La joie de tout un diocèse

Transcription

La joie de tout un diocèse
église à Marseille
LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π
N° 3 – Mars 2014
La joie
de tout
un diocèse
■É
glise
de France
Réflexions
sur la fin de vie
■ Vie
du diocèse
Une apôtre
du Sacré-Cœur
■ Commentaires
Le Carême
cppap n° 0515 G 79 622 – Abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e
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église à marseille
l’agenda de Mgr Pontier
Lundi 3 et mardi 4 mars
Rencontre de la Province à
Notre-Dame-du-Laus
Jeudi 13 mars
Conseil diocésain économique
et social
Mercredi 5 mars
Célébration des Cendres
Vendredi 14 mars
Conseil épiscopal
Vendredi 7 mars
Conseil épiscopal
Dimanche 16 mars
Messe à La Bouilladisse
Jeudi 20 mars
Conseil presbytéral
Mardi 25 mars
Conseil d’administration
de l’ICM
Mercredi 26 mars
À Paris, Conférence
des Responsables
de culte en France
l’agenda de Mgr Aveline
Dimanche 2 mars
Centre de gérontologie
départemental
de Montolivet
Lundi 3 et mardi 4 mars
Rencontre de la Province
à Notre-Dame du Laus
Vendredi 7 mars
Conseil épiscopal
Dimanche 9 mars
Appel décisif
des catéchumènes
à Saint-Joseph (I.M.)
Mercredi 12 mars
Rencontre avec l’équipe
de Château-Gombert –
Plan-de-Cuques
Jeudi 13 mars
Rencontre avec les prêtresétudiants africains
Vendredi 28 mars
Conseil épiscopal
Vendredi 21 mars
Conseil épiscopal
Samedi 22 mars
Conseil pastoral diocésain
Mercredi 19 mars
Dimanche 9 mars
Appel décisif des catéchumènes Fête de saint Joseph
chez les Petites Sœurs
à Saint-Joseph (I.M.)
des Pauvres aux Chartreux
Du lundi 10 au mercredi 12 mars
Conseil permanent et rencontre Soirée Évangile et Prière
des archevêques métropolitains à Saint-Ferréol
à Paris
Samedi 1er mars
Rencontre avec la
communauté du Carmel
d’Avignon
La Nuit des Témoins de l'AED
Réunion avec le Service
diocésain de la Pastorale
familiale
Samedi 22 mars
Colloque œcuménique
au Mistral
Vendredi 14 mars
Conseil épiscopal
Dimanche 23 mars
Paroisse de Carnoux
Dimanche 16 mars
Paroisse de Bois-Luzy
Mardi 25 mars
Séminaire Saint-Luc à Aix
Conseil d’administration
de l’ICM
Lundi 17 mars
Conférence à l’aumônerie
des étudiants de La Timone Mercredi 26 mars
Session régionale
Mercredi 19 mars
de formation pour
Célébration avec la
l’Enseignement catholique
communauté du Carmel
à l’ISTR
de Marseille
Colloque sur les Chrétiens
Jeudi 20 mars
d’Orient à l’Université
Conseil presbytéral
catholique de Lyon
Rencontre avec le groupe
Vendredi 28 mars
de prière Stella Maris
Conseil épiscopal
Vendredi 21 mars
Samedi 29 mars
Conseil épiscopal
Conférence à la session de
Rencontre avec les prêtres la Mission Ouvrière à Nîmes
de Carnoux-CassisRoquefort-la-Bédoule
Samedi 29 mars
Journée de la vie religieuse
Ordination presbytérale
de Noël-Loïc Couchouron, s.j.,
à Saint-Victor
Dimanche 30 mars
Prédication de Carême
à Notre-Dame de la Garde
Lundi 31 mars
Fraternité Bernadette
Conférences de Carême
à Notre-Dame de la Garde
Dimanche 9 mars
Mgr Paul-Marie Guillaume,
évêque émérite de Saint-Dié :
« Le baptême, entrée dans la
vie »
Dimanche 16 mars
Mgr Jean-Michel Di Falco
Leandri, évêque de Gap
et d’Embrun :
« Conversation avec le Christ »
Dimanche 23 mars
Mgr Benoît Rivière, évêque
d’Autun, Chalon et Mâcon :
« Donner à boire aux autres »
Dimanche 30 mars
Mgr Georges Pontier,
archevêque de Marseille :
« Je suis la lumière du monde »
Dimanche 6 avril
Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille :
« Lazare : la grâce de la vie »
π À 16 h : Office de Vêpres
Prédication
Temps musical
π À 17 h : célébration de la messe
Contact : 04 91 13 40 80
édito
3
Au seuil du mois de mars, avec la célébration des
Cendres, nous entrerons en Carême. Les cendres,
c’est ce qu’il reste d’un feu quand tout est consumé.
Et ce mercredi-là, après avoir entendu l’appel à la
conversion et à la foi, nous repartirons, chacun recevant sur lui un peu de ces cendres, comme une
première balise d’un long chemin vers Pâques. Car en
retirant les cendres de chacune de nos vies, nous préparons ensemble l’espace où pourra surgir le « Feu
nouveau » qui ranimera en nous la vive flamme de
la foi. Vivons le Carême sans brûler les étapes, en
laissant patiemment l’Esprit réduire en cendres ce
qui en nous se refuse au feu.
Joseph
Et puis le 19 mars, l’Église célébrera saint Joseph,
le charpentier de Nazareth. Le père du Fils de Dieu,
dont on dit seulement qu’il fut un « homme juste »
(Mt 1, 19), n’a reçu d’autre mission que celle, inouïe,
de devoir charpenter l’humanité du Christ, l’aidant
à grandir « en taille et en sagesse » ! Et cela sans
autre apprentissage que celui de la confiance en
la Parole dite par l’ange : « Ne crains pas, Joseph,
de prendre chez toi Marie, ton épouse, car ce qui
en elle est engendré vient de l’Esprit Saint » (Mt 1,
20). Même confiance exigée pour partir en Égypte
(Mt 2, 13-14) puis pour en revenir (Mt 2, 20). Joseph :
l’homme qui veilla sur l’enfance du Fils en faisant
lui-même confiance, comme un enfant, au dessein du
Père. Joseph : l’homme qui apprit à Jésus enfant que
c’est la confiance en la Parole qui charpente la foi.
Marie
Puis viendra, avec le 25 mars, la célébration de l’Annonciation. L’appel de Dieu qui devait marquer l’aube
du salut du monde est venu se nicher au cœur d’une
simple et belle histoire d’amour entre deux jeunes de
Nazareth ! Dieu a toujours besoin de notre élan d’amour,
même si ce qu’il y greffe nous dépasse infiniment.
Au Liban, le 25 mars est récemment devenu un jour
férié pour cause de fête islamo-chrétienne. La figure de
Marie se trouve ainsi aux avant-postes du dialogue entre
chrétiens et musulmans, invitant au respect mutuel de
ce que chacun médite en son cœur comme parole de
vie. Au Liban comme à Marseille, la route est encore
longue vers un vrai dialogue. Mais le Carême nous offre
Église à Marseille N° 3
Éditeur : Association diocésaine de Marseille
14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07.
Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected]
Commission paritaire : n° 0515 G 79 622. ISSN : 2104-9424.
Dépôt légal : 1er mars 2014 – 133e année.
Jeté dans ce numéro un encart d’abonnement Prions en Église
© F. Franceschin
Cendres
une belle occasion de nous exercer à l’hospitalité de la
prière. Car quand les chrétiens de Marseille entrent en
Carême, ce sont tous les habitants de notre ville, quelles
que soient leurs convictions ou leurs religions, qui devraient se sentir touchés par l’élan d’amour qui anime la
prière des disciples du Christ. Et Dieu saura bien greffer,
sur cet élan d’amour, les germes du Royaume !
Élections
Les 23 et 30 mars seront jours d’élections municipales. Les chrétiens ne cherchent pas à peser comme
un « lobby » mais à se tenir comme des veilleurs qui
rappellent, à temps et à contretemps, où se trouve
pour l’humanité le chemin du vrai bonheur. Dans son
message de Carême, le pape François écrit : « Lorsque
le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles,
ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution
équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice,
à l’égalité, à la sobriété et au partage. » En invitant au
jeûne, à la prière et à l’aumône, l’Évangile ne définit
pas un programme politique. Il indique plutôt un chemin de vérité capable de réduire en cendres toutes
les langues de bois, un chemin de dépouillement qui
est celui du vrai bonheur : « Heureux les pauvres de
cœur, le Royaume des Cieux est à eux ! » (Mt 5, 3).
Ainsi, du mercredi des Cendres au feu de la nuit pascale,
il nous revient d’allumer, par les multiples initiatives
de notre Carême, de petits faisceaux d’étincelles, signes
de l’amour dont Dieu aime le monde, lui qui « s’est fait
pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » (II Co 8, 9).
Directeur de la publication : pierre grandvuillemin.
Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard.
Ont collaboré à ce numéro : R. Bertrand, J.-R. Cain, CDES,
J. Chagnaud, F. Debelle, ESV, J. Lefur, B. Lorenzato, Pastorale
des Migrants, J.-L. Ragonneau, J.-F. Soulas, I. Vissière
et N. Wolff.
Photo de couverture : Florence Franceschin.
+ Jean-Marc Aveline
Évêque auxiliaire de Marseille
Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée,
2 chemin de saint-Pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10.
Site Internet : www.bayard-service.com
Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou.
Rédactrice graphiste : Brigitte Renault.
Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20.
Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier
4
dossier
église à marseille
LA JOIE DE TOUT UN DIOCÈSE
L’ordination épiscopale
de Mgr Jean-Marc Aveline
C’est dans une cathédrale
comble – près de 3000
personnes – que le Père
Jean-Marc Aveline a
été consacré évêque,
le dimanche 26 janvier,
par Mgr Georges Pontier,
assisté des cardinaux Roger
Etchegaray et Bernard
Panafieu, archevêques
émérites de Marseille.
U
ne célébration joyeuse mais recueillie,
pleine de ferveur, en présence de la
famille de Jean-Marc, de ses amis
venus parfois de loin, du presbyterium, de 22
évêques de France, du Maroc et d’Algérie, du
Nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, des
représentants des confessions chrétiennes, de
Marseille Espérance, des collectivités et institutions locales.
Évêque pour nous,
chrétien avec nous
C’est le Père Paul Bony qui a présenté l’ordinand : « Un Marseillais : quelqu’un qui aime
Marseille. Né en Algérie, mais venu très jeune
ici, il y a grandi dans la foi, il y a trouvé sa
vocation.
Un théologien de métier qui s’est fait théologien
de quartier, sur les traces de Jean Arnaud, ce
curé marseillais qui ambitionnait de communiquer au plus grand nombre " la connaissance
savoureuse des choses de Dieu ".
Un passionné de christologie, qui a saisi l’importance du dialogue interreligieux : comment
l’Église de Marseille pourrait-elle annoncer
l’Évangile sans connaître les diverses religions
de ses habitants et discerner du point de vue
théologique les liens qui peuvent les unir à nous
dans le dessein de Dieu ? C’est pourquoi JeanMarc a fondé l’Institut de Sciences et Théologie
des Religions avec le soutien déterminé du cardinal Coffy, confirmé par le cardinal Panafieu
et son successeur Mgr Pontier.
Un apôtre itinérant comme les premiers compa-
gnons des apôtres :
il peut être au Liban, au
Maroc, à Rome et encore ailleurs,
"urbi et orbi", mais il assume aussi sa responsabilité locale comme vicaire général ; il l’assumera plus encore maintenant comme évêque
auxiliaire.
Et un frère. Nous te disons que nous vivons
ton ordination avec toi comme la réponse à un
appel de Dieu où sont engagés tous nos liens
d’humanité et de ministère. Tu deviens évêque,
mais, " évêque pour nous ", nous te considérerons toujours comme " chrétien avec nous " ».
Soumis à l’Évangile
Après la lecture par le chancelier, Mgr Édouard
Bouquier, de la lettre du pape François désignant le Père Jean-Marc Aveline pour cette
charge, a débuté la liturgie de la Parole.
Mgr Pontier, dans son homélie, a insisté sur
le rite spécifique d’une ordination épiscopale :
« Le livre de l’Évangile, tenu sur sa tête, manifeste que l’évêque est soumis à l’Évangile, soumis au Christ. On n’est pas ordonné évêque
pour prendre le pouvoir. On ne monte pas en
grade ! On est appelé pour un service spécifique : celui de veiller à ce que tout soit fait au
nom du Christ dans la vie de l’Église qui nous
est confiée. Il ne s’agit pas de chercher l’estime
des fidèles au point qu’ils se déclarent pour
nous ! Il s’agit de nous déclarer ensemble pour
le Christ. Voilà qu’ensemble, lui et moi-même,
avons à veiller sur vous, à recueillir ce que l’Esprit inspire et suscite en nous tous, à maintenir
Procession d'entrée.
Les représentants des Églises chrétiennes.
Présentation par le P. Paul Bony.
Lecture de la lettre du siège apostolique
par le chancelier, Mgr Bouquier.
titre
5
Photos : J.-P. et H. Chemin, F. Franceschin,
G. Fraysse, L. Guérin, M. Reinier, M. Saïsse
et D. P.-G.
De gauche à droite
L'accueil de l'assemblée.
Dans la sacristie, avant la célébration,
avec Mgr Ventura, nonce apostolique.
L'assemblée donne son assentiment.
nos cœurs et nos esprits tournés vers ce que
nous dit le Christ, tournés vers les hommes
de ce temps qu’Il aime. Notre ministère, ainsi
que celui des prêtres et des diacres qui sont
nos collaborateurs, nous met au service de la
charité du Christ. »
Et l’archevêque a appelé l’Église de Marseille
à aller « aux carrefours multiples de la vie des
hommes, dans la riche variété de notre diocèse.
Passe ton temps à guérir les cœurs, à réconforter les éprouvés, à éclairer ceux qui sont dans
les ténèbres de vies complexes et douloureuses.
Rends grâce pour tous les gestes de solidarité,
pour les merveilles qui sortent du cœur des
hommes. Oui, mes amis, laissons nos vieux
filets, arrêtons de les préparer ou de les réparer
dans nos barques privées pour faire toujours
comme on a toujours fait. Suivons le Christ,
marchons derrière Lui et à sa manière, pour
prendre notre part de souffrance dans l’annonce de l’Évangile, la célébration de la gloire
de Dieu grâce aux sacrements et le service des
plus pauvres sur les chemins nouveaux de la
mission ».
Rendre grâce
Au cours de la liturgie d’ordination, après
l’invocation à l’Esprit Saint, l’engagement du
Père Aveline au service du peuple de Dieu et
la prostration pendant le chant des litanies,
Mgr Pontier a imposé ses mains sur sa tête,
suivi par les co-consécrateurs et tous les
évêques présents.
Ce furent ensuite l’imposition de l’Évangile,
puis l’onction du Saint-Chrême et la remise
de l’Évangéliaire, de l’anneau, signe de fidélité,
de la mitre, soulignant le rôle de l’évêque serviteur de l’Ancien et du Nouveau Testament,
de la crosse, bâton de pasteur, et le baiser de
paix, signe de communion fraternelle entre le
nouvel évêque et ses frères dans l’épiscopat.
À l’issue de la liturgie eucharistique, Mgr JeanMarc Aveline s’est adressé à l’assemblée, rendant grâce pour ce beau moment d’Église, et
remerciant ses parents, ses frères prêtres, ses
nouveaux frères évêques, et particulièrement
ses deux co-consécrateurs.
Puis, accompagné de Mgr Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg, et de Mgr Vincent
Landel, archevêque de Rabat, il descendit la nef
pour donner sa première bénédiction.
À la fin de la célébration, notre nouvel évêque
auxiliaire a dû longuement s’attarder dans
la cathédrale pour répondre aux multiples
paroles et gestes d’amitié et de sympathie
manifestés par l’assistance.
D. P.-G
Le SDAV a réalisé un DVD de
la célébration, avec la mise en
lumière des rites d’ordination
et des interviews, notamment
du P. Christian Salenson et de
Mgr Benoît Rivière.
À commander à Mistral-Images
11 impasse Flammarion
13001 Marseille
Tél. : 04 91 50 64 73
[email protected]
La présentation du Père Bony, l’homélie de
Mgr Pontier et les remerciements
de Mgr Aveline sont sur le site du diocèse,
ainsi que les vidéos du Service diocésain
de l’audiovisuel. 6
dossier
église à marseille
Imposition des mains par Mgr Pontier.
Prostration pendant le chant des litanies.
Les remerciements de Mgr Aveline (extraits)
D’
abord, je voudrais dire merci à ma
famille et évoquer ce soir mes deux
chères petites sœurs, Martine et
Marie-Jeanne, qui, plus jeunes que moi, ont déjà
rejoint la maison du Père et qui, cet après-midi,
dans le grand mystère de la communion des
saints, ont contribué à faire de cette célébration
une grande action de grâces, sur la terre comme
au ciel ! Et puis, beaucoup d’entre vous savent
ou devinent ce que je dois à mes chers parents,
ma première Église ! Ils sont là : aidez-moi, s’il
vous plaît, à leur dire merci !
Ensuite, je voudrais dire un grand merci à mes
frères prêtres, de Marseille et d’ailleurs. Le
presbyterium se doit plus que jamais d’être
lui aussi une grande famille. Je l’ai moi-même
expérimenté au temps de l’épreuve. Pour
cela, il importe que nous portions réellement
le souci les uns des autres, car chacun est
responsable de la qualité de la réponse de
ses frères à l’appel de Dieu ! C’est vrai entre
prêtres, mais c’est vrai aussi, frères et sœurs,
entre tous les baptisés.
Et puis, permettez-moi de dire un merci tout
spécial à mes nouveaux frères évêques qui ont
fait le déplacement jusqu’à Marseille. Et pour
certains, ce fut une longue route ! Au niveau
épiscopal, vous le remarquerez vite, j’ai tout
à apprendre ! Mais si j’en juge par le nombre
et la teneur des messages reçus de la part des
évêques de France, je puis espérer trouver une
nouvelle et forte fraternité épiscopale au service de la communion ecclésiale. En tout cas,
c’est avec une grande joie que je confie mes
premiers pas épiscopaux à la vigilante bienveillance de notre archevêque, Mgr Georges
Pontier, président de la Conférence des évêques
de France. Avec lui, je vais tâcher d’apprendre
à vivre cette nouvelle mission à la lumière
simple et exigeante de l’Évangile.
Enfin, je voudrais remercier tout spécialement
les deux cardinaux co-consécrateurs, le cardinal Panafieu et le cardinal Etchegaray. Cher
Père Panafieu, merci pour les sages conseils
que vous m’avez prodigués quand je suis venu
vous voir à Venasque il y a quelques semaines,
Lecture par Madame Aveline.
dès que j’ai su ! Je les garde précieusement en
mon cœur et je tâcherai de les garder toujours.
Et vous, cher Père Etchegaray ! Quand je
vous ai appris la nouvelle par téléphone, vous
m’avez dit immédiatement, avec votre belle
voix rocailleuse : « Je ne sais pas comment je
vais faire, mais je dois être là à tes côtés ! » Et
vous êtes là, vous qui m’aviez déjà ordonné
diacre, à Villejuif, il y a trente ans ! Et depuis ce
jour de 1977 où j’ai frappé à la porte de votre
bureau pour vous dire que j’étais prêt à entrer
au séminaire, vous n’avez cessé d’être pour moi,
depuis Marseille puis depuis Rome, un père
plein d’attention, d’encouragement et de bonté.
Le Père Etchegaray, le Père Panafieu, le Père
Pontier : dans la liste de la succession récente à
Marseille, ce soir, il ne manque que le cardinal
Coffy, à qui je dois beaucoup, puisque c’est lui
qui m’avait demandé d’assurer dans notre Église
7
Remise de l'Evangéliaire.
Remise de la crosse.
un service d’intelligence de
la foi et qui avait soutenu
le projet de création d’un
institut théologique au
service du dialogue interreligieux ! Mais il faut que
vous sachiez, chers amis,
que, quelques temps après
la mort du cardinal, sa
cousine, Marie-Thérèse,
qui est parmi nous ce soir,
était venue me porter un
paquet bien emballé dans
lequel se trouvait la crosse
du cardinal Coffy, en me Imposition de l'Evangile et prière d'ordination.
disant : « Père Aveline, je
sais que c’est à vous qu’il faut que je la donne ! »
ensemble. J’ai demandé à Mgr Joseph Doré,
C’était il y a bien des années… J’avais soigneuarchevêque émérite de Strasbourg, qui dirigea
sement rangé ce paquet dans une armoire, sans
mon doctorat en théologie, et à Mgr Vincent
jamais l’ouvrir ! Et quand je suis revenu de
Landel, archevêque de Rabat, qui m’invita à
Paris le mois dernier, après vous avoir renconcheminer pendant sept ans avec cette belle
tré, cher Monseigneur le Nonce apostolique, je
Église du Maroc, de bien vouloir accompagner
suis retourné prendre ce paquet dans l’armoire
ces premiers pas. Moi, je vais vous donner une
et je l’ai ouvert, avec toute l’émotion que vous
bénédiction, afin que, si vous le voulez bien, vous
imaginez ! Et voici cette crosse qui m’aidera à
consentiez à accueillir en vos cœurs l’amour
mettre mes pas dans ceux du cardinal Coffy à
dont Dieu vous aime. Et vous, pendant ce temps,
qui je dois déjà tant de choses !
vous pourrez chanter le Magnificat de Marie
afin que moi, vous entendant, je consente en
Et maintenant, le rituel prévoit que le nouvel
mon cœur à laisser le Seigneur se pencher sur
évêque, accompagné de deux autres évêques,
nous et guider notre route afin que tout se passe
fasse le tour de l’assemblée pour donner sa toute
pour nous selon sa Parole. Alors, puisque nous
première bénédiction. Ce n’est pas un tour d’hondevons tous consentir à quelque chose, si vous
neur ; ce sont seulement les premiers pas sur
le voulez bien, dans la confiance et l’action de
un nouveau chemin qu’il nous faudra inventer
grâces, échangeons nos consentements !
Remise de l'anneau.
Baiser de paix à Mgr Etchegaray et à Mgr Panafieu.
Liturgie eucharistique.
Liturgie eucharistique.
église à marseille
DR
du monde a 85 ans
On l’a un peu oublié. Le
11 février 1929, à la suite
des Accords du Latran
signés entre le Saint-Siège,
représenté par le cardinal
secrétaire d’État Gasparri,
et l’Italie, représentée par
Mussolini, naissait l’État de
la Cité du Vatican (superficie
totale de 0,44 km² et
population de 800 habitants).
Ces Accords mettaient
fin à la « question
romaine » déclenchée par
la prise de Rome par les
troupes piémontaises, le
20 septembre 1870, et
l’annexion de la ville au
Royaume d’Italie.
Autre date importante :
le 18 février 1984, avec la
conclusion de l’Accord de
Villa Madama par lequel
furent apportées des
modifications au Concordat
découlant des Accords du
Latran de 1929. Il s’est
alors agi d’harmoniser les
normes concordataires avec
les principes contenus dans
la Constitution italienne de
1948 et avec les délibérations
du concile Vatican II et les
dispositions du nouveau Code
de droit canonique.
Il en est résulté un concours
de l’Église et de l’État
italien, déployé dans les
secteurs de la solidarité, de
la formation, de la culture
et de la conservation de
l’immense patrimoine
culturel d’intérêt religieux
disséminé dans toute l’Italie.
➲➲La Saint-Valentin
DR
au Vatican
➲➲La Fédération
➲➲Journée mondiale de prière
des médias catholiques
avec les femmes d’Égypte
« Des eaux jailliront dans le désert » : c’est le thème choisi par des femmes chrétiennes d’Égypte pour la célébration de la Journée Mondiale de Prière (JMP), le
vendredi 7 mars.
Cette manifestation est organisée par le mouvement
œcuménique international
« Journée mondiale de prière
des femmes » qui rassemble
des femmes du monde entier,
issues de toutes les confessions
chrétiennes.
Chaque année, un pays est choisi
pour rédiger la liturgie célébrée
le premier vendredi du mois de
mars. Après les Françaises en
2013, le tour est venu pour les
femmes d’Égypte, nation dont
l’histoire est intimement liée
à l’Histoire sainte. Ainsi, les
Égyptiennes font part au monde
entier des attentes de leur peuple et de leurs Églises dans l’espérance « des eaux qui
jailliront dans le désert ».
Depuis sa fondation en 1887, l’action de l’organisation est guidée par le triptyque
« s’informer, prier, agir ». En effet, la JMP vise d’abord à informer les chrétiennes
sur le quotidien, l’histoire et la culture des femmes du pays organisateur de la célébration. Puis, la prière, qui est au cœur de cette journée, a pour but d’« exprimer et
d’enrichir l’échange spirituel entre femmes d’origines et de cultures différentes ».
Enfin, cet événement permet à des associations, situées dans le pays organisateur
et œuvrant pour le respect et la promotion des droits des femmes, ainsi que pour
leur formation, de recevoir des offrandes de la part de tous les participants.
Bien que cette journée soit organisée par des femmes, elle est aussi ouverte aux
hommes et aux enfants. Plus de 300 localités de France accueilleront une rencontre.
À Marseille, la célébration
aura lieu le vendredi 7 mars à 17 h 30
au temple Grignan de l’Église protestante unie de France
15 rue Grignan (métro Estrangin-Préfecture).
La célébration durera une heure environ. Elle sera suivie d’une collation aux
couleurs et saveurs de l’Égypte. L’offrande recueillie sera partagée entre trois
institutions : l’Action chrétienne en Orient, le centre anglican Menara pour enfants
déficients en Égypte et la Caritas-Égypte d’Alexandrie.
Événement sans précédent. Pour la Saint-Valentin,
les fiancés du monde entier, qui ont suivi ou suivent
un parcours de préparation au mariage, ont été invités par le pape François et se sont retrouvés autour
de lui, le 14 février à Rome.
C’est le Conseil pontifical pour la famille qui a organisé ce grand rassemblement pour célébrer « La
joie du Oui pour toujours ». Prévue à l’origine dans
la salle Paul VI limitée à 7 000 places, la rencontre
FMC
➲➲Le plus petit État
JMP
8
brèves
Encore une manifestation
de la révolution numérique
qui ne cesse de bousculer la
presse papier. Le 22 janvier,
la Fédération française de la
Presse catholique (FFPC) a
cédé la place à la Fédération
des Médias catholiques
(FMC). De ce fait, cette
nouvelle structure accueille
des télévisions, notamment
KTO-Tv et le Jour du
Seigneur, mais aussi des
radios comme RCF et Radio
Notre-Dame.
Créée en 1995, la FFPC
réunissait les journaux
paroissiaux, regroupés
au sein de la Fédération
nationale de la presse locale
catholique, la presse des
mouvements et services,
la presse régionale et la
presse nationale. Institution
élargie, la FMC accueille un
cinquième pôle, celui de
l’Audiovisuel. Fédération
pluraliste, elle couvre une
distribution annuelle de
150 millions d’exemplaires
papier et des centaines
de milliers d’auditeurs et
téléspectateurs.
Elle est une partenaire des
instances professionnelles
et des instances ecclésiales
et organise chaque année,
fin janvier à Annecy, les
Journées François de Sales
(notre photo)
Brèves préparées
par Jean Chagnaud
a finalement eu lieu sur la place Saint-Pierre en
raison l’affluence inattendue de 20 000 personnes,
venues de 28 pays différents.
Chants, temps de réflexion et témoignages ont alterné avant l’arrivée du pape qui a insisté sur le temps
de préparation au mariage, élément essentiel de la
pastorale de l’Église. Après avoir dialogué avec trois
couples, le pape François a donné sa bénédiction.
Église de France
9
D é cla r ation du C onseil p e r manent  
de la C on f é r ence des é v ê q ues de F r ance
Fin de vie : pour un engagement
de solidarité et de fraternité
U
Contrairement à d’autres [1], l’avis rédigé par un
« panel de citoyens » [2] propose de légaliser le
« suicide médicalement assisté », sous condition
d’une demande expresse d’une personne en fin de
vie ou atteinte d’une maladie jugée irréversible.
Aider un malade à mettre lui-même fin à ses jours
ou provoquer délibérément la mort d’un patient
à sa demande, ce qui est proprement appelé euthanasie, sont inacceptables. L’avis admet même
la pratique de l’euthanasie sans consentement de
la personne devenue incapable de s’exprimer !
Notre société cherche à « esquiver la mort » [3]
et redoute la proximité avec celui qui va mourir.
Elle pourrait être ainsi conduite à des décisions
inhumaines. Il importe donc de clarifier le vocabulaire et les buts poursuivis. Personne ne
peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à
la demande d’une personne gravement malade,
sans transgresser un interdit fondamental. « Tu
ne tueras pas » [4] demeure une exigence morale
majeure de toute société, et, pour les croyants,
un commandement de Dieu. C’est le fondement
de toute vie sociale respectueuse d’autrui, spécialement des plus vulnérables [5].
Nombre de nos contemporains, en raison d’une
maladie, d’un handicap ou de leur âge, se sentent
devenus une charge pour leurs proches et un
poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude,
de l’indifférence d’autrui, du regard porté sur eux
dans une société axée sur les valeurs d’autonomie
Alain PINOGES/CIRIC
n projet de loi sur la fin de vie pourrait
être déposé devant le Parlement d’ici la
fin de l’année. Des rapports et des avis,
rendus publics ces derniers mois, ont demandé
des améliorations de la loi Leonetti. Cependant,
améliorer la législation, ce n’est pas la changer
fondamentalement. Le sujet est trop grave pour
ne pas agir avec prudence.
et d’efficacité. Ceux qui en viennent à douter de
la valeur et du sens de leur vie ont besoin « d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans
l’épreuve » [6]. N’aurons-nous rien d’autre à leur
proposer que de mettre fin à leur existence ?
Tout suicide affecte la solidarité et la volonté de
vivre du corps social. Il est donc nécessaire et urgent de poursuivre un véritable engagement de
solidarité et de fraternité. Beaucoup se sont investis
pour soulager les douleurs et les souffrances de la
fin de vie mais « la tâche à accomplir est encore
immense » [7]. Les campagnes médiatiques de promotion d’une nouvelle loi contribuent malheureusement à détourner l’attention des indispensables
réformes à entreprendre, parmi lesquelles l’accès
à « des soins palliatifs et à un accompagnement » à
« toute personne malade dont l’état le requiert » [8].
Notre conviction profonde est qu’un changement législatif ne peut avoir pour objectif que
de rendre plus manifeste le respect dû à toute
personne en fin de vie. Cela passe par le refus
de l’acharnement thérapeutique, le refus de
l’acte de tuer ; ainsi que par le développement
des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales.
Le 16 janvier 2014
Mgr Georges PONTIER,
archevêque de Marseille, président
Mgr Pierre-Marie CARRÉ,
Le suicide est souvent présenté de nos jours
comme « une ultime liberté ». Mais en même
temps, on s’alarme, à juste titre, des taux élevés
de suicides particulièrement chez les jeunes et
les personnes âgées. Comment réagir contre
la banalisation du suicide et en faire en même
temps la promotion ? Comment pourrions-nous
juger nécessaire d’aider certaines personnes à
affronter un épisode de détresse pour éviter
l’irréparable, et, par ailleurs, encourager et assister d’autres personnes dans leur volonté de
mourir ? Qui deviendrait le juge des vies qui ne
valent plus d’être vécues ? Il serait discriminatoire d’estimer aussi différemment la valeur de
la vie des uns et des autres.
archevêque de Montpellier, vice-président
Mgr Pascal DELANNOY,
évêque de Saint-Denis, vice-président
Cardinal André VINGT-TROIS,
archevêque de Paris
Mgr Jean-Claude BOULANGER,
évêque de Bayeux et Lisieux
Mgr François FONLUPT,
évêque de Rodez et Vabres
Mgr Jean-Paul JAMES,
évêque de Nantes
Mgr Hubert HERBRETEAU,
évêque d’Agen
Mgr Stanislas LALANNE,
évêque de Pontoise
Mgr Benoît RIVIÈRE,
évêque d’Autun, Chalon et Mâcon
[1] Notamment, Comité consultatif national d’éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013.
[2] Conférence de citoyens sur la fin de vie, Avis citoyen, 14 décembre 2013. 18 personnes réunies par l’IFOP.
[3] Cf. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, Penser solidairement la fin de vie, Rapport à François Hollande, Président de la République
française, décembre 2012, Partie I, § I.1 : L’esquive de la mort.
[4] Livre de l’Exode – Chapitre 20, 13.
[5] Cf. Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des évêques de France, « Un compromis impossible », Communiqué de presse, 4 mars 2000.
[6] Jean-Paul II, Evangelium Vitae, 25 mars 1995, § 67.
[7] Cf. Comité consultatif national d’éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013, 3° Partie, III.2.
[8] Code de la santé publique, art. L1110-9.
10
vie du diocèse
église à marseille
Anne-Madeleine Rémuzat, l’apôtre du
Marseille, première ville au monde à être consacrée au SacréCœur. L’initiatrice en a été Anne-Madeleine Rémuzat, religieuse
visitandine du XVIIIe siècle. Le samedi 15 février, son procès
en béatification s’est ouvert en la basilique du Sacré-Cœur.
A
utour de Mgr Georges Pontier, archevêque
de Marseille, étaient réunis les membres
du tribunal chargé d’instruire la cause : le
chancelier-notaire, Mgr Édouard Bouquier, le promoteur de justice, le P. Xavier Manzano, les notaires
et copistes, les théologiens, Mgr Jean-Marc Aveline
et le P. Robert Schoettel, et les historiens, les professeurs Jean Chélini et Régis Bertrand.
Une passion d’amour
ans sa requête, le postulateur de la
cause, Mgr Jean-Pierre Ellul, a rappelé la
place qu’a tenue sœur Anne-Madeleine
Rémuzat dans notre ville et l’époque dans laquelle s’est forgée sa spiritualité : « Un époque
où la foi catholique était tout autant secouée par
les critiques de la Réforme que troublée par les
exigences du jansénisme. Le chemin qui lui est
propre se caractérise par trois accents qui sont
d’une grande pertinence théologique pour notre
temps. D’abord, la confiance en la miséricorde
de Dieu. Ensuite, la conscience de la coopération
entre la grâce de Dieu et la liberté de l’homme,
nécessaire à l’éclosion et au développement de
D
toute vocation. Enfin, une forte volonté de disponibilité totale au mouvement de la grâce en
elle, mouvement qui la dispose au service des
autres et sert ainsi la gloire de Dieu. « Une passion d’amour » : voilà aussi ce que la fut la vie de
la servante de Dieu Anne-Madeleine Rémuzat.
(Mgr Jean-Marc Aveline, Rapport théologique). »
C’est ce que le curé du Sacré-Cœur a découvert
lors de sa nomination et, avec une équipe de laïcs,
il a travaillé à approfondir sa vie et son message,
et a œuvré pour la reprise de la cause en béatification d’Anne-Madeleine Rémuzat. « Depuis les
réseaux sociaux et les médias ont pris le relais… »
Une fois entendue la requête du postulateur,
Mgr Pontier a confirmé le mandat qui lui a été
donné. Après la lecture, par le chancelier, de
la lettre de la Congrégation pour les causes des
saints, l’Archevêque a également confirmé la
nomination de tous les membres du tribunal,
qui ont prêté serment à leur tour.
Les rapports historique et théologique ayant
été versés au dossier, la liste des témoins a
été remise par le postulateur et la prochaine
session du procès se tiendra le 6 mars, avec
En 1720, Sœur Rémuzat inspire à Mgr de Belsunce de
la cessation de la peste (vitrail de la basilique du Sacré-
l’audition des premiers témoins.
Le recteur de la basilique du Sacré-Cœur a souhaité que la vénérable Anne-Madeleine Rémuzat
« nous permette de prendre conscience de notre
grandeur de baptisés, elle qui fut une pauvre de
Dieu, tendue vers Celui qui est tout ».
D. P.-G.
D. P.-G.
Une mystique du Sacré-Cœur
Le professeur Régis Bertrand, chargé du rapport historique,
revient sur le parcours spirituel de la Visitandine.
L
e parcours spirituel d’Anne-Madeleine
Rémuzat (1696-1730), religieuse de la
Visitation de Marseille, est exceptionnel.
Par son action pour faire rayonner le culte du
Sacré-Cœur de Jésus, issu des révélations de
sainte Marguerite-Marie à la Visitation de Parayle-Monial, Anne-Madeleine Rémuzat a mérité le
surnom de « seconde Marguerite-Marie ».
La relique du cœur d’A.-M. Rémuzat a été
remise à la paroisse du Sacré-Cœur par les
Visitandines lors de leur départ pour Voiron.
Un rayonnement spirituel
Elle est née dans une famille de négociants marseillais. Entrée comme pensionnaire en 1705 au
second monastère de la Visitation de Marseille,
elle est appelée en 1708 par le Christ à devenir sa « victime ». Elle entame renoncements
et mortifications, mais un désaccord avec la
supérieure la fait retourner en 1709 dans sa
famille. Elle aurait alors commencé à exercer
un rayonnement spirituel et moral qu’elle poursuivra toute sa vie.
En octobre 1711, elle entre comme postulante au premier monastère de la Visitation.
Elle y prononce ses vœux en janvier 1713. Le
17 octobre 1713, anniversaire de la mort de
Marguerite-Marie, le Christ lui fait « connaître
d’une manière particulière et extraordinaire »
qu’elle « était destinée à (la) remplacer ». Elle
adopte une voie d’ascèse sévère.
Le 21 septembre 1714, lors de l’exposition du
Saint-Sacrement dans l’église de l’Observance,
voisine du couvent, serait apparu dans l’hostie le
visage du Christ, « plein de majesté et de douleur
DR
11
à la fois ». Anne-Madeleine Rémuzat en est prévenue « par la voie de la révélation », selon son premier biographe, sans doute le P. Pierre-François
Jacques, jésuite : « Dieu […] lui déclara que si on ne
profitait pas de cet avertissement, on devait s’attendre à des malheurs qui feraient trembler toute
l’Europe. » Ce message est transmis à l’évêque,
Mgr de Belsunce, par son confesseur, le jésuite
Claude-François Milley, qui va mourir héroïquement quatre ans plus tard auprès des pestiférés.
La peste et le vœu des échevins
En 1716, elle a la vision de La Trinité et se
« trouve comme une nouvelle créature ». Elle
établit en 1717 dans son monastère l’association à l’adoration perpétuelle du Sacré-Cœur,
largement ouverte aux fidèles. Son livret de
prières aura nombre d’éditions au XVIIIe siècle.
La peste se déclare à Marseille en juillet 1720.
« Au milieu de tant de calamités, la sœur AnneMadeleine levait au ciel ses mains innocentes,
s’offrant sans cesse à porter sur elle le poids
de la colère divine et faisant les vœux les plus
ardents pour arrêter le cours de la contagion.
Son céleste époux lui fit entendre qu’il agréait
ses prières, quoiqu’il ne les exauçât pas ; qu’il
fallait que sa justice vengeât tant d’iniquités,
que le temps de la miséricorde viendrait et
qu’elle verrait ce qu’elle désirait si ardemment,
l’établissement d’une fête en l’honneur du SacréCœur » (P. Jacques). Mgr de Belsunce prend alors
Régis Bertrand
Sœur Anne-Madeleine Rémuzat (1696-1730),
religieuse de la Visitation de Marseille.
D. P.-G.
Une cause chère aux Marseillais
Au cours de sa retraite de 1723, AnneMadeleine Rémuzat a une nouvelle vision de
La Trinité. En 1724, elle reçoit les stigmates,
mais demande que leurs marques restent invisibles – elles ne seront découvertes qu’après
sa mort. Elle écrit : « Il m’a semblé que JésusChrist se présentait à moi et que m’enlevant
mon cœur, il le mettait dans le sien, qui m’a
paru être une fournaise ardente, où mon cœur
s’est trouvé en un instant changé en feu… »,
ce qui correspond à la première apparition
de Marguerite-Marie en 1673. Selon son biographe, sa quête mystique atteint alors l’étape
suprême de l’union à Dieu. Elle affirme : « Il m’a
été permis de puiser moi-même dans ce sang
adorable la lumière, la force et la vie de Dieu
même. » Cet accomplissement est étroitement
lié à un itinéraire expiatoire : « Elle se chargeait
de souffrir pour expier tous les péchés dont
il plairait à Dieu de lui faire porter la peine
et les souffrances devenaient pour elle une
obligation » (P. Jacques). Lorsqu’elle meurt à
trente-trois ans, comme le Christ, ainsi qu’elle
l’avait prédit, des miracles lui sont attribués.
Sa vie et ses révélations présentent de nettes
ressemblances avec celles de sainte MargueriteMarie, mais dans un contexte différent, car
l’image d’une « sainte religieuse » s’est tôt
imposée dans son couvent et à la ville. Par le
« vœu de la peste », célébré chaque année, elle a
obtenu cette « réparation d’honneur » publique
que le Christ avait demandée à MargueriteMarie. Elle a aussi accentué l’aspect victimal
de la spiritualité du Sacré-Cœur. Son procès en
béatification a été ouvert en 1885. Elle a alors
été déclarée vénérable. Mais le procès n’a pas
été poursuivi après la guerre de 1914. L’année
2014 vient de voir la reprise de cette cause qui
est chère aux Marseillais et aux religieuses de
la Visitation.
Prestation de serment des membres du tribunal.
D. P.-G.
consacrer Marseille au Sacré-Cœur pour obtenir
Cœur).
la décision audacieuse d’établir cette fête dans
son diocèse et de consacrer ce dernier à ce culte
encore confidentiel et même controversé. Après
le retour de peste de 1722, les échevins font
vœu d’assister chaque année au monastère de
la Visitation à la messe du Sacré-Cœur et d’y
offrir « en réparation des crimes de cette ville »
un cierge du poids de quatre livres.
Requête du postulateur.
D. P.-G.
Robert Valette
culte du Sacré-Cœur
La remise du rapport historique.
12
solidarité
église à marseille
D es nouvelles de D iaconia 2 0 1 3
La démarche Diaconia 2013
c ontinue sa route en… 2014 !
U
La joie des retrouvailles
Puis, à l’invitation du P. Philippe Rast, il a
été décidé d’animer une des célébrations
de l’Octave de la Chandeleur à l’abbaye SaintVictor, comme nous l’avions fait l’an dernier.
Rendez-vous fut donné l’après-midi du 5 février à l’église de La Trinité, où quelques-uns
préparèrent chants et lectures, tandis que
d’autres se réunissaient à l’église Saint-Cannat
pour dresser la table. Un mini-pèlerinage en
quelque sorte, dans les rues de Marseille, pour
se préparer à rencontrer le Seigneur lors d’une
belle messe concélébrée, puis pour vivre un
moment convivial autour d’un repas partagé.
Chacun a fait selon ses possibilités, mais nous
étions une quarantaine à Saint-Victor et encore presque trente autour d’une magnifique
table dressée dans le chœur de l’église SaintCannat toute illuminée de bougies. La joie des
retrouvailles, la reprise des chants de Diaconia,
H. Giraud
ne partie du groupe des cent pèlerins marseillais s’est d’abord retrouvée, le 11 janvier, à la paroisse
Saint-Jean-Baptiste pour partager un gâteau
des rois et découvrir en détail comment organiser une Table Ouverte Paroissiale. Un
grand merci au P. Christophe Jullien et à son
vicaire, le P. Guy Sagna, pour leur accueil.
l’occasion de se donner des nouvelles et la proposition d’accueillir le groupe des Amis de la
rue, animé par le Secours catholique : Diaconia
est fait de tout cela et a donc vocation à se poursuivre en inventant de nouvelles routes, ainsi
que nous y invite le pape François dans son
exhortation apostolique Evangelii Gaudium.
Apprendre à aimer
La rencontre de trois d’entre nous en janvier avec Mgr Georges Pontier et le P. Denis
Honnorat, vicaire général, ne se concluait pas
autrement. Nous sommes encore et toujours appelés à nous regarder les uns les autres à la manière du Christ et à apprendre à aimer. Merci
aux PP. Christian Papazian, Éric Broussous et
Hervé Giraud, au Frère Frédéric Marie et au
Fête du Frère
Samedi 22 mars de 15 h à 17 h 30
Une fois par trimestre, en partenariat avec le
Secours catholique, l’église Saint-Ferréol, sur
le Vieux-Port, est ouverte au public le samedi
après-midi. Des ateliers y sont proposés : peinture,
poterie, chant, écriture, expression corporelle,
exposition de photos, habillage, art floral…
La fête est suivie d’une célébration à 18 h.
Contact : 06 60 69 79 93
diacre Pierre Atlante d’avoir été présents
ce 5 février, et merci aux Sœurs hospitalière du Centre Saint-Raphaël de nous avoir
prêté toute la vaisselle nécessaire !
Et pour que vous vous associiez à la prière
des pèlerins Diaconia, voici les intentions
que nous avons portées au cours de la messe
à Saint-Victor :
« Prions pour que nos communautés soient
des lieux d’accueil et d’écoute où chaque
être humain sera reçu en ami et en frère.
Prions, comme sainte Agathe, pour que notre
désir de T’aimer, de Te servir et de témoigner de
Ton amour l’emporte sur l’attrait des richesses
éphémères de ce monde.
Prions pour que l’Afrique sud-sahélienne retrouve un équilibre politique lui permettant
de combattre la grande pauvreté, étendons
cette prière à tout le continent africain pour
un message de paix.
Prions pour les jeunes, en particulier ceux de
Marseille, si gravement touchés par le chômage : qu’ils ne connaissent pas le désespoir
du rejet. Faisons en sorte de leur manifester
notre secours tous ensemble. »
Nicole Wolff
pour le groupe des pèlerins marseillais de Diaconia
Le Comité œcuménique interconfessionnel de Marseille (COIM)
et l’Institut Frédéric Ozanam (IFO) organisent un colloque
le samedi 22 mars
Chrétiens dans la société : une ambition à renouveler
La parole des Églises chrétiennes, en France, a du mal à être
entendue. De là est venue l’idée de situer ces difficultés dans
l’histoire des Églises en Europe.
Un démarche œcuménique en deux temps : d’abord, revisiter nos
engagements depuis le siècle dernier, avec l’historienne Claire Reggio et
le Pasteur Michel Bertrand, théologien. Puis tenter de les redéfinir face
aux défis sociétaux actuels, avec l’économiste Philippe Langevin,
le P. Jean-Marie Glé, théologien, et le journaliste Jean-Claude Petit.
La présentation de plusieurs engagements — Centre Jane Panier,
Secours catholique, Mission Populaire — enrichira ce parcours et
sera suivie d’un débat.
De 9 h 30 à 17 h au Centre Le Mistral
P.A.F. 10 €. – Contact : [email protected] – 04 91 50 35 50
13
Migrants, réfugiés : Écouter
les invisibles
vers un monde meilleur
Le dimanche 19 janvier, la 100e Journée mondiale du migrant
et du réfugié était célébrée à la paroisse Notre-Dame du Mont
avec toutes les communautés présentes à Marseille.
L’
DR
DR
Le bateau de l’Espérance
Africains, Antillais, Haïtiens, Réunionnais,
Mauriciens, Philippins, Malgaches, Polonais,
Capverdiens, Roms, Kosovars, Syriaques… Avec
toutes nos différences de culture, nous avons
construit le bateau de l’Espérance, pour nous
embarquer vers ce monde meilleur, bateau qui
jamais ne coulera puisque Jésus est là.
Tous, nous voilà engagés à retourner là où nous
vivons pour continuer à bâtir ce nouveau monde
où toute personne est un frère, toute terre, une
patrie.
Avant de se séparer, Mgr Pontier nous a dit :
« En voyant votre joie, je me dis : comme on
doit être bien au Ciel ! » Oui, nous sommes tous
repartis profondément heureux. Nous savons
que la route sera encore longue et difficile pour
construire cette terre fraternelle où il n’y aura
plus de frontières, où il n’y aura plus que des
frères.
DR
église paroissiale résonne encore des
témoignages, chants, danses, prières,
du peuple « Arc-en-Ciel » réuni pour
vivre ce temps fort de rencontres, de découvertes, de projets, de foi, pour aller ensemble
« vers un monde meilleur ».
Frères et sœurs dans une Église ouverte, nous
vous partageons notre joie et nous vous invitons à monter dans notre bateau pour poursuivre l’aventure en étant sûrs que chacun à du
prix aux yeux du Seigneur. En nous appuyant
sur Lui, nous pouvons aller vers un monde
meilleur.
La Pastorale des Migrants
Les Marcheurs de l’Espérance
Pour la quatrième année consécutive, les Marcheurs de
l’Espérance, 18 personnes des accueils de jour du Secours
catholique de Marseille et d’Avignon, s’apprêtent à repartir
sur les chemins de Compostelle du 11 au 20 avril, durant la
Semaine sainte, en marche vers la lumière de Pâques.
En ce début de Carême, le Secours catholique vous propose
d’assister aux projections du très beau film documentaire
réalisé sur la Marche de l’Espérance 2013. Elles auront lieu
jeudi 13 mars à 16 h 30 et à 20 h au Centre le Mistral,
impasse Flammarion (1er).
Une belle manière, en communion avec les Marcheurs
de l’Espérance, d’entrer en Carême, pour cheminer
ensemble vers Pâques et son invincible espérance.
Ouvert à tous, participation libre.
Contact : Secours catholique
Alexandre Bosc — 06 37 53 26 05
Les catholiques impliqués dans
la vie de l’Église et, notamment,
les membres du Comité diocésain
économique et social, se rencontrent
fréquemment pour exercer le mieux
possible leurs responsabilités et
donner un caractère concret à
leur engagement. Mais il y a aussi
tous les autres dont la situation
économique, sociale ou culturelle,
souvent précaire, ne facilite pas
l’engagement. Il y a également tous
ceux qui, parfaitement ignorants
du Message évangélique, ou plus
radicalement hostiles à toute
dimension religieuse, vivent leurs
difficultés sans aucune référence
chrétienne. Il y a enfin les membres
d’autres religions qui se renferment
sur leurs convictions sans essayer
de comprendre celles des autres.
Pourtant, tous sont enfants de Dieu.
C’est en allant à la rencontre de cette
partie de l’humanité que le Comité
diocésain économique et social, à
l’occasion d’une visite pastorale dans
le secteur du Jarret, a changé de
méthode. Plutôt que de parler des
questions économiques et sociales
du territoire du diocèse, il a préféré se
rapprocher du terrain et, ainsi, écouter la
parole des catholiques qui vivent sur un
territoire en grande difficulté, parmi les
plus pauvres de Marseille, minoritaires
entre les sans-Eglise ou autres religions.
En se déplaçant de la colline de
Notre-Dame de la Garde vers l’église
de Saint-Mitre, et en sortant de sa
composition habituelle pour s’ouvrir
à des paroissiens qui affrontent tous
les jours des problèmes d’emploi, de
déplacements, de sécurité, le CDES
a mis des noms sur les chiffres de
la pauvreté, a observé des regards,
a entendu les craintes mais aussi
les espoirs de catholiques de base,
pourrait-on dire.
Au-delà de cette leçon de modestie,
le CDES reviendra à Saint-Mitre pour
essayer de répondre aux questions
posées et montrer à ces paroissiens
qu’ils n’ont pas été simplement
écoutés : ils ont été entendus.
Comité diocésain économique et social
14
vie du diocèse
église à marseille
Du nouveau au MEJ
Le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) lance de nouvelles équipes
à Marseille à partir du 15 mars.
L
e MEJ permet aux jeunes de vivre le lien
entre leur foi et leur vie pour devenir acteurs de leur vie en apprenant à faire des
choix. De spiritualité ignatienne, le Mouvement
Eucharistique des Jeunes propose de « chercher et trouver Dieu en toutes choses », en
invitant chacun à enraciner sa vie dans l’Eucharistie vécue et célébrée.
Les équipes
Chacun est accueilli au sein d’une équipe de 6 à 8.
• 7/10 ans : Feu Nouveau (FNOU)
• 10/13 ans : Jeunes Témoins (JT)
• 12/15 ans : Témoins Aujourd’hui (TA)
• 15/18 ans : Équipes Espérance (ES)
Chaque rencontre est l’occasion d’apprendre
à écouter, s’exprimer, choisir, agir ensemble,
accueillir la différence comme une richesse,
tisser des relations d’amitié forte, prier et célébrer ensemble.
Une revue trimestrielle
Elle soutient la vie d’équipe en proposant des
moyens pédagogiques : manuels ludiques, musicaux, intellectuels… Chaque équipe est encadrée par un adulte qui est pour les jeunes à la
fois animateur, éducateur, accompagnateur et
témoin de ce qui les fait vivre.
La vie d’équipe est renforcée par les rassemblements et les camps d’été.
La richesse de ces expériences donne sens à l’intuition du mouvement : « À la suite du Christ, le
chrétien est appelé à recevoir et à donner sa vie
gratuitement afin d’être tout entier pour et avec
les autres. C’est ainsi qu’il entre dans l’attitude
d’offrande du Christ dans l’Eucharistie. »
Cette soirée, du mercredi 26 mars, en présence de
Mgr Georges Pontier, réunira trois grands témoins :
• Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche coptecatholique d’Égypte
• Sœur Raghida Al Kouri, religieuse de Damas en Syrie
• Père Samer Nassif, prêtre du Liban
Cette veillée de prières et de témoignages a pour
objectif d’informer sur la situation de ces chrétiens
au quotidien et de les soutenir.
Aide à l’Église en Détresse – http://www.aed-france.org
Un anniversaire pour les Focolari
Les Focolari fêtent cette année les 60 ans de leur
arrivée en France et les 70 ans de la naissance de
leur mouvement.
À cette occasion, le samedi 29 mars, une rencontre
ouverte à tous est proposée à l’église Saint-François-Xavier, rue Raphaël Ponson (8e),
de 14 h à 18 h, pour présenter le mouvement.
Contact : 04 91 35 16 04 — 06 14 39 36 12
Lieu de rassemblement
Maison Vitagliano – 5 rue Antoine Pons (4e).
Il y a sur place de grandes salles, un stade multisport et une chapelle.
Contacts
François et Sylvie Debelle
Nicolas et Marielle Videlaine
Père Simon Hanrot, s.j., aumônier du MEJ
[email protected]
Tél : 04 86 77 14 65
Les Équipes Saint-Vincent en congrès
La Nuit des Témoins
Les 1er et 2 avril, les Équipes Saint-Vincent se réunissent
à La Londe-les-Maures (83) en congrès national
sur le thème : « Le service, chemin de fraternité. »
DR
Organisée par l’Aide à l’Église en détresse (AED),
la Nuit des Témoins aura lieu le mercredi 26 mars
à 20 h en la basilique du Sacré-Cœur.
Syrie, Égypte, Pakistan, Centrafrique… Les récents
événements nous montrent que, chaque jour, des
millions de chrétiens ne peuvent vivre leur foi librement.
Les rencontres
Elles se déroulent le samedi après-midi de
14 h 30 à 18 h 30.
Rendez-vous les samedis 15 et 29 mars,
12 avril, 17 mai, lundi 9 juin (Pentecôte), samedis 21 juin et 5 juillet.
P
lus de 10 millions de personnes en France connaissent des situations de pauvreté et d’exclusion, dont 70 %
sont des femmes élevant seules
leurs enfants, victimes du chômage
ou exerçant des emplois précaires
et peu qualifiés.
Face à ces ruptures, les 2 000
bénévoles des Équipes Saint-Vincent s’engagent activement dans la lutte contre
l’isolement et la précarisation des femmes.
Six équipes sont sur le terrain à Marseille : la Halte Vincent de la Valentine (accueil
des familles de détenus mineurs), l’équipe de La Fontaine (accueil de jours de femmes
en grande précarité), l’Équipe d’Austerlitz (alphabétisation, aide alimentaire, vestimentaire), les équipes de Bonneveine et Pont-de-Vivaux (aide alimentaire, vestimentaire, secours divers) et de Montredon (atelier informatique, accueil et aides diverses).
Durant ce congrès, les Équipes Saint-Vincent analyseront les évolutions de l’exclusion, partageront leurs expériences de terrain et définiront la stratégie du
mouvement pour les quatre ans à venir.
Elles auraient besoin d’une aide audio-visuelle pour filmer les actes du congrès
durant ces deux jours. En cas de possibilité, s’adresser à Sylvie Larbalétrier –
06 81 11 51 65 – [email protected]
Pour rejoindre les équipes de bénévoles, contacter Carole de Jabrun –
06 23 10 13 44 – [email protected] – www.equipes-saint-vincent.com
œcuménisme
D. P.-G.
J. Chagnaud
D. P.-G.
G. Fraysse
D. P.-G.
15
Une semaine de prière œcuménique
Comme tous les ans, les chrétiens du monde entier se sont réunis pour prier ensemble pour leur unité,
du 18 janvier, anciennement fête de la chaire de saint Pierre, au 25, fête de la conversion de saint Paul.
Cette année, le thème, proposé par les chrétiens du Canada, en était « Le Christ est-il divisé ? », en référence
au tout début de la première épître aux Corinthiens.
À
Marseille, les célébrations communes
officielles n’ont commencé que le lundi
20 janvier au temple protestant de la
rue Grignan, dont chacun connaît au moins
la façade en forme de portique grec. Cette célébration a été présidée par le Père Mesrop
Parsamyan, recteur de la cathédrale apostolique arménienne du Prado depuis quelques
mois. Il était entouré de Mgr Pontier, du Père
Grégorios, de l’Église orthodoxe grecque,
vicaire épiscopal de Mgr Emmanuel, de la
Pasteure Iris Reuter, de l’EPUF (Eglise protestante unie de France), et du Pasteur Patrick
Deneut, de l’Église baptiste. À la question : « Le
Christ est-il divisé ? », les participants ont répondu non, dans la prière, et en s’engageant à
mieux manifester cette unité dans leurs rapports mutuels.
Témoignage, prière, louange
Mardi, les aumôneries des hôpitaux se sont
retrouvées dans un local du nouvel Hôpital
européen pour une prière dirigée par Sœur
Mireille Mion, responsable diocésaine de la
Pastorale de la santé, et la Pasteure Sylvia Ill,
de l’EPUF, aumônier de cet hôpital. La célébration commençait par une louange inspirée de la
pratique des Indiens iroquois canadiens, louant
Dieu en se tournant successivement vers les
quatre points cardinaux, et se poursuivant par
une intervention de chacune des aumôneries.
Mercredi, ce sont Radio Dialogue et l’équipe
marseillaise de la Journée mondiale de prière
qui, « unies dans le témoignage et la prière »,
appelaient à se retrouver à l’église orthodoxe
de la Dormition, rue de la Grande-Armée.
La célébration était marquée par le chant de
psaumes accompagné au luth par Jean David,
artiste tirant son inspiration tant de la spiritualité chrétienne que juive, du chant du psaume
103 par des membres de la paroisse orthodoxe
de la Dormition, et la prédication du Pasteur
Raymond Dodré (EPUF).
Jeudi, c’est « unies pour la louange » que
la Fraternité œcuménique internationale
(Communauté du Chemin Neuf), l’Église protestante évangélique de Marseille Sud, l’Église baptiste de la rue d’Italie et la paroisse protestante
de Magnan, organisaient une célébration dans la
chapelle du Roy d’Espagne. Pendant une heure
et demie, les chants de louange accompagnés de
musiciens, les témoignages et les prières spontanées se succédaient dans la joie d’un partage
fraternel, prolongé autour d’un buffet.
Solidarité et joie
Enfin, vendredi, en clôture de la semaine, la
Coordination œcuménique de la solidarité et
l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition
de la torture) se retrouvaient, « unies pour
la solidarité », chez les Pères franciscains de
la paroisse de la Trinité. La célébration était
marquée par le témoignage du groupe Diaconia
du Secours catholique, un groupe issu de la
démarche de même nom, entreprise l’an dernier
dans tous les diocèses de France, et composé de
personnes en difficulté, qui se réunissent une
fois par mois pour partager l’Évangile et prier.
Elles ont apporté les réflexions que leur avait
inspirées le partage du texte de la 1re Lettre
aux Corinthiens
Pendant toute cette semaine, c’est la joie qui a
été le sentiment dominant. La joie des chrétiens
de se retrouver ensemble auprès du Père, dans
la fraternité. La joie de pouvoir manifester, audelà des clivages confessionnels hérités de l’histoire, l’unité profonde qu’il y a entre nous. La
joie de nous sentir en phase avec le désir d’unité
exprimé par le Christ dans sa prière au Père.
La joie d’espérer que, puisque nous sommes
capables de nous unir dans la prière, nous
devons être capables aussi de nous convertir,
poussés par l’Esprit, pour vaincre les uns et
les autres les réflexes identitaires qui maintiennent entre nous des barrières dogmatiques
indignes d’enfants de Dieu qui reconnaissent le
même sauveur Jésus-Christ.
Jean-François Soulas
Diacre
16
histoire de l’Église
église à marseille
DR
L A V I E S P I R I T U E L L E C H E Z L E S PR E M I E R S P È R E S D E L ’ É G L I S E ( 6 )
pleine de malédictions. Que le Noir ne trouve
pas en nous de faille pour s’y glisser ; fuyons
donc toute vanité, ayons une parfaite haine
pour les œuvres de la mauvaise voie. »
Grandir dans la foi au Christ, c’est vouloir
prendre le chemin de la Vie, de la Lumière :
« Tu n’abandonneras pas les commandements
du Seigneur. Tu ne concevras pas de mauvaises
intentions contre ton prochain. Tu seras doux,
paisible. Tu ne garderas pas rancune à ton frère.
Tu auras une parfaite haine pour le mal. Tu ne
provoqueras pas de division, mais tu rétabliras
la paix en rapprochant les adversaires. »
L’Épître de Barnabé
Pour donner à son Épître une autorité, l’auteur inconnu se fait
passer pour Barnabé, le compagnon de voyage de l’apôtre Paul.
En fait, la lettre date des années 120-130, probablement issue
d’Alexandrie, la grande cité intellectuelle et religieuse d’Égypte
(notre illustration). Les débuts du IIe siècle voient s’accentuer la
rupture entre la Synagogue et l’Église. L’Épître insiste ainsi sur la
nouveauté du christianisme par rapport au judaïsme. Les chrétiens
sont appelés « peuple nouveau, créatures nouvelles » : « Il a fait de
nous un autre être, en sorte que nous avons une âme d’enfant. »
Devenons des spirituels
Les chrétiens sont des personnes qui portent
l’Esprit Saint reçu au baptême : « Vos esprits
sont bienheureux et illustres tant est bien
implantée en vous la grâce du don spirituel
que vous avez reçu. L’Esprit s’est répandu sur
vous depuis l’abondante source du Seigneur […]
Devenons des spirituels, devenons pour Dieu
un temple parfait. » Comment ? En accomplissant « ses préceptes et les commandements de
la doctrine ».
Avant notre baptême, nos cœurs étaient
fragiles et facilement attirés par le péché.
Désormais, nous sommes devenus le temple
de Dieu, portant le Nom du Seigneur et ayant
reçu le pardon de nos fautes : « Avant que nous
croyions en Dieu, nos cœurs étaient une habitation corruptible et fragile, comme un temple
bâti de main d’homme. En effet, ils regorgeaient
d’idolâtrie et n’étaient que demeures de démons puisque toutes nos actions s’opposaient
à Dieu […] En recevant le pardon des péchés,
nous avons mis notre espérance dans son nom,
nous sommes devenus nouveaux, recréés. »
Le culte véritable
Dieu ne demande pas des sacrifices extérieurs,
matériels, mais des sacrifices d’action de grâces.
Le culte que le Dieu créateur désire est un culte
spirituel fait d’humilité et de louange : « Dieu
n’a besoin ni des sacrifices, ni des holocaustes,
ni des offrandes. Le parfum de bonne odeur
pour le Seigneur, c’est un cœur qui glorifie son
créateur. »
Le vrai culte consiste aussi à présenter au
Seigneur nos prières et à porter assistance au
prochain. L’amour du prochain, voilà le culte
que le Seigneur aime ! Ce qu’avait dit en son
temps le prophète Isaïe : « Donne de bon cœur
ton pain à celui qui a faim et prends pitié du
malheureux. »
La lutte contre le mal
Le chrétien est un lutteur, mais dans sa lutte
il n’est pas seul. Le premier combattant est
le Seigneur lui-même, il nous associe à son
combat contre l’ennemi. L’ennemi, l’Épître le
nomme « le Mauvais », « le Malin », mais aussi
« le Noir ». « La voie du Noir est tortueuse et
La véritable gnose
Face à la « gnose » hérétique qui prône le salut par la connaissance, salut offert à ceux qui
accèdent aux révélations secrètes et qui sont
appelés « pneumatiques », le pseudo-Barnabé
présente la véritable « gnose ». Cette gnose est
l’intelligence spirituelle des Écritures qui s’acquiert par l’étude de la Bible auprès de ceux qui
la lisent et la méditent : « Attachez-vous à ceux
qui méditent dans leur cœur sur le sens exact
de la Parole qu’ils ont reçue, à ceux qui savent
que la méditation est un joyeux exercice et qui
ruminent la parole du Seigneur. »
La gnose chrétienne s’obtient aussi par la
connaissance des deux voies : « la voie de la
lumière et celle des ténèbres. Grande est la différence entre ces deux voies ». Le chrétien est
invité à choisir le vrai chemin qui conduit au
salut : « Tu seras simple de cœur et riche d’esprit. Tu ne t’attacheras pas à ceux qui marchent
dans la voie de la mort. »
Rassemblez-vous
Attention, un chrétien seul est en danger, il
doit rencontrer ses frères. L’auteur met en
garde certains qui vivent isolés. Pensant que
la fin des temps est proche, ils ne veulent pas
s’engager dans la communauté. « Ne restez pas
seuls, repliés sur vous-mêmes, comme si vous
étiez déjà justifiés, mais rassemblez-vous pour
chercher ensemble votre commun intérêt. »
L’Épître leur offre quelques conseils. Ne pas se
décourager dans la prière, ne pas douter de la
puissance du Seigneur : « Tu ne douteras pas
de l’exaucement de tes prières. »
Ne pas entrer dans la prière avec un cœur mauvais : « Tu ne viendras pas à la prière avec une
conscience mauvaise. » Pour les bienfaits donnés
par le Seigneur, rendre grâce : « Tu aimeras celui
qui t’a créé, tu craindras celui qui t’a formé. Tu
glorifieras celui qui t’a racheté de la mort. »
Bernard Lorenzato
D. P.-G.
Fiche Commentaires 3
Le Carême, © Alain PINOGES/CIRIC
Trop souvent,
quand on parle de
« Carême », sont
mises en avant des
notions qui sont
plus de l’ordre des
conséquences que du
sens de ce temps fort
de la vie chrétienne.
Dans l’exhortation
apostolique Evangelii
gaudium, le pape
François le pointait
avec une de ses
formules imagées :
« Il y a des chrétiens
qui semblent avoir un
air de Carême sans
Pâques. » (n. 6).
de l’ambition à la conviction
A
u début de l’Église, la
fête de Pâques est préparée d’abord par un
jour de jeûne absolu,
puis, au IIIe siècle, par
deux jours et, finalement, dans la deuxième
moitié du IVe siècle, est instauré un jeûne de
purification de 40 jours. Cette « quarantaine »
est appelée le « Quadragésime », dont vient le
mot « Carême ».
À l’origine, le Carême commence un dimanche,
le quarantième jour avant le Jeudi saint. Le pape
Grégoire le Grand († 604) avance le début du
Carême au mercredi précédent (le mercredi des
Cendres) et il s’achève le Samedi saint. Cela correspond à une période
de 46 jours, dont il faut décompter les dimanches (jours non jeûnés).
Un chemin vers la Vie
Dès le IVe siècle, ce temps apparaît comme le cadre approprié pour
l’ultime préparation des catéchumènes en vue du baptême durant
la nuit pascale. C’est au cours de cette période que se déroulent :
d’une part, la présentation à l’assemblée chrétienne de ceux qui
désirent manifester leur attachement au Christ, au sein de l’Église,
d’autre part, les trois scrutins dominicaux au cours desquels les
fidèles donnent leur assentiment à une telle démarche.
Le Carême est donc cette période de quarante jours durant laquelle le
chrétien chemine vers une aube, celle de Pâques. Il est avant tout une
démarche vers un jour nouveau, celui de Pâques, qui nous introduit
dans la plénitude du temps, même si nous appartenons encore à l’histoire. Cela signifie que le Carême est un cheminement vers la célébration de la Vie (conviction), et non un recentrement sur une quelconque
perfection à acquérir au prix d’efforts, de sacrifices, d’ascèses en tous
genres (ambition). C’est un chemin vers la Vie, non une compétition
dans les mortifications. Celles-là, si elles existent, sont des moyens
que nous nous donnons (selon nos besoins et nos capacités) pour nous
aider à avancer, mais elles ne sont nullement la fin du Carême, et pas
forcément nécessaires sous la forme qui leur est souvent donnée.
Le matin de Pâques, ce n’est pas le décompte des œuvres favorisant
ce que certains appelleraient une « mort à soi-même ». Le matin de
Pâques, ce qui importe, ce sont les forces de Vie rassemblées qui vont
nous permettre d’être les témoins de la Vie… dans notre quotidien.
Aimer pour partager
Benoît XVI, dans le message adressé à l’Église catholique pour
le Carême 2013, Croire dans la charité suscite la charité, nous
D. P.-G.

aimer, mais aimer pour partager avec Celui
que nous aimons !
faisait un rappel – en citant sa première encyclique Deus Caritas est, n. 1 – qui n’est pas inutile : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y
a pas une décision éthique ou une grande idée,
mais la rencontre avec un événement, avec une
Personne qui donne à la vie un nouvel horizon
et par là son orientation décisive… » Quelques
lignes plus bas, il ajoutait : « Le chrétien est une
personne conquise par l’amour du Christ. »
Vivre le temps de Carême, c’est retrouver ce
commencement de notre histoire d’amour avec
le Christ, pour, comme à ce commencement,
être habité par Celui que nous aimons et qui
donne du sens à notre vie, qui nous fait vivre.
Il n’y a donc pas à s’interroger sur : que vais-je
faire pour me sacrifier et montrer ainsi mon
amour à Celui que j’aime ?, mais plutôt se demander : que vais-je vivre pour témoigner de
son amour qui m’envahit ? Non pas se crisper
sur des moins, des manques, des renoncements
à opérer, mais s’ouvrir à des plus, des dons, des
audaces à envisager. Non pas se priver pour
Le jeûne, la prière et l’aumône
Les œuvres traditionnelles – les trois œuvres
du juste dans les traditions juive, chrétienne
et musulmane –, rappelées en Matthieu 6, 1-6.
16-18 (Évangile du mercredi des Cendres), le
jeûne, la prière et l’aumône, sont indiquées par
Celui que nous aimons pour justement vivre à
son école un amour toujours plus fort :
• le jeûne me fait souvenir que tout mon être,
même mon corps, est invité à vivre cet amour ;
• la prière, que tout mon temps et toutes mes occupations peuvent me tourner vers cet amour ;
• l’aumône, que cet amour n’est pas une idée, un
concept, mais une réalité à partager avec les autres,
mes frères, pour dire l’amour de l’unique Père.
Comme le disait encore Benoît XVI, dans son message de Carême : « Avec la foi, on entre dans l’amitié
avec le Seigneur ; avec la charité, on vit, on cultive
cette amitié. » La charité est cet amour de Dieu
offert aux hommes – et donc à chacun de nous – et
tout à la fois cet amour de l’homme offert à Dieu
se réalisant dans la rencontre des autres hommes.
Aimer les pauvres, servir le Christ
Le pape François, dans le message de Carême
pour cette année, intitulé « Il s’est fait
pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. »
(2 Corinthiens 8, 9)* souligne ce double mouvement. D’une part, il nous appelle à contempler
comment « le Christ, le Fils éternel de Dieu, qui
est l’égal du Père en puissance et en gloire, s’est
fait pauvre. Il est descendu parmi nous, Il s’est
fait proche de chacun de nous, Il s’est dépouillé,
"vidé ", pour nous devenir semblable en tout »
(Philippiens 2, 7 ; Hébreux 4, 15). D’autre part, il
nous demande de vivre cet amour divin dans la
réalité de notre quotidien : « Nous voyons dans
les pauvres et les laissés-pour-compte le visage
du Christ ; en aimant et en aidant les pauvres,
nous aimons et servons le Christ. Notre engagement nous pousse aussi à faire en sorte que,
dans le monde, cessent les atteintes à la dignité
humaine, les discriminations et les abus qui sont
si souvent à l’origine de la misère. Lorsque le
pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles,
ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est
nécessaire que les consciences se convertissent à
la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage. »
Le Carême s’offre à nous comme un chemin de
conversion qui ne finit pas à l’aube de Pâques,
mais s’accomplit dans la clarté pascale à travers le « tous les jours » de la vie chrétienne.
« Le Seigneur nous invite à être des hérauts
joyeux de ce message de miséricorde et d’espérance ! » (Pape François). Le Carême se
présente comme un temps de ressourcement,
de renouvellement, pour défroisser les « faux
plis » de notre foi, de notre vécu, de notre vie
relationnelle, de notre ouverture aux autres.
Il nous permet de nous découvrir des êtres
appelés, par pure grâce, à la résurrection en
Christ, et conscients que ce terme ne peut être
atteint que dans une démarche qui s’épanouit
dans un éveil à la vie en Jésus le Christ mort et
ressuscité, dont notre agir témoignera.
Jean-Luc Ragonneau, s.j.
*À lire en ligne :
http://www.vatican.va/holy_father/
francesco/messages/lent/documents/
papafrancesco_20131226_messaggioquaresima2014_fr.html
Des commentaires
Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de
faire des hommes nouveaux : toutefois, il incombe à tous de
se renouveler quotidiennement pour combattre la routine de
notre condition mortelle, et, dans les étapes de notre progrès,
chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire effort
pour qu’au jour de la Rédemption, personne ne demeure dans
les vices de sa vie ancienne.
Ce que chaque chrétien doit faire en tout temps, mes bienaimés, doit donc être recherché maintenant avec plus
d’empressement et de générosité. C’est ainsi que nous
accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les
apôtres, nous ne nous contenterons pas de réduire notre
nourriture, mais nous nous abstiendrons absolument du
péché. (Saint Léon le Grand, Sermon de Carême)
Plus loin que le mal qui divise, plus loin que la peur qui
emprisonne, plus loin que le chagrin qui paralyse, plus loin
que les apparences, et plus loin que les griffes de la violence
et de la haine, je vous invite, comme je m’invite moi-même,
à vivre ce Carême comme une nouvelle naissance, comme
une renaissance pascale. Comment sortir de nous-mêmes,
pour rencontrer et pardonner… pour renouer et célébrer les
retrouvailles avec l’autre : mon frère ? (Maurice Zundel)
Chers frères et sœurs, que ce temps de Carême trouve
toute l’Église disposée et prête à témoigner du message
évangélique à tous ceux qui sont dans la misère matérielle,
morale et spirituelle ; message qui se résume dans l’annonce
de l’amour du Père miséricordieux, prêt à embrasser toute
personne, dans le Christ. Nous ne pourrons le faire que dans
la mesure où nous serons conformés au Christ, Lui qui s’est
fait pauvre et qui nous a enrichis par sa pauvreté. Le Carême
est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de
nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider
et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. N’oublions pas
que la vraie pauvreté fait mal :
un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne
vaudrait pas grand-chose. Je me méfie de l’aumône qui ne
coûte rien et qui ne fait pas mal. (Pape François, Message de
Carême 2014)
patrimoine
19
l’instrument n’étaient pas en rapport avec la vastitude de l’édifice du Sacré-Cœur, conduisirent à la
construction d’un nouvel instrument, à l’initiative
du chanoine Duménil, curé de la paroisse. Ainsi
fut créée, en 1977, une association des amis de
l’orgue du Sacré-Cœur, avant que la municipalité
ne décide son remplacement en 1979.
L’orgue au Sacré-Cœur du Prado en 1947.
Au lycée Lacordaire, un orgue voyageur !
Cette institution réputée de Marseille possède, dans sa chapelle,
un orgue qui a déménagé cinq fois depuis sa livraison,
à la cathédrale de la Major, jusqu’à son emplacement actuel.
À l’ancienne Major, en 1844
Le mauvais état du grand orgue de la cathédrale,
construit par Charles Royer en 1657 et dont les
réparations sont déclarées inenvisageables, a engendré l’idée de faire l’acquisition d’un orgue de
chœur, lequel sera commandé à la manufacture
parisienne Daublaine et Callinet. Installé sur une
tribune construite entre deux piliers au-dessus
des stalles, il sera inauguré le 18 août 1844 par
Félix Danjou, organiste de Notre-Dame de Paris.
Il comporte alors 16 jeux répartis sur 2 claviers/
pédalier. On rapporte que Franz Liszt improvisa,
un soir de mai 1845, une symphonie inspirée par
la Divine Comédie de Dante, pour son ami le poète
marseillais Joseph Autran. Mais la fermeture de la
Major et sa démolition partielle, pour permettre
la construction de la nouvelle cathédrale, entraînèrent le départ de cet orgue de chœur qui sera
transféré dans la collégiale Saint-Martin.
À la collégiale Saint-Martin, en 1855
En cette année 1855, la collégiale Saint-Martin, devenue cathédrale provisoire, reçoit l’ancien orgue
de la Major, qui sera placé sur une tribune derrière
le maître-autel. En effet, là aussi, le splendide grand
orgue de tribune n’est plus en état de fonctionnement. Mais là également, la démolition de l’église
est programmée… et le 15 septembre 1886 y sera
célébrée la dernière messe. Cette démolition, à laquelle s’opposèrent bon nombre de Marseillais, fut
imposée par la municipalité afin de percer une voie
rectiligne (la rue Colbert) devant relier la gare SaintCharles à l’avenue Impériale (rue de la République).
Un virage contournant la collégiale aurait évité
sa démolition ! La quasi-totalité du mobilier de
Saint-Martin disparut sous les pioches, excepté
l’orgue de chœur qui sera transféré à la tribune de
la basilique Notre-Dame de la Garde.
À la basilique
Notre-Dame de la Garde, en 1887
L’inauguration de l’installation de l’orgue eu
lieu en avril 1887, avec bénédiction de l’évêque
Mgr Robert et la participation de l’organiste
Vincent Fosse. Trente ans plus tard, en 1925,
un projet de construction d’un instrument neuf
pour la basilique vit le jour, entraînant le départ
de l’ancien orgue.
Au « Sacré-Cœur provisoire »,
rue Saint Sébastien, en 1927
Lors de son remontage à l’église du « SacréCœur provisoire », rue Saint-Sébastien, dans la
chapelle de l’ancien collège Saint-Ignace, l’orgue
Daublaine et Callinet bénéficia de travaux de
modernisation et d’agrandissement réalisés
par la manufacture Michel-Merklin & Kuhn,
de Lyon. Le clavier de Récit est complété dans
sa première octave, le pédalier est étendu à 30
notes avec ajout de 2 jeux.
À l’église du Sacré-Cœur du Prado, en 1947
En 1947, année de la consécration solennelle de
la nouvelle église dédiée aux guerres de 19141918 et 1939-1945, il est procédé au transfert de
l’orgue provenant de l’église provisoire de la rue
Saint-Sébastien. À cette occasion, le jeu d’Euphone
8 du premier clavier est remplacé par un PleinJeu. Toutefois, les dysfonctionnements répétés,
ajoutés au fait que les dimensions modestes de
Jean-Robert Cain
Chargé de mission orgues – Ville de Marseille
© A.Ravix
L'orgue à la collégiale Saint-Martin en 1886.
Au lycée Lacordaire, depuis 1986
Sous l’impulsion de Robert Martin, alors professeur
d’éducation musicale à l’école Lacordaire, l’orgue
sera vendu en 1986 à cette institution et y sera
placé dans sa chapelle rénovée. La manufacture
Laval-Tivolle (La Motte-de-Galaure), chargée de la
construction du nouvel orgue du Sacré-Cœur, se
voit confier le transfert de l’ancien instrument au
lycée Lacordaire. La partie instrumentale (soufflerie, mécanique et tuyauterie) se trouve derrière le
mur qui sépare la chapelle de la sacristie. La console
séparée, en avant du buffet, commande la transmission mécanique. L’inauguration de la chapelle
rénovée et de l’orgue se déroule le dimanche 7 décembre 1986, présidée par Mgr Thomas, évêque
d’Ajaccio, qui bénit l’instrument, Robert Martin
étant aux claviers. On peut désormais admirer la
façade nouvellement polychromée du buffet et entendre les sonorités qu’un certain Franz Liszt avait
peut-être lui-même entendues sous ses propres
doigts en 1845 à la Vieille-Major… À la suite de
cette inauguration, de nombreux concerts furent
organisés permettant d’écouter de jeunes musiciens
de renommée internationale ou encore de découvrir de jeunes talents prometteurs, brillamment
confirmés aujourd’hui, tel Olivier Latry, actuel
organiste titulaire de Notre-Dame de Paris.
L'orgue à Lacordaire depuis 1986.
20
culture et médias
église à marseille
Le film du mois, par Jacques Lefur
Ida
Une grande œuvre, c’est la parfaite
adéquation entre un récit, un univers et un style. C’est le cas de ce
film. Le style, c’est un noir et blanc
intense, blanc de la neige, noir des
forêts, gris de l’atmosphère générale. Style qui convient pour évoquer les souvenirs de cette période
terrible, l’immédiat après-guerre en
Pologne. Comme dans les grandes
œuvres romanesques (de Guerre et
Paix, de Tolstoï, aux Thibault, de Roger Martin du Gard),
les destins singuliers des personnes sont insérés dans
l’histoire universelle. Ici, nous sommes en 1962. Une
orpheline, élevée dans un couvent, découvre, juste
avant de prononcer ses vœux, qu’elle est de famille
juive. Aidée par une tante si différente d’elle, haut
magistrat dans l’appareil stalinien de l’époque, elle part
à la recherche de ses parents, tués comme juifs dans
une forêt avant la fin de la guerre. Wanda, la tante, qui
semble d’abord hautaine et enfermée en elle-même,
qui a envoyé à la potence tant d’« ennemis du peuple »,
a été en réalité brisée par un drame personnel plus
bouleversant encore, la perte de son fils.
Admirable de sobriété et de retenue, laissant entrevoir par un cadrage très précis comment ses personnages sont ballottés par l’Histoire, le film offre donc
une réflexion dans de multiples directions : quelle est
l’âme de la Pologne, si souvent enfouie dans l’oubli ?
Comment trouver un sens à sa vie dans un monde si
cruel, à quelles valeurs se raccrocher ? Ida, qui paraît
pâlotte au début, va s’affronter à toutes ces questions,
stimulée par sa tante. Elle prend le temps de découvrir
le monde, de goûter un bref instant aux plaisirs de la
musique, de la danse, de la séduction, de l’amour.
Mais, crânement, tout bien pesé, elle remet son voile
de religieuse et reprend le chemin du couvent. Dans
un univers si dur, il faut s’attacher aux valeurs les plus
solides. Un grand message, que, depuis Bresson, on n’a
pas si souvent entendu au cinéma.
Film polonais de Pawel Pawlikowski
avec Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza,
Dawid Ogrodnik et Jerzy Trela (1 h 20).
Les livres du mois, par Isabelle Vissière
Jean Arnaud,
un théologien
de quartier
à Marseille
Jean-Marc
Aveline
Préface du
cardinal
Etchegaray
L
e Père Jean Arnaud
(1920-2000) est une
belle figure de l’Église
de Marseille, qui a mené
une existence passionnée et active. Jeune
séminariste, envoyé en Allemagne au
titre du STO, il se retrouve plongé dans
le monde du travail : cette immersion
involontaire a pour lui valeur de révélation et orientera son activité ultérieure
aux côtés des prêtres ouvriers. Après son
ordination (1945), il exerce son ministère
dans différentes paroisses de notre ville
(La Palud, Saint-Gabriel, la Belle-de-Mai,
Saint-Pierre). Il fait partie des animateurs
de Radio Dialogue. Ce grand lecteur des
Pères de l’Église et des penseurs contemporains se définissait modestement avec
humour comme un « théologien de quartier ». Ses amis ont réuni un choix de
textes tirés de ses opuscules, aujourd’hui
introuvables, où il exprime sa foi profonde, son amour de Marseille et sa vaste
culture. Dans une introduction claire et
pertinente, Jean-Marc Aveline met en
lumière le cheminement d’un mystique
qui a voué sa vie à Dieu et aux hommes.
On regrette que Jean Arnaud n’ait pas
rédigé ou dicté ses Mémoires, mais ce
livre donne un aperçu émouvant d’une
« âme typiquement provençale », selon
la jolie formule du cardinal Etchegaray.
Publications Chemins de Dialogue 2013,
319 p., 12 €.
L’Évangile sauvera l’Église
Joseph Moingt
C
e livre regroupe une série de
conférences que le P. Moingt
a données en France, au cours de
l’année 2013, pour répondre aux
inquiétudes de ses auditeurs : « Nos
églises se vident. Quel est l’avenir
du christianisme dans nos sociétés laïcisées ? » Les réponses données ne
prennent pas la forme d’un exposé systématique, mais gardent le ton de la conversation familière, ce qui met bien en lumière
les idées-forces du conférencier. Avant tout,
évitons de confondre, comme on le fait trop
souvent, foi et religion. La foi est une adhésion personnelle décidée, intériorisée, à un
ensemble de vérités donnant sens à notre
vie. La religion se définit comme « l’acte de
se conformer aux croyances et aux pratiques
de la famille, de la tradition et de la société ».
C’est un ensemble de coutumes qui cimentent l’unité d’un groupe, mais en imposant
des habitudes et une tradition qui tend à se
fossiliser. « Or, dans nos sociétés où l’individu
a de plus en plus tendance à s’émanciper, à
secouer le poids et la contrainte de l’autorité, du sacré, de l’ancien, c’est la religion qui
est en première ligne. » Il ne faut donc pas
interpréter automatiquement le manque
de religion comme une perte de foi. Et fort
opportunément, l’auteur, en bon historien du
christianisme, nous rappelle que Jésus n’est
pas un fondateur de religion. Il est même en
rupture avec la religion de son pays. La foi
chrétienne est née hors religion, sans attache
à un groupe social propre. Elle est née de
conversions individuelles à l’Évangile et n’a
pu se répandre qu’à force d’appels à la liberté
pour les néophytes qui devaient se détacher
de leur famille, groupe, cité ou État, au risque
de se trouver isolés ou persécutés. Car Jésus
a donné à ses disciples la mission de porter
l’Évangile au monde entier, d’opérer une « dis-
21
persion évangélique » dans le monde, de
prêcher le sens de l’humain, de la fraternité. Le chrétien ne doit pas enseigner
un rituel, mais une annonce, en se
référant à l’Évangile et à Jésus. En
retournant ainsi au message initial de
l’Évangile, le conférencier, pour relancer cet élan missionnaire, propose
alors quelques projets de réforme.
En tout premier lieu, donner place
aux petites communautés chrétiennes
de base dont il énumère, chemin faisant, les activités possibles : pratiquer
la lecture approfondie de l’Évangile en
apprenant à lire des textes dont une lecture distraite a trop souvent émoussé le
sens ; débattre des activités apostoliques
ou caritatives de chacun ; accueillir des
gens qui ne vont pas à l’église ; participer
en tant que laïcs aux discussions et aux
prises de décision, dans l’Église ; prier en
commun en se rappelant que la prière
n’est pas un rite, mais une interrogation
de l’homme sur lui-même, la recherche
du sens, une respiration de l’âme. Enfin,
célébrer l’eucharistie, sous des formes
parfois nouvelles, avec un rituel adapté
aux lieux et aux circonstances. Des projets audacieux ? L’auteur se défend d’être
saisi par un « prurit révolutionnaire », ou
encore d’exprimer le désir de changer
au plus vite le plus de choses possibles.
Mais face à l’évolution actuelle, si rapide,
il cherche un moyen d’y remédier en
continuité plutôt qu’en rupture avec la
tradition de l’Église. Car cette tradition,
toujours travaillée par l’esprit de nouveauté de l’Évangile, est source d’innovation autant que de continuité.
Paresse
Salvator, 2013, 296 p., 22 €.
Armand Colin, 2013, 216 p., 25 €.
Histoire d’un péché capital
André Rauch
C
ette histoire de la
paresse s’ouvre
sur une évocation
de l’acedia, fléau des
monastères du Moyen
Age, dépression nerveuse
liée au rythme de la vie conventuelle.
Mais la paresse, plus qu’un péché propre
au monde monastique, est devenue
progressivement une menace pour la
société toute entière, qui a érigé le travail
en valeur suprême : nous vivons dans
un monde qui méprise l’oisif et plaint le
chômeur. L’auteur explique ainsi l’attrait
qu’a pu exercer l’Orient indolent sur les
écrivains et les artistes romantiques
hostiles au capitalisme en pleine expansion. Il rappelle que les colonisateurs se
fixaient officiellement pour but de tirer
les indigènes de leur paresse ancestrale
et de leur inculquer un salutaire goût du
travail. Il étudie la civilisation des loisirs qui
peut apparaître comme le triomphe de
la paresse – active, il est vrai. Conclusion
inattendue : cette paresse, longtemps
honnie comme mère de tous les vices,
pourrait bien passer aujourd’hui pour
la « mère de toutes les vertus » ! Ce qui
fait l’originalité de ce beau livre, chargé
de références littéraires (Montaigne,
Baudelaire, Flaubert, Beckett, etc.), ce
sont les analyses fines d’un certain
nombre de tableaux connus ou inconnus
du grand public, qui mettent en scène des
personnages endormis ou somnolents.
Pietra Viva, roman
Léonor de Récondo
N
ous sommes au
printemps 1505.
Michelangelo, désespéré par la mort d’Andrea, un jeune moine
dont il admirait la parfaite beauté, quitte
Rome pour Carrare où il veut choisir luimême les blocs de marbre destinés au
tombeau que lui a commandé le pape
Jules II. Car son David et surtout sa Pieta
lui valent maintenant gloire et célébrité.
Nous le suivons dans ce long voyage, en
bateau puis à cheval, jusqu’aux carrières
où il se mêle aux ouvriers éblouis par
sa compétence : capable de repérer les
plus beaux marbres, sans la moindre
veine qui pourrait faire éclater la pierre,
organisant le transport, négociant âprement les prix avec les marins, mais aussi
côtoyant familièrement les petites gens
du village et quelques personnages
baroques comme ce Cavallino qui se
prend pour un cheval ! Mais le vrai sens
de cette histoire se situe ailleurs. Le
voyage de Michel-Ange est en fait un
voyage initiatique, une quête du sens
de la vie confrontée au mystère de la
mort. Mort de son ami Andrea dont on
apprendra les causes à la fin seulement.
Mais est-il mort vraiment ? Dans ses
rêves, la nuit, ou au détour d’une ruelle,
dans ses promenades, Michelangelo
croit apercevoir sa silhouette, mais
sans jamais pouvoir le rejoindre…
Mort de sa mère quand il avait six ans.
Il la croyait oubliée depuis longtemps
jusqu’au moment où l’affection du
petit Michele, un gamin de Carrare qui
vient de perdre la sienne au même âge,
libère le torrent des souvenirs sous la
forme d’une vision inspirée sans doute
par une célèbre tapisserie : celle d’une
belle dame habillée de soie, comme La
Dame à la Licorne, se promenant dans
un jardin merveilleux et goûtant aux
délices des cinq sens comme le sculpteur lui-même, dont l’histoire, véritable
poème en prose, offre une symphonie
de sensations où se marient tous les
arts, dessin, peinture, musique et… littérature, car trois livres accompagnent
le voyageur : son carnet de croquis,
un Pétrarque offert par Laurent de
Médicis, et la petite Bible d’Andrea où
certains passages soulignés frappent
Michelangelo en plein cœur. Ainsi la
célèbre formule du Prologue de saint
Jean : « Et le verbe s’est fait chair. »
N’exprime-t-elle pas précisément le
rêve du sculpteur dont la main inspirée
insuffle au marbre la souplesse de la vie
et le modelé de la chair ?
Sabine Wespieser, éditeur, 2013,
228 p., 20 €
◆
Librairie Saint-Paul
La librairie modifie ses horaires.
Elle est ouverte du mardi
au samedi de 9 h 30 à 13 h
et de 14 h à 18 h 30.
Au Centre Le Mistral, en plus des
permanences habituelles, mardi et
jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à
18 h 30, la librairie est ouverte une
heure avant chaque cours.
22
église en mouvement
église à marseille
Mercredi des Cendres
Messe des artistes
mercredi 5 mars à 12 h 30
en la basilique du Sacré-Cœur
Prédication : Mgr Jean-Pierre Ellul
La prière des artistes du P. Georges Durand
sera lue par Magali Chapus, responsable
du Musée de Notre-Dame de la Garde
Peintures de Maÿlis d’Alençon
Orgue : Christophe Guida
Chants : artistes invités
Temps forts du Carême
avec le CCFD-Terre Solidaire
Samedi 15 mars
Rencontre des partenaires
venant dans notre région.
De 10 h à 16 h 30 à la faculté
de droit d’Aix-en-Provence.
Mercredi 19 mars
Soirée d’information et de prière.
Partenariat et expropriations au Cambodge.
De 18 h 30 à 20 h 30 à Saint-Jean-Baptiste,
17 rue Friedland (6e).
Contact : 06 14 35 18 55
Mardi 25 mars
Rencontre avec un partenaire
Sri lankais et un Tunisien.
De 18 h à 21 h au Centre Le Mistral.
Conférences
Samedi 8 mars
« Si Judas avait été Juda », avec René Guyon. De 16 h 30
à 18 h à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).
Samedi 8 mars
« La précarité des salariés et des entreprises », compte
rendu des Semaines sociales de France et débat, avec
Philippe Langevin, économiste, et les témoins de l’atelier des
SSF à Lyon. De 9 h 30 à 12 h au Centre Le Mistral, 11 impasse
Flammarion (1er). Contact : [email protected]
Mardi 11 mars
« Amadou Hampate ba », avec
Colette Hamza, xavière, dans le cadre
du cycle de conférences « 7 acteurs
du dialogue interreligieux » données
par l’ISTR. De 19 h à 21 h au Centre
Le Mistral. Contact : 04 91 50 35 50.
Jeudi 13 mars
« Les persécutions des chrétiens
dans le monde », conférence de
carême avec René Guitton, écrivain et
philosophe. À 20 h au Centre Cormier,
35 rue Edmond Rostand (6e). Contact :
04 96 10 07 00.
Vendredi 21 mars
« Sacré et sainteté : comment la
révélation chrétienne retravaille la
notion de sacré », par le P. Christian
Salenson, professeur à l’ISTR. De 18 h 30
à 20 h à la paroisse Saint-Jean-Baptiste,
17 rue de Friedland (6e). Parking.
Lundi 24 mars
« Je crois en Dieu le Père », initiation
au Catéchisme de l’Église catholique,
avec le Fr. Albert-Henri Kühlem, o.p.
À 18 h au Centre Cormier.
Jeudi 27 mars
« Pâques, le grand saut :
témoignage d’un juif ultraorthodoxe de formation rabbinique
converti au catholicisme »,
conférence de Carême avec JeanMarie-Elie Setbon, écrivain. À 20 h au
Centre Cormier.
Célébrations
Dimanche 9 mars
« Action et contemplation d’après
sainte Thérèse d’Avila et les saints
du carmel », conférence au cours de
l’Eucharistie, par le P. Hervé Chiaverini. À
15 h 30 au Carmel Notre-Dame, 81 chemin
de l’Oule (12e). Contact : 04 91 93 59 10.
Lundi 10 mars
Les jeunes prient à Marseille en lien  
 
avec la communauté de Taizé. À 20 h
à l’église Saint-Ferréol, quai des Belges
(1er). Contact : 06 75 45 93 24.
Mercredi 19 mars
« La Vierge Marie pour Mgr Pontier ».
Rencontre Évangile et Prière avec notre
archevêque, pour les étudiants et jeunes
professionnels. De 19 h 30 à 22 h à l’église
Saint-Ferréol.
Jeudi 20 mars
Temps de prière et de louange,
avec le groupe des célibataires de
Saint-Valentin, ouvert à tous, célibataires
ou non. À partir de 20 h 30 à l’église
Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland
(6e). Contact : [email protected]
Rencontres
Jeudi 13 mars
Rencontre du groupe œcuménique
de l’Espace Magnan sur le thème
annuel Le repas : lieu privilégié de
l’humanisation. À 20 h 30 à l’Espace
Magnan, 8 boulevard Magnan (9e).
Contact : 04 91 41 39 76.
Jeudi 13 mars
« La sagesse de Dieu est au-dessus
de la sagesse humaine », avec le P.
François Buet, rencontre mensuelle
pour apprendre ou réapprendre à
prier, sur le thème « vers Dieu ».
À 20 h 30 au Cours Notre-Dame
de France, 132 rue Breteuil (6e).
Samedi 15
et dimanche 16 mars
Les récitatifs bibliques, avec
l’association Parole et Geste. Halte
spirituelle : se nourrir de la Parole
de Dieu en répétant un passage de
la Bible par le chant, le rythme et
les gestes. Possibilité de ne venir
qu’une journée ou demi-journée.
Participation libre aux frais. Le samedi
de 14 h 30 à 21 h et le dimanche
de 10 h à 17 h à la Maison paroissiale
de Mazargues, 18 rue Ramiel (9e).
Contact : 06 28 01 30 56.
Formations
Les mercredis
12 mars, 9 avril
et 21 mai
Initiation à la Bible, avec le P. Paul
Bony. Cette initiation permettra
d’étudier la genèse de la Bible, la
diversité des genres littéraires, et
d’entrer dans la compréhension
de la notion de Livre révélé et des
méthodes d’interprétation. De 9 h 30
à 16 h 30 au Centre Le Mistral.
Dimanche 16 mars
« Dieu et la question du mal :
le livre de Job, une aide ? », par
Jean-Luc Thirion. Formation Les
dimanches Théo pour les 25-40 ans :
accueil, temps d’adoration-messe,
repas, enseignement. De 9 h 30 à 16 h
à la paroisse des Chartreux, 26 place
Edmond Audran (4e).
Cercle
de silence
Jeudi 20 mars
De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la
Canebière et du cours Saint-Louis.
lPèlerinage
Samedis 8
et 22 mars
Mini Pélé à Notre-Dame de la
Garde. À 10 h 15, rendez-vous au char
Jeanne d’Arc, place colonel Edon (7e).
Contact : 04 91 13 40 80.
Retraite
Samedi 29
et dimanche 30 mars
La Communion Notre-Dame de
l’Alliance, mouvement catholique
de la Pastorale familiale, organise
une recollection avec enseignement
du P. Antoine Carli, pour hommes ou
femmes séparés ou divorcés vivant
23
dans la fidélité au sacrement du
mariage. Au foyer de charité NotreDame de Branguier, à Peynier (B.d.R.).
Contact : 06 13 41 76 06
ou 06 87 78 08 52.
Exposition
Mardi 4
au samedi 15 mars
Rétrospective André Gence
(1918-2009), prêtre et artiste, qui
qualifiait lui-même son œuvre de
« peintures mystiques et encore plus
métaphysiques ». À l’Espace Culture,
42 la Canebière (1er).
Concerts
Lundi 10 mars
« Trombone et orgue », avec Fabrice
Millischer (trombone) et Vincent
Dubois (orgue). À 20 h en l’église des
Réformés. Contact : 06 31 90 54 85.
Mardi 11 mars
« Les auditions du marché »,
mini-concert avec Benjamin Alard,
organiste à Saint-Louis en l’Ile, Paris.
De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame
du Mont (6e).
Dimanche 23 mars
Les chorales « Le souffle de
Cantilou » et l’« Unité du temps
libre » interprètent des chants de
musique sacrée, d’opérette, d’opéra,
de gospel. À 15 h 30 à l’église de SaintLoup, 71 bd de Saint-Loup (10e).
FAMILLE DIOCéSAINE
Décès
Marion Nazet, spécialiste des traditions provençales, folkloriste, est décédée le 31 janvier à l’âge de 94 ans. Pendant
près de 30 ans, elle avait réalisé quotidiennement la Chronique provençale sur Radio Dialogue. Vice-présidente du
groupe folklorique La Couqueto, elle y avait créé, en 1975, un cours de cuisine provençale, puis avait écrit plusieurs
livres. Le dernier, en 2007, était consacré à La Médecine populaire en Provence. Elle avait collaboré à diverses reprises à
notre revue diocésaine. Marion Nazet était la mère de Dominique Paquier-Galliard, notre rédactrice en chef.
« Avec Marie,
entrez dans la joie de la conversion »
131e Pèlerinage diocésain à Lourdes
du mercredi 28 mai au dimanche 1er juin
présidé par Mgr Georges Pontier
Inscriptions pour les pèlerins malades ou handicapés
L’Hospitalité diocésaine N.-D. de Lourdes
accompagnera les pèlerins malades ou handicapés
logés à l’Accueil Notre-Dame.
Les dossiers d’inscription sont à retirer du lundi
au vendredi de 14 h à 16 h 30, jusqu’au 18 avril,
au bureau de l’Hospitalité, 7 place de l’Archange (5e).
Contact : 04 91 42 64 28.
Des dons peuvent être envoyés au CCP 4776.03 Y
Marseille.
Le coût d’un pèlerinage pour un malade ou handicapé
est de 285 €.
Inscriptions pour les pèlerins valides
Auprès de votre paroisse ou au Service diocésain
des pèlerinages
Le Mistral — 11 impasse Flammarion (1er)
Tél./Fax : 04 91 64 31 45 — 06 18 45 53 70
Email : [email protected]
Permanences : mardi de 16 h à 18 h et vendredi de 15 h à 17h
Rencontre des sites
du diocèse : une première !
Notre diocèse compte actuellement une
cinquantaine de sites de paroisses et de
mouvements. Il serait utile et intéressant
de nous rencontrer afin de nous connaître
et de mutualiser nos efforts.
Pour nourrir et améliorer l’attractivité
de nos sites et mettre en commun nos
réalisations, le Service communication
du diocèse vous propose une rencontre
le samedi 5 avril de 9 h 30 à 16 h
au Centre Le Mistral.
Cette proposition s’adresse aux
administrateurs des sites des paroisses,
des mouvements et communautés,
aux personnes présentes et actives
sur les réseaux sociaux et à toutes
celles qui souhaitent s’investir dans la
communication numérique.
Programme et bulletin d’inscription sur le site du diocèse.
Contact : [email protected]
Tél. : 06 84 36 68 96
24
temps fort
église à marseille
La Chandeleur à Saint-Victor
Bravant la pluie et le vent, les pèlerins sont venus en foule à Saint-Victor
pour l’Octave de la Chandeleur. Paroisses, mouvements, monde
de la santé, consacrés, mariés, jeunes, enfants : pendant huit jours, toutes
les générations ont célébré avec ferveur le Christ, Lumière des nations.
© J.-P. Chemin et G. Fraysse
Homélie de Mgr Jean-Marc Aveline, Chandeleur des jeunes, célébration avec les enfants de la catéchèse, messe des artistes, messe des vocations, procession aux flambeaux et clôture de l’Octave :
des reportages réalisés par le Service diocésain de l’audiovisuel (SDAV) à voir sur le site du diocèse.
sommaire
2 L’agenda de Mgr Pontier
L’agenda de Mgr Aveline
3 Édito
Carême
4-7 Dossier
L’ordination épiscopale
de Mgr Aveline
8 Brèves
9 Église de France
Déclaration des évêques
sur la fin de vie
10-11-14 Vie du diocèse
Anne-Madeleine Rémuzat
Du nouveau au MEJ
Les Équipes Saint-Vincent
La Nuit des Témoins
12-13 Solidarité
La démarche Diaconia
Migrants et réfugiés
Écouter les invisibles
Les Marcheurs de l’Espérance
15 Œcuménisme
La Semaine de prière pour l’Unité
16 Histoire de l’Église
L’Épître de Barnabé
17-18 Commentaires
Le Carême
19 Patrimoine
L’orgue de Lacordaire
20-21 Culture et médias
22-23 Église en mouvement
24 Temps fort
La Chandeleur à Saint-Victor
Nouvelles adresses e-mail
◗ Service de la communication et Église à Marseille :
[email protected]
◗S
ite Internet diocésain :
• Webmaster : [email protected]
• Relations paroisses :
[email protected]
Sur le site du diocèse

http://marseille.catholique.fr
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M., Mme, Mlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n°, rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal
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de Notre-Dame de la Garde, Denier de l’Église,
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du mois.
●●Écoutez l’interview de Mgr Pontier.
●●Écoutez la Parole du jour avec, ce mois-ci,
Odette Amigon, Colette Hamza et les PP. Bernard Combes, Jean-Luc
Ragonneau et Christian Salenson.

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