Proposition de Nathalie Leclerc - France

Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
Félix
leclerc
La vie, l’amour, la mort :
Exposition itinérante
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
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FÉLIX ET LA FRANCE,
LA FRANCE ET FÉLIX :
une chanson d’amour
Ici, brève mais nécessaire remise en contexte. En 1950, Félix a déjà
fait sa marque au Québec – au Canada, comme on dit encore à
l’époque. Ses contes, d’abord diffusés à la radio puis rassemblés
en recueils, en ont fait un auteur incontournable du paysage littéraire d’ici. Sa grande ambition réside toutefois ailleurs : il aspire
à devenir un dramaturge reconnu. Sa passion des planches passe
d’abord par le théâtre, et non par la chanson. Ce qui ne l’empêche
pas, depuis une vingtaine d’années déjà, de composer des chansons dont le ton personnel et poétique le démarque nettement –
trop, même – de la production ambiante, en bonne partie calquée
sur ce qui se fait alors en France et aux États-Unis. En fait, à cette
époque, on ne parle même pas de chanson, mais de chansonnette !
On est encore bien loin d’un débat sur la chanson, art mineur ou
majeur…
Quelques rares critiques québécois, plus clairvoyants que d’autres,
ont salué en Félix un créateur prometteur à l’approche résolument
nouvelle. Même son attitude scénique déconcerte, tant sa sobriété
lui donne des allures d’excentrique : il se produit en s’accompagnant à la guitare, un pied sur une chaise, vêtu de ses habits de
tous les jours. Pour ajouter au pittoresque du tableau, l’homme
vient d’un milieu paysan. Bref, au milieu de ses propres compatriotes, fait figure d’hurluberlu.
La suite de l’histoire se perd dans une légende où tout le monde et
son père s’attribuent le mérite d’avoir signalé le talent de Félix à
l’attention du producteur Jacques Canetti, de passage au Québec
au printemps 1950. De ce fatras se dégage une certitude : Canetti
est happé net par la « manière Leclerc ». Dès la fin de l’année et
au début de 1951, il imposera sa nouvelle recrue au public parisien
et, en l’espace de quelques mois, aux quatre coins de la France et
dans une dizaine d’autres pays francophones.
Le centenaire de la naissance de
Félix Leclerc est une occasion
privilégiée de redécouvrir son
apport essentiel à la chanson
française. Cependant, cette relation n’a pas été à sens unique :
si Félix a beaucoup offert à la
France et à la francophonie en
général, celles-ci lui ont aussi
beaucoup donné en retour. Il en
est, pour tout dire, résulté un
échange unique dans l’histoire de
la chanson : une histoire d’amour
échelonnée sur des décennies.
Cette reconnaissance foudroyante de Félix en France s’explique
autant par l’originalité de son univers, poétique comme musical,
sa personnalité chaleureuse et sa façon de tenir la scène, tout
en simplicité et en recueillement. De ce bel homme à la voix profonde émane un parfum de bonhomie, d’humanité et de gaucherie
attachante, bien singulier dans la faune artistique, peu importe
l’époque. Le charme fou de qui s’ignore charmant; la sincère humilité d’un homme allergique à la prétention. Dans son esprit, Félix
débarquait en France pour y séjourner deux semaines… et non
trois ans !
En clair : Félix Leclerc, c’est du jamais vu, du jamais entendu, et
dorénavant, ce qu’on commencera à voir et à entendre, ce seront
des chanteurs-poètes qui s’inspireront de la démarche de Félix
pour proposer leur vision du monde en affichant leur personnalité, leur étrangeté légitime. Ce qu’insuffle Félix Leclerc à la chanson française, c’est rien de moins qu’un renouveau poétique, une
nouvelle manière de s’exprimer, une tendre révolution qui viendra
cristalliser les vocations de futurs grands incontournables de la
chanson, Brassens et Brel en tête, qui à leur tour engendreront des
dizaines de vocations, et ainsi de suite. Trenet a donné à plusieurs
le goût de chanter; Félix, lui, donne à d’autres l’inconscience de
monter sur scène et de se dévoiler poétiquement, sans artifices,
sans poudre aux yeux ni aux oreilles.
Félix offre aussi à la France ce qui tiendra lieu, pour des générations de Français, du visage du Québec; il contribuera, consciemment ou non, à renforcer cette imagerie d’un « Canada » plus
sauvage que nature, terre d’espaces infinis, piquetée de lacs, couverte de forêts saines et giboyeuses, défrichées par des pionniers
typiques aux récits surhumains, aux prises avec, été comme hiver,
d’impitoyables climats extrêmes. En clair (bis) : du rêve, de la poésie pure. Par ses chansons, Félix donne à imaginer un certain pays,
un certain peuple, et les Français s’en serviront pour se créer leur
propre « Canada » mythique et fantasmé. Le véritable ambassadeur du « Canada », ne le cherchez donc pas dans les soirées
mondaines avec des notables : il chante des histoires d’amour,
de vie et de mort sur de petites et grandes scènes de Paris et de
France.
En retour, la France apporte à Félix, au niveau de la chanson, une
reconnaissance qu’il n’avait même jamais osé espérer et que lui
avait sèchement refusée sa terre natale – une blessure qui ne
se refermera tout à fait jamais. La France lui permettra aussi de
vivre dorénavant de son art et de laisser pleinement s’épanouir
« l’homme qui chante » en lui, en même temps que le romancier
et le dramaturge. Enfin, et c’est pour lui un perpétuel motif d’étonnement, parfaitement rendu dans son récit Moi, mes souliers, la
France permet à Félix de découvrir un nouveau monde : le vieux
pays de France, avec sa culture, son histoire, ses artistes – en
même temps que la lancinante nostalgie du pays laissé derrière
lui. Au tour de Félix de se recréer le Québec dans sa tête, au fil de
son séjour français !
Le rendez-vous entre Félix et le public québécois a, pour toutes
sortes de raisons trop longues à résumer ici, parfois été raté, selon
le vieil adage voulant que nul ne soit prophète en son pays; celui
entre Félix et la France s’est produit, se traduisant en un coup de
foudre réciproque, et l’affection qu’elle lui a prodiguée, sur des
décennies entières, ne s’est jamais démentie. Merci la France est
bien plus que le titre d’un album pour Félix; c’est le cri du cœur
d’un homme qui n’était guère porté sur les effusions publiques.
La France a-t-elle envie d’en dire autant – merci Félix – et de profiter de 2014 pour célébrer le souvenir et l’œuvre de celui qui a fait
souffler sur elle rêve et poésie ?
André Gagnon
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
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À l’occasion du 100e anniversaire de naissance de Félix
Leclerc, en 2014, l’Espace
Félix-Leclerc lance une programmation proposant de
nombreux événements. Parmi
ceux-ci, une exposition itinérante sur Félix et son œuvre.
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L’exposition
« Félix Leclerc. La vie, l’amour, la mort »
L’exposition permet une rencontre entre l’œuvre de Félix Leclerc
et le public français peu familier avec le poète. Elle est une
occasion de retrouvailles pour ceux qui connaissent et aiment
son œuvre. Le fil conducteur de l’exposition se base sur les trois
thèmes universels qui composent La vie, l’amour, la mort. Ce fil
offre l’avantage d’explorer l’œuvre de Félix Leclerc de manière
intuitive, impressionniste plutôt que linéaire et factuelle. Cet
angle d’approche révèle le caractère universel de l’œuvre de
Félix, ces thèmes englobant tout ce qui a été dit et sera dit
l’intérieur de chansons et dans l’art en général, mais aussi la
richesse et la subtilité de son propos où le beau côtoie le laid,
le bon, le mal, l’amour, la trahison, la vie, la mort.
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Le parcours
de l’exposition
Nous proposons au visiteur une immersion dans l’œuvre
de Félix Leclerc de nature ludique et personnelle. C’est
en quelque sorte dans le grenier de l’imaginaire de Félix
où nous invitons le visiteur à s’engager, peuplé de symboles et d’images rattachés en grande partie à la nature. Au fil de l’exposition, le visiteur rencontrera divers
univers qui contiendront les mots de Félix, susciteront sa
réflexion et lui permettront ainsi d’entretenir un dialogue
avec lui. Étant donné la nature itinérante de l’exposition,
nous privilégions l’utilisation d’objets évocateurs et
symboliques (stylo bic, feuille blanche, banc, reproduction de sa guitare) et non d’objets ayant véritablement
appartenu à l’artiste. Ceux-ci pourront être touchés et
manipulés par les visiteurs.
L’exposition ne nécessite pas d’installation fixe. De plus,
il est possible de la déployer selon le modèle qui vous
conviendra afin d’accommoder vos besoins. Les différents panneaux composant le contenu peuvent être mis
dans une salle d’exposition tout comme dans le foyer
d’une institution.
Les trois thèmes
• La vie
Espace Félix-Leclerc, Île d’Orléans, Québec.
• L’amour
• La mort
Les modules multimédias
Les modules multimédias permettent un niveau de lecture
plus approfondi de l’œuvre de Félix Leclerc. Il est possible
pour le visiteur d’y écouter des extraits d’archives en lien
avec l’artiste, des chansons de son répertoire, etc. Ces
modules contiennent aussi de l’information plus factuelle
touchant sa vie et sa carrière. Bref, ces éléments de l’exposition offrent l’occasion de découvrir plus en profondeur
l’artiste et son œuvre.
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
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PRODUIT ÉVÉNEMENTIEL
ASSOCIÉ À L’EXPOSITION
Dans le cadre du 100e anniversaire de Félix Leclerc, Natha­
lie Leclerc, fille de Félix, accompagnera l’exposition pour
tenir une activité d’animation et rencontrer le public.
Cette animation est incluse dans le coût de location de
l’exposition.
À cette occasion, l’un des récipiendaires du Prix FélixLeclerc de la chanson pourra également offrir une performance.
Le Prix Félix-Leclerc de la chanson, remis dans le cadre
des Francofolies de Montréal et de Larochelle par la Fondation Félix-Leclerc, perpétue la mémoire de l’artiste et
vise à favoriser les échanges entre les jeunes artistes de
la France et du Québec. Ce prix récompense chaque année
un artiste français et un artiste québécois œuvrant dans
le domaine de la chanson et dont la carrière est en plein
essor. Visant à faire (re)découvrir l’œuvre de Leclerc au
public français, cette exposition prendra en compte le
public auquel il s’adresse et adoptera une couleur spécifiquement française.
Site web de la Fondation Félix-Leclerc :
http://www.felixleclerc.com
Liste des récipiendaires des dernières années :
Québécois
Français
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
Karim Ouellet
Hippocampe Fou
Marie-Pierre Arthur
Ben Mazué
Bernard Adamus
L
Damien Robitaille
Robin Leduc
Alexandre Désilets
Alexis HK
Catherine Major
Imbert Imbert
Thomas Hellman
Mell
Karkwa
Agnès Bihl
Vincent Vallières
Nicolas Jules
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Pierre Lapointe
Amélie-les-crayons
Yann Perreau
Fred
Stefie Shock
Bertrand Louis
Loco Locass
Miro
Éléments techniques
de l’exposition
Daniel Boucher
Mickey 3D
Mara Tremblay
Rachel Desbois
Lili fatale
M (Mathieu Chrédid)
Sylvie Paquette
Clarika
1996
Marie-Jo Thério
Pascal Mathieu
De plus, un film documentaire inédit d’Hugo Latulippe sur
la vie et l’œuvre de Félix Leclerc est aussi disponible. Pour
plus d’information sur ces deux compléments, vous pouvez consulter les fiches d’activités complémentaires.
Cette exposition itinérante sur Félix Leclerc, dévoilant l’essentiel du poète et de son œuvre, est présentée dans une superficie d’environ 75m2. Il est important de savoir que la forme de
son installation est flexible et qu’elle est faite pour s’adapter
au type de salle dans lesquelles elle sera présentée.
L’emprunteur de cette exposition doit prévoir une assurance
pour la valeur totale de l’exposition, c’est-à-dire 75 000 euros.
L’exposition possède les composantes techniques suivantes :
• 14 cimaises autoportantes;
• 2 écrans interactifs avec supports;
• 1 moniteur sonore avec supports;
• Caissons rigides à roulettes;
• Une dizaine d’objets évocateurs et symboliques.
Paramètres requis de la part de l’emprunteur :
• Espace d’entreposage adéquat (15m3 minimum);
• 1 employé pour le montage de l’exposition (cette personne
sera accompagnée de Nathalie Leclerc et le temps de
montage est évalué à 4 heures);
• Surveillance pendant les heures d’ouverture.
Au total, le poids de l’exposition est réparti comme suit :
• 140 kg pour les 14 cimaises;
• 60 kg pour les 2 moniteurs et leurs supports;
• 2 kg pour les moniteurs sonores et leurs supports.
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
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Nathalie Leclerc
Nathalie Leclerc peut accompagner cette exposition afin d’offrir une expérience
complète.
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Tarifs
Le coût de l’exposition est de 450 euros HT pour
2 à 3 semaines. Sont inclus dans ce prix le
matériel d’exposition, le matériel promotionnel
(affiche et cartons d’invitation), les coûts d’assurance, l’activité d’animation en lien avec
l’inauguration, ainsi que le transport.
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Contacts
Initiatrice de ces événements visant à souligner le 100e anniversaire de naissance
de son père, elle sera présente et disponible pour évoquer sa vie et son œuvre
auprès du public français désireux de mieux comprendre ce grand artiste.
Nathalie Leclerc
Directrice générale et artistique
De plus, elle proposera un livre fraîchement publié qui se lira comme des moments de pur bonheur d’une petite fille qui découvre la vie dans le regard de son
poète de père.
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Espace Félix-Leclerc
682 chemin Royal, St-Pierre-de-l’île d’Orléans
G0A 4E0
Nathalie Leclerc a créé un lieu unique sur l’île d’Orléans, au Québec, en 2002.
L’Espace Félix-Leclerc est un lieu qui rend hommage, dans toute sa splendeur, au
poète Félix Leclerc.
Disponibilité
418 828 1682
[email protected]
L’exposition sera disponible à partir d’août 2014.
Félix Leclerc étant le pivot de l’Espace, sa vie et son œuvre sont racontées dans
une exposition permanente installée dans le fenil d’une grange réaménagée, à
l’entrée de l’île d’Orléans. Archives sonores, livres et films enrichissent cette exposition constituée de textes, de photographies et d’artéfacts rares. Le bureau du
poète y a même été reconstitué.
L’Espace comporte aussi une facette artistique : outre des ateliers d’animation,
une boîte à chansons d’une capacité de 150 spectateurs a accueilli depuis plus
de dix ans une foule d’artistes de renoms ainsi que de représentants de la relève.
De plus, « Les sentiers d’un flâneur » mènent le visiteur dans des sentiers extérieurs, magnifiquement aménagés sur la rive nord de l’île d’Orléans. Plusieurs
percées visuelles ont été réalisées dans les arbres pour découvrir le pont de l’île
sous un nouvel angle.
L’Espace Félix-Leclerc est un lieu majestueux établi au cœur de la terre que Félix
Leclerc chérissait plus que tout, son île d’Orléans.
Nathalie Leclerc est aussi l’initiatrice de plusieurs spectacles qui ont rendu hommage à son père et de plusieurs albums d’artistes qui ont souligné l’œuvre de
Félix Leclerc par ses chansons, une œuvre dont la profondeur et la richesse, bien
loin de s’étioler au fil du temps, ne cessent de se bonifier.
Exposition itinérante proposée par l’Espace Félix-Leclerc
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Hugo Latulippe
Cette exposition pourra être accompagnée d’un film documentaire réalisé par le
cinéaste Hugo Latulippe. Actif dans le milieu du cinéma, de la télévision et du
multimédia à titre d’auteur, de cinéaste et de producteur depuis près de 20 ans,
Hugo Latulippe a remporté de nombreux prix, mentions et distinctions au Québec
et à l’étranger. Ses films rejoignent souvent ses engagements politiques et sont
toujours couplés à une quête de sens. Il nous a habitués à un regard singulier
sur le monde, empreint de poésie et d’humanité. Pour lui il n’y a pas de doutes,
Félix est le père de tous les artistes québécois contemporains. Comme l’a bien dit
Robert Charlebois : « C’est Félix qui a ouvert la voie… C’est lui le grand révolutionnaire. »
Félix Leclerc, 1968-1988. Portrait d’un homme. Portrait d’un temps. Portrait d’un
peuple. Comme les chats, Félix Leclerc a eu plusieurs vies. On en connaît déjà
certaines par cœur, la carrière artistique du grand poète et chanteur ayant fait
l’objet de nombreuses biographies. Mais ce qui nous intéresse ici est inconnu, ou
presque… c’est la dernière de ses vies. Celle qui court des années 1968 à 1988
et qui se partage en deux amours.
C’est d’abord la vie citoyenne du poète chanteur. En effet, ces années sont marquées par un engagement politique nouveau – et néanmoins total – pour le Québec. Souvent passée sous silence par les tenants (ou les espérants !) d’un Félix
Leclerc apolitique, cette vie-là est celle d’un québécois bien de son temps : « J’ai
marché pendant trop longtemps dans les sentiers fleuris et embaumés. Il est plus
que temps que j’emprunte des sentiers plus fréquentés, les chemins trop souvent
piégés sur lesquels marchent six millions de mes frères. » Au cours de ces deux
décennies de troubles politiques, de mouvements sociaux et de combats pour la
liberté, Félix est devenu une sorte de symbole, de père de la nation comme Néruda
a pu l’être au Chili ou Darwich en Palestine. Des archives nouvelles, des apparitions sur des tribunes québécoises et européennes, contribueront à raconter ce
Félix-là. Le Félix au regard bleu qui monte la garde, l’œil vers le Golfe, ou Montréal,
guette le signal…
Cette période est aussi la plus privée de ses vies, paradoxalement, puisque ce
sont les années du retranchement sur l’île d’Orléans avec sa femme Gaétane Morin et leurs deux enfants, Nathalie et Francis. Ce sont les années d’amour. Debout
sur le pays des Leclerc, Félix l’habitant des saisons, Félix le père, le doux. Raconté
en fragments par sa fille Nathalie, pour la première fois. Je me souviens papa…
Ces deux trames, l’une très privée et faites de fragments de vie intime, et l’autre
éminemment publique, sont les deux lignes de force de ce film. Ce chassé-croisé
entre le très intime et le très publique permettra de tracer un portrait nouveau
du géant Félix. Il permettra en tout cas de le montrer dans toute sa cohérence
d’homme.
Hugo Latulippe propose ici un film événement pour marquer les 100 ans de Félix
(2014).