Les pérégrinations de la «241 P 30

Transcription

Les pérégrinations de la «241 P 30
JOURNAL DU JURA
4
Date de Parution
23.8.
Page
4
Buntfarbe:
Couleur:
BIENNE
ADMINISTRATION
Offrir des places
d’apprentissage
Le Conseil municipal a approuvé
la nouvelle réglementation pour
la formation des apprentis au
sein de l’administration. Désormais, c’est l’Office du personnel
qui en porte la responsabilité. Il
a également décidé que six apprentis commerciaux seront engagés chaque année, de 2004 à
2006. Actuellement, la ville de
Bienne occupe 29 apprentis, à
quoi s’ajoute ceux d’ESB et des
crèches de la ville. Dans le secteur de l’aide social et des soins
des emplois sont offerts aux personnes qui désirent reprendre
une activité professionnelle. Au
total, les différentes institutions
et l’administration offrent à 85
personnes une formation complète, ou un poste de stagiaire.
MUNICIPAL
Crédits libérés et
vitesse limitée
Le Conseil municipal a libéré,
hier matin, un crédit de planification de 150 000 fr. pour l’adaptation du système informatique de
l’administration. Il a aussi décidé
la vente d’une parcelle de terrain
agricole, à Büetigen, d’un tenant
de 89 000 m3 pour le prix de
550 000 fr. Un terrain acquis en
1974, lors de l’achat d’une ferme
pour héberger une «grande famille». La limitation de vitesse à
40 km/h ayant été supprimée
dans la législation routière, une
nouvelle signalisation sera nécessaire notamment dans le
quartier de Beaumont. La police,
d’entente avec la direction de
l’hôpital, de l’ATE, de la Guilde
du quartier du vignoble décidera
de la nouvelle limitation.
LYSS
Usego maintient
sa position
Usego SA maintient le transfert
de 77 emplois de Lyss à Egerkingen avec le plan social proposé
et valable pour tout le groupe
«Bon appétit». Il n’est pas possible, explique la direction, de
faire une exception pour Lyss,
comme le souhaiterait le syndicat
Unia/SIB. Usego SA n’est pas opposé à des pourparlers concernant une contrat collectif de travail, mais à une date ultérieure.
■■
Schwarz
LE JOURNAL DU JURA
SAMEDI 23 AOÛT 2003
VAPEUR VAL-DE-TRAVERS | Acquisition d’une locomotive à vapeur
Les pérégrinations de la «241 P 30»
Jeudi après-midi, un convoi
exceptionnel a passé en gare de Bienne. En tête, une
locomotive électrique «Ae
6/8» de la BLS, appartenant à l’Association Classic
Rail, tractait la «241 P 30»,
une locomotive à vapeur,
ainsi qu’une série de wagons de l’Association Vapeur Val-de-Travers (VVT).
RENÉ VILLARS
Jeudi après-midi, quelques personnes ayant été informées qu’un
convoi exceptionnel allait passer
au dépôt CFF et en gare de Bienne
ont eu l’aubaine de voir l’imposante «241 P 30», ancienne locomotive à vapeur de la SNCF. Une machine qui a connu bien des pérégrinations jusqu’à son achat par
l’Association VVT.
En 1945, la SNCF avait commandé aux Etablissements Schneider au Creusot 35 machines à vapeur du type «241 P», capables de
tirer des trains voyageurs de 700 à
800t à la vitesse de 120km/h. La
série des 35 machines était issue
du prototype «241 C» des années
30. Jeudi, c’est la No. 30 que l’on a
aperçue, d’un poids de 212,2t, cette machine développait une puissance de 4000CV. Le tender avait
une capacité en eau de 34m3 et en
charbon de 12t. La consommation
en charbon par heure voisinait 500
kg. Elle avait une particularité, le
«stocker»: un dispositif en forme
de vis permettant d’amener automatiquement le charbon du tender à la chaudière.
Depuis sa mise en service le
28 septembre 1951 au dépôt de
Lyon-Mouche à sa mise hors service, le 12 novembre 1969 au
Mans, la «241 P 30» a parcouru
1 792 170 km sur le réseau de la
SNCF, notamment en tractant le
prestigieux «Mistral» de Paris à
Marseille. Du début des années
70 et jusqu’en 1997, la locomotive et son tender étaient exposés
à Vallorbe. La machine avait été
placée sur un socle et symbolisait en quelque sort le centenaire
du tunnel du Mont d’Or et les relations entre la SNCF et les CFF.
En 1997, la commune de
Vallorbe avait annoncé son in-
Lors de son passage au dépôt de Bienne jeudi, Jean-Bernard Huguenin, président du VVT, a vérifié l’état des essieux de la «241 P 30» en route pour Saint-Sulpice.
(Villars)
tention de mettre la locomotive à
la ferraille. C’est alors que l’Association «Trans continental Museum» (TCM) l’a reprise et l’a
emmenée à Pratteln dans l’espoir de la rénover afin qu’elle
puisse reprendre du service. L’Association TCM n’a pas réussi à réunir les fonds nécessaires et a renoncé à son ambitieux projet.
C’est l’association VVT qui a acquis la machine et qui s’est chargée de son transfert à Saint-Sulpice où elle sera hébergée dans
le dépôt-atelier. «Nous allons la
remettre en état de présentation.
Pour qu’elle puisse reprendre du
service, il faudrait investir un
million de francs», explique le
président du VVT, Jean-Bernard
Re.V.
Huguenin.
Les passionnés de «loc» à vapeur
L’Association Vapeur Val-de-Travers (VVT) réunit aujourd’hui
quelque 250 membres, dont une
quarantaine sont actifs, des passionnés de locomotives à vapeur.
L’idée de créer un groupe a été
lancée par quelques passionnés
au café de la Raisse à Fleurier,
suite aux festivités du 100e anniversaire du Chemin de fer régional du Val-de-Travers en 1983.
C’est en hiver 1984/5 que l’association VVT a été fondée. Grâce
au soutien de bénévoles, mais
également à la collaboration du
directeur d’Electricité Neuchâte-
loise, Alphonse Roussy, l’idée
d’exploiter un train à vapeur au
Val-de-Travers s’est concrétisée.
D’abord, quatre voitures ont été
acquises du dépôt des chemins
de fer autrichiens à Sankt-Pölten, puis l’achat d’une machine
«030 Krauss-Maffei» mise en
vente par une usine métallurgique autrichienne. Le VVT a pu
circuler pour la première fois, en
1987, avec une rame composée
d’une locomotive à vapeur et de
quatre wagons, propriété de l’association. «Aujourd’hui, nous
disposons de neuf machines à
vapeur de six pays différents.
Nous remettons actuellement
en état une machine allemande
du type 150, appelée ‹Kriegslok›
construite par Schwarzkopf à
Berlin qui sera une pièce maîtresse du VVT. Quant à la ‹241 P
30›, nous allons rénover l’extérieur. Elle est pour le moment
une pièce de musée. Toutefois,
si nous réunissons les fonds nécessaires, nous allons la restaurer pour qu’elle puisse à nouveau rouler», explique JeanRe. V.
Bernard Huguenin.
Info: www.vvt.ch
FRAC | Réinsertion et réorientation professionnelles
Des acquis peu valorisés
Retravailler après une
longue interruption ou simplement faire reconnaître
une formation suivie à
l’étranger, des situations
complexes et décourageantes pour beaucoup de
femmes, malgré une forte
envie de travailler.
Le Frac – Centre d’information et
de consultation femme et travail
–, qui aide les femmes à se réinsérer ou à s’intégrer dans le monde du travail, est confronté
chaque jours aux difficultés de
ses clientes. «Les femmes, qui
s’arrêtent de travailler suite à la
naissance d’un enfant par
exemple, ont souvent de grandes
difficultés à faire valoir leurs expériences passées», confie Fabienne Hostettler, l’une des
conseillères du Frac.
Si dans pareil cas, le suivi
d’une formation complémentaire
semble indiqué, la réalité n’est
souvent pas aussi simple que ça.
«Une personne qui voudrait entrer dans une école sociale doit
effectuer un stage préalable de
40 semaines et ce quand bien
même elle aurait auparavant déjà travaillé durant plus de dix
ans. Une exigence qui n’a guère
de sens», constate la conseillère.
Sans oublier qu’il est également
délicat pour un employeur d’engager une personne d’un certain
âge, souvent avec enfants, pour
lui permettre de parfaire ses
connaissances ou de suivre une
nouvelle formation.
Une situation encore plus
difficile pour les femmes étrangères et ce quel que soit leur niveau de formation. «Il est par
exemple quasiment impossible
pour une jeune femme au bénéfice d’un permis F – valable entre
6 et 12 mois – de trouver une
place d’apprentissage. Quel employeur prendrait le risque d’engager et de former une personne
qui risque de repartir au bout de
six mois seulement? On est dans
la situation du serpent qui se
mord la queue. Il faut le permis B
pour pouvoir travailler, mais
d’un autre côté, on n’obtient le
permis B que si on a une place
pour travailler.» Un problème
qui prend d’autant plus de sens
quand on sait qu’une personne
peut rester plusieurs années au
bénéfice d’un permis F, renouvelé toutes les années.
Même au bénéfice d’une solide formation, les femmes disposant d’un permis F ou B peinent à trouver une place qui leur
permette de s’intégrer vraiment
en Suisse. «Si on prend par
exemple le cas d’une femme de
37 ans, licenciée en histoire et
géographie en Algérie. Arrivée
en Suisse, son diplôme n’est pas
reconnu. Elle suit alors une formation de médiatrice culturelle
et d’auxiliaire de la santé, mais
ne trouve pas d’emploi. Finalement elle décide de faire un apprentissage d’assistante médicale. Une formation qui lui est offerte à condition de trouver une
place, ce qui n’est pas évident à
son âge. Malgré une solide volonté de travailler et de quitter
l’aide sociale, une telle personne
rencontre de trop nombreux obstacles», raconte Fabienne Hostettler. S’il n’existe pas de solution miracle à ces différents problèmes, une plus grande valorisation des acquis pourrait en être
une. «La géographie étudiée en
Suisse est-elle très différente de
celle étudiée en Algérie?» S. G.
Fabienne Hostettler, l’une des conseillères du Frac, s’interroge sur le peu de valeur donné aux formations et
aux expériences des femmes qui ont fait une pause dans leur carrière ou qui se sont formées à l’étranger. (a)

Documents pareils