La Passion - Diocèse de Marseille

Transcription

La Passion - Diocèse de Marseille
église à Marseille
LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE π
N° 4 – Avril 2014
La Passion
aux Accoules
■D
ossier
■A
ctualité
■L
’événement
L’appel
des catéchumènes
Le Centre Cormier
des Dominicains
Le Festival Famiho
cppap n° 0515 G 79 622 – Abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e
2
église à marseille
l’agenda de Mgr Pontier
Mardi 1er avril
Rencontre fraternelle
des prêtres
Du lundi 7 au vendredi 11 avril
Assemblée plénière
des évêques à Lourdes
Jeudi 17 avril
Office du Jeudi saint
à Notre-Dame du Mont
Mercredi 23 avril
Tutelle diocésaine
de l’Enseignement catholique
Mercredi 2 avril
Rencontre
de jeunes confirmands
Rencontre
avec le Secours catholique
Dimanche 13 avril
Office des Rameaux chez
les Missionnaires de la Charité
Office des Rameaux
à la cathédrale (11 h)
Office des Rameaux
à Saint-Ferréol (19 h)
Vendredi 18 avril
Office du Vendredi saint
à Saint-Jérôme
Jeudi 24 avril
Conseil diocésain
pour les affaires économiques
Samedi 19 avril
Veillée pascale au Merlan
Samedi 26 et dimanche 27 avril
Canonisation
des papes Jean XXIII
et Jean-Paul II à Rome
Jeudi 3 avril
Rencontre
Lundi 14 avril
de jeunes confirmands
Récollection avec les prêtres
Conseil d’administration
de l’Université catholique de Lyon et diacres permanents
Messe chrismale à la cathédrale
Vendredi 4 avril
Mercredi 16 avril
Conseil épiscopal
Bureau du Secours catholique
Dimanche 6 avril
Assemblée générale
Messe avec Foi et Lumière
du CODIEC
Dimanche 20 avril
Office de Pâques
à la prison des Baumettes
Mardi 22 avril
Conseil diocésain
de la Mission Ouvrière
Lundi 28 avril
Rencontres à Paris
Mardi 29 avril
Session provinciale
de formation des prêtres
l’agenda de Mgr Aveline
Mardi 1er avril
Aumônerie de La Timone
Rencontre fraternelle
des prêtres
Vendredi 4 avril
Conseil épiscopal
Samedi 5 avril
Rencontre
avec les chanoines
Dimanche 6 avril
Prédication de Carême
à Notre-Dame de la Garde
Du lundi 7
au vendredi 11 avril
Assemblée plénière
des évêques à Lourdes
Samedi 12 avril
Rencontre avec les prêtres
de Saint-Jean-Baptiste
Dimanche 13 avril
Paroisse d’Auriol
Lundi 14 avril
Récollection au Roucas
Messe chrismale
Mercredi 16 avril
Rencontre des confirmands
au collège Margalhan
Jeudi 17 avril
Rencontre des prêtres
au Mistral
Célébration à Saint-Antoine
Vendredi 18 avril
Célébration à l’hôpital Nord
Samedi 19 avril
Veillée pascale
à Saint-Marcel
Dimanche 20 avril
Célébration à la cathédrale
Célébration aux Baumettes
Dimanche 27 avril
Pèlerinage des néophytes
à Notre-Dame de la Garde
Vendredi 25 avril
Conseil épiscopal
Du lundi 28
au mercredi 30 avril
Conférences à l’Université
de Fribourg
Samedi 26 avril
Célébration à l’hôpital
Saint-Joseph
Mgr Marceau, évêque de Nice
Nous venons d’apprendre la nomination de Mgr André Marceau comme
évêque de Nice. Je lui souhaite la bienvenue dans notre Province
ecclésiastique de Marseille. Son expérience d’évêque de Perpignan
lui sera bien sûr utile dans son nouveau ministère. Nous l’assurons de
notre prière, pour lui-même en ce moment de changement, pour le
diocèse de Perpignan qui doit s’en séparer et pour les diocésains de
Nice afin qu’ils accueillent avec foi et délicatesse celui qui leur est
donné comme évêque.
+ Georges Pontier, Archevêque de Marseille
édito
3
D
ans son exhortation apostolique « La joie
de l’Évangile », le pape François invite les
acteurs pastoraux à ne pas se laisser voler
l’espérance (n° 86).
La célébration de la Semaine sainte va nous permettre de méditer ces moments où l’espérance
des disciples de Jésus va être mise à l’épreuve. Des
Rameaux à la Résurrection, que de passages à vivre,
que d’espoirs à purifier avant qu’ils n’adviennent
à l’espérance ! Eux qui imaginaient un Messie dominateur, voilà qu’ils doivent s’ouvrir au mystère
de Celui qui s’est abaissé pour enrichir le cœur des
hommes et les rendre capables d’aimer, d’espérer, de
pardonner, de servir, et pour les tenir à sa suite dans
une confiance inébranlable.
Ne laissons pas nos vains espoirs nous voler
l’espérance.
On peut remarquer que le mot espoir est employé
très souvent au pluriel, alors que le mot espérance
demeure au singulier la plupart du temps. Les espoirs poursuivis peuvent nous satisfaire. Ils nous
servent de projets successifs qui tracent des horizons
atteignables par nos propres forces et paraissent
pouvoir nous combler. Les espoirs déçus peuvent
détruire en nous le goût même d’espérer en distillant
dans nos cœurs l’amertume, la déception et même
la résignation.
Avec Charles Péguy, admirons la plus fragile et la
plus belle des trois sœurs :
« Et au milieu de ses deux grandes sœurs
elle a l’air de se laisser traîner.
Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher
Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle.
Et en réalité, c’est elle qui fait marcher les deux autres.
Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde.
Et qui le traîne. »
Église à Marseille N° 4
Éditeur : Association diocésaine de Marseille
14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07.
Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected]
Commission paritaire : 0515 G 79 622.
ISSN : 2104-9424.
Dépôt légal : 1er avril 2014 – 133e année.
D.P.-G.
« Ne nous
laissons pas voler
l’espérance ! »
Aux côtés de la foi et de la charité, l’espérance soutient la marche des hommes, celle des croyants
tout particulièrement. Car elle n’est pas une invention humaine, elle se reçoit du cœur infini de Dieu.
L’espérance nous est ouverte à Pâques par la résurrection du Christ. Nos vies sont entre les mains du
Père : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ».
Notre force d’aimer nos ennemis et nos adversaires
est encore son œuvre : « Père, pardonne-leur, ils ne
savent pas ce qu’ils font. » Oui, nous sommes faits
pour Dieu.
« Ne nous faisons pas voler notre espérance ! » Ouvronsnous au désir de vivre en Dieu, de Le connaître face
à face. Ne nous laissons pas voler l’espérance par les
épreuves, les croix à porter, ni même par la mort.
Percevons dans ce cœur ouvert du Christ en croix la
source d’amour intarissable à laquelle nous abreuver
ici-bas avant d’y être plongés éternellement. Sans
nous tenir éloignés des combats pour un monde plus
juste et plus fraternel, ne nous laissons pas détourner
de l’espérance du jour de Dieu, celui qui s’ouvre au
terme de chaque vie humaine, celui qui sera donné
quand Il viendra de nouveau dans sa gloire ! Et en
attendant ce jour, nous espérons, nous aimons, nous
ne nous trompons pas d’espérance. Dans le secret de
notre demeure intérieure, nous goûtons la présence
de Dieu, sûrs « qu’Il ne peut laisser ses amis connaître
la corruption ! »
« Seigneur, nous attendons ta venue dans la gloire ! »
Directeur de la publication : pierre grandvuillemin.
Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard.
Ont collaboré à ce numéro : R. Bertrand, CDES,
B. Chabert, J. Chagnaud, R. Deillon, G. Febrer, Comité Famiho,
J. Lefur, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, J.-M. Sanchez
et I. Vissière.
Photo de couverture : Dominique Paquier-Galliard.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée,
2 chemin de saint-Pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10.
Site Internet : www.bayard-service.com
Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou.
Rédactrice graphiste : B. Renault.
Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20.
Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier
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l’événement
église à marseille
L e J o u r d u S e i g n e u r à l’ é g l i s e d e G é m e n o s
Les coulisses d’une messe télévisée
Installé devant son téléviseur, le dimanche matin, pour suivre la messe proposée en direct sur France 2 par
le Jour du Seigneur (JDS), on est loin d’imaginer le travail caché que suppose la réalisation d’une telle émission.
Pour en découvrir « les coulisses », direction la paroisse de Gémenos, en ce quatrième week-end de février.
L’
aventure commence au mois d’octobre
dernier, lorsque Franck Nycollin,
responsable du programme messe
du JDS, contacte le P. William Astic, curé de
Gémenos, un de ses amis dont il connaît l’intérêt pour la messe télévisée. Il lui propose de
retransmettre la messe célébrée en son église
Saint-Martin, le dimanche 23 février. Surpris,
le P. William consulte ses proches collaborateurs. Les avis sont partagés : la tâche semble
bien lourde pour une petite paroisse. Après
réflexion, le oui l’emporte avec enthousiasme !
Une homélie
incarnée
Le P. Thierry Lamboley, supérieur de
la communauté jésuite de la Baumelès-Aix, qui assure régulièrement les
prédications de la messe télévisée,
était en charge de l’homélie. Selon
son habitude, il s’est mis à l’écoute
de trois laïcs bons connaisseurs de
la paroisse, choisis par le P. William
en janvier, pour se faire une idée de
la communauté de Gémenos. Deux
semaines plus tard, il leur a proposé
une première mouture, en sollicitant
avec insistance leurs commentaires,
par écrit ou par téléphone. À partir
de ces retours, le P. Lamboley a
mis en forme le texte définitif de
l’homélie adressé au JDS dix jours
avant la messe.
La mise en route
Un processus long et complexe se déroule alors
sous l’autorité d’un quatuor composé de Franck
Nycollin, de la chargée de programme (Lætitia
Remoué), de la conseillère programme messe
(Anne-Marie Dichtel) et du réalisateur (Adrien
Soland). Le tout reposant sur une collaboration
étroite entre le JDS et France Télévisions.
En novembre, le P. Astic et l’équipe paroissiale
alimentent le dossier demandé par le JDS sur la
physionomie de la paroisse : la vie de la communauté et les habitudes des célébrations. Ce dossier, traité par Franck Nycollin, est ensuite pris
en charge par Lætitia et Anne-Marie jusqu’à
son aboutissement le 23 février. S’en suivent
des échanges, entre Paris et Gémenos, pour
affiner la tonalité générale de la messe.
Peu avant Noël, Anne-Marie descend à Gémenos
pour procéder au repérage liturgique. Avec la
rencontre du P. Astic et de l’équipe paroissiale,
le dossier de novembre devient une réalité. Les
noms prennent visages, le lieu apparaît comme une église chaleureuse.
Les grandes lignes de la célébration
se dessinent peu à peu.
Le 25 janvier, c’est le repérage
technique, à Gémenos, qui réunit
Lætitia, le réalisateur, le directeur photo, deux représentants
de France Télévisions (Paris et
Marseille), le P. William et son
équipe paroissiale. La découverte
de l’église va permettre de déterminer les moyens techniques à
déployer pour la diffusion.
Une homélie incarnée
Le P. Thierry Lamboley, supérieur de la communauté jésuite de la Baume-lèsAix, qui assure régulièrement les prédications de la messe télévisée, était en
charge de l’homélie. Selon son habitude, il s’est mis à l’écoute de trois laïcs bons
connaisseurs de la paroisse, choisis par le P. William en janvier, pour se faire une
idée de la communauté de Gémenos. Deux semaines plus tard, il leur a proposé
une première mouture, en sollicitant avec insistance leurs commentaires, par écrit
ou par téléphone. À partir de ces retours, le P. Lamboley a mis en forme le texte
définitif de l’homélie adressé au JDS dix jours avant la messe.
L’ultime préparation
La phase finale s’ouvre le vendredi 21 février.
Cinq véhicules de France Télévisions se positionnent au plus près de l’église : deux camions
pour le matériel, le car-régie, le camion-lumière et
le véhicule relais-satellite. Une douzaine de machinistes et électriciens, dépendant de France 3
Marseille ou de prestataires privés, s’activent
durant la matinée pour l’installation du matériel
nécessaire à la retransmission. C’est un peu un
inventaire à la Prévert ! Deux caméras lourdes,
une légère, une portable et une fixe. Six micros.
Trente projecteurs. Des dizaines de mètres de
câbles électriques. Des échelles, des escabeaux.
Un dispositif sophistiqué pour assurer l’interphonie. Ces équipes travaillent dans le calme
malgré la pression et apprécient l’ambiance
propre aux messes télévisées. Un responsable
remarque même : « Ici, on a le sentiment de remplir une mission de service public ».
En fin de journée, l’équipe de réalisation du JDS
Adrien et son staff devant les écrans de contrôle.
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Vu de la régie, le P. Lamboley pendant son homélie. Lætitia demande à la chorale de reprendre des chants.
Azzouz surveille le niveau de lumière.
Témoignage
du P. William
Marianne derrière une caméra lourde.
et l’équipe paroissiale préparent la journée de
répétition du lendemain.
Le samedi 22, à partir de 14 h 30, les PP. Astic,
Dumoulin et Lamboley, avec les responsables
des services et la chorale, procèdent à la répétition « à blanc » sous l’autorité d’Anne-Marie,
à partir du conducteur de 31 pages (document
détaillant le contenu de la célébration dans
toutes ses séquences).
À 16 h, commence le filage : c’est le déroulement
en temps réel, avec chronométrage, de la messe
(fictive) telle qu’elle sera célébrée le lendemain en
direct, avec tous les participants. Acteurs dans
l’église, en vêtements liturgiques ou aubes, la chorale et les trois instrumentistes. Réalisateur et son
staff de onze personnes dans le car-régie, véritable
bunker, installé dans la cour voisine. Techniciens
prêts à intervenir en cas de problèmes.
Les cadreuses lancent les caméras. Anne-Marie,
dans l’église avec l’assistant réalisateur, suit le
déroulement. Lætitia, dans le car-régie, face aux
écrans de contrôle, scrute l’avancement de la
célébration, note les ajustements à opérer lors
Les conseils d’Anne-Marie avant le direct.
du direct du lendemain et, à la fin du filage,
vient dans l’église pour procéder à des reprises.
Dans la soirée, séance de débriefing pour apporter quelques affinements à prendre en compte
pour la messe en direct. Ainsi, il a manqué 40
secondes à récupérer demain !
Dimanche, 9 h 15, toutes les places de l’église
sont occupées. Ultime répétition sous la conduite
d’Anne-Marie pendant une heure. À 10 h 38,
c’est parti pour le direct. Une heure plus tard,
sur le parvis, la joie règne. Pour Adrien, tout a
bien marché. Anne-Marie résume : état de grâce !
L’implication de la paroisse
La visite des coulisses de la messe télévisée
du 23 février ne peut s’achever sans passer
par la communauté paroissiale de Gémenos,
mobilisée par le P. Astic, aidé des PP. Jourdan et
Dumoulin. La chorale, animée par Bernadette
Salmon et jumelée avec celle de Cuges, a consacré plus de 35 heures de répétition pour assurer une prestation de qualité. Les animatrices
de liturgie, les équipes d’accueil, de sacristie,
À la sortie de la messe, sur le parvis de
l’église, le P. William partage la joie de
sa communauté : « Cette messe a été
une expérience de communion d’Église
qui m’a beaucoup touché. Je célébrais
la messe pour 800 000 personnes ! Je
pensais à tous ceux qui nous invitaient
dans leur chambre d’hôpital ou leur
maison de retraite. Je priais pour eux
et mes paroissiens. Notre communauté
paroissiale s’est mobilisée d’une façon
merveilleuse pour rendre ce service de
la prière. Aussi suis-je vraiment très
reconnaissant au JDS d’associer les
téléspectateurs à la célébration de la
messe d’une communauté. »
des fleurs, des affaires matérielles et les servants de la liturgie ont contribué à restituer
une messe comme la vit habituellement la communauté. Ce temps fort a sensiblement favorisé
l’unité entre les paroisses de Gémenos et Cuges.
Enfin, les équipes du JDS et de France
Télévisions, qui ont apprécié l’accueil réservé
par la communauté (ah, ce buffet sur le parvis !) ont laissé, par leur disponibilité et leur
compétence, un très bon souvenir à Gémenos.
Une révélation qui vaut tous les commentaires :
pour la première fois, la messe télévisée a été
regardée au moins dans trois bars de Gémenos !
Textes et photos : Jean Chagnaud
église à marseille
Sécurité publique BDR
D..P.-G.
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vie du diocèse
Les offices
• Le samedi à 18 h, messe animée par la communauté du Cœur de Jésus.
• Le 2e samedi du mois, à 15 h 30,
enseignement suivi des vêpres, de la messe et d’une veillée de prière.
• Samedi 19 avril – Vigile de Pâques :
messe à 18 h aux Accoules et à 21 h à Saint-Laurent.
• Dimanche 20 avril – Pâques : messe
à 10 h 30 à Saint-Laurent et à 11 h à la
cathédrale, présidée par Mgr Aveline.
Les Accoules, au cœur de Marseille
Visite à l’église de Notre-Dame
des Accoules, inaugurée l’an
dernier au terme de six ans
de travaux.
N
aïma travaille dans le quartier du Panier.
« Dans notre famille, même si nous ne
sommes pas chrétiens, Marie est comme
notre mère et nous avons confiance en elle. Je viens
presque chaque jour pour prier et mettre une bougie.
Ici, les gens sont gentils et accueillants. »
La présence d’une communauté
Ce jeudi, Odile, Geneviève et… Geneviève assurent la permanence. Le trio fait partie de la
communauté du Cœur de Jésus, à qui le P. Alain
Ottonello a demandé de l’aide. Elle est présente chaque jour, sauf le lundi. Les visiteurs ?
« Beaucoup de touristes, français et étrangers, mais
aussi des habitués et des gens du quartier. Ils nous
racontent qu’ils venaient ici enfants et sont très touchés par la beauté de l’église depuis la rénovation. »
A ceux qui ne la connaissent pas, les accueillantes
retracent l’histoire des Accoules, de la peste de
1720, d’Anne-Madeleine Rémuzat, apôtre de la
dévotion au Sacré-Cœur, baptisée ici en 1696, de
la congrégation des Oblats, qui a marqué ce lieu…
Certains demandent aussi une prière : « Nous essayons de leur faire découvrir l’amour du Seigneur
et de manifester la joie de croire. »
La plus ancienne
paroisse de Marseille
Notre-Dame des Accoules, c’est le cœur du
vieux Marseille, dans le quartier populaire du
Panier, « l’âme de notre ville », comme aime à
le dire le P. Alain Ottonello, curé de La Major.
Dès le XIe siècle, on y célèbre « Nostra Dona
de las Acchoas ». Le nom vient-il des arceaux
soutenant l’édifice, des petites ancres que les
marins déposaient en ex-voto, de l’eau qui passe
sous l’église ou de la colline à laquelle elle est
adossée ? Ce qui est sûr, c’est que Notre-Dame
des Accoules est la plus ancienne paroisse de
Marseille, avec La Major. Depuis la reconstruction de l’église, au XIIIe siècle, son clocher a rythmé les événements majeurs de la cité. C’est d’ici
qu’est parti, en 1214, le fameux Maître Pierre
pour fonder le premier oratoire sur la colline de
la Garde. Quand l’église a été détruite, pendant
la Révolution, seul le clocher a été épargné. Il est
inscrit, depuis 1964, à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Les Oblats au Calvaire
En 1820, après la mission prêchée par le P. ForbinJeanson, supérieur des Missionnaires de France,
et Eugène de Mazenod, futur évêque, canonisé en
1995, fondateur des Missionnaires de Provence,
une croix est érigée sur un calvaire de rocaille. Dans
les cryptes, une représentation de la Passion avec
des santons grandeur nature. Une nouvelle église
de style grec est construite aux frais des fidèles
en 1826. Eugène de Mazenod y établit les Oblats
de Marie Immaculée. Le lieu ne désemplit pas.
Plusieurs confréries y célèbrent leur fête : cordonniers, maçons, tailleurs de pierre… Les notaires y
avaient une chapelle, et, le jour de la Chandeleur,
assistaient à la grand-messe suivie de la bénédiction
des cierges, tradition qui se perpétue à Saint-Cannat.
Les Accoules ont connu des heures de gloire et des
heures sombres, comme l’évacuation des vieux
quartiers, le 24 janvier 1943, puis leur destruction.
La rénovation
Lorsque le P. Ottonello a été nommé à La Major,
Saint-Laurent et Les Accoules, il a trouvé un
bâtiment en mauvais état : « L’humidité, due à la
source qui coule sous l’église, prenait à la gorge…
L’eau avait rongé la pierre et il fallait tout refaire de
fond en comble. » Un grand chantier s’est ouvert
en 2007. « Il a fallu d’abord canaliser cette eau pour
empêcher qu’elle ne remonte par capillarité. On a
ensuite repoussé les murs ! » Mgr de Mazenod avait
voulu une église ronde, à l’image du Panthéon à
Rome. « L’église a retrouvé son arrondi. Des boiseries
en chêne massif ont été installées, et, au sol, une
marqueterie en marbre de Carrare. La coupole a
été reconstruite, la tribune réaménagée, le clocher
restauré avec le concours des Compagnons. » Une
rénovation réussie, avec le soutien de la Ville et du
Conseil général. L’église peut désormais accueillir
300 fidèles.
La Passion dans les rues du Panier
Aux Accoules, les traditions sont bien vivantes. Située à quelques encablures de la
Maison Saint-Jacques, l’église voit passer les
pèlerins de Compostelle. Chaque année, NotreDame de Lumière est célébrée pour le solstice
d’hiver. Pour la Saint Jean, le clocher s’embrase
et la statue du saint est portée en procession
dans les rues.
Pour l’heure, les Accoules se préparent à
vivre la Passion. Le Vendredi saint, à 17 h 30,
le chemin de Croix partira de l’église pour traverser les ruelles du Panier, qui ressemblent
étrangement à celles de Jérusalem. L’office de
la Passion sera célébré dans l’église à 18 h 30.
L’événement fédère les habitants, toutes générations confondues, et contribue à maintenir
vivante l’âme du quartier.
Dominique Paquier-Galliard
À lire : Balade dans les vieux quartiers
de Marseille de Paul Amargier, o.p.
(Éditions Jeanne Laffitte, 2004)
7
Une première pour
Le pape François
t weete !
D..P.-G.
le Service com du diocèse
Notre site diocésain compte
actuellement une cinquantaine
de sites de paroisses et
mouvements. Il est temps
de se rencontrer pour partager
nos expériences, nos attentes
et nos projets.
V
ous êtes administrateurs des sites des paroisses, des mouvements et communautés ? Vous êtes présents et actifs sur les
réseaux sociaux ou vous souhaitez vous investir
dans la communication numérique ? Le Service
communication vous invite à une rencontre
le samedi 5 avril
de 9 h à 16 h au Mistral, salle Les Oliviers.
(Possibilité de repas sur place : 12 €).
Au programme :
• P résentation du service Internet, du service
audiovisuel, de la revue diocésaine
• Un témoignage extérieur au diocèse
• Partage sur vos expériences, projets et attentes.
Pour préparer au mieux cette rencontre
1. Votre paroisse ou mouvement dispose d’un
site Internet ou d’une page Facebook : communiquez le nom de votre site et les coordonnées
de son administrateur.
2. Si vous n’avez pas encore de site et que vous
êtes intéressés : donnez les coordonnées d’un
interlocuteur susceptible de participer à nos
réunions.
L’équipe de préparation au travail.
Si cela vous est possible, réfléchissez aux questions que souhaiteriez poser et aux projets que
vous aimeriez mener.
Contact : Archevêché de Marseille
Service communication
14 place Colonel Edon
13284 Marseille cedex 07
Tél. : 06 84 36 68 96
[email protected]
Un an après son élection,
le compte Twitter du pape
@Pontifex a franchi le cap
des onze millions d’abonnés.
Le premier tweet du pape François date du
17 mars 2013, après son premier Angelus
dominical. Postés en neuf langues, dont le latin,
ces messages sont tirés de ses homélies, catéchèses ou interventions publiques. Les abonnés
du compte francophone sont plus de 200 000.
Même si vous n’avez pas de compte Twitter,
venez découvrir ses petites phrases qui
invitent à la méditation et à la prière tous
les jours sur le site du diocèse sous la
rubrique http://marseille.catholique.fr/
Le-pape-Francois-tweete-pontifex_fr
Il est possible de remplir le questionnaire en
ligne et de s’inscrire sur le site du diocèse.
Pèlerinage à Rome pour la canonisation
de Jean XXIII et Jean-Paul II
La canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II aura lieu le dimanche 27 avril
à Rome. Le diocèse d’Aix et Arles organise un pèlerinage à cette occasion.
Départ en car d’Aix-en-Provence le samedi 26 dans l’après-midi, retour le lundi 28 au matin.
Les Marseillais qui le souhaitent peuvent rejoindre la proposition aixoise.
Contact : Service diocésain des pèlerinages
7 cours de La Trinité 13625 Aix-en-Provence cedex 1
04 42 17 59 14 – [email protected]
8
dossier
église à marseille
Ils seront baptisés
à Pâques Le dimanche 9 mars, à la paroisse Saint-Joseph (IM),
Mgr Pontier a appelé les catéchumènes qui se préparent
à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne.
Cathy et André seront baptisés à Pâques, l’une à Plande-Cuques, l’autre à Saint-Barnabé. Témoignages.
« L’amour, un combat de tous les jours »
N
ée dans une
famille de
huit enfants,
Cathy s’est sentie,
toute petite, attirée
par la personne de
Jésus. « Mon père
était musulman, non
pratiquant. Ma mère,
baptisée, ne pratiquait
pas non plus. Pendant
des années, je suis allée
au patronage avec mes copines, le mercredi. Mon
père me croyait au centre aéré… En grandissant,
j’allais en cachette à l’église. Il ne l’a jamais su, je
n’ai jamais pu lui parler de ma foi. » Cathy raconte en souriant qu’elle priait tous les soirs sous
la douche. « À Bois-Lemaître, je parlais de Jésus
avec le P. Jean, je lisais les livres de chant dans les
églises, et à la bibliothèque, je lisais la Bible ! » En
grandissant, elle avait envie d’être baptisée, mais
elle n’a jamais entrepris la démarche.
Une retraite à Aiguebelle
Et puis, « il y a deux ans, des amis m’ont parlé de l’abbaye d’Aiguebelle. J’y suis allée pendant dix jours. Moi
qui me sens toujours bien dans les églises, j’ai participé
à toutes les célébrations, dès 5 heures du matin. Dans le
silence, je me suis retrouvée. Et surtout, j’ai parlé avec le
P. Raymond. Mon père étant décédé, j’avais le sentiment
de le trahir en voulant être baptisée. Il a trouvé les mots
pour me convaincre qu’il ne s’agissait pas de trahison,
que j’étais un être humain libre. En rentrant, je suis
allée à la paroisse de Plan-de-Cuques pour demander
le baptême. » Cathy rencontre son accompagnateur,
Hubert, chemine avec lui, et apprécie les groupes de
partage réguliers avec les catéchumènes du diocèse :
« Je me suis un peu reconnue dans certains parcours,
notamment ceux qui portent, comme moi, un lourd
secret. Cela m’a permis de leur expliquer ce que le
P. Raymond m’avait dit sur le sentiment de trahison,
et je crois que ça leur a fait du bien. »
L’entrée en catéchuménat
Cathy a 52 ans. Elle est mariée et mère de trois
garçons. Depuis le début de son cheminement,
son mari l’accompagne. « Mes enfants ne sont
pas baptisés, nous avions fait ce choix. Ils comprennent très bien ma démarche, et ils se demandent
pourquoi je ne l’ai pas faite plus tôt ! » Quant aux
autres membres de sa famille, « ça ne les dérange
pas. Certains me disent que j’aurais dû être bonne
sœur ! Pourquoi pas ? J’ai toujours été altruiste, attentive au bien-être des autres, protectrice avec la
L’onction, « un signe que Dieu ne vous abandonne pas »
Les 104 futurs baptisés, 76 femmes et 28 hommes, sont de tous milieux et de toutes
origines. La majorité a moins de 40 ans.
Après les avoir appelés chacun par son nom, Mgr Pontier les a marqués de l’huile des
catéchumènes : « Cette onction demeurera pour vous le signe que Dieu ne vous abandonne pas, qu’Il est votre force, votre lumière. » Et il les a invités à « avancer avec
confiance et reconnaissance. Vivez dans l’amour. Prenez votre place dans la vie de
la communauté chrétienne. Ne restez jamais seuls ! »
Mgr Pontier leur a donné rendez-vous à la messe chrismale, le Lundi saint, au cours
de laquelle il bénira l’huile qui marquera les catéchumènes l’an prochain.
famille, les amis, les voisins… J’ai fait beaucoup de
bénévolat et je veux continuer. » À Plan-de-Cuques,
Cathy a vécu avec joie la célébration d’entrée en
catéchuménat. Elle a été accueillie chaleureusement par la communauté et a déjà trouvé sa place
dans la paroisse, en participant à la kermesse et
en rendant visite aux personnes âgées. Elle se dit
prête à s’investir encore plus. « Lors de l’Appel
décisif, j’ai ressenti au fond de moi un amour très
profond : on m’acceptait. C’était un grand moment.
Alors le baptême, qu’est-ce que ça va être ! »
La joie de l’Évangile
Cathy est une fervente lectrice de la Bible : elle en
possède quatre. « Je la lis seule, chez moi. Je reviens
en arrière, j’approfondis. J’en lis des passages à mes
fils. Avec mon mari, nous dialoguons sur certains chapitres. Plus jeune, j’avais beaucoup de mal à accepter la
Passion, c’était trop cruel. Puis j’ai compris que l’amour
de Jésus est au-delà de ce que nous pouvons concevoir.
Il a donné sa vie pour nous. C’est dur d’être toujours à
la hauteur, d’aimer la personne en face de moi. Quand
quelqu’un m’énerve, j’essaie de ne pas rester sur un sentiment négatif. Les autres ne sont que le reflet de nousmêmes. L’amour, c’est un combat de tous les jours ! »
Elle a lu La joie de l’Évangile. « Cela m’inspire. Nous
avons un pape qui est vraiment dans l’amour. »
« Il m’appelle… »
Pour Cathy, 2014 est une année à marquer
d’une pierre blanche : elle sera baptisée à Pâques,
confirmée lors de la Vigile de Pentecôte, fera sa
première communion le lendemain… et se mariera
religieusement ! Après son baptême, elle compte
retourner rapidement à Aiguebelle pour montrer
au P. Raymond son certificat ! « Je relis souvent le
Psaume : "Le Seigneur est mon berger, je ne manque
de rien." J’ai l’impression qu’Il m’appelle… »
Photos : L. Guérin et D. P.-G.
9
Table ronde
sur la pauvreté
à Marseille.
« Dieu s’occupe de tout ! »
«C
’est Lui qui fait tout ! », répète
souvent André en pointant le
doigt vers le ciel. Et en racontant son parcours, il repère les signes que le
Seigneur lui a adressés : « Il a toujours été là
pour me relever. C’est vraiment mon sauveur. »
Originaire de Kabylie
André a 56 ans. Il est né en Algérie. Ses parents,
originaires de Kabylie, ont quitté leur village pour
travailler à Alger. Son père, menuisier ébéniste,
avait passé la guerre sur le continent « pour défendre la patrie ». En 1962, il est assassiné. André
a quatre ans et demi. Sa mère emmène ses quatre
enfants à Fort-de-l’Eau, dans la banlieue d’Alger,
pour se rapprocher de sa famille. Suit une période
difficile.
Du côté maternel, la famille d’André est catholique. Il pense que son père a embrassé la religion
chrétienne par amour pour sa mère et qu’il est
André entouré de Mgr Georges Pontier
et de Sr Colette Hamza.
devenu protestant, comme son cousin, au contact
d’une mission américaine. « J’ai baigné dans la
culture chrétienne, mais je n’ai pas été baptisé. Tout
gamin, le Christ exerçait sur moi un magnétisme. À
Fort-de-l’Eau, nous habitions à deux pas de l’église.
Mais pour ma mère, c’était plutôt délicat d’y aller.
Il était difficile de s’afficher comme chrétiens. Mais
il m’arrivait d’y entrer, et nous allions parfois à
Notre-Dame d’Afrique. Ma mère a eu une grande
influence sur nous. On l’associait au Christ et à
Marie. Elle nous a guidés sur le plan spirituel. »
En chemin
« Son horizon était notre réussite. En 1973, elle m’a
envoyé en France pour faire mes études, à Mazamet
et à Castres, où nous avions des cousins. » André
se souvient de sa première visite à Notre-Dame
de la Garde, pendant les vacances de Noël 1973.
En 1976, il vient rejoindre sa sœur à Marseille.
Cette sœur, malgré leurs six ans d’écart, était
pour lui « comme une jumelle ». Il aura du mal
à se remettre de son décès. Il commence à travailler dans le bâtiment en intérim, puis créé son
entreprise. Plus tard, après des hauts et des bas,
il travaillera pour une agence maritime.
André poursuit son cheminement spirituel. En
1998, bénévole à l’association des Amis des gens
de mer, il rencontre René Tanguy, prêtre de la
Mission de la Mer. « Ç'a été un déclic. On se voyait
tous les jours au Seamen’s Club. Nous discutions
beaucoup. J’allais aussi à Notre-Dame de la Garde,
très tôt, deux à trois fois par semaine, pour prier,
et à Saint-Barnabé, dans l’église de mon quartier. »
Le conseil d’un chapelain
« Il y a trois ans, je me suis dit que je ne pouvais
pas quitter ce monde sans avoir été baptisé ! Il était
temps, puisque le Christ était mon guide, et que
j’essayais d’avoir dans ma vie un comportement
digne de Lui. Alors, autant se jeter corps et âme
dans la communauté chrétienne ! » André se sent
mystique : « J’ai besoin de la communauté, mais
aussi de solitude. C’est mon côté soufi ! J’ai fait une
retraite de huit mois dans le désert. J’y ai rencontré
des gens merveilleux, loin de toute convoitise. Là, on
est dans le vrai, pas dans le paraître. » André aime
aussi être seul pour lire la Parole de Dieu : « J’ai
commencé par Ta Parole est un trésor, le livre de
mes filles, puis je suis passé à l’étage supérieur ! La
Bible est un tout, comme un puzzle. Je l’ai lue une
fois en entier, et je continue… »
À Notre-Dame de la Garde, un chapelain lui
conseille d’aller voir un prêtre dans sa paroisse.
« En juin 2012, j’ai rencontré le P. Brunet, et je suis
entré en catéchuménat en septembre. La communauté permet de partager, dans tous les sens du
terme : la Parole, une oreille attentive. J’ai découvert
le partage, et aussi la paix intérieure. Mais j’ai encore beaucoup à apprendre… »
En lisant le journal
André perçoit encore comme un signe de Dieu
la rencontre avec sa marraine, Colette Hamza,
connue grâce à un article sur les Xavières dans
La Provence : « Vous voyez, Il s’occupe de tout ! »
L’Appel décisif a été un moment de joie et d’émotion, pour lui, mais aussi pour sa femme et ses
deux filles. « Le chemin a été long. Je me sens encore un peu étranger : j’ai besoin d’un visa pour
pouvoir communier ! »
À quelques jours de son baptême, André note en
souriant que son deuxième prénom est Mourad,
« celui qui est sur le bon chemin »… « Aujourd’hui,
je ne m’inquiète plus de rien. Je m’en remets à
Dieu. »
Dominique Paquier-Galliard
10
vie du diocèse
église à marseille
La messe des artistes
C’
D.P.-G.
est en présence d’une
assemblée nombreuse
que la messe des artistes a été concélébrée par les
PP. Jean-Pierre Ellul, Yann Pointel,
Mickaël Frontini, Alexandre
Baccam et Martin Tran. Depuis
2006, après la basilique SaintVictor et l’église Saint-Charles,
c’est au Sacré-Cœur qu’est
Lecture de la prière
de Georges Durand.
D.P.-G.
À l’occasion de l’entrée en carême, le mercredi
des Cendres, la messe des artistes a été célébrée
en la basilique du Sacré-Cœur.
proposée cette célébration à laquelle sont invités les artistes
marseillais… et les fidèles.
Une parcelle de créativité
Cette année, les peintures de
Maÿlis d’Alançon, Les Mystères
joyeux et Les Mystères douloureux,
étaient exposées dans le chœur,
autour du crucifix. Pendant la
célébration, la soprano Béatrice
Buiron, les organistes Monique
Thus et Christophe Guida, et
Michèle Peladan à la mandoline,
ont interprété des œuvres de
Messiaen, Massenet et Beethoven.
La prière pour les artistes défunts, composée par le P. Georges
Durand, décédé la veille, a été lue
par Magali Chapus, responsable du
musée de Notre-Dame de la Garde.
« L’orgue, le chant, la mandoline,
viennent nous redire que nous tenons de Dieu cette parcelle de créativité, ce don que nous puisons dans sa
divinité toute puissante », a rappelé
Mgr Ellul dans son homélie. Après
avoir rendu hommage au P. André
Gence, il a cité le pape Paul VI, en
1965, dans son Message aux artistes, à la fin du concile Vatican II :
« La beauté, comme la vérité, c’est ce
qui met la joie au cœur des hommes,
c’est ce fruit précieux qui résiste à
l’usure du temps, qui unit les générations et les fait communiquer dans
l’admiration. »
D. P.-G.
J.-P. chemin
Georges Durand, un amoureux du verbe
Le Père Georges Durand est décédé le mardi 4 mars
dans sa 91e année. Ses obsèques ont été célébrées
au couvent des Dominicains le 7 mars.
«I
l a quitté les sentiers battus. Quelques fois, il est
vrai, il nous a déroutés
et même choqués, mais finalement,
il nous a aidés à mieux découvrir ce
Dieu que nous avons eu la chance,
comme lui, un jour, de rencontrer »,
a témoigné le P. André Mariotti,
curé de Saint-Lazare-SaintMartin, qui a vécu en équipe avec
lui pendant presque 25 ans.
Théologien-poète
Né dans le Haut-Languedoc,
Georges Durand entre dans
l’Ordre des Dominicains où
il fait profession religieuse le
15 octobre 1943, puis prépare une thèse de philosophie.
Ordonné prêtre à Saint-Maximin
le 10 juillet 1949, il est assigné, en 1951, au couvent de
Marseille, dont il sera prieur
pendant quelques années.
Prédicateur et conférencier,
Georges Durand a noué des
amitiés avec Paul Claudel, Jean
Giono, Bernard Buffet. Dans les
années soixante-dix, il commence
à écrire, sous le nom de plume
de Georges Lauris. Son premier
recueil poétique, Iconostase, paraît en 1990. De nombreux ouvrages – contes, essais, pièces de
théâtre, biographies – suivront
et Georges Lauris recevra le Prix
de poésie de l’Académie française
en 1991 et le Prix des écrivains
croyants en 1999.
« Esprit éminemment créatif,
Le jour de son installation,
Mgr Pontier salue le P. Durand.
toujours en ébullition », comme l’a
qualifié Mgr Pontier, il a favorisé
le dialogue des théologiens avec
des historiens, des artistes, des
hommes de lettres, des médecins,
des juristes. Dans son homélie,
le Frère Jean-Marie Mérigoux
évoquait son charisme de « théologien-poète », qui, « par ses rencontres, a sondé bien des détresses
morales et "la condition nocturne
de l’homme" dans lesquelles il
voyait aussi poindre la lumière du
Christ. Il s’interrogeait sur le langage que l’Église devrait avoir en
ce monde : saurait-elle le rejoindre
et lui parler de Dieu ? Sa grande
idée était qu’il fallait "revisiter" la
Bible en essayant de la présenter
plus "poétiquement" et de faire
toucher le mystère de Dieu plus
poétiquement qu’avec des présentations trop exégétiques. » Vivre, ces
dernières années, « aux frontières
culturelles, sociales et religieuses de
l’Église avait avivé son désir de voir
l’Église arriver à entrer en dialogue
avec "ceux du dehors" ».
Le P. André Mariotti a remercié
« Georges de nous avoir si souvent dérangés pour nous sortir
des routes faciles, des routes tranquilles qui n’aboutissent nulle
part. Dans les pires difficultés, il
a toujours fait effort pour garder
un cœur serein. Il est maintenant
dans la vraie joie. » Dans quelques
mois, le couvent lui consacrera
une journée d’hommage.
D. P.-G.
actualité
11
Le Centre Cormier des Dominicains
À deux pas de la place Castellane, le Centre Cormier
propose conférences, cours et expositions.
Des activités ouvertes à tous.
Les débuts
Le P. Henri-Albert Kühlem, directeur du Centre Cormier, venait
d’arriver à Marseille. Le provincial
lui avait confié une mission : ouvrir
la salle polyvalente au public… et la
remplir ! « Je ne partais pas de rien.
Le P. René Quan organisait déjà, tous
les quinze jours, "les conférences du
mardi", qui ont continué pendant la
première année. Pour faire connaître
le Centre, nous avons commencé
avec "un feu d’artifice" : un dialogue entre le cardinal Barbarin et
André Comte-Sponville… mais nous
n’avons pas pu l’organiser dans la
salle, qui ne contient que 160 places.
Il a fallu aller dans l’église, qui peut
accueillir 500 personnes. » Cela
est arrivé d’ailleurs plusieurs fois,
notamment lors de la venue d’Anne-Dauphine Julliand ou du débat
avec des candidats de tous les partis avant les législatives de 2012.
L’esprit de dialogue
Le P. Kühlem a ensuite lancé les
conférences de Carême, puis un ciné-club, qui n’a pas continué pour des
raisons financières. « Pour le contenu
des conférences, des cours et des formations, nous n’avons pas peur des sujets
qui fâchent : c’est très dominicain ! Nos
intervenants ne sont pas obligés d’avoir
tous les mêmes opinions, cela nous aide
à réfléchir. Notre grande perspective,
c’est l’amour de la vérité. La vérité, on
L’amour de la vérité
« L’amour de la vérité. » Ce n’est
pas un hasard si le Centre a
choisi le patronyme du bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier
(1832-1916) , 76e Maître général des Dominicains : c’était sa
devise ! Il fut prieur conventuel
ou prieur provincial de 1865
à 1880, période durant laquelle
il vécut à Marseille. En 1867,
il fit appel à l’architecte Pierre
Bossan, maître d’œuvre de la basilique Notre-Dame de Fourvière
à Lyon, pour construire l’église et
le couvent. Les travaux purent
être menés à bien grâce à la générosité de Madame Noilly-Prat.
Le P. Cormier serait heureux de
voir aujourd’hui le couvent restauré et la diversité des activités
culturelles, spirituelles et intellectuelles proposées au Centre.
B. Giorgi
peut s’en approcher en discutant avec
tout le monde. Si, aujourd’hui, nous
sommes plutôt dans le relativisme, la
vérité est accessible, mais toujours dans
le dialogue et la discussion. »
Dialogue entre le cardinal Barbarin et André Comte-Sponville.
Des propositions variées
Dans cette recherche de la vérité,
toutes les pistes sont explorées :
histoire, philosophie, psychologie,
théologie. Des cours : cette année,
Église et repentance, Le fanatisme, Les chrétiens d’Orient… Les
cycles de conférences : Comment
les premiers chrétiens ont humanisé le monde ? Être chrétien(s) et
transformer la société. Une spécialité du Centre Cormier est l’Orient
chrétien, avec la compétence du
La salle de conférences du Centre Cormier (160 places),
équipée de moyens techniques et informatiques, est accessible
aux personnes à mobilité réduite. Elle peut accueillir des
conférences, des expositions, des réunions, des séminaires
d’entreprises.
La salle d’études Hyacinthe-Marie-Cormier, équipée également
d’une connexion Internet haut débit, ouverte de 20h à 23h, est
accessible aux étudiants tous les soirs, à partir d’une carte
délivrée dès l’inscription. En adhérant à l’association, vous soutenez le fonctionnement
matériel et financier du Centre Cormier. L’adhésion est
obligatoire pour participer aux cours. Le tarif annuel est de 30 euros.
La bibliothèque est ouverte au public du mardi au jeudi de 14h30 à
17h30, hors vacances scolaires.
Contact : Centre Cormier, 35A rue Edmond Rostand (6e)
Métro Castellane. E-mail : [email protected]
Tél. : 04 96 10 07 19. Site Internet www.centre-cormier.com
P. Jean-Marie Mérigoux, ancien
membre de l’Institut d’Études
Orientales du Caire. Autre originalité : les samedis théo-philo. Et,
bien sûr, les conférences de Carême
(voir page 22). La culture n’est pas
oubliée : « L’art et la beauté sont
une autre manière d’orienter notre
regard vers le Christ. Actuellement,
nous préparons une exposition des
peintres allemands. »
Le Centre Cormier s’est aussi
lancé dans l’aventure des prépas
sciences politiques, littéraire et
scientifique, avec des cours et des
stages intensifs.
Ouvrir le cœur et l’esprit
Des projets ? Développer le département « Orient » et lier le Centre
Cormier à Domuni, l’Université
dominicaine par Internet. Pour le
P. Kühlem, « la prédication est la vocation des Frères Prêcheurs et elle
se conjugue de différentes manières.
Par les activités que nous proposons,
nous souhaitons ouvrir le cœur et
l’esprit des personnes qui franchissent la porte. Et qu’elles trouvent ici,
au sein du couvent, un havre de paix
propice à la réflexion ! »
Dominique Paquier-Galliard
B. Giorgi
L
e 18 décembre 2010, la salle
de conférences du Centre
Cormier était pleine à craquer
pour l’inauguration officielle des travaux du couvent des Dominicains,
commencés en 2004. L’après-midi,
Mgr Jean-Louis Bruguès prononçait
la conférence inaugurale sur le thème
« Éthique et politique », en présence
de Mgr Pontier et de Mgr Aveline.
12
patrimoine
église à marseille
Un Marseillais méconnu, l’ab
L’abbé Pougnet occupe, par son statut sacerdotal, une place qui, sans être
unique, est atypique dans l’architecture religieuse française du XIXe siècle.
N
é à Avignon en 1829, dans un milieu d’artisans
d’art (son père était doreur), il se serait passionné pour l’architecture entre 1847 et 1851,
au cours de ses études au grand séminaire d’Avignon.
Mais il suspend sa formation sacerdotale en 1851
et il ne la reprendra qu’en 1858-1859. Ses activités, pendant ces années au cours desquelles se situent ses premières réalisations architecturales, à
Avignon et dans le Vaucluse, restent mal connues.
Il sera présenté comme autodidacte, mais nul ne
mettra en doute ses compétences d’architecte, en
un temps où la profession n’est pas encore soumise à des exigences de diplôme ou à une expertise
de compétence. Il n’est pas exclu qu’il ait pu trouver
alors quelque gagne-pain en étant collaborateur d’un architecte
d’Aix ou d’Avignon et suivre ainsi un apprentissage.
Au Proche-Orient et au Maghreb
Il séjourne en Algérie brièvement en 1868 puis
en 1873-1874. Il y rencontre Mgr Lavigerie, dont
il va devenir l’architecte attitré. À sa demande,
il s’établit de 1881-1882 à 1888 en Afrique du
Nord. En 1883, il effectue un voyage au ProcheOrient où il trace le projet d’une église à Bethléem
et d’une autre à Jérusalem, sur la Via Dolorosa,
mais elles ne seront achevées qu’après sa mort sur
des plans modifiés. Au Maghreb, il réalise, outre la
résidence d’Alger et le collège de Tunis des Pères
blancs, la basilique Saint-Augustin d’Annaba et
la cathédrale de Carthage (aujourd’hui centre
culturel Acropolium). Il revient en France en
1888, sans doute à cause de problèmes de santé,
et se réinstalle à Marseille. Il y meurt le 2 avril
1892. Son principal collaborateur et disciple,
Théo Dupoux (1849-1924), construira à son tour
plusieurs églises à Marseille, et sera l’architecte
initial de la basilique du Sacré-Cœur du Prado.
Créateur et historien de l’art
Joseph Pougnet a construit environ quarantecinq églises ou chapelles, record qui n’est
alors égalé dans le sud-est français que par le
Lyonnais Pierre Bossan (1814-1888), l’architecte de la basilique de Fourvière et à Marseille
de l’église des Dominicains. Comme ce dernier,
le souci d’unité d’ensemble et de création globale de l’abbé Pougnet l’a conduit à dessiner des
œuvres qui relèvent des arts décoratifs : cartons de vitraux, de peintures murales, autels
Notre-Dame
de Beauregard
à Orgon.
Basilique d’Hippone.
X. David
Bâtiments construits
par Pougnet à Sénanque.
M. Baudet
Joseph Pougnet (18291892) prêtre-architecte
ou le Moyen Âge
et l’Orient revisités
de Régis Bertrand dir.,
Nicole Balsan, Annie
Regond, Jean-Michel
Sanchez, Bernard Thaon.
Marseille, La Thune, 2013,
182 p., 18 €.
Prêtre et architecte
Il est ordonné prêtre le 18 juin 1859 à l’âge de trente ans, ce qui
est nettement tardif pour l’époque. Mgr Debelay, archevêque
d’Avignon, lui aurait « donné l’assurance qu’il lui laisserait toute sa
liberté pour s’occuper de ses travaux d’architecture ». De fait, l’abbé
Pougnet n’occupera jamais la moindre charge paroissiale et sera
quasiment architecte à plein temps jusqu’à sa mort.
Bien plus, il quitte son diocèse d’origine pour s’installer à
Marseille dès 1862. Il y reprend le grand chantier de l’église de
Saint-Vincent-de-Paul Les Réformés sur de nouvelles élévations
qu’il trace aussitôt. Il concevra aussi l’église Saint-Trophime de
la Cabucelle. Il manifeste une étonnante fécondité entre 1862
et 1881. Il multiplie les plans d’églises paroissiales et de chapelles de couvents, de pensionnats ou de pèlerinages, de style
néogothique ou néoroman. Il est en particulier l’auteur de la
vaste église de l’abbaye de Frigolet, de celles de Castellane et de
Rians, de Notre-Dame de Beauregard à Orgon, bien connue des
usagers de l’« autoroute du soleil », voire de sept églises dans le
diocèse de Moulins, au centre de la France. Il refuse en revanche
les commandes de bâtiments civils et semble
ne pas dissocier son travail d’architecte de son
statut sacerdotal.
13
bbé Joseph Pougnet (1829-1892)
(Saint-Nicolas de Myre), chaires, stalles, buffet
d’orgue, vases sacrés, ostensoir.
Membre de la Société française d’archéologie,
il a publié aussi des travaux d’histoire de l’art
provençal. Mais il n’a pas eu le temps d’achever
le grand manuel d’iconographie sacrée qu’il projetait. Il s’est aussi penché sur l’histoire du chant
religieux. Condisciple de Théodore Aubanel, il
fut membre du Félibrige. Frédéric Mistral a évoqué une excursion archéologique qu’Alphonse
Daudet et lui firent en sa compagnie.
La redécouverte de son œuvre
L’abbé Pougnet a laissé une oeuvre dont l’intérêt a été longtemps sous-estimé à cause du
discrédit que les générations suivantes ont
fait peser sur les monuments de styles néomédiévaux. Les créations de l’abbé Pougnet
sont progressivement réévaluées, car elles sont
désormais perçues comme autant de réinterprétations inventives et de grande qualité
de l’architecture et des arts décoratifs de ce
Moyen Âge qui le passionnait. Ses réalisations
africaines en constituent sans doute l’aspect le
plus original. Ses deux grandes églises de style
« byzantin et mauresque » constituent des tentatives exceptionnelles d’intégration de formes
et décors orientaux à un sanctuaire chrétien.
L’abbé Pougnet était jusqu’ici absent de tous les
répertoires d’architectes. Un ouvrage qui vient
de paraître comble cette lacune et lui restitue
sa place dans l’art du XIXe siècle.
Régis Bertrand
L’église des Réformés, le grand chantier marseillais de Joseph Pougnet
L’église Saint-Vincent-de-Paul, dite des Réformés, est sans doute
la réalisation la plus connue de l’abbé Pougnet. Pourtant, elle n’est
pas entièrement son oeuvre, puisqu’il a dû reprendre le parti général
et même le chantier d’un architecte précédent, François Reybaud.
’abbé Vidal, curé de la
paroisse, avait entrepris
en 1849 la reconstruction
de la petite église héritée de
l’ancien couvent des « réformés » (les augustins réformés), qui a laissé son nom à
l’édifice actuel. Le projet fut
mis au concours et celui de
Reybaud fut retenu. Auteur
à Marseille de l’église d’Endoume, des chapelles de la
Vierge et du Sacré-Cœur de
Notre-Dame-du-Mont, de l’Orphelinat Vitagliano, François
Reybaud entreprit de visiter
les grandes cathédrales d’Îlede-France, Champagne et
Picardie. Le chantier, ouvert
en 1855, fut interrompu en
1862 par la « retraite » de
Reybaud, peut-être à la suite
d’un fort dépassement du
devis. C’est alors que l’abbé
Vidal fit appel à Joseph
Pougnet. Le nouvel architecte
dut se conformer au projet
général de son prédécesseur,
qu’il modifia cependant sur
plusieurs aspects, et il se
J.-M. Sanchez
L
réserva une entière liberté
pour ce qui concernait les
détails et les ornements.
En 1867, le chœur et le transept étaient construits et les
nefs amorcées jusqu’à la seconde travée. Le 19 mai 1867,
l’inauguration partielle du monument par Mgr Place révéla
les proportions harmonieuses
de l’édifice et son exceptionnelle
luminosité.
La guerre de 1870 suspendit
les travaux. Le chantier reprit
en 1875. En septembre 1886,
le monument fut ouvert aux
fidèles. Il fut consacré le 28 novembre 1888 par Mgr Robert.
Les travaux de décoration se
poursuivirent de 1888 à 1901,
sous la direction d’Antoine
Adam, élève de l’abbé Pougnet,
après la mort de ce dernier. Mais
le vaste projet sculptural ne fut
pas réalisé, la ville ayant retiré
sa participation financière. La
maquette de la façade, érigée
sur le tombeau de l’abbé Vidal
dans le collatéral gauche, révèle
le vaste programme iconographique imaginé par Pougnet.
Un artiste complet
Bien que Reybaud ait exécuté
le projet général et les bases de
l’édifice, Joseph Pougnet a eu le
grand mérite de réaliser les trois
quarts de la construction et sa
décoration. Il a su retoucher
avec beaucoup de pertinence le
projet de Reybaud et a donné à
cette église sa physionomie. Il a
voulu en faire une synthèse des
grandes caractéristiques du gothique français, tenant compte
en particulier des recherches
de la cathédrale idéale par
Viollet-Le-Duc.
L’abbé Pougnet a aussi conçu les vitraux et le
mobilier liturgique. Les verrières de l’atelier
Didron, le plus célèbre pour le néogothique
français, constituent le plus vaste ensemble
de vitraux historiés du XIXe siècle marseillais.
Le marbrier Jules Cantini a livré les autels, le
grand orfèvre parisien Poussielgue le grand
ostensoir en vermeil d’un mètre de hauteur,
réalisé en 1870 sur les dessins de Pougnet.
Pougnet s’est révélé aux Réformés, comme à SaintMichel de Frigolet, autre de ses chefs-d’œuvre, un
artiste complet dessinant à la fois l’édifice, son décor et son mobilier.
Régis Bertrand et Jean-Michel Sanchez
14
actualité
église à marseille
Un nouveau look pour Escale Marseille Étudiants
Après cinq ans d’existence,
Escale Marseille Étudiants
passe à une nouvelle étape
de son histoire. Visite guidée
de la nouvelle Maison EME.
Échange de compétences
Passé la porte du 1 rue de l’Étoile (1er), des
« Bienvenue » en sept langues signalent le grand
escalier rouge qui mène au cœur de la Maison EME.
À l’arrivée, au deuxième étage, une signalisation
oriente vers l’accueil : l’étudiant s’y inscrit pour
les activités dont il a besoin, en même temps qu’il
s’engage à mettre ses compétences au service
de l’association, dans un esprit de réciprocité
(une des valeurs d’EME). Désormais, il n’est
plus seul et « fait partie de la famille ». De là,
direction salle « Europe », lumineuse, aux couleurs blanches et rouges, équipée pour les cours
collectifs d’expression anglaise et les grandes
rencontres de la Maison. La salle « Afrique »,
DR
U
n nouvel espace, une nouvelle adresse,
un nouvel aménagement, une page
Facebook. Et aussi une nouvelle charte
et une reconnaissance de notre action par
une convention avec l’AMU (Aix-Marseille
Université). Tout cela avec cet axe : « Chaque
étudiant étranger est une chance pour Marseille ! »
elle, constitue l’espace étudiant, aux fauteuils et
tables de salon blancs, verts et oranges, une bibliothèque, un planisphère et un mur de photos,
miroirs des 22 nationalités que compte l’Escale
et des rencontres inter-étudiants le samedi ou le
dimanche. Cet espace jouxte une cuisine et une
salle-à-manger où, chaque après-midi, se déroule
un des temps fort de la Maison, la pause thé de
16 h : toutes affaires cessantes, étudiants et bénévoles ont le plaisir de se retrouver pour faire
connaissance et élaborer des projets.
Un lieu de fraternité
Autre direction, la salle « Asie » où se déroulent les coups de pouce en maths, expression
française, correction de mémoires et de thèses,
démarches administratives, écoute…
La dernière salle « Amérique », ou salle
Un lieu d’accueil
Comme son nom l’indique, Escale Marseille Etudiants (EME), que l’on peut
prononcer avec affection « Aime », avec une pointe d’idéal « Aimer », ou plus
prosaïquement : EME, est un point de rencontre pour des jeunes qui se trouvent
à Marseille pour quelques années d’études universitaires. C’est d’abord un lieu
d’accueil où des bénévoles se font un plaisir, à tour de rôle, de mettre à l’aise des
étudiants à la recherche d’informations, de conseils et de « coups de pouce ».
Sont proposés : informations sur Marseille et ses découvertes, conseils pour les
inscriptions, les papiers à remplir, les dossiers à compléter, appuis en matière
de compléments d’études en langues, en maths, en informatique ou encore
en philosophie, aide matérielle, sous forme de colis alimentaires mensuels.
L’Association EME est non confessionnelle. Elle se fait connaître, chaque année,
par le bouche à oreille, à de nouveaux étudiants.
Elle est située au 1 rue de l’Étoile (1er), une petite rue parallèle à la rue d’Aix, longeant
l’église Saint-Théodore, près de la Porte d’Aix. Renseignez-vous auprès des étudiants
de votre université, ils seront heureux de vous l’indiquer et vous inviteront sûrement à
une soirée comme ils savent les organiser. Bienvenue à tous !
Raphaël Deillon
d’études, équipée en informatique et wifi, attire les étudiants désireux d’être initiés à la
bureautique ou recherchant un lieu propice
au travail dans un cadre de silence.
Ainsi du mardi au vendredi, de 15 h à 19 h, la
Maison vit au rythme des étudiants : tantôt
silencieuse, tantôt joyeuse, retentissante de
plaisanteries et de rires. Lieu de rencontres,
où la fraternité se construit, l’Escale est perçue
par les étudiants étrangers comme un lieu de
répit et d’ancrage dans la ville où « ils peuvent
sortir de la carcasse estudiantine, se libérer et être
joyeux », comme le résume Rémy.
« C’est une famille où on partage nos histoires, on
retrouve le moral face à la séparation d’avec notre
famille et l’environnement du pays, et où on peut
prendre des initiatives, ce qui nous permet de donner
le meilleur de nous-mêmes », estime Youssef.
Quant aux bénévoles, ils y sont heureux.
« Cela m’apporte beaucoup, notamment par des
rencontres avec des bénévoles qui sont très enrichissantes et avec des jeunes qui sont très positifs.
Je fais des choses que j’aime. Les étudiants sont
intelligents et travailleurs », se réjouit Jean.
Quelle perspective pour l’avenir ? « Qu’il n’y ait
plus d’étudiants en difficulté ou isolés à Marseille,
qu’ils soient accueillis, bien formés, autonomes et
que, sensibilisés à la solidarité, ils s’engagent au
service des autres. »
Que faut-il pour cela ? Un plus grand nombre
de bénévoles, jeunes, actifs ou retraités, pour
aider des jeunes en difficulté, venus d’ailleurs,
à réussir leurs études.
Guy Febrer
Contact : [email protected]
06 19 43 52 55 ou 04 88 86 08 51
(heures d’ouverture) et page Facebook.
l’événement
15
T E M P S F OR T A V A N T L E S Y NO D E S UR L A F A M I L L E
« Famiho »,le festival
du diocèse de Marseille
Depuis plusieurs mois, la Pastorale familiale,
soutenue par le diocèse de Marseille, travaille
d’arrache-pied à l’organisation d’un festival
sur le thème de la famille. Nom de code
de cet événement organisé autour de La Major,
en septembre prochain : Famiho !
Face aux grands
enjeux actuels, les
organisateurs du
festival du diocèse
de Marseille ont
une certitude : leur
ville, plus que toute
De gauche à droite : Denis et Edwige Roux, membres du comité d’organisation,
Sylvie et Christophe Davieau, responsables de la Pastorale familiale.
autre, peut témoigner de l’importance
sociale d’une réalité familiale heureuse, au cœur
De cette manière, « Famiho » veut proposer
même d’un paysage culturel et spirituel métissé.
un cadre privilégié et convivial de rencontres
Avec de nombreux Marseillais, ils souhaitent
et d’échanges autour du thème de la famille et
aujourd’hui cultiver et fêter cet « esprit de fade ses déclinaisons : amour conjugal, éducation,
mille », ciment de la vie en société. « Famiho »
insertion, lien intergénérationnel, foi, etc. Pour
Pour que souffle l’esprit de famille
est une réponse à cette attente, pour que souffle
cela, l’événement a été imaginé, sur le plan praCe n’est pas un hasard si le festival « Famiho »
ce vent nouveau sur la cité phocéenne.
tique, autour de trois axes :
doit se dérouler peu de temps avant le Synode
•  l’accueil, par le rassemblement des Marseillais
extraordinaire sur la famille, prévu pour ocUn festival ouvert à tous
en un lieu emblématique de la ville, autour de
tobre 2014 à Rome. L’événement marseillais
Le festival du diocèse de Marseille, s’il est une
la cathédrale et de l’église Saint-Laurent, sur
s’inscrit clairement dans cette dynamique
initiative de la communauté chrétienne cathol’esplanade du J4 (aux abords du Mucem) où
d’Église, qui reconnaît la famille, spécialement en
lique locale, n’en demeure pas moins un événese dérouleront les temps forts – spirituels, inces temps de crise économique et sociale, comme
ment ouvert à tous, croyants et non croyants,
tellectuels et culturels – de la programmation ;
l’ultime refuge de tout homme, en particulier du
de toutes générations, de toutes conditions.
•  le partage, par la rencontre et l’échange
plus fragile. C’est que la famille est le lieu par
Dans cet esprit d’ouverture et de diversité qui
entre les participants dans le cadre d’un forum
excellence où se vivent les valeurs universelles
anime le festival, le diocèse souhaite associer
des mouvements et associations, d’animations
d’accueil, de partage et de fraternité : accueil de
à l’événement les différentes composantes –
pour tous les âges, de conférences et de débats ;
chacun dans ce qui fait sa richesse et sa diffécommunautés religieuses, acteurs de l’enseigne•  la fraternité, à travers des festivités dirence ; partage entre tous des biens matériels
ment, mouvements de jeunesse, associations
verses : concerts, spectacles, célébrations…
et immatériels ; fraternité dans la joie d’être encaritatives… – qui font la richesse du paysage
semble et dans le lien solidaire entre générations.
social-chrétien d’une ville telle que Marseille.
Et si, à ce stade, le programme n’est pas encore
bouclé, nous pouvons néanmoins vous révéler
d’ores et déjà que le festival débutera en musique le 26 septembre au soir par un concert
du groupe de pop louange « Glorious » et se
clôturera, deux jours plus tard, par la messe de
Pour pouvoir offrir un festival gratuit, ouvert à tous, qui soit à la fois un lieu
rentrée du diocèse, en présence de Mgr Pontier
d’accueil, de partage et de fête autour de la famille, le comité d’organisation s’en
et de Mgr Aveline.
remet à votre générosité. Votre participation, même modeste, serait précieuse !
En attendant la suite...
Vous pouvez faire un don à l’Association diocésaine de Marseille, qui délègue « Famiho » a besoin de votre soutien !
à la Pastorale familiale la coordination et l’organisation de « Famiho », en adressant
votre chèque à : Sylvie Davieau – 15 avenue Tempier – 13013 Marseille.
Merci d’indiquer vos coordonnées complètes (nom, adresse, éventuellement
adresse email). Ce don fera l’objet d’un reçu fiscal.
Le comité d’organisation
du Festival Famiho
À suivre sur le site du diocèse
DR
V
oilà longtemps que la Pastorale familiale
du diocèse de Marseille, emmenée par
Christophe et Sylvie Davieau, rêvait
d’un événement qui permette aux Marseillais de
se retrouver pour célébrer ensemble la beauté
et la richesse du lien familial. Grâce au travail
d’une vingtaine de bénévoles, avec le soutien de
Mgr Pontier et de son auxiliaire, Mgr Aveline, le
rêve deviendra réalité à la rentrée prochaine. Les
26, 27 et 28 septembre 2014 se tiendra la première
édition de « Famiho » (« famille » en provençal),
l’autre nom de ce festival diocésain, autour du
thème : « La famille dans le cœur de Dieu. »
église à marseille
Pour répondre aux
grands mouvements
de l’économie et de
la société française,
l’Église ne définit pas un modèle
spécifique qui permettrait de sortir
de la crise, de créer des emplois ou
de retrouver la croissance. Mais son
apport est encore plus fondamental
en portant un « humanisme intégral
et solidaire ». L’Église chemine avec
toute l’humanité au long des routes de
l’histoire, tout particulièrement quand
les tracés deviennent incertains.
Plus que jamais, ses principes reposent
sur la primauté de la dignité de la
personne humaine, mise à mal par
les difficultés de conditions de vie
de familles dans le besoin, du souci
du bien commun quand l’intérêt
général se perd dans la défense des
intérêts particuliers, de la destination
universelle des biens, car la première
origine de tout bien est l’acte de Dieu
lui-même. Chaque homme doit pouvoir
bénéficier du bien-être nécessaire
à son plein développement. C’est
pourquoi l’Église cultive une vision
de l’économie inspirée des valeurs
morales de partage et de solidarité. Le
principe de base de subsidiarité est
protecteur des plus faibles et s’impose
à tous. L’Église souligne les vertus de la
participation, « devoir que tous doivent
constamment exercer en vue du bien
commun ».
Au cœur de sa doctrine, le principe
de solidarité transforme les structures
du péché en vertu morale. La vérité,
la liberté, la justice sont les valeurs
fondamentales de la vie sociale. Dans
les « res novae » du monde du travail
et de la vie économique, la doctrine
sociale de l’Église est d’une étonnante
modernité.
Les princes qui nous gouvernent, les
entrepreneurs, les syndicalistes, les
associations portent souvent la même
ambition sans toujours faire le lien avec
le message qui, de l’Ancien Testament
aux encycliques les plus récentes,
exprime la même continuité d’une
profonde unité au service « de l’entière
vérité de l’homme ».
Comité diocésain économique et social
Jeunes : pèlerinage national en Terre sainte
L
es étudiants et jeunes professionnels de
Marseille vont participer au pèlerinage
national en Terre sainte proposé par
les évêques de France. 2000 pèlerins sont
attendus.
Un pèlerinage en Terre sainte, c’est beaucoup
plus que les autres pèlerinages. C’est l’assurance d’ancrer profondément sa vie spirituelle,
de fonder solidement sa foi. C’est ce que vont
vivre des étudiants et jeunes pros marseillais
du 23 juillet au 2 août.
Au programme :
10 jours de pèlerinage en diocèse
• 2 jours dans le désert du Néguev
• 4 jours en Galilée avec hébergement
dans les familles d’une paroisse catholique
• 1 jour à Bethléem
• 3 jours à Jérusalem
4 temps forts communs pour tous les
jeunes Français avec des célébrations :
• au bord du lac de Tibériade
• à Bethléem
• à Jérusalem
DR
Actualité de la doctrine
sociale de l’Église
Renseignements : http://www.jeunescatholiques-marseille.com/spip.
php?article426
Contact : [email protected]
Inscriptions : http://terresainte2014.venio.
fr/inscription.php?groupe_id=48
Aidez les jeunes
Pour qu’un maximum de jeunes de notre
diocèse puissent vivre ce temps fort, vous
pouvez les aider en adressant un don à :
Pastorale des jeunes
5 place Caire – 13012 Marseille
Chèque à l’ordre d’EJP-ADM
(reçu fiscal sur demande).
La Prière des Heures
V
ous la priez déjà ou
vous souhaitez la
prier avec d’autres ?
Vous voulez « habiter »
l’église de votre quartier ?
Vous voulez être aidé(e) ?
Alors, ce stage est pour vous !
Une session de liturgie sur la
Prière des Heures est organisée du mercredi 20 août à
17 h au dimanche 24 août à
14 h à l’abbaye Notre-Dame
DR
16
vie du diocèse
des Neiges, en Ardèche (notre
photo).
Au cours de ce stage, vous
pourrez partager la prière de
la communauté monastique
et vous découvrirez :
• La Prière des Heures, sa
structure et son histoire,
la dynamique d’une Heure
de l’Office, la richesse des
Psaumes, des Hymnes.
• Comment chanter ? Le
corps, l’aplomb, la respiration, la technique vocale.
• La Parole de Dieu, sa place,
sa profération.
Différents ateliers vous seront
proposés : psalmodie, travail
corporel, liturgie, Liturgie des
Heures, Parole, chant choral,
mise en œuvre d’un Office.
Inscriptions
avant le 1er juillet
Stage Liturgie des Heures
Sœur Odette Sarda
63 route des Camoins
13011 Marseille
[email protected]
Frais pédagogiques : 100 €.
Frais de séjour à la
discrétion de chacun.
Chèques à l’ordre de
l’Abbaye Notre-Dame des
Neiges.
Abbaye Notre-Dame
des Neiges
07590 St-Laurent-les-Bains
Tél. : 04 66 46 59 00
notredamedesneiges.com
Fiche Commentaires 4
B é at i f i c at i o n , c a n o n i sat i o n
Tous appelés à la sainteté
P
our bien comprendre ce qui
est en jeu dans ces actes ecclésiaux, il importe de s’arrêter
sur la notion de sainteté. Cela
nous permettra de découvrir
que l’honneur qui est fait à
quelques-uns (les saints reconnus), c’est pour le service de tous. Car la sainteté n’est pas une récompense pour de « bons
et loyaux services », mais une vocation qui
concerne chaque baptisé. « Aussi, dans l’Église
tous, qu’ils appartiennent à la hiérarchie ou qu’ils soient régis par elle, sont appelés à
la sainteté… » [Vatican II, Lumen gentium, n. 39]. Le pape François interpellait la
foule, lors de l’Angélus du 16 février : « Voulons-nous devenir des saints ? Oui ou
non ? » La foule lui répondait, on s’en doute : « Oui ! ».
voisin, notre frère, habité par
l’amour de Dieu, saisi par lui,
pétri par sa Parole, qui partage
notre condition sans en fuir
une seule réalité [embûches,
difficultés, peines, tentations,
joies, courage, misères ou
réussites…]. Il ne cherche pas
un refuge hors du monde ; il
ne se complaît pas dans un
refus du monde ; il ne s’épanouit pas dans une coupure
d’avec le monde. Son lien à Sr Anne-Madeleine Rémuzat,
notre monde, son insertion l’apôtre du culte du Sacré-Cœur
à Marseille.
dans notre monde sont actes
de sa foi. Il grandit dans le monde ; il croît par son « être-aumonde » ; il se développe au sein du monde : il est nourri de ses
aspirations, de ses joies, de ses détresses, de ses bévues, mais
aussi de ses grandeurs.
Le saint se trompe, chute, manque… mais confiant en Celui qui
l’appelle, il se relève, reprend sa route, instruit par tout cela, pour
aller vers le terme qui l’attend. Le saint, à la suite de Jésus, porte
sa croix (son péché, le péché du monde) non comme un fardeau
impossible et imposé, mais comme une épreuve choisie et donnée
pour le fortifier ; et lorsque lui aussi choit, il tombe la face tournée vers le ciel, comptant sur le secours qui ne pourra lui faire
défaut… Le saint n’abandonne pas car il se sait non-abandonné.
Corinne Mercier/Ciric
La sainteté, notre vocation
Seul, Dieu est saint ; tous, nous sommes appelés à le devenir. Non pas demain, dans
un au-delà qui ne nous appartient pas encore, mais aujourd’hui, dans le présent
que nous construisons. C’est le sens même de notre « être chrétien », son fondement. Le saint, du moins celui qui le devient, c’est l’homme, notre proche, notre
Le saint, image de Dieu vivant
Le saint poursuit sa marche hésitante parce qu’il est à l’écoute du
pas de Celui qui chemine à son côté. Il progresse même à tâtons,
parce qu’il se sait guidé par Celui qui ne peut ni se tromper ni le
tromper. Le saint, c’est l’homme d’aujourd’hui, dont l’aujourd’hui
dit la présence accompagnante de Dieu.
Le saint, ni héros ni surhomme, mais homme serein en Dieu,
confiant en Dieu, s’appuyant sur Dieu et non sur lui-même. Le
saint ne s’éloigne pas du monde, il se plonge dans le monde, afin
de plonger, par lui, le monde en Dieu. Le saint ne se confond pas
avec une « image pieuse », morte d’avoir oublié de vivre ; il est
l’image de Dieu, vivant parce que vainqueur de la mort, donc une
approche pour notre monde de la réalité même de Dieu à l’œuvre
au cœur de son existence. Comme le dit le cardinal Suhard : « La
sainteté est non seulement le modèle, mais la condition unique d’un
engagement valable du chrétien. »
Vouloir être un saint n’est pas orgueil mais prise au sérieux de
ma condition d’homme pécheur, sauvé en Jésus Christ, fortifié
par l’Esprit, appelé par le Père. Être un saint devrait, doit être,
le désir unique et mobilisateur de tout chrétien. Notre époque
a besoin de saints, a besoin d’hommes et de femmes qui, loin de
faire fuir, rapprochent de Dieu et qui, par leur vie même, font
communiquer avec lui. Devenir saint, ce n’est pas se perdre dans
le ciel ; c’est marcher en se laissant diriger par le ciel.
DR
Le samedi 15 février
a été ouvert,
à Marseille, le procès
en béatification
de Sœur AnneMadeleine Rémuzat
(1696-1730).
Le 27 avril, Jean XXIII
et Jean-Paul II
seront canonisés.
Quelques exemples
parmi beaucoup
d’autres.
D.P.-G.
Des commentaires
Canonisation
équipollente
Pour une telle canonisation, selon
la doctrine depuis Benoît XIV, sont
nécessaires trois éléments : la
possession antique du culte, la
constante et commune attestation
d’historiens dignes de foi sur
les vertus ou sur le martyre, et
la renommée ininterrompue de
prodiges. Si sont satisfaites ces
conditions, le Pontife suprême,
de son autorité, peut procéder
à la canonisation équipollente,
c’est-à-dire à l’extension à l’Église
universelle de la récitation de l’office
divin et de la célébration de la messe
« sans aucune sentence formelle
définitive, sans avoir conduit aucun
procès juridique, sans avoir accompli
les cérémonies habituelles ».
La pratique de la canonisation
équipollente a toujours été
présente dans l’Église et pratiquée
régulièrement, même si ce n’est pas
fréquent.
www.jesuites.com
Je me mettais devant les yeux l’image
d’un saint que je me proposais
d’imiter jusque dans les plus petits
détails, comme un peintre copie
exactement un tableau de Raphaël.
Je me disais toujours que, dans tel ou
tel cas, Louis agirait de telle ou telle
manière, ou bien qu’il ne ferait pas
ceci ou cela, etc. Mais c’est un fait que
je n’arrivais jamais à accomplir ce
que je m’étais imaginé pouvoir faire
et je m’inquiétais. C’est un mauvais
système. « De la vertu des saints, je
dois prendre la substance et non les
accidents » [souligné par l’auteur]…
Je ne dois pas être la reproduction
raide et étriquée d’un modèle, si
parfait soit-il. (Jean XXIII, Journal)
Si vous voulez vraiment servir, laissez
le Christ régner dans vos cœurs, vous
aider à faire des choix, à grandir dans
la possession de vous-mêmes, vous
fortifier dans les vertus, surtout vous
remplir de sa charité, vous conduire
sur le chemin qui mène à la condition
de l’homme parfait ! N’ayez pas peur
d’être des saints ! Telle est la liberté
par laquelle le Christ nous a libérés
[Galates 5, 1] !
(Jean-Paul II, Saint-Jacques
de Compostelle, 19 août 1989).
Au tombeau
de saint Eugène de Mazenod.
Une procédure
Pour aider chacun à répondre à cette vocation,
à toutes les époques, l’Église a proposé des cheminements d’hommes et de femmes qui se sont
révélés des veilleurs dans la nuit de la croix,
tendus vers l’aube de la résurrection, des témoins du Royaume en train d’advenir. Elle les
a désignés pour que, tous, nous le devenions.
Sa manière de procéder a évolué dans l’histoire.
Au début, les saints furent choisis par des
communautés restreintes, sans enquête ni jugement. L’évêque ratifiait ce choix.
Au XIIIe siècle, le pape se réserve le droit de
procéder aux canonisations. « La pression d’un
groupe limité de fidèles devient insuffisante. Il
faut mener un procès devant un tribunal, donc
mettre en branle tout un appareil juridique,
dont les règles se préciseront et se complèteront
jusqu’à la constitution d’Urbain VIII, [Caelestis
Jerusalem], en 1634, qui formulera les normes
d’une procédure » (P. Delooz), qui sont restées
en vigueur jusqu’à des réformes récentes (JeanPaul II, Constitution Divinus perfectionnis magister en 1983 ; Congrégation pour les causes
des saints, Instruction Sanctorum Mater).
C’est Urbain VIII qui consacre la distinction,
déjà existante, entre saint et bienheureux. Un
bienheureux est une personne de foi qui a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes, de
façon exemplaire, voire parfois héroïque. Sa
vénération publique est autorisée localement,
ou universellement.
Pour un saint (nécessité de la reconnaissance
de deux miracles dus à son intercession), cette
vénération est universelle.
Les étapes d’une béatification
Le point de départ est la réputation d’une vie
vertueuse ou du martyre, reconnue par tous.
Dès ce moment, n’importe quel chrétien ou un
diocèse ou un institut religieux peut demander
l’ouverture du procès qui conduira à la béatification, puis à la canonisation.
Le postulateur rédige et présente à l’évêque
compétent (d’ordinaire celui du lieu du décès)
la demande pour l’introduction de la cause
et indique les témoins à interroger. L’évêque
effectue une enquête préliminaire et, avec
l’accord du Saint-Siège, il procède par décret
à l’introduction de la cause et à la constitution
du tribunal (dont tous les membres prêtent
serment et sont tenus au secret).
Le tribunal enquête sur la vie, les vertus et la
réputation de sainteté. Il interroge les témoins.
Il étudie les écrits et les confie à des experts
(théologiens, historiens,…).
Ensuite, le dossier est déposé à la Congrégation
pour la cause des saints, à Rome, qui le valide
par décret, qui authentifie le (ou les) miracle(s)…
Enfin, peut avoir lieu la déclaration de
béatification.
Cela nécessite, beaucoup de temps, beaucoup
de travail, de nombreuses personnes… et donc
cela a un coût. C’est pourquoi la Congrégation
a mis en place une « grille de référence », pour
éviter une discrimination par l’argent. « Ce nouveau règlement devrait permettre à la congrégation, a précisé le cardinal Amato, de répondre à
d’éventuelles demandes pour des causes méritant
des subventions » (17 janvier 2014).
La sainteté est offerte à tous. Elle est une dynamique qui nous prend là où nous sommes pour
nous conduire en Dieu, par le don de sa grâce
et le simple accueil de notre part. La sainteté
n’est pas un état, c’est un devenir, un à-venir,
qui s’ouvre à nous dès maintenant.
Jean-Luc Ragonneau, s.j.
histoire de l’Église
19
L A V IE S P IRI T UE L L E C H E Z L E S P RE M IER S P È RE S D E L ’ ÉG L I S E ( 7 )
DR
Le Pasteur d ’Hermas
D’après un document de l’Église ancienne, « Hermas écrivit Le
Pasteur lorsque son frère Pie, l’évêque, était assis dans la chaire
de Rome ». Reposant sur cinq visions et dix paraboles, ce livre
mystérieux semble avoir été écrit à des époques différentes au
cours du IIe siècle. Son titre provient de la cinquième vision où
apparaît « l’Ange de la repentance », un homme habillé en pasteur,
la besace à l’épaule et la houlette à la main. Hermas délivre
un ensemble de préceptes illustrant la morale des premières
communautés chrétiennes.
© Alain PINOGES/CIRIC
La mission de prêcher la pénitence
Le Pasteur présente l’Église sous les traits d’une
vieille matrone, en habits éblouissants, qui ne
cesse de rajeunir jusqu’à devenir une jeune
mariée. Cette jeune épouse exhorte Hermas à
annoncer à tous une pénitence. Tout au long du
récit, une tour est érigée, symbole de l’Église. La
fin de sa construction marque son accomplissement et l’entrée des élus en son sein.
Pour les pécheurs, il est encore temps de se
convertir, après il sera trop tard. À l’époque,
le baptême est considéré comme l’unique sacrement du pardon. Pour ceux qui ont brisé
le sceau baptismal, Hermas, au cours de ses
visions, reçoit la mission de prêcher une nouvelle pénitence afin que les pécheurs puissent
être admis dans la construction de la tour.
« Le Seigneur a institué une pénitence. Car le
Seigneur connaît les cœurs […], il connaît la faiblesse des hommes et les multiples intrigues du
diable. »
La tour, c’est-à-dire l’Église, est construite de
pierres diverses : certaines y trouvent naturellement leur place, ce sont les saints, ceux qui
ont gardé pur leur baptême ; d’autres doivent
être retaillées pour s’adapter à la construction
en cours, ce sont les pécheurs qui ont brisé le
sceau baptismal : « Nettoie avec soin ces pierres
et emploie à la construction de la tour celles qui
peuvent s’ajuster aux autres. »
Avant de prêcher la pénitence, Hermas est invité à prier pour la rémission de ses fautes ainsi
que pour celles de sa maison : « Cesse de supplier
seulement pour tes fautes ; supplie aussi pour la
justice, afin d’en obtenir un peu pour ta maison. »
Il comblera la prière de ton âme.
Grâce à la prière, l’homme fait connaître au
Seigneur sa vie : « Vous vous en êtes remis de
vos soucis au Seigneur, il les dissipera. »
La prière s’accompagne de la foi et de la crainte
du Seigneur. Elle ouvre à une vie vertueuse
dans la paix et la charité, par la visite des malades et des pauvres. Elle reprend aussi les pécheurs. Le priant devient ainsi un bienheureux :
« Ne fais rien de mal dans ta vie et sers le Seigneur
avec un cœur pur. Observe ses commandements
en marchant selon ses préceptes et qu’aucun mauvais désir ne monte à ton cœur. Aie confiance en
Dieu ; crois que, si tu agis ainsi en le craignant
et en t’abstenant de toute mauvaise action, tu
vivras pour Dieu […]. Le Seigneur habite dans
les hommes qui aiment la paix ; car, en vérité, la
paix lui est chère ».
Celui qui prie s’en remet entre les mains du
Seigneur, il sait qu’il ne l’abandonnera pas,
car Dieu est un Père qui prend soin de ses
enfants et il exauce les prières de ceux qui se
tournent avec confiance vers Lui : « Prie Dieu
avec confiance et tu connaîtras sa grande miséricorde ; il n’aura garde de t’abandonner,
au contraire, il comblera la prière de
ton âme […]. Prie le Seigneur et tu obtiendras tout ; aucune de tes prières ne
sera repoussée, si toutefois tu pries le
Seigneur avec confiance ».
Ne pas se décourager
La vie spirituelle connaît des moments
de sécheresse, le croyant a l’impression que Dieu ne l’écoute pas. Hermas
l’invite à ne pas se décourager, il lui
Une tour construite de pierres diverses.
demande de lutter, de demander, de toujours
prier. Si les demandes sont faites avec foi,
si elles sont pures et invoquent les biens du
Seigneur, nous devons croire qu’il les exaucera : « Aie confiance que Dieu exaucera toutes
tes prières. Et si un jour tu as demandé quelque
chose au Seigneur et qu’il tarde à te l’accorder, ne
sois pas ébranlé de ce que la prière de ton âme n’a
pas été exaucée tout de suite. De toute façon, c’est
en vue d’une épreuve ou à cause d’une faute que
tu ignores que tu tardes à être exaucé. Ne cesse
donc pas de demander ce que ton âme souhaite
et tu l’obtiendras […]. Le Seigneur est miséricordieux et il exauce tous ceux qui le prient sans
hésitation. »
La joie chrétienne
Le chrétien est un homme joyeux. Il porte
l’Esprit Saint qui prie en lui, et l’invite à s’élever vers Dieu. La tristesse n’est pas aimée
de l’Esprit Saint. La prière de celui qui porte
la tristesse ne monte pas sur l’autel, la tristesse empêche la vraie prière : « Éloigne donc
de toi la tristesse et n’étouffe pas l’Esprit Saint
qui habite en toi. Car l’Esprit de Dieu qui a été
donné à ta chair ne supporte ni la tristesse ni le
manque d’espace […]. Revêts-toi donc de la gaieté
qui plaît toujours à Dieu et qu’il accueille favorablement, fais-en tes délices. Tout homme gai
fait le bien, pense le bien et méprise la tristesse.
L’homme triste fait toujours le mal […]. La prière
de l’homme triste n’a pas la force de monter à
l’autel de Dieu. »
Bernard Lorenzato
20
culture et médias
église à marseille
Le film du mois, par Jacques Lefur
La cour de Babel
Cela existe en France ! Pas assez souvent, mais cela existe et c’est
merveilleux, c’est tout à l’honneur de notre pays. Cela s’appelle
« classe d’accueil ». Des jeunes entre 11 et 15 ans, récemment
arrivés en France, pour diverses raisons, sont accueillis pendant
un an dans une classe d’« accueil », qui a un double objectif :
mettre leur connaissance du français à niveau,
combler leurs lacunes dans les autres matières,
pour qu’ils puissent ensuite participer normalement à une quatrième ou à une troisième.
Nous sommes dans une classe d’accueil du 10e
arrondissement de Paris. 24 jeunes de 24 nationalités différentes, avec chacun leur histoire
et leurs problèmes, mais tous, et c’est saisissant, une volonté d’y arriver, une ambition, un
regard tourné vers l’avenir. Ils y sont encouragés par leur professeur de français, Brigitte
Cervoni, pédagogue expérimentée et pleine
d’humanité, qui vise sans cesse à ce que chacun donne le meilleur de lui-même. La caméra
de Julie Bertucelli, documentariste dont deux films avaient attiré
l’attention (Depuis qu’Otar est parti, 2003 et L’Arbre, 2010), se
contente de suivre les mouvements et les réactions des élèves, et
de temps en temps de rejoindre avec la professeure leurs parents
ou leurs familles. On entrevoit ainsi l’univers entier qui se presse
aux portes de Paris : Maryam, une jolie et gracieuse Libyenne, dont
la maman trouvera finalement un logement à Verdun ; un Serbe
dont la famille doit partir sous la pression de groupes néo-nazis,
car il est juif ; Luca, un Irlandais, doué, sauf en mathématiques, et
dont la maman peine avec ses trois fils ; l’Argentin venu pour passer
à Paris un concours de violoncelle ; et puis toutes les Africaines,
volubiles, intelligentes, travailleuses, mais dont certaines restent complexées par la couleur de leur peau ou le crépu de leurs
cheveux.
Pas facile de faire coexister tout ce monde ! Il y faut tout le doigté
d’une enseignante de haut niveau, qui sait faire exprimer tous les
sujets. Et c’est une Africaine qui dira à la fin : « Quand on est arrivé
dans cette classe d’accueil, c’était comme une nouvelle naissance ;
et à la fin de l’année, c’est comme si on était tous frères et sœurs,
je n’oublierai pas cette année, jamais. » Il est donc possible de
filmer le vivre ensemble ! Il est possible, aujourd’hui encore, de
motiver des jeunes pourtant affrontés à des ruptures difficiles ! Un
grand message d’optimisme, pour l’Education nationale et pour
tous les enseignants : « Je crois qu’on ne va pas assez voir les profs
heureux », conclut la cinéaste.
Film français de Julie Bertucelli (1 h 29).
Les livres du mois
Aux sources de l’Église de Provence
Îles de Lérins, Arles, Marseille et Riez…
de Bernard Lorenzato et Olivier Pety
C
et excellent petit volume, dans sa nouvelle édition, vient se conjuguer harmonieusement avec l’ouvrage érudit de Jean Guyon et
Marc Heijmans (L’Antiquité tardive en Provence, 2013), également édité
sous les auspices de l’ASCP (Association Aux Sources
Chrétiennes de la Provence) et de son dynamique président, Guy-Jean Abel. Les auteurs, Bernard Lorenzato
et Olivier Pety, ont entrepris de mettre à la portée d’un
vaste public la période mouvementée et passionnante
des débuts du christianisme provençal (IVe–VIe siècle)
Non pas sous la forme d’un exposé historique, forcément très complexe et donc difficile à suivre sans préparation préalable,
mais plutôt comme une galerie de portraits : ceux des personnages les
plus marquants de la période (laïcs, prêtres, évêques ou moines). Ce qui
nous vaut, après une brève introduction destinée à donner quelques
repères indispensables (lieux et temps), un ensemble de croquis remarquablement ciselés de ces hommes illustres (à la manière de Plutarque),
emblématiques du lieu qu’ils ont marqué de leur forte empreinte spirituelle. Jean Cassien, père du monachisme et fondateur de monastères
(notamment Saint-Victor à Marseille), Salvien de Marseille, Honorat
campé aux îles de Lérins, véritable pépinière d’évêques, Eucher, théologien, exégète et évêque de Lyon, Hilaire d’Arles, et après lui, Césaire.
Le plus émouvant, c’est d’entendre leur voix par-delà les siècles, car tous
ayant abondamment écrit, le présent ouvrage nous offre un florilège
fort bien composé de leurs meilleures pages. L’une des plus belles est
sans doute due à la plume de Paulin de Pella : ce converti qui mène une
vie ascétique, et à 83 ans, a entrepris de « dire sa vie à Dieu », évoque
la petite maison de Marseille, entourée d’un jardin, où il coule ses derniers jours, au cœur d’une vieillesse apaisée. Les Confessions de saint
Augustin ? Si l’on veut, mais sur le mode lyrique : ce grand spirituel
n’était-il pas le petit-fils du poète latin Ausone ?
Isabelle Vissière
ASCP 2014, nouvelle édition, 239 p., 22 €.
Contre le colonialisme numérique
Manifeste pour continuer à lire de Roberto Casati
L
’auteur de cet ouvrage au titre insolite est philosophe, directeur de
recherches au CNRS. Il aborde un sujet brûlant : la place de plus en plus
envahissante du numérique dans notre vie. On sait que le livre papier semble
condamné à disparaître, on entend dire que les jeunes générations, friandes
de jeux vidéo, forment une humanité mutante, les « natifs numériques ». Et
21
que l’école, pour s’adapter aux nouvelles technologies, doit
mettre à la disposition des élèves tablettes et ordinateurs, en
attendant le règne du « maître électronique ». Sans se poser
en ennemi du progrès (il reconnaît l’intérêt des nouvelles
technologies), Roberto Casati exprime sa méfiance à l’égard
des idées reçues. Il refuse d’admettre que la prolifération des
ordinateurs à l’école et à l’université ait un effet positif, voire
magique, sur les élèves et les étudiants. Il conteste l’existence des natifs numériques et doute que le maître électronique puisse supplanter définitivement
le professeur en chair et en os. Il estime aussi que les débats télévisés, censés
favoriser la démocratie, ne débouchent en fait sur rien, et même rendent la
politique impossible. Un livre stimulant.
Albin Michel, 2013, 208 p., 17 €.
Isabelle Vissière
Folies américaines
Chroniques inattendues d’un pays extravagant
de Hélène Vissière
C
orrespondante du magazine Le Point aux États-Unis,
Hélène Vissière (fille de notre collaboratrice Isabelle)
a réuni en volume une quarantaine de reportages originaux et variés sur une Amérique insolite où tout semble
possible. Prenons, par exemple, le cas des animaux domestiques : ils sont
l’objet d’un véritable culte. On leur offre des festins d’anniversaire, des séjours
dans des hôtels de luxe et des gadgets extraordinaires, comme cet os qui
parle… avec la voix de son maître ! Après une castration, on leur fait poser
des testicules en silicone pour ménager leur fierté ! Et la religion ? Les évangéliques, très actifs, ont érigé près de 1500 mégatemples pouvant accueillir des
milliers de fidèles et entourés de bâtiments où l’on trouve cafeteria, librairie,
école, salle de musculation, banque, agence matrimoniale, etc. Hélène Vissière
évoque un milliardaire pizzaiolo intégriste, fondateur d’une ville baptisée Ave
Maria. Dans son livre, il est aussi question des chasseurs de fantômes, des
sans-papiers mexicains, de l’agriculture urbaine qui se développe dans les
zones industrielles sinistrées… La journaliste française promène un regard
amusé sur ce monde étrange et conclut par une série d’anecdotes aux titres
humoristiques (L’artichaut vengeur, Le violeur vertueux).
Éditions La Boétie, 2013, 224 p., 17 €.
D. P.-G.
Un Juif s’explique sur l’Évangile :
la lettre de Paul aux Romains
P
ourquoi ai-je écrit ce livre ? D’abord parce que je voulais
rendre service à ceux qui ont besoin d’une lecture suivie
et commentée de cette lettre majeure de saint Paul. Il y a des
commentaires savants en diverses langues, mais peu de commentaires accessibles au plus grand nombre de débutants en sciences bibliques.
C’est une initiation, mais avec un souci d’analyse précise du texte selon son déroulement rhétorique. Chaque séquence est présentée selon sa logique interne et
selon son rapport à l’ensemble de l’épître. Mais cela n’est qu’un aspect de cette
lecture, une sorte de préalable. Mon objectif était de lire cette lettre comme le
débat avec lui-même que Paul était conduit à mener quand son adhésion de foi
au Christ Jésus l’obligeait à montrer que, dans sa différence, elle respectait et
honorait même de manière excellente la foi juive qu’il tenait de ses origines et
qu’il n’a jamais reniée. Paul a conscience d’être et de rester un fils d’Israël. L’époque
où il vit n’a pas encore vu se durcir et se séparer de manière irrémédiable la voie
juive et la voie chrétienne. Ce qui s’appellera plus tard le dialogue interreligieux,
particulièrement entre le judaïsme et l’Église, Paul l’a vécu en lui-même.
Pour une large part, sa lettre aux Romains est l’écho de ce débat, en particulier,
mais pas seulement, dans la grande séquence des chapitres 9 à 11, où Paul s’affronte à la situation d’un Israël qui, dans son ensemble, se heurte à l’Évangile, alors
que celui-ci se présente comme accomplissement des promesses qui lui ont été
faites. Il le fait en revenant à ce que j’appelle « les fondamentaux de la foi juive » :
la foi au Dieu unique (Dieu des Nations et pas seulement des Juifs), la priorité de
la Promesse sur la Loi, la sagesse toujours déroutante de Dieu. Il mène l’histoire
du Salut par la voie d’une interdépendance et d’une alternance des uns et des
autres, pour que tous finalement bénéficient d’un Salut qui est pure grâce. C’est
de reconnaître cette sagesse paradoxale qui constitue ce que j’appelle la seconde
conversion de Paul, après celle du chemin de Damas. Une annexe est constituée
par une conférence du Rabbin Rivon Krygier qui s’exprime de manière ouverte sur
la théologie de Paul, même si naturellement, comme juif, il la conteste.
Paul Bony
DDB, Chemins de Dialogue, 2012.
Librairie Saint-Paul
Elle est ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de
14 h à 18 h 30. Au Centre Le Mistral, en plus des permanences
habituelles, mardi et jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à 18 h 30,
la librairie est ouverte une heure avant chaque cours.
22
église en mouvement
église à marseille
Conférences
Jeudi 3 avril
« La femme consacrée est-elle condamnée  
à la frustration ? », conférence de Carême avec Sr MarieYves Debesse, Dominicaine du Saint-Esprit.
À 20 h 15 au Centre Cormier, 35A rue Edmond Rostand (6e).
Contact : 04 96 10 07 00.
Jeudi 3 avril
« Le livret professionnel universel, "carte Vitale  
de l’emploi " », faciliter le travail pour tous : une
proposition des Semaines Sociales de France présentée
par Bernard Ibal, vice-président des SSF, avec la participation
de chefs d’entreprise et de syndicalistes. Débats organisés
par le Centre chrétien de réflexion (CCR) Secrétariat social
de Marseille. À 18 h 30 au Centre Le Mistral, 11 impasse
Flammarion (1er).
Vendredi 4 avril
« Mensonge et Vérité : le mensonge, hommage  
à la vérité qu’il est obligé de reconnaître »,
avec Marie-Jeanne Coutagne, philosophe. De 18 h 30 à 20 h
à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).
Lundi 7 avril
« Je crois en Jésus-Christ », initiation au Catéchisme
de l’Église catholique, avec le Fr. Jean-Marie Mérigoux, o.p.
À 18 h 30 au Centre Cormier.
Mardi 8 avril
« Jules Isaac », avec Claire Reggio, docteur en histoire
moderne et contemporaine, dans le cadre du cycle de
conférences « 7 acteurs du dialogue interreligieux » données
par l’ISTR. De 19 h à 21 h au Centre Le Mistral,
11 impasse Flammarion (1er).
Contact : 04 91 50 35 50 et [email protected]
Jeudi 10 avril
« " Les Réfugiés oubliés " : les chrétiens d’Orient »,
avec Renée Dray-Bensoussan, historienne, présidente
de l’ARES. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).
Jeudi 10 avril
« L’énergie créatrice de la souffrance », conférence de
Carême avec le P. Henri Boulad, s.j., porte-parole
des chrétiens d’Égypte. À 20 h 15 au Centre Cormier.
Samedi 12 avril
« Si Judas avait été Juda (suite) », avec René Guyon. Lire
la Bible autour d’une table : dégustation spirituelle
de quelques textes pleins de saveur. De 16 h 30 à 18 h
à l’Espace Saint-Luc, 231 rue Saint-Pierre (5e).
Rencontres
Cercle de silence
Mercredi 2 avril
Jeudi 17 avril
Jeudi 3 avril
Dimanche 6 avril
« Prier 15 jours avec Frère Luc de Tibhirine », rencontre
avec François Buet, prêtre et médecin, auteur de ce livre
(Nouvelle Cité), animée par Christian Salenson. De 18 h à 20 h
au Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er).
« Une expérience de Dieu naissante, un goût de Dieu »,
avec le P. François Buet. Rencontre mensuelle pour apprendre
ou réapprendre à prier, sur le thème « Vers Dieu ». À 20 h 30
au Cours Notre-Dame de France, 132 rue Breteuil (6e).
Jeudi 3 avril
Bilan, projets du groupe œcuménique de l’Espace Magnan sur
le thème annuel « Le repas : lieu privilégié de l’humanisation ».
À 20 h 30 à l’Espace Magnan, 8 boulevard Magnan (9e).
Contact : 04 91 41 39 76.
Jeudi 3 avril
« Un conscrit de la 58.2.B. Algérie : d’éclaboussures en
éclats de vérités », rencontre avec Michel Dallaporta auteur
de ce livre (Temps Présent) préfacé par Michel Rocard, animée
par Jacques Bonnadier. À 18 h 30 à la Librairie Saint Paul,
47 boulevard Paul Peytral (6e). Contact : 04 91 15 77 77.
De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la Canebière et du cours Saint-Louis.
Solidarité
Vide-greniers, bibelots, vaisselle, jeux d’enfants, objets divers…
boisson et petite restauration, au profit des travaux des églises
de l’ensemble paroissial Saint-Jérôme – Sainte- Rose de Lima –
Saint-Just – Notre-Dame de Grâces du Merlan. De 9 h à 16 h à la
paroisse Sainte-Rose de Lima, 105 avenue de la Rose (13e).
lPèlerinages
Samedis 12 et 26 avril
Mini Pélé à Notre-Dame de la Garde.
A 10 h 15, rendez-vous au char Jeanne d’Arc,
place colonel Edon (7e). Contact : 04 91 13 40 80.
Du mercredi 28 mai
au dimanche 1er juin
« Croyants chrétiens et musulmans dans l’école
publique : questions et enjeux pour la société », avec la
participation de Colette Hamza, déléguée diocésaine du Service
des relations avec l’islam. Rencontre organisée par « Chrétiens
dans l’Enseignement public » : pique-nique, échanges, prière
côte à côte, célébration eucharistique. De 12 h 30 à 18 h
à la paroisse du Merlan, 1 chemin du Bassin (14e). Parking
possible : entrée chemin du Merlan. Contact : 06 78 48 89 04.
« Avec Marie, entrez dans la joie de la conversion »,
pèlerinage diocésain à Lourdes, présidé par Mgr Pontier.
• Inscriptions pour les pèlerins malades ou handicapés
(285 euros), dossier à retirer à l’Hospitalité diocésaine N.-D.
de Lourdes, 7 place de l’Archange (5e), les lundi, mardi,
jeudi et vendredi de 13 h 30 à 16 h et le mercredi de 9 h à
11 h 30, jusqu’au 18 avril. Contact : 04 91 42 64 28.
• Inscriptions pour les pèlerins valides auprès de votre
paroisse ou au Service diocésain des pèlerinages.
Célébration
Du dimanche 28 septembre
au mardi 7 octobre
Les jeunes prient à Marseille en lien avec la communauté
de Taizé. À 20 h à l’église Saint-Ferréol, quai des Belges (1er).
Contact : 06 75 45 93 24.
Du mercredi 5
au mardi 14 novembre
Samedi 5 avril
Lundi 7 avril
Concerts
Mardi 8 avril
« Les auditions du marché », mini-concert avec Yves-Marie
Deshays, organiste émérite de l’église Saint-Vincent de Paul.
De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame du Mont (6e).
Dimanche 13 avril
« Les Heures d’orgue de Saint-Victor », avec Marie-Hélène
Geispieler, et F. Chéron, œuvres de Bach, Guilmant et Perrot.
À 17 h 30 à Saint-Victor (7e).
« Arménie, terre chrétienne et monastères sacrés »,
pèlerinage animé par le P. Christian Papazian.
« Terre sainte. Pèlerinage sur la Terre de Jésus Christ,
notre Seigneur », animé par le P. Pierre Brunet.
Renseignements et inscriptions auprès
du Service diocésain des pèlerinages, Centre Le Mistral,
11 impasse Flammarion (1er),
le mardi de 16 h à 18 h et le vendredi de 15 h à 17 h.
Contact : 06 18 45 53 70 ou [email protected]
23
Chemin de Croix
sur la colline de Notre-Dame de la Garde
avec Mgr Georges Pontier
Vendredi 18 avril à 12 h 15
Avec la participation des Travailleuses missionnaires
et la communauté du Cours Notre-Dame de France.
Rendez-vous au char Jeanne d’Arc.
officiel
Confirmations 2014 (suite)
Dimanche 11 mai
10 h à Sainte-Marthe
Sainte-Marthe, Saint-Joseph
Collèges Margalhan
et Tour Sainte
Mgr Jean-Marc Aveline
Samedi 24 mai
10 h et 15 h au Sacré-Cœur
Collège Saint-Joseph de Cluny
Mgr Georges Pontier (10 h)
P. Pierre Gérard (15 h)
17 h à Saint-Joseph (I.M)
Collèges Saint-Joseph les Maristes,
Saint-Vincent-de-Paul, Don Bosco
Mgr Georges Pontier
Dimanche 8 juin
Pentecôte
10 h 30 aux Chartreux
Aumônerie des Chartreux
Collèges Saint-Bruno et Sainte-Marie
Blancarde
Mgr Georges Pontier
Mission
d’évangélisation
à l’église Saint-Ferréol
Jeudi 10 avril
• 18 h : messe animée par
les séminaristes et les étudiants
• 18 h 30 à 22 h 30 : adoration
dans l’église et mission à l’extérieur
Contact : 06 52 66 01 07
FAMILLE DIOCéSAINE
Décès
Alexandre Schickler est décédé le 28 février à l’âge de 90 ans. Ses obsèques ont
été célébrées le mardi 4 mars à la paroisse Saint-Pierre – Saint-Paul où, pendant 28
ans, il a accompli le ministère du Serviteur.
Né le 26 juillet 1924 à Marseille, il épouse, en 1948, Geneviève Gérin. De leur union
naîtront cinq enfants. Licencié en Lettre classiques, il enseigne en lycée pendant
36 ans. Catéchiste à Saint-Pierre–Saint-Paul, puis responsable de l’aumônerie
des collèges Chape et Abeilles, il est ordonné diacre permanent le 12 avril 1986
à la paroisse Saint-Pierre–Saint-Paul où il devient membre de l’équipe pastorale.
Retraité, il anime un groupe de réflexion d’enseignants. Il est très apprécié dans sa
paroisse où il s’investit dans la liturgie et la prédication.
Lors de la messe des funérailles, le P. Jean-François Vincent, très proche de
« Monsieur Schickler », reconnaît dans les textes qu’Alexandre avait choisis pour
ses obsèques l’accomplissement de sa vie familiale, professionnelle et ecclésiale,
notamment sa confiance au Seigneur, avec le Psaume 33 : « Je cherche le Seigneur,
Il me répond… Qui regarde vers Lui resplendira sans ombre ni trouble au visage. »
Guillaume Nicolas, des Petits Frères de Jésus du Père de Foucauld, est décédé,
à 77 ans, le 8 mars à Saint-Jean de Dieu. Il avait reçu une formation solide au
séminaire de Quimper et chez les Dominicains de Toulouse. Arrivé à Marseille
en 1972, le Fr Guillaume rejoint la Fraternité de la Busserine, où, pendant plus de
quarante ans, il partage, avec trois frères, la vie d’une population très cosmopolite
et pauvre. Par son métier de maçon, il est très proche des gens et très attentionné.
Parallèlement, durant six années, il est responsable des Frères de France.
Reconnu pour ses qualités d’ouverture, avec une forte personnalité, Fr Guillaume
a rejoint la Maison du Père qu’il a toujours voulu honorer et servir.
Sœur Christiane Trépier, de la Communauté de la Sainte Famille, est décédée le
4 mars à la clinique Sainte-Elisabeth. Ses obsèques ont été célébrées le 10 mars à
l’église Saint-Sauveur d’Aubagne. Dans notre diocèse, Sr Christiane a longtemps
été responsable de la Pastorale de la santé pour le secteur Garlaban.
24
méditation
église à marseille
sommaire
Pèlerin, mon frère
Pèlerin, mon frère, les escaliers…
tu les gravis bien lentement !
Tu économises ton souffle.
Tu regardes où tu mets les pieds.
Tu regardes les marches,
tu regardes où tu marches,
tu ne vois que tes pieds.
Parfois, rapidement, tu pousses
le menton en direction de la statue,
une main sur les reins,
l’autre à hauteur des sourcils.
Puis tes yeux reprennent
leur balayage du sol.
La pierre est grise, tes pensées
sont grises, tes soucis sont bien noirs.
Ce que tu vas confier à la Bonne Mère
est encore plus lourd que ton corps.
Tu es courbé sous le poids de tant
de demandes !
Tu pries pour toi, bien sûr…
et pour les tiens aussi,
ceux que tu aimes et ceux
qui ont noirci ta vie de tant de douleurs.
Tu te dis : « Je fais cet effort pour les
autres, tel parent, tel ami, tel voisin »,
ou encore « pour mendier un peu
de pardon, un rayon de paix ».
Tu ne penses qu’aux tiens,
D’une manière ou de l’autre,
tu ne penses qu’à toi.
Parfois, tu montes pour rencontrer un
prêtre et te confesser.
Tu ne peux plus te supporter,
tu ne penses guère au Seigneur qui t’attend.
Tu es trop désireux d’être allégé.
Tu rages de n’avoir point d’ailes.
Tu souhaites davantage être délivré
de la nuit que d’accueillir la gratuite lumière.
Tu voudrais « mériter »,
tu aimerais « méditer »,
mais tu ne vois que toi,
tu ne penses qu’à toi,
à ton poids, à tes pieds.
Grisaille !

Te voilà bientôt dans la crypte.
Pénombre ! Et voilà la merveille !
Tu as humblement prié.
Comme le fils prodigue,
tu as oublié les phrases bien préparées.
Tu as ajouté ou retranché des mots
aux formules apprises.
D.P.-G.
Tu montes vers la Bonne Mère.
D’abord, tu vois tes pieds,
Mais tu verras le soleil et la mer.
Tu as improvisé.
Tu as bredouillé.
Tu t’es tu.
Marie t’accueille avec un bouquet,
et aussi Jésus.
Le tabernacle est là.
Tu croyais rendre visite à la Vierge.
Elle te dit : « Tu es ici chez mon Fils. »
Ton égoïsme spirituel (« Je viens pour moi,
pour les miens ! »)
s’effrite imperceptiblement.
Tu t’apprêtais à demander ;
tu te surprends à dire « merci ».
Tu auras peut-être fait la grande
démarche, tu te seras confessé.
Célébration du sacrement
de la réconciliation, quelle transformation !
Dès lors, tu ne penses plus à toi mais
à Celui qui depuis toujours ne cesse
de t’aimer.
Tu le savais, mais c’est pourtant
aujourd’hui encore le miracle
d’une étonnante découverte.
Tu es entièrement rénové, réintégré,
régénéré.
Dans le sacrement du pardon, tu t’offres
pour que le miséricordieux devienne
très réellement présent au monde sous
la forme excellente de l’amour.
Le pardon, à travers toi, rejaillit
sur la ville et mystérieusement l’illumine.
Te voilà sur le seuil. Ciel et mer
t’inondent de lumière. « Ça baigne ! »
Tu marches face au vent,
libéré de toi-même, prêt à traverser la mer.
Tu vois enfin les autres… ces gens
qui montent, les yeux baissés.
Tu ne songes plus à toi mais à eux.
Tu désires pour eux la lumière.
Le Seigneur a repris son goût de bonheur.
Et ton sourire fraternel active
une contagion de joie lumineuse.
Exultavit spiritus meus…
Bernard Chabert
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2 L’agenda de Mgr Pontier
L’agenda de Mgr Aveline
3 Édito
Ne nous laissons pas voler l’espérance
4-5-15 L’événement
Les coulisses d’une messe télévisée
Festival « Famiho »
6-7-10-16 Vie du diocèse
Les Accoules
Le Service com
La messe des artistes
Billet du CDES
Pèlerinage en Terre sainte
8-9 Dossier
L’appel des catéchumènes
11-14 Actualité
Le Centre Cormier des Dominicains
Escale Marseille Étudiants
12-13 Patrimoine
L’abbé Joseph Pougnet
17-18 Commentaires
Béatification, canonisation
19 Histoire de l’Église
Le Pasteur d’Hermas
20-21 Culture et médias
22-23 Église en mouvement
Famille diocésaine
24 Méditation
Pèlerin, mon frère
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Colette Hamza, Jean-François Soulas, une semaine œcuménique et les PP. Pierre
Dumoulin et Philippe Guérin.