PROGRAMME - Opéra de Saint
Transcription
PROGRAMME - Opéra de Saint
FESTIVAL du 25 mai au 1er juin 12e édition Le piano fait son cinéma programme établissement de la Ville de Saint-étienne, l’Opéra Théâtre bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication ( Direction Régionale des Affaires Culturelles ), du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général de la Loire L’Opéra Théâtre remercie l’ensemble de ses partenaires pour leur confiance et leur fidélité 12e édition 3 questions à vincent bergeot, directeur artistique et général Comment évolue le festival Piano Passion pour sa douzième édition ? Vincent Bergeot : C'est un festival emblématique qui aujourd'hui a pris ses marques. Il est très suivi par le public et peut donc désormais prendre son envol. C'est pour ça que nous avons choisi de le placer sous le signe d'une thématique. C'est une façon d'aborder le répertoire pianistique de façon moins conventionnelle que par la chronologie ou la musicologie. C'est aussi une façon d'inviter à la musique à partir d'œuvres populaires, de tirer en quelque sorte les fils de l'imaginaire collectif du cinéma pour faire découvrir des œuvres de piano. On peut avoir entendu un extrait dans un film et vouloir découvrir l'œuvre complète le temps d'un concert, en se souvenant du film. Est-ce aussi une façon de décloisonner le monde de la musique classique ? Oui, on espère faire naître de nouveaux publics. Il s'agit d'inverser l'équilibre entre l'image et la musique. Les images sont partout aujourd'hui. C'est assez original de les évoquer à partir des musiques qui leur correspondent. Il s'agit aussi de mêler différents styles, du classique au jazz qui accompagne en direct les films muets... Oui, on va pouvoir traverser le répertoire du piano de la façon la plus large possible. Les spectateurs qui suivent le festival en entier pourront ainsi goûter à des genres différents sans avoir un sentiment de redite. Le piano permet ainsi de passer des Variations Goldberg de Bach à l'accompagnement en direct d'une comédie de Buster Keaton, du baroque au jazz. Un festival, c’est avant tout une fête ! Propos recueillis par Luc Hernandez 1 Lundi 27 mai - 20h Projection au cinéma Le Méliès du film La Leçon de piano de Jane Campion 2 Voilà très exactement 20 ans que Jane Campion remportait la Palme d'or au festival de Cannes pour La Leçon de piano. L'image mythique du piano d'une ancienne famille écossaise échoué sur une plage de Nouvelle-Zélande lors d'un déménagement improbable est depuis restée dans l'imaginaire collectif. Tout comme la musique ensorcelante de Michael Nyman, uniquement composée sur les touches blanches de l'instrument, que tous les pianistes en herbe de l’époque ont voulu apprendre. Peu de films ont été aussi puissamment dédiés à un instrument. L'obsession de la musique irrigue tout le long métrage et se transforme en véhicule de la passion entre deux handicapés des mots : une femme muette et un illettré. C'est Holly Hunter, l'actrice principale, qui interprète elle-même la musique de Michael Nyman, renforçant les liens charnels entre un personnage isolé par son handicap et l’instrument qui va lui permettre de s’accomplir et de s’inventer un monde. Ode à l'élévation de soi par l'expression artistique dans un environnement hostile, éveil sensuel aussi au milieu de paysages aussi somptueux qu'inédits, La Leçon de piano est devenu le film de toute une génération, déployant un charme unique resté aujourd'hui sans descendance dans le cinéma contemporain. Une génération, c'est justement ce qui nous sépare aujourd'hui de sa création. C'est le moment de redécouvrir ce joyau célébrant les noces entre un cinéma qui a soif des grands espaces et la musique des sentiments. Tarif réduit sur présentation d'un billet de l'Opéra Théâtre : 5€ au lieu de 8.70 € en partenariat avec Samedi 25 mai 20h Alexandre Tharaud p.5 Grand Théâtre Massenet Dimanche 26 mai Buster Keaton Grand Théâtre Massenet 15h p.11 Lundi 27 mai 20h La leçon de piano - Jane Campion Cinéma Le Méliès p.2 Mardi 28 mai 20h Adam laloum p.15 Grand Théâtre Massenet Mercredi 29 mai 20h Trios de légende ! p.23 Grand Théâtre Massenet Samedi 1er juin 20h Grande soirée de concertos Grand Théâtre Massenet p.31 3 4 Alexandre Tharaud Récital Variations Goldberg 5 Piano Alexandre Tharaud Jean-Sébastien Bach Variations Goldberg BWV 988 Grand Théâtre Massenet Samedi 25 mai : 20h Durée 1h 10 sans entracte Alexandre Tharaud est en résidence à l'opéra Théâtre de Saint-Étienne Alexandre Tharaud Né à Eisenach en 1685, Johann Sebastian Bach, après avoir connu, depuis 1703, plusieurs statuts comme musicien, est recruté en 1723 à Leipzig où il devient le cantor de l’église Saint-Thomas. Les Variations Goldberg BWV 988, de leur vraie désignation Aria mit verschiedenen Veraenderungen (air avec différentes variations), composées en 1740, ont été publiées à Nuremberg par Balthasar Schmidt en 1741-42. Elles constituent le quatrième et dernier volume de la série intitulée Clavier-Übung (exercice pour le clavier) imprimée du vivant de Bach sous son entière autorité. D’un point de vue du travail de composition et des artifices inhérents à la construction même de l’ensemble, cet ultime volume est à considérer comme la clef de voûte des quatre recueils dont le premier édité en 1726 inaugurait l’installation à Leipzig. En 1740, Bach aborde la maturité d’un style qui ne vise plus qu’à l’essentiel. Les trente variations qu’il propose s’organisent entre elles autour d’une aria. En réalité c’est la partie de basse qui va, comme pour une passacaille, fournir le matériau de ses variations. Le style encore très virtuose de l’écriture pose des difficultés techniques d’interprétation que seul Bach semble avoir été capable de maîtriser en son temps. S’il n’avait pas réellement composé de recueils de variations aussi conséquents avant cette date, peu après, en 1747, suivront les Variations canoniques pour orgue et L’Offrande musicale, puis, en 1748-1749, L’Art de la fugue, suprême éloge de l’art de varier par le contrepoint. Dans la première biographie de Bach (1802), le musicographe Johann Nikolaus Forkel rapporte que les Variations avaient été commandées à Bach par le très insomniaque comte Kayserling dont le claveciniste attitré, Johann Gottlieb Goldberg, alors brillant élève du cantor, devait pouvoir à toute heure lui interpréter la musique. La critique actuelle rejette ce récit qui transpose à la musique le topos poétique des Nuits de Young, car, aussi doué qu’il fût, Goldberg avait 13 ans en 1740 ! 6 Alexandre Tharaud La partition suit un plan à l’admirable complexité. De multiples affinités numériques règlent son architecture, véritable reflet abstrait des artifices contrapuntiques qui se jouent dans les sons. Ainsi le plan ternaire : aria – trente variations – aria, se lit aussi comme deux parties rétrogrades enchaînées : I] Aria + 15 variations ; II] 15 variations + aria. Les 30 variations suivent une progression dont la 15e est le centre. De 3 variations en 3 variations intervient un canon, soit 10 canons aux variations 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21, 24, 27, 30. Bach poursuit ainsi de façon organisée le cycle de cercles concentriques amplifiés puis se dénouant. Chaque canon construit un lien avec le suivant. Le 1er est à l’unisson, le 2e à la seconde, le 3e à la tierce, jusqu’à parvenir pour le 9e canon à l’octave. Le 10e canon devrait naturellement revenir à l’unisson, mais Bach propose de sortir du système prêt à se refermer sur lui-même, en introduisant un quodlibet, c’est-à-dire un jeu en imitation sur le matériau de deux chansons populaires très connues à l’époque et dont les paroles annoncent la fin des réjouissances et la lassitude des musiciens à jouer pour l’assemblée. Après cette facétie l’ultime retour de l’aria originelle transfigure le travail accompli. 7 Alban Ramaut Ancien élève du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Alban Ramaut est professeur de musicologie à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Alexandre Tharaud « Les Variations Goldberg sont proches de la transe » C’est le pianiste qui vend le plus de disques en France. Le Bœuf sur le toit qu’il est venu jouer en début de saison lui a valu une nouvelle Victoire de la musique classique. Habitué de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne, il revient cette fois-ci pour jouer une œuvre fleuve, ensorcelante, qu’il ne joue que rarement pour mieux la préserver : les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. 3 questions à Alexandre Tharaud Vous vous produisez rarement avec les Variations Goldberg. C’est une œuvre que vous avez mis longtemps à aborder ? Alexandre Tharaud : Oui, la première fois que je les ai jouées, j’avais arrêté de me produire durant sept mois pour me plonger dans cette œuvre qui reste pour moi totalement à part. C’est une œuvre qui nous dépasse tous, proche de la transe. Elle provoque une forme de méditation particulière, presque sacrée. Je n’ai pas voulu l’aborder pendant des années. Je trouvais qu’il existait des versions magnifiques comme celle de Zhu Xiao Mei que je trouve particulièrement réussie. Je pense l’enregistrer un jour mais en attendant je veux la jouer dans très peu d’endroits pour mieux préserver ce lien particulier. 8 Son ampleur vous porte-t-elle au moment du concert, ou au contraire vous procure-t-elle un trac supplémentaire ? C’est une œuvre très étrange, particulièrement périlleuse en concert. Elle garde une fragilité paradoxale eu égard à son incroyable architecture. C’est un roc, comme une montagne à gravir. Mais je n’ai jamais l’impression de la jouer seul en concert. Il se passe à chaque fois une sorte de communion entre le public, l’instrument, le compositeur et l’interprète. Comme si on était peu à peu enivrés par le procédé de la variation jusqu’à lâcher prise. C’est vraiment à chaque fois un moment privilégié. Vous avez beaucoup interprété de musiques baroques sur piano moderne. Comment travaillez-vous l’ornementation ? Chez Bach, l’ornementation reste parcimonieuse, elle n’a rien à voir avec celle de Rameau ou Couperin par exemple. Elle reste discrète et n’est donc pas indispensable. Elle ne s’impose pas à l’interprète que je suis. En revanche, la difficulté réside dans le fait de reproduire la richesse du clavecin à deux claviers pour lequel les Goldberg ont été composées. Et là, c’est un véritable challenge… Propos recueillis par Luc Hernandez Alexandre Tharaud Alexandre Tharaud Après Rameau, Couperin et Bach au piano, Alexandre Tharaud a renoué avec le monde baroque pour son nouvel enregistrement dédié à Scarlatti paru chez Virgin Classics. Alexandre avait auparavant enregistré pour harmonia mundi la musique de Ravel, Chopin (Intégrale des Valses, Vingt-Quatre Préludes et Journal Intime, ce dernier pour Virgin Classics) et Satie. Alexandre a été invité à se produire en récital dans les plus grandes salles internationales en Europe, au Japon, en Amérique du Sud et du Nord, et se produit également dans les meilleurs festivals dont les célèbres BBC PROMS à Londres. Il est le soliste des grands orchestres français, et étrangers, sous la direction de Lionel Bringuier, Bernard Labadie, Rafael Frühbeck de Burgos, Jean Fournet, Georges Prêtre, Yukata Sado, Stefan Blunier, Marc Minkowski, Stéphane Denève et Claus Peter-Flor. Dédicataire de nombreuses œuvres, il crée le cycle Outre-Mémoire de Thierry Pécou ainsi que son concerto L’Oiseau Innumérable et donnera en première mondiale, dans le cadre du Festival d’Automne, le Concerto de Gérard Pesson avec la Tonhalle de Zürich et le RSO Frankfurt en décembre 2012. Après les Hommages à Rameau, faisant alterner les mouvements de la Suite en la du compositeur baroque avec les hommages à des compositeurs vivants et Hommage à Couperin, Alexandre prépare un PianoSong sur le même principe, mais s’inspirant de la musique populaire qu’il aime tant. Alexandre Tharaud est "artiste résident" de la Maison de la Culture de Grenoble (MC2) et de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne. 9 Alexandre Tharaud 10 Buster Keaton Ciné-Concert Steamboat Bill, jr. États-Unis, 1928 (Cadet d’eau douce) 11 Improvisation au piano Thibaud Saby En lever de rideau, projection d’un irrésistible cartoon où Tom et Jerry se battent autour d’un piano : The Cat concerto (de Joseph Barbera et William Hamma, 1946) Grand Théâtre Massenet Dimanche 26 mai : 15h Durée 1h20 sans entracte Buster Keaton Mississippi Slapstick 12 Buster Keaton Le fils idiot et chétif d'un marinier tombe amoureux de la fille d'un banquier. Manque de pot, le banquier en question n'est rien moins que le concurrent direct de son père pour prendre le contrôle du marché des bateaux à vapeur (Steamboats) qui traversent le Mississippi... Rien que la série de gags millimétrés où Buster Keaton désespère son rustre de père alors qu'il voudrait le convaincre de sa force et de sa virilité ferait déjà de ce film un classique. Tout comme la célèbre scène d'ouverture où une simple séance d'essayage de chapeau devient un sommet de délicatesse et d'humour émerveillé. Mais si Steamboat Bill Jr est considéré comme le meilleur film de Buster Keaton avec Le Mécano de la General, c'est parce qu'il contient la scène la plus spectaculaire de toute sa filmographie : la fameuse séquence de la tornade finale, tournée sans trucage, où lorsque la façade de la maison s'écroule sur Buster Keaton le menaçant de l'écraser, il traverse une lucarne et continue sa course effrénée. Tout un symbole de l'art du slapstick, ce comique hyperphysique où le personnage de Keaton, digne de Charlot, se remet de toutes les calamités que la vie prend la peine de mettre sur son chemin. Une façon d'élever le burlesque au rang des beaux-arts, avec la même intensité et la même précision que dans l'art dramatique. À l'époque, le vent était produit par six gros moteurs d'avion, capables à plein régime de soulever un camion. La moitié de l'équipe avait quitté le tournage de peur d'un accident et une gigantesque grue soulevait les maisons... Cette séquence d'anthologie est devenu le symbole de l'art millimétré et du sens de la composition selon Keaton. Sa plus grande comédie. « C’est l’image qui me parle » C’est un tout jeune pianiste qui s’est spécialisé dans l’accompagnement athlétique des films muets en direct : Thibaud Saby. Entretien avec un pianiste qui crée ses propres notes à partir des images. 4 questions à Thibaud Saby Comment avez-vous attrapé le virus pour accompagner les films ? Thibaud Saby : J’ai fait ma formation de pianiste jazz au Conservatoire de Vienne puis à celui de Lyon avec Manu Sanchez. En 2009, le festival Lumière à Lyon a monté un partenariat avec le Conservatoire pour accompagner les films muets. C’était la première année, et je me suis retrouvé à accompagner La Comtessa Sara de Roberto Roberti, le père de Sergio Leone, un film muet à l’atmosphère très particulière. J’ai commencé en m’aidant d’autres collègues puis j’ai pris de l’assurance et me suis mis à travailler en solo. 13 L’accompagnement des films est-il toujours basé sur l’improvisation ? Oui, j’essaie de perpétuer une certaine tradition. Je m’inspire de Count Basie ou Duke Ellington qui ont beaucoup apporté à l’histoire du jazz en créant des musiques pour accompagner les films. Comment travaillez-vous en amont un film pour pouvoir ensuite improviser en direct ? J’ai une sorte de palette, un peu comme les peintres, à partir de laquelle je dessine d’abord des atmosphères en regardant les images. Je note aussi quelques mots-clés et les grandes séquences du film pour avoir une sorte de trame. Je pratique ce qu’on appelle le « Mickey Mousing » hérité des Tex Avery qui consiste à associer des sons à certains objets ou certaines scènes précises. À partir de là, l’improvisation peut se déployer au moment de la projection, mais c’est avant tout l’image qui me parle. Quel est le plus difficile pour vous : vous caler techniquement sur le film ou vous en inspirer ? C’est un tout. Il faut être attentif à la fois au film et à ce qu’on joue. Le film ne nous attend pas, il faut donc rester dans une certaine maîtrise. Mais le plus difficile, c’est sans doute l’endurance. Même si les films d’époque qu’on accompagne ne sont pas très longs, rester concentré avec les doigts qui suivent pendant 1h20, c’est vraiment du sport ! Propos recueillis par Luc Hernandez Buster Keaton Thibaud Saby 14 Buster Keaton Né en 1989, Thibaud grandit à Vienne (Isère), ville célèbre pour son festival Jazz à Vienne, de réputation internationale. C'est dans le cadre de ce festival qu'il découvre le jazz à travers des stages, concerts, jam sessions... En 2002, un département jazz ouvre sous la direction de Philippe Khoury au Conservatoire Municipal de Vienne. Thibaud y étudie le piano jazz, ainsi que l'harmonie et participe à de nombreux ateliers. Après l'obtention de son baccalauréat, il décide d'aller étudier le piano jazz avec Mario Stantchev. Il entre au Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon en 2007 et obtient 3 ans plus tard un DEM de jazz à l'unanimité avec les félicitations du jury. Aujourd'hui, Thibaud étudie au Pôle d'Enseignement Supérieur de Musique de Bourgogne et se destine à une carrière de musicien/professeur. Musicien éclectique, il fait partie de formations de styles musicaux variés et a pu jouer pour les premières parties de Macéo Parker, IAM, Israel Vibration, Tété... Récital Chopin, Schubert Piano Adam Laloum Frédéric Chopin 5 Préludes opus 28 : n°4, n°5, n°6, n°7 et n°8 5 Mazurkas : opus 6 n°1, opus 17 n°2 et n°4, opus 30 n°4, opus 59 n°3 3e Impromptu opus 51 4e Ballade opus 52 ... 15 Franz Schubert Sonate n°20 D 959 I. Allegro ii. Andantino III. Scherzo : Allegro vivace IV. Rondo : Allegretto Grand Théâtre Massenet Mardi 28 mai : 20h Durée 2h entracte compris Adam Laloum Adam Laloum, du Pianiste à La Pianiste 16 Adam Laloum Deux ans après avoir été élu jeune interprète préféré par le public stéphanois, Adam Laloum revient pour jouer deux musiques intimistes comme il les affectionne. D'une part, les préludes et mazurkas de Chopin qui habitaient Le Pianiste de Roman Polanski, grand mélo autour du ghetto de Varsovie, qui a obtenu la Palme d'Or au festival de Cannes en 2002 des mains de David Lynch. D’autre part, l'avant-dernière sonate de Schubert, au centre des rapports tumultueux entre Isabelle Huppert et Benoît Magimel dans La Pianiste du trouble Michael Haneke, réalisateur multiprimé. Le film valut en prime un double prix d’interprétation à Cannes aux deux acteurs. Pianiste parmi les plus en vue de la nouvelle génération même s'il reste d'une discrétion à toute épreuve, Adam Laloum ne se voit pas (encore) jouer "les musiques extraverties à la Russe". Il n'aime rien tant qu'habiter ces airs menus qu'on dit de salon mais qui ont souvent plus de coffre que des partitions plus spectaculaires. Le sublime adagio de la Sonate en la majeur de Schubert, avec sa mélodie déchirant le cœur en une seule note vibrante devrait aller comme un gant, de velours, à ce pianiste racé et élégant. Après un premier disque consacré à Brahms qui lui a valu les éloges de la critique, c'est d'ailleurs un programme Schubert qu'il prépare pour son prochain enregistrement dont il livre ici en quelque sorte une avant-première. Mais s’il a encore peu enregistré, c’est qu’Adam Laloum n'est jamais aussi bon que dans le moment impromptu du concert. C'est bien le moins, pour du Schubert. Michael Haneke, l'amour du piano Il fait partie du club très fermé des doubles palmés du festival de Cannes, en plus d’avoir obtenu l’Oscar du Meilleur film étranger. Avec Amour dont le premier titre était Quand la musique s'arrête, c'est sa passion pour la musique et plus particulièrement le piano qui se montre enfin au grand jour. Pour dépeindre cet amour ultime entre deux professeurs de musique à la retraite, Michael Haneke a supervisé l'ensemble des choix musicaux, à commencer par celui des œuvres de Schubert qu'il avait déjà utilisées dans La Pianiste. Dans son livre d'entretiens avec Michel Cieutat et Philippe Rouyer qui vient de paraître*, il déclarait : « Bach, Mozart et Schubert sont indéniablement mes trois compositeurs préférés. Mais il m'est difficile d'en mettre un devant les deux autres. » S'il a mis en scène Don Giovanni à l'Opéra de Paris et tout récemment Così fan tutte à Madrid et Bruxelles, il a gardé son amour du piano et de Schubert pour le cinéma. Même dans un film sans musique comme Caché avec Juliette Binoche et Daniel Auteuil, il faisait dire à Annie Girardot, esseulée dans sa maison de famille : « le son du piano me manque ». Avec La Pianiste, il avait choisi pour la bande originale son « Scherzo préféré » de Schubert, le court mouvement virevoltant et taquin, loin des clichés mélancoliques sur le compositeur viennois, de l’avant-dernière sonate. Pour Amour, il a choisi Alexandre Tharaud, fidèle compagnon de l'Opéra Théâtre de Saint-Étienne, pour interpréter la musique du film et donner la réplique à Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, rien que ça. « De tous les pianistes que j'ai auditionnés, il s'est révélé être le meilleur acteur », confiera le réalisateur*. Entre la sonate de Schubert tirée de La Pianiste que viendra interpréter Adam Laloum, et le concert exceptionnel d'Alexandre Tharaud consacré aux Variations Goldberg de Bach, plane aussi sur Piano Passion l'ombre d'un grand réalisateur, fin mélomane, dont les images marquantes pourront aussi vous revenir en écoutant les plus grands musiciens partager son amour du piano. 17 *Haneke par Haneke, entretiens avec Michel Cieutat et Philippe Rouyer (éditions Stock, 2012) Adam Laloum Frédéric Chopin Préludes / Mazurkas /3e Impromptu / 4e Ballade 18 Adam Laloum On ne connaît que trop l’aura imaginaire et les anecdotes qui entourent la composition des Préludes : le caractère inhospitalier de l’île de Majorque, l’apparition des premiers signes de maladie, la cellule de Chopin dans la Chartreuse de Valldemosa, l’écriture du Prélude dit "de la goutte d’eau" – dont on ne sait encore aujourd’hui s’il s’agit du 15e – en un moment d’hallucination... S’il n’est pas nécessaire de renoncer entièrement à la représentation quelque peu romancée et ultra-romantique que nous livre Sand, il convient également d’être prudent quant à la définition esthétique des Préludes, dont par ailleurs un tiers seulement a été composé à Majorque. Schumann comme Liszt rattachent clairement l’op. 28 au Romantisme. Pour Schumann en effet, les Préludes « sont des esquisses, des commencements d’études, ou, si l’on veut, des ruines, des ailes d’aigles détachées, tout pêle-mêle dans sa bigarrure et sa sauvagerie. […] Le cahier contient aussi du morbide, du fiévreux, du farouche ; que chacun y cherche donc ce qui peut lui profiter, et que le seul Philistin reste à l’écart. » Si le compositeur souligne ici la diversité stylistique et expressive des Préludes, il met également en exergue l’étrangeté du choix d’un tel titre. Si les Préludes de Chopin sont comparés au fragment ou à l’aphorisme, ils échappent aux exigences du genre. Le modèle en est, sans conteste, le Clavier bien tempéré de Bach, dont Chopin emporte un exemplaire lors de son voyage. Certes, les principes fondamentaux en sont respectés : les cycle des 24 tonalités, la concision, l’unicité du matériau thématique. Pourtant, Chopin déroge à l’une des règles les plus évidentes du genre. Car les Préludes op. 28 ne préludent à rien. Autonomes, ils seraient selon Liszt, « des préludes poétiques, analogues à ceux d'un grand poète contemporain [Lamartine], qui bercent l'âme en des songes dorés, et l'élèvent jusqu'aux régions idéales ». Par conséquent, au-delà de toute question esthétique, générique ou historique, Liszt nous invite à écouter les Préludes en redonnant à l’imagination sa juste place. Peut-être alors devrions-nous, à nouveau, convoquer les récits de Sand ? À vous d’en juger… Avec les quatre mazurkas, c’est un tout autre aspect de l’œuvre de Chopin qui s’offre à nous. Publiées en 1832 pour l’op. 6, en 1834 pour l’op. 17, en 1837 pour l’op. 30 et en 1845 pour l’op. 59, elles attestent de l’attachement du musicien à son pays natal. Danses stylisées, les mazurkas de Chopin, de l’aveu du compositeur lui-même, ne sont pas faites pour être dansées. Si Chopin respecte les caractéristiques génériques de la danse comme la rythmique ternaire, l’accentuation du 3e temps ou les carrures de 4 mesures, les mazurkas dépassent cependant largement le cadre de la danse de salon. Leur élégance mélodique, la richesse de leur ornementation, leur subtilité harmonique et rythmique doivent nous amener à reconsidérer leur importance et leur valeur face à des œuvres plus imposantes. De l’Impromptu op. 51, publié en 1842, on retiendra le rythme quasiment immuable de triolets, les modulations inattendues, les chromatismes, et l’allure improvisée. De structure tripartite, elle met en opposition différents types d’écritures pianistiques. À la volubilité mélodique de la main droite et au contrepoint duquel émergent tierces et sixtes dans la 1ère partie, répond, dans la 2e, un thème en mi bémol mineur, confié à la main gauche, dans les registres médium et grave du piano : c’est là la confrontation du chant et du geste pianistique. Composée à la fin de l’été 1842, la Ballade op. 52 est l’un des monuments de l’œuvre de Chopin. D’un point de vue formel, elle pourrait être analysée comme une forme sonate. Cependant, le titre de l’œuvre et le témoignage de Schumann selon lequel les Ballades sont inspirées de poèmes de Mickiewicz, la complexité structurelle de l’œuvre et le jeu des tonalités, nous incitent à écouter l’op. 52 comme une œuvre narrative. Une logique dramatique préside à son déroulement. Après une courte introduction est énoncé un premier thème – sorte de valse mélancolique – qui est très rapidement soumis à une variation de type ornementale. Le second thème quant à lui, avec son rythme de barcarolle et ses couleurs modales, refait son apparition, métamorphosé, à la fin de l’œuvre. Cinq accords et un long silence mettent fin à cette apothéose lyrico-dramatique, pour laisser place au déchaînement de la coda. D’une virtuosité époustouflante, elle s’achève brutalement, dans un déferlement de doubles croches. 19 Adam Laloum Franz Schubert Sonate D 959 20 Adam Laloum En septembre 1828, deux mois avant sa mort, Schubert achève de composer la Sonate en la majeur (D 959). Après les puissants accords qui ouvrent le 1er mouvement, triolets, anapestes et rythmes iambiques nous amènent, au gré de marches harmoniques – l’ombre de Beethoven n’est pas loin – vers le second thème. Une allure de mélodie accompagnée, une nuance pianissimo, un lumineux mi majeur, puis une brève incursion en sol majeur : nous changeons de monde. La fin de cette exposition est plus déroutante. Elle nous fait entendre un tout nouveau motif, sorte de miroir du 2e thème, dans lequel apparaissent pour la première fois des doubles croches. Ébauché seulement dans l’exposition, ce motif devient le matériau principal du développement. Accompagné d’accords rebattus, passant du grave à l’aigu, du majeur au mineur, il se dissout peu à peu dans un mouvement descendant qui se termine abruptement par la réexposition. Enfin, la coda, après une mesure de silence, énonce un 1er thème métamorphosé, mystérieux, à la limite du silence. Même la stabilité d’une cadence nous est refusée. Après un silence prolongé, on attend en vain un accord de dominante. La majeur prend sa place, scellant, par une ellipse harmonique, le 1er mouvement. Dans l’andantino de la Sonate, le thème en fa dièse mineur, répétition obsessionnelle de l’intervalle de seconde, semble nous plonger dans l’univers du lied. Chant sans parole, il s’oppose radicalement, par sa lenteur et son quasi-statisme, à la section médiane ; là, il n’y a ni chant ni mélodie, mais un tourbillon continuel de rythmes contrariés, de trilles, d’arpèges, de gammes diatoniques et chromatiques et d’accords, du grave à l’aigu, dans des tonalités attendues (do dièse mineur) ou improbables (do mineur). La violence de ces figurations purement pianistiques finit par laisser place au retour du 1er thème, agrémenté d’une ponctuation rythmique, sorte de seconde voix qui semble ajouter encore à la noirceur du mouvement. Après les tourments de l’andantino, le scherzo, en la majeur, n’est que légèreté – voire espièglerie –, et énergie rythmique. Accords arpégés, accents, gammes fulgurantes, brusques passages du fortissimo au pianissimo se succèdent dans un esprit de plaisanterie musicale. Joué un poco più lento, le trio pourrait être un clin d’œil à la valse… mais l’appui sur le deuxième temps lui donne un aspect curieusement bancal. Enfin, le finale de forme rondo-sonate fait écho, par certains aspects, au premier mouvement. On y retrouve notamment des rythmes similaires – des triolets et, dans le 1er couplet, l’anapeste. L’épisode central au contraire (2e couplet) rappelle l’andantino. Ses sforzandos intempestifs et la qualité de son écriture pianistique, de même que la tonalité de do dièse mineur ne peuvent en effet qu’évoquer la partie médiane du mouvement lent. Lorsque le refrain est de nouveau énoncé, en fa dièse majeur cette fois-ci, il semble que le douloureux souvenir de l’andantino soit définitivement oublié. Dans les dernières mesures enfin, après un presto énergique aux allures beethoveniennes, apparaît, en filigrane, l’un des motifs du tout 1er thème de la sonate. Ma fin est mon commencement… 21 Inès Guittard Ancienne élève de l’ENS de Lyon, agrégée et titulaire de plusieurs prix du CNSMDP, Inès Taillandier-Guittard prépare une thèse de doctorat sur Alfred Cortot, interprète de Frédéric Chopin, à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Adam Laloum Adam Laloum 22 Adam Laloum Né le 25 février 1987, Adam commence le piano à l'âge de dix ans. Il poursuit ses études musicales au Conservatoire de Toulouse avant d'intégrer le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2002 dans la classe de Michel Béroff. Durant ces années d'études à Paris, il a la chance de travailler avec des personnalités musicales telles que Daria Hovora, Jean Mouillère, Claire Désert, Christian Ivaldi, Ami Flammer ou Vladimir Mendelssohn. Durant sa scolarité, Adam a pu rencontrer dans le cadre de masterclasses des personnalités comme Dmitri Bashkirov ou Paul Badura-Skoda. Il obtient son Diplôme de formation supérieure de piano en juin 2006 et poursuit un cycle de perfectionnement au CNSMD de Lyon dans la classe de Géry Moutier. Musicien de chambre passionné il participe à l'Académie Maurice Ravel en septembre 2007 et aborde le grand répertoire avec Jean-Claude Pennetier. Il y remporte le Prix Maurice Ravel qui lui permet de se produire en musique de chambre à Saint-Jean-de-Luz lors du festival de Printemps. Début 2011 sort son premier CD entièrement consacré à Brahms (MIRARE). Adam vient de recevoir une reconnaissance internationale en remportant tout récemment le 1er Prix du prestigieux concours Clara Haskil et a rejoint la classe Hambourgeoise d’Evgeni Koroliov, Prix Clara Haskil 1977. Il s’est produit en musique de chambre et en soliste dans de nombreux festivals en France et à l’étranger dont le Festival de Verbier, le Klavier Festival Ruhr, l’Auditorium du Louvre, et le Festival de la Roque d’Anthéron. Il se produit également en récital à la Tonhalle de Zürich, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, aux Folles Journées de Nantes, etc. Il est le soliste de l‘Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Jesus Lopez Cobos mais aussi du Hamburger Symphoniker dans le 2e Concerto de Brahms sous la direction de Muhai Tang. Il est lauréat de la Fondation de France et lauréat boursier de la Fondation Groupe Banque Populaire. Musique de chambre Beethoven, Ravel, Schubert Piano Jean-Claude Pennetier Violoncelle Roland Pidoux Violon Régis Pasquier Ludwig van Beethoven Trio n°4 opus 11 I. Allegro con brio II. Adagio con espressione III. Tema con variazioni 23 Maurice Ravel Trio avec piano I. Modéré II. Pantoum III. Passacaille IV. Final : Animé ... Franz Schubert Trio n°2 opus 100 D929 I. Allegro II. Andante con moto III. Scherzo : Allegro moderato IV. Alegro moderato Grand Théâtre Massenet Mercredi 29 mai : 20h Durée 2h entracte compris Trios de légende ! Kubrick et le trio légendaire de Barry Lyndon 24 Le piano pour musique de chambre a accompagné nombre de films intimistes, de l’univers feutré du Coeur en hiver de Claude Sautet utilisant le Trio avec piano de Ravel pour une intrigue amoureuse dans le monde des musiciens et des luthiers, rarement montré au cinéma, à la meilleure comédie de Coline Serreau, La Crise, utilisant un trio de Beethoven cette fois pour une scène de concert poignante. Mais c’est Stanley Kubrick qui, avec 2001 L’Odyssée de l’espace fut le premier à créer des bandes originales de films à partir de musiques classiques, en les popularisant. Il avait le génie d'associer une séquence à un morceau de musique pour le faire entrer dans l'imaginaire collectif. Pour son film d’époque Barry Lyndon en 1975, il avait choisi de travailler en décor et lumière naturels pour figurer le mieux possible le XVIIIe siècle. Grand mélomane, il avait raconté à Michel Ciment* dans une anecdote savoureuse comment il avait finalement choisi le Trio de Schubert : « Pour la scène de séduction, je n’ai pensé au trio de Schubert qu’au montage, expliquait le réalisateur. J’avais d’abord voulu m’en tenir exclusivement à la musique du XVIIIe siècle, quoiqu’il n’y ait aucune règle en ce domaine. Je crois bien que j’ai chez moi toute la musique du XVIIIe siècle sur microsillons. J’ai tout écouté avec beaucoup d’attention. Malheureusement, on n’y trouve aucune passion, rien qui, même lointainement, puisse évoquer un thème d’amour : il n’y a rien dans la musique du XVIIIe siècle qui m’ait donné le sentiment tragique du Trio de Schubert ! J’ai donc fini par tricher de quelques années en choisissant un morceau écrit vers 1814. Sans être absolument romantique, il a pourtant quelque chose d’un romanesque tragique. » Il ne s’était pas trompé. La scène est devenue culte. Aujourd’hui, impossible d'entendre ce Trio qu'il a popularisé plus que tout autre sans penser au jeu de regards qui l’accompagne. * Trios de légende ! Kubrick par Michel Ciment (Calmann Lévy) Ludwig van Beethoven, Trio op.11 Ludwig van Beethoven (1770-1827) est souvent considéré comme le musicien le plus important du xixe siècle, car un très grand nombre de compositeurs ultérieurs ont été influencés par son œuvre. À la fois dernier grand représentant du classicisme viennois et premier des romantiques, il a composé un grand nombre de pièces de musique de chambre pour des formations diverses incluant le piano. Le Trio avec piano n° 4 en si bémol majeur, opus 11, est ainsi écrit pour piano, violoncelle, et une partie supérieure qui peut être exécutée soit par une clarinette, soit par un violon. Composé en 1797 et publié l’année suivante, il fut surnommé « Gassenhauer » (terme allemand pour « rengaine » ou « chanson populaire ») en référence au thème emprunté dans le troisième mouvement, extrait de l’opéra L’Amor marinaro du compositeur autrichien Joseph Weigl (1766-1846), alors à l’affiche à Vienne. Le trio comporte trois mouvements et son exécution dure environ 19 minutes. Le thème principal qui ouvre l’Allegro con brio se caractérise par un unisson général : trois valeurs longues suivies d’une descente en notes piquées. La nuance forte et le caractère péremptoire de cette courte mélodie donnent certainement son aspect brillant à la pièce, dont les passages suivants sont plus dialogués. L’Adagio, en mi bémol majeur, s’ouvre par un magnifique cantabile au violoncelle, dont le caractère calme et serein contraste avec le passage central du mouvement (en mineur). Le « thème et variations » qui clôt l’œuvre est très enjoué, presque humoristique par endroits. Après une présentation du thème partagée entre le piano et le violon, une première variation est réservée au piano solo, tandis que la deuxième fait entendre uniquement les deux instruments monodiques. Les contrastes sont vifs et les changements d’atmosphère rapides : la troisième variation, brillante, s’oppose au caractère sombre de la quatrième, comme la marche funèbre de la septième s’oppose au chant enjoué de la huitième. Le thème revient sous forme de canon dans la dernière variation, avant une coda aux rythmes assez surprenants. 25 Trios de légende ! Maurice Ravel, Trio avec piano 26 Trios de légende ! Maurice Ravel (1875-1937) est un compositeur français de la première moitié du xxe siècle, souvent associé à Debussy et Fauré. Reconnu comme un maître de l’orchestration, il est l’auteur du célèbre Boléro, qui reste l’une des œuvres musicales les plus jouées dans le monde actuel. Il composa le Trio avec piano en août 1914, alors qu’il était engagé dans la Première Guerre mondiale. L’œuvre, qui dure une trentaine de minutes, fut créée le 28 janvier 1915 à Paris. Le premier mouvement, qui reprend un thème populaire basque, installe une atmosphère assez éthérée, dans laquelle des éclats plus dramatiques fusent çà et là. Plus vif, le deuxième mouvement alterne deux thèmes principaux, selon les règles de la forme poétique orientale indiquée dans son titre, Pantoum. Le thème de la Passacaille, très lent, est une large phrase au caractère recueilli, qui se répète durant l’ensemble du mouvement. D’abord énoncée dans l’extrême grave du piano, elle est reprise successivement par le violoncelle et le violon, subissant une montée dans les registres qui s’accompagne d’un fort accroissement de la tension. Cette progression aboutit à un point culminant, situé environ au milieu du mouvement, avant un retour progressif au calme. Le Finale enfin, plus joyeux, fait entendre un travail très fin sur les registres et les modes de jeu, notamment autour des interactions entre les timbres des trois instruments. Franz Schubert, Trio op. 100 Franz Schubert (1797-1828), compositeur viennois, est aujourd’hui reconnu pour ses œuvres symphoniques et sa musique de chambre, mais ce sont surtout ses lieder et danses pour piano qui l’ont rendu célèbre de son vivant. Une exception cependant : le Trio opus 100, composé à la fin de sa vie en novembre 1827, et dont le deuxième mouvement, Andante con moto, acquiert aussitôt une grande popularité. Publiée en 1828, l’œuvre comporte quatre mouvements et son exécution dure une cinquantaine de minutes. Le premier Allegro au thème franc et majestueux fait entendre les nombreux changements de couleurs caractéristiques du style schubertien. Aujourd’hui encore très célèbre, le magnifique mouvement lent a été utilisé dans de nombreux films, dont le fameux Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Le Scherzo à l’atmosphère insouciante et l’Allegro final, bien que moins souvent entendus que les deux premiers mouvements, sont à l’image de l’ensemble du trio : des chefs-d’œuvre de grâce et d’expression. 27 Céline Carenco Céline Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne où elle travaille sur les relations entre les œuvres de Berlioz et de Liszt. Elle est l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008). Trios de légende ! Jean-Claude Pennetier Roland Pidoux Régis Pasquier 28 Trios de légende ! Trois grands solistes français complices, par l'amitié et la musique, depuis leurs études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où ils obtiennent respectivement les 1ers Prix de violon et de musique de chambre pour Régis Pasquier – piano, musique de chambre et analyse pour Jean-Claude Pennetier qui élargira ensuite ses études dans les classes de composition et de direction d'orchestre - trois 1ers Prix également pour Roland Pidoux dans les classes d'André Navarra, Jean Hubeau et Joseph Calvet. Encore adolescents, Jean-Claude Pennetier et Régis Pasquier (qui n'a alors que 13 ans) font ensemble leur première tournée en Belgique et en Hollande. Quelques années plus tard, ils seront de nouveau réunis pour une tournée de plusieurs semaines aux États-Unis. Mais c'est surtout sa rencontre avec Zino Francescatti, qui lui demandera d'enregistrer le Concerto pour 2 violons de Bach, qui propulse Régis Pasquier à l'avantscène des jeunes violonistes français. Pendant ces mêmes années, JeanClaude Pennetier obtient plusieurs Prix internationaux : le 2e Grand Prix Marguerite Long, le 1er Prix du Concours de Montréal, 1er nommé au Concours de Genève, 1er Prix Gabriel Fauré. Parallèlement à sa carrière de pianiste, ses activités musicales se développeront dans le domaine du théâtre musical et de la composition. Roland Pidoux fonde en 1968, avec Jean-Pierre Wallez, l'Ensemble Instrumental de France. Violoncelle solo, super soliste de l'Orchestre National de France de 1978 à 1987, l'expérience de l'orchestre marquera une période de son itinéraire. 29 © Gu yV ivi en Depuis de nombreuses années, les routes de ces trois grands interprètes se rejoignent régulièrement, en concert en France et à l’étranger. De 1983 à 1985, ils enregistrent pour harmonia mundi les trios de Schubert puis les trios de Brahms. Ils firent leurs débuts en Amérique du Nord en 1990 sous le nom du « Paris Piano Trio ». Chaque saison, ils s’y produisent dans les séries les plus prestigieuses ainsi que dans les grands festivals (environ 30 concerts dans une année). Ils ont enregistré pour la firme Lyrinx, les Trios de Tchaïkovsky et de Chostakovitch. Chez Saphir Productions, ils ont enregistré un CD consacré à Ravel et un autre dédié à Rachmaninov. Devrait paraître, en 2013, un enregistrement de l’intégrale des Trios de Beethoven. Trios de légende ! 30 Grande soirée de concertos Symphonique Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Direction Laurent Campellone Piano Roger Muraro Bernard Herrmann Psychose, suite pour cordes George Gershwin Rhapsody in blue (orchestration Ferde Grofé) 31 Gustav Mahler Adagietto de la 5e Symphonie Richard Addinsell Concerto de Varsovie (Orchestration Roy Douglas) ... Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n°5 en mi bémol majeur «L’Empereur» opus 73 I. Allegro II. Adagio un poco mosso III. Rondo : Allegro ma non troppo Grand Théâtre Massenet Samedi 1er juin : 20h Durée 2h entracte compris Retrouvez Roger Muraro la saison prochaine pour le Festival Piano Passion avec l'integrale des œuvres pour piano seul de Ravel. Pour être sûr de bénéficier des meilleures places, réservez dès à présent vos billets en vous abonnant pour la saison 13/14 à la billetterie de l'Opéra Théâtre, au 04 77 47 83 40 ou sur www.operatheatredesaintetienne.fr. Grande soirée de concertos Ciné-concertos 32 Comment mieux terminer un festival dédié au piano au cinéma que par une grande soirée de concertos ? Fut un temps, pas si lointain, où des œuvres de musique classique étaient encore composées pour les films eux-mêmes. C’est le cas du fameux Concerto de Varsovie d’Addinsell, hollywoodien en diable, créé en 1941, pour le film Dangerous Moonlight de Brian Desmond Hurt. Un film d'aventures à grand spectacle dans lequel un pianiste polonais, officier de l’armée de l’air pendant la Deuxième Guerre Mondiale, part en tournée pour recueillir des fonds. Pianiste lyonnais, Roger Muraro viendra l’interpréter avec sa fougue habituelle pour un derby amical aux côtés de Laurent Campellone et de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire. Tout aussi majestueux, mais beaucoup plus subtil, le plus célèbre concerto de Beethoven, l’« Empereur », a connu des emplois multiples sur le grand écran. Après avoir baigné l’atmosphère romantique du Cercle des poètes disparus, splendide succès de Peter Weir, ce sont les Frères Dardenne, dont la plupart des films ne comportent pas de musique, qui en ont fait un usage étonnant dans Le Gamin au vélo. La lente vague de cordes du sublime adagio sert de motif tout au long du film pour accompagner les escapades du garçon à bicyclette, avant que le piano ne se déploie sur le générique de fin, comme une coda. Last but not least, les grandes orgues pianistiques de la Rhapsody in Blue de Gershwin, composant l'ouverture inoubliable du Manhattan de Woody Allen complèteront le programme de cette grande soirée festive. Grande soirée de concertos Bernard Herrmann, Psychose Bernard Herrmann (1911-1975), compositeur de musiques de film et chef d’orchestre américain, est né à New York. Inscrit dès 1929 aux cours de composition et de direction d’orchestre à l’Université de New York, il entra en 1930 à la Juilliard School of Music, puis commença sa carrière à partir de 1934 en composant les musiques de nombreuses séries radiophoniques. Il se fit connaître à Hollywood en 1941, grâce à son travail sur la musique de Citizen Kane d’Orson Welles. Suivirent plusieurs collaborations avec Alfred Hitchcock, entre 1955 et 1966 (parmi lesquelles le célèbre Psychose), puis avec François Truffaut (Fahrenheit 451, La mariée était en noir). Modèle du genre, la partition de Psychose (1960) reste la plus célèbre d’Herrmann. Elle est écrite uniquement pour orchestre à cordes (en raison du petit budget dont disposait la production), mais les différents modes de jeux des instruments à cordes sont exploités au maximum, allant jusqu’à produire de nombreux effets de percussion. Psychose est un film à suspens dont la musique est un des éléments moteurs : construite sur des motifs répétitifs incessants, la bande-son nous tient en haleine de bout en bout. L’atmosphère, inquiétante dès l’ouverture en raison de la présence d’intervalles dissonants, devient rapidement haletante. Le thème lancinant des violons dans l’aigu reste inachevé jusqu’à la fin. 33 Grande soirée de concertos George Gershwin, Rhapsody in Blue 34 George Gershwin (1898-1937) est né à New York au sein d’une famille modeste d’origine russe. Génie du piano dont il a pourtant commencé l’étude assez tardivement, il acquit une renommée rapide, avant sa mort soudaine à l’âge de 38 ans (il était atteint d’une tumeur au cerveau). Outre ses talents de pianiste, il fut également reconnu pour ses capacités de chef d’orchestre et de compositeur ; il est notamment l’auteur de nombreuses comédies musicales données à Broadway et dont son frère, Ira, écrivait les textes. Un grand nombre de leurs chansons sont devenues des standards de jazz. Gershwin est également considéré comme le créateur du jazz symphonique, dont Rhapsody in blue, sorte de concerto qui combine des éléments de musique classique et de jazz, est un exemple. Composé au début de l’année 1924 en seulement quelques semaines, en réponse à une commande du chef Paul Whiteman (1890-1967) pour son orchestre, Rhapsody in blue fut orchestré par Ferde Grofé (1892-1972) et créé le 12 février 1924 à New York, lors d’un concert intitulé An Experiment in Modern Music. L’œuvre, assez brève, est en un seul mouvement. Elle rencontra un succès immédiat, et devint l’une des pièces orchestrales américaines les plus populaires à travers le monde. Le célèbre solo de clarinette initial, débutant par une longue montée chromatique qui se transforme en glissando, laisse place à une pièce au caractère enjoué et dynamique, dont la structure repose essentiellement sur une juxtaposition d’épisodes aux rythmes dansants. Gustav Mahler, Adagietto de la 5e Symphonie Gustav Mahler (1860-1911), compositeur et pianiste autrichien, fut surtout connu de son vivant comme chef d’orchestre, mais il est aujourd’hui célèbre pour ses dix symphonies et ses nombreux cycles de lieder. Ses compositions, souvent amples et majestueuses, reposent toujours sur un langage musical très riche, dans la lignée de musiciens comme Wagner ou Bruckner. Cette caractéristique fait de ses œuvres des pièces emblématiques de la musique savante, parfois difficiles d’accès. Grande soirée de concertos Mahler composa la 5e Symphonie en deux étés, entre 1901 et 1902. Elle fut entendue pour la première fois le 18 octobre 1904 à Cologne, sous la direction du compositeur. L’Adagietto, quatrième et avant-dernier mouvement de l’œuvre, en est l’extrait le plus célèbre. Écrit pour cordes et harpe, il dure une dizaine de minutes et son tempo est très lent. Reposant sur une texture sonore assez épaisse, faite de nombreuses tenues sur lesquelles s’égrènent des arpèges de harpe, de longues phrases musicales sont échangées aux cordes. Sont ainsi construites d’amples progressions aboutissant à plusieurs reprises sur des points culminants dont la tension est très expressive. L’aspect lyrique du mouvement, ainsi qu’un poème que Mahler aurait noté en marge de la partition, ont permis de supposer que cet Adagietto était une déclaration d’amour du compositeur à sa fiancée Alma, qu’il épouse en mars 1902. La forte charge émotionnelle de cette musique a en tout cas conduit Luchino Visconti à l’utiliser dans son film Mort à Venise (1971). 35 Richard Addinsell, Concerto de Varsovie Richard Addinsell (1904-1977), né à Londres en 1904, est un compositeur anglais qui a écrit majoritairement des musiques de films. Il étudia d’abord le droit à Oxford avant de s’intéresser à la musique et d’entrer en 1925 au Royal College of Music de Londres. La pièce pour piano et orchestre qu’il a composée pour le film Dangerous Moonlight (1941), et qui a été appelée Concerto de Varsovie, est la plus célèbre de ses œuvres. Ce concerto, écrit dans le style de Rachmaninov, dure une dizaine de minutes, et il a été enregistré plus d’une centaine de fois. Cette musique très expressive propose des thèmes dont les envolées lyriques sont par moments presque sirupeuses. L’action se déroule pendant la Deuxième Guerre Mondiale : le film raconte l’histoire d’amour entre un pianiste virtuose polonais réfugié aux états-Unis, qui est également pilote de combat, et une journaliste américaine. Après un début très dramatique annoncé par un roulement de timbale, l’atmosphère se fait tour à tour inquiétante, romantique, flamboyante. Roy Douglas (né en 1927), auteur de l’orchestration du Concerto de Varsovie, a collaboré avec Addinsell pour plusieurs films entre 1937 et 1943. Grande soirée de concertos Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n°5 en mi bémol majeur, « L’Empereur » opus 73 36 Ludwig van Beethoven (1770-1827) est souvent considéré comme le musicien le plus important du xixe siècle, car un très grand nombre de compositeurs ultérieurs ont été influencés par son œuvre. À la fois dernier grand représentant du classicisme viennois et premier des romantiques, il a composé cinq concertos pour piano et orchestre. Le dernier, qui est le seul à porter un sous-titre, ne fut pas nommé « L’Empereur » par Beethoven lui-même, mais par l’éditeur de la partition, Johann Baptist Cramer (17711858). Composé entre 1809 et 1811, le Concerto pour piano n°5 fut créé le 28 novembre 1811 à Leipzig. Très virtuose, écrit dans la tonalité associée aux œuvres héroïques de Beethoven (mi bémol majeur), il dure une quarantaine de minutes. L’Allegro initial, qui est le plus long des trois mouvements, s’ouvre directement par une cadence de piano. Le thème principal est ensuite donné par l’orchestre : présenté forte aux cordes, très dynamique, il est fondé sur un court motif mélodique constitué d’un énergique saut de quarte sur un rythme pointé, suivi d’une broderie puis d’un arpège descendant. Il contraste fortement avec le second thème du mouvement, dont le caractère est beaucoup plus doux. Le deuxième mouvement, Adagio, laisse s’exprimer un piano assez lyrique dans une atmosphère sereine. Il s’enchaîne avec le Rondo final, vif, qui est l’occasion de jeux d’écho entre le soliste et les divers instruments de l’orchestre. Céline Carenco Céline Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne où elle travaille sur les relations entre les œuvres de Berlioz et de Liszt. Elle est l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008). Grande soirée de concertos « En musique comme au cinéma, j’aime le spectacle !» Il aime la musique à programme, et le cinéma à grand spectacle. La grande soirée de concertos avec l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire était donc faite pour lui. Entretien avec un pianiste qui aime que la musique déborde. 3 questions à Roger Muraro Quels rapports entretenez-vous avec le cinéma ? Roger Muraro : En parcourant le monde pour donner des concerts, j’ai forcément moins le temps d’y aller. Mais je garde une passion totale par exemple pour Psychose d’Alfred Hitchcock. La musique est saisissante. Le rythme et l’ambiance sont formidables. Je suis très bon public au cinéma. Je pleure facilement. Mais j’aime avant tout les films spectaculaires, non pas ceux avec beaucoup d’effets, mais des films qui provoquent un enchantement, qui m’emmènent ailleurs. Comme en musique. Vous venez interpréter un classique du cinéma à grand spectacle hollywoodien qui vous va bien, le concerto d’Addinsell… Oui, c’est vraiment le sentiment hollywoodien dans toute sa splendeur ! Je l’ai joué très jeune, je devais avoir 17 ans. Je pense que je m’en souviens encore par cœur. C’est une sorte de Rachmaninov en plus populaire. Je ne le jouerais peut-être pas tous les jours, mais c’est une musique particulièrement sincère qui touche par sa simplicité. 37 Vous venez aussi interpréter un peu le roi des concertos, l’« Empereur » de Beethoven. Comment l’abordez-vous ? C’est une œuvre splendide, brillante, mais ce n’est pas un concerto royal comme peuvent l’être ceux de Liszt où le pianiste peut se mettre en avant. Ce n’est pas un concerto dédié au pouvoir. C’est une œuvre dédiée à un homme qui avait toujours aidé et soutenu Beethoven. Le piano y est constamment sublimé. Le pianiste et l’orchestre doivent poursuivre le même idéal. Il ne s’agit donc pas pour le soliste de s’exhiber. Je vais devoir me réprimer ! (rires) Le mouvement lent est particulièrement miraculeux en termes de dialogue (celui qu'on entend dans Le Gamin au vélo des frères Dardenne, ndlr). Ce qui m’a toujours fasciné chez Beethoven, c’est que sa musique est si bien construite et pensée qu’elle est toujours belle, même quand elle n’est pas très bien interprétée. Elle contient quelque chose d’irrépressible. Mais nous essaierons quand même de la jouer pour le mieux, tant qu’à faire ! (rires) Propos recueillis par Luc Hernandez Grande soirée de concertos Roger Muraro Piano 38 Né à Lyon en 1959, Roger Muraro entreprend des études de saxophone avant de faire ses gammes au clavier en autodidacte. À 19 ans, il entre au Conservatoire de Paris. Il a été lauréat des Concours Internationaux Tchaïkovski de Moscou et Liszt de Parme. Son art à la fois onirique et lucide, imaginatif et rigoureux s’applique tout autant à Moussorgski, Ravel, Albeniz, Rachmaninov, Debussy, qu’à Beethoven, Chopin, Liszt, Schumann dont il sait dégager l’émotion, les couleurs, le romantisme à fleur de peau et les ambiances sonores. Après avoir enseigné à Lyon, il dispense désormais son expérience de pianiste et son savoir de pédagogue aux étudiants du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Le Figaro « Moment de pure magie où se révèle un artiste simple et sincère, dont la technique éblouissante se double d'un bon sens de l'humour. » Christian Merlin France Inter « Son art à la fois onirique et lucide, imaginatif et rigoureux s’applique tout autant à Moussorgski, Ravel, Albeniz, Rachmaninov, Debussy, qu’à Beethoven, Chopin, Liszt, Schumann dont il sait dégager l’émotion, les couleurs, le romantisme à fleur de peau et les ambiances sonores. » Frédéric Lodéon Concert Classic « Il empoigne la musique avec autant de passion fiévreuse que de vibrante poésie. Une performance digitale hallucinante, transcendée par une imagination sonore et un plaisir du son contagieux et exaltant. Avec Roger Muraro, le temps des grands virtuoses n'est pas fini. Plutôt que de sangloter d'émotion sur de vieilles cires d'aucuns seraient bien avisés de venir écouter là où elle vit. » Alain Cochard Grande soirée de concertos Laurent Campellone Direction Après avoir étudié chant, violon, tuba, percussions et philosophie, Laurent Campellone se tourne vers la direction d’orchestre. Talentueux et hyperactif, Laurent Campellone a été invité à diriger près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50 partitions lyriques en Europe et dans le Monde. Nommé Directeur musical de l’Opéra Théâtre et de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire depuis 2004, il entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble qui lui a permis de s’engager dans une nouvelle phase de développement et de s’élever au rang des grands orchestres français. 39 L'Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Créé en 1987, l’Orchestre Symphonique SaintÉtienne Loire (OSSEL) a su s’élever au rang des grands orchestres français. La critique, toujours attentive aux évolutions des institutions musicales, salue de façon enthousiaste cette phalange, considérant désormais que la Ville de Saint-Étienne possède un très bel instrument, capable de servir tant les grandes oeuvres du répertoire que la création contemporaine. En 2004, Laurent Campellone devient Directeur musical de l’orchestre et instaure une véritable complicité avec ses musiciens ; il entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble, permettant d’engager l’OSSEL dans une nouvelle phase de développement. À SaintÉtienne et dans la Loire, l’OSSEL est un acteur culturel incontournable qui accomplit une mission essentielle d’éducation et de diffusion du répertoire symphonique et lyrique. Sur le plan national, l’OSSEL a su acquérir une solide réputation, en particulier dans le répertoire romantique français. En septembre 2010, le Conseil général de la Loire confirme son attachement à l’orchestre en signant avec la Ville de Saint-Étienne une convention visant notamment à développer l’action artistique et pédagogique sur l’ensemble du département. Grande soirée de concertos orchestre symphonique saint-étienne loire Violons I Violoncelles Bassons Lyonel Schmit soliste Françoise Chignec soliste Élisabeth Gaudard Isabelle Reynaud Agnès Pereira Tigran Toumanian Virginie Fioriti Louis-Jean Perreau Sanda Boac Mathieu Schmaltz Florence Auclin soliste Romain Hugon Marianne Gaiffe Louis Bonnard Blandine Odin Pierre-Michel Rivoire soliste Charles Villard Violons II 40 François Vuilleumier soliste Caroline Bréchet Christophe Gerboud Alain Meunier Hubert Zrihen Solange Becqueriaux Marie-Noëlle Villard Béatrice Meunier Altos Caroline Donin soliste Anne Perreau Marc Rousselet Aurélie Métivier Geneviève Rigot Fabienne Grosset Contrebasses Jérôme Bertrand soliste Daniel Romero Marie Allemand Dominique Rochet Harpe Lucie Berthomier soliste Banjo Anthony Greco Flûtes Frédéric Hechler soliste Serge Badol Thierry Gaillard Philippe Constant Trompettes Didier Martin soliste Jérôme Prince Gilles Peseyre Trombones Nicolas Vazquez soliste Gilbert Bonnet Joël Castaingts Denis Forchard soliste Christine Comtet Tuba Hautbois Timbales Sébastien Giebler soliste Mylène Coïmbra Philippe Boisson soliste Clarinettes Nicolas Allemand soliste François-Xavier Plancqueel Patrick Gagne Bernard Gaviot-Blanc soliste Yin Nan Wang Clarinette basse Taeko Yokomichi soliste Grande soirée de concertos Cors Éric Varion soliste Percussions Locations / réservations du lundi au vendredi de 12h à 19h 04 77 47 83 40 [email protected] Conception graphique : Et d’eau fraîche / Opéra Théâtre de Saint-Étienne Réalisation : Opéra Théâtre de Saint-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385 Opéra Théâtre de Saint-étienne Jardin des Plantes – BP 237 42013 Saint-étienne cedex 2 www.operatheatredesaintetienne.fr