la médecine est une putain, son maquereau c`est

Transcription

la médecine est une putain, son maquereau c`est
Si nous n'avons pas voulu – pas pu –
aborder une critique fondamentale de
la Science dans toutes ses expressions,
c'est parce que le domaine est horriblement vaste et nos moyens terriblement
limités. Nous avons donc opté pour
une critique partielle de la Science au
travers de ce que cee société mortifère
a fait de l'un des aspects qui devrait le
plus et le mieux exprimer l'être humain
parce qu'il est l'un des aspects vitaux
pour sa pérennité : la naissance.
LA MÉDECINE EST UNE PUTAIN,
SON MAQUEREAU C'EST LE PHARMACIEN.
PROLÉGOMÈNES À UNE CRITIQUE DE LA SCIENCE
OU DE LA MARCHANDISATION DE LA NAISSANCE.
Des bébés en colère – Décembre 2003
EN GUISE DE PRÉSENTATION
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Dans le petit texte qui suit nous voulons participer, même si c'est de manière tout à
fait partielle, à la critique plus générale d'une des pratiques des plus destructrices que
ce monde en décomposition ait enfanté: la Science.
Il n'a jamais été question pour nous de voir la Science comme quelque chose de positif qui aurait été perverti par certains pour une question de fric et de là se lancer
dans une quête imbécile pour rétablir le paradis aujourd'hui perdu. Nous ne désirons
pas redonner un rôle positif à la Science en la débarrassant de ses côtés sombres,
obscurs, négatifs... de son côté «pompe à fric». La Science est à l'image de cette société: inhumaine, cruelle, destructive... comme l'est la police, le travail, l'école, la famille, la patrie... Nous ne désirons aucunement sauver une partie de la Science que
nous aurions décrétée comme étant la bonne pour la débarrasser de ses mauvais aspects. Non ! Mille fois non ! Cette pratique ne vise finalement qu'à tenter pour la
énième fois de réconcilier l'inconciliable, la conservation de ce monde en putréfaction contre sa destruction définitive. En d'autres termes c'est la méthode de toujours
du réformisme qui tente de maintenir debout cette civilisation à l'agonie en changeant simplement la devanture du magasin qui nous vend toujours les mêmes vieilles
merdes assassines.
Disponible sur http://basseintensite.internetdown.org/
– Octobre 2012 –
D'emblée notre position sera donc claire, nous nous situons contre la Science et
contre tous ses rejetons (dont la médecine). Et lorsque nous disons cela, il faut bien
nous comprendre: notre projet n'est pas de participer à son amélioration et aux différentes tentatives réactionnaires pour la «rendre plus humaine », la «transformer»,
la «réformer»... mais bien à sa destruction totale. La Science ne peut être améliorée
parce qu'elle n'est pas une chose neutre qui, comme l'affirme l'honnête citoyen, planerait au-dessus de cette terrible société du profit : elle en fait partie intégrante, elle
en est le produit nécessaire et contradictoire, tout entier dirigé vers la défense de ce
monde de mort et ce contre les intérêts des Hommes, de l'Humanité.
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Historiquement, la Science s'est développée comme activité séparée de l'Homme,
monopolisant progressivement le champ de la connaissance.
Avec le développement du capitalisme, la Science s'intègre comme un moment particulier dans le gigantesque mouvement d'extension de la marchandise, de l'échange
marchand, de la dictature de l'économie à tous les aspects de la vie des Hommes sur
cette Terre. Dès le départ, la science s'affirme comme activité de quantification, réduction du réel au quantifiable, et se trouve donc amenée à jouer un rôle central
dans le développement de ce mode de production basé sur la mesure du temps de
travail, la mesure de sa productivité.
Avec l'idéologie bourgeoise de la Raison, des Lumières, la Science se présente comme
antagonique à la religion, à l'obscurantisme, ainsi qu'à tous les savoirs ancestraux,
dépréciés comme « artisanaux » et approximatifs. Pourtant, la Science est profondément et fondamentalement religieuse, prolongement des religions historiques, et
c'est au titre de superstition qu'elle occupe aujourd'hui, encore plus qu'hier, une
place centrale dans la représentation bourgeoise du monde de la connaissance, de
l'idéologie du Progrès.
C'est pourquoi, nous dénonçons la Science et ses Serviteurs, les savants ainsi que sa
fille cadette, la Médecine, pour ce qu'elles sont réellement: un monstrueux commerce.
Voilà l'esprit dans lequel le texte qui suit a été rédigé. Si nous n'avons pas voulu – pas
pu – aborder une critique fondamentale de la Science dans toutes ses expressions,
c'est parce que le domaine est horriblement vaste et nos moyens terriblement limités. Nous avons donc opté pour une critique partielle de la Science au travers de ce
que cette société mortifère a fait de l'un des aspects qui devrait le plus et le mieux exprimer l'être humain parce qu'il est l'un des aspects vitaux pour sa pérennité: la naissance. Quel moment, fantastique que la venue au monde d'un être humain, quel
moment merveilleux. Et pourtant...
ans, le temps d'exterminer avec des produits légers les bactéries qui y circulent (e.a. les staphylocoques dorés). Au lieu de cela, on nettoiera les locaux avec des antibiotiques très puissants mais qui provoqueront la mutation des bactéries. Celles-ci résistent et survivent et
contaminent les plus faibles, c'est-à-dire les patients, auxquels il faudra donner des antibiotiques encore plus puissants avec des effets secondaires graves sur le système immunitaire.
Cela fait des clients chroniques, cela permet à la recherche de fonctionner puisqu'il faut trouver de nouveaux antibiotiques, bref, cela fait marcher le commerce tout en participant à la dégradation générale de la santé.
6. En France, on assiste à une véritable crise de la vocation et la pénurie est telle que le ministre de la santé a dû imposer aux hôpitaux d'engager les infirmières fraîchement diplômées
pour calmer la colère des infirmières et pour répondre aux critiques de plus en plus nombreuses de médecins dégoûtés par la politique de rentabilité des gestionnaires d'hôpitaux. En
Angleterre la situation est pire, les hôpitaux publics sont débordés, on recherche désespérément 20 000 infirmiers, on manque de généralistes (à tel point que les médecins sont
contraints d'accorder en moyenne 7,3 minutes par consultation) et les listes d'attente pour les
opérations et la consultation des spécialistes sont si longues que certaines opérations sont
reportées dans un an ce qui provoque des complications et allonge le séjour à l'hôpital. Devant ce cercle vicieux, les autorités envisagent d'envoyer les patients qui attendent depuis
plus de 18 mois se faire opérer ailleurs en Europe (où la situation n'est pas mieux). Tout cela
ne concerne que le petit prolo: on voit fleurir dans les hôpitaux des ailes réservées aux riches
avec des équipement ultra-modernes et pas de listes d'attente mais avec des chambres, des
consultations et des opérations à prix exorbitants, comme aux États-Unis. Les entreprises
payent d'ailleurs à prix d'or des assurances santé pour que leur personnel puisse être soigné,
c'est-à-dire rétabli pour retourner bosser au plus vite.
7. Bientôt les parents ne seront même plus nécessaires comme dans le roman d'Aldous Huxley, «Le Meilleurs des mondes» où les bébés sont totalement fabriqués et élevés en laboratoire. Aujourd'hui on ne peut encore se passer de la femme pour enfanter même si cette
dernière ne doit pas forcément être la mère. Aux USA, il devient courant dans les hautes
sphères, que des couples achètent le ventre d'une femme portoricaine pour éviter que la
«mère» arrête de bosser et soit physiquement déformée, fragilisée par la grossesse, ce qui
nuirait à l'image de marque qu'elle doit continuer à vendre: belle, mince, jeune.
8. Cette image de l'accouchement = douleur n'est pas fortuite et encore moins naturelle. La
douleur en soi n'existe pas, elle est sociale. Et le Capital en imposant des conditions de vie
destructrices fait tout pour merder la préparation à la naissance. Au lieu d'arriver reposée, la
femme est obligée de travailler jusqu'à la veille de l'accouchement ce qui amoindrit ses défenses naturelles. Et on lui présente la péridurale comme un progrès! Bosser plus longtemps
pour consommer plus de médocs, c'est ça la science! Alors que naturellement notre corps
produit de l'endomorphine pour inhiber la douleur, cette civilisation de l'argent nous rend tellement malades que nous n'arrivons même plus à contrôler notre métabolisme pour produire
cet anti-douleur naturel.
9. L'accouchement à la chaîne permet de planifier la production. Si on donne des médicaments provoquant les contractions à deux femmes à deux heures d'intervalle, on pourra utiliser la salle d'accouchement pour deux accouchements au lieu d'un seul, et tenant compte
de l'investissement que représente ce capital mort il convient de le rentabiliser «à mort» c'està-dire au mépris de la vie et de la santé des prolos. Les médecins, sage-femmes et anesthésistes pourront réaliser plus d'actes médicaux dans un temps plus réduit. La sage-femme
est mise sous pression car elle doit gérer plusieurs accouchements à la fois, elle passe fréquemment en regardant sa montre et n'a plus de temps à consacrer à la future maman. Au
lieu d'être disponible pour l'aider, elle est contrainte de stresser pour en finir au plus vite car
d'autres attendent dans le couloir pour prendre sa place!
PETITE INCURSION DANS LE MONDE
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MERVEILLEUX DE LA NAISSANCE
OU
NOTES
1. L'Ordre des Médecins est une des innombrables tentacules de l'État qui a pour but de
contrôler et de réprimer. Les praticiens qui osent remettre en cause le système, en général
en se contentant d'en critiquer les excès (ce qui au point de vue religieux est déjà trop : on
ne remet pas en question les dogmes fussent-ils scientifiques), se font radier de cette institution sans laquelle ils ne peuvent exercer légalement la médecine tandis que ceux qui,
comme les guérisseurs dans certains pays, dans les campagnes ou en ville, pratiquent la
médecine « traditionnelle » dans la clandestinité sont condamnés pour exercice illégal de la
médecine s'ils sont découverts.
2. La place que l'hôpital occupe dans notre vie quotidienne a connu un boom au sortir de ladite 2ème Guerre Mondiale parce que cette guerre, comme toutes les guerres d'ailleurs, a permis un développement gigantesque de tout ce qui tue et accessoirement de ce qui peut
«sauver».
3. Encore que la mode alternative change partiellement cela. En Hollande par exemple de
plus en plus de femmes ré-accouchent à domicile, mais ce rejet de l'hôpital constitue une négation simple de celui-ci, c'est-à-dire une négation sans rupture puisqu'il s'agit de refuser –
partiellement – l'hôpital, sans refuser la médecine. En fait, et il s'agit d'un idéal du Capital, c'est
bien plutôt l'hôpital qui rentre à la maison, avec ces assassins qui parlent latin et une ambulance de premiers soins, salle d'opération sur roulettes, devant la porte. Encore une fois, si
cela peut être plus «confortable et sécurisant» (comme la nourriture «bio»), bien loin de rompre avec la logique du monde marchand, cela le renforce, en lui donnant des possibilités de
réformes et d'aménagements, bien évidemment rentables, qui désamorcent des révoltes et
introduisent de nouvelles séparations dans notre classe: notamment entre ceux qui croient
au progrès et ceux qui croient au bio, sans compter ceux qui croient au progrès grâce au bio,
ou au bio grâce au progrès.
4. L'hôpital produit des guérisons apparentes tout comme Ford produit des voitures. Les deux
visent à faire rentrer de l'argent. Les voitures sont en fait de véritables cercueils roulants, les
médecins nous inoculent des tas d'autres maladies, quand ils n'oublient pas pour « fait de
rentabilité » qui un scalpel, qui une compresse dans le ventre de leurs (trop) patients. Les
voitures nous amènent au boulot, les médecins nous y ramènent après un passage au garage-hôpital. Si les voitures sont bonnes pour la casse après 10 ans d'utilisation cela ne peut
que nous rappeler ces millions de prolétaires qui crèvent dès qu'ils sont pensionnés, lorsque,
ayant trimé toute leur vie à se détruire et à engraisser l'hydre capitaliste, toutes les saloperies ingurgitées ressurgissent en maladies mortelles.
5. Pour une désinfection efficace, d'après les services du ministère de la santé eux-mêmes,
il faudrait laisser fermée une aile d'hôpital pour la désinfecter pendant six mois tous les trois
CONTRIBUTION À UNE CRITIQUE DE LA SCIENCE ET, PARTANT, DE LA MÉDECINE
Dans notre société, le bébé tient idéologiquement, une place centrale.
Associé à des moments exceptionnels, mis sur un piédestal, ce mignon petit bout de
chou est l'objet de toutes les attentions, de toutes les convoitises, de tous les désirs.
Innocence, bien-être, sérénité, telles sont les images qui sont le plus souvent véhiculés, notamment par la publicité qui nous montre inévitablement un poupon propre, souriant, rose et frais.
Contrairement à l'adulte, tout lui serait donc permis, il n'a aucun souci a se faire,
bref, il est l'image incarnée et démultipliée à l'infini du bonheur avec un énorme B.
Mais, dans notre société, seul l'argent tient la place centrale et si l'on prend la peine
de gratter ce vernis rose-bonbon pour voir ce qui se passe dans les coulisses de ce
monde enchanté, on se rend vite compte que tout n'est pas aussi rose que ce que l'on
veut bien nous conter. Dès sa conception, le petit de l'Homme est soumis à l'impitoyable loi du profit, s'il vient au monde c'est uniquement parce que sa naissance,
non pas individuelle, pas la naissance de CE bébé-là en particulier, mais la naissance
collective, «les» naissances, n'existent que pour permettre la reproduction de ceux
qui ne possèdent rien dans cette société où toute survie est impitoyablement
condamnée à s'échanger contre un salaire.
En mettant en évidence tout ce que la société de l'Argent produit spontanément pour
faire de la naissance une opération rentable, comme n'importe quel acte de notre
vie quotidienne, nous verrons dans les pages qui suivent comment les progrès de la
médecine signifient non un bienfait pour l'Humanité comme beaucoup d'entre nous
pourraient l'imaginer, mais une entreprise d'empoisonnement généralisé, favorisée
justement par la soumission du commun des mortels à cette nouvelle religion.
Religion qui a ses prêtres (dont l'aura est magnifiée par le costume), sa hiérarchie
(avec un accès réservé à la profession, une immunité des médecins soumis à l'Ordre 1), ses rites et son obscurantisme, son langage incompréhensible (usage courant
du latin, termes techniques, notices des médicaments et prescriptions illisibles ou en
tout cas inaccessibles au non initié) et enfin ses adorateurs, les bien nommés patients qui se contentent d'accepter passivement, qui un diagnostic, qui un traitement, voire une opération avec une confiance d'autant plus aveugle que tout est
organisé, planifié pour nous déposséder des connaissances en matière de santé. Car
la Science s'est imposée historiquement en détruisant violemment tous les anciens
savoirs collectifs et communautaires accumulés depuis des millions d'années par
des centaines de milliers de générations.
Nous verrons comment les marchands de santé qui nous incitent à consommer «hôpitaux», «actes médicaux», et autres «drogues médicamenteuses», soi-disant pour
nous garantir une grossesse et un accouchement sans risque, et plus généralement
une bonne santé, nous trompent et, pour les plus naïfs, se trompent eux-mêmes.
Tous les médecins ne sont pas des salauds. Dans nos expériences, nous en avons
rencontré certains qui étaient de bonne foi, et ils sont nombreux, qui croient que la
médecine apporte réellement quelque chose de positif et qui luttent contre les
«abus» du système, pour une médecine moins traumatisante, voire gratuite à l'instar des alternatifs qui veulent réduire les pollutions ou les «alter-mondialistes» qui
croient en un Capital à visage humain. Ne s'attaquer aux effets ne fait que renforcer
la cause. Ce réformisme n'est que la réponse que produit subtilement cette société
pour continuer à exploiter les hommes.
Ils se font de la sorte les complices de la Science dont le slogan publicitaire, le côté
« positif » que l'on nous présente comme son objectif, reste « protéger et guérir »,
alors qu'il est visible qu'il s'agit d'engranger du pognon. C'est d'autant plus visible
que: «pas d'argent – pas de soins».
Car la maladie, la mauvaise santé, sont tout d'abord et avant tout une énorme et intarissable source de profit, d'autant plus garanties que toute la survie dans ce monde
n'est qu'agression contre notre santé physique, mentale et spirituelle.
Hormis quelques scandales, tout est organisé pour nous laisser dans l'ignorance des
effets pervers sur notre santé que les traitements engendrent.
Les firmes pharmaceutiques organisent la désinformation en cachant soigneusement les effets nocifs des médicaments ou en les rendant illisibles dans les notices.
Et souvent, les savants eux-mêmes ne maîtrisent pas tout à fait leurs créatures (cf les
virus et autres mutants qui finissent toujours par s'échapper des laboratoires) et
créent des poisons qui seront expérimentés sur des animaux puis sur l'homme –
avec ou sans son consentement – avant d'être commercialisés sans que l'on
connaisse les effets à long terme de ces nouvelles drogues testées scientifiquement.
L'hypocrisie ne connaît pas de limite quand on sait que certains justifient leurs pratiques en prétextant de l'effet placebo pour ne pas prévenir les cobayes de ce qu'on
leur injecte à l'occasion, par exemple, du séjour à l'hôpital.
Nous voulons tout et tout de suite!
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Ce cri fait trembler sur ses bases cette société accumulant des montagnes de richesses mais où le prolo, qui les produit, ne possède plus rien. Contre la dictature de
l'économie, contre la dictature de l'Argent, nous voulons imposer notre propre dictature, celle de nos besoins. Notre vie ne peut plus se réduire à travailler pour pouvoir se payer une misérable survie. Nous voulons plus ! Nous voulons nous
réapproprier toutes les richesses que NOUS, les producteurs, avons produites et en
jouit, sans fin!
La science et son monde sont à détruire!
Donnons-nous les moyens de notre colère, de nos désirs, développons la critique, la
discussion, l'organisation de nos luttes pour abolir cette civilisation de la marchandise! La fin de la misère dont souffre l'Humanité ne pourra se réaliser qu'en détruisant brutalement et à la racine cette société et avec elle tous les maux qu'elle contient
et produit.
Des bébés en colère, le 01 décembre 2003
EN GUISE DE CONCLUSIONS PROVISOIRES
Dès le départ, nous avons vécu cet accouchement – nous et les proches qui nous ont
aidé à rédiger ce texte – comme une véritable lutte, un combat supplémentaire dans
notre vie. Nous avons refusé de nous sentir dépossédés de cet acte merveilleux qu'est
la naissance. Notre refus n'était pas uniquement destiné à la Médecine et à ses médecins-requins mais aussi à ensemble de ce monde où tout s'achète et tout se vend,
y compris l'Homme et sa progéniture. Dire non à l'hôpital et à ses traitements dangereux et nuisibles n'était qu'un des moments de notre refus général de cette société,
de son esclavage salarié qu'elle appelle travail, de ses interminables heures passées
dans le vide de l'ennui qu'elle nomme loisirs, vacances, détente.
Pour nous le constat est clair et irrévocable. Plus les années passent, plus l'horreur
de cette société de l'exploitation nous devient toujours plus insupportable. Se faire
une petite place au soleil devient chaque jour qui passe une illusion toujours plus
dérisoire. La merde est partout ! Non seulement à l'hôpital mais aussi dans nos assiettes, lorsqu'on se déplace, on rêve, on travaille, on fait l'amour, lorsqu'on respire.
Cette civilisation en putréfaction pue le cadavre et distribue la mort à coup de cachets
colorés, de viandes hormonées, d'accidents de la circulation, d'accroissement des
cadences au turbin, à coup de SIDA et autres saloperies, à coup de guerres, de travail, de C02... La course à la rentabilité a fini par tout saloper: l'Homme et son environnement. L'Argent a tout contaminé, tout pourri, il n'y a plus rien d'existant qui
ne se trouve en-dehors de la communauté du pognon. Tout s'achète, tout se vend,
tout est à vendre. Mais nos rêves ne peuvent pas se contenter de tout ramener à un
prix lu sur une étiquette. Nos besoins ne sont pas calculables, comptabilisables, raisonnables, discutables. Cette civilisation qui craque de toute part a beau se présenter comme éternelle, au plus profond de ses entrailles monte un cri puissant répété
en cœur par des millions de voix, par des milliards d'exclus, de déshérités, de dépossédés.
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Certains nous rétorqueront que nous ne pouvons nous passer de l'ambulance qui
nous mène à l'hôpital après une crise cardiaque. Comme toute idéologie, la Science
a une base matérielle sur laquelle elle s'appuie pour justifier sa toute-puissance aux
yeux du commun des mortels. Il y a des réalisations concrètes, des techniques très
poussées, comme par exemple les greffes d'organe, qui s'inscrivent, comme pour
n'importe quel acte médical, comme n'importe quel acte commercial, dans un cadre
de rentabilité immédiate, sans tenir compte non seulement des effets secondaires
d'une part, mais aussi sur le fait que l'immense majorité des hommes devront
quoiqu'il leur arrive se passer de ces soins. En parallèle se développent en permanence les moyens de destruction toujours plus cruels et massifs alors que les «progrès de la médecine », qui en justifiant ce monde justifient ces destructions, sont
accessibles à des minorités toujours plus étroites. Certes, tout comme on ne peut
qu'ingurgiter la bouffe pourrie qui est actuellement produite, on ne peut se passer de
l'ambulance et de l'opération. Mais posons-nous aussi des questions sur l'origine sociale de la maladie, de l'accident et sur la manière dont ceux-ci sont traités. «Maladie » et « guérison » sont des produits historiques et sociaux, résultats d'une
évolution qui se confond avec celle des sociétés depuis la rupture progressive d'avec
le rapport immédiat de chacun avec soi-même et de tous avec chacun au sein des
communautés primitives, jusqu'à l'exacerbation actuelle des séparations, de notre affaiblissement, face aux agressions artificielles croissantes, de notre dépossession
entre les pattes des sbires médicaux.
Rien que le travail tue deux hommes par minute (sans parler des guerres et autres
catastrophes soi-disant naturelles) et nous rend quotidiennement malade quel que
soit le boulot! Et à quoi sert le médecin et ses saloperies de médicaments si ce n'est
à nous reconduire au bagne salarial au plus vite, avec l'apparence très momentanée
d'une santé moins débile. Si le rôle immédiat de la médecine est de soigner ce n'est
que pour nous conserver le plus longtemps possible au travail et nous y ramener
également au plus vite. Alors que la nocivité du travail n'est plus à démontrer, les médecins se font ainsi les complices des patrons, de l'esclavage salarié dans son ensemble. L'art de guérir n'étant que l'Art de Remettre au Travail.
Nous verrons donc, parallèlement à ce rôle de flicage de notre santé, comment l'hôpital reproduit sous tout point de vue la société marchande. Les grèves des infirmières en France nous rappellent régulièrement qu'au sein du personnel soignant
existe exactement les mêmes antagonismes de classes que dans le reste de la société,
avec exploiteurs et exploités, séparation qui du reste n'est pas liée mécaniquement
à la place dans la production : on connaît des « petits » qui bien qu'exploités euxmêmes se mettent tellement servilement au service de leurs exploiteurs qu'ils en deviennent des agents. Là comme ailleurs l'exploitation produit ses effets de toujours :
course au profit rime avec réductions d'effectifs et de salaire produisant une brutale
dégradation des conditions de travail et donc de l'encadrement médical avec toutes
ses sinistres conséquences au niveau de la santé et de la sécurité. En effet, les économies dans ce secteur de la production augmentent encore la nocivité des actes
médicaux et multiplient les « accidents» dont pâtissent les patients/cobayes. Mais
les patients sont aussi des clients dont, comme toujours, le traitement dépend de
l'épaisseur du portefeuille. La qualité des soins, du séjour, du lieu, de l'encadrement
ne sera pas le même dans le Bronx que dans les cliniques privées de luxe où s'exerce
une médecine d'élite réservée à une élite.
Toutes ces réalités, comme les accidents opératoires, les transfusions mortelles massives, les vaccins que l'on doit retirer brutalement du marché après qu'une campagne
de vaccination ait favorisé le développement de la maladie, les maladies créées en laboratoire... qui sont, quand elles le sont, critiquées comme des excès, des erreurs,
voire des aberrations, sont en fait les produits nécessaires et évidents d'un monde,
donc d'une médecine, déterminée par la course aux profits. Une fois encore si la critique peut partir de ces faits, comme elle part toujours de notre vie immédiate, elle
doit les dépasser, et se poser dans le cadre de la société tout entière et de sa nécessaire destruction, pour ne pas s'orienter vers une critique partielle, qui, en permettant de dépasser certaines limites et aberrations du système social en vigueur,
renforce celui-ci et donc nécessairement aussi tous ses côtés négatifs (décidément on
ne peut avoir l'un sans l'autre, il faut s'en faire une dé-raison), dont les côtés mortifères ne pourront dés lors que réapparaître «au carré».
Nous nous bornerons donc à parler de notre vécu dans des conditions d'accouchement quasi les plus «positives» que des prolétaires peuvent espérer dans ce monde :
la naissance, dans un hôpital, d'un nouveau petit prolo issu d'une famille disposant
de travail et donc de moyens de survies « normaux » (dans la norme). Nous verrons
comment nous avons été dépossédés de cet acte primordial, naturel qu'était la naissance, comme nous sommes dépossédés pour le plus grand bien du Capital de tous
les moments de notre survie, comme nous sommes simplement dépossédés de
notre vie.
Avec la tendance de cette société du profit à tout transformer en marchandise, y compris la naissance, tous les moyens de se soigner hors de l'hôpital ont été détruits, les
connaissances se sont paupérisées, accumulées dans quelques mains, qui bien souvent sont, elles aussi, poussées à en faire un business. Quant à la médecine dite «alternative», en réservant les restes d'un savoir ancestral (éventuellement mélangé à
quelques pointes de modernité) à quelques initiés, elle en fait aussi une nouvelle religion, une affaire de pognon, de dépossession des capacités de reproduire notre vie
autrement que par le biais de l'échange, donc du travail. Ce faisant elle nous met
complètement (et bien que parfois avec des produits moins nocifs) dans la même position, celle du patient/consommateur, qui doit bien comprendre qu'il n'a pas à être
sujet de sa vie et donc de sa santé, pas plus que des autres moments de sa survie.
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complètement apaisé quand il a terminé. L'allaitement favorise un développement
physique et un bien-être psychique que n'importe quel biberon ne pourra jamais
remplacer. Mais pour allaiter, il faut que la mère soit elle-même en forme et disponible. Outre le fait que l'on convainc souvent les mamans de ne pas allaiter, l'esclavage salarié, avec le stress subi par la mère et son éloignement du bébé est
évidemment incompatible avec un allaitement qui s'effectue plusieurs fois par jour
et il faut lutter pour obtenir des certificats médicaux afin de prolonger le plus possible le misérable congé de maternité de quelques semaines. Notons qu'en Belgique
une nouvelle loi (2002) particulièrement surréaliste autorise la mère à quitter son
lieu de travail pour allaiter son bébé 2 fois ½ heure par jour.... Quid si la crèche n'est
pas au bureau? Sans compter le stress du boulot, qui souvent empêche la montée du
lait chez la mère.
Les vaccins, les médicaments, le biberon, la crèche, les petits pots de merdes, le retour de la mère au boulot, tout est bien organisé par la civilisation de la Science et
du Progrès pour accueillir bébé dans des conditions favorisant de futures maladies.
BÉBÉ EST BIEN SOIGNÉ
Après les manipulations post-natales, bébé ne sera pas pour autant laissé en paix.
Une nouvelle race de spécialistes en blouse blanche, les pédiatres, se bouscule devant
son berceau. Ils se chargeront de lui inoculer de nouveaux poisons: les vaccins. Ici
aussi, il s'agit d'une entreprise savamment huilée, où l'intoxication est menée de pair
par la médecine et l'industrie pharmaceutique sous le haut patronage des «autorités» et dans l'unique but de satisfaire l'appétit vorace de cette corporation qui suinte
la mort de tous ses pores.
La panoplie des vaccins est impressionnante. Plus d'une demi-douzaine qui sont
sensés protéger les bébés de maladies aussi diverses et courantes que la polio, l'hépatite B, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, etc. Tout est fait pour inciter les parents à faire vacciner leur enfant même si la majorité de ces maladies se soignent.
Une véritable désinformation est organisée et ce n'est que depuis quelques années
que l'on commence à révéler les effets secondaires nocifs des vaccins. D'une part cela
représente un marché de plusieurs centaines de trillions de dollars et d'autre part un
bébé non vacciné empêche maman d'aller bosser. En Europe, l'État impose ainsi au
travers de la fréquentation de ses crèches huit vaccins aux parents qui n'ont pas d'autre choix que de mettre leur enfant dans ces institutions pour aller bosser.
Les alternatives ne sont pas reconnues et dans certains pays les parents risquent des
poursuites judiciaires s'ils ne pratiquent pas les vaccins que le racket pharmaceutique a rendus obligatoires. En France par exemple, on risque une amende de 90 à
150 euros à multiplier par le juge selon le cas de «gravité» et 10 jours à 1 mois de prison si on ne se soumet pas à la dictature des firmes pharmaceutiques.
Comme les vaccins, la panoplie de médicaments qui sont donnés aux bébés malades
est impressionnante et le prépare à être toute sa vie sous la dépendance de la science
médicale. On n'hésite pas à donner à des bébés d'un mois des antibiotiques et de la
cortisone pour soigner un mauvais rhume. Même les gosses n'échappent pas aux
conséquences de la barbarie du salariat: «Avale le poison et guéris vite, comme ça
maman ou papa sera en forme et disponible pour retourner bosser». Alors que les
antibiotiques n'ont aucun effet sur les virus et qu'à force d'en absorber soit directement soit par l'intermédiaire de la bouffe – viande sous antibiotique –, on affaiblit
ainsi l'appareil immunitaire de l'enfant (et de l'adulte) qui ne pourra plus se défendre contre les agressions de toutes sortes.
Il en va de même pour l'alimentation. Dans les premiers mois de la vie, il est naturel d'allaiter. C'est le meilleur aliment pour sa santé (une foule de « médicaments
naturels» qui renforcent les défenses de bébé sont transmis par le lait maternel tandis que l'acte lui-même, identique depuis des millénaires, favorise un contact privilégié entre la mère et son petit. Ce dernier étant au nirvana quand il allaite et
COMMENT FABRIQUE-T-ON LES BÉBÉS ?
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L'USINE À BÉBÉ
Comme pour toute marchandise, la naissance s'effectue dans un lieu de production
déterminé. L'usine à bébés, communément appelée «hôpital», est depuis quelques
décennies 2 le lieu presque obligatoire de la naissance, qui est donc traitée comme
une maladie. Même cet acte profondément humain s'est industrialisé. Comme dans
n'importe quel secteur, la production de la prole, de l'homme exploitable, de
l'homme qui n'a plus que ses bras et ses enfants pour survivre n'échappe pas à la loi
impitoyable du profit et se marque ici par l'accélération et la concentration du processus de reproduction dans l'usine-hôpital avec, dans la plupart des cas, des accouchements à la chaîne qui permettent de mieux rentabiliser les infrastructures et
le personnel. Tout comme l'Église était le lieu de la rédemption, l'Hôpital est devenu
le lieu de la «bonne santé» garantie. Accoucher à l'hôpital tend à devenir la norme
au niveau mondial. Ainsi en Europe, si l'on projette d'accoucher à la maison, médecins, télévision, école, famille, amis, collègues, soit 99% de notre entourage, se chargent de manière plus ou moins culpabilisante de nous le rappeler en exerçant sur
les parents une pression sociale tellement forte que l'accouchement hors de la vénérable institution relève du parcours du combattant et est en tout cas le plus souvent considéré comme un acte tout à fait irresponsable 3. Comment peut-on
aujourd'hui risquer la vie du petit ou de la maman alors que les médecins et tout
l'équipement sanitaire sont à proximité en cas de problèmes?
Ce qu'on ne nous dit pas c'est que l'hôpital, loin d'être un lieu de vie, comme on le
souhaiterait en pareille circonstance, est un lieu de mort, de maladie, d'affaiblissement généralisé de notre potentiel de résistance. En effet, si l'on échappe à l'erreur
médicale, à la contamination par des produits infectés, à la distraction voire à la lassitude d'un personnel surmené, les traitements et les actes médicaux se chargeront
plus insidieusement de nous rendre hospitalo-dépendants, bref de massacrer notre
santé pour être à tout jamais sous la coupe des médecins.
Analysons plus précisément les entrailles du système. L'hôpital se doit de faire un
maximum de profit, comme pour n'importe quel business 4, et tout sera organisé
pour réaliser cet objectif primordial quelles qu'en soient les conséquences pour la
santé des patients.
Comme toute usine, l'hôpital est en effet soumis à la dictature de l'économie et à ses
terribles lois : concurrence, rentabilité, achat et vente de forces de travail. Cela implique pour les gestionnaires qui sont à la tête de cette entreprise d'être non seulement en équilibre au niveau budgétaire mais aussi de dégager des dividendes
toujours plus importants à présenter aux actionnaires lors des bilans de fin d'année.
Et cela ne change strictement rien si l'hôpital est dit «privé» ou est classé comme
«public». La loi de la rentabilité est la même pour tous. Toutes les entreprises, hôpitaux y compris, s'y soumettent bon gré mal gré et quoi qu'en pensent leurs dirigeants. Tous les gestionnaires, qu'ils appartiennent à l'une ou l'autre catégorie, en
sont ou en deviennent les plus ardents défenseurs. C'est la fonction qui fait l'homme
(et le détruit) et non le contraire.
Comment cela se passe? Et bien comme partout ailleurs. Une rentabilité supérieure
est obtenue en diminuant les coûts de production, en rognant sur tout ce que l'on
peut pour être plus compétitif que son voisin/concurrent. On économise sur tout ce
qui coûte et donc ici pratiquement sur le matériel et son entretien, la qualité de la
construction du bâtiment et de ses composantes (avec des systèmes de ventilation
mal conçus qui font circuler bactéries et virus), sur la désinfection des locaux 5. On
élabore des plans sociaux pour économiser des frais de personnel, ce qui a des répercussions immédiates sur la qualité des soins, la surveillance des malades, l'hygiène et la désinfection des habits, des mains (il faudrait se laver les mains pendant
cinq minutes tous les quarts d'heures pour ne plus véhiculer de microbes!). Les infirmières sont contraintes de travailler plus (avec des heures supplémentaires non
payées), leur salaire diminue, elles se mettent en grève et, devant la dégradation de
leurs conditions de travail, conjointe à la dégradation des « soins » prodigués, on
commence à assister à une pénurie de personnel soignant 6.
Parallèlement à ces économies, on favorise toujours au nom de « la santé », la
consommation des produits hospitaliers, même quand ce n'est pas nécessaire. Surmédicalisation va de pair avec sur-utilisation de tests, de radiographies, de scintigraphies, de scanners (qui, comme on le sait, sont terriblement cancérigènes),
d'anesthésies avec leurs effets secondaires importants comme les résidus du poison
retrouvés dans les os, etc. Les actes médicaux se multiplient à l'infini. Et pour chaque
acte posé, une nouvelle facture vient s'ajouter à la liste déjà longue des drogues prescrites. Et si un petit profit pouvait encore s'ajouter à l'énumération de ces pratiques,
les gestionnaires n'hésiteront pas à installer sur les toits des hôpitaux d'énormes antennes de relais pour les téléphones mobiles dont la nocivité n'est plus un secret de
guerre commerciale, alors qu'au même moment on interdira l'utilisation du portable à l'intérieur même du bâtiment afin d'éviter le parasitage des instruments utilisés par la médecine. La Science, cette religion, n'est plus à une contradiction près.
Elle peut tout se permettre face à l'impuissance, voire à la stupidité du patient soumis à son omnipotence.
Les conséquences de cette course à la rentabilité sont visibles dans le développement des maladies nosocomiales, infections contractées à l'hôpital et qui font des
dizaines de milliers de morts par an de par le monde (20000 pour les seuls ÉtatsUnis), et un nombre incalculable de maladies graves entraînant si pas la mort du
moins un solide handicap pour le restant de ses jours (cf le cas devenu célèbre en
France de l'acteur Guillaume Depardieu, qui a dû être amputé d'une jambe à 35 ans
après avoir été infecté par un staphylocoque doré à l'hôpital où il avait été emmené
prolo qui à son tour bossera et reproduira.
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Les parents avant et après la naissance sont bombardés de publicités, listes de naissance et jolies petites valises en carton plastifiées contenant plein d'échantillons (que
la maman reçoit à la maternité et qu'elle continuera à recevoir à la maison). La
grande majorité des produits proposés sont absolument inutiles mais, inexpérimentés, beaucoup de parents se laissent prendre. La plupart des objets, meubles et
produits que les futurs parents se doivent d'acheter pour bien accueillir bébé sont
pour la plupart marqués du sceau «ridicule» ou du gâtisme avancé: table à langer,
nounours qui imite le battement de cœur de maman et qui aide donc bébé à s'endormir, chambre de bébé avec papier peint aux couleurs criardes, draps et décoration du berceau assortis, mixeur miniature, etc. Le budget consacré à ces achats, en
moyenne six mois de salaire pour le prolo, nourrit un marché très lucratif.
Les marchands de bonheur n'hésitent pas à déployer des trésors de stratégies pour
arriver à faire acheter les heureux géniteurs allant même jusqu'à les poursuivre à la
maison, par téléphone et par courrier: «Bonjour madame Machin, les assurances
« AssuretaConnerie » à l'appareil, nous vous félicitons pour la naissance de votre
petit Machinchose le 15 janvier 2004 à 9h35, qui a aujourd'hui un mois, et nous vous
invitons à profiter des conditions exceptionnelles de notre assurance «accident de
ski de fond dans la période estivale» qui est indispensable à la sécurité de bébé et
nous savons que vous y tenez plus que tout, en tant que mère responsable et prévoyante». Mais comment diable connaissent-ils la date de naissance et le téléphone
de leur victime, pourrait-on se demander naïvement. Est-ce que par hasard l'hôpital-usine communiquerait des fichiers contre... rémunérations?
Quand on dissèque les publicités qui touchent bébé, on y retrouve toute l'idéologie
de cette société marchande de manière ici des plus caricaturales. Les langes sont
vendus par des bébés blonds aux yeux bleus, tout frais et joufflus, parfaitement propres, coiffés et habillés, qui n'existent que dans le monde imaginaire des publicistes.
Les vendeurs de bouffe pour bébé nous présentent leurs produits intoxiqués par les
mêmes saloperies que ce qui est réservé aux aînés en nous assurant, par la bouche
de spécialistes en blouse blanche que c'est ce qui convient parfaitement au développement de bébé. De faux parents, beaux, jeunes, aisés, pas fatigués ni stressés, sont
mis en scène pour nous assurer que ce qu'on nous dit est vrai, puisque apparemment la méfiance règne.
Et généralement tout ce qui touche bébé baigne dans un bonheur stupide et nauséabond: point de riches et de pauvres, point de maladie, point de misère. La fausse
communauté des parents unit tout le monde. À l'instar du corps de la femme qui fait
vendre la belle bagnole, le sourire du nouveau-né rend le monde parfait dans le langage des vendeurs de savonnettes.
voquer cette expulsion tant attendue. Le crâne sera un peu déformé : blessé, mais
«Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave. Il se remettra bien vite ma bonne dame».
BÉBÉ EST LÀ !
Si l'enfant et la mère ont survécu à toutes ces manipulations cliniques, on peut imaginer quel grand bonheur, quel ouf de soulagement poussent en chœur les heureux
parents, quel moment privilégié, unique, exceptionnel, intense quand bébé apparaît
et est délicatement déposé sur le ventre de sa mère, quand il dirige instinctivement
sa tête pour saisir son sein, quand il pousse son premier cri, quand il franchit en
quelque secondes le cap de la vie aquatique à la vie aérienne. Le miracle de la naissance, de la vie... Des millions d'années d'évolution.
Et ce n'est pas la menace d'un prédateur qui va rompre le charme. À peine né, le
petit de l'homme est aspiré dans le monde impitoyable de la rentabilité, du progrès,
du profit et de sa Science. À peine éjecté par la force de la médecine du ventre de sa
mère, il est saisi, kidnappé, son gosier est aspiré – un gros tuyau pour qu'il respire
plus vite – il est nettoyé, désinfecté, médicalisé : vitamine K, électro-encéphalogramme, antibiotique dans les yeux, déjà des antibiotiques, c'est la loi. C'est dès la
naissance que la médicalisation doit commencer et beaucoup de maman laisseront
faire. Par ignorance ou pire parce qu'elles sont persuadées que tout cela est sûrement très bon pour le bébé. Le père a éventuellement le droit de couper le cordon
ombilical – mais aura-t-on la patience d'attendre que le sang ait arrêté d'y battre? –
il participera dans l'état que l'on imagine au premier bain ultra rapide, et on rend
bébé propre et net à sa mère pour envoyer tout ce beau monde dans la chambre, lieu
de stockage de la marchandise avant expulsion de l'usine après quelques jours de
manipulations diverses, afin de libérer le lit. Au suivant!
IL EST NÉ LE DIVIN ENFANT
« MERCHANDISING BABY »
Le bonheur est enfin là, matérialisé sous la forme d'un poupon rose et gueulard, exigeant et adorable à la fois. Mais rentré à la maison, le racket ne lâche pas pour autant son emprise sur la petite famille. Il va falloir accueillir dignement ce petit être
tant espéré, tant aimé et tout, absolument tout, sera fait pour entourer les parents
d'une formidable pression les poussant à consommer, acheter, dépenser pour bébé,
car il le mérite. Le meilleur, le plus sûr, même si on n'a pas les moyens. Ils savent
qu'on est prêt à tous les sacrifices, à bosser toujours plus et produire un bon petit
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suite à un accident de moto). Plus les malades sont fragiles, comme les nouveauxnés, les personnes âgées, les immuno-déprimés, les opérés... et plus ils risquent en
effet d'attraper lors de leur séjour à l'hôpital une panoplie d'infections : urinaires,
pulmonaires (comme la légionellose que l'on peut contracter simplement en prenant une douche parce que les staphylocoques dorés devenus ultra résistants aux
antibiotiques circulent dans les canalisations), infection de site opératoire, etc.
Mais à priori personne n'est à l'abri d'une mauvaise stérilisation des dispositifs médicaux ou d'une erreur médicale dues à un personnel mal formé et toujours plus surmené. Là encore, ce n'est point la loi du hasard ou de la fatalité qui intoxique les
malades mais la très concrète loi du profit. Les précautions nécessaires coûtent cher
et les malades restent impuissants face à la cohésion du corps médical dans son ensemble, même si certaines critiques fusent.
Rappelons-nous enfin ces scandales qui régulièrement viennent dévoiler un peu plus
les véritables risques que comporte pour le commun des mortels le fait de passer la
porte d'un hôpital pour s'y faire, en théorie, soigner. Ces scandales ne sont que le
prolongement logique de tout ce qui précède ou si l'on préfère: la partie émergée de
l'iceberg.
Tout le monde se souvient du scandale du sang contaminé par le SIDA qui a été révélé en 1996 en France mais qui dans les faits a touché plusieurs pays et s'est répandu comme une épidémie sur différents continents (USA, Japon, Afrique) et dont
les victimes peuvent se compter aujourd'hui par dizaines de milliers. En connaissance de cause, les usines/hôpitaux avaient continué à vendre des poches de sang
contaminées par le virus du SIDA – mais aussi par l'hépatite – à des patients qui
avaient un besoin urgent d'une transfusion comme les hémophiles, les opérés... Ils
l'ont fait en toute impunité puisque, malgré les plaintes déposées par les patients
contaminés et les familles des personnes décédées suite à ces transfusions, les responsables politiques et médicaux ont tous bénéficié d'un non-lieu en juin 2003 en
France, prouvant comme si cela était encore nécessaire la collusion d'intérêts entre
les zélés serviteurs du système capitaliste que sont les politiciens, les médecins et
les juges – c'est ce qu'on appelle plus prosaïquement la justice de classe.
En Belgique, un autre scandale concernant cette fois le désinfectant (CIDEX) utilisé
pour stériliser seringues et autres flacons est venu éclabousser les blouses d'un blanc
immaculé des médecins. Après le décès de plusieurs personnes « de façon mystérieuse », une enquête – vite étouffée d'ailleurs – a révélé que ce produit était non
seulement totalement inefficace mais avait réussi à infecter « potentiellement »
34500 patients dans 74 hôpitaux de février à mai 2001. Selon les sources officielles
(qui valent ce que l'on imagine), 1206 personnes ont attrapé l'hépatite B et 270 l'hépatite C. Sans parler de ceux qui iront rejoindre les listes déjà fort longues des personnes atteintes du SIDA et autres «maladies cliniquement transmissibles » (MCR!).
/ 21
Ces deux cas récents, révèlent la terrible nocivité de la médecine mais aussi le côté
mensonger et violent de celle-ci. Alors que des milliers de gens attendaient dans un
immense désespoir de savoir par «retour du courrier» s'ils allaient mourir, au même
moment se mettait en route une terrible machine de propagande pour nier les faits.
Le sang contaminé par le SIDA était dû à l'incompétence, voire aux magouilles de
«certains médecins», mais certainement pas à la recherche sans scrupules de bénéfices à engranger. En livrant ainsi quelques bouc-émissaires à la colère du public, les
gestionnaires de ce monde malade cachaient l'essentiel: la contamination du sang
avait été sérieusement décidée en toute connaissance de cause par les mafias de la
santé avec la complicité des gouvernements en place qui ont laissé faire contre
quelques commissions. S'en prendre à quelques médecins « corrompus » permet
ainsi au système médical, comme institution, comme un des piliers de cette société
à fric, de pouvoir continuer à tuer quotidiennement des milliers de personnes comme
l'atteste une enquête sur les «erreurs médicales» qui toucheraient en Angleterre plus
de 200000 personnes par an. Tout est ainsi couvert et le business médical peut continuer à vaquer à ses affaires jusqu'aux prochains scandales qui, nous en sommes certains, ressurgiront dans un temps proche. Car rien n'a changé. Si certains mafieux ont
perdu leur place, d'autres les ont très vite remplacés dans ce lucratif racket. Mais rassurons vite le public crédule qui se soumet si volontiers aux diktats de la Science. En
ce qui concerne le CIDEX, il s'agirait ni plus ni moins que d'une malencontreuse erreur, un défaut de fabrication comme on dit. Mais pour nous une erreur n'est jamais
due au hasard surtout lorsqu'il s'agit d'une entreprise dont le but premier est de faire
avant tout du profit, ce qui se matérialise par une réduction au maximum des coûts
de production tout en économisant sur le personnel ou l'entretien des machines. Un
Concorde s'écrase pour les mêmes raisons et non pas à cause de la fatalité !
Il est donc vraiment illusoire de croire que l'hôpital soit un lieu bénéfique à l'être
humain et à fortiori au bébé. Ces chambres aux murs blancs, acteurs spectaculaires
censés incarner la propreté (comme si dans les hôpitaux, les agents microbiens
avaient la taille et la couleur d'insectes repérables et exterminables sur le fond immaculé de ces surfaces hospitalières) offrent un cadre décidément très inhospitalier
à notre « heureux événement».
PENDANT LES NEUF MOIS
Dans cette société fondée sur l'individualisme, la façon dont l'être humain vit la préparation à la naissance est à l'image de la séparation de l'homme avec son espèce,
avec ce qu'il produit, avec sa (re)production. Complètement isolés de l'humanité, les
futurs parents n'ont qu'une idée très vague de la manière dont l'enfantement va se
passer. Auparavant ce savoir était transmis de génération en génération car l'accouchement était encore un événement essentiel de la vie de la communauté (les en-
Dès le début du «travail», on propose – et on impose – une perfusion contenant un
produit qui accélère les contractions pour diminuer la durée du travail et ainsi prévoir tout simplement l'heure de l'accouchement et donc une meilleure gestion de
l'espace. Le tout nous étant présenté comme pour notre plus grand bien, notre médecin pouvant promettre (et bien souvent seulement promettre) d'être là, et éventuellement avec son anesthésiste préféré, « puisqu'on peut mieux prévoir le
Moment ». De la sorte on court-circuite un travail qui a sa raison d'être au profit
d'une médication qui «force» la mère et l'enfant.
Parallèlement, on incite la mère à accepter une péridurale, anesthésie du bassin dont
on garantit l'innocuité à 99%. Il s'agit d'une piqûre dans la moelle épinière au niveau de la colonne vertébrale. Si l'anesthésiste rate son coup, une mère peut être paralysée pour le restant de ses jours. Mais malheureusement pour nous, l'Ordre des
médecins veille à ce que ce genre de statistiques ne sortent pas du cercle privé des
adorateurs de la Science. Il arrive d'ailleurs fréquemment qu'après l'accouchement
la mère ayant subi une péridurale, soit immobilisée pendant quelques jours. Ce que
l'on cache aux femmes soumises à la péridurale, c'est les conséquences que cette
anesthésie peut avoir 15 ans plus tard sur leur organisme. Comme sa généralisation
est assez récente, peu d'études ont pu analyser sérieusement les impacts à très longs
termes de cette intervention. Ce que l'on peut dire actuellement, c'est que la mère ne
sort pas indemne de cette anesthésie locale. Des problèmes musculaires, une hypertrophie des articulations ainsi que d'autres phénomènes liés à la conservation de
résidus toxiques dans la moelle épinière ont pu être observés. Dans les années à
venir, il faudra s'attendre au développement de nouvelles maladies liées à cette anesthésie locale qui tend à devenir, elle aussi, la norme.
On proposera ensuite de percer la poche des eaux pour accélérer les contractions et
le «travail». Cela augmentera la douleur pour la mère – d'où la nécessité d'une péridurale – et pour le bébé puisque son «water-bag» protecteur que constitue cette
poche des eaux aura été détruit.
Comme pour la péridurale, si le bébé met trop de temps à sortir ou si une difficulté
se présente, la plupart des médecins encourageront la césarienne même si elle n'est
pas nécessaire. Un acte médical en plus, un gain de temps, moins de risques (celleci est reporté sur l'anesthésiste... et sur la mère et l'enfant), et moins de dépense
d'énergie pour ce praticien qui a peut-être un autre accouchement plus rentable ou
qui n'admet pas que madame perturbe son emploi du temps déjà bien chargé. De
toute façon, qu'il y passe une ou six heures, les honoraires sont les mêmes, alors
comme pour les bonnes blagues: autant la faire courte.
Une autre pratique concourant à pimenter un accouchement qui tire en longueur est
l'utilisation de la ventouse. Point de métaphore pour cet acte bien nommé: bébé se fait
attendre mais paraît en pleine forme, une forte tête sans doute qu'il faut mater dès le
départ en vissant sur son crâne délicat une ventouse et en tirant fortement pour pro-
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BÉBÉ ARRIVE : PLUS VITE SVP!
Arrêtons d'être négatif et saluons tout de même les progrès de la Science qui permet
à la future maman de moins souffrir lors de l'accouchement en réduisant la durée de
celui-ci et en supprimant les douleurs «inévitables» qui l'accompagnent. La dépossession va tellement loin, que cet acte naturel, au lieu d'être vécu collectivement dans
la joie et le bonheur, devient une souffrance dont on désire se débarrasser au plus
vite 8. En Thaïlande comme aux États-Unis, un nombre de plus en plus important de
femmes demande systématiquement une césarienne pour éviter la douleur et se garantir une naissance soi-disant sans risques alors que l'anesthésie générale peut être
mortelle. On attend impatiemment le temps où, comme dans « Le Meilleur des
Mondes» d'Aldous Huxley, les bébés seront conçus dans des laboratoires à l'instar
de ces légumes si gros et si beaux mais si insipides et dangereux.
Mais nous n'en sommes pas encore là. Actuellement, l'accouchement classique se
fait certes encore par des voies naturelles mais de moins en moins naturellement. Et
sous le discours spectaculaire qui fait croire à la femme que ce qu'on lui propose –
et impose – est bénéfique pour elle et le bébé se cache la triste réalité du Capital qui
cherche dans toute chose à se valoriser. D'abord par la réduction de la durée de production de la marchandise bébé: un accouchement plus court permet de réduire des
coûts de production: nombre de salles d'accouchement, personnel, etc. 9
Ensuite par l'augmentation de la consommation de produits qui entourent l'accouchement et qui seront facturés comme un racket supplémentaire: péridurale, médicaments, césarienne, pédiatre obligatoire en cas de césarienne, ventouse, chambre
à un lit, kiné, etc.
En effet, pourquoi pas accoucher sans douleur? Loin de nous l'idée de ces malades
mystiques qui font l'apologie de la souffrance pour racheter un soi-disant péché originel. D'ailleurs il existe des remèdes naturels, des attitudes, des exercices respiratoires ou autres qui constituent une véritable aide pour la mère et pour le bébé.
Culture millénaire qui ne subsiste que dans quelques mains (chamans, anciens, vieux
sages...) ou a été étudiée sous une forme fort édulcorée par des spécialistes et autres
médecins alternatifs qui facturent ce savoir d'autant plus cher qu'il est rare et non
remboursé par la sécurité sociale.
Pour la majorité des prolétaires donc les remèdes et actes médicaux qui sont subtilement imposés ont tous des conséquences à court ou moyen terme sur la santé de
la mère et du bébé, excepté la kiné qui constitue une seule aide moins néfaste à première vue puisqu'elle n'agit que de manière externe (positions, massages, etc), mais
qui reste dans la même logique de dépossession: le spécialiste sait et s'affaire pour
nous. Voici les plus courants:
fants étaient une des conditions essentielles de la survie de la communauté) et se vivait de manière collective, chacun apportant son expérience et son soutien.
De la famille élargie – le clan – on est passé en un bon siècle à la famille triangulaire
tandis que la famille monoparentale s'impose progressivement aujourd'hui. Cette
évolution reflète bien le capitalisme qui a toujours tendu à restreindre les communautés pour pouvoir mieux assurer la soumission de la force de travail isolée et donc
plus faible 7.
Incapable d'enfanter sans médiation, le couple ou plus fréquemment la femme seule,
doit faire appel à la Science matérialisée sous la forme d'une panoplie de spécialistes: gynécologues, kinésithérapeutes, radiologues, sages-femmes (profession aujourd'hui reconnue, homologuée, cadenassée), etc, qui se hâtent devant la future
mère pour répondre à son angoisse compréhensible. La «future maman» doit essayer de s'assurer que «tout va bien» et se préparer, seule ou avec la communauté
fictive des «futures mamans» au moment exceptionnel de la naissance.
En facturant chaque passage devant le spécialiste, la médecine, avec la complicité de
l'industrie pharmaceutique, utilise cette dépossession de notre humanité à son profit en organisant tranquillement un racket avec comme complément obligatoire les
prescriptions de médicaments, de vitamines prénatales, d'échographies à répétition.
À nouveau, la surconsommation d'actes médicaux et de médicaments se fait au profit des marchands en blouse blanche, tous secteurs d'activité confondus (pharmacie, hôpital, médecins), sans tenir compte des effets secondaires néfastes pour la
mère et l'embryon.
Prenons par exemple les vitamines prénatales, des petits bonbons roses, apparemment inoffensifs, que les gynécos distribuent à tour de bras aux mères jusqu'à la fin
de la grossesse et même pendant l'allaitement pour « favoriser un meilleur développement de l'embryon», et bla bla et bla bla mais qui cachent mal la contradiction suivante: ils sont là non seulement pour compenser la fatigue que la grossesse implique
mais aussi et avant tout pour assurer à la mère les forces nécessaires pour continuer
à bosser jusqu'à l'avant-veille de son accouchement.
Quand on prend la peine de lire la composition de ces mignonnes pilules, quelle n'est
pas notre surprise de constater qu'elles contiennent, en plus des vitamines obtenues
en général avec des produits de synthèse qui engraissent les industries pharmaceutiques, des composants assurément très sains pour bébé et maman puisqu'ils peuvent provoquer des allergies ou des cancers. Un exemple de notice nous en donnera
une bonne illustration. Voici de quoi se compose «Omnibionta prénatal», couramment administré aux femmes enceintes et allaitant: E553B (talc, anti-agglomérant
qui provoque le cancer de l'estomac); E171 (dioxyde de titane, colorant dont «l'innocuité en matière de cancer n'a pu être établie»); E124 (rouge ponceau, colorant
provoquant des réactions allergiques et contenant généralement des résidus de substances cancérigènes) ; E422 (glycérines, qui est fabriquée à partir d'oléagineux et
pour être moins cher, certainement d'origine transgénique) ; E904 (shellac, agent
d'enrobage extrait des sécrétions d'un pou, pouvant provoquer des allergies). On
pourrait multiplier les exemples à l'infini...
Et quand on demande des comptes au gynéco, dans le cas présent un médecin progressiste et expérimenté, il nous répond naïvement, à propos des firmes pharmaceutiques: «S'ils en mettent, c'est qu'ils savent ce qu'ils font!» (sic!). Non seulement
nous sommes dépossédés de la maîtrise de notre santé mais même celui qui est censé
connaître ces choses ne sait pas ce qu'il dit, ce qu'il fait. La médecine se fait la complice de la société marchande pour inciter la mère à ingurgiter de la merde ceci afin
de prolonger la durée de la soumission à la production salariée le plus longtemps
possible (quasi jusqu'au jour de l'accouchement) alors que l'absence de stress est
évidemment recommandée. De même, les congés de maternité accordés dans certains pays sont tellement courts que la femme enceinte aura tendance à minimiser
ses problèmes de santé, à se forcer à travailler avant l'accouchement pour pouvoir
rester auprès de son bébé le plus longtemps possible après sa naissance. Et même si
on tombe sur un médecin sympa, on risque d'avoir sur le dos le flic-médecin de l'assurance maladie qui lui n'hésitera pas à appliquer des sanctions contre la mère qui
aura pris trop de congés.
Bref, il est plus rentable pour les marchands de nous faire bouffer des molécules de
synthèse conçues dans leurs laboratoires, brevetées et commercialisées au bénéfices
des mafias pharmaceutiques. Ceci est d'autant plus facile que l'immense majorité
d'entre nous, tout au long de l'imposition progressive de la marchandisation de nos
existences, de la mise au travail forcée pour survivre, fut dépossédée de toute
connaissance permettant de faire face à ce type de situation, comme aux maladies.
Connaissances qui permettent l'utilisation de produits moins toxiques et moins
chers, donc moins rentables et dont l'utilisation doit rester marginale. Il faudra donc
à nouveau faire appel à des spécialistes pour savoir quelle plante, quel type d'alimentation pourra aider l'organisme à accompagner la grossesse. Alors que les anciens maîtrisaient ce savoir (les méthodes ancestrales pour soigner, ont prouvé
pendant des millénaires qu'elles étaient tout aussi efficaces et sans doute moins dangereuses que la médecine actuelle), aujourd'hui nous en sommes définitivement dépossédés. Plus rien ne nous appartient, tout nous est étranger, même le bébé que
nous enfantons, que nous produisons devrions-nous dire.
Encore n'évoquons-nous que le cas d'une prolétaire « en bonne santé », qui lutte
dans la vie quotidienne pour faire attention à ce qu'elle mange, éviter de fumer, de
prendre des médicaments ou d'autres drogues et connaît une grossesse sans problème malgré les conditions de vie impossible qu'impose la course affolante au pognon. De plus en plus souvent, la destruction est si profonde que les couples
connaissent des problèmes de fertilité, de grossesse difficile, d'accouchement prématuré, d'accouchement long et pénible, etc. obligeant les femmes à ingurgiter avant,
pendant et après la naissance des tonnes de nouveaux médicaments ayant des effets destructeurs supplémentaires pour elles et leur futur bébé.
Hôpital de «riches» / hôpital de «pauvres»:
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Comme pour les bagnoles, l'habitat, la bouffe..., les hôpitaux reproduisent une réalité de classe. Si nous avons relaté ce qui ce passe dans des conditions habituelles
que nous connaissons en Europe, il y a aussi les extrêmes avec des différences de sécurité et de confort se chiffrant en monnaie sonnante et trébuchante et se manifestant ici en qualité des soins et de l'environnement.
Pour les bourgeois, il y a des établissements de luxe, de vrais palaces avec des chambres très confortables avec vue, une équipe médicale plus «compétente» et ouverte
aux thérapies alternatives, un équipement neuf ou en bon état garantissant un certain confort, une originalité, ambiance de détente dans la décoration et l'espace des
salles d'accouchement où se déroule également le «travail» – ici pas de séparation
entre les salles, de travail et la salle d'accouchement –, la présence rassurante des
sages-femmes toujours détendues et efficaces car en nombre suffisant.
Pour les prolos, il y a les hôpitaux à la chaîne qui souvent sont passablement sursaturés, équipés d'un matériel vétuste où incompétence du personnel médical rime
trop souvent avec complications et décès du nouveau-né. Tout ce qui a été vendu
lors de la visite préalable fondra comme neige au soleil. Quand, par manque de place,
des femmes, qui ont pourtant réservé et payé à l'avance leur chambre (souvent un
dortoir de 4 à 6 lits), sont contraintes d'accoucher dans un couloir. Où, par manque
de personnel, elles sont laissées seules pendant le «travail» et sont prises en main
par des stagiaires pour l'accouchement, surtout si leur gynécologue qui devrait se
disponibiliser pour le jour « j » a été retenu par une partie de golf ou est en train de
se taper un bon gueuleton dans un restaurant chic (véridique!). Il y a aussi les hôpitaux universitaires où l'on est mieux traité mais où l'on sert de cobaye avec les 15
stagiaires qui assistent à l'accouchement réalisé de main de maître par le médecin
professeur. On voit en quoi l'hôpital est à l'image de cette société: divisée en classes
sociales. L'hôpital, comme la médecine, la guerre ou la police font partie de cette société; ils n'ont d'autres horizons à proposer à l'Humanité que d'amonceler des cadavres pour rendre les investissements toujours plus lucratifs.
Pour encore mieux illustrer l'opération de profit que constitue avant tout n'importe
quel acte médical, citons enfin le cas pas tellement rare, d'un médecin, n'hésitant
pas à imposer à sa patiente le choix d'une chambre à un lit parce que ses services y
sont facturés librement, à sa convenance sans maxima, ce qui permet de faire payer
le même «service» trois, quatre voire cinq fois plus chère. Et comme celle-ci n'a pas
les moyens d'accepter, il refusera de l'accoucher et même de transmettre son dossier
médical à un confrère, ce qui obligera la future maman à refaire depuis le début cet
interminable parcours du combattant que sont analyses, échographies, visites chez
tel et tel autre spécialiste...
Pression médicale, racket déguisé voilà ce qui entoure le plus bel événement de la vie
de l'Homme. Et ce n'est pas fini.
Le message est clair, ici «ON LA FERME», ici, comme à la caserne «ON OBÉIT».
La seule chose qui vous est loisible de revendiquer en tant que couples modèles c'est
de faire confiance et de poser uniquement les questions sur le mode de fonctionnement de tel instrument, sur la succession des événements, sur les formalités à remplir, bref sur l'emballage de la savonnette, sur la couleur de la bagnole. Il est malvenu
d'indisposer la charmante hôtesse qui vend la merde de l'entreprise qui l'emploie et
pire encore de remettre l'institution hôpital en cause par des questions pertinentes.
L'opération de marketing se présente comme un show extrêmement bien rôdé, télévisuel en quelque sorte, elle doit éblouir et surtout pas faire réfléchir sur le comment et le pourquoi des choses. Hôpital, école, caserne, usine, mouroir à vieux, du
berceau à la mort, cette civilisation a inscrit partout sur les frontons de ses bagnes:
«Baisse les yeux, soumet-toi, et crève»!
Et le père dans tout ça?
C'est à nouveau avec beaucoup d'humour (dédramatisons svp!) que notre charmante
animatrice va assigner au père le rôle qu'il aura à jouer. Sans bien entendu que l'on
évoque la triste réalité de plus en plus fréquente des femmes qui accouchent seules.
Ici, seul le bonheur à droit de cité et les pères sont tous des modèles de résignation
béate devant cet heureux événement dont ils sont pourtant tout autant sinon plus dépossédés que leur compagne.
La division du travail impose à chacun un rôle. Le père aura la fonction ô combien méritante de s'occuper des papiers. Car dès l'arrivée de la mère à l'hôpital, avant même
la naissance, il faut passer chez Big Brother qui s'occupera d'enregistrer l'identité de
la mère, du père, leur numéro de sécurité sociale et de palper l'argent pour les futurs
actes médicaux et le séjour en chambre que l'on espère aussi long que possible.
Pendant la phase de « travail », comme il n'est pas moins ignorant que la future
maman, il pourra au mieux la soutenir oralement et/ou physiquement par des paroles et des gestes d'apaisement. Au pire, il endossera le rôle de débile et fera les cent
pas dans le couloir en grillant cigarettes sur cigarettes avec les autres infortunés.
Et si le moindre problème survient, s'il tombe sur un médecin véreux qui ne respecte
pas sa promesses d'éviter le plus possible les actes médicaux, que pourra-t-il vraiment faire si ce n'est se soumettre une fois encore à la toute-puissance du spécialiste
vu la pression morale, le rapport de force qui s'instaure dès que l'on franchit les
portes blindées d'un hôpital? Le père, seul face à l'institution, ne pourra que limiter
les dégâts dans le meilleur des cas. Ce que l'on nous présente comme une victoire
(«Tu as réussi à te battre pour éviter la péridurale»), n'est en fait qu'une défaite: on
est seul face à l'institution hospitalière, effrayé par ce que l'on ne connaît pas, et rares
sont ceux qui ne se soumettent pas.
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Guérir la maladie par de nouvelles maladies voilà le paradoxe de ce système capitaliste. Plus il soigne, plus la maladie se développe. À l'image du SIDA, les malades ne
doivent pas mourir, mais ne doivent pas non plus guérir. Les tri-thérapies et autres
saloperies du même genre sont plus rentables que l'amoncellement des cadavres.
C'est la formule miracle que la science médicale et pharmaceutique a trouvée pour
se garantir un accroissement sans fin de nouveaux revenus.
De la même manière que les destructions sont opérées par les guerres au nom de la
paix s'opère la destruction de l'Humanité par la Science au nom de la Santé. À l'imbécillité des pacifistes qui militent pour un capitalisme sans guerre, répond la naïveté de certains braves médecins qui croient honnêtement en leur « serment
d'hypocrite » (cf le fameux serment d'Hypocrate), qui croient réellement que la
Science peut servir à guérir et militent donc eux aussi pour une médecine plus humaine, pour une société « plus juste ». Pas étonnant dès lors de voir ces blouses
blanches, qui critiquent le système médical mais pas cette société qui l'engendre, rejoindre des organisations humanitaires comme «Médecins sans frontière» ou dans
des versions plus gauchisantes les «médecins du peuple».
APRÈS LE GYNÉCO ET LE PHARMACIEN, LA VISITE À L'HÔPITAL
Comme toute entreprise qui vend ses produits en show-room, les hôpitaux organisent
régulièrement des visites guidées de leur maternité. C'est là que les troupeaux de parents responsables sont abreuvés de bonnes paroles sur la manière dont l'accouchement va se passer et sur toutes les garanties que l'usine-à-bébés va leur offrir. En fait,
c'est là que les blouses blanches vont vendre leur soupe, vanter leur produit avec,
comme pour le vendeur de voitures, une bonne mise en scène, des rabais et des offres exceptionnelles. Cette visite sert déjà à imposer un cadre de dépossession global
de l'acte de la naissance: la désinformation et la soumission règnent ici en maître.
Nous relaterons ici une visite vécue dans un hôpital classique, accessible à tout exploité et dont les équipements et les services se retrouvent dans la majorité des hôpitaux en France.
Comme la plupart des parents sont angoissés (puisque ignorants), c'est avec un sourire apaisant que se présente l'infirmière sage-femme, de préférence jeune et jolie
(marketing oblige), sereine, spirituelle, veillant à tout dédramatiser avec quelques
notes d'humour ponctuant régulièrement un discours savamment huilé, comme un
vendeur de savonnettes. Et comme dans tout spectacle, il y a le mythe et la réalité.
La réalité dans sa sordide apparence: misère des lieux, faux clinquant pour donner
une illusion d'humanité, minable opération de marketing maquillée pour l'occasion
en rose-bonbonheur.
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Dans toute usine, tout doit être rentable, y compris l'espace. Pour gagner de la place,
on stocke le matériel dans les couloirs, ce qui accroît le risque de contamination. Et
comme il y a division/spécialisation du travail, comme dans n'importe quel lieu de
production, ici aussi les étapes de la fabrication de bébé doivent suivre un processus
long et tortueux. Le travail des infirmières n'étant pas le même que celui des anesthésistes, des kinés, des gynécos..., il y aura fatalement division des lieux de travail.
D'une part les salles d'accouchement, ressemblant plutôt à des salles de tortures avec
des instruments barbares, qui ne sont pas très nombreuses puisque tout sera fait pour
que la «phase d'expulsion» dure le moins longtemps possible. Nous y reviendrons.
D'autre part les chambres où on parque les futures mères avant l'accouchement, qui
sont minuscules et rappellent une cellule de prison avec un lit, des murs peints en
blanc (spectacle de l'aseptisation) et, si on a de la chance, un grand poster représentant la nature à la place de la fenêtre. Si le temps, c'est de l'argent, l'espace aussi !
C'est dans cette ambiance oh combien chaleureuse que les femmes effectueront ce
que les spécialistes nomment si ironiquement le «travail». Pendant cette phase rendue extrêmement douloureuse, angoissante (surtout si c'est un premier bébé, la mère
pense qu'elle va mourir tellement elle a mal) par nos conditions de survie, par l'état
de notre corps et de notre mental, par la perte de tous compréhension et donc
contrôle de nos processus vitaux... on pourrait imaginer que la mère est entourée de
toutes les attentions. De celles de sages-femmes expérimentées pour la rassurer, lui
expliquer que ce qui lui arrive, que cette douleur intolérable n'est qu'un mauvais moment à passer et que l'expulsion sera beaucoup moins douloureuse, une délivrance,
tout en lui faisant faire des exercices pour amoindrir la douleur. Mais dans une entreprise où pour des raisons de rentabilité, le personnel est réduit à son plus strict
minimum, soit en moyenne une infirmière pour dix salles, la mère (et le père s'il est
là) est laissée seule face à une machine, dans l'ignorance de ce qui lui arrive devant
la sordide réalité qui lors de la visite nous sera soigneusement cachée.
Cette machine – le monitoring – nous est présenté comme le «nec plus ultra de la
sécurité» tout en «préservant l'intimité du couple» pendant la phase de «travail».
Plus banalement, il s'agit d'un écran de télévision qui permet, nous assure-t-on, de
vérifier si le bébé va bien. Il mesure les battements du petit cœur et la fréquence et
l'ampleur des contractions pour savoir où en est le «travail».
Mais dans l'usine à bébé, le monitoring est placé dans la «salle de travail» où il remplace la sage- femme. Dans une société où tout est déterminé par les besoins de rentabilité, il n'est pas étonnant que la machine remplace l'homme au lieu d'être un
outil supplémentaire participant ici à la sécurité d'un accouchement. Cette tendance
générale à pousser les prolétaires à avoir de plus en plus de tâches de surveillance de
l'appareil est parallèle à la tendance générale à la séparation du prolétaire d'avec le
produit de son travail. À l'usine-hôpital, les contacts avec les patients sont rempla-
cés par les contacts avec les machines. Cela demande plus de concentration mais
cela permet une meilleure productivité: le nombre d'infirmières diminue.
On réduit les coûts de production pour augmenter encore une fois le profit. Sans
même parler du dérèglement de ces monitorings extrêmement sensibles à toute une
série de choses comme les ondes magnétiques. Il arrive souvent que ceux-ci soient
brouillés par les téléphones portables qui provoquent des interférences et faussent
les informations. Plusieurs infirmières nous ont parlé de césariennes pratiquées «par
erreur» suite à un mauvais diagnostic dû à la défaillance de la machine. Notons que
le personnel des hôpitaux est tellement surmené qu'il n'a pas le temps ni envie de se
déplacer pour aller téléphoner et qu'il utilise donc souvent un portable pour raison
professionnelle ou pour s'évader un bref instant de son environnement salarié qui,
lui, n'a rien de «merveilleux».
Une infirmière pour dix accouchements donc, qui sera certainement très attentive à
tout ce qui se passe sur ces écrans, expression abstraite et silencieuse de la douleur,
et qui passera de temps en temps «pour voir si tout va bien».
Mais revenons à notre visite. Tout en nous décrivant complaisamment les lieux,
notre charmante guide nous explique les mérites de toutes les options qui sont en général vendues avec l'accouchement modèle. Il est en effet d'usage de bombarder la
mère et le nouveau-né d'actes médiaux et de médicament qui nous sont présentés
toujours comme bénéfiques et dont le premier souci est le bien-être de la mère, diminuer la douleur, accélérer l'accouchement et empêcher le bébé d'attraper des infections à la naissance. Des airs-bags de l'accouchement au verrouillage central des
sensations, nous détaillerons plus loin les vrais bienfaits de cette science obstétricienne. La Science se présente et s'impose comme un dogme qu'il est indécent et
malvenu de remettre en question. Dès que l'on ose émettre un doute, une critique,
on nous remet poliment – tant que le contrat n'est pas signé – à notre place... Non
seulement on nous arrache toute connaissance mais en plus on nous le reproche: tu
ne sais rien donc tait-toi! Si l'on refuse la norme, on est déjà considéré comme irresponsable. Si l'on refuse catégoriquement d'offrir à son gosse un tel comité d'accueil, il faut obligatoirement signer une décharge déclarant que les parents refusent
d'inoculer certains médicaments à l'enfant qui vient de naître et donc sont entièrement – le mot est souligné dans le contrat – responsable de tout accident qui surviendrait. Subtile pression supplémentaire qui signifie bien qu'on est coupable de
ne pas faire profiter notre petit bambin des garanties qu'offre le Progrès, la Science.
S'il y a un problème, ce sera bien entendu de la faute des parents.
Il faudra aussi signer une autre décharge si l'on a l'idée saugrenue de vouloir quitter
l'usine-hôpital le lendemain de l'accouchement au lieu de profiter de ce merveilleux
endroit en restant trois ou cinq jours comme c'est la norme soi-disant pour la sécurité et le repos de la femme et de l'enfant alors que ce séjour sert avant tout à remplir les caisses de l'hôpital en évitant les lits vides.