CHIP LEAD - Es Saadi

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Le mag n°6
Ludovic LACAY
Finale du CNIC :
"Je profite des joueurs
moyen à ma table"
Le poker amateur a un nouveau
champion
Législation :
4 ans pour en arriver là !
Joueur de poker :
un métier
à part
entière...
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Juillet 10 - n°6
ON THE ROAD
Tournois nationaux et internationaux
Marrakech Poker Open 2010 : LE DECOR !
Par Alexandre BOULLIER
Le 27 Mai dernier, je quittais Marseille pour rejoindre Marrakech pour dix jours et vivre de l’intérieur le Marrakech
Poker Open, un festival de poker qui regroupait le championnat du Maroc et la finale du Million Dollar Poker Tour.
Ce séjour restera parmi les temps forts de mon année, à différents points de vue.
Le championnat du Maroc est un ensemble de tournois
à 500€ et 1000€ de prix d’entrée qui ont lieu plusieurs
fois dans l’année au casino Es Saadi de Marrakech. Les
joueurs qui finissent payés marquent des points qui
donnent lieu à un classement dont les trois premiers
recevront en bonus des véhicules d’une valeur de
50000, 30000 et 15000 euros.
Le Million Dollar Poker Tour a organisé pendant un an
des tournois qualificatifs dans les casinos français. Ces
tournois, en plus d’un prizepool, offraient aux vainqueurs une place pour la finale de ce festival, un tournoi
à 4500€ de prix d’entrée au prizepool garanti de un
million de dollars, soit une première place aux alentours
de 200000€. C’est le genre de récompense susceptible
d’attirer quelques poissons aux dents biseautées et acérées, donc je m’attends à voir quelques têtes connues.
En tant qu’amateur éclairé et passionné de poker,
j’attendais avec impatience ce séjour, et je n’ai pas été
déçu.
Durant les premiers jours, la météo nous accueille en
douceur. Il fait aux alentours de 25° et le ciel est couvert.
Cela me permet de prendre mes marques en douceur. Je
suis logé à l’hôtel Es Saadi, un hôtel de grand standing
situé au cœur du quartier de l’hivernage, à 50m du
casino où se déroulent les tournois. La chambre est
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magnifique. J’ai l’impression que l’on pourrait dormir à
trois dans le lit.
Dès que l’on sort de l’hôtel, on arrive sur une piscine
chauffée à 28° bordée d’une grande terrasse sous les
parasols. Un bar assure la restauration le midi et l’après
midi. La piscine est entourée de transats.
Un peu à l’écart de la piscine, une autre terrasse accueille
les clients pour le petit déjeuner. Elle est bordée par le
parc verdoyant de l’hôtel. Tous les matins, un large
buffet nous attend avec des viennoiseries, des fruits, des
céréales, des œufs, des crêpes, jus d’orange et boissons
chaudes.
La
plupart du temps,
les petits déjeuners sont très
calmes, l’ambiance
étant assurée par
les oiseaux du
parc, et quelques
discussions
feutrées.
L’après midi, par
contre,
il
est
impossible
d’oublier pourquoi
nous sommes là.
L’hôtel est rempli
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à 80% par des
joueurs de poker.
La piscine et sa
terrasse sont donc
animées en permanence par les récits
de coups joués un
peu plus tôt. Je
pense que durant
le séjour, j’ai du
entendre environ
500 récits de bad
beats en tout
genre.
Après le petit
déjeuner et quelques brasses dans
la piscine, la journée typique se
poursuit par un
retour à la chambre. Une tenue un
peu plus habillée
remplace les tongs
et le maillot de bain. Le casque et le baladeur MP3 remplacent la serviette de bain, et je couvre les 50m qui
séparent la piscine de la salle de conférence du palace.
C’est en effet dans cette salle que se déroulent tous les
tournois. Elle peut contenir une trentaine de tables et
une dizaines d’écrans renseignent les joueurs sur la
situation en temps réel. L’ensemble est orchestré par les
équipes bien rodées de Pierrick Torasso pour le poker et
de Nadia Loutati pour les inscriptions et le confort des
joueurs. Cette organisation sans faille met à disposition
des joueurs pendant les tournois
des boissons à
volonté et des
amuse-bouche
sucrés et salés à
chaque pause.
Le soir, dans le
théâtre
du
casino se dresse
un grand buffet
qui
propose
diverses entrées
f r o i d e s ,
plusieurs plats
chauds et un
buffet de des
serts. Il y en a pour tous les goûts entre les plats européens et les plats locaux.
Tous les jours, la salle de conférence est animée par les
tournois et les satellites pour les tournois à venir. Quand
un joueur est éliminé diverses options s’offrent à lui :
- Se réinscrire dans un autre tournoi
- Aller à la piscine, à la salle de sport ou au SPA oublier le
2 outer essuyé un peu plus tôt
- Aller au casino gambler à la roulette, au black jack ou
aux machines sous
- Aller jouer en cash game
- Aller visiter la ville, ses jardins, ses souks, ses palmeraies
Le soir, il y en a également pour tous les goûts pour ceux
qui ne jouent plus entre les mêmes activités de casinos,
les discothèques ou un thé à la menthe en terrasse au
bord de la piscine. Dans ma courte expérience de joueur
de tournois live, je n’ai jamais connu de meilleures
conditions pour jouer au poker.
Le décor est planté : Shuffle Up and Deal !
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Tournois nationaux et internationaux
Marrakech Poker Open 2010 :
SHUFFLE UP AND DEAL !
Par Alexandre BOULLIER
Vendredi 28 Mai, 14h00. C’est parti pour dix jours de poker. Au programme, on trouve six tournois freeze out, et une
multitude de satellites de qualification pour ces tournois. Il y a deux tournois à 500€ et un tournoi à 900€ qui comptent tous les trois pour le championnat du Maroc, un tournoi à 1800€, la finale du million dollar poker tour à 4500€ et
un tournoi de Pot Limit Omaha à 500€.
Durant les premiers jours, le field est composé de
joueurs amateurs, de semi pros et de pros. Les buy in
sont abordables à un grand nombre de personnes, et les
packages tournois plus hôtel ont attiré beaucoup de
français, quelques européens et des joueurs locaux pour
le premier week end. Je croise régulièrement les mêmes
têtes à la table. Cela permet de découvrir de nouveaux
joueurs et d'apprendre à les connaître petit à petit.
sa 2e victoire à Marrakech cette année, sa 3e table finale,
sa 4e place payée… Et ce n’est pas fini pour lui. Patrick
Sacrispeyre prend la 2e place du tournoi. Ce joueur très
sympathique qui signe sa 3e place payée de l’année
dans les lieux compte aussi deux places payées en tournoi EPT et deux places payées en tournoi WSOP. David
Pecheur, 5e et Ange Cucchi, 6e, sont eux aussi des habitués aux palmarès bien fournis.
Beaucoup de joueurs semblent être des habitués des
lieux. Après avoir vendangé bêtement un ticket à la
bulle pour le tournoi à 900€, j'ai la chance d’atteindre la
table finale du premier tournoi à 500€. Un rush en milieu
de premier jour me permet d’atteindre le jour 2, mais
avec un petit tapis. Et en début de jour 2, deux paires de
rois vont me permettre de doubler sur Kader Medjahed,
puis de le sortir. Malgré un stack intéressant en début de
table finale, je ne trouve aucune occasion de monter des
jetons pour vraiment prétendre à la victoire finale. Je
sors finalement 4e. En plus de ce très beau résultat, je
découvre quelques joueurs habitués des premiers rôles
à Marrakech. Jérémy Palvini remporte ce tournoi. C’est
De mon coté, les résultats iront en décroissant. J’obtiens
une 9e place pour 4 tickets dans un satellite pour le
1800€, et ensuite, j’aurai bien du mal à passer un 1er
niveau. Les satellites sont des tournois à 2500 jetons,
blindes 25/50 et niveau de 20mn. Il ne vaut mieux pas
perdre le premier coup où l’on met des jetons.
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C’est donc sur le rail que je vais suivre le tournoi à 900€.
De nouveau, il y a peu de touriste au palmarès. Robert
Vincent s’adjuge la victoire, avant de prendre la 5e place
du tournoi à 500€ en fin de semaine. Kader Medjahed
prend la 2e place et signe sa 5e place payée de l’année à
Marrakech. Ce tournoi marque également le début du
festival Jean Jacques Mars. Le toulousain, impassible
derrière ses lunettes miroir, signe son premier podium
de la semaine. Le marseillais Remi Marrale prend la 4e
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place et enregistre sa
8e place payée à Marrakech sur les 12
derniers mois. Jean
Michel Didier, 7e,
signe sa 3e table
finale de l’année au
casino Es Saadi. Et
certains prétendent
que le poker est un
jeu de hasard…
Le Mercredi commence le tournoi à
1800€. Et comme le
tournoi principal se
rapproche, on commence à croiser de
Kader Medjahed
plus en plus de têtes
connues. Outre Roger Hairabedian qui est bien sûr
présent depuis le premier jour, j’aperçois Tristan
Clemençon, Ludovic Lacay, Brice Cournut ou Antony
Lellouche. Mais certains ne sont pas encore là pour jouer
en tournoi. En fin de soirée et une bonne partie de la
nuit, c’est au casino que l’on peut trouver Ludo, Antony
et Roger. Ils sont installés sur la plus grosse table de
cash, celle à 100/200€ pour jouer en texas holdem et pot
limit omaha. Mais qui sont ces gens qui peuvent se
permettre de jouer des pots à plusieurs dizaines de
millier d’euros avec des joueurs de ce calibre ?? Ludovic
raconte qu’il a subit un downswing de 1000 blindes (je
vous laisse faire la multiplication) sur les 3 premiers
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jours, avant de finir à jeu au bout de 7 jours et 70 heures
de jeu. C’est le genre d’anecdote qui permet de bien
faire la distinction en la vie d’un joueur pro et des vacances au club med’.
De son coté, Brice Cournut est au départ du tournoi à
1800€. Il est aussi à l’arrivée, en table finale tout du
moins. Malgré un tapis très convainquant lors de la
constitution de la table finale, Brice perd quasiment
toutes ses confrontations à tapis. Il ne
peut faire mieux que
6e. Le début de la
table finale est une
vraie
boucherie
avec un nombre de
bad beats incroyables. La victoire
finale revient à Jean
Noel Pappa. C’est
sans doute de là que
vient l’expression «
Tout chez Pappa ».
Le reste de la table
finale est une nouvelle fois trustée par
les habitués. Le
Jean-Jacques Mars
Marocain
Najib
Bennis prend la 2e place et signe sa 5e place payée à
Marrakech en un an. Jeremy Palvini prend la 3e place,
Jean Jacques Mars la 4e, Kader Medjahed la 7e, Abdelhadi Kondah la 9e.
Alors qu’arrive la fin du séjour,
la population a radicalement
changé dans la salle de tournoi.
Il reste en effet très peu
d’amateurs au départ du tournoi principal à 4500€. Je croise
de plus en plus de têtes
connues : Paul Testud, Alain
Roy, Bruno Launais, Antoine
Saout, Eric Haik, Benjamin
Pollak, Jean Pierre Gleize, Jean
Claude Perrot, Thomas Fougeron, Patrick Azoulay, Christophe Savary… La taille des poissons a sensiblement grossi.
Les 3 finalistes du 500NLH (Thonnerieux, Palvini, Sacrispeyre) sous l'oeil de Mme Bauchet
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Bien sûr, tous les habitués qui ont trusté les places
d’honneur sont au départ ainsi que de nombreux jeunes
joueurs issus d’internet que je ne reconnais pas mais qui
ont les moyens de se payer le tournoi, ce qui est bon
signe pour leur bankroll.
Ils sont au total 200 joueurs au départ à revendiquer une
part du million de dollar garanti. Seuls 38 d’entre eux
vont voir la fin du jour 1. Jean Jacques Mars, Najib Bennis
et Antony Lellouche occupent les trois premières places
du classement au départ du jour 2 avec environ 160000
jetons. Il faut noter que Brice Cournut a perdu un coin
flip à 136000 jetons à trois mains de la fin contre Fréderic
Hamon. Brice ouvre au Cut Off à un peu plus de 6000,
Najib Bennis paye au bouton et Frederic HAMON, de
Small Blind, squeeze à tapis pour environ 60000. Brice
paye et Bennis passe. JJ pour Brice et AK pour Fréderic
qui trouve un As sur la rivière pour s'en sortir in extremis.
Ce pot aurait fait passer Brice large chip leader avant le
début du Day2.
Le premier temps fort de ce jour 2 est une bulle que je
ne souhaite à personne. Arnaud Etchibarne est à la tête
d’un tapis d’une vingtaine de blindes et relance du cut
off. Il est mis à tapis par la grosse blinde mais s’empresse
de payer en retournant une paire de dames. La grosse
blinde ne peut montrer mieux que dix et 8 dépareillés.
Qu’à cela ne tienne, un dix puis un huit au flop viennent
régler le sort d’Arnaud qui
quitte le tournoi à la plus mauvaise place.
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joueur sur le podium n’est autre que Jean Jacques Mars,
l’homme au cigare. D’une régularité qui force
l’admiration, le toulousain enregistre donc une troisième place dans les 4 premiers lors de son séjour.
Même s’il lui restera sans doute un petit goût
d’inachevé, ces résultats font toujours du bien à la bankroll d’un joueur professionnel indépendant. L’irlandais
Peter Roche prend la 4e place, pendant que Dimitri
Levillain s’adjuge la 5e. Le Maroc a évidemment placé
ses représentants : Wassim Bennis prend la 6e place et
Anouar Mehlil la 9e.
Ce séjour restera pour moi un excellent souvenir. Même
si je n’avais pas fait de résultat, ce séjour aurait été un
régal. Passer dix jours à Marrakech dans un des hôtels du
quartier de l’hivernage pour jouer au poker est une
expérience délicieuse. Ensuite, faire une 4e place sur un
tournoi à 140 joueurs fait toujours du bien au moral et à
la bankroll. Mais au-delà de cette performance,
l’expérience emmagasinée à jouer parmi tous ces
joueurs confirmés est très importante. Les résultats de
tous ces joueurs d’expérience habitués des lieux sont
trop gros pour n’être dus qu’à une réussite passagère. Il
semblerait que ces joueurs ont trouvé le bon équilibre
entre patience et agressivité pour dominer le field
moyen à Marrakech.
Lorsqu’on regarde la composition de la table finale, on
s’aperçoit que les habitués ont
une nouvelle fois pris le dessus
sur les joueurs de passage. Les
solides joueurs expérimentés
ont pris le dessus sur la jeune
classe internet.
Christophe Savary, déjà vainqueur du WPT Marrakech en
Octobre 2009 réalise un magnifique doublé en prenant le
dessus sur Jean Pierre Gleize
lors du tête à tête final. En
moins d’un an, cet habitué du
casino Es Saadi empoche donc
plus de 800000$. Le troisième
Les 3 finalistes du Main Event (Christophe Savary, Jean-Pierre Gleize, Jean-Marc Mars)
avec Mme Bauchet, responsable des lieux
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