Cinq business angels flamands dans Pur Ver

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Cinq business angels flamands dans Pur Ver
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Cinq business angels flamands dans Pur Ver
Michel Lauwers
Pur Ver, la PME wallonne qui a développé un procédé innovant de production de lombricompost, doit
accroître ses capacités. Des investisseurs flamands répondent présents.
Le résumé
Pur Ver a réussi à produire de manière stable et constante un compost enrichi par des lombrics.
Elle a conclu un accord de distribution et de commercialisation avec Peltracom et Aveve.
Elle doit augmenter ses capacités pour les porter de 100 à 1.000 tonnes par an.
La PME wallonne récolte des fonds pour financer la construction de sept nouvelles lignes de production; cinq
business angels du réseau flamand BAN viennent d'y souscrire des participations.
À l'ouest du Hainaut, une petite entreprise wallonne innovante a réussi à convaincre des investisseurs
flamands de monter à bord de son navire alors qu'elle vient seulement de lancer sa production. Il s'agit de Pur
Ver, dans laquelle cinq membres du réseau BAN (Business Angels Netwerk Vlaanderen) ont injecté 240.000
euros fin du mois dernier. Née au départ d'Ouroboros, une ancienne spin-off de l'Université Agro-Bio
Gembloux, Pur Ver a mis au point un procédé automatisé de fabrication de lombricompost. Cette matière
organique enrichie par son passage dans le tube digestif des vers forme un excellent amendement pour les sols
de plantations: biologique et durable, contrairement à la tourbe dont l'extraction épuise les tourbières.
Résultat stable
En France, des agriculteurs produisent du lombricompost sur du fumier à l'air libre. Problèmes: la qualité du
produit n'est pas stable et la production est aléatoire, dépendant notamment du cycle de vie des vers. Le
process développé par Pur Ver permet, au contraire, de garantir un travail continu tout au long de l'année et
un résultat stable. Installées dans un hangar à deux pas d'une ferme, ses lignes de production consistent en de
larges bacs suspendus de 40 mètres de long, avec alimentation constante en déchets végétaux (déchets de
pommes de terre...) et maintien de la chaleur et du taux d'humidité nécessaires au travail des vers. En cours de
formation, le lombricompost descend progressivement au fond du bac, avant de tomber au sol à travers un
tamis, prêt à l'emploi.
Fondée en 2012, la société a créé un prototype la première année, puis construit deux lignes de production en
2013 à Pecq, près de Tournai. Elle a commencé à produire l'an dernier. Ses dirigeants comptaient vendre leur
produit en direct aux professionnels (maraîchers, entrepreneurs de jardin...) et aux particuliers via un
partenaire de distribution. Ils ont pris langue avec Peltracom, une filiale du groupe Peatinvest appartenant à
l'homme d'affaires flamand Hein Deprez (Univeg, Greenyard Foods). Ce groupe, qui produit du terreau et
importe de la tourbe, a conclu un accord avec Pur Ver pour proposer un produit innovant à Aveve, le principal
grand distributeur de produits de jardinage en Belgique. Depuis le début de l'année, Aveve vend un
amendement spécial pour potager qui contient 10% de lombricompost Pur Ver. "Ce produit remporte un gros
succès, explique Alexandre Meire, le CEO de Pur Ver. depuis le début de l'année, nous avons vendu la quasitotalité de notre production à Peltracom pour cet amendement commercialisé sous la marque Aveve. On va
bien sûr continuer à le faire, mais nous voulons également développer d'autres produits à base de notre
lombricompost."
http://journal.lecho.be/ipaper/20150910/
10-09-15
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560.000 euros à trouver
Les capacités des deux lignes de production sont d'à peine 100 tonnes par an. Pour satisfaire à la fois
Peltracom/Aveve et ouvrir la voie à d'autres débouchés, Pur Ver doit les augmenter pour arriver
progressivement à 1.000 tonnes par an, niveau qui devrait aussi lui permettre d'atteindre le break-even.
Raison pour laquelle la PME a décidé de lever de nouveaux fonds. Une première étape vient donc d'être
franchie avec l'apport des busines angels du nord du pays, parmi lesquels Guy Van den Broeke, un ancien
dirigeant du producteur de frites Lutosa. De quoi financer l'installation de quatre nouvelles lignes à Pecq
durant le dernier quadrimestre.
Mais Alexandre Meire et ses associés veulent aller plus loin et ajouter trois lignes l'an prochain. "Pour les sept
nouvelles lignes, il nous faut 800.000 euros environ. On en a déjà récolté 240.000." Le CEO a repris son
bâton de pèlerin, direction: d'autres investisseurs, l'un ou l'autre incubateur spécialisé,... S'il relève le défi, la
rentabilité devrait être au rendez-vous en 2017.
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10-09-15