Sangatte Le hangar - Musée de la Résistance et de la Déportation
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Sangatte Le hangar - Musée de la Résistance et de la Déportation
Sangatte Le hangar Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de presse Exposition au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, Grenoble du 23 novembre 2002 au 10 février 2003 Contacts presse : MRDI – Cécile Vargas 14, rue Hébert 38000 Grenoble tél. 04 76 42 38 53 – fax : 04 76 42 55 89 www.resistance-en-isere.com Sangatte Le hangar Photographies de Jacqueline Salmon Exposition au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère du 23 novembre au 10 février 2002 DOSSIER DE PRESSE Sommaire Communiqué p. 3 Pourquoi une exposition sur Sangatte au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère p. 4 Sangatte, le minimum de représentation p. 5 Jacqueline Salmon, pour un humanisme des formes p. 6 « Le Piège de Sangatte », un film de Sylvain Roumette et Alain de Sédouy p. 8 La publication Sangatte Le hangar p. 9 Cycle de conférences autour de l'exposition p. 10 Informations pratiques p. 12 Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère p. 13 COMMUNIQUE DE PRESSE Sangatte Le hangar Photographies de Jacqueline Salmon Exposition du 23 novembre 2002 - 10 février 2003 Ouvert, en septembre 1999, dans le hangar qui servit d'abri aux matériels de forage du tunnel sous la Manche, le centre d'accueil des réfugiés de Sangatte, près de Calais, a déjà vu passer plus de 50 000 personnes. Kosovars, Kurdes ou Afghans sont arrivés là, poussés par les désordres du monde, fuyant la misère et l'oppression, refoulés de la "forteresse Europe" dans laquelle ils cherchent pourtant à vivre. Chacun, la nuit, risque sa vie en tentant de gagner l'Angleterre où la législation, réputée moins contraignante, devrait faciliter leur insertion. Jacqueline Salmon se rend au hangar à deux reprises en 2001. Evitant de se laisser happer par des histoires individuelles et surtout de tomber dans le voyeurisme, elle photographie les lieux, les abris de fortune, les matelas et les lits de camps accolés ou les vêtements accrochés à des grilles. La misère et l'angoisse d'une fuite à l'issue incertaine ne sont ici que suggérées d'où la force et la pertinence de ces photographies. D'où la réflexion qu'elle provoque sur les causes et les effets des migrations, et sur l'impuissance, voire l'indifférence de nos sociétés européennes à leur égard. Une situation qui n'est pas sans rapport avec celle que connaît la France, à la fin des années 1930 où des camps sont installés pour rassembler les réfugiés qui affluent. Bien que les circonstances soient très différentes, l'occasion est bonne, en ce Musée de la Résistance et de la Déportation, de s'interroger sur la genèse et la réalité du camp dit "de transit" ou "d'internement", d'hier à aujourd'hui. Sangatte Le hangar. Photographie de Jacqueline Salmon, onzième exposition temporaire du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, est prolongée par un catalogue réunissant les photographies de Jacqueline Salmon et les contributions de l'historien Denis Peschanski, spécialiste des camps d'internement français entre 1939 et 1946, de Paul Ardenne, historien de l'art contemporain, critique d'art et commissaire d'exposition et de Paul Virilio, philosophe et urbaniste. MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 3 sur 13 Pourquoi une exposition sur Sangatte au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère ? Quel lien entre la Seconde Guerre mondiale et des immigrants clandestins hébergés dans un ancien hangar désaffecté, et placés aujourd’hui sous les feux de l’actualité ? Même si le souvenir de la Seconde Guerre mondiale semble de plus en plus lointain pour les plus jeunes, les valeurs au nom desquelles les résistants se sont rebellés contre l'occupant nazi et ses collaborateurs, continuent d'exiger notre plus vive attention. Et si l'on ne veut pas que les musées dédiés à cette période de l'histoire ne soient qu'une annexe de l'école, encore faut-il qu'ils parviennent, au nom de l'actualité des valeurs de la Résistance, à traiter des questions d'aujourd'hui. C'est ce que fait ce musée, sans la moindre intention polémique, mais en produisant les données des problèmes auxquels nous sommes confrontés pour susciter et nourrir une réflexion véritablement citoyenne. Ainsi, la présentation au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, de ces photos du centre de Sangatte, doit permettre d'engager une réflexion sur la signification, aujourd'hui, des mots de camp d'internement ou de transit par rapport à la réalité qu'ils recouvraient à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Même si l'histoire ne se répète pas, pourquoi ne pas faire de rapprochement entre ces Espagnols qui fuyaient la dictature et la misère, à la fin des années 1930 et ces Irakiens, ces Tchétchènes, ces Bulgares ou ces Afghans qui, coûte que coûte, tentent de rejoindre l'Angleterre ? "Autour de Sangatte", l'article que signe, dans la publication qui accompagne l'exposition, l'historien Denis Peschanski, spécialiste des camps d'internement français entre 1939 et 1946, présente tout autant les différences importantes entre les deux époques que les similitudes, notamment dans la nécessité pour le gouvernement de gérer une contrainte extérieure et dans l'attitude de la société française vis à vis des migrants. MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 4 sur 13 Sangatte, le minimum de représentation* Paul Ardenne, historien de l’art contemporain, commissaire d’exposition et critique d’art explicite le parti pris artistique et éthique de Jacqueline Salmon de ne pas photographier les réfugiés. Jacqueline Salmon, avec Le hangar, ferait donc l’apologie du contenant dans l’oubli du contenu ? Son principal souci irait d’abord aux atmosphères, bardé d’indifférence, comme dédaigneux de l’humanité ? Se méfier là-dessus, des apparences. En dépit de ces dernières, en effet, Salmon fait bel et bien état d’une tragédie humaine, mais alors sans caution versée au réalisme et à ses velléités de description. Double précaution liminaire, d’ordre conceptuel : les images que l’artiste propose au spectateur, d’une part ne prétendent pas rendre compte de la situation des résidents de Sangatte dans la totalité de ses aspects (le réel ne se présente pas ainsi, pas le plus souvent en tous cas) ; elles s’évitent d’autre part ces recettes grossières à vocation émotionnelle ou d’éveil psychologique que l’on sert d’habitude avec les tragédies pour mieux les faire ressentir, qu’il en aille de la catharsis ou de l’identification. Le choix de Jacqueline Salmon, plutôt, c’est celui d’une neutralisation, d’une vision qui ne mise pas plus sur le spectaculaire que sur le scandale. Cette option peut choquer, sachant qu’elle passe par l’éradication visuelle du principal individu concerné, le clandestin à qui le droit à l’image même semble refusé (comme à dire : « Tu es mais tu ne mérite pas d’être vu »). Elle peut aussi , à l’inverse, s’interpréter comme une forme de considération, sachant qu’il n’est nul besoin d’insister pour comprendre (« Cet être déclassé que tu es, il est inutile de l’humilier en l’exhibant »). (…) Se dissimule-t-elle dans les images sobres du Hangar, la misère du monde n’en apparaît pas moins ici en creux, de manière métonymique, parergon à empoigner des yeux, juste tapie sous la surface du visible. Au fond, il n’est jamais utile d’en dire trop. Extraits de « Nous n’avons que faire de la compassion », de Paul Ardenne, catalogue de l’exposition. * titre d’un article paru dans l’Humanité du 12 février 2002 MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 5 sur 13 Jacqueline Salmon, pour un humanisme des formes Jacqueline Salmon est née à Lyon, en 1943. Elle se consacre totalement à la photographie à partir de 1981 et réalise à Lyon, sa ville natale, des portraits de lieux (plutôt que des photographies d'architecture) où se lisent les signes d'une histoire sociale. Ses séries évoquent les mutations passées et présentes des lieux architecturaux dont le destin épouse celui de la société Ainsi, avec la restauration de la cathédrale Saint-Jean, elle s'interroge sur le statut d'un lieu religieux aujourd'hui, avec 8, rue Juiverie, elle évoque l'histoire d'une maison noble devenue un squat puis un HLM. Dans Hommage à Tarkovski, un garage se métamorphose en bibliothèque, dans Hôtel Dieu, (un hospice fondé au XIème siècle à Troyes est sur le point d'être transformé en bâtiment universitaire. A Clairvaux, le monastère perce sous la prison. Face à la perte d'identité de ces lieux, Jacqueline Salmon témoigne de la fragilité de la mémoire collective. Son attitude est également militante : le squat, l'hôpital, la prison, les Chambres précaires ces dortoirs pour les SDF sont des lieux socialement chargés où les exclus laissent les signes ténus de leur passage. Parfois même, n'en laissent-ils pas, comme les tribus indiennes qui vécurent dans l'Alberta et auxquelles Jacqueline Salmon consacre les stèles photographiques de In Deo (…). Si l'humain est au centre de ses travaux, l'Homme y est peu présent physiquement. L'idée de portrait est pourtant l'un des fils conducteurs de l'œuvre de Jacqueline Salmon. Se refusant à tout faire dire au visage (dont elle aime qu'il résiste), elle l'associe volontiers à un paysage ou à une architecture qui lui fait écho, comme dans les diptyques de Entre centre et absence, où elle avait réuni sa "famille de pensée" : artistes, intellectuelles dont elle tentait de visualiser la pensée. Avec sa série Près et Loin d'Italo Calvino, c'est l'univers romantique et la démarche intellectuelle de l'écrivain qu'elle s'efforce de restituer (et non d'illustrer). L'écriture photographique de Jacqueline Salmon, qu'on ne saurait limiter au style et à la composition, est induite par des projets dont la valeur est à la fois éthique et plastique. Soucieuse de servir un sujet et non de s'en servir, elle assume la fonction documentaire de ses images - que par ailleurs elle intègre volontiers à des installations - et se refuse à mettre en scène ce qu'elle photographie, s'en tenant à la liberté du point de vue car, ditelle, "les propositions du monde vont bien au-delà de ce que nous pouvons y mettre". Pour elle qui collectionne les citations avec gourmandise, la photographie est le moyen de citer le monde et les œuvres des hommes. Jean-Christian Fleury MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 6 sur 13 Jacqueline Salmon Sélection d'œuvres 1983 8, rue Juiverie Saint-Jean, le temps d'un échafaudage 1988 Le Corbusier, Sainte Marie de la Tourette 1989 Traboules Blues Hommage à Tarkovski 1991-1992 Hôtel Dieu 1994 In Deo 1993-1996 Clairvaux 1996 Entre centre et absence 1997 Près et Loin d'Italo Calvino Quelles sont nos erreurs 1996-1998 Chambres précaires 2002 Sangatte Le Hangar L’Arsenal MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 7 sur 13 Le piège de Sangatte un film de Sylvain Roumette et Alain de Sédouy Le documentaire Le piège de Sangatte de Sylvain Roumette et Alain de Sédouy est diffusé au centre de l'exposition. Entourés des photographies du hangar, les visiteurs pourront ainsi, pousser plus loin leur réflexion, grâce à ce film, tourné en juin 2002, qui dresse un état des lieux du centre peu de temps avant l'annonce de sa fermeture devenue effective depuis début novembre. Candidats à la traversée vers l'Angleterre, habitants, agents de sécurité, responsables d'Eurotunnel, Croix Rouge, Sylvain Roumette et Alain de Sédouy font entendre tous les points de vue. Leur film donne la mesure de l'espoir - et de la déception - des réfugiés et met en lumière l'impasse juridique dans laquelle ils se débattent. Il montre aussi qu'en l'absence d'une politique européenne concertée en matière d'immigration et de droit d'asile, la fermeture du centre ne résoudra rien. "Ces populations sans abri ne disparaîtront pas mais se déplaceront vers d'autres ports", prévoit Smaïn Laacher, sociologue au CNRS. Ces paroles ont une résonance particulière, aujourd'hui, alors que le camp est fermé depuis début novembre et que les forces de l'ordre viennent de déloger des immigrants d'une église de Calais où ils avaient trouver refuge. Le piège de Sangatte de Sylvain Roumette et Alain de Sédouy 52 minutes, Films du Bouloi, 2002 MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 8 sur 13 La publication Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, en partenariat avec le Channel, scène nationale de Calais accompagnent l'exposition avec la publication d'un ouvrage de 56 pages contenant l'intégralité des photographies exposées. Cette publication croise différentes analyses émanant d'un historien, d'un député européen et d'une journaliste, offrant ainsi les moyens de comprendre les enjeux sous-tendus par l'ouverture puis la fermeture du centre de Sangatte. Sommaire Autour de Sangatte par Denis Peschanski Nous n'avons que faire de la compassion par Paul Ardenne Chambres précaires par Paul Virilio Sangatte, le minimum de représentation par Magalie Jauffret (article paru dans l'Humanité, le 12 février 2002) Nous sommes tous des réfugiés par Hélène Flautre (député européen) Sangatte ou l'échec de la politique communautaire sur l'asile par Sylvia Zappi article paru dans Le Monde du 12 septembre 2002) Biographie et bibliographie de Jacqueline Salmon MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 9 sur 13 Cycle de conférences autour de l’exposition Les cinq rendez-vous proposés permettront, à propos du camp de Sangatte, de s'interroger sur les mouvements de populations dans le monde contemporain. Pourquoi, des millions de personnes fuient-elles leur pays ? Comment, à l'heure de la mondialisation et de la libre circulation des biens et des personnes, l'Europe réagit-elle, face à ces nouvelles migrations ? Au-delà des idées reçues et des préjugés, que sait-on objectivement des réfugiés de Sangatte ? Après avoir cerné les caractéristiques des migrants d'aujourd'hui, une réflexion sera aussi proposée sur les représentations de la victime, au travers de l'action humanitaire. Comment, au-delà de "la victime écran", pour reprendre l'expression de Philippe Mesnard, mieux apprécier la réalité des maux ? Les travaux de Jacqueline Salmon sur Sangatte fourniront à cet égard un exemple de grand intérêt. D'autres attitudes sont en effet possibles, en rupture avec les représentations habituelles. Lieu : Archives départementales de l'Isère : rue Auguste Prudhomme à Grenoble Horaires : 20 h Entrée libre, dans la limite des places disponibles. l 27 novembre 2002 : L’Europe face à l’immigration. Quelle réponse commune ? De continent d’émigration, l’Europe est devenue, par étapes depuis la Seconde Guerre mondiale, terre d’immigration. Chaque état a d’abord géré l’arrivée et l’installation des populations immigrées à partir de sa propre organisation administrative et de ses propres traditions juridiques. Avec la création de l’espace Shengen, l’Union européenne incite au rapprochement des politiques nationales d’accueil. Les immigrés aideraient-ils l’Europe à prendre conscience de son unité et à affirmer ses valeurs communes ? par Jacques Barou, sociologue, ethnologue et chargé de recherches au CNRS. Il a réalisé de nombreux travaux sur les migrations internationales et les processus d’intégration aux sociétés locales. Il est notamment l’auteur de L’Europe, terre d’immigration. Flux migratoires et intégration, PUG, Grenoble, 2001. l4 décembre 2002 : Aux bords du monde, les réfugiés Cinquante millions de personnes dans le monde sont victimes de déplacements forcés, provoqués par les guerres, la violence et les difficultés économiques. Entassés dans des camps, elles n’ont pour seule identité que le statut de victime. Par quel processus une partie de notre planète est-elle ainsi mise en quarantaine ? Qu’est-ce-que vivre quand on ne peut ni s’installer ni bouger ? Et comment retrouver son « humanité » ? par Michel Agier, anthropologue, directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement. Il anime un séminaire d’anthropologie urbaine à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est notamment l’auteur de L’invention de la ville. Banlieues, townships, invasions et favelas, Editions des Archives contemporaines, 1999 et de Aux bords du monde, les réfugiés, Flammarion, Paris, 2002. l 18 décembre 2002 : Les « indésirables » de Sangatte Au cours des derniers mois, le camp de Sangatte est devenu le symbole de tous les maux engendrés par une immigration qui serait insuffisamment contrôlée. Mais que savons-nous réellement des hommes et des femmes qui s'y trouvent ? D’où viennent-ils ? Pour quelles raisons ont-ils fait le choix de tout quitter ? Quelles sont leurs perspectives d'avenir ? leurs rêves ? Au MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 10 sur 13 terme d’une enquête minutieuse, Smaïn Laacher apportent des réponses qui rompent avec bien des idées reçues. par Smaïn Laacher, sociologue, chercheur associé au Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRSS-EHESS) et auteur d’une étude remise à la Croix Rouge en juin 2002 : Des «étrangers en situation de « transit » au centre d’hébergement et d’accueil d’urgence humanitaire de Sangatte. l8 janvier 2003 : La représentation humanitaire en question La représentation humanitaire de la victime a modifié notre perception du malheur. Elle conditionne les actions qui peuvent être menées pour secourir les populations en détresse. Elle sert aussi de caution à la politique internationale. Sur elle repose désormais notre vision ou notre interprétation des violences politiques. Mais que voyons-nous dans la mise en scène de corps brisés ou affamés ? Le regard ne risque-t-il pas d'y perdre la vue ? Ces questions mettent en jeu la responsabilité des partenaires du champ humanitaire : organismes de tutelle, agences de publicité, médias, photo-journalistes, politiques, bailleurs de fonds... Faut-il alors en conclure que la représentation de la victime humanitaire fournit au capitalisme la justification éthique dont il est en quête depuis l'aube des temps industriels ? par Philippe Mesnard, enseignant de littérature française à l’Université de Marne La Vallée et de Bruxelles, auteur de La victime écran. La représentation humanitaire en question, éditions Textuel, 2002, de Gorgio Agemben à l’épreuve d’Auschwitz, Kimé, Paris, 2001 et de Consciences de la Shoah, Kimé 2000 et de La victime écran. La représentation humanitaire en question, Textuel, 2002. 15 janvier 2003 : Rencontre avec Jacqueline Salmon, auteur des photographies de Sangatte l "Choisir de traiter un sujet comme celui du Hangar de Sangatte, c'est assembler dans un projet, mon souci d'historienne, mon désir d'artiste et mon émotion de citoyenne. (…) Je pensais en imaginant le hangar : à quoi cela ressemble-t-il? Qu'a mis en œuvre la société où je vis face à un tel problème ? Car je suis bien de cette époque et de ce monde là, en parti responsable, et si je ne suis pas aujourd'hui contrainte à l'exil, ce n'est que par une succession de hasards." MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 11 sur 13 INFORMATIONS PRATIQUES Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dates du 23 novembre 2002 au 10 février 2003 Lieu Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère 14, rue Hébert 38000 Grenoble. Tél : 04 76 42 38 53 Fax : 04 76 42 55 89 Mél : [email protected] Site internet : www.resistance-en-isere.com Conditions de visite ouvert tous les jours sauf le mardi, les 25 décembre, 1er janvier, 1er mai. Du 1er septembre au 30 juin, de 9h à 18h samedi et dimanche de 10h à 18h (dès 9h le samedi sur rendez-vous pour les groupes) Juillet-Août : 10h - 19h Prix d'entrée : 3,20 €, tarif réduit : 1,60 € Gratuit pour les moins de 25 ans, les chômeurs et pour tous, le premier dimanche du mois Visite guidée gratuite le premier dimanche du mois à 14h30 Réalisation de l'exposition Commissaire de l'exposition : Jean-Claude Duclos, conservateur en chef du patrimoine, directeur du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère assisté de Jacques Loiseau, Cécile Vargas et Marcela Vogler Réalisation : les ateliers du Musée Dauphinois Remerciements Sylvain Roumette et Alain de Sédouy réalisateurs du film "Le Piège de Sangatte", projeté dans l'exposition ainsi que Eliane Cochi des Films du Bouloi Marianne Ancelin et la Scène nationale de Calais Le Channel Galerie Michèle Chomette MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 12 sur 13 Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère a été inauguré le 1er juillet 1994. C'est une réalisation du Conseil Général de l'Isère. Il fait suite au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère initié à Grenoble, ville "Compagnon de la Libération", au début des années 1960, par des anciens combattants, résistants et déportés, puis animé et géré de 1966 à 1994 par une association fédérant leurs mouvements. Depuis 1994, cette association, devenue celle des amis du Musée départemental, continue d’œuvrer à ses côtés. Au fil de trente années d'acquisitions et de dons, plus de cinq mille pièces composent ses collections. Un fonds précieux par son ancienneté mais aussi par la représentativité et la qualité des documents : une centaine d'affiches, des dessins originaux, de nombreuses photographies, des imprimés (tracts, rapports, brochures), des titres de la presse régionale (dont certaines collections complètes comme pour "les Allobroges"), des objets (matériel de sabotage et de transmission, objets de la vie quotidienne sous l'occupation, etc.). Ce fonds a été complété à partir de 1990 par des archives sonores composées d'enregistrements d'une centaine d'anciens Résistants et Déportés. Dûment analysé dans le cadre d'un inventaire informatisé, l'ensemble de ces collections a été déclaré d'intérêt public le 17 juin 1993 par la Direction des Musées de France. Le Musée acquérait ainsi le statut de "musée contrôlé". En novembre 2002 le musée a inauguré la réactualisation de ses présentations de longue durée. Sept ans après son ouverture, rue Hébert, des recherches ont permis d'en savoir plus sur les maquis, la résistance juive, les groupes francs ou l'épuration. S'appuyant sur de nouveaux éléments, issus notamment de ses expositions temporaires, et sur de récents travaux d'historiens, l'équipe du musée a revu certains espaces et introduit de nouveaux thèmes. Par ailleurs, un Guide du Musée a paru à cette occasion. Parallèlement à cette exposition permanente, le musée présente une à deux expositions temporaires par an. Le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère relève de la Conservation du Patrimoine de l'Isère qui dépend elle-même de la Direction des Affaires Culturelles du Conseil Général de l'Isère. Sa fréquentation est de l'ordre de 20 000 visiteurs par an dont près de 50%, viennent dans le cadre scolaire. MRDI - Exposition Sangatte Le hangar. Photographies de Jacqueline Salmon Dossier de Presse Page 13 sur 13