Quand Bisounours montre les dents !
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Quand Bisounours montre les dents !
Sections syndicales du journal l’union Quand Bisounours montre les dents ! Nous avons eu le droit, ce 24 janvier 2013, à la grand-messe du groupe Rossel par son représentant, Bernard Marchant, il ne manquait que les pompom girls... La première partie du show, assez lénifiante, a présenté de façon idyllique le groupe Rossel : grande famille de la presse avec un actionnariat familial ; il a quand même omis de préciser que le Crédit Agricole était actionnaire à hauteur de 35 % dans le capital de la Voix du Nord, et il est passé rapidement sur les partenariats des banques dans les TV du groupe... Il a longuement évoqué son ADN : attention, l’ADN sert parfois à rechercher les délinquants. La diatribe sur GHM : il y a quelques mois, Rossel était prêt à convoler en justes noces avec Hersant ! Sur certains points, nous pouvons partager l’analyse du groupe : évolution de la presse vis-à-vis du web, des tablettes et des smartphones, des marchés publicitaires, un secteur presse papier restant attractif et premier pourvoyeur de chiffre d’affaires pour l’instant, etc. Mais la dictature de l’exercice brut d’exploitation à 10 % (pas des dividendes à 10 %, évidemment...) ne peut pas être la règle. En France, nombres d’entreprises, quelles qu’elles soient, se contenteraient d’un EBE à quelques “%”. Cet EBE devient un élément de chantage : aux salaires et aux primes dans un premier temps, mais aussi à l’emploi, puisque celui-ci devient le régulateur, le curseur que l’on fait bouger à la baisse pour faire bouger celui de l’EBE à la hausse... Mais déjà on n’entend plus parler des employés et des techniques, seulement journalistes et commerciaux (ou ce qu’il en restera). Nos camarades belges nous l’ont expliqué : 20 % de journalistes en moins au Soir en 3 ans, des restructurations tous les trois ans dans d’autres entreprises du groupe... Il est loin le monde des Bisounours. Quant à “la feuille de route” présentée à la fin du show, elle n’a de valeur que pour le groupe. A ce jour, aucune négociation n’a débuté, rien n’est discuté. Le PSE : il sera la conséquence des conclusions des négociations pour gérer les éventuels sureffectifs qui en découleraient. Car, comme a eu l’occasion de la dire par ailleurs Bernard Marchant : “Il n’y a plus de préalable aux licenciements, on négocie la restructuration et les réorganisations avant.” Le calendrier nous paraît bien présomptueux. Quand à la dénonciation des accords, elle est réglementée : les accords qui sont dénoncés restent applicables pendant une durée de 15 à 18 mois, le temps d’en négocier d’autres.