SOMMAIRE
Transcription
SOMMAIRE
1 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 Bulletin d’information de la fondation Lideres constructores de paz SOMMAIRE Yamith en route pour son diplôme ! Nos étudiantes actuelles dans le supérieur… 4 3 6 … et les futurs bacheliers de fin d’année Toujours la violence… 8 Une rentrée troublée dans deux établissements En bref Cali Bilan deàgestion pour l’année 2015 10 Le câble est arrivé à Siloé ! 14 91 15 1 17 19 91 20 1 Agenda Vu à Cali–Fonds – Pénurie envoyés d’eau en et Zika Colombie Baisse de la criminalité à Cali mais… Des clés pour comprendre : le programme de remplacement des charrettes à cheval A noter sur vos agendas Un voyage à Cali, c’est l’occasion de voyager chargée à bloc et de repartir… de la même façon ! A l’aller on prévoit les cadeaux, des dons en nature pour la fondation (comme par exemple un nouvel appareil photo), des petites douceurs qu’on ne trouve qu’en France et qui manquent à notre bénévole français sur place et au retour, des bracelets, colliers et autres porte clés qui feront les beaux stands de demain. C’est aussi l’opportunité de revoir d’une année sur l’autre les petits qui deviennent des grands à la fondation, des grands qui poursuivent leurs études ou font des projets, de discuter en aparté avec les uns ou les autres, de remettre en direct vos courriers et petits cadeaux. Le premier jour était celui de la distribution du matériel scolaire, donc une rencontre avec les mères de famille, puisqu’un des deux parents au moins doit être présent. Le deuxième, celui d’un atelier avec des adultes qui ont réussi leur carrière professionnelle et leur vie, à force de travail (et sans être riche), et de la distribution des chaussures scolaires. Même si vos filleuls sont suivis de part et d’autre de l’Atlantique durant toute l’année (s’il se passe quelque chose d’important, Luz me tient au courant), la visite sur place consolide le lien et maintient une continuité. Une après-midi passée avec notre premier boursier, qui entame son dernier semestre en infirmerie dans la prestigieuse Université du Valle, m’a confortée : nous pouvons être fiers de ces 5 ans de bourse. Comme sa mère, qui m’a chargée de remercier tous ceux qui rendent notre action possible. Voilà, c’est fait ! Guylaine Roujol Perez 2 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 Retour sur notre premier bouriser Yamith : « Je ne compte pas m’arrêter là ! » « Viens ! Si tu veux, on montera dans le Míocable, il est en fonctionnement depuis quelques mois maintenant ! » Une invitation pareille, ça ne se rate pas. Certes, le métro-câble de Medellín est plus impressionnant, monte plus haut, mais avoir la même possibilité désormais à Cali, pour monter à Siloé, ça se tente. Notre premier boursier (historique) de la fondation a entamé le 7 février son dixième semestre en infirmerie à l’Université publique del Valle, réputée pour son excellence et pratiquant une sélection drastique à l’entrée. En août, il sera donc diplômé. Des 45 étudiants de sa promotion lorsqu’il a entamé ses études, il n’en reste plus que 15 en dernière année. Les autres ont abandonné en chemin ou redoublé. Lui a toujours été dans les 5 premiers, ce qui lui a permis à chaque fois d’obtenir une réduction des frais d’inscription, et cet avantage a donc également bénéficié à la fondation dans le cadre de sa bourse. Yamith a en effet été le tout premier boursier de la fondation, et si j’utilisais une expression 3 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 populaire française, je dirais que nous avons dit : « Il a à la fois les capacités intellectuelles dans une école qui forme de futures aides- misé sur le bon cheval. Là où il vit, à Siloé, il pour réussir et l’envie de travailler ». Bien vu ! soignantes. Quand il rentre le soir à Cali, re- est une exception. En descendant la colline, Sa mère, qui nous reçoit dans la minuscule belote, deux heures de sommeil…. Avant de une fois sortis du téléphérique, nous croisons pièce obscure où elle vit à Siloé, peut être se préparer à aller travailler à la discothèque, des jeunes, parfois des enfants, visiblement défoncés par des drogues diverses (il en circule de toutes sortes, résidus de cocaïne, colle, drogues synthétiques). D’autres nous tournent autour, en moto. Yamith est un peu gêné : « il y a beaucoup de drogués par ici, il ne faut pas faire trop atten- fière. « Nous avons ici quantité Moi Vous aussi. aussi je le samedi soir, jusqu’au dimanche matin, vers 4 heures. Il faut être jeune... l’espère. Le fruit de Yamith pense déjà à l’étape suivante. « Je vais de gens qui arrivent en plus cette collaboration chercher un travail, j’en trouverai un sans est fructueux : Ya- problème. Et un peu plus tard, quand j’aurai ou moins bon état après mith a amené son économisé, je pense faire une spécialisation. envie, son travail, La formation dure 18 mois ou 2 ans. ses De J’aimerais travailler dans le service des trau- notre côté, nous lui mas et des urgences. J’ai vu tellement de cas avons ce au cours des mes stages… Malheureusement, de façon encore petit coup de pouce Cali est l’une des villes les plus dangereuses et cette confiance de Colombie. Nous avons ici quantité de gens plus professionnelle qui l’ont certaine- qui arrivent en plus ou moins bon état après ment aidés. Il n’est des agressions. Je veux pouvoir agir de façon avec eux. » pas resté passif et a encore plus professionnelle avec eux. » Des toujours médecins viennent même de l’étranger pour des agressions. Je veux pouvoir agir efforts. donné travaillé tion ». pour subvenir à ses besoins. Actuellement, il apprendre cette médecine de guerre. Quand je l’ai rencontré, il y a 5 ans, il connais- va à l’université tous les jours. Mais le ven- Voilà. Il y a parfois des échecs, des jeunes sait déjà la fondation, à l’époque où celle-ci dredi soir, il est serveur dans une disco- filles qui, en étant enceintes prématurément, agissait de façon informelle dans son quartier, thèque. Il termine son service vers 4 h, rentre prennent un autre chemin que celui que nous avant de se déplacer dans le district se coucher une heure, avant de repartir avec espérions pour elles, mais parfois aussi, il y a d’Aguablanca, où nous sommes aujourd’hui. le bus de 6h qui l’amène à Santander de Qui- des réussites. Celle de Yamith en est une. Il J’avais été impressionnée par ses résultats lichao, une petite ville du Cauca, au sud, où il vous salue tous ! scolaires, par sa motivation, et Luz avait pré- donne toute la journée du samedi des cours 4 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 Programme de parrainages Au sujet des étudiantes dans le supérieur… Tous les parrains « individuels » ont reçu un suivi de leur filleul (e) au cours du mois de janvier et pour plus des trois quarts d'entre eux, un complément en février. Une photo leur a également été envoyée. Nous devons continuer à faire des efforts pour que les garçons arrivant à l'adolescence ne se laissent pas tenter vers un Maria Alejandra a été encore une fois reprise comme auxiliaire de puéricultrice à la crèche de la faculté Santiago de Cali où elle travaille du lundi au vendredi (de 7 heures à midi et de 13 h à 18h, sauf les jours où elle a cours à l’université et où elle termine plus tôt) pour un nouveau contrat de six mois, qui a débuté début janvier. Elle a beaucoup de chance, car elle bénéficie du coup de pouce d’Oscar, chef du Bienestar des étudiants à l’université (service qui s’occupe de la santé des étudiants, des loisirs, des questions sociales). Grâce à lui, elle a pu obtenir une réduction de 50 % des frais d’inscription du 4e semestre qui sont ainsi passés de 2 millions de pesos à 1 million. Pour la responsabiliser, nous lui avons expliqué que la fondation mettrait dans sa bourse d’étude chemin plus facile en apparence que celui consistant à devoir faire des efforts à l'école, en ne se laissant pas tenter par les sirènes de l'argent facile (actuellement, nous y arrivons avec ceux qui pourraient être concernés). Pour les filles, la prévention des grossesses reste le gros morceau... Quelques cas extraits de ces suivis... 1 peso pour chaque peso qu’elle mettrait ellemême. Elle a mis 500 000 pesos, et la fondation les 500 000 autres. Elle a entamé son quatrième semestre à l’université le 5 février. Tout va bien, mais elle trouve sa mère parfois fatigante : « Elle me demande ceci, puis cela, elle veut toujours que je lui achète quelque chose. Avec elle, je dois faire attention, car je veux économiser ». Petite, quand Alejandra demandait à sa mère un buñuelo (beignet colombien très populaire) alors que celle-ci lui avait acheté un petit pain, moins cher, elle insistait, insistait... « Tu vois ? Avant, tu faisais des caprices à ta mère, maintenant, c’est l’inverse ! ». Alejandra suit son chemin et nous nous surprenons à rêver que toutes les filles à la fondation soient aussi sérieuses... Karen a terminé sa formation d’aidesoignante et a reçu son diplôme à la fin de l’année dernière. Elle est actuellement en recherche d’emploi, démarche qui n’a pas encore abouti du fait d’un manque de dynamisme de sa part, mais également d’un drame qui a touché la famille puisque son beau-père, qu’elle appelait « papa » et également père d’une de nos bénéficiaires, Dayana, a été tué au début de l’année dans l’invasion. Laura Daniela a disparu de la circulation. Ses études supérieures ont été interrompues par sa grossesse, Juan Esteban et né le 5 octobre 2015. Certainement morte de honte car cet enfant n’était évidemment pas prévu, elle n’a pas voulu revenir à la fondation malgré nos appels réitérés. 5 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 Mélissa (photo ci-contre) n’était plus revenue à la fondation depuis plusieurs mois. Elle est réapparue en ce début d’année. Le 7 février, elle a fait sa rentrée en cinquième semestre d’étude de « conception graphique multimédia » à l’école d’études supérieures EAE où elle a commencé cette formation. Il lui restera ensuite un semestre pour valider le diplôme. Les cours ayant lieu tous les soirs, de 18h30 à 21h30, cela lui laisse du temps dans la journée et, pour gagner sa vie, elle fait des enquêtes d’opinion, des sondages, en porte à porte, qui sont payées au tarif du salaire minimum (environ 250 € mensuels) qui lui permettent d’être plus ou moins autonome. A l’issue de sa formation, elle pourra travailler pour concevoir des catalogues, des affiches, du graphisme imprimé sur des vêtements, etc. Elle a appris à utiliser des logiciels de retouche photo (Photoshop) ou de réalisation de schémas ou d’infographies (Illustrator). 6 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 … Les élèves de terminale qui devront s’orienter en fin d’année Marta Irene, Yiscella, Alfredo et Nicolle Camila ont entamé leur classe de terminale début février. Marta Irene et Alfredo, deux élèves très sérieux, bénéficieront à coup sûr des cours de préparation payés par la fondation pour passer leur examen de fin d’année, l’ICFES, nécessaire lorsque l’on veut poursuivre des études. Sans ces cours, les élèves ont peu de chance d’obtenir une place acceptable. Mais ce coup de pouce ne garantit pas pour autant un bon classement. C’est juste une aide, un entraînement. En ce qui concerne Yiscella, qui suit en plus de sa scolarité une formation au Sena, nous attendons que celle-ci se termine pour l’inscrire, en effet, si les deux cours se chevauchent, cela ne pourrait pas se faire. Quant à Nicolle, cela dépendra de sa motivation au lycée. Depuis qu’elle est devenue maman, sa scolarité est encore plus incertaine et fragile qu’avant, et les préparations à l’ICFES n’ont de sens que si les élèves vont en classe le reste du temps et montrent qu’ils font leurs devoirs et travaillent un minimum en classe. Une famille récalcitrante pour l’instruction de son fils J. est désormais quasiment un adolescent et ses parents ne l’ont pas scolarisé l’année dernière. A chaque fois que nous les reprenions sur ce thème, ils nous promettaient qu’ils allaient le faire, trouvant toujours une bonne excuse. S’il ne l’est pas cette année, non seulement il devra sortir de la fondation car être scolarisé est une condition minimum requise pour être bénéficiaire, mais cette situation sera dénoncée devant l’ICBF. Perla, l’étudiante qui poursuit son mémoire de maîtrise à la fondation a eu un entretien avec son père en février. Il lui a assuré l’avoir inscrit à l’école Rey de reyes en début d’année mais nous restons bien sûr vigilant car nous savons la famille fragile. … et les jeunes mères Laura Daniela a eu un garçon prénommé Juan Esteban le 5 octobre dernier, quelques semaines après Nicolle, dont la fille Azlin Dahian est née le 22 septembre. Quant à Laura Sofia, ella a appris sa grossesse toute récente mi janvier. Une catastrophe dans cette famille dont les parents ont réagi différemment : le père étant fou de rage car mesurant à quel point les projections d’études et de formations sont désormais limitées (en théorie, elle le peut, dans les faits, avec un bébé, les jeunes filles suivent en général une toute autre trajectoire, les pères disparaissant assez rapidement), la mère culpabilisant en se demandant ce qu’elle a raté dans l’éducation de sa fille (sic). Toute la famille fait l’objet d’un suivi, pour que des décisions importantes ne se prennent pas sous le coup de l’émotion ou de la colère. La jeune fille veut en effet aller vivre chez le père de l’enfant à venir. 7 Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie N° 20 – mars 2016 Toujours la violence Johan Estiven n’a pas pu aller à l’école en 2015 car la bande rivale qui le recherchait l’année passée dans le cadre d’une vengeance a retrouvé sa trace et l’attendait à la sortie des cours. Par ailleurs, début 2016, il a appris que sa petite amie était enceinte. Il part pour Medellín où on lui propose du travail car il doit désormais subvenir aux besoins de 4 personnes (sa petite amie, le bébé, sa mère et lui-même). Ingrid D. s’est vu notifier sa sortie de la fondation fin janvier. Officiellement, à cause de son important absentéisme. C’est notamment à cause d’un ou deux cas comme le sien que j’avais comptabilisé la participation de chaque bénéficiaire au cours du deuxième semestre de 2015. Ingrid D. venait quand bon lui semblait, de préférence lors des remises de produits d’hygiène, les fêtes ou les sorties etc. Une autre raison a conduit à cette décision : le changement d’apparence de sa mère (qui a subi des opérations esthétiques quasiment de la tête aux pieds) et la promesse du nouveau beau-père d’offrir à Ingrid « une nouvelle paire de seins » pour ses 15 ans. Il semblerait que le nouveau beau-père dirige un petit « laboratoire » (en Colombie on dit une « cuisine ») et fait moult promesses à sa compagne actuelle et à sa fille. Ce qui devenait un problème à la fondation pour inculquer des valeurs morales à nos bénéficiaires, quand il apparaît si facile de se faire plaisir en prenant un autre chemin. Nous n’avons pas les reins assez solides pour aller à contre-courant et préférons exclure un jeune qui ne tient pas compte de notre enseignement et se trouve dans une situation si éloignée des valeurs que nous souhaitons transmettre et pas dans des conditions rendant possible une évolution dans notre sens. Dayana a perdu son père, et Karen son beau-père juste après le réveillon du nouvel an. Une histoire d’honneur, de paroles trop vite jetées en l’air au sujet de la sœur des deux jeunes filles… Un père un peu saoul, qui voit rouge et veut préserver l’image de sa fille, s’en va-t-en guerre dans un quartier dangereux et meurt par arme à feu, par un tiers qui pensait protéger son ami agressé… Une famille entière se retrouve en deuil et dans le besoin, car avec le père de famille qui n’est plus, c’est un peu plus de précarité qui s’installe. La fondation aide dans la mesure de ses moyens, en payant le bus pour le déplacement des enfants, donnant des paniers alimentaires at aussi avec l’aide des parrains que l’on remercie ici. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 80 10 N° 20 – Mars 2016 Dans le quartier Une rentrée troublée dans deux établissements Les enfants et les jeunes de la fondation sont scolarisés dans divers établissements : Institution Gabriel García Márquez, Santa Isabel de Hungría, Fé y alegria, Bonilla Nara ou encore Señor de los Milagros. Certains d’entre vous qui connaissent la région se demandent peutêtre pourquoi ce dernier établissement porte le même nom que la célébrissime église de Buga, à 1h environ de route de là, aussi connue en Colombie et en Amérique du sud que peut l'être Lourdes en France. Ce nom vient d’un prêtre allemand, installé dans le secteur d’El Retiro (tout proche de la fondation) dans les années 80, quand les conditions étaient encore pires que maintenant, et qu’il ne se passait pas une semaine sans que meure un enfant de fièvre ou de diarrhée. Le père Alfred Welker, en découvrant cette partie si déshéritée de Cali, avait agi à tous les niveaux, se faisant aider depuis l’Allemagne : éducation, santé, aide alimentaire, formation…. C’est pourquoi localement, on avait vu dans son action une sorte de miracle, d’où le nom Señor de los Milagros, donné à l’une des plus importantes écoles (de la maternelle à la terminale) du secteur. En 2011, atteint de la maladie d’Alzheimer, sa d’enfants et de jeunes sans affectation, à communauté l’avait ramené à Medellín, dans quelques jours de la rentrée. une maison de repos, avant de l’envoyer en Nous avons alors supposé que le décès du Allemagne, malgré son souhait de mourir fondateur du site n’avait fait qu’accélérer un parmi les siens, dans le quartier de El Retiro. processus déjà entamé depuis son retrait dans Le 30 décembre 2015, son pays celui qui avait pour d’origine, et avait Un niveau académique devise « celui qui ne vit été la goutte pas pour servir, ne sert d’eau faisant détrès faible, des passages pas à la vie » s’est border le vase éteint. Quelques jours pour en finir avec dans les classes supérieures après, un hommage lui cette structure a été rendu, en Alleau bénéfice de l’âge… et des surtout réputée magne et dans le dispour son faible trict d’Aguablanca où il niveau. élèves qui ne sont pas dans avait laissé son emCeux qui étaient preinte, même s’il avait scolarisés là pasdes conditions minimales aussi ses détracteurs, saient systématil’accusant de paternaquement dans la requises pour étudier dans lisme et d’une certaine classe supérieure. forme de « coloniaPour redoubler, il de bonnes conditions lisme humanitaire ». fallait avoir fait Mi janvier, nous avons preuve d’un très appris par des parents d’enfants scolarisés grand absentéisme durant l’année scolaire. dans cet établissement que l’école Señor de Dans le cas contraire, quel que soit le niveau, los Milagros, qu’il avait donc fondée, allait la fameuse « promotion automatique » y était fermer. Et voilà des centaines et des centaines largement pratiquée. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 90 10 N° 20 – Mars 2016 A la fondation, une partie de nos bénéficiaires des établissements privés, mais dans les cony sont scolarisés. Voilà donc qu’à quelques ditions du public pour les frais d’accès. On jours de la rentrée, les parents devaient appelle ces structures « liceos de cobertura »). s’activer pour trouver un autre établissement Finalement, contre toute attente, quelques scolaire susceptible d’accueillir leurs enfants. jours avant la rentrée, nous avons appris que Pas facile quand autant l’établissement d’écoliers allaient se scolaire ne ferLes établissements privés retrouver à rechercher mait pas. Est-ce une place en même que cela n’était Señor de los Milagros et temps. Certes, le seque partie reSanta Isabel de Hungría ont mise ? Un plan crétariat municipal devait faire des propoest-il à l’étude perdu la possibilité de sitions, mais combien pour améliorer le se retrouveraient à des niveau scolaire proposer des places kilomètres de chez global ? Ou les eux, mettant en péril la autorités ontgratuites pour les familles pérennité de leur scoelles pensé que du secteur. Ce ne sont plus larité ? trop d’enfants se Sans compter sur les retrouveraient sur des « liceos de cobertura » familles passives qui le carreau ? allaient laisser s'écouFinalement, miler le temps, espérant qu’une solution leur février, nous apprenions que deux écoles tombe du ciel ou celles qui en auraient profiter étaient concernées par un changement radical pour avoir des exigences comme celle de vou- décidé par le secrétariat à l’éducation qui déloir une place dans un autre établissement pend de la mairie. L’école Señor de los Milaprivé mais cette fois de qualité, sans régler les gros (surnommée l’école del padre par les fafrais d’inscription (dans les quartiers où il n’y a milles, en référence au prêtre fondateur) et pas assez de places dans le public, la munici- l’établissement Santa Isabel de Hungría perpalité fait alors parfois des propositions dans dent leur statut de liceos de cobertura. Autrement dit, ces structures privées qui accueillent un certain nombre de nos bénéficiaires sans bourse délier par les parents pourraient toujours continuer de fonctionner, mais les parents qui y obtenaient des places gratuites devront désormais payer l’inscription et la scolarité. Une façon de dire que le service proposé n’est pas digne du public. Pressés initialement par les éducateurs de la fondation de trouver un autre établissement quand on pensait que l’école del padre allait tout simplement fermer, certains parents avaient déjà trouvé une affectation ailleurs et en ont profité pour changer tout de même leurs enfants d’école. C’est finalement une bonne chose, car ils y gagneront sûrement en qualité. Ceux scolarisés à Santa Isabel de Hungría se sont retrouvés en revanche devant le fait accompli et ont dû réagir plus vite car ne s’attendaient pas à cette situation. Cinq enfants parrainés sont directement concernés par ce problème (19 en tout à la fondation) qui va certainement générer une période de déscolarisation que nous espérons la plus courte possible parmi nos bénéficiaires. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 10 01 0 N° 20 – Mars 2016 Bilan de gestion 2015 Parlons un peu des comptes Le bilan de gestion 2015 a été envoyé aux parrains de la fondation. Si vous ne l’avez pas et si vous souhaitez le recevoir, demandez-le par mail à [email protected]. On note entre autres que : Les ressources en fonds sonnant et trébuchant sont stables, les donations en nature augmentent. - Les donations en nature (voir encadré) sont variées : cela va du matériel scolaire ou des produits d’hygiène à des séances de kiné, des ateliers de coaching, des entrées au musée ou dans un parc d’attraction, des fruits et des légumes, des bourses pour faire du théâtre, des cours d’anglais... La répartition de l’origine des fonds reste la même entre la Colombie, la France et les autres pays (en fait un donateur fidèle aux Etats-Unis). - Parmi les fonds venant de Colombie, on note une légère augmentation de ceux provenant d’activités mises en place pour gagner de l’argent qui servira ensuite au fonctionnement de la fondation (recyclage, ateliers et stages payants etc.) Les frais administratifs sont restés stables, les frais opérationnels (activités avec les jeunes proprement dites) ont augmenté de près de 20 %. A noter que la hausse du cours du dollar est préjudiciable car cela a généré une hausse des prix en Colombie liée aux importations de produits venus des Etats-Unis (engrais notamment). La hausse du cours de l’euro a en revanche profité à la fondation pour le budget 2016 à venir puisque l’envoi de début janvier a bénéficié d’un taux de change supérieur d’environ 33 % à celui de l’année dernière à la même époque. Les initiatives de Patrick Gimenez (“ParisBrest-Paris) et d’Amaury Lanthier (“Les 20 km de Paris”, lire aussi plus bas) ont permis de faire la transition en douceur après l’arrêt de l’opération qui avait lieu lors du semi-marathon de Paris, dans le cadre d’une opération nommée en 2016 “Une course pour les enfants de Cali”. Un exemple de don en nature Une de nos boursières, Alejandra, en quatrième semestre à l’Université Santiago de Cali, bénéficie aussi, depuis le mois février, d’une bourse d’étude de l’anglais offerte par la société LearNow english, d’un coût équivalent à 830 € environ. Ces cours se dérouleront durant toute l’année, 3 heures le lundi soir et 3 heures le mercredi soir. Alejandra le mérite, car c’est une élève appliquée, mais elle a beaucoup de retard dans cette matière à cause de sa scolarité dans des établissements de faible niveau académique. Or, à la crèche où elle travaille (en plus de poursuivre ses études), on va lui demander de passer un examen pour vérifier qu’elle a un certain niveau dans cette langue, car en Colombie, on enseigne dès le plus jeune âge l’anglais dans les structures de qualité qui accueillent les enfants. Cette bourse est donc tombée à point nommé. Les cours sont donnés par Juan Carlos Meza qui était déjà venu donner des cours collectifs à nos jeunes à la maison sociale il y a deux ans. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 11 01 0 N° 20 – Mars 2016 Le deuxième repas de bienfaisance s’est déroulé le 15 octobre dernier au Rancho de Jonás, à Cali. Ses fonds ont été provisoirement utilisés dans la dotation d’une petite école, dans des locaux loués dans le quartier Los Cambulos. Les deux classes proposent un enseignement avec la méthode Montessori. Il s’agit d’une petite école privée comme il en existe tant en Colombie. Le but est dans un premier temps que ses comptes s’équilibrent (que les frais soient rem- boursés par les inscriptions) puis qu’elle génère un bénéfice qui ira à la maison sociale à El Vallado. Si l’expérience était probante, à terme (mais on parle là de futur dans plusieurs années), l’idée serait de proposer aux jeunes du quartier où nous agissons socialement la possibilité d’un enseignement alternatif pour ceux qui ne sont pas adaptés au système classique. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 12 01 0 N° 20 – Mars 2016 Alma est la section de la fondation qui propose des ateliers à thème, comme par exemple « Apprendre à lire avant 5 ans » ou « Faire du yoga avec ses enfants » dans un autre quartier que celui de la fondation, un peu plus aisé, contre des frais d’inscription ou des dons de produits alimentaires qui bénéficieront ensuite à nos jeunes. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 13 01 0 N° 20 – Mars 2016 Le recyclage de papier est une action citoyenne pour l’environnement et un moyen de générer une source de financement pour la fondation. C’est ainsi que Carlos amène des bidons vides dans les entreprises acceptant notre collecte et qu’il va ensuite les chercher, une fois qu’ils sont pleins, pour le recyclage… tout cela sur sa petite moto. Ce n’est pas très prudent, et pour cette raison et pour avoir plus de possibilités de transport, il est envisagé d’acquérir une petite camionnette d’occasion qui servirait à toutes les allées-et-venues ayant trait aux activités de la fondation. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 14 01 0 N° 20 – Mars 2016 Vu à Cali Le câble est arrivé à Siloé, qu’est ce que ça change ? Medellín avait le Metrocable…. Cali a désormais son Míocable. Un téléphérique en fonctionnement depuis septembre 2015, qui permet aux habitants de la loma de descendre en ville et de remonter chez eux, avec un ticket du « système de transport intégral » Mío (Masivo integrado del occidente). En effet, pour le même tarif d’un seul billet de bus, ils peuvent aller d’un des quartiers de Siloé et de tous les quartiers qui le prolongent vers la station du câble proche de Cosmocentro, sur la 5e avenue, puis continuer leur trajet avec les bus menant dans différentes zones de la ville, pour le même tarif de 1800 pesos (tarif en vigueur depuis le 1er février 2016). A Medellín, le Metrocable a été l’un des éléments de désenclavement des comunas du nord, tristement connues pour leur haut niveau de violence, d’insécurité et de pauvreté. A Cali, on espère que la commune 21, célèbre pour les mêmes raisons, pourra être un peu désenclavée. Les gualas, jeeps assurant le transport dans cette zone, restent toutefois très actives car il n’y a que trois arrêts (en plus de la station de départ), ce qui ne peut couvrir toute cette immense zone. 4500 personnes transitent par ce téléphérique chaque jour, système dont on pensait qu’il ne verrait jamais le jour, la construction ayant commencé il y a plusieurs années, avant de rester à l’arrêt pendant de longs mois, le budget pour le réaliser ayant explosé… Tierra Blanca, Lleras Camargo et Brisas de Mayo sont donc desservis depuis la station de Cañaveralejo, par n’importe quel utilisateur de bus. Espérons que dans quelques années, le désenclavement rimera aussi avec un accès plus sécurisé. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 15 01 0 N° 20 – Mars 2016 Vu à Cali Pénurie d’eau et Zika Les deux grandes préoccupations du moment, à Cali, sont l’eau, ou plutôt le manque d’eau, et la nouvelle maladie qui se propage à grande vitesse dans le pays : le Zika. L’eau. Dans une période où le phénomène d’El niño frappe le continent sud-américain mais a des conséquences sur le climat bien au-delà dans le monde, dans la région, trop peu d’eau est tombée durant la période « hivernale ». Résultat, alors que la période sèche a commencé depuis plusieurs semaines, le río Cauca, qui alimente toute la moitié est de la ville (où se situe entre autres la fondation) présente un niveau très bas qui inquiète les autorités. Le río Cali, le río Meléndez qui approvisionnent d’autres parties de la ville ont également été insuffisamment abondés par les eaux de pluie. Si l’on ajoute à cela un manque de citoyenneté et tout simplement un déficit d’éducation sur les différents traitements que doit suivre l’eau avant d’arriver potable au robinet et sur le fait que l’eau est précieuse et qu’il ne faut pas la gaspiller, l’alimentation des habitants de Cali est dans une situation critique. Certains s'interrogent également sur des mesures de rationnement qui auraient aussi pour but de préserver l'approvisionnement pour le fonctionnement des mines, grandes consommatrices d'eau. A noter que dans le reste du pays, la situation est semblable, j’ai pu constater que le río Magdalena était très bas dans le sud-ouest du pays (et sûrement tout le long de son cours). Paradoxalement, si une averse survient, en général soudaine et provoquant des débordements et des inondations, quelques heures après, l’alimentation d’eau est coupée, par sécurité, pour éviter toute contamination. Et quand il ne pleut pas, des mesures de restrictions sont également décidées par les autorités, privant des quartiers entiers d’eau parfois pendant toute une journée. A la télévision, les programmes invitant à ne pas gaspiller le précieux liquide se multiplient. Les articles dans la presse également. Mais cette situation semble s’installer dans le temps. Ce qui est le plus incroyable, c’est que, selon le quotidien El País, seule 43 % de l’eau utilisée est effectivement payée à Emcali (la société en charge de la distribution) par les utilisateurs. « Avec ce qui est volé ou perdu chaque jour à Cali, on pourrait remplir 138 fois la piscine olympique du stade Panamericanas » précise l’article paru en février. Et cela n’est pas uniquement dû aux conduites percées d’où partent de multiples tuyaux pour acheminer l’eau vers les bidonvilles. Non, une mafia de l’eau a vu dans les difficultés d’approvisionnement une bonne occasion de se faire de l’argent. C’est ainsi que 26 points de ruptures ont été découverts dans la ville, qui servent à mettre en place des lieux de lavage de voitures, l’eau ainsi utilisée est payée à un « responsable » en charge du point d’eau. Dans certains quartiers, où les employés de Emcali ne peuvent se rendre sans être accompagnés de la police, comme à El Vallado (où se situe la fondation), Marroquín, Mariano Ramos ou Morichal, ces points de vente illégaux de l’eau fonctionnent comme des réseaux de drogue. Des hommes armés protègent un leadeur qui détermine qui peut se servir ou pas de l’eau sécoulant de la conduite piratée. Dans le quartier La Flora, des citernes de 10 m3 viennent carrément s’approvisionner pour aller ensuite livrer l’eau à Yumbo, au nord de Cali, Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 16 01 0 N° 20 – Mars 2016 dans la zone industrielle, à des entreprises qui leur achètent entre 450 000 et 500 000 pesos la cargaison…. volée à la ville. L’or bleu n’a pas fini de manquer et de provoquer des trafics d’un côté, des drames de l’autre, quand des personnes âgées ou des bébés sont contraints aux restrictions dans une ville où la température oscille dans l'après-midi entre 33 et 38 degrés. Le Zika. Transmis par un moustique également responsable de l’épidémie de Chikungunya l’année dernière à la même époque et de la dengue, présente dans la région depuis des années, cette nouvelle épidémie a frappé soudainement le pays et s’étend à 20 autres pays d’Amérique latine et de la zone Caraïbe selon l’OMS. 600 000 personnes pourraient être touchées d’après le gouvernement colombien. Fièvre, éruption cutanée et douleurs articulaires sont les symptômes habituels. Mais la majeure partie du temps, on peut aussi le contracter sans présenter aucun de ces symptômes et donc, ne pas s'en rendre compte. On est . alors immunisé pour cette maladie par la suite. Mais le plus grave, c’est que, lorsqu’elle frappe des femmes enceintes, elle est très fortement suspectée de générer des malformations. Les études scientifiques ne l’ont pas encore formellement montré, mais les cas se multiplieraient : bébés nés avec une microcéphalie, et le président Santos chiffrait en janvier à 500 bébés frappés de maladie de Guillain-Barré pour les mêmes raisons. Toutefois, un doute subsiste. Des chercheurs argentins et brésiliens travaillent en effet sur l’hypothèse d’une multiplication des cas de microcéphalies à mettre en lien avec l’utilisation de pesticides et leur présence dans l’eau du robinet. Le pyriproxyfène, larvicide utilisé pour la destruction des larves du moustique Ædes ægypti responsable de la transmission du Zika est actuellement en effet dans la ligne de mire au Brésil. En France, un groupe de travail sur Zika au Haut conseil de la santé publique planchent sur cette hypothèse mais également sur le fait que Zika pourrait aggraver une situation générée par l’utilisation du pesticide en question. Une sorte de double facteurs qui, en se combinant, créeraient des conditions favorables à la multiplication de ces cas. Ædes ægypti, le responsable, frappe de façon « explosive » pour reprendre le terme des autorités sanitaires. Après la dengue et le Chikungunya, c’est le nouveau fléau dont les Colombiens se seraient bien passés. Car pour les enfants qui naîtraient avec ces handicaps, les conséquences seraient pour toute la vie. . Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 17 01 0 N° 20 – Mars 2016 Criminalité Une baisse des homicides à Cali mais… Ça ressemble à une bonne nouvelle. En y regardant de plus près, on se rend compte que la baisse significative de la criminalité à Cali touche 17 communes mais que nos bénéficiaires vivent dans une des trois communes où elle a augmenté et même dans celle qui présente la plus forte hausse en 2015. Notre maison sociale se situe en effet dans la commune 15, où le nombre de crimes est passé de 129 à 141 pour les 11 premiers mois et demi de l’année 2015 (statistiques arrêtées au 15 décembre). Si la capitale du Valle del Cauca a connu durant cette période 1282 homicides, ce qui représente un taux de criminalité de 56/100 000 habitants, la municipalité se réjouit car en 2014, ce taux était de 66/100 000 et en 2013, de 82/100 000. Entre 2001 et 2004, le taux flirtait avec les 100/100 000, à une époque où la disparition du Cartel de Cali avait laissé la place à celui du Nord du Valle, situé donc au nord de la préfecture du Valle del Cauca, avec de multiples sous organisations qui se livraient une guerre sans pitié. En 1994, époque où sévissait le Cartel de Cali, on comptait 120 meurtres pour 100 000 habitants, un chiffre extrêmement élevé. Certes, il reste aujourd’hui encore beaucoup plus élevé que celui de Bogotá (16/100 000) et de Medellín (17,5/100 000) mais la tendance à la baisse est nette. Les vols et les attaques diverses, en revanche, ont nettement augmenté. Aujourd’hui à Cali, 31% des crimes sont en lien avec le micro trafic de drogue, et 32 % sont le fait de bandes (pandillas) qui enrôlent les jeunes des quartiers comme celui où vivent nos jeunes, et ce contre quoi nous luttons, à notre petit niveau, avec nos bénéficiaires. La commune 20 de Cali (Siloé) concentre un grand nombre de ces pandillas, et la lutte contre ces dernières commence à porter ses fruits car le chiffre s’est stabilisé (il est passé de 112 à 110) quand ceux de la commune 15 (où nous sommes) sont passés de 129 à 141. Et dans cette commune justement, la majorité des meurtres est à mettre en lien avec les pandillas. Toutes les sessions d’activités, les sorties, les discussions avec nos jeunes ont entre autres pour but d’empêcher leur recrutement dans ces bandes. Le but est qu’ils se sentent appartenir à la fondation pour ne pas avoir à chercher une autre « famille », d’autres repères, en les intégrant, comme c’est le processus qui se passe pour bien des garçons adolescents de la zone. Malheureusement, nous sommes parfois rattrapés par des phénomènes qui nous dépassent. C’est ainsi que deux de nos bénéficiaires ont vu leur père et beau-père assassiné en ce début d’année, qu’un autre de nos jeunes ne peut plus aller à l’école sans être en danger car il a été repéré par une pandilla désireuse de se venger d’un meurtre qu’elle l’accuse d’avoir commis sur un des siens, ou qu’une jeune fille a été exclue il y a quelques jours : son beau-père étant responsable d’un laboratoire (de fabrication de cocaïne), nous n’avons pas pu lutter contre l’abondance d’argent facile qui arrive désormais à la maison, et avons voulu protéger également nos autres bénéficiaires. On ne peut transiger sur certaines valeurs. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 18 01 0 N° 20 – Mars 2016 Cette carte a été publiée dans le quotidien régional « El País ». En bleu, le nombre de meurtres en 2014, en rouge, celui compté en 2015 jusqu’au 15 décembre. La fondation se situe dans la commune 15 (sud-est de la ville), commune appartenant au District d’Aguablanca. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 19 01 0 N° 20 – Mars 2016 Des clés pour comprendre Les charrettes à cheval peu à peu remplacées par des camionnettes Plusieurs villes de Colombie ont décidé d’en finir avec les charrettes à cheval des recycleurs ou autres travailleurs utilisant ce moyen de locomotion. Cali est l’une d’elles, pour plusieurs raisons : en grande partie pour améliorer l’image de la ville écornée par ces pauvres hères dans les rues, mêlés à la circulation automobile mais aussi pour des raisons de protection animale, les chevaux étant souvent maigres et maltraités. Un programme a été mis en place depuis 2013 dans la préfecture du Valle del Cauca pour remplacer petit à petit les charrettes à cheval par des véhicules motorisés. Sous certaines conditions, la ville remet alors des sortes de petites camionnettes très basiques, mais capables de charger 800 kg de matériel, contre un petit crédit abordable. Les personnes concernées doivent suivre un processus administratif auprès de la municipalité qui leur remet ensuite le véhicule. Il faut bien sûr rendre le cheval, qui doit ensuite rejoindre une association de protection ou une famille accueillante, prouver que l’on exerçait cette activité etc. Ce programme, réglementé par le décret n° 178 de 2012 peut à terme permettre à ces travailleurs de meilleures conditions et pourquoi pas la possibilité de générer plus de gains. Plusieurs familles de jeunes bénéficiaires de la fondation ont profité de ce programme et d’autres sont en cours de démarche. Pour certains, le manque de contact avec le cheval est une étape à passer. Pour d’autres, il s’agit là d’un progrès social, en étant propriétaire d’un véhicule à moteur, ils ont la sensation d’avoir plus de confort et de possibilités. Selon le quotidien El País, la mairie de Cali aurait investi 6,4 millions d’euros dans ce programme, ce qui représente un très gros effort financier. Elle espère avoir touché 50 % des personnes concernées à la fin de l’année 2015. Le programme continue donc. Mais on sait d'ores et déjà qu'il ne touchera pas tout le monde, loin de là, et que les charrettes perdureront, au moins plusieurs années encore. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 20 01 0 N° 20 – Mars 2016 EN FRANCE Amaury Lanthier, 25 ans, a couru les 20 km de Paris avec le maillot de la fondation le 11 octobre 2015. Il a récolté plus de 500 € auprès de sa famille, amis et contacts, au profit de la fondation, dans le cadre de l'opération « Une course pour les enfants de Cali », parrainée par l'Apaec. Un grand merci à lui ! A NOTER Le prochain envoi de courriers à la fondation Lideres constructores de paz sera organisé en juin. Vos courriers partiront en juillet à Cali. Journal d’information des parrains de la fondation Lideres constructores de paz – Cali - Colombie 21 01 0 N° 20 – Mars 2016 Le 9 avril prochain la fondation Lideres constructores de paz sera présente à l'assemblée générale de l'Apaec, qui se tiendra à partir de 10 heures (accueil dès 9h30) à l'adresse suivante : Séminaire des Lazaristes - 95 rue de Sèvres - 75006 PARIS (M° Vaneau – Parking Sèvres Babylone). Vous y trouverez notamment un stand de vente de produits (porte-clés, bracelets, colliers en tagua – ivoire végétal-, bracelets aux couleurs de la Colombie etc.) au profit de la fondation.