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Les clés pour optimiser la durée de vie BIB ® d’un Lycée Edgard Pisani à Montreuil-Bellay (49) 17 avril 2014 - 8h30 VINSDU TOUS LES VINS SONT DANS SA NATURE Ce site internet permet à chacun d’accéder à l’information technique vitivinicole (articles, fiches techniques, synthèses de colloques, agenda,...). Vous, professionnels ligériens de la filière viticole, vous accédez à des informations exclusives (suivis des vignes, contrôles de maturité, conditions de production…), grâce à votre identifiant et votre mot de passe. Contact : Service Technique d’InterLoire Charlotte Mandroux 02 47 60 55 42 [email protected] Sommaire Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® ■ Quelle est la place des vins du Val de Loire dans le marché des BIB® ? P4 Fanny Gillet InterLoire ■ Zoom sur la qualité des vins du val de Loire commercialisés en BIB® P7 Elodie Besseas InterLoire ■ La préparation technique et œnologique du vin avant la mise en BIB® P11 Séverine Lepaul Ackerman ■ Maîtrise de l’oxygène au conditionnement des vins en BIB® P13 Sophie Vialis Inter Rhône ■ Un procédé innovant pour améliorer la conservation du vin en BiB® P16 Bertrand Chatelet IFV-Sicarex Beaujolais ■ Les spécifications techniques de l’emballage BIB® P19 Frédérique Vimont Vitop ■ Incidence des conditions de stockage des BIB® P22 Julien Ducruet CHANGINS Haute école d’œnologie et de viticulture ■ Le BIB® : un espace de communication à optimiser, illustration avec le transfert de sensations P25 Muriel Jacquot Myrissi Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 3 Quelle est la place des vins du Val de Loire dans le marché des BIB® ? Fanny Gillet InterLoire 62 rue Blaise Pascal - CS 61921 - 37019 TOURS Cedex 1 [email protected] Le BIB® est le conditionnement du vin à la mode : il occupe aujourd’hui une large place dans les linéaires de la grande distribution, il est de plus en plus acheté par les restaurateurs, et se retrouve aisément à la vente dans les caveaux et chez les cavistes. Le BIB® est le seul conditionnement attractif sur le marché des vins tranquilles. Les ventes croissent sur tous les formats, sur toutes les catégories de produits et sur toutes les couleurs. La pénétration du marché progresse au fil des ans mais demeure relativement faible (1 ménage sur 4), ce qui laisse supposer un potentiel de développement encore important. A l’image des vins tranquilles, le profil de l’acheteur de BIB® se séniorise. La praticité, la conservation et le bon rapport qualité-prix sont les trois principaux éléments motivant l’achat de BIB®. En 2013, 17% des volumes de vins d’appellation vendus en BIB® proviennent du Val de Loire. Le vignoble est surreprésenté dans le marché des BIB®. En 3 ans, les ventes de vins du Val de Loire en BIB® ont progressé de 31%. Le cabernet-d’anjou représente la moitié des volumes et est le plus gros contributeur à la croissance. Introduction Le BIB® est le conditionnement du vin à la mode : il occupe aujourd’hui une large place dans les linéaires de la grande distribution, il est de plus en plus acheté par les restaurateurs, et se retrouve aisément à la vente dans les caveaux et chez les cavistes. Quel est le marché du BIB® en France ? Quel est le profil du consommateur ? Quelle place occupe le Val de Loire au sein de ce marché ? Quel est le marché des BIB® en France ? ■ En restauration : Compte tenu de l’atomisation et de l’hétérogénéité du secteur CHR, il est difficile pour les sociétés d’étude de connaître avec précision les volumes de vin vendus en restauration à table, et leur évolution. Toutefois, l’étude de CHD Expert, cofinancée par les interprofessions viticoles françaises en 2012, permet de savoir que : • 40 % des restaurateurs utilisent des BIB® pour remplir les verres de vin • les BIB® sont les contenants les plus utilisés pour remplir les pichets. Les établissements sont de plus en plus nombreux à utiliser les BIB® et les ventes de vin au verre ou en pichet sont stables, voire en progression, alors que la consommation de vin au restaurant ne cesse de régresser. En grande distribution : Le BIB® est le seul conditionnement attractif sur le marché des vins tranquilles. Alors que les ventes de vins tranquilles sont stables depuis 10 ans, le BIB® a pris du poids dans cet univers (10% des volumes en 2004, 34 % dix ans plus tard), remplaçant le cubitainer, en voie d’extinction, et concurrençant la bouteille 75 cl (70% des ventes en 2004, 55 % en 2013). 4 Marché des vins tranquilles Evolution des ventes annuelles dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitain 10 000 Milliers d'hl ■ 8 000 6 000 4 000 2 000 0 2004 2005 2006 75 cl 2007 2008 BIB 2009 2010 2011 2012 2013 autres contenants Graphe 1 : Marché des vins tranquilles – Evolution des ventes annuelles dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitaine En 2013, le BIB® occupe 13 % du linéaire et représente en moyenne 10% des références vins. L’offre vin s’est élargie pour tous les contenants, BIB® comme bouteilles. Les distributeurs investissent fortement sur le BIB® : les MDD (58% des volumes) sont surreprésentées comparativement aux bouteilles. Les ventes de BIB® croissent sur tous les formats, sur toutes les catégories de produits et sur toutes les couleurs. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Figure 1 : Marché des vins tranquilles - Répartition des ventes de BIB® en volume par format, par catégorie de produits et par couleur dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitaine Avec un prix moyen consommateurs en 2013 de 2,56 € TTC/litre, le BIB® demeure deux fois moins cher que la bouteille 75 cl (5,31€ / litre) dont le prix augmente Figure 2 : Marché des vins tranquilles - Positionnement prix (en € TTC / litre) des principaux types de conditionnements dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitaine et évolution sur 10 ans en prix courants d’environ 3 % par an. La montée en gamme du BIB® est plus modérée et suit peu ou prou l’inflation nationale. Quel est le profil de l’acheteur français de vin en BIB® ? ■ ■ En 2013, 22% des ménages français ont acheté du vin en BIB®. La pénétration du marché progresse au fil des ans mais demeure relativement faible, ce qui laisse supposer un potentiel de développement encore important. En parallèle, le niveau d’achat augmente, ainsi que le budget moyen annuel alloué aux achats de BIB®. Les acheteurs sont de plus en plus fidèles au conditionnement. A l’image des vins tranquilles, le profil de l’acheteur de BIB® se séniorise. En effet, les 2/3 des volumes de vin achetés en BIB® le sont par des personnes de plus de 50 ans et ce poids a tendance à grossir, les couples et célibataires seniors étant les plus gros contributeurs à la croissance du segment. Figure 3 : Répartition des volumes achetés en BIB® selon l’âge de la personne responsable des achats du ménage Quelles sont les motivations d’achat d’un vin en BIB® pour le consommateur français ? Quelle est l’image du BIB® ? ■ ■ L’achat de BIB® est purement hédoniste. Le BIB® est acheté pour une consommation importante de vin à un instant T, ce qui confère au conditionnement un caractère festif. La longue conservation du vin (comparativement au cubitainer) le rend intéressant dans le cadre d’une consommation personnelle dans le temps. On n’offre pas de BIB®, de par son positionnement ■ “low cost” et son image de produit “bon marché”. Le BIB® ne paraît pas compatible pour des vins haut de gamme, réservés exclusivement à la bouteille en verre. La praticité, la conservation et le bon rapport qualité-prix (plus compétitif que la bouteille pour un vin de qualité équivalente) sont les trois principaux éléments motivant l’achat de BIB®. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 5 Quelle est la place des vins du Val de Loire dans le marché des BIB® ? Quelle est la place des vins du Val de Loire au sein du marché des BIB®? ■ En 2013, 17% des volumes de vins d’appellation vendus en BIB® proviennent du Val de Loire. La part de marché du vignoble est supérieure à celle qu’il détient au sein du marché global. A l’image de la vallée du Rhône et de la Provence, le Val de Loire est surreprésenté dans le marché des BIB®. Tableau 1 : Marché des vins tranquilles d’appellation dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitaine - Parts de marché volume des 5 principaux vignobles en 2013 et évolution des volumes entre 2012 et 2013 ■ En 3 ans, les ventes de vins du Val de Loire en BIB® ont progressé de 31%. Le cabernet-d’anjou représente la moitié des volumes et est le plus gros contributeur à la croissance. Le BIB® prend de plus en plus de place au sein des ventes des appellations, en particulier pour les blancs (45% des ventes du muscadet AC sont des BIB® et 25% pour le touraine blanc) et pour les rosés (les BIB® représentent 38% des ventes de cabernet-d’anjou et 24% pour le roséd’anjou). Graphique 2 : Evolution des ventes en volume des vins du Val de Loire en BIB® dans les hypermarchés et supermarchés de France métropolitaine Conclusion • Ce qu’il faut retenir ? Le BIB® est le conditionnement du vin qui a le vent en poupe, dans tous les circuits de distribution. Il répond à la demande actuelle en recherche de praticité et de bon rapport qualité prix. En parallèle, la plus longue conservation du vin qu’il permet offre au consommateur la liberté de consommer le vin quand il le souhaite. Le BIB® est adapté au petit comme au gros consommateur de vin. L’acheteur type est plutôt senior. Les ventes de BIB® se développent, tant en volume qu’en valeur, et il est le seul conditionnement à recruter des consommateurs. Le Val de Loire n’est pas en reste et profite de l’engouement des Français pour les BIB®. Le vignoble est surreprésenté au sein du marché des vins d’appellation conditionnés en BIB®. Le cabernet-d’anjou constitue la moitié des ventes en volume. 6 • Et après ? Avec seulement 22% des ménages français acheteurs de vin en BIB®, le recrutement de consommateurs semble vaste, d’autant plus que la taille de la clientèle continue d’augmenter année après année. L’apparition dans les linéaires de la poche autoportante, plus pratique du fait de la disparition du carton, peut-elle limiter le développement des BIB® ? Sources : panel consommateurs Kantar, panel distributeurs IRI, étude 2012 du CERISE. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Zoom sur la qualité des vins du val de Loire commercialisés en BIB® Elodie Besseas InterLoire Hôtel de la Godeline - 73 rue Plantagenêt - 49000 Angers [email protected] Dans le cadre de l'observatoire de la qualité, la commission technique d'InterLoire étudie annuellement la qualité des vins proposés en France aux consommateurs sur différents circuits (grande distribution, hard discount, grossistes, cavistes, vente à la propriété). Cette étude annuelle est réalisée uniquement sur vins commercialisés en bouteilles. Face au développement du marché des vins en BIB® notamment en grande distribution, la commission technique a souhaité mettre en place une étude spécifique sur la qualité des vins du Val de Loire commercialisés en BIB®. Méthode A partir des données du marché aval détenues par le service Economie et études d'InterLoire, huit appellations ont été choisies en fonction de leur volume commercialisé en grande distribution et du poids représenté par les BIB®. Afin d'avoir un nombre suffisant de références par appellation, il a été décidé arbitrairement de prélever 9 références par appellation. Les prélèvements ont été réalisés en grande distribution française (hors hard discount) dans les agglomérations des villes de Rennes, Nantes, Angers, Saumur, Blois, Tours, Orléans entre le 1er et le 6 juin 2013. Les vins ont été dé- gustés le 5 juillet par les dégustateurs du suivi aval de la qualité selon deux angles : présence / absence de défaut et note hédonique. Pour chaque BIB® prélevé, un questionnaire a été envoyé au metteur en marché afin de recueillir les dates de conditionnement et les concentrations en SO2 libre et total des vins lors du conditionnement. Sur 74 questionnaires envoyés, 41 ont été retournés complets et 16 uniquement avec la date de conditionnement. Chaque vin a également été analysé lors de la dégustation pour les paramètres SO2 libre et SO2 total. Les vins prélevés Figure 1 : Répartition du prélèvement par appellation et groupe produits. 74 BIB® ont été prélevés et dégustés. La figure 1 montre la répartition du prélèvement par appellation et groupe produits. Quant à la répartition des BIB® prélevés par volume, 74 % (55/74) sont des BIB de 3 litres et 24 % des BIB® de 5 litres. Un BIB® de 10 litres de cabernet-d’anjou a été prélevé car il était présent dans de nombreux magasins au moment du prélèvement. 81 % des vins prélevés sont non millésimés. Cette proportion varie de 73% pour les rouges à 100 % pour les rosés secs. Les millésimes 2009, 2011 et 2012 représentent respectivement 11 %, 7 % et 1 % du prélèvement. Concentration en SO2 libre lors de la dégustation L’analyse du SO2 libre et du SO2 total des 74 BIB® le jour de la dégustation permet de différencier les familles de produits sur ces deux critères (tableau 1). Les teneurs moyennes constatées sont conformes aux tendances généralement rencontrées. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 7 Zoom sur la qualité des vins du val de Loire commercialisés en BIB® SO2 libre (mg/l) rosé mœlleux blanc rosé sec rouge SO2 total (mg/L) concentration groupes concentration groupes 31,5 25,3 19,8 13,1 A AB BC C 131,7 119,1 90,0 66,1 A A B C Tableau 1 : Concentration en SO2 libre et SO2 total des groupes produits - ANOVA (α=5%) Intervalle de temps entre le conditionnement et l’achat du BIB® 81 % des vins achetés pour cette étude ont été conditionnés moins de 6 mois avant l’achat (figure 2), 12 % entre 6 mois et un an et 7 % plus d’un an avant achat. Des différences de répartition des classes de durée de conservation sont observables entre les groupes de produits : ■ les rosés moelleux semblent avoir une rotation plus rapide (86% des vins sont conditionnés depuis moins de 6 mois et aucun vin de l’est depuis plus d’un an) ; ■ les rosés secs semblent quant à eux avoir une rotation moins dynamique (33% des vins sont conditionnés depuis 9 mois à un an et 17% entre 6 et 9 mois). ■ les vins rouges et les vins blancs ont globalement la même dynamique de rotation (85% des vins ont moins de 6 mois). Ces tendances ne peuvent cependant pas être confirmées par des tests statistiques du fait notamment de la faible taille des échantillons. Figure 2 : Durée entre le conditionnement et l’achat des BIB® - toutes couleurs La réalisation d’une ANOVA sur les données de pourcentage de diminution de la concentration en SO2 libre permet de différencier statistiquement les vins conditionnés depuis moins de 3 mois ce ceux conditionnés depuis 3 à 6 mois et de ceux conditionnés depuis plus de 6 mois. Modalité Moyenne Groupes < 3mois 3 à 6 mois de 6 à 18 mois -48 % -61 % -68 % A B B Tableau 2 : Pourcentage de diminution de la concentration en SO2 libre - ANOVA (α=5%) Pourcentage de vins à défaut 23 % des vins dégustés présentaient un défaut. Les rosés moelleux ont tendance à avoir moins de défaut (6 %) que les rosés secs (40 %) et les rouges (33 %). Les blancs secs ont quant à eux une position intermédiaire (11 %). D’autre part, aucune différence statistique n’est observée entre le pourcentage de vins à défaut des vins millésimés (12/60 soit 20 %) et celui des vins non millésimés (5/14 soit 36 %). Quant au volume du BIB®, il n’a pas d’incidence statistique sur le pourcentage de vin à défaut. vins sans défaut vins à défaut Le nombre moyen de jours entre le conditionnement et la dégustation, la concentration moyenne en SO2 libre et son pourcentage de diminution sur cette même période sont statistiquement différents entre les vins sans défaut et les vins à défaut. Ces derniers ont une durée de vie en BIB® plus élevées, une concentration en SO2 libre plus faible et un pourcentage de perte de SO2 libre plus élevé. nb de jours moyen entre le conditionnement et la dégustation moyenne SO2 libre (mg/L) % de diminution de SO2 libre entre le conditionnement et la dégustation 102 245 23 14 -50 % -76 % Tableau 3 : Différence entre les vins à défaut et les vins sans défaut - résultats ANOVA applicables aux trois critères 8 Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Groupes ANOVA (α=5%) A B Comparaison avec les résultats du SAQ 2013 Les résultats de cette dégustation de BIB® peuvent être comparés avec ceux de la dégustation du suivi aval de la qualité de décembre 2013. Cette dégustation n’a concerné que des vins commercialisés en bouteilles. Afin de rendre les résultats comparables, seuls les ré- sultats des appellations prélevées dans le cadre de l’étude BIB® ont été extraits de la base de données du suivi aval de la qualité. Aucune différence statistique entre les vins commercialisés en BIB® et ceux commercialisés en bouteilles n’est observée. SAQ 2013 (bouteille) 21 % (7/34) 11 % (4/35) 19 % (3/16) 17 % (9/52) 17 % (23/137) blanc rosé mœlleux rosé sec rouge total BIB® 11 % 6% 40 % 33 % 23 % (2/18) (1/16) (4/10) (10/30) (17/74) Tableau 4 : Pourcentage de vins à défauts SAQ 2013 (bouteilles) / dégustation des BIB® Défauts rencontrés et origines suspectées 17 vins ont été notés à défaut par les dégustateurs : Figure 3 : Défauts constatés lors de la dégustation des BIB® groupe produits millésime nb de jours depuis le conditionnement metteur en marché Volume du BIB® concentration en SO2 libre / SO2 total blanc non millésimé 777 (2 ans et 1,5 mois) récoltant 3 6 / 74 blanc non millésimé 206 (environ 7 mois) négociant 3 6 / 70 rouge 2009 182 (environ 6 mois) récoltant 3 5 / 54 rouge 2012 131 (environ 4,5 mois) récoltant 3 9 / 35 rosé sec non millésimé non communiqué récoltant 3 10 / 88 rosé sec non millésimé 364 (1 an) récoltant 3 6 / 54 rosé sec non millésimé 250 (environ 8 mois) négociant 3 4 / 18 rouge non millésimé 53 (environ 3,5 mois) négociant 3 21 / 110 Tableau 5 : Caractéristiques des 8 vins jugés oxydés Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 9 Zoom sur la qualité des vins du val de Loire commercialisés en BIB® Note hédonique des vins sans défaut La note moyenne hédonique des vins en BIB® sans défaut est de 1.68/3 (1.5 = ni apprécié ni pas apprécié / 2 = plutôt apprécié). Cette note est statistiquement inférieure (ANOVA au seuil de 5%) à la note moyenne des vins en bouteilles du SAQ de décembre 2013 (1.78/3). Les différences de qualité entre le conditionnement en blancs rosés moelleux rouges rosés secs Modalité Note hédonique Moyenne Bouteille BIB 1,748 1,594 Bouteille BIB 1,792 1,976 Bouteille BIB 1,796 1,567 Bouteille BIB 1,734 1,653 BIB® et le conditionnement en bouteille sont également observables pour les rosés moelleux, les rouges et les vins blancs. Les vins rouges et les vins blancs en bouteille sont ainsi préférés à ceux en BIB® alors que les rosés moelleux en BIB® ont une note hédonique plus élevée que ceux en bouteilles. ANOVA (seuil) α=10% α=5% α=5% α=5% Groupes A B B A A B NS NS Tableau 6 : Différences de qualité entre le conditionnement en BIB® et le conditionnement en bouteille Conclusion Cette étude permet d’avoir quelques repères sur le comportement des vins du Val de Loire commercialisés en BIB : ■ 81 % des vins sont conditionnés depuis moins de 6 mois ; ■ La concentration de SO2 libre diminue de 48 % en 3 mois et de plus de 60 % au-delà ; 10 ■ ■ ■ 23 % des vins en BIB® sont à défaut. Ils sont conditionnés depuis plus de 200 jours et ont subi une diminution de plus de 75 % de leur teneur en SO2 libre. Près de 50 % des défauts constatés sont liés à une évolution oxydative des vins. Les vins en BIB® sans défaut sont moins appréciés que les vins sans défaut en bouteille. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 La préparation technique et œnologique du vin avant la mise en BIB® Séverine Lepaul Ackerman 19 rue Léopold Palustre St-Hilaire St-Florent 49400 Saumur [email protected] Objectifs ■ ■ ■ Conservation optimum dans le temps Préservation de la qualité originelle du produit : gustative et olfactive Absence de troubles et de dépôts Points à maitriser ■ ■ Réduction des consommations d’oxygène lors des transferts Gestion du CO2 ■ ■ ■ Gestion du SO2 Filtration finale pauvre en germe Stabilité tartrique et protéique avant conditionnement Analyses ■ ■ ■ Test NTU Test protéique Test au froid ■ ■ Mesure SO2 : attente de 8/10 jours pour la stabilisation du SO2 Mesure C02 Moyens mis en œuvre Réduction des consommations d’oxygène lors des transferts ■ Posséder des installations équipées de gaz inerte (N2 ou CO2). ■ Travailler plutôt à températures intermédiaires si pas équipé de gaz inerte : la solubilité de l’O2 augmente avec le diminution de la température, les soutirages sur vin froid sont des points critiques à surveiller. ■ L’agitation des vins : éviter des brassages trop importants. ■ La tuyauterie : éviter un nombre trop importants de raccords, préférer des canalisations fixes. ■ A noter que plus un vin est sucré, moins il dissout d’oxygène Gestion du CO2 Le CO2 est un protecteur pour le vin, préserve la fraicheur ; mais est une contrainte technique lors du conditionnement (difficile de conditionner au dela de 800 mg/l), donc en cas de dégazage important avant conditionnement, travailler avec l’N2. Gestion du SO2 Les valeurs à viser sont de 30 à 50 mg/l suivant le type de vin conditionné. Le SO2 actif (qui représente la partie du SO2 réellement protecteur du vin : quantifie l’action fongicide et bactéricide réelle) est à calculer également (critère fonction de la température, du % et du pH du vin). Il est nécessaire de s’assurer de la stabilité du vin vis-à-vis du SO2 au moment de la mise (le niveau de S02 libre ne doit pas bouger durant toute la semaine précédant la mise en BIB®). Plus cette stabilité est assurée, plus le vin sera stable après conditionnement Filtration finale pauvre en germe Les vins doivent être stabilisés en amont pour garantir leur netteté aromatique ; une semaine avant mise, une filtration stérile (tangentielle dans le cas idéal) garantit une stabilité microbiologique du vin, associé à un sulfitage visant la valeur souhaitée au conditionnement. Il faut mutualiser les différents leviers techniques, donc être en cohérence dans son schéma de préparation des vins. La filtration finale permet de sécuriser la dernière étape avant conditionnement. Elle est souvent qualifiée de “stérile” (0.2 à 0.6 microns) car c’est la dernière filtration avant le conditionnement. Le risque de recontamination n’existe pas car le vin est en circuit fermé. Pour les vins sensibles (notamment riches en sucres résiduels) ; suivant son process, étudier la possibilité de sécuriser la stabilité avec des adjuvants œnologiques (sorbate de potassium). Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 11 La préparation technique et œnologique du vin avant la mise en BIB® Le circuit est stérilisée dès que la production est terminée (eau chaude + produits sanitation) ; pour garantir l’absence de développement de microorganisme dans des canalisations vides. Les conditions d’hygiène Le produit sera d’autant plus stable que tous les contenants, tuyauterie, filtres… seront sanités entre chaque arrêt de production. Une cuve vide, une pompe ayant servie et non nettoyée représente des foyers potentiels. Stabilité tartrique et protéique des vins Ce sont deux précautions aujourd’hui indispensables pour garantir l’évolution des vins après conditionnement (bouteilles et/ou BIB®). La stabilité protéique est d’autant plus importante avec l’arrivée des CM. La stabilité de la couleur des rouges est à maitriser également (rapport anthocyanes/tanins) : l’utilisation de gomme arabique stabilisante est très fréquente. Conclusion Le schéma de préparation des vins au conditionnement BIB® doit répondre à la spécificité du conditionnement BIB®, à savoir : ■ ■ Les propriétés moindres d’étanchéité des poches comparées au verre Le délai de distribution et de consommation court ■ ■ ■ Ce schéma doit donc être cohérent dans son ensemble, en commençant par le choix des vins à conditionner : 12 Préférer des vins stables dans le temps (avec des acidités plutôt élevées) et qui sont “prêts” à être consommé (éviter des vins à fort potentiel de garde…) Sécuriser son circuit technique avec des valeurs fiables : analyser ou faire analyser ses vins avant conditionnement Etre précis dans l’ensemble des manipulations (notamment vis-à-vis des prises avec l’O2) ; être très rigoureux vis-à-vis du nettoyage en cave Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Maîtrise de l’oxygène au conditionnement des vins en BIB® Sophie Vialis Inter Rhône 2260 Route du Grès 84100 Orange [email protected] Depuis 2006/07, Inter Rhône a défini la maîtrise de l’oxygène dans les vins comme un axe de travail prioritaire. Parmi les volets étudiés, de nombreux efforts L ont été mis sur le Bag-In-Box® (BIB®) en collaboration avec Performance bib1, la société Vitop et l’INRA. Une méthodologie de référence pour la mesure de l’oxygène au cours du conditionnement2 en bib a par exem- ple été définie et validée en 2010. Une partie de ces travaux est présentée dans ce résumé. Mais pourquoi s’intéresser au BIB®? Ce type d’emballage présente des caractéristiques particulières et une bonne gestion de l’oxygène lors du conditionnement en BIB® permet de prolonger la durée de vie du vin après conditionnement. Le Bag-In-Box® est un emballage singulier car une fois conditionné, il est difficile de visualiser aisément le cône d’air quand des poches métallisées sont utilisées ou lorsque la poche est rapidement mise en carton, en comparaison avec des bouteilles qui circulent sur un convoyeur. Une autre particularité du BIB® est que les phases liquide/gaz se mélangent très rapidement lorsque l’outre chute dans le carton. Enfin, une comparaison du ratio espace de tête/cône d’air par rapport au volume du vin montre que celui-ci peut être équivalent à celui d’une bouteille ou largement supérieur (cf. tableau 1). Tableau 1 : Exemples de ratios espace de tête/cône d’air par rapport au volume du vin sur bouteille et BIB® 1 R Une bonne gestion de l’oxygène lors du conditionnement en BIB® permet de prolonger la durée de vie de celui-ci et il existe différents points de maîtrise pour minimiser la concentration en oxygène dans les vins après conditionnement. de Patrick Shea (Vitop), Sophie Vialis (Inter Figure 1 : points de maîtrise de la concentration en oxygène dans les vins. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 13 Maîtrise de l’oxygène au conditionnement des vins en BIB®® L Le premier point de maîtrise est la teneur en oxygène dissous dans la cuve à tirer. L’objectif est d’avoir une concentration la plus basse possible afin d’avoir une marge de manœuvre lors du conditionnement vis-àvis de l’oxygène qui sera piégé inéluctablement lors du tirage en BIB®. Une bonne préparation du vin à la mise (adapter le volume de vin travaillé/dimensionnement du matériel, éviter de faire caviter les pompes…) permet de réduire l’oxygénation du vin avant tirage. Il existe deux moyens pour savoir si le vin a été oxygéné lors de la préparation du vin : un contrôle de la stabilité du SO2 libre sur plusieurs semaines ou une mesure par un oxymètre. En cas de teneurs en O2 trop élevées, certaines caves effectuent une désoxygénation (élimination de l’oxygène dissous dans le vin) le plus rapidement possible, avant que l’oxygène ne soit consommé par le vin. Les seconds points de maîtrise se situent sur la chaine de tirage. L’important est d’appliquer de bonnes pratiques de conditionnement pour réduire les apports d’oxygène au cours du conditionnement. Il existe quelques pistes de travail : ■ limiter les prises d’air sur la ligne (joints en mauvais état, manche altérée…) ■ porter attention aux fins de cuve (aspiration d’air par la cuve…) inerter préalablement les circuits, purge suffisante de la palette de filtration et pousse avec gaz inerte ou écarter quelques BIB® ■ ajuster la table de tirage ■ vérifier la qualité de la tête de remplissage ■ inerter si besoin, le goulot et/ou le robinet La quantification de l’apport d’O2 du tirage (=oxygène total dans le BIB® “TPO” – l’oxygène dissous en cuve initiale) permet d’évaluer la qualité du tirage et quantifier l’effet de modification du process (cf. figure 2). ■ Figure 2 : calcul du TPO oxygène total du BIB® 3 mesures sont nécessaires pour évaluer l’oxygène total contenu dans le bib : ■ Pour obtenir les teneurs en oxygène dissous dans le vin et gazeux dans le cône d’air, il existe différents oxy- mètres (cf. figure 3). Les méthodes les plus utilisées pour des analyses directes de l’oxygène dans les bib ou en cuve sont les optodes (ex : Presens, Oxysens…) et les électrodes (ex : Orbisphère d’Hach Lange…). Figure 3 : exemples de méthodes de mesures de l’oxygène dans les bib ■ Pour mesurer le volume du cône d’air (ou espace de tête), l’utilisation du Bib Cône Meter3 est nécessaire (cf. figure 4). Cet outil a été développé par Inter Rhône et Vitop dans le cadre d’un projet collaboratif avec Performance bib et l’INRA. Pour l’utiliser, il suffit de 14 faire remonter la bulle d’air contenue dans la poche de bib, dans un des angles. Ensuite, il faut positionner le bib cone meter et lire la longueur moyenne de l’arête. La correspondance avec le volume est immédiate. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Figure 4 : Utilisation du bib cone meter Au-delà de mesurer le volume réel du cône d’air dans le bag-in-box®, cet outil présente d’autres intérêts. En effet, il permet de vérifier par cette mesure, l’homogénéité au sein du tirage et d’évaluer immédiatement l’impact de modifications sur le process de conditionnement. La réduction du volume du cône d’air dans le bib doit être une priorité car l’oxygène contenu dans le bib peut représenter jusqu’à 85 % de l’oxygène total contenu dans le celui-ci. Par exemple, dans le cas d’une mise classique, le % d’oxygène dans le cône d’air peut être de 15 % et le cône d’air fait environ 8 cm. L’oxygène contenu dans le cône sera d’environ 9 mg/L et tendra à se dissoudre dans le vin et faire chuter le SO2 libre… Si un objectif de réduction de la bulle est visé, par exemple en remontant la table de tirage, le cône obtenu peut être de 5 cm. Dans ce cas, l’oxygène contenu dans le cône sera d’environ 2,5 mg/L. On comprend alors l’importance de cet outil et de cette mesure car ils permettent rapidement de réduire la quantité d’oxygène piégée au conditionnement et prolonger la durée de vie du bag-in-box. 3 1 Performance BIB® est une association à but non-lucratif réunissant des membres du monde entier, incluant des fournisseurs d’équipements Bag-in-Box® (BIB®), des sociétés d’emballage, des établissements viticoles, des remplisseurs, des propriétaires de marques et des entreprises de distribution 2 “Mesure de l'oxygène total au conditionnement du vin en BIB®” de Patrick Shea (Vitop), Sophie Vialis (Inter Rhône) et Jean-Claude Vidal (INRA), téléchargeable de la page “documents” du site web www.b-i-b.com ou page Publication du site web www.institut-rhodanien.com 3 Outil disponible avec son mode d’emploi, sur simple demande à [email protected] ou [email protected] Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 15 Un procédé innovant pour améliorer la conservation du vin en BiB® Bertrand Chatelet IFV-Sicarex Beaujolais 210 bd Vermorel, CS 60320, 69661 Villefranche Sur Saône Cedex, France [email protected] Johannes Rösti Marc Bonneau Regula Scheele-Baldinger Agroscope Route de Duiller 50, CP 1012, 1260 Nyon, Suisse ELVAmac SA Route de Préverenges 10, 1026 Denges Suisse Bio-Cork SARL La Nitrière, rue Nicolas Aubry 01160 Neuville sur Ain France Le conditionnement en Bag-in-Box (BiB®) répond aux nouvelles habitudes de consommations et aux nouveaux enjeux en termes de développement durable. Par contre, ce type de contenant a l’inconvénient d’être perméable à l’oxygène ce qui entraine une dégradation rapide des caractéristiques du vin. Le nouveau dispositif actif, développé dans le cadre du projet collaboratif Inter-Biocork, répond de façon innovante à cette problématique. Un mini réservoir, inséré dans le robinet du BiB® diffuse progressivement le SO2 qu’il contient dans le vin contenu dans la poche tout au long du stockage. La teneur en SO2 libre dans le vin est alors maintenue plus longtemps à son niveau initial, reportant potentiellement de plusieurs mois la date limite d’utilisation optimale (DLUO). Des essais de laboratoire ont permis de mettre au point différents profils de diffusion de SO2 afin de répondre à la variabilité des vins et emballages. Des essais sur BiB® en conditions de production, présentés ici, démontrent la protection qualitative du vin par ce procédé. Un dispositif qui permet l’insertion du réservoir dans le robinet du BiB® au moment du remplissage a aussi été développé. Résultats Les résultats de deux essais sont présentés ci-après : l’un réalisé sur vin blanc en Suisse par Agroscope Changins et l’autre sur rosé en France par SICAREX Beaujolais. Mise en évidence de la cinétique de diffusion post-conditionnement. Afin de caractériser les cinétiques de diffusion des réservoirs, des BiB de 3L contenant les différents types de réservoirs Biocork ont été remplis avec une solution modèle, qui comme démontré dans des expériences précédentes combine et consomme très peu les sulfites ajoutés même en présence d’oxygène. L’évolution pendant les deux premiers mois du taux de SO2 total mesuré dans les BiB contenant un réservoir actif montre une augmentation constante jusqu’à un maximum après cinq semaines (Figure 1) voire huit semaines (non présenté). Les BiB sans réservoir actif (potentiel 0mg/l) maintiennent le taux initial d’environ 34mg/l de SO2 total confirmant l’hypothèse ci-dessus sur les caractéristiques de la solution modèle. Les taux maximum de SO2 total atteint dans les BiB contenants un réservoir actif correspondent au potentiel théorique de diffusion de SO2 des trois types de réservoirs selon leur charge. Impact du procédé sur l’évolution du SO2 sur vin Afin d’évaluer l’impact des réservoirs actifs diffusant différentes quantités de sulfites deux séries témoin sans réservoir actif ont été mis en place. La première contient le même vin blanc que pour le test des réservoirs actifs avec un taux initial de SO2 libre de 32mg/l et de SO2 total de 86mg/l (Potentiel 0mg/l, bas). La deuxième série témoin reflète la pratique actuelle de mise en BiB avec une dose plus élevée de SO2. Pour cette expérience le vin blanc a reçu une dose supplémentaire de sulfites avant Figure 1: Cinétique de diffusion des sulfites des réservoirs en BiB de 3L contenant une solution modèle. A gauche évolution durant les deux premiers mois. A droite évolution sur la durée complète de l’expérience (9 mois). 16 Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Figure 2 : Evolution des taux de SO2 libre (gauche) et total (droite) sur vin blanc en BiB de 3L munis de différents types de réservoirs Biocork. A gauche évolution durant les deux premiers mois. A droite évolution sur la durée complète de l’expérience (9 mois). Stockage à 23°C et 55% d’humidité relative. &!" +,-./0.12)34 5672 $ !)"# +,-./0.12&(34 56$ . $!" #!" . " . " . " ,,-$./0123.456789# -$./0123.456 789# ,,-$./0123.456789" -$./0123.456 789" !("# +,-./0.12#&34 56$ %!" !'"# !&"# !%"# !$"# !!"# !""# !" !" '" #&" &" $#" $(" %)" &$" &*" )+" +%" '!" 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Cette première période de consommation importante est suivie par une diminution du taux de SO2 total moins rapide de l’ordre de 0.1mg/l/jour. Le taux de SO2 libre quant à lui a montré une évolution légèrement différente du taux de SO2 total pendant cette période. Il atteint quasiment 0mg/l entre six et neuf mois pour la série témoin avec un taux initial bas. La concentration de SO2 libre de la série témoin avec le taux initial haut arrive vers 10mg/l après neuf mois de stockage. La libération du SO2 par les trois différents types de réservoirs actifs Biocork est en cohérence avec les résultats obtenus sur solution modèle : les taux de SO2 libre et total du vin dans les BiB munis d’un réservoir actif sont maintenus ou augmentent de cinq à 8 semaines de stockage (Figures 2). Dans une deuxième phase les taux de SO2 libre et total restent stables puis ensuite diminuent parallèlement aux séries témoin, environ 0.1mg/l/jour. Pour l’essai sur rosé (Figure 3), seul le témoin avec un niveau initial de SO2 bas est mis en œuvre. Les cinétiques de diffusion et d’évolution des sulfites sont comparables à l’essai sur blanc. Dès 4 mois de conservation, l’évolution de la couleur vers la nuance jaune est plus rapide pour le témoin que les modalités avec réservoir actif. Après 7 mois la modalité avec le potentiel 52 mg/L préserve mieux la couleur rouge (DO 520 nm). Les différences sont perçues visuellement et s’expliquent par les différences de SO2, qui joue directement sur la couleur perçue mais aussi freine son évolution oxydative. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 17 Un procédé innovant pour améliorer la conservation du vin en BiB® Conséquences sensorielles Les vins de l’essai sur rosé ont été dégustés après 4 mois de conservation par le jury Expert du Centre du Rosé à Vidauban (Figure 4). Les perceptions sensorielles confirment les écarts analytiques. Le témoin est jugés significativement plus astringent, moins amylique et de moins bonne qualité aromatique. L’écart entre les deux modalités avec réservoirs actifs est faible, mais plutôt en faveur du potentiel plus élevé. Après 7 mois de conservation un nouveau point sensoriel est effectué. Les perceptions sensorielles confirment les écarts analytiques. Le témoin est jugés significativement plus évolué et astringent. L’écart entre les deux modalités avec réservoirs actifs se creuse en faveur du potentiel plus élevé qui présente une meilleure longueur en bouche. Pour le vin blanc, les dégustations conduites à Changins en Suisse montrent que les échantillons provenant de BiB sans réservoir actif ont clairement montré des signes d’une forte oxydation et ont donc été dépréciés (dans les conditions testées : BiB 3L, 23°C, 55 %RH, et le vin utilisé). Tous les échantillons provenant de BiB avec un réservoir actif ou un taux initial de sulfites plus élevé ont montrés moins de signes d’évolution et ont été mieux notés sans pourtant être différenciable entre eux. INTENSITE OLFACTIVE INTENSITE AROMATIQUE 5 EVOLUTION 4 5 QUALITE OLFACTIVE !HARMONIE 4 3 2 REDUCTION QUALITE AROMATIQUE 3 2 !AMYLIQUE 1 1 EQUILIBRE 0 !LONGUEUR 0 BOISE THIOLS ACIDE ASTRINGENCE EMPYREUMATIQUE !F. JAUNE F. MÛRS potentiel 0mg/L, bas potentiel 26mg/L AMER VOLUME/RONDEUR potentiel 52mg/L Figure 4 : Profils des vins rosés après 4 mois de conservation en BiB ! Conclusion La diffusion de sulfites après le remplissage du BiB grâce au réservoir actif permet de maintenir un niveau de SO2 libre plus longtemps malgré un niveau faible au moment du conditionnement et ainsi de préserver les qualités du vin et prolonger sa DLUO. Considéré comme emballage actif et à ce titre soumis à la réglementation concernant l’utilisation de nouvelles substances actives ou intelligentes dans les matériaux en contact avec les aliments (RCE n° 450/2009) la demande d’évaluation et d’autorisation de ce réservoir est cours auprès des autorités compétentes. Remerciement Les auteurs souhaitent remercier les partenaires opérationnels du projet Inter-Biocork (Biocork Sarl, Sicarex Beaujolais, Agroscope Changins-Wädenswil, ELVAmac SA, Peacritt), les financeurs (Feder Interreg IV A FranceSuisse, région Rhône-Alpes, canton de Vaud, et canton 18 de Neuchâtel) ainsi que Vitop-Smurfit Kappa pour son implication. L’essai français sur rosé a été conduit avec le concours financier de FranceAgrimer. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Les spécifications techniques de l’emballage BIB® Frédérique Vimont Vitop via E. Ferrari, 39- Zona Insdustriale D3 15121 Alessandria Italie [email protected] Quelques principes sur le bag-in-box ■ L’emballage BIB, une simplicité trompeuse : ■ Comprendre le fonctionnement d’un BIB : ■ ■ Pour soutirer convenablement le vin d’un emballage BIB, il faut un robinet étanche, la présence de gravité et un film flexible. La poche se rétracte sous l’influence de la gravité et l’air ne peut ainsi pénétrer dans l’emballage lorsque le vin s’écoule. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres emballages. Une maîtrise essentielle des bonnes pratiques : La production d’un vin en BIB de qualité suppose un emballage adapté. Mais ce n’est pas suffisant ! Pour bien remplir le BIB, il faut aussi consulter le Guide de Bonnes Pratiques pour le conditionnement du vin en BIB publié par l’Association Performance BIB et suivre la maîtrise de l’oxygène au conditionnement. Nécessité d’une standardisation internationale des tests : Les méthodes de tests d’un certain nombre de paramètres-clés sont admises par l’industrie internationale du BIB mais un important travail reste encore à faire pour standardiser un plus grand nombre de tests. Paramètres-clés liés aux cartons ■ Aspect extérieur : • Qualité de l’impression du carton • Neutralité organoleptique • Dimensions des cartons • Pré-découpes pour la pose des poignées et des robinets • Résistance des pré-découpes ■ Caractéristiques techniques : • Résistance du carton à la pression interne à la compression verticale à la perforation à l’humidité • Papier non abrasif à l’intérieur du carton • Découpe et pliage Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 19 Les spécifications techniques de l’emballage BIB® Paramètres-clés liés aux robinets ■ ■ ■ ■ ■ ■ Type de robinet et de goulot Inviolabilité du robinet Description des matériaux des robinets et goulots Étanchéité du robinet Résistance de la valve du robinet Taux de perméabilité à l’oxygène (attention aux conditions des tests !) Paramètres-clés liés aux films ■ ■ ■ ■ ■ Taux de perméabilité aux gaz du film barrière Description des matériaux utilisés pour le film et leur épaisseur Flexibilité du film Résistance à une torsion importante (Flexcrack) Résistance au délaminage Paramètres-clés liés aux poches ■ ■ Caractéristiques techniques • Dimensions des poches • Orientation du robinet • Poches unitaires ou en ruban • Type de soudure d’angle • Taux de perméabilité à l’oxygène (gaz/liquide) Recommandations • Température de stockage et humidité • Durée d’utilisation recommandée pour les poches vides • Hygiène microbiologique des poches vides • Contamination particulaire • Neutralité organoleptique • Limitation des risques de contamination ■ Engagement qualité • Certification d’alimentarité • Système de traçabilité • Impact sur l’environnement Paramètres-clés liés aux poignées ■ ■ ■ ■ ■ Type de poignées Dimensions des poignées Confort de transport du BIB Dimensions des poignées Confort de transport du BIB 20 Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Paramètres-clés liés aux connecteurs ■ ■ ■ ■ ■ Type de connecteur Conditions de nettoyage Produits de nettoyage Résistance à l’impact Adaptation au système de distribution L’intégralité des spécifications techniques de l’emballage BIB est disponible sur le site de Performance BIB, www.b-i-b.com L’association Performance BIB regroupe plus de 60 entreprises du monde entier, leaders dans l’industrie de l’emballage et du conditionnement en BIB. Son objectif est de travailler sur l’amélioration de la qualité des vins conditionnés en BIB. De nombreuses publications sont également à disposition sur les thèmes de: ■ le guide des bonnes pratiques ■ les mesures d’oxygène au conditionnement ■ la conservation du vin en BIB. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 21 Incidence des conditions de stockage des BIB® Julien Ducruet et Benoit Bach CHANGINS Haute école d’œnologie et de viticulture Route de duillier 50 - CP 148 1260 Nyon Suisse [email protected] Avec environ 10 % du marché mondial, le BIB est un mode de conditionnement qui se développe fortement pour le vin. Longtemps réservé aux vins d’entrée de gamme en raison du faible coût de son emballage et de son conditionnement, il gagne actuellement d’importantes parts de marché grâce à ses différents atouts. Il est pratique, le vin peut être prélevé plusieurs fois sans faire rentrer d’air dans la poche : ceci permet une excellente conservation du vin à court terme après ouverture. Il est léger et sa production émet 15 fois moins de CO2 que l’équivalent en verre. Néanmoins, le principal défaut du BIB reste le fait qu’il laisse rentrer beaucoup d’oxygène lors de son conditionnement et sa conservation. Par conséquent, il est nécessaire d’utiliser des doses de SO2 plus importantes et de pratiquer une filtration stérile. Malgré cela, les temps de conservation à long terme varient entre 2 et 9 mois. Au-delà, les vins notamment blancs et rosés sont moins bien protégés et développent des arômes d’évolution souvent trop marqués (Ghidossi R. et al., 2012). L’apport d’oxygène se fait de 3 manières différentes : l’oxygène dissous dans le vin avant et pendant le conditionnement, l’oxygène sous forme d’une bulle d’air emprisonnée dans la poche lors de la descente du robinet et l’oxygène qui pénètre par perméabilité à travers le film et le robinet lors de la conservation des vins. Cette perméabilité est une source importante d’oxygène. La méthode la plus courante pour mesurer la perméabilité est l’OTR (Oxygen Transfert Rate) mesuré à l’aide d’un appareil de type Mocon® sur une partie du film puis sur le robinet. Ce système de mesure est la référence actuelle. Il demande cependant un investissement important et reste l’affaire de laboratoires spécialisés dans les emballages. De plus, la mesure ne se fait que sur une partie de l’emballage et surtout en l’absence du produit alimentaire dans l’emballage. Or, la présence d’un liquide peut influencer le transfert de gaz à travers le film mais aussi à travers le robinet, en particulier au niveau de ses joints (Peychès-Bach A., 2009). Le but de ce travail est de proposer une nouvelle méthode de mesure de la perméabilité des BIB qui soit à la fois standardisée, fiable, accessible au plus grand nombre et proche des réalités et intérêts des œnologues. Cette méthode permettra de mieux comprendre l’impact des conditions de stockage des BIB sur la pénétration d’oxygène et donc la conservation des vins. Matériel et méthode Le principe de cette méthode est basé sur le suivi de la dégradation oxydative de l’acide ascorbique en milieu modèle (Gétaz-Auer J. et Fabre S.,1986). La vitamine C, ou acide ascorbique, est une vitamine hydrosoluble dont seule la forme lévogyre ou acide L-ascorbique est active. L’oxydation de l’acide ascorbique donne naissance à l’acide déhydro-ascorbique et perd une liaison C=C (E’o = + 60 mV à pH 7,0 ; E’o = + 267 mV à pH 3,0). Il est possible de suivre par spectrophotométrie la dégradation de l’acide ascorbique et par stœchiométrie, de connaitre la diffusion de l’O2 à travers le BIB (11 mg/L d’acide ascorbique est dégradé par 1 mg/L d’O2). Le BIB est rempli avec une solution modèle hydro-alcoolique (14% v/v) contenant 5 g/L d’acide tartrique est ajustée à pH 3,4 avec NaOH (1N). Avant la fermeture du BIB, la solution modèle est désoxygénée à l’aide d’un contacteur membranaire ou par barbotage à l’azote. L’acide L (+)-ascorbique est ajouté en dernier à une concentration finale de 200 mg/L. Le BIB est ensuite fermé à l’aide de son robinet. Cette fermeture se fait sous azote directement injecté par le robinet en 22 position ouverte. Le volume de bulle est réduit à son minimum par évacuation de l’azote en exerçant une légère pression sur la poche, robinet ouvert (volume résiduel inférieur à 8 mL). L’étape d’élimination de l’oxygène dissous peut être évitée en laissant le temps à l’acide ascorbique de consommer cet oxygène. L’étape d’élimination de la bulle et de son oxygène est par contre importante. Les caractéristiques des films utilisés sont : P : PETMet (PETMet 82 µm + PE 45 µm), E : EVOH (EVOH 70 µm + PE 45 µm) et N : multi-couche (EVOH 51 µm/Nylon 12 µm/PE 51 µm), pour des poches de 3L de capacité. Le suivi de l’oxydation de l’acide ascorbique est effectué à l’aide d’un spectrophotomètre Lambda 35 (PerkinElmer, USA), à une longueur d’onde de 245 nm. Chaque mesure est effectuée sur au moins 3 poches. Les prélèvements de quelques millilitres se font à l’abri de l’air par le robinet, l’utilisation de ce robinet ne modifie pas sa perméabilité (résultats non communiqués). Une courbe de calibration en fonction du pic d’absorbance maximum a été établie (Figure 3). Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Les conditions de température et d’Humidité Relative (H.R.) ont été suivies par des enregistreurs électroniques (LogTag, NZ). Les BIB ont été placés dans des étuves thermostatées à 6, 22 ou 40°C dans des conditions d’hygrométrie contrôlées (10, 30, 50, 70 ou 90%). Pour chaque modalité, au moins 3 BIB ont été testés. Résultats et discussion Méthode de mesure de la perméabilité à l’oxygène La cinétique d’oxydation de l’acide ascorbique est rapide surtout pour de faibles quantités d’oxygène dissous et cela même à basse température (6°C). De ce fait, la concentration en oxygène dissous reste toujours proche de 0.0 mg/L (résultats non communiqués) et permet de travailler avec un gradient de concentration en oxygène constant. (H.R.) de 70% (Figure 1, EVOH70). La pénétration de l’oxygène est réduite de 2/3 si ces mêmes poches sont placées à une H.R. de 10% (Figure 1, EVOH10). Ces résultats confirment que la perméabilité de l’EVOH est très dépendante de l’humidité de l’air même en présence d’un liquide à l’intérieur de la poche. Par contre, les résultats obtenus sur les films PETMet ne sont statistiquement pas différenciables donc l’humidité de l’air n’influence pas la perméabilité à l’oxygène de ce type de film. Figure 1 : Influence de l’humidité relative et de la température sur la dégradation oxydative de l’acide ascorbique (40°C, 10 ou 70% HR, 3 poches par modalité, 3 mesures par poche). Dans nos conditions expérimentales, et en absence d’oxygène dissous et de bulle d’air, la dégradation de l’acide ascorbique est linéaire tout au long de l’expérimentation (Figure 1). La pente de ces droites est proportionnelle à la dégradation de l’acide ascorbique et donc inversement proportionnelle à la pénétration d’oxygène par perméabilité dans le BIB. L’élimination de l’oxygène du liquide et de la bulle d’air permet d’éviter la phase initiale importante d’oxydation. Cette phase a été observée lors du conditionnement du vin en bouteille avec un transfert important d’oxygène provenant de la bulle mais également de l’obturateur (Diéval et al., 2011). Cette méthode permet de donner des valeurs standardisées et utiles à l’œnologue sur les performances en termes de barrières à l’oxygène des différents types de films et robinets du marché. Ainsi l’œnologue pourra choisir en connaissance de cause le produit qui convient le mieux à son vin et ses conditions de conservations. Influence de l’hygrométrie et de la température de conservation La plus forte perméabilité à l’oxygène est observée avec les films EVOH en condition d’humidité relative Figure 2 : Mesure de perméabilité sur différentes poches (3L, n=3) et dans différentes conditions de température et d’hygrométrie (E : EVOH, P : PETMet, N : multicouche ; premier chiffre : température, deuxième chiffre hygrométrie ; exemples E0630 : EVOH à 6°C et HR 30% / P2200 : PETMet 22°C pas de contrôle de l’HR / N2350 : film multicouche à 23°C et 50% d’HR). Cette méthode nous a également permis de tester différents types de poches dans différentes conditions de conservations. Ces résultats confirment les précédents, à savoir que la perméabilité à l’oxygène des films EVOH double si l’on fait passer l’H.R. de 10-30% à 70% et cela à 6 ou 40°C Quels que soient les films, leur perméabilité est fortement augmentée par l’augmentation de la température. L’augmentation de la température de conservation des BIB augmente à la fois la perméabilité des poches mais augmentera également la vitesse de consommation du SO2 et d’oxydation du vin. La détermination des conditions climatiques de mesure (température et H.R.) est donc particulièrement importante lors de la comparaison de films entre eux. Dans notre exemple à 22°C et avec une faible H.R., le film le plus performant est l’EVOH suivi du multicouche et du PETMet. Cet ordre est différent à 40°C (multicouche<EVOH<PETMet) et bien entendu encore différent si on augmente l’humidité. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 23 Incidence des conditions de stockage des BIB Prédiction de la pénétration d’oxygène Afin de mieux illustrer le rôle de la température de stockage du BIB sur sa perméabilité à l’oxygène un modèle prédictif de la diffusion de l’O2 est élaboré. L’étude porte sur un BIB de 3L avec un film de type PETMet et un robinet de type Vitop®. Sachant que l’hygrométrie de l’air n’a pas d’influence sur la perméabilité de ce type de poche, le seul facteur de variation étudié ici est la température de stockage. Les résultats obtenus sont présentés sur la Figure 3. Chaque point correspond à la mesure d’au moins 3 poches. L’augmentation de la perméabilité à l’oxygène des poches est une fonction exponentielle de la température. Il est donc particulièrement important de maitriser cette température de stockage tout au long de la chaîne Figure 3 : Modèle permettant de déterminer la perméabilité de poches PETMet de 3L (n=3) en fonction de la température de stockage. de conservation du vin, du site de production au réfrigérateur du consommateur. A titre d’exemple, 3 mg quantité totale d’oxygène qui pénètrera par perméabilité d’oxygène pénètreront dans le vin à travers ce type de dans ce type de poche lors de cette conservation. En poche en 30, 15 ou 5 jours si la température de conser- cas de chaîne de distribution comportant de multiples vation est respectivement de 18, 30 ou 40°C. variations climatiques l’utilisation d’un enregistreur Connaissant les conditions de conservation des BIB électronique (temps, température, HR) pourrait s’avérer (temps, températures), il serait possible d’estimer la très utile. Conclusions Au cours de cette étude nous avons pu montrer la fiabilité de cette méthode de mesure. La méthode proposée permet d’étudier le BIB dans son ensemble (film + robinet), en conditions proches des conditions réelles d’utilisation (rempli d’un liquide hydro-alcoolique). De plus, il s’agit d’une méthode simple, facilement transférable et qui fonctionne dans une large gamme de conditions climatiques (de 6 à 40°C et de 10 à 90 % HR). Nous avons pu également déterminer que cette méthode pourrait servir à l’établissement de modèle de pénétration d’oxygène en fonction de la température, du temps et du type de poche. Ceci a pu être réalisé dans le cas simple des poches PETMet où la température est le facteur principal de variabilité. De la même manière, un modèle pourra être réalisé dans le cas des films EVOH en tenant compte de l’H.R. Comme tous les modèles celui-ci n’est pas parfait mais donne des résultats parfaitement exploitables pour l’œnologue et peut devenir un outil d’aide dans la gestion du sulfitage avant mise et dans l’établissement de durée de vie des BIB. Les quantités importantes d’oxygène pénétrant dans le vin au moment du remplissage des poches et par perméabilité, doivent inciter les praticiens à utiliser des machines plus performantes et des poches moins perméables et également à mesurer ces performances, c’est-à-dire mesurer les quantités totales d’oxygène en contact avec le vin. Si l’on y prête pas attention, le cumul d’oxygène apporté au vin peut rapidement atteindre 8 mg/L lors du conditionnement et au moins 3 mg/L par mois lors de la conservation soit l’équivalent de 30 à 45 mg/L de SO2 libre consommé dès le 24 deuxième mois : pas étonnant dans ces conditions que le vin révèle des caractères oxydés deux mois après son conditionnement. A l’opposé, un soin apporté au conditionnement (3 mg/L d’O2) et à la température de conservation (12°C, 1.8 mg d’O2/mois) permettra à un vin contenant 45 mg/L de SO2 libre de commencer à s’oxyder (SO2 libre<10 mg/L) au bout de 3 à 6 mois de conservation. La maîtrise de l’oxygène en œnologie est un point clef pour l’obtention de vins de qualité. Cette maîtrise passe nécessairement par la mesure de l’oxygène pénétrant pendant le remplissage et par perméabilité. La méthode proposée ici devrait permettre au plus grand nombre de déterminer, eux-mêmes ou avec l’aide d’un laboratoire conseil, la perméabilité des poches qu’ils utilisent. Techniquement il est possible de faire encore des progrès tant au niveau de l’oxygène dissous à la mise qu’au niveau de la perméabilité. Ceci permettrait de diminuer les doses de SO2, de mieux respecter la qualité intrinsèque du vin et pourquoi pas d’avoir des temps de conservation comparables à la bouteille. Remerciement : Ces travaux ont été soutenus financièrement par la Commission pour la Technologie et l’Innovation et la confédération suisse (CTI N°12820.1). Nous remercions également Sébastien Fabre, doyen émérite de la haute école de Changins, qui est à l’origine de cette recherche. Enfin, nous remercions Stéphane Gros (Viticulteur Propriétaire à Dardagny GE), Thierry Ciampi (Cave Schenk SA, Rolle, VD) et Marc Sarrazin (Le Bibarium, Genève) pour leur aimable collaboration. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Le BIB® : un espace de communication à optimiser, illustration avec le transfert de sensations Muriel Jacquot et Yelena Maric Myrissi c/o Incubateur Lorrain 24-30 rue Lionnois BP 60 120 54003 Nancy [email protected] Les consommateurs évoluent aujourd’hui dans l’ère de l’hyper. Hyperchoix et surconsommation les placent dans des situations de stress qui les conduisent à chercher des cautions (experts, témoignages, comparatifs, …) afin de les aider dans leur choix. Un linéaire de vins peut compter jusqu’à plus de 800 références. Pour ce produit, reconnu comme complexe par les clients, le choix relève parfois du challenge, d’autant que près de 55 % des hommes et 45 % des femmes avouent un sentiment de méconnaissance honteuse et d’incompréhension des termes techniques (Magalie Dubeau, Symphony IRI). Pourtant, près de 7 décisions d’achat sur 10 sont prises directement sur le point de vente c’est-à-dire avec une information partielle. Dans ce cadre, les éléments pris en considération par le consommateur deviennent de plus en plus immatériels. C’est alors au packaging et à tous ses éléments (formes, couleurs, marque, message, …) d’emporter l’adhésion du client. Le marché du BIB® est en très forte croissance ces dernières années. Les linéaires s’enrichissent à vue d’œil et les références se multiplient. Pour éviter le travers des conditionnements traditionnels en bouteille, il peut être intéressant de structurer dès à présent ce rayon et offrir aux clients de nouveaux repères plus clairs qui viendront l’accompagner dans son acte d’achat. Le packaging est aujourd’hui devenu pour les markéteurs le 2nd élément d’importance après la publicité pour réussir un lancement produit. Le BIB® est un conditionnement qui offre une large surface de communication. Il est donc pertinent d’en optimiser la construction pour communiquer plus efficacement, attirer, séduire des consommateurs de plus en plus sensibles au concept. A l’approche d’un linéaire, les deux éléments fondamentaux utilisés par le client pour s’orienter sont la forme et la couleur. Les fabricants de Bag in Box proposent une gamme de plus en plus variée de formes qui permettent de rompre avec le classique rectangle encore parfois trop assimilé à la version moderne du traditionnel “cubi”. Pour ce qui est de la couleur, elle est principalement employée pour se différencier, se positionner en rupture et augmenter la saillance du produit. Cependant, le développement des recherches sur les interactions cross-modales ces dernières années montre tout le potentiel de cet élément visuel lorsque les choix chromatiques sont raisonnés et plus simplement esthétiques. L’intérêt principal d’une bonne maîtrise des choix chromatiques est l’optimisation du transfert de sensations. Ce phénomène, inconscient et universel, consiste à transférer une sensation, des valeurs d’un élément à un autre. Par exemple, d’évaluer un livre à son illustration, une boisson à sa couleur ou encore un produit à son emballage. Le consommateur opère systématiquement cette opération et s’appuie sur cette interprétation pour conduire son acte d’achat. Toute dissonance entre ce qu’il a imaginé et ce qu’il perçoit lors de l’utilisation ou la consommation du produit va entrainer l’apparition d’une insatisfaction qui va impacter le ré-achat du produit le remettant ainsi en concurrence et réduisant la fidélisation. A Nancy, nous travaillons depuis plusieurs années sur ces phénomènes et sur la compréhension et la modélisation des interactions entre nos sens. Nous nous sommes spécialisées sur les correspondances existant entre la perception des couleurs et la perception des odeurs ou des arômes. Les premières expériences réalisées à l’ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires) nous ont permis de démontrer l’existence d’un lien stable, spontané et non-aléatoire entre les odeurs et les couleurs (Maric & Jacquot, 2013). Cette expérience a été reproduite en Asie, au Moyen-Orient et au niveau Européen afin de mesurer l’impact des variables socio-culturelles sur la construction de ce lien. Dans chaque culture, l’association mesurée s’est révélée non-aléatoire. Sans être les premières à réaliser cette démonstration scientifique, notre originalité a été de nous interroger sur la possibilité d’utiliser ce lien afin d’identifier et de discriminer des perceptions olfactives différentes. Très rapidement, preuve a été faite que l’association 1 odeur – 1 couleur était trop limitante et schématique. Toute la richesse d’un parfum ou du bouquet aromatique d’un vin ne peut s’exprimer à travers une seule couleur. Cependant, lorsque l’on enrichit cette représentation par l’ensemble des couleurs significativement associées à l’odeur, nous pouvons alors facilement aller dans la finesse et discriminer des odeurs très proches ou ne variant que par leur intensité (fig. 1). Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 25 Le BIB® : un espace de communication à optimiser, illustration avec le transfert de sensations Figure 1 : couleurs significativement associées à l’odeur de citron (lemon) et de citron vert (lime) Par exemple, la figure 1 présente les couleurs significativement associées aux odeurs de citron et de citron vert (test du Khi² significatif au seuil α = 0,05 avec p<0.0001). Nous pouvons observer que si nous limitons la représentation des odeurs à 1 couleur alors les deux perceptions sont jaunes et donc il n’est pas possible de les différencier. Cependant, si nous élargissons la représentation à l’ensemble des couleurs significatives (2 couleurs/24 pour le citron et 6 couleurs /24 pour le citron vert) nous parvenons alors à les discriminer. L’exercice a été réalisé sur l’ensemble de nos données et nous avons ainsi démontré que pour toutes les odeurs l’association conduisait à une représentation équivalente dans tous les pays dès l’instant où la fonction de l’odeur est la même dans les différentes cultures (Maric et al., 2012). Les nuances liées à l’environnement socio-culturel sont apportées principalement par les couleurs secondaires qui accompagnent une couleur principale commune. L’étape suivante a été de formaliser une représentation graphique afin d’en mesurer le pouvoir de suggestion. Pour cela, nous avons testé différentes formes, différentes organisations en étant attentives à l’impact des effets de contrastes colorés et nous avons développé ce que nous appelons le profil chromatique® d’une odeur. La capacité de ces profils à suggérer une odeur a été mesurée en France et en Angleterre. Les résultats obtenus ont été extrêmement bons. Lorsque les profils sont présentés seuls à des juges « naïfs », c’est-à-dire sans formation particulière, ces derniers parviennent à identifier la bonne classe de l’odeur représentée avec des taux de réussite variant de 50 à 70 %. Si l’on compare ces résultats à ceux obtenus lorsque l’on présente 26 l’odeur seule, le taux de bonne catégorisation des odeurs est de l’ordre de 22 % (Spector & Maurer, 2012). Lorsque l’on analyse encore plus finement les données sémantiques, il apparait alors que 20 à 46% des juges sont même capables de citer précisément l’odeur associée au profil pour des odeurs familières (Jacquot et al., 2014). Quand nous mettons ces taux de réussite face à ceux obtenus lorsque l’on présente l’odeur seule (10 % d’identification de la lavande) ou une seule couleur (0 % d’identification), nous mesurons alors toute la puissance du pouvoir de suggestion de ces représentations. En parallèle à ces démonstrations scientifiques, la collecte de plus de 16 000 données expérimentales au cours de ces années de recherche, nous a permis de développer un procédé que nous avons breveté en juin 2012. Ce procédé permet, à partir de l’analyse chimique de l’odeur d’un produit, de générer automatiquement la représentation chromatique de sa perception. Nous sommes donc les premières à être parvenues à représenter graphiquement une perception olfactive lisible et compréhensible par le plus grand nombre. Aujourd’hui, ce procédé est sous licence exclusive d’exploitation par une start-up issue de l’Université de Lorraine : myrissi. L’entreprise, lauréate du concours de l’entreprise innovante en 2012, met au service de ses clients sa maîtrise des phénomènes de transfert de sensations et les guident dans leurs choix chromatiques. Au-delà de l’esthétisme, il devient donc possible de rationnaliser ces choix qui étaient jusqu’à aujourd’hui plutôt du domaine de la création. Faire de son emballage le parfait reflet des propriétés sensorielles du produit devient donc possible. Ce nouvel outil va permettre le développement d’une communication moins intuitive, plus mesurable et donc mieux maîtrisée. Les clés pour optimiser la durée de vie d’un BIB® - 17 avril 2014 Cdelapao - 06 32 70 64 55 - 04/14 InterLoire - Service Technique La Godeline - 73 rue Plantagenêt BP 52327 - 49023 Angers Cedex 02 Tél. 02 47 60 55 37