Céphalées et algies faciales Recommandations thérapeutiques

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Céphalées et algies faciales Recommandations thérapeutiques
Céphalées et algies faciales
Recommandations thérapeutiques
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1
n 20
Révisio
avec traitement des céphalées
par le médecin de famille
www.headache.ch
1
2
Sommaire
Introduction
2
Différence fondamentale
4
Quelles sont les limites du diagnostic ?
5
Buts du traitement des céphalées
6
Aspects généraux
6
Migraines
Traitement de la crise
Traitement préventif
8
11
Céphalées en grappe
Traitement de la crise
16
Traitement préventif
16
Céphalées de tension épisodiques
Traitement de la crise
17
Céphalées de tension chroniques
Traitement préventif
17
Céphalées mixtes
17
Céphalées dues à l‘abus de médicaments
18
Grossesse, menstruation et contraception
19
Céphalées de l’enfant
21
Algies faciales
23
Traitements chirurgicaux
25
La société suisse pour l‘étude des céphalées
27
1
Introduction
Cette brochure, éditée par la société suisse pour l‘étude
des céphalées, constitue une source d’information
importante sur le traitement des céphalées appréciée par les médecins. Ces recommandations thérapeutiques pour les céphalées et les algies faciales
sont destinées tout particulièrement aux médecins
de premier recours. Elles résument de manière claire
et simple les connaissances actuelles concernant les
traitements dont l’efficacité a été démontrée. Elles ont
été élaborées par les membres de notre commission thérapeutique, qui est formée par les membres
de différentes disciplines réunies dans notre société.
Dans cette nouvelle édition nous avons inclus les
connaissances les plus récentes, mais évoquons
également des sujets tels que les interventions chirurgicales, ainsi que les modalités thérapeutiques dont
l’efficacité est controversée ou nulle.
Ces recommandations sont indépendantes de directives administratives, telles que l’enregistrement par
Swissmedic, les limitations, ou la prise en charge par
les caisses maladie.*
Des recommandations plus complètes pour le traitement des céphalées ont été élaborées par la Société Allemande de Neurologie, en collaboration avec
la société suisse pour l‘étude des céphalées et des
spécialistes autrichiens. Publiées en allemand, elles
constituent un complément utile et conseillé à cette
brochure.
2
Notre brochure est destinée à aider le médecin traitant dans son travail quotidien avec des patients souffrant de céphalées, sous une forme éprouvée, claire
et concise.
Afin de préserver la lisibilité et le caractère pratique
des recommandations, les informations ont été consciemment limitées aux aspects essentiels du traitement des céphalées, et les détails peu importants ont
été omis. Ainsi elles présentent une base que chaque
médecin qui traite des patients souffrant de céphalées
sera à même de compléter en fonction de sa propre
expérience clinique.
Je vous souhaite une grande satisfaction par
l’utilisation de ces recommandations et la prise en
charge des patients souffrant de céphalées.
Zurich, en avril 2010
Dr méd. Peter Sándor, Privat-Docent
Président de la SSC
* Les présentes recommandations pour le traitement des
céphalées reposent sur les preuves scientifiques et/ou
sur l’expérience clinique des membres de la commission
thérapeutique, mais elles n’impliquent ni une approbation
par les autorités officielles ni une indemnisation des coûts
par les assurances.
3
Différence fondamentale
Dans un souci pratique, nous faisons la distinction
entre céphalées primaires et céphalées secondaires.
Céphalées primaires (idiopathiques)
• Aucune autre affection pouvant causer les
céphalées n’est présente; ces céphalées ont
des caractéristiques et une rythmicité propres
• Aucune lésion organique n’est identifiable
• Les formes les plus importantes sont les
migraines, les céphalées en grappe, les
céphalées de tension
• Diagnostic selon les critères actuels de
l‘International Headache Society
(classifiction IHS 2004 ; « International
Classification of Headache Disorders, 2nd
edition, ICHD-II » ; www.i-h-s.org)
Céphalées secondaires (symptomatiques)
• Céphalées liées à une autre affection qui
doit être recherchée et traitée ; une transition vers les céphalées primaires est toujours
possible, par exemple en tant que facteur
déclenchent
4
Quelles sont les limites du diagnostic?
• Anamnèse détaillée ainsi qu‘examen clinique et neurologique général
• Recours aux examens complémentaires et/
ou au spécialiste en présence de signes inquiétants tels que dysfonction neurologique,
signes systémiques (fièvre, perte de poids,
changement de la personnalité), intensité
ou durée inhabituelles des douleurs
• Diagnostic à recontrôler en cours de traitement, en particulier en cas de résistance
thérapeutique
• Le diagnostic peut aussi diminuer l‘angoisse
Faut-il ou non traiter?
• Il n‘est pas nécessaire de traiter dans chaque cas ; un examen médical et des explications sont parfois suffisants
• Etablir un plan de traitement conjointement
avec le patient en tenant compte de certains aspects individuels (souffrance psychique, angoisses, convictions)
5
Buts du traitement des céphalées
Améliorer la qualité de vie
• Chercher et mobiliser les ressources qui
permettent au patient de diminuer sa souffrance psychique
• Le but n’est pas la guérison, mais
l’amélioration de la qualité de vie et la
réintégration dans la vie quotidienne
Aspects généraux
• Traitement en premier lieu par le médecin
de famille
• En cas de résistance au traitement, adresser
au spécialiste des céphalées
• Attention : risque d‘abus médicamenteux et
de « tourisme médical »
Importance des circonstances de la vie
... en tant que facteurs influant sur les problèmes de
céphalées
• Biographie avec arbre généalogique détaillé
• Rechercher – et si possible éliminer – les
facteurs nocifs
• Certains facteurs ne sont pas « influençables » (menstruation, hormones, météo,
circonstances de la vie, situations bloquées,
etc.), mais ne doivent pas être considérés
comme étant sans issue : les modifications
de la personnalité modifient également ces
facteurs
6
Veiller au comportement du patient
• La prise en charge personnelle adéquate
doit être encouragée
• Attention : l’automédication non contrôlée,
tout particulièrement la prise d’analgésiques,
est problématique
A faire avant le début du traitement
• Arrêter les médicaments inutiles, voire
même nocifs
• Eliminer les facteurs délétères, tels que
l’abus d’alcool et de nicotine, ou le stress
• Discuter du mode de vie (limitation des
performances, importance du temps libre,
rythme quotidien, autodétermination)
• Faire établir un calendrier des céphalées
(au moins 1 mois avant le début du traitement)
• Déterminer la stratégie à suivre : traitement
des crises ou traitement intermittent versus
prévention à long terme ou les deux
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Migraines
Traitement de la crise
Antiémétiques
L’absorption des médicaments administrés doit être
optimale. Etant donné la cinétique gastrique souvent
altérée, il faut parfois associer un médicament antiémétique à l’antimigraineux. Il peut lui-même parfois
avoir un effet antimigraineux.
Dompéridone
cp, cp ling., supp.
10-60 mg
Métoclopramide
p.o., supp., i.m., i.v.
10-20 mg
Cyclizine cp (enfants dès 6 ans)25-150 mg
Crises de migraine de faible intensité et
sans handicap au quotidien
Ici, les AINS et d‘autres analgésiques peuvent suffire.
Tous sont en principe utilisables, de préférence sous
forme « rapide » ou en granulés.
Acide acétylsalicylique (AAS)
cp efferv., sachet
1000 mg
Acide acétylsalicylique de lysine + métoclopramide
sachet
Diclofénac
dragées
Ibuprofène
cp filmés, granulés 600-1200 mg
Acide méfénamique
cp
500-1500 mg
Naproxène
cp, supp.
500-1000 mg
Paracétamol
cp efferv.
1000 mg
8
3 par 24h
100-150 mg
Traitement de la crise
Crises de migraine d‘intensité forte à
moyenne et handicap au quotidien
Traitement par les triptans : Ceux-ci ont une action
spécifique en cas de migraine, sont les plus efficaces
et doivent être utilisés à un stade précoce. De ce fait
il est important que le patient connaisse avec précision le cours de son épisode migraineux. Les triptans
ci-après actuellement disponibles sont mentionnés
dans l‘ordre de leur introduction sur le marché :
Dose unitaire Dose max.
par 24h
Sumatriptan
s.c.
cp
50 mg
6 mg 200 mg
supp.
25 mg
50 mg
spray nasal
20 mg
40 mg
Naratriptan
cp
2.5 mg
10 mg
Zolmitriptan
cp
2.5 mg
10 mg
cp ling.
2.5 mg
10 mg
spray nasal
5 mg
10 mg
Rizatriptan
cp.
5/10 mg
30 mg
cp ling. Elétriptan
cp
Almotriptan
cp Frovatriptan
cp
12 mg
5/10 mg
30 mg
40/80 mg
160 mg
12.5 mg
25 mg
2.5 mg
5 mg
Le délai avant l’apparition d’un effet bénéfique et la
durée de l’efficacité analgésique varient d’un triptan
à l’autre. Une deuxième prise de triptans est possible
si aucune amélioration significative n’est observée
après 2 heures. En cas d’efficacité insuffisante d’une
substance ou d’une forme galénique, il est opportun
de changer de produit.
9
Migraines
Traitement de la crise
En cas de rechute de la migraine, un essai thérapeutique avec la combinaison d’un triptan et d’un AINS
à action prolongée peut être essayé.
En cas d‘urgence
En cas de contre-indication ou d’inefficacité des triptans, il est possible d’utiliser parallèlement des analgésiques par voie parentérale :
Acide acétylsalicyliquei.v.
Diclofénac
i.m.
Métamizol
i.v.
1000 mg
75 mg
1000 mg
En l’absence de contre-indications, alternative possible en cas d’urgence :
Sumatriptan
s.c.
6 mg
Zolmitriptan
nasal
5 mg
Nota bene : Des doses inférieures agissent nettement
moins bien. Attention : pas d‘opiacés
Traitement spécial de l‘état de mal migraineux
(céphalées de plus de 72 heures)
Adresser le patient immédiatement à un spécialiste
des céphalées ou le faire hospitaliser.
Dérivés de l‘ergot
En raison de leurs inconvénients (profil d‘effets indésirables, mauvaise tolérance), les dérivés de l‘ergot
ont perdu de leur importance. On utilise tout au plus
encore la dihydroergotamine en spray nasal.
10
Migraines
Traitement préventif
On recourt également à des mesures non-médicamenteuses pour le traitement préventif:
Mesures supplémentaires non-médicamenteuses
Méthodes psychothérapiques pour les patients suffisamment motivés :
1ère intention : techniques d‘autoperception centrées sur le corps (focusing, par exemple)
2e intention : mesures de thérapie comportementale
Pour l‘instant, les thérapeutes appropriés restent rares.
Méthodes de médecine alternative : qu‘elles soient
pratiquées par des médecins ou des non-médecins,
ces méthodes sont controversées. Les résultats obtenus dans la pratique sont contradictoires. On manque en outre d‘observations à long terme. Seul l’effet
bénéfique de l’acuponcture a été démontré.
Quand instaurer un traitement préventif?
• Plus de 3 épisodes par mois
• Crises intenses ou de longue durée, ne
répondant pas aux médicaments
• Aura prolongée ou fréquente
• Intolérance au traitement de la crise
• Considérer les comorbidités
• Présence de céphalées dues à l’abus
d’antalgiques
11
Migraines
Traitement préventif
Traitement préventif: astuces
• En cas d’effet bénéfique (qui devrait être
manifeste après 8 semaines de traitement),
traitement préventif à long terme, pendant
6-12 mois, plus si nécessaire
• Réviser régulièrement les mesures accompagnantes
• En cas de résistance thérapeutique prolongée, associer éventuellement deux médicaments à action préventive et augmenter la
durée du traitement
• Les médicaments utilisés pour le traitement
de la crise ne doivent pas être utilisés pour
les traitements préventifs (attention aux céphalées induites par l’abus d’antalgiques)
• Certains effets secondaires peuvent être
utilisés de manière ciblée pour traiter des
comorbidités
En raison d’une prise pondérale fréquente, il faut
éviter de prescrire la flunarizine, la mirtazépine,
l’amitryptiline et la doxépine chez les patients présentant un risque d’excès pondéral. Les bêta-bloquants
sont contre-indiqués chez les asthmatiques, les sujets
souffrant de psoriasis et les diabétiques. Les bêtabloquants, la flunarizine et le topiramate favorisent
les états dépressifs. Toutefois il est possible de tirer
profit de certains effets secondaires, par exemple la
perte de poids induite par le topiramate, l’effet sédatif de la mirtazépine ou l’effet laxatif du magnésium.
12
Traitement préventif
L’effet bénéfique des traitements préventifs a été démontré pour les médicaments suivants :
Bêta-bloquants et autres substances qui
diminuent la tension artérielle
Dose quotidienne
Métoprolol
100-200 mg
Propranolol
80-160 mg
Bisoprolol
5-10 mg
Telmisartan
80 mg
Candésartan
16 mg
Lisinopril
20 mg
Antagonistes du calcium
Dose quotidienne
Vérapamil 120-240 mg
Attention aux modifications de l’ECG
Flunarizine 5-10 mg (le soir)
Antidépresseurs
Ils ne sont pas seulement efficaces lors de migraines
associées à des céphalées de tension et un état dépressif. La dose efficace est en général inférieure de
10 à 50 % à celle nécessaire pour obtenir un effet
antidépresseur. Alors que les inhibiteurs sélectifs du
reuptake de la sérotonine (SSRI) n’ont qu’un effet
incertain lors de céphalées primaires, les nouveaux
médicaments antidépresseurs qui agissent à la fois
sur les récepteurs sérotonine et adrénaline (SARI)
ou sérotonine et noradrénaline (SNRI) sont souvent
efficaces et bien tolérés. Faible dose initiale (attention : sédation, effet anticholinergique pour certains),
13
Migraines
Traitement préventif
augmentation lentement progressive du dosage. Les
antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, trimipramine,
doxépine) sont à prendre le soir en cas de troubles
du sommeil, les antidépresseurs stimulants (clomipramine, nortriptyline) le matin ou à midi en cas de
manque de vitalité et de fatigue. Atteindre une dose
efficace en évitant les effets secondaires.
Amitriptyline, imipramine, nortriptyline
10-200 mg
Clomipramine, doxépine, trimipramine
10-150 mg
Venlafaxine
75-225 mg
Duloxetine
30-60 mg
Mirtazépine
30-45 mg
Anticonvulsivants
Topiramate
25-200 mg
Attention aux troubles cognitifs
Valproate 500-1500 mg
Contrôle des fonctions hépatiques, exclure une grossesse,
traitement anticonceptionnel, prescription par le neurologue
Lamotrigine 25-300 mg
Tout particulièrement contre les migraines avec aura,
prescription par le neurologue
Substances naturelles
Magnésium
Riboflavine (vitamine B2)
Coenzyme Q10 14
25 mmol
400 mg
3 x 100 mg
Traitement préventif
Autres traitements
Toxine botulinique type A 155 E
Attention: Efficacité prouvée pour la migraine chronique,
mais pas la migraine épisodique, avec et sans abus
médicamenteux.
Diagnostic à poser par le neurologue, après exclusion de
céphalées chroniques symptomatiques
15
Céphalées en grappe
Traitement de la crise
Prise en charge du patient conjointement avec le neurologue.
Traitement de la crise
Dihydroergotamine spray nasal 2 mg
(2x en 24h au max.)
Sumatriptan
s.c.
spray nasal
20 mg
Zolmitriptan
spray nasal
5-10 mg
Inhalation d‘oxygène à 100%
6 mg
10-12 l pendant 15 min
Racourcissement des épisodes
Cure de prednisone p.o.
(100 mg le matin pendant 5 jours)
75 mg le matin pendant 5 jours
50 mg le matin pendant 5 jours
25 mg le matin pendant 5 jours
Infiltration du grand nerf occipital par le neurologue
Céphalées en grappe
Traitement préventif
Prise en charge du patient conjointement avec le neurologue.
Vérapamil
240-600 mg
Topiramate
200 mg
Valproate*
Lithium*
16
*après concertation avec le neurologue uniquement
Céphalées de tension épisodiques
Traitement de la crise
• Soit éviter toute médication, soit la prescrire
à dose élevée
• Analgésiques/AINS pour 10 jours par mois
au maximum
• Exercices de relaxation et/ou activité physique
Céphalées de tension chroniques
Traitement préventif
•
•
•
•
•
Exercices de relaxation quotidiens
Léger entraînement d‘endurance quotidien
« Carnet de route » des céphalées
Antidépresseurs
Magnésium, comme dans la prévention de
la migraine
Céphalées mixtes
En cas de céphalées mixtes se pose la question de savoir s‘il est indiqué de prescrire un traitement de crise
et/ou un traitement de longue durée. La classification
des céphalées ne reconnaît pas les céphalées mixtes,
mais l’association de deux types de céphalées.
Priorités
• Très individuelles
• Redéfinir les priorités en cours de traitement
• Ne pas oublier : un traitement des crises
trop fréquent rend une prévention à long
terme inefficace
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Céphalées dues à l‘abus de médicaments
• Attention : risque de céphalées chroniques
dues à l’abus de médicaments après prise
régulière de médicaments utilisés pour
le traitement de la crise (analgésiques et
triptans). Ne jamais dépasser la limite de
10 jours par mois de prise de ces médicaments.
• Mesure la plus importante : sevrage complet des médicaments contre la crise (souvent réalisable uniquement en milieu hospitalier)
• Traitement ambulatoire pour les cas plus
légers seulement, sous la supervision étroite
d’un neurologue et avec mise en route d’un
traitement préventif.
• En cas d’échec manifeste ou d’échec prévisible : sevrage complet dans une clinique
spécialisée. Durée de l’hospitalisation pour
le sevrage lui-même 7-14 jours. Dans les
cas difficiles, par exemple en présence
d’une comorbidité importante, la poursuite
du traitement hospitalier pendant 2 à 4 semaines, avec rééducation spécifique, peut
être requise.
• Il est recommandé de poursuivre le traitement préventif pendant 6 mois au moins.
Nota bene : Le traitement préventif n’a en
général pas ou peu d’effet bénéfique en
cas de poursuite de l’abus médicamenteux.
• La poursuite de la prise en charge par un
spécialiste des céphalées après le sevrage
augmente les chances de succès à long
terme.
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Grossesse, menstruation et contraception
Grossesse
En principe aucun traitement symptomatique des crises migraineuses ni traitement préventif ne devrait
être fait au cours d’une grossesse. Une indication
vitale n’existe guère. Par ailleurs, l’innocuité des substances neurotropes utilisées doit être remise en question malgré les résultats rassurants des études faites
chez l’animal, car toutes ces substances interfèrent
avec le développement rapide du système nerveux
du fœtus. En cas de nécessité absolue :
Traitement de la crise
• Paracétamol (1000 mg, 2-3 fois en 24 h au
maximum), traitement le plus bref possible
Prévention
• Exercices de relaxation
• Magnésium
Menstruation
La migraine dite « cataméniale » survient avec le cycle menstruel, dans la période qui va de deux jours
avant jusqu’à trois jours après le début des règles.
Elle est caractérisée par l’absence d’une aura et par
le peu d’efficacité des traitements symptomatiques
habituels. Elle est attribuée à la chute du taux des
oestrogènes vers la fin du cycle.
Prévention
• Contaceptifs progestatifs (désogestrel)
• Oestrogènes transdermiques 50-100 μg,
4 jours avant et jusqu’à 2 jours après le
début des règles, réduction progressive afin
d’éviter les céphalées liées à l’arrêt
19
Grossesse, menstruation et contraception
Contraception en cas de migraine
Migraine sans aura
• Contraceptifs progestatifs (désogestrel, étonogestrel, medroxyprogesterone), spirale
intrautérine
• Contre-indication relative ou absolue
(facteurs de risque cardio-vasculaires) pour
les préparations à base d’éthinylestradiol (pilule, patch transdermique, anneau vaginal)
Migraine avec aura
• Contraceptifs progestatifs (désogestrel, étonogestrel, medroxyprogesterone), spirale
intrautérine
• Contre-indication absolue des préparations
à base d’éthinylestradiol (pilules, patch
transdermique, anneau vaginal)
Migraine cataméniale
• Désogestrel (traitement anticonceptionnel et
possible traitement préventif des migraines)
• Gestagènes à durée d’action prolongée, si
bien tolérés; spirale intrautérine permise,
de préférence en cuivre
• Contre-indication relative ou absolue (facteurs
de risque cardio-vasculaires) pour les préparations à base d’éthinylestradiol (pilule, patch
transdermique, anneau vaginal)
20
Céphalées de l‘enfant
Chez l’enfant également, l’anamnèse détaillée ainsi que l’examen clinique et neurologique fournissent
les éléments essentiels du diagnostic. L’imagerie
cérébrale est rarement indiquée. Il est important
d’évaluer la situation scolaire, l’organisation des loisirs, un éventuel surmenage par l’activité sportive,
les cours de danse et de musique, les habitudes alimentaires et les heures de sommeil. Il faut également
désamorcer chez les parents la crainte d’une tumeur
cérébrale. Le traitement doit prendre en compte les
différents types de migraines et les particularités des
migraines chez l’enfant. La tenue d’un journal et d’un
calendrier des crises est très utile.
Chez les adolescentes, un calendrier des migraines
et des règles permettra de mettre en évidence un
éventuel lien entre les deux.
Céphalées de tension
• Eviter autant que possible les médicaments
• Exercices de relaxation
• Sommeil régulier
Traitement de la crise migraineuse
Etant donné que la majorité des enfants souhaitent
se coucher rapidement et « éliminer » la crise par le
sommeil, les traitements symptomatiques ne sont en
général pas indiqués.
21
Céphalées de l‘enfant
Analgésiques/AINS :
Acide acétylsalicylique10 mg/kg
max. toutes les 4h
Ibuprofène (sirop)
5-10 mg/kg
max. toutes les 6h
Acide méfénamique
5-10 mg/kg
max. toutes les 8h
Paracétamol
10 mg/kg
max. toutes les 4h
Antiémétiques (rarement indiqués) :
Dompéridon
suspension 0.25 mg/kg max. toutes les 6h
suppositoires
1 mg/kg
max. toutes les 6h
Triptans :
Sumatriptan (à partir de 12 ans)
spray nasal
20 mg max. 40 mg/24h
Traitement préventif de la migraine
La riboflavine et le magnésium se révèlent moins efficaces, mais sont mieux tolérés que la flunarizine,
qui n‘est que rarement indiquée chez les enfants de
moins de 12 ans. Pour les enfants et les adolescents
les doses recommandées sont :
Flunarizine (dès 12 ans)
2 cp de 5 mg/jour
Attention : Le surdosage peut provoquer un état dépressif.
Magnésium
9 mg/kg/jour
= 0,37 mmol/kg/jour, en 3 doses
Riboflavine (vitamine B2)
jusqu’à 200 mg/jour
Migraines chez les adolescentes
Le calendrier des migraines et des règles permet de
mettre en évidence une migraine cataméniale pour laquelle un traitement hormonal peut s’avérer bénéfique.
22
Algies faciales
Névralgie du trijumeau
Premier choix
Carbamazépine
Dose initiale 200-400 mg/jour (personnes âgées
100-200 mg/jour), à augmenter de 50 mg/jour jusqu’à
800 mg/jour, répartis en 3 à 4 doses
Attention : contrôle des fonctions hépatiques et du taux
sanguin
Oxcarbazépine
Dose initiale 150-300 mg/jour, à augmenter tous les 3 à
5 jours de 150-300 mg jusqu’à 900-1800mg/jour
Attention : hyponatrémie
Deuxième choix
Clonazépame
Dose initiale 0.25-0.5 mg, dose maximale 6-8 mg/jour
Gabapentine
Dose initiale 100-300 mg/jour, à augmenter tous les 2
jours de 100-300 mg jusqu’à la dose maximale tolérée
(dose maximale 3600 mg/jour, répartie en 3 doses de
1200 mg au maximum)
Lamotrigine
Dose initiale 12.5 mg/jour, à augmenter toutes les 2
semaines de 25 mg jusqu’à la dose maximale
de 200 mg/jour
Attention : réactions cutanées potentiellement graves
Prégabaline
Dose initiale 75 mg/jour, à augmenter tous les 3 jours de
75 mg jusqu’à 150-600 mg/jour, répartis en 2 prises
23
Algies faciales
Valproate
Dose initiale 300 mg/jour, à augmenter tous les 2 à 5
jours de 300 mg jusqu’à la dose maximale de
20-30 mg/kg/jour
Troisième choix
Association d’antiépileptiques et de tricycliques.
Antidépresseur tricyclique, par exemple la clomipramine
ou l’amitryptiline, à la dose initiale de 25 mg/jour, à
augmenter tous les 3-5 jours jusqu’à 150 mg/jour
Quatrième choix
Traitement chirurgical
Evaluation pluridisciplinaire de l’indication
24
Traitements chirurgicaux
A l’heure actuelle, aucun traitement chirurgical n’est
disponible pour le traitement des migraines ou des
céphalées de tension, dont l’efficacité aurait été mise
en évidence.
Les gestes chirurgicaux proposés pour le traitement
de ces formes de céphalées sont du domaine expérimental et comportent des risques de complications.
Ces traitements sont nombreux : Interventions au niveau du crâne, du visage (par exemple la résection
d’un muscle frontal ou des opérations au niveau du
nez), fermeture d’un canal artériel ouvert par voie
endovasculaire, au moyen d’un cathéter, neurostimulation ou traitements oculaires au laser.
Lors d’algies faciales atypiques, de douleurs mandibulaires ou dentaires, ainsi que lors de céphalées
en grappe chroniques, une intervention chirurgicale
peut exceptionnellement être indiquée lorsque toutes
les possibilités thérapeutiques non invasives ont été
tentées sans succès, et que la souffrance est grande.
Dans ces cas l’intervention proposée est la stimulation cérébrale profonde au moyen d’électrodes implantées. L’indication doit être discutée lors d’une
réunion pluridisciplinaire avec les neurologue et neurochirurgiens, mais également, en fonction de la pathologie, le chirurgien maxillo-facial, l’orthodontiste,
voire le psychiatre.
En cas de diagnostic certain de névralgie du trijumeau idiopathique, réfractaire au traitement médicamenteux, une intervention neurochirurgicale est indiquée. Les différentes interventions, pour lesquelles
l’efficacité a été démontrée, sont la craniotomie avec
25
Traitements chirurgicaux
décompression microvasculaire de la partie proximale du nerf trijumeau selon Jannetta, la thermocoagulation du ganglion de Gasser ou l’injection de glycérol, par voie transcutanée sous anesthésie locale,
ainsi que la radiochirurgie, c’est-à-dire l’irradiation
de la partie initiale du nerf trijumeau.
La sélection du traitement optimal doit faire l’objet
d’une discussion avec le neurochirurgien pour chaque patient.
26
La société suisse pour l‘étude des
céphalées SSC
La société suisse pour l’étude des céphalées, SSC,
réunit depuis 1995 des médecins spécialistes, des
médecins de premier recours et des scientifiques qui
s‘intéressent au problème des céphalées. La société
a pour mission de promouvoir la recherche, le diagnostic et le traitement des céphalées et d’informer
sur les connaissances actuelles sur ce sujet. Par ailleurs, le secrétariat administratif de la SSC est souvent
le premier interlocuteur des patients et des personnes
concernées. La SSC est membre de la fédération «European Headache Federation» et fait partie depuis
1996 de la «International Headache Society».
En collaboration avec ses quelques 150 membres,
essentiellement des neurologues mais aussi des internes et des psychiatres, la SSC poursuit les objectifs
suivants:
• Promotion des travaux scientifiques et recherche dans le domaine des céphalées
• Amélioration de la collaboration entre les
médecins et les membres de groupements
professionnels intervenant dans le traitement et
le suivi des patients souffrant de céphalées ou
impliqués dans la recherche dans ce domaine
• Information des personnes concernées et de
leur famille sur les nouvelles possibilités de
traitement existantes
Ainsi, la SSC propose une plateforme diversifiée sur les
céphalées et leur traitement aux spécialistes de la question, aux médecins de premier recours mais aussi aux
patients.
27
La société suisse pour l‘étude des
céphalées SSC
Commission thérapeutique
La commission thérapeutique se compose de spécialistes disposant d’une bonne expertise en matière de
traitement des patients souffrant de céphalées. L’une
de ses tâches consiste à émettre régulièrement des recommandations sur les nouveaux traitements courants.
L‘édition actuelle traire par la première fois des sujets
comme les céphalées chez les enfants, des traitements
chirurgicaux en cas de céphalées. Par ailleurs, les directives relatives au jugement de l’incapacité de travailler
pour cause de migraines est en cours de préparation.
Congrès
Lors du congrès annuel, la SSC travaille en étroite collaboration avec d’autres sociétés afin de promouvoir la
communication interdisciplinaire et collégiale, l‘échange
de connaissances et développer ainsi des synergies.
Site internet
Le site internet en trois langues de la SSC s’adresse aussi
bien aux spécialistes qu’aux patients. Sous une rubrique
propre destinée aux personnes concernées, près de 30
exemples de patients souffrant de céphalées sont décrits
ainsi que les possibilités de traitement correspondantes.
Les médecins et thérapeutes assurant le suivi de patients
souffrant de céphalées peuvent utiliser le site comme
support dans leur travail quotidien. Il comporte en effet
des recommandations pour la pratique quotidienne et
des informations sur les nouvelles tendances et possibilités, en partie avec des discussions critiques de la part
de nos spécialistes. Par ailleurs, on y trouve également
des documents comme par exemple le calendrier des
maux de tête pouvant être téléchargé gratuitement.
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Adresse de correspondance
Société suisse pour l‘étude des céphalées
c/o IMK Institut pour la médecine et la
communication SA
Münsterberg 1
4001 Bâle
tél : 061 271 35 51
e-mail : [email protected]
www.headache.ch
Avec l‘aimable soutien des entreprises partenaires
SSC suivantes :
Partenaires «or» :
Partenaire «bronze» :
www.headache.ch

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