La joie de tout un diocèse
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La joie de tout un diocèse
église à Marseille LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π N° 3 – Mars 2014 La joie de tout un diocèse ■É glise de France Réflexions sur la fin de vie ■ Vie du diocèse Une apôtre du Sacré-Cœur ■ Commentaires Le Carême cppap n° 0515 G 79 622 – Abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e 2 église à marseille l’agenda de Mgr Pontier Lundi 3 et mardi 4 mars Rencontre de la Province à Notre-Dame-du-Laus Jeudi 13 mars Conseil diocésain économique et social Mercredi 5 mars Célébration des Cendres Vendredi 14 mars Conseil épiscopal Vendredi 7 mars Conseil épiscopal Dimanche 16 mars Messe à La Bouilladisse Jeudi 20 mars Conseil presbytéral Mardi 25 mars Conseil d’administration de l’ICM Mercredi 26 mars À Paris, Conférence des Responsables de culte en France l’agenda de Mgr Aveline Dimanche 2 mars Centre de gérontologie départemental de Montolivet Lundi 3 et mardi 4 mars Rencontre de la Province à Notre-Dame du Laus Vendredi 7 mars Conseil épiscopal Dimanche 9 mars Appel décisif des catéchumènes à Saint-Joseph (I.M.) Mercredi 12 mars Rencontre avec l’équipe de Château-Gombert – Plan-de-Cuques Jeudi 13 mars Rencontre avec les prêtresétudiants africains Vendredi 28 mars Conseil épiscopal Vendredi 21 mars Conseil épiscopal Samedi 22 mars Conseil pastoral diocésain Mercredi 19 mars Dimanche 9 mars Appel décisif des catéchumènes Fête de saint Joseph chez les Petites Sœurs à Saint-Joseph (I.M.) des Pauvres aux Chartreux Du lundi 10 au mercredi 12 mars Conseil permanent et rencontre Soirée Évangile et Prière des archevêques métropolitains à Saint-Ferréol à Paris Samedi 1er mars Rencontre avec la communauté du Carmel d’Avignon La Nuit des Témoins de l'AED Réunion avec le Service diocésain de la Pastorale familiale Samedi 22 mars Colloque œcuménique au Mistral Vendredi 14 mars Conseil épiscopal Dimanche 23 mars Paroisse de Carnoux Dimanche 16 mars Paroisse de Bois-Luzy Mardi 25 mars Séminaire Saint-Luc à Aix Conseil d’administration de l’ICM Lundi 17 mars Conférence à l’aumônerie des étudiants de La Timone Mercredi 26 mars Session régionale Mercredi 19 mars de formation pour Célébration avec la l’Enseignement catholique communauté du Carmel à l’ISTR de Marseille Colloque sur les Chrétiens Jeudi 20 mars d’Orient à l’Université Conseil presbytéral catholique de Lyon Rencontre avec le groupe Vendredi 28 mars de prière Stella Maris Conseil épiscopal Vendredi 21 mars Samedi 29 mars Conseil épiscopal Conférence à la session de Rencontre avec les prêtres la Mission Ouvrière à Nîmes de Carnoux-CassisRoquefort-la-Bédoule Samedi 29 mars Journée de la vie religieuse Ordination presbytérale de Noël-Loïc Couchouron, s.j., à Saint-Victor Dimanche 30 mars Prédication de Carême à Notre-Dame de la Garde Lundi 31 mars Fraternité Bernadette Conférences de Carême à Notre-Dame de la Garde Dimanche 9 mars Mgr Paul-Marie Guillaume, évêque émérite de Saint-Dié : « Le baptême, entrée dans la vie » Dimanche 16 mars Mgr Jean-Michel Di Falco Leandri, évêque de Gap et d’Embrun : « Conversation avec le Christ » Dimanche 23 mars Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon : « Donner à boire aux autres » Dimanche 30 mars Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille : « Je suis la lumière du monde » Dimanche 6 avril Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille : « Lazare : la grâce de la vie » π À 16 h : Office de Vêpres Prédication Temps musical π À 17 h : célébration de la messe Contact : 04 91 13 40 80 édito 3 Au seuil du mois de mars, avec la célébration des Cendres, nous entrerons en Carême. Les cendres, c’est ce qu’il reste d’un feu quand tout est consumé. Et ce mercredi-là, après avoir entendu l’appel à la conversion et à la foi, nous repartirons, chacun recevant sur lui un peu de ces cendres, comme une première balise d’un long chemin vers Pâques. Car en retirant les cendres de chacune de nos vies, nous préparons ensemble l’espace où pourra surgir le « Feu nouveau » qui ranimera en nous la vive flamme de la foi. Vivons le Carême sans brûler les étapes, en laissant patiemment l’Esprit réduire en cendres ce qui en nous se refuse au feu. Joseph Et puis le 19 mars, l’Église célébrera saint Joseph, le charpentier de Nazareth. Le père du Fils de Dieu, dont on dit seulement qu’il fut un « homme juste » (Mt 1, 19), n’a reçu d’autre mission que celle, inouïe, de devoir charpenter l’humanité du Christ, l’aidant à grandir « en taille et en sagesse » ! Et cela sans autre apprentissage que celui de la confiance en la Parole dite par l’ange : « Ne crains pas, Joseph, de prendre chez toi Marie, ton épouse, car ce qui en elle est engendré vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). Même confiance exigée pour partir en Égypte (Mt 2, 13-14) puis pour en revenir (Mt 2, 20). Joseph : l’homme qui veilla sur l’enfance du Fils en faisant lui-même confiance, comme un enfant, au dessein du Père. Joseph : l’homme qui apprit à Jésus enfant que c’est la confiance en la Parole qui charpente la foi. Marie Puis viendra, avec le 25 mars, la célébration de l’Annonciation. L’appel de Dieu qui devait marquer l’aube du salut du monde est venu se nicher au cœur d’une simple et belle histoire d’amour entre deux jeunes de Nazareth ! Dieu a toujours besoin de notre élan d’amour, même si ce qu’il y greffe nous dépasse infiniment. Au Liban, le 25 mars est récemment devenu un jour férié pour cause de fête islamo-chrétienne. La figure de Marie se trouve ainsi aux avant-postes du dialogue entre chrétiens et musulmans, invitant au respect mutuel de ce que chacun médite en son cœur comme parole de vie. Au Liban comme à Marseille, la route est encore longue vers un vrai dialogue. Mais le Carême nous offre Église à Marseille N° 3 Éditeur : Association diocésaine de Marseille 14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : n° 0515 G 79 622. ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 1er mars 2014 – 133e année. Jeté dans ce numéro un encart d’abonnement Prions en Église © F. Franceschin Cendres une belle occasion de nous exercer à l’hospitalité de la prière. Car quand les chrétiens de Marseille entrent en Carême, ce sont tous les habitants de notre ville, quelles que soient leurs convictions ou leurs religions, qui devraient se sentir touchés par l’élan d’amour qui anime la prière des disciples du Christ. Et Dieu saura bien greffer, sur cet élan d’amour, les germes du Royaume ! Élections Les 23 et 30 mars seront jours d’élections municipales. Les chrétiens ne cherchent pas à peser comme un « lobby » mais à se tenir comme des veilleurs qui rappellent, à temps et à contretemps, où se trouve pour l’humanité le chemin du vrai bonheur. Dans son message de Carême, le pape François écrit : « Lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage. » En invitant au jeûne, à la prière et à l’aumône, l’Évangile ne définit pas un programme politique. Il indique plutôt un chemin de vérité capable de réduire en cendres toutes les langues de bois, un chemin de dépouillement qui est celui du vrai bonheur : « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ! » (Mt 5, 3). Ainsi, du mercredi des Cendres au feu de la nuit pascale, il nous revient d’allumer, par les multiples initiatives de notre Carême, de petits faisceaux d’étincelles, signes de l’amour dont Dieu aime le monde, lui qui « s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » (II Co 8, 9). Directeur de la publication : pierre grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : R. Bertrand, J.-R. Cain, CDES, J. Chagnaud, F. Debelle, ESV, J. Lefur, B. Lorenzato, Pastorale des Migrants, J.-L. Ragonneau, J.-F. Soulas, I. Vissière et N. Wolff. Photo de couverture : Florence Franceschin. + Jean-Marc Aveline Évêque auxiliaire de Marseille Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée, 2 chemin de saint-Pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10. Site Internet : www.bayard-service.com Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou. Rédactrice graphiste : Brigitte Renault. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier 4 dossier église à marseille LA JOIE DE TOUT UN DIOCÈSE L’ordination épiscopale de Mgr Jean-Marc Aveline C’est dans une cathédrale comble – près de 3000 personnes – que le Père Jean-Marc Aveline a été consacré évêque, le dimanche 26 janvier, par Mgr Georges Pontier, assisté des cardinaux Roger Etchegaray et Bernard Panafieu, archevêques émérites de Marseille. U ne célébration joyeuse mais recueillie, pleine de ferveur, en présence de la famille de Jean-Marc, de ses amis venus parfois de loin, du presbyterium, de 22 évêques de France, du Maroc et d’Algérie, du Nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, des représentants des confessions chrétiennes, de Marseille Espérance, des collectivités et institutions locales. Évêque pour nous, chrétien avec nous C’est le Père Paul Bony qui a présenté l’ordinand : « Un Marseillais : quelqu’un qui aime Marseille. Né en Algérie, mais venu très jeune ici, il y a grandi dans la foi, il y a trouvé sa vocation. Un théologien de métier qui s’est fait théologien de quartier, sur les traces de Jean Arnaud, ce curé marseillais qui ambitionnait de communiquer au plus grand nombre " la connaissance savoureuse des choses de Dieu ". Un passionné de christologie, qui a saisi l’importance du dialogue interreligieux : comment l’Église de Marseille pourrait-elle annoncer l’Évangile sans connaître les diverses religions de ses habitants et discerner du point de vue théologique les liens qui peuvent les unir à nous dans le dessein de Dieu ? C’est pourquoi JeanMarc a fondé l’Institut de Sciences et Théologie des Religions avec le soutien déterminé du cardinal Coffy, confirmé par le cardinal Panafieu et son successeur Mgr Pontier. Un apôtre itinérant comme les premiers compa- gnons des apôtres : il peut être au Liban, au Maroc, à Rome et encore ailleurs, "urbi et orbi", mais il assume aussi sa responsabilité locale comme vicaire général ; il l’assumera plus encore maintenant comme évêque auxiliaire. Et un frère. Nous te disons que nous vivons ton ordination avec toi comme la réponse à un appel de Dieu où sont engagés tous nos liens d’humanité et de ministère. Tu deviens évêque, mais, " évêque pour nous ", nous te considérerons toujours comme " chrétien avec nous " ». Soumis à l’Évangile Après la lecture par le chancelier, Mgr Édouard Bouquier, de la lettre du pape François désignant le Père Jean-Marc Aveline pour cette charge, a débuté la liturgie de la Parole. Mgr Pontier, dans son homélie, a insisté sur le rite spécifique d’une ordination épiscopale : « Le livre de l’Évangile, tenu sur sa tête, manifeste que l’évêque est soumis à l’Évangile, soumis au Christ. On n’est pas ordonné évêque pour prendre le pouvoir. On ne monte pas en grade ! On est appelé pour un service spécifique : celui de veiller à ce que tout soit fait au nom du Christ dans la vie de l’Église qui nous est confiée. Il ne s’agit pas de chercher l’estime des fidèles au point qu’ils se déclarent pour nous ! Il s’agit de nous déclarer ensemble pour le Christ. Voilà qu’ensemble, lui et moi-même, avons à veiller sur vous, à recueillir ce que l’Esprit inspire et suscite en nous tous, à maintenir Procession d'entrée. Les représentants des Églises chrétiennes. Présentation par le P. Paul Bony. Lecture de la lettre du siège apostolique par le chancelier, Mgr Bouquier. titre 5 Photos : J.-P. et H. Chemin, F. Franceschin, G. Fraysse, L. Guérin, M. Reinier, M. Saïsse et D. P.-G. De gauche à droite L'accueil de l'assemblée. Dans la sacristie, avant la célébration, avec Mgr Ventura, nonce apostolique. L'assemblée donne son assentiment. nos cœurs et nos esprits tournés vers ce que nous dit le Christ, tournés vers les hommes de ce temps qu’Il aime. Notre ministère, ainsi que celui des prêtres et des diacres qui sont nos collaborateurs, nous met au service de la charité du Christ. » Et l’archevêque a appelé l’Église de Marseille à aller « aux carrefours multiples de la vie des hommes, dans la riche variété de notre diocèse. Passe ton temps à guérir les cœurs, à réconforter les éprouvés, à éclairer ceux qui sont dans les ténèbres de vies complexes et douloureuses. Rends grâce pour tous les gestes de solidarité, pour les merveilles qui sortent du cœur des hommes. Oui, mes amis, laissons nos vieux filets, arrêtons de les préparer ou de les réparer dans nos barques privées pour faire toujours comme on a toujours fait. Suivons le Christ, marchons derrière Lui et à sa manière, pour prendre notre part de souffrance dans l’annonce de l’Évangile, la célébration de la gloire de Dieu grâce aux sacrements et le service des plus pauvres sur les chemins nouveaux de la mission ». Rendre grâce Au cours de la liturgie d’ordination, après l’invocation à l’Esprit Saint, l’engagement du Père Aveline au service du peuple de Dieu et la prostration pendant le chant des litanies, Mgr Pontier a imposé ses mains sur sa tête, suivi par les co-consécrateurs et tous les évêques présents. Ce furent ensuite l’imposition de l’Évangile, puis l’onction du Saint-Chrême et la remise de l’Évangéliaire, de l’anneau, signe de fidélité, de la mitre, soulignant le rôle de l’évêque serviteur de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la crosse, bâton de pasteur, et le baiser de paix, signe de communion fraternelle entre le nouvel évêque et ses frères dans l’épiscopat. À l’issue de la liturgie eucharistique, Mgr JeanMarc Aveline s’est adressé à l’assemblée, rendant grâce pour ce beau moment d’Église, et remerciant ses parents, ses frères prêtres, ses nouveaux frères évêques, et particulièrement ses deux co-consécrateurs. Puis, accompagné de Mgr Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg, et de Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, il descendit la nef pour donner sa première bénédiction. À la fin de la célébration, notre nouvel évêque auxiliaire a dû longuement s’attarder dans la cathédrale pour répondre aux multiples paroles et gestes d’amitié et de sympathie manifestés par l’assistance. D. P.-G Le SDAV a réalisé un DVD de la célébration, avec la mise en lumière des rites d’ordination et des interviews, notamment du P. Christian Salenson et de Mgr Benoît Rivière. À commander à Mistral-Images 11 impasse Flammarion 13001 Marseille Tél. : 04 91 50 64 73 [email protected] La présentation du Père Bony, l’homélie de Mgr Pontier et les remerciements de Mgr Aveline sont sur le site du diocèse, ainsi que les vidéos du Service diocésain de l’audiovisuel. 6 dossier église à marseille Imposition des mains par Mgr Pontier. Prostration pendant le chant des litanies. Les remerciements de Mgr Aveline (extraits) D’ abord, je voudrais dire merci à ma famille et évoquer ce soir mes deux chères petites sœurs, Martine et Marie-Jeanne, qui, plus jeunes que moi, ont déjà rejoint la maison du Père et qui, cet après-midi, dans le grand mystère de la communion des saints, ont contribué à faire de cette célébration une grande action de grâces, sur la terre comme au ciel ! Et puis, beaucoup d’entre vous savent ou devinent ce que je dois à mes chers parents, ma première Église ! Ils sont là : aidez-moi, s’il vous plaît, à leur dire merci ! Ensuite, je voudrais dire un grand merci à mes frères prêtres, de Marseille et d’ailleurs. Le presbyterium se doit plus que jamais d’être lui aussi une grande famille. Je l’ai moi-même expérimenté au temps de l’épreuve. Pour cela, il importe que nous portions réellement le souci les uns des autres, car chacun est responsable de la qualité de la réponse de ses frères à l’appel de Dieu ! C’est vrai entre prêtres, mais c’est vrai aussi, frères et sœurs, entre tous les baptisés. Et puis, permettez-moi de dire un merci tout spécial à mes nouveaux frères évêques qui ont fait le déplacement jusqu’à Marseille. Et pour certains, ce fut une longue route ! Au niveau épiscopal, vous le remarquerez vite, j’ai tout à apprendre ! Mais si j’en juge par le nombre et la teneur des messages reçus de la part des évêques de France, je puis espérer trouver une nouvelle et forte fraternité épiscopale au service de la communion ecclésiale. En tout cas, c’est avec une grande joie que je confie mes premiers pas épiscopaux à la vigilante bienveillance de notre archevêque, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France. Avec lui, je vais tâcher d’apprendre à vivre cette nouvelle mission à la lumière simple et exigeante de l’Évangile. Enfin, je voudrais remercier tout spécialement les deux cardinaux co-consécrateurs, le cardinal Panafieu et le cardinal Etchegaray. Cher Père Panafieu, merci pour les sages conseils que vous m’avez prodigués quand je suis venu vous voir à Venasque il y a quelques semaines, Lecture par Madame Aveline. dès que j’ai su ! Je les garde précieusement en mon cœur et je tâcherai de les garder toujours. Et vous, cher Père Etchegaray ! Quand je vous ai appris la nouvelle par téléphone, vous m’avez dit immédiatement, avec votre belle voix rocailleuse : « Je ne sais pas comment je vais faire, mais je dois être là à tes côtés ! » Et vous êtes là, vous qui m’aviez déjà ordonné diacre, à Villejuif, il y a trente ans ! Et depuis ce jour de 1977 où j’ai frappé à la porte de votre bureau pour vous dire que j’étais prêt à entrer au séminaire, vous n’avez cessé d’être pour moi, depuis Marseille puis depuis Rome, un père plein d’attention, d’encouragement et de bonté. Le Père Etchegaray, le Père Panafieu, le Père Pontier : dans la liste de la succession récente à Marseille, ce soir, il ne manque que le cardinal Coffy, à qui je dois beaucoup, puisque c’est lui qui m’avait demandé d’assurer dans notre Église 7 Remise de l'Evangéliaire. Remise de la crosse. un service d’intelligence de la foi et qui avait soutenu le projet de création d’un institut théologique au service du dialogue interreligieux ! Mais il faut que vous sachiez, chers amis, que, quelques temps après la mort du cardinal, sa cousine, Marie-Thérèse, qui est parmi nous ce soir, était venue me porter un paquet bien emballé dans lequel se trouvait la crosse du cardinal Coffy, en me Imposition de l'Evangile et prière d'ordination. disant : « Père Aveline, je sais que c’est à vous qu’il faut que je la donne ! » ensemble. J’ai demandé à Mgr Joseph Doré, C’était il y a bien des années… J’avais soigneuarchevêque émérite de Strasbourg, qui dirigea sement rangé ce paquet dans une armoire, sans mon doctorat en théologie, et à Mgr Vincent jamais l’ouvrir ! Et quand je suis revenu de Landel, archevêque de Rabat, qui m’invita à Paris le mois dernier, après vous avoir renconcheminer pendant sept ans avec cette belle tré, cher Monseigneur le Nonce apostolique, je Église du Maroc, de bien vouloir accompagner suis retourné prendre ce paquet dans l’armoire ces premiers pas. Moi, je vais vous donner une et je l’ai ouvert, avec toute l’émotion que vous bénédiction, afin que, si vous le voulez bien, vous imaginez ! Et voici cette crosse qui m’aidera à consentiez à accueillir en vos cœurs l’amour mettre mes pas dans ceux du cardinal Coffy à dont Dieu vous aime. Et vous, pendant ce temps, qui je dois déjà tant de choses ! vous pourrez chanter le Magnificat de Marie afin que moi, vous entendant, je consente en Et maintenant, le rituel prévoit que le nouvel mon cœur à laisser le Seigneur se pencher sur évêque, accompagné de deux autres évêques, nous et guider notre route afin que tout se passe fasse le tour de l’assemblée pour donner sa toute pour nous selon sa Parole. Alors, puisque nous première bénédiction. Ce n’est pas un tour d’hondevons tous consentir à quelque chose, si vous neur ; ce sont seulement les premiers pas sur le voulez bien, dans la confiance et l’action de un nouveau chemin qu’il nous faudra inventer grâces, échangeons nos consentements ! Remise de l'anneau. Baiser de paix à Mgr Etchegaray et à Mgr Panafieu. Liturgie eucharistique. Liturgie eucharistique. église à marseille DR du monde a 85 ans On l’a un peu oublié. Le 11 février 1929, à la suite des Accords du Latran signés entre le Saint-Siège, représenté par le cardinal secrétaire d’État Gasparri, et l’Italie, représentée par Mussolini, naissait l’État de la Cité du Vatican (superficie totale de 0,44 km² et population de 800 habitants). Ces Accords mettaient fin à la « question romaine » déclenchée par la prise de Rome par les troupes piémontaises, le 20 septembre 1870, et l’annexion de la ville au Royaume d’Italie. Autre date importante : le 18 février 1984, avec la conclusion de l’Accord de Villa Madama par lequel furent apportées des modifications au Concordat découlant des Accords du Latran de 1929. Il s’est alors agi d’harmoniser les normes concordataires avec les principes contenus dans la Constitution italienne de 1948 et avec les délibérations du concile Vatican II et les dispositions du nouveau Code de droit canonique. Il en est résulté un concours de l’Église et de l’État italien, déployé dans les secteurs de la solidarité, de la formation, de la culture et de la conservation de l’immense patrimoine culturel d’intérêt religieux disséminé dans toute l’Italie. ➲➲La Saint-Valentin DR au Vatican ➲➲La Fédération ➲➲Journée mondiale de prière des médias catholiques avec les femmes d’Égypte « Des eaux jailliront dans le désert » : c’est le thème choisi par des femmes chrétiennes d’Égypte pour la célébration de la Journée Mondiale de Prière (JMP), le vendredi 7 mars. Cette manifestation est organisée par le mouvement œcuménique international « Journée mondiale de prière des femmes » qui rassemble des femmes du monde entier, issues de toutes les confessions chrétiennes. Chaque année, un pays est choisi pour rédiger la liturgie célébrée le premier vendredi du mois de mars. Après les Françaises en 2013, le tour est venu pour les femmes d’Égypte, nation dont l’histoire est intimement liée à l’Histoire sainte. Ainsi, les Égyptiennes font part au monde entier des attentes de leur peuple et de leurs Églises dans l’espérance « des eaux qui jailliront dans le désert ». Depuis sa fondation en 1887, l’action de l’organisation est guidée par le triptyque « s’informer, prier, agir ». En effet, la JMP vise d’abord à informer les chrétiennes sur le quotidien, l’histoire et la culture des femmes du pays organisateur de la célébration. Puis, la prière, qui est au cœur de cette journée, a pour but d’« exprimer et d’enrichir l’échange spirituel entre femmes d’origines et de cultures différentes ». Enfin, cet événement permet à des associations, situées dans le pays organisateur et œuvrant pour le respect et la promotion des droits des femmes, ainsi que pour leur formation, de recevoir des offrandes de la part de tous les participants. Bien que cette journée soit organisée par des femmes, elle est aussi ouverte aux hommes et aux enfants. Plus de 300 localités de France accueilleront une rencontre. À Marseille, la célébration aura lieu le vendredi 7 mars à 17 h 30 au temple Grignan de l’Église protestante unie de France 15 rue Grignan (métro Estrangin-Préfecture). La célébration durera une heure environ. Elle sera suivie d’une collation aux couleurs et saveurs de l’Égypte. L’offrande recueillie sera partagée entre trois institutions : l’Action chrétienne en Orient, le centre anglican Menara pour enfants déficients en Égypte et la Caritas-Égypte d’Alexandrie. Événement sans précédent. Pour la Saint-Valentin, les fiancés du monde entier, qui ont suivi ou suivent un parcours de préparation au mariage, ont été invités par le pape François et se sont retrouvés autour de lui, le 14 février à Rome. C’est le Conseil pontifical pour la famille qui a organisé ce grand rassemblement pour célébrer « La joie du Oui pour toujours ». Prévue à l’origine dans la salle Paul VI limitée à 7 000 places, la rencontre FMC ➲➲Le plus petit État JMP 8 brèves Encore une manifestation de la révolution numérique qui ne cesse de bousculer la presse papier. Le 22 janvier, la Fédération française de la Presse catholique (FFPC) a cédé la place à la Fédération des Médias catholiques (FMC). De ce fait, cette nouvelle structure accueille des télévisions, notamment KTO-Tv et le Jour du Seigneur, mais aussi des radios comme RCF et Radio Notre-Dame. Créée en 1995, la FFPC réunissait les journaux paroissiaux, regroupés au sein de la Fédération nationale de la presse locale catholique, la presse des mouvements et services, la presse régionale et la presse nationale. Institution élargie, la FMC accueille un cinquième pôle, celui de l’Audiovisuel. Fédération pluraliste, elle couvre une distribution annuelle de 150 millions d’exemplaires papier et des centaines de milliers d’auditeurs et téléspectateurs. Elle est une partenaire des instances professionnelles et des instances ecclésiales et organise chaque année, fin janvier à Annecy, les Journées François de Sales (notre photo) Brèves préparées par Jean Chagnaud a finalement eu lieu sur la place Saint-Pierre en raison l’affluence inattendue de 20 000 personnes, venues de 28 pays différents. Chants, temps de réflexion et témoignages ont alterné avant l’arrivée du pape qui a insisté sur le temps de préparation au mariage, élément essentiel de la pastorale de l’Église. Après avoir dialogué avec trois couples, le pape François a donné sa bénédiction. Église de France 9 D é cla r ation du C onseil p e r manent de la C on f é r ence des é v ê q ues de F r ance Fin de vie : pour un engagement de solidarité et de fraternité U Contrairement à d’autres [1], l’avis rédigé par un « panel de citoyens » [2] propose de légaliser le « suicide médicalement assisté », sous condition d’une demande expresse d’une personne en fin de vie ou atteinte d’une maladie jugée irréversible. Aider un malade à mettre lui-même fin à ses jours ou provoquer délibérément la mort d’un patient à sa demande, ce qui est proprement appelé euthanasie, sont inacceptables. L’avis admet même la pratique de l’euthanasie sans consentement de la personne devenue incapable de s’exprimer ! Notre société cherche à « esquiver la mort » [3] et redoute la proximité avec celui qui va mourir. Elle pourrait être ainsi conduite à des décisions inhumaines. Il importe donc de clarifier le vocabulaire et les buts poursuivis. Personne ne peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à la demande d’une personne gravement malade, sans transgresser un interdit fondamental. « Tu ne tueras pas » [4] demeure une exigence morale majeure de toute société, et, pour les croyants, un commandement de Dieu. C’est le fondement de toute vie sociale respectueuse d’autrui, spécialement des plus vulnérables [5]. Nombre de nos contemporains, en raison d’une maladie, d’un handicap ou de leur âge, se sentent devenus une charge pour leurs proches et un poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude, de l’indifférence d’autrui, du regard porté sur eux dans une société axée sur les valeurs d’autonomie Alain PINOGES/CIRIC n projet de loi sur la fin de vie pourrait être déposé devant le Parlement d’ici la fin de l’année. Des rapports et des avis, rendus publics ces derniers mois, ont demandé des améliorations de la loi Leonetti. Cependant, améliorer la législation, ce n’est pas la changer fondamentalement. Le sujet est trop grave pour ne pas agir avec prudence. et d’efficacité. Ceux qui en viennent à douter de la valeur et du sens de leur vie ont besoin « d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve » [6]. N’aurons-nous rien d’autre à leur proposer que de mettre fin à leur existence ? Tout suicide affecte la solidarité et la volonté de vivre du corps social. Il est donc nécessaire et urgent de poursuivre un véritable engagement de solidarité et de fraternité. Beaucoup se sont investis pour soulager les douleurs et les souffrances de la fin de vie mais « la tâche à accomplir est encore immense » [7]. Les campagnes médiatiques de promotion d’une nouvelle loi contribuent malheureusement à détourner l’attention des indispensables réformes à entreprendre, parmi lesquelles l’accès à « des soins palliatifs et à un accompagnement » à « toute personne malade dont l’état le requiert » [8]. Notre conviction profonde est qu’un changement législatif ne peut avoir pour objectif que de rendre plus manifeste le respect dû à toute personne en fin de vie. Cela passe par le refus de l’acharnement thérapeutique, le refus de l’acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales. Le 16 janvier 2014 Mgr Georges PONTIER, archevêque de Marseille, président Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Le suicide est souvent présenté de nos jours comme « une ultime liberté ». Mais en même temps, on s’alarme, à juste titre, des taux élevés de suicides particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées. Comment réagir contre la banalisation du suicide et en faire en même temps la promotion ? Comment pourrions-nous juger nécessaire d’aider certaines personnes à affronter un épisode de détresse pour éviter l’irréparable, et, par ailleurs, encourager et assister d’autres personnes dans leur volonté de mourir ? Qui deviendrait le juge des vies qui ne valent plus d’être vécues ? Il serait discriminatoire d’estimer aussi différemment la valeur de la vie des uns et des autres. archevêque de Montpellier, vice-président Mgr Pascal DELANNOY, évêque de Saint-Denis, vice-président Cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris Mgr Jean-Claude BOULANGER, évêque de Bayeux et Lisieux Mgr François FONLUPT, évêque de Rodez et Vabres Mgr Jean-Paul JAMES, évêque de Nantes Mgr Hubert HERBRETEAU, évêque d’Agen Mgr Stanislas LALANNE, évêque de Pontoise Mgr Benoît RIVIÈRE, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon [1] Notamment, Comité consultatif national d’éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013. [2] Conférence de citoyens sur la fin de vie, Avis citoyen, 14 décembre 2013. 18 personnes réunies par l’IFOP. [3] Cf. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, Penser solidairement la fin de vie, Rapport à François Hollande, Président de la République française, décembre 2012, Partie I, § I.1 : L’esquive de la mort. [4] Livre de l’Exode – Chapitre 20, 13. [5] Cf. Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des évêques de France, « Un compromis impossible », Communiqué de presse, 4 mars 2000. [6] Jean-Paul II, Evangelium Vitae, 25 mars 1995, § 67. [7] Cf. Comité consultatif national d’éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013, 3° Partie, III.2. [8] Code de la santé publique, art. L1110-9. 10 vie du diocèse église à marseille Anne-Madeleine Rémuzat, l’apôtre du Marseille, première ville au monde à être consacrée au SacréCœur. L’initiatrice en a été Anne-Madeleine Rémuzat, religieuse visitandine du XVIIIe siècle. Le samedi 15 février, son procès en béatification s’est ouvert en la basilique du Sacré-Cœur. A utour de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, étaient réunis les membres du tribunal chargé d’instruire la cause : le chancelier-notaire, Mgr Édouard Bouquier, le promoteur de justice, le P. Xavier Manzano, les notaires et copistes, les théologiens, Mgr Jean-Marc Aveline et le P. Robert Schoettel, et les historiens, les professeurs Jean Chélini et Régis Bertrand. Une passion d’amour ans sa requête, le postulateur de la cause, Mgr Jean-Pierre Ellul, a rappelé la place qu’a tenue sœur Anne-Madeleine Rémuzat dans notre ville et l’époque dans laquelle s’est forgée sa spiritualité : « Un époque où la foi catholique était tout autant secouée par les critiques de la Réforme que troublée par les exigences du jansénisme. Le chemin qui lui est propre se caractérise par trois accents qui sont d’une grande pertinence théologique pour notre temps. D’abord, la confiance en la miséricorde de Dieu. Ensuite, la conscience de la coopération entre la grâce de Dieu et la liberté de l’homme, nécessaire à l’éclosion et au développement de D toute vocation. Enfin, une forte volonté de disponibilité totale au mouvement de la grâce en elle, mouvement qui la dispose au service des autres et sert ainsi la gloire de Dieu. « Une passion d’amour » : voilà aussi ce que la fut la vie de la servante de Dieu Anne-Madeleine Rémuzat. (Mgr Jean-Marc Aveline, Rapport théologique). » C’est ce que le curé du Sacré-Cœur a découvert lors de sa nomination et, avec une équipe de laïcs, il a travaillé à approfondir sa vie et son message, et a œuvré pour la reprise de la cause en béatification d’Anne-Madeleine Rémuzat. « Depuis les réseaux sociaux et les médias ont pris le relais… » Une fois entendue la requête du postulateur, Mgr Pontier a confirmé le mandat qui lui a été donné. Après la lecture, par le chancelier, de la lettre de la Congrégation pour les causes des saints, l’Archevêque a également confirmé la nomination de tous les membres du tribunal, qui ont prêté serment à leur tour. Les rapports historique et théologique ayant été versés au dossier, la liste des témoins a été remise par le postulateur et la prochaine session du procès se tiendra le 6 mars, avec En 1720, Sœur Rémuzat inspire à Mgr de Belsunce de la cessation de la peste (vitrail de la basilique du Sacré- l’audition des premiers témoins. Le recteur de la basilique du Sacré-Cœur a souhaité que la vénérable Anne-Madeleine Rémuzat « nous permette de prendre conscience de notre grandeur de baptisés, elle qui fut une pauvre de Dieu, tendue vers Celui qui est tout ». D. P.-G. D. P.-G. Une mystique du Sacré-Cœur Le professeur Régis Bertrand, chargé du rapport historique, revient sur le parcours spirituel de la Visitandine. L e parcours spirituel d’Anne-Madeleine Rémuzat (1696-1730), religieuse de la Visitation de Marseille, est exceptionnel. Par son action pour faire rayonner le culte du Sacré-Cœur de Jésus, issu des révélations de sainte Marguerite-Marie à la Visitation de Parayle-Monial, Anne-Madeleine Rémuzat a mérité le surnom de « seconde Marguerite-Marie ». La relique du cœur d’A.-M. Rémuzat a été remise à la paroisse du Sacré-Cœur par les Visitandines lors de leur départ pour Voiron. Un rayonnement spirituel Elle est née dans une famille de négociants marseillais. Entrée comme pensionnaire en 1705 au second monastère de la Visitation de Marseille, elle est appelée en 1708 par le Christ à devenir sa « victime ». Elle entame renoncements et mortifications, mais un désaccord avec la supérieure la fait retourner en 1709 dans sa famille. Elle aurait alors commencé à exercer un rayonnement spirituel et moral qu’elle poursuivra toute sa vie. En octobre 1711, elle entre comme postulante au premier monastère de la Visitation. Elle y prononce ses vœux en janvier 1713. Le 17 octobre 1713, anniversaire de la mort de Marguerite-Marie, le Christ lui fait « connaître d’une manière particulière et extraordinaire » qu’elle « était destinée à (la) remplacer ». Elle adopte une voie d’ascèse sévère. Le 21 septembre 1714, lors de l’exposition du Saint-Sacrement dans l’église de l’Observance, voisine du couvent, serait apparu dans l’hostie le visage du Christ, « plein de majesté et de douleur DR 11 à la fois ». Anne-Madeleine Rémuzat en est prévenue « par la voie de la révélation », selon son premier biographe, sans doute le P. Pierre-François Jacques, jésuite : « Dieu […] lui déclara que si on ne profitait pas de cet avertissement, on devait s’attendre à des malheurs qui feraient trembler toute l’Europe. » Ce message est transmis à l’évêque, Mgr de Belsunce, par son confesseur, le jésuite Claude-François Milley, qui va mourir héroïquement quatre ans plus tard auprès des pestiférés. La peste et le vœu des échevins En 1716, elle a la vision de La Trinité et se « trouve comme une nouvelle créature ». Elle établit en 1717 dans son monastère l’association à l’adoration perpétuelle du Sacré-Cœur, largement ouverte aux fidèles. Son livret de prières aura nombre d’éditions au XVIIIe siècle. La peste se déclare à Marseille en juillet 1720. « Au milieu de tant de calamités, la sœur AnneMadeleine levait au ciel ses mains innocentes, s’offrant sans cesse à porter sur elle le poids de la colère divine et faisant les vœux les plus ardents pour arrêter le cours de la contagion. Son céleste époux lui fit entendre qu’il agréait ses prières, quoiqu’il ne les exauçât pas ; qu’il fallait que sa justice vengeât tant d’iniquités, que le temps de la miséricorde viendrait et qu’elle verrait ce qu’elle désirait si ardemment, l’établissement d’une fête en l’honneur du SacréCœur » (P. Jacques). Mgr de Belsunce prend alors Régis Bertrand Sœur Anne-Madeleine Rémuzat (1696-1730), religieuse de la Visitation de Marseille. D. P.-G. Une cause chère aux Marseillais Au cours de sa retraite de 1723, AnneMadeleine Rémuzat a une nouvelle vision de La Trinité. En 1724, elle reçoit les stigmates, mais demande que leurs marques restent invisibles – elles ne seront découvertes qu’après sa mort. Elle écrit : « Il m’a semblé que JésusChrist se présentait à moi et que m’enlevant mon cœur, il le mettait dans le sien, qui m’a paru être une fournaise ardente, où mon cœur s’est trouvé en un instant changé en feu… », ce qui correspond à la première apparition de Marguerite-Marie en 1673. Selon son biographe, sa quête mystique atteint alors l’étape suprême de l’union à Dieu. Elle affirme : « Il m’a été permis de puiser moi-même dans ce sang adorable la lumière, la force et la vie de Dieu même. » Cet accomplissement est étroitement lié à un itinéraire expiatoire : « Elle se chargeait de souffrir pour expier tous les péchés dont il plairait à Dieu de lui faire porter la peine et les souffrances devenaient pour elle une obligation » (P. Jacques). Lorsqu’elle meurt à trente-trois ans, comme le Christ, ainsi qu’elle l’avait prédit, des miracles lui sont attribués. Sa vie et ses révélations présentent de nettes ressemblances avec celles de sainte MargueriteMarie, mais dans un contexte différent, car l’image d’une « sainte religieuse » s’est tôt imposée dans son couvent et à la ville. Par le « vœu de la peste », célébré chaque année, elle a obtenu cette « réparation d’honneur » publique que le Christ avait demandée à MargueriteMarie. Elle a aussi accentué l’aspect victimal de la spiritualité du Sacré-Cœur. Son procès en béatification a été ouvert en 1885. Elle a alors été déclarée vénérable. Mais le procès n’a pas été poursuivi après la guerre de 1914. L’année 2014 vient de voir la reprise de cette cause qui est chère aux Marseillais et aux religieuses de la Visitation. Prestation de serment des membres du tribunal. D. P.-G. consacrer Marseille au Sacré-Cœur pour obtenir Cœur). la décision audacieuse d’établir cette fête dans son diocèse et de consacrer ce dernier à ce culte encore confidentiel et même controversé. Après le retour de peste de 1722, les échevins font vœu d’assister chaque année au monastère de la Visitation à la messe du Sacré-Cœur et d’y offrir « en réparation des crimes de cette ville » un cierge du poids de quatre livres. Requête du postulateur. D. P.-G. Robert Valette culte du Sacré-Cœur La remise du rapport historique. 12 solidarité église à marseille D es nouvelles de D iaconia 2 0 1 3 La démarche Diaconia 2013 c ontinue sa route en… 2014 ! U La joie des retrouvailles Puis, à l’invitation du P. Philippe Rast, il a été décidé d’animer une des célébrations de l’Octave de la Chandeleur à l’abbaye SaintVictor, comme nous l’avions fait l’an dernier. Rendez-vous fut donné l’après-midi du 5 février à l’église de La Trinité, où quelques-uns préparèrent chants et lectures, tandis que d’autres se réunissaient à l’église Saint-Cannat pour dresser la table. Un mini-pèlerinage en quelque sorte, dans les rues de Marseille, pour se préparer à rencontrer le Seigneur lors d’une belle messe concélébrée, puis pour vivre un moment convivial autour d’un repas partagé. Chacun a fait selon ses possibilités, mais nous étions une quarantaine à Saint-Victor et encore presque trente autour d’une magnifique table dressée dans le chœur de l’église SaintCannat toute illuminée de bougies. La joie des retrouvailles, la reprise des chants de Diaconia, H. Giraud ne partie du groupe des cent pèlerins marseillais s’est d’abord retrouvée, le 11 janvier, à la paroisse Saint-Jean-Baptiste pour partager un gâteau des rois et découvrir en détail comment organiser une Table Ouverte Paroissiale. Un grand merci au P. Christophe Jullien et à son vicaire, le P. Guy Sagna, pour leur accueil. l’occasion de se donner des nouvelles et la proposition d’accueillir le groupe des Amis de la rue, animé par le Secours catholique : Diaconia est fait de tout cela et a donc vocation à se poursuivre en inventant de nouvelles routes, ainsi que nous y invite le pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Apprendre à aimer La rencontre de trois d’entre nous en janvier avec Mgr Georges Pontier et le P. Denis Honnorat, vicaire général, ne se concluait pas autrement. Nous sommes encore et toujours appelés à nous regarder les uns les autres à la manière du Christ et à apprendre à aimer. Merci aux PP. Christian Papazian, Éric Broussous et Hervé Giraud, au Frère Frédéric Marie et au Fête du Frère Samedi 22 mars de 15 h à 17 h 30 Une fois par trimestre, en partenariat avec le Secours catholique, l’église Saint-Ferréol, sur le Vieux-Port, est ouverte au public le samedi après-midi. Des ateliers y sont proposés : peinture, poterie, chant, écriture, expression corporelle, exposition de photos, habillage, art floral… La fête est suivie d’une célébration à 18 h. Contact : 06 60 69 79 93 diacre Pierre Atlante d’avoir été présents ce 5 février, et merci aux Sœurs hospitalière du Centre Saint-Raphaël de nous avoir prêté toute la vaisselle nécessaire ! Et pour que vous vous associiez à la prière des pèlerins Diaconia, voici les intentions que nous avons portées au cours de la messe à Saint-Victor : « Prions pour que nos communautés soient des lieux d’accueil et d’écoute où chaque être humain sera reçu en ami et en frère. Prions, comme sainte Agathe, pour que notre désir de T’aimer, de Te servir et de témoigner de Ton amour l’emporte sur l’attrait des richesses éphémères de ce monde. Prions pour que l’Afrique sud-sahélienne retrouve un équilibre politique lui permettant de combattre la grande pauvreté, étendons cette prière à tout le continent africain pour un message de paix. Prions pour les jeunes, en particulier ceux de Marseille, si gravement touchés par le chômage : qu’ils ne connaissent pas le désespoir du rejet. Faisons en sorte de leur manifester notre secours tous ensemble. » Nicole Wolff pour le groupe des pèlerins marseillais de Diaconia Le Comité œcuménique interconfessionnel de Marseille (COIM) et l’Institut Frédéric Ozanam (IFO) organisent un colloque le samedi 22 mars Chrétiens dans la société : une ambition à renouveler La parole des Églises chrétiennes, en France, a du mal à être entendue. De là est venue l’idée de situer ces difficultés dans l’histoire des Églises en Europe. Un démarche œcuménique en deux temps : d’abord, revisiter nos engagements depuis le siècle dernier, avec l’historienne Claire Reggio et le Pasteur Michel Bertrand, théologien. Puis tenter de les redéfinir face aux défis sociétaux actuels, avec l’économiste Philippe Langevin, le P. Jean-Marie Glé, théologien, et le journaliste Jean-Claude Petit. La présentation de plusieurs engagements — Centre Jane Panier, Secours catholique, Mission Populaire — enrichira ce parcours et sera suivie d’un débat. De 9 h 30 à 17 h au Centre Le Mistral P.A.F. 10 €. – Contact : [email protected] – 04 91 50 35 50 13 Migrants, réfugiés : Écouter les invisibles vers un monde meilleur Le dimanche 19 janvier, la 100e Journée mondiale du migrant et du réfugié était célébrée à la paroisse Notre-Dame du Mont avec toutes les communautés présentes à Marseille. L’ DR DR Le bateau de l’Espérance Africains, Antillais, Haïtiens, Réunionnais, Mauriciens, Philippins, Malgaches, Polonais, Capverdiens, Roms, Kosovars, Syriaques… Avec toutes nos différences de culture, nous avons construit le bateau de l’Espérance, pour nous embarquer vers ce monde meilleur, bateau qui jamais ne coulera puisque Jésus est là. Tous, nous voilà engagés à retourner là où nous vivons pour continuer à bâtir ce nouveau monde où toute personne est un frère, toute terre, une patrie. Avant de se séparer, Mgr Pontier nous a dit : « En voyant votre joie, je me dis : comme on doit être bien au Ciel ! » Oui, nous sommes tous repartis profondément heureux. Nous savons que la route sera encore longue et difficile pour construire cette terre fraternelle où il n’y aura plus de frontières, où il n’y aura plus que des frères. DR église paroissiale résonne encore des témoignages, chants, danses, prières, du peuple « Arc-en-Ciel » réuni pour vivre ce temps fort de rencontres, de découvertes, de projets, de foi, pour aller ensemble « vers un monde meilleur ». Frères et sœurs dans une Église ouverte, nous vous partageons notre joie et nous vous invitons à monter dans notre bateau pour poursuivre l’aventure en étant sûrs que chacun à du prix aux yeux du Seigneur. En nous appuyant sur Lui, nous pouvons aller vers un monde meilleur. La Pastorale des Migrants Les Marcheurs de l’Espérance Pour la quatrième année consécutive, les Marcheurs de l’Espérance, 18 personnes des accueils de jour du Secours catholique de Marseille et d’Avignon, s’apprêtent à repartir sur les chemins de Compostelle du 11 au 20 avril, durant la Semaine sainte, en marche vers la lumière de Pâques. En ce début de Carême, le Secours catholique vous propose d’assister aux projections du très beau film documentaire réalisé sur la Marche de l’Espérance 2013. Elles auront lieu jeudi 13 mars à 16 h 30 et à 20 h au Centre le Mistral, impasse Flammarion (1er). Une belle manière, en communion avec les Marcheurs de l’Espérance, d’entrer en Carême, pour cheminer ensemble vers Pâques et son invincible espérance. Ouvert à tous, participation libre. Contact : Secours catholique Alexandre Bosc — 06 37 53 26 05 Les catholiques impliqués dans la vie de l’Église et, notamment, les membres du Comité diocésain économique et social, se rencontrent fréquemment pour exercer le mieux possible leurs responsabilités et donner un caractère concret à leur engagement. Mais il y a aussi tous les autres dont la situation économique, sociale ou culturelle, souvent précaire, ne facilite pas l’engagement. Il y a également tous ceux qui, parfaitement ignorants du Message évangélique, ou plus radicalement hostiles à toute dimension religieuse, vivent leurs difficultés sans aucune référence chrétienne. Il y a enfin les membres d’autres religions qui se renferment sur leurs convictions sans essayer de comprendre celles des autres. Pourtant, tous sont enfants de Dieu. C’est en allant à la rencontre de cette partie de l’humanité que le Comité diocésain économique et social, à l’occasion d’une visite pastorale dans le secteur du Jarret, a changé de méthode. Plutôt que de parler des questions économiques et sociales du territoire du diocèse, il a préféré se rapprocher du terrain et, ainsi, écouter la parole des catholiques qui vivent sur un territoire en grande difficulté, parmi les plus pauvres de Marseille, minoritaires entre les sans-Eglise ou autres religions. En se déplaçant de la colline de Notre-Dame de la Garde vers l’église de Saint-Mitre, et en sortant de sa composition habituelle pour s’ouvrir à des paroissiens qui affrontent tous les jours des problèmes d’emploi, de déplacements, de sécurité, le CDES a mis des noms sur les chiffres de la pauvreté, a observé des regards, a entendu les craintes mais aussi les espoirs de catholiques de base, pourrait-on dire. Au-delà de cette leçon de modestie, le CDES reviendra à Saint-Mitre pour essayer de répondre aux questions posées et montrer à ces paroissiens qu’ils n’ont pas été simplement écoutés : ils ont été entendus. Comité diocésain économique et social 14 vie du diocèse église à marseille Du nouveau au MEJ Le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) lance de nouvelles équipes à Marseille à partir du 15 mars. L e MEJ permet aux jeunes de vivre le lien entre leur foi et leur vie pour devenir acteurs de leur vie en apprenant à faire des choix. De spiritualité ignatienne, le Mouvement Eucharistique des Jeunes propose de « chercher et trouver Dieu en toutes choses », en invitant chacun à enraciner sa vie dans l’Eucharistie vécue et célébrée. Les équipes Chacun est accueilli au sein d’une équipe de 6 à 8. • 7/10 ans : Feu Nouveau (FNOU) • 10/13 ans : Jeunes Témoins (JT) • 12/15 ans : Témoins Aujourd’hui (TA) • 15/18 ans : Équipes Espérance (ES) Chaque rencontre est l’occasion d’apprendre à écouter, s’exprimer, choisir, agir ensemble, accueillir la différence comme une richesse, tisser des relations d’amitié forte, prier et célébrer ensemble. Une revue trimestrielle Elle soutient la vie d’équipe en proposant des moyens pédagogiques : manuels ludiques, musicaux, intellectuels… Chaque équipe est encadrée par un adulte qui est pour les jeunes à la fois animateur, éducateur, accompagnateur et témoin de ce qui les fait vivre. La vie d’équipe est renforcée par les rassemblements et les camps d’été. La richesse de ces expériences donne sens à l’intuition du mouvement : « À la suite du Christ, le chrétien est appelé à recevoir et à donner sa vie gratuitement afin d’être tout entier pour et avec les autres. C’est ainsi qu’il entre dans l’attitude d’offrande du Christ dans l’Eucharistie. » Cette soirée, du mercredi 26 mars, en présence de Mgr Georges Pontier, réunira trois grands témoins : • Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche coptecatholique d’Égypte • Sœur Raghida Al Kouri, religieuse de Damas en Syrie • Père Samer Nassif, prêtre du Liban Cette veillée de prières et de témoignages a pour objectif d’informer sur la situation de ces chrétiens au quotidien et de les soutenir. Aide à l’Église en Détresse – http://www.aed-france.org Un anniversaire pour les Focolari Les Focolari fêtent cette année les 60 ans de leur arrivée en France et les 70 ans de la naissance de leur mouvement. À cette occasion, le samedi 29 mars, une rencontre ouverte à tous est proposée à l’église Saint-François-Xavier, rue Raphaël Ponson (8e), de 14 h à 18 h, pour présenter le mouvement. Contact : 04 91 35 16 04 — 06 14 39 36 12 Lieu de rassemblement Maison Vitagliano – 5 rue Antoine Pons (4e). Il y a sur place de grandes salles, un stade multisport et une chapelle. Contacts François et Sylvie Debelle Nicolas et Marielle Videlaine Père Simon Hanrot, s.j., aumônier du MEJ [email protected] Tél : 04 86 77 14 65 Les Équipes Saint-Vincent en congrès La Nuit des Témoins Les 1er et 2 avril, les Équipes Saint-Vincent se réunissent à La Londe-les-Maures (83) en congrès national sur le thème : « Le service, chemin de fraternité. » DR Organisée par l’Aide à l’Église en détresse (AED), la Nuit des Témoins aura lieu le mercredi 26 mars à 20 h en la basilique du Sacré-Cœur. Syrie, Égypte, Pakistan, Centrafrique… Les récents événements nous montrent que, chaque jour, des millions de chrétiens ne peuvent vivre leur foi librement. Les rencontres Elles se déroulent le samedi après-midi de 14 h 30 à 18 h 30. Rendez-vous les samedis 15 et 29 mars, 12 avril, 17 mai, lundi 9 juin (Pentecôte), samedis 21 juin et 5 juillet. P lus de 10 millions de personnes en France connaissent des situations de pauvreté et d’exclusion, dont 70 % sont des femmes élevant seules leurs enfants, victimes du chômage ou exerçant des emplois précaires et peu qualifiés. Face à ces ruptures, les 2 000 bénévoles des Équipes Saint-Vincent s’engagent activement dans la lutte contre l’isolement et la précarisation des femmes. Six équipes sont sur le terrain à Marseille : la Halte Vincent de la Valentine (accueil des familles de détenus mineurs), l’équipe de La Fontaine (accueil de jours de femmes en grande précarité), l’Équipe d’Austerlitz (alphabétisation, aide alimentaire, vestimentaire), les équipes de Bonneveine et Pont-de-Vivaux (aide alimentaire, vestimentaire, secours divers) et de Montredon (atelier informatique, accueil et aides diverses). Durant ce congrès, les Équipes Saint-Vincent analyseront les évolutions de l’exclusion, partageront leurs expériences de terrain et définiront la stratégie du mouvement pour les quatre ans à venir. Elles auraient besoin d’une aide audio-visuelle pour filmer les actes du congrès durant ces deux jours. En cas de possibilité, s’adresser à Sylvie Larbalétrier – 06 81 11 51 65 – [email protected] Pour rejoindre les équipes de bénévoles, contacter Carole de Jabrun – 06 23 10 13 44 – [email protected] – www.equipes-saint-vincent.com œcuménisme D. P.-G. J. Chagnaud D. P.-G. G. Fraysse D. P.-G. 15 Une semaine de prière œcuménique Comme tous les ans, les chrétiens du monde entier se sont réunis pour prier ensemble pour leur unité, du 18 janvier, anciennement fête de la chaire de saint Pierre, au 25, fête de la conversion de saint Paul. Cette année, le thème, proposé par les chrétiens du Canada, en était « Le Christ est-il divisé ? », en référence au tout début de la première épître aux Corinthiens. À Marseille, les célébrations communes officielles n’ont commencé que le lundi 20 janvier au temple protestant de la rue Grignan, dont chacun connaît au moins la façade en forme de portique grec. Cette célébration a été présidée par le Père Mesrop Parsamyan, recteur de la cathédrale apostolique arménienne du Prado depuis quelques mois. Il était entouré de Mgr Pontier, du Père Grégorios, de l’Église orthodoxe grecque, vicaire épiscopal de Mgr Emmanuel, de la Pasteure Iris Reuter, de l’EPUF (Eglise protestante unie de France), et du Pasteur Patrick Deneut, de l’Église baptiste. À la question : « Le Christ est-il divisé ? », les participants ont répondu non, dans la prière, et en s’engageant à mieux manifester cette unité dans leurs rapports mutuels. Témoignage, prière, louange Mardi, les aumôneries des hôpitaux se sont retrouvées dans un local du nouvel Hôpital européen pour une prière dirigée par Sœur Mireille Mion, responsable diocésaine de la Pastorale de la santé, et la Pasteure Sylvia Ill, de l’EPUF, aumônier de cet hôpital. La célébration commençait par une louange inspirée de la pratique des Indiens iroquois canadiens, louant Dieu en se tournant successivement vers les quatre points cardinaux, et se poursuivant par une intervention de chacune des aumôneries. Mercredi, ce sont Radio Dialogue et l’équipe marseillaise de la Journée mondiale de prière qui, « unies dans le témoignage et la prière », appelaient à se retrouver à l’église orthodoxe de la Dormition, rue de la Grande-Armée. La célébration était marquée par le chant de psaumes accompagné au luth par Jean David, artiste tirant son inspiration tant de la spiritualité chrétienne que juive, du chant du psaume 103 par des membres de la paroisse orthodoxe de la Dormition, et la prédication du Pasteur Raymond Dodré (EPUF). Jeudi, c’est « unies pour la louange » que la Fraternité œcuménique internationale (Communauté du Chemin Neuf), l’Église protestante évangélique de Marseille Sud, l’Église baptiste de la rue d’Italie et la paroisse protestante de Magnan, organisaient une célébration dans la chapelle du Roy d’Espagne. Pendant une heure et demie, les chants de louange accompagnés de musiciens, les témoignages et les prières spontanées se succédaient dans la joie d’un partage fraternel, prolongé autour d’un buffet. Solidarité et joie Enfin, vendredi, en clôture de la semaine, la Coordination œcuménique de la solidarité et l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) se retrouvaient, « unies pour la solidarité », chez les Pères franciscains de la paroisse de la Trinité. La célébration était marquée par le témoignage du groupe Diaconia du Secours catholique, un groupe issu de la démarche de même nom, entreprise l’an dernier dans tous les diocèses de France, et composé de personnes en difficulté, qui se réunissent une fois par mois pour partager l’Évangile et prier. Elles ont apporté les réflexions que leur avait inspirées le partage du texte de la 1re Lettre aux Corinthiens Pendant toute cette semaine, c’est la joie qui a été le sentiment dominant. La joie des chrétiens de se retrouver ensemble auprès du Père, dans la fraternité. La joie de pouvoir manifester, audelà des clivages confessionnels hérités de l’histoire, l’unité profonde qu’il y a entre nous. La joie de nous sentir en phase avec le désir d’unité exprimé par le Christ dans sa prière au Père. La joie d’espérer que, puisque nous sommes capables de nous unir dans la prière, nous devons être capables aussi de nous convertir, poussés par l’Esprit, pour vaincre les uns et les autres les réflexes identitaires qui maintiennent entre nous des barrières dogmatiques indignes d’enfants de Dieu qui reconnaissent le même sauveur Jésus-Christ. Jean-François Soulas Diacre 16 histoire de l’Église église à marseille DR L A V I E S P I R I T U E L L E C H E Z L E S PR E M I E R S P È R E S D E L ’ É G L I S E ( 6 ) pleine de malédictions. Que le Noir ne trouve pas en nous de faille pour s’y glisser ; fuyons donc toute vanité, ayons une parfaite haine pour les œuvres de la mauvaise voie. » Grandir dans la foi au Christ, c’est vouloir prendre le chemin de la Vie, de la Lumière : « Tu n’abandonneras pas les commandements du Seigneur. Tu ne concevras pas de mauvaises intentions contre ton prochain. Tu seras doux, paisible. Tu ne garderas pas rancune à ton frère. Tu auras une parfaite haine pour le mal. Tu ne provoqueras pas de division, mais tu rétabliras la paix en rapprochant les adversaires. » L’Épître de Barnabé Pour donner à son Épître une autorité, l’auteur inconnu se fait passer pour Barnabé, le compagnon de voyage de l’apôtre Paul. En fait, la lettre date des années 120-130, probablement issue d’Alexandrie, la grande cité intellectuelle et religieuse d’Égypte (notre illustration). Les débuts du IIe siècle voient s’accentuer la rupture entre la Synagogue et l’Église. L’Épître insiste ainsi sur la nouveauté du christianisme par rapport au judaïsme. Les chrétiens sont appelés « peuple nouveau, créatures nouvelles » : « Il a fait de nous un autre être, en sorte que nous avons une âme d’enfant. » Devenons des spirituels Les chrétiens sont des personnes qui portent l’Esprit Saint reçu au baptême : « Vos esprits sont bienheureux et illustres tant est bien implantée en vous la grâce du don spirituel que vous avez reçu. L’Esprit s’est répandu sur vous depuis l’abondante source du Seigneur […] Devenons des spirituels, devenons pour Dieu un temple parfait. » Comment ? En accomplissant « ses préceptes et les commandements de la doctrine ». Avant notre baptême, nos cœurs étaient fragiles et facilement attirés par le péché. Désormais, nous sommes devenus le temple de Dieu, portant le Nom du Seigneur et ayant reçu le pardon de nos fautes : « Avant que nous croyions en Dieu, nos cœurs étaient une habitation corruptible et fragile, comme un temple bâti de main d’homme. En effet, ils regorgeaient d’idolâtrie et n’étaient que demeures de démons puisque toutes nos actions s’opposaient à Dieu […] En recevant le pardon des péchés, nous avons mis notre espérance dans son nom, nous sommes devenus nouveaux, recréés. » Le culte véritable Dieu ne demande pas des sacrifices extérieurs, matériels, mais des sacrifices d’action de grâces. Le culte que le Dieu créateur désire est un culte spirituel fait d’humilité et de louange : « Dieu n’a besoin ni des sacrifices, ni des holocaustes, ni des offrandes. Le parfum de bonne odeur pour le Seigneur, c’est un cœur qui glorifie son créateur. » Le vrai culte consiste aussi à présenter au Seigneur nos prières et à porter assistance au prochain. L’amour du prochain, voilà le culte que le Seigneur aime ! Ce qu’avait dit en son temps le prophète Isaïe : « Donne de bon cœur ton pain à celui qui a faim et prends pitié du malheureux. » La lutte contre le mal Le chrétien est un lutteur, mais dans sa lutte il n’est pas seul. Le premier combattant est le Seigneur lui-même, il nous associe à son combat contre l’ennemi. L’ennemi, l’Épître le nomme « le Mauvais », « le Malin », mais aussi « le Noir ». « La voie du Noir est tortueuse et La véritable gnose Face à la « gnose » hérétique qui prône le salut par la connaissance, salut offert à ceux qui accèdent aux révélations secrètes et qui sont appelés « pneumatiques », le pseudo-Barnabé présente la véritable « gnose ». Cette gnose est l’intelligence spirituelle des Écritures qui s’acquiert par l’étude de la Bible auprès de ceux qui la lisent et la méditent : « Attachez-vous à ceux qui méditent dans leur cœur sur le sens exact de la Parole qu’ils ont reçue, à ceux qui savent que la méditation est un joyeux exercice et qui ruminent la parole du Seigneur. » La gnose chrétienne s’obtient aussi par la connaissance des deux voies : « la voie de la lumière et celle des ténèbres. Grande est la différence entre ces deux voies ». Le chrétien est invité à choisir le vrai chemin qui conduit au salut : « Tu seras simple de cœur et riche d’esprit. Tu ne t’attacheras pas à ceux qui marchent dans la voie de la mort. » Rassemblez-vous Attention, un chrétien seul est en danger, il doit rencontrer ses frères. L’auteur met en garde certains qui vivent isolés. Pensant que la fin des temps est proche, ils ne veulent pas s’engager dans la communauté. « Ne restez pas seuls, repliés sur vous-mêmes, comme si vous étiez déjà justifiés, mais rassemblez-vous pour chercher ensemble votre commun intérêt. » L’Épître leur offre quelques conseils. Ne pas se décourager dans la prière, ne pas douter de la puissance du Seigneur : « Tu ne douteras pas de l’exaucement de tes prières. » Ne pas entrer dans la prière avec un cœur mauvais : « Tu ne viendras pas à la prière avec une conscience mauvaise. » Pour les bienfaits donnés par le Seigneur, rendre grâce : « Tu aimeras celui qui t’a créé, tu craindras celui qui t’a formé. Tu glorifieras celui qui t’a racheté de la mort. » Bernard Lorenzato D. P.-G. Fiche Commentaires 3 Le Carême, © Alain PINOGES/CIRIC Trop souvent, quand on parle de « Carême », sont mises en avant des notions qui sont plus de l’ordre des conséquences que du sens de ce temps fort de la vie chrétienne. Dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, le pape François le pointait avec une de ses formules imagées : « Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. » (n. 6). de l’ambition à la conviction A u début de l’Église, la fête de Pâques est préparée d’abord par un jour de jeûne absolu, puis, au IIIe siècle, par deux jours et, finalement, dans la deuxième moitié du IVe siècle, est instauré un jeûne de purification de 40 jours. Cette « quarantaine » est appelée le « Quadragésime », dont vient le mot « Carême ». À l’origine, le Carême commence un dimanche, le quarantième jour avant le Jeudi saint. Le pape Grégoire le Grand († 604) avance le début du Carême au mercredi précédent (le mercredi des Cendres) et il s’achève le Samedi saint. Cela correspond à une période de 46 jours, dont il faut décompter les dimanches (jours non jeûnés). Un chemin vers la Vie Dès le IVe siècle, ce temps apparaît comme le cadre approprié pour l’ultime préparation des catéchumènes en vue du baptême durant la nuit pascale. C’est au cours de cette période que se déroulent : d’une part, la présentation à l’assemblée chrétienne de ceux qui désirent manifester leur attachement au Christ, au sein de l’Église, d’autre part, les trois scrutins dominicaux au cours desquels les fidèles donnent leur assentiment à une telle démarche. Le Carême est donc cette période de quarante jours durant laquelle le chrétien chemine vers une aube, celle de Pâques. Il est avant tout une démarche vers un jour nouveau, celui de Pâques, qui nous introduit dans la plénitude du temps, même si nous appartenons encore à l’histoire. Cela signifie que le Carême est un cheminement vers la célébration de la Vie (conviction), et non un recentrement sur une quelconque perfection à acquérir au prix d’efforts, de sacrifices, d’ascèses en tous genres (ambition). C’est un chemin vers la Vie, non une compétition dans les mortifications. Celles-là, si elles existent, sont des moyens que nous nous donnons (selon nos besoins et nos capacités) pour nous aider à avancer, mais elles ne sont nullement la fin du Carême, et pas forcément nécessaires sous la forme qui leur est souvent donnée. Le matin de Pâques, ce n’est pas le décompte des œuvres favorisant ce que certains appelleraient une « mort à soi-même ». Le matin de Pâques, ce qui importe, ce sont les forces de Vie rassemblées qui vont nous permettre d’être les témoins de la Vie… dans notre quotidien. Aimer pour partager Benoît XVI, dans le message adressé à l’Église catholique pour le Carême 2013, Croire dans la charité suscite la charité, nous D. P.-G. aimer, mais aimer pour partager avec Celui que nous aimons ! faisait un rappel – en citant sa première encyclique Deus Caritas est, n. 1 – qui n’est pas inutile : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive… » Quelques lignes plus bas, il ajoutait : « Le chrétien est une personne conquise par l’amour du Christ. » Vivre le temps de Carême, c’est retrouver ce commencement de notre histoire d’amour avec le Christ, pour, comme à ce commencement, être habité par Celui que nous aimons et qui donne du sens à notre vie, qui nous fait vivre. Il n’y a donc pas à s’interroger sur : que vais-je faire pour me sacrifier et montrer ainsi mon amour à Celui que j’aime ?, mais plutôt se demander : que vais-je vivre pour témoigner de son amour qui m’envahit ? Non pas se crisper sur des moins, des manques, des renoncements à opérer, mais s’ouvrir à des plus, des dons, des audaces à envisager. Non pas se priver pour Le jeûne, la prière et l’aumône Les œuvres traditionnelles – les trois œuvres du juste dans les traditions juive, chrétienne et musulmane –, rappelées en Matthieu 6, 1-6. 16-18 (Évangile du mercredi des Cendres), le jeûne, la prière et l’aumône, sont indiquées par Celui que nous aimons pour justement vivre à son école un amour toujours plus fort : • le jeûne me fait souvenir que tout mon être, même mon corps, est invité à vivre cet amour ; • la prière, que tout mon temps et toutes mes occupations peuvent me tourner vers cet amour ; • l’aumône, que cet amour n’est pas une idée, un concept, mais une réalité à partager avec les autres, mes frères, pour dire l’amour de l’unique Père. Comme le disait encore Benoît XVI, dans son message de Carême : « Avec la foi, on entre dans l’amitié avec le Seigneur ; avec la charité, on vit, on cultive cette amitié. » La charité est cet amour de Dieu offert aux hommes – et donc à chacun de nous – et tout à la fois cet amour de l’homme offert à Dieu se réalisant dans la rencontre des autres hommes. Aimer les pauvres, servir le Christ Le pape François, dans le message de Carême pour cette année, intitulé « Il s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. » (2 Corinthiens 8, 9)* souligne ce double mouvement. D’une part, il nous appelle à contempler comment « le Christ, le Fils éternel de Dieu, qui est l’égal du Père en puissance et en gloire, s’est fait pauvre. Il est descendu parmi nous, Il s’est fait proche de chacun de nous, Il s’est dépouillé, "vidé ", pour nous devenir semblable en tout » (Philippiens 2, 7 ; Hébreux 4, 15). D’autre part, il nous demande de vivre cet amour divin dans la réalité de notre quotidien : « Nous voyons dans les pauvres et les laissés-pour-compte le visage du Christ ; en aimant et en aidant les pauvres, nous aimons et servons le Christ. Notre engagement nous pousse aussi à faire en sorte que, dans le monde, cessent les atteintes à la dignité humaine, les discriminations et les abus qui sont si souvent à l’origine de la misère. Lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage. » Le Carême s’offre à nous comme un chemin de conversion qui ne finit pas à l’aube de Pâques, mais s’accomplit dans la clarté pascale à travers le « tous les jours » de la vie chrétienne. « Le Seigneur nous invite à être des hérauts joyeux de ce message de miséricorde et d’espérance ! » (Pape François). Le Carême se présente comme un temps de ressourcement, de renouvellement, pour défroisser les « faux plis » de notre foi, de notre vécu, de notre vie relationnelle, de notre ouverture aux autres. Il nous permet de nous découvrir des êtres appelés, par pure grâce, à la résurrection en Christ, et conscients que ce terme ne peut être atteint que dans une démarche qui s’épanouit dans un éveil à la vie en Jésus le Christ mort et ressuscité, dont notre agir témoignera. Jean-Luc Ragonneau, s.j. *À lire en ligne : http://www.vatican.va/holy_father/ francesco/messages/lent/documents/ papafrancesco_20131226_messaggioquaresima2014_fr.html Des commentaires Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de faire des hommes nouveaux : toutefois, il incombe à tous de se renouveler quotidiennement pour combattre la routine de notre condition mortelle, et, dans les étapes de notre progrès, chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire effort pour qu’au jour de la Rédemption, personne ne demeure dans les vices de sa vie ancienne. Ce que chaque chrétien doit faire en tout temps, mes bienaimés, doit donc être recherché maintenant avec plus d’empressement et de générosité. C’est ainsi que nous accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les apôtres, nous ne nous contenterons pas de réduire notre nourriture, mais nous nous abstiendrons absolument du péché. (Saint Léon le Grand, Sermon de Carême) Plus loin que le mal qui divise, plus loin que la peur qui emprisonne, plus loin que le chagrin qui paralyse, plus loin que les apparences, et plus loin que les griffes de la violence et de la haine, je vous invite, comme je m’invite moi-même, à vivre ce Carême comme une nouvelle naissance, comme une renaissance pascale. Comment sortir de nous-mêmes, pour rencontrer et pardonner… pour renouer et célébrer les retrouvailles avec l’autre : mon frère ? (Maurice Zundel) Chers frères et sœurs, que ce temps de Carême trouve toute l’Église disposée et prête à témoigner du message évangélique à tous ceux qui sont dans la misère matérielle, morale et spirituelle ; message qui se résume dans l’annonce de l’amour du Père miséricordieux, prêt à embrasser toute personne, dans le Christ. Nous ne pourrons le faire que dans la mesure où nous serons conformés au Christ, Lui qui s’est fait pauvre et qui nous a enrichis par sa pauvreté. Le Carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. N’oublions pas que la vraie pauvreté fait mal : un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand-chose. Je me méfie de l’aumône qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal. (Pape François, Message de Carême 2014) patrimoine 19 l’instrument n’étaient pas en rapport avec la vastitude de l’édifice du Sacré-Cœur, conduisirent à la construction d’un nouvel instrument, à l’initiative du chanoine Duménil, curé de la paroisse. Ainsi fut créée, en 1977, une association des amis de l’orgue du Sacré-Cœur, avant que la municipalité ne décide son remplacement en 1979. L’orgue au Sacré-Cœur du Prado en 1947. Au lycée Lacordaire, un orgue voyageur ! Cette institution réputée de Marseille possède, dans sa chapelle, un orgue qui a déménagé cinq fois depuis sa livraison, à la cathédrale de la Major, jusqu’à son emplacement actuel. À l’ancienne Major, en 1844 Le mauvais état du grand orgue de la cathédrale, construit par Charles Royer en 1657 et dont les réparations sont déclarées inenvisageables, a engendré l’idée de faire l’acquisition d’un orgue de chœur, lequel sera commandé à la manufacture parisienne Daublaine et Callinet. Installé sur une tribune construite entre deux piliers au-dessus des stalles, il sera inauguré le 18 août 1844 par Félix Danjou, organiste de Notre-Dame de Paris. Il comporte alors 16 jeux répartis sur 2 claviers/ pédalier. On rapporte que Franz Liszt improvisa, un soir de mai 1845, une symphonie inspirée par la Divine Comédie de Dante, pour son ami le poète marseillais Joseph Autran. Mais la fermeture de la Major et sa démolition partielle, pour permettre la construction de la nouvelle cathédrale, entraînèrent le départ de cet orgue de chœur qui sera transféré dans la collégiale Saint-Martin. À la collégiale Saint-Martin, en 1855 En cette année 1855, la collégiale Saint-Martin, devenue cathédrale provisoire, reçoit l’ancien orgue de la Major, qui sera placé sur une tribune derrière le maître-autel. En effet, là aussi, le splendide grand orgue de tribune n’est plus en état de fonctionnement. Mais là également, la démolition de l’église est programmée… et le 15 septembre 1886 y sera célébrée la dernière messe. Cette démolition, à laquelle s’opposèrent bon nombre de Marseillais, fut imposée par la municipalité afin de percer une voie rectiligne (la rue Colbert) devant relier la gare SaintCharles à l’avenue Impériale (rue de la République). Un virage contournant la collégiale aurait évité sa démolition ! La quasi-totalité du mobilier de Saint-Martin disparut sous les pioches, excepté l’orgue de chœur qui sera transféré à la tribune de la basilique Notre-Dame de la Garde. À la basilique Notre-Dame de la Garde, en 1887 L’inauguration de l’installation de l’orgue eu lieu en avril 1887, avec bénédiction de l’évêque Mgr Robert et la participation de l’organiste Vincent Fosse. Trente ans plus tard, en 1925, un projet de construction d’un instrument neuf pour la basilique vit le jour, entraînant le départ de l’ancien orgue. Au « Sacré-Cœur provisoire », rue Saint Sébastien, en 1927 Lors de son remontage à l’église du « SacréCœur provisoire », rue Saint-Sébastien, dans la chapelle de l’ancien collège Saint-Ignace, l’orgue Daublaine et Callinet bénéficia de travaux de modernisation et d’agrandissement réalisés par la manufacture Michel-Merklin & Kuhn, de Lyon. Le clavier de Récit est complété dans sa première octave, le pédalier est étendu à 30 notes avec ajout de 2 jeux. À l’église du Sacré-Cœur du Prado, en 1947 En 1947, année de la consécration solennelle de la nouvelle église dédiée aux guerres de 19141918 et 1939-1945, il est procédé au transfert de l’orgue provenant de l’église provisoire de la rue Saint-Sébastien. À cette occasion, le jeu d’Euphone 8 du premier clavier est remplacé par un PleinJeu. Toutefois, les dysfonctionnements répétés, ajoutés au fait que les dimensions modestes de Jean-Robert Cain Chargé de mission orgues – Ville de Marseille © A.Ravix L'orgue à la collégiale Saint-Martin en 1886. Au lycée Lacordaire, depuis 1986 Sous l’impulsion de Robert Martin, alors professeur d’éducation musicale à l’école Lacordaire, l’orgue sera vendu en 1986 à cette institution et y sera placé dans sa chapelle rénovée. La manufacture Laval-Tivolle (La Motte-de-Galaure), chargée de la construction du nouvel orgue du Sacré-Cœur, se voit confier le transfert de l’ancien instrument au lycée Lacordaire. La partie instrumentale (soufflerie, mécanique et tuyauterie) se trouve derrière le mur qui sépare la chapelle de la sacristie. La console séparée, en avant du buffet, commande la transmission mécanique. L’inauguration de la chapelle rénovée et de l’orgue se déroule le dimanche 7 décembre 1986, présidée par Mgr Thomas, évêque d’Ajaccio, qui bénit l’instrument, Robert Martin étant aux claviers. On peut désormais admirer la façade nouvellement polychromée du buffet et entendre les sonorités qu’un certain Franz Liszt avait peut-être lui-même entendues sous ses propres doigts en 1845 à la Vieille-Major… À la suite de cette inauguration, de nombreux concerts furent organisés permettant d’écouter de jeunes musiciens de renommée internationale ou encore de découvrir de jeunes talents prometteurs, brillamment confirmés aujourd’hui, tel Olivier Latry, actuel organiste titulaire de Notre-Dame de Paris. L'orgue à Lacordaire depuis 1986. 20 culture et médias église à marseille Le film du mois, par Jacques Lefur Ida Une grande œuvre, c’est la parfaite adéquation entre un récit, un univers et un style. C’est le cas de ce film. Le style, c’est un noir et blanc intense, blanc de la neige, noir des forêts, gris de l’atmosphère générale. Style qui convient pour évoquer les souvenirs de cette période terrible, l’immédiat après-guerre en Pologne. Comme dans les grandes œuvres romanesques (de Guerre et Paix, de Tolstoï, aux Thibault, de Roger Martin du Gard), les destins singuliers des personnes sont insérés dans l’histoire universelle. Ici, nous sommes en 1962. Une orpheline, élevée dans un couvent, découvre, juste avant de prononcer ses vœux, qu’elle est de famille juive. Aidée par une tante si différente d’elle, haut magistrat dans l’appareil stalinien de l’époque, elle part à la recherche de ses parents, tués comme juifs dans une forêt avant la fin de la guerre. Wanda, la tante, qui semble d’abord hautaine et enfermée en elle-même, qui a envoyé à la potence tant d’« ennemis du peuple », a été en réalité brisée par un drame personnel plus bouleversant encore, la perte de son fils. Admirable de sobriété et de retenue, laissant entrevoir par un cadrage très précis comment ses personnages sont ballottés par l’Histoire, le film offre donc une réflexion dans de multiples directions : quelle est l’âme de la Pologne, si souvent enfouie dans l’oubli ? Comment trouver un sens à sa vie dans un monde si cruel, à quelles valeurs se raccrocher ? Ida, qui paraît pâlotte au début, va s’affronter à toutes ces questions, stimulée par sa tante. Elle prend le temps de découvrir le monde, de goûter un bref instant aux plaisirs de la musique, de la danse, de la séduction, de l’amour. Mais, crânement, tout bien pesé, elle remet son voile de religieuse et reprend le chemin du couvent. Dans un univers si dur, il faut s’attacher aux valeurs les plus solides. Un grand message, que, depuis Bresson, on n’a pas si souvent entendu au cinéma. Film polonais de Pawel Pawlikowski avec Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik et Jerzy Trela (1 h 20). Les livres du mois, par Isabelle Vissière Jean Arnaud, un théologien de quartier à Marseille Jean-Marc Aveline Préface du cardinal Etchegaray L e Père Jean Arnaud (1920-2000) est une belle figure de l’Église de Marseille, qui a mené une existence passionnée et active. Jeune séminariste, envoyé en Allemagne au titre du STO, il se retrouve plongé dans le monde du travail : cette immersion involontaire a pour lui valeur de révélation et orientera son activité ultérieure aux côtés des prêtres ouvriers. Après son ordination (1945), il exerce son ministère dans différentes paroisses de notre ville (La Palud, Saint-Gabriel, la Belle-de-Mai, Saint-Pierre). Il fait partie des animateurs de Radio Dialogue. Ce grand lecteur des Pères de l’Église et des penseurs contemporains se définissait modestement avec humour comme un « théologien de quartier ». Ses amis ont réuni un choix de textes tirés de ses opuscules, aujourd’hui introuvables, où il exprime sa foi profonde, son amour de Marseille et sa vaste culture. Dans une introduction claire et pertinente, Jean-Marc Aveline met en lumière le cheminement d’un mystique qui a voué sa vie à Dieu et aux hommes. On regrette que Jean Arnaud n’ait pas rédigé ou dicté ses Mémoires, mais ce livre donne un aperçu émouvant d’une « âme typiquement provençale », selon la jolie formule du cardinal Etchegaray. Publications Chemins de Dialogue 2013, 319 p., 12 €. L’Évangile sauvera l’Église Joseph Moingt C e livre regroupe une série de conférences que le P. Moingt a données en France, au cours de l’année 2013, pour répondre aux inquiétudes de ses auditeurs : « Nos églises se vident. Quel est l’avenir du christianisme dans nos sociétés laïcisées ? » Les réponses données ne prennent pas la forme d’un exposé systématique, mais gardent le ton de la conversation familière, ce qui met bien en lumière les idées-forces du conférencier. Avant tout, évitons de confondre, comme on le fait trop souvent, foi et religion. La foi est une adhésion personnelle décidée, intériorisée, à un ensemble de vérités donnant sens à notre vie. La religion se définit comme « l’acte de se conformer aux croyances et aux pratiques de la famille, de la tradition et de la société ». C’est un ensemble de coutumes qui cimentent l’unité d’un groupe, mais en imposant des habitudes et une tradition qui tend à se fossiliser. « Or, dans nos sociétés où l’individu a de plus en plus tendance à s’émanciper, à secouer le poids et la contrainte de l’autorité, du sacré, de l’ancien, c’est la religion qui est en première ligne. » Il ne faut donc pas interpréter automatiquement le manque de religion comme une perte de foi. Et fort opportunément, l’auteur, en bon historien du christianisme, nous rappelle que Jésus n’est pas un fondateur de religion. Il est même en rupture avec la religion de son pays. La foi chrétienne est née hors religion, sans attache à un groupe social propre. Elle est née de conversions individuelles à l’Évangile et n’a pu se répandre qu’à force d’appels à la liberté pour les néophytes qui devaient se détacher de leur famille, groupe, cité ou État, au risque de se trouver isolés ou persécutés. Car Jésus a donné à ses disciples la mission de porter l’Évangile au monde entier, d’opérer une « dis- 21 persion évangélique » dans le monde, de prêcher le sens de l’humain, de la fraternité. Le chrétien ne doit pas enseigner un rituel, mais une annonce, en se référant à l’Évangile et à Jésus. En retournant ainsi au message initial de l’Évangile, le conférencier, pour relancer cet élan missionnaire, propose alors quelques projets de réforme. En tout premier lieu, donner place aux petites communautés chrétiennes de base dont il énumère, chemin faisant, les activités possibles : pratiquer la lecture approfondie de l’Évangile en apprenant à lire des textes dont une lecture distraite a trop souvent émoussé le sens ; débattre des activités apostoliques ou caritatives de chacun ; accueillir des gens qui ne vont pas à l’église ; participer en tant que laïcs aux discussions et aux prises de décision, dans l’Église ; prier en commun en se rappelant que la prière n’est pas un rite, mais une interrogation de l’homme sur lui-même, la recherche du sens, une respiration de l’âme. Enfin, célébrer l’eucharistie, sous des formes parfois nouvelles, avec un rituel adapté aux lieux et aux circonstances. Des projets audacieux ? L’auteur se défend d’être saisi par un « prurit révolutionnaire », ou encore d’exprimer le désir de changer au plus vite le plus de choses possibles. Mais face à l’évolution actuelle, si rapide, il cherche un moyen d’y remédier en continuité plutôt qu’en rupture avec la tradition de l’Église. Car cette tradition, toujours travaillée par l’esprit de nouveauté de l’Évangile, est source d’innovation autant que de continuité. Paresse Salvator, 2013, 296 p., 22 €. Armand Colin, 2013, 216 p., 25 €. Histoire d’un péché capital André Rauch C ette histoire de la paresse s’ouvre sur une évocation de l’acedia, fléau des monastères du Moyen Age, dépression nerveuse liée au rythme de la vie conventuelle. Mais la paresse, plus qu’un péché propre au monde monastique, est devenue progressivement une menace pour la société toute entière, qui a érigé le travail en valeur suprême : nous vivons dans un monde qui méprise l’oisif et plaint le chômeur. L’auteur explique ainsi l’attrait qu’a pu exercer l’Orient indolent sur les écrivains et les artistes romantiques hostiles au capitalisme en pleine expansion. Il rappelle que les colonisateurs se fixaient officiellement pour but de tirer les indigènes de leur paresse ancestrale et de leur inculquer un salutaire goût du travail. Il étudie la civilisation des loisirs qui peut apparaître comme le triomphe de la paresse – active, il est vrai. Conclusion inattendue : cette paresse, longtemps honnie comme mère de tous les vices, pourrait bien passer aujourd’hui pour la « mère de toutes les vertus » ! Ce qui fait l’originalité de ce beau livre, chargé de références littéraires (Montaigne, Baudelaire, Flaubert, Beckett, etc.), ce sont les analyses fines d’un certain nombre de tableaux connus ou inconnus du grand public, qui mettent en scène des personnages endormis ou somnolents. Pietra Viva, roman Léonor de Récondo N ous sommes au printemps 1505. Michelangelo, désespéré par la mort d’Andrea, un jeune moine dont il admirait la parfaite beauté, quitte Rome pour Carrare où il veut choisir luimême les blocs de marbre destinés au tombeau que lui a commandé le pape Jules II. Car son David et surtout sa Pieta lui valent maintenant gloire et célébrité. Nous le suivons dans ce long voyage, en bateau puis à cheval, jusqu’aux carrières où il se mêle aux ouvriers éblouis par sa compétence : capable de repérer les plus beaux marbres, sans la moindre veine qui pourrait faire éclater la pierre, organisant le transport, négociant âprement les prix avec les marins, mais aussi côtoyant familièrement les petites gens du village et quelques personnages baroques comme ce Cavallino qui se prend pour un cheval ! Mais le vrai sens de cette histoire se situe ailleurs. Le voyage de Michel-Ange est en fait un voyage initiatique, une quête du sens de la vie confrontée au mystère de la mort. Mort de son ami Andrea dont on apprendra les causes à la fin seulement. Mais est-il mort vraiment ? Dans ses rêves, la nuit, ou au détour d’une ruelle, dans ses promenades, Michelangelo croit apercevoir sa silhouette, mais sans jamais pouvoir le rejoindre… Mort de sa mère quand il avait six ans. Il la croyait oubliée depuis longtemps jusqu’au moment où l’affection du petit Michele, un gamin de Carrare qui vient de perdre la sienne au même âge, libère le torrent des souvenirs sous la forme d’une vision inspirée sans doute par une célèbre tapisserie : celle d’une belle dame habillée de soie, comme La Dame à la Licorne, se promenant dans un jardin merveilleux et goûtant aux délices des cinq sens comme le sculpteur lui-même, dont l’histoire, véritable poème en prose, offre une symphonie de sensations où se marient tous les arts, dessin, peinture, musique et… littérature, car trois livres accompagnent le voyageur : son carnet de croquis, un Pétrarque offert par Laurent de Médicis, et la petite Bible d’Andrea où certains passages soulignés frappent Michelangelo en plein cœur. Ainsi la célèbre formule du Prologue de saint Jean : « Et le verbe s’est fait chair. » N’exprime-t-elle pas précisément le rêve du sculpteur dont la main inspirée insuffle au marbre la souplesse de la vie et le modelé de la chair ? Sabine Wespieser, éditeur, 2013, 228 p., 20 € ◆ Librairie Saint-Paul La librairie modifie ses horaires. Elle est ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h 30. Au Centre Le Mistral, en plus des permanences habituelles, mardi et jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à 18 h 30, la librairie est ouverte une heure avant chaque cours. 22 église en mouvement église à marseille Mercredi des Cendres Messe des artistes mercredi 5 mars à 12 h 30 en la basilique du Sacré-Cœur Prédication : Mgr Jean-Pierre Ellul La prière des artistes du P. Georges Durand sera lue par Magali Chapus, responsable du Musée de Notre-Dame de la Garde Peintures de Maÿlis d’Alençon Orgue : Christophe Guida Chants : artistes invités Temps forts du Carême avec le CCFD-Terre Solidaire Samedi 15 mars Rencontre des partenaires venant dans notre région. De 10 h à 16 h 30 à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Mercredi 19 mars Soirée d’information et de prière. Partenariat et expropriations au Cambodge. De 18 h 30 à 20 h 30 à Saint-Jean-Baptiste, 17 rue Friedland (6e). Contact : 06 14 35 18 55 Mardi 25 mars Rencontre avec un partenaire Sri lankais et un Tunisien. De 18 h à 21 h au Centre Le Mistral. Conférences Samedi 8 mars « Si Judas avait été Juda », avec René Guyon. De 16 h 30 à 18 h à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e). Samedi 8 mars « La précarité des salariés et des entreprises », compte rendu des Semaines sociales de France et débat, avec Philippe Langevin, économiste, et les témoins de l’atelier des SSF à Lyon. De 9 h 30 à 12 h au Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er). Contact : [email protected] Mardi 11 mars « Amadou Hampate ba », avec Colette Hamza, xavière, dans le cadre du cycle de conférences « 7 acteurs du dialogue interreligieux » données par l’ISTR. De 19 h à 21 h au Centre Le Mistral. Contact : 04 91 50 35 50. Jeudi 13 mars « Les persécutions des chrétiens dans le monde », conférence de carême avec René Guitton, écrivain et philosophe. À 20 h au Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand (6e). Contact : 04 96 10 07 00. Vendredi 21 mars « Sacré et sainteté : comment la révélation chrétienne retravaille la notion de sacré », par le P. Christian Salenson, professeur à l’ISTR. De 18 h 30 à 20 h à la paroisse Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland (6e). Parking. Lundi 24 mars « Je crois en Dieu le Père », initiation au Catéchisme de l’Église catholique, avec le Fr. Albert-Henri Kühlem, o.p. À 18 h au Centre Cormier. Jeudi 27 mars « Pâques, le grand saut : témoignage d’un juif ultraorthodoxe de formation rabbinique converti au catholicisme », conférence de Carême avec JeanMarie-Elie Setbon, écrivain. À 20 h au Centre Cormier. Célébrations Dimanche 9 mars « Action et contemplation d’après sainte Thérèse d’Avila et les saints du carmel », conférence au cours de l’Eucharistie, par le P. Hervé Chiaverini. À 15 h 30 au Carmel Notre-Dame, 81 chemin de l’Oule (12e). Contact : 04 91 93 59 10. Lundi 10 mars Les jeunes prient à Marseille en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h à l’église Saint-Ferréol, quai des Belges (1er). Contact : 06 75 45 93 24. Mercredi 19 mars « La Vierge Marie pour Mgr Pontier ». Rencontre Évangile et Prière avec notre archevêque, pour les étudiants et jeunes professionnels. De 19 h 30 à 22 h à l’église Saint-Ferréol. Jeudi 20 mars Temps de prière et de louange, avec le groupe des célibataires de Saint-Valentin, ouvert à tous, célibataires ou non. À partir de 20 h 30 à l’église Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland (6e). Contact : [email protected] Rencontres Jeudi 13 mars Rencontre du groupe œcuménique de l’Espace Magnan sur le thème annuel Le repas : lieu privilégié de l’humanisation. À 20 h 30 à l’Espace Magnan, 8 boulevard Magnan (9e). Contact : 04 91 41 39 76. Jeudi 13 mars « La sagesse de Dieu est au-dessus de la sagesse humaine », avec le P. François Buet, rencontre mensuelle pour apprendre ou réapprendre à prier, sur le thème « vers Dieu ». À 20 h 30 au Cours Notre-Dame de France, 132 rue Breteuil (6e). Samedi 15 et dimanche 16 mars Les récitatifs bibliques, avec l’association Parole et Geste. Halte spirituelle : se nourrir de la Parole de Dieu en répétant un passage de la Bible par le chant, le rythme et les gestes. Possibilité de ne venir qu’une journée ou demi-journée. Participation libre aux frais. Le samedi de 14 h 30 à 21 h et le dimanche de 10 h à 17 h à la Maison paroissiale de Mazargues, 18 rue Ramiel (9e). Contact : 06 28 01 30 56. Formations Les mercredis 12 mars, 9 avril et 21 mai Initiation à la Bible, avec le P. Paul Bony. Cette initiation permettra d’étudier la genèse de la Bible, la diversité des genres littéraires, et d’entrer dans la compréhension de la notion de Livre révélé et des méthodes d’interprétation. De 9 h 30 à 16 h 30 au Centre Le Mistral. Dimanche 16 mars « Dieu et la question du mal : le livre de Job, une aide ? », par Jean-Luc Thirion. Formation Les dimanches Théo pour les 25-40 ans : accueil, temps d’adoration-messe, repas, enseignement. De 9 h 30 à 16 h à la paroisse des Chartreux, 26 place Edmond Audran (4e). Cercle de silence Jeudi 20 mars De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la Canebière et du cours Saint-Louis. lPèlerinage Samedis 8 et 22 mars Mini Pélé à Notre-Dame de la Garde. À 10 h 15, rendez-vous au char Jeanne d’Arc, place colonel Edon (7e). Contact : 04 91 13 40 80. Retraite Samedi 29 et dimanche 30 mars La Communion Notre-Dame de l’Alliance, mouvement catholique de la Pastorale familiale, organise une recollection avec enseignement du P. Antoine Carli, pour hommes ou femmes séparés ou divorcés vivant 23 dans la fidélité au sacrement du mariage. Au foyer de charité NotreDame de Branguier, à Peynier (B.d.R.). Contact : 06 13 41 76 06 ou 06 87 78 08 52. Exposition Mardi 4 au samedi 15 mars Rétrospective André Gence (1918-2009), prêtre et artiste, qui qualifiait lui-même son œuvre de « peintures mystiques et encore plus métaphysiques ». À l’Espace Culture, 42 la Canebière (1er). Concerts Lundi 10 mars « Trombone et orgue », avec Fabrice Millischer (trombone) et Vincent Dubois (orgue). À 20 h en l’église des Réformés. Contact : 06 31 90 54 85. Mardi 11 mars « Les auditions du marché », mini-concert avec Benjamin Alard, organiste à Saint-Louis en l’Ile, Paris. De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame du Mont (6e). Dimanche 23 mars Les chorales « Le souffle de Cantilou » et l’« Unité du temps libre » interprètent des chants de musique sacrée, d’opérette, d’opéra, de gospel. À 15 h 30 à l’église de SaintLoup, 71 bd de Saint-Loup (10e). FAMILLE DIOCéSAINE Décès Marion Nazet, spécialiste des traditions provençales, folkloriste, est décédée le 31 janvier à l’âge de 94 ans. Pendant près de 30 ans, elle avait réalisé quotidiennement la Chronique provençale sur Radio Dialogue. Vice-présidente du groupe folklorique La Couqueto, elle y avait créé, en 1975, un cours de cuisine provençale, puis avait écrit plusieurs livres. Le dernier, en 2007, était consacré à La Médecine populaire en Provence. Elle avait collaboré à diverses reprises à notre revue diocésaine. Marion Nazet était la mère de Dominique Paquier-Galliard, notre rédactrice en chef. « Avec Marie, entrez dans la joie de la conversion » 131e Pèlerinage diocésain à Lourdes du mercredi 28 mai au dimanche 1er juin présidé par Mgr Georges Pontier Inscriptions pour les pèlerins malades ou handicapés L’Hospitalité diocésaine N.-D. de Lourdes accompagnera les pèlerins malades ou handicapés logés à l’Accueil Notre-Dame. Les dossiers d’inscription sont à retirer du lundi au vendredi de 14 h à 16 h 30, jusqu’au 18 avril, au bureau de l’Hospitalité, 7 place de l’Archange (5e). Contact : 04 91 42 64 28. Des dons peuvent être envoyés au CCP 4776.03 Y Marseille. Le coût d’un pèlerinage pour un malade ou handicapé est de 285 €. Inscriptions pour les pèlerins valides Auprès de votre paroisse ou au Service diocésain des pèlerinages Le Mistral — 11 impasse Flammarion (1er) Tél./Fax : 04 91 64 31 45 — 06 18 45 53 70 Email : [email protected] Permanences : mardi de 16 h à 18 h et vendredi de 15 h à 17h Rencontre des sites du diocèse : une première ! Notre diocèse compte actuellement une cinquantaine de sites de paroisses et de mouvements. Il serait utile et intéressant de nous rencontrer afin de nous connaître et de mutualiser nos efforts. Pour nourrir et améliorer l’attractivité de nos sites et mettre en commun nos réalisations, le Service communication du diocèse vous propose une rencontre le samedi 5 avril de 9 h 30 à 16 h au Centre Le Mistral. Cette proposition s’adresse aux administrateurs des sites des paroisses, des mouvements et communautés, aux personnes présentes et actives sur les réseaux sociaux et à toutes celles qui souhaitent s’investir dans la communication numérique. Programme et bulletin d’inscription sur le site du diocèse. Contact : [email protected] Tél. : 06 84 36 68 96 24 temps fort église à marseille La Chandeleur à Saint-Victor Bravant la pluie et le vent, les pèlerins sont venus en foule à Saint-Victor pour l’Octave de la Chandeleur. Paroisses, mouvements, monde de la santé, consacrés, mariés, jeunes, enfants : pendant huit jours, toutes les générations ont célébré avec ferveur le Christ, Lumière des nations. © J.-P. Chemin et G. Fraysse Homélie de Mgr Jean-Marc Aveline, Chandeleur des jeunes, célébration avec les enfants de la catéchèse, messe des artistes, messe des vocations, procession aux flambeaux et clôture de l’Octave : des reportages réalisés par le Service diocésain de l’audiovisuel (SDAV) à voir sur le site du diocèse. sommaire 2 L’agenda de Mgr Pontier L’agenda de Mgr Aveline 3 Édito Carême 4-7 Dossier L’ordination épiscopale de Mgr Aveline 8 Brèves 9 Église de France Déclaration des évêques sur la fin de vie 10-11-14 Vie du diocèse Anne-Madeleine Rémuzat Du nouveau au MEJ Les Équipes Saint-Vincent La Nuit des Témoins 12-13 Solidarité La démarche Diaconia Migrants et réfugiés Écouter les invisibles Les Marcheurs de l’Espérance 15 Œcuménisme La Semaine de prière pour l’Unité 16 Histoire de l’Église L’Épître de Barnabé 17-18 Commentaires Le Carême 19 Patrimoine L’orgue de Lacordaire 20-21 Culture et médias 22-23 Église en mouvement 24 Temps fort La Chandeleur à Saint-Victor Nouvelles adresses e-mail ◗ Service de la communication et Église à Marseille : [email protected] ◗S ite Internet diocésain : • Webmaster : [email protected] • Relations paroisses : [email protected] Sur le site du diocèse http://marseille.catholique.fr abonnez-vous Je m’abonne 35 e Je me réabonne 35 e Abonnement de soutien : à partir de 39 e – Pour l’étranger, ajouter les frais de port – Chèques ou CCP à l’ordre de « Bulletin religieux de Marseille » M., Mme, Mlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n°, rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal ……………………………………………………. Adressez votre règlement à : Bulletin religieux 14, place Colonel Edon 13284 Marseille cedex 07 pour les réabonnements, joindre l’étiquette-adresse, pour faciliter votre identification d’abonné ●●Pour suivre l’actualité du diocèse, consultez l’agenda et inscrivez-vous à la newsletter en page d’accueil du site. ●●Dossiers spéciaux : Carême, 8e centenaire de Notre-Dame de la Garde, Denier de l’Église, Parcours biblique 2013-2014. ●●Découvrez les vidéos, les livres et le film du mois. ●●Écoutez l’interview de Mgr Pontier. ●●Écoutez la Parole du jour avec, ce mois-ci, Odette Amigon, Colette Hamza et les PP. Bernard Combes, Jean-Luc Ragonneau et Christian Salenson.