13 et 14 novembre 20h du 5 au 7 novembre à 20h

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13 et 14 novembre 20h du 5 au 7 novembre à 20h
photo © Reinout Hiel
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hTh (Grammont)
conce
A
ttention! Expérience visuelle
unique ! Dans Mystery Magnet,
l’artiste belge de renommée
internationale Miet Warlop nous
propose une procession fantastique
traversée d’humour noir, de détournements
d’objets du quotidien, de femmes-chevaux
ou de pantalons qui marchent tous seuls.
Cherchant son inspiration partout — dans
l’art contemporain comme dans le dessin
animé — elle casse, crève ou déchire avec
obstination, humour et exaltation, tous les
jouets de son spectacle pour mieux faire
exploser des jets de couleurs, des mondes
surréalistes où personne n’est jamais à l’abri.
Un spectacle tout public à voir en famille.
Que pouvez-vous nous dire des influences qui se
retrouvent dans votre travail ?
J’ai indiscutablement été influencée par le modèle de
la dynamique de ma famille… Je n’entrerai pas dans
les détails, mais on peut dire qu’il y avait beaucoup
d’imprévisible ou d’inattendu, et certaines explosions
dramatiques, mais ce que j’ai surtout pu observer, c’est
comment on s’est débrouillé pour dépasser tout ça...
L’humour était très important dans notre famille pour
compenser ou supporter ce drame – muet. Je pense que
mon travail a beaucoup à voir avec tout cela.
Et puis j’ai été à l’école d’art de Ghent où il y avait une
grande liberté de travailler sur n’importe quel type de
support. Ils nous faisaient travailler sur notre attitude
dans la façon d’aborder les choses, ils m’ont appris
comment les regarder, les mettre en perspective et
les situer dans le monde. Ils ont fait éclaté cet univers
solitaire du chez moi (et ce chez moi était un petit village
dans les Flandres de l’ouest) et ils m’ont enseigné une
façon de parler et de dire les choses. J’ai acquis une
autre notion du bien et du mal que celle que j’avais. Des
artistes comme Thomas Hirshhorn (surtout), Roman
Signer, Erwin Wurm et Francis Alÿs étaient mes héros.
Les films aussi m’ont beaucoup apporté ! A côté de
ça, ce sont mes amis qui m’inspirent vraiment. La
plupart sont également artistes ou artisans ; on discute
beaucoup et on échange sur tout avec Nicolas Provost,
Michael Borresmans, Raimundas Malasauskas, Michel
Pornoy, Hilde d’Haeyere, Reggie Whats.
J’ai aussi remarqué que la vie n’est pas une suite de
causes et conséquences et qu’elle peut donc nous
Rencontrpele
avec Miet Warlo
7 nov à 10h à L’École
des Beaux Arts
durée : 45mn
surprendre par ses variations infinies, mais je crois qu’au
final, les gens, les groupes et les artistes qui m’ont le
plus influencée ont tous quelque part ce que j’appelle
un « niveau de connerie minimum ». J’entends par là
qu’on peut sentir l’honnêteté de leur caractère et la
réelle recherche dans leur travail. J’aime quand un travail
reflète le plaisir que l’artiste a pris pour le faire et j’aime
quand on peut sentir en même temps le sérieux qui est
au bon endroit, en amont ou en aval du souffle créateur ;
pas seulement dans le domaine de l’art mais dans la vie
et avec les gens en général.
une image de l’aventure, de l’érotisme et de la liberté et se
transforme à la fin en une grande femme. Pour moi c’est
aussi de la malice, cette façon dont les choses s’étendent
et voyagent dans l’espace. La dernière scène de Mystery
Magnet, explosive, c’est de la « douce horreur », comme
quand on sert quelqu’un si fort dans ses bras qu’en réalité
on le cloue au mur, et que la limite entre faire mal, aider et
jouer nous échappe. L’horreur, c’est le moment où l’on se
rend compte que l’on n’est pas quelqu’un d’autre et c’est
ça qui est si effrayant. Et je crois que l’on ressent ça très
souvent, à des degrés différents, dans nos vies.
Je pourrais vous parler par exemple, pour la danse de
Lisbeth Gruwez et Marteen van Cauwenberghe. Pour
la musique, en ce moment, ça va de Robert White à
Alexander Robotnic. Je trouve que The Monks sont
marrants. Le jazz aussi peut être utile pour travailler.
J’aime les écrits de Raimundas Malasauskas, il y a
beaucoup de niveaux de lecture à partir desquels
on peut réfléchir, rire et fantasmer. J’aime l’art
cinématographique de Michael Robinson et Nicolas
Provost, mais si l’on parle de long-métrages, c’est
Antonioni qui a ma préférence. Jeremy Deller a été
inspiré par la Biennale de Venise. Roman Signer peut
m’exciter. Mark Rothko peut m’apaiser si je le vois en
vrai, mais pas dans un livre. J’aime aller en Italie et
regarder des peintures, surtout à Rome, et surtout avec
un peintre. On a beaucoup à apprendre d’eux. Louis
C. K. est l’un de mes comédiens de stand-up préférés,
il pourrait être un gourou, un psychologue de masse
pour le monde. Ce qui m’inspire, ce n’est pas seulement
l’art mais aussi des choses simples : quelqu’un qui
enfonce le bout de ses doigts dans mes cheveux, ça
peut réellement m’influencer, ou un voyage à travers les
champs ou dans la forêt, boire un grand Frisco en haut
d’une petite montagne. Les amis, l’humour, la cuisine,
danser ou conduire ma voiture et laisser mes pensées
affluer. J’aime la rapidité lorsque les choses avancent –
c’est bien mieux de nager dans une rivière que dans une
piscine.
Dans Mistery Magnet, l’histoire semble être construite
simultanément à des niveaux différents, l’absence de
discours donnant une singulière liberté au public. Comment
travaillez-vous à ces différents niveaux de récit ?
Quand on voit Mystery Magnet, apparaît
immédiatement le rapport à l’enfance, en particulier à
la cruauté de l’enfance. Le corps est maltraité, toujours
d’une façon drôle et cruelle à la fois. Cette relation entre
l’enfance et la violence était-elle une issue consciente
de votre création ?
Et bien dans la pièce je vois le rapport à l’enfance à
cause de cet « esprit de jeu », mais en même temps,
cette malice appartient à tous les âges. Il y a aussi un
côté rêveur dans la pièce ; il apparaît clairement quand la
séduction devient palpable et que le beau cheval devient
Dans la pièce, le « Fatty » est un personnage qui a
consommé le monde TOUT ENTIER. Tout le reste se passe
pour lui dans sa tête. J’ai voulu faire un travail très généreux
avec beaucoup d’idées, de problèmes et de beauté. Il a
consommé le monde comme NOUS consommons l’art,
la séduction, le désir, l’agression… tout cela se présente
à lui comme un débordement de situations, d’idées, de
métaphores.
Dans Mystery Magnet il y a une partie extérieure et une
autre intérieure comme il y a le bout et la racine de la langue,
des choses que tu clames et des choses que tu gardes pour
toi, là où naissent les idées. Dans Mystery Magnet on ouvre
le mur du fond pour que le public puisse découvrir l’endroit
où se fabrique la magie qui nous apparaît sur la scène quand
le mur est fermé. En ce sens, j’aime rendre visible l’invisible.
Mystery Magnet crée pour le spectateur des ponts
immédiats avec la peinture contemporaine. Mais comment
situez-vous cette pièce au regard de l’histoire de la peinture ?
Je vois Mystery Magnet comme une peinture vivante,
de laquelle les acteurs sont le pinceau. La peinture est
vraiment une forme d’art solitaire, intime et individuelle.
J’ai beaucoup de respect pour les peintres ! Mais l’objectif
ici est d’élargir le canevas et l’action de la peinture à un
plan d’actions où le monde extérieur vient éclabousser la
toile vierge, « libre », pour en exprimer des interprétations
diverses. Je sais que dans Mystery Magnet il y a beaucoup
de références aux arts, mais les arts font partie de nos vies,
on vit avec, on y réfléchit et on essaye d’ajouter quelque
chose, à travers des questions ou des propositions, pour
créer une approche nouvelle faite de ces choses qui ont
déjà existé auparavant dans la peinture, la performance
et le théâtre.
Miet Warlop, propos recueillis par hTh, mai 2014
Tanghe, Laura Vanborm/Artemis Stavridi & Miet Warlop
f Coenen/Christian Bakalov, Sofie Durnez, Harold Henning/Wietse
•
Avec Ondrej Vidlar/Fernando Belfiore, Seppe Baeyens/Kristo
r Nicolas Provost • Assistant à la dramaturgie Namik Mackic
extérieu
k • Son Stefaan Van Leuven & Stephen Dewaele • Regard
Gyselinc
Ian
&
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Durnez
Festival
Sofie
de
Teater
&
Dans
assistée
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Warlop
Götebor
&
Miet
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Brussel
Scénogr
Kunstenfestivaldesarts,
Cottem & Ian Gyselinck • Production CAMPO • Co-production
Technique Piet Depoortere, Bart Vanbelleghem, Bennert Van
Ghent
Vooruit,
avec
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collabor
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•
Union
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Europea
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the frame of NXTSTP, Avec l’aide de Culture Program
P 12
HUMAIN TROP HUMAIN / CDN MONTPELLIER
SAISON OCTOBRE-JANVIER 2014