2 24.11.2015 Morphinophobie Elle est définie comme : – Un ensemble de croyances erronées d’un ou de plusieurs soignants sur les effets négatifs de la morphine (Musi & Bionaz, 2003; Covington, 2000). – Une attitude inappropriée d’un soignant par manque de connaissances face à la prescription et à l’utilisation des opioïdes dans la prise en charge de la douleur (Verloo et al., 2010). – Une opposition « philosophique » dans la prescription et l’utilisation des opioïdes dans la prise en charge de la douleur (Elliot & Elliot, 1992; Robins & Murphy, 1967). 3 24.11.2015 4 24.11.2015 Instruments Questionnaire auto-administré (Musi & Bionaz, 2003) – Section 1 : items relatifs à l’utilisation et administration de morphine comme analgésique – Section 2 : items relatifs aux risques liés à l’utilisation de morphine Alpha de Cronbach : 0.74 Questionnaire des données sociodémographiques 5 24.11.2015 Participants N= 557 (810 distribués, 730 retournés (50 prétest, 123 exclus) Tableau 1: données sociodémographiques 1er BACHELOR (%) 2ème BACHELOR (%) VARIABLES 186 (33,4) 174 (31,2) 3ème BACHELOR (%) 197 (35,4) GENRE Hommes 28 (34,6) 22 (27,2) 31 (38,3) Femmes 158 (33,3) 152 (32,0) 165 (34,7) TOTAL 186 174 196 < 23,55 ans 122 (45,9) 97 (36,5) 47 (17,7) ≥ 23,55 ans 57 (20,5) 75 (27,0) 146 (52,5) TOTAL 179 172 193 41 (33,6) 85,4% des étudiants sont des femmes L’âge moyen 23,5 ans (min:19, maxi:54) Les étudiants se répartissent entre ville, régions semi-urbaines et campagne 51,9% des étudiants sont catholiques, 21,5% protestants, 13,1% sans religion et 10,1% ont d’autres pratiques religieuses * AGE LIEU D’HABITATION Ville 44 (36,1) 37 (30,3) Suburbaine 47 (30,1) 55 (35,1) 54 (34,6) Campagne 93 (33,7) 82 (29,7) 101 (36,6) TOTAL 184 174 196 Catholique 102 (35,3) 87 (30,1) 100 (34,6) Protestant 38 (31,7) 40 (33,3) 42 (35,0) Athée 26 (37,1) 21 30,0) 23 (32,9) Autres 17 (31,5) 19 (35,2) 18 (33,3) TOTAL 183 167 183 RELIGION NATIONALITE Trois quarts des étudiants-répondants sont de nationalité suisse, un quart représente des ressortissants de l’Union Européenne Suisse 140 (32,3) 144 (33,2) 150 (34,6) Ressortissant EU 38 (38,4) 24 (24,2) 37 (37,4) Ressortissant non-EU 8 (40,0) 4 (20,0) 8 (40,0) TOTAL 186 172 195 * Résultat significatif valeur P ≤ 0.001 6 24.11.2015 Résultats Tableau 2 : Moyennes, écart-types et ANOVA des attitudes et perceptions des risques face à l’utilisation de la morphine selon l’année de baccalauréat. 1er BAC ÉNONCES UTILISATIO N DE LA MORPHINE (moyenne) 2ème BAC 3è me BAC ANOVA Moyenne Écart-type Moyenne Écart-type Moyenne Écart-type Peut s’habituer rapidement et prend le risque d’augmenter la dose (2.89) Une fois le traitement entrepris, il existe le risque de ne plus pouvoir l’arrêter (2.12) Toutes les personnes peuvent prendre de la morphine indépendamment du type de douleur (2.07) L’utilisation précoce de la morphine rend difficile le recourt à tout autre traitement en cas de douleur intense (2.92) La voie veineuse est plus efficace que la voie orale (moyenne 3.69) Les malades sont contre l’utilisation de la morphine (2.81) 3.31 1.152 2.83 1.338 2.54 1.297 18.126 .000* 2.50 1.225 1.99 1.195 1.89 1.080 14.409 .000* 1.76 1.081 2.12 1.313 2.32 1.400 9.390 .000* 3.21 1.279 2.83 1.360 2.73 1.378 6.592 .001 3.73 1.318 3.75 1.300 3.59 1.379 .713 .491 2.59 1.022 3.01 0.982 2.84 1.010 8.192 .000* La prescription de la morphine signifie qu’il n’y a plus aucune espérance de vie (1.61) Il est difficile d’utiliser et de doser la morphine (2.26)* 1.19 0.634 1.13 0.533 1.17 0.621 .492 .612 2.49 1.111 2.32 1.224 1.99 1.095 9.456 .000* La morphine est un médicament de dernier recours (2.24) 2.54 1.235 2.28 1.215 1.91 1.095 13.919 .000* On peut arrêter la prise de la morphine lorsqu’on en a envie (2.88) La prescription de morphine doit être évitée pour les malades en phase terminale (1.41) Pour les personnes âgées, la sensation de douleur diminue avec l’âge, ce qui ne justifie pas son utilisation (1.39) MOYENNES 2.62 1.234 2.90 1.347 3.11 1.203 7.051 .001 1.49 0.804 1.34 0.808 1.39 0.830 1.511 .222 1.50 0.878 1.22 0.681 1.44 0.988 5.085 .006 2.41 2.31 F Sign. 2.24 ENONCES SUR LES PERCEPTIONS DES RISQUES (Moyenne) Risque de toxicodépendance (3.09) 3.31 1.417 2.98 1.379 2.99 1.305 3.419 .033 Risque de délire ou d’euphorie (3.44) 3.78 1.116 3.30 1.250 3.24 1.260 11.315 .000* Risque de somnolence et sédation (4.32) 4.38 0.764 4.34 0.816 4.26 0.832 1.082 .340 Risque de dépression respiratoire (4.20) 4.28 0.930 4.16 1.071 4.16 1.038 .941 .381 Risque sur le plan légal par rapport aux autres médicaments (3.10) Risque de dépendance physique / psychologique (3.44) 3.21 1.156 2.95 1.303 3.13 1.339 1.949 .143 3.72 1.190 3.33 1.268 3.27 1.192 7.469 .001 Risque de discrimination (2.19) 2.38 1.056 2.13 1.165 2.05 1.102 4.295 .014 Risque de rétention urinaire (3.44) 3.68 1.090 3.47 1.165 3.18 1.210 8.797 .000* * P MOYENNES 3.59 3.33 3.28 TOTAL MOYENNES UTILISATION ET RISQUES 6.00 5.64 5.52 < .001 7 24.11.2015 Résultats Les étudiants Bachelor de 2ème et 3ème année présentent une attitude plus favorable / l’utilisation de la morphine et à la perception des risques comparée à ceux de la 1ère année. Une attitude craintive envers l’utilisation de la morphine comme analgésique persiste pour un tiers des énoncés. Deux tiers des énoncés ne montrent pas de différence significative entre les différentes années d’études. Les caractéristiques sociodémographiques influencent peu (sauf l’âge) les attitudes des étudiants dans l’utilisation de la morphine. 8 24.11.2015 Discussion Un manque de connaissances et une peur «injustifiée» / à l’utilisation de la morphine et la perception des risques persistent au cours de la formation (p. ex. action, effets secondaires, forme d’administration précautions thérapeutiques) (Elliot & Elliot, 1992). – Ces résultats sont comparables avec ceux retrouvés chez les professionnels (Broekmans et al, 2004; Edwards et al., 2001). – Les répercussions possibles pour les patients vivant avec des douleurs (gestion de la douleur et qualité de vie) restent une préoccupation. • Plusieurs études ont montré que les connaissances relatives aux mécanismes de la douleur et aux traitements pharmacologiques influençaient l’utilisation de morphine (Edwards et al., 2001; Broekmans et al, 2004; McCaffery et al, 1999). – En référence à Azjen (1991), les connaissances ne sont pas suffisantes pour garantir leur application et un changement de comportement. • Il n’y a pas d’étude sur l’influence de l’observation des professionnels par les étudiants. 9 24.11.2015 Discussion Les caractéristiques sociodémographiques ont peu d’influence (sauf l’âge) / aux attitudes des étudiants dans l’utilisation de la morphine. – Cela laisse supposer que la construction (ou conception) des attitudes se passe principalement durant la formation. Limites de l’étude : – Pas d’exploration des attitudes, mais uniquement une mesure des facteurs contributifs. – Pas d’exploration des opinions des enseignants et praticiens formateurs. – Pas d’exploration des connaissances. 10 24.11.2015 Conclusion Malgré une persistance de mythes / à l’utilisation de la morphine, les résultats sont encourageants (Verloo et al., 2009; Musi et al., 2003; Verloo et al., 2010; Chang et al., 2005). – Les lieux de formation et de stages jouent un rôle déterminant dans l’apport des connaissances et la construction des compétences liés à la prise en charge adéquate de la douleur et à l’utilisation sécuritaire de la morphine. – Malgré des moyens thérapeutiques efficaces et une amélioration de la formation des futurs professionnels de la santé, le traitement de la douleur reste sous optimal. Les résultats de cette étude devraient contribuer à améliorer le développement des compétences. L’utilisation de la théorie du comportement planifié d’Azjen peut aider à comprendre et prédire les comportements. – Plus de recherche est nécessaire afin de mieux comprendre les attitudes et les craintes des professionnels de la santé face à l’utilisation de la morphine pour qu’à termes la douleur des patients soit dépistée, mesurée et traitée de manière optimale. 11 24.11.2015 Merci pour votre attention 12 24.11.2015 Références Bandieri, E., Chirarolanza, A., Luppi, M., Magrini, N., Marata, A. M., and Ripamonti, C. (2009). Prescription of opioïds in Italy: Everything but the morphine. Annals of Oncology (letters to the editor), 20, 961-2. Ripamonti, C., De Conno, F., Blumhiber, H., and Ventafridda, V. (1996). Morphine for relief of cancer pain. The Lancet,347(4), 12621263. Verloo, H., Ferreira, M., Mpinga, E.K., Chastonay, P., and Rapin, C. H. (2009). Opiophobie: Etats des lieux auprès des soignants à Beira Intérior. Douleur et Analgésie, 22, 186-195. 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