Jules Lenepveu (1819-1898) Jeanne d`Arc au bûcher

L’iconographie de la Justice : allégories et symboles
_____________________________________________________________________ Jules
Lenepveu
(1819-1898)
Jeanne d’Arc au bûcher
Peintre académique, il a une prédilection pour les sujets historiques et
religieux. En 1869 il décore le plafond de l’Opéra de Paris, recouvert
depuis 1964 par une œuvre de Chagall. En 1886, dans un contexte de
lutte entre catholiques et anticléricaux, la IIIe République lui
commande, pour décorer le Panthéon, quatre fresques illustrant la vie
de Jeanne d’ Arc.
Le peintre réussit le tour de force de proposer une œuvre
fédératrice, à la fois patriotique (elle est une icône nationale
périssant au nom de la patrie, elle rassemble autour de la République)
mais aussi empreinte de mysticisme (son procès en canonisation*
débute en 1885), tout en dénonçant le fanatisme religieux.
Le peintre a représenté Jeanne d’Arc les yeux vers le ciel, elle n’est
déjà plus sur terre avec ses persécuteurs et sans la mitre dont on
coiffait les hérétiques. Il veut montrer qu’elle n’est ni hérétique, ni
relapse, ni idolâtre, mais une martyre. D’innombrables reproductions
de cette œuvre furent réalisées, la rendant très populaire.
*Canonisation : dans la religion catholique, admettre officiellement une personne
au nombre des saints.
Procès en canonisation : Après enquête sur la vie d’une personne, les partisans
et les opposants à la canonisation s’affrontent lors d’un procès. Un collège de
juges formé de cardinaux et d’évêques rend son verdict. S’il est favorable, la
canonisation est prononcée par le Pape.