Lire l`article de L`Essentiel de la CHAUSSURE sur ce voyage
Transcription
Lire l`article de L`Essentiel de la CHAUSSURE sur ce voyage
t Distribution ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES Une visite organisée par ANWR-Garant France à Alicante/Elche Des chausseurs chez Pikolinos Si les marques sont familières aux détaillants, elles ne se révèlent souvent qu’à travers leurs collections. ANWR-Garant France se fait fort de combler ces lacunes en organisant des visites chez ses partenaires fabricants. En juin, une vingtaine de chausseurs et leurs conjoints ont fait le déplacement d’Elche sur la Méditerranée où Pikolinos leur a ouvert ses portes. A près des visites chez Wortmann à Detmold en juin 2012 puis chez Colonnier-Coiffard à Casablanca en novembre 2013, ANWRGarant France avait convié des adhérents à passer les Pyrénées du 14 au 17 juin derniers pour rejoindre la côte méditerranéenne du côté d’Alicante et d’Elche où sont regroupées quelques-unes des entreprises espagnoles de chaussures les plus fameuses. Le groupement avait jeté son dévolu sur Pikolinos, une marque très présente chez les détaillants français. Conduits par Sonia Larue et Christophe Salmon, cogérants du groupement, les chausseurs ont pu découvrir ou parfaire leurs connaissances en amont de leur activité quotidienne tout en profitant du soleil généreux de la Costa Blanca et de quelques excursions. C’est ainsi que la délégation fut amenée à visiter le château fortifié de Santa Barbara qui domine la ville d’Alicante, l’île de Tabarca à une vingtaine de kilomètres de la côte et, enfin, la Palmeraie d’Elche, un site exceptionnel inscrit au Patrimoine mondial par l'Unesco. La motivation première du voyage restait cependant la visite de l’entreprise Pikolinos, à Elche, ville située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d’Alicante. Le fabricant se répartit sur plusieurs sites dans le périmètre : la « tannerie » Pies Cuadrados ; l’unité de production ; enfin le siège abritant également une boutique-musée et le magasin d’usine. La « tannerie » inaugurée en 2007, qui se déploie sur 9 000 m2, n’en est pas vraiment une dans la mesure où sont absentes du processus les opérations initiales consistant à transformer les peaux en cuir. AG de la FDCF : après Reims, Alicante… À l’invitation de ANWR-Garant France, Philippe Daquai, président de la Fédération des Détaillants en Chaussure de France (FDCF), a mis à profit son séjour à Alicante pour communiquer à la délégation de chausseurs les faits essentiels de l’assemblée générale de la fédération qui s’était tenue une semaine plus tôt à Reims. 48 Septembre 2015 / www.lessentiel.com L’entreprise achète des peaux brutes qu’elle finit selon les usages qu’elle leur destine. Elles proviennent du sous-continent indien : Bangladesh, Inde et Pakistan. C’est dans ces pays qu’il trouve la matière convenant le mieux à son type de production. Les peaux y sont pré-tannées. Une partie de l’activité de Pies Cuadrados est consacrée aux besoins de Pikolinos, l’autre à des entreprises clientes. Ici, pas de mauvaises odeurs mais un an de stock de Visite du chateau fortifié de Santa Barbara qui domine Alicante. peaux… et partout des vaches, l’animal emblématique de la « tannerie », peintes sur les murs ou figurant en objets ! Les détaillants les plus attentifs lors de la visite n’ignorent plus Dans la Palmeraie en plein centre-ville. C'est la plus grande rien du d'Europe, inscrite au Patrimoine mondial par l'Unesco en 2000. traitement de la peau, jusqu’à sa finition, grâce aux explications de Micael Sanchez, responsable du marché français, qui ne s’est pas ménagé pendant ces journées. Les peaux sortent de l’usine prêtes à être « coupées » dans l’unité de production située non loin. La France, premier marché export de Pikolinos Seconde étape de la visite : l’usine où est produite une partie des collections Pikolinos. Autant la « tannerie » impressionne par sa modernité, autant l’unité de production est traditionnelle, plutôt vieillotte. Mais une usine de chaussures reste une usine de chaussures, un lieu « magique » où des matériaux disparates s’unissent dans un projet commun : la fabrication d’une chaussure ! Une révélation pour certains détaillants, un intérêt renouvelé pour d’autres. De la coupe à la mise en boîte en passant par la piqûre, le montage et la finition, suivre le processus de fabrication est toujours passionnant. Surtout quand la production est écologiquement correcte (cuir végétal, semelles biodégradables, colle à l’eau, teintes naturelles…). L’usine d’Elche produit plus d’un millier de paires/jour dont une bonne partie est destinée à la France, un marché que la marque, créée en 1984 par un ancien coupeur, Juan Perán, rencontré lors de la visite, a abordé dès 1989 et qui constitue son premier marché export. Après cette immersion dans la fabrication, direction le siège de Pikolinos localisé dans le beau parc industriel d’Elche. Il regroupe les bureaux de l’entreprise, un vaste magasin d’usine très bien aménagé ainsi que le « Piko Store », un magasin-musée qui attire les touristes. Pour boucler la boucle, le groupe, de retour à Alicante, a pu visiter une boutique Pikolinos, l’un des 22 points de vente que la marque possède en Espagne ; un parc de magasins complété par une boutique ouverte l’an dernier à Paris avec un partenaire. Quelques chiffres pour finir : Pikolinos est le second fabricant espagnol. Il exporte 70 % de sa production dans 70 pays. Le Groupe réalise un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros avec plus de 400 personnes. Mais il ne se contente pas d’engranger, il sait aussi redistribuer. Son fondateur, Juan Perán, l’a engagé de longue date dans des actions humanitaires en finançant différentes ONG. Ph. G. Chez Pikolinos : Le site de « Pies Cuadrados » (une société de Pikolinos). Ici sont finies des peaux qui arrivent brutes du sous-continent indien. Les détaillants regroupés autour de Juan Perán (polo vert), le fondateur de l’entreprise en 1984. Dans ce bâtiment situé dans le parc industriel d’Elche sont regroupés les bureaux, une boutique-musée et le magasin d’usine de Pikolinos. Dans l’unité de production d’Elche : Le magasin Pikolinos du Faubourg-Saint-Antoine à Paris. www.lessentiel.com / Septembre 2015 49