Catalog – 6.8 Mo

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Catalog – 6.8 Mo
le geste de l’admoniteur
curated by
Septembre Tiberghien
15 January > 05 March 2016
Opening Thursday 14 January 2016
6 > 9 pm
Archiraar Gallery was founded in 2012 by
Alexis Rastel. As an architect, he joins his spatial
Rue de la Tulipe, 31A + 35A
practice with artistic research. The Gallery represents
1050 Brussels – Belgium
artists from the upcoming generation and plans on
long time collaborations. It shows paintings, drawings,
THU > SAT / 1 – 6 PM
sculptures, pictures, videos and installations.
and by appointment
The Gallery’s White Cube was opened in Brussels
in 2013. Ideology of a neutral space, this volume of
www.archiraar.com
3x3x9 meters questions our contemporary habits of
+ 32 (0) 479 584 660
showing art. The Black Cube, opened in 2014, is its
[email protected]
complementary space. Its enclosed space suggests an
intimate perception of the work. Between 2013 and
2015, with parallel solo shows, artists represented by
the gallery have shown in both spaces.
Starting 2016, the Gallery will be intersecting the
spaces’ programs and inviting curators and artists to
participate in group shows. In addition, the Gallery
publishes and promotes artists’ works. With each
show, Archiraar houses resonating artistic projects.
artists
Falcone
Takahiro Kudo
Caroline Le Méhauté
Sylvio Marchand
Roman Moriceau
editorial & graphic design — Pierre Liebaert
Marc Buchy
Marie Lelouche
Gilles Ribero
archiraar gallery
White cube + Black cube
cover — San Giovanni Battista, Gilles Ribero
Brussels — Belgium, 2016
© all images & texts are copyrighted by their authors
Untruth
© Falcone — Mixed media on canvas, 80 x 120 cm, 2015
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
FALCONE, sketches, 2015
Falcone
Les veilles 008 (Pierre)
Le protocole est le suivant.
La personne est assise dans le noir, face à l’appareil, les
yeux fermés. Au son du déclenchement de l’obturateur,
elle a la consigne de les ouvrir, droit devant elle. Le temps
d’attente varie de quelques secondes à une vingtaine
de minutes. Il est évalué en fonction de la réaction de
la personne à la contrainte du silence et de l’obscurité
sur la durée. Si elle manifeste de l’impatience, le temps
d’attente est abrégé. A l’inverse, si elle se laisse aller à
un certain décrochage, il est prolongé; de manière à
respecter la singularité de chacun face à la contrainte
de l’expérience.
Le laps de temps entre le déclenchement de
l’obturateur et du flash, contrôlé manuellement, est lui
de sa réactivité, il est plutôt court ou plutôt long, le
soucis étant d’éviter les yeux fermés, et d’avoir toujours
le regard au moment où la lumière frappe le visage.
L’opération est répétée plusieurs fois jusqu’à avoir
le bon timing et la bonne image. Celle qui cristallise
la spécificité d’une réaction, face à la violence du
dispositif photographique déployé.
Gilles ribero
© G. Ribero — C-print 110 x 90 cm, 2014
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
aussi étroitement lié au rythme du sujet. En fonction
untitled (on brussels)
“ This Is Life Under a Terror Lockdown
in Brussels ”
© T. Kudo — Framed grey braille sheet, 39 x 36,5 cm, 2015
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
takahiro kudo
TIME, Charlotte McDonald-Gibson, Nov. 23, 2015
Négociation 66, Extended fields
Lors de ma résidence réalisée au Block T, en
successive de la matière dans le temps. Une manière
Irlande, à Dublin, j’ai voulu partir sans rien, juste
d’expérimenter l’épaisseur du temps, autant dans mon
quelques vêtements, quelques livres, sans idées a
contact avec la matière même de l’objet que dans la
priori. Ma première envie était de me nourrir des lieux,
mise en œuvre de sa forme.
des espaces, du pays, de manière à faire émerger de
nouvelles pensées, désirs, créations. Pour débuter cette
L’objet est dense, petit, il tient dans la main, dans les mains.
recherche, je pris une semaine pour faire une partie de
Je peux le porter, le toucher, sentir son poids, sa rugosité.
l’île en voiture. Une expérience solitaire qui me permit
de ressentir les éléments qui m’entouraient, avec force,
profondeur et intimité. Je pratiquais l’expérience de la
à l’objet. Alors que j’invite le visiteur à prendre le
marche quotidiennement, parfois de longues marches
cube de terre dans ses mains et à le porter, je l’invite
comme celle que j’ai pu faire sur le mont Ben Bulben au
également à mettre le casque sur ses oreilles et à
Nord-Ouest du pays.
écouter la pièce sonore qui l’accompagne. Les sens
de la vue, du toucher et de l’ouïe sont alors tous trois
Cette montagne très ancienne fait la curiosité
convoqués.
sommet est totalement plat sans qu’ils n’y trouvent
L’expérience de cette œuvre peut se faire de manière
encore d’explications. Personne, aucun chemin pré-
multiple, à chacun de trouver la sienne. Debout ou
dessiné pour la marche, seulement quelques bêtes
assis au milieu de l’espace où elle est présentée, dans
à laine blanche... seule dans ce silence mêlé à la
un coin, statique ou dans un déplacement, une marche
force évidente des lieux. Je me rendis jusqu’au point
lente, rapide etc ; chacun trouvera son ou ses modes
culminant de ce «semi» mont pour y remplir mon sac
de perceptions.
à dos de tourbe sans savoir encore exactement ce qui
résulterai de ce glanage. On définit la tourbe comme
temps majeurs. En premier lieu le son de la Terre,
« produit de la fossilisation des débris végétaux ». Par
celui du dedans, dans ses profondeurs ; des sons
sa couleur noire, celle que je récoltais me donnait
presque sourds, magmatiques. Au fil de l’écoute le
l’indication de son âge, située entre 10 000 et 12 000
son s’allège, devient aérien, et nous amène au delà
ans. Cette tourbe me donnait la sensation d’abriter une
de la stratosphère, dans des profondeurs tout aussi
histoire très ancienne, porteuse d’une mémoire. C’est
inconnues. Le son que l’on entend alors est celui
l’épaisseur du temps qu’il me semblait avoir prise dans
qu’émet notre planète, en dehors de nos terres,
mon sac.
ailleurs, dans l’Espace. Ici son magnétisme.
Après quelques jours de décantation et après
On y entend un développement sonore en deux
Ces fréquences sonores sont à priori inaudibles
observation de ce tas de tourbe que je déposai sur une
pour l’homme car les vibrations du son ont besoin du
table blanche, la forme cubique m’apparut à l’esprit.
support de l’air pour être audibles. L’homme est sourd
Comme la forme sphérique, la forme cubique ne montre
dans la terre comme dans l’Espace.
pas de direction, elle contient en elle même toutes les
possibilités, sans en diriger le sens. Contrairement à la
d’étendre le réel le temps d’une écoute en contact
forme arrondie, plus organique, le cube renvoie à une
avec la matière terre et sa matière sonore. Une
dimension plus technique, ici la main de l’homme.
traversée verticale depuis le centre de la Terre jusque
Ce cube prit forme de manière lente, par strates, par
dans l’Espace, à la recherche de ces à priori inaudibles
couches successives très fines, des centaines. J’essayais
inconnus.
retrouver la sensation de l’évolution et de l’accumulation
successive de la matière dans le temps. Une manière
Négociation 66 , Extended fields propose
© C. Le Méhauté
Irish peat & audio system, 12,5 cm3, 15.08 min, 2015
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
des géologues par l’étrangeté de sa morphologie : son
là, avec la mesure du temps qui était la mienne, de
Caroline Le Méhauté
Un casque sans fil est relié de manière invisible
lumière close
© M. Buchy — Video, 8 min, 2013
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
Marc Buchy
Héraclite - Fragments,
traduction et présentation de Abel Jeannière, éditions Aubier Montaigne, Paris, 1977
parfum
(safari)
odeur synthétique d’une boisson exotique artificielle
Parfum (Safari)
© R. Moriceau — Semi-glossy olfactory silkscreens, 10 x 15 cm, 2015
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
Image recadrée, tirée de L’Illustration du 22 Août 1931 « L’exposition coloniale ».
Répétée plusieurs fois dans l’espace.
Roman Moriceau
Louis √13
L’ESTHÉTIQUE D’UN TITRE EN MAJUSCULE
Toute esthétique est issue d’un processus de survivance1.
L’esthétique d’un saut de ligne après un titre.
L’esthétique d’une feuille blanche épinglée sur un mur.
L’esthétique d’une mise en page.
L’esthétique d’une liste.
Considérer l’esthétique de chaque chose et avoir conscience qu’elles sont
issues de phénomènes de survivance, les traiter comme tel, en faire une
esthétique, adopter une nouvelle attitude, mettre un filtre.
L’esthétique de vouloir devenir quelqu’un.
L’esthétique d’une opinion, d’un sentiment.
L’esthétique de pleurer nos morts.
L’esthétique d’une divinité.
Les utopies sont des vestiges. Leurs cités sont autant d’iles d’Atlantide
pour lesquelles leurs créateurs se sont fait archéologues.
L’esthétique postmoderne de la nostalgie de l’amour du risque.
L’esthétique d’une position, d’un regard, d’une démarche.
L’esthétique d’un faux semblant de manifeste.
L’esthétique de l’épuisement d’une esthétique…
1
Survivance : Fait qu’une institution, qu’une pratique sociale ou culturelle,
qu’un processus se maintienne après la disparition des circonstances qui
l’ont produite, sous une forme affaiblie, marginale ou stéréotypée.
Sylvio Marchand
© S. Marchand — Wood, 81,5 x 50 x 73 cm, 2015
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
L’esthétique d’un mode de vie.
Degré 360
© M. Lelouche & S. Tiberghien — Newspaper, 75 x 52 cm, 2014
Le geste de l’admoniteur — Archiraar Gallery
avec le soutien de voyons voir
marie Lelouche
en collaboration avec Septembre Tiberghien

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