VIVA ESPANA : d`Alcazar à Zocodover

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VIVA ESPANA : d`Alcazar à Zocodover
VIVA ESPANA : d’Alcazar à Zocodover
Blois, il est 4 heures du matin, les 52 voyageurs sont au rendez-vous. Roissy, après quelques hésitations chacun a
trouvé son siège.
Quelles surprises vont nous réserver Madrid et la Castille ? Du ciel déjà, le Centre de l’Espagne, la Castille,
semble peu peuplée et quasi désertique.
Laissons Madrid. Sans tarder Christophe notre guide nous accompagne à San Lorenzo del Escorial pour un
premier déjeuner à la Cueva, auberge espagnole depuis 1768.
Maintenant munis des écouteurs qui nous causeront bien des tracas on pénètre dans l’Escorial.
Ce château-monastère du XVIème siècle, dont le plan évoque le grill du martyre de Saint Laurent, est austère,
très austère ! Certains se demandent déjà si c’est ça l’Espagne ?
Nos guides, Maria-Paz et Maria-Jésus, aussi érudites qu’agréables, sauront nous prouver le contraire.
L’Escorial c’est aujourd’hui :
*Un immense musée aux œuvres exceptionnelles. Jérôme Bosch au style très moderne y est à l’honneur. On
célèbre les 500 ans de sa mort ;
*Une bibliothèque prestigieuse dont l’accès se mérite ;
*La descente au Panthéon royal où reposent les souverains d’Espagne après un passage au « pourrissoir », on
frissonne !
La journée n’est pas encore terminée. Pour rejoindre notre hôtel il nous reste à gravir les ruelles tortueuses de
Ségovie.
Segovia, du haut de son éperon rocheux, raconte toute l’histoire de l’Espagne :
*Les Romains ont laissé un aqueduc, l’emblème de la ville ;
*Romains, Wisigoths, Emirs arabes ont bâti l’Alcazar, le château qui a couronné Isabelle de Castille et son époux
Ferdinand d’Aragon, derniers acteurs de la Reconquista, pères de l’Espagne moderne ;
*Dans l’ancien quartier juif San Frutos patron de la ville veille sur une cathédrale qui émerveille par ses
dimensions et son élégance ;
*Les façades de la vieille ville toujours ornées d’arabesques témoignent du raffinement du style Mudéjar.
Sur les routes de la Castille, bordée de sierras encore enneigées, peu de paysages spectaculaires.
Voici Salamanque la ville dorée.
Au soleil couchant ou à la nuit tombée comment résister à l’attraction des terrasses et à l’animation de la bien
nommée Plazza Mayor. Et que dire des deux cathédrales, églises et palais dont les façades si richement sculptées
et ciselées font penser à de l’orfèvrerie.
Depuis le Moyen Age, le prestige de l’Université ne se dément pas. Comme tous les étudiants du monde entier
nous cherchons sur la dentelle de pierre la Reinita, la grenouille porte-bonheur. Dans les primitives salles de
cours, Bernard Lebreton s’est mis dans les conditions d’examen et en est ressorti par la Grande Porte !
C’est jour de chance, les pianos sont partout et quelques-unes de nos belles voix se mêlent à des chorales
spontanées.
Salamanque c’est aussi le premier rêve d’Amérique. Le superbe couvent de San Estéban entretient la mémoire
du passage de Christophe Colomb, venu faire valider par les Dominicains le projet qui le conduisit … en
Amérique.
Enfin grâce à Antonio les célèbres jambons ibériques, qui peuvent se vendre à prix d’or, n’ont plus de secret pour
nous.
Avila, ville natale de Sainte Thérèse, est notre prochaine étape. Déjà ses imposantes murailles apparaissent à
l’horizon. Encore intactes, elles enserrent même le chevet de la cathédrale. Du haut de chemin de ronde que l’on
atteint par de raides escaliers, ce sont les cigognes sur leurs nids qui sont l’attraction.
Continuons notre périple sous le soleil de Castille. Après le Léon, la Mancha.
Dans une boucle du Tage, perchée sur son promontoire, Tolède. La belle s’y mire et se laisse admirer. Une
nouvelle fois nos gambettes seront mises à rude épreuve.
Par où commencer ? Par la terrasse de notre hôtel qui surplombe cette ville dont les origines se perdent dans la
nuit des temps ;
Tolède arabe, juive, chrétienne ? Elle garde l’empreinte de ces trois cultures qui ont forgé son identité ; Puis
Tolède, élément majeur de la Reconquête.
Tolède Centre du monde ? Au Moyen-Age elle accueillit les plus grands savants arabes ; Charles Quint règne
sur l’Espagne, l’Europe, le Nouveau Monde. Son fils la délaissera pour Madrid.
On y vient du monde entier pour assister à « l’enterrement du Comte d’Orgaz », œuvre majeure du Greco. Plus
originale encore la « Descension de la Vierge »due à ce pinceau hors norme, artiste prolifique, gloire de Tolède !
Tolède capitale religieuse ? Ses théologiens s’y sont affrontés au nom des grands dogmes catholiques ; La
décoration de la ville à l’occasion de la Fête-Dieu, imminente lors de notre visite, est classée au patrimoine
mondial de l’Unesco.
Où finir ? Place Zocodover animée et commerçante, l’ancien Souk.
Un peu de temps libre permet de succomber à la tentation gourmande du Mazapan. .Les belles épées ciselées en
acier de Tolède resteront dans leur fourreau !
Dimanche matin, nous faisons route buissonnière.
Illescas, où le Greco a laissé le meilleur de lui-même, nous réserve un excellent accueil.
Aranjuez, pas de concerto ! L’influence des Bourbons plane sur le château, les jardins, les fontaines, tout droit
sortis de « la folie des grandeurs »… Ou l’inverse !
Madrid enfin ! Bien organisées nos deux Maria, et Miguel infatigable et serviable chauffeur, sauront avec
enthousiasme et compétence nous présenter l’essentiel… En trois jours !
Ambiance madrilène garantie devant nos assiettes de tapas, au milieu de supporters sévillans et barcelonais qui
manifestent joyeusement leur impatience de soulever « La Copa del Rey ».
Fini les églises, place aux musées.
A la Fondation Thyssen-Bornemisza, en 1 000 tableaux, sept siècles d’histoire de l’art défilent sous nos yeux.
Elzine serait-elle restée à les contempler plus longuement ?
Au Centre d’Art Reina Sofia, essentiellement consacré à l’art du XXème siècle, aucune hésitation c’est devant
Guernica, le cri de Picasso, et son environnement historique qu’il faut s’attarder.
Le Prado, grâce à des rois mécènes et collectionneurs, un des plus beaux musées du monde. Des émotions ? Elles
sont nombreuses et subjectives, en voici deux :
Les Ménines de Velasquez, le peintre de Cour ;
L’œuvre de Goya : des Majas aux peintures noires.
Madrid c’est aussi un Palais Royal, richement meublé et décoré réservé de nos jours aux cérémonies officielles.
En 2014 Juan Carlos y a signé l’acte d’abdication et Felipe VI son avènement.
2016, le Palais commémore le 4ème centenaire de la mort de Cervantès, père de Don Quichotte et de la littérature
espagnole.
Notre séjour ne pouvait s’achever sans une soirée flamenco. Sur la scène de la Villa Rosa, rien ne semblait
pouvoir arrêter la chorégraphie endiablée des danseurs dont les visages et les corps expriment avec force la vie,
ses bonheurs et ses larmes.
L’Espagne c’est presque fini. Avant de partir nous avons un dernier rendez-vous avec Goya au petit ermitage de
San Antonio où il repose sous sa magnifique fresque.
D’un coup d’aile et quelques tours de roues, nous voilà revenus à Blois.
Merci aux participants pour l’ambiance amicale et un grand merci aux organisateurs pour cette Espagne belle et
inattendue.
Odile ROUET

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