novembre 2015 - Société Astronomique de Liège

Transcription

novembre 2015 - Société Astronomique de Liège
Le Ciel
Société astronomique de Liège
novembre 2015
Mensuel (ne paraît pas en juillet-août)
Éditeur responsable : Jean Manfroid, avenue de Cointe, 5 4000 Liège Numéro d’agrément P701237
Le Ciel
ISSN 0771-3010
Bulletin de la Société Astronomique de Liège
La SAL regroupe les amateurs d’astronomie de la région liégeoise, sans distinction de qualification ou
de profession. Tél. : 04/343.97.45 http://www.societeastronomiquedeliege.be/
Envoyez votre courrier au président, A. Lausberg, ou au rédacteur, J. Manfroid,
à l’observatoire, avenue de Cointe 5, 4000 Liège, ou par mail : [email protected]
Communiquez tout changement d’adresse à : Marc Martens [email protected] (04/231.32.84)
Autres adresses de contact :
Secrétaire : Gaëtan Greco, rue Charles Martel 20, 4040 Herstal
Trésorier : P. Noez, quai de l’Ourthe 44/232, 4020 Liège (04/343.97.45) [email protected]
Cotisation annuelle à verser au compte IBAN BE93 0011 5143 5567 (BIC GEBABEBB) de la SAL,
avenue de Cointe 5, 4000 Liège. Cotisations 2015 : individuelle 29 € – familiale 34 € – protecteur 44 €
– étudiant 19 €. Supplément de 5 € pour les envois hors Belgique
La bibliothèque est accessible aux membres avant les conférences. Le prêt est gratuit.
Contact : Gaëtan Greco, rue Charles Martel 20, 4040 Herstal (0496/53 28 99) [email protected]
La boutique est accessible à l’entrée des conférences, et auprès de Pierre Noez au 04/343.97.45
Prêt d’instruments d’initiation pour trois mois au centre d’accueil de la SAL.
Contacter Philippe Defense au 0495/31.18.66
Observation Notre observatoire accessible aux membres est situé à Nandrin. Il est équipé de deux
télescopes, de 280 et 400 mm, permettant la photographie astronomique. Des séances d’observation y
sont organisées chaque semaine si la météo le permet. Contact : [email protected]
Optique Paulissen Michel
Horaires d’ouverture :
114 rue de Tilff
Du lundi au vendredi de 9h30 à 18h30
et le samedi de 9h30 à 17h30
4100 Boncelles
Tél : 04/338 11 31 courriel : [email protected]
Volume 77
Le Ciel
novembre 2015
Vie de la société
463 Cadrans solaires de Wallonie
464 Les observateurs : L’éclipse totale de Lune du 28
456
septembre 2015 - Avis aux amateurs d’observations
470
486
487
488
489
508
Galerie astro
Ciel du mois
Où chercher les planètes ?
Éphémérides
Astronomie dans le monde : Jupiter chauds -
L’habitabilité des planètes rocheuses - SOHO, la 3000e comète
- Io - Anneaux de Saturne - Encelade - L’eau sur Mars Comète 67P- Pluton - Charon
Joyaux cosmiques : Éclipse double et triple - La galaxie
naine du Sculpteur - M17
En couverture : la Lune éclipsée
semble jaillir de la trompette de la
Renommée au dessus du pont de
Fragnée ce 28 septembre à Liège.
Photo de Philippe Demoulin.
Nos annonceurs : p. 454, Optique Paulissen ;
p. 520, Lichtenknecker Optics, Optique Buisseret
impression climatiquement neutre
456 - Le Ciel, novembre 2015
Vie de la SAL
Au centre d’accueil à l’observatoire de Cointe. Entrée par l’avenue des Platanes 17
Planétarium : Il est accessible au public le deuxième samedi du mois à 16 h et aux écoles primaires
et secondaires pendant la période scolaire. Autres visites de groupes possibles.
La réservation est indispensable :
- Pour les séances publiques, contacter Renaud Paquay au 0471/55 77 56 ou [email protected]
P.A.F. 2 € pour les membres et les étudiants, et 3 € pour les autres personnes.
- Pour les écoles, appeler la Maison de la Science au 04/366 50 04 pendant les heures de bureau.
Autres activités à Cointe :
- Les rendez-vous du premier mercredi (14 à 17 h) et du troisième dimanche (10 h 30 à 13 h)
- Autres réunions annoncées dans le bulletin
Conférences et bibliothèque
À 19 h 30 à l’institut d’anatomie, rue de Pitteurs 20, 4020 Liège. Parking à l’intérieur des grilles
P.A.F. : 0,5 € pour les membres, 1 € pour les étudiants, 3 € pour les non-membres.
Bibliothèque ouverte avant les conférences de 18 h 30 à 19 h 30. et les 3e dimanches de 14 à 17 h.
novembre
Mercredi 4
de 14 à 17 h : radioastronomie pour les jeunes et les adultes à Cointe
Samedi 14
Séance de Planétarium à Cointe à 16 h sur réservation
Dimanche 15 de 10 h 30 à 13 h à Cointe : observation du Soleil en visible et en radio
+ ouverture de la bibliothèque à l’institut d’anatomie de 14 à 17 h
Vendredi 20
Conférence par Maxime Devogele
« Le survol de Pluton par New Horizons »
(La conférence sera précédée à 19 h 15 d’une courte A.G. statutaire,
voir page 462)
décembre
Mercredi 2
de 14 à 17 h : radioastronomie pour les jeunes et les adultes à Cointe
Vendredi 11
Conférence des observateurs par Pierre Ponsard
« L’observatoire de La Fosse »
(La conférence sera précédée à 19 h, d’une A.G. statutaire destinée à renouveler
le Conseil d’Administration pour 2016-2018, voir page 462)
Samedi 12
Séance de Planétarium à Cointe à 16 h sur réservation
Dimanche 13 de 10 h 30 à 13 h à Cointe : observation du Soleil en visible et en radio
+ ouverture de la bibliothèque à l’institut d’anatomie de 14 à 17 h
novembre 2015, Le Ciel - 457
Activités d’observation à l’observatoire de Nandrin et ailleurs
Les membres de la SAL ont accès à l’observatoire de Nandrin lors des séances ci-dessous.
Le plus souvent – si la météo le permet – les soirées sont organisées les samedis, et les
animateurs invitent les participants autour du T400 et du T280. Certaines soirées additionnelles
sont prévues lors d’événements particuliers. Chacun peut apporter son télescope ou sa lunette, en
vue de l’installer sur la dalle en béton, pourvue d’une alimentation électrique. Aux débutants, on
proposera un repérage des constellations, et une observation du ciel à l’œil nu ou aux jumelles.
Une initiation aux différentes techniques de photographie astronomique est également possible.
Novembre à partir de 20 h Phase de la Lune
DQ le 3
Date séance
Samedi 7
Animateur
C. Defays
Remarque
NL le 11
Samedi 14
N. Dupont
PQ le 19
Samedi 21
à définir voir internet
PL le 25
Samedi 28
à définir voir internet
Pour participer aux observations :
La liste ci-dessus renseigne le planning tel que disponible lors de l’impression du bulletin.
Merci de vous référer à notre site web http://www.societeastronomiquedeliege.be dans la
rubrique Activités - pour les membres afin de connaître les derniers changements. Si vous
n’avez pas d’accès internet, vous pouvez téléphoner à Nicolas Dupont.
Quoi qu’il en soit, il est souhaitable de contacter l’animateur par téléphone une heure avant le
début des observations pour obtenir confirmation de l’activité programmée.
- Présentez-vous au plus tard une heure après le début des observations
- Emportez cartes, jumelles et vêtements très chauds
- Les voitures seront garées en contrebas du chemin d’accès au bout de la rue des Peupliers
(Pensez à mettre les feux de position et à éviter de reculer pour ne pas éblouir les participants)
Rappel : Pour bénéficier de toutes les infos de dernière minute, observations en semaine et faire
partie des divers échanges relatifs à nos activités d’observation et d’imagerie, pensez à vous
inscrire à la « mailing list » de la SAL [email protected]
Pour ce faire, contactez Dominique Gering [email protected]
Numéros de téléphone des animateurs
S. Callens
B. Lempereur
0473/45.62.09
M. Devogele 0494/90.10.77
M. Martens
C. Defays
O. Schreurs
0495/14.14.41
N. Dupont
0475/75.76.19
F. Gielen
0495/87.72.63
Adresses de contacts
0474/24.07.65
04/231.32.84
04/224.14.25 ou 0479/44.07.53
Pour les séances à Nandrin
Nicolas Dupont [email protected] ou au 0474/24.07.65
Pour l’observation du Soleil et la radioastronomie
Antoine Claessens [email protected] ou au 0496/43.55.36
458 - Le Ciel, novembre 2015
La conférence de novembre
Ce vendredi 20 novembre à 19 h 30 dans
l’auditoire de l’institut d’anatomie au 20 de la
rue de Pitteurs à Liège, nous aurons le plaisir
d’écouter pour la première fois un jeune astronome liégeois, Maxime Devogele.
Membre de notre société depuis 2003
avec son grand père, notre ami Freddy, il affirmait dès 16 ans un talent précoce pour l’astronomie en devenant lauréat du grand prix Lucie
Dekeyzer. Bachelier en physique à l’Ulg en
2010 puis master en Sciences Spatiales en
2012, il est maintenant assistant doctorant chez
le professeur Jean Surdej et doctorant à l’observatoire de la Côte d’Azur. Sa thèse dirigée par
les professeurs Jean Surdej, Philippe Bendjoya
(co-découvreur de la comète Shoemaker-Levy
9) et Paolo Tanga porte sur l’étude des astéroïdes en photométrie, spectroscopie et polarimétrie. Il fait notamment des modélisations de
leur forme à partir d’observations de courbes de
lumière.
Voici comment il nous présente son exposé :
Le survol de Pluton par New Horizons
Dans le courant du 19e siècle, l’observation attentive du mouvement de la planète
Uranus montre que celui-ci ne colle pas avec
ce que l’on connaît de la mécanique céleste.
L’astronome Urbain Le Verrier publie en
1846, après deux ans de calculs, la position
d’une 8e planète qui pourrait expliquer les
anomalies orbitales d’Uranus.
Après la découverte de Neptune très proche
de la position prédite par Le Verrier, les astronomes remarquent qu’Uranus ne semble
toujours pas suivre le mouvement prédit
par la mécanique céleste. Suite au succès avec Neptune, ils postulent l’existence
d’une 9e planète et se mettent à sa recherche.
Cependant, ce n’est qu’en 1930 que Pluton
sera découverte par Clyde Tombaugh à l’observatoire Lowell en Arizona.
Bien que Pluton ne soit plus considérée
comme une planète depuis 2006, elle resta longtemps la seule planète du Système
solaire à n’avoir jamais été visitée par une
sonde spatiale. Il était donc évident qu’une
sonde tôt ou tard devrait partir la visiter.
En janvier 2006 (alors que Pluton était toujours une planète) la sonde New Horizons fut
lancée à destination de Pluton pour la survoler le 14 juillet 2015.
Il y a 4 mois que le survol a eu lieu et les
informations provenant de la sonde se font de
plus en plus nombreuses.
Le début de la conférence fera un rapide rappel historique de ce qui a mené à la découverte de Pluton. La mission New Horizons
sera ensuite décrite. La majeure partie de la
conférence portera sur les résultats apportés
aussi bien sur Pluton que sur les autres objets visités par la sonde lors de ses 10 ans de
voyage. Enfin, la mission ne s’arrêtant pas à
Pluton, nous verrons ensemble quelles sont
les possibilités de suite pour cette fantastique
mission.
Maxime Devogele
Détail d’un paysage de
Pluton voir page 503
novembre 2015, Le Ciel - 459
Nouveau à la Bibliothèque
Un chapitre entier de l’astronomie cométaire est en cours d’écriture grâce à la mission
Rosetta, et sans en attendre l’achèvement puis
une interprétation un tant soit peu complète de
ses données transmises, ce qui nécessitera des
années, James Lequeux et Thérèse Encrenaz
ont publié une synthèse vulgarisée de la physique cométaire intitulée À la rencontre des
comètes, de Halley à Rosetta. Le bouquin
incorpore, chose assez surprenante vu sa date
d’édition, tous les résultats préliminaires de
cette dernière mission, avec un lot d’images à
haute résolution et la description de la dépose
acrobatique mais réussie du module Philae.
Les auteurs ont manifestement voulu donner
un aperçu mis à jour de la science des comètes,
les incursions dans l’Histoire restant rapides
et superficielles, tout juste si les éléments de
connaissance encore valables aujourd’hui
sont remis dans leur contexte chronologique.
Des siècles d’études au sol se retrouvent ainsi
condensés dans le premier tiers de l’ouvrage,
avant deux chapitres entiers consacrés respectivement aux missions Giotto et Rosetta,
séparés par un chapitre intercalaire résumant
les quelques missions cométaires américaines
et les campagnes d’observation télescopique
menées entre-temps. Le contenu est à la pointe
de l’actualité mais quelque peu lacunaire vu
le relativement petit nombre de pages, ce qui
risquerait de frustrer les lecteurs plus curieux.
La somme rédigée par Audouin Dollfus
et intégrée dans notre catalogue comme acquisition tardive – l’auteur n’est plus de ce monde
depuis cinq ans – déambule sur le territoire
commun entre astronomie des planètes et
histoire des techniques. Les sections abordent
successivement les innovations instrumentales qui, depuis l’avènement de l’optique
astronomique jusqu’aux relevés systématiques
d’exoplanètes, ont conduit le progrès de la
planétologie en reculant chaque fois plus loin
les limites du regard des scientifiques. Le titre,
Les autres mondes, visions d’astronome, est
élégant mais guère trompeur sur l’exclusivité
donnée à une seule sous-discipline de l’astronomie. Ici, Dollfus se met en avant discrètement, car bien qu’il ne traite que du sujet qui
l’a occupé professionnellement, il parvient à
le présenter tout en généralité et relègue ses
propres travaux, quand il les mentionne, dans
l’anecdotique. Cela dit, le récit des reconstitutions historiques auxquelles l’auteur a
personnellement contribué, comme une lunette
aérienne à longue focale de Huygens, illustrations à l’appui, valent que l’on s’y attarde.
Autre attrait, le livre est émaillé de divers
extraits d’écrits allant du grand classique à
l’article de presse plus confidentiel, mais qui
chaque fois appuient pertinemment le propos
du chapitre, car ce sont des textes d’époque,
montrant comment des savants ont, en direct et
avec justesse, commenté, décrit voire préfiguré
les grandes étapes de l’observation planétaire.
Gaëtan Greco
460 - Le Ciel, novembre 2015
Écho : Animation Côte d’Or « Win your true pleasure »
Nicolas Dupont
Nous avions reçu la demande quelques
mois à l’avance dans un français très approximatif qui trahissait une traduction mot-à-mot
par Google, et le principe même d’une animation qualifiée de commerciale faisait débat.
Après réflexion, il fut admis que cela
cadrait tout à fait avec l’objet de notre organisation, et la notion de but non lucratif signifie
seulement que nous n’engraissons aucun
actionnaire, et à vrai dire pas même un administrateur vu que l’équipe n’est composée que
de bénévoles.
Le projet était qu’un potentiel gagnant
d’un concours des chocolats Côte d’Or avait
soumis son rêve de découvrir les étoiles. À
titre informatif, les autres gagnants sont partis
en montagne, allés faire du vol à voile, nager
avec des dauphins ou encore allés apprendre à
souffler du verre...
Les dates choisies n’étaient pas un hasard
et visaient les Perséides, c’est ainsi que la nuit
du 15 au 16 août fut fixée.
L’organisation arrivant avec une feuille
blanche – à part en ce qui concerne le logement dans une bulle transparente permettant de
dormir sous le ciel étoilé – c’est ensemble que
la journée du couple de gagnants fut imaginée. Après une journée passée à l’Euro Space
Center, Marc Martens et moi devions animer
une soirée privée de découverte du ciel à
proximité directe de la bulle-hôtel. En pratique
dans un immense jardin en banlieue spadoise.
Quelques jours avant l’événement, les
prévisions météo nous incitèrent à modifier le
planning et à avancer la star-party au vendredi
soir, et au passage offrir deux nuits sous la
bulles à Anne et Geoffrey.
Il est donc à peu près 21 h quand Marc et
moi arrivons le coffre rempli de mon matériel
habituel : monture équatoriale plutôt lourde,
télescope RC de 150 mm et lunette 80ED. Le
temps de nous installer et de faire connaissance avec notre public – le couple, un couple
de parents et le couple d’hôtes – nous avons
droit à un remarquable passage de la station
spatiale internationale suivie presque directement des premiers éclairs. Le télescope est
démonté de justesse avant l’arrivée des premières gouttes.
C’est bien à l’abri sur la terrasse du gîte
que notre soirée d’observation se transforme
en planétarium imaginaire où nous expliquons
le ciel de manière théorique. Ce qui comprend
thé et petits biscuits. Observer l’orage étant
finalement très agréable aussi.
À minuit, le ciel se dégage comme prévu
et est, entre les nuages, d’une noirceur tout
à fait admirable. La station de mesure SQM
fixe installée chez moi signalant carrément la
meilleure mesure depuis sa mise en service en
début d’année. Le vent est par contre glacial,
et nous nous retrouvons habillés comme en
plein hiver alors que les températures ne descendent pas sous les 15°C. La découverte du
ciel se fait à l’œil nu et au laser, la Voie lactée
est magnifique, le double-amas de Persée et la
galaxie d’Andromède sont clairement visibles
ainsi que quelques passages de météorites, ce
qui tombe plutôt bien. Sans oublier quelques
tentatives de photo en plan large au trépied,
avec un résultat intéressant avec la Voie lactée.
C’est vers 2 h que nous nous en allons,
Anne et Geoffrey ravis mais devant être à
Redu pour 10 h le lendemain matin. Là ils
auront droit à une visite privée en compagnie
de Dominique Gering, suivie d’un bon restaurant au retour.
Comme proposé, ils nous rendront rapidement visite à Nandrin pour découvrir le
ciel au télescope, et finalement revenir avec
quelques photos prises avec leur appareil sur
mon télescope. Mais cette histoire-là, je vous
l’ai déjà racontée le mois dernier.
462 - Le Ciel, novembre 2015
Appel de cotisations
Chers membres,
C’est bientôt le moment, à l’approche de la fin de l’année, de payer votre cotisation
pour 2016, laquelle vous permettra de participer à l’ensemble de nos activités et de recevoir
les dix numéros du bulletin Le Ciel, entièrement en couleurs, ainsi que l’Annuaire.
Rappel : gratuité pour les membres pour la participation aux observations, l’accès à la
bibliothèque (1 700 ouvrages), au prêt d’instruments etc. Contribution à l’entrée aux conférences réduite à 0,5 €.
N’oubliez pas que notre asbl fonctionne presque entièrement sur fonds propres, grâce
en premier lieu aux cotisations de ses membres, et bien sûr au dévouement d’une bonne vingtaine de bénévoles. Le montant des cotisations est maintenu à un niveau très démocratique :
- 19 € pour une cotisation d’étudiant,
- 29 € pour une cotisation individuelle,
- 34 € pour une cotisation familiale (un seul bulletin),
- 44 € ou plus pour les membres protecteurs.
Il est demandé aux membres qui reçoivent leur bulletin hors Belgique de majorer ce
montant de 5 € !
NB : La cotisation versée à partir de septembre 2015 donne droit à la carte de membre
pour 2016.
Vous pouvez utiliser le bulletin de virement annexé sur lequel figure votre numéro de
membre ; ceci facilitera le travail du trésorier et du responsable du fichier. À défaut, utilisez le
numéro de compte de la SAL figurant en première page, et insérez en communication le nom
et le prénom du membre ainsi qu’un éventuel changement d’adresse.
Pour les virements venant de l’étranger, il est indiqué d’utiliser les codes bancaires
suivants : code BIC GEBABEBB et code IBAN BE93 0011 5143 5567.
Merci d’avance !Le Trésorier
Convocation à l’Assemblée Générale statutaire fin 2015
Tous les membres en règle de cotisation pour 2015 ou 2016 sont invités à voter le
vendredi 20 novembre 2015 à 19 h 15, avant la conférence prévue ce jour, afin de désigner
l’équipe des administrateurs pour les années 2016-2018.
Chaque membre a droit à un vote, plus au maximum un vote par procuration.
Si le quorum (deux tiers des membres) des présents n’est pas atteint à cette date, une
nouvelle convocation est d’ores et déjà prévue à la date de la conférence de décembre, soit
le vendredi 11 à 19 h 00
Ordre du jour de l’Assemblée :
• Liste des candidats
• Vote secret des membres présents (se munir de la carte de membre svp)
• Résultat des votes
• Divers
Pour le comité, le président André Lausberg
novembre 2015, Le Ciel - 463
Cadrans solaires de Wallonie
P. Noez
Ce cadran vertical est
situé sur l’arête du
pignon d’une ferme
sise dans le hameau de
Hierlot, n° 20, commune
de Lierneux. Il date
probablement du 17e
siècle, époque où a été
construite la ferme. Sa
table, en schiste, est
rectangulaire et mesure
environ 40 cm de large
pour 50 de haut. Il est
conçu pour donner
l’heure solaire, de 6 à
18 h. Malheureusement,
suite à un incendie assez
récent, il est privé de
style. Il décline d’environ
25 degrés vers l’est.
Ses coordonnées :
Long. 5°47′19″ Est
Lat. 50°18′42″ Nord
[Cliché Roger Ringlet]
Consultez la page « Cadrans solaires » sur le site : http://www.societeastronomiquedeliege.be
Notre but
Notre souhait est que vous nous communiquiez (*) les
positions d’autres cadrans solaires que vous connaîtriez en
Wallonie. Ces horloges solaires font en effet partie de notre
« petit patrimoine  », au même titre que les fontaines, les
oratoires, les croix d’occis etc., et notre but est d’essayer
d’en faire le recensement. Par avance, merci pour votre
collaboration.
Adresse (*) Pierre Noez,
quai de l’Ourthe, 44/232
4020 Liège
Tél. 04.343.97.45
E-Mail : [email protected]
464 - Le Ciel, novembre 2015
Les observateurs
L’éclipse totale de Lune
du 28 septembre 2015
Nous attendions une éclipse totale
de Lune parfaite depuis pas mal d’années.
Lorsque je parle d’éclipse parfaite, je veux dire
que les dernières que nous avons eues n’étaient
pas totales mais partielles, ou n’étaient pas
entièrement observables depuis nos contrées,
ou encore étaient cachées par un ciel nuageux.
L’éclipse de cette fin septembre a tenu
toutes ses promesses et même au-delà ! Je me
suis même dit que j’avais bien eu raison de
prendre congé ce 28 septembre 2015 car je
suis rentré dans mon lit à 9 h 15 du matin après
avoir passé une superbe fin de nuit à l’observatoire de La Fosse.
Au milieu de la nuit de dimanche à
lundi, nous étions sept sur le terrain à admirer
le phénomène au moyen de nos yeux, de nos
jumelles, de nos lunettes et de nos télescopes.
Certains d’entre nous en ont profité pour
immortaliser en photographies cet événement
relativement rare.
L’un d’entre nous découvrait la photographie nocturne et quoi de mieux qu’une
éclipse de Lune pour apprendre ? Il a réalisé
de superbes photos d’ambiance avec la Lune
rouge au milieu d’un ciel étoilé.
Un autre venait de recevoir son nouvel
appareil photo numérique deux jours auparavant, et quoi de mieux que le changement de
luminosité d’une éclipse durant la nuit pour
apprendre à s’en servir ?
Tout a commencé vers 2 h 35 (heure
civile). En effet, nous avons commencé à distinguer très nettement un assombrissement du
coin supérieur gauche de la Lune : c’était la
pénombre qui devenait visible. C’est la pre-
novembre 2015, Le Ciel - 465
mière fois que je voyais la phase de pénombre
de manière aussi évidente dans une éclipse.
Puis 3 h 07, la Lune entrait dans l’ombre
de la Terre même. Comme nous sommes sur
Terre, je me rendais compte que nous étions
occupés à occulter la Lune ! Nous n’étions
donc pas de simples spectateurs, mais nous
étions des acteurs dans ce phénomène.
A 4 h 11, la Lune était totalement éclipsée
mais le bord inférieur restait plus lumineux
que le reste de la surface. Cette luminosité
s’est finalement atténuée. Mais pendant toute
cette période que l’on appelle la totalité (c’està-dire que la Lune est totalement dans l’ombre
de la Terre), quel superbe spectacle : la Lune
était rouge à l’ouest du ciel, la Voie lactée
déchirait le ciel du sud-est au nord-ouest, et
enfin les constellations d’hiver (dont la superbe constellation d’Orion) avec leurs étoiles
brillantes illuminaient la moitié est du ciel,
suivies par la planète Vénus.
La Lune est finalement sortie de l’ombre
terrestre à 6 h 27 alors que l’aube était apparente.
Chapeau bas, comme d’habitude, à ceux
qui réalisent les éphémérides de ces phénomènes astronomiques avec une telle précision
autant d’années à l’avance.
Quel spectacle sublime que j’ai pu voir
dans le ciel noir de La Fosse à Manhay. Au
moment d’écrire ces quelques lignes, je suis
toujours marqué par la beauté du phénomène
que beaucoup de personnes n’ont pas eu la
chance de regarder parce qu’elles dormaient.
Selon certains observateurs habitués à
observer des éclipses de Lune, celle-ci était
particulièrement foncée. Ils expliquent le phénomène par le fait que la Lune était au point
de son orbite le plus proche de la Terre, et que
dès lors, la diffraction des rayons solaires au
travers de notre atmosphère n’éclairait pas
suffisamment la surface lunaire.
La prochaine éclipse totale de Lune prévue
pour notre plat pays sera pour le 27 juillet
20181.
Pierre Ponsard
1 NDLR : La Lune se lèvera alors presque totalement
éclipsée juste avant le coucher du Soleil. Une belle
illustration de la réfraction atmosphérique
Trois phases de
l’éclipse de Lune
photographiées par
Pierre Ponsard.
466
Trois images de l’éclipse de Lune
du 28 septembre extraites d’une
séquence time-lapse de 187 images
réalisée par Gaston Dessy.
Heures : 3 h 07, 4 h 47 et 5 h 23
Lunette 102ED et APN 70D sur une
monture EQ5.
467
L’éclipse de Lune photographiée
par Nicolas Dupont
468
18/04/2015 ; 21h08m53s et
21h32m38s locale ; T 355
f : 3910 mm, IRcut, Skyris 132c
M. Guesse
Avis aux amateurs d’observations
L’image ci-dessus regroupe deux prises de
vue de Jupiter du 18 avril 2015 (le nord est
en haut, l’est à droite) et montre la rotation de
la planète entre 21 h 09 (à gauche) et 21 h 33
locale. Ces heures correspondent au méridien
central, respectivement 221,3° et 225,7° pour
le système 2 (CMII). Sur l’image de droite,
le centre de la tache rouge (TR ou GRS) se
trouve donc bien à la longitude prévue pour
cette date, 225°. À la date où vous lirez ces
lignes elle devrait se situer vers CMII 234
(intéressante « dérive » de GRS).
Cette dérive est inconstante et toute variation de celle-ci est une possible prémisse à
d’importantes modifications de l’atmosphère
jovienne.
L’image de droite montre quant à elle le
passage au méridien du début d’une tache
claire située plus bas que la TR, dans la bande
tempérée sud (STB). Il s’agit de WOS (A5),
traduction de « White Oval Spot » qui actuellement sont désignés par des numéros.
Le bord antérieur (ouest) de la TR est presque
au méridien. La TR peut changer de taille, de
tonalité et de rapport à son environnement. On
perçoit nettement sur ces images une situation
exceptionnelle rencontrée lors de la « saison
2014-2015 » qui est l’apparition d’une liaison
entre la zone blanche qui entoure la TR et
l’espace intérieur de la grosse bande sombre
située au sud de l’équateur, la bande équatoriale sud (SEB) ce qui donne un aspect « en
cheminée ».
Depuis quelques années on a assisté à une
multiplication des WOS ainsi qu’à la fusion
de 3 WOS qui ont créé un « seconde tache
rouge » nommée Ovale BA. OBA est visible
dans la partie de la planète qui correspond
au CMII 122. Cependant, les WOS et OBA
tournent beaucoup plus vite que la SEB dans
un système dit « système I ». Dans ce système OBA est à peu près au méridien 130°.
Dérive-t-il aussi par rapport aux WOS ? C’est
à observer !
Dans la zone tropicale nord (blanche) est
récemment apparu un anticyclone rosé très
violent qui « agresse » la grosse bande sombre
au nord de l’équateur (NEB) en engendrant
des modifications régionales très fréquentes.
Cet anticyclone porte le nom de « SZ » et
s’observe vers le CMII 345. Cette zone est
candidate à la création d’un phénomène de
type TR !
Je vous présente sur le site internet :
http://imgur.com/a/NSxjc un article de 17
images qui montrent l’ensemble du pourtour
de la planète (Attention, ne tapez pas ce lien
dans votre « moteur de recherche » mais directement dans la « barre d’adresse » de votre
navigateur internet).
Ces images sont accompagnées d’un texte descriptif pour aider les observateurs à préparer
leurs futures observations.
L’observatoire de Nandrin (voir article de
Nicolas Dupont dans Le Ciel de septembre
2015) et la liste de diffusion pour observateurs
([email protected]) existent pour tous
ceux qui voudraient nous rejoindre pour la
« saison 2015-2016 ». Pour Jupiter elle vient
de débuter en octobre, en novembre la planète
est très bien observable le matin.
Cette année, Mars est également au programme, mais … cela est une autre histoire !
Michel Guesse
469
Galerie astro
470
La galaxie du Triangle, M33,
photographiée par Olivier Schreurs et
Nicolas Dupont.
Composition LRGB dans Astroart,
Combinaison de 7 poses de 5 minutes en
luminance avec caméra mono Atik460 et 6
de 5 minutes avec caméra couleur M25C,
filtre LPR Neodyme,
Télescope Newton Skywatcher 130/650 +
correcteur de coma Baader.
Monture Celestron GT de la SAL, plantée
sur la pelouse de Nandrin en compagnie
du public.
471
472
La galaxie naine irrégulière
IC 10 dans Cassiopée
photographiée par Pierre
Ponsard le 9 septembre.
Cette galaxie fait partie du
Groupe local et est située
quasiment à la même
distance que M31.
Pose de 3 heures à 400 ISO
avec un APN Canon 400 D
défiltré placé au foyer du
télescope de 305 mm de
diamètre à F/D 3,62 de
La Fosse.
473
La galaxie d’Andromède, M31, photographiée par Roland Papy. Combinaison de 13
poses de 5 m 30. Lunette 91/600, réducteur-correcteur × 0,8. Nikon 7100 à 400 ISO.
Traitement DeepSkyStacker et GIMP.
474
475
476
La nébuleuse et l’amas IC1848 dans Cassiopée photographiés par Pierre Ponsard durant la nuit du 10 au
11 septembre. Addition de 91 poses de 3 minutes. APN Canon 400D défiltré réglé à 800 ISO au foyer du
télescope de 305 mm de diamètre de l’observatoire de La Fosse .
477
NGC 7814 photographiée par Gaston Dessy le 9 septembre. Télescope
RC8, focale 1 624 mm, CCD 4000M, filtres L (30 × 180 s), RVB
(5 × 180 s). Traitement Prism9 et PS.
Surnommée la Petite Sombrero, NGC 7814 est vue par la tranche, ce
qui met en évidence le disque de poussières.
478
La nébuleuse planétaire NGC7139 dans
Céphée photographiée par Pierre Ponsard le
10 septembre. Combinaison de 37 poses de 3
minutes à 400 ISO avec un APN Canon 400D
défiltré placé au foyer du télescope de 305 mm
de diamètre à F/D 3,62 (La Fosse).
479
Les galaxies NGC7331 et
ARP319 (quintette de Stephan)
photographiées par Gaston Dessy
le 20 septembre. Télescope RC8,
focale 1063, CCD 4000M. Filtres
L (2 × 3 m), RVB (5 × 4 m).
Traitement Prism9 et PS.
480
481
482
Les galaxies en interaction Arp273
photographiées par Gaston Dessy le 10
septembre. Télescope RC8, focale 1 624
mm, CCD 4000M. Filtre L (14 × 240 s),
RVB (5 × 240 s). Traitement Prism9
et PS.
483
484
L’amas double NGC869/884
photographié par Gaston Dessy
le 21 septembre. Lunette TMB92,
focale 510 mm, CCD 4000M.
Filtre L (6 × 3 m). Traitement
Prism9 et PS.
485
Le ciel de décembre
Les heures sont indiquées en Temps Universel.
Pour obtenir l’heure légale en 2015 il faut ajouter :
1 heure pendant la période de l’heure d’hiver, soit du début de l’année jusqu’au dimanche
29 mars à 01h TU et du dimanche 25 octobre à 01h TU jusqu’à la fin de l’année.
2 heures pendant la période de l’heure d’été.
La position des planètes est donnée pour le 10 du mois.
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L’aspect du ciel le 10 décembre à 21 h ou le 25 à 20 h (TU)
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Ce diagramme
SCO
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permet de connaître les
PHIU
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positions du Soleil et des cinq
planètes visibles à l’œil nu telles
que les verrait un observateur terrestre.
Le cercle extérieur
donne les noms des 13
SAGITT
constellations écliptiques tandis que le cercle intérieur donne
les symboles des 12 signes du zodiaque.
Le Soleil : il quittera la constellation
Mars : visible le matin dans la
Vierge. Sa luminosité augmentera
progressivement.
Mercure : atteint sa plus grande
élongation le soir le 29. On pourra
l’observer les derniers jours du mois
au crépuscule à l’horizon sud-ouest.
Voir l’annuaire page 42 en bas.
Jupiter : se lève désormais avant 0 h
et brille jusqu’au point du jour dans la
partie sud-est du Lion.
d’Ophiuchus pour celle du Sagittaire
le 18.
Vénus : sa hauteur diminue mais elle
est toujours bien visible à l’aube.
Voir l’annuaire page 43 en haut.

E
AIR
Saturne : la planète réapparaîtra à
l’aube dans la 2e quinzaine du mois
bas sur l’horizon sud-est. À partir du
27 décembre elle se lèvera plus de
deux heures avant le Soleil.
488 - Le Ciel, novembre 2015
Éphémérides de décembre
LD
Les heures sont données en Temps Universel : on ajoutera 1 h pour l’heure de la montre
Adapté du Hemelkalender - Jean Meeus
Principaux phénomènes
Le 02 à 12 h
Le 04 à 06 h
Le 03 à 07 h 40
Le 06 à 03 h
La Lune 3° au sud de Régulus. À observer tôt le matin.
La Lune 2° au sud de Jupiter.
Dernier quartier de la Lune.
La Lune occulte Mars pour l’Afrique de l’est, l’Arabie et l’Océan Indien. Ici à
01 h 53 Mars sera éloignée de 28′ du bord de la Lune qui se lève sur l’horizon est.
Le 06 à 20 h
La Lune 4° au nord de Spica. À observer le lendemain matin vers 4 h.
Le 07 à 17 h
La Lune occulte Vénus sur le nord-ouest du Canada et en Alaska. Chez nous on
observera le rapprochement le matin vers 6 h.
Le 11 à 10 h 29 Nouvelle Lune.
Du 13 au 15
Essaim des Géminides dont le radiant se trouve près de l’étoile Castor.
Le 18 à 15 h 14 Premier quartier de la Lune.
Le 20 à 01 h
La Lune en conjonction avec Uranus. La planète sera occultée pour la pointe sud de
l’Amérique du Sud. Chez nous la Lune se couche à 1 h 10.
Le 21 à 12 h
Mars 4° au nord de Spica. À observer vers 4 h pendant quelques jours.
Le 22 à 04 h 48 Solstice d’hiver. La longitude écliptique du Soleil est d’exactement 270° et sa
déclinaison géocentrique atteint un minimum de -23°26′05″. Désormais les jours
vont lentement rallonger. Voir l’annuaire page 52.
Le 22 à 24 h
La Lune 9° au sud des Pléiades.
Le 23 à 18 h 11 La Lune occulte Aldébaran. La Lune étant presque pleine, il faudra des jumelles
pour profiter du spectacle. Voir ci-dessous et l’annuaire page 49.
Le 25 à 11 h 11 Pleine Lune.
Le 26 à 11 h
Uranus stationnaire repart en sens direct vers l’est.
Le 29 à 03 h
Plus grande élongation de Mercure 19,7° à l’est du Soleil.
Le 29 à 21 h
La Lune 3° au sud de Régulus.
Le 31 à 18 h
La Lune 1° au sud de Jupiter. À observer après 23 h.
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Le 23 décembre
N
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Source : Occult4
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S
À gauche la disparition d’Aldébaran (point rouge) au bord sombre de la Lune à 18h10m54s
À droite la réapparition au bord éclairé à 19h15m54s. Le nord est en haut.
novembre 2015, Le Ciel - 489
Astronomie dans le monde
Jupiter chauds
Basé sur un communiqué CNRS
Vingt ans après leur découverte, les
« Jupiter chauds », ces planètes géantes
gazeuses tournant très près de leur étoile,
restent des objets énigmatiques. En utilisant le
spectro-polarimètre ESPaDOnS du Télescope
Canada-France-Hawaii, les astrophysiciens
ont pu montrer que ces corps pourraient ne
mettre que quelques millions d’années à se
rapprocher de leur étoile tout juste formée.
Cette découverte devrait nous aider à mieux
comprendre comment les systèmes planétaires,
similaires ou différents de notre Système
solaire, se forment et évoluent au cours de leur
existence.
Dans le Système solaire, les planètes
rocheuses, comme la Terre et Mars, occupent
les régions proches du Soleil, alors que les
planètes géantes et gazeuses, comme Jupiter
ou Saturne, sont plus éloignées. D’où la surprise lors de la découverte, il y a vingt ans, de
la première exoplanète : celle-ci est en effet
une planète géante gazeuse similaire à Jupiter,
mais tournant autour de son étoile vingt fois
plus près que la Terre autour du Soleil.
Depuis, on a pu établir que ces Jupiter
chauds se forment en périphérie du disque
protoplanétaire, le nuage qui donne naissance à
l’étoile centrale et aux planètes environnantes,
avant de migrer à l’intérieur. Elles se rapprochent ensuite de leur étoile en se réchauffant – au contraire de notre Jupiter, planète
géante « froide », environ 5 fois plus éloignée
du Soleil que la Terre.
Mais quand ces Jupiter chauds se rapprochent-ils de leur étoile ? Les astronomes
imaginaient jusqu’ici deux théories possibles :
ce processus peut se produire dans une phase
très précoce, alors que les jeunes planètes
s’alimentent encore au sein du disque originel, ou bien plus tardivement, une fois que
de nombreuses planètes ont été formées et
interagissent en une chorégraphie si instable
que certaines d’entre elles se retrouvent propulsées au voisinage immédiat de l’étoile
centrale.
Les astrophysiciens ont montré que le
premier scénario est le plus plausible. Avec
490 - Le Ciel, novembre 2015
ESPaDOnS, ils ont observé des étoiles en
formation au sein d’une pouponnière stellaire
située à environ 450 années-lumière de la
Terre, dans la constellation du Taureau. L’une
d’elles, V830 Tau, montre des signatures similaires à celles causées par une planète 1,4 fois
plus massive que Jupiter, mais sur une orbite
15 fois plus proche de l’étoile que la Terre ne
l’est du Soleil. Cette découverte suggère que
les Jupiter chauds peuvent être extrêmement
jeunes et potentiellement bien plus fréquents
autour des étoiles en formation qu’au voisinage d’étoiles adultes comme le Soleil.
Les étoiles jeunes recèlent des trésors
d’information sur la formation des planètes.
Leur activité et leur champ magnétique très
intenses les couvrent de taches des centaines
de fois plus grosses que celles du Soleil. Elles
engendrent donc dans leur spectre des perturbations d’amplitude bien plus importantes que
celles causées par des planètes qui deviennent
du coup beaucoup plus difficiles à détecter,
même dans le cas des Jupiter chauds.
En suivant ces étoiles au cours de leur
rotation et par le biais de techniques tomographiques inspirées de l’imagerie médicale, il
est possible de reconstruire la distribution des
taches sombres et brillantes, ainsi que la topologie du champ magnétique, à la surface des
étoiles jeunes. Cette modélisation rend également possible la correction des effets perturbateurs de l’activité et la détection d’éventuels
Jupiter chauds. Dans le
cas de V830 Tau, les
auteurs sont parvenus à
découvrir, grâce à cette
nouvelle technique, un
signal enfoui suggérant
la présence d’une planète géante. Même si de
nouvelles données sont
nécessaires pour valider
la détection, ce premier
résultat prometteur démontre clairement que la
méthode proposée peut
nous fournir les clés de
l’énigme de la formation
des Jupiter chauds.
Formation des étoiles et
des planètes au sein de
la pouponnière stellaire
de la constellation
du Taureau, telle que
révélée par le télescope
APEX au Chili. (© ESO
/ APEX)
novembre 2015, Le Ciel - 491
L’habitabilité des planètes
rocheuses
Basé sur un communiqué de KU Leuven
La quête de planètes potentiellement
habitables nous incite à imaginer d’autres
Terres. Toutefois certaines exoplanètes pourraient s’avérer être de meilleures candidates
que d’autres. Au terme de 165 simulations
climatiques distinctes, des chercheurs ont pu
démontrer que l’habitabilité d’une exoplanète
dépend de son système de vents. Leurs études
fourniront une aide précieuse aux futures missions de recherche de planètes.
La plupart des exoplanètes orbitent
autour d’étoiles relativement petites, les
naines rouges, considérablement plus froides
que le Soleil. Seules les planètes orbitant très
près de ces étoiles sont suffisamment chaudes
pour abriter de l’eau liquide en surface. Ces
planètes sont potentiellement habitables et
leur proximité vis-à-vis de leur étoile hôte les
rend plus faciles à détecter et à observer que
d’hypothétiques équivalents de notre
Terre, plus éloignés de leur étoile.
Par conséquent, ces planètes constituent d’excellentes candidates pour
des études approfondies.
Les exoplanètes proches de
leur étoile subissent néanmoins de
forts effets de marées, de sorte que,
à l’instar de la Lune vis à vis de la
Terre, elles présentent toujours la
même face à leur soleil. On les dit
« liées par marées ». Le fait que de
telles planètes aient un côté perpétuellement dans la lumière et l’autre
dans la nuit ne se traduit pas nécessairement par un climat brûlant d’un
côté et glacial de l’autre. Cela vient
d’un système « d’air conditionné »,
Sur trois types possibles
de climats d’exoplanètes,
deux sont potentiellement
habitables.
(KU Leuven - Ludmila
Carone)
la circulation atmosphérique, c’est-à-dire de
larges mouvements de masses d’air qui permettent de conserver des températures dans la
fourchette habitable.
Les chercheurs ont examiné avec une
précision encore jamais atteinte les climats possibles pour les planètes « liées par
marées ». Leur étude repose sur des modèles
3D d’exoplanètes avec différentes périodes de
rotation (de 1 à 100 jours) et différentes tailles
(jusqu’à deux fois celle de la Terre). Ils ont
découvert que ces planètes rocheuses avaient
trois types de climats possibles, dont deux
potentiellement habitables.
Sur les exoplanètes dont la période orbitale est inférieure à 12 jours, un « jet stream »
court en direction de l’est dans les couches
supérieures de l’atmosphère au niveau de
l’équateur. Ce jet, connu sous le nom de superrotation, interfère avec la circulation atmosphérique de sorte que le côté éclairé de la
planète devient trop chaud pour être habitable.
492 - Le Ciel, novembre 2015
Des modèles plus avancés ont toutefois
révélé deux alternatives. Dans la première,
deux jets plus faibles se forment à haute altitude en direction de l’ouest. Dans l’autre, une
faible super-rotation existe mais se combine
à deux jets de haute altitude. Ces systèmes de
vents n’interfèrent pas avec le système « d’air
conditionné », de sorte que les planètes restent
potentiellement habitables, et donc dignes de
tout notre intérêt.
Cette étude est importante en vue de missions spatiales à venir. Elle n’aidera donc pas
seulement à sélectionner les candidats les plus
prometteurs dans notre banlieue galactique.
Elle aidera aussi à éviter de se désintéresser
trop vite de planètes pourtant potentiellement
habitables sous prétexte qu’elles apparaissent
trop dissemblables de notre Terre...
SOHO, la 3000e comète
Comme la plupart des autres comètes
SOHO, celle-ci a été découverte par un amateur scrutant les données de l’observatoire
spatial dans le cadre du projet « Sungrazer »
de la NASA. La particularité de la nouvelle
venue, découverte le 13 septembre dernier
par le thaïlandais Worachate Boonplod est
d’être la 3000e comète trouvée sur les images
de SOHO. Cela fait de SOHO le plus grand
découvreur de comètes de tous les temps.
Avant le lancement de cette sonde, seules une
douzaine de comètes avaient été découvertes
par un télescope spatial, et 900 depuis le sol.
Le petit point blanc capturé dans cette
image SOHO prise le 214 septembre est
la 3000e comète que l’observatoire solaire
spatial a à son actif.
(ESA/NASA/SOHO)
novembre 2015, Le Ciel - 493
Bien loin d’avoir chômé les observateurs
terrestres ont connu de beaux succès. Et, surtout, ils ont capturé des comètes plus mémorables que celles de SOHO.
Entre 1978 et 2013, l’australien Rob
McNaught a découvert pas moins de 82
comètes, ce qui fait de lui le champion incontesté des observateurs. Les autres grands
découvreurs sont le couple Carolyn et Eugene
Shoemaker qui compte 32 comètes à son actif,
Rik E. Hill qui en a trouvé 27, et Alex R.
Gibbs 26, ex-aequo avec Jean-Louis Pons, au
début du 19e siècle.
Le but premier de SOHO est l’observation du Soleil et son environnement jusqu’à
une vingtaine de millions de kilomètres. Cela
lui permet de suivre par exemple les éruptions coronales. Si les astronomes avaient
bien pensé voir de temps à autre une comète
brillante s’aventurer dans le champ de SOHO,
ils n’avaient jamais imaginé assister à une
telle vague de découvertes, de l’ordre de 200
par an. Cette imposante moisson est due aux
performances de SOHO malgré son grand
âge (près de vingt ans) mais aussi
au grand nombre de comètes qui
passent près du Soleil. Ces comètes
sont généralement de très petits
objets, débris d’une ou plusieurs
grosses comètes qui se sont brisées
il y a bien des siècles. Ces objets
suivent des orbites similaires qui
les conduisent aux abords de l’astre
du jour. Une autre raison du succès
est l’enthousiasme des amateurs qui
scrutent avec attention les images
pour distinguer la minuscule tache
trahissant la présence d’une comète.
Ces amateurs sont à la base de 95%
des découvertes cométaires SOHO.
L’intérêt de ces comètes n’est
pas que de battre un record. Elles
peuvent nous apprendre beaucoup
sur l’origine du Système solaire
dont elles sont les témoins. Leur
interaction avec le vent et le champ
magnétique solaires permet d’en tracer la géométrie et les mouvements.
Io
La structure interne d’Io est mieux comprise : pour reproduire la position des volcans,
il faut supposer que la lune jovienne n’est pas
un bloc solide, mais qu’elle renferme, comme
Europe, Encelade (cf page 495) et sans doute
d’autres lunes, un océan souterrain. Dans ce
cas l’océan ne serait pas de l’eau mais du
magma, des roches fondues par les intenses
effets de marées provoqués par Jupiter et les
lunes voisines.
Image composite due à New Horizons
et montrant Io (en haut) et Europe le 2
mars 2007.
On voit trois panaches volcaniques sur
Io. En haut celui de 300 kilomètres du
volcan Tvashtar.
À gauche, sur le bord du disque, le
volcan Prométhée.
Entre les deux, sur le terminateur, le
volcan Amirani.
(NASA/JHU Applied Physics
Laboratory/Southwest Research
Institute)
494 - Le Ciel, novembre 2015
Anneaux de Saturne
Le Soleil traverse le plan des anneaux de
Saturne deux fois par année saturnienne, c’està-dire aux équinoxes, tous les 14 ans et demi.
À cette époque les petites particules dont sont
constitués les anneaux se font de l’ombre les
unes les autres. Cela ne dure pas longtemps,
quelques jours seulement, car les anneaux sont
très minces. C’est le moment idéal pour étudier la façon dont les particules se refroidissent
une fois qu’elles ne baignent plus dans le
rayonnement solaire.
En août 2009, lors du dernier équinoxe,
les astronomes ont suivi ce refroidissement,
et le réchauffement ultérieur grâce à la sonde
Cassini et ils ont pu comparer leurs mesures
avec les modèles théoriques des particules
des anneaux. L’accord est généralement bon,
à l’exception de l’anneau A, le plus externe
des anneaux principaux. Les particules de cet
anneau sont restées beaucoup plus chaudes que
les autres.
Les études précédentes avaient montré
que les particules des anneaux sont recouvertes
de régolithe, une matière analogue à de la
Saturne vue par Cassini durant l’équinoxe de
2009. Les anneaux s’évanouissent dans leur
propre ombre, laquelle se projette comme un fin
liseré sur l’équateur de la planète.
(NASA/JPL/Space Science Institute)
neige poudreuse et résultant des micro-impacts
auxquels elles sont constamment soumises.
Il apparaît que la couche de régolithe
qui recouvre les particules de l’anneau A est
plus fine et que celles-ci sont plus grosses
(de l’ordre du mètre) que celles des autres
anneaux.
Cette accumulation de gros blocs étonne
les astronomes car les particules des anneaux
se redistribuent rapidement, en une centaine de
millions d’années.
Peut-être s’agit-il des débris d’une lune
qui se serait cassée récemment, ou d’une
ségrégation des particules par un processus complexe faisant intervenir l’influence
gravitationnelle de plusieurs lunes.
novembre 2015, Le Ciel - 495
Encelade
Ce satellite actif de Saturne fait l’objet
de toutes les attentions des astronomes (cf Le
Ciel, juin 2015, 274). Les projections de vapeur qui s’échappe en draperies des fractures
signalent des réservoirs souterrains et peut-être
un environnement susceptible d’abriter la vie.
Les geysers étant confinés dans la région polaire australe, on imaginait une immense poche
d’eau, un océan, s’étendant sous cette zone.
Pour s’en assurer, on a mesuré avec précision
les mouvements de libration d’Encelade, c’està-dire les irrégularités de sa rotation sur son
axe. Si l’océan était global la croûte ne serait
pas rigidement solidarisée au noyau du satellite. Elle flotterait en quelque sorte. L’inertie
de cette enveloppe isolée est bien moindre
que celle de tout un satellite rigide. Les mouvements de libration induits par l’influence
de Saturne tout au long de l’orbite pourraient
alors être plus importants.
Se basant sur les images recueillies
durant sept années par la sonde Cassini, les
scientifiques ont tracé la position de nombreux
détails de terrain, principalement des cratères, et ont ainsi pu établir avec précision les
variations de rotation du satellite. Le verdict
est clair, un océan global sépare la croûte du
noyau. Comment l’eau peut-elle être liquide,
cela reste assez mystérieux. Il est possible que
les effets de marée de Saturne sur Encelade
génèrent beaucoup plus de chaleur que prévu,
ce qui semble aussi être le cas de Io, autour de
Jupiter (cf page 493).
L’intérieur d’Encelade montrant un
océan global souterrain séparant
la croûte du noyau. Les épaisseurs
des couches ne sont pas dessinées à
l’échelle.
(NASA/JPL-Caltech)
496 - Le Ciel, novembre 2015
L’eau sur Mars
Les observations faites par la sonde
MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) de la
NASA semblent démontrer que de l’eau coule
par moment sur Mars. Des traînées qui apparaissent de façon sporadique sur des versants
très pentus en été et qui disparaissent en hiver
ont été découvertes dès 2010 et étaient soupçonnées d’être des écoulements d’eau mais la
preuve n’en avait jamais été faite. Le dioxyde
de carbone avait d’ailleurs parfois été invoqué
pour les expliquer.
Ces RSL (recurring slope lineae)
demandent une température minimale de –23
degrés pour se manifester, ce qui est trop bas
pour de l’eau pure, mais raisonnable pour de
l’eau salée, de la saumure. La présence de
sels hydratés dans les RSL a été décelée par
le MRO lorsque ces écoulements sont les plus
marqués. Comme les sels de déneigement de
nos routes, ils peuvent expliquer l’état liquide
à basse température.
Il est probable que les écoulements sont
souterrains, avec juste un peu de diffusion en
surface ce qui permet de les déceler.
Au vu des spectres obtenus par le MRO,
les scientifiques pensent que les molécules en
cause consistent en perchlorates de magnésium
et de sodium ainsi que de chlorate de magnésium, des molécules déjà observées sur Mars
par les rovers. Ce genre de sels peuvent avoir
un effet antigel jusqu’à des températures de
–70 degrés.
Des RSL (« recurring slope lineae »)
descendent sur les murs du cratère
martien Garni. Cette vue est construite
à partir des images prises par le MRO
(Mars Reconnaissance Orbiter) et à
l’aide d’un modèle 3D.
L’échelle verticale est amplifiée de 50 %.
Les images monochromatiques ont été
obtenues en lumière rouge.
(NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona)
novembre 2015, Le Ciel - 497
Comète 67P
Depuis l’arrivée de Rosetta auprès de
la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko on
assiste à une intensification de l’activité du
noyau. La production de gaz augmente et, en
s’approchant du périhélie, les jets se sont multipliés ci et là, parfois de façon explosive. En
outre, à partir de juin 2015, les scientifiques
ont observé d’importants changements à la
surface du noyau de la comète 67P, particulièrement dans la plaine d’Imothep, une région
caractérisée par un sol lisse, recouvert de fine
poussière et de gros rochers occasionnels.
Le premier indice de ces changements
fut l’apparition d’une structure circulaire dans
une image prise le 3 juin. Cette structure s’est
agrandie puis a été rejointe par une autre. Le 2
juillet une troisième commençait à apparaître
tandis que les deux autres avaient atteint des
diamètres de 220 et 140 mètres. Le 11 juillet,
les trois structures avaient fusionné en une
seule et deux nouvelles se formaient. La rapidité de ces changement est surprenante. La
vitesse d’expansion se mesure en dizaines de
centimètres par heure.
Les mécanismes à la base de cette érosion ne sont pas encore bien identifiés, mais il
est clair que la simple sublimation de glaces
sous l’effet du Soleil n’est pas assez rapide
pour être seule en oeuvre. Les photographies
couleur montrent bien que de la glace apparaît
en certains endroits des nouveaux terrains
et est exposée au Soleil. Mais les calculs de
sublimation ne prédisent que des vitesses de
retrait de quelques centimètres par heure. On
s’interroge donc sur la nature et la structure
des matériaux exposés qui pourraient être plus
lâches, ou générer de l’énergie en changeant
de phase.
Les gaz émis par la sublimation des
glaces incluent de l’eau et les oxydes de carbone. L’érosion s’accompagne peut-être d’un
dégagement de poussières mais cela n’a pas
encore été détecté par Rosetta.
Outre ces modifications de jour en jour,
les astronomes ont remarqué des changements
cycliques. Ils ont ainsi pu vérifier grâce à la
sonde Rosetta que la sublimation de l’eau
Changements notés à la surface de la
comète 67P dans la région d’Imhotep
entre le 24 mai et le 11 juillet 2015. Les
images ont été obtenues par la caméra à
haute résolution OSIRIS de Rosetta.
(ESA/Rosetta/MPS OSIRIS Team;
MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/
DASP/IDA)
498 - Le Ciel, novembre 2015
À gauche figurent des images de la région d’Imhotep prises à trois dates différentes dans un filtre
orange. Les deux autres colonnes sont les divisions d’images obtenues dans des couleurs différentes
et permettant de mettre en évidence des particularités du spectre. Elles montrent par exemple que
certaines zones réfléchissent mieux le bleu et moins bien le rouge (taches blanches dans la colonne
centrale) ce qui signale la présence de glace d’eau en surface.
(ESA/Rosetta/MPS OSIRIS ; MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/ID)
novembre 2015, Le Ciel - 499
en surface du noyau de la comète 67P suit le
rythme diurne imposé par sa rotation d’un peu
plus de 12 heures et ils ont mis en évidence le
mécanisme qui régénère à chaque tour la glace
en surface. Pour cela ils ont étudié une surface d’un kilomètre carré située sur le « cou »
du noyau. Les données datent de septembre
2014 lorsque la comète était à 500 millions de
kilomètres du Soleil. Les spectres montrent la
présence de glace lorsque certaines régions de
la zone ciblée étaient dans l’ombre. Par contre
lorsque ces régions étaient au Soleil, le spectre
de la glace disparaissait.
Cela suggère que la glace d’eau se trouve
dans les premiers centimètres de la surface
et qu’elle se sublime sous l’action du Soleil.
Lorsque l’ombre s’installe, la glace de surface
a disparu mais celle située juste en dessous
est encore chaude. Elle continue à se sublimer
et la vapeur atteint la surface froide où elle
se condense en glace à temps pour le cycle
suivant.
L’étude détaillée du mécanisme indique
que la glace d’eau constitue 10 à 15% des
matériaux dans les premiers centimètres de la
surface et qu’elle est bien mélangée.
La région en question contribue pour 3%
au dégagement de vapeur d’eau de 67P. Il est
probable que d’autres zones soient soumises
Cartographie de la glace sur la région Hapi
de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko
les 12, 13 et 14 septembre 2015. À gauche
l’abondance (faible en bleu), à droite la
température (faible en rouge sombre).
Ces images sont basées sur des données
obtenues dans les domaines visible et
infrarouge et montrant en particulier
la signature de la glace entre 2,7 et 3,6
microns.
Les données du 12 et du 13 septembre sont
séparées d’environ une rotation complète,
celles du 13 et du 14 de trois rotations. Les
conditions d’illumination sont cependant
très différentes en raison de la topographie
complexe.
La glace d’eau n’est détectée que sur
les surfaces à l’ombre. Elle est la plus
abondante sur les endroits froids.
(ESA/Rosetta/VIRTIS/INAF-IAPS/OBS
DE PARIS-LESIA/DLR; M.C. De Sanctis
et al., 2015)
au même processus et qu’au total cela fournisse une bonne partie de l’eau perdue par la
comète.
La somme de renseignements recueillie
sur la comète à partir d’une petite fraction des
données accumulées laisse entrevoir tout ce
qui pourra être glané lorsque la mission sera
terminée et que l’entièreté du matériel aura été
analysé.
500 - Le Ciel, novembre 2015
Pluton
Les nouvelles images envoyées par New
Horizons après son passage près de Pluton le
14 juillet sont tout bonnement stupéfiantes.
Les montagnes, les glaciers, les brumes nous
paraissent étrangement familiers, comme
venant d’un paysage arctique.
Dans l’image ci-dessus, on peut compter
une douzaine de couches dans l’atmosphère
brumeuse de la planète, du sol jusqu’à 100
kilomètres d’altitude. On voit aussi un banc de
brouillard bas illuminé par le soleil couchant et
strié par les ombres des pics montagneux. Ces
brumes témoignent d’une météo complexe,
changeante, basée sur un cycle hydrologique
analogue à celui de notre planète, mais au
lieu de l’eau, ce sont d’autres constituants qui
interviennent, et en premier, l’azote.
novembre 2015, Le Ciel - 501
Les scientifiques ont ajouté un canal
infrarouge pour rehausser le contraste des
images couleur. Cela fait apparaître toute
une série de détails dévoilant une histoire
géologique et climatologique complexe que
l’on commence seulement à décoder. On peut
voir ici de curieux alignements de crêtes et de
vallons, là une surface écailleuse en peau de
serpent, ou encore des dunes, la côte d’un lac
glaciaire.
New Horizons venait de passer près de Pluton
depuis un quart d’heure et se trouvait à
18 000 kilomètres de la planète lorsqu’il a pris
cette vue vers l’arrière évoquant un coucher
de soleil. Au centre, la plaine Spoutnik est
flanquée de montagnes atteignant 3 500 mètres
de hauteur : les monts Norgay en avant-plan
et les monts Hillary à l’horizon. À droite de
Spoutnik on voit des terrains plus variés,
coupés de glaciers.
L’image couvre 1 250 kilomètres en largeur.
(NASA/Johns Hopkins University Applied
Physics Laboratory/Southwest Research
Institute)
502 - Le Ciel, novembre 2015
novembre 2015, Le Ciel - 503
Mosaïque d’images à haute résolution montrant une
section de 530 kilomètres de la surface de Pluton depuis
la zone montagneuse de gauche jusqu’à la plaine très
texturée de Spoutnik Planum. (NASA/JHUAPL/SWRI)
Image en « couleurs
étendues » de la région
Tartarus Dorsa montrant des
vallonnements curieux. La
vue s’étend sur plus de 500
kilomètres.
(NASA/JHUAPL/SWRI)
504 - Le Ciel, novembre 2015
novembre 2015, Le Ciel - 505
Il est difficile d’imaginer comment la surface d’une planète peut en arriver à ressembler
à une écorce d’arbre ou à une peau de serpent.
Peut-être est-ce la combinaison de forces tectoniques et de la sublimation des glaces sous la
faible chaleur des rayons solaires.
Une nouvelle image couleur à haute résolution a été produite faisant appel à la bande infrarouge additionnelle. Elle montre l’extraordinaire
palette de teintes de Pluton. Une carte montrant
la répartition du méthane a aussi été construite
et montre d’importants contrastes. Cette molécule est très présente sur Spoutnik Planum alors
que Cthulhu Regio en est dépourvue sauf en de
rares crêtes. En général le méthane est présent
sur les hauts plateaux brillants et les gradins
des cratères et il est absent des régions sombres
et des fonds de cratère. Les dépôts de méthane
sont-ils favorisés par la brillance des terrains ou,
inversement est-ce le méthane qui régit l’aspect
du terrain ?
La plaine de Spoutnik Planum apparaît
parsemée de trous, de collines basses et de crêtes
dentelées, peut-être des dunes faites de particules
de glaces ou le résultat de sublimation de glaces.
Il reste encore beaucoup de données de
New Horizons à récupérer sur Terre mais ce que
nous avons déjà pu découvrir prouve une fois
de plus que chaque monde est unique et que la
variété des planètes est infinie. Peu de personnes
imaginaient en Pluton autre chose qu’un monde
glacé et terne. Il est heureux que les concepteurs
de la mission New Horizons aient pu faire aboutir leur projet. Ils soupçonnaient des découvertes
étonnantes et ont été récompensés.
Image haute résolution de Pluton
en couleurs rehaussées combinant
les vues en bleu, rouge et infrarouge
obtenues par la caméra MVIC
(Ralph/Multispectral Visual Imaging
Camera) de New Horizons. Les
différences de teinte témoignent de
l’histoire complexe de la planète.
(NASA/JHUAPL/SwRI)
506 - Le Ciel, novembre 2015
novembre 2015, Le Ciel - 507
Charon
Avec un diamètre moitié de celui de Pluton,
Charon est le satellite le plus gros en comparaison
de sa planète. Alors que l’on s’attendait à trouver un
monde morne, criblé de cratères, les images prises
par New Horizons révèlent des montagnes, des
canyons, des glissements de terrain et bien d’autres
particularités.
On note un grand système de canyons s’étendant sur 1 600 kilomètres au nord de l’équateur.
Quatre fois plus grande que le Grand Canyon de
l’Arizona, et jusqu’à deux fois plus profonde, cette
cicatrice témoigne d’une activité géologique importante.
Les plaines du sud sont plus lisses et présentent moins de grands cratères que celles du nord.
Elles sont donc plus jeunes. La raison en est peutêtre du volcanisme à froid, du « cryo-volcanisme ».
La solidification d’un ancien océan interne pourrait
expliquer des épanchements de « laves » de glace
par les crevasses que le changement de volume
aurait créées.
Cette image haute résolution de Charon est
également prise en couleurs rehaussées et
a été traitée pour distinguer au mieux les
variations des propriétés de la surface du
satellite. Les couleurs sont moins contrastées
que celles de Pluton. Ce qui frappe le plus est
la teinte rougeâtre de la région nord, Mordor
Macula.
La résolution de l’image est de 3 kilomètres
environ.
(NASA/JHUAPL/SwRI)
Joyaux cosmiques
Éclipse double et triple
Le télescope spatial solaire de l’ESA Proba-2
a pu observer trois éclipses partielles le 13 septembre. Sur Terre, à cette date, on ne pouvait
bien sûr en voir qu’une seule, et ce à condition de
se trouver quelque-part entre l’Afrique du Sud,
508
Transit de la Lune devant le Soleil
vu par la caméra SWAP du télescope
spatial Proba-2 le 13 septembre à
6 h 32 TU. L’image est prise dans
l’ultraviolet très lointain afin de
capturer la surface agitée du Soleil et
les mouvements de la couronne.
(ESA/Observatoire Royal de Belgique)
l’Océan Indien austral et l’Antarctique. La rapidité
avec laquelle Proba-2 parcourt son orbite héliosynchrone basse (à 700 kilomètres d’altitude) lui
a permis de traverser trois fois l’ombre – ou plutôt
la pénombre – projetée par la Lune, et la frôler
une quatrième fois, avant qu’elle ne s’écarte trop
de la Terre. La Lune était alors à l’apogée, ce qui
explique que la pointe de l’ombre restait loin de la
Terre. L’image sur la page de gauche montre une
phase du premier des transits, à 6 h 32 TU.
La Terre a bien entamé son
passage devant le Soleil. Image
obtenue par le SDO (Solar
Dynamics Observatory) le 13
septembre .
(NASA/SDO)
509
Proba-2 n’était pas le seul observatoire spatial en orbite autour de la Terre et visant le Soleil.
Le Solar Dynamics Observatory (SDO)
de la NASA a également enregistré l’événement. Trois fois par an il se trouve en effet dans
l’axe de l’ombre de la Lune. Suivant une orbite
géosynchrone très inclinée à 36 000 kilomètres
d’altitude, il ne pouvait évidemment pas traverser
plusieurs fois la pénombre lunaire. Par contre
cette orbite conduit deux fois par an le satellite
510
La Lune et la Terre transitent au
même moment devant le Soleil.
(NASA/SDO)
à subir durant 2 ou 3 semaines une « saison » de
passages quotidiens dans l’ombre terrestre. C’est
ainsi que les conditions ont été réunies pour que
le SDO se trouve à un moment à la fois dans la
pénombre de la Lune et dans celle de la Terre.
Vu depuis le télescope spatial, le Soleil s’est
d’abord fait manger par la Terre à partir de 6 h 14
TU puis par la Lune, le phénomène devenant
visible lorsque la Terre s’écartait. Le disque solaire
était à nouveau entièrement libre dès 7 h 21.
511
La Lune n’a pas terminé son
transit alors que la Terre s’est
éloignée du disque solaire.
(NASA/SDO)
La galaxie naine du Sculpteur
Basé sur un communiqué ESO
Proche voisine de la Voie lactée (280 000
années-lumière), la galaxie naine sphéroïdale
du Sculpteur fut l’une des premières galaxies de
ce genre découvertes autour de la Voie lactée.
On en connaît à présent 14. Ces auto-stoppeurs
galactiques se situent non loin du halo de la Voie
lactée, une région sphérique qui s’étend bien audelà des bras spiraux.
La Voie lactée, à l’instar des autres galaxies
de vastes dimensions, est supposée résulter d’un
processus d’agglomération de galaxies de tailles
plus modestes datant du tout début de l’Univers. Si certaines de ces petites galaxies existent
aujourd’hui encore, elles doivent à présent être
peuplées d’un grand nombre d’étoiles extrêmement vieilles. La galaxie naine du Sculpteur est
très certainement une galaxie originelle, comme
en témoignent les nombreuses étoiles âgées qui
la peuplent.
Les astronomes peuvent déduire l’âge des
étoiles d’une galaxie à partir de leur spectre et
plus précisément, de l’abondance des éléments
chimiques lourds. À mesure que les générations
d’étoiles se succèdent, les éléments lourds s’accumulent au sein des galaxies. La galaxie naine
du Sculpteur s’est révélée pauvre en éléments
lourds, ce qui signifie que les étoiles qui la composent sont le plus souvent très vieilles.
Cette forte proportion d’étoiles âgées fait de
la galaxie naine du Sculpteur une cible de choix
pour l’étude des toutes premières périodes de
formation stellaire. Les astronomes ont regroupé
l’ensemble des données disponibles relatives à
cette galaxie afin de retracer cette histoire.
La galaxie naine du Sculpteur photographiée
par la caméra WFI du télescope MPG/ESO de
2,2 mètres de La Silla, ESO.
De nombreuses autres galaxies, bien plus
lointaines et brillantes, peuvent se voir entre
les étoiles.
(ESO)
512
513
Cette étude a révélé l’existence de deux groupes
d’étoiles distincts dans la galaxie. Le premier
groupe, de loin le plus important, est constitué
d’étoiles âgées, dépourvues d’éléments lourds.
Le second groupe, de taille beaucoup plus restreinte, présente en revanche un taux élevé d’éléments lourds et occupe le centre de la galaxie.
Les étoiles qui peuplent les galaxies naines
telle que la galaxie naine du Sculpteur peuvent
résulter de processus complexes d’évolution.
Toutefois, la ségrégation spatiale des groupes
d’étoiles suggère qu’elles n’ont subi aucune
interaction durant des milliards d’années. Chaque
groupe a donc évolué indépendamment. L’étude
des similitudes évolutives que présentent les
galaxies naines, tout comme l’explication des
aberrations parfois rencontrées, permettront de
rendre compte de l’évolution de l’ensemble des
galaxies, de la naine la plus petite aux spirales
les plus étendues. Les astronomes ont donc beaucoup à apprendre des timides voisines de la Voie
lactée.
La constellation australe du Sculpteur. Le cercle
rouge indique la position de la galaxie naine du
Sculpteur. Cette proche galaxie est extrêmement
difficile à observer à l’œil nu.
(ESO/IAU, Sky & Telescope)
514
Région du ciel autour de la galaxie naine du Sculpteur. Image
constituée à partir de photographies du Digitized Sky Survey 2. La
galaxie présente l’aspect d’un petit nuage de faible luminosité au
centre de l’image.
(ESO/Digitized Sky Survey 2)
515
M17
Basé sur un communiqué ESO
Cette nouvelle image du programme
des Joyaux Cosmiques de l’ESO montre la
nébuleuse Oméga (Messier 17), photographiée
avec la Caméra à Grand Champ du télescope
MPG/ESO de 2,2 mètres installé à La Silla.
C’est l’une des images les plus détaillées à ce
jour de la nébuleuse dans son intégralité.
Messier 17 s’étend sur une quinzaine
d’années-lumière. Elle se situe à quelque 5500
années-lumière de la Terre dans la constellation du Sagittaire, à proximité du plan de la
Voie lactée.
La coloration rosée résulte de l’hydrogène chauffé par le rayonnement ultraviolet
en provenance des étoiles bleues, jeunes et
massives. Au centre, les couleurs sont plus
pâles, au point de tirer parfois sur le blanc.
Carte du Sagittaire montrant la position de
M17 à la frontière avec l’Ecu et le Serpent.
(ESO, IAU, Sky & Telescope)
516
M 17 par la Caméra WFI du télescope
MPG/ESO de 2,2 m de La Silla.
(ESO)
517
Cette couleur blanche est
bel et bien réelle : à l’émission rouge de l’hydrogène
se superpose la lueur bleue
des étoiles diffusée par les
nuages de poussière.
La nébuleuse, dont
la masse est estimée à plus
de 30 000 masses solaires,
abrite l’amas ouvert de
35 étoiles NGC 6618
ainsi qu’un grand nombre
d’autres étoiles plus petites
jusque dans ses régions
périphériques.
La nébuleuse tient
son appellation officielle du
chasseur de comète français Charles Messier qui,
en 1764, l’inséra dans son
célèbre catalogue. L’objet
fut cependant découvert en
1745 par l’astronome Jean
Philippe de Chéseaux. Sa
découverte ne fit pas grand
bruit et Messier le redécouvrit puis le catalogua, 20 ans
plus tard.
Composite d’images du
Digitized Sky Survey 2 (DSS2)
montrant un champ de 4,7 sur
3,7 degrés autour de M17.
(ESO/Digitized Sky Survey 2 ;
Davide De Martin)
518
519
VASTE DÉPARTEMENT
«INSTRUMENTS D’OPTIQUE»
SPOTTINGSCOPES, JUMELLES,
LOUPES, MICROSCOPES, ...
LIEGE
LIEGE
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04.223.29.15
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