61-68 Oeil et affections appareil respiratoire sup chez le chat BAT
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61-68 Oeil et affections appareil respiratoire sup chez le chat BAT
œil et affections de l’appareil respiratoire supérieur chez le chat diagnostic et traitement Hélène Arnold-Tavernier Consultant en ophtalmologie vétérinaire, 13 rue Négrier, 90000 Belfort Les conjonctivites et kératoconjonctivites félines sont un motif fréquent de consultation en pratique générale. Leur originalité réside dans leur association fréquente avec une atteinte du tractus respiratoire. Le diagnostic étiologique repose, en grande partie, sur les manifestations cliniques : un examen complet du globe, de ses annexes, et un examen général de l’animal sont donc indispensables. Les examens complémentaires alors mis en œuvre permettent, dans certains cas, de confirmer l’hypothèse diagnostique. L a conjonctivite chez le chat est uni- ou bilatérale, elle peut être aiguë ou chronique. ● Une conjonctivite aiguë se caractérise par une hyperhémie conjonctivale, un chémosis (cette lésion reste occasionnelle), un larmoiement qui peut être séreux, muqueux, mucopurulent ou hémorragique. ● Une conjonctivite chronique est associée à la présence de follicules lymphoïdes hypertrophiés, à un épaississement de la conjonctive et à un épiphora permanent. ● L’examen clinique général et ophtalmologique, le recueil des commémoratifs précis, permettent d’orienter le diagnostic. L’analyse PCR, si elle confirme dans bien des cas une suspicion clinique, ne doit pas s’y substituer. Lorsque les résultats ne concordent pas, le sens clinique doit primer sur les résultats de laboratoire. ● Nous décrivons les conjonctivites et les kératoconjonctivites félines, en les classant selon leur étiologie : les kératoconjonctivites herpétiques, la conjonctivite à chlamydophila felis (“chlamydophilose”), les conjonctivites à calicivirus, les conjonctivites à mycoplasmes, les conjonctivites à Bordetella, avec, pour chacune de ces affections, un Objectif pédagogique ❚ Diagnostiquer la cause d’une conjonctivite ou d’une kératoconjonctivite associée à des symptômes généraux, afin de proposer un traitement adapté. 1 Conjonctvite herpétique chez un chaton. - Noter le chemosis intense masquant complètement les cornées. Essentiel ❚ Il existe quatre agents 2 Symblépharon (séquelle de herpès) chez un chat adulte (photos H. Arnold-Tavernier). rappel de l’étiopathologie, les points forts du diagnostic et du traitement. LES KÉRATOCONJONCTIVITES HERPÉTIQUES Étiopathogénie [1, 4, 10, 14, 18] (tableaux 1, 2) Le virus de la rhinotrachéite infectieuse, ou herpèsvirus félin (F.H.V.), est une cause fréquente de kératoconjonctivite chez le chat. - L’infection primaire se traduit par des signes respiratoires tels qu’une rhinite, une trachéite, voire une bronchopneumonie, auxquels sont associés des symptômes oculaires modérés à très graves. - Les formes cliniques varient en fonction de l’âge de l’individu (encadré). ● principaux responsables d’infections oculaires et respiratoires chez le chat : - l’herpèsvirus FHV-1 ; - le calicivirus félin FCV ; - Chlamydophila felis (ancienne Chlamydia psittaci) ; - Mycoplasma felis. ❚ Seul l’herpèsvirus présente un tropisme cornéen. ❚ La chronicité de la maladie complique le diagnostic étiologique. ❚ En cas de réponse douteuse de la PCR, les manifestations cliniques priment dans le diagnostic étiologique. FÉLINE Diagnostic [4, 18, 19] (tableau 3) Le diagnostic de certitude de kératoconjonctivite herpétique sur un chat adulte peut être délicat à établir. ● ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article 61 LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 10 / n°48 JUIN 2011 - 137