Hémolyse physiologique et pathologique :
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Hémolyse physiologique et pathologique :
Hémolyse physiologique et pathologique : Mécanismes, méthodes d’exploration L'hémolyse est le phénomène irréversible par lequel les globules rouges sont détruits et libèrent leur contenu hémoglobinique. Il s'agit d'un phénomène qui touche les hématies à la fin de leur vie dont la durée moyenne est de 120 jours. Cette hémolyse physiologique est essentiellement intratissulaire. Hémolyse intratissulaire Siège et mécanisme: Les globules rouges âgés, après une durée de vie normale de 120 jours, sont phagocytés par les macrophages du système des phagocytes mononucléés. Chez le sujet normal, la majorité des globules rouges sont détruits dans les macrophages de la moelle osseuse (minimum 50%). Le reste de l'hémolyse se répartit dans l'organisme, en particulier dans la rate et le foie. Cette phagocytose porte sur des globules rouges dont le vieillissement s'est traduit par : - des modifications biochimiques : diminution du contenu enzymatique, ralentissement métabolique, perte des lipides membranaires, phénomènes oxydatifs. - des modifications morphologiques (tendance à la sphérocité par réduction de la surface membranaire et/ou hyperhydratation). - des modifications de la plasticité (diminution de la déformabilité des globules rouges entraînant une stagnation dans les capillaires). Conséquences: Chaque jour la destruction de 1 / 120è des globules rouges libère 6 à 8 g d'hémoglobine. Cette hémoglobine va être catabolisée : • la partie globinique est hydrolysée en acides aminés qui rejoignent le pool métabolique général. • la partie hèminique est dégradée par une hème-oxygénase qui ouvre le cycle tétrapyrollique et libère le fer. * Le fer libéré va être récupéré par l'organisme (circuit fermé): • 2/3 passe dans la circulation, se lie à la transferrine, pour être réutilisée pour l'érythropoïèse. • Le 1/3 restant est stocké dans les macrophages sous forme de ferrittine et d'hémosidérine. * L'héme-oxygénase est présente dans les macrophages (mais aussi dans les hépatocytes et dans les cellules du tubule rénal). L'ouverture du cycle tétrapyrollique par la bilirubine réductase produit la biliverdine réduite en bilirubine non conjuguée. Elle est rejetée dans le plasma: il s'agit d'une bilirubine insoluble dans l'eau, non conjuguée (BNC), dite libre. Elle est prise en charge par l'albumine qui la transporte aux hépatocytes. H Héém moollyyssee 1 Lors de certaines hémolyses pathologiques les capacités de transport de l'albumine sont dépassées. La bilirubine libre qui s'accumule dans le plasma est toxique. C'est ce qui peut arriver chez le nouveau né et au cours des hémolyses néonatales pathologiques. La bilirubine libre, non liée, peut traverser la barrière hémoméningée et léser gravement les noyaux gris centraux provoquant de lourdes séquelles psychomotrices, et parfois la mort. Au niveau des hépatocytes, la BNC se dégage du complexe qu'elle forme avec l'albumine et traverse rapidement, par diffusion facilitée, le pôle apical de l'hépatocyte. Dans le syndrome de Gilbert, il existe un trouble de la captation de la BNC par le foie et donc une hyperbilirubinémie libre permanente (sans hémolyse pathologique). La BNC subit une glucurono-conjugaison ou glycuroconjugaison. Elle nécessite un système enzymatique et notamment une glycuronyl-transférase. Cette glycuronyl-transférase peut être déficitaire : - d'une part chez le nouveau né surtout s'il est prématuré ou malade. Il en résulte une augmentation de la BNC responsable de l'ictère physiologique du nouveau né. - d'autre part, lors des déficits congénitaux, plus ou moins graves pouvant aboutir à un ictère nucléaire par lésions des noyaux gris centraux. Cette bilirubine conjuguée ou bilirubine directe est soluble dans l'eau. Elle est excrétée dans les canaux biliaires. Dans l'intestin, elle est transformée par les bactéries intestinales en urobilinogène et stercobilinogène qui s'oxydent en urobiline et stercobiline. La plus grande partie est éliminée dans les selles. Une petite quantité d'urobiline est réabsorbée par l'intestin et passe dans les urines. • En cas de blocage de l'élimination de la BC, il y a reflux de BC dans le sang, responsable de l'ictère. La BC liée à l'albumine est transportée vers le rein où elle est éliminée par les urines qu'elle colore. • En cas d'hyperhémolyse, il y a augmentation essentiellement de bilirubine libre, indirecte, non conjuguée. Valeurs NORMALES de la bilirubine : BILIRUBINE TOTALE : 3 à 17 µmol/l BILIRUBINE LIBRE : < 10 µmol/1 BILIRUBINE CONJUGUEE : < 11 µmol/1 Hémolyse intravasculaire Une faible partie de l'hémolyse physiologique (15) se déroule au sein même de la circulation sanguine. Dans ce cas, l'hémoglobine est libérée dans le plasma où elle forme un complexe avec l'haptoglobine, synthétisée par le foie. Ce complexe est capté par l'hépatocyte au niveau duquel l'hémoglobine est dégradée. La taille du complexe haptoglobine-hémoglobine ne lui permet pas de traverser le glomérule rénal. H Héém moollyyssee 2 Si la capacité de fixation de l'haptoglobine est débordée, l'hémoglobine en excès reste libre et traverse le filtre glomérulaire après dissociation de la molécule d'hémoglobine en deux dimères _ et _. Elle est réabsorbée par les cellules du tubule rénal qui la catabolisent et se chargent de dépôts de fer. Une hémosidérinurie apparaît quelques jours plus tard lorsque les cellules desquament dans les urines. Si la réabsorption tubulaire est dépassée, il existe une hémoglobinurie. En fait, la dégradation de l'hémoglobine est toujours intratissulaire au niveau des cellules épithéliales du foie et du rein. H Héém moollyyssee 3 Hémolyse pathologique Elle peut être due à deux mécanismes principaux: • soit une anomalie du globule rouge : hémolyses corpusculaires ou globulaires • soit à une agression extrinsèque des hématies : hémolyses extracorpusculaires. 1) Les anémies hémolytiques corpusculaires sont essentiellement congénitales: • anomalie de la membrane : maladie de Minkowski-Chauffard ou sphérocytose héréditaire (anomalie de la spectrine). • anomalie de l'hémoglobine : - soit hémoglobinopathie : mutation d'un acide aminé sur une chaîne de la globine : (Drépanocytose). - soit déficit de synthèse d'une chaîne de la globine (Thalassémie). • déficit enzymatique - déficit en PK : Pyruvate Kinase de la voie anaérobie. - déficit en G6PD : Glucose 6 Phosphate Deshydrogénase de la voie aérobie. 2) Les anémies hémolytiques extracorpusculaires sont dues à diverses agressions dirigées contre les hématies : • Agression toxique : . toxiques industriels : hydrogène arsénié, chlorates, benzène, plomb, sulfate de cuivre, . toxiques médicamenteux (phénacétine) . toxiques animaux : venins de serpents . toxiques végétaux : champignons (amanite phalloïde) . toxiques physiques : noyade, brûlures, gelures étendues, radiations ionisantes • Agression immunologique : - accident de la transfusion sanguine (alloanticorps) - anémie hémolytique du nouveau né (alloanticorps) - anémie hémolytique auto-immune (autoanticorps) • Agressions mécaniques : prothèses intracardiaques, syndrome de Moschowitz, circulations extra-corporelles, syndrome hémolytique et urémique. • Agressions infectieuses H Héém moollyyssee 4 Durée de vie des hématies La mesure de la durée de vie des globules rouges se fait par marquage isotopique au chrome 51. On prélève au sujet que l'on veut explorer des hématies par ponction veineuse. Après incubation avec un sel de chrome radioactif, on les réinjecte au sujet. Des prises de sang successives permettent d'étudier la décroissance de la radioactivité. On s'attache à mesurer la décroissance de 50 de la radioactivité : la T50, ou temps de demidisparition de la radioactivité (demi-vie): T50 normale =28±2jours Le raccourcissement de cette durée de vie témoigne d'une hémolyse exagérée. La méthode permet de localiser par comptage externe le lieu de destruction des globules rouges. Dans les hémolyses pathologiques, il est important de démontrer l'éventualité d'une séquestration splénique exclusive avant d'envisager une splénectomie. Dans la maladie de Minkowski-Chauffard la séquestration splénique est pure et permet une guérison de l'hémolyse pathologique par splénectomie. H Héém moollyyssee 5