Toulon, un lieu dans le jeu diplomatique

Transcription

Toulon, un lieu dans le jeu diplomatique
Toulon, un lieu dans le jeu diplomatique
Par Evelyne Maushart
“ Celui qui commande la mer commande le
commerce, celui qui commande le commerce
commande la richesse du monde, et par
conséquent le monde entier ”1.
Toulon est un port de guerre, le plus important en Méditerranée. Cette ville est chef lieu d’une
préfecture maritime, d’une sous-préfecture du département du Var, d’un tribunal de la marine,
d’un tribunal de 1ère instance, d’un tribunal de commerce, de deux justices de paix et d’un
commissariat général de police. L'évolution de la marine entre 1870 et 1914 provoque un
rapide essor de la population qui passe de 70 000 à environ 105 000 habitants (jusqu’en 1892 :
77 5OO hab. puis en 1897 : 94 500 hab. ; en 1902 : 101 500 hab. ; en 1911 : 104 589 hab.). La
vie de la cité est intimement liée aux destinées de la marine.
La période qui va des lendemains de la défaite de 1870 à la veille de la Grande Guerre,
marque une étape importante dans l’évolution de la marine en France. En effet, elle se
transforme et passe de la voile à la vapeur dès le Second Empire, Napoléon III souhaitant
doter le pays d’une marine puissante, concurrente de celle de la Grande-Bretagne. L’évolution
technologique amorcée sous le Second Empire, se poursuit sous la IIIe République.
Toulon, en tant que port de guerre, va jouer un rôle dans les relations internationales menées
par les représentants français. Mais il va aussi être un lieu d’accueil pour sceller l’alliance
franco-russe et pour participer à la réconciliation avec l’Italie et l’Angleterre.
I – L’alliance franco-russe se scelle à Toulon
En 1893, les préparatifs de cette visite de l’escadre russe en Méditerranée, se font en étroite
collaboration entre la mairie et la marine. Ce qui favorise le succès du déroulement des
festivités.
A – Les préparatifs
Du 13 au 28 octobre 1893, l’escadre russe de la Méditerranée, commandée par l’amiral
Avellan, vient à Toulon pour rendre la visite faite le 23 juillet 1891, à Cronstadt par l’amiral
Gervais. Le préfet maritime est alors l’amiral Vignes. A cette annonce, un “ grand souffle de
sympathie patriotique ”2 passe sur la France entière, et sur Toulon en particulier 3. Ce n’est
pas, en effet, une simple visite de politesse, mais la consécration de l’alliance qui doit sceller,
dans une “ fraternelle étreinte ”4 deux nations “ unies indissolublement pour le maintien de la
paix générale ”5. La présence d'une escadre russe à Toulon prend figure, dans le contexte
international du moment d'un acte historique. La France a maintenant une alliée en
1
Raleigh (Walter), Histoire du monde, 1614
Almanach de Toulon, 1894
3
AMT, délibération du conseil municipal du 9 septembre 1893
4
Mongin (Laurent), Toulon, sa rade, son port, son arsenal, Marseille, Laffitte Reprints, 1904, p. 286
5
Idem, p. 287
2
Méditerranée. Cette visite officielle voit son aboutissement en décembre 1893 par la signature
d’un traité d’assistance militaire, qui restera en vigueur jusqu’à la Révolution russe.
A l’annonce de la venue d’une escadre russe, plusieurs ports se proposent pour l’accueillir6.
C’est Toulon qui est choisie. En effet, la municipalité est très activement intervenue auprès
du gouvernement pour recevoir l’escadre russe7. Le conseil municipal publie une
“ proclamation aux habitants ”8 les exhortant à manifester leurs sentiments de patriotisme afin
d’accueillir “ chaleureusement nos frères russes ” les membres de l’escadre. Toute la presse
locale prépare le public à l’arrivée de l’escadre et aux festivités. Il est décidé que chacun porte
les couleurs russes. Les femmes s’habillent d’un châle aux couleurs de l’empire des tsars, les
hommes fument la pipe russe. Tout est devenu franco-russe. Il y a des médailles, des insignes,
des rouleaux de serviettes, des encriers, des chapeaux... Les cravates sont tricolores avec un
aigle bicéphale sur fond d’or. On vend également des porte-monnaie avec un Kopeck dedans.
Des collectes sont lancées dans toute la France et de nombreuses municipalités envoient leurs
dons en numéraire et en nature : vin, champagne, cigares, tapis de table, et même des bijoux
destinés aux femmes russes. On associe également les enfants : les garçons font des dessins
pour leurs camarades russes, les écolières des ouvrages brodés, et tous ont appris l’hymne
russe. Lorsque la municipalité de Toulon reçoit, par dépêche officielle, la confirmation de la
visite, le conseil décide qu’il sera seul chargé de l’élaboration du programme officiel des
fêtes9. Il prévoit des réceptions à la mairie, une fête vénitienne dans la vieille darse, des
illuminations des jardins publics, de la place de la Liberté et du boulevard de Strasbourg, des
galas au grand théâtre, des banquets au musée, ainsi que des spectacles et des divertissements
au jardin de la ville, sur le boulevard et dans les rues10. “ Rien ne sera négligé pour que la
ville de Toulon, représentant la France tout entière, rende dignement à nos amis de Russie les
manifestations qui eurent lieu à Cronstadt ”11.
Et c’est en collaboration avec la préfecture maritime que la ville organise ces festivités. En
effet, comme il est prévu d’organiser des ascensions aérostatiques, celles-ci se dérouleront sur
le terrain militaire de Lagoubran, et la marine fournira le gaz pour le gonflement des
aérostats12. Pour sa part, le préfet maritime, le vice-amiral Vignes, organise, au nom de la
République, un ensemble de réceptions. Coups de canon, musique militaire et bals sont
destinés à honorer la marine russe. Il est également prévu de loger le président de la
République à la préfecture maritime13, et d’organiser le lancement, à la Seyne, du cuirassé
Jauréguiberry.
Les dépenses sont considérables. Elles sont comparables à celles qui ont été effectuées par les
Russes lors de la réception de l’escadre de l’amiral Gervais14. Cela coûtera 448 077 F à la
commune de Toulon15 et 2 404 455,21 F à l’Etat, sur le budget de la Marine16.
6
Le Petit Var, 8 septembre 1893, “ La Marine Russe ” p. 1
AMT, série 1 DI 75, délibération du conseil municipal du 30 août 1893
8
AMT, série 1 DI 75, délibération du conseil municipal du 10 octobre 1893
9
AMT, série 1 DI 75, séance publique du 6 septembre 1893
10
AMT, série 5 R 11, actions culturelles, festivités (1875-1899), n° I 23 : festivités France-Russie
11
Le Petit Var, 8 septembre 1893, “ Les préparatifs ”, p. 1
12
SHMT, série 2 A6 686, lettres diverses et pétitions, note du 6 octobre 1893
13
La Préfecture maritime, ancien hôtel de la Marine édifié en 1788 sur le champ de bataille (l’actuelle place
d’Armes) et détruit pendant la guerre de 1944
14
SHMT, série 170 C 29, dépêches ministérielle, note en date du 22 septembre 1893 qui présente un tableau
synoptique des fêtes et des dépenses de Cronstadt
15
AMT, délibérations du conseil municipal des 22 novembre 1893, 6 décembre 1893, 20 décembre 1893,
12, 15 et 16 février 1894, 1er mars 1894, 30 mai 1894
16
SHMT, série 2 A6 682, Port de Toulon, Correspondances, Commissariat de la marine, année 1893
7
B – Le déroulement des festivités
“ La vieille darse était noire de monde, et des individus de tout âge
s’accrochaient partout où il existait une possibilité, cela au mépris de toute
prudence et des lois de l’équilibre. Tout était pavoisé, maisons, navires de haut
bord et torpilleurs ”17.
Le 13 octobre 1893, toute la population toulonnaise18, ainsi que ses représentants, sont
présents sur le port de Toulon pour accueillir l’escadre russe. En tête des personnalités se
trouve le vice-amiral Rieunier, ministre de la Marine et des Colonies, le vice amiral Vignes,
préfet maritime, le vice-amiral de Boissoudy, commandant l’escadre de la Méditerranée, le
vice-amiral de la Jaille, commandant l’escadre de réserve, ainsi que le maire de Toulon,
Prosper Ferrero et son conseil municipal19. De nombreuses associations sont également
présentes20, ainsi que les autorités religieuses, et diverses sociétés qui avaient offert leur
concours pour organiser des réjouissances publiques21. Toute la ville est debout pour les
recevoir. Lorsque l’escadre apparaît, ce sont des hourras de circonstance “ Vive la France ! ”,
“ Vive la Russie ! ”22. Et la “ fièvre patriotique embrase tous les bons citoyens ”23.
Le 13 et le 14 octobre au matin, les cérémonies officielles se déroulent dans l’enceinte du
domaine maritime24. Le 14 après-midi, les permissionnaires russes et français débarquent des
bordées25. Après ces réceptions, l’amiral Avellan et 50 officiers russes, se rendent à Paris où
ils sont reçus par le gouvernement pour des négociations diplomatiques, militaires et
financières. On prépare un nouvel emprunt russe pour 1894 (1 020 millions de francs).
Pendant ce temps, à Toulon, du 16 au 26 octobre, des fêtes sont organisées pour distraire les
marins russes restés au port, 60 officiers et 2 000 matelots. Il y a des bals, des excursions, des
feux d’artifice, des spectacles. On joue tous les soirs au Théâtre “ Michel Strogoff ”. Un grand
banquet est offert aux marins russes et français sur la place d’Armes pour 500 marins russes et
autant de matelots français 26, sous le patronage de la municipalité27. Les Russes, officiers et
marins, les reçoivent ensuite à bord de leurs navires. Le fêtes de nuit se déroulent en rade. De
17
Raoulx (Docteur) Mon beau Toulon... Qui t’a vu ? in Bulletin des Amis du Vieux Toulon, 1936, p. 261
Une foule nombreuse, également venue de toute la France, est présente. Le matin du 13 octobre, on
enregistre 160 000 arrivées (Mollet [Vincent], La visite de l’Escadre russe à Toulon en 1893, in
Cols Bleus n° 2231 du 9 octobre 1993, p. 10)
19
Le Grand Var, n° 15 du vendredi 13 octobre 1983 (numéro spécial)
20
SHMT, série 2 A6 686, lettres diverses et pétitions, note du 16 octobre 1893 : “ Les Anciens Combattants
de 1870 et les Anciens Sous Officiers, se sont unis pour former un comité des fêtes en l’honneur des sous
officiers russes ”
21
Le Petit Var, 9 septembre 1893, “ L’escadre russe à Toulon ”, p. 2
22
Le Petit Var, 14 octobre 1893, “ Les fêtes franco-russes. Bienvenue ”, p. 1
23
Idem
24
Le Petit Var, 14 octobre 1893, “ Les fêtes franco-russes. A Toulon. Journée du 13 octobre 1893 ”, p.1
25
La présence de la marine française et russe dans la ville posera quelques problèmes en mairie. En effet, la
mairie de Toulon avait invité les propriétaires d’immeubles à venir indiquer au bureau de la Guerre, à
l’hôtel de ville, les locaux meublés ou non meublés dont ils pouvaient disposer à l’occasion des fêtes
franco-russes (Le Petit Var, 17 septembre 1893, “ Le logement des étrangers ” p. 2) afin de loger tous ces
étrangers. Certains ont cru que c’était la ville qui se porterait caution des loyers, si bien que, par la suite,
des recours seront intentés contre la municipalité pour des loyers impayés (AMT, délibération du 7 juillet
1895)
26
Le Petit Var, 26 septembre 1893, “ L’escadre russe à Toulon. Un banquet de marins ”, p. 1
27
Idem
18
nombreuses communes les invitent également28. Le Petit Var, traduit l’enthousiasme
populaire.
La municipalité tient à associer à ces fêtes tout le monde, habitants de Toulon, étrangers et
soldats29. Toutes les catégories sociales doivent pouvoir participer aux fêtes. Il y a, à cet effet,
des réceptions officielles à la préfecture maritime et à l’hôtel de ville réservées à la
population, des bals et des banquets populaires. La ville a organisé de nombreuses
manifestations dans la rue où tous peuvent manifester leur allégresse30. Le public acclame de
bon cœur cette nouvelle amitié. Le préfet maritime accorde une demi-journée de congé au
personnel de l’arsenal. Les écoliers ne sont pas oubliés, ils ont deux jours de congé31, accordés
par le préfet du Var. En vue d’assurer la tranquillité, la police est renforcée. Tout se déroule
sans incident.
Ces fêtes sont l’occasion pour la population de bénéficier de certains avantages. Le ministre
de la Marine décide que la demi-journée de congé sera payée aux agents du personnel ouvrier
de l’arsenal. De son côté, la municipalité, subventionne les associations qui désirent participer
aux festivités32, mais prévoit également de distribuer aux indigents de la ville, la veille de
l’arrivée de l’escadre, une somme de 6 000 F33. Les bons sont distribués par les soins du
bureau de bienfaisance. De plus, l’administration des hospices civils de Toulon bénéficie, à
cette occasion d’un crédit destiné à améliorer l’ordinaire de ses indigents34.
Lorsque l’amiral Avellan rejoint Toulon le 27 octobre, il s’arrête à Lyon et à Marseille, où le
même accueil chaleureux lui est réservé. Le président de la République Sadi Carnot vient à
Toulon le même jour où il est reçu triomphalement35. Le 29, l’amiral Avellan reprend la mer.
Les Russes sont très satisfaits de l’accueil des Toulonnais lors de leur séjour. A Toulon, la
visite de l’escadre de l’amiral Avellan “ a laissé d’inoubliables souvenirs dans la mémoire
collective toulonnaise36 ”. La popularité de la Russie et du Tsar reste considérable. Lors du
décès du tsar en 1894, Toulon et Paris portent le deuil aux fenêtres des maisons, son portrait
est voilé de crêpe. De même, en 1895, la ville accueille avec joie un don de l’amiral Avellan
et des officiers de l’escadre russe : la statue du marin russe37 “ en signe de reconnaissance et
en même temps pour perpétuer le souvenir de l’hospitalité chaleureuse ”. Elle est placée à la
mairie afin que la ville entière, en la voyant, se remémore le geste de deux pays désormais liés
fraternellement et ayant pour but ultime la paix du monde. Enfin, le 22 octobre 1895, le Quaidu-Port est dénommé Quai de Cronstadt38.
Dans la réception magnifique et retentissante faite par la ville de Toulon à ses hôtes, c’est la
France qui, “ du plus profond d’elle-même, envoyait à la Russie le meilleur de son âme ”39.
28
SHMT, série 2 A6 686, lettres diverses et pétitions, note du 16 octobre 1893 du maire de Saint-Tropez
Le Petit Var, 13 septembre 1893, “ L’escadre russe à Toulon. Une fête populaire ”, p. 2
30
Idem
31
Guillou (J.), L’escadre russe en France, in Bulletin de l’Académie du Var, 1993, pp. 126 à 151
32
120 sociétés se sont inscrites pour la fête de gymnastique. C’est la société “ la Pro Patria ”, de Toulon, qui
est choisie et qui reçoit la somme de 18 000 F pour organiser sa manifestation
33
AMT, série 1 DI 75, délibération du conseil municipal du 5 octobre 1893
34
AMT, série 1 DI 75, délibération du conseil municipal du 10 octobre 1893
35
Le Petit Var, 28 octobre 1893, “ L’escadre russe à Toulon ; l’arrivée du président de la République ”, p. 1
36
Marmottans (Tony), Ca s’est passé à Toulon et dans le pays varois, Ed. Autre Temps, vol. 4, 1998, p.
37
AMT, délibération du conseil municipal du 25 août 1895
38
AMT, délibération du conseil municipal du 23 octobre 1895
39
Mongin (Laurent), op. cit. p. 287
29
Depuis, les marines russe et toulonnaise collaborent en bonne intelligence40. Parfois des
réceptions sont également données en l’honneur des officiers et marins russes.
Le samedi 21 septembre 1901, lorsqu’ils reviennent à Toulon, on considère que c’est “ un
événement historique d’une haute portée pour le pays et la République. La réception qui a eu
lieu à la mairie a été en tous points digne de l’idée qu’elle exprimait et vous avez pu vous
rendre compte de l’enthousiasme patriotique ”41. En 1914, dans le cadre de l'alliance franco-russe, l'amiral Roussine et de nombreux officiers de la marine du Tsar sont venus assister à
Toulon, du 25 au 27 juin, aux manœuvres de la marine française.
II – Toulon participe à la réconciliation avec l’Italie et l’Angleterre
Des réceptions somptueuses sont à nouveau données à Toulon lorsque le gouvernement
français décide que c’est dans cette ville que doivent être reçues d’une part les délégations
italiennes le 10 avril 1901, et d’autre part celles de l’Angleterre en 1902 et en 1912.
A – L’escadre italienne à Toulon : un acte de politesse diplomatique
L’occupation de la Tunisie par la France en 1881 et l’établissement du protectorat français ont
eu pour effet de créer des tensions avec l’Italie. Des efforts de conciliation sont tentés, qui
sont concrétisés par des visites officielles. Au mois d’avril 1899, l’escadre de la Méditerranée
se rend à Cagliari à l’occasion de la mort du roi Humbert Ier. En réponse, l’escadre italienne,
commandée par le duc de Gênes, oncle du nouveau roi Victor-Emmanuel III, et commandant
en chef de la flotte italienne, vient en France le 8 avril 1901. C’est à Toulon qu’a lieu cette
visite officielle en présence du président de la République. Cette rencontre consacre un
rapprochement “ entre deux nations sœurs que des malentendus avaient trop souvent
éloignées ”42.
A l’arrivée de l’escadre italienne, la foule s’est massée le long de la côte au Mourillon, depuis
la Grosse Tour jusqu’à Sainte Marguerite43. Par petits groupes, les embarcations, de 100 à
20044, sortent du port et se répandent dans la petite rade. A mesure que les navires défilent
devant les forts, ils sont salués par des coups de canon. En tête de l’escadre se trouve le
Lepante, qui porte le pavillon du duc de Gênes. La population italienne de Toulon est venue
tout entière saluer le représentant de leur souverain, et elle ne lui ménage pas ses ovations.
Puis les navires viennent mouiller au port. Le préfet maritime, le vice-amiral de La
Bonninière de Beaumont, en grande tenue de cérémonie, se rend à bord du Lepante pour
souhaiter la bienvenue au duc, ainsi qu’à toute l’escadre. Les journalistes se répandent pour
recueillir des informations. Toute la soirée est animée sur le boulevard de Strasbourg. Les
terrasses des cafés, la salle du Casino, tous les lieux publics accueillent les marins de l’escadre
italienne descendus à terre. Au Casino, l’orchestre fait entendre l’hymne italien, puis la
Marseillaise.
Puis l’on se prépare à recevoir le président de la République. Le protocole de la visite
présidentielle est réglé par le préfet maritime45. L’événement est d’importance, la presse
toulonnaise l’évoque depuis un mois et chaque jour, un article de plusieurs colonnes
40
SHMT, série 2 D10 21, Majorité générale , Navires russes, lettres de 1908 à 1915
AMT, délibération du conseil municipal du 25 septembre 1901
42
Mongin (Laurent), op. cit. p. 190
43
Le Petit Var, 10 avril 1901, “ Le voyage présidentiel à Toulon ”, p. 1
44
Le Petit Var, 10 avril 1901, “ Arrivée de l’escadre italienne ”, p. 1
41
commente les différents aménagements nécessaires à cette visite, le détail des festivités, ainsi
que l’opinion de la presse étrangère. Mais les articles font une part plus importante à la visite
du président de la République, qu’à celle de l’escadre italienne. Le conseil municipal sollicite
un crédit pour faire face aux dépenses occasionnées afin de “ recevoir le plus dignement
possible le premier magistrat du pays ”46. Il demande la somme de 80 000 F47, qui “ peut
être augmentée ultérieurement si nécessaire ”, et un crédit de 4 000 F destiné à être distribué
comme secours aux indigents48.
Le 10 avril 1901, Emile Loubet embarque à Villefranche sur le cuirassé Saint Louis et arrive à
Toulon, suivi de toute l’escadre française. Il débarque dans l’arsenal au quai de l’Horloge.
Les honneurs lui sont rendus. Il est salué par tous les bâtiments présents sur la rade, ainsi que
par les forts et les batteries49. A midi, la foule, massée sur les quais, “ entendit tonner les
saluts réglementaires, tirés par chacun des navires italiens, auxquels répondaient les forts de
la rade et les navires de l’escadre légère française ”50. Toutes les personnalités de la ville et
du département sont présentes. Sont également venus de Paris Delcassé, ministre des Affaires
Etrangères, de Lanessan, ministre de la Marine, et Pierre Baudin, ministre des Travaux
Publics. Le président de la République reçoit, à la préfecture maritime, le duc de Gênes et les
états-majors des navires italiens51. Puis il leur rend visite à bord du Lepante, et remet au duc
la plaque de grand-croix de la Légion d'honneur. Pendant son séjour, des fêtes sont données
dans la ville. Dans la soirée le président offre un grand banquet dans une des anciennes cales
de l'arsenal aménagée à cet effet, puis, embarquant sur le canot présidentiel, il passe entre les
lignes des navires illuminés. Le lendemain, il déjeune à bord du Lepante, puis il visite, dans la
darse de Missiessy, les deux premiers sous-marins français : le Gymnote et le Gustave-Zédé.
Cette rencontre entre le président Loubet et le duc de Gênes permet d’améliorer les relations
qui existent entre les deux nations. Mais devant la menace allemande, la France doit
également se concilier l’Angleterre.
B – Alliance avec l’Angleterre pour faire face à l’Allemagne
L’armement naval, l’Egypte, l’Océan Indien et Madagascar ont été l’objet d’une rivalité entre
Français et Anglais. Mais l’attitude du gouvernement français lors de la crise de Fachoda a
convaincu l’Angleterre des intentions pacifiques de la France. Face au danger croissant que
représente l’Allemagne, les deux pays décident de se rapprocher. Si bien qu’à la suite de la
venue, le 1er mai 1903 du roi Edouard VII à Paris, puis le 6 juillet 1903 à Londres du président
Loubet, une convention est signée le 8 avril 1904 qui consacre l’Entente Cordiale. Et le 6 avril
1907, le roi d’Angleterre vient en visite officielle à Toulon52.
En janvier 1912, la nouvelle coopération navale franco-britannique s'affirme lors de la
réception de la flotte toulonnaise à Malte, puis, en retour, de l'escadre britannique de la
Méditerranée à Toulon, où l'amiral, sir Douglas Gamble, reçoit, à bord du Good-Hope, le chef
du gouvernement et les ministres français de la Guerre et de la Marine. Chaque fois de
45
SHMT, Série 2 D10 20, table des dépêches et ordres relatifs à la visite du président de la République les
10 et 11 avril 1901
46
AMT, délibération du conseil municipal du 13 février 1901
47
AMT, délibération du conseil municipal du 13 mars 1901
48
Idem
49
SHMT, série 2 D10 20, op. cit.
50
L’Illustration, n° 3003 du 13 avril 1901, “ L’escadre italienne à Toulon ” p. 232
51
Le Petit Var, 11 avril 1901, “ Le Duc et le Président ”, p. 3
52
Le Petit Var, 7 avril 1907, “ Edouard VII à Toulon ”, p. 1
grandes fêtes sont données dans la ville et dans le port. Le 21 mai 1912, lors d’une visite en
France, le prince de Galles, héritier du trône d’Angleterre, s’arrête à Toulon. C’est un jeune
homme de dix-huit ans, qui voyage incognito sous le nom de comte de Chester53. A son
arrivée à la gare, il est reçu par des délégations de la mairie et de la Marine. “ A chaque
présentation, le prince souriait, s’inclinait légèrement et soulevait à peine sa casquette
donnant l’impression d’un petit garçon fort gentil, fort bien élevé, mais dont l’embarras était
extrême ”54. Cette visite non officielle attire cependant une foule de deux ou trois cents
personnes55, venues assister à l’arrivée du jeune prince, dont beaucoup de dames et de jeunes
filles anglaises. I1 embarque ensuite à bord du Danton, où il déjeune en compagnie du préfet
maritime, afin d'assister, durant quatre jours, aux manœuvres de l’armée navale 56. A l'issue
des manœuvres, il est débarqué à Villefranche pour poursuivre son voyage d'information en
France.
A la fin de l'année 1913, la première escadre de la Home Fleet, commandée par l'amiral
Stanley Colville, séjourne à Toulon du 13 au 16 décembre “ dans le cadre de l'Entente
Cordiale ”, visite qui fait l’objet de nombreuses festivités.
Ces rencontres franco-britanniques à Toulon participent à la construction de l’Entente
Cordiale. Les représentants de l’état utilisent Toulon port de guerre, pour mener à bien leurs
négociations diplomatiques, mais aussi pour montrer la puissance des forces françaises.
Toulon, port de guerre, est sous l’autorité principale du préfet maritime qui a pour fonction
non seulement la gestion du personnel civil et militaire de l’arsenal, mais également l’escadre
de la Méditerranée. Les revues navales organisées à Toulon sont destinées à affirmer la
puissance de la marine au niveau national et surtout international. En effet, les ambitions de
Guillaume II, suite à la démission de Bismark en 1890, incitent la France à monter sa
puissance navale alors qu’elle est encore isolée dans l’Europe. Dès 1893, La France s’allie la
Russie, puis en 1904 l’Angleterre. Et Toulon participe à ces rapprochements. Cette force est
également utilisée durant la III° République pour étendre l’empire colonial français. C’est
ainsi que la France s’enrichit de nouvelles colonies et protectorats.
Le préfet a également sous ses ordres le personnel civil de l’arsenal maritime qui a pour
mission la construction des infrastructures maritimes de la ville et des navires de l’escadre de
la Méditerranée. Mais la vie à Toulon n’est pas faite que de travail. La marine offre des
divertissements à son personnel ainsi qu’à la population toulonnaise.
53
Le Journal du Var, 21 mai 1912, “ Le Prince de Galles à Toulon ”, p. 2
Les Coulisses, gazette hebdomadaire, n° 730, du 25 au 1er mai 1912 “ L’arrivée du Prince de Galles à
Toulon ”, p. 1
55
Le Petit Var, 2 mai 1912, “ Le prince de Galles à Toulon ”, p. 2
56
Je dis tout, n° 21, 25 mai 1912, “ Le Prince de Galles à Toulon ” p. 2
54
ANNEXE 1
Poésie de Jean Aicard
57
Voici le poésie que M. Jean Aicard a dit d’une voix vibrante le jour de l’arrivée de l’escadre russe à Toulon.
Quand deux nations affaiblies
Veulent, dans un suprême effort,
Unir leurs âmes recueillies
Pour la victoire ou pour la mort ;
Un fantôme entr’elles s’élance ;
C’est la pitié tordant ses mains
Et les deux peuples font silence
Par respect pour les maux humains.
Mais quand deux peuples forts veulent mêler leurs âmes,
Parce qu’ils sont sans haine et qu’ils se sont compris,
Ils échangent gaiement des saluts et des cris,
Ils se jettent des fleurs par la main de leurs femmes.
Russes ! voilà pourquoi toutes nos oriflammes
Portent : Toulon, Cronstadt, Petersbourg et Paris.
Les Russes à Cronstadt, ô France !
Mêlèrent ses drapeaux aux leurs
En saluant sans différence
Leur pavillon et nos couleurs,
Ils honoraient la République !
C’est pourquoi de la Meuse au Var
Notre Marseillaise réplique
Par le cri : Dieu garde le tsar.
Que Dieu garde le tsar qu’ils ont nommé leur père
Qu’il soit le saint rempart de leurs droits respectés ;
Enlaçons devant lui ces drapeaux agités :
Que Dieu garde le tsar, en qui son peuple espère ;
Que Dieu garde celui dont le règne prospère
Honora d’un salut nos jeunes libertés.
Les deux races étaient unies,
Déjà par ce lien puissant.
Par l’esprit plus fort que le sang,
Le coeur gaulois et l’âme slave,
N’ont, pour qui les pénètre bien,
Qu’un même rêve tendre et grave
Ce triomphe du droit chrétien.
O Russe ! la voilà l’alliance profonde,
Celle des intérêts ? Non, celle des esprits ;
Nos penseurs, vos penseurs, également chéris,
Vont partout, répandant l’humanité féconde.
L’ombre de vos drapeaux, c’est la paix sur le monde
Vive Toulon, Cronstadt, Petersbourg et Paris !
57
L’Aveyron Républicain, 13 octobre 1893
ANNEXE 2
Poésie de M. François Fabié le jour du départ de l’escadre russe de Toulon58
L’ADIEU
Aux officiers russes
Adieu !... Vous repartez pour vos plages lointaines ;
Vos vaisseaux, en dépit de bords hospitaliers,
Redemandent déjà leurs braves capitaines,
Ainsi que des chevaux ardents, leurs cavaliers.
La mer qui vous mena doucement sur nos grèves,
Comme souvent elle y conduit de beaux oiseaux,
Remet sa nostalgie étrange dans vos rêves,
Et les foules vous font songer aux grandes eaux...
Partez donc emportant notre âme dans vos voiles,
Nos regards dans les plis de votre pavillon,
Nos sourires, là-haut, dans les cieux pleins d’étoiles,
Nos regrets dans les flots où fuit votre sillon.
Partez, en emportant les vœux d’un peuple libre
Qui demain reprendra le cours de ses destins,
Gardant au fond du cœur une secrète fibre
Toujours émue au nom de ses amis lointains.
Partez ! et que la mer vous soit toujours clémente !
Qu’elle calme sa houle et rentre ses récifs,
Que l’ogresse, pour vous transformée en amante,
Berce vos longs espoirs sous vos grands fronts pensifs !
Qu’elle entoure les flancs de vos vaisseaux de lames
Douces comme les flots du peuple de Paris,
Chuchotantes ainsi que nos sœurs et nos femmes
Quand vous passiez, rieurs, sous nos balcons fleuris !
Qu’elle fasse claquer nos drapeaux dans vos songes,
Répéter nos bravos à tous les caps doublés,
Et ne jamais changer, au réveil, en mensonges,
Les serments et les voeux que nous avons mêlés !
Partez ! et quelquefois, inclinés à la poupe,
-Les yeux sur le sillage où descend le soleil,Pensez que nous avons bu dans la même coupe
Le vin rouge de France au sang même pareil ;
Que ces communions à tout jamais nous lient ;
Que l’honneur et l’amour nous ont bien enchaînés ;
Que les traités écrits et parafés s’oublient,
Mais non ceux que vos cœurs sur nos cœurs ont signés !
Paris, 28 octobre 1893
François Fabié
58
Le Figaro, 29 octobre 1993
SOURCES
ARCHIVES DU PORT
Sous-série 2 A1 : dépêches ministérielles de 1827 à 1939 adressées au Préfet Maritime de Toulon
(sous-série en volumes et cartons)
Sous-série 2 A2 : correspondance confidentielle reçue par le préfet maritime de 1831 à 1890
et dépêches ministérielles confidentielles de 1891 à 1939
Sous-série 2 A3 : ensemble de correspondances émanant du Préfet Maritime de 1827 à 1898
Sous-série 2 A6 : Documents, notes, rapports divers concernant des événements particuliers de 1827 à 1898
Correspondances du préfet maritime aux autorités civiles et militaires de Toulon et ailleurs
(sous-série en cartons)
Sous-série 2 A7 : Correspondance adressée par le Préfet Maritime aux autorités et chefs de services
(sous-série en volumes)
Sous-série 3 A : délibérations du conseil de Marine de 1692 à 1898
Sous-série 4 A : dépêches ministérielles ; majors et chefs d’état major de 1733 à 1892
Sous-série 4 A : majors et chefs d’état major
Sous-série E9 : dossiers divers, lettres, rapports, mémoires, projets.
ARCHIVES MUNICIPALES
Série B – Actes de l’administration départementale
Série D – Administration générale de la commune
Série H – Affaires militaires
Série J – Police, justice, santé
Série M – Edifices – biens et propriétés de la Commune, de l’Etat du Département
Série R – Assistance et prévoyance
PRESSE
Almanach de Toulon (L’), un numéro annuel, né en 1878, républicain
Carillon (Le), journal illustré, critique, artistique, satirique et littéraire, lancé en décembre 1871
Coulisses (Les), organe des théâtres, concerts, fêtes locales et régionales, lancé en novembre 1897
Je Dis Tout, revue du casino : beaux-arts, littérature, monde, politique, sports, créé en 1900
Lorgnette du Var (La), journal des spectacles, lancé en 1872
Monde Toulonnais (Le), journal littéraire et mondain , décembre 1898
Papillon (Le), chronique toulonnaise, critique artistique et satirique,
Passe Partout (Le), journal des spectacles et fêtes, 1er numéro 1898 (droite)
Patriote de Toulon (Le), Politique, littérature, finances (Janvier 1882)
Petit Var (Le) , journal radical, Créé par Dutasta, 1ère parution le 22 septembre 1880 (remplace le Progrès du Var)
Progrès du Var (Le), journal politique créé en 1969, rédacteur en chef Oscar Tardy
Sentinelle du Midi (La), royaliste, légitimiste, née le 25.5.1871
Var Républicain (Le), modéré, né à Toulon en 1886
OUVRAGES A CARACTERE DE SOURCE
AICARD (Jean), Le pavé d’amour, Paris, Chamerot et Renouart, 1891, 408 p.
Année Maritime, revue des événements et répertoire statistique annuel, première année : 1876 (jusqu’en 1882)
Annuaire de la Marine, Ministère de la Marine, Paris, Berger Levrault, 1870 à 1914
Annuaire du Var, administratif et statistique, Draguignan, C et A Latil imp. Edit., 1870
CALVE (M.), Toulon, Paris, Ainé Challamel, Libraire et Commissaire pour la Marine et les Colonies, 1874, 56 p.
DAVIN (Emmanuel), L’Origine de la devise de Toulon, Toulon, Bulletin des amis du vieux Toulon, 1956 pp. 53-55
Discours de MM Daumas, Blache et Dutasta, Toulon, Typographie Michel Massone, 1879, 12 p.
DU PIN SAINT ANDRE, La rade de Toulon et sa défense, Revue maritime et coloniale, n° 70 et 71, 1881, pp 80-604
DYRION (M.) Port de Toulon, Ports maritimes de France, Ministère des Travaux Public, t. 7, Paris, Imprimerie nationale,
1899, pp748-762
FARRERE (Claude), Histoire de la Marine française, Paris, Flamarion, 1962, 447 p.
FARRERE (Claude), Fumée d’opium, Société d’éditions littéraires et artistiques, 1911, 279 p.
FARRERE (Claude), Les petites alliées, Paris, Société d’éditions littéraires et artistiques, 1911, 315 p.
FAYAL ( ), Les disparus : cafés et tripots toulonnais d’autrefois, Bulletin des Amis du Vieux Toulon, 1958, pp 109-133
GERVESE (Henri), Souvenirs de la III° République, Paris, Presse de la Cité,
HENSELING (Louis), Toulon, Bulletin des Amis du Vieux Toulon, 1928, pp 17-53
HENSELING (Louis), Toulon entre deux siècles, Bulletin des Amis du Vieux Toulon, 1933, pp 293-316
Hygiène publique à Toulon (L’), Ville de Toulon, Tableau statistiques comparées 1900-1911, Toulon, imp. A. Giraud, 1911, 52 p.
LAMBERT (Gustave), Histoire de Toulon, Toulon, Imprimerie du Var, vil 1 : 1886, 375 p. vol. 2 : 1887, 456 p. vol. 3 : 1889,
452 p., vol 4 : 1892, 458 p.
LETUAIRE (P.), Notes et souvenirs sur la vie toulonnaise, recueillis et arrangés par L. Henseling Marseille, éditions Jeanne
Laffitte, 1976, 146 p.
Liste des épaves des bâtiments de guerre français 1816-1900, Vincennes 1991
Livre d’or de Toulon et du Var, Toulon, Clayton publications, 1960, 305 p.
MAYOL (Félix), Mémoires, Paris, Louis Querelle Editeur, 1929, 124 p.
MERLE (René), Les Varois, la presse varoise et le provençal, 1859-1910, La Seyne-sur-Mer, Société d’Etudes Historiques du
texte dialectal, 1996, 409 p.
MICHELET (Jules), La Sorcière, Paris, Calmar Lévy Ed., 1878, 445 p.
MICHOLET (Victor), Quatre années à l’hôtel de ville 1900-1904, Toulon, A. Giraud, 37 p.
MILLOT (Stanislas), Navires et marins d’autrefois, Alger, Fontana frères éd., 12 p.
MINISTERE DE LA MARINE ET DES COLONIES, Liste de la flotte au 1er janvier 1871, Paris, Lithographie du ministère de
la Marine, 1871
MONGIN (Laurent), Toulon, sa rade, son port, son arsenal, Marseille, Laffitte Reprints, 1904, 295 p.
MORAZZANI (André), Toulon en 1909, in Bulletin de l’Académie du Var, pp. 182-190
RAOULX (Docteur), Mon beau Toulon... Qui t’a vu ? Bulletin des Amis du Vieux Toulon, 1936, pp. 227 à 269
Revue navale du 4 septembre 1911, document dactylographié, 1936, 15 p.
ROSSI (Prosper), Mes souvenirs, Toulon, Imprimerie régionale, volume 4 (1871-1884), 1897, 230 p.
SEYLOR (Olivier), Les maritimes, mœurs candides, Paris, Félix Juven Ed., 358 p.
SINSE (La), Moeurs de Provence, Toulon, lithographie Aurel, s.d.
ST-HUBERT-DUMAS (Raoul), Notes sur deux épidémies de choléra (1884 et 1885), Doctorat de Médecine, Bordeaux, 1886
TEISSIER (Octave), Histoire de Toulon, Marseille, Typographie Marius Olive, 1863, 15 p.
TEISSIER (Octave), Les agrandissements de Toulon 1309, 1457, 1589, 1683, 1859, (extraits de presse) 1934
TREFEN (Etienne), Nos marins, Paris, Berger Levrault, 1888, 759 p.
VERANE (Léon), Portrait de la France : Toulon, Paris, Editions Emile Paul Frères, 1930, 119 p.

Documents pareils