La Conférence des Evêques des Antilles

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La Conférence des Evêques des Antilles
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La Conférence des Evêques des Antilles
vendredi 23 mai 2014, par Mgr Michel Méranville
L’une des nombreuses réformes à l’actif du Pape Paul VI, qui sera bientôt déclaré « bienheureux
», est la redéfinition de la Collégialité des Evêques dans l’Eglise et par voie de conséquence, la
restauration des conférences épiscopales.
Une conférence épiscopale ou conférence des évêques est une institution permanente, reconnue par le
Droit de l’Église. Elle consiste en la réunion des évêques d’une nation ou d’un territoire donné, pour
exercer ensemble certaines tâches pastorales d’intérêt commun.
La Conférence des Évêques des Antilles (en anglais : « Antilles Épiscopal Conférence », en bref « AEC »),
est l’une des plus anciennes conférences épiscopales : elle existe depuis plus de 50 ans. Elle est constituée
par la réunion de 19 diocèses des Petites Antilles au nombre desquels figure le Diocèse de la Martinique.
On sait qu’un diocèse est une portion de l’Église universelle confiée aux soins d’un Évêque. Le Pape,
évêque de Rome, ville où mourut Saint Pierre chef des Apôtres, a pour mission, outre la charge de son
propre diocèse, celle d’assurer la communion et l’unité entre tous les diocèses du monde.
Dans ce but, le Pape réunit entre eux des diocèses limitrophes ou qui ont entre eux certaines affinités,
pour constituer des entités canoniques appelées« Provinces Ecclésiastiques » .
Chaque Province Ecclésiastique a pour siège un diocèse désigné par le Pape qui l’élève au rang d’«
Archidiocèse » ou « Métropole ». L’évêque de ce diocèse porte le titre d’Archevêque ou de Métropolitain,
et les évêques des autres diocèses constituant la Province sont ses « suffragants ».
Le diocèse de la Martinique a été élevé au rang d’archidiocèse le 30 septembre 1967, par le Pape Paul VI.
Son Évêque, alors Mgr Henri Marie François de Salles Varin de la Brunelière, est le premier « archevêque
» de l’histoire de cette église particulière qui a pour suffragants les évêques de la Guadeloupe et de la
Guyane.
Ce sont là des explications pas forcément évidentes mais qui peuvent aider à mieux comprendre ce qu’est
la Conférence des Évêques des Antilles. Cette dernière est en fait la réunion de cinq Provinces
Ecclésiastiques (ayant chacune à sa tête un archevêque) et deux missions « Sui Juris » (territoires qui ne
sont pas des diocèses mais ont un statut canonique particulier).
Les unités ecclésiastiques constituant la Conférence des Évêques des Antilles sont les suivantes :
1) Province de Port of Spain (Trinidad and Tobago) : A la tête de cette Province l’archevêque de Port of
Spain : Mgr Joseph HARRIS. Suffragants :
a) Le diocèse de Georgetown (Guyana) : Mgr Francis Alleyne
b) Le diocèse de Willemstad (Curaçao et les îles) : Mgr Luigi Secco
c) Le diocèse de Paramaribo (Surinam) : Mgr Wilhelmus De Bekker
d) Le diocèse de Bridgetown (Barbados) : Mgr Gordon Jason.
2) Province de Kingston (Jamaique) : Archevêque de Kingston Mgr Charles Dufour
a) Le diocèse de Montego Bay (Jamaique) : Mgr Burtchell McPherson
b) Le diocèse de Mandeville (Jamaique) : Mgr Neil Tiedemann
c) Le diocèse de Belize et Belmopan : Mgr Dorick Wright et Mgr Chr. Glancy
d) La mission sui juris Cayman Islands : Mgr Francis Reiss.
3) Province de Nassau : Archevêque Mgr Patrick Pinder, Président de la Conférence
a) Le diocèse de Hamilton (Bermuda) : Mgr Robert Kurtz
b) La mission sui juris Turks and Caicos Islands
4) Province de Saint Pierre et Fort de France : Archevêque Michel Méranville
a) Le diocèse de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) : Mgr Jean-Yves Riocreux
b) Le diocèse de Cayenne (Guyane Française) : Mgr Emmanuel Lafont.
5) Province de Ste Lucie - Archevêque de Castries : Mgr Robert Rivas
a) Le diocèse de Roseau (Dominique) : Mgr Gabriel Malzaire
b) Le diocèse de Saint Georges (Grenade) : Mgr Vincent Darius
c) Le diocèse de St. John’s Basseterre : Mgr Kenneth Richards
C’est donc l’ensemble de ces cinq Provinces Ecclésiastiques et celui des deux Missions Sui Juris qui
constituent la conférence des Évêques des Antilles, animée par un Conseil permanent dont le siège est
situé à Port of Spain, Trinidad, avec à sa tête un Président élu pour trois ans renouvelables.
Le lien entre la Conférence et Rome est assuré par le Nonce auprès des Etats de la Caraïbe et Délégué
Apostolique pour les Antilles et la Guyane, son Excellence Mgr Nicola GIRASOLI.
La Conférence est régie par un Conseil Permanent dont les archevêques sont membres de droit et les
autres membres élus.
Chaque année, tous les membres de la Conférence se retrouvent pour une Assemblée plénière qui se tient
dans un diocèse de leur choix, au cours de la semaine qui suit le troisième dimanche de Pâques. C’est
ainsi que cette année, l’Assemblée plénière de la Conférence s’est tenue à la Jamaïque, à Mandeville, du 3
au 10 mai 2014.
L’agenda bien rempli de cette Assemblée a voulu faire une large place, d’abord à une réflexion spirituelle
qui a duré deux jours, autour du thème de « La réconciliation ». Cette mini « retraite » était animée par le
père Robert Schreiter, spécialiste de la question. Elle était nourrie par l’eucharistie quotidienne, la prière
des heures et la lectio divina.
La réconciliation était un thème d’autant plus souhaité qu’il demeure d’actualité en ces temps de violence
et de guerre, au moment surtout où l’on célèbre le vingtième anniversaire du début du génocide au
Rwanda, qui fit plus de 800.000 victimes en l’espace de 10 mois.
La Conférence devait renouveler le mandat de plusieurs de ses membres et donc procéder à plusieurs
élections. C’est ainsi qu’elle reconduisit pour un nouveau mandat de trois ans son Président actuel : son
Excellence Mgr Patrick Pinder, archevêque de Nassau (Bahamas) ; ainsi que le Vice Président son
Excellence Mgr Francis Alleyne, évêque de Georgetown (Guyana) et son trésorier, Son Excellence Mgr
Neil Tiedemann, évêque de Mandeville (Jamaïque).
La Conférence tint à rendre un vibrant hommage au diacre permanent Mike James et à son épouse Maria
pour leur dévouement et leur compétence au Secrétariat Général de la Conférence pendant six ans. Mike
devait céder sa place au père John Persaud originaire de Georgetown qui lui succède comme secrétaire
général de la Conférence.
Avant d’entreprendre ses travaux, la Conférence célébra solennellement son ouverture le dimanche 4 mai,
par une Eucharistie présidée par le Cardinal Kelvin Edward Felix, ancien président de la Conférence et
premier cardinal de la Caraïbe, élevé au Cardinalat le 22 février 2014, en même temps que le premier
Cardinal d’Haïti, son Eminence Chibly Longlois et le secrétaire du Pape Saint Jean XXIII, son Eminence
Mgr Francesco Loris Capovilla.
Les réflexions sur la famille devaient être au centre de la plupart des travaux de la Conférence surtout
dans la perspective des deux synodes sur la famille qui auront lieu bientôt à Rome.
Dans ce même contexte de la famille et pour répondre à la théorie du « Genre », les Evêques de la Caraïbe
ont co-écrit une lettre pastorale. Publiée en anglais, elle sera bientôt traduite en français.
L’emploi des technologies nouvelles pour proclamer la Bonne Nouvelle du salut n’a pas laissé indifférents
les membres de la Conférence. Ils ont apprécié la video-conférence de Mgr Tighe, secrétaire du Conseil
Pontifical de la communication à Rome sur ce sujet et ils ont beaucoup appris des interventions de jeunes
volontaires venus aider les évêques à découvrir ces techniques, et aussi leur faire part de ce qu’est pour
eux aujourd’hui la culture numérique.
En concomitance avec les séances de travail, la Conférence a rencontré l’archevêque de Miami, son
Excellence Mgr Wenski, membre du bureau d’aide à l’Eglise en Amérique Latine. Elle a aussi effectué des
visites dans les centres Don Bosco qui viennent en aide à des enfants handicapés mentaux, et à des jeunes
laissés pour compte par notre société.
La Conférence a été hébergée pendant son séjour, à Mount Calvary Retreat Center à Mandeville, maison
tenue par les Sœurs des pauvres, dans un écrin de verdure, de végétation luxuriante et de fleurs qui
peuvent permettre à Mandeville de rivaliser avec la Martinique lorsqu’elle prétend être « l’île aux fleurs ».
Sans entrer dans tous les détails de l’agenda de la Conférence qu’il soit permis de remercier encore toutes
celles et tous ceux qui ont permis à cette 58ème assemblée plénière de la Conférence des Antilles de se
dérouler dans un climat d’amitié et de fraternité, au contact des réalités concrètes du pays, au milieu
d’initiatives et réalisations qui font toucher du doigt que l’amour qu’exige le Christ de ses disciples n’est
jamais un vain mot lorsqu’il est pris au sérieux et vécu au quotidien. Les religieuses qui se dévouent à Don
Bosco, en sont l’illustration. Qu’elles soient remerciées pour leur témoignage.
Avant la séparation de ses membres, la Conférence a pris note pour 2015. Il est possible qu’elle se
retrouve à Rome pour sa visite « Ad limina Apostolorum » auprès du Saint Père, après les fêtes de Pâques
; sinon c’est à Montego Bay, encore à la Jamaïque, qu’elle se réunira du 18 au 25 avril 2015, « Si Dieu
veut », comme nous avons l’habitude de dire à la Martinique.
+Michel Méranville

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