15 juillet 2014 - Ecophyto Pro en zones non agricoles

Transcription

15 juillet 2014 - Ecophyto Pro en zones non agricoles
N°54 - mardi 15 juillet 2014
SOMMAIRE
Ravageurs...................................................................................................................................... 2
Papillon palmivore, Paysandisia archon .................................................................................................. 2
Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella .......................................................................................... 2
Tigre du platane, Corythucha ciliata ........................................................................................................ 2
Pucerons ................................................................................................................................................ 3
Cicadelle blanche, Metcalfa pruinosa ...................................................................................................... 3
Cochenilles ............................................................................................................................................. 3
Mineuse des agrumes, Phillocnistis citrella .............................................................................................. 4
Tordeuse du figuier, Choreutis nemorana ................................................................................................ 4
Brun du pelargonium, Cacyreus marshalli ................................................................................................ 4
Cétoines dorées, Cetonia aurata ............................................................................................................. 5
Capnode sur laurier cerise, Capnodis terrebrionis .................................................................................... 5
Maladies........................................................................................................................................ 6
Oïdium du platane, Erisyphe platani........................................................................................................ 6
Galle bactérienne du laurier rose, Pseudomonas savastanoi pv nerii ........................................................ 6
Maladie des tâches noires du rosier, Marssonina rosae ........................................................................... 6
Note nationale Ambroisie 2014 ...................................................................................................... 6
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 1/12
Ravageurs
Papillon palmivore, Paysandisia archon
Les vols de papillon palmivore sont particulièrement actifs actuellement sur tous les départements
littoraux et le Vaucluse. La pression est très forte cet été encore avec des papillons qui entrent dans les
maisons et que l’on peut observer régulièrement même sur des sites où aucun palmier n’est planté.
Pour rappel ce gros papillon (pouvant mesurer jusqu’à 10 cm d’envergure) vole aux heures les plus
chaudes de la journée, entre 11h et 15h. Le mâle est territorial et revient à sa place lorsqu’il a été dérangé.
Lorsqu’il est posé, les ailes postérieures au repos sont brun-clair (photo 1), en vol on peut observer les ailes
antérieures orangées striées de deux bandes noires et une bande blanche (photo 2).
Photo 1 : papillon palmivore au repos
Photo 2 : papillon palmivore, ailes déployées
Le risque d’infestation est maximal à cette période de l’année. La femelle va pondre une centaine
d’œufs qu’elle dissémine dans plusieurs palmiers. Dès l’éclosion les chenilles foreuses rejoignent le stipe où
elles commencent à creuser une galerie. Le papillon palmivore est actuellement en France l’un des ravageurs
les plus préoccupants pour le palmier puisqu’il entraîne de nombreuses mortalités de plantes sur toutes les
espèces ornementales de palmiers.
Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella
Le vol de deuxième génération est en train de se terminer, seules quelques captures sont encore
enregistrées dans les pièges. Les dégâts sur les feuilles ont été multipliés par deux en deux semaines, pour
atteindre sur les sites de référence varois près de 50% des feuilles sur la totalité de la frondaison marquées par
des mines.
Tigre du platane, Corythucha ciliata
Les attaques du tigre du platane continuent à augmenter fortement.
On atteint début juillet plus de 50% de surface foliaire moyenne dépigmentée sur les sites de référence varois,
avec des pics à 90% sur certains arbres. La pression est particulièrement forte cette année.
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 2/12
Pucerons
On observe toujours des dégâts de pucerons sur l’ensemble de la région. Les observateurs signalent en
pépinières des attaques de pucerons noirs sur Hibiscus. Elles restent modérées.
Des foyers de pucerons jaunes Aphis nerii sont toujours actifs sur laurier rose notamment dans les secteurs de
Hyères et de Valbonne. A Hyères les attaques observées en pépinière, entrainent des déformations de jeunes
pousses.
A Valbonne on observe sur ces foyers de pucerons jaunes des coccinelles à 14 points Propylea
quatuordecimpunctata (photo 3). L’adulte de la coccinelle à 14 points mesure de 3 à 5 mm, une large bande
noire médiane sépare les ailes antérieures. Les couleurs peuvent varier mais la ligne est toujours présente. Elle
est très polyphage et se développe sur de nombreuses plantes : cultures légumières, arbres fruitiers, plantes
ornementales…
Photo 3 : Propylea quatuordecimpunctata (photo Ministère de l’agriculture du Québec)
Cicadelle blanche, Metcalfa pruinosa
On signale actuellement quelques attaques de cicadelle blanche sur Pittosporum au Pradet et sur olivier à
Valbonne. Ces cicadelles sont naturellement régulées par l’auxiliaire Neodryinus typhlocibae hyménoptère
parasitoïde.
Cochenilles
De nombreux foyers de cochenilles sont signalés actuellement sur plantes ornementales :
- Cochenille du fusain : Unaspis euonymi. Elle est signalée de manière importante en espaces verts
sur haies taillées au Pradet. Les mâles sont blancs et allongés, les femelles sont sombres et
ressemblent à de minuscules huitres. Ces cochenilles en cas de fortes attaques sont responsables
de nombreux dégâts allant jusqu’à la mort de rameaux voire de la plante entière. Des coccinelles
sont observées à proximité des foyers, probablement Chilocorus renipustulatus, auxiliaire friand de
ces cochenilles.
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 3/12
-
-
Sur agrumes en pépinière on signale des attaques de différentes cochenilles : cochenilles diaspines
non identifiées et cochenilles australiennes Icerya purchasi, les dégâts peuvent être modérés
(centre Var) voire élevés (littoral varois). Ces cochenilles, outre les dégâts directs qu’elles
occasionnent en ponctionnant de la sève entraînent la formation de fumagine sur le feuillage.
Des cochenilles farineuses Pseudoccocus ou Planoccoccus sp sont également observées sur Cycas
dans le secteur de Hyères, les dégâts sont assez importants (photo 4).
Photo 4 : cochenille farineuse sur cycas
Mineuse des agrumes, Phillocnistis citrella
Des attaques de mineuse des agrumes Phillocnistis citrella de niveau faible sont observées sur
pamplemousse en pépinière dans le centre Var et sur citrus à Cagnes sur Mer et Saint Paul de Vence. En début
d’attaque et tant que les chenilles sont encore présentes dans les mines, il est possible de tailler les jeunes
pousses atteintes afin de limiter les vols de la génération suivante.
Tordeuse du figuier, Choreutis nemorana
Toujours en pépinière dans la région hyèroise on signale des dégâts modérés de tordeuse du figuier,
Choreutis nemorana. Ce papillon de la famille des Choreutidés est brun-roux. La chenille est vert-jaune
ponctuée de noir sur le dos et les flancs, elle décape le limbe et replie la feuille sur elle-même pour y tisser son
cocon.
Brun du pelargonium, Cacyreus marshalli
Quelques dégâts (boutons floraux perforés et vidés) sont signalés en pépinière sur le secteur de
Bormes les Mimosas. Aucun auxiliaire européen n’est connu à ce jour.
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 4/12
Cétoines dorées, Cetonia aurata
La cétoine dorée est un coléoptère (photo 5) qui est plutôt considéré comme un organisme utile
puisque les larves consomment des végétaux morts (notamment le bois) et participent ainsi au recyclage de la
matière organique au jardin. Cependant, il arrive que les adultes causent des dégâts sur les fleurs en se
nourrissant des pétales ou des bourgeons floraux. De nombreux dégâts ont été recensés sur rosiers cette
année en Vaucluse. Les dégâts ne sont qu’esthétiques, une lutte ne se justifie pas.
Photo 5 : adulte de Cetonia aurata (photo C. Thomas)
Capnode sur laurier cerise, Capnodis terrebrionis
Le capnode est un coléoptère de la famille des Buprestidés, principalement ravageur des arbres
fruitiers. Des dégâts d’importance moyenne sont actuellement observés sur laurier cerise dans le secteur de La
Colle sur Loup.
L’adulte est gris-noir, il mesure de 16 à 26 mm, son corps se rétrécit vers l’arrière, sa tête est rentrée
et partiellement cachée par le thorax. La larve est de couleur blanche et mesure de 60 à 65 mm au dernier
stade. La tête est large et enfoncée dans le prothorax, on parle de larve marteau. Les œufs sont pondus à
même le sol et les larves forent les racines. Les dégâts entraînent un ralentissement de la croissance et un
dépérissement des branches.
Les jeunes larves et les œufs n’apprécient pas l’humidité, aussi les plantes irriguées sont mieux
protégées contre les attaques de capnode. La capture et la destruction manuelles des adultes est aussi une
technique très utilisée, notamment dans les régions du Maghreb.
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 5/12
Maladies
Oïdium du platane, Erisyphe platani
Les symptômes d’oïdium du platane sont toujours importants sur tous les secteurs : La Gaude, Saint
Laurent du Var, le Pradet, La Seyne sur Mer, Biot. Les platanes du Vaucluse sont également touchés. Les
conditions climatiques plus sèches de ces derniers jours vont probablement ralentir la progression du
champignon.
Galle bactérienne du laurier rose, Pseudomonas savastanoi pv nerii
Cette bactérie pénètre dans la plante par de petites blessures. Elle génère des galles noires sur les
feuilles et les tiges et des chancres sur les rameaux. Elle peut également provoquer une déformation des
inflorescences et des gousses ainsi que la mort des pistils.
Des dégâts légers sont signalés en pépinière sur le secteur hyèrois. D’autres dégâts sont signalés en
espaces verts à Théoule sur Mer.
Maladie des tâches noires du rosier, Marssonina rosae
Quelques dégâts de maladie des tâches noires sur rosier sur variétés sensibles sont signalés dans le
Vaucluse. Comme son nom l’indique cette maladie génère l’apparition de taches noires sur les feuilles des
plantes atteintes. Elle peut en cas de fortes attaques itératives provoquer l’affaiblissement de la plante.
Mesures prophylactiques : sélection d’espèces résistantes, élimination des premières feuilles
atteintes, désinfection du matériel de taille.
Phytophthora sur cyprès de Provence, Phytophthora cinnamomi
Des dégâts de phytophthora sur cyprès sont signalés à des degrés variables sur plusieurs communes
des Bouches du Rhône : Aix, Fuveau et Trets.
Le champignon est favorisé par l’irrigation abondante et pénètre dans les arbres par l’intermédiaire
des plaies. Il entraîne un dessèchement et un rougissement du feuillage conséquence d’une pourriture marron
spongieuse qui se développe sous l’écorce au collet.
Mesures prophylactiques : limiter les arrosages au strict minimum.
Note nationale Ambroisie 2014
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 6/12
LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN SONT REALISEES PAR DE NOMBREUX PARTENAIRES : CONSEILLERS, PAYSAGISTES,
AGENTS DE COLLECTIVITES… SI VOUS SOUHAITEZ DEVENIR
OBSERVATEUR, CONTACTEZ-NOUS :
ANNE ROBERTI : 04 94 35 22 84
LE BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL PEUT VOUS ETRE ENVOYE GRATUITEMENT PAR MAIL.
SI VOUS SOUHAITEZ VOUS ABONNER, POUR RECEVOIR DIRECTEMENT LE BSV PAR MAIL, CONTACTEZ-NOUS (VOIR CI-DESSUS).
LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS :
FREDON PACA, FDGDON 84, FDGDON 13, AGROBIO TECH, SARL BIBIANO, COMMUNES DU LAVANDOU, SAINTE-MAXIME, NICE, FOS SUR MER,
VITROLLES, ANNE GIVRY ESPACE PAYSAGE, GILLES MARTIN, LYCEE AGRICOLE D’HYERES, INRA-UNITE EXPERIMENTALE ENTOMOLOGIE ET FORET
MEDITERRANEENNE, COOPERATIVE TERRES D’AZUR, KOPPERT, CHAMBRES D’AGRICULTURE DU VAR ET DES ALPES-MARITIMES.
COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN :
Anne ROBERTI, Myriam MORETO, Claire LAFON, Carol MINIGGIO, Carole FELIS
N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il
donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des
parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute
responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se
décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les
préconisations issues de bulletins techniques.
Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et
des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au
financement du plan Ecophyto.
REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE
– page 7/12
Note nationale BSV
Les ambroisies, des adventices des
cultures dangereuses pour la santé
Identification et stratégies de lutte
Note rédigée par la DGAl-SDQPV avec l'appui de l'Observatoire des Ambroisies
Crédits photos : Inra Dijon.
Note actualisée en juillet 2014
Préambule
L’ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia artemisiifolia, est une plante dont le pollen est
particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour que
les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles : rhinite survenant en août-septembre et
associant écoulement nasal, conjonctivite, symptômes respiratoires tels que la trachéite, la toux,
et parfois urticaire ou eczéma. Dans 50% des cas, l’allergie à l’ambroisie peut entraîner
l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation.
La présence importante d'ambroisie, comme cela a été observé en Rhône-Alpes, induit une
sensibilisation progressive d'un nombre croissant de personnes. Les publications médicales
citent des taux de 6 à 12 % de la population souffrant d'allergie en zone d'infestation pour RhôneAlpes, mais des taux beaucoup plus élevés sont cités pour la Hongrie, où Ambrosia artemisiifolia
est très présente depuis de nombreuses décennies.
Depuis plusieurs années, d'autres espèces1 du même genre, originaires du continent américain
et présentes en Europe, sont également en expansion. Cette note a pour objectif d’apporter des
informations relatives à Ambrosia artemisiifolia, l'ambroisie à feuille d'armoise et présente
Ambrosia trifida, la grande ambroisie ou ambroisie trifide.
Il s'agit d'espèces annuelles favorisées par la mise à nu du sol qui peuvent se multiplier dans les
cultures. Si elles ne sont pas identifiées à temps, des pratiques culturales inadaptées peuvent
favoriser leur expansion, voire entrainer de fortes pullulations locales. Ces phénomènes ont un
impact sur les rendements des cultures de printemps, et constituent également les phases
initiales d'une implantation durable de ces plantes.
1
Outre les deux espèces faisant l'objet de la note, deux autres ambroisies exotiques sont présentes en France :
Ambrosia tenuifolia et Ambrosia psylostachia. Il s'agit de plantes vivaces, dont les densités et la répartition sont
encore mal connues. Ces espèces à l'écologie différente ne sont pas abordées dans cette note.
8
Photo 1. Ambrosia artemisiifolia dans la Nièvre
(58) : Dans une parcelle à stock semencier
historiquement important, très forte infestation
mal anticipée sur tournesol présentant de
surcroît de gros problèmes de levée
Figure 2. Ambrosia trifida dans une cultures de
Maïs Ariège (09) : une géante à apprendre à
identifier
Identification de ces deux ambroisies
L'ambroisie à feuilles d'armoise (A. artemisiifolia) et l’ambroisie trifide (A. trifida) sont deux
espèces annuelles originaires du continent Nord-Américain. Ces deux espèces annuelles sont
connues pour être, dans leurs zones natives, à la fois des mauvaises herbes des cultures et des
plantes aux pollens très allergisants.
La répartition en France de ces deux espèces est sensiblement différente. Si quelques
populations d’ambroisies trifides ont été repérées sur le territoire, la zone principale de
développement de l’espèce se situe actuellement en Midi-Pyrénées (Ariège, Haute-Garonne).
L’ambroisie à feuilles d’armoise a été observée sur une très grande partie du territoire français
avec une présence beaucoup plus marquée dans l’ensemble de la vallée du Rhône, ainsi que
dans les vallées de la Loire et de l’Allier.
L’ambroisie trifide est une plante annuelle ‘géante’ quand les conditions lui sont favorables. Elle
se distingue de l’ambroisie à feuilles d’armoise par une taille plus importante mais surtout par la
forme des feuilles qui ne laisse aucun doute pour l’identification de cette espèce
Photo 3. Ambroisie à feuilles d’armoise
Feuilles à divisions nombreuses et pennées
Photo 4. Ambroisie trifide
Feuille de 3 à 5 lobes en éventail
9
La description très détaillée de l'ambroisie à feuilles d'armoise est disponible sur le site de
l'observatoire des ambroisies (http://www.ambroisie.info/pages/conn1.htm et pages liées).
Pour l'ambroisie trifide, des photographies prises en France sont disponibles sur Tela Botanica :
http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-4082
Un clé de détermination a été publiée par l'Observatoire des ambroisies
www.ambroisie.info/docs/Lettre_observatoire_016.pdf
Une photographie impressionnante illustre la tendance au gigantisme de la plante.
http://www.weedscience.com/summary/home.aspx
Stratégies de lutte
Les stratégies de lutte sont très différentes selon les cultures et selon le niveau
d'information sur la présence de la plante dans une région ou une commune.
Lorsque la plante est bien identifiée, il importe de tenir compte de sa présence dans les
choix d'itinéraires techniques dès l'installation des cultures. De même, pour les zones non
agricoles, des choix techniques raisonnés en fonction de la problématique ambroisie, tels
que l'installation de plantes vivaces et de paillis sur des zones de terre mise à nu seront à
privilégier. Ces stratégies préventives ne sont pas développées dans cette note qui se
focalisera sur les techniques de lutte contre des populations d'ambroisies installées qui
sont repérées en cours d'été.
Rappel réglementaire – arrêtés préfectoraux
L'arrêté national relatif aux règles de Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales (BCAE)
en date du 13 juillet 2010 spécifie que l’ambroisie est une espèce invasive. De ce fait, elle n’est
pas autorisée en tant que couvert sur les bandes tampons en bordure de cours d’eau (définies
par l’article D615-46 du code rural et de la pêche maritime).
Pour aller plus loin, certains départements ont décliné cet arrêté et ont mis en place des
modalités de gestion supplémentaires de l’ambroisie dans les parcelles en gel. L’ambroisie doit y
être gérée de façon prioritaire dans le cadre de l’entretien minimal des terres. Il est alors
recommandé de tout mettre en œuvre pour éviter sa montée à graines ou de procéder à sa
destruction.
En complément des arrêtés relatifs aux règles de bonnes conditions agricoles et
environnementales, des arrêtés préfectoraux ont été pris pour des raisons de santé publique
dans certains départements depuis 2000 sous l’action des Agences Régionales de Santé. Ils
fixent comme objectif l’élimination des plants d’ambroisie avant pollinisation.
Ces arrêtés obligent la destruction de l’ambroisie (si possible par des méthodes non chimiques) à
des dates comprises entre le 1er Juillet et le 15 Août. Les gestionnaires (propriétaires, locataires,
exploitants, maîtres d’ouvrage...) de tous types de milieux publics ou privés (parcelles agricoles,
chantiers, bords de route...) sont tenus d’intervenir et en cas de défaillance, les contrevenants
sont passibles de poursuites.
1
Figure 1 - Carte des départements disposant d'un arrêté de lutte contre l'Ambroisie à feuilles
d’armoise; au titre de la santé publique.
Méthodes adaptées aux petites populations
- Arrachage manuel
L’arrachage manuel constitue une méthode extrêmement efficace pour la gestion de ces espèces
annuelles. Cette méthode est réservée aux petites surfaces et doit être réalisée avant le début de
l’émission du pollen. Les personnes allergiques au pollen doivent s’abstenir de ce travail. Un
minimum de protection est requis (port de gants, manches longues, …) pour minimiser les
contacts avec la plante.
- Fauchage répété
Alternative intéressante à l'utilisation des herbicides, les méthodes de fauche offrent la
possibilité de travailler des surfaces importantes ou des linéaires. Ces techniques rapides
et respectueuses de l'environnement sont applicables pour diminuer la production de
pollen et de semences, mais leur efficacité est limitée par la capacité de repousse de
l’ambroisie. Toute prise de décision par les gestionnaires doit donc tenir compte de
l’infestation, du stade de développement de la plante, du climat de la région et des
moyens à disposition. Toutefois, gérer la production de pollen et de semences par la
fauche n’est possible que par l’application minimale de 2 ou 3 coupes (1er passage à 10
cm, 2ème passage à 6 cm, dernier passage le plus ras possible), suivant les situations ce
qui implique une augmentation des coûts d'entretien des zones concernées. Les
modalités des interventions sont à définir en fonction de la très grande faculté qu’a
l’ambroisie à maintenir une production de semences viables.
Méthodes adaptées aux grandes populations en parcelles agricoles
- Déchaumage
La technique du déchaumage, qui consiste à enfouir superficiellement les pailles de la culture
précédente et les adventices qui s'y sont développées, est bien adaptée à l'interruption de la
croissance des ambroisies dans les céréales à paille ou d'autres cultures récoltées en cours
d'été. Pour éviter la production de pollen, il est recommandé d'intervenir avant la floraison. Si cela
n'a pas été possible pour des raisons diverses (calendrier des travaux, accès aux parcelles,…), il
importe d'intervenir malgré tout le plus tôt possible en début de maturation des semences
d'ambroisies pour interrompre le cycle de croissance de la plante et éviter l'alimentation du stock
de semences de la parcelle.
1
- Gestion du couvert végétal après culture de printemps
Dans les cultures de printemps, les interventions sont surtout préventives, par des
itinéraires techniques mécaniques et chimiques permettant de limiter la croissance des
adventices avant l'installation ou dans les premiers stades de la culture.
Lorsque l'infestation n'est constatée qu'en cours de culture, l'intervention n'est que
rarement possible. Du fait de la très longue durée de vie des semences dans le sol (plus
de trente années selon certains auteurs), une action de broyage des zones avec les plus
fortes densités peut être envisagée, la perte à court terme étant largement compensée par
le gain sur le moyen et long terme. A la récolte, il importe d'éviter la propagation de
semences par les engins de récolte, en nettoyant soigneusement la moissonneusebatteuse après la récolte d'une parcelle infestée. De même, sur ces parcelles, il faudra
s'assurer de stopper la poursuite de croissance de la plante après une récolte précoce en
fin d'été ou début d'automne, et veiller particulièrement aux bordures de champs, parfois
plus fortement infestées, pour limiter l'augmentation du stock de semences.
Dans les régions où l'une au moins de ces deux espèces d'ambroisies est déjà répandue, la
nécessité d'une lutte permanente dans la rotation pour gérer correctement ces adventices
préoccupantes est bien connue. Les services agricoles et instituts techniques des filières sont à
même de proposer des appuis techniques ciblés.
Pour plus d'informations :
http://www.cetiom.fr/tournesol/cultiver-du-tournesol/desherbage/ambroisie/
http://www.arvalis-infos.fr/view-15835-arvarticle.html?region=
http://www.arvalis-infos.fr/view-734-arvstatiques.html?region=
http://www.infloweb.fr/ambroisie-a-feuilles-darmoise
Les jachères : à surveiller avec attention !
Certaines jachères installées au printemps, comme la jachère fleurie qui a un faible pouvoir
concurrentiel et une couverture du sol limitée, sont assez sensibles à l’ambroisie. Elles ne sont
pas conseillées dans les parcelles connues pour contenir des stocks de semences d’ambroisie.
Les dates tardives de broyage prévues dans le cahier des charges de gestion des jachères sont
très favorables à la dynamique de l’ambroisie.
La lutte contre l’ambroisie doit se faire sur la durée, avec une intervention dans les parcelles
chaque fois que cela est possible. La lutte sera d'autant plus efficace, qu'elle sera engagée
précocement sur les territoires où la plante est peu présente. C'est grâce à cette prise en
compte précoce que l'arrêt de l'expansion de la plante est envisageable. Pour réduire la
présence de cette espèce de façon durable et intégrée, il faut prévenir la constitution d’un stock
de semences qui sera particulièrement difficile à gérer.
Pour plus d'information concernant les aspects de santé publique : http://www.sante.gouv.fr/uneplante-sous-surveillance-l-ambroisie.html
1

Documents pareils