Les métiers cachés de la glisse
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Les métiers cachés de la glisse
Les métiers cachés de la glisse Les pisteurs secouristes 31 à Valmorel Les pisteurs secouristes sont des professionnels qualifiés et entraînés. Ils assurent au quotidien • l'information sur les conditions de neige et le danger d’avalanche • la sécurisation et la prévention - déclenchement préventif d’avalanches - mise en place et entretien du matériel de balisage, de signalétique et de protection - suppression ou signalisation des dangers • les secours et l’évacuation sur pistes et hors pistes. Maître-chien d'avalanches L’activité maître-chien d’avalanche n’est pas un métier, dans le sens où il n’est pas possible d’en vivre. Il s’agit d’une spécialisation d’un métier de la montagne. Le maître-chien d’avalanche intervient dans le cadre du plan départemental du secours en montagne pour localiser les victimes d’une avalanche totalement enfouies sous la neige. Sa disponibilité doit être totale pour pourvoir se rendre immédiatement sur les lieux d’une avalanche (le plus souvent en hélicoptère mais aussi à ski). Pour cette raison, il tient régulièrement son tour de permanence. Si le plaisir de sauver une vie est immense, les contraintes qui permettent de pouvoir le faire sont-elles aussi importantes. Le maître doit être constamment à l’écoute de son chien et entretenir avec lui d’excellentes relations. Ceci implique de lui consacrer beaucoup de temps, de façon quotidienne, tout au long de l’année et pas seulement en hiver. Le maître-chien d’avalanche est avant tout un montagnard, passionné par son chien ! Il existe en France environ 140 équipes cynotechniques spécialisées pour la recherche de victimes d’avalanches. Artificier - spécialiste en déclenchement d’avalanche Dans les stations de sports d’hiver, l’artificier déclenche les avalanches de façon préventive, le matin avant que les pistes de ski ne soient ouvertes à la clientèle. Cette mission fait partie d’une façon plus générale de la sécurisation des pistes de ski, dont les services de sécurité des pistes ont la charge. Dans certaines subdivisions des DDE (directions départementales de l’équipement), des agents peuvent être, eux aussi, amenés à déclencher les avalanches pour mettre en sécurité des tronçons de route d’altitude. Enfin, des agents de l’ONF (office national des forêts), service RTM (restauration des terrains en montagne) peuvent aussi devoir déclencher préventivement des avalanches. Dans tous les cas : - le déclenchement se fait grâce à des explosifs, dont l’utilisation nécessite une formation obligatoire particulière ; - l’artificier agit dans un cadre réglementaire strictement défini par le PIDA (plan d’intervention pour le déclenchement des avalanches) ; L’artificier exerce une activité professionnelle principale, dont le déclenchement des avalanches n’est qu’une spécialisation : le déclenchement des avalanches n’est pas un métier au sens strict (activité professionnelle dont on tire un revenu suffisant pour vivre). Origines des pisteurs secouristes : En 1969 sont créés les centres spécialisés de secours dans les communes supportant un domaine skiable. A cette époque ce sont les sapeurs-pompiers de la commune qui étaient chargés du sauvetage des victimes d’accidents sur les pistes et de leur évacuation. L’article 7 de l’arrêté du 23 mars 1973 oblige les stations, pour leur classement à se munir d’un service de secours à même d’assurer en permanence l’enlèvement et l’évacuation rapide des blessés par un personnel qualifié. L’arrêté stipule aussi que les pistes seront inspectées après leur fermeture au public par un service quotidien. A partir de 1978, les sapeurs-pompiers et les CRS sont remplacés dans certaines stations par les pisteurs secouristes. Actuellement, toutes les stations de sport d’hiver emploient des pisteurs secouristes pour assurer les missions de sécurité et de secours. Intégrés dans les services chargés de la sécurité des pistes, ils assurent, après reconnaissance, l’ouverture et la fermeture des pistes. Le décret n°92-1379 du 30 décembre 1992 institue le brevet national de pisteur secouriste. ou de ski de fond. Signalisation des risques d’avalanche risque d'avalanche limit• (rectangle jaune) risque d'avalanche important (damier jaune et noir) risque d'avalanche tr€s fort (rectangle noir) Observateur nivo-météorologiste L’observation nivométéorologique est une spécialisation d’une autre activité professionnelle de montagne. Elle ne constitue donc pas un métier à proprement parler. L’observateur relève un certain nombre de paramètres liés à la neige et à la météorologie, deux fois par jour du 1er décembre au 30 avril de chaque année. Il transmet ses relevés au centre de la Météorologie de son département qui va les utiliser pour élaborer une prévision du risque d’avalanche. Interview du responsable du service damage à Valmorel (M. Gérard Mermin) Questions sur la machine Ø Combien pèse en moyenne la dameuse ? 6 à 8,5 tonnes. Ø Quelle est la puissance du moteur ? 330 CV à 428 CV selon le modèle. Ø Quel carburant utilise-t-elle ? Le fuel. Ø Jusqu'à quelle vitesse peut-elle aller ? 24 km/h avec un rendement de 100 000 m2/h. Ø Quelle est la largeur de la lame ? Jusqu’à 5,30 m. Ø Combien de litres peut contenir le réservoir ? 190 l ; avec une consommation de 22 l/h. Ø Est-ce qu’une dameuse peut se renverser ? Sur pente forte oui, c'est pour cela qu'on utilise un système de treuil dans ce cas. Questions sur les conducteurs Ø Faut-il un permis spécial pour conduire la dameuse ? Pour pouvoir conduire une machine, il faut un an de formation dans le service damage d’une station et ensuite passer un examen pour obtenir un certificat d’aptitude à la conduite des engins de damage. Ø Y a-t-il des risques dans ce métier ? Bien sur, le risque est permanent car on évolue dans le cadre imprévisible et dangereux de la montagne. Ø A partir de quelle heure commencez-vous à damer les pistes ? Nos heures de travail sont en fonction de la météo. Quand il neige nous partons à 3 h et rentrons vers 12 h. Sinon, pour l’entretien de la neige et la reprise des pistes, nous partons à 17 h et rentrons à 1 h. Questions sur l’histoire de la dameuse Ø Où sont-elles fabriquées ? Il existe 3 fabricants : Kässbohrer / Pisten Bully en Allemagne Leitner et Prinoth en Italie. Ø Combien de temps dure une dameuse ? On peut l'utiliser pendant 7000 heures soit environ 7 saisons de ski. Ø Combien coûte une dameuse ? En standard 183 000 euros HT et 229 000 euros HT avec un treuil. Questions sur Valmorel Ø Combien y a-t-il de dameuses sur la station ? 10 dameuses. Ø Quel est l’effectif en personnel pour l’entretien des pistes ? • Le service damage : 2 mécaniciens conducteurs, 11 conducteurs, 1 responsable. • Le service sécurité : 31 pisteurs secouristes, 2 personnes pour l’enneigement artificiel. Ø Que faites-vous l’été quand il n’y a plus de pistes à damer ? 9 saisonniers ont une seconde activité en été ; 5 permanents procèdent à la remise en état du matériel de damage, balisage, création et entretien des pistes (engazonnement, épierrage…), et travaux de drainage. Nous remercions Monsieur Mermin pour la qualité de ses réponses.