Romain et matthieu ont Répondu à l`appel

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Romain et matthieu ont Répondu à l`appel
Vie de la cité
Messe du Vœu
des Échevins
Actualité
Anniversaires
à N.-D. de la Garde
Commentaires
Marie, une sœur
aînée dans la grâce
LE MENSUEL
DU DIOCÈSE DE MARSEILLE
N° 7 • Juillet-août 2014
Romain et Matthieu
ont répondu à l’appel
cppap n° 0515 G 79 622 – L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e
Vie de la cité
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église à marseille
Messe du Vœu des Échevins
Le sens
de la fraternité
«V
Aller vers Dieu, aller vers le Christ, quand le poids du
fardeau est trop lourd, voilà bien l’attitude des croyants,
voilà bien l’intuition qu’a eue Mgr de Belsunce au moment
où la peste ravageait notre cité, suivi en cela par les
responsables de la ville et la population marseillaise. Et
cette consécration de notre ville au Sacré-Cœur n’était
pas une fuite des responsabilités individuelles, mais bien
une marque de confiance en la fidélité de Dieu, qui donne
à chacun et à chaque époque ce qu’il faut pour traverser
les épreuves de la vie en portant le souci des autres.
Il y a bientôt trois semaines, le pape François accueillait
au Vatican le président de l’État d’Israël et le président
de l’Autorité palestinienne en présence du Patriarche
Bartholomée, avec lequel il venait de vivre une rencontre
de prière et de fraternité à la basilique de la Résurrection
à Jérusalem. L’invitation consistait à prier en même
temps selon la tradition de chacun. Il s’agissait, dans une
situation conflictuelle qui marque la vie du monde entier,
de se tourner vers Dieu, non pas pour se dédouaner de
ses propres responsabilités, mais pour puiser auprès de
Dieu les forces de se renouveler, les forces de poursuivre
la recherche résolue des solutions de paix. Le dialogue
ne peut aboutir que lorsque chacun des protagonistes se
rend attentif aux légitimes besoins de l’autre, renonce à
D.P.-G.
enez à moi, vous tous qui peinez sous le poids
du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. »
certains de ses souhaits, pourtant tout autant légitimes.
La force peut imposer le silence et la soumission, seul
le dialogue ouvert et responsable peut construire les
conditions d’une paix durable, juste et acceptable.
Notre pays vient de faire mémoire du 70e anniversaire
du débarquement des Alliés en Normandie. Il
vient d’entrer aussi dans le souvenir de la Grande
Guerre. Durant cette trop longue et cruelle guerre,
paradoxalement, un chemin de réconciliation s’est
accompli dans notre pays entre ceux qui venaient de
se déchirer dans les appréciations si différentes des
relations entre les diverses composantes de la société
française. Là, dans la solidarité et le compagnonnage,
tous se sont réconciliés, guidés par le même idéal de
solidarité et de défense de notre pays.
Notre société aujourd’hui est confrontée à des défis
redoutables : crise économique profonde et durable,
3
A. Baccam
D.P.-G.
À gauche, la remise du cierge par le président
de la Chambre de commerce et d’industrie, Jacques Pfister.
En haut, prière de consécration au Sacré-Cœur.
En bas à droite, le jour de la fête du Sacré-Cœur, après la messe du
soir, le parvis de la basilique du Sacré-Cœur a été désigné
comme « Parvis du Cœur ». La plaque commémorative
a été inaugurée par Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire.
crise sociale douloureuse et éprouvante pour
beaucoup, crise politique que le taux d’abstention lors
des dernières élections a sanctionnée. Et cela sur fond
de crises internationales cruelles. Ne sommes-nous pas
appelés à un sursaut spirituel qui réveille en nous ce
qu’il y a de meilleur et qu’on peut appeler, ce matin, la
fraternité ? Retrouver le sens du bien commun, garder
toujours présent à l’esprit le bien des plus défavorisés,
oser personnellement le choix d’une vie plus sobre
et libérée de toute corruption, fuir les chemins de la
violence sous toutes ses formes, bannir tout langage
relevant du racisme, de l’antisémitisme ou invitant au
repli sur soi et à la peur des autres. Cet horizon est
difficilement atteignable sans puiser au plus profond
de soi-même à ce qu’il y a de plus grand, et que je
nomme encore le sens de la fraternité. Et ce sens, pour
nous chrétiens, ne nous vient-il pas de notre foi au
Dieu, Père unique de tous les hommes ?
Dans son exhortation apostolique, La Joie de l’Évangile,
le pape François invite à ce sursaut spirituel. Il écrit :
« La terre est notre maison commune et nous sommes
tous frères. » Chaque génération s’inscrit dans un
devoir de reconnaissance pour ce qu’elle a reçu de
celle qui l’a précédée, et un devoir de responsabilité
à l’égard de celle qui la suivra. Nul ne peut vivre que
pour lui seul. Qu’allons-nous laisser à la génération qui
va nous suivre ? Quel monde ? Quelles valeurs ? Quel
regard sur la manière de vivre la diversité humaine
des sociétés modernes ? Quel modèle de société, de
Église à Marseille N° 7
Éditeur : Association diocésaine de Marseille
14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07.
Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected]
Commission paritaire : 0515 G 79 622.
ISSN : 2104-9424.
Dépôt légal : 15 juillet 2014 – 133e année.
famille, de solidarités ? Notre république s’est dotée
d’une devise ambitieuse : « Liberté, égalité, fraternité. »
La recherche des deux premières ne peut trouver
sa justesse qu’éclairée par la troisième : la fraternité,
c’est-à-dire ce souci du bien et du bonheur de l’autre,
du plus faible tout particulièrement, et le désir de
préparer à ceux qui nous suivront un monde plus
harmonieux, plus juste, plus équilibré, plus humain.
Le visage du Sacré-Cœur tourne nos regards vers
l’amour inouï, insensé de Dieu qui, « de riche qu’Il était
s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté ! »
Quel abîme d’amour, quelle puissance d’amour quand
le souci du salut et du bonheur de l’autre pousse à
épouser sa condition pour le relever, le regarder avec
amour et donner sa vie pour son bonheur. C’est cela
qu’a regardé Mgr de Belsunce en consacrant notre ville
au Sacré-Cœur pour nous inviter à ce sursaut spirituel
nécessaire, plus particulièrement quand les temps sont
trop durs pour beaucoup.
Nous fêtons cette année les 800 ans de la présence
d’une vénération de la Bonne Mère sur la colline de la
Garde et les 150 ans de la consécration de la basilique.
Elle est l’emblème de notre ville, le lieu le plus visité.
Elle est surtout source d’espérance pour tous ceux
qui se tournent vers elle et cherchent un regard de
tendresse. « Doux et humble de cœur », se décrivait
Jésus ! Que la Vierge Marie nous obtienne cette
douceur de cœur, cette tendresse dans nos rapports,
cette préoccupation bienveillante qui animait son
cœur. Elle disait aux serviteurs de la Noce : « Faites
tout ce qu’Il vous dira. » À nous qui avançons dans ces
noces de l’humanité, elle demande d’écouter Celui qui
nous invite à aimer notre prochain comme Lui-même
nous a aimés.
Qu’Il guide nos pas sur les chemins de la fraternité,
de la justice et de la bonté. Amen.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
En la basilique du Sacré-Cœur, le 27 juin 2014
Directeur de la publication : pierre grandvuillemin.
Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard.
Ont collaboré à ce numéro : : F. Attardo, R. Caucanas, CDES,
J. Chagnaud, J.-P. Ellul, B. Le Flem, J. Lefur, B. Lorenzato, R. Louge,
J.-L. Ragonneau, D. Rocca et I. Vissière.
Photo de couverture : Dominique Paquier-Galliard.
Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée
40 avenue de Lascours — Parc d'activités de Napollon — 13400 Aubagne.
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Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou.
Rédactrice graphiste : B. Renault.
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Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier
Vie du diocèse
4
église à marseille
Les jeunes au service des malades
L
es jeunes ont répondu à l’appel de Marie :
« Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en
procession. » « Ce qui m’a marquée, raconte
Marie, c’était la procession avec toutes ces personnes
malades, handicapées et valides, qui marchaient et
priaient ensemble. Cela m’a donné des frissons et
m’a beaucoup émue. »
La découverte de la vie de Bernadette et les
messages de Marie à travers les signes comme
le rocher, l’eau et la lumière, les ont marqués.
« Cela m’a permis de savoir à quel point la foi est
importante pour moi », confie Timothée. « Surtout
un après-midi au service des malades, j’ai pu faire
DR
Les jeunes des aumôneries du secteur Sud et de Saint-AntoineNotre-Dame-Limite sont partis en pèlerinage à Lourdes
pendant les vacances de Pâques.
de merveilleuses rencontres », ajoute Francine.
Amélia a été « heureuse de connaître une malade
très gentille et rigolote », et Julien a pris conscience
qu’« on ne croit pas tout seul ». Le passage à la
piscine a été pour certains un signe d’humilité et
l’abandon à l’amour du Seigneur. Tout cela a aidé
ces jeunes à accueillir les messages de Marie pour
eux. Certains les ont sentis durant ce pèlerinage,
d’autres vont les découvrir dans les semaines ou
les mois à venir. En tout cas, nous avons vu déjà
les fruits de ce temps fort : une paix intérieure et
la joie de croire pour chacun de ces jeunes.
Francine Attardo
le billet du COMITé DIOCéSAIN éCONOMIQUE ET SOCIAL
Le Parlement des invisibles
L
es choses sont
malheureusement
claires. La classe
politique est de plus en
plus déconnectée de
son électorat. La montée
des partis extrêmes et
le niveau de l’abstention
prouvent que notre
démocratie ne fonctionne
plus. Les raisons en sont
multiples. L’absence de
projet mobilisateur et
lisible, les errements de
certains élus, le cumul
et la reconduction des
mandats, la médiocratie
des partis nous interpellent
sur nos représentants et
leur capacité à participer
au bien commun.
Les électeurs ne sont
plus des citoyens. La
démocratie représentative
ne représente plus
une forme efficace de
gouvernement. L’intérêt
général se perd dans
des intérêts individuels
plus ou moins avoués
ou des clientélismes
de circonstance. Pour
autant, comme disait
Churchill, la démocratie
est le pire des régimes,
à l’exception de tous les
autres. La dictature ou la
technocratie ne sont pas
des modèles.
Pour redonner du pouvoir
aux électeurs, la société
civile peut constituer un
chemin, certes difficile,
mais porteur de valeurs et
de sens. Diverses formes
de mobilisation citoyenne
existent : conseils de
quartiers, conseils de
développement, comités
de concertation, mais
n’ont que peu d’impact
sur les décisions
politiques. La démocratie
participative est
proclamée partout et mise
en œuvre nulle part.
Certes, il ne s’agit
pas de s’affranchir du
suffrage universel. Mais
de tenter de proposer
à nos représentants
des formes nouvelles
de gestion des affaires
publiques. La situation
économique et sociale
l’impose. Car on voit bien
l’échec dramatique des
politiques de l’emploi
ou de redistribution,
quelle que soit la majorité
au pouvoir. C’est en
partageant des idées, en
traçant des perspectives,
en échangeant des
connaissances et des
compétences que la
politique retrouvera tout
son sens.
Les chrétiens ne peuvent
rester indifférents
devant cette situation.
Ils sont dans le monde
et particulièrement
concernés par la
recherche collective
du bien commun. Leur
message, qui est celui de
leur foi, est dans le respect
des hommes, quelles que
soient leurs conditions, la
réduction des inégalités
et le souci de l’intérêt
général. Ils doivent, en
s’impliquant dans toutes
les structures disponibles
trop souvent investies
par des spécialistes et
des experts, redonner
la parole à ceux qui ne
s’expriment pas au sein
d’un « Parlement des
invisibles ».
CDES
5
DR
Des vacances
peu ordinaires
Prélude à l’Année de la vie consacrée
Renseignements auprès de Sophie
au 06 14 35 03 77.
D
ans un cadre propice à la rencontre et la prière, une cinquantaine de jeunes religieux de la
Province, contemplatifs et apostoliques, se sont retrouvés chez les sœurs dominicaines de
Saint-Maximin le 1er mai. C’était la première rencontre du réseau « CORREF Jeunes » du Sud-Est.
Pas de programme bien ficelé, pas d’autre objectif que d’apprendre à se connaître et prier ensemble
par l’intercession de Marie et de Joseph en ce premier jour de mai.
Dès le début de cette journée, le ton était donné : des sourires, de la joie, des danses et des chants.
Des voiles de toutes les couleurs ou presque, des langues diverses, mais un désir commun de suivre
le Christ. Des styles bien différents, mais une même soif d’aimer et de faire aimer notre Seigneur. Le
diocèse était bien représenté avec une dizaine de sœurs, de frères et de prêtres, vraiment heureux
d’avoir pris le temps du partage et de l’écoute. Une belle initiative très appréciée qui ne restera pas
sans suite, puisque, selon le vœu du pape François, 2015 sera l’Année de la vie consacrée. À suivre…
Week-end 3D,
fin septembre
« Mon cœur est sans crainte » (Ps 26,3),
c’est le thème du rassemblement des jeunes
catholiques, âgés entre 18 et 35 ans, des
Bouches-du-Rhônes et des alentours. Coorganisé
par les diocèses d’Aix et Arles et de Marseille
et différentes communautés, ce week-end de
rentrée se déroulera du samedi 20 septembre
à 13 h 30 au dimanche 21 à 18 h 30, à l’école
Notre-Dame de la Jeunesse, 59 avenue de
Saint-Menet (11e). Pour quoi faire ? Se détendre,
nourrir sa foi, se rencontrer…
Didier Rocca
Les Carmélites accueillent
n foyer pour étudiantes, stagiaires et jeunes
professionnelles (jeunes femmes de 18 à 35
ans) ouvrira à partir du 1er septembre dans une
aile de la partie accueil du monastère des Sœurs
carmélites de Montolivet.
« La Maison du Carmel Notre-Dame » offre de
passer une année (ou six mois ou neuf mois)
en petite communauté (cinq places) dans un
cadre paisible et un climat de prière, la phraseclé de la spiritualité du Carmel étant : « Il est
vivant, le Seigneur, devant qui je me tiens. »
Ce foyer est destiné aux jeunes femmes qui désirent grandir humainement, développer leurs
talents, approfondir leur vie de foi, discerner
et répondre à l’appel du Christ dans toutes les
vocations. Une expérience de vie fraternelle et
de service des autres leur est proposée.
Le foyer comporte des chambres individuelles
Inscriptions : www.weekend3d.fr
DR
U
meublées avec douche, possibilité de branchement Internet, au prix de 300 euros par mois.
Renseignements :
• Carmel Notre-Dame, 81 chemin de l’Oule –
13012 Marseille. Tél. : 04 91 93 59 10.
E-mail : [email protected]
• Marie-Hélène Wisdorff. Tél. : 06 98 65 39 69.
E-mail : [email protected]
Que diriez-vous de vivre, du 3 au 8 août,
un temps de vacances peu ordinaire, à Allex,
dans la Drôme, des moments d’amitié,
de joie, de partage, de prière, avec des
personnes ayant un handicap ? Aucune
expérience n’est requise, juste votre sourire
et votre bonne volonté ! Laissez-vous tenter
par l’aventure…
Le MEJ,
du spirituel festif
Après un démarrage en mars de cette année
et une série de rencontres très joyeuses, de
nouvelles équipes ouvrent en septembre à
Marseille pour les 7-18 ans. De spiritualité
ignatienne, le MEJ invite chacun à enraciner
sa vie dans l’Eucharistie. Les jeunes sont
accueillis au sein d’une équipe de 6 à 8.
Les rencontres se déroulent une fois
par mois, de 14 h 30 à 18 h 30.
La rencontre de rentrée aura lieu
le samedi 20 septembre à la Maison
Vitagliano, 5 rue Antoine Pons (4e).
Contact : François et Sylvie Debelle,
Nicolas et Marielle Videlaine,
Père Simon Hanrot, s.j., aumônier MEJ.
E-mail : [email protected]
Tél. : 04 86 77 14 65.
Vie du diocèse
6
église à marseille
Le dimanche 25 mai, Mgr Georges Pontier
a promulgué solennellement la nouvelle
paroisse Saint-Matthieu à Aubagne.
Aubagne :
Des transformations
successives
Nommé en 2004 curé de l’ensemble pastoral Saint-JeanMarie-Vianney (Camp-Major),
Saint-Pierre et Saint-Sauveur, le
P. Pierre Gérard a vécu une première transformation par rapport à la précédente organisation
datant de 1999, qui comprenait
d’un côté Camp-Major autonome
(dont il était curé), mais travaillait
avec La Penne, et d’un autre SaintPierre et Saint-Sauveur, œuvrant
avec Cuges-les-Pins. La nouvelle
organisation a eu l’avantage de
réunifier les trois paroisses correspondant à la commune d’Aubagne.
À partir de 2004, il a donc fallu
reconsidérer les liens tissés précédemment entre paroisses et
en créer de nouveaux entre ces
trois clochers, L’Observance et
Beaudinard étant des chapelles
rattachées respectivement à SaintSauveur et Saint-Pierre.
Afin de ne pas brusquer les
choses… et surtout les paroissiens,
le P. Gérard décida de maintenir
les trois conseils pastoraux et les
trois conseils des affaires économiques, ce qui s’est rapidement
avéré épuisant et chronophage.
Ensuite fut créé un seul conseil
pastoral avec trois équipes d’animation, puis, à partir de 2008,
celles-ci furent supprimées et
remplacées par un conseil pastoral unique comprenant la totalité
des prêtres et trois représentants
par paroisse, se réunissant alternativement dans chacun des trois
lieux.
En 2009, la décision est prise de
faire un conseil des affaires économiques commun, en gardant les
comptabilités séparées, non sans
entraîner quelques résistances.
Le 13 décembre 2011, avec
l’accord de notre archevêque, le
conseil pastoral adopte le nom
d’« Ensemble pastoral SaintMatthieu d’Aubagne ». Saint
Matthieu a l’avantage de n’être
le titulature d’aucun lieu de culte
aubagnais, mais d’être le saint
patron de la ville d’Aubagne. Ce
nom a été adopté d’emblée par les
paroissiens qui se souvenaient
encore des grandes fêtes de la
Saint-Matthieu de leur enfance et,
depuis, cette fête est entrée dans
nos traditions.
Début 2012, les comptes de nos
trois paroisses sont unifiés, et le
25 septembre 2013, le conseil
pastoral fait la demande officielle d’unification de nos trois
paroisses aubagnaises sous le
titre de « Paroisse Saint-Matthieu
d’Aubagne ».
Ainsi, depuis le 1 er janvier
2014, l’ensemble pastoral SaintMatthieu forme une seule et
unique paroisse, avec cinq lieux
de culte : Saint-Sauveur, SaintJean-Marie-Vianney de CampMajor, Saint-Pierre, Notre-Damedes-Neiges de Beaudinard et
Saint-Jérôme-de-L’Observance.
Une plus grande unité
Quelles sont les conséquences de
cette réorganisation ? D’abord,
F. Franceschin
L
a proclamation de cette
paroisse unique sous le
patronage de saint Matthieu
est le résultat d’une lente maturation qui ne s’est pas faite sans
quelques soubresauts, rappelant
cette apostrophe de Paul aux chrétiens de Corinthe : « J’entends par
là que chacun de vous dit : "Moi, je
suis à Paul", "Et moi, à Apollos",
"Et moi, à Céphas", "Et moi au
Christ". » (1 Co 1,12). Cette
interpellation apostolique aurait
pu aussi bien se transposer aux
paroissiens de Camp-Major, de
Saint-Sauveur, de Beaudinard, de
Saint-Pierre ou de l’Observance !
F. Franceschin
cinq clochers,
une seule paroisse
obliger les paroissiens à avoir une
démarche de souplesse spirituelle
en n’étant pas abonnés à un seul
clocher. Ensuite, cette évolution
simplifie le fonctionnement de
la paroisse : une organisation
unique au lieu de trois (comptabilité, conseils, secrétariat,
archives, etc.) permettant une
plus grande souplesse dans la gestion et facilitant, par exemple, la
réalisation des travaux à CampMajor ou Saint-Pierre.
De plus, les lieux peuvent être
utilisés en fonction de leurs avantages : ainsi, les salles de Camp
Major sont bien adaptées pour
accueillir les parcours Alpha.
Dans le domaine de la liturgie,
si sensible, l’harmonisation des
chants devient une réalité, les animateurs ne sont plus liés à un seul
clocher. Il en est de même pour
d’autres activités pastorales.
Le 25 mai, symboliquement,
trois processions, bannières en
tête, correspondant aux trois
paroisses initiales, se sont retrouvées au centre du vieil Aubagne,
place de L’Observance, où notre
archevêque a lu la lettre de
promulgation. Ensuite, après la
« résurrection » des cloches de
L’Observance, qui n’avaient pas
sonné depuis plus d’un siècle, la
procession de la paroisse SaintMatthieu a rejoint l’église SaintSauveur où Mgr Pontier a célébré
la messe solennelle, manifestant
l’unité de cette nouvelle paroisse
qu’il convient maintenant de faire
vivre avec l’aide de l’Esprit Saint !
Bruno Le Flem
7
É vé n e m e n t d e l a r e n t r é e
« Famiho ! », le festival
des familles du diocèse
Dans le numéro d’avril, nous vous annoncions
un prochain festival pour les familles à Marseille.
Intergénérationnel, gratuit et ouvert à tous,
il se tiendra du 26 au 28 septembre. Programme.
«F
amiho ! » sera un lieu d’accueil, de partage et de fête autour de
la famille. Le festival se déroulera place Bargemon (derrière
la mairie), à l’église Saint-Cannat, à l’église Saint-Ferréol
et à l’école Lacordaire pour l’ouverture. Le samedi, place Bargemon, les
festivaliers pourront découvrir, sur les stands, plus de 20 associations
œuvrant auprès des familles, des animations, des chorales, des jeux pour
les enfants. Ce sera un lieu d’échange et de partage.
Vendredi 26 septembre
À l’école Lacordaire
• 20 h 00, concert exceptionnel
de Glorious – Pop Louange.
Réservations en ligne.
Samedi 27 septembre
À l’église Saint-Ferréol
• 9 h 00, messe.
• 11 h 00 et 15 h 30, contes
pour tous de Ladji Diallo.
• 14 h 00, conférence des AFC
sur « Le défi d’allier vie
professionnelle et vie de famille ».
À l’église Saint-Cannat
• 10 h 30, table ronde animée
par le P. Xavier Manzano
sur « Une famille pour grandir »,
avec Xavier Lacroix, théologien,
Jérôme Vignon, président
des Semaines sociales de France,
et Marie-Gabrielle Ménager,
coordinatrice nationale
d’Alpha Couple.
• 15 h 15, conférence
« Le corps, une histoire
d’amour », avec Yves Semen,
philosophe.
• 17 h 00, témoignage
de Tim et Martine Guénard.
• 20 h 00, veillée avec Cyril
et Isabelle Tisserand.
Dans le village associatif,
tables rondes et témoignages
autour de l’amour conjugal,
l’éducation, l’insertion, le lien
intergénérationnel, la foi…
Dimanche 28 septembre
À la cathédrale de La Major
• Concert de la chorale Anguélos
« Marie à travers les âges ».
• Pique-nique.
• Conférence de Mgr Georges
Pontier sur « La famille, lieu
de miséricorde ».
• 16 h 00, messe de rentrée
du diocèse présidée
par Mgr Georges Pontier.
Plus d'infos sur le festival Famiho
sur le site www.famiho.fr
et sur Facebook.
Soutenez
« Famiho » !
« Famiho » a besoin de votre soutien
pour offrir un festival gratuit et
ouvert à tous. Vous pouvez faire un
don (66 % du montant pourra être
déduit de votre impôt). Pour cela,
deux solutions :
•  par Internet sur www.famiho.fr
•  par voie postale, chèque à l’ordre
de l’Association diocésaine de
Marseille à adresser à Sylvie Davieau,
15 av. Tempier — Marseille (13e).
Et pour les volontaires
bénévoles, une seule adresse :
[email protected]
Dossier
8
église à marseille
Le dimanche 22 juin, Mgr Georges Pontier,
entouré du presbyterium, a ordonné un prêtre,
Matthieu Desjardins, et un diacre en vue
du sacerdoce, Romain Louge.
Deux ordinations
à La Major
H o mé l i e d e M g r G e o r g e s P o n t i e r
« Moi, je suis le pain vivant »
D.P.-G.
est notre foi ! Croire que Dieu existe est une
chose, croire qu’Il est vraiment là en est une
autre. Il ne s’agit plus de disserter sur Dieu,
il s’agit de reconnaître sa présence comme Il
l’avait promis, il s’agit de goûter peu à peu cette
présence jusqu’à la rechercher, l’adorer, venir
s’y abreuver.
La nourriture de nos vies
Frères et Sœurs, Christ est là. Dieu nous est
bien présent comme la source de toute vie
et de tout amour, comme l’amour offert aux
hommes jusqu’au bout, comme Celui qui
demeure en nous pour que nous demeurions
en Lui. Il est la nourriture de nos vies, la joie de
nos cœurs, la force dans les épreuves, le souffle
qui nous pousse vers les autres, la tendresse
qui se déverse sur tout être humain au point
de se donner à manger en nourriture qui fait
D.P.-G.
L
’Église rend grâce aujourd’hui pour le
don de l’Eucharistie, pour le sacrement
de la présence du Christ, nourriture de
la vie des croyants.
L’Eucharistie dans la vie de la communauté
chrétienne catholique sollicite notre foi profonde. Devant le pain et le vin consacrés par la
puissance de l’Esprit Saint, nous reconnaissons
la présence du corps et du sang du Seigneur.
Nous proclamons qu’Il est là, présent au milieu
de nous. Nous nous adressons à Lui, nous Le
recevons en nos cœurs, nous proclamons qu’Il
fait de nous des frères et des sœurs. Nous réalisons qu’Il nous envoie témoigner de son amour
pour tout être humain. Tout dans la liturgie
vient solliciter notre foi : nous Lui parlons parce
qu’Il est là ; nous L’écoutons parce qu’Il s’adresse
à nous ; nous Lui disons « Amen » parce que
nous croyons en sa présence. Et à vrai dire, là
échapper à toute mort : celle du corps et celle de
l’esprit : « Celui qui mange ma chair et boit mon
sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père, de même aussi celui
qui me mangera vivra par moi. » Et nous allons
dans toute notre vie nous efforcer de Lui plaire
en vivant par Lui et comme Lui, en aimant, en
pardonnant, en nous faisant proches des plus
pauvres, en devenant amis de la paix.
La Parole de Dieu peut ne pas manquer au chrétien. Il dépend de lui de l’emporter pour la lire
et la méditer. Ce qui peut lui manquer, c’est bien
l’Eucharistie, ce sacrement de la présence de
Dieu, ce sacrement que le Christ a laissé à ses
amis, leur a confié, leur a ordonné de refaire
sans cesse en mémoire de Lui, une mémoire
qui Le rend présent. À l’Eucharistie, il y a un
climat de présence : nos chants s’adressent à
Lui, nos silences nous unissent en Lui et entre
nous. Le prêtre est là pour servir cette présence,
la rendre visible dans la célébration. À lui est
confié de pouvoir proclamer au nom du Christ
sur le pain et le vin : « Prenez et mangez, prenez
et buvez en tous : ceci est mon corps livré pour
vous, ceci est mon sang versé pour vous et pour
la multitude. Faites ceci en mémoire de moi. »
Suite de l’homélie en page 10.

D.P.-G.
M. Danh Luu
Rubrique
église à marseille
9
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Matthieu :montrer le Christ,
comme Jean-Baptiste
Après son ordination, Matthieu Desjardins, 29 ans, a été nommé vicaire
à l’ensemble paroissial Saint-Barnabé, Saint-Augustin, Sainte-Anne des Caillols,
Saint-Julien, Sainte-Bernadette et Sainte-Louise-de-Marillac.
M
atthieu est le petit dernier de la famille. Un
frère, une sœur, huit
neveux et nièces… et de nombreux
cousins avec lesquels il faisait, pendant les vacances, des batailles
rangées. Il les retrouve chaque été
avec bonheur.
Des figures marquantes
Ses parents, engagés dans la
paroisse Saint-Antoine-de-Padoue
de Cuges-les-Pins, sont proches
de la Communauté Saint-Jean.
Enfant, Matthieu participe aux
camps d’été et d’hiver. Il est marqué par le Frère Yves-Marie, « un
cœur ardent, humble, doux et plein
de bonté ». C’est lui qui recueille
sa première confession. D’autres
figures de prêtres vont l’aider
à grandir dans la foi. Comme le
P. Bernard Lucchesi, à l’aumônerie
d’Aubagne, avec qui il effectuera
des retraites et des pèlerinages à
Lourdes, Rome ou Notre-Dame
du Laus. C’est à lui qu’il confiera,
pour la première fois, son désir
d’être prêtre. À 10 ans, il y pensait
déjà. Un de ses amis voulait être
marin-pompier ? Eh bien, il serait
aumônier des marins-pompiers !
Sa vocation va mûrir pendant
quelques années…
L’entrée au séminaire
En terminale, Matthieu choisit un
père spirituel, le P. Xavier Manzano.
Il prépare ensuite une licence de
chimie à la faculté Saint-Charles
et à Saint-Jérôme. Quand il parle
de son projet à ses parents, leur
réaction est bienveillante : « Ils ont
approuvé, à condition que ce ne soit
pas une fuite du monde. Mes parents
nous ont rendus autonomes, ils nous
ont laissé prendre notre envol… » En
septembre 2007, Matthieu entre
au séminaire Saint-Luc, à Aix-enProvence. « Une entrée fracassante,
avec un pèlerinage en Terre sainte
guidé par le P. Moïse Mouton. Avec
lui, nous avons goûté la lecture de la
Bible sur le terrain. Cela a pris une
autre saveur ! » Matthieu garde de
ses années de séminaire le souvenir
de « cours merveilleux », l’exégèse
notamment, mais aussi l’impression
d’avoir été « un peu enfermé » : il
avoue avoir eu quelques problèmes
avec l’autorité… Mais il s’est aussi
senti « porté dans sa relation au
Christ par la prière qui rythme la vie
des séminaristes ».
D’abord serviteur
Matthieu se forme pastoralement
à Roquevaire, puis au Merlan et
à Saint-Barnabé. « Avec le P. Jean
Lahondès, j’ai découvert comment
une petite communauté chrétienne
peut évangéliser. Il m’a aussi appris
à ne pas me laisser prendre par les
activités, mais à réfléchir, en équipe,
sous le regard de Dieu. » Il s’ouvre au
monde à l’aumônerie des étudiants
de Saint-Jérôme. Il expérimente
la vie fraternelle avec les prêtres
et la collaboration avec les laïcs :
« J’ai l’habitude, puisque j’ai déjà
été de l’autre côté, comme catéchiste
ou animateur d’aumônerie ! » Ces
périodes d’insertion l’ont conforté
dans son désir d’aller à la rencontre
des paroissiens, chez eux, pour préparer les baptêmes, les mariages, les
enterrements, « des moments où on
va à l’essentiel ». Il a aussi visité les
malades et les résidents des maisons
de retraite. Matthieu aime « prendre
du temps pour échanger gratuitement
avec les habitants du quartier ». Sa
préoccupation : garder le souci des
plus pauvres au cœur de sa vie.
« C’est la mission qui m’a été donnée comme diacre. Je suis d’abord
serviteur. »
La miséricorde de Dieu
Comment notre nouveau prêtre
voit-il son ministère ? « Tout le monde
a le droit de connaître le message du
Christ, en particulier ceux et celles
qui vivent des situations difficiles. Je
voudrais montrer la miséricorde de
Dieu, sa grande tendresse. Je suis touché par la piété populaire des gens qui
viennent mettre un cierge, réciter le
chapelet, demander une bénédiction,
confier leur misère. Comment être
au service de cette foi ? » Matthieu,
qui a la parole facile, aime prêcher :
« C’est un exercice exigeant. Je médite
les textes et je me demande ce que le
Seigneur veut dire à l’assemblée par
ma voix. » À la rentrée, il sera plus
particulièrement chargé de l’éveil à
la foi, de la catéchèse, du catéchuménat, des servants de messe et de la
préparation au baptême.
Le jour de son ordination, porté par
la prière de l’assemblée, Matthieu
a senti, pendant l’imposition des
mains, qu’il entrait dans ce corps
des prêtres de Marseille dont il
aime « la grande diversité et le côté
bon enfant ». Son avenir ? « C’est
le Christ ! Je voudrais essayer d’être
comme Jean-Baptiste : montrer le
Christ, aider la communauté chrétienne à cheminer vers Lui, voir
l’œuvre de Dieu dans le cœur des gens
et ne pas faire obstacle à son action. »
Dominique Paquier-Galliard
Dossier
D.P.-G.
Un don pour tous
La joie du peuple de Dieu est grande le jour où un
prêtre lui est donné. Il sait qu’il pourra entendre
dire ces mots qui rendent Christ présent. Il sait
qu’il pourra entendre la parole du pardon, celle de
l’amour lors des mariages, celle de l’espérance dans
l’épreuve de la maladie. Il sait, le peuple de Dieu,
qu’au milieu de lui, Dieu est présent, réconfortant
les cœurs, triomphant des divisions, abolissant les
haines, annonçant la victoire sur la mort. Il sait que
l’Esprit constitue le corps du Christ comme témoin
d’espérance en ce monde, comme charité de Dieu
pour l’humanité. Il sait que le Christ ne lui a pas
donné des chefs qui commandent en maîtres, mais
des prêtres qui vont le servir à sa manière.
Telle est notre joie ce soir en entourant Matthieu
Desjardins qui va être ordonné prêtre pour le service de l’Église et du monde. Matthieu, avance avec
confiance. Tu as pressenti la fécondité de ce ministère à travers ton cheminement. Tu as découvert
que c’est l’Esprit Saint qui, à travers la disponibilité
et le don de la vie des prêtres, ouvre les cœurs,
relève ceux qui sont tombés, soutient la vie chrétienne des baptisés. Garde-toi un cœur disponible,
humble, tout donné à Celui qui t’appelle son ami et
qui t’envoie pour servir.
Le fait que dans la même célébration soient ordonnés un prêtre et un diacre en vue du ministère
presbytéral n’est pas sans signification. Le jour
Matthieu et sa famille.
du diaconat, la grâce de servir est donnée. C’est
la manière du Christ. Après avoir lavé les pieds
de ceux dont Il allait faire ses prêtres, Il leur dit
solennellement : « Vous m’appelez “le Maître et le
Seigneur” et vous dites bien, car je le suis. Dès lors, si
je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître,
vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux
autres ; car c’est un exemple que je vous ai donné : ce
que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. » Romain,
tu vas être marqué de cette grâce du service.
Matthieu, tu l’as été voici quelques mois. Ce jour-là,
vous vous êtes engagés au célibat pour le Royaume,
orientant votre vie dans un lien d’amitié privilégié
avec le Christ. L’Église, en vous demandant cela,
vous indiquait cette manière du Christ qui a fait de
sa vie et de sa personne un don pour tous. Gardez
ce lien premier dans votre vie. Comme l’Apôtre
Paul, puissiez-vous dire et redire : « Je vis, mais ce
n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. »
Que le Seigneur soit loué et béni, Lui qui n’est pas
loin de nous. Il a fait sa demeure en nous, Lui qui
nous a appelés à la vie et nous rend capables de
vivre en Lui, dans l’amour. Qu’Il fasse de nous un
peuple de frères qui, par son service des hommes,
témoigne de l’amour que Dieu porte à la multitude.
Qu’Il donne à notre Église diocésaine les prêtres
et les diacres dont elle a besoin pour vivre de sa
présence et dans sa présence. Amen.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Vidéo sur le site du diocèse.
Romain :grandir
B. Giral

église à marseille
B. Giral
10
dans la proximité avec le Christ
Ordonné diacre en vue du sacerdoce, Romain Louge, 28 ans, a été envoyé
pour un an en mission d’études à Jérusalem. Il se présente en quelques lignes.
Q
uelle grâce que cette journée du 22 juin ! Grâce d’un
diocèse rassemblé, grâce
d’un sacrement reçu, grâce de
deux vies données pour le Christ.
Avec le P. Matthieu, nous avons été
ordonnés prêtre et diacre pour le
diocèse de Marseille qui nous a
vus grandir et a accueilli notre
vocation.
Je suis l’aîné d’une famille de cinq
enfants. Mon père est militaire en
retraite et ma mère est femme au
foyer. Mon enfance a été marquée
par les différentes mutations
en France et à l’étranger, mais
un endroit a attiré notre famille
plusieurs fois au cours de la carrière de mon père avant de nous y
installer définitivement en 2001 :
Carnoux-en-Provence. J’étais alors
au lycée. Puis ce furent les études,
au cours desquelles ce désir de
me donner pour Dieu et pour le
service de son peuple s’est fait
chair en moi, jusqu’à la décision
de rentrer en propédeutique en
septembre 2008.
Je rends grâce à Dieu pour cette
année puisqu’avec le P. Brunet,
j’ai vraiment découvert notre diocèse en visitant deux paroisses
différentes chaque week-end. Je
rends grâce également à Dieu
pour les paroisses et lieux qui
m’ont accueilli : Saint-Pierre-etSaint-Paul, l’aumônerie du centreville, Saint-Jean-Baptiste, le Centre
gérontologique départemental, le
Secours catholique et les paroisses
de Saint-Antoine et de NotreDame-Limite. Je rends grâce à Dieu
pour toutes ces années passées au
séminaire Saint-Luc qui m’ont permis de grandir dans la proximité
avec le Christ et dans la connaissance de la foi.
Je pars donc en septembre pour
une mission d’études loin du diocèse. C’est une mission diaconale
particulière qui m’attend… Pas de
baptême, pas de mariage, mais
Imposition des mains
lors de l’ordination de Romain.
plutôt des cahiers et des livres.
Alors, je vous le demande instamment : restons en communion de
prière ! De là où je serai, la prière
du bréviaire sera pour vous tous.
Que Dieu vous bénisse.
Romain Louge, diacre
Événement
église à marseille
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LES 5 0 ANS DE L’ ARCHE EN F RANCE
Ensemble, ça m’Arche !
Le 31 mai, L’Arche à Marseille a fait la fête sur le Vieux-Port. Plus d’un millier de personnes
y ont participé. Un temps fort au milieu d’une année riche en événements.
L’histoire d’une rencontre
« Aujourd’hui, nous célébrons l’histoire d’une rencontre, celle de Jean
Vanier avec Raphaël et Philippe, à
l’origine de la création de L’Arche en
France en 1964, ainsi que toutes les
rencontres qui se vivent aujourd’hui
à Marseille », avait annoncé Michel
Latil, président du Conseil d’administration de L’Arche à Marseille.
Et deux « binômes », volontaires et
personnes accueillies dans les foyers
de Saint-Just et de Saint-André,
Blanca et Manu, Thibault et Cédric,
en témoignaient. Thibault résumait
ainsi son expérience à l’Arche :
« Comme une grande colocation où
chacun trouve vite sa place. Une nouvelle facette de l’amitié, une différence
qui nous lie profondément et permet
de changer notre regard. »
Renverser les perspectives
Changer le regard et « renverser
les perspectives ». C’était le sens de
l’intervention de Stephan Posner,
directeur de L’Arche en France, qui
clôturait cette journée. « Nous avons
un besoin vital les uns des autres.
Nous devons déconstruire certaines
de nos représentations. Ensemble,
nous découvrons les talents et les
dons qui nous rassemblent dans une
commune humanité. Les personnes
qui bénéficient des services et celles
Retour de la balade en mer.
D.P.-G.
Une année jubilaire
« Nous avons voulu prendre une
année complète pour célébrer cet
anniversaire, explique Sylvain
Bucquet, directeur de L’Arche
à Marseille. D’abord “en grande
famille”, à Paray-le-Monial, où nous
étions 2 200 début mai, pour que
chaque communauté puisse ensuite,
sur place, partager ce jubilé avec les
amis, les familles et les partenaires.
C’est pourquoi nous sommes “sortis
de nos murs” le 31 mai pour aller
sur un lieu de passage par excellence,
pour dire qui nous sommes, célébrer
la vie, la rencontre, et nous faire
connaître. » Marseille avait invité
le foyer charentais de La Merci,
le deuxième créé en France : « Les
anciens visitaient les nouveaux ! » La
journée a commencé, par une balade
en mer dans la rade de Marseille, à
D.P.-G.
qui les distribuent sont partenaires
de la construction de la communauté.
Et, si chaque communauté est appelée à la croissance, cette croissance est
capable d’intégrer limite et finitude.
Nous devons résister à la tyrannie de
la normalité et à l’angoisse du déclin,
en alimentant une vision du futur
avec un surcroît de sens, d’humanité
et de paix. L’Arche n’est pas une solution, mais un signe ! »
M. Reinier
«L
’Arche, c’est quoi ? Un
lieu où on vit ensemble,
où des personnes fragiles se jettent dans vos bras. Une communauté où on prie ensemble, avec
des gens très différents, quelquefois
lourdement handicapés. Un lieu de
paix et de joie, le lieu du pardon et de
la fête. » Paroles de Jean Vanier dans
son message diffusé à L’Alcazar, au
soir d’un anniversaire célébré joyeusement sur le quai du Port, en face
de la mairie.
Les 50 ans célébrés sur le Vieux-Port. Flashmob à la gare Saint-Charles.
plus de 250 sur une flottille d’une
quinzaine de bateaux aux couleurs
de L’Arche. L’après-midi, sur le
Vieux-Port, des animations étaient
proposées : spectacles, jeux, fanfare,
tours à moto, en Harley-Davidson…
« L’accueil du public et des passants
était chaleureux : pas de moquerie, du
respect, des interrogations sur la vie
à L’Arche. »
En m’Arche
Au mois de juin, la communauté de
Marseille a visité celle de Beauvais.
L’occasion d’aller à Trosly, de rencontrer Jean Vanier, de découvrir
les racines de L’Arche… et de faire
la fête ! Puis, le 30 juin, nouvel événement, à la gare Saint-Charles :
une flashmob avec des membres
des foyers de Grasse, Montpellier,
Avignon, Agen, Valence. Un nouveau défi après le lipdub réalisé
avec Jean-Jacques Goldman ! Le
27 septembre, une partie de la
communauté de Marseille sera
présente à la fête des 50 ans, place
de la République à Paris, en présence, notamment, de Jean Vanier,
de Philippe Pozzo di Borgo et du
chanteur Grégoire. « Tous ces temps
forts créent un sentiment d’appartenance qui permet de se sentir
membres d’un seul corps, personnes
accueillies, salariés, assistants, bénévoles, amis… »
À Paray-le-Monial, lors de la cérémonie d’envoi, « le pain et le sel »
ont été remis à chaque communauté : de quoi se mettre en route,
« en m’Arche », et donner du goût
à de très nombreux repas partagés.
Car à L’Arche, vous l’aurez compris,
la fête, on aime ça !
D. P.-G.
Plus d’infos sur le site
www.arche-marseille.org
Actualité
église à marseille
J.-P. Chemin
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Anniversaires à Notre-Dame de la Garde
Pèlerinages, célébrations, prédications, jubilés et anniversaires
ont rythmé la vie du sanctuaire ces derniers mois. Sur la Colline,
on prépare maintenant la fête de l’Assomption.
C
Y.R.
’est le jour de la Pentecôte,
le 8 juin, qu’a été célébré
le 150e anniversaire de
la consécration de la basilique.
Mgr Jean-Marc Aveline, qui présidait l’eucharistie du matin, a
évoqué ce 4 juin 1864, jour de la
consécration par Mgr Villecourt,
et la fastueuse procession du lendemain dans toute la ville : « Quinze
ans s’étaient écoulés depuis qu’en
1849, les Administrateurs de
Notre-Dame de la Garde, poussés
par le P. Bernard, Oblat de Marie
Immaculée et aumônier de la chapelle
de la Garde, avaient commencé à élaborer le projet d’un sanctuaire plus
grand que la petite chapelle jusque-là
incluse dans le fort. Quinze années
difficiles, parsemées de multiples
embûches dont on ne vint à bout
que grâce à la générosité immense
des Marseillais, attachés depuis
des siècles à ce haut-lieu de prière,
grâce aussi au soutien constant de
Mgr Eugène de Mazenod, le grand
Le 25 mai, les vierges de Nuestra
Senora de Guadalupe (Mexique)
et de Nuestra Senora de Bolivia ont
été offertes par la communauté
latino-américaine de Marseille
à la basilique.
évêque bâtisseur de notre diocèse, et
grâce encore à la visite à Notre-Dame
de la Garde, le 9 septembre 1860, de
l’Empereur Napoléon III et de l’Impératrice, ce qui devait ensuite faciliter
les choses ! »
Héritiers et témoins
Mgr de Mazenod étant décédé le
21 mai 1861, c’est son successeur,
Mgr Cruice, qui organisa les festivités de la consécration. « Il restait
encore beaucoup à faire : le clocher
n’était pas terminé, le pont-levis et
les escaliers extérieurs n’étaient pas
construits, le maître-autel était provisoire, les dallages et les mosaïques
n’étaient pas posés… Mais les pèlerins
affluaient et le sanctuaire, à partir
de là, ne cessa de s’embellir et de se
développer jusqu’à prendre l’allure
que nous lui connaissons. » À la veille
de la Grande Guerre, bon nombre
de travaux ayant été achevés, on
célébra discrètement le 50e anniversaire. Car « la loi de 1905 était passée
par là et la laïcité anticléricale avait
réduit l’ampleur des grandes processions d’antan ! »
« Héritiers d’une longue histoire où
la foi de nos pères a devancé la nôtre,
nous avons un devoir de mémoire, a
conclu l’évêque auxiliaire. Mais nous
ne sommes pas qu’héritiers. Appelés à
témoigner de notre foi dans le monde
d’aujourd’hui, nous sommes comme
ces disciples auxquels Jésus a dit en
leur donnant l’Esprit : “Comme le
Père m’a envoyé, moi aussi, je vous
envoie !” Et il nous suffit de monter
sur cette colline pour nous rendre
compte que, malgré des différences
de cultures et de langages, l’Esprit de
Pentecôte donne à chacun de pouvoir
proclamer dans sa langue les merveilles de Dieu. »
La foi des Apôtres
Comme les disciples : c’est justement cette « dimension de l’enracinement de l’Église sur sa base
apostolique » qu’a souhaité mettre
en évidence le P. Jacques Bouchet,
recteur de Notre-Dame de la Garde.
« Nous avons voulu rappeler que
nous sommes l’Église qui vient de
la Pentecôte, à laquelle l’Esprit a
donné son impulsion missionnaire.
Au cours de l’office des vêpres, présidé par le vicaire général, Mgr Denis
Honnorat, il a été fait mémoire des
Apôtres avec un pèlerinage aux
douze croix de consécration de la
basilique. Collecteur d’impôts, zélote,
pêcheurs, disciples du Baptiste… La
vie de chacun a été évoquée, rappelant leur humanité, leur diversité et
ce qui les unissait : l’appel du Christ
qui en a fait le groupe des Douze. Une
belle leçon pour nous aujourd’hui,
appelés à vivre l’unité dans la
diversité… »
« Ce sanctuaire est habité par la
foi de l’Église, irradié par elle, a
relevé le P. Denis Honnorat dans
son homélie. Les mosaïques, les
ex-voto, les cierges vibrent de cette
foi, une foi enracinée dans la foi
des Apôtres. Une foi bien faible au
début ! Même Pierre, si ardent, si
généreux, devra passer par un long
et douloureux apprentissage. Pierre
À gauche, 150e anniversaire de la consécra
aimait Jésus jusqu’à vouloir donner
sa vie pour Lui. Oui, mais ensuite…
“Pierre, m’aimes-tu ?” Cette question
est posée à chacun de nous. Notre
présence prouve que nous y avons
répondu, même si c’est, comme
Pierre, avec toutes nos limites… Et
n’oublions pas de faire mémoire
de ceux grâce à qui nous avons la
foi : les Apôtres, les membres de nos
familles, des prêtres, des témoins que
nous avons rencontrés. »
Don, service et fidélité
Les prêtres, justement, étaient
à l’honneur, le 21 juin, lors de
la messe des jubilaires dans le
chœur de la basilique. Une action
de grâce pour 25, 50 ou 60 ans de
sacerdoce, et même 80 ans pour
le P. Albert Devictor, qui fêtait,
quelques jours plus tard, ses
105 ans, félicité par Mgr Pontier
pour « sa belle longueur d’avance
et sa disponibilité à l’Église durant
toute sa longue vie » ! L’archevêque
À ne pas manquer
• Dans le cadre du 8e Centenaire, Robert Martin, organiste co-titulaire
du sanctuaire, et le trompettiste Laurent Fris ont enregistré 3 CD
à Notre-Dame de la Garde : 8 siècles de musiques mariales, Ave Gratia
Plena et Offrande musical à Marie. En vente à la librairie de N.-D.
de la Garde – 17 euros. Extraits à écouter sur le site du diocèse.
• Notre-Dame de la Garde – La Bonne Mère, un très beau film réalisé par
Armand Isnard (Cat Productions) pour la chaîne KTO, avec les interviews
du P. Bouchet, de Mgr Pontier, Xavier David, Régis Bertrand…
M. Reinier
13
tion de la basilique. À droite, messe d’action de grâce des prêtres jubilaires.
extraordinaires. Par la cuisine ou
par le service, vous associez à votre
labeur la vie, les joies et les peines de
vos clients. Sur la carte, les clients
lisent un menu ; sur vos visages et
dans vos gestes, ils lisent l’amour de
Dieu ».
Prochains temps forts
En ce mois de juin marqué par
tant de fêtes, à mi-parcours de
l’Année mariale, le recteur a plusieurs motifs de satisfaction. « Je
suis heureux de voir la joie des personnes qui viennent en pèlerinage
avec des paroisses ou des groupes.
Elles sont surprises par la beauté du
lieu et sa sérénité, malgré l’affluence.
Le musée est apprécié et les visiteurs
ne se contentent pas de regarder, ils
posent des questions, admirent les
ex-voto, relisent leur propre histoire !
D.P.-G.
rappelait que tous avaient célébré
ici une de leurs premières messes
et les remerciait pour le don de leur
vie et le témoignage de leur fidélité : « Cette eucharistie rend grâce
pour la fécondité de votre ministère,
votre amitié avec le Seigneur et le
service du peuple auquel vous avez
été envoyés. »
Un autre jubilé avait été célébré
quelques jours plus tôt : celui de
l’engagement définitif chez les
Travailleuses Missionnaires de
Jacqueline Gineste, « Jacky »,
arrivée à Marseille en 1993, après
avoir parcouru le monde, pour
fonder, à la demande du cardinal
Coffy, l’Eau Vive à Notre-Dame de
la Garde. Avec les Travailleuses,
Mgr Aveline a rendu grâce pour
leur mission, « pour ce lieu ordinaire où se passent des choses
Jubilé de l’engagement définitif de Jacky (à droite) chez les Travailleuses
Missionnaires.
Le temps de Carême a été très suivi,
avec les prédications des évêques le
dimanche et l’office des vêpres. » Il
se réjouit de tout ce qui a pu être
réalisé pour le 800e anniversaire
du sanctuaire : BD, disques, reportages. « Nous en avons des échos
positifs. C’est une nouvelle manière
de vivre la mission. »
Les prochains temps forts s’annoncent, notamment la journée du
7 septembre, qui marquera l’ouverture de « Septembre en mer », avec
un hommage des marins à Marie,
de L’Estaque au Vieux-Port, puis
en procession jusqu’au sanctuaire,
avant la Semaine missionnaire
mondiale au mois d’octobre.
En attendant, toute l’équipe, chapelains, salariés, bénévoles, prépare la
fête de l’Assomption qui prendra,
cette année, un relief particulier :
« Le 14 août au soir, nous ferons
mémoire de nos débuts, avec le premier ermite venu sur la Colline, quittant tout pour s’abandonner à Dieu.
Puis nous évoquerons les pèlerinages
d’hier à aujourd’hui, avant la célébration sur l’esplanade. Et le jour de
l’Assomption, la messe sera retransmise en Eurovision. » Un temps fort,
« mais pas le point d’orgue de cette
année qui nous réserve encore bien
des occasions de nous ouvrir aux
autres, comme nous y invite Marie ».
Dominique Paquier-Galliard
L’Assomption
à Notre-Dame
de la Garde
Jeudi 14 août
À partir de 19 h 30 :
rassemblement
près du char Jeanne-d’Arc,
place Colonel-Edon
(service de bus gratuits
à 19 h et 19 h 30 au départ
du cours Jean-Ballard,
retour assuré après la messe
vers 22 h 15).
20 h : procession aux
flambeaux, avec l’évocation
de l’histoire de la présence
chrétienne sur la Colline
et des pèlerinages, suivie
de la messe de l’Assomption
sur l’esplanade.
Vendredi 15 août
De 10 h 30 à 12 h : émission
spéciale du Jour du Seigneur
sur France 2.
10 h 30 : La Bonne Mère
de Marseille, documentaire
de Carine Poidatz.
11 h : messe en direct
et en Eurovision.Prédication
de Mgr Georges Pontier.
Après-midi : office marial
à 15 h, vêpres de l’Assomption,
à 16 h, messes à 17 h
et 18 h 30.
Vidéos sur les sites du diocèse
et de Notre-Dame de la Garde.
Événements
14
église à marseille
De Livourne à Saint-Ferréol :
Marseille et le monde
Du port de Livourne en Toscane au parvis de Saint-Ferréol à Marseille, quelques rendez-vous
ont manifesté les multiples préoccupations qui habitent nos esprits méditerranéens.
Du local au global, retour sur des initiatives d’ici et d’ailleurs.
DR
Les villes veulent vivre
Sur le quai, devant une cavité où
certains pensaient avoir trouvé
refuge il y a soixante-et-onze
ans, les marcheurs ont déposé
une fleur en souvenir de ceux et
celles qui sont morts, victimes
du second conflit mondial. Sur
le mur pour qu’elles se voient,
face à la mer pour les dédier aux
victimes de toutes les guerres,
ces fleurs fragiles se veulent le
signe d’une communauté humaine
préoccupée. Car, en cette fin
de printemps 2014, les préoccupations ne manquent pas : la
Syrie, la Centrafrique, l’Ukraine,
mais aussi les migrants africains
qui s’échouent sur les côtes italiennes, les kidnappés de Boko
Haram, les résultats des élections
européennes représentent autant
Ville de Marseille
L
ivourne, 28 mai. Sur la côte
italienne, le port toscan commémore le bombardement
américain de 1943 qui a détruit
pratiquement toute la ville. Pour
la onzième année consécutive,
la communauté Sant’Egidio de
Livourne organise à la même date
une « marche pour la paix ». Cette
année encore, quelques centaines
de personnes, dont beaucoup d’enfants, ont cheminé de la place de la
Chambre de Commerce jusqu’au
débouché maritime du canal.
La réception à Marseille Espérance.
d’inquiétudes pour les citoyens de
nos villes méditerranéennes.
Avec le soutien de la ville de
Livourne et de la Région Toscane,
la communauté Sant’Egidio a
voulu, cette année, mettre en avant
l’unité et la diversité sur lesquelles
tangue notre horizon commun : la
Méditerranée et ses villes. Le 27 et
le 28 mai, des représentants de neuf
villes du pourtour méditerranéen
étaient invités à parler de cette vie
humaine : celle qui est empreinte
d’idéalisme et de précarité, d’absolu
et d’expériences, de luttes et d’espérances. Outre Livourne, Barcelone,
Thessalonique, Istanbul, Beyrouth,
Alexandrie, Tunis, Naples et bien
sûr Marseille, que j’avais l’honneur
de représenter, se sont écoutées et
ont laissé entendre qu’ensemble « le
città vogliono vivere »1 — « les villes
veulent vivre » — selon l’intitulé de
la rencontre.
Ancrage et ouverture
Tour de Méditerranée à Livourne,
tour du monde à Marseille ! Le
19 mai, en l’église Saint-Ferréol,
quatre jeunes français, âgés de la
vingtaine, sont venus témoigner
d’une expérience hors du commun.
Victor, Ismaël, Samuel et Josselin
revenaient tout juste d’un tour
du monde des initiatives interreligieuses. Porteurs de parcours
spirituels extrêmement divers,
liés à l’association Coexister, ces
quatre jeunes ont su donner à leur
« InterFaithTour »2 une coloration
à la fois symbolique et tonique. À
Marseille, où « le tour du monde se
fait en 80 heures », comme se plaisait
à le répéter le cardinal Etchegaray,
l’aventure humaine de ces quatre
personnages ne pouvait laisser
indifférent. Après une intervention devant des collégiens au Lycée
Provence, nos quatre globe-trotters
ont été reçus par le Sénateur-Maire
Jean-Claude Gaudin et les membres
de Marseille Espérance avant de
rejoindre l’église qui veille sur le
quai de la Fraternité.
À Saint-Ferréol, avec les Oratoriens,
tout au long de cette année, se sont
succédé prières de Taizé, messes des
étudiants et jeunes pros, rencontres
de rue, groupes de partage, rendezvous habituels et exceptionnels,
dialogues en tout genre : le témoignage de ces quatre jeunes adultes
a résonné d’une manière toute particulière. Car, à l’instar de ses sœurs
Saint-Victor et Saint-Laurent, SaintFerréol manifeste un certain accueil
du monde. Comme sur le tableau de
Michel Serre (1658-1733) qui orne
la chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul,
la silhouette lointaine du Fort SaintJean qui se dessine entre les deux
apôtres indique l’ancrage dans la cité
et l’ouverture nécessaire au monde.
Ancrés dans la cité phocéenne, les
vagues méditerranéennes nous
invitent à une ouverture sans cesse
renouvelée, à une prière toujours
plus tournée vers le large. Ancrés
dans la foi, notre mission de chrétiens n’est autre que de se tourner
avec espérance et bienveillance vers
le monde, de se pencher avec charité
sur toutes les pauvretés, sur tous les
pauvres du monde : non pour s’apitoyer, non pour les classer, non pour
se glorifier, mais pour les relever et
marcher avec eux. Dans notre fête
estivale qui commence, n’oublions
pas celles et ceux qui en sont exclus,
à cause de revenus insuffisants et
de solitude ici, à cause de conflits
guerriers là-bas.
Rémi Caucanas
1. www.livorno.chiesacattolica.it
2. www.interfaithtour.com
Église universelle
DR
église à marseille
15
R e n o u v e au c h a r i s m at i q u e i ta l i e n
Un temps de joie vécu à Rome
Les 1er et 2 juin, le Renouveau charismatique italien avait rendez-vous avec
le pape François à Rome, à l’occasion de son 37e Congrès national sur le thème
« Convertissez-vous ! Croyez ! Recevez l’Esprit Saint ! » Mgr Jean-Pierre Ellul,
recteur de la basilique du Sacré-Cœur, y était. Il s’en fait l’écho.
J
ressuscité, vivant, en laissant l’Esprit Saint faire
son œuvre, afin de les agréger à la communauté
des croyants, comme dans les Actes des Apôtres.
Grandiose et profond
Imaginez : 52 000 chrétiens dans le Stade olympique de Rome, des milliers de prêtres, religieux,
religieuses, 52 pays représentés. Un peu comme
au jour de Pentecôte à Jérusalem. C’était à la fois
grandiose et profond, la prière et l’exultation laissant la place au recueillement et au silence total.
Je restais là, à regarder, un peu détaché, pour
mieux saisir cette démarche de joie et de foi. Et j’ai
dû très vite me rendre compte que sous la motion
de l’Esprit, malgré la différence de langues, ce qui
nous faisait communier c’était Jésus, le Seigneur,
chanté, imploré, attendu et reconnu comme Celui
qui est le sauveur du monde, Celui dont le monde
à besoin, Celui qui se fait connaître aux autres,
qui ne sont pas encore dans l’Église, quoique
baptisés, mais attendant qu’on leur dise qu’Il est
Les dons de l’Esprit
Lorsque le pape François est arrivé le dimanche
dans le stade, il a tout de suite invité l’assemblée
à dire tout haut : « Jésus est le Seigneur, Jésus est
le sauveur… » Puis il a rappelé quels étaient les
dons de l’Esprit. Le don de l’Esprit lui-même,
qui est amour et qui rend amoureux de Jésus.
Le don de l’amour, qui change la vie et fait
renaître à la vie de l’Esprit. Il y a eu un moment
où toute l’assemblée s’est mise à rire, après que
le pape ait rappelé ceci : « Comme vous le savez
peut-être – parce que les nouvelles vont vite – les
premières années du Renouveau charismatique à
Buenos Aires, je n’aimais pas beaucoup ces charismatiques. Et je disais d’eux : “Ils ont l’air d’une
école de samba !” Je ne partageais pas leur façon
de prier et les nombreuses nouvelles choses qui se
passaient dans l’Église. Après, j’ai commencé à les
connaître et en fin de compte, j’ai compris le bien
que le Renouveau charismatique fait à l’Église. Et
cette histoire finit d’une manière singulière : peu
de mois avant de participer au Conclave, j’ai été
nommé, par la Conférence épiscopale, assistant du Renouveau charismatique en
Argentine ! »
Et il a invité l’assemblée à
« chercher la sainteté dans
DR
’ai vécu à Rome, une semaine avant la
Pentecôte, un temps de prière intense consacré à l’Esprit Saint. Invités par le Renouveau
italien, avec la Communauté du Cœur de Jésus,
nous avons participé à ce rassemblement de
louange, de prière, de partage et d’envoi en mission par le pape François. Personnellement, je
partais avec quelques réticences, car je n’étais
pas habitué à prier ainsi. Mais j’avais promis
à Salvatore Martinez, lors de son passage à
Marseille en mars dernier, d’y participer. Et je
dois reconnaître que je fus subjugué par cette
ambiance de foi et de prière intense.
À l’occasion du congrès du Renouveau charismatique italien, 52 000 chrétiens étaient réunis le 2 juin
dans le Stade olympique de Rome. Et ce en présence du pape François.
la nouvelle vie de l’Esprit Saint. Soyez dispensateurs de la grâce de Dieu. Évitez le danger de
l’organisation excessive. Sortez dans les rues pour
évangéliser. Souvenez-vous que l’Église est née “en
sortie”, ce matin de Pentecôte. Rapprochez-vous des
pauvres et touchez dans leur chair la chair blessée
de Jésus. Laissez-vous guider par l’Esprit Saint, avec
cette liberté. Et, s’il vous plaît, n’emprisonnez pas
le Saint-Esprit ! »
Heureux de croire
Comment ne pas être ému et rempli d’action de
grâce lorsque le pape s’est agenouillé, demandant la prière de toute l’assemblée. 52 000 personnes les mains tendues vers lui, implorant
l’Esprit Saint. Dans un silence total. Jamais je
n’avais vu cela ! Puis c’est vers nous, les prêtres,
que la foule s’est tournée et a étendu les mains.
J’étais là, les yeux fermés, le cœur et l’esprit
ouverts, recevant toute la grâce que le Seigneur
m’a donnée en cet instant. Je me suis tourné
pour remercier. C’était vraiment impressionnant de voir les prières qui continuaient sur les
lèvres, pour que la force qui m’était donnée soit
au service de l’Église et à votre service.
Salvatore Martinez disait ces jours-ci : « Mon
espérance est que le Renouveau se renouvelle. Si nous nous renouvelons
nous, l’Église aussi se renouvelle. […] C’est le message que
le Renouveau peut donner
au monde : si l’on retrouve
Jésus vivant, les choses
ne deviennent pas plus
“faciles”, nous pourrions
dire au contraire que, dans
certains cas, l’Évangile nous
les complique, car il est très
exigeant ! Mais on est heureux
de croire, d’être au milieu des autres,
ensemble, et de partager, comme on est heureux aussi dans les moments d’épreuve parce que
l’on sait que Jésus est vivant et ne t’abandonne
pas. »
Un temps d’intense conversion et de joie que je
vous souhaite de vivre.
Jean-Pierre Ellul
Histoire de l’Église
16
église à marseille
LA VIE S P I R ITUELLE CHE Z LES P R EMIE R S P È R ES D E L’ É G LISE ( 1 0 )
La Lettre à Diognète
D
iognète est un païen cultivé désireux
de connaître la religion chrétienne. Un
chrétien, dont on ignore le nom, certainement d’Alexandrie, lui adresse cette lettre
qui est une exhortation à la foi chrétienne, sans
doute écrite vers 190-200. Cet encouragement
décrit la vie quotidienne des chrétiens dans les
cités et leur témoignage envers tous.
Corinne Mercier/Ciric
L’action des chrétiens dans le monde
Les chrétiens ne forment pas un peuple à part,
ils ne se différencient pas des autres hommes,
ils ne détestent pas le monde dans lequel ils
vivent. Par contre, étant « dans le monde, sans
être du monde », comme le dit saint Jean, fuyant
l’idolâtrie et l’immoralité, ils n’en accomplissent
pas moins tous leurs devoirs de citoyens. Ils ne
sont que des hôtes de passage, des voyageurs
en marche vers la cité qui est dans les cieux.
« Les chrétiens ne se distinguent des autres
hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par
les vêtements. Ils n’habitent pas de villes qui leur
soient propres, ils ne se servent pas de quelque
dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien
de singulier. […] Ils se répartissent dans les cités
grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ;
ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en
manifestant les lois extraordinaires et vraiment
paradoxales de leur république spirituelle.
Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais
comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent
de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent
toutes les charges comme des étrangers. Toute
Lors du rassemblement Diaconia 2013 à Lourdes.
terre étrangère leur est une patrie
et toute patrie une terre étrangère.
Ils se marient comme tout le monde,
ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils
partagent tous la même table, mais
non la même couche. Ils sont dans
la chair, mais ne vivent pas selon la
chair. Ils passent leur vie sur la terre,
mais sont citoyens du ciel. »
La foi des chrétiens
Heureux de croire, les chrétiens
sont joyeux d’être les messagers de
la Bonne Nouvelle, ils sont appe- Guides et Scouts de France à Jambville (78) en 2012.
lés « saints ». Leur foi déborde en
hymnes. Ils admirent et contemplent Dieu, leur
ils sont dans la joie comme s’ils naissaient à la vie.
créateur et providence, qui se montre envers
[…] En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les
eux et tous les hommes patient et plein de
chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répanbonté : « Le Maître et Créateur de l’univers […]
due dans tous les membres du corps comme les
s’est montré pour les hommes non seulement plein
chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite
d’amour mais aussi de patience. Il a toujours été
dans le corps et pourtant elle n’est pas du corps,
tel qu’il est et sera : secourable, bon, doux, véricomme les chrétiens habitent dans le monde mais
dique. […] Il ne nous a pas haïs, il ne nous a pas
ne sont pas du monde. »
repoussés, ni tenu rancune, mais au contraire il
a longtemps patienté, il nous a supportés. […] Il
Les chrétiens, des imitateurs de Dieu
est nourricier, père, maître, conseiller, médecin,
Imiter Dieu est une grâce, un don qui vient du
intelligence, lumière, honneur, gloire, force, vie. »
vouloir du Père. Imiter Dieu introduit dans l’intimité du Seigneur et ouvre à la contemplation.
Témoignage d’amour envers tous
« En aimant Dieu, vous serez des imitateurs de sa
Les fidèles du Christ manifestent leur amour
bonté, ne vous étonnez pas que des hommes puispour les hommes. Ils passent leur temps à faire
sent devenir des imitateurs de Dieu : ils le peuvent,
le bien et sont répandus dans le monde comme
Dieu le voulant. »
une semence, ils sont « sel de la terre, lumière
Après avoir présenté la vie des chrétiens de
du monde ». Malgré cela, on les méprise et
son temps, l’auteur invite Diognète à vivre du
les persécute : « Ils aiment tous les hommes
Christ, lui souhaitant « que le Verbe de vérité,
et tous les persécutent. On les méconnaît,
reçu en lui, devienne sa vie ». Il l’encourage avec
on les condamne ; on les tue et par là ils
ces mots : « Recueille soigneusement, médite avec
gagnent la vie. Ils sont pauvres et enrichisattention ces vérités, et tu sauras de quels biens
sent un grand nombre. Ils manquent de tout
Dieu comble ceux qui l’aiment. Ton âme sera
et ils surabondent en toutes choses. On les
comme un jardin de délices, comme un arbre
méprise et dans ce mépris ils trouvent leur
fécond qui se couvre d’un riche feuillage, qui porte
gloire. On les calomnie et ils sont justifiés.
toute sorte de fruits : ces fruits seront ta parure,
On les insulte et ils bénissent. On les outrage
tu les produiras en toi-même. »
et ils honorent. Ne faisant que le bien, ils
Bernard Lorenzato
sont châtiés comme des scélérats. Châtiés,
Corinne Mercier/Ciric
La Lettre à Diognète est considérée comme la perle rare de la littérature chrétienne antique. Les circonstances
de sa découverte sont très originales. En 1436, un jeune clerc latin, Thomas d’Arezzo, venu étudier le grec
à Constantinople, trouve chez un poissonnier, parmi un tas de papiers d’emballage, un manuscrit grec.
Il l’achète, c’est la Lettre à Diognète. Le manuscrit fut déposé plus tard à la bibliothèque de Strasbourg,
où il fut détruit par un bombardement durant la guerre de 1870. Heureusement, on en avait fait des copies.
Rubrique
Fiche Commentaires 7
église à marseille
17
J.-P. Chemin
Marie,
une sœur aînée
dans la grâce
« Il ne faut pas trop
bavarder au sujet de
celle qui n’a presque
pas parlé et dont nous
savons peu de chose »,
conseillait le P. Yves
Raguin. Marie est notre
sœur en humanité,
même si elle est  
pour nous une sœur
aînée dans la grâce. 
« Si elle est un modèle,
il faut la voir dans
sa montée en grâce
auprès du Fils,  
dans sa foi pétrie
d’inquiétude
maternelle »
(Christian Makarian,
Marie, p. 184).
L
es évangiles n’ont pas désiré nous
raconter la vie de Jésus, sinon
ils auraient pris grand soin, à la
manière des biographes de l’époque,
de nous rendre nombre de détails
qui nous font défaut. Ces silences renvoient
à tout ce qui n’avait pas nécessité d’être dit,
parce qu’appartenant à l’expérience commune
des hommes.
Marie, une femme de son temps
De Marie, ils ne disent presque rien, pour la
même raison : elle est une femme de son temps.
D’abord, son nom, Marie, anagramme, en français, du verbe qui décrit au mieux ce qu’elle est :
aimer. Marie (Miriam, Mariam) est un nom très
usité, nous pouvons côtoyer quelques femmes
dans l’Ancien Testament qui le portent.
Marie, celle qui aime, est certainement une adolescente quand elle donne le jour à Jésus. Une
adolescente dont on ignore tout ou presque.
Divers indices mettent en avant la bourgade
de Nazareth, dont l’évangéliste a le souci de
préciser qu’elle est sise en Galilée. Or, la Galilée
n’est pas un haut fief de la religion, le prophète
en parle comme de la Galilée des nations, lieu
où s’exercent diverses influences politiques ou
religieuses jusqu’au premier siècle avant Jésus-Christ, époque
à laquelle elle est judaïsée.
Marie vit selon les règles en usage dans la société juive de son
temps. Règles qui codifient tant la vie publique et religieuse
que la vie privée. Le judaïsme, en posant comme principe la
création de l’humanité par Dieu et une même origine à l’homme
et à la femme, instaure, de facto, une égalité entre les deux
sexes. Il oblige même l’homme à une certaine considération
de la femme, car outrepasser ses droits, c’est en quelque sorte
faire offense à Dieu. Si la femme vit un certain effacement sur
la scène publique, dans l’intimité, elle exerce une réelle autorité.
Ainsi c’est elle qui, allumant les bougies du shabbat, rythme la
vie familiale, c’est elle aussi qui a en charge les lois de pureté
de la famille à travers la cuisine, l’éducation des enfants (transmission des lois…).
Marie a dû vivre selon les règles conjugales du moment : le statut
des fiançailles représentait un état très proche du mariage, en
particulier une dot était nécessaire pour être considérés comme
fiancés. Qu’en est-il de Marie et de Joseph ? L’Écriture nous dit
qu’ils étaient fiancés (Matthieu 1, 18 ; Luc 1, 27)… mais ne nous
dit rien de la façon dont ils se sont mariés. Il est vrai que cela
importe peu.
Marie, mère de Jésus
Dans le monde biblique, la procréation recouvre une importance
certaine. Toute maternité est pensée comme un don divin : elle
manifeste que Dieu n’abandonne pas son peuple, que le peuple
D.P.-G.
Des commentaires
plutôt ceux qui écoutent la parole de
Dieu et qui l’observent !" » (Luc 11,
27-28). À la grandeur de la maternité
que seule une femme peut ressentir
et exprimer hautement, Jésus répond
en indiquant un chemin difficile, dont
nous savons que sa mère l’empruntera
pour le mettre en pratique et lui donner tout son sens, dans sa chair même.
La mère sera la « croyante ».
• Marie n’est pas une idole. Le seul
sauveur, c’est Dieu, Jésus-Christ.
Marie n’est que l’instrument humain,
fille d’Adam, fille d’Israël, incarnation
d’un peuple, sœur de notre race. Par
sa sainteté, elle a été rendue capable
d’incarner dans l’histoire la vie de Dieu.
Le meilleur hommage qu’un chrétien
puisse rendre à la Vierge, c’est de
faire comme elle : incarner la vie de
Dieu dans les vicissitudes de l’histoire
mouvante de notre temps.
Mgr Oscar Romero, 
24 décembre 1978
• « Mentionne Marie » (Coran 19, 16).
Le livre saint des musulmans les invite
à se souvenir de Marie en termes
respectueux et admiratifs. Le nom de
Marie est mentionné 34 fois dans le
texte coranique qui réserve à la Mère
de Jésus une position privilégiée,
jamais atteinte pour les autres femmes,
fussent-elles épouses ou filles du
Prophète de l’islam. D’une rive à l’autre
de la Méditerranée, de Notre-Damede-la-Garde, à Marseille, à NotreDame d’Afrique, à Alger, grande est la
dévotion populaire des musulmans à
l’égard de Myriam, la Mère de Jésus.
Roger Michel, La Croix, 22 juin 1999
• Les sept voiles de Marie ont été
tissés par la tradition, le dogme, la
liturgie, la légende, l’art, la poésie et
la musique. Ces voiles dissimulent la
réalité d’autant mieux qu’ils sont plus
beaux et plus imposants. Il me paraît
donc indispensable de procéder à un
dévoilement afin de mettre à découvert
la face juive d’une jeune mère de
Galilée.
Schalom Ben-Chorin, Marie,
un regard juif sur la mère de Jésus
- La douce mère de Dieu nous enseigne,
par exemple, de son expérience et
par des paroles, comment on doit
reconnaître, aimer et louer Dieu. […]
Marie se sait mère de Dieu, élevée
au-dessus de tous les hommes. […]
Le cœur de Marie demeure ferme et
égal en tout temps ; il laisse Dieu faire
son œuvre en elle selon qu’il le veut,
et n’y puise rien d’autre lui-même
qu’une bonne consolation, de la joie et
de la confiance en Dieu. Nous devrions
faire de même, ce serait là chanter un
véritable Magnificat.
Martin Luther
Vierge à l’Enfant
de Jean-Pierre Cortot (1827)
exposée au musée
de Notre-Dame de la Garde.
est toujours son élu, que son dessein de salut
se poursuit vers son accomplissement. Toute
naissance est lue comme un signe de la fidélité
divine à l’Alliance. La conception de Jésus est
à lire dans ce contexte, pour saisir son poids.
Quant aux récits évangéliques qui en sont faits,
il faut les scruter à l’aide d’une autre exigence,
théologique celle-là : celui qui est conçu est le
Sauveur. Les récits sont construits sur cette
affirmation.
Marie, mère de Jésus, est montrée dans sa suite.
C’est le fils qui suscite l’intérêt. Mais humainement, et les évangiles en portent la trace, Marie
sera constamment partagée entre « la mère qui
s’accomplit dans sa descendance et la croyante
qui suit son Sauveur ». À diverses reprises,
Marie est manifestée plus mère que « servante
de Dieu ». C’est là toute la richesse de sa proximité avec notre humanité et le signe de l’action
de la grâce en elle. Comment ne pas entendre
le cri de la mère et toute l’émotion de celle qui
a eu peur, qui est dans l’angoisse, qui a craint
le pire pour son enfant, quand Marie retrouve
Jésus au Temple (Luc 2, 41-50). Ailleurs : « Sa
mère et ses frères arrivèrent près de lui, mais ils
ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule. On
lui annonça : "Ta mère et tes frères se tiennent
dehors ; ils veulent te voir." Il leur répondit : "Ma
mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique" »
(Luc 8, 19-21). Dure parole qui a dû travailler
le cœur de mère de Marie et lui permettre cette
« montée en grâce » qui est tout son parcours…
Montée qui culminera au Golgotha, quand elle
se dépouillera de son fils arraché par la main
des hommes pour obéir au Père. Enfin : « Or,
comme il disait cela, une femme éleva la voix du
milieu de la foule et lui dit : "Heureuse celle qui
t’a porté et allaité !" Mais lui, il dit : "Heureux
Marie, signe de notre humanité
À la lumière de l’expérience humaine
de Marie, il nous faut essayer de lire ce
qui concerne l’humanité en général à
travers deux réalités qui, l’une comme
l’autre, ne recouvrent pas l’humanité
entière, mais en sont des annonces de
sa réalisation, de son achèvement :
Israël et l’Église.
En Marie se résument la vocation et
l’espérance d’Israël, son attente et son « ascension », portées à leur accomplissement. C’est
tout Israël — tel que Dieu le veut — qui est
dans l’attente du Messie et qui l’accueille. Dès
lors, accepter Marie comme cette image parfaite
d’Israël situe Jésus comme fils d’Israël, accomplissant tout ce qui, dans le peuple élu, n’a été
que préparation, parfaisant tout ce qui n’a été
vécu qu’imparfaitement (Matthieu 5, 17).
En Marie se dessine l’Église à venir, elle est
annonce de ce peuple nouveau recevant du
peuple choisi Celui qui apporte le salut à tous
les hommes (Romains 10, 12). Elle manifeste le
cheminement que chacun, à partir de sa propre
histoire, est invité à parcourir pour accueillir
en lui le Christ toujours à naître pour l’offrir
au monde. Chacun, à la manière de Marie qui
l’a vécu dans sa chair, est appelé à devenir
« théophore ». Son chemin doit être le nôtre
pour passer d’homme engagé dans l’histoire et
marqué par notre « humanitude » à l’homme
renouvelé, vivant dans l’intimité divine, marqué par l’Esprit donné.
Marie, pleine de grâce
Toute la vie de Marie — son humanité aussi —
est habitée par cette faveur divine (Luc 1, 28),
autrement dit par Dieu lui-même. En lui donnant ce titre, il ne s’agit pas de couper Marie de
l’humanité, mais de contempler la vie à laquelle,
au cœur de notre humanité, nous sommes appelés, si nous acceptons l’œuvre de Dieu en nous,
si nous laissons agir l’Esprit en nous. En un mot,
Marie nous renvoie à notre vocation première
et fondamentale : être créature, à l’image et à la
ressemblance de notre Créateur.
Jean-Luc Ragonneau, s.j.
Culture et médias
église à marseille
19
D.P.-G.
Un guidepour visiter Saint-Victor
Le 19 juin, Saint-Victor
de Marseille, le guide
a été présenté
au MuCEM.
U
n nouveau guide ? Non, le
premier consacré au plus
ancien monument chrétien visible à Marseille, avec la
Vieille-Major. Il aura fallu attendre
la commémoration du 1600e anniversaire de l’abbaye et les travaux
de restauration engagés en 2010
pour qu’il voie le jour.
Un monument complexe
« Lors de la fermeture des cryptes
au public, nous avons demandé à
Jean Guyon de les présenter dans
une vidéo réalisée par le Service diocésain de l’audiovisuel, a rappelé
le P. Philippe Rast, curé de SaintVictor. Puis nous avons pensé à un
audioguide, et une équipe s’est mise
en place autour de Michel Fixot,
Régis Bertrand et Jean Guyon,
archéologues et historiens passionnés, avec Claire Reggio, paroissienne
de Saint-Victor et historienne. Le
projet mené à bien, nous avons eu
l’idée d’une publication… »
Car c’est un défi pour le pèlerin
et le visiteur de se retrouver dans
Les auteurs avec le P. Philippe Rast, l’éditeur Frédéric Boyer,
et Valérie Moulin, Catherine d’Ortoli et Catherine Dureuil,
de la Division Monuments historiques de la Ville de Marseille.
un enchevêtrement d’espaces et
de volumes. « Saint-Victor est un
monument complexe, de compréhension difficile au premier abord
si quelques clés de lecture ne sont
pas proposées, en particulier pour
les interprétations archéologiques
nouvelles dont il a fait l’objet »,
font remarquer les auteurs. Il faut
citer Fernand Benoît et Gabrielle
Démians d’Archimbaud, avec
laquelle Michel Fixot a dirigé les
fouilles menées de 1969 à 1975, et
les travaux de Paul-Albert Février,
Jean Guyon, Paul Amargier et
Jean-Claude Moulinier, ainsi que
les colloques de 1966 et 2004 qui
ont marqué des avancées majeures
dans la connaissance du site.
Visite guidée
L’histoire de SaintVictor est retracée dans l’introduction : lieu de culte funéraire
transformé en abbaye, qui a connu
un âge d’or au xie siècle, avant de
décliner puis d’attirer à nouveau
la foule des fidèles le 2 février,
l’église, après les destructions de la
Révolution, devint définitivement
paroisse en 1803. Après une lente
renaissance, le sanctuaire, classé
Monument historique en 1862, est
aujourd’hui « le lieu de mémoire du
christianisme marseillais », témoin
de l’Église indivise. Un lieu vivant
où « les fêtes de la Chandeleur ont
peu d’équivalents en France », réputé
aussi pour son festival de musique.
Le guide propose une visite en 16
stations commençant par les façades
extérieures du flanc nord, se poursuivant dans les cryptes, puis dans
l’église abbatiale, et s’achevant à
l’extérieur, du côté sud de l’abbaye.
Dans les imbrications architecturales, le visiteur peut ainsi déchiffrer pas à pas les restes du
monument paléochrétien,
les témoignages de l’époque
romane, puis du gothique,
et les transformations du
Moyen-Âge.
Les encadrés mettent en
valeur les figures de Victor,
Jean Cassien, Isarn, Lazare,
les sarcophages et les inscriptions,
la Vierge noire et les fêtes de la
Chandeleur, les vestiges des bâtiments monastiques…
Une belle iconographie, une bibliographie et un glossaire complètent
ce guide indispensable pour « plonger à travers les siècles », comme y
invite le P. Rast, dans ce lieu spirituel et patrimonial qui est « la
maison de tous les Marseillais ».
D. P.-G.
M. Fixot, R. Bertrand et J. Guyon
Saint-Victor de Marseille, le guide,
Éd. Mémoires Millénaires,
155 p., 14 €.
L
a salle d’honneur du
château de Lourmarin
a accueilli, le 10 juin,
l’Académie d’Aix-en-Provence dans sa séance de
clôture pour la remise
du prix Bruno-Durand,
couronnant un ouvrage
d’histoire régionale. La
palme est revenue au livre
Aux sources de l’Église de
Provence, coécrit par les
PP. Olivier Pety, prêtre
du diocèse d’Avignon, et
Bernard Lorenzato, notre
ami et fidèle collaborateur.
Cet ouvrage présente les
sources chrétiennes de
l’Église de Provence à travers les écrits et la vie de
quelques-uns de ceux qu’on
a coutume d’appeler les
Pères de l’Église provençaux, du ive au vie siècle.
Ces pionniers ont exprimé
le message évangélique au
sein de la culture et des
aspirations de leur temps.
On y retrouve, en particulier, Jean Cassien, le père
du monachisme provençal,
Salvien, Honorat, Eucher
DR
Les Pères de l’Église provençaux à l’honneur
Le P. Lorenzato
reçoit son prix.
et encore Faust, Gennade,
Hilaire et Césaire d’Arles.
Le professeur CharlesMarie de La Roncière,
historien médiéviste, a prononcé l’éloge et présenté
l’ouvrage : « Un livre clair
qui va à l’essentiel, pour
tout public, un livre qui fera
référence pour les sources
chrétiennes de la Provence. »
Dans ses remerciements,
le P. Bernard Lorenzato a
exprimé la reconnaissance
des deux auteurs et évoqué,
dans un brillant raccourci,
les Pères de l’Église, « ces
hommes qui ont posé les fondements du christianisme en
développant l’enseignement
reçu des Apôtres, nos frères
aînés dans la foi et les témoins
privilégiés de la Tradition ».
Jean Chagnaud
Aux sources de l’Église
de Provence, Éd. ASCP,
166 p., 22 €.
Culture et médias
20
église à marseille
Le film du mois, par Jacques Lefur
Bird people
Ce film d’une cinéaste française a bouleversé le Festival de Cannes, mais, situé
dans la catégorie « Un certain Regard »,
il ne concourait pas pour la Palme d’Or,
qu’il aurait pu pourtant mériter. Pascale
Ferran est une cinéaste déjà reconnue.
Perfectionniste, elle met sept ans à
réaliser un film. Le précédent, Lady
Chatterley (2006), avec Marina Hands
et Hippolyte Girardot, échappait aux clichés et devenait un grand
film sur la rencontre entre deux mondes.
Ce nouveau film est centré sur deux personnages, tous deux dans un
hôtel de luxe près de l’aéroport de Roissy : un ingénieur américain
en informatique, sans cesse en déplacement à travers le monde
pour son entreprise, et une jeune étudiante (Anaïs Demoustier)
qui travaille comme femme de chambre pour gagner sa vie. Tous
deux sont envahis par un ras-le-bol complet. Lui, usé par le stress
de ses voyages incessants, est même saisi par une angoisse existentielle radicale, comme avant lui le fils dans Saraband, dernier film
et dernier chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman, ou plus récemment
comme Jacques Gamblin dans le film français Week-ends, d’Anne
Villacèque. Tous deux vivent un effrayant sentiment de solitude,
plus fort que jamais dans ce monde qui multiplie les moyens de
communication : Pascale Ferran filme admirablement ces lieux
où s’agite une foule solitaire, halls d’aéroport, gares, transports
en commun. Tous deux alors rêvent d’une autre vie : lui, parce
que, de plus, sa vie affective, quand il revient chez lui à NewYork, est marquée par d’incessantes scènes de ménage. Sa femme
accumule les reproches contre lui. Elle, rêve d’en finir avec ce
travail d’esclave, sans horizon, elle rêve de partir, de s’envoler,
de découvrir le monde.
Mais comment accéder à une autre vie ? Comment parvenir à communiquer avec l’autre en vérité ? Comment vivre, pour de bon ?
C’est décidément la question majeure du cinéma français cette
année : rappelez-vous, en plus des films ci-dessus, La vie domestique, d’Isabelle Czejka, Arrête ou je continue, de Sophie Fillières,
tous deux avec Emmanuelle Devos. Comment trouver sens à sa
vie ? Avec force, Pascale Ferran pose la question, et entrevoit une
petite lueur : les deux personnages de son film se serrent la main
avant de se séparer. Mais qui se souviendra de la phrase pourtant
ancienne : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, et
qu’ils l’aient en abondance » ?
Film français de Pascale Ferran avec Anaïs Demoustier,
Josh Charles, Roschdy Zem et Camelia Jordana (2 h 08).
Les livres du mois, par Isabelle Vissière
Pèlerins de confiance
Frère Aloïs de Taizé
L
es publications de Taizé sont toujours, pour les lecteurs, source de joie et d’émerveillement. Ce livre
ne fait pas exception à la règle. Sous la plume de Fr.
Aloïs, actuel responsable de la communauté, il évoque
les « pèlerinages de confiance sur la terre » initiés, il y a
une trentaine d’années, par Fr. Roger. Les premières pages contiennent un
éloge du prieur, mort tragiquement en 2005, et un rappel de ses formules
favorites, empreintes d’une noble spiritualité : « Dieu ne peut qu’aimer, Dieu
est amour. Tu es aimé de Dieu tel que tu es. Il est tout proche de toi et pour
toujours. » Il faut comprendre les autres avec la bonté du cœur, et c’est dans
la pratique de l’hospitalité que se manifeste cette bonté.
De là est née l’idée des rencontres qui mêlent catholiques, protestants et
orthodoxes, voire d’autres croyants, à Taizé d’abord, mais aussi dans le
monde entier où, chaque année, dans des villes différentes, se réunissent
avec ferveur des milliers de jeunes de tous les pays.
Ce volume nous offre un beau recueil de lettres, témoignages vibrants de ces
multiples rencontres qui sont autant de méditations spirituelles marquées
du signe de l’exotisme, de la diversité et de la communion. Lettre du Kenya,
pour assouvir ce besoin d’absolu que nous portons en nous. Lettre du Chili,
pour combattre la pauvreté, faire triompher la justice, accueillir et transmettre la Parole de Dieu. Lettre de Calcutta, pour comprendre que l’humanité
constitue une grande famille (depuis trente ans, plusieurs frères de Taizé
partagent, au Bengladesh, la vie d’une population misérable). Lettre de Chine,
où l’Église, malgré sa petitesse, fait preuve de dynamisme et fait apparaître
des points de convergence entre l’Évangile et une sagesse millénaire.
Écrit dans un style concis, avec des formules percutantes, l’ouvrage se
conclut par un appel à la réconciliation des chrétiens séparés, le fondement
de la création de Taizé. Avant d’être catholiques, protestants ou orthodoxes,
nous sommes tous des baptisés, et la communauté de Taizé travaille à
réaliser cette unité si souhaitable.
Ateliers et presses de Taizé 2013, 207 p., 12 €.
Et elles passèrent sur l’autre rive
Françoise Landrot
N
ous sommes à Lyon en 1245 au moment où se prépare un grand concile.
On attend l’arrivée du pape Innocent IV dont le séjour, dans cette période
troublée, se prolongera six ans. La ville, qui est en pleine effervescence, sert
de cadre à ce roman où s’entrecroisent très habilement les vies de deux
femmes, aussi différentes que possible et que rien ne semblait prédisposer
à se rencontrer. L’une, c’est Eléonore que l’on a mariée très jeune à un riche
commerçant, parti très souvent en voyages lointains pour le besoin de ses
21
affaires et dont le seul souci est d’avoir le plus vite
possible un héritier qui reprendra le moment venu
l’entreprise paternelle. Malheureusement, la jeune
femme perd son premier bébé et semble, depuis,
devenue stérile. Drame bourgeois qui frappe durement le couple et condamne l’héroïne à la solitude,
à la tristesse et à un douloureux sentiment de
culpabilité. Car le mari cherche
déjà à obtenir en cour de Rome
la répudiation de Léonore pour
contracter un second mariage.
Récit féministe s’il en fut !
L’évocation de la jeune femme
dans sa maison luxueuse, agrémentée d’un jardin merveilleux, est décrite en un
style poétique, plein de finesse et d’élégance, qui
évoque irrésistiblement pour le lecteur l’image raffinée d’une nouvelle « dame à la licorne » parmi
les fleurs. La seconde héroïne, Mathilde, est une
recluse qui vit dans l’ombre du monastère bénédictin de l’île Barbe, volontairement enfermée à vie
entre les quatre murs d’une étroite cellule, seulement éclairée par une fenestrelle barreaudée. Elle
appartient à une noble famille et ses souvenirs de
jeunesse évoquent l’éducation mâle donnée par
son père quand il l’initiait à l’art de la fauconnerie et de la chasse. Ils évoquent aussi une période
difficile de troubles et de guerres où la jeune fille
perd sa famille et doit fuir, au hasard des routes,
les violences qui la menacent. Elle finit par se réfugier dans la réclusion volontaire, comme d’autres
femmes de son temps qui ne peuvent mener,
seules et sans appui, une vie normale. Au fil des
années, sa réputation de sagesse et de piété attire
à elle les âmes en peine ou esseulées qui viennent
chercher auprès d’elle conseils et réconfort. C’est
ainsi que Léonore prend l’habitude de venir lui
apporter quelques douceurs pour retrouver dans
ses paroles la paix intérieure qu’elle avait perdue
et qu’un pèlerinage à Conques — magnifiquement
évoqué dans le livre — lui avait permis déjà de percevoir. On l’aura compris : l’intérêt de ce roman original, c’est de mettre en scène un colloque spirituel
entre deux femmes en quête d’absolu et de Dieu,
mais sans tomber dans la fadeur grâce à l’élégance
du style et à la précision historique des détails.
Éditions des Béatitudes 2014, 265 pages, 15,90 €.
Les secrets du Jour J
Opération Fortitude
Churchill mystifie Hitler
Bob Maloubier
L
es amateurs de romans et de films d’espionnage prendront sûrement plaisir à lire ce
recueil d’histoires incroyables mais vraies, dont
certaines ont inspiré des cinéastes. On voit, par
exemple, les activités de l’agent double Chapman
et les tribulations d’un acteur obscur enrôlé
pour sa ressemblance avec Montgomery. Un
stratagème diabolique, digne des aventures de
Fantômas : on extrait de la morgue un cadavre que
l’on déguise en officier anglais et que l’on charge
de documents ultrasecrets, du moins en apparence… L’auteur, qui a lui-même servi dans les
services secrets britanniques, fait défiler un certain nombre de personnages
pittoresques et hardis qui ont
réussi à capter la confiance de
l’état-major allemand et à pratiquer l’intoxication : il s’agissait de faire planer un doute
sur le site du débarquement,
d’entretenir l’idée que l’invasion des plages normandes, en juin 44, n’était qu’une diversion et que
le vrai débarquement aurait lieu, ce qui paraissait
logique, dans le Pas-de-Calais. Ainsi, les divisions
blindées de la Wehrmacht seraient dispersées le
jour J. Ce livre d’histoire, écrit avec verve, se lit
comme un roman.
Éditions La Boétie 2014, 301 p., 18,50 €.
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Officiel
22
église à marseille
Nominations
Par décision de Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille, sont nommés :
Pour le diocèse
Le Père Pierre Brunet, vicaire général.
Dans les paroisses
• À l’ensemble pastoral Saint-Barnabé,
Beaumont, Bois-Luzy, Les Caillols,
Saint-Augustin, Saint-Julien
Le Père William Astic, curé,
le Père Matthieu Desjardins, vicaire paroissial.
• À l’ensemble pastoral La Valentine,
Les Accates, Éoures, La Treille, les Camoins
Le Père Pierre Gérard, curé,
le Père Bernadin Auguste, de la Société
des Prêtres de Saint-Jacques, vicaire,
avec l’accord de son Supérieur.
• À l’ensemble pastoral Plombières,
Belle de Mai, Le Canet, Saint-Gabriel,
Saint-Barthelemy
Le Père Pierre Richaud, vicaire,
le Père Renato Zilio, scalabrinien, vicaire,
avec l’accord de son Supérieur.
• À la paroisse Saint-Calixte
Le Père Maurice Gonzalez, administrateur.
• À la paroisse Saint-Giniez
Le Père Jean-Christophe Leurent,
administrateur pour un an,
le Père Cristinel Andrei, vicaire, lazariste,
avec l’accord de son Supérieur.
• À la paroisse Saint-Jean-Baptiste :
Le Père Hervé Costantino, curé.
• À la paroisse Saint-Lazare
Le Père Raymundo Adorméo, curé,
les Pères Gustavo Pez et Aimé-Césaire Metena,
vicaires, clarétains, avec l’accord
de leur Supérieur.
• À la paroisse Saint-Matthieu d’Aubagne
Le Père Christophe Jullien, curé.
À l’Institut catholique
de la Méditerranée
• À la paroisse Saint-Vincent-de-Paul
Le Père Philippe Rochas, curé,
les Pères Guillaume Petit
et Benjamin Goirand, vicaires, de l'Emmanuel.
Monsieur Rémi Caucanas, directeur.
• À la paroisse de Mazargues
Le Père Xavier Molle, vicaire, du Chemin Neuf.
Avec l’accord du Prélat de la Sainte-Croix
et Opus Dei, le Père Claude Petit, official
de l’Officialité interdiocésaine de première
instance de Marseille, est nommé président
du Tribunal de première instance de la Province
ecclésiastique de Paris. Son remplaçant
comme official à Marseille, le Père Joseph
Domingo, de la Prélature de l’Opus Dei,
a été nommé par les évêques de la Province
ecclésiastique de Marseille.
• À la paroisse espagnole
Le Père Percival Redona, curé.
les Pères Louis Masachs, vicaire, clarétains,
avec l'accord de leur Supérieur.
• Aux paroisses de Montredon – La Madrague
Mgr Denis Honnorat, curé.
• Aux paroisses de Gémenos et Cuges
Le Père Bruno Gregeois, dominicain, curé,
avec l’accord de son Supérieur.
• Aux paroisses Saint-Eugène (Endoume)
et Saint-Antoine de Padoue
Le Père Yann Pointel, curé, de l'Emmanuel.
• À sa demande, le Père Michel-Marie
Zanotti-Sorkine, est autorisé à exercer
son ministère hors du diocèse pendant un an.
Dans les services diocésains
• Aumônerie des hôpitaux
Madame Mireille Caltagirone,
responsable diocésaine.
Madame Hélène Nouaille-Degorce,
aumônier de l’hôpital de La Timone.
• Monde scolaire
Le Père Benjamin Goirand, aumônier
des étudiants du Centre-Ville.
À l’Officialité interdiocésaine
de Marseille
Ces nominations prennent effet
le 1er septembre 2014.
Marseille, le 2 juillet 2014
Édouard Bouquier
Chancelier
+ Mgr Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Remerciements
J’exprime ma reconnaissance
et celle du diocèse à celles et ceux
qui parviennent au terme de leur mandat
dans les paroisses, les services
et les mouvements :
• le Père Eric Longuemare,
• le Père Jean-Claude Duhoux,
• le Père Thomas Darret,
• le Père Claude Petit,
• Madame Elisabeth Bernard-Bordes.
+ Mgr Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Église en mouvement
église à marseille
23
Pèlerinage
du sourire 2014
141e Pèlerinage national de l’Assomption à Lourdes
« La joie de la conversion »
Du 16 au 20 septembre
Pèlerins malades et handicapés, hospitaliers, nous sommes tous invités à nous retrouver
au cœur de la cité mariale pour des moments privilégiés de rencontres, de partages et de foi.
En dehors du pèlerinage, tout au long de l’année,
de multiples occasions de rencontre
pour ceux qui sont concernés par la maladie.
Elle favorise cette solidarité indispensable
qui contribue à lutter contre le cancer
et ses conséquences.
Venez découvrir cette chaîne d’amitié
et n’hésitez pas à contacter :
Lourdes Cancer Espérance – Délégation 13
21 Les Feuillantines – 13011 Marseille
Tél. : 04 91 45 36 65. E-mail : [email protected]
Grand pèlerinage à travers
l’Espagne et le Portugal
« Enveloppés dans l’amour de Dieu  
pour le monde »
Montserrat - Saragosse - Avila - Coïmbra - Fatima Lisbonne - Guarda - Salamanque - Burgos - Loyola.
Organisé par la Mission
de Notre-Dame de Fatima
Du mardi 7 au vendredi 17 octobre
Itinéraire religieux, culturel et artistique.
Animation spirituelle, messe quotidienne.
Voyage en car grand tourisme, hôtels tout confort
(chambre à 2 lits), visites guidées.
Prix : 1 095 euros.
Renseignements, programme et inscriptions :
Jean-Marie Salvan, Maison Brive « Art religieux »,
2 rue Moustier (1er). Tél. : 04 91 54 16 14.
« La joie de la conversion »
Du lundi 11 au samedi 16 août
Sous la présidence de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
Renseignements et inscriptions au secrétariat de l’Hospitalité N.-D. de Salut
du lundi au vendredi de 14 h 30 à 17 h 30, 17 rue Wulfran Puget, Marseille (8e)
(métro Périer ou bus 41 S arrêt Paradis-Wulfran Puget).
Tél. : 04 91 71 42 37. E-mail : [email protected]
Parcours biblique 2014-1015
Chemins d’humanité (Gen 1-11)
Les onze premiers chapitres de la Genèse s’intéressent à la
condition humaine, à la lumière de la foi d’Israël. Leur couleur
mythique peut nous dérouter, mais, dans un langage imagé, ils
disent des choses toujours actuelles sur l’homme dans l’univers,
sur le couple, sur la fraternité, sur la violence, sur l’alliance que
Dieu maintient envers toute l’humanité moyennant une patiente
éducation, jusqu’à la venue du Christ, le Nouvel Adam.
Le livret sera disponible dès le mois de septembre
à la Librairie Saint-Paul.
Fêtes de l’Assomption
à la cathédrale
◗ Jeudi 14 août
18 h, messe aux Accoules.
◗ Vendredi 15 août
11 h, messe solennelle à La Major.
17 h, procession, au départ de la cathédrale,
dans les rues du Panier.
sommaire
Officiel
24
2-3 Vie de la cité
Messe du Vœu des Échevins
église à marseille
Calendrier diocésain 2014-2015
◗ Samedi 20 septembre
Rentrée académique de l’ICM.
◗ Lundi 2 février
Fête de la Chandeleur à Saint-Victor.
◗ Samedi 20
et dimanche 21 septembre
Week-end de rentrée des étudiants
et jeunes professionnels
à Notre-Dame de la Jeunesse.
◗ Dimanche 22 février
Appel décisif des catéchumènes.
◗ Du vendredi 26
au dimanche 28 septembre
Festival Famiho, un festival
pour les familles à Marseille.
◗ Lundi 30 mars
Récollection des prêtres et diacres
au Roucas et messe chrismale à 19 h
à la cathédrale.
◗ Dimanche 28 septembre
Messe de rentrée à 16 h à la cathédrale.
◗ Jeudi 2 avril
Prière et repas des prêtres et diacres
du Jeudi saint au Mistral.
◗ Du lundi 6
au vendredi 10 octobre
Retraite sacerdotale à Sufferchoix.
◗ Dimanche 22 mars
Récollection diocésaine à Lacordaire.
◗ Du mercredi 13 au dimanche 17 mai
Pèlerinage diocésain à Lourdes.
◗ Dimanche 30 novembre
2e étape de baptême pour les jeunes
de 7 à 17 ans à Saint-François-Xavier.
◗ Samedi 23 mai
Confirmation des adultes à 21 h
à la cathédrale.
◗ Dimanche 7 décembre
Clôture de l’Année du 8e centenaire
de Notre-Dame de la Garde, à 15 h.
◗ Vendredi 12 juin
Messe du Vœu des Échevins
au Sacré-Cœur.
◗ Lundi 8 décembre
Les 30 ans du séminaire Saint-Luc,
à Aix-en-Provence.
◗ Samedi 27 et dimanche 28 juin
Week-end vocations. Ordinations
le dimanche à 16 h à la cathédrale.
4-5-6-7 Vie du diocèse
Jeunes au service des malades
Billet du CDES
Prélude à l’Année de la vie consacrée
Aubagne : une seule paroisse
Festival Famiho
8-9-10 Dossier
Deux ordinations à La Major
12-13 Actualité
Anniversaires à N.-D. de la Garde
11-14 Événements
Les 50 ans de L’Arche
De Livourne à Saint-Ferréol
15 Église universelle
Renouveau charismatique italien
16 Histoire de l’Église
La Lettre à Diognète
17-18 Commentaires
Marie, une sœur aînée dans la grâce
19-20-21 Culture et médias
22 Officiel
Nominations
23 Église en mouvement
24 Officiel
Calendrier diocésain 2014-2015
Prochain numéro
Le prochain numéro d’Église
à Marseille paraîtra le 1er septembre.
Pour nous contacter
◗ Service de la communication et Église à Marseille :
Le prieuré Saint-Jean-de-Garguier recrute
son chargé de l’activité accueil
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Mission : rattaché au directeur et en étroite collaboration avec les religieuses sur place,
vous garantissez le bon fonctionnement de l’accueil au quotidien : accueil téléphonique
et physique, gestion des réservations et des séjours et tâches comptables de premier
niveau. Participation aux astreintes (quelques week-ends dans l’année).
Profil : expérimenté dans un poste d’accueil dans le secteur hôtelier, vous êtes polyvalent
et parfaitement à l’aise avec les outils bureautiques. Vous disposez d’un bon relationnel
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êtes motivé par le projet associatif confessionnel du Prieuré.
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◗S
ite Internet diocésain :
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• Relations paroisses :
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Sur le site du diocèse
Postulez sur www.erh.fr (Réf. SJG11).
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